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Ad00341 01 003a/freZweitprüfung

Quadrupèdes I. T. 1. No. 1.

QUADRUPEDES DES PAYS CHAUDS.

No 1. L'Elephant.

C'est le plus grand de tous les animaux terrestres; car il a 10 à 14 pieds de hauteur, sur 16 pieds et demi de long. La durée de sa vie est d'environ 200 ans; il possede à un plus haut degré la docilité du cheval, la fidélité du chien, et l'adresse du singe; car par le moyen de sa trompe, qui lui tient lieu de bras et de main, il enléve les plus pésans fardeaux, et se défend avec vigueur. L'espèce de doigt, qui se trouve à l'extrèmité de cette trompe, et qui est pourvu d'un sentiment délicat, lui sert à défaire les noeuds, que l'on forme pour l'attacher, à tourner une clef, à ouvrir ou fermer un verrouil, a ramasser de terre la plus petite pièce de monnoie, et a porter le boire et le manger à sa bouche.

L'Elephant ne se trouve que dans les climats les plus chauds de l'Afrique et de l'Asie; il y vit en societé dans de grandes forêts ombragées, ou il n'est pas rare d'en voir cent et même mille ensemble. Il se nourrit de jeunes arbres, des branches et des feuilles du Coccotier, et d'autres plantes vertes, de fruits, de riz etc. Il trouble ordinairement avec ses pieds l'eau quli veut boire. ll boit en outre du vin, de l'Arrac et d'autres liqueurs fortes. Il le pompe dans sa trompe, et repliant celleci en arrière jusque dans sa bouche, il fait jaillir sa boisson dans son gosier.

La couleur de sa peau, qui est groffière, ridée et presqu'entièrement dépourvue de poils, est d'un gris sale. Ses deux défenses, dont chacune peut péser depuis cinq jusqu'à 130 livres, nous fournissent le bel yvoire. Les habitans des Indes orientales employant l'Elephant à tirer des chars et des vaisseaux, à porter des fardeaux dont il aide, avec sa trompe, à se charger ou à se décharger lui même, et qu'il dépose avec beaucoup de précaution à l'endroit qu'on lui indique. Il peut porter environ 2000 livres.

No. 2. Le Chameau.

Le Chameau, qui n'habite pareillement que les climats chauds de l'Afrique et de Asie, est le plus utile de tous les animaux domestiques; car on ne le trouve plus sauvage. Une grande partie de l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie entière seroient inhabitées, sans le chameau. Sa demarche est très douce et assurée. Il porte autant que deux mulets, et mange à peine autant qu'un âne, encore sa nourriture n'est-elle qu'un fourrage mauvais et ligneux. Il fait avec les Caravannes et sans boire, de longs et pénibles voyages à travers les sables brûlans des déserts, et dort sous son fardeau, sans qu'il soit besoin de le décharger. La durée de sa vie est d'environ 50 ans. Sa couleur est un mélange sale de rouge de brun et de jaune; son poil est plus doux, que la laine, et sert à faire les etoffes, connues sous les nom de camelots. Le chair du jeune chameau est de bon goût; son lait sert à la nourriture des hommes et des chevaux; on prépare de son urine et de sa fiente un sel apellé sel Ammoniac; et les Arabes brûlent en outre sa fiente desséchée, faute de bois.

Ad00341 01 004a/freErstprüfungQuadrupédes. II. T. I. No. 2.
QUADRUPÉDES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Rhinocéros.
Cet animal, qui égale presque l'Eléphant en grandeur, ayant 6 pieds et demi de haut sur 11 1/2 de long, ne vit, comme ce dernier, que dans les climats chauds de l'Afrique et de l'Asie. Il aime la solitude, les contrées marécageusës, et n'est bon à aucun usage. Il fait sa nourriture de plantes dures, de broussailles, et surtout des cannes a sucre, qu'il aime beaucoup. Son nez est muni d'une, et souvent de deux cornes, qui servent à sa defense. Sa peau est d'un gris brun sale, aussi dure et aussì epaisse qu'une planche; ce qui sait qu'elle resisie à touts les coups de sabre, de lance et même de fusil. Elle ressemble à plusieurs cuirasses enchassées les unes sous les autres sur le corps de l'animal, où elle forment des plis longs et épais, dans lesquels la peau est beaucoup plus molle et plus souple, afin que le Rhinocéros puisse se mouvoir. On ne sait de cette peau épaisse que des verges et des badines pour la promenade; mais les Indiens sont toutes sortes de jolis ouvrages de sa corne. L'inimitié naturelle, qu'on lui attribue contre l'Eléphant, n'est qu'une fable; car il vit en paix avec touts les animaux, et ne le défend que quand il est harcelé.
Le Zèbre.
No 2. Le Mâle. No. 3. La Femelle.
Cet animal ressemble en général au mulet, dont il a la forme et la grandeur; il court avec autant de légéreté qu'un cerf, et vit dans les lieux incultes de l'Asrique méridionale. Le Zèbre est fort renommé à cause de la grande beauté et de l'élégance des taches, de la régularité et des couleurs, dont sa peau est marquée. Le mâle est plus grand et mieux marqué que la femelle; quoique les couleurs de celle-ci soient plus variées. On n'a encore pu jusqu'ici reussir, a le dompter, et en faire un animal domestique.
No. 4. Le Porc épic des Indes.
Le Porc épic ne se trouve que dans les climats chauds de toutes les parties du monde. Il n'est point rare en Italie, dans les monts Appennins, et se nourrit de racines, de légumes, de fruits et de graines. Il approche beaucoup de l'Hérisson, et fait, à cause des longs aiguilles, qu'il a sur le dos et à la queue, et qui sont de véritables tuyaux de plumes, la nuance entre les oiseaux et les quadrupèdes. Son Corps est brun, sa tête rougeâtre, et ses piquans sont tachetés de brun, de blanc, de jaune et de rouge. Son poil est fin et doux au toucher.
No. 5. Le Babiroussa ou Babiroséa.
Le Babiroussa est une espèce mitoyenne entre le cerf et le porc. Il a le corps d'un cerf ou d'un chevreuil et la tête d'un sanglier, avec quatre grandes défenses. Ses deux défenses inférieures ne lui servent que pour se défendre effectivement; mais les deux superieures, qui sont recourbées en arrière et lui sortent de l'os du nez, lui servent a se pendre aux branches les plus basses des arbres, quand il veut prendre du repos. Sa couleur est d'un noir rougeâtre mêlé de cris, sa peau et son poil ressemblent à ceux d'un chevreuil. Il habite les îles méridionales de l'Asie, et sa chair est de bon goût.
Ad00341 01 005a/freErstprüfung

Oiseaux I. T. T. 1. No. 3

OISEAUX QUI NE VOLENT PAS.

No. 1. L'Autruche.

L’Autruche est le plus grand de touts les oiseaux, et pése 70 à 80 livres. Elle ne peut voler, quoiqu'elle ait des ailes, mais elle n'en court que plus vite, et même avec plus de célèrité que le meilleur cheval. Aussi les Arabes ne peuvent-ils la prendre qu'après l'avoir fatiguée, en la chassant continuellement plusieurs jours de suite. Elle bat sans celle des ailes en courant.

Cet oiseau vit dans les sables brûlans des déserts de l'Ethiopie et de l'Arabie; où il pond chaque année, dans le sable, 30 à 40 oeufs gros comme la tête d'un enfant, et tous isolés, qu'il ne couve que la nuit; laissant, pendant le jour, au soleil le soin de les faire éclorre par sa chaleur. L'Autruche est si vorace, qu'outre les plantes et les fruits, dont elle sait sa nourriture, elle se remplit encore l'estomac de pierres, de bois, d'os, de cordes, de cuir, de fer, de verre et de charbon. Sa tète et ses cuilïes épaisses et charnues, fillonnés d'ailleurs de crevasses entrecroisées, sont dépourvues de plumes. Son cou est fort long, et garni d'une espèce de laine fine d'un blanc luisant. Elle a sur le corps des plumes noires et des grifes mélées de brun; mais ses ailes et sa queue sont fournies de grandes plumes blanches, dont on fait un grand commerce en Europe.

No. 2. Le Casoar.

Le Casoar, qui a 5 à 6 pieds de hauteur, est le plus grand des oiseaux après l'autruche. Les lieux, qu'il habite de préférence, sont les îles brûlantes de l'Asie; il court presque aussi vite que l'Autruche, et est aussi goulu qu'elle. Il se nourrit de graines et de fruits. Sa tète et la moitié de son cou sont sans plumes et recouverts d'une peau ridée, de couleurs en partie bleue et en partie rougeâtre. Sa tète est ornée d'une crête jaune d'une substance assez semblable à la corne. Les plumes, dont son corps est couvert, sont noires et semblables à des foies; il n'a point de queue. Ses pattes sont jaunes; ses ailes ont à peine 3 pouces de longueur, et ne sont garnies que de cinq tuyaux luisans, ressemblans aux aiguillons du porc-epic.

No. 3. Le Dronte.

Cet animal informe vit pareillement dans les îles brûlantes des Indes orientales, où on le trouve seul dans les marais. Son corps est couvert de plumes grifes, très molles; il porte sur le croupion un bouquet de plumes, comme l'Autruche. Il a une tache rouge sur la partie antérieure de son bec, et des plumes jaunâtres à la queue et aux ailes.

Trois espèces de Manchots.

No. 4. le grand. No. 5. le petit. No. 6. le sauteur.

Les Manchots, qui sont des oiseaux aquatiques, n'ont, au lieu d'ailes, que de petits lambeaux semblables aux nageoires du chien marin, et plutôt recouvertes d'ecailles que de plumes. Ces espèces d'oiseaux, tiennent, pour ainsi dire, le milieu entre les oiseaux et les poissons. Ils ne se trouvent que dans les iles de la mer du Sud, et deviennent extrêmement gras.

No. 7. Le grand Pingoin.

Les Pingoins sont pareillement des oiseaux aquatiques; ils vivent dans les mers du nord, sont très stupides, et aussi peu capables de voler que les manchots. L'espèce ici representée atteint la grandeur d'une oïe, et vit sur les côtes de Norvège, d'Island et de l'Amérique septentrionale.

Ad00341 01 006a/frePoissons I. T. 1. No. 4.
TROIS ESPECES DE CÉTACÉES.
On comprend sous le nom de Cêtacèes toutes les espèces des grands animaux aquatiques, qui, quoique vivant toujours dans l'Océan, et differens entre eux par leur forme et leur figure, approchent néanmoins des quadrupèdes terrestres par la structure de leurs organes, par leurs os, par la respiration, par la chaleur du sang, et parcequ'il sont vivipares, c. a. d. qu'ils mettent au monde des petits tout vivans.
No. 1. La Baleine.
La Baleine proprement dite est le plus grand de tout les êtres vivans, connus jusques-ici. Les Baleines des mers de l'Europe, à la pèche desquelles les seuls Hollandois envoyent annuellement 3 ou 400 vaisseaux, qu'ils appellent Voiliers du Groenland, sont ordinairement de 30 à 60 pieds de longueur, on en a vu cependant qui étoient encore deux fois aussi grandes. Une seule baleine donne souvent 100, 000 livres de lard, dont on fait une huile, connue sous le nom d'huile de poisson. Sa chair est douce et coriace, mais les matelots n'en mangent que la langue.
Elle lance avec grand bruit par se deux naseaux, et sous la forme de deux jets, l'eau qu' elle reçoit dans sa bouche avec sa nourriture et ces jets d'eau s'élèvent à une telle hauteur, qu'on les apperçoit de loin sur la mer. Sa peau est d'un gris-noir; elle est dure et luisante, et souvent entièrement incrusiée d'huitres et de moules, comme un rocher. Quelqu'énorme que soit la grosseur de cet animal, il est cependant souvent, la proie des poissons beaucoup plus petits, entre autres du Narval, du Requin etc. qui sont plus voraces et beaucoup mieux armés que lui. La Baleine n'est rien moins que vorace, car au lieu d'avaler les poissons par milliers, comme le Cachalot, elle ne se nourrit que des petits vermisseaux marins et des polypes qui couvrent le fond de la mer, et qu'elle ramasse et recueille dans sa bouche par le moyen des Fanons larges et flexibles, dont la nature a pourvu le haut de son palais, qui sortent et bordent sa bouche comme de larges franges, et qu'elle peut étendre et retirer à volonté. Ce sont ces fanons larges, épais comme la main, et semblables à des lanières de cuir, et non les os de la baleine, qui nous fournissent ce que nous appelions Baleine, substance flexible, qu'on employe a tant d'usages différens, après qu'elle a été bouillie et fendue en petites verges. La pèche de la baleine est une source intarissable de richesses pour la Hollande et l'Angleterre.
No. 2. Le Dauphin.
Le Dauphin vit en grandes troupes, dans la mer noire et dans la mer mediterranee dans lesquelles il semble vivre de préférence. Il ne fait jaillir en l'air qu'un seul jet d'eau, parceque ses deux naseaux se reunissent et n'ont qu' une seule ouverture au dehors. La fable a fait des Dauphins de grands amis de l'homme, et a dit qu'ils l'aidoient à le sauver après le naufrage; voilà pourquoi de nos jours encore ils sont aussi révérés dans la Grèce qu'autrefois. Au reste la figure que nous en donnons ici, fait voir, combien peu sa forme véritable et naturelle s'accorde avec la figure fabuleuse, qu'on lui voit sur les médailles antiques, sur les tableaux, et dans les armoiries, ou il se tient uniquement sur sa tète, et joue dans l'air avec sa queue.
No. 3. Le Marsouin.
Ce poisson vorace, le plus petit de Cétacées, vit dans toutes les mers, et se nourrit de sardines, de maquereaux et de harengs. Les Marsouins sont si goulus, qu'ils s'entrémangent eux même, lorsque l'un d'entre eux est blessé. Ils aiment surtout à se tenir autour des vaisseaux, et les marins regardent leur grande vivacité comme le signe d'une tempête prochaine. On les prend, et on en prépare pareillement une huile de poisson, qui sert aux corroyeurs et est propre à brûler.
Ad00341 01 007a/freInsectes I. T. I. No. 5.
LE VER-A-SOIE.
Le Ver- à-soie et l'abeille sont les Insectes les plus utile à l'homme. L'ancienne Rome, dans sa plus grande splendeur, ne connoissoit encore d'autres etoffes de soie, que celles qu'elle recevoit de la Chine et des côtes de l'Asie; tandis que de nos jours des milliers de personnes se nourissent de la culture des vers-à-soie, en Italie, en France et en Espagne. Les premiers vers-à-soie sont venus de Perse en Italie dans le XII. siécle, et ce fut en Sicile qu'on commença à en élever.
Le vie du ver-à-soie, toutes ses métamorphoses y comprimes, à compter depuis sa sortie de l'oeuf jusqu'à sa mort, ne dure en tout que 8 ou 9 semaines; et pendant cet intervalle de tems, l'insecte paroit sous les formes ci-dessous.
aaaa.) Vers-a soie âgés d'un jour. On fait éclorre au soleil les oeufs ou graines, qu'on a conservés de l'année précédente, et on place, à l'instant de leur naissance, les petits vers sur des feuilles de mûrier blanc nouvellement cueillies. Ils filent, même avant de commencer à manger, lorsque quelque accident les fait tomber de la feuille.
bbbb.) Fers à l'âge de trois semaines et qui ont changés de peau pour la première fois, dix jours après leurs sortie de l'œuf.
c.) Ver-à-soie changeant de peau. Sa peau commence à se déchirer à la tète, et il s'en dépouille entièrement par derrière; le ver ne mange point pendant ce tems là.
dd.) Vers qui ont pris leur entier accroissement à lâge de cinq semaines. Ils sont alors d'un beau blanc rayé de jaune et de gris, et ont une petite corne rouge vers l'extrémité inférieure. La couleur de leurs pieds, qui sont jaunes ou blancs, indique celle de la soie qu'ils doivent filer. Lorsqu'ils sont parvenus à leur entier accroissement, ils mangent pendant 4 ou 5 jours avec une extrême voracité, et le superflu de la nourriture qu'ils prennent alors se convertit tout en soie, car ils ne tardent pas à s'enfermer dans leurs cocons.
efgh) Vers à soie cabanes, ou qui filent leurs cocons. En Italie et en France on a coutume de leur faire avec de la bruyère des espèces de huttes. Ils commencent d'abord par y attacher des filamens grossiers, qui sont ce qu'on appelle filofelle (e.). Le ver continue à filer par la bouche, et le sécond jour le cocon est déjà plus dense (f.), le troisième et le quatrième jour il n'est déjà plus possible de discerner le ver (g.), et au bout de 7 ou 8 jours le cocon es entièrement achevé et tissu d'un seul fil extrêmement fin et délié, qui peut avoir 800 à 1000 pieds de longueur. Le ver se dipouille pour la dernière fois de sa peau dans le cocon, où il se transforme en une nymphe ou chrysalide d'un jaune brun.
i) Cocon coupé dans sa longeur, avec la chryTalide et la peau, dont le ver s'est dépouillé.
jkl) Chrysalides vues par derrière, de côté, et en face.
mno) Cocons enfilés alternativement, vu gros et un allongé, pour avoir autant de mâles, qui se trouvent dans les derniers, que de femelles renfermées dans les premiers. Lorsque la Chrysalide a pallé 15 à 18 jours dans le cocon, sans avoir été tuée par la chaleur d'un four ou par celle des rayons du soleil, elle sc change en un papillon, qui perce le cocon à son extrémité aiguë (o.), et en gâte la soie par la liqueur blanche et visqueuse dont il se purge. Pour éviter cet inconvénient, on tue, dans des fours, tous les cocons dont on veut avoir la soie, et on ne conserve que ceux qu'on veut laisser éclorre et qu'on destine à la propagation de l'espèce.
pq) Papillons du ver-à-soie; ils sont delà classe des Phalènes c. a. d. des papillons de nuit; le plus petit (p) est le mâle, et le plus grand (q) est la femelle. Cette deniére reste presque entièrement immobile, tandis que le mâle, au contraire, agite fortement les petites ailes, sans cependent voler beaucoup, particulièrement dans les maisons. Ces papillons s'accouplent incontinent après qu'ils sont éclos, la femelle pond ses oeufs (r), qui sont au nombre de 5 ou 400, sur un morceau de drap noir ou brun, qu'on attache à cet effet à la muraille, et peu de jours après ils meurent tous les deux, sans avoir pris la moindre nourriture.
Ad00341 01 008a/freQuadrupèdes III. T. I. No. 6.
QUADRUPEDÈS DES PAYS CHAUDS.
La Giraffe.
No. 1. La femelle. No. 2. Le mâle.
Ce singulier animal, qui tient du cheval, du chameau et du cerf, et qu'on appellait autrefois Camèlopard, ne vit que dans l'intérieur de la brûlante Afrique. On n'en avait ci-devant aucune image exacte, mais Mr. Le Vaillant, qui a fait plusieurs voyages dans l'intérieur de cette partie du monde, vient de nous en fournir une correcte, c'est celle que je donne ici.
La Giraffe est sans contredit le plus haut de tous les animaux; car le mâle a 16 pieds de hauteur depuis l'extrémité de ses cornes jusqu'aux pieds de devant. La femelle est un peu moins haute, et n'a que 13 à 14 pieds. La longeur de cet animal n'est aucunement proportionée à sa hauteur, car il a à peine 7 pieds de long depuis le poitrail jusqu'à la queue. Les jambes de devant surpassent si considérablement celles de derrière en hauteur, que le dos de la giraffe descend en pente comme le toit d'une maison. On pourrait presque dire, que tout l'animal n'est que cou et jambes.
La giraffe a sur la tête, entre les deux oreilles, deux excroissances osseuses du crâne, de 8 à 9 pouces de hauteur, et qu'on ne peut nommer ni cornes ni bois; aussi ne les met-elle point bas. Ces excroissances ressemblent aux dagues d'un jeune cerf, et ont à leur extrémité superieure un enfoncement rond, garni de poils courts et roides.
La couleur de la giraffe varie. Le mâle et la femelle sont tous deux tigrés, mais le mâle a de grandes taches d'un brun foncé sur un fond gris-blanc, tandis que les taches de la femelle sont d'un jaune obscur sur un fond gris-jaune.
Cet animal se nourrit, comme le cerf ou le cheval, de feuilles d'arbres et d'herbe. Il est timide et craintif; cependant en cas de besoin il se défend très bien des attaques du lion, avec ses pieds de derrière, comme le cheval sauvage, et sait tenir son ennemi dans un certain éloigneroent. On n'a encore pu jusqu'ici parvenir à le dompter, ni l'employer à aucun usage avantageux à l'homme.
Ad00341 01 009a/frePoissons II. T. I. No. 7.
CETACEES.
No. 1. Le Cachalot.
Ce poisson est un des plus grands, qui vivent de rapine. Un des principaux caractères, qui le distinguent de la Baleine, est, qu'il a des dents et est extrêmement vorace; car il engloutit tout d'une coup, non seulement des milliers de petits poissons, tels que les harengs, les maqueraux, les sardines (anchois.) et autres, que le courant de l'eau lui amène à la gueule; mais encore d'assez grands poissons. Il a 50 a 60 pieds de longueur, est tacheté de verd et de noir, et ses nageoires et sa queue sont d'un gris rougeàtre. Il lance en avant par ses nasaux un jet d'eau fort épais.
Une grande cavité particulière, que le Cachalot a dans la tète, au devant du cerveau, renferme communément plusieurs tonnes de cette masse onctueuse, connue sous le nom de Blanc de baleine (Sperma ceti.) qu'on a pris à tort pour la résure de la baleine puisqu'il vient du Cachalot. On trouve aussi toujours, dans les entrailles de ce poisson, de grandes masses d'Ambre gris, qui pèsent souvent jusqu'à 80 livres. Il vit dans le grand Océan.
No. 2. Le Narval.
Ce poisson, non moins terrible que le prècedent, est extrêmement remarquable par une longue corne cordelée, qui lui sort des os du museau et qui est du plus bel yvoire. Cette corne, qui lui a sait donner le nom de Licorne de mer, et qui lui sert d'arme, en sait un ennemi très dangereux pour la baleine; il n'est mème pas rare de lui voir briser la pointe de cette corne contre les navires, contre lesquels il heurte avec violence.
Le Narval a 36 pieds de longueur, sa corne y comprise, sa couleur est un melange de gris, de rouge et de blanc; son dos est parfemé de points noirs. Il ne sait jaillir qu'un seul jet d'eau par ses narines, qu'il a la faculté de sermer par le moyen d'une valvule particulière. On le trouve surtout dans la Mer glaciale. Sa belle corne, qu'on voit dans plusieurs cabinets d'Histoire naturelle, a vraisemblablement donné lieu â la fable de la Licorne, qu'on a prise autrefois pour un animal terrestre, dans les tems où l'on ignorait presque entièrement l'Histoire naturelle.
Ad00341 01 010a/freQuadrupèdes IV. T. I. No. 8.
HUIT ESPÉCES DE SINGES.
Le Singe est de tous les quadrupèdes celui qui approche le plus de l'homme; on pourrait même presque dire, qu'il fait une classe particulière d'animaux, savoir celle des animaux à quatre mains; car ses pieds de derrière sont plutôt des mains que des pieds; aussi peut-il s'en servir comme de mains. On distingue ordinairement trois espèces principales de singes, selon qu'ils ont la queue longue ou courte, ou qu'ils en sont entièrement dépourvus, savoir:
1) en Singes, sans queue;
2) en Babouins, qui ont la queue courte;
3) en Guenons, dont la queue est longue.
La patrie de tous ces animaux est la Zone qui se trouve entre les tropiques, en Afrique, en Asie et en Amérique. Les singes peuplent les immenses forêts de ces climats, et sont leur habitation proprement dite sous les voûtes touffues et élevées de verdure, qu'elles leur ossrent. Ils y vivent en société, et se tiennent en troupes; chaque espèce cependant separée des autres. Leur nourriture principale sont les fruits et les feuilles des plantes, grain, le riz, le millet, le maïs et autres fruits des champs et des jardins; il mangent aussi les oeufs des oiseaux, les limaçons et les huitres. Ils boivent de l'eau, de la bière, du lait, du vin doux etc. qu'ils puisent dans le creux de la main, lorsqu'ils veulent boire.
La planche ci jointe represente quelques espèces de Singes et de Babouins.
No. 1. L'Orang-Outang.
C'est de tous les singes celui qui approche le plus de l'homme, par sa forme et la structure; exterieure; aussi est-ce de cette ressemblance que lui vient le nom d'Orang-Outang, qui veut dire, en langage Malai, homme des bois. Il y en-a de deux espèces:
a) le petit, nommé le Jocko, qui ne parvient qu'à deux ou trois pieds de hauteur,
b) le grand, appelle le Pongo, qui a passé six pieds de hauteur, et atteint complètement la grandeur de l'homme.
Le Jocko est doux, se laisse aisément apprivoiser,. et apprenda faire différentes choies dans le ménage; le Pongo, au contraire, est farouche, plus fort et plus robuste que l'homme, et ne l'apprivoise qu'avec peine. L'Orang- Outang marche ordinairement comme l'homme, sur deux pieds, souvent aussi il s'appuie sur un bâton qui lui sert d'armes. Il est velu par tout le corps, à l'exception de la face, des oreilles et des mains qui sont sans poils. Il est d'une couleur brune tirant sur le roux, et sa patrie sont les contrées brùlantes de l'Afrique, les isles de Sumatra, de Java, de Borneo, les Celebes, le royaume de Bengale et le reste du continent des Indes orientales.
Le singe à longs bras ou le Gibbon.
No. 2. Le Grand. No. 3. Le Petit.
Les Indes orientales sont la patrie de ces singes. Le grand Gibbon est noir, sa face est grise, à l'exception du contour des yeux, de la bouche et du nez, qui sont bruns et sans poils; ses pieds et ses mains sont pareillement gris. Le Petit Gibbon est d'un tiers moins haut que le précedent, sa couleur est aussi differente. Il a la tète, le dos et les bras bruns; le cou, la poitrine, le ventre et les jambes d'un gris blanc mèle de brun; mais la partie inférieure de son dos est d'un gris blanc. La longueur de ses bras le distingue de toutes espèces de singes; il est d'ailleurs d'un naturel doux et paisible.
No. 4. Le Magot.
Ce singe, qui a trois pieds de haut, est pour la plupart du tems assis dans une posture droite, et marche plus volontiers à quatre pieds qu'à deux. Il a la museau d'un chien: et sur les fesses de grandes callosites, sur les quelles il s'assied. Sa patrie est l'Ethiopie, l'Arabie, et les côtes du Malabar. Il est, de tous les singes, celui qui supporte le mieux le climat de l'Europe.
Le Papion.
No. 5. Le Grand. No. 6. Le Petit.
C'est du Papion que toutes les espèces de singes à queue courte ont recule nom de Babouins. Ils sont pour la plupart fort laids, ont la tète très grosse et un museau de chien, ressemblant assez souvent à un grouin de cochon. Le grand Papion a trois pieds de hauteur, et le petit n'en a que deux, il est extrêmetnent farouche et fort. Le Petit Papion montre ici les caliosités couleur de sang, qu'il a aux fesses et sur lesquelles il s'assied. Il est d'un brun foncé, un peu plus clair sur la poitrine, que par tout le restedu corps.
Le Mandrill.
No. 7. Le mâle. No. 8. La femelle.
Ce singe, qui tient pareillement à l'espèce des babouins, se distingue sur-tout par la couleure bleue de son nez et de ses joues, qui sont sillonn les de quelques rides longitudinales obliques. Il a des abajoues, et ses fesses sont munies de callosit à rouges. Sa hauteur est de deux pieds environ; il vit en Guinée, n'est ni fort sauvage ni sort amusant, et marche le plus volontiers à quatre.
Ad00341 01 011a/freOiseaux II. T I. No. 9.
DIX OISEAUX D'AMÉRIQUE.
No. 1. Le Jabiru.
Cet oiseau, un de ceux qui aiment les marais, vit a Cayenne, et se nourrit, comme la cicogne, de Terpens, de lézards, de grenouilles etc, sur le bord des rivières. Il est tout blanc; sa tète, son bec, les pattes et son cou, qui est sans plumes, sont noirs. Il a sur le derrière de la tète une grande tache planche, et au bas du cou, où les plumes commencent, un collier d'un rouge éclatant et large comme la main.
No. 2. Le Kamichy.
Le Kamichy vit pareillement de vermisieaux aquatiques, quoiqu'il ait le bec fait comme celui des oiseaux granivores. Son dos, sa poitrine et sa queue sont d'un verd de bouteille foncé; il a le ventre et les pattes grises, le cou bleu et couvert d'écaillés; sa tète est d'un gris blacet armée d'un grand ergot de substance corneuse, et semblable à deux plus petits, qu'il a aux ailes.
Le Coq de Roche.
No. 3. Le Coq. No. 4. la Poule.
Le Coq de Roche vit dans les grandes forêts solitaires de Cayenne et du Pérou, et est extrêmement sauvâge. Le coq est fort beau, car son plumage est d'une couleur de feu très vive; il a les ailes et la queue noires et le dos gris: mais la poule est d'un brun fauve. Ces animaux se nourissent de graines sauvages et de vermisseaux.
No. 5. Le Roi des Vautours.
Quoique cet oiseau, pareillement originaire de Cayenne, soit de la race des vautours et des oiseaux de proie, son nom ne lui vient cependant ni de sa grandeur, car il est petit, et à peu près de la grandeur d'une oie qui a pris la moitié de son accroissement; ni de son amour pour la rapine, puisqu'il se nourrit de rats, de souris, de vermilleaux et même de fiente, mais plutôt de l'extrème beauté et vivacité de ses couleurs. Sa tête et son cou, qui sont dégarnis de plumes, sont de plusieurs couleurs, savoir, violet foncé, rouge, couleur de feu et jaunes. Il a tout au tour du cou une palatine de poils gris; son dos, son ventre et ses cuisses sont couleur de citron, ses ailes et sa queue noires, et ses pattes d'un rouge cramoisi.
Cinq espèces de Colibris.
No. 6. Le Colibri Topaze.
No. 7. Le Brin-blanc.
No. 8. Le Colibri ordinaire.
No. 9. L'Oiseau-mouche.
No. 10. Le Colibri hupé.
Les nombreuses et belles espèces de ces jolis oiseaux, qu'on nomme Colibris, sont, pour ainsi dire, les bijoux parmi les autres oiseaux, tant à cause de leur extrême petitesse, que par rapport à l'élégance et à l'email de leurs couleurs. Ils se nourrissent du suc des fleurs et des plus petits moucherons, et chantent fort agréablement. Les plus petits entre eux se nomment Oiseaux-mouches, parcequ'ils ne sont en effet guère plus grands que la plus grosses mouches. Le plus petit de ces oiseaux p. e. représenté ici Fig. 9. n'est pas même aussi grand que le plus grand taon. Il ne pèle, avec tout son nid, qu'un scrupule ou demigros. Ce nid, qui contient deux petits oeufs de la grosseur d'un pois, est construit des plus tendres filamens des fleurs entre deux feuilles d'oranger ou suspendu à un brin de paille. Ce petit oiseau s'insinue, comme l'abeille, dans le calice des fleurs pour en sucer le miel. Les Dames Américaines portent souvent de ces petits oiseaux-mouches en guise de boucles d'ortille. Les colibris dissèrent dé l'oiseau mouche en ce, que ce dernier a le bec droit et aigu, tandis que ceux-là l'ont grand et recourbé.
Ad00341 01 012a/frePlantes I. T. 1. No. 10.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Caffier.
Il existe peut-être quantité de personnes qui ont pris depuis longtems du caffe ou du sucre, sans savoir quel air ont les plantes qui nous fournissent l'un et l'autre. En voici donc de fideles images.
Le Caffier croît sans culture dans l'Arabie et dans l'Ethiopie, mais son fruit, ou plutôt sa semence est devenue un si important article de commerce, qu'on le cultive dans presque toutes les provinces chaudes, et dans les îles des Indes orientales et occidentales. Ce fut, dit-on, dans un couvent de l'Arabie, qu'on découvrit de quel usage le caffé pouvait être aux hommes: voici comment on raconte la chose. Celui qui gardait les chameaux du couvent, les avait fait paître dans un endroit où ils avaient mangé beaucoup de baies du caffier. La nuit suivante les chameaux ayant été beaucoup plus vifs et plus éveillés que de coutume, le Prieur demanda au pâtre qu'elle en pouvait être la raison; celui-ci repondit qu'il n'en pouvait indiquer aucune, si ce n'est que les chameaux avaient manges beaucoup de baies de caffier. Cette réponse réveilla l'attention du prieur, qui eut l'idée d'user de ce moyen pour rendre un peu plus éveillés ses moines fainéans, qui avaient coutume de passer à dormir le tems de Matines. L'expédient lui réussit, et depuis lors le caffé s'introduisit, dit-on, il y a 200 ans, d'abord en Turquie, et peu à peu dans toute l'Europe.
Le caffier est plutôt un buisson élevé qu'un arbre; ses feuilles sont d'un vert foncé comme celles de notre cérisier, ses fleurs sont blanches et ressemblent à celles du jasmin blanc; il porte des baies d'un rouge vif, à peu près semblables au fruit du cornouiller, mais la pulpe en est fade et doucereuse a). Cette baie contient, en place de noyaux, deux fèves grises, renfermées dans une pellicule molle, de même couleur; on les dégage de la pulpe et on les séche lorsque le fruit est mûr. Ce sont là nos fèves de caffé, qu'on réduit en poudre, après les avoir grillées, et dont on fait une decoction connue dans toute l'Europe. La meilleure sorte de caffé est celle d'Arabie, autrement dite, caffé au Levant, c'est aussi la plus chère.
No. 2. La Canne à Sucre.
La Canne à Sucre est, comme tout autre roseau une plante marécageuse, dont la patrie sont les climats chauds et les îles des Indes orientales et occidentales. Les tiges qui sont toujours en certain nombre sur chaque souche, ont 5 à 6 pieds de haut et deux pouces de circonférence; elles ont des noeuds rougeàtres, des feuilles larges et d'un vert foncé, comme celles du roseau, et portent à leur extrémité supèrieure un bouquet de fleurs blanches et cotonneuses. Il se trouve entre les noeuds dans l'intérieur de ces tiges, une moelle blanche et succulente, dont on exprime le suc après avoir concassé la canne, ce suc bouilli jusqu'à une certaine consistance, et raffiné, est ce que nous appelions sucre.
Le sucre est donc, à proprement parler, un sel doux, qu'on obtient par la cuisson du suc de la canne à sucre. Ce sel brut ressemble à du sable, et c'est sous cette forme qu'il vient en Europe, où on le purifie, c. à. d. le raffine dans les raffineries, et où on en prépare différentes sortes pour l'usage. Le dépòt toujours chargée d'ordures, qui relie dans les raffineries, et conserve la fluidité d'un miel clair, se nomme syrop; les confiseurs en employent la plus grande partie à faire des pains d'épices.
Le premier sucre qu'on vit en Europe y fut apporté des Canaries, de la vient que l'espèce de sucre la plus fine, la plus blanche et la plus dure se nomme encor Sucre de Canarie.
Ad00341 01 013a/freMinéraux I. T. I. No. 11.
MÉTAUX.
Introduction.
Les Métaux sont partie de ce que nous appelions minéraux; ils se forment et se trouvent dans la terre comme ces derniers, et sont des corps, qui, proportion gardée, ont une plus grande pesanteur spécifique autres, se laissent fondre, forger et étendre à coups de marteau. Telles sont les propriétés des métaux parfaits. Mais comme la terre renferme encore d'autres corps, qui ont beaucoup de ressemblance avec les métaux, et possédent une pesanteur métallique, sans cependant être tous fulibles ou tous malléables, on donne à ces corps le nom de demi-métaux on de métaux imparfaits.
Les Métaux bruts se nomment amplement Minéraux, et les morceaux de minéraux, tels qu'on les tire du sein de la terre, portent le nom de Glèbes.
Nous ne connaissons encore de métaux parfaits, que l'Or, l'Argent, la Platine, (métal nouvellement découvert en Amérique), le Cuivre, l'Etain, le Plomb et le Fer; les demi-métaux sont, le Mercure ou l'argent vif, l'Antimoine ou Mochlique, le Zinc, le Bismuth et le Cobalt.
On trouve, dans les glèbes, les métaux ou natifs, c. à. d. vierges et sans mélange, ou minéralisés, c. à. d intimement unis à l'espèce de pierre dans laquelle ils se sont formés. Le même métal ou minéral parait dans ces deux cas sous des figures et des couleurs toutes différentes, et il ne saut rien moins que l'oeil d'un habile connaisseur, pour le reconnaître au premier abord sous toutes ces différentes formes. Je me contenterai de donner ici quelques figures des métaux représentés sous leurs formes les plus connues.
No. 1. L'Or.
Belle Glèbe d'or, avec une feuille d'or natif de l'épaisseur d'une carte, sur un quarz couleur d'émerande et d'amethyste.
No. 2. et 3. L'Argent.
Ces deux glèbes sont d'argent natif ou vièrge; l'une, savoir No. 2. est ramificée ou dendroite, et l'autre ce qu'on appelle Argyrodendron. L'argent natif, qu'on trouve fréquemment, et quelquefois en fort gros morceaux dans les mines, est sous toutes sortes de formes, tantôt au dedans, tantôt au dessus des pierres, où il forme toutes sortes de montagnes, de coteaux, de bosses, de feuilles minces, de dents, d'arbres et d'autres figures semblables.
No. 4. 5. 6. Le Cuivre.
La mine de cuivre est la plupart du tems de couleur verte ou bleue.
No. 4. Dendroïte de Cuivre natif recouvert à sa superlicie de vert de gris natif.
No. 5. Cuivre bleu ou mine de cuivre azurée; sa couleur est bleu foncé, avec une petite crystallisation et du vert de montagne à sa superficie.
No. 6. Malachite. C'est pareillement une espèce de mine de cuivre; comme cette pierre est susceptible d'un beau poli, et qu'elle est d'ailleurs d'un beau vert, on lui a assigné une place parmi les pierres précieuses non transparentes.
No. 7. 8. 9. L'Etain.
L'étain qu'on ne trouve jamais natif, mais toujours minéralisé, parait également sous des formes très diverses; car, ou ce n'est qu'une simple pierre rougeâtre, nommée simplement Mine d'étain, ou c'est une masse irréguïière, de crystaux d'un bleu gris mêlé de noir, qu'on appelle Mine d'étain crysiallisée; ou bien ce sont des crystaux réguliers d'un ronge foncé, qui prennent le nom de Grenats ou de grains d'étain; ou bien enfin c'est une quantité de très petits grenats d'étain de couleur grise et semblables à du sable, qu'on appelle pour cette raison sable d'étain.
No. 7. Belle glèbe d'étain crysiallisée d'Angleterre. L'étain d'Angleterre est le plus beau, le plus pur et le plus renommé.
No. 8. Eeau Grenat regulier d'étain, tiré des mines de la Bohême, c'est ce qu'on appelle Grenat d'étain.
No. 9. Sable d'étain.
Ad00341 01 014a/freMinéraux II. T. I. No. 12.
MÉTAUX ET DEMI-MÉTAUX.
No. 1. Le Plomb.
Le Plomb ne se trouve jamais vierge, mais toujours minéralisé, sous des formes et des couleurs fort différentes. La mine de plomb se nomme communément Galène de plomb, parce qu'elle est composée de très beaux cubes noirâtres brillans et ftriés. Les glèbes de plomb à grands, cubes ou à sties larges prennent le nom de Galène à gros grains, et lorsqu'elles sont grenues et à stries étoites, on les nomme Galène à petits grains. La glèbe représentée No. 1. est une Galène à gros grains ou à grands cules.
No. 2. 3. 4. Le Fer.
Le fer est le plus utile et le plus indispensàblè de tous les métaux, et un des dons les plus importans, que la nature ait fait à l'homme. Ce métal est plus utile et plus indispensàblè que l'or et l'argent, car sans lui nos artistes et nos ouvriers n'auraient ni instrumens ni machines, et nous serions encore contraints de vivre comme les sauvages. Le fer nous est utile comme metal, comme couleur, et comme medicament; sans la pierre d'aimant, qui n'est autre chose qu'un vrai minéral de fer, nous n'aurions ni Boussole ni Navigation. Les parties constituantes de presque tous les corps sont mêlées à de petites particules de fer; il n'y a pas même jusqu'à notre sang qui n'en contienne.
Le fer considéré comme minéral parait ordinairement sous trois formes différentes, savoir: sous celle d'une terre ferrugineuse légère, sous celle d'une pierre ferrugineuse, ou bien enfin sous la forme de Glèbes ou la véritable mine de fér.
L'ocre jaune ou rouge, dont on fait une couleur généralement connue, tient un des premiers rangs parmi les terres ferrugineuses; on compte parmi les pierres ferrugineuses la craie rouge commune, l'émeril, la pierre ferrugineuse commune, la mine de fer crystallisée, la pierre d'aimant, la magnésie brune, le fer en crystaux etc. les mines ou glèbes de fer sont le fer natif, qui est fort rare, l'hermatite ou sanguine, la mine de fer grise, bleue ou brune, la mine de fer figurée. Nous donnons ici des figures de ces trois dernières espèces.
No. 2. Glèbe de mine de fer hune en masse, recouverte d'une croûte épaisse d'ocre jaune.
No. 3. Mine de fer en grains, ce ne sont que des grains placés lés uns après des autres comme de sa dragée à tirer, et divisés dans leur longueur par des bandes de différentes couleurs éclatantes.
No. 4. Morceau. d'Hématite. Elle est finement striée, d'un rouge brun, et très riche en fer. On en fait aussi usage en médecine.
L'acier n'est point un métal particulier, mais un fer durci par l'art.
No. 5. 6. Le Mercure.
Le Mercure ou vif argent est un demi-métal, qu'on tire de la terre en partie vierge, c. à. d. pur et parfaitement fluide, et en partie minérasisé sous le nom de Cinabre.
On le trouve ssuide dans les cavités des gangues, ou bien danslesgièbes de Cinabre, sous la forme de larmes d'argent plus ou moins grosses (comme on le voit fig. 6.); on le recueille dans des vases (tel qu'on le voit fig. 5.), et dans cet état il se nomme Vif-argent vierge.
On ne le voit minéralisé que sous une seule forme, savoir mêlé avec le soufre; on lui donne alors le nom de Cinabre naturel, voyez fig. 6.
No. 7. Le Bismuth.
Le Bismuth est pareillement, un Demi-métal prèsque semblable à l'Etain, et très fusible au feu. Il s'allie volontiers à tous les métaux, à l'étain surtout, qu'il durcit de telle sorte qu'il ressemble presque à de l'argent.
No. 8. L'Antimoine ou Mochlique.
L'Antimoine qui n'est non plus qu'un demi-métal, est un minéral dur, cassant, d'un noir gris-brun, et strié à sa fracture. On l'emploie en partie comme alliage pour purifier les autres métaux, en partie pour faire les caractères d'imprimerie, et en partie dans la médecine. La glèbe représentée ici, est recouverte d'une croute d'ocre.
Ad00341 01 015a/frePoissons III. T. I. No. 13.
POISSONS REMARQUABLES.
Poissons volans.
No. 1. Le grand poisson volant.
No. 2. L'hirondelle de mer.
L'expression Poissons volans paraît singulière et contradictoire, et cependant il existe véritablement des poissons qui volent; il y en a même de pluiseurs espèces qui s'élancent de l'eau dans les airs, et peuvent voler assez loin. Ils se servent à cet effet de leurs nageoires, qui sont d'une grandeur extraordinaire, et pourvues d'une membrane, qui les rend propres à tenir lieu d'ailes. Ces poissons peuvent voler très vite et très loin tant que ces nageoires sont humides, mais ils retombent dans l'eau dès qu'elles deviennent seches. Ces nageoires leur servent à éviter les poursuites des poissons voraces. En voici deux espèces dont nous donnons la figure.
No. 1. Le grand poisson volant est de couleur brune; sa forme et l'es écailles ressemblent parfaitement à celles d'un Hareng. On le trouve en quantité dans l'Océan.
No. 2. L'hirondelle de mer des Indes orientales, c'est la plus petite espèce de poissons volans; les nageoires sont fort longues.
No, 3. Le Remora, le Sucet, ou l'Arrête-nef.
L'Arrête-nef ou le Remora, est un petit poisson fort remarquable, qui se trouve aussi dans le grand océan. Sa tête est plus large, et presque moitié aussi longue que tout sou corps, et la-partie supérieure en est tout-a-fait applatie et ovale. Cette place applatie et ovale est d'un gris noir, garnie tout au tour et au milieu de callolités élevées, et filionuée transversalement de rides profondes, formées par une peau rude et raboteuse. Ce petit poisson s'attache par cette pelade aux autres corps flottans auxquels il se colle, et qu'il empêche par-là de flotter. Les Sucets aiment surtout à s'attacher en grand nombre à la carène des vaisseaux, à peu près comme les Clochettes et les Bernacles. Comme un vaisseau ne vogue jamais qu'avec peine quand la carène et la quille ne sont point nettes et unies, mais recouvertes de corps étrangers, on a donné à ce poisson le nom d'Arrête-nef. Il ne faut point croire cependant, qu'un seul soit en état d'arrêter un vaisseau qui vogue à pleines voiles.
No. 4. Le Coffre rond.
Le Coffre est un des animaux les plus singuliers des mers de l'Amérique. Il est environné tout au tour du corps d'une peau ou écaille très dure et semblable à de la corne, dans la quelle il e'st refermé comme dans une cuirasse très solide et de couleur brune. On a des coffres ronds de même que des anguleux; et les premiers se subdivisent en coffress à piquans, en coffres dentelés, en coffres à écailles, coffres à verrues et en coffres lisses. Celui, dont la figure est ici representée, est presque parfaitement sphérique, et recouvert par tout d'une quantité innombrable de petites papilles ou verrues. Les coffrés sont de différentes grandeurs; on en trouve souvent qui ont une aune, et d'autres qui n'ont que deux pouces de longueur.
Ad00341 01 016a/freInsectes II. T. I. No. 14.
L'ABEILLE.
L'Abeille est un des insectes, les plus utiles et les plus dignes de notre admiration, tant à cause de l'art et de l'ordre qu'elle met dans ses travaux, que par rapport à la sage économie de la république, dans laquelle elle vit en société, et aux excellent fruits de ses travaux. C'est elle qui recueille et prépare le miel et la cire, celui-là du suc, et celle-ci de la poussière des fleurs, des plantes et des arbres. Elle construit de la cire les cellules hexagonales de ses gâteaux, qui sont faites avec tant d'art, pour y conserver ou sa provision de miel, ou le jeune couvain.
Personne n'ignore que les abeilles vivent en grands essaims dans des ruches ou paniers, ou qu'on les trouve sauvages dans le creux des arbres, des mureilles etc. Une ruche est toujours composée de trois sortes d'abeilles, savoir 1) d'abeilles mâles ou bourdons, 2) d'une seule abeille fémelle nommée Reine ou Mère abeille, et 3) d'abeilles ouvrières. Les figures de la planche ci-jointe représentent ces trois espèces d'abeilles sous leurs formes différentes.
a) Abeille mâle ou bourdon. Il est prèsque une fois aussi grand que l'abeille ouvrière, et bourdonne en volant, prèsque comme le taon. Il ne le trouve guère que deux ou trois cents abeilles mâles dans un panier de 30000 Mouches à miel ou environ. Ce sont les seules, de toute la ruche qui ne travaillent point, et se nourissent du miel que recueillent les abeilles ouvrières. Mais la reine n'a pas plutôt déposé les oeufs dans les alvéoles vides des rayons, que les abeilles ouvrières tombent sur les mâles, ces paresseux convives, qu'elles tuent à coup d'aiguillons, sans que les bourdons puissent se défendre, étant absolument sans armes.
b) Reine ou mère abeille. C'est la seule femelle de toute là ruche; elle seule pond tous les oeufs, qui produisent le jeune couvain, ce qui prouve la prodigieuse fécondité. Elle est plus longue mais aussi plus mince que le bourdon; ses ailes sont fort courtes, aussi ne sort-elle de la ruche que quand un jeune essaim l'abandonne avec sa propre reine. Tout depend d'elle dans le panier; et lorsqu'elle manque ou vient a mourir, tous les travaux cessent, et toutes les abeilles de la ruche se dispersent et s'envolent. Elle pond ses oeufs au printems, dans les mois d'Avril, de Mai et de Juin, et ces oeufs produisent quelquefois deux et même trois jeunes essaims, qui, accompagnés de leurs propres reines, quittent la mère ruche, l'année même de leur naissance, pour aller fonder de nouvelles colonies.
c) Abeille ouvrière en repos. Une seule ruche contient environ 30000 abeilles de cette espèce. Ce sont les abeilles ouvrières qui sont tous les travaux; elles recueillent le miel et la cire, construisent les rayons, et nourrissent le jeune couvain dont elles prennent soin, quoiqu'elles n'ayent elles mêmes aucun sexe, c. à. d. qu'elles ne soient ni mâles ni femelles. Elles seules sont armées d'aiguillons; avec lesquels elles se défendent courageurement. Elles sont, en un mot, un vrai symbole d'industrie, et ce soutelles qui constituent proprement la République.
d) Abeille ouvrière volante; ses deux pattes de derrière sont chargées de petits pelotons de cire, qu'elle a recueillie de la poussière des fleurs qu'elle porte à la ruche.
efghi) Morceau d'un rayon de miel, représentant des cellules vides, et d'autres alvéoles remplis de miel ou de couvain.
ee) Cellules vides.
ff) Alvéoles remplis de miel, et refermés par une mince couverture de cire.
gg) Alvéoles remplis de couvain; les couvertures en sont rondes et convexes.
hi) Habitations de la Reine ou mère abeille; elles sont attachées séparement aux gâteaux.
kk) Jeune couvain; ce sont, à proprement parler, des vers d'abeilles tels qu'on les trouve dans les alvéoles.
l) Un de ces vers déjà changé en nymphe.
m) Chaîne d'abeilles, telle que ces insectes en forment quelquefois dans les paniers pour se reposer. C'est aussi de la sorte que. les jeunes essaims qui quittent la ruche, pour chercher une autre habitation, s'attechent aux arbres, où leur reine se place la première.
Ad00341 01 017a/freInsectes. III. T. 1. No. 15.
INSECTES NUISIBLES DES PAYS CHAUDS.
Les pays chauds sont beaucoup plus fertiles en animaux venimeux que les pays froids; c'est ce qui se remarque sur-tout parmi les insectes. La planche ci-jointe en représente quelques uns.
No. 1. La grande Araignée de Surinam.
Cette Araignée vit à Surinam, où elle se tient sur les arbres; elle est entièrement velue et couverte de poils et fait sa principale nourriture d'une espèce de grandes fourmis. Elle est si forte qu'elle attaque les petits oiseaux et spécialement les colibris dans leur nid, et leur suce le sang. Elle est armée de deux fortes tenailles dont la morsure est extrêmement dangereuse et venimeux. Les grandes fourmis de passage sont ses mortelles ennemis; car quant ces dernières sont leurs voyages, elles l'attaquent en très grand nombre et la tuent.
No. 2. La Tarentule.
Les Tarentules sont une espèce d'araignées de terre, qui se trouvent sur-tout en Italie, mais aussi dans plusieurs autres pays chauds. On disait autrefois que leur morsure se fait tomber les hommes dans une espèce de manie, qui ne pouvait se guérir que par une certaine musiquë et par une danse violente; mais cette tradition n'était qu'une fable absolument dépourvue de fondement. E y a plusieurs espèces de tarentules, savoir des brunes, des velues, comme celle que représente la planche, dés jaunes, des rougeâtres et des lisses. Leur morsure occasionne, il est vrai, une enflure et une inflammation douloureuse, mais elle est rarement mortelle, quand en ne néglige pas la plaie.
No. 3. L'araignée Orange de Curassao.
Cette petite araignée est une des plus venimeuses que l'on connaisse. Elle a le nom d'Orange à cause d'une tache couleur d'orange qu'elle a sur le dos; et elle vit dans la terre sous les racines des arbres. Elle n'a que 6 pattes, quoique les araignées en aient communement davantage. Sa morsure est si venimeuse, que ceux qui en sont atteintes tombent dans le délire et de violentes convulsions, et qu'on ne peut les sauver qu'avec beaucoup de peine.
No. 4. 5. 6. Le Scorpion.
Le Scorpion suit immédiatement l'écrevisse, et est reconnu pour un insecte très venimeux. On le trouve dans presque tous les pays chauds, sur-tout en Amérique, dans les Indes orientales, en Afrique, en Italie, dans le midi de la France et en Allemagne, où il se tient dans les vieux murs, les vieux bois etc.; cependant sa grandeur et ses qualités nuisibles sont sort différentes. Le plus grand et le plus dangereux de tous est
No. 4. Le scorpion des Indes. Il est aussi gros qu'une écrevisie de grandeur médiocre, et a des pinces en forme de coeur. L'aiguillon recourbé qu'il a au dernier anneau de sa queue, et par lequel il lance en piquant une goutte de venin dans la plaie, est ce qui le rend si dangereux.
No. 5. Le scorpion d'Amérique est un peu plus petit que le précédent; ses pinces sont velues et en forme de gousses. On le trouve surtout au Bresil, et il est en quelque façon plus venimeux que celui des Indes.
No. 6. Le scorpion d'Italie, d'Allemagne ou de France est très petit, n'ayant guères qu'un ou deux pouces de longueur, et beaucoup moins dangereux que les autres. Sa piquûre occasionne à la vérité une enflure cuisante, mais on la guérit facilement en l'oignant d'un peu d'huile de scorpion.
Ad00341 01 018a/freOiseaux III. T. I. No. 16.
PERROQUETS DE L'ANCIEN CONTINENT.
Les Perroquets sont une des plus belles et des plus nombreuses espèces d'oiseaux, car on en connaît déjà plus de 100 sortes différentes. Ils ne se trouvent ni se propagent que dans les pays chauds, et bien dans les climats qui s'étendent jusqu'au 25ème degré de chaque côté de la ligne. Les espèces de perroquets de l'ancien continent sont tout-à-fait différentes de celles du nouveau monde, et il n'en existe aucune qui soit commune à l'Amérique, à l'Asie et à l'Afrique. Les Grecs ne connaissaient qu'une sorte de perroquets, qu'ils reçurent de l'île Trapobana par la flotte d'Alexandre le grand. Chez les Romains, ces oiseaux étaient déjà un objet deluxe; car on les nourrissait dans des cages d'argent, d'yvoire et d'écaille, et un perroquet coutait souvent plus qu'un esclave.
D'après la remarque que nous venons de faire, savoir, que les espèces de perroquets de l'ancien continent sont tout-à-fait différentes de celles du nouveau monde, on a divisé ces oiseaux en deux classes principales, qui sont:
I. Les Perroquets de l'ancien continent.
II. Les Perroquets du nouveau monde.
Les Perroquets de l'ancien continent se subdivisent en six espèces, savoir:
1) en Cacadous,
2) en Perroquets proprement dits,
3) en Loris,
4) en Perruches à longue queue égale,
5) en Perruches à longue queue inégale,
6) en Perruches à courte queue.
Tel est le caractère distinctif des six principales espèces des perroquets de l'ancien continent; la planche ci-jointe offre une image de chaque espèce.
No. 1. Le Cacadou.
C'est le plus grand perroquet de l'ancien monde. Il est de couleur blanche, et sa tête est ornée d'une belle couronne de plumes. On le trouve dana la partie méridionale de l'Asie.
No. 2. Perroquet, proprement dit.
Cet oiseau vient de l'Afrique et des Indes orientales; c'est celui de tous les perroquets qui apprend à parler le mieux et le plus distinctement. Il est le plus souvent gris avec une queue rouge, comme le représente la fig. 2.
No. 3. Le Lori.
On donne, dans les Indes orientales, ce nom à certaines espèces de perroquets, dont le cri exprime le mot de Lori. Le rouge est leur couleur principale. Ce sont les plus vifs de tous les perroquets.
No. 4. La Grande Perruche à longue queue égale.
Les Perruches, dont il existe plusieurs espèces, ont toujours la tète d'une autre couleur que le corps. Elles viennent des Indes orientales.
No. 5. La Grande Perruche à longue, queue inégale.
Cette espèce de Perruches, qui se trouve en Afrique, se distingue de tous les autres par deux fort longues plumes qu'elle a à la queue. Ses couleurs sout aussi fort belles.
No. 6. La Petite Perruche à courte queue.
C'est le plus petit de tous les perroquets. Les petites perruches sont à peu-près de la grandeur d'un pivoine; elles n'apprennent point à parler, mais les couleurs de leur plumage sont sort jolies. Pour les conserver il faut toujours en mettre une paire dans une cage. Elles s'y perchent l'une auprès de l'autre sur un perchoir, se regardent, se caressent, et lorsque l'une des deux vient à mourir, l'autre s'afflige, cesse de manger, et ne tarde pas à perir de tristesse. Delà vient qu'on les appelle communément les Inseparables.
Ad00341 01 019a/freOiseaux IV. T. I. No. 17.
PERROQUETS DU NOUVEAU MONDE.
Les Perroquets du nouveau monde constituent la seconde Classe de ces oiseaux, qui, comme on l'a déjà dit, n'ont rien de commun avec les espèces de l'ancien continent.
Colomb ne trouva que des perroquets dans les premières îles qu'il découvrit en Amérique. Il en raporta en Espagne, pour preuve de ses nouvelles découvertes, et comme ces perroquets surpassaient infiniment en beauté tous ceux qu'on connoissait jusqu'alors, ils furent longtems la principale marchandise que l'Amérique échangea avec l'Europe.
On divise pareillement les perroquets du nouveau monde en six espèces principales, savoir:
1) en Aras,
2) en Amazones,
3) en Papegais,
4) en Crics,
5) en Perriches à longue queue,
6) en Perriches à courte queue.
No. 1. L'Ara.
L'Ara est le plus grand et le plus beau de tous les perroquets; car son magnifique plumage est diapré de pourpre, d'or et d'azur. Il a l'air noble, et s'apprivoise facilement. Ses caractères distinctifs sont sa grandeur, sa queue longue et pointue, la peau blanche et sans plumes qu'il a autour des yeux, et son cri desagréable, Ara! Ara! qui lui a valu son nom.
No. 2. L'Amazone.
Cette espèce de Perroquets se trouve sur les bords du fleuve des Amazones, ce qui lui a fait donner son nom; elle a toujours du rouge sur les ailes, et ses couleurs sont très belles et très eclatantes.
No. 3. Le Papegai.
Ces oiseaux sont moins rares que les Amazones. Ils n'ont point de rouge sur les ailes, mais le dessous de leur cou est orné de grandes plumes pendantes sous la forme d'une longue barbe. Ils sont pour la plupart originaires de Cuba et de la Guyane.
No. 4. Le Cric.
Cette espèce de perroquets ressemble beaucoup à l'Amazone. On lui trouve, comme à celle-ci, du rouge sur les ailes et à la queue, mais sa couleur est beaucoup plus sale, et pour la plupart verte. On la trouve en Cayenne.
No. 5. La Perriche à longue queue.
Il existe quantité d'espèces de Perriches en Amérique. Celle que représente la planche, est la perriche jaune originaire du Brésil.
No. 6. La Pérriche à courte queue.
Cette espèce, à laquelle on donne aussi le nom de Touis, est la plus petite sorte des Perroquets de l'Amérique. Elle n'est guère plus grosse qu'un moineau, et ressemble assez aux Perriches de l'ancien continent. Celle que représente la figure 6, est d'un beau vert, avec des taches jaunes sur les ailes et la queue; elle se trouve dans la Guyane et apprend aisément à parler.
Ad00341 01 020a/freCoquilles. I. T. I. No. 18.
COQUILLAGES REMARQUABLES.
No. 1. Le Nautile.
Le Nautile est un des coquillages les plus remarquables, tant à cause de sa grande beauté, que parce qu'il est presque construit comme un vaisseau, et que l'animal ou le Polype, qui l'habite, étend par le moyen de deux bras une membrane, qui lui sert de voile, et à l'aide de laquelle il vogue comme un navire sur la surface de la mer, lorsque cette membrane est enflée par le vent. Aussi dit-on que les hommes apprirent de lui à faire usage de voiles sur les vaisseaux. On sculptait et ornait autrefois beaucoup de ces beaux coquillages; puis on les enchassait dans de l'or ou de l'argent, pour servir de vaisseaux à boire: on en trouve encore fréquemment dans les cabinets de curiosités, qui sont faits de la sorte.
No. 2. 3. 4. Coquilles-à-Perles.
Tout le monde sait que les perles fines se trouvent dans des coquilles qu'on pèche dans là mer. Il existe dans la mer et même dans les rivières, plusieurs espèces de coquillages, qui fournissent des perles; mais ils sont fort différentes en éclat et en beauté.
No. 2. La vraie coquille à perles ou le vrai burgau d'orient, dans lequel se trouvent les véritables perles orientales. Cette coquille est du genre des oreilles de mer, et n'est ni limas ni moule; elle n*"st point limas, parce qu'elle n'a point de vis, et n'est pas moule, parce qu'elle est univalve et sans couvercle. On voit sous son bord le plus élevé un rang de petits enforcemens, qui deviennent enfin de véritables trous en approchant de l'autre bord, et dans lesquels se trouvent les perles. Elle est extrêmement brillante et présente tour à tour les plus belles couleurs, lavoir le vert, le rouge, et le blanc argenté.
No. 3. Le Burgau d'Allemagne, ou la coquille à-perles de l'Elster. C'est une grande coquille, dont les peintres se servent pour y mettre leurs couleurs, et qu'on trouve dans l'Elster, rivière de la Saxe; elle fournit pareillement de très grosses perles, qui ne le cédent aux perles orientales ni en grosseur ni en bonté, et qui sont connues sous le nom de perles de l'Elster. On voit à gauche, sur le bord de cette coquille, deux de ces perles, qui ne sont pas encore mûres, et attachées à l'écaillé.
No. 4. Cette coquille est proprement ce que nous appellons Mere-perle ou Nacre de Perle. Elle est du genre des huitres et produit quelquefois des perles; mais on l'emploie principalement à cause de la beauté et de l'éclat de ses écailles, dont les sculpteurs et les tourneurs sont toutes sortes de jolis ouvrages, p. e. de tabatières, des boutons, des ouvrages de marqueterie, des bâtons d'éventails etc. Cette écaille, étant brute, est d'un brun et d'un blanc sales à l'extérieur.
Ad00341 01 021a/freQuadrupèdes V. T. I. No. 19.
BÊTES FEROCES.
No. 1. Le Lion.
Les Poètes sont ordinairement le Roi des animaux de cette magnifique, noble et terrible créature. On trouve le lion dans les fables brùlans des déserts de l'intérieur de l'Afrique. Il a 8 à 9 pieds de longueur; sa couleur est un jaune-brun sale, et sa force est si prodigieuse, qu'il n'y a que l'éléphant, le rhinocéros, l'hippopotame et le tigre qui puissent lui résister. Il cherche sa nourriture pendant la nuit. C'est de la chair de toutes sortes de grands animaux qu'il se nourrit. Il n'attaque l'homme que quand il est pressé par la faim, ou quand on l'irrite. Il n'aime point à chasser, mais il se met à l'affût dans quelque buisson, et se traine doucement sur le ventre jusqu'à ce qu'il puisse atteindre quelque animal, p. e. un boeuf, qu'il renverse d'un seul coup de patte, et qu'il prend ensuite sur son dos pour l'emporter. On peut le faire fuir avec du feu; mais c'est une fable que de dire qu'il soit assez craintif pour prendre la fuite au chant d'un coq. Son rugissement est la terreur de tous les animaux. Quand on le prend jeune, on peut l'apprivoiser comme un chien.
No. 2. La Lionne.
La Lionne est d'un quart plus petite que le lion; elle est aussi moins forte et moins belle que lui; mais en revanche elle le surpasse souvent en férocité, sur-tout lorsqu'il s'agit de défendre ses petits, qu'elle met bas au nombre de 4 ou 5. Elle n'a point de jube; le dessous du cou est seulement garni de quelques longs poils.
No. 3. Le Tigre.
Le Tigre égale et surpasse même souvent le lion en grandeur et en force; il est extrèmement sanguinaire et absolument indomptable. Sa couleur est un brun clair, parfemé de plusieurs bandes transversales noires, et tacheté de blanc au cou, aux moustaches, au ventre et à la queue. On a coutume, à la vérité, de nommer tigres plusieurs espèces d'animaux féroces dont la peau est tachetée, tels que sont le Léopard, la Panthère, l'Once etc.; mais c'est à tort, car les taches du véritable tigre sont longues et point du tout rondes. Le tigre habite l'Asie, sur-tout le Bengale, la Perse, les Indes et la Chine, où il se tient dans les forêts et les buissions, dans lesquels il se met en embuscade pour épier sa proie, sur laquelle ils s'élance, en faisant un petit nombre de sauts d'une étendue et d'une vitesse incroyable, et qu'il abandonne s'il vient à la manquer. Il est si intrépide et si hardi dans sa rapine, qu'il a souvent faisi et emporté des hommes, qui se trouvaient sur un bateau au milieu d'une rivière.
No. 4. La Panthère.
Cet animal se trouve en Afrique; il a 5 ou 6 pieds de longueur, et n'est pas aussi cruel que le tigre, sur lequel il l'emporte par la beauté de sa peau. Sa couleur dominante est un jaune brun; il a le dessous du cou, des pattes et du ventre blanc, les deux côtés et le dos parsemés d'anneaux ronds et irréguliers de couleur noire, dont l'intérieur est presque de couleur d'orange, et ornés au centre d'un point noir; sa tête, son cou et ses pattes sont uniquement marquées de simples taches noires.
No. 5. Le Léopard.
Il ressemble beaucoup à la panthère, dont il diffère néanmoins essentiellement en ce que le fond de sa peau est d'un plus beau bai, et que les taches qu'il a sur le dos et sur les côtés, ne sont point des anneaux ronds et fermés, comme celles de la panthère, mais quatre ou cinq petites taches noires isolées, placées les unes auprès des autres, qui environnent une autre tache d'un jaune foncé. Il se trouve pareillement en Afrique, sur tout au Sénégal et au Cap de bonne espérance.
No. 6. L'Once.
L'Once est plus petite que la Panthère et le Léopard, et peut avoir environ 5 pieds et demi de longueur; ses poils sont longs, et ses taches irrégulières sont dispersées sur un fond d'un blanc jaunâtre. Elle a sur le dos quelques taches rondes semblables à celles de la panthère. Elle vit en Barbarie, en Perse, dans les Indes orientales et en Chine. Son naturel est plus doux que celui des animaux précédons. De-là vient qu'elle se laisse aisément apprivoiser, et même dresser à la chasse des gazelles et des lièvres. Le Chasseur la prend derrière lui sur son cheval, et lorsqu'il est à portée du gibier, il lache sur lui l'Once qui le prend, et se laisse ensuite faisir et remettre sur le cheval sans la moindre résistance.
Ad00341 01 022a/fre

