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Ad00341 06 055a/freMélanges CLVI. Vol. VII. No. 53.
ÉDIFICES REMARQUABLES DE ROME.
Fig. 1. Le Panthéon, ou la Rotonde.
Le Panthéon, dit vulgairement la Rotondej converti plus fard par le pape Boniface IV. en église, nommée l'église de Ste. Marie ad martyres, est un des plus beaux restes de l'antiquité, que l'on trouve dans la Rome moderne. D'après l'opinion de plusieurs antiquaires il fut élevé par M. Agrippa sous le régne d'Auguste, et consacré à Jupiter vengeur, ainsi qu'à tous les Dieux,' de là le nom de Panthéon. L'intérieur était décoré d'un grand nombre de "statues et d'autres ouvrages précieux en bronze, mais qui en ont été enlevés à différentes reprises. Le pontife Boniface convertit, comme nous l'avons déjà dit, le Panthéon en église, et la consacra à la vierge et aux SS. martyrs; et par là ce précfeux monument est heureusement à couvert de toute destruction ultérieure. En dehors on aperçoit d'abord un superbe portique'de 16 colonnes corinthiennes de granit du plus beau poli. Delà on entre par le grand portail de bronze dans l'intérieur du temple, décoré par des colonnes et des pilastres de marbre jaune (giallo antiço), et qui est admirablement éclairé par une seule ouverture pratiquée au haut de la voûte. Tout autour on voit huit autels, et dans les intervalles les tombeaux et monumens de plusieurs artistes et auteurs célèbres, parmi lesquels nous nommerons de préférence Raphaël A'Urbin, Hannihal Caracci , le Poussin, Métastase, Mengs et Winkelmann.
Fig. 2. Le théâtre de Marcellus.
Auguste fit élever en l'honneur de Marcellus, son neveu, ce riche et somptueux théâtre; ce fut le premier théâtre fixe que Rome vit dans ses murs après celui de Pompée ; six cents bêtes féroces y furent sacrifiées lors de la dédicace, et c'est là qu'on apporta pour la première fois des tigres. L'édifice a 378 pieds de diamètre, et l'intérieur était divisé en deux parties, savoir, le théâtre et là scène. Il ne reste du premier que 12 ou 13 arcades doriques et autant «le joniques. On a bâti de nos jours au milieu des débris de ce théâtre le palais Savtih Orsini, tel ■ que nous le voyons figuré ici. A quelque distance on remarque la coupole de l'église S. Maria in Campitelli,
Ad00341 06 056a/freMélanges CLVI. Vol. VII. No. 54.
MONUMENS CURIEUX DE L'ABYSSINIE.
Fig. 1. L'église d'Axum.
On trouve à Axum, ancienne capitale de Tigre et peut être même de VAbyssinie entière, une des plus belles églises qu'il y ait dans ce pays chrétien. Elle est située à l'extrémité septentrionale de la ville actuelle, et paraît avoir remplacé une ancienne pagode; du moins les ruines des obélisques et des statues, égiptiennes semblent-elles annoncer une destination différente, dans son origine, du culte chrétien. Il doit y avoir eu dans le septième siècle avant la naissance de JesusChrist une église de bâtie, mais qui fut détruite en 1526 dans la guerre avec les Mahomëtans. L'église, Fig. urée ici, a été construite en 1657. A en juger par son air gothique, il est vraisemblable que le plan en a été fait par des architectes arabes ou portugais, qui habitaient alors ce pays Cette église a 40 pieds de haut, sur 111 de long, et 51 de large. On voit sur le devant des piliers carrés, massifs,, de 5 pieds d'épaisseur, entre lesquels sont les portes de l'église. Le toit est, comme dans les édifices italiens, plat et décoré d'ornemens gothiques et simples; au milieu s'élève une petite coupole. De côté le clocher n'a pas la moindre apparence.
Fig. 2. Le siège des rois d'Axum.
Près de l'église sus-mentionnée, en dedans de ses murs, se voit un monument remarquable par sa seule simplicité. Il est aussi formé par quatre colonnes égyptiennes octogones , entre lesquelles se trouve une pierre carrée. C'était là -dessus que s'asseyaient les anciens rois VAbyssinie, lors de leur couronnement; de là vient le nom Siège des Rois. Bruce trouva au bas de ce siège une inscription grecque', qui semblait annoncer que c'était le roi Ptolomée Everget.es, qui arait érigé ce monument. Monsieur Sait, secrétaire du. Lord Valentia, à qui nous devons l'important voyage de VAbyssinie et le plus récent, n'en a rien vu. La forme des colonnes annonce sans doute quelques rapports avec l'art égyptien, mais il serait téméraire de décider, si' l'on doit le faire remonter jusqu'à Ptolomée Evergetes..
Ad00341 06 057a/freMélanges CLVIII. Vol. VII. No. 55.
L'OBÉLISQUE D'AXUM.
On remarque, parmi les diverses belles ruines les Abyssiniens actuelsVont plus aucune idée. à'Axutn, en Abyssiaie, sur une grande place, En général ce "Monument prouve que les arts plusieurs obélisques renversés,: et quelques- et la culture -y ont été dans un ç*tat beaucoup uns encore sur pied,qui décèlentl'art égyptien, plus florissant, que ne l'est celui de nos jours. Celui qui est figuré ici est le plus haut de A côté de ce chef-d'oeuvre colossal est un tous ceux qui sont encore debout; il a gopieds arbre,nommé Daru, dont le volume démesuré , de haut; il est fait d'un seul bloc de granit annonce que le tropique est sa patrie. On et soigneusement orné de lignes, de carrés et ignore quand cet obélisque a été érigé. Mainde cercles qui y sont taillés, parfaitement pro- tenant il est là pour attester la grandeur et la portionnés, et qu'on ne saurait prendre pour magnificence de l'antique ville tfAxum, qui des hiéroglyphes. Pour lever et placer une paraît avoir été autrefois la capitale de toute pareille masse, il a fallu des machines, dont VAbyssinie.
Ad00341 06 058a/freInsectes LXI. Vol. VII. No. 56.
PHALÈNES GEOMÈTRES D'ALLEMAGNE.
Fig. 1. Phalène souffrée. (Phal. Geom. Sambucaria. L.)
Cette Phalène souffrée, figurée ici, est un des plus grands Géomètres de l'Allemagne et même de presque tous ceux du reste de l'Europe; c'est une femelle. Les mâles de cette espèce sont d'une forme plus petite. On lui donne le nom de Géomètre à cause des pas singuliers qu'elle fait dans l'état de chenille ; voyez la à b à gauche sur la planche. On la nomme aussi arpenteuse en bâton tant à cause de sa forme que de sa tenue droite. Cette chenille se nourrit, il est vrai, des feuilles de plusieurs plantes, mais principalement de celles du sureau. Les différentes formes de cette chenille sont figurées à b à droite, soit lorsqu'elle est encore jeune et qu'elle est suspendue à des fils; soit lorsqu'elle a atteint là moitié de sa croissance, soit lorsqu'elle est parvenue à sa grandeur naturelle. La Nimphe souple et d'un brun rougeâtre se tient dans un tissu que la cnënilïe attache à une branche avant de se changer eu chrysalide.
Fig. 2. Phalène aglosse. (Phal. Geom. Elinguaria. L.)
Cette belle Phalène, tantôt d'un jaune de peau, tantôt d'un jaune de paille, avec une bande transversale, large et d'un brun, rougeâtre, a la trompe-si petite qu'on peut à peine l'apercevoir. Sa chenille se qualifie suffisamment à ^comme arpenteuse en bâton, et géomètre. On la trouve souvent sur des poiriers, mais, elle vit de préférence sur les chênes, les prunelliers et les aubépines, et se nourrit de leurs feuilles. Elle sort des oeufs au mois d'août, se met en chrysalide à l'automne, reparaît au printems, et atteint à la fin de mai sa grandeur naturelle, qui est de 2 pouces. Elle se métamorphose alors, comme le montre la figure inférieure à B, dans une feuille, en chenille d'un brun rougeâtre, qui 1.6 jours après se métamorphose en phalène.
Ad00341 06 059a/frePlantes CXXVIII. Vol. VII. No. 57.
DIFFERENTES ESPÈCES DE VIORNES.
La Viorne forme un genre de plantes de 27 espèces, qui comprend des arbrisseaux à feuilles opposées; mais comme il n'y en a que deux espèces d'indigènes à l'Allemagne, nous les avons figurées sur la planche ci-jointe.
Fig. 1. La Viorne cotonneuse.(Viburnum Lantana. L.)
La Viorne cotonneuse est un bel arbrisseau de 10 à 12 pieds de haut, qui croît sans culture en Allemagne, en France, en Italie et dans plusieurs parties de l'Europe» Ses; feuilles sont pétiolées, en coeur, légèrement dentées, blanchâtres en dessous et cotonneuses en dessus. Les fleurs blanches, qui paraissent au mois de mai et de juin, sont placées à l'extrémité des rameaux en corymbes, ayant l'apparence d'ombelles. Les baies ovoï des applaties sont d'abord vertes , puis elles deviennent rouges et enfin noires. En Suisse on en fait de l'encre. On se sert des rameaux pour tuyeaux de pipe; et ils sont si souples qu'on en fait des noeuds coulants et des rubans. Les feuilles sont bonnes en médecine. On la plante aussi dans les jardins tant à cause de la beauté de l'arbre, de ses fleurs abondantes, que de la diversité des couleurs de ses fruits.
Fig. 2. La Viorne obier. (Viburnum Opulus. L.)
Cet arbrisseau, qui parvient à la hauteur du précédent, se trouve dans toute l'Europe; il aime les terrains marécageux. Les feuilles sont- divisées en trois lobes pointues et denter lées. Au mois de mai paraissent au sommet des rameaux les fleurs blanches,, formant de fausses ombelles; celles de la circonférence sontsixfois plus grandes,;que celles du centre, et ressemblent de loin aux fleurs deThortensie. Il n'y a que les petites fleurs du centre qui produisent au mois de septembre des baies rouges. Cette Viorne, transplantée et cultivée avec soin de^ns les jar.iins-, produit une jolie variété, ayant de grandes fleurs blanches stériles,, qui forment une boule sphérîque, et qui lui ont fait donner le nom de boule de neige ou pelote de neige.
Ad00341 06 060a/freMélanges CLIX. Vol. VII. No. 58.
LA COLONIE PORTUGAISE DE MACAO EN CHINE.
Fig. 1. Coup d'oeil de la ville de Macao.
Macao, situé dans une petite île, vis-à vis de la ville de Canton, est la-seule.possession, qui appartienne à une puissance quelconque de l'Europe dans le territoire chinois. Cette petite portion de pays fut donnée par l'Empereur Chy-Tsong&ux Portugais en récompense des services, qu'ils lui avaient rendus contre les rebelles et les pirates. Ils y bâtirent en 1585 la ville de Macao. On ne voit rien de plus beau ni de plus jriant que le site de cette ville, qui, bâtie en amphithéâtre sur une hauteur, attire de loin l'attention par la blancheur de ses maisons construites à l'Européenne. On trouve sur de grandes places de beaux édifices, pourvus de cours et de jardins; mais la plupart sont inhabités, car Macao a beaucoup perdu de son importance, depuis que les Portugais ont été chassés du Japon, et qu'ils ont perau le commerce de cet empire, dont Macao était le principal magasin. La ville a des foTtifications importantes, mais qui sont maintenant en très-mauvais état et qui ne sont défendues que par une faible garnison de !5oCipayes ou soldats indiens.
Fig. 2. La grotte de Camoens.
Camoens, célèbre poète, l'Homère des Portugais, vécut, pendant son exil, h Macao.' C'est dans la grotte d'un jardin, ici figuré, et dont le directeur de la factorerie anglaise est maintenant possesseur, qu-il doit avoir composé sa célèbre Lusiade, poëme épique, où il chante les découvertes des Portugais dans les Indes orientales. La perspective de ce jardin, qui donne sur la mer et la ville, est vraiment assez attrayante pour inspire* «a. poète, surtout sous un si beau ciel.
Ad00341 06 061a/freMélanges CLX. Vol. VII. No. 59.
CURIOSITÉS DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE ESPAGNOLE.
Fig. 1. Le Courier-nageur.
