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Ad00341 01 053a/frePlantes. IX. T. I. No. 51.
L'ARBRE A PAIN.
L'arbre à pain est un des dons les plus précieux de la nature, pour les contrées de la Zone torride, où l'on ne recolte point de grains, au lieu de quoi on fait du pain du fruit de cet arbre. Il croît dans presque toutes les îles des Indes orienta- les, p. e. sur la côte de Coromandel, dans le Malabar, à Ceylan, et dans la nouvelle Gui- née. Il fait presque l'unique richesse des habi- tans de l'île d'Otabiti, et des autres îles de la grande mer du Sud, Il leur fournit une de- meure agréable sous ses branches, leur vête- ment, leur nourriture et leurs meubles; en un mot, cet arbre est pour le monde un des bien- faits les plus signalès de la nature.
Cet arbre est assez grand, et peut durer 6c> à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
L'arbre à fruit est prodigieusement fertile; car trois de ces arbres peuvent fournir parfai* tement à la nourriture d'un homme pendant Jj mois. Il fournit aussi des vêtemens aux I?" sulaires de lamer du Sud, qui préparent de soss écorce et de son aubier une espèce de papié*" linge dont ils se vêtissent; ils sont en outre de son bois, qui est fort léger, toutes sortes oe meubles, p. e. des escabelles, des plats, «Je» auges, et des tambours.
Les Anglais se sont appliqués à transplanter cet arbre dans Iles qu'ils possedent dans les Indes occidentales, et l'on assure que leurs efforts ont été couronés d'un heureux succès.
Ad00341 01 054a/frePlantes X. T. I. No. 52.
EPICES.
De toutes les Epîces qui nous viennent des Indes orientales, les fleurs et les noix de Muscade, de même que les clous de Girofle, sont très connus dans nos cuisines. Voici les arbres qui nous les fournissent.
No. 1. Le Muscadier. (Myristica Muschata.)
Cet arbre croît naturellement dans presque toutes les Moluques et surtout à Banda, et par- vient à la hauteur de nos plus grands poiriers. Ses feuilles sont larges et d'un verd clair et lui- sant; mais ses fleurs sont jaunes. L'espèce d'épices que nous appelions /leurs de Muscade ou Màcie, ne sont point les fleurs de cet ar- bre, mais les fibres ou filamens qui forment une sorte de tiisu ou ramification sur l'écorce de la noix. Son fruit est presque de la gros- feur et de la figure d'un pêche, si cen'est qu'il est pointu à sa partie inférieure; il est envelop-: pé d'une ècorce dure, dont on Tie peut faire aucun usage, qui jaunit en mûrissant, s'ouvre et laisse tomber la noix Muscade. La Muscade ainsi dégagée de son enveloppe extérieure, {fig. a.) est encore environnée de deux écorces. " La premiere est ce ti ssu. rougeâtre et sibreux, dont en vient de parler, qui entoure une coquille noire, à laquelle elle sort d'enveloppe, et dont en la sépare avec soin pour la sécher; c'est pro- prement ce que nous appelions Màcis ou fleurs de Muscades 'fig. b. ~). On recueille cette ècor- ee, ou la séche, puis on larrose d'eau de mer et la met en sacs, où elle devient jaune. La dernière coquille est noire etligneuse; on la calle, pour en lirer la noix Muscade, Cette noix, comme le montre la 'fig c., est blanche à l'intérieur et parsemée de veines brunes. Il faut la plonger dans de l'eau de chaux pour qu'elle ne se pourrisse. pas. On fait «» très grand commerce, tant de Màcis que de noix Muscades. Dans les Indes orientales or» prépare des plus mauvais mâcis et des plu9 mauvaises noix, «ne huile connue sous lenoni de huile de muscade, dont on fait grand usage en médecine.
No. 2. Le Giroflier ou le clou de Girofle. (Caryophillus aromaticus.)
Ce sont pareillement les Moluques où *} croît. Le clou de Giroße est le bouton de la fleur d'un grand arbre pyramidal, qui peut avoir la grosseur du bras d'un homme, et por- te des feuilles pointues, comme celles du lau- rier. Sa fleur est rougeâtre et remplacée par une capsule épailTe {jig. d. ~) qu'on appelle clou de giroße mère, et qui renferme une grain* d'un bleu-noir (ßg. e.) qui sert à la propaga" tion de l'arber. Ou cueille les boutons des » fleurs avant qu'elles s'épanouiiTent, et on le* séche à la fumée, afin qu'elles se conserven* et prennent la couleur noirâtre que nous leur voyons. Tout est aromatique dans le Girossier? ses feuilles, son fruit, son écorce et même se* racines. Il existe une espèce de Giroflier sa u* vage qui rcssemble beaucoup à celui dont nous parlons, mais qui n'est point du tout aromati* que. Les Hollandais ont été, et sont encore actuellement, les seuls qui falsent commerce de ce précieux aromate; car ils ont extirpa tous les Girofliers, excepté à Amboine et dan' trois autres petites posstslions, pour empêche* qu'on n'en fît la contrebande, et qu'il ne bail' sàt de prix. Cependant les Anglois et les Fran- çais ont déjà fait d'heureuses tentatives, pO111 transplanter cet arbre dans leurs possessions deS Indes.
Ad00341 01 055a/freQuadrupèdes. XlV. T. I. No. 53.
HUIT ESPÈCES DE SINGES.
Outre les Singes dont nous avons parlé, il existe encore deux sortes de Singes à longue queue, qui différent cependant essentiellement des Guenons; ce font.
1.) Les Sapajous, à queue roulée.
2.) Les Sagoins à longue queue flasque.
Les quatre espèces suivantes sont, du genre des Sapajous ou Singes à queue roulée.
No. 1. Le Coati.
Cet animal vit principalement au Brésil et au Pérou. Il est laid de figure, ordinairement noir, et couvert de poils rudes; il a un pied et demi de hauteur et une queue de deux pieds de long. Chacune de ses mains n'a que quatre doigts; mais sa queue lui sert d'une main, car il en entortille, avec une vitesse incroyable, le bout à une branche d'arbre ou à quelque autre corps, et s'y tient par ce moyen si fortement attaché lorsqu'ils veut s'élancer ou tomber, qu'on tue souvent cinq Coatis sur les arbres, avant qu'il en tombe un seul. Il se sert aussi de sa queue pour amasser quelque chose de terre et la porter à sa bouche, pour prendre du poisson etc. Les Coatis vivent en grandes troupes presque toujours sur les arbres, et s'élaucent de l'un à l'autre avec beaucoup de promptitude. Lorsque l'éloignement est trop considérable ils se suspendent les uns aux autres par ]a queue, forment de la sorte une espèce de chaine, s'élancent en l'air, jusqu'à ce que celui qui est à l'extrémité inférieure, ait atteint l'arbre sur lequel ils veulent aller, et où celui-ci les entraine tous. Ils se nourrissent de fruits, de poissons et d'insectes.
No. 2. Le Sajou.
Le Sajou est originaire de l'Amérique méridionale, et a peu près de la grandeur d'un petit chat. Cet animal est fort joli, vif et gai, car il ne se lasse pas de jouer et de se gratter. Il grimpe facilement à l'aide de sa queue, et prend fort adroitement en l'air les mouches qu'il aime à manger. Sa voix ressemble au cri ou plutôt au sifflement des jeunes dindons.
No. 3. Le Saï.
Ce petit animal qui n'est pas plus grand que le Sajou, est paresseux, mélancolique et très-sisible au froid. Lorsqu'il est seul il fredonne presque toujours comme la cigale, et gémit dès qu'on le regarde; souvent aussi il aboye comme un jeune chien, quand on le fâche. L'Amérique méridionlae est sa patrie.
No. 4. Le Saïmiri.
Ce petit Sapajou n'a que 7 pouces de hauteur étant assis, et est extrêmement mignon. Il vit comme les autres Sapajous dans le Sud de l'Amérique, et on l'apporte fréquemment en Europe à cause de sa gentillesse; il n'y vit cependant pas longtems, parce qu'il est extrêmement sensible à l'air froid.
Les Sagoins, qui ont pareillement de grandes queues, mais non roulées, ne sont ni moins mignons, ni moins jolis, ni moins beaux que les Sapajous. Leur patrie commune est aussi l'Amérique méridionale. En voici les 4 plus belle espèces.
No. 5. L'Ouistiti.
Il est long de 7 pouces, noir avec des raies grises et rousiâtres, sauvage et turbulent, et grimpe aussi facilement que l'écureuil. Il a une odeur de musc, et mange des fruits, du pain, des araignées, des mouches et des limaçon. Son cri est une espèce de sifflement.