Amphibies. I. T. I. No. 20.

AMPHIBIES.

On appelle de ce nom les animaux, qui peuvent aussi bien vivre dans l'eau que sur la terre, mais qui, malgré cela, sont leur sejour le plus ordinaire dans l'eau ou sur les bords de lamer. Il en existe quantité d'espèces et de races. Je me bornerai à donner ici les images de quelques uns des plus grands qui se trouvent dans le grand Océan, et sont tous du genre des chiens marins.

No. 1. Le Lion marin velu.

Cet animal se trouve sur les côtes occidentales de toute l'Amérique, et les cotes orientales du Kamtschatka. Il est rouge brun de couleur; a la tèi e et la Jubé d'un lion, tout le corps couvert de poils lisses et courts, semblables à ceux du chien marin, et deux pieds de devant, fort courts et garnis de griffes; les orteils en sont réunis par une membrane qui aide l'animal à nager. Il a 25 pieds de long, et souvent 18 à20 pieds de circonférence, se nourrit de poissons, de chiens marins, et d'oiseaux de mer, et mugit comme un boeuf. Il craint l'homme, Ta chair et sa graille sont douces au goût.

N. 2. Le Lion marin lisse.

Cette espèce de lions marins appartient à l'hémisphère méridional de notre globe. On les trouve surtout dans le voisinage de l'Amérique, où ils se tiennent dans les roseaux sur le bord de la mer. Ils ont 15 à 18 pieds de longueur, sont d'un brun clair, et couverts de petits poils comme le chien marin; le mâle a sur le nez une espèce de crête qui n'est autre chose que la peau même boursoufflé du nez. Lorsqu'ils sont à terre et aperçoivent quelque chose, ils se dressent, prennent l'attitude, qu'on voit ici fig. 2., ouvrent la gueule d'un pied de largeur environ, boursoufflent leur crête et rugissent. Leur voix varie; tantôt ils rugissent comme des lions, tantôt ils rugissent comme des boeufs, tantôt enfin ils grognent comme des cochons; les petits beuglent comme des veaux. Ils se nourrirent d'herbes, de poissons et d'autres animaux marins, et sont extrêmement gras; aussi les tue-t-on pour en avoir l'huile. On employe leur peau à toutes sortes d'ouvrages de fellier, et l'on en fait des bottes et des habits pour les sauvages.

No. 3. Le Morse.

Les Morses vivent dans les mers et sur les côtes aux environs du pole arctique, près du Spiztberg, du Groenland et du Kamtschatka. Ils ont 16 à 18 pieds de longuer, sont d'un gris noir rougeâtre, et leur peau, qui n'est garnie que d'un très petit nombre de poils roides et courts, est de l'épaisseur du doigt. Ils se servent de deux longues defenses du plus bel yvoire, pour chercher dans la fange leur nourriture, qui consiste en moules et en plantes marines. Ils ne mangent point de chair. Ils mugissent avec force, comme le boeuf. Ceux qui frequente les côtes du Grönland, les tuent pour en avoir les dents, le lard et la peau. On tanne cette dernière, qui pése souvent jusqu'à 400 livres, et les aiguilletiers l'employent aux ouvrages les plus grossier.

No. 4. L'Ours marin.

Sa tête ressemble à celle d'un ours. Il est d'un brun noir; et a de longs poils roules. Il ne se trouve que dans la partie septentrionale de la mer pacifique; il a 10 pieds de long, nage avec beaucoup d'agilité, beugle comme une vache, ou gronde comme un ours. On le tue, de même que le chien marin, à cause de sa graisse et de sa peau. Il est très courageux et hardi, lorsqu'il se bat avec les autres.

No. 5. Le chien marin ordinaire.

Le Chien marin vit dans les mers glaciales, aux environs des deux poles; on le trouve fréquemment sur la glace et les rochers, dans le mer Baltique, près du Spizberg, du Groenland, de l'Islande, de la Norvège et de la Russie. Il a 5 à 6 pieds de longueur, est en partie d'un blanc jaunâtre, et en partie d'un noir brun, son poil est court, luisant et épais. Cet animal se nourrit de poissons, et surtout de harengs. Son cri est un aboyement rauque. Il fait la principale nourriture des Groenlandais, des Esquimaux, des Kamtschadales et d'autres peuples maritimes des Zones glaciales, qui vivent de leur pèche; car sa chair leur sert d'aliment; son huile leur tient lieu d'autre graisse, et entretient leurs lampes; sa peau leur fournit des habits, des canots, et des tentes; ses intestins sont les matériaux de leurs chemises et de leurs fenêtres; ses os leur procurent des armes et des instrumens pour la chasse; ses boyaux même leur servent encore à coudre. Plusieurs navires vont chaque année à la chasse des chiens marins, à cause de leur peau et de leur graisse dont on fait un três grand commerce.