La rapidité des fleuves rend, dans les contrées montagneuses de Quito , la navigation et la construction des ponts si difficiles, que, pour l'entretien de la correspondance , on s'est avisé d'établir des comiers-nageurs, qui portent les lettres de Quito à Jaën; ce sont ordinairement les Indiens, qui font ce service. Ce Courier nage pendant deux, jours sur trois grands fleuves, où il se laisse souvent aller au torrent; mais quelquefois, •lorsqu'il se trpuve des cataractes ou chûtes d'eau périlleuses, il descend à terre, et continue sa.route à travers les forêts. Il enveloppe ses lettres dans un mouchoir, ou une culotte, qu'il atr tache autour de sa tête en forme de turban; il place à côté son grand couteau, dont tout Indien est pourvu, pour.se frayer une route dans les épaisses forêts, qu'il traverse. Comme les fleuves sont extrêmement rapides, le pauvre Courier, a besoin-défaire tousrses. efforts pour n'être pas. submergé; mais pour semoins fatiguer, il prend sotis le bras une branche de bois;3éger; il a aussi quelquefois un compagnon de voyage. Us partent l'un et l'autre sans secharger d'aucune espèce de vivres, et se logent dans les huttes hospitalières situées sur les bords des fleuves.
Fig. 2. La maison des Incas.
Les Incas, ou rois indigènes, avaient fait construire pour eux et leur suite des édifices sur les grands chemins. Us étaient bâtis avec tant de solidité qu'il y en a quelques uns qui existent encore. La figure a montre le plan d'un pareil édifice; c, une partiedu mur intérieur d'un appartement; b, la même partie en dehors. L'encastrement des parties, est. visible à cl et à e.
Ad00341 06 062a/freMélanges CLXI. Vol. VII. No. 60.
LE CHIMBORASSO DANS L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
Le Chimborasso (prononcez Tschimborasso) est le sommet le plus élevé des Cordillères, cette chaîne de montagnes gigantesques, située dans l'Amérique méridionale espagnole, qui s'étend de la pointe du sud du nouveau monde jusqu'à l'isthme de Panama, et qui sépare l'Amérique du Nord de l'Amérique du Sud. C'est aux voyages de Mr. de Humboldt que nous devons la représentation de la montagne la plus élevée de la terre. On ne voit point ici la basse région,. parceque la perspective du Chimborasso est prise de la plaine de Tapiau, élevée de 90OO pieds audessus de la surface de la mer. La hauteur totale de cette montagne gigantesque est de 19,632pieds. On ne trouve sur les plateaux que les plantes qui résistent aux régions froides, telles.que le Molle, le Cactus etc. On voit paître sur le plateau de devant quelques Lamas, et des Indiens se rendent au marché du village Lican. On distingue aussi facilement, des différentes hauteurs, les couches de l'air; car pendant que le pied est enveloppé d'un brouillard fin et transparent, l'azur du ciel est, en remontant, plus foncé, et le sommet couvert de neige forme de fortes disparates avec le ciel d'un bleu d'indigo, ce qui donne au coup d'oeil plus d'éclat et de majesté. Il est très-vraisemblable, à en juger par la forme conique émoussée du sommet, que cette montagne a été produite par un tremblement de terre, ou par quelque feu souterrain.
Ad00341 06 063a/freMélanges CLXII. Vol. VII. No. 61.
ÉDIFICES REMARQUABLES À ST. PÉTERSBOURG.
Les magnifiques édifices Fig. urés sur ïa planche ci-jointe, ont été bâtis sous le règne de l'empereur actuel, Alexandre I. et sont les principaux ornemens de cette grande capitule.
Fig. 1. La nouvelle cathédrale de notre Dame de Kasan.
L'empereur Paul I. avait déjà conçu le projet en 1800 de faire bâtir cette superbe cathédrale, et en avait fait faire le plan parle conseiller aulique Woronichin, célèbre architecte. Le 27 août Igor, l'empereur actuel, Alexandre I. en posa la première pierre sur la perspective Nevski, et cet ouvrage a été achevé en 10 ans sous la conduite du comte de Sirogonow, d'après le plan donné par le conseiller aulique Woronichin. Une colonnade en demi-ceicle, exécutée d'après celle de St. Pierre à Rome, ayant à son extrémité extérieure les statues colossales en bronze des archanges Gabriel et Michel, conduit au bâtiment principal, qui a la forme d'une croix, et se termine en haut par un dôme. La hauteur totale est de 217 pieds. L'intérieur contient 3 grands autels très-riches, et est soutenu par 56 colonnes, dont chacune, quoique haute de 35 pieds, est formée d'un seul morceau du plus beau granit de Finnlande. L'intérieur outre cela est. richement décoré en marbre, jaspe et en bronze.
Fig. 2. La nouvelle bourse sur le Wassili-Ostrov.
La nouvelle bourse, bâtie sur le WassiliOstrov, d'après le plan qui en fut présenté en 1804- par le ministre comte de Romanzov, et qui fut adopté, est autant pour l'ornement que pour l'utilité de la capitale; cet édifice est déjà terminé. D'après le plan de M. Thomon, architecte françois, cette nouvelle bourse forme sur une base élevée un superbe quarré-long, entouré d'une colonnade, et l'intérieur est éclairé par en haut. La façade de devant, ici figurée, est située vis-à-vis du palais d'hiver; et sur le devant, le beau rivage de granit forme un grandi demi-cercle très-spdcieux, d'où l'on peut arriver à la Neva. Des deux côtés sont des colonnes rostrales colossales de 120 pieds de haut, creuses en dedans, de sorte qu'on peut y monter. Les vaisseaux qui remontent la Neva, en venant de Cronstadt, peuvent diriger leur course d'après elles. Cette nouvelle salle offre avec les colonnes rostrales, qui la devancent, un coup d'oeil magnifique et majestueux sur la place qui est ouverte de tous côtés.
Ad00341 06 064a/frePlantes CXXIX. Vol VII. No. 62.
LE FRÊLE PALMIER DE LA NOUVELLE IRLANDE. (Ptychosperma gracilis. Labill.)
Ce genre de Palmier si remarquable a été dé- mais qu'il porte une couronne formée de beaucouvert par le naturaliste françois La Biliar- coup de feuilles. dièrekla Nouvelle Irlande, dans la mer du Les 8 à 10 feuilles qui couronnent la sömsud, lors du voyage entrepris pour la recherche mité du tronc, comme celle du véritable Pal. de l'infortuné La Pérouse. mier, sont ailées. Leur longeur est de 4 à 5 pieds. Les folioles sont irrégulièrement denCet arbre est étonnant en ce que le tronc tées, striées Iongitudinalement, et leur exn'a d'épaisseur que 2 à 3 pouces, quoiqu'il trémité est plus ou moins obliquement trons'élève à la hauteur de 60 à 65 pieds [il faut quée. Les fleurs ont pour calice 6 folioles, et ajouter à la totalité du ;ronc le morceau mar- sont portées par un répirne très- rameux, sorti que * et **, qu'on a été obligé d'en séparer' d'un spathe, et qui parvient à la longueur de faute d'espace], La circonférence du tronc 3 pieds. Le fruit consiste en une baie ovale, est composée de fibres noirâtres d'une telle rouge et charnue. Elle contient une amande dureté, qu'ils opposent beaucoup de résistance ovaire, en dehors couleur de marron, blanaux coups redoublés de la hache. Ces fibres, châtre intérieurement, qui a beaucoup d'ana:qui dans les autres cas se concentrent vers le logie avec celle de l'Arec, et dont on pourrait milieu, forment autour de l'arbre une écorce probablement se servir dans la préparation du si forte, que non seulement le tronc se sou- bétel. On met ce bois à plusieurs usages à tient très-droit malgré sa hauteur prodigieuse, cause de sa farce prodigieuse.
Ad00341 06 065a/freInsectes LXII. Vol. VII. No. 63.
PAPILLONS EXOTIQUES D'UNE GRANDEUR EXTRAORDINAIRE.
Fig. 1. et 2. Le Priam, ou le Velouté d'Amboine. (Papilio E. T. Priamus. L.)
Ce Priam est nxx des plus grands et Aes plus magnifiques papillons; on ne le trouve que rarement dans nos collections d'Insectes, aussi est-il très-cher. Il est indigène à l'île d'Amboine, et même n'y est-il pas très-commun. La première figure représente le dessus de son corps dans l'état de vol, et la seconde, le dessous en état de repos. Ce papillon tient dans le système de la nature le premier rang parmi les chevaliers troyens, aussi porte-1-il le nom du malheureux Priam roi de Troie, ou celui de Velouté A'Amheino. Le pinceau ne peut imiter ni l'éclat ni la vivacité du vert, ni le velouté du noir de ses aîles. Cependant la justesse de la grandeur, les contours et les taches des aîles servent à donner une idée précise de ce superbe Priam.
Ad00341 06 066a/freMélanges CLXIII. Vol. VII. No. 64.
STRUCTURE INTÉRIEURE D'UN PIED DE FÈVE.
Lorsque par le moyen du microscope nous lettre c le diamètre de la tige principale.' considérons la structure de notre fève ordi- Entre c et d se trouve un tissu à cellules sernaire, nous sommes surpris de l'ordre ingé- rées d'aubier. Entre celui-ci et les cellules nieux dans lequel le créateur en a classé les de la moelle sont tout autour à / des faisparties intérieures. Notre planche représen- ceaux de trachées, ou vaisseaux spirales, dont te Fig. . I. le bas de la tige de notre fève avec les files se déroulent, comme on le voit à g. les deux feuilles primordiales. La Fig. . 2. est Avec le tems les cavités des vaisseaux spirales la partie de la-tige qui se trouve entre les s'obstruent; la lettre i nous les figure dans cet deux feuilles primordiales et descend jusqu'à état. Entre le tissu cellulaire de l'aubier se la ligne a b de la première figure, mais qui trouvent tout autour à k des faisceaux de fausest représentée très-grossie, coupée aussi bien . ses trachées, et à l des faisceaux de vaisseaux par en haut que transversalement, pour don- en chapelet. On remarque à m la dernière ner une idée claire de sa structure intérieure, couche d'aubier, qui touche au tissu cellulaiLes lettres égales désignent, aussi bien dans re de l'écorce. On découvre sur l'épiderme un diamêire vertical qu' horisontal, les par- vert de la tige quelques poils epares, et dans ties organiques égales. On voit à a le dia- les petites cavités rondes les porses de l'épimêtre d'un pétiole, à B le diamètre d'un rejeT derme. Le commentaire de cette planche ton, sorti de l'aissèle de cette fnuiUo a« «tonnt. «». a
Ad00341 06 067a/freMélanges CLXIV. Vol. VII. No. 65.
LA GRANDE COMÈTE DE 1811.
Cette planche donne deux représentations fidèles de la forme de la grande Comète de l8t r, visible pendant plusieurs mois à la seule vue, et qu'on a pu d'autant mieux observer, que la tems a été dans cette année constamment beau et serein. La Fig. 1. la représente au moment, où elle entra, quelques jours avant son périhélie, qui eut lieu dans la soirée du lO Septembre, dans la constellation du grand ours, et la Fig. 2., telle qu'elle était le 15 Octobre au dessus de la couronne boréale, lors de son périgée. Cette Comète est remarquable non seulement pap rapport à sa grandeur et à sa longue visibilité, mais encore par la particularité que sa queue, dont les faisceaux, en se reunissant formaient autour de la Comète, du côte' du soleil, un demi cercle, ne touchait pas immédiatement au noyau lumineux de la Comète — comme ce fut le cas en »807 — mais s'en éloignait considérablement, de sorte qu'entre le noyau lumineux on distinguait dans la queue lumineuse un espace ténébreux, qui croissait et décroissait en differens tems. -— Voyez dans les explications détaillées dé notre portefeuille d'enfant les détails que nous donnons de ce phénomène. — Notre planche montre aussi qu'on apercevoit distinctement des étoiles plus ou moins grandes, tant à travers la queue lumineuse de la Comète que dans l'espace ténébreux, et que la queue, vue de divers côtés, avait un tout autre aspect.
Ad00341 06 068a/freMélanges CLXV. Vol. VII. No. 66.
BASALTES PRISMATIQUES DE LA CAVERNE DES CHOUETTES SUR LE MEISNER.