No. 6. Le Pinche.
Il n'a que six pouces de hauteur, mais sa queue à un pied de long. Il la tient, en marchant, relevée sur le dos et recourbée comme celle du lion. Ce petit animal est extrémément gai, vif et alerte, et divertit ceux, qui le considèrent, par mille gentilles et mille postures amusantes. Son cri est un sifflement doux, comme celui d'une souris, et quelquefois aussi agréable que le chant d'un oiseau.
No. 7. Le Marikina.
est de couleur très-agréable, ses poils sont doux, comme de la soie, et sa figure ressemble presque à celle d'un petit lion. Il n'a que neuf pouces de longueur; mais sa queue est un peu plus longue. Il ne cêde aucunement aux autres en gentillesse et en vivacité. Lorsqu'on en prend un soin convenable, les climats du milieu de l'Europe lui conviennent fort bien.
No. 8. Le Miko.
Le Miko est le plus beau de tous les Sagoins. Il a 7 pouces de longueur, le poil long, extrêmement fin, doux comme de la soie, et brillant comme de l'argent; avec une queue presque deux fois aussi longue que son corps et d'un beau brun châtain. Sa face et ses oreilles sont nues et d'un couleur de rose assez vive. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones.
Ad00341 01 056a/freOiseaux. IX. T. I. No. 54.
OISEAUX DE NUIT DE DIFFERENTEAS ESPECES.
Les Oiseaux de nuit, comme personne ne l'ignore, sont des oiseaux de proie, qui ne sortent de leur retraite, pour chercher leur nourriture, nue pendant la nuit au clair de la lune, ou pendant la crépuscule du soir et du matin, (car ils voient non plus que les autres animaux dans une nuit fort obscure.) parceque leurs yeux, grands et fort ouverts, sont trop sensibles pour supporter la lumière du jour ou du soleil, qui les aveugle entièrement. On les divise en deux classes principales, savoir 1) en Hiboux, dont la tète est ornée de deux aigrettes en forme d'oreilles, et 2) en Chouettes, qui ont des grosses têtes arrondies et sans aigrettes. Ces deux claires se subdivisent chacune en plusieurs espèces.
No. 1. Le Grand-Duc. (Strix Bubo.)
Le Grand-Duc est le roi de tous les oiseaux nocturnes; on pourrait même l'appeller l'Aigle de la nuit. II a trois pieds de hauteur quand il est perché, et six pieds d'envergure quand il vole. Il a la tète prodigieusement grosse et ornée de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, de la hauteur de trais pouces, le bec court et les ferres très fortes. Sa couleur est brune tachetée de noir. Il habite de préférence le creux des rochers, les tours et les châteaux tombés en ruines, où il fait son nid. C'est de tous les oiseaux de nuit celui qui supporte le mieux la lumière du jour; il préfère malgré cela le crépuscule du soir pour aller à la chasse. Il prend les lièvres, les lapins, les rats, les chauve-souris, les serpens, les lézards, les grenouilles et les crapauds, dont il avale lès plus petits en entier; et lorsque son estomac a digéré la chair des animaux, il en rend les os par le bec sous la forme de pelotes rondes. Tous les oiseaux de jour, et spécialement le corbeau, la corneille et la bute, sont ses ennemis et le poursuivent à grands cris dès qu'ils l'apperçoivent. C'est pourquoi les ebaffeurs l'attachent sur leurs logettes, pour attirer les corbeaux et les corneilles, qu'ils peuvent alors tirer facilement.
No. 2. Le Moyen Duc. (Strix Bubo minor.)
Cet oiseau habite principalement les Terres Magellaniques, il n'a que deux pieds de hauteur et les pattes sans plumes.
No. 3. La Hulotte. (Strix Aluco.)
La Hulotte ou Chouette noire, est la plus grande de toutes les chouettes, car elle a un pied et demi de hauteur. Elle fait son séjour dans les forêts, où elle habite le creux des arbres; elle vole fort légèrement et sans bruit, et se nourrit de souris, de mulots et de petits oiseaux, qu'elle avale entiers. Elle aime à pondre ses oeufs dans les nids des buses, des corneilles et des pies, auxquelles elle laisse le soin de les couver.
No. 4. Le Chat-huant. (Strix Stridula.)
La couleur principale de cet oiseau est rousse, comme celle de la Hulotte est la noire. Le Chathuant peut avoir 15 pouces de hauteur, il est fort joliment tacheté, et a de grand yeux d'un bleu foncé; il habite le creux des arbres comme la Hulotte, dont il a d'ailleurs les habitudes et les moeurs.
No. 5. L'Effraie ou Fresaie. (Strix Flaminea.)
Cet oiseau n'habite point les bois, mais toujours les villes, où il se tient dans les Eglises, les tours et les cimetières. Cette habitude jointe à son cri lugubre et effrayant, qui lui a valu son nom, sont souvent peur aux enfans et aux vieilles femmes, qui croient encore aux sorciers, aux spectres et aux revenants, et donnent à l'Effraie la nom d'Oiseau de la mort, s'imaginant, par une superstition ridicule, qu'il doit mourir quelqu'un dans la maison, sur la quelle elle se perche. Elle a 13 pouces de haut, sa couleur est une jaune doré avec de très-jolies taches. Elle se nourrit de souris, et boit volontiers l'huile des grandes lampes qui brûlent dans les églises.
No. 6. La Chevêche. (Strix passerina.)
La Chevêche est la plus petite de toutes les Chouettes, car elle n'a que 7 pouces de hauteur. Elle est d'un gris tacheté, habite les masures des châteaux isolés et tombés en ruins, et se nourrit de souris et de petits oiseaux. Elle peut très bien voler de jour, et les hirondelles la poursuivent à grands cris dès qu'elles l'apperçoivent.
Ad00341 01 057a/frePoissons. VII. T. I. No. 55.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. L'Anguille tremblante, ou la grande Torpille. (Gymnotus electricus.)
No. 2. La Raie tremblante, ou la Torpille ordinaire. (Raja torpedo.)
Ces deux poissons sont très remarquables à cause de la propriété singulière, qu'ils ont, de donner à ceux qui les touchent, une commotion électrique si violente, que le bras et la main en sont à l'instant même tout à fait étourdis. Lorsqu'un pêcheur, étant dans l'eau, marche par hazard sur une Torpille, il en reçoit par tout le corps une si violente secousse, qu'il en est renversé. Il suffit même de toucher ces poissons avec une baguette, une verge de fer ou un bâton de pêcheur pour ressentir une commotion aussi forte que celle d'une machine électrique même. La nature a vraisemblablement donné cette propriété à ces animaux pour pourvoir, tant à leur defense qu'à leur nourriture.
L'Anguille tremblante se trouve sur les côtes de l'Afrique, de la Cayenne et du Péru, de même que dans tous les paye chauds. Elle a à peu-près 4 pieds de longueur; sa couleur est d'un noir rougeàtre; sa peau eli lisse et enduite partout d'une humeur visqueuse. Sa chair est grasse et de bon goût; aussi la mange-t-on fréquemment dans les pays ci dessus dénommés. Lorsque les pêcheurs en ont pris une dans leurs filets, ils commancent par la tuer, pour ne point recevoir ce coup douloureux électrique; car cette propriété singulière cesse aussitôt que le poisson est mort. On ne peut l'apporter vivant en Europe. La Torpille ordinaire ressemble presque à une assiette ronde avec une queue. Elle est couleur de brique, rayée et tachetée de noir. On la trouve dans la mer mediterranee dans les endroits sangeux de la Sardaigne, et sur les côtes orientales de l'Angleterre et de l'Irlande. Elle a souvent 3 pieds de long, et pèse 15 à 20 livres. Elle se nourrit de poissons, et en 'étourdit tellement les petits qui passent au dessus d'elle, lorsqu'elle est couchée dans le sable, qu'ils tombent sur elle, et qu'elle peut alors les manger. Sa chair est molle, visqueuse et mangeable.
No. 3. La Chauve - Souris de mer. (Lophius verspertilio.)
On appelle communément ce poisson Diable-Licorne ou Diable-Monoceros, à cause de sa forme hideuse, de sa corne pointue et de ses nageoires qui ressemblent à des pieds et des mains. Il a environ un pied de longueur, vit dans l'Amérique méridionale, et se nourrit d'autres poissons et d'insectes aquatiques. Il est maigre et peu charnu; on ne peut le mager.
No. 4. Le Taureau de mer. (Ostracion cornutus.)
