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Ad00341 01 053a/frePlantes. IX. T. I. No. 51.
L'ARBRE A PAIN.
L'arbre à pain est un des dons les plus précieux de la nature, pour les contrées de la Zone torride, où l'on ne recolte point de grains, au lieu de quoi on fait du pain du fruit de cet arbre. Il croît dans presque toutes les îles des Indes orienta- les, p. e. sur la côte de Coromandel, dans le Malabar, à Ceylan, et dans la nouvelle Gui- née. Il fait presque l'unique richesse des habi- tans de l'île d'Otabiti, et des autres îles de la grande mer du Sud, Il leur fournit une de- meure agréable sous ses branches, leur vête- ment, leur nourriture et leurs meubles; en un mot, cet arbre est pour le monde un des bien- faits les plus signalès de la nature.
Cet arbre est assez grand, et peut durer 6c> à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
L'arbre à fruit est prodigieusement fertile; car trois de ces arbres peuvent fournir parfai* tement à la nourriture d'un homme pendant Jj mois. Il fournit aussi des vêtemens aux I?" sulaires de lamer du Sud, qui préparent de soss écorce et de son aubier une espèce de papié*" linge dont ils se vêtissent; ils sont en outre de son bois, qui est fort léger, toutes sortes oe meubles, p. e. des escabelles, des plats, «Je» auges, et des tambours.
Les Anglais se sont appliqués à transplanter cet arbre dans Iles qu'ils possedent dans les Indes occidentales, et l'on assure que leurs efforts ont été couronés d'un heureux succès.
Ad00341 01 054a/frePlantes X. T. I. No. 52.
EPICES.
De toutes les Epîces qui nous viennent des Indes orientales, les fleurs et les noix de Muscade, de même que les clous de Girofle, sont très connus dans nos cuisines. Voici les arbres qui nous les fournissent.
No. 1. Le Muscadier. (Myristica Muschata.)
Cet arbre croît naturellement dans presque toutes les Moluques et surtout à Banda, et par- vient à la hauteur de nos plus grands poiriers. Ses feuilles sont larges et d'un verd clair et lui- sant; mais ses fleurs sont jaunes. L'espèce d'épices que nous appelions /leurs de Muscade ou Màcie, ne sont point les fleurs de cet ar- bre, mais les fibres ou filamens qui forment une sorte de tiisu ou ramification sur l'écorce de la noix. Son fruit est presque de la gros- feur et de la figure d'un pêche, si cen'est qu'il est pointu à sa partie inférieure; il est envelop-: pé d'une ècorce dure, dont on Tie peut faire aucun usage, qui jaunit en mûrissant, s'ouvre et laisse tomber la noix Muscade. La Muscade ainsi dégagée de son enveloppe extérieure, {fig. a.) est encore environnée de deux écorces. " La premiere est ce ti ssu. rougeâtre et sibreux, dont en vient de parler, qui entoure une coquille noire, à laquelle elle sort d'enveloppe, et dont en la sépare avec soin pour la sécher; c'est pro- prement ce que nous appelions Màcis ou fleurs de Muscades 'fig. b. ~). On recueille cette ècor- ee, ou la séche, puis on larrose d'eau de mer et la met en sacs, où elle devient jaune. La dernière coquille est noire etligneuse; on la calle, pour en lirer la noix Muscade, Cette noix, comme le montre la 'fig c., est blanche à l'intérieur et parsemée de veines brunes. Il faut la plonger dans de l'eau de chaux pour qu'elle ne se pourrisse. pas. On fait «» très grand commerce, tant de Màcis que de noix Muscades. Dans les Indes orientales or» prépare des plus mauvais mâcis et des plu9 mauvaises noix, «ne huile connue sous lenoni de huile de muscade, dont on fait grand usage en médecine.
No. 2. Le Giroflier ou le clou de Girofle. (Caryophillus aromaticus.)
Ce sont pareillement les Moluques où *} croît. Le clou de Giroße est le bouton de la fleur d'un grand arbre pyramidal, qui peut avoir la grosseur du bras d'un homme, et por- te des feuilles pointues, comme celles du lau- rier. Sa fleur est rougeâtre et remplacée par une capsule épailTe {jig. d. ~) qu'on appelle clou de giroße mère, et qui renferme une grain* d'un bleu-noir (ßg. e.) qui sert à la propaga" tion de l'arber. Ou cueille les boutons des » fleurs avant qu'elles s'épanouiiTent, et on le* séche à la fumée, afin qu'elles se conserven* et prennent la couleur noirâtre que nous leur voyons. Tout est aromatique dans le Girossier? ses feuilles, son fruit, son écorce et même se* racines. Il existe une espèce de Giroflier sa u* vage qui rcssemble beaucoup à celui dont nous parlons, mais qui n'est point du tout aromati* que. Les Hollandais ont été, et sont encore actuellement, les seuls qui falsent commerce de ce précieux aromate; car ils ont extirpa tous les Girofliers, excepté à Amboine et dan' trois autres petites posstslions, pour empêche* qu'on n'en fît la contrebande, et qu'il ne bail' sàt de prix. Cependant les Anglois et les Fran- çais ont déjà fait d'heureuses tentatives, pO111 transplanter cet arbre dans leurs possessions deS Indes.
Ad00341 01 055a/freQuadrupèdes. XlV. T. I. No. 53.
HUIT ESPÈCES DE SINGES.
Outre les Singes dont nous avons parlé, il existe encore deux sortes de Singes à longue queue, qui différent cependant essentiellement des Guenons; ce font.
1.) Les Sapajous, à queue roulée.
2.) Les Sagoins à longue queue flasque.
Les quatre espèces suivantes sont, du genre des Sapajous ou Singes à queue roulée.
No. 1. Le Coati.
Cet animal vit principalement au Brésil et au Pérou. Il est laid de figure, ordinairement noir, et couvert de poils rudes; il a un pied et demi de hauteur et une queue de deux pieds de long. Chacune de ses mains n'a que quatre doigts; mais sa queue lui sert d'une main, car il en entortille, avec une vitesse incroyable, le bout à une branche d'arbre ou à quelque autre corps, et s'y tient par ce moyen si fortement attaché lorsqu'ils veut s'élancer ou tomber, qu'on tue souvent cinq Coatis sur les arbres, avant qu'il en tombe un seul. Il se sert aussi de sa queue pour amasser quelque chose de terre et la porter à sa bouche, pour prendre du poisson etc. Les Coatis vivent en grandes troupes presque toujours sur les arbres, et s'élaucent de l'un à l'autre avec beaucoup de promptitude. Lorsque l'éloignement est trop considérable ils se suspendent les uns aux autres par ]a queue, forment de la sorte une espèce de chaine, s'élancent en l'air, jusqu'à ce que celui qui est à l'extrémité inférieure, ait atteint l'arbre sur lequel ils veulent aller, et où celui-ci les entraine tous. Ils se nourrissent de fruits, de poissons et d'insectes.
No. 2. Le Sajou.
Le Sajou est originaire de l'Amérique méridionale, et a peu près de la grandeur d'un petit chat. Cet animal est fort joli, vif et gai, car il ne se lasse pas de jouer et de se gratter. Il grimpe facilement à l'aide de sa queue, et prend fort adroitement en l'air les mouches qu'il aime à manger. Sa voix ressemble au cri ou plutôt au sifflement des jeunes dindons.
No. 3. Le Saï.
Ce petit animal qui n'est pas plus grand que le Sajou, est paresseux, mélancolique et très-sisible au froid. Lorsqu'il est seul il fredonne presque toujours comme la cigale, et gémit dès qu'on le regarde; souvent aussi il aboye comme un jeune chien, quand on le fâche. L'Amérique méridionlae est sa patrie.
No. 4. Le Saïmiri.
Ce petit Sapajou n'a que 7 pouces de hauteur étant assis, et est extrêmement mignon. Il vit comme les autres Sapajous dans le Sud de l'Amérique, et on l'apporte fréquemment en Europe à cause de sa gentillesse; il n'y vit cependant pas longtems, parce qu'il est extrêmement sensible à l'air froid.
Les Sagoins, qui ont pareillement de grandes queues, mais non roulées, ne sont ni moins mignons, ni moins jolis, ni moins beaux que les Sapajous. Leur patrie commune est aussi l'Amérique méridionale. En voici les 4 plus belle espèces.
No. 5. L'Ouistiti.
Il est long de 7 pouces, noir avec des raies grises et rousiâtres, sauvage et turbulent, et grimpe aussi facilement que l'écureuil. Il a une odeur de musc, et mange des fruits, du pain, des araignées, des mouches et des limaçon. Son cri est une espèce de sifflement.
No. 6. Le Pinche.
Il n'a que six pouces de hauteur, mais sa queue à un pied de long. Il la tient, en marchant, relevée sur le dos et recourbée comme celle du lion. Ce petit animal est extrémément gai, vif et alerte, et divertit ceux, qui le considèrent, par mille gentilles et mille postures amusantes. Son cri est un sifflement doux, comme celui d'une souris, et quelquefois aussi agréable que le chant d'un oiseau.
No. 7. Le Marikina.
est de couleur très-agréable, ses poils sont doux, comme de la soie, et sa figure ressemble presque à celle d'un petit lion. Il n'a que neuf pouces de longueur; mais sa queue est un peu plus longue. Il ne cêde aucunement aux autres en gentillesse et en vivacité. Lorsqu'on en prend un soin convenable, les climats du milieu de l'Europe lui conviennent fort bien.
No. 8. Le Miko.
Le Miko est le plus beau de tous les Sagoins. Il a 7 pouces de longueur, le poil long, extrêmement fin, doux comme de la soie, et brillant comme de l'argent; avec une queue presque deux fois aussi longue que son corps et d'un beau brun châtain. Sa face et ses oreilles sont nues et d'un couleur de rose assez vive. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones.
Ad00341 01 056a/freOiseaux. IX. T. I. No. 54.
OISEAUX DE NUIT DE DIFFERENTEAS ESPECES.
Les Oiseaux de nuit, comme personne ne l'ignore, sont des oiseaux de proie, qui ne sortent de leur retraite, pour chercher leur nourriture, nue pendant la nuit au clair de la lune, ou pendant la crépuscule du soir et du matin, (car ils voient non plus que les autres animaux dans une nuit fort obscure.) parceque leurs yeux, grands et fort ouverts, sont trop sensibles pour supporter la lumière du jour ou du soleil, qui les aveugle entièrement. On les divise en deux classes principales, savoir 1) en Hiboux, dont la tète est ornée de deux aigrettes en forme d'oreilles, et 2) en Chouettes, qui ont des grosses têtes arrondies et sans aigrettes. Ces deux claires se subdivisent chacune en plusieurs espèces.
No. 1. Le Grand-Duc. (Strix Bubo.)
Le Grand-Duc est le roi de tous les oiseaux nocturnes; on pourrait même l'appeller l'Aigle de la nuit. II a trois pieds de hauteur quand il est perché, et six pieds d'envergure quand il vole. Il a la tète prodigieusement grosse et ornée de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, de la hauteur de trais pouces, le bec court et les ferres très fortes. Sa couleur est brune tachetée de noir. Il habite de préférence le creux des rochers, les tours et les châteaux tombés en ruines, où il fait son nid. C'est de tous les oiseaux de nuit celui qui supporte le mieux la lumière du jour; il préfère malgré cela le crépuscule du soir pour aller à la chasse. Il prend les lièvres, les lapins, les rats, les chauve-souris, les serpens, les lézards, les grenouilles et les crapauds, dont il avale lès plus petits en entier; et lorsque son estomac a digéré la chair des animaux, il en rend les os par le bec sous la forme de pelotes rondes. Tous les oiseaux de jour, et spécialement le corbeau, la corneille et la bute, sont ses ennemis et le poursuivent à grands cris dès qu'ils l'apperçoivent. C'est pourquoi les ebaffeurs l'attachent sur leurs logettes, pour attirer les corbeaux et les corneilles, qu'ils peuvent alors tirer facilement.
No. 2. Le Moyen Duc. (Strix Bubo minor.)
Cet oiseau habite principalement les Terres Magellaniques, il n'a que deux pieds de hauteur et les pattes sans plumes.
No. 3. La Hulotte. (Strix Aluco.)
La Hulotte ou Chouette noire, est la plus grande de toutes les chouettes, car elle a un pied et demi de hauteur. Elle fait son séjour dans les forêts, où elle habite le creux des arbres; elle vole fort légèrement et sans bruit, et se nourrit de souris, de mulots et de petits oiseaux, qu'elle avale entiers. Elle aime à pondre ses oeufs dans les nids des buses, des corneilles et des pies, auxquelles elle laisse le soin de les couver.
No. 4. Le Chat-huant. (Strix Stridula.)
La couleur principale de cet oiseau est rousse, comme celle de la Hulotte est la noire. Le Chathuant peut avoir 15 pouces de hauteur, il est fort joliment tacheté, et a de grand yeux d'un bleu foncé; il habite le creux des arbres comme la Hulotte, dont il a d'ailleurs les habitudes et les moeurs.
No. 5. L'Effraie ou Fresaie. (Strix Flaminea.)
Cet oiseau n'habite point les bois, mais toujours les villes, où il se tient dans les Eglises, les tours et les cimetières. Cette habitude jointe à son cri lugubre et effrayant, qui lui a valu son nom, sont souvent peur aux enfans et aux vieilles femmes, qui croient encore aux sorciers, aux spectres et aux revenants, et donnent à l'Effraie la nom d'Oiseau de la mort, s'imaginant, par une superstition ridicule, qu'il doit mourir quelqu'un dans la maison, sur la quelle elle se perche. Elle a 13 pouces de haut, sa couleur est une jaune doré avec de très-jolies taches. Elle se nourrit de souris, et boit volontiers l'huile des grandes lampes qui brûlent dans les églises.
No. 6. La Chevêche. (Strix passerina.)
La Chevêche est la plus petite de toutes les Chouettes, car elle n'a que 7 pouces de hauteur. Elle est d'un gris tacheté, habite les masures des châteaux isolés et tombés en ruins, et se nourrit de souris et de petits oiseaux. Elle peut très bien voler de jour, et les hirondelles la poursuivent à grands cris dès qu'elles l'apperçoivent.
Ad00341 01 057a/frePoissons. VII. T. I. No. 55.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. L'Anguille tremblante, ou la grande Torpille. (Gymnotus electricus.)
No. 2. La Raie tremblante, ou la Torpille ordinaire. (Raja torpedo.)
Ces deux poissons sont très remarquables à cause de la propriété singulière, qu'ils ont, de donner à ceux qui les touchent, une commotion électrique si violente, que le bras et la main en sont à l'instant même tout à fait étourdis. Lorsqu'un pêcheur, étant dans l'eau, marche par hazard sur une Torpille, il en reçoit par tout le corps une si violente secousse, qu'il en est renversé. Il suffit même de toucher ces poissons avec une baguette, une verge de fer ou un bâton de pêcheur pour ressentir une commotion aussi forte que celle d'une machine électrique même. La nature a vraisemblablement donné cette propriété à ces animaux pour pourvoir, tant à leur defense qu'à leur nourriture.
L'Anguille tremblante se trouve sur les côtes de l'Afrique, de la Cayenne et du Péru, de même que dans tous les paye chauds. Elle a à peu-près 4 pieds de longueur; sa couleur est d'un noir rougeàtre; sa peau eli lisse et enduite partout d'une humeur visqueuse. Sa chair est grasse et de bon goût; aussi la mange-t-on fréquemment dans les pays ci dessus dénommés. Lorsque les pêcheurs en ont pris une dans leurs filets, ils commancent par la tuer, pour ne point recevoir ce coup douloureux électrique; car cette propriété singulière cesse aussitôt que le poisson est mort. On ne peut l'apporter vivant en Europe. La Torpille ordinaire ressemble presque à une assiette ronde avec une queue. Elle est couleur de brique, rayée et tachetée de noir. On la trouve dans la mer mediterranee dans les endroits sangeux de la Sardaigne, et sur les côtes orientales de l'Angleterre et de l'Irlande. Elle a souvent 3 pieds de long, et pèse 15 à 20 livres. Elle se nourrit de poissons, et en 'étourdit tellement les petits qui passent au dessus d'elle, lorsqu'elle est couchée dans le sable, qu'ils tombent sur elle, et qu'elle peut alors les manger. Sa chair est molle, visqueuse et mangeable.
No. 3. La Chauve - Souris de mer. (Lophius verspertilio.)
On appelle communément ce poisson Diable-Licorne ou Diable-Monoceros, à cause de sa forme hideuse, de sa corne pointue et de ses nageoires qui ressemblent à des pieds et des mains. Il a environ un pied de longueur, vit dans l'Amérique méridionale, et se nourrit d'autres poissons et d'insectes aquatiques. Il est maigre et peu charnu; on ne peut le mager.
No. 4. Le Taureau de mer. (Ostracion cornutus.)
Ce poisson, singulier par sa figure, est long de 8 pouces, carré, et recouvert tout au tour du corps d'une écaille osseuse, composée d'autres plus petites écailles de figure hexagonale, rabateuses et d'un brun jaunâtre; il est du genre des poissons, nommés coffres. Les quatre aiguillons pointus, dont deux sont placé sur sa tète et deux vers l'anus, lui servent a se défendre contre la voracité des autres poissons. Il vit dans les Indes orientales, et se nourrit d'insectes aquatiques.
No. 5. Le Crapaud de Mer. (Lophius histrio.)
Ce poisson est ainsi nommé à cause de sa figure informe. On le trouve à la Chine et au Brésil; il vit de rapine, c. a. d. de poissons plus petits que lui, qu'il prend par le moyen des fibres élastiques, qu'il a au dessus de la bouche et à l'extrémité de ses deux cornes, qui lui servent de ligue. Il a neuf à dix pouces de longueur, et est fort joliment tacheté.
Ad00341 01 058a/freOiseaux. X. T. I. No. 56.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'OIES.
Quelque décriée que soit l'Oie, à cause de sa stupidité, elle est cependant remarquable à plusieurs égards, et de la plus grande uilité pour l'homme. L'oie privée est une des meilleurs volailles domestiques. Elle nous fournit une nourriture saine; sa grasse s'emploie dans nos cuisines; son duvet sert à faire des lits et des pelisses, et les plumes de ses ailes, qui sont nos plumes à écrire, fournissent à un des besoins les plus indispensables, et sont de la dernière utilité. L'oie a d'ailleurs plusieurs bonnes qualités; elle est hardie, et defend avec courage sa couvée des attaques des oiseaux de proie et des autres ennemis; elle est extrêmement alerte et vigilante; elle est reconnoissante et susceptible envers l'homme d'un attachement et d'un amour si grands, que l'animal périt quand il est privé de ce qu'il aime.
Comme l'oie se trouve dans toutes les parties du monde, il en existe quantité d'espèces, dont les principales sont représentées par la planche ci-jointe.