Le Meisner, situé dans le royaume de West- vent de fortes couches de charbons de terre plialie, est un terrein élevé de la troisième brunâtres, et d'énormes masses de prismes formation très-étendu, qui se prolonge jus- basaltiques, qui forment des montagnes parque dans le voisinage de la résidence Casse], ticulières. La caverne des chouettes, figurée de sorte que la Napoléons-Höhe doit en être d'après un dessin original sur notre planche, considérée comme une continuation. Ce ter- est une montagne de basalte, formée d'un rein élevé est coupé par des vallons sillonnés nombre infini de basaltes prismatiques placés sur son dos en montagnes* qui d'en bas sont les uns sur les autres et très-serrés,' dont la formées surtout de chaux carbonates de la couleur foncée mariée à la verdure de queltroisième formation et de grès; et elles ont ques plantes, qui se sont fixées ça et là sur assez la même hauteur, chaque fois que-ces leur surface, produit un effet très-agréable à matériaux les constituent, Mais sur cette base la vue. Le nom de Caverne des chouettes générale reposent plusieurs espèces de cou- provient d'une caverne située sur le penchant ches pierreuses superposées beaucoup plus à gauche, et désignée sur notre planche, parriches et plus dures, sous lesquelles se trou- cequ'elle sert d'asyle à beaucoup de chouettes.
Ad00341 06 069a/frePlantes CXXX. Vol. VII. No. 67.
CHÊNES ÉTRANGERS DIGNES DE REMARQUE.
Fig. 1. Le chêne grec ou petit chêne. (Quercus Esculus. L.)
Le chêne grec, indigène aux pays chauds de l'Europe, mais particulièrement à la Grèce, à la Dalmatie, à l'Italie, à l'Espagne, ne parvient qu'à une hauteur médiocre. Les jeunes pousses sont d'un beau pourpre; les feuilles à demi plumassées, en partie dentées, sont unies en haut, et couvertes de poil en bas. Les glands, à a et b conformés comme les ordinaires, sont très-doux et non âpres, et on les mange dans les pays sus-mentionnés, rôtis, grillés, ou cuits dans l'eau; on les fait aussi moudre pour en faire du pain. La coupe (a) qui contient le gland, est recouverte d'écailles et brunit en mûrissant.
Fig. 2. Le chêne à grosses cupules. (Quercus Aegilops. L.)
Ce chêne, indigène non seulement à l'Espagne, mais aux îles de la Grèce, et à la Turquie asiatique a les feuilles moins échancrées, plus larges, d'un vert clair, unies en haut mais pointues en bas. Les glands B, ayant 2 pouces de long, sont d'un brunfoncé, et ont de légères raies longitudinales. Ils sont presque entièrement renfermés dans une cupule A, presque ronde, très-grande, recouverte d'écaillés brunâtres. Ces cupules se nomment dans l'Orient Velanède et sont un grand objet de commerce, parcequ'elles remplacent dans la teinture la noix de galle. L
Ad00341 06 070a/freInsectes LXIII. Vol. VII. No. 68.
PAPILLONS EXOTIQUES D'UNE GRANDEUR EXTRAORDINAIRE.
Fig. 1 a. Le Rémus. (Papilio E. T. Remus. L.)
Ce Papillon exotique d'une grandeur énorme, figuré à a, indigène à l'île d'Amboine dans les Indes orientales, appartient à la famille des chevaliers troyens, quoique souvent il n'ait pas sur la poitrine les taches rouges, qui forment la caractéristique de ce genre. Le dessous des aîles, non représenté ici, est à peu près comme le dessus. Des bandes d'un blanc grisâtre, entremêlé de veines noires, sur un fond noir, forment le caractère distinctif des aîles de devant ; Un disque central, d'un beau jaune, tacheté de noir, divisé en compartiments par des veinés noires, est le caractère principal des aîles de derrière de ce papillon. Il y a des femelles de eé genre qui, au lieu du fond noir des aîles, ont un brun foncé. Cependant l'exemplaire qûenous avons sous les yeux à a est une femelle. La
Fig. b. ne représente ici préalablement que le dessous du Pahthous ; la planche suivante figurera aussi le dessus et sera accompagnée de la description de ce très-grand papillon à'Amboine.
Ad00341 06 071a/freInsectes LXIV. Vol. VII. No. 69.
PAPILLONS EXOTIQUES D'UNE GRANDEUR. EXTRAORDINAIRE.
Le Panthous. (Papilio Pauthous. L.)
La planche ci-jointe figure le dessus de. la femelle àa.'Panihous, dont nous avons vu le dessous,- à la planche précédente, No. 68- Ce superbe et énorme papillon se trouve aussi, comme nous l'avons déjà observé, dans l'île tfAmboine. Le fond de la couleur de toutes ses ailes est d'un brun de marron; toutes les aîles sont pourvues par en haut d'un bord large et noir; et ornées d'une quantité de taches blanches et rougeâtres. La tête et le tronc sont noirs, mais le derrière du corps est jaune. La couleur du mâle, que nous n'avons point figuré-ici, est absolument la même que celle de la femelle; mais il est plus petit que ïa dernière. , On ne connaît encore ni la chenille ni la chrysalide du Pantkous.
Ad00341 06 072a/frePlantes CXXXI. Vol. VII. No. 70.
ESPÈCES DE VAREC REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Varec à tubercules. (Fucus bulbosus. Esper.)
Ce Parée est un des plus grands, puisque ses expansions sont quelquefois de 30 pieds; notre planche ne le figure que d'après une échelle très-resserrée. Il a pour racine un Tubercule, gros dans l'enfance comme une noisette, et dans la vieillesse, comme la tête, et fistuleux en dedans. Le tronc, enflé par le milieu, se rétrécit des deux côtés, de sorte qu'il est à deux tranchants. Il s'élargit par en haut et pousse plusieurs expansions de diverses longueur et largeur, qui sont courbées, et qui se divisent souvent à leur extrémité en pointes et en lambeaux. 11 est d'un brun tirant sur le rouge foncé. Sa substance, qui d'abord tient de la peau, devient coriace peu à peu et finit par ressembler à du cuir. Ce Varec se trouve en abondance sur les côtes occidentales de l'Angleterre.
Fig. . 2. Le Varec frangé. (Fucus ciliatus. L)
Ce Varec croît dans plusieurs contrées de l'Océan septentrional, mais il est le plus abondant dans les écueils des côtes de la grandeBretagne. Il y en a un grand nombre de modifications, en ce que la forme des expansions se diversifie plus ou moins, d'après la diversité des lieux où croissent les Varecs. La forme de celui qui est figuré sur notre planche peut en être regardée comme le type fondamental. La racine consiste en un tubercule, qui est recouvert de filaments, dont sort une tige" très-courte, portant plusieurs expansions'irrégulières, qui se subdivise t en d'autres branches. Vers le haut elles sont pointues et frangées tout autour. La couleur est d'un rose qui se perd dans un rouge de cochenille foncé. Les Ecossais et les Irlandais font cuire et mangent les jeunes expansions de ce Varec.
Ad00341 06 073a/freCostumes XIII. Vol. VII. No. 71.
COSTUMES TURCS.
Le Cahier et le suivant fournissent une série de représentations intéressantes de la Turquie; elles doivent familiariser le lecteur avec les moeurs, les usages et le genre de vie de ses habitants. La planche ci-jointe offre divers costumes / nationaux et des scènes du Sérail, ou palais du Sultan. Les Turcs étant dés Asiates, qui se sont impatronisés en Europe, le costume est asiatique. On ne trouve chez aucune autre nation européenne pour les hommes ni ces habits larges bordés de pelleterie, ni les turbans diffarens en forme et couleur.
Fig. 1. Le Sultan et le grand Visir.
Ici est figuré le Sultan ou Empereur turc assis les jambes croisées d'aprè« l'usage, de. l'Orient. Il a des pantalons très-larges et une fourrure richement garnie de diamants. Le turban vert également orné de pierreries est entouré d'un bandeau blanc et surmonté d'une . aigrette. Devant le Sultan est le grand Visir ou premier ministre; il reçoit debout les ordres de son souverain. Le turban du Visir a une toute autre forme; car en Turquie c'est le turban surtout qui distingue les rangs.
Fig. 2. La première épouse du Sultan et l'héritier du trône.
La première épouse du Sultan donne à son fils des leçons maternelles. Celle des six ou sept véritables épouses du Sultan, qui la première lui donne un fils, a le rang sur les autres et le conserve aussi longtems que vit ce. fils.-Et si celui-là parvient au trône, il n'est pas rare qu'en qualité de Sultanne mère elle ait beaucoup d'influence.dans les affaires.
Fig. 3. Le Porte-glaive et le Porte-turban du Sultan.
Ces deux officiers de la cour impériale sont du nombre des grands dignitaires du Sérail, et sont choisis parmi les pages. Le Porteglaive réunit les dignités de grand-maître de la cour et de grand-écharison; c'est une personne très-irhportante parcequ'il approche le Sultan de très-près. Le Porte-turban est d'un rang moins élevé et fait les fonctions de grand-maître de la garde-robe.
Fig. 4. La Surintendante des esclaves.
La Dame qui a un bâton et un fouet à la main est la Usta-Kadinau Surintendante des esclaves du Sérail; c'est une haute dignité, dont sont ordinairement revêtues les favorites disgraciées. Les instruments dont ses mains sont armées désignent l'espèce de discipline qu'elle exerce. Les deux autres femmes sont des esclaves, commandées pour amuser les dames. L'une joue d'un instrument à cordes turc, et l'autre danse au son de cette musique. '
Ad00341 06 074a/freCostumes XIV. Vol. VII. No. 72.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1. Le Kislar-Aga et une Odalisque.
Le Kislar - Aga est le chef des eunuques ïioirs destinés à la garde de l'iatérieur du Sérail. Quoique esclave, le Kislar- Aga est un personnage de conséquence, et c'est ordinairement lui, qui, de concert avec la Sultanemère, conduit les intrigues de la cour. Nous le voyons dans ses vêtements ordinaires, irèscaractérisés par une pelisse large à longues manches et par un turban très-élévé. La femme figurée près du Kislar-Aga, est une Odalhque, c'est-à-dire une femme de service au Sérail; il y en a un grand nombre.
Fig. 2. Confiseur et musicien du Sérail.
Le premier qui se présente ici est le musicien, et le confiseur est à côté de lui. Ils font partie dû corps des pages du Sultan. Ce corps est composé de plusieurs centaines de jeunes gens que l'on élève dans l'intérieur du Sérail pour le service de l'empereur. Ils sont divisés en plusieurs chambres ou classes, dont chacune a ses fonctions particulières. Les uns s'occupent de la musique, les autres de la pâtisserie, ceux-là de l'écriture et ceux-ci sont destinés à la garde-robe.
Fig. 3. Le secrétaire d'état de la Porte.
Lé Tschauch- Baschy ou secrétaire d'état est un des premiers dignitaires de la Porte, très-versé dans l'exercice de la justice; il présente au Sultan les ambassadeurs étrangers, et siège au divan; La canne d'argent qu'il tient à la main est une espèce de caducée qu'il porte dans les audiences solennelles. Le Tschauch ordinaire à côté de lui est un messager d'état et sous-maître de cérémonies, qUi porte les ordres du Sultan et accompagne les ambassadeurs à l'audience.
Fig. 4. Capydschi-Baschy's.
Cette figure représente deux CapydschiBaschy's, à qui l'on pourroit donner,le nom de chambellans impériaux. Le corps deà Capydschis, dont ils sont les chefs, n'est que de 400 hommes à peu près. Ce sont eux qui gardent les portes du palais, et qui sont les porteurs ordinaires du fatal cordo,n à ceux des serviteurs, que le Sultan a condamnés à mort.
Fig. 5. Le Reis-Effendi et un Dragoman.
Le Reis-Effendi, ou Mrnistre des affaires étrangères est figuré ici dans son costume ordinaire, tenant un papier à la main, qui désigne qu'il est le chef des écrivains. A côté de lui est un dragoman ou interprête, qui est toujours chrétien, mais qui, comme les turcs, a le droit de porter des pantoufles jaunes.
Fig. 6. Un page avec son maître.