Ce poisson, singulier par sa figure, est long de 8 pouces, carré, et recouvert tout au tour du corps d'une écaille osseuse, composée d'autres plus petites écailles de figure hexagonale, rabateuses et d'un brun jaunâtre; il est du genre des poissons, nommés coffres. Les quatre aiguillons pointus, dont deux sont placé sur sa tète et deux vers l'anus, lui servent a se défendre contre la voracité des autres poissons. Il vit dans les Indes orientales, et se nourrit d'insectes aquatiques.
No. 5. Le Crapaud de Mer. (Lophius histrio.)
Ce poisson est ainsi nommé à cause de sa figure informe. On le trouve à la Chine et au Brésil; il vit de rapine, c. a. d. de poissons plus petits que lui, qu'il prend par le moyen des fibres élastiques, qu'il a au dessus de la bouche et à l'extrémité de ses deux cornes, qui lui servent de ligue. Il a neuf à dix pouces de longueur, et est fort joliment tacheté.
Ad00341 01 058a/freOiseaux. X. T. I. No. 56.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'OIES.
Quelque décriée que soit l'Oie, à cause de sa stupidité, elle est cependant remarquable à plusieurs égards, et de la plus grande uilité pour l'homme. L'oie privée est une des meilleurs volailles domestiques. Elle nous fournit une nourriture saine; sa grasse s'emploie dans nos cuisines; son duvet sert à faire des lits et des pelisses, et les plumes de ses ailes, qui sont nos plumes à écrire, fournissent à un des besoins les plus indispensables, et sont de la dernière utilité. L'oie a d'ailleurs plusieurs bonnes qualités; elle est hardie, et defend avec courage sa couvée des attaques des oiseaux de proie et des autres ennemis; elle est extrêmement alerte et vigilante; elle est reconnoissante et susceptible envers l'homme d'un attachement et d'un amour si grands, que l'animal périt quand il est privé de ce qu'il aime.
Comme l'oie se trouve dans toutes les parties du monde, il en existe quantité d'espèces, dont les principales sont représentées par la planche ci-jointe.
No. 1. L'Oie sauvage. (Anas Anser ferus.)
L'oie sauvage, de laquelle descend notre oie domestique, est grise, plus petite et plus légère que la notre; ce qui fait que, comme oiseau de passage qui pendant l'hyver cherche les pays chauds, elle vole avec facilité et fait de très grands voyages. Elle vit sur les grands lacs, et se nourrit de graines, d'herbes et de poissons.
No. 2. L'Oie desTerres Magellaniques. (Anas Magellanica.)
Elle vit sur les côtes des terres de feu, où les célèbres navigateurs Cook et Biron l'ont trouvée. Ses couleurs sont fort jolies.
No. 3. L'Oie de Guinée. (Anas Guinensis.)
L'Afrique est sa patrie; c'est donc à tort qu'on la nomme l'oie de Turquie ou de Sibérie. Elle est plus grande que l'oie ordinaire; sa couleur est d'un gris blanc, excepté sur le dos et aux ailes, où elle est d'un gris noir. Cette oie est surtout remarquable à cause de la poche ou bourse qui lui pend au dessous de la tête. On la trouve fréquemment apprivoisee dans les basses-cours des amateurs en Allemagne.
No. 4. L'Oie du Cap.
(Anas Capensis.)
C'est sans contredit la plus belle de toutes les oies, à cause de la variété et de la beauté de ses couleurs. On l'appelle aussi l'oie d'Egypte on du Nil. Malgré la chaleur des climats d'où elle est originaire, elle vit et se propage même en Allemagne dans les ménageries des grands seigneurs.
No. 5. L'Oie de Coromandel. (Anas Coromandeliana.)
On la trouve sauvage sur la côte de Coromandel; elle a une grosse bosse sur le bec. Sa tête et son cou sont tachetés de noir; son ventre et poitrine sont d'un gris d'argent, son dos du bleu calybé et ses ailes d'un gris sombre.
No. 6. L'Oie du Canade. (Anas Canadensis.)
On la nomme aussi l'Oie-cigne parcequ'elle a quelque ressemblance avec ce dernier oiseau. Elle est d'un brun noir et grise, et a une bande blanche derrière la tête. On la trouve fréquemment apprivoisée en Allemagne, en France et e Angleterre.
No. 7. L'Eider. (Anas mollissima.)
Cette Oie sauvage vit dans les pays les plus septentrionaux, sur les côtes de l'Islande, Groenlande et de la Norvège, et est fort renommé à cause de ses plumes précieuses, légères et chaudes, qui nous sont connues sous le nom d'Edredon ou d'Aigledon, et dont l'oiseau construit son nid dans lequel on les recueille. On en fait un grand commerce. L'Eider se nourrit de poissons et coquillages, vit sur les eaux de l'océan septentrional, et ne vient à bord que dans le tems de la ponte.
No. 8. La Bernache. (Anas Bernicla.)
On a raconté et cru pendant longtems que cette espèce d'Oie, qu'on trouve sur les cotes de l'Ecosse, croissoit sur les saules, sous la forme de petits noeuds, qui, étant parvenus à leur maturité, tomboient dans la mer et devenoient des oies vivantes. D'autres se sont imaginé que la Bernache croissoit, comme le champignon, dans le bois pourris des vaisseaux, ou dans certains coquillages, auxquels on donna pour cette raison le nom de Bernaches. Mais ce sont de purs contes. Bernache pond et couve comme les autres oiseaux, mais elle le fait fort en cachette dans les îles Orcades; c'est au reste un excellent gibier pour les Ecossois et les Irlandois.
Ad00341 01 059a/freMèlanges. I. T. 7. No. 57.
ANIMAUX FABULEUX.
Tous les animaux merveilleux dont il n'est fait aucune mention dans notre hiftoire naturelle moderne, quoiqu'on trouve leurs noms dans les anciens ouvrages des Poètes et des Historiens de l'antiquité, de même que dans les Contes arabes, les vieux livres de Chevalerie et les fables des différens peuples, ne sont que des êtres imaginaires, des Animaux fabulenx, qui n'ont jamais existé. La planche ci-jointe représente 6 de ces animaux, tirés de la Mythologie des Egyptiens, des Grecs et des Romains, et fait voir de quelle figure ils imaginoient ces êtres, et sous quels traits leurs artistes les représentoient.
No. 1. Le Centaure.
Selon la fable, les Centaures étoient à moitié hommes et à moitié chevaux, et avoient de longues oreilles de chèvres. On les voit représentes avec une peau de lion sur le bras gauche, et tenant dans la main droite une espece d'arme ou baton à jet, dont ils se servoient à la chasse. Les premiers cavaliers, qui étaient en même tems chasseurs, ont vraisemblablement donné lieu à cette fiction. No. 2. La Chimère. Ce fut, dit-on, un monstre qui avoit la figure et la tête d'un lion prodigieux, un serpent venimeux en place de queue, et sur le dos la tête d'une chèvre; il vomifloit quelquefois des flammes par la gueule, et ravages le royaume de Lycie; mais le Prince Bellérophon, monté sur le cheval ailé, nomme Pégase, le tua du haut des airs. Le sens de cette fable, vraisemblablement allégorique, est obscur et inconnu.
No. 3. La Sphinx Grecque.
No. 4. La Sphinx Egyptienne.
La Sphinx toit, dans la Mythologie des Egyptiens et des Grecs, un animal fabuleux, par lequel ces peuples vouloient, à ce que l'on croit, donner un Symbole de leurs Sciences occultes. Il avoit chez les deux peuples la tète et la poitrine d'une femme avec le corps d'un lion; les Grecs lui donnoient des cheveux nuds et les ailes d'un aigle; les Egyptiens au contraire le représentoient sans ailes, mais avec une coiffure Egyptienne. La célèbre Enigme qu'elle propofoit, à Thèbes, à tous ceux qui s'approchoient de lui, déchirant tous ceux qui ne pouvoient la lui expliquer, et qu'Oedipe seul devina, est connue de tout monde, et presque passée en proverbe.
No. 5. Le Gryllus.
C'étoit chez les anciens un animal grotesquement composé des membres et des parties de plusieurs animaux et masques; p. e. un aigle avec une tète de lion sur la poitrine, deux tètes de béliers au lieu d'ailes; ou bien un coq avec de pieds de cheval etc. Toutes ces compositions aussi singulières que ridicules et pou conformes à la nature, tous ces jeux de l'imagination de l'artiste, se nommoient Gryllus chez les anciens. L'on en trouve beaucoup sur les cachets antiques. Ce'est vraisemblablement de-là que vient le proverbes allemand; besondere ou närrische che Grillen haben (avoir des rats ou des quintes singuliéres en tête).