No. 1. L'Oie sauvage. (Anas Anser ferus.)
L'oie sauvage, de laquelle descend notre oie domestique, est grise, plus petite et plus légère que la notre; ce qui fait que, comme oiseau de passage qui pendant l'hyver cherche les pays chauds, elle vole avec facilité et fait de très grands voyages. Elle vit sur les grands lacs, et se nourrit de graines, d'herbes et de poissons.
No. 2. L'Oie desTerres Magellaniques. (Anas Magellanica.)
Elle vit sur les côtes des terres de feu, où les célèbres navigateurs Cook et Biron l'ont trouvée. Ses couleurs sont fort jolies.
No. 3. L'Oie de Guinée. (Anas Guinensis.)
L'Afrique est sa patrie; c'est donc à tort qu'on la nomme l'oie de Turquie ou de Sibérie. Elle est plus grande que l'oie ordinaire; sa couleur est d'un gris blanc, excepté sur le dos et aux ailes, où elle est d'un gris noir. Cette oie est surtout remarquable à cause de la poche ou bourse qui lui pend au dessous de la tête. On la trouve fréquemment apprivoisee dans les basses-cours des amateurs en Allemagne.
No. 4. L'Oie du Cap.
(Anas Capensis.)
C'est sans contredit la plus belle de toutes les oies, à cause de la variété et de la beauté de ses couleurs. On l'appelle aussi l'oie d'Egypte on du Nil. Malgré la chaleur des climats d'où elle est originaire, elle vit et se propage même en Allemagne dans les ménageries des grands seigneurs.
No. 5. L'Oie de Coromandel. (Anas Coromandeliana.)
On la trouve sauvage sur la côte de Coromandel; elle a une grosse bosse sur le bec. Sa tête et son cou sont tachetés de noir; son ventre et poitrine sont d'un gris d'argent, son dos du bleu calybé et ses ailes d'un gris sombre.
No. 6. L'Oie du Canade. (Anas Canadensis.)
On la nomme aussi l'Oie-cigne parcequ'elle a quelque ressemblance avec ce dernier oiseau. Elle est d'un brun noir et grise, et a une bande blanche derrière la tête. On la trouve fréquemment apprivoisée en Allemagne, en France et e Angleterre.
No. 7. L'Eider. (Anas mollissima.)
Cette Oie sauvage vit dans les pays les plus septentrionaux, sur les côtes de l'Islande, Groenlande et de la Norvège, et est fort renommé à cause de ses plumes précieuses, légères et chaudes, qui nous sont connues sous le nom d'Edredon ou d'Aigledon, et dont l'oiseau construit son nid dans lequel on les recueille. On en fait un grand commerce. L'Eider se nourrit de poissons et coquillages, vit sur les eaux de l'océan septentrional, et ne vient à bord que dans le tems de la ponte.
No. 8. La Bernache. (Anas Bernicla.)
On a raconté et cru pendant longtems que cette espèce d'Oie, qu'on trouve sur les cotes de l'Ecosse, croissoit sur les saules, sous la forme de petits noeuds, qui, étant parvenus à leur maturité, tomboient dans la mer et devenoient des oies vivantes. D'autres se sont imaginé que la Bernache croissoit, comme le champignon, dans le bois pourris des vaisseaux, ou dans certains coquillages, auxquels on donna pour cette raison le nom de Bernaches. Mais ce sont de purs contes. Bernache pond et couve comme les autres oiseaux, mais elle le fait fort en cachette dans les îles Orcades; c'est au reste un excellent gibier pour les Ecossois et les Irlandois.
Ad00341 01 059a/freMèlanges. I. T. 7. No. 57.
ANIMAUX FABULEUX.
Tous les animaux merveilleux dont il n'est fait aucune mention dans notre hiftoire naturelle moderne, quoiqu'on trouve leurs noms dans les anciens ouvrages des Poètes et des Historiens de l'antiquité, de même que dans les Contes arabes, les vieux livres de Chevalerie et les fables des différens peuples, ne sont que des êtres imaginaires, des Animaux fabulenx, qui n'ont jamais existé. La planche ci-jointe représente 6 de ces animaux, tirés de la Mythologie des Egyptiens, des Grecs et des Romains, et fait voir de quelle figure ils imaginoient ces êtres, et sous quels traits leurs artistes les représentoient.
No. 1. Le Centaure.
Selon la fable, les Centaures étoient à moitié hommes et à moitié chevaux, et avoient de longues oreilles de chèvres. On les voit représentes avec une peau de lion sur le bras gauche, et tenant dans la main droite une espece d'arme ou baton à jet, dont ils se servoient à la chasse. Les premiers cavaliers, qui étaient en même tems chasseurs, ont vraisemblablement donné lieu à cette fiction. No. 2. La Chimère. Ce fut, dit-on, un monstre qui avoit la figure et la tête d'un lion prodigieux, un serpent venimeux en place de queue, et sur le dos la tête d'une chèvre; il vomifloit quelquefois des flammes par la gueule, et ravages le royaume de Lycie; mais le Prince Bellérophon, monté sur le cheval ailé, nomme Pégase, le tua du haut des airs. Le sens de cette fable, vraisemblablement allégorique, est obscur et inconnu.
No. 3. La Sphinx Grecque.
No. 4. La Sphinx Egyptienne.
La Sphinx toit, dans la Mythologie des Egyptiens et des Grecs, un animal fabuleux, par lequel ces peuples vouloient, à ce que l'on croit, donner un Symbole de leurs Sciences occultes. Il avoit chez les deux peuples la tète et la poitrine d'une femme avec le corps d'un lion; les Grecs lui donnoient des cheveux nuds et les ailes d'un aigle; les Egyptiens au contraire le représentoient sans ailes, mais avec une coiffure Egyptienne. La célèbre Enigme qu'elle propofoit, à Thèbes, à tous ceux qui s'approchoient de lui, déchirant tous ceux qui ne pouvoient la lui expliquer, et qu'Oedipe seul devina, est connue de tout monde, et presque passée en proverbe.
No. 5. Le Gryllus.
C'étoit chez les anciens un animal grotesquement composé des membres et des parties de plusieurs animaux et masques; p. e. un aigle avec une tète de lion sur la poitrine, deux tètes de béliers au lieu d'ailes; ou bien un coq avec de pieds de cheval etc. Toutes ces compositions aussi singulières que ridicules et pou conformes à la nature, tous ces jeux de l'imagination de l'artiste, se nommoient Gryllus chez les anciens. L'on en trouve beaucoup sur les cachets antiques. Ce'est vraisemblablement de-là que vient le proverbes allemand; besondere ou närrische che Grillen haben (avoir des rats ou des quintes singuliéres en tête).
No. 6. Les Sirènes.
Les Anciens représentoient les Sirènes sous la forme de jeunes filles jusques aux hanches, avec les cuissès et les pattes d'un aigle, la queue d'un oiseau et des ailes sur le dos. Ils débitaient outre qu'elles habitaient une île près de la Sicile, et que par les charmes de leurs chants et par la douceur des sons qu'elles faisoient rendre à leurs flûtes d'yvoire, elles attiroient d'une maniere irrestible tous les voyageurs qui paissoient près de leur île, pour les déchirer ensuite et les devorer. Ce sont elles qui donnèrent lieu au proverbe chant de Sirène. C'est donc à tort qu'on les représente avec une queue de poisson et nageant sur la mer.
Ad00341 01 060a/freMélanges. II. T. I. No. 58.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. Les Harpyes.
Selon l'ancienne Mythologie, les Harpyes étoient des monstres, qui avoient par le haut le corps d'une femme, et depuis la ceinture la queue d'un dragon. On leur donnoit en outre des pattes d'ours et des ailes de chauve-fouris bigarrées de plusieurs couleurs. Les Dieux les envoyoient tourmenter les hommes.
No. 2. Le Griffon.
Le Griffon, qu'on trouve fréquemment comme support dans les armoiries, étoit pareillement un animal fabuleux des anciens. Il avoit le corps d'un lion, la tête d'un aigle, les oreilles d'un cheval, des ailes, et au lieu de jubé une espèce de crête semblable à la nageoire d'un poisson. On debitoit de cet animal qu'il déterroit l'or des entrailles de la terre, et qu'il le gardoit contre les voleurs.
No. 3. Le Satyre.
Les Satyres étoient, d'après les fictions des anciens, des hommes sauvages, qui habitoient les Forêts. La couleur de leur corps étoit d'un brun rouge; ils avoient les pieds debouc, les cornes et les oreilles d'une chèvre; ils se nourrissent principalement de leurs troupeaux de chèvres, et étoient de la suite de Bacchus à cause de leur gaité extraordinaire. De-la vient qu'on les-représente communément dansans, avec un chalumeau et un bâton pastoral ou une houlette à la main, une peau de chèvre sur le bras, et une cruche à lait ou à vin devant eux. C'est du don de se rire des autres qu'on leur atrribuoit, que nos Satyre, ou poëmes ironiques, ont pris leur nom.
No. 4. Les Géans ou Titans.
Les Géans ou Titans étoient, selon la fable, des hommes d'une grandeur prodigieuse, qui avoie des serpens au lieu de pieds, sortirent de la terre dans les Champs Phlegrées, escaladèrent le ciel, entassèrent montagnes sur montagnes, et livrérent de grands combats aux Dieux. C'est pour cette raison que sur les anciens monuments on voit représentés avec une pierre et une branc d'arbre à la main, et une peau de boeuf sur bras. Ce dernier indice fait allusion aux boeufs de Géryon, qu'ils avoient volés à Hercule.
No. 5. Le Cheval marin.
C'étoit pareillement un animal fabuleux, que les anciens disoient être de l'équipage de Neptune. Il avoit par devant des pieds d'oie, et par derrière la queue d'un poisson, pour nager plus facilement.
No. 6. Les Néréides et les Tritons.
Les Néréides et les Tritons étoient des hommes à queue de poisson, dont la fable des anciens avoit peuplé la mer. Les males se nommoient Tritons, et les femelles s'appelloient Néréides. C'étoient des Demi-Dieux qui composoient le cortège de Neptune. La fable des Néréides ou des Nymphes des eaux, (Naïades) s'est vraisemblablement conservée jusques à nos jours, et ce sont elles dont il est parlé dans les Contes bleus allemands sous le nom de Wasser-Nixen.
Ad00341 01 062a/freOiseaux. XI. T. I. No. 60.
COUCOUS de différens Pays.
Le Coucou, cet oiseau connu de tout le monde, est remarquable à plusieurs égards. Il est à peu près de la grandeur d'une tourterelle, sa queue seule le fait paraître plus long. Il a reçu son nom de son cri Coucou! Coucou! qu'il ne fait cependant entendre que depuis le mois d' Avril jusqu'au mois de Juillet. Il n'y a que le mâle qui chante Coucou, la femelle ne fait que croasser. C'est un oiseau de passage, qui quitte l'Allemagne en Septembre pour chercher les pays chauds, et revient en Avril. Il se nourrit de vermisseaux et d'insectes et n'est point un oiseau de proie, comme l'on a cru vulgairement. On en a même debité maintes fables; entre autres qu'il se changeoit en épervier; que le Vautour le prenoit sur son dos et nous l'apportoit; qu'il bavoit sur les plantes, ce qui donnoit naissance à des insectes nuisibles; qu'il pondoit dans les nids des autres oiseaux un oeuf, qui par sa couleur ressembloit toujours aux oeufs de ceux-ci, afin de les tromper; que le jeune Coucou devoroit sa mère, qui l'avoit fait eclore etc. etc. Tout cela ne mérite pas l'ombre de croyance. Le Coucou est sans doute remarquable en ce qu'il ne construit point de nid et ne couve point lui-même les oeufs, qu'il pond un à un dans le nid d'autres petits oiseaux, p. e. de la fauvette, de la gorge-rouge, du roitelet, du hochequeue, qui les couvent volontiers, et nourrissent avec plaisir le jeune Coucou, lors même qu'il apris l'essor. En un mot le Coucou ne s'inqui'te en aucune façon, ni de ses œufs, ni de sa couvée, et en laisse toute la peine à d'autres oiseaux.
On trouve le Coucou dans presque toutes les parties du monde; chaque pays en a cependant ses espéces particulieres, comme le sont voir les suivantes.
No. 1. Le Coucou d'Europe. (Cuculus canorus.)
Il est d'un gris foncé, couleur sur couleur; ses ailes sont vertes et brunes.
No. 2. Le Coucou bleu. (Cuculus caeruleus.)
Cet oiseau se trouve à Madagascar; il est d'un beau bleu de ciel.
No. 3. Le Coucou de Coromandel. (Cuculus coromandus.)
C'est le plus petit de tous; il est huppé, bigarée de diverses couleurs et a la queue forchue.
No. 4. Le Coucou de Cap. (Cuculus Capensis.)
Il est d'un brun roux, a les ailes noires et Ie ventre bigarré.
Il y a aux environs du Cap de bonne Espèrance une autre espèce de Coucou, qui par l'on cri, Chirs! Chirs! indique aux sauvages les provisions de miel des abeilles dans les forêts, les conduit jusque à l'arbre où est la ruche, et en reçoit pour recompense une partie du butin.
No. 5. Le Coucou des Indes orientale. (Cuculus punctatus.)
C'est le plus grand de tous; il est brun, couleur sur couleur, et jaunâtre sous le ventre.
No. 6. Le Coucou des Îles Philippines. (Cuculus Aegyptius.)
est petit, a la tète, la poitrine et la queue noires, et les ailes d'un brun foncé.
No. 7. Le Coucou de Cayenne. (Cuculus Cayanus.)
No. 8. Le Coucou de la Guyane. (Cuculus tranquillus.)
Il est bien remarquable, que les Coucous de I'Amérique ne pondent pas, comme ceux de l'ancien continent, leurs oeufs dans le nid des autres oiseaux, mais qu'ils se construisent leurs propres nids et couvent leurs oeufs eux-mêmes.
Ad00341 01 063a/frePlantes XI. T. I. No. 61.
EPICES.
No. 1. Le Cardamome.
Le Cardamome dont nous aissaisonnons quelques uns de nos alimens, est la graine d'une plante assez semblablé au roseau. Cette plante, dont la racine est épaisse et noueuse, croît aux Indes orientales et surtout à Java. Il sort de la racine, à côté de la tige principale, dont les feuilles sont grandes, d'autres tiges plus petites, qui portent les fleurs. Les feuilles de ces tiges particulières sont plus petites et moins èpaisses que celles de la mère tige, et il nait des aisselles de ces feuilles une sort jolie petite fleur blanche, à quatre pétales. A la fleur succèdent quantité de capsules (Fig. a.) de figure ovoïde, qui renferment la semence. Elles acquièrent une couleur brune rougeàtre, lorsqu'elles ont été recueillies et defféchées, s'ouvrent par leurs trois angles (Fig. b.), et fournissent de petits grains de semence, anguleux et d'un rouge brun, qui constituent l'épice, et dont les Hollandais sont un commerce très considèrable. Il y a, à proprement parler trois espèces de Cardamome, savoir; 1) La plus petite et la plus commune, que reprisente la planche; cette espèce est la mieux connue; 2) L'espèce moyenne, dont les grains de semence sont plus gros, et renfermés dans des gousses triangulaires oblongues et 3)enfin, le grand Cardamome que l'on connaît sous le nom de graines du Paradis; mais dont la plante nous est encore inconnue.
No. 2. Les Capres.
la plante qui nous fouruit les Capres croît en Italie, et dans les provinces méridionales de la France. Elle est balle, et plusieurs de ses branches sont même rampantes. Elle est armée d'épines lorsqu'elle croît naturellement, mais ces épines disparaissent dans la plante cultivée. Sa fleur, à la quelle succéde une capsule en forme de poire, est d'un beau rouge. Les capres dont nous assaisonnons quantité de ragoûts, la salade aux anchois etc. ne sont que les boutons de cette fleur; on les recueille avant qu'ils se soient épanouis, et après les avoir séchés à l'air pendant un jour, on les fait mariner dans du sel et du vinaigre, les met ensuite en petites tonnes avec leur sauce, et les envoie dans toutes les provinces de l'Europe.
Ad00341 01 064a/freVers I. T. I. No. 62.
VERS REMARQUABLES.
On donne le nom de Vers à des animaux, qui an lieu de sang n'ont qu'une liqueur blanche dépourvue de chaleur; qui n'ont ni pieds ni os, et se propagent par la ponte, ou en mettant au monde des petits tout vivans. Il y en a plusieurs qui sont dignes de notre attention, soit à cause de leur utilité, ou par rapport au dommage qu'ils causent a l'homme.
No. 1. Le Ver de Rosée.
Le Corps de ce Vers est un composé d'anneaux qu'il peut allonger et rétrécir à volonté; il a en outre vers le milieu du corps, un bourrelet de chair relevé; sa couleur est d'un rouge brun. On le trouve dans le fumier, dans le terreau des jardins; et il sort ordinairement de terre après la pluie, ce qui lui a fait donner son nom. Il endommage considérablement les jeunes plantes, et a rarement plue d'une palme de longueur.
No. 2. La Sangsue.
La Sangsue vit dans les étangs, les marais et les ruisseaux; elle a 3 ou quatre pouces de longueur, et n'est, à proprement parler, qu'un ver a demi rond. Son dos noirâtre est strié de huit raies jaunes. Elle a la propriété singulière de s'attacher aux animaux ou aux hommes qui vont à l'eau, et de se remplir du sang, qu'elle leur suce, ne les quittant, que quand elle en est pleine. C'est pour cette raison qu'on s'en sert en médecine pour désemplir les vaisseaux sanguins de parties extérieures du malade; il est même vraisemblable que ce fut d'elle que les hommes apprirent à laigner et à ventouser.
No. 3. 4. 5. 6. Le Polype a Bras.
Les Polypes à Bras vivent dans l'eau. Leur corps, qui n'est qu'un simple Canal, est gelatineux, transparent, d'un jaune rougeàtre (fig. 6. a. b. c. d.) ou entièrement vert (fig. 3.). On voit à l'une des extrémités de l'animal une espèce de boue où se trouve sa bouche, autour de la quelle s'étendent ses bras, assez semblables à de tres petites perles enfilées, et qu'il peut avancer ou retirer à volonté. Ils se servent de ces bras pour faisir leur proie c. à. d. de petite insectes aquatiques, et les porter à leur bouche (fig. 4. 5.). Les Polypes s'attachent communément par la queue à quelque plante aquatique, et surtout à la lentille d'eau (fig. 3. et 6.). Ils se propagent aussi comme les plantes, jettent à leurs côtés des bourgeons qui l'accroissent comme les branches d'une plante (fig. 3.), se séparent ensuite du tronc, et deviennent autant de jeunes Polypes. Il est singulier qu'en quelque nombre de morceaux que l'on coupe ces animaux, chaque partie devient elle même un polype entier. La fig. 4. représente un Polype à Bras dans sa grandeur naturelle, s'emparant de sa proie; et la fig. 5. en fait voir deux, considérablement grossis, qui ont entortillé de leurs bras un insecte, qu'ils dévorent en commun.