Nous voyons ici un page écrivant avec le. Calam, ou une plume de bambou, sous la dictée. de son précepteur. Comme les pages destinés à la musique l'apprennent aux dépens de l'empereur, de même bs pages d'une autre classe sont instruits dans la lecture et l'écriture. '
Ad00341 06 075a/freCostumes XV. Vol. VII. No. 73.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1 et 2. Le chef des Ulémas, et le Cadi.
Fig. 1 représente le chef des Ulémas ou lettrés turcs. Les Ulémas forment un seul corps de savants, qui cependant est composé de 3 ordres; 1) de ceux qui font l'office divin; 2) des interprêtes des lois, nommés Mouftis; .3) des juges, qui décident des affaires civiles et que l'on nomme Cadis. Autrefois le Cadi de la capitale étoit réputé chef suprême des Ulémas, mais Solyman I. accorda, ce glorieux titre au Moufti de Constantinople. L'alcoran étant le^seul code civil des mahométans, les jurisconsultes sont chez eux aussi théologiens. Fig. . 2 représente le Cadi ou. juge suprême de Constantinople.
Fig. 3. Le grand Visir à cheval à la tête de l'armée.
Fig. 4. Le Sekban-Bachy
ou troisième officier des Janissaires. Les Janissaires spnt l'élite de l'infanterie turque ; ils sont divisés en ortas ou cohortes et leur chef se nomme Aga. Plusieurs de leurs cohortes forment la garde à pied du Sultan, les autres sont réparties dans tout l'empire.
Fig. 5. Un Janissaire dans son uniforme de parade.
Fig. 6. Un officier subalterne des Janissaires.
Il tient a la main un chapelet de 90 grains, qui figurent les 90 qualités que l'alcoran attribue. à Dieu.
Fig. 7. Le Sergeant major des Janissaires,
qui inscrit leurs noms dans son registre.
Fig. 8, 9 et 10. Cavalerie turque.
Nous voyons à la Fig. 8 un Sp.âhi en grand uniforme. Les Spahis sont des cavaliers trèsdéterminés, et forment la garde à cheval du Sultan. Ils sont commandés par le Sélictar.
À Fig. 9 un Dèly, de la cavalerie légère de la garde du grand Visir.
À Fig. 10 un Mamelüuc. Ce corps est composé des cavaliers les plus hardis des peuples montagnards de l'empire turc.
Ad00341 06 076a/freCostumes XVI. Vol. VII. No. 74.
COSTUMES TURCS.
Le plus grand luxe des Turcs consiste en une suite nombreuse , qu'ils traînent après eux dans les grandes cérémonies. Fig. 1 représente deux officiers de la maison du grand Visir, lesquels font partie de sa pompe. Il a souvent à sa suite un très-grand nombre de ces "gens richement vêtus, car il y a eu des Visits qui ont entretenu au delà de 20OO domestiques.
Fig. 2 et 3. Le premier cuisinier des janissaires et ses assistants.
Fig. 2 représente le premier cuisinier des Janissaires,- il est revêtu d'une plus haute dignité que son titre ne paroît l'annoncer. C'est une espèce de juge de l'armée, et d'après ses ordres les janissaires reçoivent leur punition. Son habit est de peau d'une couleur brune, et si surchargé de bizarres ornements de métal, qu'il peut à peine se traîner lui-même, et äans les solennités il est toujours soutenu par deux personnes. À Fig. 3 nous voyons deux simples janissaires, qui portent le chaudron où l'on fait cuire les aliments dans les casernes. L'officier qui porte la grande cuillère a le rang de Capitaine. Une compagnie de janissaires, qui perd en campagne sa marmite,, est .aussi déshonorée que l'est chez nous le régiment qui perd son, drapeau. "
Fig. 4. Marins.
Celui qui a le manteau est un matelot grec, et le second un soldat de la marine.
Fig. 5. Soldats vêtus à la Nizam-Dschedid.
Ceux-ci font partie du nouveau corps exercé à l'européenne, qui fut formé sous le règne du malheureux Sultan Sélim III. et qui causa de si terribles séditions dans les autres corps militaires. On donna à cette nouvelle création le nom de Nizam-Dschedid. Nous voyons ici un canonnier avec la mèche et un simple soldat habillés d'après leur destination.
Ad00341 06 077a/freCostumes XVII. Vol. VII. No. 75.
COSTUMES TURCS.
Cette planche offre quelques cérémonies religieuses des Turcs.
Fig. 1. Une Mosquée.
Nous voyons ici-les dehors d'une Mosquée ou temple mahométan. On. aperçoit d'abord une cour carrée, pavée en piètres; dans laquelle se trouve la fontaine, où se lavent les fidèles avant de pénétrer dans le temple; ils quittent leurs souliers et les laissent dans cette cour, qui est entourée d'une colonnade où ils peuvent faire leurs prières. C'est ici surtout que prient les femmes, à qui l'accès de l'intérieur est interdit. Le toit a une coupole principale, et plusieurs autres petites de la forme d'une verrue, d'après le goût bizarre des Musulmans, lesquelles ne servent que d'ornements. Ce. qui forme une partie essentielle d'une mosquée c'est la tour ou le Minaret, pourvue d'une galerie aux deux tiers à peu près de sa hauteur, et ornée à sa pointe d'un croissant. Un escalier conduit de l'intérieur du clocher à la galerie par une porte qui est toujours tournée vers la Mecque, qui est la ville sainte de Mahomet. C'est à cette porte que paroît à certaines heures du jour un ecclésiastique, qui désigne le moment où les Musulmans doivent faire les prières prescrites par l'alcoran.
Fig. 2. Le Mufti.
Cette figure représente le Mufti ou chef des ecclésiastiques, lisant dans l'alcoran la prière des morts auprès du tombeau d'un Sultan, et ce n'est qu'à la mort d'un Sultan que le Mufti s'acquitte de cet office.
Fig. 3. Turcs en prières.
Les cinq turcs qui prient dieu ont chacun une posture différente; et chacune de ces postures est prescrite par le Coran. Le Narnaz, prière ordinaire que les Turcs doivent répéter cinq fois par jour , ils ne sauroient la finir sans avoir pris chacune de ces postures l'une après l'autre.
Fig. 4 et 5. Derviches ou moines mahométans.
Les Derviches forment divers ordres de religieux presque, innombrables. Ils doivent se former à la piété par le jeûne et une vie retirée , mais ils ne savent guère qu'entretenir la superstition du peuple par leurs fourberies. L'usage de l'opium les jette dans une espèce d'extase; ils font alors des contorsions et dansent en tournant. Us prétendent que par ce moyen ils ont des visions extraordinaires.
Ad00341 06 078a/freCostumes XVIII. Vol VII. No. 76.
COSTUMES TURCS.
Il y a dans les turbans une grande diversité, qui sert à distinguer non seulement les états, mais encore les peuples et ceux qui sont de la même confession.
Fig. . 1 représente le turban ou Caouc d'un chrétien de Natolie dans l'Asie mineure. -
Fig. . a est une femme Druse du Libanon; son singulier bonnet est fait de carton et de feuilles de laiton ou d'argent.
No; 3 Fig. ure le chapeau d'une grecque de Natolie. Quand on jette le voile pardessus, le grand rebord du chapeau empêche qu'il ne touche immédiatementau visage. ;
A No. 4 on aperçoit uri bonnet de drap louge bordé de velours noir, par lequel se font reconnoître les Arméniens persans qui se sont établis en Natolie.
Fig. . 5 représente- la coiffure des femmes chrétiennes ou juives de Oiarbekir dans l'ancienne Mésopotamie entre l'Euphrate et le Tigre.
No. 6 Fig. ure la'coiffure d'une damé de la vallée1 de -Faran, près du'mont Sinaï.- Les égyptiennes ont aussi le'même costuma.
Fig. . 7 nous voyons1 le turban d'un prêtre du Caire, capitale, de l'Egypte. A
Fig. . 8 le turban de quelques négociants grecs de l'Archipel.
Nu. 9 Fig. ure' le bonnet des pôpé's grecs} il est ordinairement de feutre noir.' No. 10 le turban des interprètes des lois du Caire.
su No. 11 le bonnet ou Kul'oh de quelques derviches ou moines -turcs. No. 12 le turban que portent leshabitants de'Cutahyeh.
No. 13 Fig. ure les vêtements' ordinaires des Turcs. L'un a Une très-belle fourrure, et l'autre est orrié'd'un shavvl, que les turcs savent passer très-artistement autour de la tête et du cou.
No. 14 représente un repas turc.
Ad00341 06 079a/freCostumes XIX. Vol. VII. No. 77.
COSTUMES TURCS.
Fig. r montre une femme turque de Constan-
Fig. . 7 est une femme de l'Ile de:Naxos, la tinopie, et
Fig. . 2 une provinciale de la même plus belle et la plus grande d
(.s Cvclades. Ou nation, mises toutes deux comme on les voit attribue aux femmes de la capitale de Naxos dans les rues. Comme la loi leur prescrit une beaucoup de vanité. Leur costume est joli et vie extrêmement retirée, elles n'osent paroi- gracieux. * tre que très-soigneusement voilées, telles que .
Fig. . 8 représente une femme de l'île de nous les voyons ici. La première porte sur Marmora avec son enfant. ses habits ordinaires une robe de drap, large,
Fig. 9 nous fait voir une femme de l'île nommée Feredjeh j dont elle peut s'enye- d'Argentiera. C.es femmes sont jolies, mais lopper en entier, et sur la tête un voile, Hed- elles se dé
Fig. urent par les habits dont elles se jaz
(de mousseline blanche,)
qui lui couvre le surchargent. front. Les femmes des provinces, au lieu de
Fig. . 10. Les brassards sont ce que les femcette robe, se couvrent d'un Shawl ou d'un mes de l'île de Scio ont de plus saillant dans manteau. leur costume. Les femmes y sont célèbres
Fig. . 3 et 4 représentent des femmes grec- pour la beauté et l'affabilité, mais elles nuiques, riches et de distinction, de l'île d'An- sent à leurs charmes naturels par fa bizarerie dros, l'une des plus riches et des plus fertiles de leur accoutrement. Leurs colliers formés de l'Archipel. En qualité de chrétiennes elles de ducats enfilés sont d'une mode générale sortent dévoilées. chez les grecques.
Fig. . 5 est une grecque de l'île de Simia.
Fig. . Il représente une femme de Spra et
Fig. . 6 une bourgeoise de Pera, faux-bourg
Fig. . 12 une de l'île de Cypre. Leur costume de Constantinople, qu'habitent les ambassa- a beaucoup de ressemblance, cependant le deurs étrangers. Les femmes ne sont costu- voile de la première désigne la mabométanne, mées ainsi que dans l'intérieur de leurs et le . visage découvert de l'autre la chrémaisons, car elles ne sortent jamais sans être tienne, voilées.
Ad00341 06 080a/freCostumes XX. Vol. VII. No. 78.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1. Trois Femmes des îles de la Grèce.
Vous voyons ici trois femmes de Chio, Samos et Mitylene (autrefois Lesbos) ; ces îles sont voisines l'une de l'autre, et toutefois le costume de ces femmes est bien différent. Celle du milieu, qui est de Samos, a à-peuprès, le costume turc, comme le démontrent les pantalons larges dont elle est vêtue ; on croit voir au contraire dans celle de Mitylene, qui est à droite, une paysanne européenne joliment habillée, Celle de Chio est figurée ici, en habits ordinaires, pendant que celles que représente la planche précédente sont figurées dans leurs plus beaux atours. Dans ces îles les femmes grecques s'arrogent le droit de porter des pantouffles jaunes, privilège que les turcs se sont en quelque sorte réservé.
Fig. 2. Femmes turques.
Lé second groupe représenté ici rend très»ensible la différence qu'il y a entre les femmes grecques et les femmes turques. Elles sont figurées à côté l'une de l'autre dans les vêtements ordinaires qu'elles portent dans les villes, lorsqu'elles sortent publiquement. Les femmes turques ont le front et le menton voilés, pendant que la femme grecque a le visage entièrement découvert.
Fig. 3. Femmes Druses.
Ces deux femmes Druses sont des environs du Libanon. Les Druses forment une secte séparée de la vraie musulmane; le ]uge Hakem en fut un cruel réformateur. Les Druses sont un peuple cultivateur. Les femmes
Fig. urées ici sont occupées à moudre du blé entré deux pierres dans un moulin à main,
Fig. 4. Femmes turques d'Asie occupées à faire du pain.