No. 6. Les Sirènes.
Les Anciens représentoient les Sirènes sous la forme de jeunes filles jusques aux hanches, avec les cuissès et les pattes d'un aigle, la queue d'un oiseau et des ailes sur le dos. Ils débitaient outre qu'elles habitaient une île près de la Sicile, et que par les charmes de leurs chants et par la douceur des sons qu'elles faisoient rendre à leurs flûtes d'yvoire, elles attiroient d'une maniere irrestible tous les voyageurs qui paissoient près de leur île, pour les déchirer ensuite et les devorer. Ce sont elles qui donnèrent lieu au proverbe chant de Sirène. C'est donc à tort qu'on les représente avec une queue de poisson et nageant sur la mer.
Ad00341 01 060a/freMélanges. II. T. I. No. 58.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. Les Harpyes.
Selon l'ancienne Mythologie, les Harpyes étoient des monstres, qui avoient par le haut le corps d'une femme, et depuis la ceinture la queue d'un dragon. On leur donnoit en outre des pattes d'ours et des ailes de chauve-fouris bigarrées de plusieurs couleurs. Les Dieux les envoyoient tourmenter les hommes.
No. 2. Le Griffon.
Le Griffon, qu'on trouve fréquemment comme support dans les armoiries, étoit pareillement un animal fabuleux des anciens. Il avoit le corps d'un lion, la tête d'un aigle, les oreilles d'un cheval, des ailes, et au lieu de jubé une espèce de crête semblable à la nageoire d'un poisson. On debitoit de cet animal qu'il déterroit l'or des entrailles de la terre, et qu'il le gardoit contre les voleurs.
No. 3. Le Satyre.
Les Satyres étoient, d'après les fictions des anciens, des hommes sauvages, qui habitoient les Forêts. La couleur de leur corps étoit d'un brun rouge; ils avoient les pieds debouc, les cornes et les oreilles d'une chèvre; ils se nourrissent principalement de leurs troupeaux de chèvres, et étoient de la suite de Bacchus à cause de leur gaité extraordinaire. De-la vient qu'on les-représente communément dansans, avec un chalumeau et un bâton pastoral ou une houlette à la main, une peau de chèvre sur le bras, et une cruche à lait ou à vin devant eux. C'est du don de se rire des autres qu'on leur atrribuoit, que nos Satyre, ou poëmes ironiques, ont pris leur nom.
No. 4. Les Géans ou Titans.
Les Géans ou Titans étoient, selon la fable, des hommes d'une grandeur prodigieuse, qui avoie des serpens au lieu de pieds, sortirent de la terre dans les Champs Phlegrées, escaladèrent le ciel, entassèrent montagnes sur montagnes, et livrérent de grands combats aux Dieux. C'est pour cette raison que sur les anciens monuments on voit représentés avec une pierre et une branc d'arbre à la main, et une peau de boeuf sur bras. Ce dernier indice fait allusion aux boeufs de Géryon, qu'ils avoient volés à Hercule.
No. 5. Le Cheval marin.
C'étoit pareillement un animal fabuleux, que les anciens disoient être de l'équipage de Neptune. Il avoit par devant des pieds d'oie, et par derrière la queue d'un poisson, pour nager plus facilement.
No. 6. Les Néréides et les Tritons.
Les Néréides et les Tritons étoient des hommes à queue de poisson, dont la fable des anciens avoit peuplé la mer. Les males se nommoient Tritons, et les femelles s'appelloient Néréides. C'étoient des Demi-Dieux qui composoient le cortège de Neptune. La fable des Néréides ou des Nymphes des eaux, (Naïades) s'est vraisemblablement conservée jusques à nos jours, et ce sont elles dont il est parlé dans les Contes bleus allemands sous le nom de Wasser-Nixen.
Ad00341 01 062a/freOiseaux. XI. T. I. No. 60.
COUCOUS de différens Pays.
Le Coucou, cet oiseau connu de tout le monde, est remarquable à plusieurs égards. Il est à peu près de la grandeur d'une tourterelle, sa queue seule le fait paraître plus long. Il a reçu son nom de son cri Coucou! Coucou! qu'il ne fait cependant entendre que depuis le mois d' Avril jusqu'au mois de Juillet. Il n'y a que le mâle qui chante Coucou, la femelle ne fait que croasser. C'est un oiseau de passage, qui quitte l'Allemagne en Septembre pour chercher les pays chauds, et revient en Avril. Il se nourrit de vermisseaux et d'insectes et n'est point un oiseau de proie, comme l'on a cru vulgairement. On en a même debité maintes fables; entre autres qu'il se changeoit en épervier; que le Vautour le prenoit sur son dos et nous l'apportoit; qu'il bavoit sur les plantes, ce qui donnoit naissance à des insectes nuisibles; qu'il pondoit dans les nids des autres oiseaux un oeuf, qui par sa couleur ressembloit toujours aux oeufs de ceux-ci, afin de les tromper; que le jeune Coucou devoroit sa mère, qui l'avoit fait eclore etc. etc. Tout cela ne mérite pas l'ombre de croyance. Le Coucou est sans doute remarquable en ce qu'il ne construit point de nid et ne couve point lui-même les oeufs, qu'il pond un à un dans le nid d'autres petits oiseaux, p. e. de la fauvette, de la gorge-rouge, du roitelet, du hochequeue, qui les couvent volontiers, et nourrissent avec plaisir le jeune Coucou, lors même qu'il apris l'essor. En un mot le Coucou ne s'inqui'te en aucune façon, ni de ses œufs, ni de sa couvée, et en laisse toute la peine à d'autres oiseaux.
On trouve le Coucou dans presque toutes les parties du monde; chaque pays en a cependant ses espéces particulieres, comme le sont voir les suivantes.
No. 1. Le Coucou d'Europe. (Cuculus canorus.)
Il est d'un gris foncé, couleur sur couleur; ses ailes sont vertes et brunes.
No. 2. Le Coucou bleu. (Cuculus caeruleus.)
Cet oiseau se trouve à Madagascar; il est d'un beau bleu de ciel.
No. 3. Le Coucou de Coromandel. (Cuculus coromandus.)
C'est le plus petit de tous; il est huppé, bigarée de diverses couleurs et a la queue forchue.
No. 4. Le Coucou de Cap. (Cuculus Capensis.)
Il est d'un brun roux, a les ailes noires et Ie ventre bigarré.
Il y a aux environs du Cap de bonne Espèrance une autre espèce de Coucou, qui par l'on cri, Chirs! Chirs! indique aux sauvages les provisions de miel des abeilles dans les forêts, les conduit jusque à l'arbre où est la ruche, et en reçoit pour recompense une partie du butin.
No. 5. Le Coucou des Indes orientale. (Cuculus punctatus.)
C'est le plus grand de tous; il est brun, couleur sur couleur, et jaunâtre sous le ventre.
No. 6. Le Coucou des Îles Philippines. (Cuculus Aegyptius.)
est petit, a la tète, la poitrine et la queue noires, et les ailes d'un brun foncé.
No. 7. Le Coucou de Cayenne. (Cuculus Cayanus.)
No. 8. Le Coucou de la Guyane. (Cuculus tranquillus.)
Il est bien remarquable, que les Coucous de I'Amérique ne pondent pas, comme ceux de l'ancien continent, leurs oeufs dans le nid des autres oiseaux, mais qu'ils se construisent leurs propres nids et couvent leurs oeufs eux-mêmes.
Ad00341 01 063a/frePlantes XI. T. I. No. 61.
EPICES.
No. 1. Le Cardamome.
Le Cardamome dont nous aissaisonnons quelques uns de nos alimens, est la graine d'une plante assez semblablé au roseau. Cette plante, dont la racine est épaisse et noueuse, croît aux Indes orientales et surtout à Java. Il sort de la racine, à côté de la tige principale, dont les feuilles sont grandes, d'autres tiges plus petites, qui portent les fleurs. Les feuilles de ces tiges particulières sont plus petites et moins èpaisses que celles de la mère tige, et il nait des aisselles de ces feuilles une sort jolie petite fleur blanche, à quatre pétales. A la fleur succèdent quantité de capsules (Fig. a.) de figure ovoïde, qui renferment la semence. Elles acquièrent une couleur brune rougeàtre, lorsqu'elles ont été recueillies et defféchées, s'ouvrent par leurs trois angles (Fig. b.), et fournissent de petits grains de semence, anguleux et d'un rouge brun, qui constituent l'épice, et dont les Hollandais sont un commerce très considèrable. Il y a, à proprement parler trois espèces de Cardamome, savoir; 1) La plus petite et la plus commune, que reprisente la planche; cette espèce est la mieux connue; 2) L'espèce moyenne, dont les grains de semence sont plus gros, et renfermés dans des gousses triangulaires oblongues et 3)enfin, le grand Cardamome que l'on connaît sous le nom de graines du Paradis; mais dont la plante nous est encore inconnue.