Vers, qui se trouvent dans les viscères.
No. 7. Le Ver Cucurbitin.
No. 3. Le Ver Orbiculaire.
On trouve dans les viscères des hommes et des animaux, plusieurs espèces de Vers, différens par leur forme aussi bien que par leur grandeur. Les plus dangereux d'entre eux sont, les Vers Solitaires, qui se reproduisent, et ne peuvent se détruire tant qu'il en relie une seule partie dans le corps. Le Ver Cucurbitin, qui en est une espèce, se trouve dans les intestins de l'hommes. La petite pointe triangulaire qu'on lui voit, est sa tête. Le Ver Orbiculaire représenté ici de grandeur naturelle, s'attache de préférence au foie des animaux, et ressemble à une grande vessie remplie d'eau.
Ad00341 01 065a/freQuadrupedes XV. T. I. No. 63.
LOUPS ET RENARDS.
Les Loups et les Renards sont de la nombreuse famille des chiens. Ce sont en général des animaux féroces, qui sont à bien des égards dangereux ou nuisibles à l'homme. Il e n existe plusieure espèces, dont les plus remarquables sont:
No. 1. L'Hyène.
L'Hyène, que les anciens connaissaient déjà comme un animal terrible, vit dans les deserts de la Perse, de la Syrie, de l'Egypte et de la Barbarie, où elle habite le creux des rochers. Elle a environ quatre pieds de longueur, les pattes hautes, et le poil gris strié de raies brunes; elle a plutôt des soies que des poils; il règne sur son cou et le long de son dos, une jube ou crinière, qu'elle peut dresser et baisser à volonté. Elle sort la nuit pour chercher sa proie, qui confide en ânes, en chèvres, en brebis, en hommes, et même en charognes et en cadavres, qu'elle déterre. Elle est d'un naturel si féroce et si cruel, et si courageuse en même tems, qu'elle seule met souvent en suite deux lions.
No. 2. Le Chacal.
Le Chacal ressemble moins au renard qu'au loup, dont il a parfaitement la grandeur. Sa couleur est d'un jaune gris, il habite le Sud de l'Asie, la Perse, la Syrie, l'Egypte et le Nord de l'Afrique; il ne vit point, comme le renard, daus [sic] des terriers, mais dans les forêts et sur les montagnes, d'où il descend souvent, sans craindre les hommes, jusques dans les villes et les villages pour y chercher sa proie. On voit souvent jusqu'à deux cents de ces animaux attroupés. Le Chacal s'apprivoise aisément.
No. 3. Le Loup.
Le Loup se trouve dans toutes les parties du monde. Sa couleur varie, mais le plus ordinaire est gris brun; il a trois pieds et demi de long, et à peu près la figure d'un chien de boucher. Le Loup prend les mOutons, les chevreuils, les veaux et les poulains; il est si vorace, qu'il mange deux moutons á la fois lors qu'il en a le tems. Il n'attaque l'homme qu'en hyver lors qu'il est affamé. On a entièrement détruit cette race d'animaux pernicieux en Allemagne.
No. 4. Le Renard noir
a quelque ressemblance avec le Loup, et est plus grand que le renard ordinaire. On le trouve dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa pelisse est d'une extrême finesse; d'un noir luissant et la plus chère et la plus précieuse, que nous connoissions jusques ici, de sorte qu'en Russie même, une belle peau de renard noir coute souvent jusqu'à 400 Roubles.
No. 5. Le Renard blanc.
Ce Renard est plus petit que l'ordinaire ci se trouve allez fréquemment dans toutes les contreés de notre globe sous le cercle polaire artique. Il vit, comme notre renard, dans des terriers qu'il le creuse. Sa peau est douce et d'un beau blanc; on la connaît même en Allemagn, où cette sorte de peline n'est ni chère ni rare.
No. 5. Le Renard ordinaire
se trouve dans toute l'Europe et en Asie; il a environ 2 pieds de longueur, et la couleur de son poil est un brun fauve. II se creuse des terriers, est extrêmement craintif et rusé, et se nourrit par-là même des bêtes qu'il prend par finesse plutôt que de celles qu'il ravit de force. Les animaux dont il fait sa nourriture sont surtout les poules, les oies, les faisans, les jeunes chevreuils, les lièvres et les lapins. Il aime aussi le miel des abeilles sauvages. On le prend dans des piéges, pour ne pas endommager sa peau.
Ad00341 01 066a/freOiseaux. XII. T. I. No. 64.
OISEAUX, LES PLUS PETITS.
Le plus petit oiseau que nous ayons en Europe, est notre Roitelet; mais il en existe de plus petite encore à la Chine et dans les Indes orientales. Voici les plus petits que les naturalistes ayent découverte jusquea ici.
No. 1. 2. 3. Les Moineaux nains de la Chine,
et
No. 4. Le plus petit Oiseau-mouche.
Nous avons fait graver ces Oiseaux de grandeur naturelle, et perchés sur un rameau de la plante, qui noua donne le Thé.
Les Moineaux-nains de la-Chine, sont de très jolis petits animaux fort variés par leurs couleurs. Il en est qui ont la tête rouge, les ailes bleues et le ventre blanc; (Fig. 1.) d'autres (No. 2.) ont les ailes et le dos rouges, la gorge bleue, et les dessous du ventre jaune; d'autres enfin (No. 3.) ont la tète et le dos verts et le ventre blanc. Mr. le Docteur Spalowsky de Vienne est le premier qui en ait parlé, car on ne les connaissait pas avant la publication de son Supplément d'histoire naturelle des Oiseaux, dans lequel il assure avoir eu lui mêmes entre les mains de ces moineaux empaillés.
Le plus petit oiseau-mouche, (No. 4.) que nous avons pareillement représenté de grandeur naturelle, et suçant de la fleur du thé le miel dont il fait son unique nourriture, est du genre des Colibris, et se trouve naturellement au Brésil. Ce petit animal se prend sauvent, comme une mouche dans les toiles des grandes araignées, et n'étant ni assez grand ni assez fort pour se débarasser, il devient la proie de ces insectes, qui l'étranglent et lui sucent le sang. Les grandes araignées lui tendent en outre différentes embûches, c'est pourquoi ce petit oiseau, par un instinct naturel, construit son nid, qui n'est pas plus grand qu'une noix, immédiatement au dessous du nid d'autres oiseaux ennemis des araignées, auxquelles, ils sont la guerre et qu'ils dévorent, tandis qu'ils ne sont aucun mal au petit oiseau qui s'est mis sous leur protection. L'oiseau-mouche se nourrit, comme nous l'avons dit, du miel de fleurs. Les Dames du Brésil portent de petits oiseaux-mouches dessèchés en guise de pendans d'oreille, à cause de la beauté de couleurs de ces petits animaux.
Ad00341 01 067a/freQuadrupèdes XVI. T. 1. No. 65.
PARESSEUX ET TAMANOIRS.
Le Paresseux.
Cet animal est une singalarité parmi les quadrupédes. Il ressemble presque au singe, a le corps droit lorsqu'il est assis, se nourrit des feuilles et des fruits des arbres, et vit au Brésil de même que dans les centrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal, est son extrême pareise et la lenteur avec laquelle il se meut; car il lui faut 8 ou 9 minutes de tems, non seulement pour porter un pied devant l'autre, mais encore un intervalle de tems égal pour se reposer. Il grimpe avec la même lenteur sur les arbres qui lui fournissent sa nourriture; aussi n'en quitte-t-il aucun qu'il ne l'ait entièrement dépouillé, et pour l'abandonner il se roule, se laisse tomber, et fait avec lenteur le voyage d'un autre arbre. Les coups de bâton mêmes ne peuvent le forcer à se mouvoir plus vite. Il poulie à chaque pas un cri insupportable. C'est là sa seule défense; car il ne peut ni fuir ses ennemis, ni se défendre, vu que se griffes ne lui servent qu'à grimper. Lorsqu'il veut dormir, il embrasse étroitement une branche de ses quatre pattes, et se pend à peu près comme est suspendu un Hamac. Il n'y a que deux espèces de pareiseux, savoir l'Aï et l'Uuau.
No. 1. et 2. L'Aï.
L'Aï a environ deux pieds de longueur, et son poil est d'un gris brunâtre, A le voir en face, il a la figure assez semblable à celle d'un homme. Ses quatre pattes sont armées de longues griffes, tandis que l'Unau n'en a que deux aux pattes de devant et trois a celles de derrière.
No. L'Unau.
L'Unau trouve dans l'Amérique méridionale et aux Indes orientales; il est plus petit que l'Aï et n'a point de queue; mais on lui voit sur la croupe un bouquet de poils éleves; la couleur de son dos est brune; et celle de son ventre le gris blanc. Si l'on en excepte les griffes, il a toutes les qualités de l'Aï.
Les Tamanoirs.
La patrie de ces animaux, dont il n'existe que trois espècee, sont l'Amérique méridionale et la brûlante Afrique. Ils se nourrissent de fourmis, qu'ils prennent en allongeant leur langue gluante sur la passage de ces insectes, dont elle est couverte après une couple de minutes; ils retirent alors la langue et avalent les fourmis qui la couvrent. A l'aide de leurs longues griffes ils grimpent avec facilité sur les arbres, où ils cherchent les fourmillières et prennent, par le moyen de leur grande langue effilée, les fourmis jusque dans les coins les plus reculés. Les griffes aiguës des Tamanoirs servent aussi à leur défense. Ils remettent à cet effet sur le dos, et se battent avec tant d'acharnement, même contre le Tigre de l'Amérique, qu'ils sont la plupart du tems périr leur ennemi. Il n'en existe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, que trois espèces, savoir.
No. 4. Le grand Tamanoir.
Il a le poil long, de couleur jaune, blanche et noire. La longueur de son corps est de quatre pieds jusqu'à la naissance de la queue, et il a quatre doigts munis de griffés à chaque patte.
No. 5. Le Tamanoir moyen.
Cet animal vit principalement au Brésil. Il est à peine moitié aussi grand que celui dont nous venons de parler, a le poil lisse et d'un gris jaune avec une queue roulée, dont il se sert pour s'attacher. Ses pattes de devant ont 4 doigts, et celles de derrièie 5.
No. 6. Le petit Tamanoir.
Sa longueur n'est que de 8 à 10 pouces, la queue non comprise; il a le poil doux, de couleur jaune, grise et brune, et sa queue est pareillement roulée.
Ad00341 01 068a/frePlantes XII. T. I. No. 66.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. Le Liège. (Quercus Suber.)
Le Liège est une espéce de chêne, dont les feuilles font toujours vertes et moins decouples que celles des autres chênes, les glands qu'il porte font aufü plus petits et de couleur jaune. Cet ar-, hre croit en Espagne,.en Italie, et dans les pro- vinces méridionales de la France, et est remar- quable furtout par fon écorce fpongieufe et légère, fouvent épaiffe de deux ou trois pouces, et que nous connoilfons fous le nom de Liège. On fait de cette écorce des bouchons de bouteilles et de tonneaux, des femelles de fouliers et plufieurs autres choses. Elle se détache avec facilité lors- que d'arbre a atteint un certain âge. On y fait à cet effet, dans un tems fee, une longue incifion depuis le fommet de l'arbre, tous les 10 ans. L'ecorce ne tarde pas à repouffer, et le Liège par- vient de la sorte jusqu' à l'âge de 150 et même de eoo ans. On met incontinent dans l'eau les mor- ceaux d'écorce que l'on a détachés les plaçant les uns fur les autres, les charge de pierres pour les redreflet, et lorsqu'ils font fees on en fait un arti- cle de commerce. Les Espagnols brûlent cette écorce dans des vaifieaux fermés, et en préparent une fort belle couleur noire, connue fous le nom de Noir d'Espagne.
Fig. 2. Le Térébinthe.(Pistacia Therebinthus.)
La Térébenthine, si connue dans nos Pharmacies est une refine fluide d'un jaune clair, plus épaisse que l'huile, mais plus liquide que le miel, qui découle de plûsieurs espèces d'arbres, et dont la qualité diffère par là même. On diffingue en conféquence la vraie Térébenthine de Cypre, celle de Tienile, et la lérêber.tliine ordinaire d' JUe' magne. Le Véritable Térébinthe, représenté sur la planche, nous fournit la bonne térébenthine de Cypre, et croit en Chine, dans les Indes orientales, en Afrique, et furtout dans les lies de Chio et de Cypre, de même qu'en Italie et en Espagne. Ses feuilles rellembient presque à celles du frène fa fleur, qui eli: violette, est remplacée par de petites capsules de couleur brune, et remplies de petites graines blanches (Fig. a et b). Pour en tirer la térébenthine on fait, à plufieurs endroit du tronc de l'arbre, de profondes incifions, près desquelles on place des pierres plattes. Pendant la nuit la réfine coule de ces incifions sur les pierres ou elle s'épaifllt, et on la recueille tous les matins. La feconde espèce, ou la térebenthine de Venise, se recueille dans le Tyrol, l'Autriche et la Siléfie, où elle d coule des Melèfes et des Pins; ce ri'est à proprement parler, qu'une refine fine et liquide que l'on obtient en perçant le tronc des pins, et qu'on purifie en la faifant passer par des cribles de crin fort fins. Lorsque par la distillation on en a retiré l'huile de térébenthine, la résine, ou la poix dure qui resie après l'operation, est ce que nous appelions Colophane. Les joueur de violon l'en servent pour frotter leurs archets.
Ad00341 01 069a/fre[Quadrupèdes XVII. T]. I. No. 67.
CHAUVES-SOURIS de différentes espèces.
Les Anciens mettaient les Chauves-souris au nombre des oiseaux, parce qu'elles volent; mais ils avoient grand tort; car la chauve-souris a toutes les propriétés des quadrupèdes, au nombre desquels elle doit réellement être mise. Il existe dans toutes les contrées de la terre, des chauves-souris sort différentes les unes des autres, tant à cause de leur grandeur, que par rapport à leur conformation. Dans les pays chauds, où elles sont plus grandes, elles se tiennent sur les arbres; tandis que dans les contrées plus froides elles se retirent dans les fentes des rochers et des murs, dans les tours, les églises, les granges et les vieilles maisons. Comme elles craignent la lumière, elles se reposent pendant le jour, et ne volent que depuis le crépuscule jusqu'à l'entrée de la nuit, parceque l'arrivée des hiboux, qui leur donnent la chasse, les contraigne de regagner leurs trous. Lors quelles se reposent, elles se suspendent par les pattes de derrière; ou par les crochets qu'elles ont aux ailes. Elles se nourrissent de papillons, de scarabées, de mouches, de moucherons et d'autres insectes, qu'elles prennent au vol; elles aiment aussi la viande, et surtout celle qui a été exposée à la fumèe et le lard. Dans nos contrées froides, les chauves-souris se retirent pendant l'hyver dans des murailles épaisses, dans les caves, les caveaux, les creux des rochers ou des arbres, où elles se trouvent en grand nombre suspendues en haut, sort près et au dessous les unes des autres, et enveloppées de leurs ailes: le froid les engourdit, et elles relient ainsi suspendues jusqu'au printems, sans prendre la moindre nourriture, mais le retour de la belle saison les rappelle à la vie. Il y a quelques pays où on les mange, tels sont, entre autres, la Chine, et les Philippines. Les espèces les plus remarquables de chauves-souris sont.
Fig. 1. Le Vampyre. (Vesp. Vampyrus.)
Cet animal qui vit en Afrique et dans le Sud de l'Ane, est la plus grande des chauves-souris, que nous connoissions, car il a jusqu'à 10 pouces de longueur. Il se nourrit du fruit du palmier, dont il boit aussi. le suc avec plaisir; il fuce également le sang des hommes et des animaux, s'approchant d'eux quand ils dorment, et les léchant de sa langue rude, ce qui occasionne une plaie, qui lui donne la facilité de fucer imperceptiblement leur sang et souvent même de les faire périr.
Fig. 2. La Chauve-souris du Pérou. (Vesp. leporinus.)
Elle est de la grandeur d'un rat, et vît au Pérou. Sa tète est ronde, son mufeau rellemble à celui d'un doguin, et fa lèvre fupéricure est fendue profondément, et à bec de lièvre.
Fig. 3. La Chauve-souris commune. (Vesp. murinus.)
C'est la plus ordinaire en Allemagne; elle a 2 pouces et demi de longueur, et fait communément son séjour aux environs des villes et des villages.
Fig. 4. La Noctule. (Vesp. Noctula.)
Elle est aussi grande que la précédente, et se trouve surtout en France.
Fig. 5. Le Fer à Cheval. (Vesp. ferrurn equinum.)
Cette Chauve-souris est remarquable furtout par la conformation de fon nafeau, qui reifemble a un fer à cheval. Elle n'a pareillement que deux pouces et demi de long, et fe trouve en France et en Allemagne.
Fig. 6. Le Chauve-souris à Barbe. (Vesp. hispidus.)
Le Sénégal est sa patrie, elle a deux pouces de long, la tète allez semblable à celle d'un bouc avec sa barbe.
Fig. 7. L'Oreillard. (Vesp. auritus.)
est remarquable par la grandeur prodigieufe de ses oreilles, qui paraissent pour ainsi dire dou blés. Elle a deux pouces de longueur, et trouve quelquefois en Allemagne.
Fig. 8. La Petite rougette. (Vesp. cephalotes.)
est naturelle aux Iles Moluques, elle est longue de deux pouces et demi, a la tète plus grosse que toutes les autres, le museau épais et les lèvres pendantes.
Ad00341 01 070a/freAntiquités I. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Les fameuses Merveilles du monde dont on entend si souvent parler, doivent être mises au nombre des antiquités les plus remarquables des peuples. Les anciens écrivains nous donnent comme tels, les grands et prodigieux chefs d'oeuvre d'architecture et de sculpture, dont voici la description: 1) Les Pyramides d'Egypte; 2) Les jardins en l'air de Babylone; 3) Les murs de cette même ville; 4) Le Mausolée; 5) La Statue de Jupiter olympien; 6) Le Colosse de Rhodes; et 7) Le temple de Diane à Ephèse. Tous ces chefs d'oeuvre sont detruits, à l'exception des Pyramides, dont quelques unes fe fout confervées dans leur entier, à cause de la folidité de leur structure, et que les voyageurs vilîtent et admirent encore de nos jours.
Pyramides.
Fig. 1. Vue extérieure de la grande Pyramide. Fig. 2. Sa coupe en profil, et la vue de son intérieur.