Leur pain est sans levain ; c'est une tourte platte que l'on place sur les pierres brûlantes et qui se détache d'elle-même lorsqu'elle est cuite. La boulangère fume du tabac, ainsi que presque toutes les femmes turques.
Ad00341 06 081a/freCostumes XXI. Vol. VII. No. 79.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1 u. 2. Un Danseur et une Danseuse.
lia Danseuse et le Danseur, figurés ici, font dans le Sérail du Sultan leurs farces, pour amuser les dames du Harem. Ces Danseurs sont ordinairement grecs d'origine; mais aussi quelque fois françois ou italiens; on les introduit dans une cour bien close. Les dames, placées dans des loges grillées, voient sans être aperçues les tours de ces bateleurs. Le costume, surtout celui des femmes, est loin de favoriser une danse dirigée par l'art. Ils .ont dans les mains des Castagnettes, avec lesquelles ils battent la mesure. D'ailleurs ils exécutent ordinairement leurs sauts au son de la musique.
Fig. 2. Femmes de Syrie.
L'une, de ces femmes est d'Aleppo, capitale d'un Bachalic en Syrie, et l'autre est d'Antiochie, ville ancienne et célèbre, également située en Syrie; elles nous donnent une idée claire du costume des femmes turques en Asie. Aleppo est le centre du commerce que font les Turcs avec la Perse et les Indes, aussi y trouve-1-on les plus belles étoffes.
Fig. 3. Albaniens ou Arnautes.
Le groupe ci-joint nous figure le costume des Albaniens, nation qui habite l'ancienne Epire et l'IUyrie. Les Turcs les nomment Arnautes. C'est une nation guerrière trèsbrave, qui, à en juger par son langage, doit être un mélange de diverses peuplades. Il y a aussi des Albaniens à Cattaro, qui appartient maintenant à la France; on en trouve même une colonie en Sicile.
Fig. 4. Deux revendeurs ou colporteurs de Constantinople.
Cette figure représente deux merciers des rues de Constantinople. L'un vend du Cai* mac, ou lait caillé que l'on peut couper à morceaux, et que l'on mange avec du miel, du sucre et du sel. L'autre porte des légumes au marché.
Ad00341 06 082a/freCostumes XXII. Vol. VII. No. 80.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1. et 2. Un porteur d'eau et un porte-faix.
Fig, i. représente un Saccas ou porteur d'eau militaire, et il y en a un grand nombre à l'armée, c'est le moindre grade militaire, ils n'ont point d'officiers particuliers, mais ils sont distribués dans les compagnies, L'eau qu'ils conduisent ne sert pas seulement à la boisson des soldats; ceux-ci s'en lavent aussi dans les prières, qu'ils sont obligés de faire chaque jour, quoique en campagne.
Fig. , 2, est un porte-faix ordînair- de Pera f faux-bourg de Constantinople. Ces gens, pour l'ordinaire Arméniens d'origine, peuvent porter des fardeaux incroyabes.
Fig. 3. Une voiture nuptiale grecque.
Ces voitures, nommées Arabal- sont destinées à aller chercher les femmes cui doivent assister à la célébration des* noces. On les pare de fleurs et de feuillages, ainsi que les bestiaux qui les traînent, et ce sont ordinairement des boeufs. On attache même aux harnois des sonnettes, pour relever la pompe du convoi. .
Fig. 4. Un tombeau turc.
Ici est figuré un tombeau turc; le turban placé sur la pierre sépulchrale, désigne 1» rang du défunt. Les Turcs tâchent de décorer aussi agréablement que possible leurs tombeaux; ils y plantent même des fleurs et des arbres, aussi les rapports de tous les voyageurs s'accordent-ils à donner aux cimetières turcs un air trës-riant. Notre planche figure ici une veuve devant le mausolée de son époux,, et un enfant lui offre une rose qu'il vient de cueillie sur le tombeau.
Ad00341 06 083a/freAmphibies XXVII. Vol. VII. No. 81.
TORTUES D'UNE GRANDEUR COLOSSALE.
Fig. 1. Tortue franche ou Mydas. (Testudo Mydas. L.)
La Tortue franche, si remarquable par son volume gigantesque, se trouve communément et vit sur les rivages des îles entre les. tropiques; elle a jusqu'à 7 pieds de long, 4de large, et pèse alors de 7 à g quintaux. Sa carapace, qui lui sert de cotte d'armes ; est divisée en plusieurs plaques, et elle a tant de consistance qu'une voiture peut passer dessus sans l'endommager. La tête, la queue, et les pieds sont recouverts d'écaillés comme ceux des lézards. ' Lés ongles des pieds sont pourvues de nageoires, de sorte que cet animal nage. avec beaucoup de facilité. La bouche n'est point munie de dents, mais d'une mâchoire très - ferme et dentelée. Elle se nourrit de plantes marines, qu'elle cherche paisiblement et par troupes sur les côtes de la-mer. Dans les trois différentes pontes annuelles, la femelle dépose jusqu'à 300 oeufs dans le sable du rivage, pour que le soleil les fasse éclore. Ces oeufs sont ronds, de deux pouces dé diamètre, et bons à manger. La chair de la tortue franche e"t d'unrgoût exquis et est trèsrecherchée en Europe sur-tout en Angleterre. Sa grande utilité fait qu'on lui dresse toute sorte de pièges. On les prend le plus communément lorsque les femelles se rendent, pour la ponte, à terre, où on les attend pour les tuer, ou bien on les tourne sur îe dos, position où elles ne peuvent plus se mouvoir. On lui donne aussi le nom de Tortue verte (green turtle). surtout en Angleterre,' parcequ'eîle sa graisse est d'ua vert plus ou moins foncé.
Fig. 2. La Tortue Caouane. (Testudo Caretta. L.)
La Caouane ne le cède en rien pour le volume à la précédente; elle se plaît particulièrement dans les régions brulantss de l'Amérique sous la zone torride; cependant elle se trouve dans la. méditérranée sur les côtes de Sardaigne; elle est très-couràgeuse et attaque les jeunes crocodiles qui se trouvent dans les fleuves de l'Amérique. Elle se nourrit, non de plantes, mais de coquillages, ce qui rend sa chair huileuse, rance, coriace et de mauvais goût; aussi ne lui donne-t-on pas la chasse comme à l'autre. > Quoiqu'on lui donne quelquefois le nom de Caret, sa carapace est peu propre aux ouvrages fins d'écaillé.- C'est au contraire la carapace du Caret, '(Testudo imbricata L.) dont nous avons donné la description dans notre Porte - feuille d'enfants, (Vol. I. i\o. 23) que l'on travaille avec beaucoup de succès. On a eu donc grand tort de confondre ces deux espèces.
Ad00341 06 084a/frePlantes. CXXXII. Vol. VII. No. 82.
PLANTES D'ORNEMENT.
Fig. 1. Yucca à feuilles d'Aloès. (Yucca aloëfolia. L.)
L' Yucca à feuilles d'Aloès , originaire de l'Amérique méridionale, a été transporté en Europe dans nos serres-chaudes. De la racine grosse et rameuse s'élève la tige droite et également forte qui dans sa patrie parvient jusqu'à la hauteur de (5 à 20 pieds. À la pointe supérieure est un bouquet de feuilles longues, roides et lancéolées. Les fleurs sont disposées en une grappe longue et droite au sommet de la tige, blanches en dedans, couleur dé pourpre en dehors, ainsi belles à la vue, maïs désagréables à l'odorat. La floraison terminée, il paroît des graines, qui ne parviennent jamais chez nous à leur parfaite maturité. Cette plante ne fleurit que rarement chez nous, et de plus elle n'atteint jamais la même hauteur, ni la même grosseur que dans sa patrie. Des filaments des feuilles on fait des cordes, dont les Indiens se servent.
Fig. 2. Aloès panaché. (Aloë variegata. L.)
Ce petit Aloès panaché est originaire du Cap de bonne Espérance, d'où sa graine a été apporté en Europe en 1700. Les feuilles serrées, peu charnues, ont de 5 à 6 pouces de long, trois bords cornés, d'un vert foncé et sont marquées de taches blanches, Audessus d'elles s'élève le pédoncule de 12 pouces de long, portant de très-jolies fleurs rouges, qui, comme dans les autres espèces d'Aloès, contiennent un suc assez doux. Cet Aloès, de même que les autres plantes du Cap, ne fleurit dans nos orangeries qu'en hiver. Ces feuilles diversement tachetées lui font donner quelquefois le nom d'Aloès perroquet.
Ad00341 06 085a/freOiseaux LXXXIII. Vol. VII. No. 83.
ESPÈCES ÉTRANGÈRES TRÈS-RARES DE GRIMPEREAUX.
Cette planche nous représente divers grimpereaux étrangers très-rares tels que les a ligules et décrits le naturaliste françois Vieillot.
Fig. 1. Le Cap-noir. (Certhia cucullata. Shaw.)
Ce Grimpereau indigène à la NouvelleHollande, a 6 pouces de long, y compris le bec. Il a des deux côtés de la tête deux plumes noires qui descendent le long du cou en forme de cape. La poitrine est blanche, le ventre d'un rouge d'orange, et les ailes d'un bleu grisâtre. On voit sortir de son bec recourbé la langue terminée en une pointe figurant un pinceau, avec laquelle il saisit facilement sa nourriture.
Fig. 2. L'Héoro-taire moucheté. (Certhia guttata. Bechst.)
Cette espèce plus petite de deux pouces que la précédente habite également la NouvelleHollande. Plusieurs parties du corps supérieur sont marquées de taches noires sem' blables à des gouttes. Audessus de la partie supérieure du cou d'un brun- châtain- clair se trouvent sur le sommet de la tête des plumes plus longues, dont il forme à volonté une huppe.
Fig. 3. L'Héoro-taire à oreilles jaunes. (Certhia chrysootos. Bechst.)
Cet Héoro-taire à oreilles jaunes, plus grand que les précédents, se trouve également à la Nouvelle-Hollande, surtout dans les environs de Boiany B.ty. Son plumage est en grande partie d'un vert d'olive, son gosier jaune, et derrière les oreilles est placé un faisceau de plumes mobiles.
Fig. 4. Le Go-ruck. (Certhia Goruck.)
Cet oiseau se nomme proprement Gu~ gwarruck. Il poursuit avec la plus grande vivacité les insectes, et est continuellement en mouvement. Le vert est la couleur saillante de son corps, et les yeux sont entourés d'une tache rouge et chauve.
Fig. 5. Le Tuscalbin. (Certhia lunata. Shaw.)
Ce Tuscalbin, indigène, comme les autres espèces, à la Nouvelle- Hollande a 5* pouces de long. Le dos est d'un brun-clair, le ventre blnnc, et le derrière de la tête n»ire est orné d'une tache blanche en forme de croissant.
Fig. 6. Le Souï-Manga de Sierra Leona, ou le Quintilor. (Certhia quinquicolor. Bechst.)
Ce Grimpereau de 33. pouces se trouve en Afrique sur les côtes de la Sierra Leona. Son plumage est de 5 couleurs, savoir violet, bleu, vert, brun, et d'un rouge jaunâtre. C'est de là que lui vient le nom de Quintilor.
Ad00341 06 086a/freMélanges CLXVI. Vol. VII. No. 84.
RUINES DE PALMYRA.
Les superbes débris, dont la planche présente nous figure deux groupes, se trouvent dans le désert sablonneux, qui s'étend à l'est de la Syrie vers la Perse. Ils proviennent de Palmyra, ville autre-fois très-florissante et trèsopulente par un commerce: très-étendu. Elle fut fondée par Salomon, Roi des juifs, et détruite 272 ans après la naissance de JesusChrist par l'Empereur romain Aurelien. Lors de sa prospérité, elle étoit le centre du commerce que l'Asie orientale faisoit dans la mer Méditerranée et avec l'Europe, et l'Europe avec l'Asie, commerce qui, en enrichissant ses habitants , les mit à même de rendre leur ville la plus magnifique de l'vAsie? comme le prouvent ces ruines.
Fig. 1. Le temple du Soleil.