No. 2. Les Capres.
la plante qui nous fouruit les Capres croît en Italie, et dans les provinces méridionales de la France. Elle est balle, et plusieurs de ses branches sont même rampantes. Elle est armée d'épines lorsqu'elle croît naturellement, mais ces épines disparaissent dans la plante cultivée. Sa fleur, à la quelle succéde une capsule en forme de poire, est d'un beau rouge. Les capres dont nous assaisonnons quantité de ragoûts, la salade aux anchois etc. ne sont que les boutons de cette fleur; on les recueille avant qu'ils se soient épanouis, et après les avoir séchés à l'air pendant un jour, on les fait mariner dans du sel et du vinaigre, les met ensuite en petites tonnes avec leur sauce, et les envoie dans toutes les provinces de l'Europe.
Ad00341 01 064a/freVers I. T. I. No. 62.
VERS REMARQUABLES.
On donne le nom de Vers à des animaux, qui an lieu de sang n'ont qu'une liqueur blanche dépourvue de chaleur; qui n'ont ni pieds ni os, et se propagent par la ponte, ou en mettant au monde des petits tout vivans. Il y en a plusieurs qui sont dignes de notre attention, soit à cause de leur utilité, ou par rapport au dommage qu'ils causent a l'homme.
No. 1. Le Ver de Rosée.
Le Corps de ce Vers est un composé d'anneaux qu'il peut allonger et rétrécir à volonté; il a en outre vers le milieu du corps, un bourrelet de chair relevé; sa couleur est d'un rouge brun. On le trouve dans le fumier, dans le terreau des jardins; et il sort ordinairement de terre après la pluie, ce qui lui a fait donner son nom. Il endommage considérablement les jeunes plantes, et a rarement plue d'une palme de longueur.
No. 2. La Sangsue.
La Sangsue vit dans les étangs, les marais et les ruisseaux; elle a 3 ou quatre pouces de longueur, et n'est, à proprement parler, qu'un ver a demi rond. Son dos noirâtre est strié de huit raies jaunes. Elle a la propriété singulière de s'attacher aux animaux ou aux hommes qui vont à l'eau, et de se remplir du sang, qu'elle leur suce, ne les quittant, que quand elle en est pleine. C'est pour cette raison qu'on s'en sert en médecine pour désemplir les vaisseaux sanguins de parties extérieures du malade; il est même vraisemblable que ce fut d'elle que les hommes apprirent à laigner et à ventouser.
No. 3. 4. 5. 6. Le Polype a Bras.
Les Polypes à Bras vivent dans l'eau. Leur corps, qui n'est qu'un simple Canal, est gelatineux, transparent, d'un jaune rougeàtre (fig. 6. a. b. c. d.) ou entièrement vert (fig. 3.). On voit à l'une des extrémités de l'animal une espèce de boue où se trouve sa bouche, autour de la quelle s'étendent ses bras, assez semblables à de tres petites perles enfilées, et qu'il peut avancer ou retirer à volonté. Ils se servent de ces bras pour faisir leur proie c. à. d. de petite insectes aquatiques, et les porter à leur bouche (fig. 4. 5.). Les Polypes s'attachent communément par la queue à quelque plante aquatique, et surtout à la lentille d'eau (fig. 3. et 6.). Ils se propagent aussi comme les plantes, jettent à leurs côtés des bourgeons qui l'accroissent comme les branches d'une plante (fig. 3.), se séparent ensuite du tronc, et deviennent autant de jeunes Polypes. Il est singulier qu'en quelque nombre de morceaux que l'on coupe ces animaux, chaque partie devient elle même un polype entier. La fig. 4. représente un Polype à Bras dans sa grandeur naturelle, s'emparant de sa proie; et la fig. 5. en fait voir deux, considérablement grossis, qui ont entortillé de leurs bras un insecte, qu'ils dévorent en commun.
Vers, qui se trouvent dans les viscères.
No. 7. Le Ver Cucurbitin.
No. 3. Le Ver Orbiculaire.
On trouve dans les viscères des hommes et des animaux, plusieurs espèces de Vers, différens par leur forme aussi bien que par leur grandeur. Les plus dangereux d'entre eux sont, les Vers Solitaires, qui se reproduisent, et ne peuvent se détruire tant qu'il en relie une seule partie dans le corps. Le Ver Cucurbitin, qui en est une espèce, se trouve dans les intestins de l'hommes. La petite pointe triangulaire qu'on lui voit, est sa tête. Le Ver Orbiculaire représenté ici de grandeur naturelle, s'attache de préférence au foie des animaux, et ressemble à une grande vessie remplie d'eau.
Ad00341 01 065a/freQuadrupedes XV. T. I. No. 63.
LOUPS ET RENARDS.
Les Loups et les Renards sont de la nombreuse famille des chiens. Ce sont en général des animaux féroces, qui sont à bien des égards dangereux ou nuisibles à l'homme. Il e n existe plusieure espèces, dont les plus remarquables sont:
No. 1. L'Hyène.
L'Hyène, que les anciens connaissaient déjà comme un animal terrible, vit dans les deserts de la Perse, de la Syrie, de l'Egypte et de la Barbarie, où elle habite le creux des rochers. Elle a environ quatre pieds de longueur, les pattes hautes, et le poil gris strié de raies brunes; elle a plutôt des soies que des poils; il règne sur son cou et le long de son dos, une jube ou crinière, qu'elle peut dresser et baisser à volonté. Elle sort la nuit pour chercher sa proie, qui confide en ânes, en chèvres, en brebis, en hommes, et même en charognes et en cadavres, qu'elle déterre. Elle est d'un naturel si féroce et si cruel, et si courageuse en même tems, qu'elle seule met souvent en suite deux lions.
No. 2. Le Chacal.
Le Chacal ressemble moins au renard qu'au loup, dont il a parfaitement la grandeur. Sa couleur est d'un jaune gris, il habite le Sud de l'Asie, la Perse, la Syrie, l'Egypte et le Nord de l'Afrique; il ne vit point, comme le renard, daus [sic] des terriers, mais dans les forêts et sur les montagnes, d'où il descend souvent, sans craindre les hommes, jusques dans les villes et les villages pour y chercher sa proie. On voit souvent jusqu'à deux cents de ces animaux attroupés. Le Chacal s'apprivoise aisément.
No. 3. Le Loup.
Le Loup se trouve dans toutes les parties du monde. Sa couleur varie, mais le plus ordinaire est gris brun; il a trois pieds et demi de long, et à peu près la figure d'un chien de boucher. Le Loup prend les mOutons, les chevreuils, les veaux et les poulains; il est si vorace, qu'il mange deux moutons á la fois lors qu'il en a le tems. Il n'attaque l'homme qu'en hyver lors qu'il est affamé. On a entièrement détruit cette race d'animaux pernicieux en Allemagne.
No. 4. Le Renard noir
a quelque ressemblance avec le Loup, et est plus grand que le renard ordinaire. On le trouve dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa pelisse est d'une extrême finesse; d'un noir luissant et la plus chère et la plus précieuse, que nous connoissions jusques ici, de sorte qu'en Russie même, une belle peau de renard noir coute souvent jusqu'à 400 Roubles.
No. 5. Le Renard blanc.
Ce Renard est plus petit que l'ordinaire ci se trouve allez fréquemment dans toutes les contreés de notre globe sous le cercle polaire artique. Il vit, comme notre renard, dans des terriers qu'il le creuse. Sa peau est douce et d'un beau blanc; on la connaît même en Allemagn, où cette sorte de peline n'est ni chère ni rare.
No. 5. Le Renard ordinaire
se trouve dans toute l'Europe et en Asie; il a environ 2 pieds de longueur, et la couleur de son poil est un brun fauve. II se creuse des terriers, est extrêmement craintif et rusé, et se nourrit par-là même des bêtes qu'il prend par finesse plutôt que de celles qu'il ravit de force. Les animaux dont il fait sa nourriture sont surtout les poules, les oies, les faisans, les jeunes chevreuils, les lièvres et les lapins. Il aime aussi le miel des abeilles sauvages. On le prend dans des piéges, pour ne pas endommager sa peau.