Les Pyramides étoient les tombeaux des anciens Rois d'Egypte et de leurs familles. Elles sont fitnées dans le voifinage du Caire près du Nil, et surtout proche de la petite ville de Ghizc et des villages de Saccara et de Dashur, dans une contrée couverte de collines, que'les anciens Egyptiens avoient vraifembiablement choifie pour le lieu de leur fepulture, puisqu'on y trouve encore des Momies dans des bàtimens fouterrains ou Catacombes. Il existe encore près de Saccara et de Dashur 22, et près de Ghizé 6 pyramides dont quelques unes fe sont conferveés et les autres tombees en ruine. Les trois principales sont dans le voifinage de Ghizé, et c'est de la plus grande et de la-plus célèbre de ces trois dernières, s'avoir de la grande Pyramide, que nous donnons ici l'image, non feulement parcequ'elle f'eft parfaitement conserveé, mais encore parcequ'elle est ouverte, et qu'on l'a vifiteé à l'intérieur. Le No. 1. en fait voir l'extérieur, et le No. 2. en montre la coupe et l'intérieur. Elle a 440 pieds anglais de haut, est construite de pierre calcaire fort tendre, ou bien de la pierre du roc sur lequel elle est bâtie, et fut, dit-on, jadis revêtue de marbre, extérieurement. Il y a du pied jusqu'au fommet 203 marches, dont les premières ont 4 pieds de hauteur, tandis que celles qui sont plus voi fines du fommet n'en ont que deux et demi. Le fommet a 13 pieds anglais, en quarre. Elle fut, dit-on, conitruite par un ancien lloi d'Egypte nommé Cheops, dont notre hiftohe ne fait aucune mention. Le Calife Mohamed la fit ouvrir, l'an de I. C. 827. dans l'espoir d'y trouver de grands trésors; et y trouva une galerie, indiquée No. 2. qui conduit à deux chambres sepulcrales, dont la supérieure renferme un sarcophage de marbre jaune long de quatre aunes, et qui étoit vraifembiablement le tombeau du roi, comme la chambre inférieure étoit celui de la reine. Le canal qui descend de la galerie inférieure jusques au fond est un puits, ou une galerie souterraine inconnue jusques ici,
Fig. 3. Les Jardins en l'air.
Les Jardins en l'air de Babylone, étoient vu magnifique bâtiment, Nabuchodouofer fit élevé pour l'amufement de la reine Amytis, son èpouse, originaire de la Medie, pays couvert de montagnes; il y avoit sur les quatre terrasses de ce batiment des jardins et des nappes d'eau. Il y ci'croissoit des fleurs, des bullions et des palmiers en pleine terre. Chaque côté de ce bâtiment avoit 400 pieds de long, et la terrasse supérieure égaloit en hauteur les murs de la ville de Babylone. i
Ad00341 01 071a/freAntiquités II. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Fig. 1. Les Murs de Babylone.
Les Murs de Babylone, qui pafloient pour la trcißcme merveille du monde furent, dit-on, cor. ftruits par la célèbre Reine Semiramis. Si l'on en croit les paliages obfcurs des anciens auteurs, ces murs avoient 50 aunes de hauteur, et étoient fi larges, que 4 voitures, ou plutôt 4 chars de guerre, attelés chacun de 4 chevaux, pouvoîent y marcher de front, sans f'embarafler les uns les autres. Ils étoient de briquos réunies avec du bitume au lieu de chaux, et munis d'un si grand nombre de tours, qu'on pouvoit y loger une nombreuse armée. Ils formoient un quarré regulier, environné d'un grand folié dans lequel couloit l'Euphrate, avec quantité de ponts. La ville ètoit partagée par un bras du fleuve, sur les bords du quel étoient les fameux jardins en l'air. Le fameux Temple de Bélus ou la Tour de Babel, étoit au milieu d'une des moitiés de la ville.
Fig. 2. Le. Mausolée.
Le Mausolèe, qu'on regardoit comme la quatrième merveille du, monde, étoit un tombeau magnifique de Mausole, Roi de Carie, contemporain de Xerxes, Roi de Perfe. Artémife, son épouse, qui l'aimoit avec tant de tendrefle, qu'elle alla même jusqu'à mêler à fa boulon les cendres de son cadavre, lui fit élever ce précieux monument dans la ville d'Halicarnaffe. C'étoit une espéce de temple auquel on montoit par 13 degrés; 36 colonnes de l'ordre Corinthien et quantité de Statues et d'autres chefs - d'oeuvre d'architecture l'environnoient, et il étoit furmonté d'une pyramide élevée, au fommet de la quelle on voyoit un char de triomphe attelé de quatre chevaux. Tout l'èdifice avoit 105 pieds de hauteur, et cinq des plus célèbres Architectes et artiftes de l'antiquité, savoir; Scopas, Bryaxis, Timothée, Leochares et Pythis y avoient travaillé. Ces cinq artistes voulurent, par ce précieux ouvrage, laisser à la posterité une preuve de la perfection de leur art, et continuèrent à travailler à ce monument, qu'ils achevèrent, malgré la mort d'Artemife, qui mourut avant que cet edifice fût achevé. C'est de ce beau monument que tous les tombeaux et les monumens précieux reçurent le nom de Mausolées, que leur donnèrent les anciens Romains, et qui s'est conserve jusques à nos jours.
Ad00341 01 072a/fre

Antiquités III. T. I. No. 70.

LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.

Fig. 1. Le Colosse de Rhodes.

Le Colosse de Rhodes, cinquième merveille du monde, étoit une Statue du Soleil ou d'Apollon, faite d'airain, et haute de 70 aunes, que les habitans de Rhodes avoient fait placer à l'entrée de leur port, pour servir de fanal. Ce fut le célèbre fondeur Charès qui la coula. Il travailla 12 ans a ce prodigieux ouvrage. La Statue étoir munie à l'intérieur de grosses ancres de fer, et remplie de pierres de taille, de façon cependant qu'on montoit intérieurement jusqu'au réchaud. Elle étoit ornée d'une couronne radieufe doreé, et armée d'un arc et de flèches. Un tremblement de terre renversa ce Colosse 56 ans après sa construction; mais l'Empereur Vespasien le fit redresser. A la prise de Rhodes par les Sarrasins en 667, leur roi Moavia la fit renverser, parceque leur religion leur défend d'avoir des images, et en vendit l'airain à un Juif, qui en chargea 900 chameaux. Le Colosse étoit si grand, qu'un homme pouvoit à peine embrafler un de ses doigts, et qu'un vaisseau passoit à pleines voiles entre ses jambes.

Fig. 2. La Statue de Jupiter Olympien.

Les Grecs et les Romains aimoient à mettre dans leurs temples des Statues coloflales, pour inspirer par ce moyen une haute idée de la majesté des Dieux, et de leur supériorité sur les hommes. La célèbre Statue de Jupiter Olympien, qui étoit dans le temple d'Olympia, est entre autres une preuve de cette assertion. Cette Statue, y compris le trône sur lequel elle etoit, avoit 68 pieds de haut, elle étoit d'yvoire et d'or, et de la main de Phidias. La tète du Dieu étoit ceinte d'une couronne de laurier, il teripit de la droite une petite victoire, et de la gauche une sceptre surmonté d'un aigle. Son manteau étoit d'or, les Heures et les Graces dansoient sur le dossicr de son troue, dont les bras représentoient deux Sphinx. En un mot on faisoit si grand cas de ce chef d'oeuvre de l'artiste grec, qu'on le regardoit comme la sixième merveille du monde.

Fig. 3. Le temple de Diane à Ephèse.

Tout ce que nous savons de cette septième merveille du monde, c'est que le temple de Diane à Ephèfe, étoit le plus beau et le plus renommé de tout l'univers. Il avoit, dit on, été construit par une Reine d'Amazones. Un fameux scélerat nommé Hérostrate le brûla, uniquement pour immortalifer son nom; mais les Ephésiens le rebâtirent avec plus de magnificence qu'auparavant, et y employèrent toutes leurs richeiles. Le fondament et les voûtes souterrainea de ce temple existent encore actuellement dans l'Asie mineure; mais il ne nous reste de sa forme extérieure aucun image, si ce n'est l'image bien imparfaite, qu'on en voit sur quelques médailles antiques, et que nous donnons cy-joint.

Ad00341 01 073a/frePlantes XIII. T. I. No. 71.
PLANTES UTILES A LA TEINTURE.
Fig. 1. L'Indigo, ou l'Anil. (Indigofera Anil.)
La tige de l'Indigo est de l'épaisseur d'un doigt, et haute de 3 ou 4 pieds. Elle pousse quantité de branches et de feuilles; fa fleur est rouge, et la femence est renfermée dans de petites gousses (a). Cette plante croît dans' les Indes orientales et occidentales, de même que dans l'Amérique espagnole. C'est de ses feuilles et de ses tiges qu'on prépare la couleur bleue foncée que nous connoissons sous le nom d'Indigo, et dont les Hollandois, les Ariglois, les Espagnols et les François sont un commerce considerable. Pour préparer cette couleur on coupe les feuilles et les tiges de l'Anil avant qu'elles fleurissent, les met dans de grandes cuves, et verse de l'eau par dessus. Cette masse ne tarde pas à entrer en fermentation; elle s'échauffe et écume fortement. Il recule de la un liquide épais et de couleur verte, qu'on foutire dans d'autres cuves, dans lesquelles on l'agite fortement avec des fouloirs jusqu'à ce qu'elle écume, que les parties colorantes se rassemblent, et que le liquide devienne bleu. On le laifse alors reposer pour que la couleur se précipite; puis on en foutire l'eau qui est jaune, et recueille la couleur bleue, qui f'est précipitée, dans des facs, on la met «nfuite dans dee cailles de bois pour la faire sécher: telle est la préparation de l'Indigo, production dont on fait un si grand commerce.
Fig. 2. La Garance. (Rubici tinctorum.)
Cette plante n'est pas moins importante pour la teinture que la précédente; car la couleur rouge, qu'elle fournit n'est ni moins bonne ni moins durable que le bleu d'Indigo. Elle croît en buissons à la hauteur d'environ trois pieds; à fa fleur, qui est jaune, fuccèdent de petites baies noires, sa racine se conferveplusieurs années dans la terre et pousse tous les ans de nouvelles tiges. On fait surtout usage de sa racine, qui est d'un beau rouge, et dont on teint les traps; les étosses de laine, et les Indiennes; aussi la cultive-t-on beaucoup en Flandres, dans la Zelande, en Alsace, dans le Palatinat et en Silèfie, où on la plante dans les champs et dans les Jardins. On arrache les racines de la garance lors qu'elles ont atteint la grosseur d'un tuyau de plume, les sépare de leurs tiges, les nettoyé de la terre qui y reste attachée, les fait secher, et les réduit en poudre dans des moulins : on met en suite cette poudre en tonnes, et en fait un grand commerce dans les pays étrangers. En ajoutant differens sels à la garance on en obtient plus de cinquante couleurs différentes. Cette qui vient de la Hollande, ou de la Zelande passe pour la meilleure.
Ad00341 01 074a/freOuadrupêdes XVIII. T. 1. No. 72.
ANIMAUX DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. L'Hippopotame. (Hippopotamus.)
L'hippopotame est peut être, après l'éléphant, le plus grand animal terrestre, car il a les 2/3 de la hauteur et presque la longueur de ce dernier. L'Afrique est sa patrie, et comme il aime de préférence les bords de fleuves et surtout du Nil, on lui a donné le nom de cheval du Nil, quoiqu'il n'ait pas la moindre reslemblance avec le cheval, si ce n'est peut-être le hennissement. Il est d'un gris noir, et sa peau épaisse, qui est presque dénuée de poils, est striée transversalement de rayes noires. Sa tète a presque la forme de celle d'un oeuf; mais elle est sans cornés: il a une gueule épouvantable avec de dents terribles de la longueur d'une aune, et ses lèvres sont garnies de foies fort roides. L'Hippopotame se nourrit de riz, de cannes à sucre et de poissons; car il vit aussi bien dans l'eau que sur terre. La timidité de cet animal fait qu'il se cache le jour dans les marais et les joncs, et ce n'est que la nuit qu'il va chercher sa nourriture. Il est doux, et l'homme n'a rien â en redouter quand il ne le harcèle pas; il craint aussi beaucoup les armes à feu. Il pêse près de 4000 livres, on le tue pour avoir son lard, qui est ordinairement du poids de mille liv.
Fig. 2. Le Tapir ou l'Anta. (Tapir Americanus.)
Cet animal aime la tranquilité et la solitude; il vit dans l'Amérique méridionale, et se cache pendant le jour dans les marais, comme l'Hippopotame; il se, sauve à la nage quand on le pourfuit, peut plonger et relier allez longtems sous l'eau. Le Tapir est à peu près aussi grand qu'un jeune boeuf ou taureau, sa couleur est un noit rougeàtre, la forme de son corps est presque semblable à celle d'un porc, car il a la tête pourvue, d'un grouin, ou si l'on veut, d'une trompe, cour, te à la vérité, mais cependant semblable à celle de l'éléphant, et ii propre aux mêmes usages que cette dernière. Il se nourrit de racines et de plantes, mais il aime surtout les cannes à sucre, ce qui fait qu'il dévaste souvent les plantations. Il est d'un naturel doux et facile à apprivoiser, et ne vit jamais avec d'autres individus de son espèce; mais toujours seul. Les Américains mangent sa chair, et se servent de sa peau comme de cuir.
Ad00341 01 075a/frePlantes XIV. T. I. No. 73.
LA VRAIE RHUBARBE.
La vraie Rhuharbe (Rheum palmatum.) si connue par Ces vertus médicinales, est une plante Asiatique naturelle au milieu de l'Asie, à la Chine, au Tibet, au Mongul, à la Bulgarie et aux contrées méridionales de la Sibérie. Sa racine est épaiffe, noueufe. (Fig. 1.) de couleur brune, bran chue et filamenteufe. Elle est à l'intérieur, d'un, beau jaune, ftrié de rouge, comme le sont voir les coupes 5 et 6. Cet. te plante forme un buifibn confidérable; porte de grandes feuilles dentelées ainsi que le repréfente l'esquiffe Fig. 5. et pouffe une tige haute de 2 ou 3 pieds, qui porte quantité de petites fleurs d'un blanc jaunâtre, dispofées par étages le long de la tige, comme on le voit
Fig. 2.
Il y a plusieurs sortes de véritable Rhubarbe, dont l'Asie fait en général un grand commerce avec l'Europe, tant par terre, par la Russie, que par mer par le Levant et les Indes orientales. La meilleure est celle qu'on appelle Russe, c. à. d. celle, que les marchands de la Bulgarie apportent aux confins de la chine, Kiachta en Sibérie p. e., qu'ils vendent aux-marchands Russes, dont les caravannes l'apportent à Petersbourg. On apelle Rhubarbe des Indes orientales une autre sorte de Rhubarbe de moindre qualité, qu'on exporte de la Chine par mer.
La Rhubarbe, pour être bonne, doit (tre peu dense, spongieuse, plutôt légère que péfante et. facile à rompre; sa couleur extérieure doit être un jaune brun (Fig. 4.) et celle de l'intérieur rougeàtre, marbré ou striée de couleur de safran et de jaune pâle (Fig. 7.) Elle doit avoir un gout amer et astringent, et l'odeur aromatique mais des agréable. La mauvaise est ou trop spongieuse ou vermoulue, trop dure ou trop ligneuse, elle est brune ou noireàtré à l'intérieur.
On cultive actuellement avec fucces la Rhubarbe en Allemagne, p. e. dans le Palatina, où on la plante en pleine campagne; mais on prétend que cette Rhubarbe n'égale celle d'Asie, ni en goût ni en odeur, ni même en couleur.
Ad00341 01 076a/freInsectes V. T. I. No. 74.
ECRIVISSES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Homard. (Cancer Gammarus.)
Le Homard, est, à proprement parler, l'ecrevisse de mer, et refiemble le plus à nos écrevisses de rivlèie par sa forme et sa figure; il est surtout remarquable par sa grandeur prodigieuse; car il a fouvent 2 ou 3 pieds de long. Sa chair est mangeable, mais un peu grossière et dure. Cet animal a tant de force dans les serres qu'il peut couper le bras à un homme, trancher les cables des vaisseaux, et prendre et tuer d'allez gros poissons. Il est d'un gris brun lorsqu'il est en vie, et d'un beau ronge quand il est cuit, comme celui que represente la planche.
Fîg. 2. Le Crabe. (Cancer pagurus.)
Le Crabe, que l'on nomme encore Cigale de mer et que les allemands appellent aussi Taschenkrebs (Ecrevisse de poche), parcequ'il a quelque ressemblance avec la pannetière d'un berger, est une écrevisse de mer sans queue, qui se trouve dans l'océan septentrional et dans la grande mer du Sud, et quelquefois aussi sur le rivage. Il est une ou deux fois aussi gros que le poing, d'un gris verdàtre, et passe pour un manger délicat. II y a des Crabes qui pesent jusqu'à 8 ou 10 livres. Ils sont d'une fécondité si prodigieuse, qu'on a déjà trouve plus d'un million d'oeufs dans une seule femelle.
Fig. 3. 4. L'écrevisse de Moluques. (Monoculus Polyphemus.)
Cette écrevisse est du genre des crabes; on la trouve aux îles Moluques et elle est remarquable à cause de sa figure particulière. La Fig. 3. la représente, vue en dessus, et la Fig. 4. en fait voir le dessous. Elle a 2 ou 3 pieds de longueur; sa tête est une écaille prodigieuse, qui cache presque l'animal entier, et sa queue est un long tuyau triangulaire pointu comme une aiguille, qu'on cassè aussitot que l'écrevisse est prise, parcequ'elle s'en sert pour se défendre, et que sa piqueure est aussi dangereuse que celle du scorpion. Sa chair est en petite quantité mais mangeable.
Ad00341 01 077a/frePlantes XV. T. I. No. 75.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. La Vanille. (Epidendrum Vanilla.)
La Vanille est une plante rampante, qui croit sur les montagnes de l'Amérique méridionale, du Mexique, du Pérou, de la Guyane et des Indes occidentales. Elle pousse une tige d'environ 20 pieds de longueur, qui rampe sur la terre, ou l'attache aux arbres, par le moyen des fils, dont elle est pourvue comme la vigne. Elle porte des grandes feuilles d'un vert jaune, et des fleurs d'un jaune blanchâtre assez semblables aux lys. A ces fleurs succèdent des goufles brunes longues de 6 pouces (a) et fort étroites, qui renferment quantité de grains très petits et d'un brun noir (b); ces grains ont une odeur balsamique très agréable et un goût aromatique; on s'en sert dans l'apprêt de différens mets, mais surtout dans la préparation du Chocolad, auquel ils donnent un excellent goût. L'Espagne en fait un très grand conmmerce avec tout le reste de l'Europe.