Cette figure représente le magnifique Temple du Soleil, divinité qu'adoroient les Palmyriens. On l'aperçoit dans le fond à droite. H a 92 pieds de long, 40 de large} et il est entouré de colonnes corinthiennes de 50 pieds de haut. A quelque distance il étoit entouré d'une haute muraille, formant un carré, ornée, tant en dehors que versle temple, de pilastres, et attenante aux souter* rauis. Il ne reste plus que 16 de ces pilastres. Ce temple sert maintenant de Mosquée aux Béduins qui se sont établis dans la contrée, et qui l'ont décorée de quelques passages du Coran. L'espace entre le temple et le mur de clôture est couvert de mauvaises cabanes en pierres, qui servent d'asile aux restes des Palmyriens.
Fig. 2. La grande Galerie
est un superbe portique de colonnes corinthiennes, qui de loin paroît avoir la forme d'un cirque, et porte le nom de.grande galerie dePalmyra. Cette ville dominant le désert, qui la sépare del'Euphrate, on peut de là découvrir facilement ce fleuve.
Ad00341 06 087a/freMélanges CLXVII. Vol. VII. No. 85.
BEAUX ÉDIFICES DE FLORENCE.
Après Rome et Naples, Florence mérite la première place entre les villes d'Italie. Les chefs-d'oeuvre qui y sont encore, ses pompeux édifices, le souvenir de ses grands souverains, qui ont protégé et favorisé les arts et les sciences, en font les délices de tous les étrangers. Aussi avons-nous figuré sur la planche cijointe les édifices les plus remarquables de cette ville.
Fig. 1. Le Dôme de Florence, appellé Santa-Maria del Fiore.
C'est au mois de 7bre 1298 que l'on corn» mença la construction de ce magnifique Dôme, dont le derrière est
Fig. uré 'ici. Le premier plan en fut jeté par le célèbre architecte A'rnùljo di Lapo, disciple de Cimàbue, peintre également très-distingué. Plusieurs architectes y travaillèrent jusqu'à sa confection l'espace de 150 ans-. La coupole fut faite en I448 par Filippo "Brunellesco Lapi. Elle*est, ainsi que tout le dehors de l'église, incrustée de marbres blanc et noir. L'intérieur est décoré de peintures et d'ouvrages en bronze et en marbre des premiers anciens artistes de Florence. Le Dôme a 380 pieds de haut. Le clocher ou campanile, qui est à gauche, est incrusté de marbres noir, blanc et rouge; il a 280 pieds de haut, et il est très- artistement construit.
Fig. 2. Le Vieux Palais avec ses alentours.
Le Vieux Palais (1), nomme Palazzo Vecchio, est un des plus anciens édifices de Florence, et a acquis une grande célébrité dans les troubles de cette ville. La cour contient les plus belles statues des plus grands maîtres, tant en bronze qu'en marbre. On voit aussi dans les trois halles de la Loggia (2) les chefs-d'oeuvre de Donatello, Benpenuta Cellini et de Giovanni di Bologna. L'édifice (3) placé dans le lointain n'est pas moins remarquable, c'est la célèbre Galerie de tableaux et de statues.
Ad00341 06 088a/freAmphibies XXVIII. Vol. VII. No. 86.
ESPÈCES DE VIPÈRES.
Fig. 1. La Vipère atroce. (Coluber atrox. L.)
Cette Vipère habite dans les Indes orientales, surtout dans l'île de Ceylan. Elle a au delà d'un pied de long; là mâchoire supérieure est armée de deux grands crochets à venin mobiles. Sa tête est très-applatie en dessus, et la couleur est d'un gris blanchâtre avec le dessus • marqué de taches transversales d'un brun sombre.
Fig. 3. Le Chayque. (Coluber stolatus. L.)
Le Chayque se distingue par deux bandes jaunâtres, qui se prolongent le long du corps, qui est d'un brun grisâtre. Le mâle a le long du cou des taches noires, que n'a point là femelle. Cette Vipère a la mâchoire supérieure armée de trois,rangs de petites dents aiguës, mais qui ne contiennent aucun venin.
Fig. 2. La Vipère hébraïque. (Coluber severus. L.)
La couleur du dessus du corps est d'un roussâtre un peu rembruni, avec onze à treize chevrons jaunes, entourés d'une couleur un peu rembrunie. Comme on la compare à des lettres hébraïques, on lui a donné-en françois le nom. d'hébraïque. Le dessous de cette Vipère est d'un blanc jaunâtre sans aucune tache. Seba prétend que cette Vipère, vit en Asie au Japon.
Fig. 4. La Vipère coralline. (Coluber corallinus. L.)
Cette Vipère a le nom de Coralline à cau-se de ses écailles dorsales, arrondies en devant, aiguës en arrière, imbriquées et disposées sur seize rangées longitudinales un peu. séparées les unes des autres, comme des tiges de corail déliées et articulées. Cette Vipère habite dans les Indes orientales, et atteint 3 pieds de.long. Nous la voyons ici avaler un lézard , ce qui nous donne l'occasion d'observer la manière extraordinaire, dont les serpents ouvrent la bouche pour saisir leur proie.
Ad00341 06 089a/frePlantes CXXXIII. Vol. VII. No. 87.
PLANTES OFFICINALES.
Fig. 1. Le Ricin ordinaire. (Ricinus communis. L.)
Le Ricin ordinaire indigène à l'Afrique, ainsi qu'à plusieurs parties de l'Asie, mais surtout aux Indes orientales, y atteint la grandeur naturelle d'un arbre considérable. On le trouve aussi dans les contrées méridionales de l'Europe, comme aussi dans nos jardins, mais isolé. Ils n'ont que 4 à 5 pieds de haut, et ne durent que deux ans. Le tronc est verd et creux; les feuilles en forme de bouclier et laciniées tiennent à de longs pédicules. Vis-à-vis paraît le grand pédoncule (a), sur lequel reposent des fleurs blanchâtres d'une forme circulaire. Les capsules (ft) qui leur succèdent sont charnues et contiennent dans leurs trois compartiments une semence oblongue et luisante, qui est un excellent remède surtout contre les obstructions. On extrait fréquemment de ces graines une huile épaisse et très-grasse, douée des vertus salutaires susmentionnées, et à laquelle on donne souvent le nom d'huile de Castor} 0» btûle même cette huile aux Indes.
Fig. 2. L'Alchimille commune. (Alchemilla vulgaris. L.)
L’Alchimille commune, nommée aussi patte de lion à cause de la forme de ses feuilles , croît en Allemagne sans culture dans les pacages humides et dans les prairies grasse». Les feuilles circulaires sont divisées en plusieurs pièces et dentelées. Au haut des pédicules chevelus, sont les. bouquets, dont les fleurs jaunâtres paraissent au mois d'Avril, et fournissent aux abeilles pendant tout l'été Une agréable nourriture. Les feuilles ont un goût un peu corrosif, et autrefois on les employait pouf les remèdes astringens; mais maintenant les pharmacieus n'eu font plus usage. Les qualités susdites rendent cette plante pro« pre à la tannerie. Les Alchimistes lui attri« buaient autrefois des propriétés particulières, et l'employaient fréquemment; aussi la nom» ment-ils l'Alchimille.
Ad00341 06 090a/freOiseaux LXXIV. Vol. VII. No. 88.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE HUPPES ÉTRANGÈRES.
Fig. 1. La Huppe d'Afrique. (Upupa africana.)
Cette Huppe assez semblable à celle qui se trouve communément en Europe et dans l'Afrique septentrionale, s'en distingue cependant, en ce que son faisceau de plumes rouge est plus petit que celui de l'autre, et que les plumes n'ont pas à leur extrémité noire, la tache blanche qu'a la huppe commune. La couleur «3e rouille est la dominante. Il a sur le dos deux bandes noires, et une blanche sur les plumes qui couvrent les alles.
Fig. 2. La Huppe grise. (Upupa capensis. Gmelin Lin.)
Cette Huppe qui se trouve dans l'Afrique méridionale et à Madagascar, a io pouces de long; sa tête est ornée d'un faisceau dé plumes blanches penchées en avant. La couleur principale est d'un brun grisâtre,- le dessus du corps et le cou sont blancs ; et les pennes sont pareillement tachetées de blanc. Les pieds «ont blancs, les ongles sont brunes.
Fig. 3. Le Promerops à longue queue. (Upupa Promerops. Lin.)
Ce Promerops habite également la pointe méridionale de l'Afrique, et quoique son corps ne soit pas plus grand que celui d'une alouette, il a pourtant, y compris sa longue queue du milieu, ig pouces de long. Le dos et les alles sont d'un bruii noirâtre. La partie supérieure du ventre est d'un rouge brunâtre. ; la partie inférieure, ainsi que les cuisses, la queue, les pieds et les orteils, est d'un rouge uoir pâle. Les plumes do-derrière sont jaunes.
Fig. 4. Le Promerops bleu. (Upupa indica. Latham.)
Le plumage de ce Promerops, qui se trouve aux Indes orientales, est d'un beau bleu, plus foncé cependant dans le dessous du corps; L'extrémité de ses alles couvre le' quart de sa queue, qui a 4I pouces de long. Les pieds sont couleur de plomb pâle.
Fig. 5. Le Promerops à bec rouge. (Upupa erythrorhynchos, Lath.)
Cette espèce indigène à l'Afrique méridionale a 12 pouces de. long, et son bec rouge Qo lignes. La tête et le dos sont couleur d'acier luisant, mais la couleur du gosier tire sur le violet. Les alles, la poitrine et le ventre sont d'un vert jaunâtre. Les pences sont couleur d'acier tirant sur le bleu.
Fig. 6. Le Promerops olivâtre. (Upupa olivacea. Bechst.)
Il habite les îles de la mer du sud, et a 7§ pouces de long. La tête et la partie supérieure du corps sont foncées, la poitrine et le devant du dessous du corps sont d'un vert-olivâtre clair, tirant sur le jaunâtre.
Ad00341 06 091a/freInsectes LXIV. Vol. VII. No. 89.
PAPILLONS EXOTIQUES.
Les 3 espèces de Papillons, Fig. urées sur cette planche, habitent les contrées mitoyennes de l'Amérique, telles que Surinam.
Fig. 1. L'Amphinome. (Papilio Amphinomus. L.)
Le dessus des alles supérieures et inférieures {A) est fond noir, orné de plusieurs taches vertes. Au milieu des grandes ailes est une bande large et blanche. Le dessous (.B) des ailes supérieures est brun, et celui des ailes inférieures est d'un brun foncé. Le dessous des premières a la même bande que le dessus; pendant que celui des alles inférieures a de belles marques d'un rouge de pourpre en forme de rayon. Ce Papillon se trouve, comme nous l'avons dit, à Surinam, où la chenille vit sur les jasmins des Indes.
Fig. 2. Le Policaon. (Pap. Polycaon. L.)
Les aîles supérieures (A) ont sur un fond foncé une bande jaune et large, mais qui ne s'étend pas jusqu'au bord. Cette même bande jaune embellit aussi le dessu; des ailes inférieures et même est-elle un peu plus large. Les aîles de dessous (B) ont 6 fortes écjbancrures, parées des deux côtés de taches eri.forme de croissant, formant sur les aîles de dessous 3 lignes, dont la 1ère est d'un jaune verdâtre, la 2e d'un bleu clair $ la 3e d'un rouge de-tuile. La chenille d'un brun clair se trouve à Surinam sur l'Althée.
Fig. 3. Le Papillon brun clair de Surinam. (Pap. Lena. L.)
Les aîles supérieures (a) sont en dehors d'un brun clair, mais plus foncé vers le bord. Le dessous, en tirant »ers le corps, est d'un violet sale, puis bleu, ensuite violet foncé, avec des gouttes bleu de ciel, qui en partie ont un oeil blanc. Les aîles inférieures (&) sont brunes ornées de taches et d'yeuy.
Ad00341 06 092a/freMélanges CLXVIII. Vol. VII. No. 90.
PYRAMIDES DU MEXIQUE.
V-/n trouve encore fréquemment dans la nouvelle "Espagne, ou Mexique, des débris assez bien conservés de grands édifices, construits par les anciens habitants. Telles sont les Pyramides
Fig. urées sur cette planche.
Fig. 1. La Pyramide de Cholula.