Ad00341 01 066a/freOiseaux. XII. T. I. No. 64.
OISEAUX, LES PLUS PETITS.
Le plus petit oiseau que nous ayons en Europe, est notre Roitelet; mais il en existe de plus petite encore à la Chine et dans les Indes orientales. Voici les plus petits que les naturalistes ayent découverte jusquea ici.
No. 1. 2. 3. Les Moineaux nains de la Chine,
et
No. 4. Le plus petit Oiseau-mouche.
Nous avons fait graver ces Oiseaux de grandeur naturelle, et perchés sur un rameau de la plante, qui noua donne le Thé.
Les Moineaux-nains de la-Chine, sont de très jolis petits animaux fort variés par leurs couleurs. Il en est qui ont la tête rouge, les ailes bleues et le ventre blanc; (Fig. 1.) d'autres (No. 2.) ont les ailes et le dos rouges, la gorge bleue, et les dessous du ventre jaune; d'autres enfin (No. 3.) ont la tète et le dos verts et le ventre blanc. Mr. le Docteur Spalowsky de Vienne est le premier qui en ait parlé, car on ne les connaissait pas avant la publication de son Supplément d'histoire naturelle des Oiseaux, dans lequel il assure avoir eu lui mêmes entre les mains de ces moineaux empaillés.
Le plus petit oiseau-mouche, (No. 4.) que nous avons pareillement représenté de grandeur naturelle, et suçant de la fleur du thé le miel dont il fait son unique nourriture, est du genre des Colibris, et se trouve naturellement au Brésil. Ce petit animal se prend sauvent, comme une mouche dans les toiles des grandes araignées, et n'étant ni assez grand ni assez fort pour se débarasser, il devient la proie de ces insectes, qui l'étranglent et lui sucent le sang. Les grandes araignées lui tendent en outre différentes embûches, c'est pourquoi ce petit oiseau, par un instinct naturel, construit son nid, qui n'est pas plus grand qu'une noix, immédiatement au dessous du nid d'autres oiseaux ennemis des araignées, auxquelles, ils sont la guerre et qu'ils dévorent, tandis qu'ils ne sont aucun mal au petit oiseau qui s'est mis sous leur protection. L'oiseau-mouche se nourrit, comme nous l'avons dit, du miel de fleurs. Les Dames du Brésil portent de petits oiseaux-mouches dessèchés en guise de pendans d'oreille, à cause de la beauté de couleurs de ces petits animaux.
Ad00341 01 067a/freQuadrupèdes XVI. T. 1. No. 65.
PARESSEUX ET TAMANOIRS.
Le Paresseux.
Cet animal est une singalarité parmi les quadrupédes. Il ressemble presque au singe, a le corps droit lorsqu'il est assis, se nourrit des feuilles et des fruits des arbres, et vit au Brésil de même que dans les centrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal, est son extrême pareise et la lenteur avec laquelle il se meut; car il lui faut 8 ou 9 minutes de tems, non seulement pour porter un pied devant l'autre, mais encore un intervalle de tems égal pour se reposer. Il grimpe avec la même lenteur sur les arbres qui lui fournissent sa nourriture; aussi n'en quitte-t-il aucun qu'il ne l'ait entièrement dépouillé, et pour l'abandonner il se roule, se laisse tomber, et fait avec lenteur le voyage d'un autre arbre. Les coups de bâton mêmes ne peuvent le forcer à se mouvoir plus vite. Il poulie à chaque pas un cri insupportable. C'est là sa seule défense; car il ne peut ni fuir ses ennemis, ni se défendre, vu que se griffes ne lui servent qu'à grimper. Lorsqu'il veut dormir, il embrasse étroitement une branche de ses quatre pattes, et se pend à peu près comme est suspendu un Hamac. Il n'y a que deux espèces de pareiseux, savoir l'Aï et l'Uuau.
No. 1. et 2. L'Aï.
L'Aï a environ deux pieds de longueur, et son poil est d'un gris brunâtre, A le voir en face, il a la figure assez semblable à celle d'un homme. Ses quatre pattes sont armées de longues griffes, tandis que l'Unau n'en a que deux aux pattes de devant et trois a celles de derrière.
No. L'Unau.
L'Unau trouve dans l'Amérique méridionale et aux Indes orientales; il est plus petit que l'Aï et n'a point de queue; mais on lui voit sur la croupe un bouquet de poils éleves; la couleur de son dos est brune; et celle de son ventre le gris blanc. Si l'on en excepte les griffes, il a toutes les qualités de l'Aï.
Les Tamanoirs.
La patrie de ces animaux, dont il n'existe que trois espècee, sont l'Amérique méridionale et la brûlante Afrique. Ils se nourrissent de fourmis, qu'ils prennent en allongeant leur langue gluante sur la passage de ces insectes, dont elle est couverte après une couple de minutes; ils retirent alors la langue et avalent les fourmis qui la couvrent. A l'aide de leurs longues griffes ils grimpent avec facilité sur les arbres, où ils cherchent les fourmillières et prennent, par le moyen de leur grande langue effilée, les fourmis jusque dans les coins les plus reculés. Les griffes aiguës des Tamanoirs servent aussi à leur défense. Ils remettent à cet effet sur le dos, et se battent avec tant d'acharnement, même contre le Tigre de l'Amérique, qu'ils sont la plupart du tems périr leur ennemi. Il n'en existe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, que trois espèces, savoir.
No. 4. Le grand Tamanoir.
Il a le poil long, de couleur jaune, blanche et noire. La longueur de son corps est de quatre pieds jusqu'à la naissance de la queue, et il a quatre doigts munis de griffés à chaque patte.
No. 5. Le Tamanoir moyen.
Cet animal vit principalement au Brésil. Il est à peine moitié aussi grand que celui dont nous venons de parler, a le poil lisse et d'un gris jaune avec une queue roulée, dont il se sert pour s'attacher. Ses pattes de devant ont 4 doigts, et celles de derrièie 5.
No. 6. Le petit Tamanoir.
Sa longueur n'est que de 8 à 10 pouces, la queue non comprise; il a le poil doux, de couleur jaune, grise et brune, et sa queue est pareillement roulée.
Ad00341 01 068a/frePlantes XII. T. I. No. 66.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. Le Liège. (Quercus Suber.)
Le Liège est une espéce de chêne, dont les feuilles font toujours vertes et moins decouples que celles des autres chênes, les glands qu'il porte font aufü plus petits et de couleur jaune. Cet ar-, hre croit en Espagne,.en Italie, et dans les pro- vinces méridionales de la France, et est remar- quable furtout par fon écorce fpongieufe et légère, fouvent épaiffe de deux ou trois pouces, et que nous connoilfons fous le nom de Liège. On fait de cette écorce des bouchons de bouteilles et de tonneaux, des femelles de fouliers et plufieurs autres choses. Elle se détache avec facilité lors- que d'arbre a atteint un certain âge. On y fait à cet effet, dans un tems fee, une longue incifion depuis le fommet de l'arbre, tous les 10 ans. L'ecorce ne tarde pas à repouffer, et le Liège par- vient de la sorte jusqu' à l'âge de 150 et même de eoo ans. On met incontinent dans l'eau les mor- ceaux d'écorce que l'on a détachés les plaçant les uns fur les autres, les charge de pierres pour les redreflet, et lorsqu'ils font fees on en fait un arti- cle de commerce. Les Espagnols brûlent cette écorce dans des vaifieaux fermés, et en préparent une fort belle couleur noire, connue fous le nom de Noir d'Espagne.
Fig. 2. Le Térébinthe.(Pistacia Therebinthus.)
La Térébenthine, si connue dans nos Pharmacies est une refine fluide d'un jaune clair, plus épaisse que l'huile, mais plus liquide que le miel, qui découle de plûsieurs espèces d'arbres, et dont la qualité diffère par là même. On diffingue en conféquence la vraie Térébenthine de Cypre, celle de Tienile, et la lérêber.tliine ordinaire d' JUe' magne. Le Véritable Térébinthe, représenté sur la planche, nous fournit la bonne térébenthine de Cypre, et croit en Chine, dans les Indes orientales, en Afrique, et furtout dans les lies de Chio et de Cypre, de même qu'en Italie et en Espagne. Ses feuilles rellembient presque à celles du frène fa fleur, qui eli: violette, est remplacée par de petites capsules de couleur brune, et remplies de petites graines blanches (Fig. a et b). Pour en tirer la térébenthine on fait, à plufieurs endroit du tronc de l'arbre, de profondes incifions, près desquelles on place des pierres plattes. Pendant la nuit la réfine coule de ces incifions sur les pierres ou elle s'épaifllt, et on la recueille tous les matins. La feconde espèce, ou la térebenthine de Venise, se recueille dans le Tyrol, l'Autriche et la Siléfie, où elle d coule des Melèfes et des Pins; ce ri'est à proprement parler, qu'une refine fine et liquide que l'on obtient en perçant le tronc des pins, et qu'on purifie en la faifant passer par des cribles de crin fort fins. Lorsque par la distillation on en a retiré l'huile de térébenthine, la résine, ou la poix dure qui resie après l'operation, est ce que nous appelions Colophane. Les joueur de violon l'en servent pour frotter leurs archets.