Ad00341 01 023a/freCoraux I. T. I. No. 21.
CORAUX
Les Coraux sont de belles et remarquables productions de lamer, dont la formation a longtems été douteuse. Ce ne sont point des plantes marines, comme on l'a cru faussement, mais uniquement des habitations, que se construisent des aniaux marins infiniment petits, nommés Polypes, comme il est actuellement demontr par les observations exactes des naturalistes. On suppose que leur formation a lieu de la manière sui vante.
Un seul polype s'attache à un roc, à une pierre, à un colimaçon ou à quelque autre corps dans la mer; il se nourrit et le forme, de même que tous les animaux a coquilles, de so suc pierreux, une cellule qui renferme son corps dans une certaine Figure d terminée. Ce suc se durcit et acquiert la consistance de la pierre, de même que celui dont les colimaçons construisent leurs coquilles. Le polype dépose dans cette cellule ses oeufs, d'où naissent d'autres polypes, qui se construisent de la même manière leurs habitations au dessus des premières. C'est de cette sorte que la coquille extérieure croît et le divise en rameaux ou eu feuilles larges et ridées, selon que la pro pagation de l'animal va bien. Comme d'ailleurs ses polypes ont plus ou moins de bras, qu'ils sont grands ou infiniment petits, et qu'ils différent en conséquence infiniment les uns des autres par leurs espèces, il en résulte cette grande différence qu'on remarque dans la forme et la Figure des1 coraux, aulsi bien que dans la couleur et la matière de leurs parties constituantes.
On divise en général les coraux en deux grandes classes principales, savoir,
1) en Coraux pierreux, et
2) en Coraux corneux, ou Cératophytes.
Les Coraux pierreux sont d'un rouge vif ou pâle; il y en a aussi de blancs, de jaunes, de gris et de bleus. Les coraux corneux sont au contraire noirs, bruns, rougeàtres, bleu-pàles, ou gris de cendre. Les premiers sont durs et de nature pierreuse; les autres sont flexibles et de la nature de la corne. Nous donnons ici des échantillons des deux classes.
No. 1. Corail pierreux rouge.
Ce corail croit principalement dans la Mer Méditerranée, où l'on en fait une pèche particulière; il est d'un rouge magnifique, et dur comme le marbre. On peut le tourner et le polir; delà vient qu'on en fait surtout des colliers pour les femmes du peuple de l'Italie et de plusieurs autres nations.
N. 2. Corail corneux noir.
On le trouve principalement dans les mers des Indes orientales, sur les côtes du Bengale. Il ressemble par l'extérieure à de la cire d'Espagne noire, et a un oeil bleu calybé à sa surface. Il est souvent aussi haut et aussi droit qu'un bâton, de sorte qu'on peut s'en servir pour s appuyer en marchant.
No. 3. Corail pierreux blanc ordinaire.
Ce corail se pèche le plus fréquemment dans les mers du nord et dans la mer pacifique; on s'en sert principalement dans les pharmacies. On le trouve attaché en grandes malles aux rocs du fond de lamer, d'où ou le tin en blocs informes. Il y a dans la mer pacifique plusieurs îles environnées tout-au tour d'un bord ou d'une espèce de mur saillant au-dessus des eaux, et formé de semblables couraux blancs. Il est même vraisemblable qu'il existe de petites îles entièrement composées de ces coraux.
No. 4. Fongite gris.
Il est pareillement du genre des coraux pierreux, et s'appelle aussi mousse marine, cause de sa nature spongieuse.
Ad00341 01 024a/freAmphibies II. T. I. No. 22.
LE CROCODILE.
Le Crocodile qui, à cause de sa conformation et de son organisation, doit ètre mis au nombre des Lézards, est le plus grand et le plus redoutable de tous les Amphibies. Il a depuis 10 jusqu'à 50 pieds de longueur, et vit dans les contrées les plus chaudes de toutes les parties du monde, surtout dans les plus grands fleuves, se tenant tantôt dans l'eau, et tantôt sur la terre. Les crocodiles de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique différent les uns des autres par leur figure extérieure, et portent aussi différens noms. Celui des Indes orientales et occidentales se nomme Cayman; mais le plus grand et le plus fameux est
No. 1. et 2. Le Crocodile du Nil
en Egypte, représenté par la planche ci-jointe. Il a la peau très dure et semblable à de la corne; elle est composèe d'écaillés de figure quarrée, qui sont d'un brun sombre sur le dos et jaunes sous le ventre. Tout le dos de l'animal est couvert jusqu'à l'extrémité de la queue de plusieurs rangs de bosses dentelées, semblables à des boutons. Les écailles de son dos sont impénétrables aux coups de lance, même de fusil; celles de son ventre sont cependant un peu plus molles, ce qui fait que le crocodile peut être blessé par-la. Sa tète est large et applatie, et son grouin ressemble à celui d'un cochon. Sa gueule est grande et fendue jusque bien au de-là des yeux; on n'y trouve point de langue, mais en revanche elle est munie de longues dents blanches, fortes et très aigues.
Le crocodile a quatre pattes informes fort courtes et semblables à celles du lézard; ses pattes de devant ont 5 orteis, et celles de derrière n'en ont que quatre, tous réunis par une membrane, qui aide l'animal à nager. Il est vorace et carnassier et se nourrit de la chair d'autres grands animaux, tels que des bètes à cornes, des chevaux, des tigres, des hommes etc. Quoiqu'à proprement parler, il craigne l'homme et le suie, il se défend cependant contre lui, et lui tend souvent, de même qu'aux autres animaux, des embûches avec beaucoup de ruse. A cet effet, contrefaisant la mort, il nage sur le dos près du rivage, a-peu-près comme un tronçon de bois flotte sur les eaux. Si les hommes, les boeufs, les vaches ou les autres animaux voraces, trompés par ces apparences, ont l'imprudence de s'en approcher alors, il les faisit à l'instant, les entraine au fond de l'eau et les y dévore.
La femelle a au bas du ventre, comme le fait voir la figure 2, une ouverture par laquelle elle dépose, sur le sable au bord du Nil, ses oeufs qu'elle laisse éclorre au soleil. Ces oeufs sont gros comme les pins gros oeufs d'oye, et les Egyptiens les mangent de même que la ehair du crocodile.
Le crocodile ne peut se tourner qu'avec peine, parcequ'il a l'épine-du dos presque entièrement roide et inflexible.
C'est une sable que de dire que le crocodile pleure comme un enfant, quand il veut attirer les hommes. C'est sans doute cette fable qui a donné lieu au proverbe, Larmes de Crocodile, pour exprimer des larmes traitresses.
L'ennemi le plus dangereux du crocodile est l'Ichneumon, (espèce de putois d'Egypte, delà grandeur d'un petit renard), pour lequel les oeufs du crocodile, aussi bien que les petits à peine sortis de la coque, sont des morceaux friands. II détruit de la sorte une très grande quantité de crocodiles, et il était autrefois, par cette raison, du nombre des animaux sacrès. Mais c'est pareillement un conte dépourvu de vérité, qu'il entre dans le ventre du crocodile, pour lui manger les entrailles, lorsqu'il le trouve endormi sur le rivage, la gueule ouverte.
Ad00341 01 025a/freAmphibies III. T. I. No. 23.
TORTUES.
Les Tortues, qui sont également du nombre des amphibies, se divisent communément en tortues de mer et de terre.
Des tortues de mer, qui ne se trouvent que dans les mers des Indes orientales et occidentales, sous la zone torride, il y a quatre espèces principales.
1) La grande tortue à petite tête. Elle a 8 pieds de long et 4 pieds d'epaisseur; sa chair est puante et non mangeable, et son écaille sie grande, qu'on s'en sert au lieu d'auge.
2) La tortue à grosse tète; elle est un peu plus petite que la précédente, mais sa chair est bien plus puante encore.
3) La grande tortue verte. Elle pése jusqu'à 300 livres; son écaille est verdàtre, et sa chair blanche et de très bon goût. On la mange fréquemment dans les Indes orientales et sur les vaisseaux.
4) La tortue a bec de Faucon. C'est de toutes les tortues la plus commune. Sa chair est pareillement blanche et de très bon goût; on la prendrait pour du veau. Son écaille est parsemée de flammes jaunes et brunes; on en fait un très grand commerce.
No. 1. La Tortue à bec de Faucon.
C'est l'image de la tortue de mer que nous venons de décrire No. 4. Son corps est de figure ovoïde, fort épais, et le dos convexe et élevé. On fait des petites écailles, qui forment la maison de l'animal, toutes sortes de jolis ouvrages, p. e. des tabatières, des peignes, des étuis, des manches de couteaux, des boites démontres, des cures-dents etc. Ces écailles sont enchassées les unes sous les autres comme les tuiles d'un toit, ont a peu prés l'épaisseur de trois lignes, et s'amollissent dans l'eau chaude. Elles sont transparentes et ondées de flammes d'un brun rougeàtre.
La tortue de mer a les pattes conformées de manière à pouvoir nager, et assez ressemblantes à du cuir. Cet animal se nourrit de plantes marines et de mousse. Ses oeufs, qu'elle pond sur la terre dans le sable, ou le soleil les fait éclorre, sont blancs, ont la coquille très tendre, et sont un fort bon aliment.
No. 2. La Tortue de terre.
Les Tortues de terre se divisent en tortues de marais et en tortues de terre. On les trouve dans toutes les parties du monde. En Europe et surtout en Allemangne, elles sont fort petites, à peu près de la grandeur d'une assiette, et à peine 1/6 aussi grand que la tortue à bec de faucon; mais on en trouve en Amérique qui pésent jusqu'à 200 livres. Leur chair est aussi fort delicate. Elles se nourrissent d'herbe, de mousse etc. dans les jardins où on les élève; et on s'appercoit à peine qu'elles mangent. Elles ont la tète d'un chien, mais elles sont dépourvues de dents. En hyver elles s'enfouissent dans la terre. Elles ont la vie si dure qu'elles remuent encore 15 jours après qu'on leur a coupé la tète. Elles différent non moins en couleurs qu'en grandeur; car on en voit de blanches, de noires, de diaprées, d'ondées, de tachetées etc.
Ad00341 01 026a/freAmphibies IV. T. I. No. 24.
LÉZARDS.
La race des Lézards est fort nombreuse, car le crocodile même en fait partie; et quelque terribles que ces animaux paraissent au plus grand nombre des hommes, il es cependant vrai, qu'ils sont pour la plùpart fort jolis. C'est d'ailleurs un prejugé que de les croire venimeux; car il n'y en a tout au plus que deux espèces qui soient reconnues pour telles; tandis qu'il en est plusieurs, p. e. le Léguan, qu'on mange comme des morceaux délicats.
No. 1. Le Leguan, ou le grand Lézard à peigne.
Cet animal est naturel aux Indes, et surtout à l'ile de CuralTao. On le nomme lézard à peigne, parcequ'il a depuis la tète jusqu'à la queue un rang depiquans fort durs, qui ressemblent à un peigne. Sa couleur est bleuâtre et sa queue entrecoupée d'anneaux bruns. Sa peau est partout recouverte de petites écailles luisantes. Il le tient sur les rocs au bord de l'eau, et se nourrit d'insectes aquatiques. C'est sans doute afin qu'il pût se cramponner aux pierres et aux rochers que la nature l'a pourvu de si longues griffes. Sa chair est fort tendre, blanche et de bon goût; elle pourrait passer pour la chair de poule la plus tendre; aussi en fait-on grand cas dans les Indes. Il a sous le cou un lambeau de chair semblable à la crête d'une poule, et de chaque côté des verrues luisantes comme des perles. Il est ovipare et se propage par le moyen des oeufs qu'il pond.
No. 2. Le Chaméléon.
On le met au nombre des lézards, quoiqu'il en diffère à plusieurs égards; car il est vivipare et ne pond point d'oeufs. Il se trouve dans le Bengale et les autres paya chauds. Cet animal doit surtout sa célébrité à ce qu'il change continuellement et très vite la couleur de son corps, qui e' proprement d'un gris bleuâtre; ce qui arrive souvent jusqu'à vingt fois dans une minute, de sorte qu'il parait quelquefois tout à fait bigarré et de diverses Couleurs. Il a sur la tête un chaperon de la forme d'une coisse, de grands yeux faillaus hors des orbites et environnés d'un grand anneau; un filet dentelé en forme de scie s'étend le long de son dos et sous son ventre. Il se nourrit principalement de mouches, qu'il prend avec beaucoup d'adresse, par le moyen de sa grande langue qu'il lance comme un trait, se pouvant lui-même se mouvoir que fort lentement. Du reste il n'est aucunement nuisibie. Il n'est pas vrai qu'il prenne toujours la couleur de l'objet auprès duquel il se trouve. Le changement subit de ses couleurs vient de la circulation des humeurs de son corps.
No. 3. et 4. La Salamandre.
Si l'on en croit une fable ancienne et fort répandue, la Salamandre peut vivre dans le feu. Voici ce qui vraisemblablement y a donné lieu. La Salamandre à la peau lisse, et ses pores étant fort ouverts, il en sort, quand l'animal est pressé ou placé sur des charbons, une liqueur laiteuse assez abondante, qui aura peut être éteint charbons, et fait que la Salamandre ait pu vivre quelque tems dans le feu. Au reste cet animal n'est aucunement venimeux ou nuisibie; il aime les lieux humides, et se tient volontiers dans vieilles masures, et sous les racines des arbres. Il en existe plusieurs espèces différentes, et dans toutes les parties du monde. Le No. 3. nous en offre une des Indes orientales; elle est grise et rayée de jaune. Celle que représente la figure 4. est la Salamandre d'Allemagne; elle est noire et parsemée de tàches couleur d'orange.
Ad00341 01 027a/freQuadrupèdes VI. T. I. No. 25.
LE RENNE.
Le Renne de Laponie. No. 1. Le mâle, ou le Cerf. No. 2. La femelle, ou la biche.
Le Renne est pour tousles pays froids du Nord de notre hémisphère, soit en Europe, soit en Asie ou en Amérique (où on le nomme Caribou.) un îles dons les plus précieux de la nature. Dépourvue de lui, la Laponie, p. e. ne pourrait être habitée, car c'est Tunique richesse des habitans de ce pays. Il y a des rennes sauvages qui vivent en liberté, et des rennes domestiques. Il n'en coûte presque rien au Lapon pour entretenir son renne; qui se nourrit des plus manvaifes herbes, étsurtout d'une certaine espèce de mousse a laquelle il a donné son nom. On emploie au contraire les rennes à toutes sortes d'usage, et ces animaux suffisent presque à tous les besoins des Lapons. Ils tiennent lieu de chevaux; on les attelle aux traîneaux, et on fait avec eux: des voyages très prompts; la femelle qu'on trait deux sois le jour, donne un lait fort nourrissant et fort bon. Il n'est ancune partie du renne que le Lapon ne falle servir à quelque chose. Sa chair et son lait sont sa nourriture ordinaire sa graisse tient lieu de beurre et sert à eni grailler les alimens; on fait des boudins de son sang; sa vessïe sert de ssacon d'eau de vie; sa peau fournit des habits, des boites, des lits et des tentes; ses nerss delîecbés et fendus donnent une espèce de lil à coudre; on fait de ses boyaux des cordes, et de ses os des couteaux, des cuilU res et d'autres ustenssles de ménage. En un mot, le renne est aussi indispensable aux peuples du nord, que le chameau l'est à ceux qui habitent les sables brùlans des deserts de l'Afrique et de l'Arabie. Le Renne màle No. 1. Est d'un gris rougeàtre, avec de longues bandes blanches au cou et au garrot, et son bois n'est composé que débranches rondes, qu'il met bas en hyver comme notre cerf. Le Renne femelle No. 2. est plus brun par tout le corps, et son bois se termine en palettes découpes à la partie supèrieure. Le Renne est un peu plus petit mais plus fort que notre cerf, et court avec une vitesse extraordinaire, d'oû hi" vient auili son nom.
No. 3. Le Renne de Sibérie.
Le Renne de Sibérie posséde toutes les propriétés du renne de Laponie, à cela près qu'il est tout blanc, et que son bois est plus branchu.
Ad00341 01 028a/freQuadrupèdes VII. T. I. No. 26.
BETES FEROCES de toutes les parties du monde.
No. 1. Le Jaguar.
Le Jaguar est le tigre du nouveau monde, on le trouve au Sud de l'Amérique, surtout dans la Guyane, auParaguai, au Brelil et dans la Patagonie. Il possède, quand il va butiner, toutes les propriétés du tigre, mais il est beaucoup plus petit etplus faible, n'ayant qu'environ deux pieds et demi de longueur. Il s'avance la nuit jusque dans les villages et les villes, pour y prendre des poules, des chiens et d'autres petits animaux, et emporte quelquefois ansii des enfans en cette occasion. Il est dangereux au crocodile même, quin'estpas moins redoutable pour lui; car quand il vient à l'eau pour y boire, le crocodile met la tète hors de l'eau pour le prendre, snr quoi celui-ci lui donne de ses grisses dans les veux, et est entraîné par le crocodile au fond de l'eau, où ils périssent ordinairement tout deux.
No. 2. L'Ozlot.
Est presque de la grandeur du Jaguar, et se trouve pareillement dans l'Amérique meridionale et surtout au Mexique. Il est très dangereux au jeunes bètes à cornes, et aux bêtes fauves, qu'il épie de dessus les arbres, et auxquelles il suce le sang, après les avoir terrassées; mais il craint l'homme, et fuit à l'aspect des chiens.
No. 3. Le Kuguar.
Le Kuguar est également naturel à l'Amérique où il se trouve dans presque touts les royaumes, il a environ trois pieds et demi de longueur; la couleur de son corps est un roux-brun, sans aucune tache. Cesi un des animaux séroces timides, jamais il n'attaque l'homme. Il aime sur tout les forêts epaisses ou il épie sa proie de dessus les arbres.
No. 4. Le Gépard.
Le Gépard est une bète féroce de l'Afrique, qui cependant est aussi naturelle aux Indes. Il est aussi grand que le Kuguar, et sa peau est très joliment tacheté. Les Indiens l'apprivoisent, et s'en servent surtout à la challe des Gazelles.
No. 5. Le Chat sauvage.
Le Chat est originairementune bête sauvage et féroce, ce n'est que par une longue habitude qu'on est parvenu à Tapprivoiser, et à en faire un animal domestique. On le trouve sauvage dans les bois mais uniquement en Europe, où il fait beaucoup de dommage auxjeunes bètes sauves et surtout à la volaille. Le chat sauvage a la plupart du tems s pieds de longueur et de longs poils.
No. 6. Le Serval.
Le Serval tient le milieu entre le chat sauvage, qu'il surpass'c en grandeur, et le Lynx. Il habite les contrées montagneuses des Indes orientales et du Tibet. Il se tient presque toujours perché sur les arbres. Il fuit l'homme quand on ne le harcèle pas, et est si sauvage qu'on ne peut l'apprivoiser.
No. 7. Le Lynx ou Loup Cervier.
Le Lynx a deux pieds et demi de longueur, et approche de la grandeur du renard. Il setrouve surtout au nord de l'Europe, dans la Norvège, la Su de, la Russle, la Pologne, dans les contrées rlçsertes, montagneuses et couvertes do forêts, où il se tient dans les tanières et les cavernes an défaut desquelles il se creuse de vastes terriers. Il est extrêmement dangereux au petit et au grand gibier. Sa vue est extraordinaircnient perçante. Il se perche sur les arbres pour épier les cerfs, Jes élans, et les rennes, surie cou desquels il s'élance quand ils viennent à palier, et qu'il terraile. La race du Lynx est entièrement extirpée en Allemagne; en France et en Italie.
Ad00341 01 029a/frePlantes II T. I. No. 27.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. L'Olivier.
L'a patrie du bienfaisant Olivier, sont les pays chauds de l'Europe; le Portugal, l'Espagne, le midi de la France et l'Italie. Il parvient à peu près à la hauteur d'un de nos pruniers, son tronc est noueux, ses feuilles ressemblent beaucoup à celles du saule, il est toujours vert, et porte une petite fleur blanche (a). On exprime le suc de ses fruits, des olives mûres, qui sont d'un brun rougeàtre comme de petites prunes, et l'on retire de cette expression une huile, connue sous le nom d'huile d'olive, et dont il existe différentes sortes au pressoir même. Celle que fournit la première pression qui est ordinairement légère, est la plus pure, du meilleur goût et tout à fait blanche, on lui donne le nom d'huile vierge; la seconde pression, plus forte que la première, et qui écrase déja les noyaux des olives, donne une huile de moindre qualité, c'est l'huile d'olive ordinaire; elle n'est pas d'aussi bon goût que la precedente; enfin la troisieme et la plus forte pression procure la plus mauvaise huile, qu'on consume dans les lampes et qui n'entre jamais dans le commerce. De toutes les différentes sortes d'huile olive, celle de Lisbonne, de Provence, et du Lac de Garde, qui croit en Italie sur les bords du lac de ce nom, passe pour la meilleure et la plus pure. Dans les pays ci-dessus mentionnée on se sert d'huile d'olive au lieu de beurre et de graisse, et outre cet usage domestique, on en fait encore un très grand commerce.
On confit dans de l'eau de sel les olives à demi-mûres, qui de la sorte se mangent avec différens mets.
No. 2. Le Cacaotier.
Cet arbre mérite notre a ttention parce que c'est de ses sèves ou de sa semence qu'on prépare le chocolat. Sa patrie est l'Amérique méridionale, où il croit surtout dans les colonies espagnoles, qui en sont un commerce fort considérable. Il a environ 8 pouces d'epaisseur et 12 pieds de hauteur, et sa feuille ressemble à celle du citronier. Il porte de petits bouquets de fleurs, et chacun de ces bouquets ne produit communément qu'un seul fruit ou gousse charnue, à peu près aussi grosse qu'un petit melon, mais oblongue, pointue, sillonné, variqueufe, jaune d'abord, mais d'un rouge de pourpre à sa maturité. Sa pulpe qui est molle et blanche, peut à la vérité se manger, mais le goût n'en est pas trop agréable; la partie la plus essentielle de ce fruit sont les semences ou sèves, qui s'y trouvent souvent au nombre de 20 jusqu'à 100. Ces sèves sont aussi grosses que de petits glands b), et chacune d'elles est revêtue à l'extérieur d'une pellicule mince, dure et huileuse. On grille ces sèves, on en fait une espèce de bouillie sur une pierre chaude, on y mèle de la vanille et d'autres épices, et il en résulte du chocolat. Les sèves de cacao grillées, moulues bouillies dans de l'eau et prises avec du sucre et de la crème comme le caffé, fournissent, pour le déjeuner, une boisson très saine, très nourrissante, et moins échauffante que le Caffé.
Ad00341 01 030a/freQuadrupèdes VIII. B. I. No. 28.
LE CASTOR.
Le Castor est un des animaux les plus industrieux et les plus dignes de notre attention. Il habite les pays froids et tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Les lieux où on le trouve encore en plus grand nombre sont les contrées désertes de l'Amérique septentrionale, sur les bords des grands fleuves. Cet animal a environ 2 1/2 ou 3 pieds de long, sans y comprendre sa queue; qui est à peu près moitié aussi longue, large, très charnue et recouverte d'écaillés. Cette queue est la seule partie mangeable du Castor. Elle a le goût du poisson. Le Castor a les pattes fort courtes; celles de devant fig. 2., sont très petites et sans membrane, celles de derrière, fig. 1, sont beaucoup plus grandes et les orteils en sont réunis par une membrane, par le moyen de la quelle et à l'aide de sa queue le Castor nage et plonge parfaitement bien. La couleur ordinaire de sa peau est un brun châtain; il y en a cependant encore de presque entièrement noirs et de blancs. On fait un très grand commerce de cette peau, considerée comme pelleterie, mais surtout à cause de ses beaux poils doux et luisans, dont les chapeliers employent une partie à fabriquer les chapeaux que nous appelions Castors fins, et dont on fait aussi de fins draps de castor, des gans et des bas. Le castor porte sous la queue prés des pieds de derrière et dans de certaines poches ou bousses, une espèce de graisse allez semblable à de la cire, qu'on appelle Castoreum, et qu'on employe comme un medicament salutaire. Les castors aiment les contrées solitaires, tranquilles, couvertes d'paisses forêts, et où il y a beaucoup d'eau, ils y forment de vraies républiques et vivent souvent jusqu'au nombre de 200 ensemble. Aucun animal quadrupède, n'a plus d'instinct pour le travail et ne prepare son habitation avec plus d'art que le castor. Il se fait non seulement un terrier dans les creux qui se trouvent sur le rivage comme la loutre, mais se construit encore une maison à plusieurs étages et avec différens appartemens, et abat à cet effet les plus grands arbres, qu'il travaille aussi lui même. Il choisit, pour la construction de son édifice, une eau ombragée, basse, qui coule lentement dans les baies profondes des fleuves. Mais afin que l'eau ne lui manque pas, il elève d'abord au dessous de l'endroit, où il veut construire son habitation, une digue oblique à travers le fleuve, et y met un art et des soins étonnans. Le fondement de cette digue est composé de troncs d'arbres près desquels des pieux sont enfoncés obliquement contre le courant de l'eau, sur ce fondement s'élève une digue de 4 à 5 aunes d'épaisseur, et faite de branches entrelacées, de terre pétrie et d'argille, et si solide qu'elle dure fort longtems. Ces habitations sont quelquefois isolées, quelque fois aussi on en trouve 10 à 12 et même plus, les unes auprès des autres et de différentes grandeurs. Leur contour, qui est rond ou oval, a jusqu'à 30 pieds de circonférence, et leur hauteur est souvent de 8 pieds et plus. Le fondement de ces habitations est aussi très régulier, et de morceaux d'arbres coudés par les castors. Sur ces morceaux s'élèvent des parois perpendiculaires, recouverts d'un toit rond et vouté, et le tout est enduit d'une couche épaisse de terre pétrie. Une semblable habitation a d'ordinaire trois etages l'un sous l'eau, le sécond au niveau de l'eau, et le troisième au dessus, et chaque étage a deux issues, l'une sur le rivage et l'autre au fond de l'eau. Le castor se nourrit d'ecorce de trembles, de saules, de bouleaux verts, de toutes sortes d'herbes et de roseaux, il mange aussi du poisson et des écrevisses. On le prend dans des filets forts, des nasses, des pièges et avec des chiens.
Ad00341 01 031a/freAmphibies V. T. I. No. 29.
SERPENS.
Les serpens passent en général pour être venimeux, mais il n'y en a pas là dixième partie qui le soient effectivement; et ce poison n'eu qu'une humeur acre et mordante, qui se trouve dans une petite vessie au dessous de deux dents mobiles, et qu'ils lancent dans la plaie en mordant. Il existe des serpens de terre et des serpens d'eau. Parmi ces derniers il n'en est aucun de venimeux et on les mange pour la plupart.
Les serpens pondent des oeufs, qui semblent enfilés à un fil, tandis que la vipère met au monde des petits vivans. Ils se dépouillent chaque année de leur vieille peau; dont ils sortent comme d'un étui. Leur langue est longue et double, ils peuvent la lancer assez loin et avec beaucoup de vitesse, elle leur sert à prendre les insectes dont ils se nourrissent pour la plupart. Les serpens de terre sont presque tous couverts d'ecailles, les serpens d'eau n'ont au contraire a u'une peau unie et visqueuse, qui forme le long du dos une espèce de crête aiguë.
Les serpens de terre qui sont reconnus pour les plus venimeux, sont le serpens à sonnette, et le serpens à lunettes.
No. 1. Le Serpent à Sonnette.
Il est du genre des vipéres, dont il est sans contredit la plus grande et la plus terrible, car il a souvent jusqu'à 8 pieds de long, et sa morsure tue dans peu de minutes quand elle touche une veine. Il se trouve dans touts les climats chauds et les îles de l'Amérique et de l'Asie. C'est pour l'ordinaire le plus pesant et le plus endormi de tous les serpens, et il n'attaque que sa proie, à moins qu'on ne l'irrite. Il porte à l'extrémité de sa queue douze vessies de la nature de la corne, enchassees les unes dans les autres (fig. 3.), qui quand l'annimal rampe ou se meut, sont un certain bruit, qui avertit de son approche. Aux Indes il n'est pas rare de le voir se glisser dans les maisons, où les animaux domestiques le découvrent ordinairement par leurs cris inquiets. Tous les quadrupèdes et les oiseaux le haissent et le poursuivent à grands cris quand ils l'apperçoivent, comme les petits oiseaux poursuivent le hibou. De là vient l'idée superstitieuse des Indiens, qui s'imaginent, que par son regard le serpent à sonnette peut tellement charmer les écureuils et les petits oiseaux, qui se trouvent sur les arbres, sous lesquels il est; qu'ils ne peuvent s'empécher de descendre vers lui, et de lui servir de pâture. Ce qu'il y a de vrai, c'est, qu'aussitôt que les oiseaux et les écureuils apperçoivent le serpent à sonnette leur ennemi, ils le pourvu vent à grands cris et avec une fureur aveugle, comme ils poursuivraient un hibou, p. e., et que par imprudence ils s'en approchent de si près, qu'il est alors facile au serpent de les prendre.
No, 2. Le Mural ou serpent d'eau.
La peau du Mural est lisse et très joliment marbree. Cet animal, qui est de la grosseur du bras d'un homme, vit sur tout dans la mer du Nord et en Norvège, ou on le trouve souvent long de plusieurs aunes. Nous avons deja dit qu'il n'est pas venimeux; on peut même le manger.
Ad00341 01 032a/frePlantes III. T. I. No. 30.
EPICES.
Les Epices sont de certaines drogues, qu'on ajoute en très petite quantité aux alimens, afin de les rendre de meilleur goût et de plus facile digestion. La nature en a donné de plus échauffantes et de plus sortes aux pays chauds, qu'aux pays tempérés, et les Africains, les Asiatiques et les Américains en sont un très grand usage. Il est vraisemblable, qu'un climat chaud exige des épices plus échauffantes et plus mordantes, pour fortifier le corps, qui est plus lourd dans ces climats, ou il est epuisè par la sueur, et pour réveiller l'activité de l'estomac, qui sans elles serait il faible, qu'il pourrait facilement en résulter un défaut d'appétit, et même la fièvre. Le Poivre et le Gingembre sont, comme on sait, deux des plus puissans Stomachiques, et d'un usage si univërsel dans nos cuisines, qu'ils méritent d'être connus de plus près.
No. 1. Le Poivre.
Le poivre est la semence d'un arbrisseau des Indes orientales, qui se multiplie par boutures et dont la feuille ovale est d'un vert foncé, avec 7 cotes rougeâtres. Sa fleur est d'un blanc verdàtre, à peu près semblable à celle du muguet (a), et ses baies sont d'un rouge éclatant(b); c'est dans ces baies qu'est contenue la semence (c) qui devient noirâtre (d), quand elle est desséchée et que nous connaissons sous le nom de poivre noir. Le poivre blanc est le même fruit, avec cette seule différence, que lorsqu'il a atteint sa parfaite maturité, on le trempe dans de l'eau de mer, pour le dégager, de sa peau noire (e), et faire paraître la graine blanche (f) qu'elle recouvre. Les Hollandais sont un très grand commerce de poivre.
No. 2. La Gingembre.
C'est une plante assez semblable aux roseaux, qui crôit dans les deux Indes. La partie de cette plante que nous employons comme epice n'est autre chose que sa racine noueuse, à 'â quelle on a, pour cette raison, donne le nom de noeud de Gingembre. Il est, comme le poivre, stomachique et échauffant, et en même tems un article de commerce non moins important pour les Hollandais.
Ad00341 01 033a/freQuadrupèdes IX. T. I. No. 31.
PELLETERIES FINES.
Le commerce de pelleteries est, comme personne ne l'ignore, de la dernière importance pour la Russie, l'Angleterre, l'Amérique septentrionale et la France. Les pelleteries les plus précieuses et les plus fines viennent du Nord de l'Asie, de la Còte occidentale, et de l'intérieur de l'Amérique septentrionale. Voici quelques uns des animaux les plus connus qui les fournissent.
No. 1. La Loutre de Canada.
La Loutre de Canada vit dans l'intereur de l'Amérique septentrionale, sur le bord des fleuves, où elle le nourrit de poissons. Elle a à peu près trois pieds de longueur, nage parfaitement sur l'eau et sous l'eau, et est un des animaux les plus rusés. Sa peau est d'un brun clair ou fonce, et une pelleterie très prècieuse.
No. 2. La Loutre de mer.
Les côtes occidentales de l'Amérique entre le 50 et 60me degré de latitude, de même que celles du Kamtschatka, sont la patrie de cet animal, qui a environ trois pieds de longueur, et dont le poil est partout d'un brun noir. Cette loutre vit sur les bords de la mer, où elle se nourrit de toutes sortes de poissons, de crabes, de moules et de limaçons, qu'elle cherche pendant le reflux, lorsque les eaux de la mer se retirent. Sa peau est une des pelleteries les plus précieuses; on en fait le plus grand cas dans la Chine, où la cour de Peking et les personnes le plus distinguées en portent des bordures sur leurs habits, et où une seule peau se vend jusqu'à 100 et 140 roubles, selon qu'elle est plus on moins belle. C'est pourquoi les Anglais, outre leur ancienne compagnie de la Baye de Hudson, qui fait le plus grand commerce de pelleteries de l'Amérique septentrionale, ont eu soin depuis peu d'années, de faire avec la Chine un commerce des pelleteries des côtes occidentales de l'Amérique, qui leur est d'un très grand rapport.
No. 3. La Fouine ou martre sauvage.
Cet animal se trouve dans tout le nord de l'Europe, en Alie et en Amérique; on le rencontre aussi, mais plus rarement, en Allemagne, en Angleterre et en France. Il habite de preférence les creux des arbres, ce qui lui a fait donner par les Allemands le nom de martre des arbres; et il se nourrit d'écureuils, de souris, d'oiseaux, de graines et de miel. Sa fiente a une odeur de musc. Sa peau, surtout dans les pays du nord, est bien preférable à celle du putois, et approche la plus de la martre, Zibeline. La longueur de son corps est d'environ 18 pouces, et celle de sa queue de 10.
No. 4. La Martre Zibeline.
Cet animal ressemble fort à celui que nous venons de decrire, si ce n'est qu'il est un peu plus petit, et que l'on poil est d'un brun foncé. Il habite la Sibérie, le Kamtschatka, les îles qui se trouvent entre l'Asie et l'Amérique, et toute l'Amèrique septentrionale jusqu'au 50 degré de latitude, où il se tient dans les terriers, ou dans les creux des arbres. Il se nourrit de belettes, d'écureuils, de lièvres, d'oiseaux et de graines. On met sa peau au nombre des plus fines pelleteries, et plus elle est noire, plus le poil en est long et luisant, et plus elle est chère et précieuse, de sorte que les peaux de Zibelines le vendent d'un quart de rouble jusqu'à 50 roubles et plus, prises sur la place. Ce sont des compagnies particulières qui vont chasser ces animanx dans la Siberie; elles se partagent pour cet effet en différentes bandes separées, qui se rendent dans les grands deserts, où elles relient pendant tout l'hyver. Les meilleures peaux de Zibelines passent de la Siberie en Russie et de-là en Turquie, et les plus mauvaises à la Chine. La compagnie de la baye de Hudson envoyé les Zibelins de Canada par l'Angleterre en France et en Allemagne.
No. 5. L'Hermine
L'Hermine est une grande belette longue d'environ 10 pouces, sans y comprendre la queue qui a 4 pouces de longueur; cet animal a cela de particulier, qu'en été il est d'un bai clair, au dessous du venue près qui est blanc, tandis qu'en hyver il est entièrement blanc, est n'a que le bout de la queue noir. On trouve quantité d'Hermines dans les pays tempérés du nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique; les pays chauds n'en suit pas non plus tout-à-fait dépourvus. Elles vivent dans les cavernes des rochers et les tas de pierres, et se nourrissent d'oiseaux. d'oeufs, de rats, de souris, de jeunes lièvres et de petits lapins. Sa peau, qu'on met an nombre des fines pelleteries fesait autrefois une des principales parties des vêtements des grands seigneurs, ce qui fait que dans les armoiries on represente toujour les manteaux et les couronnes des Princes doublés d'Hermine. Elle n'oit plus aujourd'hui à la mode.
No. 6. Le Petit-gris ou l'Ecureuil du Nord.
Cet animal n'est autre chose que l'écureuil gris des pays du nord, et se trouve surtout le Siberie et dans la Russie d'où l'on fait un très grand commerce de sa peau, á laquelle on a donné le nom de petit-gris. Ses moeurs ressemblent d'ailleurs à celles des autres écureuils; car il vit dans les forêts sur les arbres, et se noirrit de noix, de noisettes, de faines, de glands et de semences de Pins etc. On fait des poils de sa queue de petit pinceaux, à l'usage des peintre.
Ad00341 01 034a/freOiseaux. V. T. 1. No. 34.
OISEAUX DE PROIE.
Il existe quantité d'espèces d'oiseaux de proie, dont l'Aigle est le premier et le plus renommé. L'aigle est le plus noble et le roi des oiseaux, comme le lion est celui des quadrupèdes. Il y a plusieurs espèces d'aigles différens les uns des autres. Nous nous contenterons de donner ici 3 espèces principales.
No. 1. L'Aigle royal, ou doré.
C'est le plus noble et le plus fier de tous les aigles; il passe, les ailes étendues, 8 pieds et demi. C'est aussi de tous les oiseaux celui qui s'élève le plus haut; car il monte souvent au dessus des nues; et c'est par cette raison que les anciens l'ont appellé le oiseau célèste, et qu'ils l'ont associé à Jupiter. Il a le bec fort et bleuâtre, les pattes d'un jaune d'or et les serres fort aiguës. La couleur de son plumage est jaune d'or mêlée de brun, et son oeil, qui est d'un beau jaune, brille d'un feu très vif. L'aigle royal habite les rochers solitaires et escarpés des pays tempérés de l'Europe et des contrées plus chaudes. Il emporte les grues, les oies, les lièvres, les agneaux et les chevreaux, et est très difficile a apprivoisser.
No. 2. L'Aigle commun.
Il est un peu plus petit que l'aigle royal, de couleur brune, et a la queue blanche et noire; cette espèce est plus nombreuse que la précédente, surtout dans les pays froids. Il prend principalement les lièvres; c'est pourquoi on le dressait autrefois à la chasse de ces animaux dans les fauconneries de France.
No. 3. Le Pygargue, ou l'Aigle à tète blanche.
Cet aigle est aussi grand que l'aigle commun; sa couleur est d'un brun noir, sa tète et sa queue sont blanches. Il ne vit pareillement que dans les pays froids, et prend surtout les petits chevreuils et les jeunes faons. Il niche sur les grands arbres et ne va chercher sa proie que pendant quelques heures sur le midi.
C'est une fable des anciens, que les Aigles en général portent sur le dós leurs petits vers le soleil, et les obligent de regarder cet astre, et en tuent ceux qui ne peuvent supporter l'éclat de ses rayons, les yeux ouverts.
No. 4. Le Grand Vautour.
C'est le plus grand et le plus terrible de tous les oiseaux de proie. On le trouve surtout en Afrique et en Suisse dans les Alpes; il a 16 pieds d'envergure. Sa couleur est d'un brun foncé, son cou est presque nu, simplement couvert d'un duvet léger et garni par devant de deux rayes blanches; il a le dessus de la tète applati, le bec fort et crochu à l'extrémité. Les Péruviens l'appellent Condor. Il préfère la charogne et la chair puante à la chair fraîche, ce que ne sont pas les aigles; mais au défaut de charogne il prend les moutons, les veaux, les chèvres, les chevreuils, les chamois et même des enfans de 3 à 4 ans. Les Allemands le nomment Vautour aux Agneaux, parce qu'il ravit surtout les moutons.
No. 5. L'Autour.
L'Autour est un oiseau de proie commun en Europe, où il fait de grands dégâts dans les colombiers et les poulaliers. Il est d'un gris brun tacheté, et a les jambes et les ferres, fort longues. On le dresse aussi à la fauconnerie.
No. 6. Le Faucon.
Le faucon est, après l'aigle, le plus noble, le plus prompt et le plus courageux des oiseaux de proie, c'est aussi le plus utile à l'homme; car il se laisse facilement dresser à la fauconnerie; plaisir cher que les grands seigneurs souis peuveut se donner. On s'en sert pour prendre des lièvres, des herons, des grues, des cicognes et des perdrix. Le faucon n'habite que les pays les pins froids du Nord, comme l'Islande, la Norvège et la Russie d'où on les transporte en France, en Allemagne en Italie, en Perse et en Turquie. Les faucons blancs de l'Islande passent pour les plus précieux. La vue perçante du faucon est renommée et à passé en proverbe.
Ad00341 01 035a/frePoissons. IV. T. I. No. 33.
POISSONS REMARQUABLES, PAR LE COMMERCE QU'ON EN FAIT.
No. 1. Le Saumon.
Le Saumon fait la nuance entre les poissons de mer et les poissons d'eau douce ou de rivieres, car il passe l'hyver dans la mer, et principalement dans l'océan septentrional, et remonte au printems dans les rivières, où il fraie, et où on le prend en grande quantité; il est alors fort gras. Il fait sa nourriture de petits poissons et d'insectes aquatiques, croit trés promptement, et parvient a une grandeur considerable; car il a souvent jusqu'à 6 pieds, et pése jusqu'à 80 livres. On le prend dans presque tous les grands fleuves de l'Allemagne; ce-lui du Rhin, du Weser et de l'Elbe est le plus renommé. C'est un poisson fort délicat, frais et bouilli, ou marine et enfumé; aussi fait il une branche importante de commerce pour plusieurs pays et surtout pour l'Angleterre où l'on en fait une très grande pèche.