Cette Pyramide, située à l'Est de la petite ville Cholula, a quatre sommets égaux et 172 pieds de hauteur perpendiculaire. A sa base, la,face latérale a 1355 pieds de longueur horizontale. Elle est en briques de terre glaise séchées, liées ensemble avec de l'argile. Au moment où les Espagnols pénétrèrent dans cette contrée, 120 degrés conduisoient au faîte de cette pyramide, qui a encore de chaque côté 230 pieds. Au lieu du temple consacré au dieu de l'air Quetzalcoatl qui s'y trouvait, il y a une église catholique couronnée de cyprès.
Fig. 2. La Pyramide de Papantla.
La base de cet antique édifice forme un carré parfait, dont la face latérale a 77 pieds de -long., La hauteur perpendiculaire est de 5} pieds. Elle a 6 plates-formes diverses, elle est bâtie en énormes pierres détaille de porphire, qui se distinguent, par un travail parfait et par la grande régularité de leur coupe. Un escalier très-large de 57 degrés, dans le milieu du côté tourné vers l'orient, conduit au plan du sommet applati. Le revêtement des plates • formes est orné d'une grande quantité de petites niches carrées, dont le nombre a vraisemblablement rapport à un calendrier en usage chez un peuple, les Tulteques, qui habitait cette contrée, x C'était sur la plate-forme la plus élevée de ces pyramides tronquées que les anciens habitants de la Nouvelle-Espagne adoraient leurs divinités. L'intérieur servait de lieu de sépulture pour les rois et les grands. Elles étaient ceintes d'une très-haute muraille; cette enceinte, outre les habitations des prêtres, contenait des magasins pour les vivres et les armes; de sorte qu'une pareille, pyramide tenait lieu dans ces temps- là de forteresse. Il n'y a que 30 ans que des Espagnols en allant à la chasse découvrirent ce magnifique édifice pyramidal. Il n'est pas loin de Papantla, grand village indien, dans la partie septentrionale de l'intendarice de Veiacmz.
Ad00341 06 093a/freMélanges CLXIX. Vol. VII. No. 91.
BEAUX ÉDIFICES D'ITALIE.
Fig. 1. La place du Dôme à Pise.
Outre les bains célèbres, qui sont dans son voisinage, l'ancienne ville de Pise, située sur l'Arno, dans le ci-devant grand Duché de Florence, a des édifices très-dignes de fixer l'attention des voyageurs. La place de la cathédrale nous en offre ici plusieurs. A gauche nous remarquons d'abord le dôme de St. Jean Baptiste, nommé il battisterio di San Giovanni, dont la coupole se termine en pointe. Il fut bâti depuis 1152 jusqu'en 1264. Les présents du roi Ruggieri de Sicile ainsi que les dons gratuits de 34,000 familles de Pise fournirent à cette bâtisse. Il est tout recouvert de marbre. Au milieu de la place s'élève, en forme de croix latine, la cathédrale, consacrée à la St. Vierge, construite dans son entier en marbre, ayant les plus belles portes en bronze. Les premiers artistes de l'Italie se sont empressés de l'orner de mosaïques,-de tableaux, de bas-reliefs et de statues. La vue donne à droite sur le clocher nommé il Campanile, tour inclinée, dont la périphérie supérieure dépasse du côté de la ville, la base de 14 à 15 pieds. Il a 142 pieds de haut; bâti sur un terrain mouvant, ce clocher s'affaissa pendant qu'on le construisait et il est resté tel. On y voit les plus belles statues de marbre, qu'on a tirées des anciens temples grecs, qui ont été détruits.
Fig. 2. Le palais grand-ducal, nommé Pitti, à Florence.
Il fut bâti par un gentilhomme florentin, Luca Pitti. Après sa mort, les Médicis en firent l'acquisition, l'habitèrent, et depuis ce tems les souverains de Florence en ont fait ; ,leur palais de résidence. Les Salles de ce superbe palais renferment les plus beaux chefsd'oeuvre des anciens artistes d'Italie, ce qui a rendu ce palais célèbre dans tout l'univers.
Ad00341 06 094a/freInsectes LXVI. Vol. VII. No. 92.
BEAUX PAPILLONS EXOTIQUES.
Fig. 1. (A. B.). L'Hécube. (Papilio l’Hecuba. L.)
Ce magnifique papillon, figuré ici dans sa grandeur naturelle indigène aux environs de Cayejme, située dans l'Amérique méridionale, ne le cède qu'à un très-petit nombre de papillons pour la grandeur et la beauté. La partie supérieure des aîles de devant est pour la plupart couleur d'orange foncé. De la jointure des aîles vers l'extrémité se prolonge le long du bord supérieur un bande fauve qui se perd dans le noir. La partie inférieure des aîles de devant est en grande partie noire et échancrée à l'extrémité. Le dessous des aîles, (Fig. . i.B.) est encore bien plus brillant, et la représentation en donne une biers plus juste idée que des paroles; nous remarquerons'seulement que toutes les taches ont le plus bel éclat a-rgenté. Le haut du corps est couleur de chair et le bas brun. ,
Fig. 2. L'Astarte. (Papilio Astarte.)
Les aîles sont d'un fond noir. Sur les aîles de devant se trouvent deux bandes d'un rouge de carmin, et une seule sur celles de derrière. Il a le corps violet et les yeux rouges; Surinam est la patrie de ce papillon.
Fig. 3. La Junie. (Papilio Junia)
Ce joli papillon est absolument d'un bleu d'azur, à l'exception du-milieu du dessous des aîles, où le bleu tire sur le'violet, et des yeux, qui sont rouges. '.Mais les cornes sont égaler ment bleues. 11 est comm'e le précédent indigène à Surinam.
Ad00341 06 095a/freAmphibies XXIX. Vol VII. No. 93.
TORTUES D'EAU DOUCE.
Les Tortues figurées ici vivent presque toujours dans l'eau douce, mais elles déposent leurs oeufs sur le sable, où elles se plaisent à rester longtems.
Fig. 1. La Tortue jaune. (Testudo flava.)
Cette Tortue habite les parties tempérées de l'Europe, l'Italie, la Sardaigne, la Hongrie, et même quelques contrées de l'Allemagne. Sa carapace de 8 pouces de long, est d'un vert d'herbe foncé, et très-agréablement tachetée de points jaunes, disposés sur des lignes rayonnées. Elle vit comme la tortue bourbeuse dans les marais, et s'y nourrit de petits insectes, de buccins d'eau, de petits poissons et d'herbes. La carapace est composée de 13 grandes plaques, et le bord en a 35. Les pieds «ont aussi couverts d'écaillés.
F. 2. La Tortue molle ou féroce. (Testudo ferox. L.)
Cette espèce de Tortue, qui se trouve dans les rivières da sud de la Caroline, est la plus grande des Tortues d'eau douce, puisqu'elle pèse souvent 70 livres. La chair est grasse et agréable au goût. La carapace est verte, et le milieu en est dur et osseux, mais les bords en sont cartilagineux et flexibles. Sur le devant et le derrière de la carapace il y a des tubercules lisses et oblongs. La petite tête est un peu amincie en avant, et le nez forme, comme dans la taupe, une espèce de trompe. La queue est courte, épaisse et large. Les oeufs sphéroïdes ont 1 pouce de diamètre; et elle en pond ordinairement 30. La Tortue féroce est robuste et courageuse; dès qu'on l'attaque, elle se redresse sur ses pieds, s'élance contre son ennemi et le mord avec violence.
Ad00341 06 096a/frePlantes CXXXIV. Vol. VI. No. 94.
PLANTES EXOTIQUES.
Fig. 1. La magnifique Schotie. (Schotia speciosa. Juss.)
La magnifique Schotte, indigène à plusieurs contrées de l'Afrique, fut d'abord transportée en Angleterre l'an "1760, et delà dans les .autres parties de l'Europe, où on la cultive dans les serres-chaudes comme une plante de parade à cause de l'éclat de ses fleurs. Les- petites feuilles plumassées sont placées vis-à- vis les unes des autres, et sont unies, roides et luisantes. Les fleurs d'un ,pouce delong sont d'une couleur de rose foncé, et tiennent à un pédoncule ligneux 5 mais le calice est d'un rouge d'écarlate. Les Hottentots en font cuire la semence et la mangent.
Fig. 2. Le Badamier de Malabar. (Terminalia Catappa. Linn.)
On fait dans les jardins de l'Inde des plan* rations régulières de ce Badamier, qui forme1 un bel arbre, et ressemble pour la forme pyramidale à notre pin. Lee feuilles de dix pouces de long, qui s'élargissent en avant, pri-, vées d'odeur, sont amères. Les fleurs, grossies à a tiennent en forme de grappe à un pédicule plus long. Le fruit, de 3. pouces de long et ovale contient une amande, que l'on sert toute crue sur les meilleures tables do l'Inde, on en retire aussi une bonne bulle, qui ne rancit jamais. Las Indiens emploient le suc de ses feuilles mêlé avec de l'eau de ris, comme un remède très »salutaire dans plussieurs maladies.
Ad00341 06 097a/freMélanges CLXX. Vol. VII. No. 95.
HABITANTS DE LA COTE NORD-OCCIDENTALE DE L'AMÉRIQUE.
Nous avons puisé des notions plus certaines sue les peuples qui habitent le Nord-ouest de l'Amérique dans le voyage récent de Mr. de £ahgsdorf, qui accompagna le capitaine russe de Krusenstern en 1803 et 1807 dans son voyage autour du monde. La planche cijointe figure quelques-unes de ces nations.
Fig. 1. Habitants de St. José.
Les indigènes de la mission espagnole de St.. José (Joseph) dans la nouvelle Californie, sont bien bâtis, forts, basanés et ont les cheveux noirs. Les moines espagnols en ont converti plusieurs au christianisme, qu'ils ont baptisés, et à qui ils ont fait adopter la vie sociale. Les habitants de St. José, ainsi que les sauvages, sont passionnés pour la danse, qui consiste dans des mouvements expressifs. Pour cela ils se peignent, en noir, rouge et blanc; quelques-uns collent sur le corps et les cheveux de l'édredon blanc; d'autres en- I fin peignent sur leur corps nu les vêtements des soldats espagnols.
Fig. 2. Les Caluches de Sitcha à.une danse.
Les Caluches sont les habitants originaires deNorfolksound; ils sont ramassés, ils ont les cheveux noirs et sont d'une couleur de crasse, qui augemente encore par le- frottement de terres de diverses couleurs. Ils sont ordinairement nus, et ne mettent que quand il fait un froid rigoureux, ou pour se parer, ou à la danse, des sarraux faits à l'Européenne qu'ils achettent ou échangent. La Danse est aussi leur occupation favorite, et ils s'y pré» parent des heures entières. Ils se peignent le visage avec des terres de couleur, bordent leurs souquenilles de peaux d'hermeline et placent dans leurs cheveux les plumes de l'aigle à tête chauve (Falco leueocephalus)Formés sur une ligne, leur danse ne consiste qu'à -faire de grands sauts sans bouger de leur place. L'un d'eux, armé d'un grand bâton, en frappe la terre pour marquer la mesure. Les femmes placées tout autour les accompagnent de leur chant. Leurs lèvres de dessous sont percées dès leur bas âge et difforrnement alongées par des morceaux de bois qu'on place dans ces trous.
Ad00341 06 098a/freMélanges CLXXI. Vol. VII. No. 96.
LES PAGODES DE MAVALIPOURAM.
Ces Pagodes indiennes de Mavalipouram sont situées, non loin de la côte de Coromandel, entre Madras et Covelong, sur un rocher, dont elles font même partie intégrante. Comme plusieurs autres édifices des premiers Hindous, elles sont taillées dans le roc, ce qui a exigé une patience et un ouvrage incroyable. Ce n'est qu' après leur avoir donné leur forme extérieure, que l'on creusa le dedans d'après les règles de l'architecture. On arrive d'abord au roc taillé, connu sous le nom des sept pagodes; plus loin sur le côté méridional de la colline se trouvent les deux pagodes, figurées ici, taillées dans le roc, ayant près de 30 pieds de long, 20 de large et à peu près autant de haut. Elles ont dans leur structure, à cause des angles aigus, quelque ressemblance avec le style gothique. On voit près delà petite pagode un éléphant taillé dans sa grandeur naturelle, et devant, un lion d'une grandeur colossale. L'intérieur des deux pagodes n'est pas achevé. On en attribue avec beaucoup de vraisemblance la cause à un tremblement de terre, comme on peut en juger par une fente de 4 pouces de large, qui coupe du haut en bas l'édifice de la jolie pagode, composé d'une seule pièce, et vraisemblablement aussi jusqu'à une certaine profondeur, le rocher qui lui sert de base. On peut en donner encore d'autres preuves. Il y avoit des édifices, sur cette côte, qui furent renversés dans la mer^ et il est très-probable que le même tremblement de terre, qui les a détruits, ait empêché d'achever les pagodes.
