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 Indische Fakire




Beschreibungstext fre


Mélanges. CCXXXII Vol. IX, No. 45, FAQUIRS INDIENS., L'expression littérale du mot faquir désigne proprement des gens pauvres et même des fanatiques, des hypocrites et des fripons. Mais en général on donne cette dénomination à des hommes attachés à une secte religieuse qui vit de charité et se soumet à de cruelles pénitences, soit isolément, soit en société. Cette secte doit dater de quelques siècles avant l'ère chrétienne. Ce qui les caractérise le plus particulièrement c'est qu'ils apprennent à supporter avec une patience qui approche de l'insensibilité la rigueur et le changement des saisons, ainsi que la faim et la soif, auxquelles il faut ajouter toutes sortes de mortifications qu'ils s'imposent eux-mêmes. Ils résistent au sommeil et ils ne s'y livrent que dans la plus pénible position. Ils se privent de l'usage de leurs membres en les tenant très-longtems dans la même situation, ce qui les force d'implorer de la charité publique les secours les plus indispensables. D'autres croient se rendre plus agréables à dieu, s'ils ont continuellement les poings fermés et si leurs ongles, qu'ils laissent grandir, percent la main et paraissent du côté opposé. Quoique la majorité de ces faquirs emploie ces moyens et beaucoup d'autres ruses pour en imposer à la populace et se livrer secrètement sous ce masque à toutes sortes de débauches, il y a pourtant parmi eux des fanatiques de bonne foi, auxquels on ne peut refuser un but religieux, mais mal-entendu. Les faquirs, pour donner à leur ordre une plus grande célébrité et beaucoup de considération, y admettent tout homme de talent. C'est aussi dans cette vue qu'ils se familiarisent avec les connaissances scientifiques de toute espèce, et s'adonnent surtout à l'étude de la médecine, des mathématiques et de quelques langues, étrangères. Ils ont leurs propres universités. Mais l'art dans lequel ils cherchent à exeeller, c'est celui de la dissimulation. Sous les rapports religieux, ils se divisent en deux classes, dont l'une, la plus nombreuse, comprend les païens ou idolâtres, et l'autre les mahométans, qui joignent aux préceptes de l'alcoran quelques idolâtries superstitieuses. Tant que le défaut d'une instruction raisonnable livrera les habitans de ces belles contrées à leurs idées superstitieuses et qu'un travail utile ne les arrachera pas à leur indolence naturelle, la charlatanerie de cette secte ne peut que gagner du terrain et avoir l'influence la plus pernicieuse.