No. 2. Le Thon.
De tous les poissons mangeables le Thon est vraisemblablement le plus grand; car on le trouve de la longueur de 2 pieds, sa grandeur ordinaire, jusqu'à celle de 10, et pesant depuis 7 jusqu'à 700 livres. Il habite toutes les Mers et surtout la Mediterranee, où il y a de grandes pêcheries de Thons sur les côtes de l'Italie, de là France et de l'Espagne, et d'où l'on fait, principalement avec la Turquie, un grand commerce de ce poisson salé. On le mange aussi, comme le Saumon, frais ou mariné. Il se nourrit surtout de harengs et de marqueraux, et il est si vorace qu'il ne pargne pas même l'on propre frais. Au mois de mai de grandes troupes de plusieurs milliers de Thons, formant un quarre allongé, descendent avec grand bruit de la haute mer vers les cotes, où l'on en prend un très grand nombre dans les Tonnaros, ou pêcheries de Thons, qui ne sont autre chose qu'une espèce de fort, construit dans l'eau (entre les rocs et les îles) avec de bons filets, et partagé en plusieurs chambres.
No. 3. Le Hareng.
Le Hareng, considerà comme aliment ou comme branche de commerce, est si important pour toute l'Europe, que des pays entiers, p. e. la Hollande, l'Angleterre, l'Ecoile, la Norvège, la Suède, le Danemarc, la Pruil'e etc. le regar- dent comme une des principales sources de leur* richesses. Le Hareng habite les mers du nord, la- mer Baltique et l'Oc« an atlantique, ou il se tient dans les bas fonds, d'où il remonte vers la sur face au printems et en été, et s'approche en troupe prodigieuses des cotes où il sraie et ou on le prend. Nos aveux connaiss'aient déjà le hareng;mais com- me la vrai inani re de le Caler leur était inconnue» le commerce de ce poisson ne sut point fortimpor- tant pour eux, jusqu'à ce qu'un Brabançon now1" m-: Guillaume Beu-ckel, eùi parhasard découvert, vers la lin du XIII siecle, la vraie manière de Ie saler et de le conserver; cequiiit tout àcoupde la pèche des harengs une vraie mine d'or et 1& branche la plus importante du commerce pous phisieurs nations. 11 n'est aucune espèce de poil" sons qui se multiplie chaque aim e auiìì prodigi^11' sement et qui se trouve dans la mer en plus grande quantit que le hareng; car on peut supposer san* exag ration, que les hommes en prennent plus osi. 1000 millions par an, et que les poissons qui y1' vent de rapine eu d voient en outre pins d'une fois autant. Il est deux manières de pi\ parer Ie hareng pour le conserver; la première consitte à 1$ saler et a le caquer dans des tonnes, dans lesquelJ les on l'envoyé par toute l'Europe; et la seconde, à le laisser dans la saumure pendant 24. heure«, après qtiel tems on l'en retire, le suspend par ' t te à une broche de bois, et le fume et deiiécn pendant o/j. heures dans des sourneaux saits ex- près, et dont chacun peut contenir 12000 hareng à la fois. Le hareng a in si préparé se uon)in hareng: soret. Celui qui se trouve dans la nlL balsique est un peu plus petit et porte le i'ül de Strömling ou Anchois de Suede.
No. 4. Le Maquereau.
Ce poisson se trouve dans lamer du Nord, 'a ¦ mer baltique, et à phisieurs autres endroits « l'oc an. Lesl'Januereanx vont toujours en grand** troupes, sont extrêmement vpraces et surtout dan' gereux" aux harengs, qu'ils chassent souvent de*' cotes. Ils ne parviennent tout au plus qu'à la lon- gueur d'un ou de den;; pieds, et sont gras et tr dedicata. On les mange frais on marin s, maiseI1 Ecosseet enNorW'ge on les traite comme les nf rengs. La pèche des maquereaux fait unepâr£l coniidérable de la pèche de différons peuple*'
Ad00341 01 036a/freQuadrupèdes X. T. I. No. 32.
DIFFERENTES ESPECES D'OURS.
L'Ours d'Europe. No. 1. Le brun. No. 2. Le noir.
L' Ours d'Europe est du nombre des animaux qui vivent de rapine. Le noir, quia jusqu'à 5 pieds et l de longueur, ne se trouve que dans les pays sroids du norùdel'Europeet dei'AIie, dont il habite les grandes forêts solitaires; le brun, qui est plus petit et n'a tout au plus que 4 pieds de long, le trouve au contraire partout, dans les pays chauds comme dans les. froids, et surtout en Pologne, en Hongrie, dans les Alpes et les Pyrénées; mais il n'y en a plus actuellement en Allemagne. L'ours noir se nourrit de toutes fortes déracines, de graines, de fruits fauvages, de miel, de grain mûr, et rarement de chair; le brun fait au contraire fa principale nourriture de la chair des grands animaux de toutes espèces, ce qui le rend très dangereux aux chevaux, aux bètes à cornes et à laine, de même qu'aux bètes fauves. Il mange même delà charogne, Il renverse fa proie à coup de pattes, qui sont ses armes principales, et par le moyen desquelles il fe défend en fe tenant debout sur celles de derrière; puis il commence par en lucerle fang. En hyver il seconftrnit, dans des antres ou sous les racines des arbres, on repaiie dans lequel ilpaffe5 ou 6 mois en repos et sans prendre de nourriture, s'amufant pendant ce tems a fucer ses pattes. L'ourse met bas 1 ou 2 petits à la fois; mais ce n'est qu'une sabl", que ces petits, au moment de leurnaisfance, foient des masses de chair informes, qui ne reçoivent leur ngp. re. et leur, forme qu'après avoir été léchés par leur mère. Onchafseet tue l'ours à cause de sa peau, qu'on employe à différens usages, comme une pelleterie grossière, et dont on sait un assez grand commerce.
No. 3. L'Ours blanc.
L'Ours blanc ne se trouve qu'aux environs du pôle arctique, dans le Groenland, au Spitzberg, dans la novelle Zemble et les îles de la mer glaciale. Il est tout a sait blanc, a de 8 à îss pieds do idfcg, et est extrêmement vorace et terrible. 11 se nourrit depoillons, de chiens marins, de uiorses, de balaines, lorsqu'elles sont encore jeunes ou mortes; déterre les cadavres, et attaque les hommes, sans avoir aucun égard de la lupériorité de leur nombre. Il traverse dés mers entières sur des glaçons détachés, et s'ensouit dans la neige pendant l'hyver. On le tue pour en avoir la peau.
No. 4. Le Coati, ou le Raton.
Le Coati ou Raton, est naturel à l'Amérique septentrionale, à la Jamaïque et aux Antilles, où il habite la plupart du tems les creux des arbres. Il a près de deux pieds de long, se nourrit de maïs, de cannes à fu ere, de châtaignes, mais non de rapi' ne. On l'apprivoiseaisémentei. on le garde dans les maifons. On lui a donné le nom d'ours läJ veur, pareequ'il a coutume de laver dans l'eau ses alimens et tout ce qui est uni. Sa peau est irne pelleterie sort médiocre, qu'on transporte fréquemment en Europe, et dont on fait la plûpart du tems des manchons.
No. 5. Le Blaireau.
Le blaireau est pareillement une espèce d'ours, Il a environ 2 pieds de longueur, et est naturel a l'Europe et â l'Asie, jusqu'au 60e degré. Il aime la folitude et vit dans des terriers, qu'il fe Creufe dans les forêts, et dont il ne sort que la nuit, pour chercher sa nourriture, qui consìtte en racines, en glands, en fruits, en grenouilles, scarabées, oeufs d'oiseaux et même en jeunes oiseaux. Il devient très gras en automne, et se retire alors dans son terrier, où il reste pendant tout l'hyver, en suçant fa propre graille, de sorte qu'il est extrêmement maigre au printcins. Sa chair n'est pas mangeable; on se sert de la graisle dans les pharmacies, et on sait de sa peatt des gibecières et des besaces.
No. 6. Le Glouton.
Cet animal a environ 2 pieds, de longueur; il habite la Norvège, la Suède, la Laponie et la Sibérie, et est gaiement du genre des ours. Il se nourrit de la chair fraîche de même que de la charogne des Elans, des Rennes, des lièvres, des souris, et quelquefois de graines. C'est sa gloutonerie qui lui a valu sou nom. Sa peau e très précieuse pour la grande beauté de son poil.
Ad00341 01 037a/frePlantes. IV. T. I. No. 35.
LE TABAC.
La véritable pairie du Tabac est l'Ain 'rique méri- dionale. Cetteplante a reçu son nom de la petiie île de Tabaso, où les Espagnols la trouvèrent en 1520, et d'où ils l'apportèrent en Europe. Son nom latin, Herba Niçotiana, lui vient de Jean Ni- cot, Ambassadeur de France à la cour île Portu- gal, qui dans ce royaume apprit a connoitre le tabac, et en envoya le premier en France à la Reine Cal hariue de Il/cdir/. u Depuis ce teras l'usage du tabac le répand il dans tout le monde, et cette plante devint une des productions et des branches de commerce les plus importantes des Indes occidentales anlli bien que de l'Euro- pe. Quoique, à proprement parler, les cli- mats chauds de l'Amérique et de l'Aiìe soient sa patrie, elle supporte cepen laut des climats plus tempérés, et on la cultive actuellement beau- coup en Europe, surtout en France, en Alle- magne et en Hongrie. Iî y a, à la vérité, plusieurs espèces de ta- bac eilenlicllement di If ventes; mais les deux suivantes sont les principales et les plus con- nues.
No. 1. Le Tabac de Virginie.
Dans les bons terreins, cette plante forme un arbrisseau à peu pr's de la hauteur d'un homme. Ses feuilles sont longues, larges et terminées en pointe; elle porte en haut un bou- quet de fleurs d'un rouge pale et de la forme d'une trompete. Les Indes occidentales, et surtoul la Virginie, sont sa patrie proprement dite; aussi esi - ce de ce dernier pays que'lle a reçu son nom.
No. 2. Le Tabac d'Asie.
Cette plante est à peine moitié aussi haut« que la précédente, mais Tes feuilles sont en plu* grand nombre, plus groü'es et plus larges; seS fleurs sont d'un jaune verdàtre et remplacés par des semences huileuses. L'Ade est sa patrie; ou la cultive surtout en Hongrie et en Turquie, C* qui l'a fait appeller tabac de Turquie. Ces deux plante« donnent les mêmes pro- duits, savoir du tabac à fumer et du tabac*'1 poudre, qu'on prépare des feuilles vertes apro? les avoir deiTéchéi:. «. Plus le climat où croît la planicele eh-iud. plus le tabac est bon. - Voi** à peu pn's les principales manipulations qu'exi- gent la culture et la fabrication du tabac. Lorsque les feuilles vertes de la plante sont parvenues à un certain degré de grandeur et de maturité et commencent à jaunir, on les s tâ- che de la tige, et on les en ta lie les unes Tur leS autres afin qu'elles s'échaussent etsuent; puis on les enlile à un sil un peu fort, et on les fait bien secher a l'ombre. C'est aiuti qu'on les vend pir quintaux aux fabricants de tabac, qui les allor- tillent convenablement, les trempent dans certai- nes sauces, et les lilent en rouleaux, ou les dé- coupent en petits morceaux s'ils veulent en fair* du tabac à fuma; ou le reduisent en pondre fine, qu'on appelle tab a e en poudre. Le grand nombre de manières diîférentes de mêler h'3 feuilles de tabac île diver- pays, de les aiTortiï» de les macérer« de les faire fermenter, de It' siler, de les couper, de les moudre et de les ap- prêter, produit le nombre prodigieux de di™ f rentes Tortes de tabac en poudre et à fusuef» dont chaque pays a, pour ainsi dire, ses sorte» particulières, et qui forment un object li iiup°r' tant pour le commerce aussi bien que pour 1*' revenus, de plusieurs royaumes.
Ad00341 01 038a/frePoissons V. T. I. No. 36.
STOCKFICHES OU MERLUCHES.
On comprend ordinairement sous ce nom, plusieurs espèces d'égrefins secs, qui sont pour plusieurs nations un article fort important de commerce, et nourrissent quantité de personnes. Les especes de Stockfiches les plus connues, sont le Cabeliau, le Stockfiche proprement dit, la Sole et la Merluche, representées sur la planche ci-jointe.
No. 1. Le Cabeliau.
Le Cabeliau est le plus grand de tous les Stocksiches; il a ordinairement 3 pieds de lon- gueur, et pèse 14 à 20 livres. Il ne se trouve que dans l'Océan, et ne remonte jamais les fleu- ves; on. le pèche particulièrement dans les mers du nord de notre hémisphère, sur les côtes de la Norvège, de l'Islande, près des Iles Orcadcs, et dans l'Amérique septentrionale sur les bancs de Terre neuve, du cap breton et de la nouvelle EcosTe. Il fait une branche con sid érable du com- merce et la nourriture de plusieurs nations. Il nourrit toute l'Islande, rapporte annuellement' à la Norvège quelques tonnes d'or, est une sour- ce abondante de richesies pour l'Angleterre et la France Turtout. puisqu'il occupe annuelle- ment dans l'Am rique septentrionale seule, en- viron coooo marins de ces deux nations. On prend le Cab. liau à l'hameçon, auquel on attache des harengs frais, des merlus, des ma- quereaux, des écreviises et des crabes pour amor- ce. Dès qu'il est pris, on lui coupe la tète, le vuide, lui enlève 1' pine du dos, puis on le pend à des bâtons ou des perches, pour le fecher a l'air, ou bien on \ejale et le met en tonnes, ou bien enfin on le feche à l'air aprì s l'avoir falé. Ces trois différentes manières de préparer le Ca- beliau pour le eonserver, lui a fait donner dissé- renB noms; car lorsqu'il est s ché à l'air sans avoir et. sai, on le nomme Stockfiche; lorsqu'il estsa- r, on l'appelle monte* et sai--et séchHl prend le nom de morne séche. Nos marchands le vendent sous ces 3 diss rens noms, mais c'est toujours le même poisson. On tire une huile de poillbn de son foie; et son frais se vend en petits ton- neaux aux Hollandais et aux François, qui l'em- ployait comme amorce pour prendre les anchois.
No. 2. Le Stockfische proprement dit.
Ce poisson qui est plus petit que le cabeliau. n'a qu'un pied et demi ou 2 pieds de longueur» mais il est aussì vorace que le cabeliau, et don»e sur- tout la chail'e aux maquereaux et aux harengs«. On le trouve dans la m diterran e, de mèmeq'1* dans la mer du nord. Les endroits, où l'on en fait la pèche la plus abondante, sout les cotes de l'A'1* gleterre et de l'Irlande, età 3 ou \ milles delà cote deBr tagne; on le prend à l'hameçon ou dans des filets. Comme on en prend une grande quantité» on en s che le plus grand nombre à des perches ou bâtons (ce qui lui a valu le nom de Stockfiche) et ou l'envoie de la sorte en Espagne ou en Al" lemagne.
No. 3. La Sole ou Plie.
On met pareillement les Soles au nombre des Stockfiches, pareequ'on les envoie pour la plupart, du moins en Allemagne, delll-ch'es à l'air et li,; S par bottes, et pareequ'on les accommode et les mange comme le Stockfiche. On les trouve dans la mer baltique et dans la mer du nord, oùellcS fe tiennent continuellement au fond de la rûCt et se nourrissent de petits poissons, de moules e* de jeunes limaçons. La marque distinctive de ce poillbn est qu'il a toujours les deux yeux d'vrö seul còti' de la tète, et que l'on corps est tout a fait applati du dos vers le venire, et mème entièrement plat, ce qui lui a fait donner lenoitt de poiffon plat, de demi poi [fnu etc. On prend les sêles avec des lignes qui vont jusqu'au fond de l'eau; ou on lea pique avec de longues perches» elles sont une branche de commerce très avan' tageuse, pour les cotes de la mer Baltique.
No. 4. La Merluche.
La vraie merluche est la plus petite espèce de Stockfiche, car elle n'a qu'un pied de long. Elle se trouve dans les mers du Nord, et on la prend en abondance en automne aux environs de Helgeland, d'où on la transporte à Hambourg. elle se nourrit d'crevisses et d'insectes aquatiques; sa chair est blanche, ferme et de bon gout. Dans les pays du nord on la mange fraîche, ou sale et seche.
Ad00341 01 039a/frePlantes V. T. I. No. 37.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Canellier.
L'ile de Ceylan est la patrie du vrai Canellier, qui nous fournit une des épices les plus précieuses et les plus agréables, nommée Ca nelle, dont les Hol- landais faìsoientlongtems le monopole. Il croit, il est vrai, uneespèce-de canelle sa u vage sur les côtes du Malabar, dans les îles de Sumatra et de Borneo, mais elle n'égale point, à beaucoup près, Celle de Ceylan en bonté; auiïï ne coûte -1 - elle que la cinquième partie de ce que coûte celle-ci. Le Canellier parvient à peu prés h la hauteur d'un de nos pruniers; ses feuilles, qui sont larges et d'un vert foncé, paraillent d'un rouge pourpré quand elles'sont jeunes, et répandent une odeur forte et aromatique; ses racines même ont une odeur pénétrante de camphre. Cet arbre porte de petites fleurs blanches sans odeur, auxquelles succéde un fruit de la ligure d'une petite olive, dont la couleur est d'un noir bleuâtre et qui ex- hale une odeur de clou de girofle (fig. à). Son écorce est double ou plutôt triple; la première, c. à, d. l'extérieure, est grise sans goût et sans odeur, et n'est d'aucun usage. La seconde et la troisième adhérent sortement l'une à l'autre, et sont l'épice que nous appelions cartelle. Pour ob- tenir une écorce de la qualité requise, on ne doit peler aucun arbre, qu'il n'ait atteint sa cinquiè- me année; etpassé sa' îoéme ou îaéme année, il n'est plus propre à être pelé, parce que l'tcorce en est alors trop mauvaise. Il y a trois espèces principales de canelle, savoir: t) la fine, qu'on retire de jeunes arbres de moyenne grandeur; 1) la grossiêre, qui provient d'arbres plus gros et plus vieux; et 3) la sauvage, qui vient d'autres îles que Ceylan. Les Hollandais en envoyoient annuellement 5 ou 400, 000 livres de cette der- nière île en Europe; mais les Anglais, qui ont transplanté avec succès le Canellier dans les île* des Indes occidentales, portent un grand--preju- dice à leur commerce.
No. 2. Le Camphrier.
Le Camphre, ce médicament, si connu, d'une odeur si pénétrante, et qui ressemble presque au Tel gemme blanc, est la résme du Camphrier* arbre qui croit à la Chine et surtout aux Indes orientales dans les îles de Corneo et de Sumatra- Le camphrier parvient à une hauteur considera- ble, s'étend beaucoup, porte des feuilles d'un vert clair pourvues de côtes assez épaisses, et qlU répandent une odeur de camphre quand on Ies frotte. Ses fleurs sont d'un blanc jaunàutre; elles sont remplacées par des baies d'un bleu fond'» (fi. b. ~) qui renferment la semence. Cet arbre eu du genre des lauriers. Quand on y fait une iö* cision, le camphre, cette résine volatile qui c?r' cule entre l'écorce et le bois, en découle, et four- nit ce que nous appelions camphre naturel, ou camphre de Bornéo, qui est le plus précieux, Ie plus cher et le plus rare. On n'emploie en Eu- rope quele camphre artisiciel, que les Chinois et les Japonais obtiennent par distillation des raci- nes, des branches et des feuilles du camphrier- Les Vénitiens, les Hollandais et les Anglais pur1" fient etrafinent ce camphre, parce qu'il est enco- re brut et impur, et a l'oeil rougeàtre ou grl3 cendré lorsqu'il arrive en Europe. Outre l'em- ploi qu'on en fait en médecine, il sert surtou aux artificiers, parce qu'il brûle promptement e ne peut s'éteindre-
Ad00341 01 040a/freOiseaux. VI. T. I. No. 38.
OISEAUX AQUATIQUES REMARQUABLES.
No. 1. Le Cigne.
Le Cigne est un grand oiseau aquatique, qui se trouve fréquemment sur les cotes de la mer du nord et de la mer baltique, et quelquefois aussi sur les grands lacs, où il viten liberté. On en a cependant aussi de privés sur les rivières et les étangs. Son duvet dont on fait des lits, et ses plumes avec lesquelles on écrit, sont un article important de commerce. Sa peau entière passée avec le duvet le plus fin, fournit une fourrure très chaude et très précieuse. Il n'est point vrai que le cigne, dont la voix est rauque et désagréable, chante mélodieusement quand, il est à la veille de mourir; ce sont les anciens qui débitèrent cette fable.
No. 2. L'Albatros.
C'est un des plus grands oiseaux, qui ont été découverts depuis peu; car il ne se trouve que dans l'Australie, dans les contrées les plus froides de la mer du Sud, où il vit sur la pleine mer et sur les rochers qui s'y trouvent, et le Capitaine Cook, ce célèbre navigateur, en découvrit beaucoup dans ces contrées. L'albatros a 3 pieds de long, et le corps aussi épais qu'un mouton. Il ne vole que lorsqu'une tempête est prète à s'élever sur la mer; se nourrit de poissons à chair molle, et du frais des grands poissons.
No. 3. Pélican.
No. La Pale, ou Spatule.
On confond souvent ces deux oiseaux, parce qu'ils sont tous deux des oiseaux aquatiques, qui vivent sur les bords de la mer, et sur les grands fleuves. Ils différent cependant essentiellement, comme le sont voir leurs figures. Le pelican a aux pattes des membranes qui lui aident à nager, et que n'a pas la Pale ou Spatule, dont les pattes sont sembables à celles d'un oiseaux de marais. La pale a le bec très dur, fort large et en forme de cuillère par devant, pour pouvoir ramasser au fond de l'eau et broyer les limaçons, les moules, les écrevisses et les insectes aquatiques. Le pélican, au contraire, a le bec grand, mol et semblable au parchemin, au dessous duquel est attachée une peau jaune et plissée, qui s'élargit en forme d'un grand sac, dans lequel le pélican sourre lespoissons qu'il prend, et qui sont souvent de 6 à 8 livres pesant. Le pélican et la pale se ressembîent presque par leur plumage et par leur grandeur; le premier se trouve dans toutes les parties du monde et sous toutes les Zones, tandis que la seconde ne vit que sous la Zone torride et les deux tempérées. Il est faux que le pélican se déchire lui-même la poitrine, et nourrisse ses petits de son sang, quand ils sont dans le besoin. No. 5. Le Butor. Le Butor est un oiseau de marais, qui se trouve dans toutes parties du monde, et vit solitaire et très sauvage dans les grands marécages, où il se tient dans les roseaux et les joncs, et se nourrit de grenoutilles, de serpens et de rats d'eau. Il est aussi grand qu'une oie médiocre, et remarquable par le cri singulier qu'il fait entendre dans le tems de ses amours, et qui ressemble au mugissement du plus grand boeuf. Ce cri s'entend de fort loin, et effraie souvent les personnes timides, qui voyagent la nuit.
No. 6. Le Cormoran.
Cet oiseau de mer, qui vit dans tous les climats sur les bords de la mer, est de la grandeur d'une jeune oie, et grand preneur de poissons; car il ne manque jamais sa proie, et nage avec autant de facilité sous l'eau que sur l'eau. Les Chinois, les Anglais et les Français ont des cormorans apprivoisès et dressés, auxquels ils mette un anneau aucou, au dessus du jabot, afin qu'ils ne puissent pas avaler le poisson qu'ils prennent, et dont ils se servent alors pour la pêche.
Ad00341 01 041a/freArchitecture, I. T. I. No. 39.
ORIGINE ET PROGRES DE L'ARCHITECTURE.
Less premiers hommes habitèrent vraisemblablement les autres des rochers, dans les endroits où }a terre leur en offrait, et dans les pays plus chauds ils le retirèrent sous les arbres et les buissoris tous- fus, pour s'y mettre à l'abri de la chaleur du so- leil, et des injures du tems. Mais des qu'ils commencèrent à former des sociétés, qu'ils cher- chèrent à siitisfaire à leurs besoins par le moyen des arts, et se reunirent en familles- ils commen- cèrent ausfi à sc consini're des maisons, lurtout dans les contr es les plus sroides des diss. rentes parties de la terre.
No. 1. Origine de l'Architecture.
La forme originaire et imparsaite des mai- sons, qui par la suite donna lieu a la noble archi- tecture des Grecs et des Romains, naquit vrai- semblablement de l'arrangement, que nous allons décrire. On coupa de la même longueur des troncs d'arbres bruts; ou les placa la même distance les uns des autres, pour tenir lieu des colonnes, sur des pierres dispol es en quarr, on en environna la partie fnperieure de cordes d'écorce d'arbres pour les empêcher de fe fendre, et on les recouvrit d'une pierre platte et mince (sig. a); on reunit alors ces colonnes par /j. architraves; sur lesquelles ou pla- ca des poutres pour former le lambris, puis on dnila obliquement sur ces poutres des solives, qu' en reunit parties lattes et on couvrit ce toit, de ro- ssaux, de joncs ou d'écorce d'arbre; on mura en- suite, avec des pierres plattes et unies, les inter- valles vuides des colonnes, pour donner la caba- ne des parois folides. Ce fut probablement delà sorte que naquit la forme de la premi remaifon, et le premier ordre de Colonnes (sig. a.) compo- sées de simples troncs d'arbres. Mais les Grecs et les Romains indmîvicr. x, sormèrent leur belle ar- chitecture de cette forme simple et brute, et les architectes en ont divife les formes élégantes en ein a formes principales d'ed'iices, qu'on appelle Ordres d'architecture' et qu'pn reconnaît fur-tout attxchapiteaux, aux proportions et aux moulures de leurs colonnes; trois de ces ordres doivent leur origine aux Grecs, et les deux autres aux Romains. Comme ils etoint surtout d'ufage dans les tem- ples, i! sera plus facile de les reconnoitre aux 5 frontispices de temples, ci-deflus représentés.
No. 2. Ordre Toscan.
Cet ordre, qui prit naissance chez le« Ro- mains, est le plus bas, le »lus iimpie et le plus lourd de tous; les architectes ne l'emploient qu* aux étages insérieurs des édisices magnifiques. La sig. b. représente le chapiteau de ses colonnes.
No. 3. Ordre Dorique.
C'est le plus ancien des trois ordres d'architect-: ure grecque; il a reçu son nom de Doras, R°* du Pélopon se, qui le premier en sit usage à un temple de lunon. Il est un peu plus levé, et moins grossier dans ses proportions que l'ordre toscan. Son chapiteau est representé fig. c.
No. 4. Ordre Jonique.
Le sécond ordre d'architecture grecque reÇul son nom du célèbre temp'e de Diane en Joujfi (province de la Gr ce), ou il parut pom la premie- re sois, liest plus lev et plus élégant dans seS proportions, que les deux prec dens. Les figures del é repr sén tent, de front et de profil, son cha- piteau, remarquable par sa doable volute.
No. 5. Ordre Corinthien.
C'est le troifi. '. me et en même tems le phi* beau, le plus léger et le plus légant de tous le9 ordres d'architecture grecque. La fis s. saitv"ois son joli chapiteau décore de feuilles d'Acanlh et de quatre volutes, de même que la fie. g. en m°n' tre l'origine, que Vitruve, ancien architecte ro- main, raconte de la manière fuivante. La no"1* rice d'une petite fille grecque, qui venait de mourir, remplit une corbeille des joujous de»0 nourrillon, les recouvrit d'une tuile, les p°rt sur son tombeau, et les pofa par hafard sur v pied d'acanthe. La plante s' leva autour s, la corbeille, et ses feuilles ayant rençoiijjg la tuile, furent contraintes de fe replier, habile Sculpteur de Corinthe. nomm CalltniaQr. ayant vu cette ligure, la trouva fi belle, qu ' sculpa en pierre, et en lit le chapiteau des. lonnes d'un nouvel ordre d'architecture, 9U nomma Corinthien.
No. 6. Ordre Romain ou Composite.
C'est le second ordre d'architecture romaine. Il parut pour la première fois à l'arc de triomphe de l'Empereur Titus, et se nomme composite, parce qu'il est effectivement compos des pieces et des proportions des ordres corinthien et ionique, comme le fait voir son chapiteau, (fig. b.). Du grand nombre de compositions, qu'où tenta par la suite dans l'architecture, celle-ci est la seule qui se soit conservée, et que les architectes employent encore de nos jours dans les edifices somptueux.
Ad00341 01 042a/freInsectes. IV. T. I. No. 40.
INSECTES REMARQUABLES.
No. 1. Le Porte-lanterne de Surinam.
Le Porte lanterne est un insecte ailé assez grand, qui ne vit que dans les pays chauds, et surtoutà Surinam dans l'Amérique meridionale, et dont les couleurs et les nuances sont extrêmement bel- les. Sa grande trompe creuse etfemblable à une trompette, brille pendant la nuit comme unelu- mière, et avec tant d'éclat qne les Américains fe servent de ces insectes dans lears chambres au lieu dn lumières, etles portent petidantlanuit en pla- ce de lanternes, les attachant à cet efset à leurs pieds ou à un bâton. Ils vivent de fleurs, et ne sont aucun mal.
No. 2. La Sauterelle de passage.
Il existe plusieurs espèces de sauterelles, des grandes et des petites; celles de l'Europe ne sont aucun dommage; mais celles de l'Asrique et de l'Asie, qui sont beaucoup plusgrolfes et ontfou- vent la longueur et la grosseur du doigt, viennent avec les vents d'Eli, en troupes prodigieufes, semblables à des nuages noirs qui éclipsent le fo- leil, et dévorent, à plusieurs milles à la rpnde, les feuilles, les grains, l'herbe et toute la verdure des endroits où elles fe jettent. Ce sont surtout les fauterelles depaffageaeVAfie, quicausentees ravages; ces infectes fe trouvent communément dans les landes de la Tartarie, voyagent comme des oiseaux de paifage, et ne quittent un endroit, qu'après avoir devafté toute la contrée. Elles ne sont venues en Allemagne que trois fois dans ce fiècle, ravoir en 1C50, '747 et 1748, et y'furent apportées par des vents d'Eft.
No. 3. La feuille ambulante ou la Mante.
Cette espèce de sauterelle, qui vit dans les pays chauds de l'Europe, ne sait aucun mal, et se nourrit uniquement d'autres infectes qu'elle prend en fautant, ce qui lui a fait donner parles Allemands le nom de FangheuJchrecke.
No. 4. La Cigale.
La Cizale vit dans presque toutes les parties du monde, et il en existe quantité d'espèces dis- sérentes, depuis la grosseur d'une lentille jusqu'à celle de la cigale reprisentée^g-. 4- EUe a la tète large, la trompe recourbée en delïbus, et quatre ailes transparentes comme du verre, avec des co- tés colorées. Celle, dont on donne ici la figure, est la grande cigale d'Italie, qui se tient sur les ar- bres, et dont le mâle auneespèce de chant. Cet infecte est un des animaux favoris des Dames de la Chine, qui le gardent dans leurs chambres, a cause de son chant, et le tiennent dans de jolies petites cages faites de jonc. Les cigales se nour- rissent du fuc des plantes, et ne sont point de mah
No. 5. Le Scarabée Hercule.
UHercule est le plus grand de tous les Scara- bées, dont certaines espèces ne sont pas plus gref- ses qu'un ciron. Il a 5 pouces et demi de lon- gueur, se trouve auBréfilet dans les contrées q111 sort sous la Zone torride, etse nourrit de la sève du Cocotier et du Toddy, dont il feie l'écorce avec fa corne tranchante, pour fucerensuitelefllC qui découle de cette incision. Il n'est au reftc aucunement nuifible à l'homme. On l"appeue aussi Licorne volante.
No. 6. Le Hanneton.
Cet insecte, dont la patrie est le milieu de l'Europe, est un des plus nuifiblcs aux jardins et à l'agriculture, pareequ'il parait fouvent en trou- pes prodigieuTes, et dévore toutes les feuilles cles jardins et des forêts; cependant son ver, nomi116 ver bouvier, (Fig. 6. £.) est plus dangereux encore. Ce ver fe tient dans la terre, et rouge les racineS des jeunes arbres, de l'herbe et des grains, defor" te qu'il n'est pas rare de voir des campagnes entie" res deiséchées à cause des ravages qu'il y canfe# Voici comment le hanneton se propage. Des q"e la femelle s'est accouplée, elle fe sait un trou dans la terre ou elle dépofe des oeufs jaunâtres; elle en sort-ensuite, et meurt quelques jours. De ces oeufs nailTent d'abord de petits insectes qui deviennent vers bouviers, grosfissent pendant 4 ans s'enfoncent sort avant dans la terre, pendant l'automne de la quatrième année, etfe changent en sèves ou chrysalides, d'où le hanpeton fort enfin au mois de Mai de la cinquième année. On devrait fecouer tous les arbres pour en faire tomber les hannetons, et tuer ces insectes, aprés les avoir soigneusement ramassés.
Ad00341 01 043a/frePoissons. VI. T. I. No. 41.
DORADES.
Les Dorades sont sans contredit du nombre des plus beaux habitans des eaux, on en compte quatre espèces principales.
No. 1. La Tanche dorèe.
La Tanche dorée se trouve surtout en Silésie, et on la tient ordinairement par plaisir dans les bassins des jardins et des campagnes. Elle se nourrit des plantes qui croissent au fond de l'eau et de vers; et est incontestablement un des plus beaux poissons de l'Europe. Elle atteint la grosseur d'une carpe.
No. 2. L'Orphe.
L'Orphe est pareillement un poisson d'Europe, qui ne se trouve cependant qu'au Sud de l'Allemagne, en France et en Hongrie. Elle vit dans les riviéres, les étangs et les lacs, et se nourrit de vers et du frais des autres poissons. On la nourrit dans les étangs à cause de sa belle couleur d'orange, et plutôt pour le plaisir des yeux, que pour l'utilité qu'on en retire, car sa chair est fade et molle.
No. 3. La Dorade chinoise.
C'est sans contredit la plus belle et la plus magnifique créature qui habite les eaux. La Chine est sa patrie. Elle est noire dans les trois premiéres années de sa vie; elle reçoit ensuite de petites taches argentées qui grandissent peu à peu jusqu'à ce que le poisson ait partout une couleur d'argent, on l'appelle alors argentine. La dorade devient rouge après cela, et reçoit une couleur d'or eclatante et si vive, que dans l'obscurité on croirait voir un charbon ardent. Les Chinois et les Japonais nourrissent par somptuosité de ces poissons, dans de grands vases de verre dans leurs appartemens, ou bien dans les étangs de leurs beaux jardins, où les Dames s'amusent à les nourrir. Quoique la Chine soit leur patrie, on les a déjà transportés en Angleterre, en Hollande, en Danemarc et en Allemagne, et des amateurs de Brème et de Hambourg en ont dans de petits viviers de leurs jardins, où ils se conservent longtems. Quand on veut se procurer le plaisir d'en élever dans sa chambre dans de grands vases de verre, il faut avoir soin de leur donner de l'eau fraîche deux fois par semaine, et même plus souvent encore en été, de les nourrir de petits morceaux d'oublies, de croûte de pain blanc émiettée, de jaunes d'oeufs desséchés et réduits en poudre, et de mouches. Pedant l'hyver ils sont 3 ou 4 mois sans manger. On leur donne des plantes vertes sous lesquelles ils puissent se cacher. Lorsqu'on les tient dans des vases, ils atteignent rarement plus de 8 pouces de longueur, mais dans les étangs on en voit de 12 a 14 pouces. Les Chinois appellent ce poisson Kingo.
No. 4. Le Bossu.
Le bossu est un poisson rare, qui vit dans les eaux des Indes orientales, se nourrit de moûles, n'a pas plus que 10 pouces de longueur, et est une des plus jolies créatures aquatiques, à cause de ses couleurs éclatantes d'or et d'argent, et du bleu qu'il a aux nageoires.
Ad00341 01 044a/freOiseaux. VII. T. I. No. 42.
OISEAUX SINGULIERS.
No. 1. L'Oiseau de Paradis.
On faisoit autrefois mille contes burlesques sur ce bel oiseau; on disoit p. e. qu'il venait du paradis, qu'il n'avait ni pattes ni ailes, qu'il flottait toujours dans l'air et vivait de cet élément, qu'il s'y multipliait, la femelle pondant, sur le dos du mile, des oeufs que les rayons du sol cii faisaient éciorre. Ce qui confirmait encore les impies dans ces idées extravagantes, c'est la Figure sous la quelle cet oiseau vient ordinairement des Indes dans les cabinets d'histoire naturelle de l'Europe; car il est mort et desséch et les Indiens lui ont déjà coupé les pattes et les ailes, comme le sast voir la fig. 1. b. Sa véritable Figure est représentée fig. 1. a. Les Moluques sont sa patrie. Il est à peu près de la grosseur d'un étourneau, a sur la tète et le dessus du cou des plumes d'un jaune d'or, et sous le cou un duvet d'un vert luisant. Son dos, ses ailes, sa poitrine et son ventre sont d'un brun roux. Mais le grand nombre de fines plumes, de couleurs blanche jaune et brune, qu'il a aux deux côtés ou flancs depuis l'échancrure des ailes jusque bien au dessous delà queue qui en est distinguée, sont surtout remarquables, et donnent à l'oiseau un air magnifique. Ces plumes lui servent à planer Iongtems dans les airs, lorsqu'il vo'e, et c'est là ce qui a donni lieu à la fable qu'il ne vivait qu'en l'air. C'est aussi pour ne pas endommager ces belles plumes en les empaquetant, que les indiane coupent les ailes et les pattes aux oiseaux réparadis dess. ch. 's. Elles ont souvent un pied et demi de long. Au milieu de ces phimèa il s'en trouve deux particulières, qui sont plutôt deux tuyaux deplumes nus et de couleur noire, longs d'environ 2 pieds 9 pouces, dont l'extrémité est revèlue jusqu'à la hauteur de4 pouces de barbes brillantes et changeantes du vertäu brun. L'oiseau se nourrit d'insectes, et surtoutdes grands papillons des Indes orientales, qu'il prend en planant dans l'air.
No. 2. Le Promérops.
Cet oiseau est naturel aux Indes orientales et surtout à la nouvelle Guinée, et remarquable par sa beauté ut sa forme singulière. Il est un peu plus gros qu'une grive et parait avoir quatre ailes; parçeque ses ailes ont une couche de plumes recourbées ep dessus et fris:es, formant à peu près une éventail, et dont les extrémités de même que la tete et la poitrine lont d'un bleu-vert et lnilànt. Sa queue est d'un bleu calybé brillant, et coinpnlee de diffrens étages de plrmes qui ont jusqu'à 3 pieds et demi de longueur. Cet oiseau vit sur les hautes montagnes, et se nounit d'abeilles et d'autres insectes.
No. 3. Le Calao.
Le Calao et le Toucan sont, remarquables par leurs becs prodigieux et singuliers. Cet oiseau, qui est encore une fois aussi gros qu'une corneille, vit en Afrique et dans les Moluques, se nourrit des fruits des arbres, principalement de noix muscades, a le bec fort mince et semblable à du parchemin, et par dessus une excroissance prodigieuse, qui ressemble à la corne d'un Rhinoceros. On le mange dans ces contrées.
No. 4. Le Toucan, ou mange-poivre.
Vit au Sud de l'Amérique, et est un des plus singuliers oiseaux qui existent, tant à cause de son bec, que par rapport à la langue. L'oiseau même est à peu près aussi gros qu'une colombe, il a le corps épais et pesant, mais son bec monstrueux a souvent 6 pouces de longe, c. à d. plus delà demie longueur de tout l'oiseau, et est en même tems aussi mince et aussi léger que du parchemin; de sorte qu'il manque entièrement de force. Le Toucan a dans le bec une veritable plume avec son tuyau e sa barbe, au lieu de langue. Il se nourrit principalement des jeunes fruits du palmier et de poivra aussi lui a-t-on donné par cette raison, le nom de mange poivre.
Ad00341 01 045a/freQuadrupèdes XI. B. I. No. 43.
CIVETTES ET PUTOIS.
Le Putois n'est naturel qu'aux pays chauds, il mérite notre attention tant à cause de son parfum pénétrant, qu'à cause de l'odeur détestable que répandent plusieurs espèces de ces animaux. De ce genre sont;
No. 1. La Civette, ou le Chat musqué;
On l'appelloit autrefois chat musqué, quoiqu'il n'ait aucune ressemblance avec le chat. Il vit en Arabie, dans le Malabar, à Siam et dans les îles Philippines; il est long de deux pieds et demi, de couleurs grise et noire, et se nourrit de petits animaux, d'oiseaux, de poissons, de racines et de fruits. Cet animal fournit à nos pharmacies la civette, substance molle semblable à du beurre et d'une odeur pénétrante, qu'on emploie dans les parfums. Tous les putois ont sous la queue, au délions de l'anus, une bourse formée par une pellicule, avec une ouverture, dans la quelle se ramasse cette matière onctueuse dont l'odeur tantôt agréable et tantôt détestable au suprème degré, et que l'animal peut exprimer au dehors. Dans le chat musqué cette matière est de bonne odeur et se nomme civette; elle est d'abord blanche, puis jaunâtre et enfin brune et même noire. Son odeur est extrêmement forte et désagréable dans les commencemens, de sorte qu'elle cause des vertiges et des maux de tète, mais elle devient plus douce et plus agréable par la suite. La Civette la plus pure et la meilleure vient de Hollande, et surtout d'Amsterdam, où l'on nourrit ces animaux pour leur enlever la civette tous les trois jours. Il ne faut pas confondre la civette avec le musc, qui est tout antre chose, et provient d'une espèce de petit chevreuil.
No. 2. La Genette.
La Genette se trouve à l'occident de l'Asie et en Espagne. Elle est de moitié plus petite que la Civette, et se nourrit des souris qu'elle prend, de sorte qu'on l'apprivoise souvent et on la garde dans les maisons à cet effet. Sa bourse contient une matière dont l'odeur n'est à la vérité point desagreable, mais si faible qu'on ne peut en faire aucun usage. Nos peIIetiers travaillent sa peau, comme une fourrure commune et de vil prix.
No. 3. L'Ichneumon.
No. 4. Le Mangouste.