Ad00341 06 099a/freInsectes LXVII. Vol. VII. No. 97.
BEAUX PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. I’Achate. (Papilio Achates.)
On a figuré ici la femelle de ce charmant papillon parceque ses couleurs sont beaucoup mieux distinguées que celles du mâle. «Le dessus des aîles de devant est d'un brun verdâtre. Les taches triangulaires, d'un rouge ponceau à la jointure des aîles, et les taches coniques noires qui servent de fond aux premières, sont dans le mâle jaunes et blanches. Le dessous des aîles de devant est d'un fond noir, tacheié de 7 écussons blancs,, de 2 rouges, tirant sur le jaune; il y a 6 échancrures rouges. Ce papillon est indigène à l'Asie occidentale, comme à la Chine, à l'île de Java et au Corornandel.
Fig. 2. La Bérécynthie. (Papilio Berecynthia.)
La couleur de ce papillon, indigène à Surinam, est d'un brun foncé, coupé non loin du bord des aîles, par une bande peu large d'un jaune rougeâtre.
Fig. 3. Le Philocles. (Papilio Philocles.)
Ce papillon est également indigène à Surinam. Le fond de la couleur des aîles de devant supérieures est noir. Vers le bord est une tache en cerceau d'un bleu-clair, bordée de blanc, et entre celle-ci et la jointure des aîles se trouve un cercle ovale, qui contient quelques points blancs.
Fig. 4. Le Pretus. (Papilio Pretus.)
Le Cap de bonne espérance est sa patrie. Le dessus des aîles est noir, et orné de beaucoup de taches vertes, laisantes comme de la . soie. Les aîles de derrière sont d'un farua rougeâtra avec des taches d'an blanc pâle.
Ad00341 06 100a/frePlantes CXXXIV. Vol. VII. No. 98.
PLANTES DE PARADE.
Fig. 1. La Guimauve syrienne. (Hibiscus syriacus. L.)
Cette belle plante originaire de Syrie, est cultivée maintenant dans nos jardins, qu'elle décore par le nombre et la beauté de ses fleurs. Elle fleurit depuis le mois d'août jusqu'en automne; placée à l'abri des rigueurs de la saison, elle se conserve en plein air, pourvu qu'on ait soin de la couvrir en hiver. Les feuilles pointues sont à 3 bouts, et dans leurs angles sertrouvent les grandes et belles fleurs. Le bouton d'un rouge foncé s'épanouit en 6 à 1 feuilles d'un blanc rougeâtre avec des veines rouges, mais le milieu est plus foncé. Sa se_ mence parvenant rarement à sa maturité à cause de sa fleuraison tardive, on la propage par des marcottes ou des boutures.
Fig. 2. Le pommier chinois. (Pyrus spectabilis.)
Le pommier chinois, connu en Europe depuis 1780, est remarquable par ses fleurs rougeâtres à demi doubles, qui ont l'air de petites roses, etjjui le rendent très-agréable à la vue. Le tronc parvient à la hauteur »de 20 à 30 pieds, il prospère chez nous en plein air, cependant il demande un abri contre le vent; ses fruits mûrissent rarement. Sa beauté consistant, comme on l'a dit, dans ses fleurs,' on peut le cultiver pendant l'hiver, comme les autres espèces de fruits, dans les appartements, où sa fleuraison procure le plus beau coup - d'oeil.
Ad00341 06 101a/freMélanges CLXXII. Vol. VII. No. 99.
ARMES ET USTENSILES DES HABITANTS DE NUKAHIVA.
La planche ci-jointe représente les armes et les ustensiles des habitants de Nukahiva, île de la mer du sud, dont nous avons déjà fait mention dans le CXXVIII. cahier. Ces armes et ustensiles sont ici figurés avec beaucoup de goût.
Fig. . I. nous fait voir une massue d'armes, dont le bout est décoré de tresses faites des cheveux d'un ennemi vaincu. Fig. . 2. un hausse- col composé de plusieurs petites barres d'un "bois très-léger, en forme d'un fer à cheval, et orné de pois noirs et rouges, qui y sont collés; Fig. . 3. deux échasses avec des sculptures; Fig. . 4. un hameçon de nacre de perles; Fig. . 5. une Calebasse clissée; Fig. . 6. une hache de pierre avec un manche de.bois; Fig. . 7, un éventail arlistement natté; Fig. . g. deux diverses espèces de rames. Fig. . 9. une fronde faite de filaments de cocos; Fig. . 10. un ornement des jointures de la main et du pied en plumes; Fig. . il. deux pendants d'oreille formés d'une moule et d'une dent de cochon ;. Fig. . 12. deux javelots avec des ornements au ba3 et enfin Fig. . 13. représente une tête de mort garnie dé dents de cochon, en mémoire d'une victoire remportée par le possesseur: sur un ennemi.
Ad00341 06 102a/freInsectes LXVIII. Vol VII. No. 100.
DIVERSES ESPÈCES DE PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. La Sémiramis. (Papilio Semiramis.)
Cette espèce de papillon, extrêmement rare, fut trouvée sur une canne à sucre dans je plantage de Zoelen h Surinam. Elle appartient aux phalènes veloutées. Elle a les antennes plumassées, et une trompe presque imperceptible. Au duvet soyeux du derrière on "reconnaît aisément que c'est le mâle qui est figuré ici. Les taches triangulaires et en forme de. croissant des aîles de devant sont, comme les taches rondes-du derrière, transparentes, et semblables aux taches dès porte-miroirs. Les aîles de derrière ont à. leur extrémité un prolongement extraordinaire si fin et si mince, qu'il est étonnant que cet animal ne le- gâte pas en volant.
Fig. 2. La Lune. (Papilio Luna.)
Le dessus et le dessous de ce papillon ont les mêmes dessins. Les,yeux, dont il y en a un sur chaque aîle, sont transparents comme le verre; Il est indigène à la Jamaïque à NeuYork, à la Caroline, ait Mailand; sa chenille se nourrit des feuilles de Sassafras. Au Coromandel, et dans l'île de Ceylan il s'en trouve une variété d'une couleur plus pâle et prèsque blanche, et dont les aîles de devant ont des bords larges et bruns.
Fig. 3. et 4. L'Impériale. (Papilio Imperialis.)
Ce papillon, indigène à Surinam, dont les aîles se terminent en queue, se distingue surtout par la magnificence de ses couleurs- Le dessus de ses aîles est d'un bleu d'azur, cependant les aîles de devant ont de plus une large bordure noire, et deux taches de la même couleur. Le dessous est poui la plupart vert, cependant les aîles supérieures ont à la jointure une tache ronde d'un bleu clair. Les aîles ont jusqu'à la première courbure des aîles de devant de petites pointes noires et le dessous des aîles inférieures joue le vert-d'or,
Fig. 5. Le Progne. (Papilio Progne.)
Ce superbe papillon, indigène à Neu York et à la Jamaïque, est tacheté à peu près en bas comme en haut, et ressembla au Robert le Diable des françois et au de gehakkel'de Aurélia des hollandais; les aîles ne sont pon;tant pas si échancrées, et le dessous des ailes inférieures n'a pas non plus le C argenté, qui distingue le papillon d'Europe.
Ad00341 07 003a/freMélanges CLXXIII. Vol. VIII. No. 1.
MANIÈRE DE TATOUER À NUKAHIVA.
Nous avons déjà parlé, à l'occasion de la planche 36 du VIL Volume de notre Porte- . seuille d'Enfans, de l'habitude où sont les habitants de plusieurs îles de la mer du Sud de se tatouer le corps, c'est-à-dire de barioler le corps avec des Fig. ures imprégnées dans la peau. Cette planche, ainsi que les deux suivantes, nous fera connoître cet étrange usage avec toutes ses gradations. Dans ces îles le tatouage est un art véritable, aussi voyons-nous
Fig. 1. Un maître de tatouage.
Il est à genoux devant une jeune femme, dont il tatoue la jointure de l'avant - bras gauche, qui repose sur son genou droit. Il se sert pour cela de l'os de l'aile du Paille en queue (Phaeton aetkereus.) dentelé et pointu en forme de,peigne, attaché à une baguette de bambou sous un angle obtus, sur l'extrémité de la-quelie il frappe avec une autre baguette, de sorte qu'il n'y a que l'épiderme de percé par cet instrument en sorme de peigne. Comme on commence par dessiner sur la peau les Figures, l'opération se fait ordinairement avec beaucoup de célérité, lorsque le maître de tatouage a de l'adresse. On srotte la légère blessure avec le charbon d'un noyeau de coco détrempé dans de l'eau, après quoi il y a une légère inflammation, et il se forme une croûte, et dèsquelle est tombée, la Figure est imprégnée pour toujours. Le Nukahivien qui entre dans la cabane apporte au maître de tatouage la tête d'un cochon pour sorr salaire.
Fig. 2. Figures ordinaires de tatouage.
Chacune a son nom et une signification qui lui est propre, et nous allons donner les principales d'après les renseignemens donnés par M. de Langsdorf dans son intéressant voyage, r. 2. Kake —- est imprégnée en dedans du bras. — 3. 4. 5. Enata, hommes. Il y a apparence qu'on imprègne ces Figures lorsqu'un homme a tué un ennemi et qu'on le mange. — 6. 7. Kake-opogo bande transversale sur l'oeil, les bras, la poitrine, les cuisses, s'imprègne surtout dans les festinj. - 8v Matta- Comor. Cette Figure représente la tête d'un homme et est entourée A'Enata 3. 4. 5., et est apparemment l'emblème d'un guerrier distingué, dont il décore la poitrine, les cuisses ou le dos. — 0. 10. Niho-Piata, dents de requin. Cette Figure ne sert qua d'ornement ainsi que la suivante, n. 12 Ehowa, tortue, sert au même objet ainsi que les Figures de lézard etd'autres animaux. __. 13. Tumaima ne se trouve que sur le dessus de la main, et 14, dont le voyageur ignore le nom, en dessous du bras et sur les cuisses.
Ad00341 07 004a/freMélanges CLXXIV. Vol. VIII. No. 2.
NUKAHIVIENS AVEC UN TATOUAGE TOUT DIFFÉRENT.
Les habitants de Nukahiva tatouent plusieurs années de suite leur corps par partie ,. de sorte que ce n'est que dans l'âgé mûr que ces baliolements se trouvent achevés. Lorsqu'un garçon a atteint sa douzième ou treizième année , on^ commence à tatouer quelques -Figures principales; on y en ajoute, tous les ans de nouvelles, et la parure entière n'est sinie qu'à 30 ou 35 ans. Plus le Nukahivien vieillit, pins les événements militaires ou pacisiques, qui le regardent, lui fournissent l'occasion d'en conserver le souvenir par des , Figures particulières imprégnées tsur sa peau. Celui, dont le dos est Figuré ici est encore jeune, comme on peut le voir facilement par les endroits de son corps qui ne sont pas encore tatoués, surtout aux pieds. Il tient dans la main droite une lance et dans la gauche une corde à laquelle pend la tête d'un ennemi qu'il a tué, laquelle est décorée avec les défenses d'un sanglier. Sa coiffure est remarquable ainsi que celle de son voisin. Il a pour pendants d'oreille des défenses de sanglier attachées à des moules avec du ciment ; et deux tresses de'cheveux, tournées en forme d'escargot, qui s'élèvent au dessus des oreilles, et ne ressemblent pas mal à des cornes, parent la tête qui d'ailleurs est entièrement r&sée. L'autre sigure, armée d'une masse d'armes, à l'extrémité de laquelle tient un faisceau des cheveux d'un ennemi qu'il a tué, représente un Nukahivien de 30 ans, qui tient à la main un éventail panaché. Ce tatouage complet rappelé l'armure des anciens chevaliers allemands, puisqu'il y a brassards, corselets, et hausse-col.