Fig. 2. La Coloquinte. (Cucumis colocynthis.)
La Coloquinte est une plante Asiatique du genre des concombres, dont les branches, qui sont fort longues, rampent sur la terre. Son fruit est rond et jaune de la grosseur d'une orange, et renferme à l'intérieur des pépins plats et de couleur blanche; ce fruit est remarquable sur tout par son extrême amertume, qui l'emporte sur tout ce que nous connoissons d'amer. On s'en sert dans les pharmacies comme d'un remède. Cette plante croit principalement dans les îles de l'Archipel, et on l'apporte du Levant en Europe comme marchandise.
Ad00341 01 078a/freHabillemens I. T. I. No. 76.
HOMMES D'EUROPE.
La race humaine est répandue sur toute la surface-de la terre, et sa nature est telle qu'elle peut Faccoulumer à tous les climats. La différence de ces derniers, et la diveriité des alimens a produit parmi les hommes des variétés singulières et remarquables, tant dans la hauteur de leur taille et la couleur de leur peau, que dans la nature de leurs cheveux et leur phifionomie; ou si l'on veut, cette différence a produit ce que nous appelions espèces d'hommes, dans les cinq parties de la terre. Tous les peuples connus de tous les tems et de tous les pays aussi bien que de tous les climats peuvent defeendre d'une seule et même fouche.
La hauteur la plus ordinaire de l'homme est de 5 pieds 4 ou 8 pouces; cette hauteur varie néanmoins beaucoup chez les différentes nations. Les Patagons, habitans de l'Amérique méridionale, considérés comme nation, sont les plus grands hommes que nous coimoif/ions; car ils ont 6 à 7 pieds de haut; les plus petits au contraire fe trouvent parmi les nations qui habitent vers les pôles; tels sont p. e. les Esquimaux, les Groenlandois, les Lapons, les Samoïedes, les Ostiaques, et les Pécherais, qui n'ont pas plu3 de 4 pieds de hauteur.
L'homme vient au monde tout nu; la nature ne lui donne aucun vêtement; de la vient que de tems immémorial il f'est fait des habits, soit pour se garantir de l'intemperie des saisons, soit pour se parer, soit enfin par pudeur, pour couvrir certaines parties de son corps. Il n'y a qu'un très petit nombre de nations entièrement fauvages, qui aillent toutes nues. Elles se sont presque toutes choisi de certaines formes de vltemens, qu'elles conservent toujours, et qu'on nomme pour cette raison costumes ou habillemens nationaux. Il en existe un très grand nombre, que nous donnerons successivement. Nous nous contenterons pour le présent de représenter des hommes de 5 parties du monde, et quelques uns de leurs principaux habillemens, pour en faire voir la différence.
Européens.
Fig. 1. et 2. François.
Les deux sexes en grande parure. Le Costume François est devenu depuis longtems l'habillement dominant des personnes les plus distinguées de presque toutes les nations de l'Europe; parcequ'autrefois les modes françoises avoient, pour ainsi dire, force de loi partout.
Fig. 3. et 4. Anglois.
Les deux sexes en négligé. L'habillement anglois est plus favorable à la santé et plus commode pour vaquer à ses affaires que le francois. Depuis quelque tems il est aussi généralement adopté dans l'Europe que celui des François l'etoit auparavant.
Fig. 5. Montagnard Ecossois. Dans le costume militaire de sa nation.
Les montagnards Ecossois, ou les habitans de la haute Ecosse, forment peut-être la nation la plus ancienne et la moins mélangée de l'Europe; car ils descendent directement des anciens Calédoniens. Une des particularités de leur habillement est, qu'ils ne portent jamais de culottes, mais un simple tablier, qu'ils nomment Kelts. Ils ont a leur ceinture une grande bourse de peau de chien marin, qui pend devant eux, et leur tête est couverte d'un bonnet garni d'un plumet.
Fig. 6. et 7. Turcs.
Ils sont tous deux de condition et richement habillés. Les hommes et les femmes portent de longues culottes fort larges, qui leur descendent jusque à la cheville des pieds. Leur habillement est incommode dans bien des cas.
Fig. 8. et 9. Samoïedes.
Les Samoïedes sont le peuple le plus septentrional de l'Europe, car ils habitent la Russe européenne et les bords de la mer blanche jusqu'au 75eme degré de latitude septentrionale. Leur teint est basané, c. à. d. d'un jaune brun, et leur hauteur excède rarement 4 pieds. Leur habillement de la tète aux pieds est fait de peaux de rennés, et garni d'autres pelisses ou de bandes de draps de couleur.
Ad00341 01 079a/freHabillemens II. T. I. No. 77.
HOMMES D'ASIE.
Par rapport à ses habitats l'Asie est la partie la plus remarquable de notre globe; elle est pour ainsi dire le berceau du Genre humain, car celle fut la première habitée par des hommes, qui de là se répandirent sur toute la furface de la terre. Notre histoire commence en Asie. C'est là que les premiers empires furent fondés, c'est de l'Asie que sortirent les arts, les sciences et la religion.
Cette partie du monde est, à cause de sa prodigieuse grandeur et de la différence des climats, habitée par quantité de nations d'espèces-très différentes tant par la couleur de leur teint, que par leur stature, leurs habitudes naturelles, leurs moeurs et leurs habillemens. L'on y trouve des peuples civilisés, des Nomades et des sauvages encore brutes, avec lesquels nous ferons connoissance dans la suite. Nous ne donnons ici que quatre nations asiatiques de quatre climats différens, et dont les habillemens différent en conséquence les uns des autres.
Fig. 1. Habitans des Indes orientales.
Ils ont le teint basané et les cheveux noirs; l'homme est un des Principaux de l'Indostan. Son vêtement est composé d'un long* caftan de foie, avec une ceinture, et d'un petit turban qui enveloppe toute la chevelure. Il a le cou et les bras ornés de joyaux et de rangs de perles. La femme est une personne de distinction du Bengale. Elle porte de longues culottes fort amples, et par dessus un jupon de mousseline. Les bras et le corps depuis la ceinture jusqu' au sein sont nus. Ses mamelles sont renfermées dans un étui fait de bois léger et recouvert d'un petit corset d'étoffe d'or. Elle a la tète recouverte d'un très-grand voile de gaze, et les cheveux, les oreilles, le cou, les bras, les chevilles des pieds, les doigts et les orteils ornés de quantité de perles, d'anneaux et de bijoux. Elle tient à. la main un flacon d'argent rempli d'eau rose.
Fig. 2. Sibériens.
Les Sibériens forment les Nations les plus séptentrionales de l'Asie; ils sont pour la plupart Nomades ou sauvages. Ils ont le teint d'un blanc sale et jaunâtre, et les cheveux noirs ou d'un brun foncé. - L'homme est un Iakute; son habillement est fait de peau de renne et garni d'autres pelisses; l'arc, les flèches et le javelot sont ses armes. La femme est une Tfchuktschienne du peuple le plus sauvage et le plus grossier du nord de l'Asie, sur les bords de la mer glaciale. Tout son habillement est une espèce de froc et des bas de peau de renne, et une peau d'ours.
Fig. 3. Calmoucs.
Les Calmoucs, peuple du Mongul, sont Nomades et demeurent plus au sud, aux environs du Tibet. Ils ont le teint blanc, les cheveux noirs et le visage un peu applati. Les hommes portent de larges culottes, des bottes rouges, une longue velte, point de chemise, mais un grand caftan, et un bonnet de peau plat. Les femmes ont des bottes jaunes et des bonnets comme les hommes, une grande veste sans manches, qui leur descend jusques aux pieds, et par délais laquelle ils mettent un caftan double de peau. Leurs cheveux noirs sont sèparés en deux parties, qui forment deux longues tresses.
Fig. 4. Arabes.
Comme ces peuples habitent les climats chauds de l'Asie, ils ont le teint brunâtre et les cheveux noirs. L'homme est un Arabe de distinction. Il porte des pantouffles à ses pieds nus, de grandes culottes, et une chemise par dessus; il a sur sa chemise une longue veste et une ceinture; le reste de son habillement est un habit fort large et un grand turban blanc. Les Arabes ont à leur ceinture une espèce de couteau courbe, qui leur sert d'armes, et auquel ils ont coutume de pendre un chapelet. La femme est une femme du commun; son habillement consiste en longues culottes de cou- leur, une chemise à manches fort larges, un voile sur la tête, des anneaux d'or on de métal aux oreilles et aux bras, et quelques rangs de fa"/ perles autour du cou. Les femmes arabes se sont ordinairement des raies noires dans le visage.
Ad00341 01 080a/freHabillemens III. T. I. B. 78.
HOMMES D'AFRIQUE.
L'Afrique renferme des hommes de stature, de couleur et d'habitudes naturelles très différentes; il y en a de blancs, d'olivâtres, de bafanés et de noirs. Comme l'intérieur de cette partie du mon- de ne nous est que peu connu, nous sommes obligés de nous contenter de faire mention de quelques habitans des côtes. Eu voici quelques-uns.
Fig. 1. Egyptiens.
Les habitans de l'Egypte sont blancs et bienfaits, comme les Européens. Les principaux d'entre eux, hommes et femmes, vivent et l'habillent magnifiquement et presque tout à fait à la turque, comme on le voit ici. Cela vient sans doute de ce que l'Egypte est une province turque, dans laquelle fe trouvent quantité de Turcs et de Grecs.
Fig. 2. Hottentots.
Ces peuples habitent la pointe méridionale de l'Afrique. Leur teint est d'un brun clair, et leur phifiognomie, qu'ils défigurent encore par différentes peintures, est fort laide; car ils ont l'air de finges. Ils vont presque tout nus, et ne * sont couverts que d'une grande peau de mouton. Us portent sur leur tètes des bonnets de différentes formes; ils ont autour du ventre et du cou pluseurs rangs de perles de verre rouges et blanches, et des coquillages. Ils s'entortillent les bras et les jambes de boyaux de mouton frais et remplis de leur fiente. Les femmes s'enveloppent les reins d'une pièce de drap grossier, et portent devant elles un petit tablier de couleur. Ils sont armés de javelots.
Fig. 3. Les Gonaques.
Les Gonaques et les Caffrcs habitent les côtes méridionales et occidentales de l'Afrique, et sont proprement des Nègres. Les premiers ont le teint d'un brun foncé; ils sont bien faits, et ont les cheveux noirs, courts et crépus, comme la laine des jeunes agneaux. Us sont tout nus, si ce n'est que les hommes portent un petit tabliet et les femmes encore un morceau d'étoile autour des reins; ils fe parent d'ailleur6 le cou, les bras, les mains, les jambes et le ventre de quantité de perles de verre, de coquillages blancs, d'os etc. Leurs armes sont l'arc et les flèches.
Fig. 4. Les Caffres.
Les Caffres sont tout noirs; ils ont les cheveux noirs et crépus comme les Gonaques; mais leur tête est plus allongée que celle de ces derniers. Ils fe brûlent toutes fortes de figures dans le vifage. Les hommes sont tout nus, et ne portent pour tout vêtement qu'une rangée d'os blancs autour du cou, et une ceinture de joncs autour des reins. Outre le petit tablier ordinaire, et les rangs de perles ou de coraux, les femmes portent aussi fréquemment, en guife de manteau, une peau de mouton, dans laquelle elles portent leurs enfans. Les armes des caffres sont le javelot.
Ad00341 01 081a/freHabillemens IV. T. I. No. 79.
HOMMES D'AMERIQUE.
L'Amérique, la plus gTande partie du monde. s'étend presque d'un pole à l'autre et passe par toutes les zones; de là vient qu'elle est habitée par des hommes d'espèces très différentes. Il faut bien distinguer les naturels de l'Amérique des Européens qui vivent dans cette partie du monde, et qui en habitent les cotes et les iles. Les premiers vivent pour la plupart en fauvages dans l'intérieur du pays, où la cruauté des Européens les a chassés depuis la découverte de l'Amérique. En voici cinq nations.
Fig. 1. Les Groënlandois.
Les Groënlandois habitent vers le pôle septentrional en Amérique; ils sont de petite taille, d'un teint brun sale, et ont les cheveux noirs et lisses. L'habillement des hommes et des femmes, de la tète aux pieds, est très joliment fait de peaux de chiens marins, et garni de bandes de drap de couleur. Us portent en hyver des pelisses sur leurs tètes. Leurs armes sont l'arc, les flèches et la lance. Ils sont très habiles à la pèche de la baleine.
Fig. 2. Les Unalaschkales.
Une des nations que le Capitaine Cook a découvertes dans son troisieme voyage autour du monde, sur les cotes occidentales de l'Amérique septentrionale. Unalajchka est une des Isles aux renards. Ses habitans sont tous pécheurs. Ils ont les cheveaux noirs, le teint fonça, et portent en guise d'ornement des os aux lèvres superieure et inférieure, qu'ils se percent à cet effet. Les hommes et les femmes portent un large habit de peaux d'oiseaux ou de chiens marins, allez semblable à une chemise, et garni de bandes de drap de couleur. Leur tète est couverte d'un bonnet de joncs; et leur chaussure consiste en une espèce de bottes informes, faites d'arbre et de chien marin.
Fig. 3. Les habitans de la Virginie.
La Virginie est un pays chaud; de la vient que la plupart des sauvage qui y sont naturels, vont nus, et ne portent qu'un tablier chamarré et garni de plumes de perroquets, de toutes sortes de couleur, autour de leurs reins. Leur teint est basané, leur chevelure longue et noire, leur taille haute et noble. Ils portent autour du cou des os et des coquillages. Pour fe parer, ils se sont toutes sortes de figures dans la peau. Leurs armes sont l'arc et les flèches; et pour se donner un air redoutable, ils attachent à la partie postérieure de leur tablier une longue queue de tigre ou d'autres animaux, qu'ils traînent après eux.
Fig. 4. Les Patagons.
Le Pays de Patagons est dans la partie méridionale de l'Amérique, et ses habitans sont les hommes les plus grands qu'on ait jusques ici decouverts au monde: car les hommes et les femmes n'ont pas moins de 7 pieds de haut. Leur teint est très basané, et ils ont coutume de peindre des figures blanches sur la peau, et surtout au virage autour des yeux. Leurs cheveux sont noirs; les hommes les ont courts comme des soies, et les femmes en sont deux tresses, aux quelles elles pendent des boutons de verre coloré Ils vont nus; à l'exception d'un morceau de peau de Guanico, qu'ils portent autour du corps, et d'une espèce de brodequins de même matiere, mais sans souliers, et pourvus d'épérons de bois parce qu'ils sont presque toujours à cheval. - Leurs armes sont des frondes, dont ils se servent aussi à la chasse.
Fig. 5. Les Habitans des Terres de feu.
Les Pécherais ou habitans de Terres de feu en de là du détroit de Magellan, sont ceux qui habitent le pôle austral de notre globe. Ils ont à peine 4 pied de haut, et le teint d'un brun sale; ils sont mal faits et de très chétives créatures. Malgre le froid qui règne dans leur climat, ils sont presque tout nus, ne portent qu'un manteau et des souliers de peau de chien marin, et se parent de coraux rouges et de pièces de drap que les bateliers échangent avec eux.
Ad00341 01 082a/freHabillemens V. T. I. No. 80.
HOMMES D'AUSTRALIE.
Le climat doux et même chaud de l'Australie rend les habits presque inutiles à ses habitans. Plusieurs peuples de ces coutrées vont tout nus, tels sont p. e. les habitans de la nouvelle Hollande, et les autres se couvrent d'étoffe de papier, ou de nattes de joncs que leur art encore grossier ne produit qu'avec peine. Nous allons considérer plus en détail quelques unes des principales nations de cet archipel nouvellement découvert.
Fig. 1. Habitans d'Otahiti.
Ils Ont le teint bafané, les cheveux noirs et crépue. Leur habillement consiste en général en une espèce d'étoffe non tissue, et faite de l'écorce du Papyrus ou de l'arbre à pain, dont ils entortillent de longues pièces de 30 à 40 aunes, à volonté, autour de leurs corps. Les hommes de distinction portent aussi des pièces de cette étoffe autour de leur tète.
Fig. 2. Les insulaires de Sandwich.
Leur teint est également basané, et la peau elle même ornée, surtout chez les hommes, de figures noires qu'ils y impriment. Leurs cheveaux sont crépus et d'un brun foncé. Les hommes et les femmes n'ont d'autre vêtement qu'un petit tablier d'écorce de Papyrus autour des reins. Les femmes se parent en outre de rangs de plumes de couleurs différentes, qu'elles portent autour du cou et dans leurs cheveux. L'homme reprimente sur la planche est un danseur, qui a pour cette raison une guirlande de roseaux autour du cou, et porte dans ses mains un panier fait de plumes bigarrées.
Fig. 3. Habitans de la nouvelle Zelande.
Leur teint ressemble à celui des précédens, et leurs cheveux sont noirs et lisses. L'homme représenté debout porte pour tout vêtement un manteau de joncs, qui paroit tout velu et lui donne l'air extrêmement sauvage. Il porte en guise d'ornemens des os et des dens des poissons pendues à son cou et à ses oreilles, et il a dans ses cheveux un peigne et quelques plumes rouges. Il tient à la main la hache dont il se sert dans les combats, et son couteau de pierre nommé Patuh-Patuh, est pendu à sa ceinture. La femme, représentée assise, a un habit en forme de chemise, tissu des filaments d'une plante, et joliment brodé en poils de chien, et en plumes d'oiseaux de diverses couleurs.
Fig. 4. Habitans de la nouvelle Hollande.
La nouvelle Hollande est le continent de l'Australie, mais ses habitans sont les sauvages les plus bruts, qu'on ait jusques ici-découverts dans cette partie du monde. Il s'opposerent toujours avec force au premier débarquement des Européens. Ils ont la peau noire, comme les nègres de l'Afrique; leur phisiognomie diffère cependant de celle de ces derniers. Leurs cheveux et leur barbe sont noirs et crépus. Ils vont tout nus, et ne connoissent aucun vêtement; mais eu revanche ils se peignent des figures blanches sur la peau, et se barbouillent souvent le corps d'une terre d'un brun rouge, de l'épaisseur du doigt. Leurs armes sont des boucliers do bois, des sabres de même matière, et des lances d'arrêtés de poissons. Ils sont voisins de Botany-Bay, nouvelle colonie, où les Anglais envoyent leurs voleurs et autres criminels.
Ad00341 01 083a/freMélanges IV. T. I. No. 81.
VAISSEAUX.
