Semantische Suche

Wechseln zu: Navigation, Suche
 ÜbersetzungüberprüfungBeschreibungstext
Ad00341 01 003a/freZweitprüfung

Quadrupèdes I. T. 1. No. 1.

QUADRUPEDES DES PAYS CHAUDS.

No 1. L'Elephant.

C'est le plus grand de tous les animaux terrestres; car il a 10 à 14 pieds de hauteur, sur 16 pieds et demi de long. La durée de sa vie est d'environ 200 ans; il possede à un plus haut degré la docilité du cheval, la fidélité du chien, et l'adresse du singe; car par le moyen de sa trompe, qui lui tient lieu de bras et de main, il enléve les plus pésans fardeaux, et se défend avec vigueur. L'espèce de doigt, qui se trouve à l'extrèmité de cette trompe, et qui est pourvu d'un sentiment délicat, lui sert à défaire les noeuds, que l'on forme pour l'attacher, à tourner une clef, à ouvrir ou fermer un verrouil, a ramasser de terre la plus petite pièce de monnoie, et a porter le boire et le manger à sa bouche.

L'Elephant ne se trouve que dans les climats les plus chauds de l'Afrique et de l'Asie; il y vit en societé dans de grandes forêts ombragées, ou il n'est pas rare d'en voir cent et même mille ensemble. Il se nourrit de jeunes arbres, des branches et des feuilles du Coccotier, et d'autres plantes vertes, de fruits, de riz etc. Il trouble ordinairement avec ses pieds l'eau quli veut boire. ll boit en outre du vin, de l'Arrac et d'autres liqueurs fortes. Il le pompe dans sa trompe, et repliant celleci en arrière jusque dans sa bouche, il fait jaillir sa boisson dans son gosier.

La couleur de sa peau, qui est groffière, ridée et presqu'entièrement dépourvue de poils, est d'un gris sale. Ses deux défenses, dont chacune peut péser depuis cinq jusqu'à 130 livres, nous fournissent le bel yvoire. Les habitans des Indes orientales employant l'Elephant à tirer des chars et des vaisseaux, à porter des fardeaux dont il aide, avec sa trompe, à se charger ou à se décharger lui même, et qu'il dépose avec beaucoup de précaution à l'endroit qu'on lui indique. Il peut porter environ 2000 livres.

No. 2. Le Chameau.

Le Chameau, qui n'habite pareillement que les climats chauds de l'Afrique et de Asie, est le plus utile de tous les animaux domestiques; car on ne le trouve plus sauvage. Une grande partie de l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie entière seroient inhabitées, sans le chameau. Sa demarche est très douce et assurée. Il porte autant que deux mulets, et mange à peine autant qu'un âne, encore sa nourriture n'est-elle qu'un fourrage mauvais et ligneux. Il fait avec les Caravannes et sans boire, de longs et pénibles voyages à travers les sables brûlans des déserts, et dort sous son fardeau, sans qu'il soit besoin de le décharger. La durée de sa vie est d'environ 50 ans. Sa couleur est un mélange sale de rouge de brun et de jaune; son poil est plus doux, que la laine, et sert à faire les etoffes, connues sous les nom de camelots. Le chair du jeune chameau est de bon goût; son lait sert à la nourriture des hommes et des chevaux; on prépare de son urine et de sa fiente un sel apellé sel Ammoniac; et les Arabes brûlent en outre sa fiente desséchée, faute de bois.