Ad00341 01 069a/fre[Quadrupèdes XVII. T]. I. No. 67.
CHAUVES-SOURIS de différentes espèces.
Les Anciens mettaient les Chauves-souris au nombre des oiseaux, parce qu'elles volent; mais ils avoient grand tort; car la chauve-souris a toutes les propriétés des quadrupèdes, au nombre desquels elle doit réellement être mise. Il existe dans toutes les contrées de la terre, des chauves-souris sort différentes les unes des autres, tant à cause de leur grandeur, que par rapport à leur conformation. Dans les pays chauds, où elles sont plus grandes, elles se tiennent sur les arbres; tandis que dans les contrées plus froides elles se retirent dans les fentes des rochers et des murs, dans les tours, les églises, les granges et les vieilles maisons. Comme elles craignent la lumière, elles se reposent pendant le jour, et ne volent que depuis le crépuscule jusqu'à l'entrée de la nuit, parceque l'arrivée des hiboux, qui leur donnent la chasse, les contraigne de regagner leurs trous. Lors quelles se reposent, elles se suspendent par les pattes de derrière; ou par les crochets qu'elles ont aux ailes. Elles se nourrissent de papillons, de scarabées, de mouches, de moucherons et d'autres insectes, qu'elles prennent au vol; elles aiment aussi la viande, et surtout celle qui a été exposée à la fumèe et le lard. Dans nos contrées froides, les chauves-souris se retirent pendant l'hyver dans des murailles épaisses, dans les caves, les caveaux, les creux des rochers ou des arbres, où elles se trouvent en grand nombre suspendues en haut, sort près et au dessous les unes des autres, et enveloppées de leurs ailes: le froid les engourdit, et elles relient ainsi suspendues jusqu'au printems, sans prendre la moindre nourriture, mais le retour de la belle saison les rappelle à la vie. Il y a quelques pays où on les mange, tels sont, entre autres, la Chine, et les Philippines. Les espèces les plus remarquables de chauves-souris sont.
Fig. 1. Le Vampyre. (Vesp. Vampyrus.)
Cet animal qui vit en Afrique et dans le Sud de l'Ane, est la plus grande des chauves-souris, que nous connoissions, car il a jusqu'à 10 pouces de longueur. Il se nourrit du fruit du palmier, dont il boit aussi. le suc avec plaisir; il fuce également le sang des hommes et des animaux, s'approchant d'eux quand ils dorment, et les léchant de sa langue rude, ce qui occasionne une plaie, qui lui donne la facilité de fucer imperceptiblement leur sang et souvent même de les faire périr.
Fig. 2. La Chauve-souris du Pérou. (Vesp. leporinus.)
Elle est de la grandeur d'un rat, et vît au Pérou. Sa tète est ronde, son mufeau rellemble à celui d'un doguin, et fa lèvre fupéricure est fendue profondément, et à bec de lièvre.
Fig. 3. La Chauve-souris commune. (Vesp. murinus.)
C'est la plus ordinaire en Allemagne; elle a 2 pouces et demi de longueur, et fait communément son séjour aux environs des villes et des villages.
Fig. 4. La Noctule. (Vesp. Noctula.)
Elle est aussi grande que la précédente, et se trouve surtout en France.
Fig. 5. Le Fer à Cheval. (Vesp. ferrurn equinum.)
Cette Chauve-souris est remarquable furtout par la conformation de fon nafeau, qui reifemble a un fer à cheval. Elle n'a pareillement que deux pouces et demi de long, et fe trouve en France et en Allemagne.
Fig. 6. Le Chauve-souris à Barbe. (Vesp. hispidus.)
Le Sénégal est sa patrie, elle a deux pouces de long, la tète allez semblable à celle d'un bouc avec sa barbe.
Fig. 7. L'Oreillard. (Vesp. auritus.)
est remarquable par la grandeur prodigieufe de ses oreilles, qui paraissent pour ainsi dire dou blés. Elle a deux pouces de longueur, et trouve quelquefois en Allemagne.
Fig. 8. La Petite rougette. (Vesp. cephalotes.)
est naturelle aux Iles Moluques, elle est longue de deux pouces et demi, a la tète plus grosse que toutes les autres, le museau épais et les lèvres pendantes.
Ad00341 01 070a/freAntiquités I. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Les fameuses Merveilles du monde dont on entend si souvent parler, doivent être mises au nombre des antiquités les plus remarquables des peuples. Les anciens écrivains nous donnent comme tels, les grands et prodigieux chefs d'oeuvre d'architecture et de sculpture, dont voici la description: 1) Les Pyramides d'Egypte; 2) Les jardins en l'air de Babylone; 3) Les murs de cette même ville; 4) Le Mausolée; 5) La Statue de Jupiter olympien; 6) Le Colosse de Rhodes; et 7) Le temple de Diane à Ephèse. Tous ces chefs d'oeuvre sont detruits, à l'exception des Pyramides, dont quelques unes fe fout confervées dans leur entier, à cause de la folidité de leur structure, et que les voyageurs vilîtent et admirent encore de nos jours.
Pyramides.
Fig. 1. Vue extérieure de la grande Pyramide. Fig. 2. Sa coupe en profil, et la vue de son intérieur.
Les Pyramides étoient les tombeaux des anciens Rois d'Egypte et de leurs familles. Elles sont fitnées dans le voifinage du Caire près du Nil, et surtout proche de la petite ville de Ghizc et des villages de Saccara et de Dashur, dans une contrée couverte de collines, que'les anciens Egyptiens avoient vraifembiablement choifie pour le lieu de leur fepulture, puisqu'on y trouve encore des Momies dans des bàtimens fouterrains ou Catacombes. Il existe encore près de Saccara et de Dashur 22, et près de Ghizé 6 pyramides dont quelques unes fe sont conferveés et les autres tombees en ruine. Les trois principales sont dans le voifinage de Ghizé, et c'est de la plus grande et de la-plus célèbre de ces trois dernières, s'avoir de la grande Pyramide, que nous donnons ici l'image, non feulement parcequ'elle f'eft parfaitement conserveé, mais encore parcequ'elle est ouverte, et qu'on l'a vifiteé à l'intérieur. Le No. 1. en fait voir l'extérieur, et le No. 2. en montre la coupe et l'intérieur. Elle a 440 pieds anglais de haut, est construite de pierre calcaire fort tendre, ou bien de la pierre du roc sur lequel elle est bâtie, et fut, dit-on, jadis revêtue de marbre, extérieurement. Il y a du pied jusqu'au fommet 203 marches, dont les premières ont 4 pieds de hauteur, tandis que celles qui sont plus voi fines du fommet n'en ont que deux et demi. Le fommet a 13 pieds anglais, en quarre. Elle fut, dit-on, conitruite par un ancien lloi d'Egypte nommé Cheops, dont notre hiftohe ne fait aucune mention. Le Calife Mohamed la fit ouvrir, l'an de I. C. 827. dans l'espoir d'y trouver de grands trésors; et y trouva une galerie, indiquée No. 2. qui conduit à deux chambres sepulcrales, dont la supérieure renferme un sarcophage de marbre jaune long de quatre aunes, et qui étoit vraifembiablement le tombeau du roi, comme la chambre inférieure étoit celui de la reine. Le canal qui descend de la galerie inférieure jusques au fond est un puits, ou une galerie souterraine inconnue jusques ici,
Fig. 3. Les Jardins en l'air.
Les Jardins en l'air de Babylone, étoient vu magnifique bâtiment, Nabuchodouofer fit élevé pour l'amufement de la reine Amytis, son èpouse, originaire de la Medie, pays couvert de montagnes; il y avoit sur les quatre terrasses de ce batiment des jardins et des nappes d'eau. Il y ci'croissoit des fleurs, des bullions et des palmiers en pleine terre. Chaque côté de ce bâtiment avoit 400 pieds de long, et la terrasse supérieure égaloit en hauteur les murs de la ville de Babylone. i
Ad00341 01 071a/freAntiquités II. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Fig. 1. Les Murs de Babylone.