Les Vaisseaux peuvent être comptés parmi les machines les plus ingénieufes et les plus utiles que l'induftrie de l'homme ait jamais inventées. Un arbre creux, tel que les fauvages prennent encore pour leurs canots, en a probablement donné la premiere idée. Mais quelle distance prodigieufe de-ce foible commencement à la construction d'un vaifleau de guerre ! Combien d'esprit et de çonnoiffances ne faut- il pas sup- pofer avant qu'on ait pu achever un bâtiment aulïï immenfe, compofé de poutres, de plan- ches, de fer et de cordage, propre à porter les fardeaux les plus pefans, à cingler en toute fureté d'une partie du monde à l'autre, à bra- der les vents et les flots, et à pouvoir, malgré tout cela, être dirigé par une seule personne ! La Navigation est de la dernière importance pour le commerce de toutes les Nations.
L5 grandeur et les formes des vaifleaux sont très différentes, felon les eaux et l'ufage pour lesquels ils sont deftinés. Sur les rivieres et les canaux ils ne sont ordinairement pas grands, toujours d'un fond plat, et vont moins par le moyen des voiles que par la force des rames et des hommes ou des chevaux qui les traînent. Les vaifleaux, au contraire, qui doi- vent traverfer les mers, sont grands. On ap- pelle Ouille la bafe de leur fond vonté; ils ont dés Voiles pour les faire avancer au moyen du vent, et des Ancres pour pouvoir les arrê- ter sur mer.
On divife ordinairement les vaiffeaux en deux fortes principales, savoir en Vaisseaux de guerre et en Vaiffeaux de Commerce, qui différent en grandeur, en ftructure et en déno- mination chez les divers peuples marins. Les vaiifeaux les plus en usage et dont nous lifons fouvent les noms dans les gazettes, font; le Vaijfeau de guerre, la Galere, la Frégate, le Cutter, le Jacht, le Vaijfeau marchant, la Chalouppe, la Gondole.
Le Vaisseau de guerre.
Les Vaisseaux de guerre ou de Ligne sont des bàdmens de la premiere grandeur, qui sont la principale, force des Hottes et doivent déci- der la victoire dans les batailles navales. Ils portent ordinairement 50 jusqu'à 110 Canons, et fouvent jusqu'à aooo Soldats; ils ont 5 màti et 10 voiles. Les plus grands de ces vaiifeaux ont trois ponts, sur lesquels les Canons sont placés, et on leur donne pour cela le nom d Vaijjeaux à trois ponts. Les mâts et les voi- les au moyen desquels le vaiffeaupeut être tour né par le vent et dirigé dans son cours, sont attachés et joints enfemble par une grande quantité de-cordage. Le Gouvernail est appli- qué à la JPoupe du vaiffeau, ' et les Ancres fe trouvent à la proue. Comme leur tirant d'eau monte quelque fois à 50 pieds; et que parcon- féquent ils ne peuvent pas aborder à des riva- ges plats, ils doivent toujours être fuivis de quelques Chalouppes, pour que l'équipage puiil'e mettre pieds à terre.
Par le deffein du Profil qui fe trouve en bas, on reconnoit la/tinctureintérieureduvan- feau, et la ligne horizontale montre son tira»1 d'eau.
Ad00341 01 084a/freMélanges. V. T. I. No. 82.
VAISSEAUX.
No. 1. La Galère.
La Galere est un vaiGfeau de guerre de moin- dre grandeur et de bas bords, qui va en mê- me tems à voiles et à rames, et dont on fait principalement usage sur les cotes de la Médi- terranée. En France et en Italie lesciiminels sont condamnés aux Galères, pour y manier les rames; et leurs chaînes sont forgées sur les banes, on les appelle pour cela Galériens.
La Galère est ordinairement très-longue, munie de 2 ou 5 mâts avec des voiles et d'une longue poulaine à la proue. Elle porte une rangée de canons le long des deux bords. Les bancs à rames sont placés sur le tillac, ordinairement 25 à 50 de chaque coté, et sur cha- que banc fe trouvent toujours 5 à 6 Galériens, comme on peut le voir par les rames levées. (fig. a.) Elle est couverte d'une groffe toile, qui est tendue par deffus tout le tillac, (fig. b.) et qui garantit les Galériens des injures du tems, La cajutte du capitaine est à la poupe.
Les Gallotes sont une espèce de petites Galères, qui vont très rapidement, et sont fort en usage en Hollande. Elles portent phx" heurs petits canons, ont un màt et 16 à 20 bancs à rames, sur chacun desquels il n'y a qu'un feul rameur, qui est en même tems fal- da.
Les Galiotes à bombes -au contraire fon* des vailfeaux plats, sans tiliacs, et très foTts en bois. Elle doivent porter des mortiers, pO-ir le hege d'une ville du coté de la mer.
No. 2. La Fregate.
ha Fregale est pareillement un vaiffeau de guerre de moindre grandeur. Elle est construite très legere en bois, pour avoir un cours plus rapide. Elle n'a ordinairement que 2 tillacs, 40 à 45 canons, 3 mâts et beaucoup de voiles. Une grande flotte de guerre consiste toujours en vaisseaux de ligne et en fregates, et les dernières rendent les meilleurs services, tant dans les combats, que pour le convoi des vaisseaux marchands.
Ad00341 01 085a/freVers. II. T. I. No. 83.
OURSINS.
Les Oursins sont de l'espèce des coquillages de mer; ils ont une écaille dure et pétreuse "ornine les efcargots, et garnie, pendant leur rie, de piquans mobiles, tels que ceux des hérissons. Les oursins sont ronds et applalis, de la forme d'un oignon, et l'on en trouve de la grofleur d'une noix jusqu'au volume de la plus grande pomme. Ils habitent le fond de presque toutes les mers, et se nourrissent de plantes marines et de petits infectes. Il y en a plusieures sortes qu'on peut manger lorsqu'elles sont cuites, comme les écrevisses; d'autres au contraire sont vénimeuses.
II y a des Oursins de différente grandeur, forme et couleur, comme des rouges, (Fig. 1.) des verts, (Fig. 2. et 5.) des jaunes, (Fig. 6.) des bruns, (Fig. 3. et 4.) etc. Les Figures 5 et 6 les montrent vivans et munis de leurs piquans, qu'ils perdent en mourant. Alors ils ressemblent aux Figures 1. 2. 3. et 4., et leur écaille et couverte de verrues, plus ou moins grandes, sur lesquelles les piquans étoient placés. Chaque écaille a deux ouvertures; l'une, sur sa partie arrondie, (Fig. 3. et 4.) sert à l'animal à rendre ses excremens; celle par laquelle il prend sa nourriture, se trouve sur la partie applatie, et est entourée de denticules.
Les piquans (Fig. 7. 8. 9. 10. et 11.) sont de différentes formes d'après les diverses espaces. Les Figures 7 et 8 les montrent comme ils sont placés sur les verrues. Leur couleur ressemble à celle de leurs écailles; car il y en a de blancs, de rouges, de verts, de bruns, de noirs et de jaunes. L'animal s'en sert pour marcher et pour se défendre, car il peut les dresser dans tous les fens. Pour marcher il en emploie de préférence les plus longs de sa partie platte, qu'il pose les uns devant les autres, comme fait un homme en marchant avec des béquilles. De cette maniere ils avancent assez vite, surtout quand ils trouvent un fond solide; mais quoiqu'ils soient presque ronds, il ne se roulent jamais, mais ils s'en défendent au contraire en s'appuyant fortement sur leurs piquans, lorsqu'on veut les renverser par force.
Ad00341 01 086a/frePlantes. XVI. T. I. No. 84.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Noix Vomiques.
Les Nois Vomiques sont la semence d'un arbre des grandes Indes et un poison mortel pour tous les animaux nés aveugles, tels que les chiens et les chats. Cet arbre devient très grand; il a de grandes feuilles de la forme ovale et d'une couleur verte-gaie, des fleurs blanches très petites (Fig. c) et des fruits ressemblans à de petites pommes jaunâtres avec des écales dures et castantes. La chaire (Fig. a.) de ce fruit contient un grand nombre de graines rondes, plattes et brunes, garnies de petits poils, (Fig. b.) et c'est ces graines qui dans les pharmacies portent le nom de Noix Vomiques.
No. 2. Le Ginseng.
Le Ginseng est une plante, qui vient en Chine, en Tartarie et dans l'Amérique septentrienale, de la hauteur d'un pied, et dont la racine est en grand usage en medicine. Elle porte des fleurs blanches, et de petites baies rouges rassemblées en bouquets. La racine fraîche (Fig. e.) est plus épaise que lorsqu'elle est séchée; (Fig. f.) alors elle est jaunâtre, de la grosseur et de la longueur d'un doigt, et c'est ainsi que nous ia trouvons dans les Pharmacies. On lui attribue une grande vertu tonique. En Chine et dans toute l'Asie les gens riches en sont un usage très fréquent; ils la mâchent par dèlicatesse et la payent fort chère. Le Canada produit le Ginseng sans culture et en fournit une grande quantité, au commerce de l'Amérique septentrionale, qui le porte en Asie.
Ad00341 01 087a/freQuadrupèdes XlX. T. I. No. 85.
HUIT ESPÈCES DE MAKIS.
Le Maki est im animal qui vit dans la zone torride de l'Afrique et de l'Asie; il ressemble au singe par sa démarche, par son addresse à grimper et a sauter et par le reste de ses moeurs. Il a 4 mains comme le singe, et se nourrit de la même manière; mais sa tète ressemble plutôt à celle d'un renard, et sous ce point de vue il se rapporte à l'espèce de l'Opossum, que nous verrons Taf. 97. Le Maki est plus svelte et plus délié que le singe, ce qui donne à ses mouvemens et à ses gambades une gentillesse et un air gracieux, auxquels le singe ne sauroit atteindre. On ne connoit encore que les huit espèces suivantes de Makis.
No. 1. Le Loris.
Il est le plus petit de tous les Makis, car il n'a que fept pouces et point de queue. Sa patrie est l'Isle du Ceylon.
No. 2. Le Mongous gris.
Il est de la grandeur d'un chat; son corps et sa queue sont gris, sa tête et ses mains sont jaunes et son museau est noir et blanc. Madagascar est fa patrie. On l'apprivoife aisément, et il devient alors très doux et careifant. Une marche jamais qu'a 4 pattes.
No. 3. Le Mongous brun.
Il ressemble au précédent, dont il ne diffère que par les couleurs. Son corps et fa queue sont bruns, son ventre blanchâtre, ses mains d'un gris clair, et il a des taches noire " autour des yeux.
No. 4. Le Vari noir.
Le Vari est de la taille du Mongous, il a un paquet de poils sur chaque oreille et des yeux rouges ou plutôt oranges. Son cri a la force du mugiffement d'un lion. On le trouve dans les Indes.
No. 5. Le Vari noir et blanc.
Il est aussi grand que le précédent, mais son poil est plus long et plus foyeux.
No. 6. Le Macoco.
On le trouve à Madagaskar et dans l'Isle de France. Il est fort joliment marqué et très gentil. Il devient privé comme le chien, et a un air innocent et très careifant. Il se nourrit de fruits, de racines et d'herbes.
No. 7. Le Maki jaune.
On le dit originaire de la Jamaïque; sa couleur est jaune, entremêlée de noir, sa queue est pliante, fer il s'en ert comme les singes pour se suspendre.
No. 8. Le Maki volant.
Il est le plus grand de tous les Makis ayant près de trois pieds de longueur; par sa peau étendue entre son cou, ses bras, ses jambes et sa queue, qui le met dans l'état de voler, il s'approche du genre des chauve-souris d'autant plus que vers le Toir il voltige aussi comme elles dans l'air. On le trouve principalement dans les Isles Molucques et les Philippines, où il se nourrit de fruits.
Ad00341 01 088a/freOuadrupèdes XX. T. I. No. 86.
DIFFERENS CHAMEAUX.
On comprend différens animaux dans le genre ces chameaux, p. e. le chameaux à deux bosses, ou le chameau Bactrien (dont il se trouve le dessin sur Tab. I.) le Dromedaire; la Glama; le Cigogne; le Guancaco etc. De ces dernières espèces je vais donner la description.
No. 1. Le Dromedair. (Camelus Dromedarius.)
Le Dromedaire, ou le Chameau commun n'a qu'une seule bosse; celai à deux bosses porte le nom de Chameau bactrien, et il est un peu plus grand et plus fort que le Dromedaire. Ils se trouvent tous les deux dans les regions brûlantes de l'Asie et sont des animaux domestiques de la plus grande utilité. Au defaut de ces deux espèces de chameaux on seroit incapable de traverser les dèserts sablonneux et arides de ces pays, et une grande partie de l'Arabie resteroit entièrement inhabitable. Ils peuvent porter une charge de 12 à 1300 livres pésant et faire 12 milles allemands par jour, en allant toujours un trot fort doux. Le Dromedair est plus agile que le Chameau Bactrien, et par cette raison on le préfère pour servir de monture. Il va un trot tellement rapide, qu'à cheval on ne peut le suivre qu'au grand galop, et il est capable dé faire 15 milles allemands par jour.
No. 2. Le Glama. (Camelus Glama.)
Le Glama habite l'Amérique meridionale et surtout le Pérou. Il n'a que 6 pieds de longueur sur 4 1/2 de hauteur, et l'on s'en sert pareillement comme d'un animal domestique pour porter des fardeaux, qui cependant ne peuvent jamais excéder le poids de 150 livres. Il fait de petites journées de peu de milles, et s'il est surchargé, ou même pousse avec violence, il se jette aussitòt à terre: alors il n'y a nul moyen de le faire relever et l'on est oblige de le tuer. Dans les mines riches de Potosi on en entretient continuellement plus que cent mille, et l'on s'en sert pour le transport des richesses que l'on tire de ces mines.
No. 3. La Vigogne, ou la Chèvre du Pérou. (Camelus Vicunna.)
La Vigogne vit dans l'état sauvage en Chili et en Pérou sur les montagnes l'es plus élevées; des Cordillieres, et ne fe l'aille pas apprivoifer. Elle est plus petite que le Glama, et la laine, dont elle est revêtue, est la plus fine et la plus précieufe quiexifte; elle est connue sous le nom de laine de Vigogne, et en Europe on eri fait des draps, dont l'aune revient jusqu'à 55 ècus. On tue'ces animaux comme les bètes fauvages, leur chair est d'un bon goût, et dans leur eftomafc on-trouve le Bézoard occidental,
No. 4. Le Guanaco. (Camelus Huancacus.)
Le Guanaco, ou le chameau sauvage de Pérou, hahite également les montagnes les plus élevées de l'Amérique méridionale. Il est très-fort et leste comme un cerf; sa couleur est d'un rouge foncé; mais sa tète, son cou et sa poitrine sont blancs. Les Patagons et les Abipons n'ont presque pas d'autre gibier pour leurs chasses; ils le poursuivent à cheval, jettent les corroies de leurs frondes autour de ses piede et le prennent vivant.
Ad00341 01 089a/freMelanges VI. B. I. No. 87.
VAISSEAUX.
No. 1. Le Cutter.
Le Cutter est également un vaisseau de guerre, mais d'un genre petit et leger. Il ressemble pour le Construction à la Galère, à la longueur près; il a un màt, ordinairement 3 voiles et 8 à 18 Canons. Dans la marine angloise le Cutter remplace la Corvette des François et la Brigantine des Espagnols et des Italiens, qui comme lui portent moins de 20 Canons, et ne servent qu'à des Expéditions promptes et faciles.
No. 2. Le Vaisseau marchand.
Le Vaisseau marchand sert aux Négocians pour le transport des Marchandises d'une partie du monde ou d'un pays à l'autre. Sa construction répond à sa destination mercantile; car il n'a qu'un seul pont, que l'on peut ouvrir pour l'embarquement de la cargaison et qui est placa par dessus une large cavité destinée à recevoir un grand nombre de ballots, cailles et barils. Ces vaisseaux différent chez les diverses Nations en Contraction et volume; les plus grands sont ceux des Anglois et des Hollandais.
La proue des vaisseaux marchands, comme celle de tous les gros Navires est plus basse que la pouppe, mais leur gouvernail est plus grand que celui de tous les autres vaisseaux. Ils portent à l'ordinaire 3 mâts, savoir le mât de Miséne, placé sur la proue, le grand mât au milieu du vaisseau et l'Artimon sur la pouppe.
Les gros Navires sont communément munis de 4 Ancres qu'on jette en mer pour retenir le vaisseau dans le port ou pour l'arrêter et le fixer en mer, afin qu'emporté par le vent il ne soit porté sur là côte, ou sur des eceuils, sur lesquels il pourroit faire naufrage. Pour cet effet elles sont attachées à de grosses cordes, par le moyen des quelles on les descend au fond de la mer, où par leurs extrémités terminées à deux branches tournées en arcs elles, s'enfoncent dans le sable. Le bout des cordes est attaché à un anneau placé à la proue du vaisseau.
Les vaisseaux marchands étant dépourvus de Canons et ne pouvant ainsi se défendre contre les pirates, ils se réunisient en flottes pour faire de longs voyages ou quand la mer n'est pas libre; ils se sont alors accompagner par un ou plusieurs vaisseaux de guerre, Fregattes ou Corvettes, qui forment leur Convoi.
Ad00341 01 090a/freMelanges VII. T. I. No. 88.
VAISSEAUX.
Le Yacht, le Chalouppe et la Gondole sont parmi les moindres vaisseaux, dont on se sert pour des voyages de peu de consequence sur des rivieres, ou pour côtoyer la mer, quelquesfois aussi pour la traverser, où elle n'est pas très large.
No. 1. Le Yacht.
Le Yacht est un bâtiment leger à un seul tillac, un mât, un voiles, et une seule ancre; on a coutume de le décorer, et d'y établir de petites Chambres ou Cajuttes, élégamment meu- blées, par ce que lea Princes et grands Seig neurs s'en servent quelques fois pour voyager sur mer. Comme il ne tire pas beaucoup d'eau, qu'il revire et louvoie facilement, il eli defili- ne à des expeditions promptes. Des deux co tés du Yacht il y aplusieurs planches. réunies qui, d'après leur forme, sont nommées femel- les; en louvoyant on en descend l'une ou l'au- tre pour donner plus de prise au vent.
No. 2. La Chalouppe.
La Chalouppe est une forte de petit vaisseau à rames, qui accompagne les gros bàtimens pour en mettre l'equipage à terre, y chercher de l'eau et des provisions, ou pour faire les commissions necessaires. Elle porte toujours le pavillon du Navire, auquel elle appartient, et qui la fait reconnoitre, quand elle en est separée.
No. 3. La Gondole.
La Gondole est un petit bàteau plat et fort long, et particulièrement en usage à Venise; comme cette ville n'a point de rues, les gondoles servent pour naviguer sur les canaux qui en tiennent lieu, et pour aller d'une maison à l'autre. Elles ont au milieu une caisse, garnie de portes et de fenêtres, et couverte de drap, dans laquelle on peut s'afleoir. Leur proue, est armée d'une forte piece de fer, pour em- pêcher que la Gondole ne se brife,. en heur-" tant contre les murs. Pour prévenir le luxe il est défendu aux Vénitiens de les peindre ou tapilTer autrement qu'en noir. Chacune a deux Gondeliers ou rameurs, dontl'un, qui se trou- ve à la pouppe, est placé sur une élévation de maniere que sa vue ne foit pas g. 'née par la caisse, et qu'il puiiTe diriger la Gondole.