Cet animal qu'on met pareillement au nombre des putois acaule de sa boarie, vit en Egypte, où les'anciens habitans Iui rendant déjà des honneurs divins, comme au bienfaiteur de leur patrie; parceque comme il se nourrit des œufs du crocodile, de souris, de serpens, de lézards e de grenouilles, il délivre l'Egypte des ces fléaux qui se multiplient d'une manière incroyable pa les inondations annuelles du Nil. On racontai anciennement que l'Ichneumon, l'ennemi mortel du Crocodile, se cachait dans le sable sur les bords du Nil, et que le crocodile tant endormi la gueule ouverte, il entrait dans l'on corps et lui mangeait le foie et les entrailles, mais ce sont fables: il empêche sur tout la trop grande multiplication du Crocodile en cherchant et mangeant les oeufs que celui-ci depose dans le sable. Il a plus de soles que de poils sur le corps; et se laisse aisément apprivoiser; on le trouve fréquemment dans les maisons des Egyptiens, qui le gardent pour se prèserver des souris.
No. 5. Le Coase.
No. 6. Le putois rayé ou le Skunk.
Les putois proprement dits ou les Mouffettes, dont le Coase (nommé au Mexique l'Yzqzuiepatl) et le Skunk de l'Amérique septentrionale sont les deux principales espèces, ne se trouvent que dans l'Amérique, et sont remarquables par la manière singuli redont ils se défendent et qui leur est particulière. Lorsqu'ils sont poursuivis par un chien ou par un homme, et qu'ils ne veulent pas se sauver en prenant la fuite, ils se défende I'instant en lançans à leur ennemi, à la distance de 9 ou 10 aunes, une liqueur, con tenue dans bourse et si puante qu'elle empoisonne l'air à 100 pas à la ronde, et coupe tellement respiration aux hommes et aux chiens, qu'ils sont obliges de l'abandonner et de mettre le nez en terre pour ne pas étouffer.
Le Coase a 16 pouces de long, est de couleur brune, vit vit dans les antres des rochers au Mexique, et se nourrit d'oiseaux et de scarabées. Le Skunk habite le creux des arbres de l'Amérique septentrionale ou le creuse des terriers, et se nourrit de volaille. Les sauvages mangent sa chair, et se sont des bourses a tabac de sa peau.
Ad00341 01 046a/freQuadrupèdes XII. T. I. No. 44.
ANIMAUX ENCUIRRASSÉS.
No. 1. Le Pangolin.
Le Pangolin est, comme les Armadilles ou Tatous muni à l'extérieur d'une cuiralle, qui fait sa sureté. Il est entièrement couvert, hors le dessous du cou, le ventre et les pattes, d' cailles dures, tranchantes sur les boids et fort aiguës. La dureté de ces t cailles est telle, qu'elles reiisteiit aux coups de falli. Cet animal qui ne peut se défendre ni des griffes ni des dents, se roule en cas d'attaque, comme une boule, entour e de sa longue queue. Toutes ses écailles tranchantes étant dressées-lorsqu'il est "m cet état, tous les animaux de rapine qui veulent l'attaquer, se blussent, sans pouvoir lui faire le moindre mal. Il a quatre à cinq pieds de longueur, sa queue ycomprise, et vit dans toutes les contr es chaudes de l'Afrique et de l'Asie. Il se nourrit de fourmis, comme le Tamanoir. Le Pangolin s'ensouit dans la terre et est tout à fait innocent. Sa couleur est le brun clair, et il ressemblé pre que à une pomme de pin.
Armadilles ou Tatous.
Ce sont un genre d'animaux particuliers, qui ne vivent que dans l'Amérique meridionale. Ils sont recouverts partout, à l'exception de la queue, du ventre et des pittes, d'une cuirasse psisse compose d'ecailles ossensses toutes quarrees ou icxagonales et extrêmement bien sigurées. Mais afin qu'ils puissent se mouvoir dans cette dure cuiralle, ils ont au milieu du corps, 5. 4 6. 8. 9. 12 et même 18 bandes, entre lesquelles est une peau molle, et qui s'énchaiïent les unes dans les autres; ce qui leur a fait donner le nom d'animaux à bandes, par les Allemands. Ils ovivent dans les terriers qu'ils se creusent et se nourrissent des fruite de la terre et des arbres. Leurs bandes mobiles leur donnent la faculté de se rouler, lorsqu'un animal vorace les surprend â l'improviste; ils peuvent aussi l'aide de leurs longues grisses s'ensouir avec la plus-grande facilité dans la terre, ce qui n'exige qu'une couple de minutes. Ils sont longs d'un pied ou d'un pied et demi. Leur chair est de bon goût lorsqu'ils sont jeunes, mais elle a un goût de musc quand ils sont vieux. Ils sont timides et sans malice, mais causent souvent de grands dommages dans les jardins et parmi les plantes. Il en existe plusiers espèces, dont voici les principales.
No. 2. Le Tatou à 3 bandes,
est gros et presque roui, et vit surtout au Brèsil.
No. 3. Le Tatou à 7 bandes,
vit pareillement au Brésil, se nourrit principalement de melons et de patates, et devient très gras.
No. 4. Le Tatou à 6 bandes à flammes,
est petit, n'a que 8 pouces de long, est presque cylindrique, et vit a Cayenne.
No. 5. Le Tatou à 9 bandes,
vit dans la Guiane et creuse son terrier dans les monceaux de sable près de la mer.
No. 6. Le Tatou à 12 bandes,
vit au Mexique; c'est le plus laid de tous. Il a aux pattes de devant des grisses prodigieusement longues, dont il se sert pour creuser dans la terre.
Ad00341 01 047a/frePlantes VI. T. 1. No. 45.
ARBRES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Bois d'Acajou ou le Mahagony. Cet arbre crôit dans l'Amérique méidionale, et sur tout aux Iles Ilahama, il est célèbre à cause de son beau bois d'un rouge brun, qui est susceptible du plus beau poli, et dont on fait actuellement les meubles les plus beaux et les plus précieux, en Angleterre, en France, en Allemagne, et même dans presque tous les pays de l'Europe. Il crôit sur les rochers, et malgré le peu de nourriture qu'il y trouve, son accroissement est si prodigieux et si prompt, que son tronc a communément 4 pieds de diamètre, et ses racines deviennent si grosses et si fortes qu'elles sont fendre le roc. Il porte une petite fleur blanche, à la quelle succéde une capsule ovoide et ligneuse qui contient la semence; cette capsule s'ouvre par la bas près du pédicule, et laisse tomber la semence qui y est disposée par petits feuillets. Le Mahagony que les françois nomment encore bois d'Acajou fait actuellement un article considérable de commerce pour l'Angleterre, la Hollande et Hambourg. On en fait mème des vaisseaux en Amérique, et il convient mieux à cet usage que le bois de chène.
No. 2. Le Bois àe Bresil.
Parmi tous les bois d'usage chez les teinturiers, il en existe deux espèces qui sont surtout renommées, et les plus importantes au commerce: savoir le bois de Brésil ou Fernambouc, dont on se sert pour teindre en rouge, et le bois de Campèche ou bois bleu, qu'on emploie pour teindre en bleu, en gris, en brun etc. Ces deux arbres croissent dans l'Amérique meridionale et se ressemblent presque entièrement par 1eur port et par leurs feuilles; la seule différence qui existe entre eux, est que le bois, de brésil porte une fleur blanche à la quelle succédent des gouffes vertes, tandis que la fleur du bois de campèche est rouge et remplacée par une petite gousse brune.
Lè bois de Brésil représenré No. 2. réussit le mieux au Brésil, et surtout près de Fernambouc, ville du Brésil, d'on ce bois a recu le nom de Fernambouc. Cet arbre n'atteint guères plus de 20 à 25 pieds de hauteur, son bois est rouge, et vient par Lisbonne en Angleterre, eu Hollande à Hambourg etc. où on le met en coupeaux. Le bois de Campèche, ou bois bleu est un arbre fort semblable au précédent, qui crôit à Campeche dans la baye de Honduras, de mème que dans la Jamaïque et les autres contrées des Indes occidentales; cet arbre est petit et noueux, à peu prés aussi haut qu'un de nos pruniers. Le coeur de son bois est rouge, et c'est de lui proprement dont on se sert dans la teinture, après l'avoir mis en coupeaux, connus vulgairement sous le nom bois d'Inde, et qu'on emploie pour donner la premiére couleur à la plupart des draps de lain, excepté à ceux qui doivent être teints en jaune, en vert et en rouge.
Ad00341 01 048a/frePlantes VII. T. I No. 46.
PLANTES des Pays chauds.
No. 1. Le Cotonnier.
Le Coton, dont la culture et la d'oeuvre nourrissent tant de millions de personnes dans toutes les parties du monde, provient d'un arbuste, qui croît dans les contrées les plus chaudes de toutes les parties de la terre. Le Cotonnier ordinaire, représenté ici, fig. 1., est une plante annuelle, de la hauteur de deux ou trois pieds. On la seme au printems dans les campagnes, et on la coupe en automne. Sa fleur jaune, ressemble presque à celle da la mauve, (fig. a.), mais elle pâlit en se fanant (fig. b.). A la fleur succéde une gousse quadrangulaire, (fig. c. et. d.) remplie d'une laine fine, blanche et serrée, qui contient la semence; ces gousses s'entr'ouvrent lorsqu'elles sont mûres, et laissent tomber les graines de semence (fig. e.), qui voltigent dans l'air et se répandent au loin, par le moyen de la laine, dont elles sont pourvues. Outre cette espéce de cotonnier annuel, il en existe encore deux autres espèces, qui sont vivaces, savoir; le Cotonnier élevé, qui croît aux Indes orientales, et le Cotonnier épineux qu'on trouve en Amérique. Ces deux plantes s'élévent à la hauteur de 3 ou 4 aunes et durent plusieurs années. Le commerce du coton est de la dernière importance pour plusieurs nations, à cause des différentes sortes d'étoffes, qu'on en fait, telles que sont p. e. les Indiennes, les Mousselines, les toiles de Nanking etc. L'Angleterre l'emporte en ce point sur toutes les autres nations, tant à cause des relations de commerce qui subsistent entre elle et les Indes orientales, que par rapport au haut degré de perfection, où les Anglais ont porte leurs manufactures de coton; car, par le moyen des machines, on file en Angleterre 205 écheveux d'une seule livre de coton des Indes orientales, et ce fil est si fin, que celui que fournit une livre, a presque 100 milles d'Angleterre de long; chaque écheveau contenant un fil de 840 aunes anglaises de longueur.
No. 2. Le Thé.
La Chine et le Japon sont la patrie d'une plante, dont les feuilles desséchées et rouilée nous sont connues sous le nom de Thé. Cette plante est un arbrisseau, qui s'élève à la hateur d'environ 5 pieds; ses feuilles sont d'une vert clair à peu prés semblable à celles du cerisier; sa fleur est rouge, presque de la forme d'une rose; elle est remplacée par une capsule ligneuse, de couleur brune, qui renferme la semence, et s'ouvre lorsquelle est mûre (fig. aa.). Ce ne fut qu'au XV. siécle que le Thé fut connu des Européens. On en fait trois recoltes par année, savoir; la première de très bonne heure, au commencement du printems, lorsque les feuilles commencent à pousser. Le Thè de cette recolte est le plus cher et le plus précieux; la seconde a lieu un mois après la première, et la troisième au mois de Juillet. On desséche peu à peu ces feuilles au feu, sur des plateaux de fer ou d'étain; puis on les met sur des nattes, et les roule, ou les frise entre les mains; on les serre alors pour la vente. On connait dans les commerce deux sortes principales de Thé, savoir le brun, appelle Thé-Bohé, Thé-Boé, Thé Bou, et le vert nommé Thé-Haysang, et celles-ci se subdivisent en plusieurs autres sortes de différentes qualités. Le commerce du thé est fort important pour l'Angleterre, la Hollande, la France, le Danemarc, la Suéde et la Russie, car on apporte chaque année 18 à 20 millions de livres de Thé de la Chine en Europe, et l'Angleterre seule en consomme les 2/3. Le Thé qui nous vient de la Chine par la Russie, se nommé Thé de Caravannes, parceque les Caravannes marchandes l'apportent. Il passe pour le meilleur.
Ad00341 01 049a/frePlantes VIII. T. I. No. 47.
FRUITS EXQUIS des pays méridionaux.
On comprend communément sous ce nom les espèces les plus excellentes des fruits des pays chauds, cruds ou séchés, dont on fait un grand commerce en Europe; tels sont, p. e., les Citrons, les Oranges ordinaires; les Oranges du Portugal, les Figues, les Amandes, les Raisins de caisse etc.
No. 1. Le Citron.
La Perse est la patrie du Citronier, qui passa de-là en Italie, en Espagne, en Portugal et dans la partie méridionale de la France. L'Italie, la Sicilie, l'Espagne, le Portugal et la France sont avec les pays du Nord de l'Europe un commerce considerable de Citrons. Le Citronier, dans les lieux où il croît en pleine campagne, est a peu prés de la hauteur d'un prunier médiocre. Ses feuilles sont toujours vertes; il porte une fleur blanche d'une odeur suave, laquelle succéde un fruit oblong d'un jaune clair. Le Citron parvenu a sa parfaite maturité, a, comme le fait voir sa coupe (fig. a.), une pulpe blanche très mince, et contient beaucoup de jus. On fait du jaune de son écorce l'Essence de citron, dont l'odeur est très délicieuse.
No. 2. Le Cédrat.
La feuille et la fleur du Cédrat ressemhlent à celles du Citronier, mais son fruit est beaucoup plus gros et noueux. Ce fruit, comme le montre sa coupe, (fig. b.) a une pulpe blanche fort épaisse et peu de suc. Aussi est ce de la pulpe qu'on fait le principal usage. On la confit fraîche avec du sucre, et la vend seche, sous le nom de Citronat. Cet arbre croît surtout aux environs de Florence.
No. 3. L'Orange.
L'Orange a la feuille plus èpaisse et d'un vert plus foncé que le Citronier: sa fleur, qui est blanche, est aussi plus petite que celle de cet arbre; son fruit est petit, rond, uni, et d'un jaune rouge; l'écorce en est amère et aromatique, et le jus qu'il contient, est aigre. On 1'emploie fréquemment dans les cuisines, chez les confiseurs et dans les pharmacies.
No. 4. L'Orange de Portugal, ou la Pomme de Sina.
Ce fruit n'est autre chose que l'Orange douce, qu'on peut manger comme tout autre fruit; elle est très succulente et d'un goût doux et agréable. Sa grosseur est presque double de celle de l'Orange amère, à laquelle elle ressemble par la couleur; et sa pulpe et son suc sont jaunâtres, comme le fait voir la coupe de ce fruit (fig. c.). Ses feuilles et ses fleurs sont semblables a celles de l'orange, avec la quelle elle a en outre de commun, qu'on voit souvent des fleurs et des fruits verts et mûrs sur 1e même arbre. Les meilleures nous viennent du Portugal.
No. 5. La Figue.
La Figue est le fruit d'un arbre connu et même allez commun parmi nous. Il croît en abondance dans tous les pays chauds. Son bois est tendre et spongieux. La fleur du figuier est si bien cachée qu'il est impossîble de la découvrir. Le jeune fruit sort immédiatement d'un noeud de l'écorce et acquiert en mûrissant une couleur violette brunâtre; il est rempli de quantité de petites graines moëlleuses; son goût est extrêmement doux. On séche les figués au soleil pour en faire commerce; elles viennent pour la plupart de Smirne, de l'Espagne et du Portugal.
No. 6. L'Amande.
L'Amande est une noix qui vient sur un petit arbre, dont le port, les feuilles et les fleurs ressemblent beaucoup au Pècher. Sa fleur rouge (fig. e.) est remplacée par un fruit d'un vert clair dont la partie exterieure est une pulpe verte et ferme, contenant une noix oblongue (fig. f.) dans laquelle se trouve l'amande ou noyau (fig. g.). Il y a des Amandes douces et des Amandes ameres. Les meilleures viennent de l'Espagne, de la France meridionale et de la Sicile, et sont un article considerable du commerce.
Ad00341 01 050a/freQuadrupèdes XIII. T. I. No. 48.
HUIT SORTES de Guenons.
IL a déjà été dit au No. 8. du sécond cahier, qu'on divise ordinairement les singes en trois espèces principales, savoir:
1.) en Singes qui sont sans queue,
2.) en Babouins qui n'ont qu'une queue courte,
3.) en Guenons qui ont la queue longue.
On a donné quelques espèces de Singes et de Babouins, au dit No. 8. et voici différentes sortes de Guenons à longue queue.
No. 1. Le Malbrouck.
Le Malbrouck est naturel au Bengale; il a à peu prés un pied et demi de longueur, et marche la plupart du tems à quatre, comme lé sont presque toutes les Guenons. Il se apprivoise facilement.
No. 2. Le Macaque.
Ces Guenons vivent en troupes sur les còles occidentales de l'Afrique. Elles sont de la taille du Malbrouck, et sont de grands dégâts dans les champs de riz et de millet des Nègres. Les Macaque sont fort drôles; leur cri ordinaire est hah! hah! Lorsqu'ils vont fourrager, ou lorsque, pendant la nuit, ils reposent dans les forets, ils ont soin de placer des sentinelles, pour les avertir de l'approche de l'ennemi, et qu'ils punissent de mort, quand elles dorment ou manquent à leur devoir. Les Nègres les prennent au lacet, ou les tuent a coup de fusil, parce-qu'ils en mangent la chair cuite avec du riz, ou enfumée.
No. 3. La Diane.
La Diane vit au Congo et est a peu près de la grandeur d'un gros chat. Elle aime les noix et les racines sucrees; et se laisse aisement apprivoiser. Elle joue continuellement, seule ou avec d'autres animaux, et même avec les enfans, et est sans cesse en mouvement pendant le jour. Son cri ordinaire est, Greek!
No. 4. La Mône.
La Mône est originaire de Barbarie et de quelques contrées méridionales de l'Asie; elle a un pied et demi de hauteur, et est d'un naturel doux et docile. Elle mange, outre la nourriture ordinaire aux Singes, de la chair cuite, des fourmis, des araignées, des scarabées, et supporte le froid aussi bien que le singe ordinaire.
No. 5. Le Patas.
Celte Guenon, autrement dite Singe rouge a un pied et demi de long, et vit surtout au Sénégal, ou on la se trouve en grandes troupes.
No. 6. Le Talapoin.
Cet animal n'a qu'un pied de haut; il est fort drôle et originaire des Indes orientales.
No. 7. Le Callitriche,
qu'on appelle aussi Singe vert, parceque son corps est presque entièrement garni de poils d'un jaune verdàtre, se trouve en Afrique et au Cap vert. Les Callitriches vivent en troupes, et se tiennent sur les arbres, où ils sont si tranquilles qu'on a peine à les découvrir, la couleur de leur corps étant presque la mème que celle des feuilles. Ils se nourissent de fruits, et sont à peu prés de la grandeur d'un gros chat.
No. 8. Le Moustac.
Le Moustac a la face fort singulièrement marquée. Il a un pied de hauteur et vit surtout dans la Guinée.
Ad00341 01 051a/frePoissons. VII. T. I. No. 49.
GRANDES POISSONS qui vivent de rapine.
No. 1. Le Grand Requin.
Ce poilson est un des plus terribles habitans de la mer; car il attaque et dévore tout ce -qu'il peut attraper. Il épie surtout les hom- mes, et suit toujours les vaiJCçaux, de sorte que, li un matelot a le malheur d'en tomber, ou s'il veut se baigner dans la mer, il est sur de devenir la proie du Requin. Les Allemands l'appellent pour cette raison le Mangeur d' hom~ vies. Cet animal vit dans toutes les mers; il a quelque fois 15. 25 ef même 50 pieds de longueur. Sa couleur est d'un grisclair, et de sa peau, qui est extrêmement rude, on prépa- re un cuir, dont les Norvégiens sont des har- nois pour les chevaux, et les Islandais des sou- liers. H a la gueule vaste et terrible, armée de six rangées de dents aiguës en forme de Scie. On le prend avec de grands, crochets, attachés, à des chaînes de fer, auxquels on met delà chair pourrie, qu'il sent à la distance d'un et même de deux milles. Sa chair est mangeable.
No. 2. Le Marteau.
La figure particulière de ce poisson, qui ressemble à un Marteau, le distingue de tous les autres. Sa tête allongée des deux côtés, à l'extrémité desquels sont placés de _gros yeux saillans, est pourvue à sa partie antérieure d' une espéce de rebord ou lèvre cave et mince, et au dessous d'une assez grande gueule en de- mie lune, munie, comme celle du Requin, de quatre rangées de dents aiguës, comme le montre la sig. a. De-la vient qu'il n'est pas moins vorace que le Requin. Il est aussi dan- gereux que ce dernier, surtout au* hommes. Il vit dans la Mer Méditerranée et dans les eaux l'Amérique, et é^ale le-Requin en gran- deur. Il est d'un gris sàle sur le dos, et blan- châtre sous le vent*: sa peau est sort rude, sa chair, coriace et de mauvais goût, n'est pa» mangeable.
No. 3. La Scie.
La Scie, qui vit pareillement de rapine, se trouve dans les mers des Zones torrides et gla- ciales, et a 15 pieds de longueur, y comprise son arme. La couleur de son corps est d'un vert noirâtre, mais sa scie est brune. Cette scie, comme le fait voir laßg. b. n'est que le prolongement de l'os supérieur de la tête; elle est garnie de deux côtés de 26 à 30 dents sor- tes er aiguës, qui servent à l'animal pour se défendre, ou pour bleiler d'autres poistbns et s'en saisir.
No. 4. L'Espadon ou l'Empereur.
L'Empereur, qui sa trouve dans la Me* Méditerranée de même que dans les Mers bal- tique et pacifique, parvient souvent à la gran- deur de 15 ou 20 pieds, et on le pèche sré- quemment en Sicile et dans la Calabre; parce- que sa chair, soit fraîche soit salce, eli bonne à manger. Quoiqu'il se nourrisse de rapine' il mange cependant des plantes marines. Son Espade, qui a quelquefois 4 et même 6 pica* de longueur, cst applatie en dessus et en del-, sous et tranchante des deux côtés; la poi»te en est arrondie. Il Te sert de cette arme a« même usage que la Scie de la sienne. La coi^ leur de sa tète, de son espade et de son dos el de tyeu calybé ou d'acier, mais. son ventre e\ blanc et argenté. L'Empereur ne se trouve Ja' mais seul, mais toujours accompagne de sa re melle. Sa peau est douce et unie, et bn» pendant la nuit d'une lumière phosphorique.
Ad00341 01 052a/freOiseaux VIII. T. I. No. 50.
OISEAUX DE LA CHINE.
La Chine a, parmi toutes les autres raretés qu'elle renferme, de très beaux oiseaux. Les suivans se distinguent à cet égard d'une manière tout à fait particulière.
No. 1. Le Faisan doré de la Chine.
No. 2. La Faisane.
Le Faisan doré est un des plus beaux oiseaux, par la magnificence de ses couleurs; mais dans les 5 ou 6 premières années de sa vie, la Faisane est d'un couleur brune mêlée de gris; quand elle vieillit, elle acquiert cependant d'aussi belles couleurs que le mâle. Le Faisan doré est plus petit que le Faisan d'Allemagne, et s'accommode fort bien du climat de l'Europe; aussi le trouve-1-on fréquemment dans les ménageries des grands seigneurs. Il dure longtems, et parvient à l'âge de 15 ou 20 ans.
No. 3. Le Faisan blanc de la Chine.
No. 4. La Faisane.
Le Faisan blanc est beaucoup plus gros que le Faisan doré; et le mâle diffère autant de la Faisane par la beauté de ses couleurs, que le Faisan doré diffère de la Tienne à cet égard. Le dos et la queue du mâle sont recouverts de plumes blanches argentées et brillantes; sa hupe, son cou et son ventre sou d'un bleu noirâtre, et la peau qui entoure ses yeux est couleur de pourpre, de même que son bec et ses pattes. La Faisane au contraire est d'une couleur brune, couleur sur couleur, et bien nuancé. Le Faisan blanc est aussi durable dans les ménageries de nos climats, que le Faisan doré; mais il n'est pas si sauvage, ni si craintif que ce dernier, qui se cache à l'approche des hommes Le Faisan blanc est au contraire colère, et attaque courageusement les personnes qui entrent dans les ménageries.
No. 5. L'Eperonnier de la Chine.
No. 6. Sa Femelle.
Cet oiseau magnifique, également originaire de la Chine, tient le milieu entre le Paon et le Faisan, sans être toutefois de la race d'aucun de ces deux oiseaux. Il est plus grand que le Faisan, et se nomme Eperonnier, a causé du double éperon ou ergot que le màle a à chaque patte. Sa couleur brune ressemble à celle de la martre Zibeline, son dos, ses ailes et sa queue sont miraillés d'yeux du plus bel azur et du plus beau vert. II ne fait point la roue avec sa queue comme le Paon, mais les Chinois le nourrissent dans leurs jardins e leurs maisons de campagne, à cause de la magnificence de ses couleurs.
Ad00341 01 053a/frePlantes. IX. T. I. No. 51.
L'ARBRE A PAIN.
L'arbre à pain est un des dons les plus précieux de la nature, pour les contrées de la Zone torride, où l'on ne recolte point de grains, au lieu de quoi on fait du pain du fruit de cet arbre. Il croît dans presque toutes les îles des Indes orienta- les, p. e. sur la côte de Coromandel, dans le Malabar, à Ceylan, et dans la nouvelle Gui- née. Il fait presque l'unique richesse des habi- tans de l'île d'Otabiti, et des autres îles de la grande mer du Sud, Il leur fournit une de- meure agréable sous ses branches, leur vête- ment, leur nourriture et leurs meubles; en un mot, cet arbre est pour le monde un des bien- faits les plus signalès de la nature.
Cet arbre est assez grand, et peut durer 6c> à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
L'arbre à fruit est prodigieusement fertile; car trois de ces arbres peuvent fournir parfai* tement à la nourriture d'un homme pendant Jj mois. Il fournit aussi des vêtemens aux I?" sulaires de lamer du Sud, qui préparent de soss écorce et de son aubier une espèce de papié*" linge dont ils se vêtissent; ils sont en outre de son bois, qui est fort léger, toutes sortes oe meubles, p. e. des escabelles, des plats, «Je» auges, et des tambours.
Les Anglais se sont appliqués à transplanter cet arbre dans Iles qu'ils possedent dans les Indes occidentales, et l'on assure que leurs efforts ont été couronés d'un heureux succès.
Ad00341 01 054a/frePlantes X. T. I. No. 52.
EPICES.
De toutes les Epîces qui nous viennent des Indes orientales, les fleurs et les noix de Muscade, de même que les clous de Girofle, sont très connus dans nos cuisines. Voici les arbres qui nous les fournissent.
No. 1. Le Muscadier. (Myristica Muschata.)
Cet arbre croît naturellement dans presque toutes les Moluques et surtout à Banda, et par- vient à la hauteur de nos plus grands poiriers. Ses feuilles sont larges et d'un verd clair et lui- sant; mais ses fleurs sont jaunes. L'espèce d'épices que nous appelions /leurs de Muscade ou Màcie, ne sont point les fleurs de cet ar- bre, mais les fibres ou filamens qui forment une sorte de tiisu ou ramification sur l'écorce de la noix. Son fruit est presque de la gros- feur et de la figure d'un pêche, si cen'est qu'il est pointu à sa partie inférieure; il est envelop-: pé d'une ècorce dure, dont on Tie peut faire aucun usage, qui jaunit en mûrissant, s'ouvre et laisse tomber la noix Muscade. La Muscade ainsi dégagée de son enveloppe extérieure, {fig. a.) est encore environnée de deux écorces. " La premiere est ce ti ssu. rougeâtre et sibreux, dont en vient de parler, qui entoure une coquille noire, à laquelle elle sort d'enveloppe, et dont en la sépare avec soin pour la sécher; c'est pro- prement ce que nous appelions Màcis ou fleurs de Muscades 'fig. b. ~). On recueille cette ècor- ee, ou la séche, puis on larrose d'eau de mer et la met en sacs, où elle devient jaune. La dernière coquille est noire etligneuse; on la calle, pour en lirer la noix Muscade, Cette noix, comme le montre la 'fig c., est blanche à l'intérieur et parsemée de veines brunes. Il faut la plonger dans de l'eau de chaux pour qu'elle ne se pourrisse. pas. On fait «» très grand commerce, tant de Màcis que de noix Muscades. Dans les Indes orientales or» prépare des plus mauvais mâcis et des plu9 mauvaises noix, «ne huile connue sous lenoni de huile de muscade, dont on fait grand usage en médecine.
No. 2. Le Giroflier ou le clou de Girofle. (Caryophillus aromaticus.)
Ce sont pareillement les Moluques où *} croît. Le clou de Giroße est le bouton de la fleur d'un grand arbre pyramidal, qui peut avoir la grosseur du bras d'un homme, et por- te des feuilles pointues, comme celles du lau- rier. Sa fleur est rougeâtre et remplacée par une capsule épailTe {jig. d. ~) qu'on appelle clou de giroße mère, et qui renferme une grain* d'un bleu-noir (ßg. e.) qui sert à la propaga" tion de l'arber. Ou cueille les boutons des » fleurs avant qu'elles s'épanouiiTent, et on le* séche à la fumée, afin qu'elles se conserven* et prennent la couleur noirâtre que nous leur voyons. Tout est aromatique dans le Girossier? ses feuilles, son fruit, son écorce et même se* racines. Il existe une espèce de Giroflier sa u* vage qui rcssemble beaucoup à celui dont nous parlons, mais qui n'est point du tout aromati* que. Les Hollandais ont été, et sont encore actuellement, les seuls qui falsent commerce de ce précieux aromate; car ils ont extirpa tous les Girofliers, excepté à Amboine et dan' trois autres petites posstslions, pour empêche* qu'on n'en fît la contrebande, et qu'il ne bail' sàt de prix. Cependant les Anglois et les Fran- çais ont déjà fait d'heureuses tentatives, pO111 transplanter cet arbre dans leurs possessions deS Indes.
Ad00341 01 055a/freQuadrupèdes. XlV. T. I. No. 53.
HUIT ESPÈCES DE SINGES.
Outre les Singes dont nous avons parlé, il existe encore deux sortes de Singes à longue queue, qui différent cependant essentiellement des Guenons; ce font.
1.) Les Sapajous, à queue roulée.
2.) Les Sagoins à longue queue flasque.
Les quatre espèces suivantes sont, du genre des Sapajous ou Singes à queue roulée.
No. 1. Le Coati.
Cet animal vit principalement au Brésil et au Pérou. Il est laid de figure, ordinairement noir, et couvert de poils rudes; il a un pied et demi de hauteur et une queue de deux pieds de long. Chacune de ses mains n'a que quatre doigts; mais sa queue lui sert d'une main, car il en entortille, avec une vitesse incroyable, le bout à une branche d'arbre ou à quelque autre corps, et s'y tient par ce moyen si fortement attaché lorsqu'ils veut s'élancer ou tomber, qu'on tue souvent cinq Coatis sur les arbres, avant qu'il en tombe un seul. Il se sert aussi de sa queue pour amasser quelque chose de terre et la porter à sa bouche, pour prendre du poisson etc. Les Coatis vivent en grandes troupes presque toujours sur les arbres, et s'élaucent de l'un à l'autre avec beaucoup de promptitude. Lorsque l'éloignement est trop considérable ils se suspendent les uns aux autres par ]a queue, forment de la sorte une espèce de chaine, s'élancent en l'air, jusqu'à ce que celui qui est à l'extrémité inférieure, ait atteint l'arbre sur lequel ils veulent aller, et où celui-ci les entraine tous. Ils se nourrissent de fruits, de poissons et d'insectes.
No. 2. Le Sajou.
Le Sajou est originaire de l'Amérique méridionale, et a peu près de la grandeur d'un petit chat. Cet animal est fort joli, vif et gai, car il ne se lasse pas de jouer et de se gratter. Il grimpe facilement à l'aide de sa queue, et prend fort adroitement en l'air les mouches qu'il aime à manger. Sa voix ressemble au cri ou plutôt au sifflement des jeunes dindons.
No. 3. Le Saï.
Ce petit animal qui n'est pas plus grand que le Sajou, est paresseux, mélancolique et très-sisible au froid. Lorsqu'il est seul il fredonne presque toujours comme la cigale, et gémit dès qu'on le regarde; souvent aussi il aboye comme un jeune chien, quand on le fâche. L'Amérique méridionlae est sa patrie.
No. 4. Le Saïmiri.
Ce petit Sapajou n'a que 7 pouces de hauteur étant assis, et est extrêmement mignon. Il vit comme les autres Sapajous dans le Sud de l'Amérique, et on l'apporte fréquemment en Europe à cause de sa gentillesse; il n'y vit cependant pas longtems, parce qu'il est extrêmement sensible à l'air froid.
Les Sagoins, qui ont pareillement de grandes queues, mais non roulées, ne sont ni moins mignons, ni moins jolis, ni moins beaux que les Sapajous. Leur patrie commune est aussi l'Amérique méridionale. En voici les 4 plus belle espèces.
No. 5. L'Ouistiti.
Il est long de 7 pouces, noir avec des raies grises et rousiâtres, sauvage et turbulent, et grimpe aussi facilement que l'écureuil. Il a une odeur de musc, et mange des fruits, du pain, des araignées, des mouches et des limaçon. Son cri est une espèce de sifflement.
No. 6. Le Pinche.
Il n'a que six pouces de hauteur, mais sa queue à un pied de long. Il la tient, en marchant, relevée sur le dos et recourbée comme celle du lion. Ce petit animal est extrémément gai, vif et alerte, et divertit ceux, qui le considèrent, par mille gentilles et mille postures amusantes. Son cri est un sifflement doux, comme celui d'une souris, et quelquefois aussi agréable que le chant d'un oiseau.
No. 7. Le Marikina.
est de couleur très-agréable, ses poils sont doux, comme de la soie, et sa figure ressemble presque à celle d'un petit lion. Il n'a que neuf pouces de longueur; mais sa queue est un peu plus longue. Il ne cêde aucunement aux autres en gentillesse et en vivacité. Lorsqu'on en prend un soin convenable, les climats du milieu de l'Europe lui conviennent fort bien.
No. 8. Le Miko.
Le Miko est le plus beau de tous les Sagoins. Il a 7 pouces de longueur, le poil long, extrêmement fin, doux comme de la soie, et brillant comme de l'argent; avec une queue presque deux fois aussi longue que son corps et d'un beau brun châtain. Sa face et ses oreilles sont nues et d'un couleur de rose assez vive. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones.
Ad00341 01 056a/freOiseaux. IX. T. I. No. 54.
OISEAUX DE NUIT DE DIFFERENTEAS ESPECES.
Les Oiseaux de nuit, comme personne ne l'ignore, sont des oiseaux de proie, qui ne sortent de leur retraite, pour chercher leur nourriture, nue pendant la nuit au clair de la lune, ou pendant la crépuscule du soir et du matin, (car ils voient non plus que les autres animaux dans une nuit fort obscure.) parceque leurs yeux, grands et fort ouverts, sont trop sensibles pour supporter la lumière du jour ou du soleil, qui les aveugle entièrement. On les divise en deux classes principales, savoir 1) en Hiboux, dont la tète est ornée de deux aigrettes en forme d'oreilles, et 2) en Chouettes, qui ont des grosses têtes arrondies et sans aigrettes. Ces deux claires se subdivisent chacune en plusieurs espèces.
No. 1. Le Grand-Duc. (Strix Bubo.)
Le Grand-Duc est le roi de tous les oiseaux nocturnes; on pourrait même l'appeller l'Aigle de la nuit. II a trois pieds de hauteur quand il est perché, et six pieds d'envergure quand il vole. Il a la tète prodigieusement grosse et ornée de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, de la hauteur de trais pouces, le bec court et les ferres très fortes. Sa couleur est brune tachetée de noir. Il habite de préférence le creux des rochers, les tours et les châteaux tombés en ruines, où il fait son nid. C'est de tous les oiseaux de nuit celui qui supporte le mieux la lumière du jour; il préfère malgré cela le crépuscule du soir pour aller à la chasse. Il prend les lièvres, les lapins, les rats, les chauve-souris, les serpens, les lézards, les grenouilles et les crapauds, dont il avale lès plus petits en entier; et lorsque son estomac a digéré la chair des animaux, il en rend les os par le bec sous la forme de pelotes rondes. Tous les oiseaux de jour, et spécialement le corbeau, la corneille et la bute, sont ses ennemis et le poursuivent à grands cris dès qu'ils l'apperçoivent. C'est pourquoi les ebaffeurs l'attachent sur leurs logettes, pour attirer les corbeaux et les corneilles, qu'ils peuvent alors tirer facilement.
No. 2. Le Moyen Duc. (Strix Bubo minor.)
Cet oiseau habite principalement les Terres Magellaniques, il n'a que deux pieds de hauteur et les pattes sans plumes.
No. 3. La Hulotte. (Strix Aluco.)
La Hulotte ou Chouette noire, est la plus grande de toutes les chouettes, car elle a un pied et demi de hauteur. Elle fait son séjour dans les forêts, où elle habite le creux des arbres; elle vole fort légèrement et sans bruit, et se nourrit de souris, de mulots et de petits oiseaux, qu'elle avale entiers. Elle aime à pondre ses oeufs dans les nids des buses, des corneilles et des pies, auxquelles elle laisse le soin de les couver.
No. 4. Le Chat-huant. (Strix Stridula.)
La couleur principale de cet oiseau est rousse, comme celle de la Hulotte est la noire. Le Chathuant peut avoir 15 pouces de hauteur, il est fort joliment tacheté, et a de grand yeux d'un bleu foncé; il habite le creux des arbres comme la Hulotte, dont il a d'ailleurs les habitudes et les moeurs.
No. 5. L'Effraie ou Fresaie. (Strix Flaminea.)
Cet oiseau n'habite point les bois, mais toujours les villes, où il se tient dans les Eglises, les tours et les cimetières. Cette habitude jointe à son cri lugubre et effrayant, qui lui a valu son nom, sont souvent peur aux enfans et aux vieilles femmes, qui croient encore aux sorciers, aux spectres et aux revenants, et donnent à l'Effraie la nom d'Oiseau de la mort, s'imaginant, par une superstition ridicule, qu'il doit mourir quelqu'un dans la maison, sur la quelle elle se perche. Elle a 13 pouces de haut, sa couleur est une jaune doré avec de très-jolies taches. Elle se nourrit de souris, et boit volontiers l'huile des grandes lampes qui brûlent dans les églises.
No. 6. La Chevêche. (Strix passerina.)
La Chevêche est la plus petite de toutes les Chouettes, car elle n'a que 7 pouces de hauteur. Elle est d'un gris tacheté, habite les masures des châteaux isolés et tombés en ruins, et se nourrit de souris et de petits oiseaux. Elle peut très bien voler de jour, et les hirondelles la poursuivent à grands cris dès qu'elles l'apperçoivent.
Ad00341 01 057a/frePoissons. VII. T. I. No. 55.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. L'Anguille tremblante, ou la grande Torpille. (Gymnotus electricus.)
No. 2. La Raie tremblante, ou la Torpille ordinaire. (Raja torpedo.)
Ces deux poissons sont très remarquables à cause de la propriété singulière, qu'ils ont, de donner à ceux qui les touchent, une commotion électrique si violente, que le bras et la main en sont à l'instant même tout à fait étourdis. Lorsqu'un pêcheur, étant dans l'eau, marche par hazard sur une Torpille, il en reçoit par tout le corps une si violente secousse, qu'il en est renversé. Il suffit même de toucher ces poissons avec une baguette, une verge de fer ou un bâton de pêcheur pour ressentir une commotion aussi forte que celle d'une machine électrique même. La nature a vraisemblablement donné cette propriété à ces animaux pour pourvoir, tant à leur defense qu'à leur nourriture.
L'Anguille tremblante se trouve sur les côtes de l'Afrique, de la Cayenne et du Péru, de même que dans tous les paye chauds. Elle a à peu-près 4 pieds de longueur; sa couleur est d'un noir rougeàtre; sa peau eli lisse et enduite partout d'une humeur visqueuse. Sa chair est grasse et de bon goût; aussi la mange-t-on fréquemment dans les pays ci dessus dénommés. Lorsque les pêcheurs en ont pris une dans leurs filets, ils commancent par la tuer, pour ne point recevoir ce coup douloureux électrique; car cette propriété singulière cesse aussitôt que le poisson est mort. On ne peut l'apporter vivant en Europe. La Torpille ordinaire ressemble presque à une assiette ronde avec une queue. Elle est couleur de brique, rayée et tachetée de noir. On la trouve dans la mer mediterranee dans les endroits sangeux de la Sardaigne, et sur les côtes orientales de l'Angleterre et de l'Irlande. Elle a souvent 3 pieds de long, et pèse 15 à 20 livres. Elle se nourrit de poissons, et en 'étourdit tellement les petits qui passent au dessus d'elle, lorsqu'elle est couchée dans le sable, qu'ils tombent sur elle, et qu'elle peut alors les manger. Sa chair est molle, visqueuse et mangeable.
No. 3. La Chauve - Souris de mer. (Lophius verspertilio.)
On appelle communément ce poisson Diable-Licorne ou Diable-Monoceros, à cause de sa forme hideuse, de sa corne pointue et de ses nageoires qui ressemblent à des pieds et des mains. Il a environ un pied de longueur, vit dans l'Amérique méridionale, et se nourrit d'autres poissons et d'insectes aquatiques. Il est maigre et peu charnu; on ne peut le mager.
No. 4. Le Taureau de mer. (Ostracion cornutus.)
Ce poisson, singulier par sa figure, est long de 8 pouces, carré, et recouvert tout au tour du corps d'une écaille osseuse, composée d'autres plus petites écailles de figure hexagonale, rabateuses et d'un brun jaunâtre; il est du genre des poissons, nommés coffres. Les quatre aiguillons pointus, dont deux sont placé sur sa tète et deux vers l'anus, lui servent a se défendre contre la voracité des autres poissons. Il vit dans les Indes orientales, et se nourrit d'insectes aquatiques.
No. 5. Le Crapaud de Mer. (Lophius histrio.)
Ce poisson est ainsi nommé à cause de sa figure informe. On le trouve à la Chine et au Brésil; il vit de rapine, c. a. d. de poissons plus petits que lui, qu'il prend par le moyen des fibres élastiques, qu'il a au dessus de la bouche et à l'extrémité de ses deux cornes, qui lui servent de ligue. Il a neuf à dix pouces de longueur, et est fort joliment tacheté.
Ad00341 01 058a/freOiseaux. X. T. I. No. 56.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'OIES.
Quelque décriée que soit l'Oie, à cause de sa stupidité, elle est cependant remarquable à plusieurs égards, et de la plus grande uilité pour l'homme. L'oie privée est une des meilleurs volailles domestiques. Elle nous fournit une nourriture saine; sa grasse s'emploie dans nos cuisines; son duvet sert à faire des lits et des pelisses, et les plumes de ses ailes, qui sont nos plumes à écrire, fournissent à un des besoins les plus indispensables, et sont de la dernière utilité. L'oie a d'ailleurs plusieurs bonnes qualités; elle est hardie, et defend avec courage sa couvée des attaques des oiseaux de proie et des autres ennemis; elle est extrêmement alerte et vigilante; elle est reconnoissante et susceptible envers l'homme d'un attachement et d'un amour si grands, que l'animal périt quand il est privé de ce qu'il aime.