Ad00341 01 004a/freErstprüfungQuadrupédes. II. T. I. No. 2.
QUADRUPÉDES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Rhinocéros.
Cet animal, qui égale presque l'Eléphant en grandeur, ayant 6 pieds et demi de haut sur 11 1/2 de long, ne vit, comme ce dernier, que dans les climats chauds de l'Afrique et de l'Asie. Il aime la solitude, les contrées marécageusës, et n'est bon à aucun usage. Il fait sa nourriture de plantes dures, de broussailles, et surtout des cannes a sucre, qu'il aime beaucoup. Son nez est muni d'une, et souvent de deux cornes, qui servent à sa defense. Sa peau est d'un gris brun sale, aussi dure et aussì epaisse qu'une planche; ce qui sait qu'elle resisie à touts les coups de sabre, de lance et même de fusil. Elle ressemble à plusieurs cuirasses enchassées les unes sous les autres sur le corps de l'animal, où elle forment des plis longs et épais, dans lesquels la peau est beaucoup plus molle et plus souple, afin que le Rhinocéros puisse se mouvoir. On ne sait de cette peau épaisse que des verges et des badines pour la promenade; mais les Indiens sont toutes sortes de jolis ouvrages de sa corne. L'inimitié naturelle, qu'on lui attribue contre l'Eléphant, n'est qu'une fable; car il vit en paix avec touts les animaux, et ne le défend que quand il est harcelé.
Le Zèbre.
No 2. Le Mâle. No. 3. La Femelle.
Cet animal ressemble en général au mulet, dont il a la forme et la grandeur; il court avec autant de légéreté qu'un cerf, et vit dans les lieux incultes de l'Asrique méridionale. Le Zèbre est fort renommé à cause de la grande beauté et de l'élégance des taches, de la régularité et des couleurs, dont sa peau est marquée. Le mâle est plus grand et mieux marqué que la femelle; quoique les couleurs de celle-ci soient plus variées. On n'a encore pu jusqu'ici reussir, a le dompter, et en faire un animal domestique.
No. 4. Le Porc épic des Indes.
Le Porc épic ne se trouve que dans les climats chauds de toutes les parties du monde. Il n'est point rare en Italie, dans les monts Appennins, et se nourrit de racines, de légumes, de fruits et de graines. Il approche beaucoup de l'Hérisson, et fait, à cause des longs aiguilles, qu'il a sur le dos et à la queue, et qui sont de véritables tuyaux de plumes, la nuance entre les oiseaux et les quadrupèdes. Son Corps est brun, sa tête rougeâtre, et ses piquans sont tachetés de brun, de blanc, de jaune et de rouge. Son poil est fin et doux au toucher.
No. 5. Le Babiroussa ou Babiroséa.
Le Babiroussa est une espèce mitoyenne entre le cerf et le porc. Il a le corps d'un cerf ou d'un chevreuil et la tête d'un sanglier, avec quatre grandes défenses. Ses deux défenses inférieures ne lui servent que pour se défendre effectivement; mais les deux superieures, qui sont recourbées en arrière et lui sortent de l'os du nez, lui servent a se pendre aux branches les plus basses des arbres, quand il veut prendre du repos. Sa couleur est d'un noir rougeâtre mêlé de cris, sa peau et son poil ressemblent à ceux d'un chevreuil. Il habite les îles méridionales de l'Asie, et sa chair est de bon goût.
Ad00341 01 005a/freErstprüfung

Oiseaux I. T. T. 1. No. 3

OISEAUX QUI NE VOLENT PAS.

No. 1. L'Autruche.

L’Autruche est le plus grand de touts les oiseaux, et pése 70 à 80 livres. Elle ne peut voler, quoiqu'elle ait des ailes, mais elle n'en court que plus vite, et même avec plus de célèrité que le meilleur cheval. Aussi les Arabes ne peuvent-ils la prendre qu'après l'avoir fatiguée, en la chassant continuellement plusieurs jours de suite. Elle bat sans celle des ailes en courant.

Cet oiseau vit dans les sables brûlans des déserts de l'Ethiopie et de l'Arabie; où il pond chaque année, dans le sable, 30 à 40 oeufs gros comme la tête d'un enfant, et tous isolés, qu'il ne couve que la nuit; laissant, pendant le jour, au soleil le soin de les faire éclorre par sa chaleur. L'Autruche est si vorace, qu'outre les plantes et les fruits, dont elle sait sa nourriture, elle se remplit encore l'estomac de pierres, de bois, d'os, de cordes, de cuir, de fer, de verre et de charbon. Sa tète et ses cuilïes épaisses et charnues, fillonnés d'ailleurs de crevasses entrecroisées, sont dépourvues de plumes. Son cou est fort long, et garni d'une espèce de laine fine d'un blanc luisant. Elle a sur le corps des plumes noires et des grifes mélées de brun; mais ses ailes et sa queue sont fournies de grandes plumes blanches, dont on fait un grand commerce en Europe.

No. 2. Le Casoar.

Le Casoar, qui a 5 à 6 pieds de hauteur, est le plus grand des oiseaux après l'autruche. Les lieux, qu'il habite de préférence, sont les îles brûlantes de l'Asie; il court presque aussi vite que l'Autruche, et est aussi goulu qu'elle. Il se nourrit de graines et de fruits. Sa tète et la moitié de son cou sont sans plumes et recouverts d'une peau ridée, de couleurs en partie bleue et en partie rougeâtre. Sa tète est ornée d'une crête jaune d'une substance assez semblable à la corne. Les plumes, dont son corps est couvert, sont noires et semblables à des foies; il n'a point de queue. Ses pattes sont jaunes; ses ailes ont à peine 3 pouces de longueur, et ne sont garnies que de cinq tuyaux luisans, ressemblans aux aiguillons du porc-epic.

No. 3. Le Dronte.

Cet animal informe vit pareillement dans les îles brûlantes des Indes orientales, où on le trouve seul dans les marais. Son corps est couvert de plumes grifes, très molles; il porte sur le croupion un bouquet de plumes, comme l'Autruche. Il a une tache rouge sur la partie antérieure de son bec, et des plumes jaunâtres à la queue et aux ailes.