Les Murs de Babylone, qui pafloient pour la trcißcme merveille du monde furent, dit-on, cor. ftruits par la célèbre Reine Semiramis. Si l'on en croit les paliages obfcurs des anciens auteurs, ces murs avoient 50 aunes de hauteur, et étoient fi larges, que 4 voitures, ou plutôt 4 chars de guerre, attelés chacun de 4 chevaux, pouvoîent y marcher de front, sans f'embarafler les uns les autres. Ils étoient de briquos réunies avec du bitume au lieu de chaux, et munis d'un si grand nombre de tours, qu'on pouvoit y loger une nombreuse armée. Ils formoient un quarré regulier, environné d'un grand folié dans lequel couloit l'Euphrate, avec quantité de ponts. La ville ètoit partagée par un bras du fleuve, sur les bords du quel étoient les fameux jardins en l'air. Le fameux Temple de Bélus ou la Tour de Babel, étoit au milieu d'une des moitiés de la ville.
Fig. 2. Le. Mausolée.
Le Mausolèe, qu'on regardoit comme la quatrième merveille du, monde, étoit un tombeau magnifique de Mausole, Roi de Carie, contemporain de Xerxes, Roi de Perfe. Artémife, son épouse, qui l'aimoit avec tant de tendrefle, qu'elle alla même jusqu'à mêler à fa boulon les cendres de son cadavre, lui fit élever ce précieux monument dans la ville d'Halicarnaffe. C'étoit une espéce de temple auquel on montoit par 13 degrés; 36 colonnes de l'ordre Corinthien et quantité de Statues et d'autres chefs - d'oeuvre d'architecture l'environnoient, et il étoit furmonté d'une pyramide élevée, au fommet de la quelle on voyoit un char de triomphe attelé de quatre chevaux. Tout l'èdifice avoit 105 pieds de hauteur, et cinq des plus célèbres Architectes et artiftes de l'antiquité, savoir; Scopas, Bryaxis, Timothée, Leochares et Pythis y avoient travaillé. Ces cinq artistes voulurent, par ce précieux ouvrage, laisser à la posterité une preuve de la perfection de leur art, et continuèrent à travailler à ce monument, qu'ils achevèrent, malgré la mort d'Artemife, qui mourut avant que cet edifice fût achevé. C'est de ce beau monument que tous les tombeaux et les monumens précieux reçurent le nom de Mausolées, que leur donnèrent les anciens Romains, et qui s'est conserve jusques à nos jours.
Ad00341 01 072a/fre

Antiquités III. T. I. No. 70.

LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.

Fig. 1. Le Colosse de Rhodes.

Le Colosse de Rhodes, cinquième merveille du monde, étoit une Statue du Soleil ou d'Apollon, faite d'airain, et haute de 70 aunes, que les habitans de Rhodes avoient fait placer à l'entrée de leur port, pour servir de fanal. Ce fut le célèbre fondeur Charès qui la coula. Il travailla 12 ans a ce prodigieux ouvrage. La Statue étoir munie à l'intérieur de grosses ancres de fer, et remplie de pierres de taille, de façon cependant qu'on montoit intérieurement jusqu'au réchaud. Elle étoit ornée d'une couronne radieufe doreé, et armée d'un arc et de flèches. Un tremblement de terre renversa ce Colosse 56 ans après sa construction; mais l'Empereur Vespasien le fit redresser. A la prise de Rhodes par les Sarrasins en 667, leur roi Moavia la fit renverser, parceque leur religion leur défend d'avoir des images, et en vendit l'airain à un Juif, qui en chargea 900 chameaux. Le Colosse étoit si grand, qu'un homme pouvoit à peine embrafler un de ses doigts, et qu'un vaisseau passoit à pleines voiles entre ses jambes.

Fig. 2. La Statue de Jupiter Olympien.

Les Grecs et les Romains aimoient à mettre dans leurs temples des Statues coloflales, pour inspirer par ce moyen une haute idée de la majesté des Dieux, et de leur supériorité sur les hommes. La célèbre Statue de Jupiter Olympien, qui étoit dans le temple d'Olympia, est entre autres une preuve de cette assertion. Cette Statue, y compris le trône sur lequel elle etoit, avoit 68 pieds de haut, elle étoit d'yvoire et d'or, et de la main de Phidias. La tète du Dieu étoit ceinte d'une couronne de laurier, il teripit de la droite une petite victoire, et de la gauche une sceptre surmonté d'un aigle. Son manteau étoit d'or, les Heures et les Graces dansoient sur le dossicr de son troue, dont les bras représentoient deux Sphinx. En un mot on faisoit si grand cas de ce chef d'oeuvre de l'artiste grec, qu'on le regardoit comme la sixième merveille du monde.

Fig. 3. Le temple de Diane à Ephèse.

Tout ce que nous savons de cette septième merveille du monde, c'est que le temple de Diane à Ephèfe, étoit le plus beau et le plus renommé de tout l'univers. Il avoit, dit on, été construit par une Reine d'Amazones. Un fameux scélerat nommé Hérostrate le brûla, uniquement pour immortalifer son nom; mais les Ephésiens le rebâtirent avec plus de magnificence qu'auparavant, et y employèrent toutes leurs richeiles. Le fondament et les voûtes souterrainea de ce temple existent encore actuellement dans l'Asie mineure; mais il ne nous reste de sa forme extérieure aucun image, si ce n'est l'image bien imparfaite, qu'on en voit sur quelques médailles antiques, et que nous donnons cy-joint.

Ad00341 01 073a/frePlantes XIII. T. I. No. 71.
PLANTES UTILES A LA TEINTURE.
Fig. 1. L'Indigo, ou l'Anil. (Indigofera Anil.)
La tige de l'Indigo est de l'épaisseur d'un doigt, et haute de 3 ou 4 pieds. Elle pousse quantité de branches et de feuilles; fa fleur est rouge, et la femence est renfermée dans de petites gousses (a). Cette plante croît dans' les Indes orientales et occidentales, de même que dans l'Amérique espagnole. C'est de ses feuilles et de ses tiges qu'on prépare la couleur bleue foncée que nous connoissons sous le nom d'Indigo, et dont les Hollandois, les Ariglois, les Espagnols et les François sont un commerce considerable. Pour préparer cette couleur on coupe les feuilles et les tiges de l'Anil avant qu'elles fleurissent, les met dans de grandes cuves, et verse de l'eau par dessus. Cette masse ne tarde pas à entrer en fermentation; elle s'échauffe et écume fortement. Il recule de la un liquide épais et de couleur verte, qu'on foutire dans d'autres cuves, dans lesquelles on l'agite fortement avec des fouloirs jusqu'à ce qu'elle écume, que les parties colorantes se rassemblent, et que le liquide devienne bleu. On le laifse alors reposer pour que la couleur se précipite; puis on en foutire l'eau qui est jaune, et recueille la couleur bleue, qui f'est précipitée, dans des facs, on la met «nfuite dans dee cailles de bois pour la faire sécher: telle est la préparation de l'Indigo, production dont on fait un si grand commerce.
Fig. 2. La Garance. (Rubici tinctorum.)
Cette plante n'est pas moins importante pour la teinture que la précédente; car la couleur rouge, qu'elle fournit n'est ni moins bonne ni moins durable que le bleu d'Indigo. Elle croît en buissons à la hauteur d'environ trois pieds; à fa fleur, qui est jaune, fuccèdent de petites baies noires, sa racine se conferveplusieurs années dans la terre et pousse tous les ans de nouvelles tiges. On fait surtout usage de sa racine, qui est d'un beau rouge, et dont on teint les traps; les étosses de laine, et les Indiennes; aussi la cultive-t-on beaucoup en Flandres, dans la Zelande, en Alsace, dans le Palatinat et en Silèfie, où on la plante dans les champs et dans les Jardins. On arrache les racines de la garance lors qu'elles ont atteint la grosseur d'un tuyau de plume, les sépare de leurs tiges, les nettoyé de la terre qui y reste attachée, les fait secher, et les réduit en poudre dans des moulins : on met en suite cette poudre en tonnes, et en fait un grand commerce dans les pays étrangers. En ajoutant differens sels à la garance on en obtient plus de cinquante couleurs différentes. Cette qui vient de la Hollande, ou de la Zelande passe pour la meilleure.