Comme l'oie se trouve dans toutes les parties du monde, il en existe quantité d'espèces, dont les principales sont représentées par la planche ci-jointe.
No. 1. L'Oie sauvage. (Anas Anser ferus.)
L'oie sauvage, de laquelle descend notre oie domestique, est grise, plus petite et plus légère que la notre; ce qui fait que, comme oiseau de passage qui pendant l'hyver cherche les pays chauds, elle vole avec facilité et fait de très grands voyages. Elle vit sur les grands lacs, et se nourrit de graines, d'herbes et de poissons.
No. 2. L'Oie desTerres Magellaniques. (Anas Magellanica.)
Elle vit sur les côtes des terres de feu, où les célèbres navigateurs Cook et Biron l'ont trouvée. Ses couleurs sont fort jolies.
No. 3. L'Oie de Guinée. (Anas Guinensis.)
L'Afrique est sa patrie; c'est donc à tort qu'on la nomme l'oie de Turquie ou de Sibérie. Elle est plus grande que l'oie ordinaire; sa couleur est d'un gris blanc, excepté sur le dos et aux ailes, où elle est d'un gris noir. Cette oie est surtout remarquable à cause de la poche ou bourse qui lui pend au dessous de la tête. On la trouve fréquemment apprivoisee dans les basses-cours des amateurs en Allemagne.
No. 4. L'Oie du Cap.
(Anas Capensis.)
C'est sans contredit la plus belle de toutes les oies, à cause de la variété et de la beauté de ses couleurs. On l'appelle aussi l'oie d'Egypte on du Nil. Malgré la chaleur des climats d'où elle est originaire, elle vit et se propage même en Allemagne dans les ménageries des grands seigneurs.
No. 5. L'Oie de Coromandel. (Anas Coromandeliana.)
On la trouve sauvage sur la côte de Coromandel; elle a une grosse bosse sur le bec. Sa tête et son cou sont tachetés de noir; son ventre et poitrine sont d'un gris d'argent, son dos du bleu calybé et ses ailes d'un gris sombre.
No. 6. L'Oie du Canade. (Anas Canadensis.)
On la nomme aussi l'Oie-cigne parcequ'elle a quelque ressemblance avec ce dernier oiseau. Elle est d'un brun noir et grise, et a une bande blanche derrière la tête. On la trouve fréquemment apprivoisée en Allemagne, en France et e Angleterre.
No. 7. L'Eider. (Anas mollissima.)
Cette Oie sauvage vit dans les pays les plus septentrionaux, sur les côtes de l'Islande, Groenlande et de la Norvège, et est fort renommé à cause de ses plumes précieuses, légères et chaudes, qui nous sont connues sous le nom d'Edredon ou d'Aigledon, et dont l'oiseau construit son nid dans lequel on les recueille. On en fait un grand commerce. L'Eider se nourrit de poissons et coquillages, vit sur les eaux de l'océan septentrional, et ne vient à bord que dans le tems de la ponte.
No. 8. La Bernache. (Anas Bernicla.)
On a raconté et cru pendant longtems que cette espèce d'Oie, qu'on trouve sur les cotes de l'Ecosse, croissoit sur les saules, sous la forme de petits noeuds, qui, étant parvenus à leur maturité, tomboient dans la mer et devenoient des oies vivantes. D'autres se sont imaginé que la Bernache croissoit, comme le champignon, dans le bois pourris des vaisseaux, ou dans certains coquillages, auxquels on donna pour cette raison le nom de Bernaches. Mais ce sont de purs contes. Bernache pond et couve comme les autres oiseaux, mais elle le fait fort en cachette dans les îles Orcades; c'est au reste un excellent gibier pour les Ecossois et les Irlandois.
Ad00341 01 059a/freMèlanges. I. T. 7. No. 57.
ANIMAUX FABULEUX.
Tous les animaux merveilleux dont il n'est fait aucune mention dans notre hiftoire naturelle moderne, quoiqu'on trouve leurs noms dans les anciens ouvrages des Poètes et des Historiens de l'antiquité, de même que dans les Contes arabes, les vieux livres de Chevalerie et les fables des différens peuples, ne sont que des êtres imaginaires, des Animaux fabulenx, qui n'ont jamais existé. La planche ci-jointe représente 6 de ces animaux, tirés de la Mythologie des Egyptiens, des Grecs et des Romains, et fait voir de quelle figure ils imaginoient ces êtres, et sous quels traits leurs artistes les représentoient.
No. 1. Le Centaure.
Selon la fable, les Centaures étoient à moitié hommes et à moitié chevaux, et avoient de longues oreilles de chèvres. On les voit représentes avec une peau de lion sur le bras gauche, et tenant dans la main droite une espece d'arme ou baton à jet, dont ils se servoient à la chasse. Les premiers cavaliers, qui étaient en même tems chasseurs, ont vraisemblablement donné lieu à cette fiction. No. 2. La Chimère. Ce fut, dit-on, un monstre qui avoit la figure et la tête d'un lion prodigieux, un serpent venimeux en place de queue, et sur le dos la tête d'une chèvre; il vomifloit quelquefois des flammes par la gueule, et ravages le royaume de Lycie; mais le Prince Bellérophon, monté sur le cheval ailé, nomme Pégase, le tua du haut des airs. Le sens de cette fable, vraisemblablement allégorique, est obscur et inconnu.
No. 3. La Sphinx Grecque.
No. 4. La Sphinx Egyptienne.
La Sphinx toit, dans la Mythologie des Egyptiens et des Grecs, un animal fabuleux, par lequel ces peuples vouloient, à ce que l'on croit, donner un Symbole de leurs Sciences occultes. Il avoit chez les deux peuples la tète et la poitrine d'une femme avec le corps d'un lion; les Grecs lui donnoient des cheveux nuds et les ailes d'un aigle; les Egyptiens au contraire le représentoient sans ailes, mais avec une coiffure Egyptienne. La célèbre Enigme qu'elle propofoit, à Thèbes, à tous ceux qui s'approchoient de lui, déchirant tous ceux qui ne pouvoient la lui expliquer, et qu'Oedipe seul devina, est connue de tout monde, et presque passée en proverbe.
No. 5. Le Gryllus.
C'étoit chez les anciens un animal grotesquement composé des membres et des parties de plusieurs animaux et masques; p. e. un aigle avec une tète de lion sur la poitrine, deux tètes de béliers au lieu d'ailes; ou bien un coq avec de pieds de cheval etc. Toutes ces compositions aussi singulières que ridicules et pou conformes à la nature, tous ces jeux de l'imagination de l'artiste, se nommoient Gryllus chez les anciens. L'on en trouve beaucoup sur les cachets antiques. Ce'est vraisemblablement de-là que vient le proverbes allemand; besondere ou närrische che Grillen haben (avoir des rats ou des quintes singuliéres en tête).
No. 6. Les Sirènes.
Les Anciens représentoient les Sirènes sous la forme de jeunes filles jusques aux hanches, avec les cuissès et les pattes d'un aigle, la queue d'un oiseau et des ailes sur le dos. Ils débitaient outre qu'elles habitaient une île près de la Sicile, et que par les charmes de leurs chants et par la douceur des sons qu'elles faisoient rendre à leurs flûtes d'yvoire, elles attiroient d'une maniere irrestible tous les voyageurs qui paissoient près de leur île, pour les déchirer ensuite et les devorer. Ce sont elles qui donnèrent lieu au proverbe chant de Sirène. C'est donc à tort qu'on les représente avec une queue de poisson et nageant sur la mer.
Ad00341 01 060a/freMélanges. II. T. I. No. 58.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. Les Harpyes.
Selon l'ancienne Mythologie, les Harpyes étoient des monstres, qui avoient par le haut le corps d'une femme, et depuis la ceinture la queue d'un dragon. On leur donnoit en outre des pattes d'ours et des ailes de chauve-fouris bigarrées de plusieurs couleurs. Les Dieux les envoyoient tourmenter les hommes.
No. 2. Le Griffon.
Le Griffon, qu'on trouve fréquemment comme support dans les armoiries, étoit pareillement un animal fabuleux des anciens. Il avoit le corps d'un lion, la tête d'un aigle, les oreilles d'un cheval, des ailes, et au lieu de jubé une espèce de crête semblable à la nageoire d'un poisson. On debitoit de cet animal qu'il déterroit l'or des entrailles de la terre, et qu'il le gardoit contre les voleurs.
No. 3. Le Satyre.
Les Satyres étoient, d'après les fictions des anciens, des hommes sauvages, qui habitoient les Forêts. La couleur de leur corps étoit d'un brun rouge; ils avoient les pieds debouc, les cornes et les oreilles d'une chèvre; ils se nourrissent principalement de leurs troupeaux de chèvres, et étoient de la suite de Bacchus à cause de leur gaité extraordinaire. De-la vient qu'on les-représente communément dansans, avec un chalumeau et un bâton pastoral ou une houlette à la main, une peau de chèvre sur le bras, et une cruche à lait ou à vin devant eux. C'est du don de se rire des autres qu'on leur atrribuoit, que nos Satyre, ou poëmes ironiques, ont pris leur nom.
No. 4. Les Géans ou Titans.
Les Géans ou Titans étoient, selon la fable, des hommes d'une grandeur prodigieuse, qui avoie des serpens au lieu de pieds, sortirent de la terre dans les Champs Phlegrées, escaladèrent le ciel, entassèrent montagnes sur montagnes, et livrérent de grands combats aux Dieux. C'est pour cette raison que sur les anciens monuments on voit représentés avec une pierre et une branc d'arbre à la main, et une peau de boeuf sur bras. Ce dernier indice fait allusion aux boeufs de Géryon, qu'ils avoient volés à Hercule.
No. 5. Le Cheval marin.
C'étoit pareillement un animal fabuleux, que les anciens disoient être de l'équipage de Neptune. Il avoit par devant des pieds d'oie, et par derrière la queue d'un poisson, pour nager plus facilement.
No. 6. Les Néréides et les Tritons.
Les Néréides et les Tritons étoient des hommes à queue de poisson, dont la fable des anciens avoit peuplé la mer. Les males se nommoient Tritons, et les femelles s'appelloient Néréides. C'étoient des Demi-Dieux qui composoient le cortège de Neptune. La fable des Néréides ou des Nymphes des eaux, (Naïades) s'est vraisemblablement conservée jusques à nos jours, et ce sont elles dont il est parlé dans les Contes bleus allemands sous le nom de Wasser-Nixen.
Ad00341 01 062a/freOiseaux. XI. T. I. No. 60.
COUCOUS de différens Pays.
Le Coucou, cet oiseau connu de tout le monde, est remarquable à plusieurs égards. Il est à peu près de la grandeur d'une tourterelle, sa queue seule le fait paraître plus long. Il a reçu son nom de son cri Coucou! Coucou! qu'il ne fait cependant entendre que depuis le mois d' Avril jusqu'au mois de Juillet. Il n'y a que le mâle qui chante Coucou, la femelle ne fait que croasser. C'est un oiseau de passage, qui quitte l'Allemagne en Septembre pour chercher les pays chauds, et revient en Avril. Il se nourrit de vermisseaux et d'insectes et n'est point un oiseau de proie, comme l'on a cru vulgairement. On en a même debité maintes fables; entre autres qu'il se changeoit en épervier; que le Vautour le prenoit sur son dos et nous l'apportoit; qu'il bavoit sur les plantes, ce qui donnoit naissance à des insectes nuisibles; qu'il pondoit dans les nids des autres oiseaux un oeuf, qui par sa couleur ressembloit toujours aux oeufs de ceux-ci, afin de les tromper; que le jeune Coucou devoroit sa mère, qui l'avoit fait eclore etc. etc. Tout cela ne mérite pas l'ombre de croyance. Le Coucou est sans doute remarquable en ce qu'il ne construit point de nid et ne couve point lui-même les oeufs, qu'il pond un à un dans le nid d'autres petits oiseaux, p. e. de la fauvette, de la gorge-rouge, du roitelet, du hochequeue, qui les couvent volontiers, et nourrissent avec plaisir le jeune Coucou, lors même qu'il apris l'essor. En un mot le Coucou ne s'inqui'te en aucune façon, ni de ses œufs, ni de sa couvée, et en laisse toute la peine à d'autres oiseaux.
On trouve le Coucou dans presque toutes les parties du monde; chaque pays en a cependant ses espéces particulieres, comme le sont voir les suivantes.
No. 1. Le Coucou d'Europe. (Cuculus canorus.)
Il est d'un gris foncé, couleur sur couleur; ses ailes sont vertes et brunes.
No. 2. Le Coucou bleu. (Cuculus caeruleus.)
Cet oiseau se trouve à Madagascar; il est d'un beau bleu de ciel.
No. 3. Le Coucou de Coromandel. (Cuculus coromandus.)
C'est le plus petit de tous; il est huppé, bigarée de diverses couleurs et a la queue forchue.
No. 4. Le Coucou de Cap. (Cuculus Capensis.)
Il est d'un brun roux, a les ailes noires et Ie ventre bigarré.
Il y a aux environs du Cap de bonne Espèrance une autre espèce de Coucou, qui par l'on cri, Chirs! Chirs! indique aux sauvages les provisions de miel des abeilles dans les forêts, les conduit jusque à l'arbre où est la ruche, et en reçoit pour recompense une partie du butin.
No. 5. Le Coucou des Indes orientale. (Cuculus punctatus.)
C'est le plus grand de tous; il est brun, couleur sur couleur, et jaunâtre sous le ventre.
No. 6. Le Coucou des Îles Philippines. (Cuculus Aegyptius.)
est petit, a la tète, la poitrine et la queue noires, et les ailes d'un brun foncé.
No. 7. Le Coucou de Cayenne. (Cuculus Cayanus.)
No. 8. Le Coucou de la Guyane. (Cuculus tranquillus.)
Il est bien remarquable, que les Coucous de I'Amérique ne pondent pas, comme ceux de l'ancien continent, leurs oeufs dans le nid des autres oiseaux, mais qu'ils se construisent leurs propres nids et couvent leurs oeufs eux-mêmes.
Ad00341 01 063a/frePlantes XI. T. I. No. 61.
EPICES.
No. 1. Le Cardamome.
Le Cardamome dont nous aissaisonnons quelques uns de nos alimens, est la graine d'une plante assez semblablé au roseau. Cette plante, dont la racine est épaisse et noueuse, croît aux Indes orientales et surtout à Java. Il sort de la racine, à côté de la tige principale, dont les feuilles sont grandes, d'autres tiges plus petites, qui portent les fleurs. Les feuilles de ces tiges particulières sont plus petites et moins èpaisses que celles de la mère tige, et il nait des aisselles de ces feuilles une sort jolie petite fleur blanche, à quatre pétales. A la fleur succèdent quantité de capsules (Fig. a.) de figure ovoïde, qui renferment la semence. Elles acquièrent une couleur brune rougeàtre, lorsqu'elles ont été recueillies et defféchées, s'ouvrent par leurs trois angles (Fig. b.), et fournissent de petits grains de semence, anguleux et d'un rouge brun, qui constituent l'épice, et dont les Hollandais sont un commerce très considèrable. Il y a, à proprement parler trois espèces de Cardamome, savoir; 1) La plus petite et la plus commune, que reprisente la planche; cette espèce est la mieux connue; 2) L'espèce moyenne, dont les grains de semence sont plus gros, et renfermés dans des gousses triangulaires oblongues et 3)enfin, le grand Cardamome que l'on connaît sous le nom de graines du Paradis; mais dont la plante nous est encore inconnue.
No. 2. Les Capres.
la plante qui nous fouruit les Capres croît en Italie, et dans les provinces méridionales de la France. Elle est balle, et plusieurs de ses branches sont même rampantes. Elle est armée d'épines lorsqu'elle croît naturellement, mais ces épines disparaissent dans la plante cultivée. Sa fleur, à la quelle succéde une capsule en forme de poire, est d'un beau rouge. Les capres dont nous assaisonnons quantité de ragoûts, la salade aux anchois etc. ne sont que les boutons de cette fleur; on les recueille avant qu'ils se soient épanouis, et après les avoir séchés à l'air pendant un jour, on les fait mariner dans du sel et du vinaigre, les met ensuite en petites tonnes avec leur sauce, et les envoie dans toutes les provinces de l'Europe.
Ad00341 01 064a/freVers I. T. I. No. 62.
VERS REMARQUABLES.
On donne le nom de Vers à des animaux, qui an lieu de sang n'ont qu'une liqueur blanche dépourvue de chaleur; qui n'ont ni pieds ni os, et se propagent par la ponte, ou en mettant au monde des petits tout vivans. Il y en a plusieurs qui sont dignes de notre attention, soit à cause de leur utilité, ou par rapport au dommage qu'ils causent a l'homme.
No. 1. Le Ver de Rosée.
Le Corps de ce Vers est un composé d'anneaux qu'il peut allonger et rétrécir à volonté; il a en outre vers le milieu du corps, un bourrelet de chair relevé; sa couleur est d'un rouge brun. On le trouve dans le fumier, dans le terreau des jardins; et il sort ordinairement de terre après la pluie, ce qui lui a fait donner son nom. Il endommage considérablement les jeunes plantes, et a rarement plue d'une palme de longueur.
No. 2. La Sangsue.
La Sangsue vit dans les étangs, les marais et les ruisseaux; elle a 3 ou quatre pouces de longueur, et n'est, à proprement parler, qu'un ver a demi rond. Son dos noirâtre est strié de huit raies jaunes. Elle a la propriété singulière de s'attacher aux animaux ou aux hommes qui vont à l'eau, et de se remplir du sang, qu'elle leur suce, ne les quittant, que quand elle en est pleine. C'est pour cette raison qu'on s'en sert en médecine pour désemplir les vaisseaux sanguins de parties extérieures du malade; il est même vraisemblable que ce fut d'elle que les hommes apprirent à laigner et à ventouser.
No. 3. 4. 5. 6. Le Polype a Bras.
Les Polypes à Bras vivent dans l'eau. Leur corps, qui n'est qu'un simple Canal, est gelatineux, transparent, d'un jaune rougeàtre (fig. 6. a. b. c. d.) ou entièrement vert (fig. 3.). On voit à l'une des extrémités de l'animal une espèce de boue où se trouve sa bouche, autour de la quelle s'étendent ses bras, assez semblables à de tres petites perles enfilées, et qu'il peut avancer ou retirer à volonté. Ils se servent de ces bras pour faisir leur proie c. à. d. de petite insectes aquatiques, et les porter à leur bouche (fig. 4. 5.). Les Polypes s'attachent communément par la queue à quelque plante aquatique, et surtout à la lentille d'eau (fig. 3. et 6.). Ils se propagent aussi comme les plantes, jettent à leurs côtés des bourgeons qui l'accroissent comme les branches d'une plante (fig. 3.), se séparent ensuite du tronc, et deviennent autant de jeunes Polypes. Il est singulier qu'en quelque nombre de morceaux que l'on coupe ces animaux, chaque partie devient elle même un polype entier. La fig. 4. représente un Polype à Bras dans sa grandeur naturelle, s'emparant de sa proie; et la fig. 5. en fait voir deux, considérablement grossis, qui ont entortillé de leurs bras un insecte, qu'ils dévorent en commun.
Vers, qui se trouvent dans les viscères.
No. 7. Le Ver Cucurbitin.
No. 3. Le Ver Orbiculaire.
On trouve dans les viscères des hommes et des animaux, plusieurs espèces de Vers, différens par leur forme aussi bien que par leur grandeur. Les plus dangereux d'entre eux sont, les Vers Solitaires, qui se reproduisent, et ne peuvent se détruire tant qu'il en relie une seule partie dans le corps. Le Ver Cucurbitin, qui en est une espèce, se trouve dans les intestins de l'hommes. La petite pointe triangulaire qu'on lui voit, est sa tête. Le Ver Orbiculaire représenté ici de grandeur naturelle, s'attache de préférence au foie des animaux, et ressemble à une grande vessie remplie d'eau.
Ad00341 01 065a/freQuadrupedes XV. T. I. No. 63.
LOUPS ET RENARDS.
Les Loups et les Renards sont de la nombreuse famille des chiens. Ce sont en général des animaux féroces, qui sont à bien des égards dangereux ou nuisibles à l'homme. Il e n existe plusieure espèces, dont les plus remarquables sont:
No. 1. L'Hyène.
L'Hyène, que les anciens connaissaient déjà comme un animal terrible, vit dans les deserts de la Perse, de la Syrie, de l'Egypte et de la Barbarie, où elle habite le creux des rochers. Elle a environ quatre pieds de longueur, les pattes hautes, et le poil gris strié de raies brunes; elle a plutôt des soies que des poils; il règne sur son cou et le long de son dos, une jube ou crinière, qu'elle peut dresser et baisser à volonté. Elle sort la nuit pour chercher sa proie, qui confide en ânes, en chèvres, en brebis, en hommes, et même en charognes et en cadavres, qu'elle déterre. Elle est d'un naturel si féroce et si cruel, et si courageuse en même tems, qu'elle seule met souvent en suite deux lions.
No. 2. Le Chacal.
Le Chacal ressemble moins au renard qu'au loup, dont il a parfaitement la grandeur. Sa couleur est d'un jaune gris, il habite le Sud de l'Asie, la Perse, la Syrie, l'Egypte et le Nord de l'Afrique; il ne vit point, comme le renard, daus [sic] des terriers, mais dans les forêts et sur les montagnes, d'où il descend souvent, sans craindre les hommes, jusques dans les villes et les villages pour y chercher sa proie. On voit souvent jusqu'à deux cents de ces animaux attroupés. Le Chacal s'apprivoise aisément.
No. 3. Le Loup.
Le Loup se trouve dans toutes les parties du monde. Sa couleur varie, mais le plus ordinaire est gris brun; il a trois pieds et demi de long, et à peu près la figure d'un chien de boucher. Le Loup prend les mOutons, les chevreuils, les veaux et les poulains; il est si vorace, qu'il mange deux moutons á la fois lors qu'il en a le tems. Il n'attaque l'homme qu'en hyver lors qu'il est affamé. On a entièrement détruit cette race d'animaux pernicieux en Allemagne.
No. 4. Le Renard noir
a quelque ressemblance avec le Loup, et est plus grand que le renard ordinaire. On le trouve dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa pelisse est d'une extrême finesse; d'un noir luissant et la plus chère et la plus précieuse, que nous connoissions jusques ici, de sorte qu'en Russie même, une belle peau de renard noir coute souvent jusqu'à 400 Roubles.
No. 5. Le Renard blanc.
Ce Renard est plus petit que l'ordinaire ci se trouve allez fréquemment dans toutes les contreés de notre globe sous le cercle polaire artique. Il vit, comme notre renard, dans des terriers qu'il le creuse. Sa peau est douce et d'un beau blanc; on la connaît même en Allemagn, où cette sorte de peline n'est ni chère ni rare.
No. 5. Le Renard ordinaire
se trouve dans toute l'Europe et en Asie; il a environ 2 pieds de longueur, et la couleur de son poil est un brun fauve. II se creuse des terriers, est extrêmement craintif et rusé, et se nourrit par-là même des bêtes qu'il prend par finesse plutôt que de celles qu'il ravit de force. Les animaux dont il fait sa nourriture sont surtout les poules, les oies, les faisans, les jeunes chevreuils, les lièvres et les lapins. Il aime aussi le miel des abeilles sauvages. On le prend dans des piéges, pour ne pas endommager sa peau.
Ad00341 01 066a/freOiseaux. XII. T. I. No. 64.
OISEAUX, LES PLUS PETITS.
Le plus petit oiseau que nous ayons en Europe, est notre Roitelet; mais il en existe de plus petite encore à la Chine et dans les Indes orientales. Voici les plus petits que les naturalistes ayent découverte jusquea ici.
No. 1. 2. 3. Les Moineaux nains de la Chine,
et
No. 4. Le plus petit Oiseau-mouche.
Nous avons fait graver ces Oiseaux de grandeur naturelle, et perchés sur un rameau de la plante, qui noua donne le Thé.
Les Moineaux-nains de la-Chine, sont de très jolis petits animaux fort variés par leurs couleurs. Il en est qui ont la tête rouge, les ailes bleues et le ventre blanc; (Fig. 1.) d'autres (No. 2.) ont les ailes et le dos rouges, la gorge bleue, et les dessous du ventre jaune; d'autres enfin (No. 3.) ont la tète et le dos verts et le ventre blanc. Mr. le Docteur Spalowsky de Vienne est le premier qui en ait parlé, car on ne les connaissait pas avant la publication de son Supplément d'histoire naturelle des Oiseaux, dans lequel il assure avoir eu lui mêmes entre les mains de ces moineaux empaillés.
Le plus petit oiseau-mouche, (No. 4.) que nous avons pareillement représenté de grandeur naturelle, et suçant de la fleur du thé le miel dont il fait son unique nourriture, est du genre des Colibris, et se trouve naturellement au Brésil. Ce petit animal se prend sauvent, comme une mouche dans les toiles des grandes araignées, et n'étant ni assez grand ni assez fort pour se débarasser, il devient la proie de ces insectes, qui l'étranglent et lui sucent le sang. Les grandes araignées lui tendent en outre différentes embûches, c'est pourquoi ce petit oiseau, par un instinct naturel, construit son nid, qui n'est pas plus grand qu'une noix, immédiatement au dessous du nid d'autres oiseaux ennemis des araignées, auxquelles, ils sont la guerre et qu'ils dévorent, tandis qu'ils ne sont aucun mal au petit oiseau qui s'est mis sous leur protection. L'oiseau-mouche se nourrit, comme nous l'avons dit, du miel de fleurs. Les Dames du Brésil portent de petits oiseaux-mouches dessèchés en guise de pendans d'oreille, à cause de la beauté de couleurs de ces petits animaux.
Ad00341 01 067a/freQuadrupèdes XVI. T. 1. No. 65.
PARESSEUX ET TAMANOIRS.
Le Paresseux.
Cet animal est une singalarité parmi les quadrupédes. Il ressemble presque au singe, a le corps droit lorsqu'il est assis, se nourrit des feuilles et des fruits des arbres, et vit au Brésil de même que dans les centrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal, est son extrême pareise et la lenteur avec laquelle il se meut; car il lui faut 8 ou 9 minutes de tems, non seulement pour porter un pied devant l'autre, mais encore un intervalle de tems égal pour se reposer. Il grimpe avec la même lenteur sur les arbres qui lui fournissent sa nourriture; aussi n'en quitte-t-il aucun qu'il ne l'ait entièrement dépouillé, et pour l'abandonner il se roule, se laisse tomber, et fait avec lenteur le voyage d'un autre arbre. Les coups de bâton mêmes ne peuvent le forcer à se mouvoir plus vite. Il poulie à chaque pas un cri insupportable. C'est là sa seule défense; car il ne peut ni fuir ses ennemis, ni se défendre, vu que se griffes ne lui servent qu'à grimper. Lorsqu'il veut dormir, il embrasse étroitement une branche de ses quatre pattes, et se pend à peu près comme est suspendu un Hamac. Il n'y a que deux espèces de pareiseux, savoir l'Aï et l'Uuau.
No. 1. et 2. L'Aï.
L'Aï a environ deux pieds de longueur, et son poil est d'un gris brunâtre, A le voir en face, il a la figure assez semblable à celle d'un homme. Ses quatre pattes sont armées de longues griffes, tandis que l'Unau n'en a que deux aux pattes de devant et trois a celles de derrière.
No. L'Unau.
L'Unau trouve dans l'Amérique méridionale et aux Indes orientales; il est plus petit que l'Aï et n'a point de queue; mais on lui voit sur la croupe un bouquet de poils éleves; la couleur de son dos est brune; et celle de son ventre le gris blanc. Si l'on en excepte les griffes, il a toutes les qualités de l'Aï.
Les Tamanoirs.
La patrie de ces animaux, dont il n'existe que trois espècee, sont l'Amérique méridionale et la brûlante Afrique. Ils se nourrissent de fourmis, qu'ils prennent en allongeant leur langue gluante sur la passage de ces insectes, dont elle est couverte après une couple de minutes; ils retirent alors la langue et avalent les fourmis qui la couvrent. A l'aide de leurs longues griffes ils grimpent avec facilité sur les arbres, où ils cherchent les fourmillières et prennent, par le moyen de leur grande langue effilée, les fourmis jusque dans les coins les plus reculés. Les griffes aiguës des Tamanoirs servent aussi à leur défense. Ils remettent à cet effet sur le dos, et se battent avec tant d'acharnement, même contre le Tigre de l'Amérique, qu'ils sont la plupart du tems périr leur ennemi. Il n'en existe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, que trois espèces, savoir.
No. 4. Le grand Tamanoir.
Il a le poil long, de couleur jaune, blanche et noire. La longueur de son corps est de quatre pieds jusqu'à la naissance de la queue, et il a quatre doigts munis de griffés à chaque patte.
No. 5. Le Tamanoir moyen.
Cet animal vit principalement au Brésil. Il est à peine moitié aussi grand que celui dont nous venons de parler, a le poil lisse et d'un gris jaune avec une queue roulée, dont il se sert pour s'attacher. Ses pattes de devant ont 4 doigts, et celles de derrièie 5.
No. 6. Le petit Tamanoir.
Sa longueur n'est que de 8 à 10 pouces, la queue non comprise; il a le poil doux, de couleur jaune, grise et brune, et sa queue est pareillement roulée.
Ad00341 01 068a/frePlantes XII. T. I. No. 66.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. Le Liège. (Quercus Suber.)
Le Liège est une espéce de chêne, dont les feuilles font toujours vertes et moins decouples que celles des autres chênes, les glands qu'il porte font aufü plus petits et de couleur jaune. Cet ar-, hre croit en Espagne,.en Italie, et dans les pro- vinces méridionales de la France, et est remar- quable furtout par fon écorce fpongieufe et légère, fouvent épaiffe de deux ou trois pouces, et que nous connoilfons fous le nom de Liège. On fait de cette écorce des bouchons de bouteilles et de tonneaux, des femelles de fouliers et plufieurs autres choses. Elle se détache avec facilité lors- que d'arbre a atteint un certain âge. On y fait à cet effet, dans un tems fee, une longue incifion depuis le fommet de l'arbre, tous les 10 ans. L'ecorce ne tarde pas à repouffer, et le Liège par- vient de la sorte jusqu' à l'âge de 150 et même de eoo ans. On met incontinent dans l'eau les mor- ceaux d'écorce que l'on a détachés les plaçant les uns fur les autres, les charge de pierres pour les redreflet, et lorsqu'ils font fees on en fait un arti- cle de commerce. Les Espagnols brûlent cette écorce dans des vaifieaux fermés, et en préparent une fort belle couleur noire, connue fous le nom de Noir d'Espagne.
Fig. 2. Le Térébinthe.(Pistacia Therebinthus.)
La Térébenthine, si connue dans nos Pharmacies est une refine fluide d'un jaune clair, plus épaisse que l'huile, mais plus liquide que le miel, qui découle de plûsieurs espèces d'arbres, et dont la qualité diffère par là même. On diffingue en conféquence la vraie Térébenthine de Cypre, celle de Tienile, et la lérêber.tliine ordinaire d' JUe' magne. Le Véritable Térébinthe, représenté sur la planche, nous fournit la bonne térébenthine de Cypre, et croit en Chine, dans les Indes orientales, en Afrique, et furtout dans les lies de Chio et de Cypre, de même qu'en Italie et en Espagne. Ses feuilles rellembient presque à celles du frène fa fleur, qui eli: violette, est remplacée par de petites capsules de couleur brune, et remplies de petites graines blanches (Fig. a et b). Pour en tirer la térébenthine on fait, à plufieurs endroit du tronc de l'arbre, de profondes incifions, près desquelles on place des pierres plattes. Pendant la nuit la réfine coule de ces incifions sur les pierres ou elle s'épaifllt, et on la recueille tous les matins. La feconde espèce, ou la térebenthine de Venise, se recueille dans le Tyrol, l'Autriche et la Siléfie, où elle d coule des Melèfes et des Pins; ce ri'est à proprement parler, qu'une refine fine et liquide que l'on obtient en perçant le tronc des pins, et qu'on purifie en la faifant passer par des cribles de crin fort fins. Lorsque par la distillation on en a retiré l'huile de térébenthine, la résine, ou la poix dure qui resie après l'operation, est ce que nous appelions Colophane. Les joueur de violon l'en servent pour frotter leurs archets.
Ad00341 01 069a/fre[Quadrupèdes XVII. T]. I. No. 67.
CHAUVES-SOURIS de différentes espèces.
Les Anciens mettaient les Chauves-souris au nombre des oiseaux, parce qu'elles volent; mais ils avoient grand tort; car la chauve-souris a toutes les propriétés des quadrupèdes, au nombre desquels elle doit réellement être mise. Il existe dans toutes les contrées de la terre, des chauves-souris sort différentes les unes des autres, tant à cause de leur grandeur, que par rapport à leur conformation. Dans les pays chauds, où elles sont plus grandes, elles se tiennent sur les arbres; tandis que dans les contrées plus froides elles se retirent dans les fentes des rochers et des murs, dans les tours, les églises, les granges et les vieilles maisons. Comme elles craignent la lumière, elles se reposent pendant le jour, et ne volent que depuis le crépuscule jusqu'à l'entrée de la nuit, parceque l'arrivée des hiboux, qui leur donnent la chasse, les contraigne de regagner leurs trous. Lors quelles se reposent, elles se suspendent par les pattes de derrière; ou par les crochets qu'elles ont aux ailes. Elles se nourrissent de papillons, de scarabées, de mouches, de moucherons et d'autres insectes, qu'elles prennent au vol; elles aiment aussi la viande, et surtout celle qui a été exposée à la fumèe et le lard. Dans nos contrées froides, les chauves-souris se retirent pendant l'hyver dans des murailles épaisses, dans les caves, les caveaux, les creux des rochers ou des arbres, où elles se trouvent en grand nombre suspendues en haut, sort près et au dessous les unes des autres, et enveloppées de leurs ailes: le froid les engourdit, et elles relient ainsi suspendues jusqu'au printems, sans prendre la moindre nourriture, mais le retour de la belle saison les rappelle à la vie. Il y a quelques pays où on les mange, tels sont, entre autres, la Chine, et les Philippines. Les espèces les plus remarquables de chauves-souris sont.
Fig. 1. Le Vampyre. (Vesp. Vampyrus.)
Cet animal qui vit en Afrique et dans le Sud de l'Ane, est la plus grande des chauves-souris, que nous connoissions, car il a jusqu'à 10 pouces de longueur. Il se nourrit du fruit du palmier, dont il boit aussi. le suc avec plaisir; il fuce également le sang des hommes et des animaux, s'approchant d'eux quand ils dorment, et les léchant de sa langue rude, ce qui occasionne une plaie, qui lui donne la facilité de fucer imperceptiblement leur sang et souvent même de les faire périr.
Fig. 2. La Chauve-souris du Pérou. (Vesp. leporinus.)
Elle est de la grandeur d'un rat, et vît au Pérou. Sa tète est ronde, son mufeau rellemble à celui d'un doguin, et fa lèvre fupéricure est fendue profondément, et à bec de lièvre.
Fig. 3. La Chauve-souris commune. (Vesp. murinus.)
C'est la plus ordinaire en Allemagne; elle a 2 pouces et demi de longueur, et fait communément son séjour aux environs des villes et des villages.
Fig. 4. La Noctule. (Vesp. Noctula.)
Elle est aussi grande que la précédente, et se trouve surtout en France.
Fig. 5. Le Fer à Cheval. (Vesp. ferrurn equinum.)
Cette Chauve-souris est remarquable furtout par la conformation de fon nafeau, qui reifemble a un fer à cheval. Elle n'a pareillement que deux pouces et demi de long, et fe trouve en France et en Allemagne.
Fig. 6. Le Chauve-souris à Barbe. (Vesp. hispidus.)
Le Sénégal est sa patrie, elle a deux pouces de long, la tète allez semblable à celle d'un bouc avec sa barbe.
Fig. 7. L'Oreillard. (Vesp. auritus.)
est remarquable par la grandeur prodigieufe de ses oreilles, qui paraissent pour ainsi dire dou blés. Elle a deux pouces de longueur, et trouve quelquefois en Allemagne.
Fig. 8. La Petite rougette. (Vesp. cephalotes.)
est naturelle aux Iles Moluques, elle est longue de deux pouces et demi, a la tète plus grosse que toutes les autres, le museau épais et les lèvres pendantes.
Ad00341 01 070a/freAntiquités I. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Les fameuses Merveilles du monde dont on entend si souvent parler, doivent être mises au nombre des antiquités les plus remarquables des peuples. Les anciens écrivains nous donnent comme tels, les grands et prodigieux chefs d'oeuvre d'architecture et de sculpture, dont voici la description: 1) Les Pyramides d'Egypte; 2) Les jardins en l'air de Babylone; 3) Les murs de cette même ville; 4) Le Mausolée; 5) La Statue de Jupiter olympien; 6) Le Colosse de Rhodes; et 7) Le temple de Diane à Ephèse. Tous ces chefs d'oeuvre sont detruits, à l'exception des Pyramides, dont quelques unes fe fout confervées dans leur entier, à cause de la folidité de leur structure, et que les voyageurs vilîtent et admirent encore de nos jours.
Pyramides.
Fig. 1. Vue extérieure de la grande Pyramide. Fig. 2. Sa coupe en profil, et la vue de son intérieur.
Les Pyramides étoient les tombeaux des anciens Rois d'Egypte et de leurs familles. Elles sont fitnées dans le voifinage du Caire près du Nil, et surtout proche de la petite ville de Ghizc et des villages de Saccara et de Dashur, dans une contrée couverte de collines, que'les anciens Egyptiens avoient vraifembiablement choifie pour le lieu de leur fepulture, puisqu'on y trouve encore des Momies dans des bàtimens fouterrains ou Catacombes. Il existe encore près de Saccara et de Dashur 22, et près de Ghizé 6 pyramides dont quelques unes fe sont conferveés et les autres tombees en ruine. Les trois principales sont dans le voifinage de Ghizé, et c'est de la plus grande et de la-plus célèbre de ces trois dernières, s'avoir de la grande Pyramide, que nous donnons ici l'image, non feulement parcequ'elle f'eft parfaitement conserveé, mais encore parcequ'elle est ouverte, et qu'on l'a vifiteé à l'intérieur. Le No. 1. en fait voir l'extérieur, et le No. 2. en montre la coupe et l'intérieur. Elle a 440 pieds anglais de haut, est construite de pierre calcaire fort tendre, ou bien de la pierre du roc sur lequel elle est bâtie, et fut, dit-on, jadis revêtue de marbre, extérieurement. Il y a du pied jusqu'au fommet 203 marches, dont les premières ont 4 pieds de hauteur, tandis que celles qui sont plus voi fines du fommet n'en ont que deux et demi. Le fommet a 13 pieds anglais, en quarre. Elle fut, dit-on, conitruite par un ancien lloi d'Egypte nommé Cheops, dont notre hiftohe ne fait aucune mention. Le Calife Mohamed la fit ouvrir, l'an de I. C. 827. dans l'espoir d'y trouver de grands trésors; et y trouva une galerie, indiquée No. 2. qui conduit à deux chambres sepulcrales, dont la supérieure renferme un sarcophage de marbre jaune long de quatre aunes, et qui étoit vraifembiablement le tombeau du roi, comme la chambre inférieure étoit celui de la reine. Le canal qui descend de la galerie inférieure jusques au fond est un puits, ou une galerie souterraine inconnue jusques ici,
Fig. 3. Les Jardins en l'air.
Les Jardins en l'air de Babylone, étoient vu magnifique bâtiment, Nabuchodouofer fit élevé pour l'amufement de la reine Amytis, son èpouse, originaire de la Medie, pays couvert de montagnes; il y avoit sur les quatre terrasses de ce batiment des jardins et des nappes d'eau. Il y ci'croissoit des fleurs, des bullions et des palmiers en pleine terre. Chaque côté de ce bâtiment avoit 400 pieds de long, et la terrasse supérieure égaloit en hauteur les murs de la ville de Babylone. i
Ad00341 01 071a/freAntiquités II. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Fig. 1. Les Murs de Babylone.
Les Murs de Babylone, qui pafloient pour la trcißcme merveille du monde furent, dit-on, cor. ftruits par la célèbre Reine Semiramis. Si l'on en croit les paliages obfcurs des anciens auteurs, ces murs avoient 50 aunes de hauteur, et étoient fi larges, que 4 voitures, ou plutôt 4 chars de guerre, attelés chacun de 4 chevaux, pouvoîent y marcher de front, sans f'embarafler les uns les autres. Ils étoient de briquos réunies avec du bitume au lieu de chaux, et munis d'un si grand nombre de tours, qu'on pouvoit y loger une nombreuse armée. Ils formoient un quarré regulier, environné d'un grand folié dans lequel couloit l'Euphrate, avec quantité de ponts. La ville ètoit partagée par un bras du fleuve, sur les bords du quel étoient les fameux jardins en l'air. Le fameux Temple de Bélus ou la Tour de Babel, étoit au milieu d'une des moitiés de la ville.
Fig. 2. Le. Mausolée.
Le Mausolèe, qu'on regardoit comme la quatrième merveille du, monde, étoit un tombeau magnifique de Mausole, Roi de Carie, contemporain de Xerxes, Roi de Perfe. Artémife, son épouse, qui l'aimoit avec tant de tendrefle, qu'elle alla même jusqu'à mêler à fa boulon les cendres de son cadavre, lui fit élever ce précieux monument dans la ville d'Halicarnaffe. C'étoit une espéce de temple auquel on montoit par 13 degrés; 36 colonnes de l'ordre Corinthien et quantité de Statues et d'autres chefs - d'oeuvre d'architecture l'environnoient, et il étoit furmonté d'une pyramide élevée, au fommet de la quelle on voyoit un char de triomphe attelé de quatre chevaux. Tout l'èdifice avoit 105 pieds de hauteur, et cinq des plus célèbres Architectes et artiftes de l'antiquité, savoir; Scopas, Bryaxis, Timothée, Leochares et Pythis y avoient travaillé. Ces cinq artistes voulurent, par ce précieux ouvrage, laisser à la posterité une preuve de la perfection de leur art, et continuèrent à travailler à ce monument, qu'ils achevèrent, malgré la mort d'Artemife, qui mourut avant que cet edifice fût achevé. C'est de ce beau monument que tous les tombeaux et les monumens précieux reçurent le nom de Mausolées, que leur donnèrent les anciens Romains, et qui s'est conserve jusques à nos jours.
Ad00341 01 072a/fre