On se sert aussi des Gondoles en d'autres pays pour faire des parties de plaisir sur les rivieres ou lacs, et alors on les peint et les orne soauvent avec élégance et goût.
Ad00341 01 091a/freVers III. T. I. No. 89.
ETOILES DE MER.
Les Etoiles da mer, auxqu'elles on a donné ce nom à caule de leur figure radieuse, sont des vers de mer qui doivent être plutôt ranges dans le genre des polypes marins que dans celui du coquillage, car au lieu d'être munis, comme les escargots et les ourfins, d'une enveloppe dure, nommée Coquille, tout leur corps ne confiste que dans un nombre prodi- gieux de vertèbres et d'oflelets articulés enfem- ble, et recouverts par une peaucalleufe etfpon- giéufe. L'espèce la plus ordinaire est compo- fée de cinq rayons, que l'animal peut plier en tout fens, et avec les quels il accroche sa proie et la porte à la bouche, qui est au centre de son corps. Elles nagent dans la mer et- fe nouTriflent de petites Infectes aquatiques. La eroiTeur et la forme de leurs rayons sont très différentes; sur la Table ci-jointe on en trou- ve les plus communs. Les tètes de Mcdïife sont l'espèce la plus grande de ces Etoiles ma- rines : chacun de leurs rayons est garni rie plu- fieur's milliers de prétendus bras, et on les trouve principalement dans la mer du Nord d'une groll'eur énorme et nageantes sur la surface de l'eau.
Les Etoiles de mer representées sur la Table sont toutes à cinq rayons et de diverse grandeur.
No. 1. Une Etoile marine à forme de réseau, regardée par le dessus.
Elle a l'air d'être couverte d'un filet à mailles irregulièrés.
No. 2. La même regardée par le dessous.
No. 3. La partie supérieure d'un autre Etoile marine à forme de réseau.
Le filet, dont elle paroit être couverte, est plus beau que celui de la précédente et les mailles en sont plus régulières.
No. 4. La surface superieure d'une Etoile marine granuleuse et veloutée.
No. 5. La surface inférieure de la même.
Les Etoiles de mer ne peuvent pas être mangées, car elles n'ont proprement point de chaire et sont pourvues seulement d'une substance visqueuse remplie de petites cloches d'eau. Selon toute apparence elles servent de nourriture aux baleines, qui par cet instinct sont retenues dans les Mers du Nord.
Ad00341 01 092a/frePlantes XVII. T. I. No. 90.
PLANTES A TEINTURE.
No. 1. Le Gommier-Gutte. (Gummi-Gutta.)
La Gomme-Gutte croît dans les Indes orientales et en Surinam; il devient grand et porte sur les petites fleurs rouges, qui se trouvent tout au bout des rameaux, un assez grand fruit jaune comme de l'or et à côtes, qui renferme des pepins de couleur violette (Fig. a.). Quand on fait de legeres incisions dans l'ecorce de cet arbre, il en sort une gomme résineuse jaune, que les habitans rassemblent dans des tuyaux et en forment des rouleaux ou des gâteaux pour faciliter sa vente. Cette gomme étant connue chez nous dans la peinture, et sa force purgative, la rendant également utile dans la Medicine, elle fait un article considérable du Commerce.
No. 2. Le Curcuma, ou Terre mérite. (Curcuma.)
Le Curcuma est la racine noueuse d'une espéce de jonc qui ressemble au gingembre. Cette plante porte des fleurs rouges et croît dans les grandes Indes. Le dedans de la racine est aussi jaune que le dehors, et l'on s'en sert non seulement dans la Medicine, mais principalement dans la teinture, parcequ'elle donne une Couleur jaune fort jolie quoique peu durable. Elle fait un article important du Commerce avec les Indes.
Ad00341 01 093a/frePoissons. VIII. T. I. No. 91.
POISSONS RARES DES INDES.
Les poissons reprêsentés sur cette Table sont de l'espèce de la Bandoulière, qui n'est trouvée qne dans les mers de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Leur corps est laige, mince, applati des deux cotés et couvert d'écaillés très dures. Us sont tous très joliment marqués, et ornésponr la plupart de rayes colorées, qui ont la forme de rubans. Leur bouche étant munie de dents, on doit les compter parmi les poissons voraces.
No. 1. La Bandoulière dorée. (Chaetodon aureux.)
Elle habite les mers des Indes occidenta- les, fnrtout les côtes des Antilles; son nom lui a été donna à cauTe de sa couleur d'or très brillante.
No. 2. L'Empereur du Japon. (Chaetodon imperator.)
On le trouve dans I* mer du Japon; il eli très joliment marqué, d'un fond jaune et rayé en bleu H est d'un goût excellent, aussi. gras one le faumon, et le poisson des Indes le plus délicat. Il se trouve li rarement, qu'on le paye exceflivement cher', et il n'est fervi par eoa- Jequent que sur les tables de l'Empereur et des grands feigneurs; ce qui lui a, fait donner le onom d'Empereur du Japon.
No. 3. La Bandoulière rayée ou la Duchesse. (Chaetodon Dux.)
Ce beau poiiïbn vit également dans le Japon. Il est d'un fond blanc, avec 9 rubans ou cercles d'un bleu foncé et bordés en brun. Ses nageoires sont brimes à rayes bleues, et sa tète est marquée de quelques rayés de la même couleur bleue. Les Japonois donnent à ce poisson le nom de Duc.
No. 4. La Bandoulière à nageoires noires ou le Nigraud. (Chaetodon niger.)
L'on trouve ce poisson dans les grandes Indes. Son corps est extrêmement mince et aussi large que long. Les deux nageoires de derrière sont d'une grandeur immense et de couleur noire; elles forment une demi-lune, et donnent au poisson la figure d'une hirondelle volante. Elle se nourrit de coquillage et d'insectes, et sa chair est mangeable.
No. 5. L'Héron de mer. (Chaetodon Ardea.)
Les Indes sont aussi sa patrie. Sa bouche a la forme d'un bec; il porte trois cercles noirs autour de son corps, qui est de couleur grisâtre tirant sur le bleu, et sa grande nageoire d'en haut se termine en une pointe très-longue. Il est bon à. manger.
No. 6. La Bandoulière à bec, ou le Bec-alongé. (Chaetodon rostratus.)
Ce beau poisson habite également dans les mers des Indes, et il se distingue îles attires de son espèce par son bec, qui a la forme de tuyau r son corps est entouré de 4 cercles bruns et blan- ches, et dans la nageoire d'en haut il a un mi- roir de la même couleur. La manière dont il se nourrit le rend très remarquable; files mou- ches, qui lui servent de nourriture, se pofent sur une plante élevée par dessus la furface delà mer, ce poisson fait rejaillir de l'eau sur elles d'une distance de 4 à 6 pieds avec tant d'àdref- fe et de force, qu'il ne manque jamais défaire tomber ces infectes dans l'eau, où;ils devien- nent sa proie. Sa chair est d'un gout exquis,
No. 7. La Grisette ou la Veuve-coquette. (Chaetodon bicolor.)
On trouve ce poisson dans les deux Indes. Il est moitié blanc et moitié brun-clair borde en blanc; la queue est blanche.
No. 8. La Bandoulière bordée. (Chaetodon marginatus.)
Elle habite la mer des Antilles, et l'on ne peut rien voir de plus élégamment coloré qne ce poisson. Ses nageoires pointues sont de cou- leur d'or et bordées en brun; sa tète est verte, son dos de la même couleur que les nageoires. Je ventre rougeàtre, et tout le corps est e. HOuni de huit cercles bruns. Sa chaire est excellente a manger.
Ad00341 01 094a/frePlantes. XVIII. T. I. No. 92.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Tamarinier. (Tamarindus Indica.)
Le Tamarinier est un arbre d'une grandeur considérable, qui croît dans les deux Indes, en Afrique et même dans la France méridionale. Ses feuilles sont petites et reiTemblent à celles des pois; les fleurs qu'il porte sont d'un jaune très clair. Son fruit est une goufle longue et grosse et de couleur brune, qui renferme une pulpe noirâtre, dans laquelle se trouvent quelques graines de femence. Ce fruit èst connu sous le nom de Tamarins; sa pulpe a un goût acide et fort agréable, et sert non feulement dans la Medicine comme un purgatif très salutaire, mais on l'emploie aussi avec avantage dans les fabriques de tabac pour la préparation des sauces. Lorsque ces fruits sont mûrs, les Indiens lea ôtent de l'arbre, et les ayant fechés au foleil, ils les emballent dans des petits tonnelets ou des caifles et les vendent. Les Tamarins des x grandes Indes sont préférés à ceux des autres pays; nous les tirons pour la plupart de l'Angleterre, et ils sont un article important du Commerce*
No. 2. Le Pistachier. (Pistacia vera.)
Le Fifiachicr croît dans l'Arabie, la Perse, la Sicile, l'Espagne et la France. Il atteint la hauteur de 25 à 30 pieds, devient très gros et ses feuilles sont d'un vert foncé, à peu pie3 comme celles des noix ordinaires. Il porte des fleurs blanchâtres et formées en grappes; dans. le mois d'Août il produit de petites noix en bou- quets de la grolleurdes noifettes, qui ont deux écorces, dont l'extérieure est rouilàtre, tièst mince etaifée à caller, et l'intérieure d'un blanc donnant sur le vert (Fig. a.) L'amande qu'elles contiennent est douce, huileufe, agréable au goût et couverte d'une pellicule rouilàtre (Fig. b.) qui cache le beau vert de la palpe. CeS Pistaches nous viennent principalement de l'Italie, et l'on s'en sert tant dans les pharmacies comme d'une drogue fortiiiante* que dans les çuifines et les conûferiea, pour les mêler dans difiérens mets et confitures.
Ad00341 01 095a/freQuadrupèdes. XXI. T. I. No. 93.
SAUTEURS.
On donne le nom de Sauteurs à une espèce d'animaux rès remarquables. Ils sont pour aitili dire la nuance des fouris aux lièvres et aux philandres. Leurs pieds de devant son court", ceux de derrière au contraire sont fort longs et donnent à l'animal la faculté de fauter afvec "ne vitelle et à dea diitances tellement confidéTables, que p. e. la Gerboife, dont on parlera ci-deffous, ne peut guères être atteinte par un cheval. On trouve cet animal dans l'Afte, l'Afrique et les terres Auftrales.
No. 1. L'Alakdaga. (Jaculus Alakdaja.)
L'Alakdaga est de la longueur de 6 à 7 nouces et habite dans l'Intérieur de l'Asie et dans la Sibérie. 11 a beaucoup de reifemblance avec les lièvres, surtout pour la tête; mais ses pieds de derrière sont plus longs que tout le corps. Son poil est foyeux et de couleur fauve tirant sur le gris. Il demeure dans des terriers, qu'il fe creuse comme les lièvres, et dans lesquels il dort pendant tout l'hiver comme les marmottes. Il se nourrit de plantes fucculentes et de Tacines, qu'il prend par les pattes de devant et refte affis sur celles de derriè re pendant qu'il les mange. Il faut très vite et k da grandes diftances; on peut manger fa chair. La Figure a. le repréfente comme il marche sur les 4. pattes, et la Fig. b, comme il est affis sur les pieds de derrière.
No. 2. La Gerboise. (Jaculus Sagitta.)
La Gerboise vit dans l'Afrique septentrionale et dans l'Arabie; elle est plus petite que l'Alakdaga et de la longueur seulement de 5 à 6 pouces. Sa couleur est également fauve tirant sur le gris, et sur le dos elle a des rayes brunes. Ses pieds sont plus petits que ceux dé l'animal précédent, mais elle n'en faute pas moins vite ni moins loin; sa nourriture est la même.
No. 3. Le Grand Gerbo. (Jaculus Cafer.)
Cet animal vit au Gap de bonne Espérance et se laisse aisément apprivoisér; les habitans du pays le mangent. Il a 16 pouces de long, et fa queue en a 17. Sa' Couleur est un brun rougeàtre, et il reffemble aux renards pour la tête et la queue. Il ne fe fert. de ses pieds de devant que pour porter à fa bouche ce qu'il veut manger, et il marche Tur ceux de derrière, par le moyen desquels il peut faire des fauts à une diftance de 20 jusqu'à 30 pieds. Sa nourriture est le grain et les herbes, et il est capable de s'enfouir tout entier dans la terre dans l'espace de peu de minutes.
No. 4. Le Kengourou. (Didelphis gigantea.)
Le Kengourou est un animal découvert il n'y a pas longtems dans la Nouvelle Hollande par le grand Navigateur Cook. Il est de couleur cendrée, et fa queue est presqu'auffi longue que son corps. Il fe fert feulement des pieds derrière pour marcher et pour fauter, et on ne le voit jamais a 4 pattes. Ses pieds de devant sont toujours cachés dans le poil de fa poitrine et il n'en fait d'autre usage que pour fouir la terre et la gratter. Il est de la grandeur d'une brebis et son poids monte fouvent à un quintal et demi. Il vit en troupeaux et sa chair est d'un bon goût. Il fait la nuance des fauteurs aux philandres; ce qui, a engagé plusieurs savans à le compter parmi les derniers. C'est le quadrupède le plus grand qu'on ait rencontré jusqu'ici dans les terrea Australes.
Ad00341 01 096a/frePoissons. IX. T. I. No. 94.
POISSONS DE FORMES SINGULIERES.
No. 1. L'Orbel Hérisson. (Diodon orbicularis.)
On trouve ce poisson aux cotes de la Jamaïque et au Cap de bonne Espérance; il est rond comme une boule, muni de piquans triangulaires, et fa groffenr monte à 9 jusqu'à 10 pouces de diamètre. Son dos est brun, ses nageoires sont Touges et grifes, et son ventre est d'un blanc sale. Il se nourrit de coquillages et d'ecrevisses, et sa chair est vénimeuse.
No. 2. La Lune de mer. (Tetrodon mola.)
Ce poisson merveilleux vit dans la mer du Nord et dans la Méditerranée. Il ressemble parfaitement à une tête de poisson coupée qui nage sur l'eau. Il est large, mince et souvent de la longueur de 8 à 10 pieds. Sa chair est blanche comme la neige et tellement huileuse, qu'on ne peut s'en servir que pour en tirer l'huile par le moyen du feu. Ce n'est que son foie qu'on peut manger.
No. 3. Le Chameau marin. (Ostracion turritus.)
Le Chameau marin doit être compté parmi les poissons osseux, car tout son corps est enfermé jusqu'à la queue dans une écaille dure et véritablement osseuse, qui étant partagée dans des petits ecussons de 6, 7 et 8 angles, donne à ce poisson l'air d'ètre entouré d'un filet. Son ventre est armé de piquans en forme de crochets, et la bosse qu'il a sur le dos, se termine également dans un pareil piquant. Il vit principalement dans la mer rouge et se nourrit de vermisseaux. On le voit de la longueur de 10 pouces jusqu'à 1 pied et on ne fait guéres usage de sa chair.
No. 4. La Tête de Tortue ou le Perroquet. (Tetrodon testudineus.)
Ce poisson qu'on trouve dans les deux Indes est de la longueur d'un jusqu'à 2 pieds et fort joliment marqué. Son dos est brun à taches bleues claires, ses nageoires sont couleur d'orange, et son ventre est d'un bleu qui tire sur le blanc, relevé par des rayes brunes. Il se nourrit de coquillage et de petites ecrevisses, et peut s'enfler comme un crapand. Il est encore incertain, si l'on peut manger sa chair.
No. 5. Le Globe rayé. (Tetrodon lineatus.)
Il vit dans le Nil et probablement aussi dans la Méditerranée. Son ventre est d'une grosseur énorme, et cache presque tout l'animal; il est rayé en brun et muni de piquans comme le reste du corps de ce poisson. Son dos est bleuâtre, et ses nageoires sont jaunes, à celle près qui sert de queue et qui est tigrée. Dans l'Egypte on ne le mange pas parce qu'on le croît venimeux.
Ad00341 01 097a/frePlantes. XIX. T. I. No. 95.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Guajac. (Guajacum officinale.)
L'arbre de Guajac, qui fournit au commerce le Bois et la Résine de Guajac, croît dans les Indes Occidentales et dans le Brésil, et parvient à la hauteur d'un chêne médiocre. Ses feuilles sont d'un vert-pâle, il pousse des scions jaunâtres, et porte des fleurs bleues avec des capsules carrées de couleur rouge tirant sur le jaune (Fig. a.) Son bois est noirâtre, à rayes jaunes et vertes, dur et difficile a travailler, et tellement lourd, que dans l'eau il coule à fond comme une pierre. On en fait de beaux ouvrages de tabletterie et d'ébénisterie, comme flûtes, assiettes, cuilliers, tabatières, boulets de maille et quilles; comme il est huileux, on s'en sert principalement sur les vaisseaux pour les moufles des cordes à voile, pour des calandres et dans les moulins pour les dents des roues. Dans la Médecine le bois, la racine et la résine sont employées comme un remède très-efficace; ce qui rend cet arbre fort important pour la Commerce de l'Europe.
No. 2. La Chacarflle. (Croton cascarilla.)
L'arbre, qui fournit l'écorce de la Chacarille, connue dans la Pharmacie, est une production des deux Indes; il reste petit et ordinairement audessous de 10 pieds. Ses feuilles étroites et ses fleurs sont d'un vert clair. On enlève l'écorce des branches les plus minces, la séche et nous l'envoie roulée en petits tuyaux, dont la dehors est gris et la partie intérieure brune. Elle est amère, d'un goût aromatique, et sur la braise elle donne un parfum exquis et très fort.
Ad00341 01 098a/frePlantes. XX. T. I. No. 96.
PLANTES MEDICINALES ET DE COMMERCE.
No. 1. La Salicote, ou le Kali.
La Salicote, ou le Kali est une plante sans feuilles, haute d'environ 1 pied, qui vient dans la plus grande partie de l'Europe sur les bords de la mer et des marais salans. C'est une production intéressante pour le commerce, par ce qu'on en prépare la Soude dont on se sert dans les verreries, dans les fabriques de savon et pour le blanchissage. Cette plante ne consiste qu'en tiges noueuses et vertes, qui renferment une moelle jaune, (Fig. b.) et dont les pointes (Fig. a.) sont couvertes de petites écailles rougeàtres en forme de boucliers, qui sont les fleurs, et qui au mois d'Août portent une petite semence de figure conique. (Fig. c. et d.). On cultive avec grand soin et séme annuellement cette plante en Espagne et en Sicile pour la fabrication de la soude.