Antiquités III. T. I. No. 70.

LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.

Fig. 1. Le Colosse de Rhodes.

Le Colosse de Rhodes, cinquième merveille du monde, étoit une Statue du Soleil ou d'Apollon, faite d'airain, et haute de 70 aunes, que les habitans de Rhodes avoient fait placer à l'entrée de leur port, pour servir de fanal. Ce fut le célèbre fondeur Charès qui la coula. Il travailla 12 ans a ce prodigieux ouvrage. La Statue étoir munie à l'intérieur de grosses ancres de fer, et remplie de pierres de taille, de façon cependant qu'on montoit intérieurement jusqu'au réchaud. Elle étoit ornée d'une couronne radieufe doreé, et armée d'un arc et de flèches. Un tremblement de terre renversa ce Colosse 56 ans après sa construction; mais l'Empereur Vespasien le fit redresser. A la prise de Rhodes par les Sarrasins en 667, leur roi Moavia la fit renverser, parceque leur religion leur défend d'avoir des images, et en vendit l'airain à un Juif, qui en chargea 900 chameaux. Le Colosse étoit si grand, qu'un homme pouvoit à peine embrafler un de ses doigts, et qu'un vaisseau passoit à pleines voiles entre ses jambes.

Fig. 2. La Statue de Jupiter Olympien.

Les Grecs et les Romains aimoient à mettre dans leurs temples des Statues coloflales, pour inspirer par ce moyen une haute idée de la majesté des Dieux, et de leur supériorité sur les hommes. La célèbre Statue de Jupiter Olympien, qui étoit dans le temple d'Olympia, est entre autres une preuve de cette assertion. Cette Statue, y compris le trône sur lequel elle etoit, avoit 68 pieds de haut, elle étoit d'yvoire et d'or, et de la main de Phidias. La tète du Dieu étoit ceinte d'une couronne de laurier, il teripit de la droite une petite victoire, et de la gauche une sceptre surmonté d'un aigle. Son manteau étoit d'or, les Heures et les Graces dansoient sur le dossicr de son troue, dont les bras représentoient deux Sphinx. En un mot on faisoit si grand cas de ce chef d'oeuvre de l'artiste grec, qu'on le regardoit comme la sixième merveille du monde.

Fig. 3. Le temple de Diane à Ephèse.

Tout ce que nous savons de cette septième merveille du monde, c'est que le temple de Diane à Ephèfe, étoit le plus beau et le plus renommé de tout l'univers. Il avoit, dit on, été construit par une Reine d'Amazones. Un fameux scélerat nommé Hérostrate le brûla, uniquement pour immortalifer son nom; mais les Ephésiens le rebâtirent avec plus de magnificence qu'auparavant, et y employèrent toutes leurs richeiles. Le fondament et les voûtes souterrainea de ce temple existent encore actuellement dans l'Asie mineure; mais il ne nous reste de sa forme extérieure aucun image, si ce n'est l'image bien imparfaite, qu'on en voit sur quelques médailles antiques, et que nous donnons cy-joint.