No. 2. La Mousse poulrnonaire d'Islande.
La Mousse poultnonaire a des feuilles largement fendues et de forme bisarre, vertes par dessus, grisâtres et brunes par le rebours et dentelées sur le bord. Au mois de septembre il se montre sur ces feuilles de petits écuffons bruns, représentés sur cette table, qui sont ses fleurs. Cette mousse s'engendre dans des endroits montagneux et secs, et étend loin ses ramifications. Cuite au lait ou sechée, elle donne une bonne nourriture, et les Islandois s'en servent depuis longtems pour en faire du pain. En Laponie elle fait en hiver le meilleur fourrage des Rennes, qui la cherchent sous la neige. Dans nos Apothicaireries elle est une bonne drogue contre les maladies pulmonaires. On la trouve non seulement en Islande, mais aussi dans toute l'Allemagne.
Ad00341 01 099a/freQuadrupèdes. XXII. T. I. No. 97.
PHILANDRES DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Philandres sont des animaux très remarquables, qu'on ne trouve que dans les pays chauds et surtout dans l'Amérique méridonale. Ils vivent dans des trous, qu'ils se creusent dans la terre, ou même sur les arbres, sur lesquels ils grimpent facilement par le moyen de leurs queues roulâmes et de leurs pattes de derrière, auxquelles ils ont un pouce comme les linges et les makis. Ils se nourrissent de fruits, de racines douces, d'insectes et d'oiseaux; on leur donne aussi le nom d'Animaux à bourse, parce que les femelles de presque toutes les espèces ont à leur ventre une bourse de peau avec une fente longue, qu'ils peuvent ouvrir et ferrer, et dans laquelle sont renfermées leurs mamelles. Elles sont plusieurs petits, qui viennent au monde aveugles, sans poils, d'une petitesse extrême, et avant qu'ils ayent encore atteint le terme de la maturité. Au moment de leur naissance les petits entrent dans cette bourse, s'attachent aux mamelles et y retient colles, jusqu'à ce qu'ils ayent acquis du poil et allée de force pour pouvoir marcher. Cette bourse leur sert même de retraite aussi longtems qu'ils ne sont pas séparés de la mere, qui, avec une tendrese vraiment maternelle, les y reçoit au moindre danger et s'enfuit, pour les porter en lieu de sureté. Cette espéce d'animaux se laisse aussi apprivoiser.
No. 1. Marsupiale.
Le Marsupiale est long de 18 pouces, sans compter sa queue, qui pour la plus grande partie est sans poil et couverte de petites écailles. Il habite l'Amérique méridionale et fait l'espèce des Philandres la plus grande. Son poil est fauve avec une nuance noire. Sur la table ci-jointe o-n peut voir diftinctement au ventre do cet animal la bourfe ouverte et les mamelles.
L'Opossum.
No. 2. Le Male. No. 3. La Femelle.
L'Opossum vit dans le Bresil, le Pérou, la Virginie et le Mexique; sans la queue il est long d'un pied, et a beaucoup de rellemblance avec les renards, tant par sa couleur que par faftructure, lise nourrit de fruits, de vers et d'oiseaux. Sa démarche est fort lente; maisilaimeà fe fuspendre aux branches par fa queue roulante, et s'élance de cette maniere d'un arbre à l'autre.
No. 4. Le Faras.
II a 9 pouces de longueur, mais fa queue en a davantage. On le trouve dans la Guiane et le Surinam. Son dos est rouge tirant sur le brun, et son ventre est blanchâtre.
No. 5. Le Cayopolin.
Le Cayopolin vit dans le Mexique, et sa longueur est a peu près la même quecelledu Faras. Sa couleur est un brun gris et le ventre est blanc. Les femelles n'ont pas de bourses.
No. 6. La Marmose.
Cet animal, qui ressemble beaucoup au Faras, vit dans l'Amérique méridionale; sa longuer est de 6 pouces. Il a une queue roulante; la couleur de son dos est rouffàire, et son ventre est blanc.
No. 7. Le Philandre de Surinam.
Il habite le Surinam et se creuse des trous dans la terre. La femelle fait ordinairement 5 a 6 petits, mais comme elle n'a pas de bourfe, ses petits fe mettent au moindre danger sur son dos, entortillent leurs queues roulantes autour de celle de leur mere, qui alors s'enfuit avec eux.
No. 8. Le Phalanger.
Il habite l'île d'Amboine et les autres Moluques. Il est long de 10 pouces, et sa couleur varie en rouge, jaune et prit. Sa queue est roulante; il est muni d'une bourse et se nourrit de fruits.
No 9. Le Tarsier.
Le Tarsier n'est pas de beaucoup plus grand qu'une fouris; par la longueur de ses pieds de derrière et par sa queue il pairoit plutôt de l'espèce des Sauteurs. 11 vit dans l'Amboine et n'est encore que peu connu.
Ad00341 01 100a/freOiseaux XIII. T. I. N. 98.
OISEAUX DE RIVAGE REMARQUABLES.
No. 1. La Grue.
La Grue habite dans nos contrées et dans les regions septentrionales; elle appartient au genre des oiseaux de passage, parmi lesquels elle fait les plus longs voyages. Par mesure de sureté les grues ne voyagent que pendant la nuit, -et sont toujours leur vol par troupes en s'élevant très haut dans l'air. Pour ne pas se séparer, elles se donnent des lignes en pouffant des cris rauques, et ces sons de voix lugubres, ayant surpris l'ignorance du bas peuple, ont oc afionné les contee superstitieux du Chasseur sauvage, qui, selon eux court les airs avec sa troupe furibonde. La grue est à peu près de la hauteur de 4 pieds; elle a le plumage du corps cendré et des plumes noires dans la queue; sa gorge est également noire, et sur le sommet de la tête elle a une tâche ronge. Elle habite de préférence les bords des marais, où elle construit aussi ses nids. Elle se nourrit de grenouilles, de serpens, et d'insectes aquatiques, et marche avec les longues jambes sou avant dans l'eau, pour en chercher. Au premier froid de l'Automne elle quitte les régions du Nord, pour passer l'hiver dans celles du Midi, et n'en revient que dans le mois de Mars ou d'Avril. Lorsque les grues dans leur passage s'abattent sur la terre, il y en a toujours une qui fait le guet, et qui avertit la troupe de l'approche du danger. C'est par cette raison qu'on a pris cet oiseau pour le symbole de la vigilance.
No. 2. La Cigogne.
On en distingue deux espèces, savoir la Cigogne blanche et la Cigogne noire. Celle qui est représentée sur la table ci jointe, est la blanche, qui habite dans l'Allemagne en été, et se retire, au commencement de l'automne, dans l'Egypte et dans d'autres pays plus, chauds. Elle aime la société de l'homme, et fait communément son aire au haut des tours et des cheminées. Sa hauteur est ordinairement de 3 pieds; son plumage est blanc, et ses ailes sont moitié noires; elle a les jambes fort longues et se nourrit de serpens, de lézards, de grenouilles etc. Lorsqu'elle est en colère, ou qu'elle a faim, elle claque avec violence, ce qui est le seul bruit qu'elle est capable de faire, et qui lui tient lien de voix. Cet oiseau porte une affection tendre à ses petis, et il nourrit aussi avec des soins admirables ses parens quand ils sont vieux. C'est à cause de cet excellent naturel qu'on a choisi la cigogne pour le symbole de la piété filiale.
La Cigogne noire ne le trouve que dans des pays chauds; toute contraire à la cigogne blanche, qui aime les hommes et les recherche, la cigogne noire les craint et les fuit, et méne pour cela une vie isolée au milieu de plus grandes forêts et aux bords des marais.
No. 3. Le Héron gris.
Le Héron gris se trouve dans nos regions pendant toute l'année, et l'hiver ne le fait point changer de pays. II a une hauteur de 1 1/2 jusqu'à 3 pieds. Son plumage est grisâtre tirant sur le bleu, et son temperament est tellement triste et mélancolique, qu'il peut palier des journées entières se tenant debout et sans le moindre mouvement. Sa seule nourriture consiste en poissons et en grenouilles; il fait pour cette raison son nid sur des arbres de haute futaie, aux bords des grands lacs. La chasse du heron avec des faucons, ou le Vol du héron, a fait autrefois un plaisir particulier des grands Seigneurs, mais aujourd'hui il n'est plus à la mode.
No. 4. Le Héron blanc, ou l'Aigrette.
Le Héron blanc, et surtout l'espèce que nous en connoissons sous le nom d'Aigrette et dont on voit ici la figure, est beaucoup plus petit que le Héron gris, n'ayant que 20 pouces de hauteur. Il est aussi plus rare que l'autre, et porte le long de son dos quelques plumes, qui sont plus molles et plus fines que la plus belle soie, et dont la beauté est admirable. On en fait, pour la parure des clames et des grands Seigneurs, les fameux panaches, dont la haute réputation a monté la valeur à un prix excessiv.
No. 5. Le Savacou.
Le Savacou est de même une espèce de Héron qui se trouve dans l'Amérique méridionale, et surtout dans les contrées qui sont inondées par de grands fleuves. Sa seule nourriture consiste en poissons, et sa hauteur n'est que de 20 pouces. Il est de couleur brune, mais son col est blanc; son bec est d'une largeur énorme, et il porte une longue houppe noire.
Ad00341 01 101a/frePlantes. XXI. T. I. No. 99.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Pavot blanc.
Le pavot commun à fleurs blanches, qui nous fournit l'Opium, est fréquemment cultivé en Allemagne; mais ce n'est qu'en Turquie, en Egypte et en Syrie que son suc donne l'Opium. Dans ces pays on fait avec un couteau de légères incisions dans les têtes de pavot, quand elles sont encore vertes et immédiatement après que la fleur est tombée. De ces sentes suppurent quelques gouttes de lait, qui, lorsqu'elles se sont condensées, en sont ôtées et ramassées avec soin. On en pétrit de petites pâtes de l'épaisseur d'un doigt, qu'on enveloppe dans des feuilles de pavot; et c'est ainsi qu'elles sont envoyées au marché. Le véritable Opium est lourd, épais, d'une couleur noiràtre, d'une odeur désagréable et d'un goût piquant. Il est soporifique et produit une douce ivresse, comme le vin et toutes les liqueurs spiritueuses; pris en fortes doses, il donne une espèce de fureur, ce qui engage les Turcs à en avaler avant d'attaquer l'ennemi. En général on en fait un usage presque journalier dans les pays fournis aux Turcs. Pour nous autres c'est un article du Commerce du Levant.
No. 2. Le Tragacant.
Le Tragacant vient dans les pays du Levant dans la France méridionale et dans la haute Italie; c'est un petit arbrisseau à épines qui porte des fleur blanches. La gomme du Tragacant, dont se servent fréquemment les apothicaires, les confiseurs, les teinturiers, les peintres et plusieurs fabricans, sort de ses racines et est recueillie en petits morceaux longs d'un à deux pouces et ressemblans a des vers (Fig. a et b.) L'isle de Candie en fournit principalement. Il y en a de jaune et de blanche, mais la dernière est préférable.
Ad00341 01 102a/freOiseaux. XIV. T. I. No. 100.
OISEAUX-DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Phénicoptère ou le Flamand.
Le Phénicoptère ou le Flamand est un des plus beaux oiseaux de rivage qui existent. Ayant achevé de croître, il est de la hauteur de 5 pieds; le plumage du ventre, du cou et de la tète est blanc, celui des ailes est de couleur de feu, et sa queue est noire. Ii ne se trouve que dans les pays chauds, où il vit en troupes aux côtes des mers. Sa nourriture consiste en poissons, qu'il fait prendre avec beaucoup d'adresse. La chair de cet oiseaux est bonne à manger, ses belles plumes servent de parure, et de sa peau, qui est couverte d'un duvet très fin, on prépare, comme de celles du cygne, de belles pelleteries.
No. 2. L'Oiseau royal.
L'Oiseau royal ne se trouve que dans Afrique aux bords des grands fleuves, où il se nourrit de petits poissons, et, à leur défaut, de graines. Il est très-aisé à apprivoiser, et pour lors il fuit les hommes comme un chien. Il doit son nom à la belle couronne de plumes et à son port majestueux. Les plumes qui couvrent son col, sa poitrine et son dos, sont grisâtres tirant sur le bleu, celles du ventre sont noires, ses ailes sont blanches et le plumage de la queue est châtain clair entremêlé de noir. Sa tète est noire, et ses yeux sont entourés d'une tacite de couleur écarlate. Sa belle couronne de plumes est d'un jaune brunâtre extrêmement luisant. La hauteur de cet oiseau est de 4 pieds; il peut courir avec une grande vitelle, en tenant toujours ses aies étendues; mais cela n'empêche pourtant pas, qu'il ne vole aussi avec beaucoup de légèreté et souvent fort loin.
No. 3. L'Ibis.
L'Ibis, qui doit aussi être compté au genre des oiseaux de rivage, ne se trouve exclusivement qu'en Egypte, où il a été très fameux dans l'Antiquité. Sur tous les monumens, qui nous sont restés de ces fié les reculés, cet oiseau est toujours représenté connue l'emblème de l'Egypte; les anciens habitans de ce pays l'adoroient comme une divinité. Ils embaumoient chaque Ibis après sa mort, et l'ayant enfermé dans des urnes de terre, ils l'enterroient dans des Catacombes, dont on retrouve encore dans nos jours. La raison de cette adoration étoit fondée sans doute sur ce que cet oiseau, se nourrissant de serpens, de grenouilles, de crapauds et d'autre vermine aquatique, purifie de ces animaux nuisibles les baffes contrées de l'Egypte, inondées annuellement par le Nil; et c'est pour ce a que les habitans l'avoient regardé comme le bienfaiteur de leur pays, La couleur de l'ibis est blanche, sa tète eu rougeàtre, les plumes de sa queue et du bout des ailes sont noires, son bec est recourbé, et c'est de sa forme et de l'usage que l'oiseau doit en faire, qu'on prétend que l'invention des clystères tire son origine. Sa hauteur est de 3 pieds; il vit aux bords du Nil, où il bâtit son nid sur des palmiers, et se nourrit principalement de serpens, dont il est l'ennemi implacable.
No. 4. La Demoiselle de Numidie.
Cet oiseau superbe, par sa figure et par les couleurs de son plumage, est une espèce de grue, qu'on ne trouve nulle part qu'en Afrique, et spécialement dans la Numidie. Son penchant bisarre d'imiter les gestes qu'il voit faire à l'homme, l'avoit déjà rendu fameux chez les Anciens, qui, à cause de ses fauts comiques, de ses attitudes singuilères et de sa manière affectée de danser, lui avoient donné le nom de Danseur, de Comédien, de Mime. On doit en effet s'étonner de la vanité de cet oiseau, avec laquelle il se présente pour être admire. A peine s'apperçoit-il, qu'on le regarde, qu'il commence aussitôt à faire ses tours de coquetterie, et à prendre toutes sortes d'attitudes bisarres, comme s'il étoit porté par l'envie de plaire.
La Demoiselle de Numidie est haute de 4 pieds; le plumage de son dos et de ses ailes est gris et comme bleuâtre, celui du col et de la poitrine est noir, de même que la tète; cette dernière est ornée de plumes blanches élevées en forme de crête.
Ad00341 02 003a/freQuadrupèdes XXIII. T. I. No. 2.
CHEVAVX ET ANES.
No. 1. Le Cheval sauvage.
Tous les Physiciens s'accordent de nos jours à rejetter l'existence de chevaux originairement sauvages; ceux qu'on prend ordinairement pour tels, ne l'ont que des chevaux domestiques, rendus à la Nature etvivans sans les soins de l'homme. On trouve de ces derniers des troupes nombreuses tans les forêts de la Pologne, les parties montagneuses de l'Ecosse, la Tai tarie, et surtout une quantité prodigieuse dans le Paraguai et le pays des Paiagons. Les habitans de les pays s'appliquent à les prendre, et à les rendre dociles; après quoi ils leS présèrent pour la monture aux chevaux domestiques comme étant plus légers et plus nerveux.
No. 2. Le Cheval domestique.
Il n'y a aucun animal, qui se soit plus accoutumé à l'homme et à ses besoins, et qui lui soit devenu d'une utilité plus multipliée que le cheval. Comme animal domestique, tel que la figure ci-jointe le représente, il s'est étendu sur toute la sur sa ce de la terre, et la grande difsérence du climat ainii que de la nourriture a dû produire necessairement des variétés considérables dans ses races, tant pour la grandeur, la figure et les couleurs, que pour la sorce et la légèreté. Les chevaux les plus sameux que nous connoislions, se trouvent dans l'Espagne, l'Angleterre, le royaume de Naples, la Barbarie, la Perle et l'Arabie. Dans ce dernier pays ils sont la principale richeiié des habitans; qui pour cette raison se donnent toutes les peines pour conserver la pureté deleurs races, pour les ennoblir et pour en continuer les arbies généalogiques. Ils poilédenî proprement deux différentes races de chevaux, dont l'une est apellée Kadischi, c'est à dire, chevaux d'une origine inconnue; ceux ci ne sont pas sort estimés. La seconde race s'appelle Koechlani, et comprend les chevaux, dont on connoit la généalogie depuis l'espace de 2000 ans. Us doivent avoirpris leur origine dans les haras du Roi Salomon, et sont ordinairement vendus pour des prix immenses. Parmi les chevaux de l'Europe les Anglois tiennent le premier rang, et sont principalement fameux par leur rapidité presqu'incroyable dans la course.
No. 3. Le Dchiggetai.
Le Dshiggetai fait l'espèce moyenne entre le cheval et l'àne, et pour ainsi dire le passage de l'un à l'autre. Il a la queue et les oreilles de l'àne et ressemble au mulet par sa forme et sa grandeur. Sa couleur est d'un brun jaunâtre et très clair. Il vit en grandes troupes dans les vaitesse plaines de l'iidousian, sertiles en excellentes herbes; c'est aussi de la langue des habitans de ces contrées qu'il a tiré son nom. Il surpaise en vîtesse tout ce qu'il est posiible de s'imaginer, mais il ne se laisse absolument pas apprivoiser. Les Mogols et les Tartares le tuent comme du gibier, et mangent sa chaire comme une grande delicatesse.
No. 4. L'Onagre.
L'Onagre est proprement l'àne sauvage, dont l'àne domestique, qui est répresenté sur la Table suivante, tire son origine. Il est plus grand que l'àne domestique et la forme de son corps est plus fine; ses oreilles sont longues et sa queue est presque sans poil. Sa couleur est d'un brun jaunâtre, entremêlé de gris, et le long du dos il a une raye noire, qui sur les épaules forme une croix. Il vit en troupeaux dans la Tartarie, mais il quitte ces contrées à i'approche l'automne, pour passer l'hiver dans les Indes et la Perse.