Ad00341 01 073a/frePlantes XIII. T. I. No. 71.
PLANTES UTILES A LA TEINTURE.
Fig. 1. L'Indigo, ou l'Anil. (Indigofera Anil.)
La tige de l'Indigo est de l'épaisseur d'un doigt, et haute de 3 ou 4 pieds. Elle pousse quantité de branches et de feuilles; fa fleur est rouge, et la femence est renfermée dans de petites gousses (a). Cette plante croît dans' les Indes orientales et occidentales, de même que dans l'Amérique espagnole. C'est de ses feuilles et de ses tiges qu'on prépare la couleur bleue foncée que nous connoissons sous le nom d'Indigo, et dont les Hollandois, les Ariglois, les Espagnols et les François sont un commerce considerable. Pour préparer cette couleur on coupe les feuilles et les tiges de l'Anil avant qu'elles fleurissent, les met dans de grandes cuves, et verse de l'eau par dessus. Cette masse ne tarde pas à entrer en fermentation; elle s'échauffe et écume fortement. Il recule de la un liquide épais et de couleur verte, qu'on foutire dans d'autres cuves, dans lesquelles on l'agite fortement avec des fouloirs jusqu'à ce qu'elle écume, que les parties colorantes se rassemblent, et que le liquide devienne bleu. On le laifse alors reposer pour que la couleur se précipite; puis on en foutire l'eau qui est jaune, et recueille la couleur bleue, qui f'est précipitée, dans des facs, on la met «nfuite dans dee cailles de bois pour la faire sécher: telle est la préparation de l'Indigo, production dont on fait un si grand commerce.
Fig. 2. La Garance. (Rubici tinctorum.)
Cette plante n'est pas moins importante pour la teinture que la précédente; car la couleur rouge, qu'elle fournit n'est ni moins bonne ni moins durable que le bleu d'Indigo. Elle croît en buissons à la hauteur d'environ trois pieds; à fa fleur, qui est jaune, fuccèdent de petites baies noires, sa racine se conferveplusieurs années dans la terre et pousse tous les ans de nouvelles tiges. On fait surtout usage de sa racine, qui est d'un beau rouge, et dont on teint les traps; les étosses de laine, et les Indiennes; aussi la cultive-t-on beaucoup en Flandres, dans la Zelande, en Alsace, dans le Palatinat et en Silèfie, où on la plante dans les champs et dans les Jardins. On arrache les racines de la garance lors qu'elles ont atteint la grosseur d'un tuyau de plume, les sépare de leurs tiges, les nettoyé de la terre qui y reste attachée, les fait secher, et les réduit en poudre dans des moulins : on met en suite cette poudre en tonnes, et en fait un grand commerce dans les pays étrangers. En ajoutant differens sels à la garance on en obtient plus de cinquante couleurs différentes. Cette qui vient de la Hollande, ou de la Zelande passe pour la meilleure.
Ad00341 01 074a/freOuadrupêdes XVIII. T. 1. No. 72.
ANIMAUX DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. L'Hippopotame. (Hippopotamus.)
L'hippopotame est peut être, après l'éléphant, le plus grand animal terrestre, car il a les 2/3 de la hauteur et presque la longueur de ce dernier. L'Afrique est sa patrie, et comme il aime de préférence les bords de fleuves et surtout du Nil, on lui a donné le nom de cheval du Nil, quoiqu'il n'ait pas la moindre reslemblance avec le cheval, si ce n'est peut-être le hennissement. Il est d'un gris noir, et sa peau épaisse, qui est presque dénuée de poils, est striée transversalement de rayes noires. Sa tète a presque la forme de celle d'un oeuf; mais elle est sans cornés: il a une gueule épouvantable avec de dents terribles de la longueur d'une aune, et ses lèvres sont garnies de foies fort roides. L'Hippopotame se nourrit de riz, de cannes à sucre et de poissons; car il vit aussi bien dans l'eau que sur terre. La timidité de cet animal fait qu'il se cache le jour dans les marais et les joncs, et ce n'est que la nuit qu'il va chercher sa nourriture. Il est doux, et l'homme n'a rien â en redouter quand il ne le harcèle pas; il craint aussi beaucoup les armes à feu. Il pêse près de 4000 livres, on le tue pour avoir son lard, qui est ordinairement du poids de mille liv.
Fig. 2. Le Tapir ou l'Anta. (Tapir Americanus.)
Cet animal aime la tranquilité et la solitude; il vit dans l'Amérique méridionale, et se cache pendant le jour dans les marais, comme l'Hippopotame; il se, sauve à la nage quand on le pourfuit, peut plonger et relier allez longtems sous l'eau. Le Tapir est à peu près aussi grand qu'un jeune boeuf ou taureau, sa couleur est un noit rougeàtre, la forme de son corps est presque semblable à celle d'un porc, car il a la tête pourvue, d'un grouin, ou si l'on veut, d'une trompe, cour, te à la vérité, mais cependant semblable à celle de l'éléphant, et ii propre aux mêmes usages que cette dernière. Il se nourrit de racines et de plantes, mais il aime surtout les cannes à sucre, ce qui fait qu'il dévaste souvent les plantations. Il est d'un naturel doux et facile à apprivoiser, et ne vit jamais avec d'autres individus de son espèce; mais toujours seul. Les Américains mangent sa chair, et se servent de sa peau comme de cuir.
Ad00341 01 075a/frePlantes XIV. T. I. No. 73.
LA VRAIE RHUBARBE.
La vraie Rhuharbe (Rheum palmatum.) si connue par Ces vertus médicinales, est une plante Asiatique naturelle au milieu de l'Asie, à la Chine, au Tibet, au Mongul, à la Bulgarie et aux contrées méridionales de la Sibérie. Sa racine est épaiffe, noueufe. (Fig. 1.) de couleur brune, bran chue et filamenteufe. Elle est à l'intérieur, d'un, beau jaune, ftrié de rouge, comme le sont voir les coupes 5 et 6. Cet. te plante forme un buifibn confidérable; porte de grandes feuilles dentelées ainsi que le repréfente l'esquiffe Fig. 5. et pouffe une tige haute de 2 ou 3 pieds, qui porte quantité de petites fleurs d'un blanc jaunâtre, dispofées par étages le long de la tige, comme on le voit
Fig. 2.
Il y a plusieurs sortes de véritable Rhubarbe, dont l'Asie fait en général un grand commerce avec l'Europe, tant par terre, par la Russie, que par mer par le Levant et les Indes orientales. La meilleure est celle qu'on appelle Russe, c. à. d. celle, que les marchands de la Bulgarie apportent aux confins de la chine, Kiachta en Sibérie p. e., qu'ils vendent aux-marchands Russes, dont les caravannes l'apportent à Petersbourg. On apelle Rhubarbe des Indes orientales une autre sorte de Rhubarbe de moindre qualité, qu'on exporte de la Chine par mer.
La Rhubarbe, pour être bonne, doit (tre peu dense, spongieuse, plutôt légère que péfante et. facile à rompre; sa couleur extérieure doit être un jaune brun (Fig. 4.) et celle de l'intérieur rougeàtre, marbré ou striée de couleur de safran et de jaune pâle (Fig. 7.) Elle doit avoir un gout amer et astringent, et l'odeur aromatique mais des agréable. La mauvaise est ou trop spongieuse ou vermoulue, trop dure ou trop ligneuse, elle est brune ou noireàtré à l'intérieur.
On cultive actuellement avec fucces la Rhubarbe en Allemagne, p. e. dans le Palatina, où on la plante en pleine campagne; mais on prétend que cette Rhubarbe n'égale celle d'Asie, ni en goût ni en odeur, ni même en couleur.
Ad00341 01 076a/freInsectes V. T. I. No. 74.
ECRIVISSES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Homard. (Cancer Gammarus.)
Le Homard, est, à proprement parler, l'ecrevisse de mer, et refiemble le plus à nos écrevisses de rivlèie par sa forme et sa figure; il est surtout remarquable par sa grandeur prodigieuse; car il a fouvent 2 ou 3 pieds de long. Sa chair est mangeable, mais un peu grossière et dure. Cet animal a tant de force dans les serres qu'il peut couper le bras à un homme, trancher les cables des vaisseaux, et prendre et tuer d'allez gros poissons. Il est d'un gris brun lorsqu'il est en vie, et d'un beau ronge quand il est cuit, comme celui que represente la planche.
Fîg. 2. Le Crabe. (Cancer pagurus.)
Le Crabe, que l'on nomme encore Cigale de mer et que les allemands appellent aussi Taschenkrebs (Ecrevisse de poche), parcequ'il a quelque ressemblance avec la pannetière d'un berger, est une écrevisse de mer sans queue, qui se trouve dans l'océan septentrional et dans la grande mer du Sud, et quelquefois aussi sur le rivage. Il est une ou deux fois aussi gros que le poing, d'un gris verdàtre, et passe pour un manger délicat. II y a des Crabes qui pesent jusqu'à 8 ou 10 livres. Ils sont d'une fécondité si prodigieuse, qu'on a déjà trouve plus d'un million d'oeufs dans une seule femelle.
Fig. 3. 4. L'écrevisse de Moluques. (Monoculus Polyphemus.)
Cette écrevisse est du genre des crabes; on la trouve aux îles Moluques et elle est remarquable à cause de sa figure particulière. La Fig. 3. la représente, vue en dessus, et la Fig. 4. en fait voir le dessous. Elle a 2 ou 3 pieds de longueur; sa tête est une écaille prodigieuse, qui cache presque l'animal entier, et sa queue est un long tuyau triangulaire pointu comme une aiguille, qu'on cassè aussitot que l'écrevisse est prise, parcequ'elle s'en sert pour se défendre, et que sa piqueure est aussi dangereuse que celle du scorpion. Sa chair est en petite quantité mais mangeable.
Ad00341 01 077a/frePlantes XV. T. I. No. 75.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. La Vanille. (Epidendrum Vanilla.)
La Vanille est une plante rampante, qui croit sur les montagnes de l'Amérique méridionale, du Mexique, du Pérou, de la Guyane et des Indes occidentales. Elle pousse une tige d'environ 20 pieds de longueur, qui rampe sur la terre, ou l'attache aux arbres, par le moyen des fils, dont elle est pourvue comme la vigne. Elle porte des grandes feuilles d'un vert jaune, et des fleurs d'un jaune blanchâtre assez semblables aux lys. A ces fleurs succèdent des goufles brunes longues de 6 pouces (a) et fort étroites, qui renferment quantité de grains très petits et d'un brun noir (b); ces grains ont une odeur balsamique très agréable et un goût aromatique; on s'en sert dans l'apprêt de différens mets, mais surtout dans la préparation du Chocolad, auquel ils donnent un excellent goût. L'Espagne en fait un très grand conmmerce avec tout le reste de l'Europe.
Fig. 2. La Coloquinte. (Cucumis colocynthis.)
La Coloquinte est une plante Asiatique du genre des concombres, dont les branches, qui sont fort longues, rampent sur la terre. Son fruit est rond et jaune de la grosseur d'une orange, et renferme à l'intérieur des pépins plats et de couleur blanche; ce fruit est remarquable sur tout par son extrême amertume, qui l'emporte sur tout ce que nous connoissons d'amer. On s'en sert dans les pharmacies comme d'un remède. Cette plante croit principalement dans les îles de l'Archipel, et on l'apporte du Levant en Europe comme marchandise.
Ad00341 01 078a/freHabillemens I. T. I. No. 76.
HOMMES D'EUROPE.
La race humaine est répandue sur toute la surface-de la terre, et sa nature est telle qu'elle peut Faccoulumer à tous les climats. La différence de ces derniers, et la diveriité des alimens a produit parmi les hommes des variétés singulières et remarquables, tant dans la hauteur de leur taille et la couleur de leur peau, que dans la nature de leurs cheveux et leur phifionomie; ou si l'on veut, cette différence a produit ce que nous appelions espèces d'hommes, dans les cinq parties de la terre. Tous les peuples connus de tous les tems et de tous les pays aussi bien que de tous les climats peuvent defeendre d'une seule et même fouche.
La hauteur la plus ordinaire de l'homme est de 5 pieds 4 ou 8 pouces; cette hauteur varie néanmoins beaucoup chez les différentes nations. Les Patagons, habitans de l'Amérique méridionale, considérés comme nation, sont les plus grands hommes que nous coimoif/ions; car ils ont 6 à 7 pieds de haut; les plus petits au contraire fe trouvent parmi les nations qui habitent vers les pôles; tels sont p. e. les Esquimaux, les Groenlandois, les Lapons, les Samoïedes, les Ostiaques, et les Pécherais, qui n'ont pas plu3 de 4 pieds de hauteur.
L'homme vient au monde tout nu; la nature ne lui donne aucun vêtement; de la vient que de tems immémorial il f'est fait des habits, soit pour se garantir de l'intemperie des saisons, soit pour se parer, soit enfin par pudeur, pour couvrir certaines parties de son corps. Il n'y a qu'un très petit nombre de nations entièrement fauvages, qui aillent toutes nues. Elles se sont presque toutes choisi de certaines formes de vltemens, qu'elles conservent toujours, et qu'on nomme pour cette raison costumes ou habillemens nationaux. Il en existe un très grand nombre, que nous donnerons successivement. Nous nous contenterons pour le présent de représenter des hommes de 5 parties du monde, et quelques uns de leurs principaux habillemens, pour en faire voir la différence.
Européens.
Fig. 1. et 2. François.
Les deux sexes en grande parure. Le Costume François est devenu depuis longtems l'habillement dominant des personnes les plus distinguées de presque toutes les nations de l'Europe; parcequ'autrefois les modes françoises avoient, pour ainsi dire, force de loi partout.
Fig. 3. et 4. Anglois.
Les deux sexes en négligé. L'habillement anglois est plus favorable à la santé et plus commode pour vaquer à ses affaires que le francois. Depuis quelque tems il est aussi généralement adopté dans l'Europe que celui des François l'etoit auparavant.
Fig. 5. Montagnard Ecossois. Dans le costume militaire de sa nation.
Les montagnards Ecossois, ou les habitans de la haute Ecosse, forment peut-être la nation la plus ancienne et la moins mélangée de l'Europe; car ils descendent directement des anciens Calédoniens. Une des particularités de leur habillement est, qu'ils ne portent jamais de culottes, mais un simple tablier, qu'ils nomment Kelts. Ils ont a leur ceinture une grande bourse de peau de chien marin, qui pend devant eux, et leur tête est couverte d'un bonnet garni d'un plumet.
Fig. 6. et 7. Turcs.
Ils sont tous deux de condition et richement habillés. Les hommes et les femmes portent de longues culottes fort larges, qui leur descendent jusque à la cheville des pieds. Leur habillement est incommode dans bien des cas.
Fig. 8. et 9. Samoïedes.
Les Samoïedes sont le peuple le plus septentrional de l'Europe, car ils habitent la Russe européenne et les bords de la mer blanche jusqu'au 75eme degré de latitude septentrionale. Leur teint est basané, c. à. d. d'un jaune brun, et leur hauteur excède rarement 4 pieds. Leur habillement de la tète aux pieds est fait de peaux de rennés, et garni d'autres pelisses ou de bandes de draps de couleur.
Ad00341 01 079a/freHabillemens II. T. I. No. 77.
HOMMES D'ASIE.
Par rapport à ses habitats l'Asie est la partie la plus remarquable de notre globe; elle est pour ainsi dire le berceau du Genre humain, car celle fut la première habitée par des hommes, qui de là se répandirent sur toute la furface de la terre. Notre histoire commence en Asie. C'est là que les premiers empires furent fondés, c'est de l'Asie que sortirent les arts, les sciences et la religion.
Cette partie du monde est, à cause de sa prodigieuse grandeur et de la différence des climats, habitée par quantité de nations d'espèces-très différentes tant par la couleur de leur teint, que par leur stature, leurs habitudes naturelles, leurs moeurs et leurs habillemens. L'on y trouve des peuples civilisés, des Nomades et des sauvages encore brutes, avec lesquels nous ferons connoissance dans la suite. Nous ne donnons ici que quatre nations asiatiques de quatre climats différens, et dont les habillemens différent en conséquence les uns des autres.
Fig. 1. Habitans des Indes orientales.
Ils ont le teint basané et les cheveux noirs; l'homme est un des Principaux de l'Indostan. Son vêtement est composé d'un long* caftan de foie, avec une ceinture, et d'un petit turban qui enveloppe toute la chevelure. Il a le cou et les bras ornés de joyaux et de rangs de perles. La femme est une personne de distinction du Bengale. Elle porte de longues culottes fort amples, et par dessus un jupon de mousseline. Les bras et le corps depuis la ceinture jusqu' au sein sont nus. Ses mamelles sont renfermées dans un étui fait de bois léger et recouvert d'un petit corset d'étoffe d'or. Elle a la tète recouverte d'un très-grand voile de gaze, et les cheveux, les oreilles, le cou, les bras, les chevilles des pieds, les doigts et les orteils ornés de quantité de perles, d'anneaux et de bijoux. Elle tient à. la main un flacon d'argent rempli d'eau rose.
Fig. 2. Sibériens.
Les Sibériens forment les Nations les plus séptentrionales de l'Asie; ils sont pour la plupart Nomades ou sauvages. Ils ont le teint d'un blanc sale et jaunâtre, et les cheveux noirs ou d'un brun foncé. - L'homme est un Iakute; son habillement est fait de peau de renne et garni d'autres pelisses; l'arc, les flèches et le javelot sont ses armes. La femme est une Tfchuktschienne du peuple le plus sauvage et le plus grossier du nord de l'Asie, sur les bords de la mer glaciale. Tout son habillement est une espèce de froc et des bas de peau de renne, et une peau d'ours.
Fig. 3. Calmoucs.
Les Calmoucs, peuple du Mongul, sont Nomades et demeurent plus au sud, aux environs du Tibet. Ils ont le teint blanc, les cheveux noirs et le visage un peu applati. Les hommes portent de larges culottes, des bottes rouges, une longue velte, point de chemise, mais un grand caftan, et un bonnet de peau plat. Les femmes ont des bottes jaunes et des bonnets comme les hommes, une grande veste sans manches, qui leur descend jusques aux pieds, et par délais laquelle ils mettent un caftan double de peau. Leurs cheveux noirs sont sèparés en deux parties, qui forment deux longues tresses.
Fig. 4. Arabes.
Comme ces peuples habitent les climats chauds de l'Asie, ils ont le teint brunâtre et les cheveux noirs. L'homme est un Arabe de distinction. Il porte des pantouffles à ses pieds nus, de grandes culottes, et une chemise par dessus; il a sur sa chemise une longue veste et une ceinture; le reste de son habillement est un habit fort large et un grand turban blanc. Les Arabes ont à leur ceinture une espèce de couteau courbe, qui leur sert d'armes, et auquel ils ont coutume de pendre un chapelet. La femme est une femme du commun; son habillement consiste en longues culottes de cou- leur, une chemise à manches fort larges, un voile sur la tête, des anneaux d'or on de métal aux oreilles et aux bras, et quelques rangs de fa"/ perles autour du cou. Les femmes arabes se sont ordinairement des raies noires dans le visage.
Ad00341 01 080a/freHabillemens III. T. I. B. 78.
HOMMES D'AFRIQUE.
L'Afrique renferme des hommes de stature, de couleur et d'habitudes naturelles très différentes; il y en a de blancs, d'olivâtres, de bafanés et de noirs. Comme l'intérieur de cette partie du mon- de ne nous est que peu connu, nous sommes obligés de nous contenter de faire mention de quelques habitans des côtes. Eu voici quelques-uns.
Fig. 1. Egyptiens.
Les habitans de l'Egypte sont blancs et bienfaits, comme les Européens. Les principaux d'entre eux, hommes et femmes, vivent et l'habillent magnifiquement et presque tout à fait à la turque, comme on le voit ici. Cela vient sans doute de ce que l'Egypte est une province turque, dans laquelle fe trouvent quantité de Turcs et de Grecs.
Fig. 2. Hottentots.
Ces peuples habitent la pointe méridionale de l'Afrique. Leur teint est d'un brun clair, et leur phifiognomie, qu'ils défigurent encore par différentes peintures, est fort laide; car ils ont l'air de finges. Ils vont presque tout nus, et ne * sont couverts que d'une grande peau de mouton. Us portent sur leur tètes des bonnets de différentes formes; ils ont autour du ventre et du cou pluseurs rangs de perles de verre rouges et blanches, et des coquillages. Ils s'entortillent les bras et les jambes de boyaux de mouton frais et remplis de leur fiente. Les femmes s'enveloppent les reins d'une pièce de drap grossier, et portent devant elles un petit tablier de couleur. Ils sont armés de javelots.
Fig. 3. Les Gonaques.
Les Gonaques et les Caffrcs habitent les côtes méridionales et occidentales de l'Afrique, et sont proprement des Nègres. Les premiers ont le teint d'un brun foncé; ils sont bien faits, et ont les cheveux noirs, courts et crépus, comme la laine des jeunes agneaux. Us sont tout nus, si ce n'est que les hommes portent un petit tabliet et les femmes encore un morceau d'étoile autour des reins; ils fe parent d'ailleur6 le cou, les bras, les mains, les jambes et le ventre de quantité de perles de verre, de coquillages blancs, d'os etc. Leurs armes sont l'arc et les flèches.
Fig. 4. Les Caffres.
Les Caffres sont tout noirs; ils ont les cheveux noirs et crépus comme les Gonaques; mais leur tête est plus allongée que celle de ces derniers. Ils fe brûlent toutes fortes de figures dans le vifage. Les hommes sont tout nus, et ne portent pour tout vêtement qu'une rangée d'os blancs autour du cou, et une ceinture de joncs autour des reins. Outre le petit tablier ordinaire, et les rangs de perles ou de coraux, les femmes portent aussi fréquemment, en guife de manteau, une peau de mouton, dans laquelle elles portent leurs enfans. Les armes des caffres sont le javelot.
Ad00341 01 081a/freHabillemens IV. T. I. No. 79.
HOMMES D'AMERIQUE.
L'Amérique, la plus gTande partie du monde. s'étend presque d'un pole à l'autre et passe par toutes les zones; de là vient qu'elle est habitée par des hommes d'espèces très différentes. Il faut bien distinguer les naturels de l'Amérique des Européens qui vivent dans cette partie du monde, et qui en habitent les cotes et les iles. Les premiers vivent pour la plupart en fauvages dans l'intérieur du pays, où la cruauté des Européens les a chassés depuis la découverte de l'Amérique. En voici cinq nations.
Fig. 1. Les Groënlandois.
Les Groënlandois habitent vers le pôle septentrional en Amérique; ils sont de petite taille, d'un teint brun sale, et ont les cheveux noirs et lisses. L'habillement des hommes et des femmes, de la tète aux pieds, est très joliment fait de peaux de chiens marins, et garni de bandes de drap de couleur. Us portent en hyver des pelisses sur leurs tètes. Leurs armes sont l'arc, les flèches et la lance. Ils sont très habiles à la pèche de la baleine.
Fig. 2. Les Unalaschkales.
Une des nations que le Capitaine Cook a découvertes dans son troisieme voyage autour du monde, sur les cotes occidentales de l'Amérique septentrionale. Unalajchka est une des Isles aux renards. Ses habitans sont tous pécheurs. Ils ont les cheveaux noirs, le teint fonça, et portent en guise d'ornement des os aux lèvres superieure et inférieure, qu'ils se percent à cet effet. Les hommes et les femmes portent un large habit de peaux d'oiseaux ou de chiens marins, allez semblable à une chemise, et garni de bandes de drap de couleur. Leur tète est couverte d'un bonnet de joncs; et leur chaussure consiste en une espèce de bottes informes, faites d'arbre et de chien marin.
Fig. 3. Les habitans de la Virginie.
La Virginie est un pays chaud; de la vient que la plupart des sauvage qui y sont naturels, vont nus, et ne portent qu'un tablier chamarré et garni de plumes de perroquets, de toutes sortes de couleur, autour de leurs reins. Leur teint est basané, leur chevelure longue et noire, leur taille haute et noble. Ils portent autour du cou des os et des coquillages. Pour fe parer, ils se sont toutes sortes de figures dans la peau. Leurs armes sont l'arc et les flèches; et pour se donner un air redoutable, ils attachent à la partie postérieure de leur tablier une longue queue de tigre ou d'autres animaux, qu'ils traînent après eux.
Fig. 4. Les Patagons.
Le Pays de Patagons est dans la partie méridionale de l'Amérique, et ses habitans sont les hommes les plus grands qu'on ait jusques ici decouverts au monde: car les hommes et les femmes n'ont pas moins de 7 pieds de haut. Leur teint est très basané, et ils ont coutume de peindre des figures blanches sur la peau, et surtout au virage autour des yeux. Leurs cheveux sont noirs; les hommes les ont courts comme des soies, et les femmes en sont deux tresses, aux quelles elles pendent des boutons de verre coloré Ils vont nus; à l'exception d'un morceau de peau de Guanico, qu'ils portent autour du corps, et d'une espèce de brodequins de même matiere, mais sans souliers, et pourvus d'épérons de bois parce qu'ils sont presque toujours à cheval. - Leurs armes sont des frondes, dont ils se servent aussi à la chasse.
Fig. 5. Les Habitans des Terres de feu.
Les Pécherais ou habitans de Terres de feu en de là du détroit de Magellan, sont ceux qui habitent le pôle austral de notre globe. Ils ont à peine 4 pied de haut, et le teint d'un brun sale; ils sont mal faits et de très chétives créatures. Malgre le froid qui règne dans leur climat, ils sont presque tout nus, ne portent qu'un manteau et des souliers de peau de chien marin, et se parent de coraux rouges et de pièces de drap que les bateliers échangent avec eux.
Ad00341 01 082a/freHabillemens V. T. I. No. 80.
HOMMES D'AUSTRALIE.
Le climat doux et même chaud de l'Australie rend les habits presque inutiles à ses habitans. Plusieurs peuples de ces coutrées vont tout nus, tels sont p. e. les habitans de la nouvelle Hollande, et les autres se couvrent d'étoffe de papier, ou de nattes de joncs que leur art encore grossier ne produit qu'avec peine. Nous allons considérer plus en détail quelques unes des principales nations de cet archipel nouvellement découvert.
Fig. 1. Habitans d'Otahiti.
Ils Ont le teint bafané, les cheveux noirs et crépue. Leur habillement consiste en général en une espèce d'étoffe non tissue, et faite de l'écorce du Papyrus ou de l'arbre à pain, dont ils entortillent de longues pièces de 30 à 40 aunes, à volonté, autour de leurs corps. Les hommes de distinction portent aussi des pièces de cette étoffe autour de leur tète.
Fig. 2. Les insulaires de Sandwich.
Leur teint est également basané, et la peau elle même ornée, surtout chez les hommes, de figures noires qu'ils y impriment. Leurs cheveaux sont crépus et d'un brun foncé. Les hommes et les femmes n'ont d'autre vêtement qu'un petit tablier d'écorce de Papyrus autour des reins. Les femmes se parent en outre de rangs de plumes de couleurs différentes, qu'elles portent autour du cou et dans leurs cheveux. L'homme reprimente sur la planche est un danseur, qui a pour cette raison une guirlande de roseaux autour du cou, et porte dans ses mains un panier fait de plumes bigarrées.
Fig. 3. Habitans de la nouvelle Zelande.
Leur teint ressemble à celui des précédens, et leurs cheveux sont noirs et lisses. L'homme représenté debout porte pour tout vêtement un manteau de joncs, qui paroit tout velu et lui donne l'air extrêmement sauvage. Il porte en guise d'ornemens des os et des dens des poissons pendues à son cou et à ses oreilles, et il a dans ses cheveux un peigne et quelques plumes rouges. Il tient à la main la hache dont il se sert dans les combats, et son couteau de pierre nommé Patuh-Patuh, est pendu à sa ceinture. La femme, représentée assise, a un habit en forme de chemise, tissu des filaments d'une plante, et joliment brodé en poils de chien, et en plumes d'oiseaux de diverses couleurs.
Fig. 4. Habitans de la nouvelle Hollande.
La nouvelle Hollande est le continent de l'Australie, mais ses habitans sont les sauvages les plus bruts, qu'on ait jusques ici-découverts dans cette partie du monde. Il s'opposerent toujours avec force au premier débarquement des Européens. Ils ont la peau noire, comme les nègres de l'Afrique; leur phisiognomie diffère cependant de celle de ces derniers. Leurs cheveux et leur barbe sont noirs et crépus. Ils vont tout nus, et ne connoissent aucun vêtement; mais eu revanche ils se peignent des figures blanches sur la peau, et se barbouillent souvent le corps d'une terre d'un brun rouge, de l'épaisseur du doigt. Leurs armes sont des boucliers do bois, des sabres de même matière, et des lances d'arrêtés de poissons. Ils sont voisins de Botany-Bay, nouvelle colonie, où les Anglais envoyent leurs voleurs et autres criminels.
Ad00341 01 083a/freMélanges IV. T. I. No. 81.
VAISSEAUX.
Les Vaisseaux peuvent être comptés parmi les machines les plus ingénieufes et les plus utiles que l'induftrie de l'homme ait jamais inventées. Un arbre creux, tel que les fauvages prennent encore pour leurs canots, en a probablement donné la premiere idée. Mais quelle distance prodigieufe de-ce foible commencement à la construction d'un vaifleau de guerre ! Combien d'esprit et de çonnoiffances ne faut- il pas sup- pofer avant qu'on ait pu achever un bâtiment aulïï immenfe, compofé de poutres, de plan- ches, de fer et de cordage, propre à porter les fardeaux les plus pefans, à cingler en toute fureté d'une partie du monde à l'autre, à bra- der les vents et les flots, et à pouvoir, malgré tout cela, être dirigé par une seule personne ! La Navigation est de la dernière importance pour le commerce de toutes les Nations.
L5 grandeur et les formes des vaifleaux sont très différentes, felon les eaux et l'ufage pour lesquels ils sont deftinés. Sur les rivieres et les canaux ils ne sont ordinairement pas grands, toujours d'un fond plat, et vont moins par le moyen des voiles que par la force des rames et des hommes ou des chevaux qui les traînent. Les vaifleaux, au contraire, qui doi- vent traverfer les mers, sont grands. On ap- pelle Ouille la bafe de leur fond vonté; ils ont dés Voiles pour les faire avancer au moyen du vent, et des Ancres pour pouvoir les arrê- ter sur mer.
On divife ordinairement les vaiffeaux en deux fortes principales, savoir en Vaisseaux de guerre et en Vaiffeaux de Commerce, qui différent en grandeur, en ftructure et en déno- mination chez les divers peuples marins. Les vaiifeaux les plus en usage et dont nous lifons fouvent les noms dans les gazettes, font; le Vaijfeau de guerre, la Galere, la Frégate, le Cutter, le Jacht, le Vaijfeau marchant, la Chalouppe, la Gondole.
Le Vaisseau de guerre.
Les Vaisseaux de guerre ou de Ligne sont des bàdmens de la premiere grandeur, qui sont la principale, force des Hottes et doivent déci- der la victoire dans les batailles navales. Ils portent ordinairement 50 jusqu'à 110 Canons, et fouvent jusqu'à aooo Soldats; ils ont 5 màti et 10 voiles. Les plus grands de ces vaiifeaux ont trois ponts, sur lesquels les Canons sont placés, et on leur donne pour cela le nom d Vaijjeaux à trois ponts. Les mâts et les voi- les au moyen desquels le vaiffeaupeut être tour né par le vent et dirigé dans son cours, sont attachés et joints enfemble par une grande quantité de-cordage. Le Gouvernail est appli- qué à la JPoupe du vaiffeau, ' et les Ancres fe trouvent à la proue. Comme leur tirant d'eau monte quelque fois à 50 pieds; et que parcon- féquent ils ne peuvent pas aborder à des riva- ges plats, ils doivent toujours être fuivis de quelques Chalouppes, pour que l'équipage puiil'e mettre pieds à terre.
Par le deffein du Profil qui fe trouve en bas, on reconnoit la/tinctureintérieureduvan- feau, et la ligne horizontale montre son tira»1 d'eau.
Ad00341 01 084a/freMélanges. V. T. I. No. 82.
VAISSEAUX.
No. 1. La Galère.
La Galere est un vaiGfeau de guerre de moin- dre grandeur et de bas bords, qui va en mê- me tems à voiles et à rames, et dont on fait principalement usage sur les cotes de la Médi- terranée. En France et en Italie lesciiminels sont condamnés aux Galères, pour y manier les rames; et leurs chaînes sont forgées sur les banes, on les appelle pour cela Galériens.
La Galère est ordinairement très-longue, munie de 2 ou 5 mâts avec des voiles et d'une longue poulaine à la proue. Elle porte une rangée de canons le long des deux bords. Les bancs à rames sont placés sur le tillac, ordinairement 25 à 50 de chaque coté, et sur cha- que banc fe trouvent toujours 5 à 6 Galériens, comme on peut le voir par les rames levées. (fig. a.) Elle est couverte d'une groffe toile, qui est tendue par deffus tout le tillac, (fig. b.) et qui garantit les Galériens des injures du tems, La cajutte du capitaine est à la poupe.
Les Gallotes sont une espèce de petites Galères, qui vont très rapidement, et sont fort en usage en Hollande. Elles portent phx" heurs petits canons, ont un màt et 16 à 20 bancs à rames, sur chacun desquels il n'y a qu'un feul rameur, qui est en même tems fal- da.
Les Galiotes à bombes -au contraire fon* des vailfeaux plats, sans tiliacs, et très foTts en bois. Elle doivent porter des mortiers, pO-ir le hege d'une ville du coté de la mer.
No. 2. La Fregate.
ha Fregale est pareillement un vaiffeau de guerre de moindre grandeur. Elle est construite très legere en bois, pour avoir un cours plus rapide. Elle n'a ordinairement que 2 tillacs, 40 à 45 canons, 3 mâts et beaucoup de voiles. Une grande flotte de guerre consiste toujours en vaisseaux de ligne et en fregates, et les dernières rendent les meilleurs services, tant dans les combats, que pour le convoi des vaisseaux marchands.
Ad00341 01 085a/freVers. II. T. I. No. 83.
OURSINS.
Les Oursins sont de l'espèce des coquillages de mer; ils ont une écaille dure et pétreuse "ornine les efcargots, et garnie, pendant leur rie, de piquans mobiles, tels que ceux des hérissons. Les oursins sont ronds et applalis, de la forme d'un oignon, et l'on en trouve de la grofleur d'une noix jusqu'au volume de la plus grande pomme. Ils habitent le fond de presque toutes les mers, et se nourrissent de plantes marines et de petits infectes. Il y en a plusieures sortes qu'on peut manger lorsqu'elles sont cuites, comme les écrevisses; d'autres au contraire sont vénimeuses.
II y a des Oursins de différente grandeur, forme et couleur, comme des rouges, (Fig. 1.) des verts, (Fig. 2. et 5.) des jaunes, (Fig. 6.) des bruns, (Fig. 3. et 4.) etc. Les Figures 5 et 6 les montrent vivans et munis de leurs piquans, qu'ils perdent en mourant. Alors ils ressemblent aux Figures 1. 2. 3. et 4., et leur écaille et couverte de verrues, plus ou moins grandes, sur lesquelles les piquans étoient placés. Chaque écaille a deux ouvertures; l'une, sur sa partie arrondie, (Fig. 3. et 4.) sert à l'animal à rendre ses excremens; celle par laquelle il prend sa nourriture, se trouve sur la partie applatie, et est entourée de denticules.
Les piquans (Fig. 7. 8. 9. 10. et 11.) sont de différentes formes d'après les diverses espaces. Les Figures 7 et 8 les montrent comme ils sont placés sur les verrues. Leur couleur ressemble à celle de leurs écailles; car il y en a de blancs, de rouges, de verts, de bruns, de noirs et de jaunes. L'animal s'en sert pour marcher et pour se défendre, car il peut les dresser dans tous les fens. Pour marcher il en emploie de préférence les plus longs de sa partie platte, qu'il pose les uns devant les autres, comme fait un homme en marchant avec des béquilles. De cette maniere ils avancent assez vite, surtout quand ils trouvent un fond solide; mais quoiqu'ils soient presque ronds, il ne se roulent jamais, mais ils s'en défendent au contraire en s'appuyant fortement sur leurs piquans, lorsqu'on veut les renverser par force.
Ad00341 01 086a/frePlantes. XVI. T. I. No. 84.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Noix Vomiques.
Les Nois Vomiques sont la semence d'un arbre des grandes Indes et un poison mortel pour tous les animaux nés aveugles, tels que les chiens et les chats. Cet arbre devient très grand; il a de grandes feuilles de la forme ovale et d'une couleur verte-gaie, des fleurs blanches très petites (Fig. c) et des fruits ressemblans à de petites pommes jaunâtres avec des écales dures et castantes. La chaire (Fig. a.) de ce fruit contient un grand nombre de graines rondes, plattes et brunes, garnies de petits poils, (Fig. b.) et c'est ces graines qui dans les pharmacies portent le nom de Noix Vomiques.
No. 2. Le Ginseng.
Le Ginseng est une plante, qui vient en Chine, en Tartarie et dans l'Amérique septentrienale, de la hauteur d'un pied, et dont la racine est en grand usage en medicine. Elle porte des fleurs blanches, et de petites baies rouges rassemblées en bouquets. La racine fraîche (Fig. e.) est plus épaise que lorsqu'elle est séchée; (Fig. f.) alors elle est jaunâtre, de la grosseur et de la longueur d'un doigt, et c'est ainsi que nous ia trouvons dans les Pharmacies. On lui attribue une grande vertu tonique. En Chine et dans toute l'Asie les gens riches en sont un usage très fréquent; ils la mâchent par dèlicatesse et la payent fort chère. Le Canada produit le Ginseng sans culture et en fournit une grande quantité, au commerce de l'Amérique septentrionale, qui le porte en Asie.
Ad00341 01 087a/freQuadrupèdes XlX. T. I. No. 85.
HUIT ESPÈCES DE MAKIS.
Le Maki est im animal qui vit dans la zone torride de l'Afrique et de l'Asie; il ressemble au singe par sa démarche, par son addresse à grimper et a sauter et par le reste de ses moeurs. Il a 4 mains comme le singe, et se nourrit de la même manière; mais sa tète ressemble plutôt à celle d'un renard, et sous ce point de vue il se rapporte à l'espèce de l'Opossum, que nous verrons Taf. 97. Le Maki est plus svelte et plus délié que le singe, ce qui donne à ses mouvemens et à ses gambades une gentillesse et un air gracieux, auxquels le singe ne sauroit atteindre. On ne connoit encore que les huit espèces suivantes de Makis.
No. 1. Le Loris.
Il est le plus petit de tous les Makis, car il n'a que fept pouces et point de queue. Sa patrie est l'Isle du Ceylon.
No. 2. Le Mongous gris.
Il est de la grandeur d'un chat; son corps et sa queue sont gris, sa tête et ses mains sont jaunes et son museau est noir et blanc. Madagascar est fa patrie. On l'apprivoife aisément, et il devient alors très doux et careifant. Une marche jamais qu'a 4 pattes.
No. 3. Le Mongous brun.
Il ressemble au précédent, dont il ne diffère que par les couleurs. Son corps et fa queue sont bruns, son ventre blanchâtre, ses mains d'un gris clair, et il a des taches noire " autour des yeux.
No. 4. Le Vari noir.
Le Vari est de la taille du Mongous, il a un paquet de poils sur chaque oreille et des yeux rouges ou plutôt oranges. Son cri a la force du mugiffement d'un lion. On le trouve dans les Indes.
No. 5. Le Vari noir et blanc.
Il est aussi grand que le précédent, mais son poil est plus long et plus foyeux.
No. 6. Le Macoco.
On le trouve à Madagaskar et dans l'Isle de France. Il est fort joliment marqué et très gentil. Il devient privé comme le chien, et a un air innocent et très careifant. Il se nourrit de fruits, de racines et d'herbes.
No. 7. Le Maki jaune.
On le dit originaire de la Jamaïque; sa couleur est jaune, entremêlée de noir, sa queue est pliante, fer il s'en ert comme les singes pour se suspendre.
No. 8. Le Maki volant.
Il est le plus grand de tous les Makis ayant près de trois pieds de longueur; par sa peau étendue entre son cou, ses bras, ses jambes et sa queue, qui le met dans l'état de voler, il s'approche du genre des chauve-souris d'autant plus que vers le Toir il voltige aussi comme elles dans l'air. On le trouve principalement dans les Isles Molucques et les Philippines, où il se nourrit de fruits.
Ad00341 01 088a/freOuadrupèdes XX. T. I. No. 86.
DIFFERENS CHAMEAUX.
On comprend différens animaux dans le genre ces chameaux, p. e. le chameaux à deux bosses, ou le chameau Bactrien (dont il se trouve le dessin sur Tab. I.) le Dromedaire; la Glama; le Cigogne; le Guancaco etc. De ces dernières espèces je vais donner la description.
No. 1. Le Dromedair. (Camelus Dromedarius.)
Le Dromedaire, ou le Chameau commun n'a qu'une seule bosse; celai à deux bosses porte le nom de Chameau bactrien, et il est un peu plus grand et plus fort que le Dromedaire. Ils se trouvent tous les deux dans les regions brûlantes de l'Asie et sont des animaux domestiques de la plus grande utilité. Au defaut de ces deux espèces de chameaux on seroit incapable de traverser les dèserts sablonneux et arides de ces pays, et une grande partie de l'Arabie resteroit entièrement inhabitable. Ils peuvent porter une charge de 12 à 1300 livres pésant et faire 12 milles allemands par jour, en allant toujours un trot fort doux. Le Dromedair est plus agile que le Chameau Bactrien, et par cette raison on le préfère pour servir de monture. Il va un trot tellement rapide, qu'à cheval on ne peut le suivre qu'au grand galop, et il est capable dé faire 15 milles allemands par jour.
No. 2. Le Glama. (Camelus Glama.)
Le Glama habite l'Amérique meridionale et surtout le Pérou. Il n'a que 6 pieds de longueur sur 4 1/2 de hauteur, et l'on s'en sert pareillement comme d'un animal domestique pour porter des fardeaux, qui cependant ne peuvent jamais excéder le poids de 150 livres. Il fait de petites journées de peu de milles, et s'il est surchargé, ou même pousse avec violence, il se jette aussitòt à terre: alors il n'y a nul moyen de le faire relever et l'on est oblige de le tuer. Dans les mines riches de Potosi on en entretient continuellement plus que cent mille, et l'on s'en sert pour le transport des richesses que l'on tire de ces mines.
No. 3. La Vigogne, ou la Chèvre du Pérou. (Camelus Vicunna.)
La Vigogne vit dans l'état sauvage en Chili et en Pérou sur les montagnes l'es plus élevées; des Cordillieres, et ne fe l'aille pas apprivoifer. Elle est plus petite que le Glama, et la laine, dont elle est revêtue, est la plus fine et la plus précieufe quiexifte; elle est connue sous le nom de laine de Vigogne, et en Europe on eri fait des draps, dont l'aune revient jusqu'à 55 ècus. On tue'ces animaux comme les bètes fauvages, leur chair est d'un bon goût, et dans leur eftomafc on-trouve le Bézoard occidental,
No. 4. Le Guanaco. (Camelus Huancacus.)
Le Guanaco, ou le chameau sauvage de Pérou, hahite également les montagnes les plus élevées de l'Amérique méridionale. Il est très-fort et leste comme un cerf; sa couleur est d'un rouge foncé; mais sa tète, son cou et sa poitrine sont blancs. Les Patagons et les Abipons n'ont presque pas d'autre gibier pour leurs chasses; ils le poursuivent à cheval, jettent les corroies de leurs frondes autour de ses piede et le prennent vivant.
Ad00341 01 089a/freMelanges VI. B. I. No. 87.
VAISSEAUX.
No. 1. Le Cutter.
Le Cutter est également un vaisseau de guerre, mais d'un genre petit et leger. Il ressemble pour le Construction à la Galère, à la longueur près; il a un màt, ordinairement 3 voiles et 8 à 18 Canons. Dans la marine angloise le Cutter remplace la Corvette des François et la Brigantine des Espagnols et des Italiens, qui comme lui portent moins de 20 Canons, et ne servent qu'à des Expéditions promptes et faciles.
No. 2. Le Vaisseau marchand.
Le Vaisseau marchand sert aux Négocians pour le transport des Marchandises d'une partie du monde ou d'un pays à l'autre. Sa construction répond à sa destination mercantile; car il n'a qu'un seul pont, que l'on peut ouvrir pour l'embarquement de la cargaison et qui est placa par dessus une large cavité destinée à recevoir un grand nombre de ballots, cailles et barils. Ces vaisseaux différent chez les diverses Nations en Contraction et volume; les plus grands sont ceux des Anglois et des Hollandais.
La proue des vaisseaux marchands, comme celle de tous les gros Navires est plus basse que la pouppe, mais leur gouvernail est plus grand que celui de tous les autres vaisseaux. Ils portent à l'ordinaire 3 mâts, savoir le mât de Miséne, placé sur la proue, le grand mât au milieu du vaisseau et l'Artimon sur la pouppe.
Les gros Navires sont communément munis de 4 Ancres qu'on jette en mer pour retenir le vaisseau dans le port ou pour l'arrêter et le fixer en mer, afin qu'emporté par le vent il ne soit porté sur là côte, ou sur des eceuils, sur lesquels il pourroit faire naufrage. Pour cet effet elles sont attachées à de grosses cordes, par le moyen des quelles on les descend au fond de la mer, où par leurs extrémités terminées à deux branches tournées en arcs elles, s'enfoncent dans le sable. Le bout des cordes est attaché à un anneau placé à la proue du vaisseau.
Les vaisseaux marchands étant dépourvus de Canons et ne pouvant ainsi se défendre contre les pirates, ils se réunisient en flottes pour faire de longs voyages ou quand la mer n'est pas libre; ils se sont alors accompagner par un ou plusieurs vaisseaux de guerre, Fregattes ou Corvettes, qui forment leur Convoi.
Ad00341 01 090a/freMelanges VII. T. I. No. 88.
VAISSEAUX.
Le Yacht, le Chalouppe et la Gondole sont parmi les moindres vaisseaux, dont on se sert pour des voyages de peu de consequence sur des rivieres, ou pour côtoyer la mer, quelquesfois aussi pour la traverser, où elle n'est pas très large.
No. 1. Le Yacht.
Le Yacht est un bâtiment leger à un seul tillac, un mât, un voiles, et une seule ancre; on a coutume de le décorer, et d'y établir de petites Chambres ou Cajuttes, élégamment meu- blées, par ce que lea Princes et grands Seig neurs s'en servent quelques fois pour voyager sur mer. Comme il ne tire pas beaucoup d'eau, qu'il revire et louvoie facilement, il eli defili- ne à des expeditions promptes. Des deux co tés du Yacht il y aplusieurs planches. réunies qui, d'après leur forme, sont nommées femel- les; en louvoyant on en descend l'une ou l'au- tre pour donner plus de prise au vent.
No. 2. La Chalouppe.
La Chalouppe est une forte de petit vaisseau à rames, qui accompagne les gros bàtimens pour en mettre l'equipage à terre, y chercher de l'eau et des provisions, ou pour faire les commissions necessaires. Elle porte toujours le pavillon du Navire, auquel elle appartient, et qui la fait reconnoitre, quand elle en est separée.
No. 3. La Gondole.
La Gondole est un petit bàteau plat et fort long, et particulièrement en usage à Venise; comme cette ville n'a point de rues, les gondoles servent pour naviguer sur les canaux qui en tiennent lieu, et pour aller d'une maison à l'autre. Elles ont au milieu une caisse, garnie de portes et de fenêtres, et couverte de drap, dans laquelle on peut s'afleoir. Leur proue, est armée d'une forte piece de fer, pour em- pêcher que la Gondole ne se brife,. en heur-" tant contre les murs. Pour prévenir le luxe il est défendu aux Vénitiens de les peindre ou tapilTer autrement qu'en noir. Chacune a deux Gondeliers ou rameurs, dontl'un, qui se trou- ve à la pouppe, est placé sur une élévation de maniere que sa vue ne foit pas g. 'née par la caisse, et qu'il puiiTe diriger la Gondole.
On se sert aussi des Gondoles en d'autres pays pour faire des parties de plaisir sur les rivieres ou lacs, et alors on les peint et les orne soauvent avec élégance et goût.
Ad00341 01 091a/freVers III. T. I. No. 89.
ETOILES DE MER.
Les Etoiles da mer, auxqu'elles on a donné ce nom à caule de leur figure radieuse, sont des vers de mer qui doivent être plutôt ranges dans le genre des polypes marins que dans celui du coquillage, car au lieu d'être munis, comme les escargots et les ourfins, d'une enveloppe dure, nommée Coquille, tout leur corps ne confiste que dans un nombre prodi- gieux de vertèbres et d'oflelets articulés enfem- ble, et recouverts par une peaucalleufe etfpon- giéufe. L'espèce la plus ordinaire est compo- fée de cinq rayons, que l'animal peut plier en tout fens, et avec les quels il accroche sa proie et la porte à la bouche, qui est au centre de son corps. Elles nagent dans la mer et- fe nouTriflent de petites Infectes aquatiques. La eroiTeur et la forme de leurs rayons sont très différentes; sur la Table ci-jointe on en trou- ve les plus communs. Les tètes de Mcdïife sont l'espèce la plus grande de ces Etoiles ma- rines : chacun de leurs rayons est garni rie plu- fieur's milliers de prétendus bras, et on les trouve principalement dans la mer du Nord d'une groll'eur énorme et nageantes sur la surface de l'eau.
Les Etoiles de mer representées sur la Table sont toutes à cinq rayons et de diverse grandeur.
No. 1. Une Etoile marine à forme de réseau, regardée par le dessus.
Elle a l'air d'être couverte d'un filet à mailles irregulièrés.
No. 2. La même regardée par le dessous.
No. 3. La partie supérieure d'un autre Etoile marine à forme de réseau.
Le filet, dont elle paroit être couverte, est plus beau que celui de la précédente et les mailles en sont plus régulières.
No. 4. La surface superieure d'une Etoile marine granuleuse et veloutée.
No. 5. La surface inférieure de la même.
Les Etoiles de mer ne peuvent pas être mangées, car elles n'ont proprement point de chaire et sont pourvues seulement d'une substance visqueuse remplie de petites cloches d'eau. Selon toute apparence elles servent de nourriture aux baleines, qui par cet instinct sont retenues dans les Mers du Nord.
Ad00341 01 092a/frePlantes XVII. T. I. No. 90.
PLANTES A TEINTURE.
No. 1. Le Gommier-Gutte. (Gummi-Gutta.)
La Gomme-Gutte croît dans les Indes orientales et en Surinam; il devient grand et porte sur les petites fleurs rouges, qui se trouvent tout au bout des rameaux, un assez grand fruit jaune comme de l'or et à côtes, qui renferme des pepins de couleur violette (Fig. a.). Quand on fait de legeres incisions dans l'ecorce de cet arbre, il en sort une gomme résineuse jaune, que les habitans rassemblent dans des tuyaux et en forment des rouleaux ou des gâteaux pour faciliter sa vente. Cette gomme étant connue chez nous dans la peinture, et sa force purgative, la rendant également utile dans la Medicine, elle fait un article considérable du Commerce.
No. 2. Le Curcuma, ou Terre mérite. (Curcuma.)
Le Curcuma est la racine noueuse d'une espéce de jonc qui ressemble au gingembre. Cette plante porte des fleurs rouges et croît dans les grandes Indes. Le dedans de la racine est aussi jaune que le dehors, et l'on s'en sert non seulement dans la Medicine, mais principalement dans la teinture, parcequ'elle donne une Couleur jaune fort jolie quoique peu durable. Elle fait un article important du Commerce avec les Indes.
Ad00341 01 093a/frePoissons. VIII. T. I. No. 91.
POISSONS RARES DES INDES.
Les poissons reprêsentés sur cette Table sont de l'espèce de la Bandoulière, qui n'est trouvée qne dans les mers de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Leur corps est laige, mince, applati des deux cotés et couvert d'écaillés très dures. Us sont tous très joliment marqués, et ornésponr la plupart de rayes colorées, qui ont la forme de rubans. Leur bouche étant munie de dents, on doit les compter parmi les poissons voraces.
No. 1. La Bandoulière dorée. (Chaetodon aureux.)
Elle habite les mers des Indes occidenta- les, fnrtout les côtes des Antilles; son nom lui a été donna à cauTe de sa couleur d'or très brillante.
No. 2. L'Empereur du Japon. (Chaetodon imperator.)
On le trouve dans I* mer du Japon; il eli très joliment marqué, d'un fond jaune et rayé en bleu H est d'un goût excellent, aussi. gras one le faumon, et le poisson des Indes le plus délicat. Il se trouve li rarement, qu'on le paye exceflivement cher', et il n'est fervi par eoa- Jequent que sur les tables de l'Empereur et des grands feigneurs; ce qui lui a, fait donner le onom d'Empereur du Japon.
No. 3. La Bandoulière rayée ou la Duchesse. (Chaetodon Dux.)
Ce beau poiiïbn vit également dans le Japon. Il est d'un fond blanc, avec 9 rubans ou cercles d'un bleu foncé et bordés en brun. Ses nageoires sont brimes à rayes bleues, et sa tète est marquée de quelques rayés de la même couleur bleue. Les Japonois donnent à ce poisson le nom de Duc.
No. 4. La Bandoulière à nageoires noires ou le Nigraud. (Chaetodon niger.)
L'on trouve ce poisson dans les grandes Indes. Son corps est extrêmement mince et aussi large que long. Les deux nageoires de derrière sont d'une grandeur immense et de couleur noire; elles forment une demi-lune, et donnent au poisson la figure d'une hirondelle volante. Elle se nourrit de coquillage et d'insectes, et sa chair est mangeable.
No. 5. L'Héron de mer. (Chaetodon Ardea.)
Les Indes sont aussi sa patrie. Sa bouche a la forme d'un bec; il porte trois cercles noirs autour de son corps, qui est de couleur grisâtre tirant sur le bleu, et sa grande nageoire d'en haut se termine en une pointe très-longue. Il est bon à. manger.
No. 6. La Bandoulière à bec, ou le Bec-alongé. (Chaetodon rostratus.)
Ce beau poisson habite également dans les mers des Indes, et il se distingue îles attires de son espèce par son bec, qui a la forme de tuyau r son corps est entouré de 4 cercles bruns et blan- ches, et dans la nageoire d'en haut il a un mi- roir de la même couleur. La manière dont il se nourrit le rend très remarquable; files mou- ches, qui lui servent de nourriture, se pofent sur une plante élevée par dessus la furface delà mer, ce poisson fait rejaillir de l'eau sur elles d'une distance de 4 à 6 pieds avec tant d'àdref- fe et de force, qu'il ne manque jamais défaire tomber ces infectes dans l'eau, où;ils devien- nent sa proie. Sa chair est d'un gout exquis,
No. 7. La Grisette ou la Veuve-coquette. (Chaetodon bicolor.)
On trouve ce poisson dans les deux Indes. Il est moitié blanc et moitié brun-clair borde en blanc; la queue est blanche.
No. 8. La Bandoulière bordée. (Chaetodon marginatus.)
Elle habite la mer des Antilles, et l'on ne peut rien voir de plus élégamment coloré qne ce poisson. Ses nageoires pointues sont de cou- leur d'or et bordées en brun; sa tète est verte, son dos de la même couleur que les nageoires. Je ventre rougeàtre, et tout le corps est e. HOuni de huit cercles bruns. Sa chaire est excellente a manger.
Ad00341 01 094a/frePlantes. XVIII. T. I. No. 92.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Tamarinier. (Tamarindus Indica.)
Le Tamarinier est un arbre d'une grandeur considérable, qui croît dans les deux Indes, en Afrique et même dans la France méridionale. Ses feuilles sont petites et reiTemblent à celles des pois; les fleurs qu'il porte sont d'un jaune très clair. Son fruit est une goufle longue et grosse et de couleur brune, qui renferme une pulpe noirâtre, dans laquelle se trouvent quelques graines de femence. Ce fruit èst connu sous le nom de Tamarins; sa pulpe a un goût acide et fort agréable, et sert non feulement dans la Medicine comme un purgatif très salutaire, mais on l'emploie aussi avec avantage dans les fabriques de tabac pour la préparation des sauces. Lorsque ces fruits sont mûrs, les Indiens lea ôtent de l'arbre, et les ayant fechés au foleil, ils les emballent dans des petits tonnelets ou des caifles et les vendent. Les Tamarins des x grandes Indes sont préférés à ceux des autres pays; nous les tirons pour la plupart de l'Angleterre, et ils sont un article important du Commerce*
No. 2. Le Pistachier. (Pistacia vera.)
Le Fifiachicr croît dans l'Arabie, la Perse, la Sicile, l'Espagne et la France. Il atteint la hauteur de 25 à 30 pieds, devient très gros et ses feuilles sont d'un vert foncé, à peu pie3 comme celles des noix ordinaires. Il porte des fleurs blanchâtres et formées en grappes; dans. le mois d'Août il produit de petites noix en bou- quets de la grolleurdes noifettes, qui ont deux écorces, dont l'extérieure est rouilàtre, tièst mince etaifée à caller, et l'intérieure d'un blanc donnant sur le vert (Fig. a.) L'amande qu'elles contiennent est douce, huileufe, agréable au goût et couverte d'une pellicule rouilàtre (Fig. b.) qui cache le beau vert de la palpe. CeS Pistaches nous viennent principalement de l'Italie, et l'on s'en sert tant dans les pharmacies comme d'une drogue fortiiiante* que dans les çuifines et les conûferiea, pour les mêler dans difiérens mets et confitures.
Ad00341 01 095a/freQuadrupèdes. XXI. T. I. No. 93.
SAUTEURS.
On donne le nom de Sauteurs à une espèce d'animaux rès remarquables. Ils sont pour aitili dire la nuance des fouris aux lièvres et aux philandres. Leurs pieds de devant son court", ceux de derrière au contraire sont fort longs et donnent à l'animal la faculté de fauter afvec "ne vitelle et à dea diitances tellement confidéTables, que p. e. la Gerboife, dont on parlera ci-deffous, ne peut guères être atteinte par un cheval. On trouve cet animal dans l'Afte, l'Afrique et les terres Auftrales.
No. 1. L'Alakdaga. (Jaculus Alakdaja.)
L'Alakdaga est de la longueur de 6 à 7 nouces et habite dans l'Intérieur de l'Asie et dans la Sibérie. 11 a beaucoup de reifemblance avec les lièvres, surtout pour la tête; mais ses pieds de derrière sont plus longs que tout le corps. Son poil est foyeux et de couleur fauve tirant sur le gris. Il demeure dans des terriers, qu'il fe creuse comme les lièvres, et dans lesquels il dort pendant tout l'hiver comme les marmottes. Il se nourrit de plantes fucculentes et de Tacines, qu'il prend par les pattes de devant et refte affis sur celles de derriè re pendant qu'il les mange. Il faut très vite et k da grandes diftances; on peut manger fa chair. La Figure a. le repréfente comme il marche sur les 4. pattes, et la Fig. b, comme il est affis sur les pieds de derrière.
No. 2. La Gerboise. (Jaculus Sagitta.)
La Gerboise vit dans l'Afrique septentrionale et dans l'Arabie; elle est plus petite que l'Alakdaga et de la longueur seulement de 5 à 6 pouces. Sa couleur est également fauve tirant sur le gris, et sur le dos elle a des rayes brunes. Ses pieds sont plus petits que ceux dé l'animal précédent, mais elle n'en faute pas moins vite ni moins loin; sa nourriture est la même.
No. 3. Le Grand Gerbo. (Jaculus Cafer.)
Cet animal vit au Gap de bonne Espérance et se laisse aisément apprivoisér; les habitans du pays le mangent. Il a 16 pouces de long, et fa queue en a 17. Sa' Couleur est un brun rougeàtre, et il reffemble aux renards pour la tête et la queue. Il ne fe fert. de ses pieds de devant que pour porter à fa bouche ce qu'il veut manger, et il marche Tur ceux de derrière, par le moyen desquels il peut faire des fauts à une diftance de 20 jusqu'à 30 pieds. Sa nourriture est le grain et les herbes, et il est capable de s'enfouir tout entier dans la terre dans l'espace de peu de minutes.
No. 4. Le Kengourou. (Didelphis gigantea.)
Le Kengourou est un animal découvert il n'y a pas longtems dans la Nouvelle Hollande par le grand Navigateur Cook. Il est de couleur cendrée, et fa queue est presqu'auffi longue que son corps. Il fe fert feulement des pieds derrière pour marcher et pour fauter, et on ne le voit jamais a 4 pattes. Ses pieds de devant sont toujours cachés dans le poil de fa poitrine et il n'en fait d'autre usage que pour fouir la terre et la gratter. Il est de la grandeur d'une brebis et son poids monte fouvent à un quintal et demi. Il vit en troupeaux et sa chair est d'un bon goût. Il fait la nuance des fauteurs aux philandres; ce qui, a engagé plusieurs savans à le compter parmi les derniers. C'est le quadrupède le plus grand qu'on ait rencontré jusqu'ici dans les terrea Australes.
Ad00341 01 096a/frePoissons. IX. T. I. No. 94.
POISSONS DE FORMES SINGULIERES.
No. 1. L'Orbel Hérisson. (Diodon orbicularis.)
On trouve ce poisson aux cotes de la Jamaïque et au Cap de bonne Espérance; il est rond comme une boule, muni de piquans triangulaires, et fa groffenr monte à 9 jusqu'à 10 pouces de diamètre. Son dos est brun, ses nageoires sont Touges et grifes, et son ventre est d'un blanc sale. Il se nourrit de coquillages et d'ecrevisses, et sa chair est vénimeuse.
No. 2. La Lune de mer. (Tetrodon mola.)
Ce poisson merveilleux vit dans la mer du Nord et dans la Méditerranée. Il ressemble parfaitement à une tête de poisson coupée qui nage sur l'eau. Il est large, mince et souvent de la longueur de 8 à 10 pieds. Sa chair est blanche comme la neige et tellement huileuse, qu'on ne peut s'en servir que pour en tirer l'huile par le moyen du feu. Ce n'est que son foie qu'on peut manger.
No. 3. Le Chameau marin. (Ostracion turritus.)
Le Chameau marin doit être compté parmi les poissons osseux, car tout son corps est enfermé jusqu'à la queue dans une écaille dure et véritablement osseuse, qui étant partagée dans des petits ecussons de 6, 7 et 8 angles, donne à ce poisson l'air d'ètre entouré d'un filet. Son ventre est armé de piquans en forme de crochets, et la bosse qu'il a sur le dos, se termine également dans un pareil piquant. Il vit principalement dans la mer rouge et se nourrit de vermisseaux. On le voit de la longueur de 10 pouces jusqu'à 1 pied et on ne fait guéres usage de sa chair.
No. 4. La Tête de Tortue ou le Perroquet. (Tetrodon testudineus.)
Ce poisson qu'on trouve dans les deux Indes est de la longueur d'un jusqu'à 2 pieds et fort joliment marqué. Son dos est brun à taches bleues claires, ses nageoires sont couleur d'orange, et son ventre est d'un bleu qui tire sur le blanc, relevé par des rayes brunes. Il se nourrit de coquillage et de petites ecrevisses, et peut s'enfler comme un crapand. Il est encore incertain, si l'on peut manger sa chair.
No. 5. Le Globe rayé. (Tetrodon lineatus.)
Il vit dans le Nil et probablement aussi dans la Méditerranée. Son ventre est d'une grosseur énorme, et cache presque tout l'animal; il est rayé en brun et muni de piquans comme le reste du corps de ce poisson. Son dos est bleuâtre, et ses nageoires sont jaunes, à celle près qui sert de queue et qui est tigrée. Dans l'Egypte on ne le mange pas parce qu'on le croît venimeux.
Ad00341 01 097a/frePlantes. XIX. T. I. No. 95.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Guajac. (Guajacum officinale.)
L'arbre de Guajac, qui fournit au commerce le Bois et la Résine de Guajac, croît dans les Indes Occidentales et dans le Brésil, et parvient à la hauteur d'un chêne médiocre. Ses feuilles sont d'un vert-pâle, il pousse des scions jaunâtres, et porte des fleurs bleues avec des capsules carrées de couleur rouge tirant sur le jaune (Fig. a.) Son bois est noirâtre, à rayes jaunes et vertes, dur et difficile a travailler, et tellement lourd, que dans l'eau il coule à fond comme une pierre. On en fait de beaux ouvrages de tabletterie et d'ébénisterie, comme flûtes, assiettes, cuilliers, tabatières, boulets de maille et quilles; comme il est huileux, on s'en sert principalement sur les vaisseaux pour les moufles des cordes à voile, pour des calandres et dans les moulins pour les dents des roues. Dans la Médecine le bois, la racine et la résine sont employées comme un remède très-efficace; ce qui rend cet arbre fort important pour la Commerce de l'Europe.
No. 2. La Chacarflle. (Croton cascarilla.)
L'arbre, qui fournit l'écorce de la Chacarille, connue dans la Pharmacie, est une production des deux Indes; il reste petit et ordinairement audessous de 10 pieds. Ses feuilles étroites et ses fleurs sont d'un vert clair. On enlève l'écorce des branches les plus minces, la séche et nous l'envoie roulée en petits tuyaux, dont la dehors est gris et la partie intérieure brune. Elle est amère, d'un goût aromatique, et sur la braise elle donne un parfum exquis et très fort.
Ad00341 01 098a/frePlantes. XX. T. I. No. 96.
PLANTES MEDICINALES ET DE COMMERCE.
No. 1. La Salicote, ou le Kali.
La Salicote, ou le Kali est une plante sans feuilles, haute d'environ 1 pied, qui vient dans la plus grande partie de l'Europe sur les bords de la mer et des marais salans. C'est une production intéressante pour le commerce, par ce qu'on en prépare la Soude dont on se sert dans les verreries, dans les fabriques de savon et pour le blanchissage. Cette plante ne consiste qu'en tiges noueuses et vertes, qui renferment une moelle jaune, (Fig. b.) et dont les pointes (Fig. a.) sont couvertes de petites écailles rougeàtres en forme de boucliers, qui sont les fleurs, et qui au mois d'Août portent une petite semence de figure conique. (Fig. c. et d.). On cultive avec grand soin et séme annuellement cette plante en Espagne et en Sicile pour la fabrication de la soude.
No. 2. La Mousse poulrnonaire d'Islande.
La Mousse poultnonaire a des feuilles largement fendues et de forme bisarre, vertes par dessus, grisâtres et brunes par le rebours et dentelées sur le bord. Au mois de septembre il se montre sur ces feuilles de petits écuffons bruns, représentés sur cette table, qui sont ses fleurs. Cette mousse s'engendre dans des endroits montagneux et secs, et étend loin ses ramifications. Cuite au lait ou sechée, elle donne une bonne nourriture, et les Islandois s'en servent depuis longtems pour en faire du pain. En Laponie elle fait en hiver le meilleur fourrage des Rennes, qui la cherchent sous la neige. Dans nos Apothicaireries elle est une bonne drogue contre les maladies pulmonaires. On la trouve non seulement en Islande, mais aussi dans toute l'Allemagne.
Ad00341 01 099a/freQuadrupèdes. XXII. T. I. No. 97.
PHILANDRES DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Philandres sont des animaux très remarquables, qu'on ne trouve que dans les pays chauds et surtout dans l'Amérique méridonale. Ils vivent dans des trous, qu'ils se creusent dans la terre, ou même sur les arbres, sur lesquels ils grimpent facilement par le moyen de leurs queues roulâmes et de leurs pattes de derrière, auxquelles ils ont un pouce comme les linges et les makis. Ils se nourrissent de fruits, de racines douces, d'insectes et d'oiseaux; on leur donne aussi le nom d'Animaux à bourse, parce que les femelles de presque toutes les espèces ont à leur ventre une bourse de peau avec une fente longue, qu'ils peuvent ouvrir et ferrer, et dans laquelle sont renfermées leurs mamelles. Elles sont plusieurs petits, qui viennent au monde aveugles, sans poils, d'une petitesse extrême, et avant qu'ils ayent encore atteint le terme de la maturité. Au moment de leur naissance les petits entrent dans cette bourse, s'attachent aux mamelles et y retient colles, jusqu'à ce qu'ils ayent acquis du poil et allée de force pour pouvoir marcher. Cette bourse leur sert même de retraite aussi longtems qu'ils ne sont pas séparés de la mere, qui, avec une tendrese vraiment maternelle, les y reçoit au moindre danger et s'enfuit, pour les porter en lieu de sureté. Cette espéce d'animaux se laisse aussi apprivoiser.
No. 1. Marsupiale.
Le Marsupiale est long de 18 pouces, sans compter sa queue, qui pour la plus grande partie est sans poil et couverte de petites écailles. Il habite l'Amérique méridionale et fait l'espèce des Philandres la plus grande. Son poil est fauve avec une nuance noire. Sur la table ci-jointe o-n peut voir diftinctement au ventre do cet animal la bourfe ouverte et les mamelles.
L'Opossum.
No. 2. Le Male. No. 3. La Femelle.
L'Opossum vit dans le Bresil, le Pérou, la Virginie et le Mexique; sans la queue il est long d'un pied, et a beaucoup de rellemblance avec les renards, tant par sa couleur que par faftructure, lise nourrit de fruits, de vers et d'oiseaux. Sa démarche est fort lente; maisilaimeà fe fuspendre aux branches par fa queue roulante, et s'élance de cette maniere d'un arbre à l'autre.
No. 4. Le Faras.
II a 9 pouces de longueur, mais fa queue en a davantage. On le trouve dans la Guiane et le Surinam. Son dos est rouge tirant sur le brun, et son ventre est blanchâtre.
No. 5. Le Cayopolin.
Le Cayopolin vit dans le Mexique, et sa longueur est a peu près la même quecelledu Faras. Sa couleur est un brun gris et le ventre est blanc. Les femelles n'ont pas de bourses.
No. 6. La Marmose.
Cet animal, qui ressemble beaucoup au Faras, vit dans l'Amérique méridionale; sa longuer est de 6 pouces. Il a une queue roulante; la couleur de son dos est rouffàire, et son ventre est blanc.
No. 7. Le Philandre de Surinam.
Il habite le Surinam et se creuse des trous dans la terre. La femelle fait ordinairement 5 a 6 petits, mais comme elle n'a pas de bourfe, ses petits fe mettent au moindre danger sur son dos, entortillent leurs queues roulantes autour de celle de leur mere, qui alors s'enfuit avec eux.
No. 8. Le Phalanger.
Il habite l'île d'Amboine et les autres Moluques. Il est long de 10 pouces, et sa couleur varie en rouge, jaune et prit. Sa queue est roulante; il est muni d'une bourse et se nourrit de fruits.
No 9. Le Tarsier.
Le Tarsier n'est pas de beaucoup plus grand qu'une fouris; par la longueur de ses pieds de derrière et par sa queue il pairoit plutôt de l'espèce des Sauteurs. 11 vit dans l'Amboine et n'est encore que peu connu.
Ad00341 01 100a/freOiseaux XIII. T. I. N. 98.
OISEAUX DE RIVAGE REMARQUABLES.
No. 1. La Grue.
La Grue habite dans nos contrées et dans les regions septentrionales; elle appartient au genre des oiseaux de passage, parmi lesquels elle fait les plus longs voyages. Par mesure de sureté les grues ne voyagent que pendant la nuit, -et sont toujours leur vol par troupes en s'élevant très haut dans l'air. Pour ne pas se séparer, elles se donnent des lignes en pouffant des cris rauques, et ces sons de voix lugubres, ayant surpris l'ignorance du bas peuple, ont oc afionné les contee superstitieux du Chasseur sauvage, qui, selon eux court les airs avec sa troupe furibonde. La grue est à peu près de la hauteur de 4 pieds; elle a le plumage du corps cendré et des plumes noires dans la queue; sa gorge est également noire, et sur le sommet de la tête elle a une tâche ronge. Elle habite de préférence les bords des marais, où elle construit aussi ses nids. Elle se nourrit de grenouilles, de serpens, et d'insectes aquatiques, et marche avec les longues jambes sou avant dans l'eau, pour en chercher. Au premier froid de l'Automne elle quitte les régions du Nord, pour passer l'hiver dans celles du Midi, et n'en revient que dans le mois de Mars ou d'Avril. Lorsque les grues dans leur passage s'abattent sur la terre, il y en a toujours une qui fait le guet, et qui avertit la troupe de l'approche du danger. C'est par cette raison qu'on a pris cet oiseau pour le symbole de la vigilance.
No. 2. La Cigogne.
On en distingue deux espèces, savoir la Cigogne blanche et la Cigogne noire. Celle qui est représentée sur la table ci jointe, est la blanche, qui habite dans l'Allemagne en été, et se retire, au commencement de l'automne, dans l'Egypte et dans d'autres pays plus, chauds. Elle aime la société de l'homme, et fait communément son aire au haut des tours et des cheminées. Sa hauteur est ordinairement de 3 pieds; son plumage est blanc, et ses ailes sont moitié noires; elle a les jambes fort longues et se nourrit de serpens, de lézards, de grenouilles etc. Lorsqu'elle est en colère, ou qu'elle a faim, elle claque avec violence, ce qui est le seul bruit qu'elle est capable de faire, et qui lui tient lien de voix. Cet oiseau porte une affection tendre à ses petis, et il nourrit aussi avec des soins admirables ses parens quand ils sont vieux. C'est à cause de cet excellent naturel qu'on a choisi la cigogne pour le symbole de la piété filiale.
La Cigogne noire ne le trouve que dans des pays chauds; toute contraire à la cigogne blanche, qui aime les hommes et les recherche, la cigogne noire les craint et les fuit, et méne pour cela une vie isolée au milieu de plus grandes forêts et aux bords des marais.
No. 3. Le Héron gris.
Le Héron gris se trouve dans nos regions pendant toute l'année, et l'hiver ne le fait point changer de pays. II a une hauteur de 1 1/2 jusqu'à 3 pieds. Son plumage est grisâtre tirant sur le bleu, et son temperament est tellement triste et mélancolique, qu'il peut palier des journées entières se tenant debout et sans le moindre mouvement. Sa seule nourriture consiste en poissons et en grenouilles; il fait pour cette raison son nid sur des arbres de haute futaie, aux bords des grands lacs. La chasse du heron avec des faucons, ou le Vol du héron, a fait autrefois un plaisir particulier des grands Seigneurs, mais aujourd'hui il n'est plus à la mode.
No. 4. Le Héron blanc, ou l'Aigrette.
Le Héron blanc, et surtout l'espèce que nous en connoissons sous le nom d'Aigrette et dont on voit ici la figure, est beaucoup plus petit que le Héron gris, n'ayant que 20 pouces de hauteur. Il est aussi plus rare que l'autre, et porte le long de son dos quelques plumes, qui sont plus molles et plus fines que la plus belle soie, et dont la beauté est admirable. On en fait, pour la parure des clames et des grands Seigneurs, les fameux panaches, dont la haute réputation a monté la valeur à un prix excessiv.
No. 5. Le Savacou.
Le Savacou est de même une espèce de Héron qui se trouve dans l'Amérique méridionale, et surtout dans les contrées qui sont inondées par de grands fleuves. Sa seule nourriture consiste en poissons, et sa hauteur n'est que de 20 pouces. Il est de couleur brune, mais son col est blanc; son bec est d'une largeur énorme, et il porte une longue houppe noire.
Ad00341 01 101a/frePlantes. XXI. T. I. No. 99.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Pavot blanc.
Le pavot commun à fleurs blanches, qui nous fournit l'Opium, est fréquemment cultivé en Allemagne; mais ce n'est qu'en Turquie, en Egypte et en Syrie que son suc donne l'Opium. Dans ces pays on fait avec un couteau de légères incisions dans les têtes de pavot, quand elles sont encore vertes et immédiatement après que la fleur est tombée. De ces sentes suppurent quelques gouttes de lait, qui, lorsqu'elles se sont condensées, en sont ôtées et ramassées avec soin. On en pétrit de petites pâtes de l'épaisseur d'un doigt, qu'on enveloppe dans des feuilles de pavot; et c'est ainsi qu'elles sont envoyées au marché. Le véritable Opium est lourd, épais, d'une couleur noiràtre, d'une odeur désagréable et d'un goût piquant. Il est soporifique et produit une douce ivresse, comme le vin et toutes les liqueurs spiritueuses; pris en fortes doses, il donne une espèce de fureur, ce qui engage les Turcs à en avaler avant d'attaquer l'ennemi. En général on en fait un usage presque journalier dans les pays fournis aux Turcs. Pour nous autres c'est un article du Commerce du Levant.
No. 2. Le Tragacant.
Le Tragacant vient dans les pays du Levant dans la France méridionale et dans la haute Italie; c'est un petit arbrisseau à épines qui porte des fleur blanches. La gomme du Tragacant, dont se servent fréquemment les apothicaires, les confiseurs, les teinturiers, les peintres et plusieurs fabricans, sort de ses racines et est recueillie en petits morceaux longs d'un à deux pouces et ressemblans a des vers (Fig. a et b.) L'isle de Candie en fournit principalement. Il y en a de jaune et de blanche, mais la dernière est préférable.
Ad00341 01 102a/freOiseaux. XIV. T. I. No. 100.
OISEAUX-DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Phénicoptère ou le Flamand.
Le Phénicoptère ou le Flamand est un des plus beaux oiseaux de rivage qui existent. Ayant achevé de croître, il est de la hauteur de 5 pieds; le plumage du ventre, du cou et de la tète est blanc, celui des ailes est de couleur de feu, et sa queue est noire. Ii ne se trouve que dans les pays chauds, où il vit en troupes aux côtes des mers. Sa nourriture consiste en poissons, qu'il fait prendre avec beaucoup d'adresse. La chair de cet oiseaux est bonne à manger, ses belles plumes servent de parure, et de sa peau, qui est couverte d'un duvet très fin, on prépare, comme de celles du cygne, de belles pelleteries.
No. 2. L'Oiseau royal.
L'Oiseau royal ne se trouve que dans Afrique aux bords des grands fleuves, où il se nourrit de petits poissons, et, à leur défaut, de graines. Il est très-aisé à apprivoiser, et pour lors il fuit les hommes comme un chien. Il doit son nom à la belle couronne de plumes et à son port majestueux. Les plumes qui couvrent son col, sa poitrine et son dos, sont grisâtres tirant sur le bleu, celles du ventre sont noires, ses ailes sont blanches et le plumage de la queue est châtain clair entremêlé de noir. Sa tète est noire, et ses yeux sont entourés d'une tacite de couleur écarlate. Sa belle couronne de plumes est d'un jaune brunâtre extrêmement luisant. La hauteur de cet oiseau est de 4 pieds; il peut courir avec une grande vitelle, en tenant toujours ses aies étendues; mais cela n'empêche pourtant pas, qu'il ne vole aussi avec beaucoup de légèreté et souvent fort loin.
No. 3. L'Ibis.
L'Ibis, qui doit aussi être compté au genre des oiseaux de rivage, ne se trouve exclusivement qu'en Egypte, où il a été très fameux dans l'Antiquité. Sur tous les monumens, qui nous sont restés de ces fié les reculés, cet oiseau est toujours représenté connue l'emblème de l'Egypte; les anciens habitans de ce pays l'adoroient comme une divinité. Ils embaumoient chaque Ibis après sa mort, et l'ayant enfermé dans des urnes de terre, ils l'enterroient dans des Catacombes, dont on retrouve encore dans nos jours. La raison de cette adoration étoit fondée sans doute sur ce que cet oiseau, se nourrissant de serpens, de grenouilles, de crapauds et d'autre vermine aquatique, purifie de ces animaux nuisibles les baffes contrées de l'Egypte, inondées annuellement par le Nil; et c'est pour ce a que les habitans l'avoient regardé comme le bienfaiteur de leur pays, La couleur de l'ibis est blanche, sa tète eu rougeàtre, les plumes de sa queue et du bout des ailes sont noires, son bec est recourbé, et c'est de sa forme et de l'usage que l'oiseau doit en faire, qu'on prétend que l'invention des clystères tire son origine. Sa hauteur est de 3 pieds; il vit aux bords du Nil, où il bâtit son nid sur des palmiers, et se nourrit principalement de serpens, dont il est l'ennemi implacable.
No. 4. La Demoiselle de Numidie.
Cet oiseau superbe, par sa figure et par les couleurs de son plumage, est une espèce de grue, qu'on ne trouve nulle part qu'en Afrique, et spécialement dans la Numidie. Son penchant bisarre d'imiter les gestes qu'il voit faire à l'homme, l'avoit déjà rendu fameux chez les Anciens, qui, à cause de ses fauts comiques, de ses attitudes singuilères et de sa manière affectée de danser, lui avoient donné le nom de Danseur, de Comédien, de Mime. On doit en effet s'étonner de la vanité de cet oiseau, avec laquelle il se présente pour être admire. A peine s'apperçoit-il, qu'on le regarde, qu'il commence aussitôt à faire ses tours de coquetterie, et à prendre toutes sortes d'attitudes bisarres, comme s'il étoit porté par l'envie de plaire.
La Demoiselle de Numidie est haute de 4 pieds; le plumage de son dos et de ses ailes est gris et comme bleuâtre, celui du col et de la poitrine est noir, de même que la tète; cette dernière est ornée de plumes blanches élevées en forme de crête.
Ad00341 02 003a/freQuadrupèdes XXIII. T. I. No. 2.
CHEVAVX ET ANES.
No. 1. Le Cheval sauvage.
Tous les Physiciens s'accordent de nos jours à rejetter l'existence de chevaux originairement sauvages; ceux qu'on prend ordinairement pour tels, ne l'ont que des chevaux domestiques, rendus à la Nature etvivans sans les soins de l'homme. On trouve de ces derniers des troupes nombreuses tans les forêts de la Pologne, les parties montagneuses de l'Ecosse, la Tai tarie, et surtout une quantité prodigieuse dans le Paraguai et le pays des Paiagons. Les habitans de les pays s'appliquent à les prendre, et à les rendre dociles; après quoi ils leS présèrent pour la monture aux chevaux domestiques comme étant plus légers et plus nerveux.
No. 2. Le Cheval domestique.
Il n'y a aucun animal, qui se soit plus accoutumé à l'homme et à ses besoins, et qui lui soit devenu d'une utilité plus multipliée que le cheval. Comme animal domestique, tel que la figure ci-jointe le représente, il s'est étendu sur toute la sur sa ce de la terre, et la grande difsérence du climat ainii que de la nourriture a dû produire necessairement des variétés considérables dans ses races, tant pour la grandeur, la figure et les couleurs, que pour la sorce et la légèreté. Les chevaux les plus sameux que nous connoislions, se trouvent dans l'Espagne, l'Angleterre, le royaume de Naples, la Barbarie, la Perle et l'Arabie. Dans ce dernier pays ils sont la principale richeiié des habitans; qui pour cette raison se donnent toutes les peines pour conserver la pureté deleurs races, pour les ennoblir et pour en continuer les arbies généalogiques. Ils poilédenî proprement deux différentes races de chevaux, dont l'une est apellée Kadischi, c'est à dire, chevaux d'une origine inconnue; ceux ci ne sont pas sort estimés. La seconde race s'appelle Koechlani, et comprend les chevaux, dont on connoit la généalogie depuis l'espace de 2000 ans. Us doivent avoirpris leur origine dans les haras du Roi Salomon, et sont ordinairement vendus pour des prix immenses. Parmi les chevaux de l'Europe les Anglois tiennent le premier rang, et sont principalement fameux par leur rapidité presqu'incroyable dans la course.
No. 3. Le Dchiggetai.
Le Dshiggetai fait l'espèce moyenne entre le cheval et l'àne, et pour ainsi dire le passage de l'un à l'autre. Il a la queue et les oreilles de l'àne et ressemble au mulet par sa forme et sa grandeur. Sa couleur est d'un brun jaunâtre et très clair. Il vit en grandes troupes dans les vaitesse plaines de l'iidousian, sertiles en excellentes herbes; c'est aussi de la langue des habitans de ces contrées qu'il a tiré son nom. Il surpaise en vîtesse tout ce qu'il est posiible de s'imaginer, mais il ne se laisse absolument pas apprivoiser. Les Mogols et les Tartares le tuent comme du gibier, et mangent sa chaire comme une grande delicatesse.
No. 4. L'Onagre.
L'Onagre est proprement l'àne sauvage, dont l'àne domestique, qui est répresenté sur la Table suivante, tire son origine. Il est plus grand que l'àne domestique et la forme de son corps est plus fine; ses oreilles sont longues et sa queue est presque sans poil. Sa couleur est d'un brun jaunâtre, entremêlé de gris, et le long du dos il a une raye noire, qui sur les épaules forme une croix. Il vit en troupeaux dans la Tartarie, mais il quitte ces contrées à i'approche l'automne, pour passer l'hiver dans les Indes et la Perse.