Trois espèces de Manchots.

No. 4. le grand. No. 5. le petit. No. 6. le sauteur.

Les Manchots, qui sont des oiseaux aquatiques, n'ont, au lieu d'ailes, que de petits lambeaux semblables aux nageoires du chien marin, et plutôt recouvertes d'ecailles que de plumes. Ces espèces d'oiseaux, tiennent, pour ainsi dire, le milieu entre les oiseaux et les poissons. Ils ne se trouvent que dans les iles de la mer du Sud, et deviennent extrêmement gras.

No. 7. Le grand Pingoin.

Les Pingoins sont pareillement des oiseaux aquatiques; ils vivent dans les mers du nord, sont très stupides, et aussi peu capables de voler que les manchots. L'espèce ici representée atteint la grandeur d'une oïe, et vit sur les côtes de Norvège, d'Island et de l'Amérique septentrionale.

Ad00341 01 006a/frePoissons I. T. 1. No. 4.
TROIS ESPECES DE CÉTACÉES.
On comprend sous le nom de Cêtacèes toutes les espèces des grands animaux aquatiques, qui, quoique vivant toujours dans l'Océan, et differens entre eux par leur forme et leur figure, approchent néanmoins des quadrupèdes terrestres par la structure de leurs organes, par leurs os, par la respiration, par la chaleur du sang, et parcequ'il sont vivipares, c. a. d. qu'ils mettent au monde des petits tout vivans.
No. 1. La Baleine.
La Baleine proprement dite est le plus grand de tout les êtres vivans, connus jusques-ici. Les Baleines des mers de l'Europe, à la pèche desquelles les seuls Hollandois envoyent annuellement 3 ou 400 vaisseaux, qu'ils appellent Voiliers du Groenland, sont ordinairement de 30 à 60 pieds de longueur, on en a vu cependant qui étoient encore deux fois aussi grandes. Une seule baleine donne souvent 100, 000 livres de lard, dont on fait une huile, connue sous le nom d'huile de poisson. Sa chair est douce et coriace, mais les matelots n'en mangent que la langue.
Elle lance avec grand bruit par se deux naseaux, et sous la forme de deux jets, l'eau qu' elle reçoit dans sa bouche avec sa nourriture et ces jets d'eau s'élèvent à une telle hauteur, qu'on les apperçoit de loin sur la mer. Sa peau est d'un gris-noir; elle est dure et luisante, et souvent entièrement incrusiée d'huitres et de moules, comme un rocher. Quelqu'énorme que soit la grosseur de cet animal, il est cependant souvent, la proie des poissons beaucoup plus petits, entre autres du Narval, du Requin etc. qui sont plus voraces et beaucoup mieux armés que lui. La Baleine n'est rien moins que vorace, car au lieu d'avaler les poissons par milliers, comme le Cachalot, elle ne se nourrit que des petits vermisseaux marins et des polypes qui couvrent le fond de la mer, et qu'elle ramasse et recueille dans sa bouche par le moyen des Fanons larges et flexibles, dont la nature a pourvu le haut de son palais, qui sortent et bordent sa bouche comme de larges franges, et qu'elle peut étendre et retirer à volonté. Ce sont ces fanons larges, épais comme la main, et semblables à des lanières de cuir, et non les os de la baleine, qui nous fournissent ce que nous appelions Baleine, substance flexible, qu'on employe a tant d'usages différens, après qu'elle a été bouillie et fendue en petites verges. La pèche de la baleine est une source intarissable de richesses pour la Hollande et l'Angleterre.
No. 2. Le Dauphin.
Le Dauphin vit en grandes troupes, dans la mer noire et dans la mer mediterranee dans lesquelles il semble vivre de préférence. Il ne fait jaillir en l'air qu'un seul jet d'eau, parceque ses deux naseaux se reunissent et n'ont qu' une seule ouverture au dehors. La fable a fait des Dauphins de grands amis de l'homme, et a dit qu'ils l'aidoient à le sauver après le naufrage; voilà pourquoi de nos jours encore ils sont aussi révérés dans la Grèce qu'autrefois. Au reste la figure que nous en donnons ici, fait voir, combien peu sa forme véritable et naturelle s'accorde avec la figure fabuleuse, qu'on lui voit sur les médailles antiques, sur les tableaux, et dans les armoiries, ou il se tient uniquement sur sa tète, et joue dans l'air avec sa queue.
No. 3. Le Marsouin.
Ce poisson vorace, le plus petit de Cétacées, vit dans toutes les mers, et se nourrit de sardines, de maquereaux et de harengs. Les Marsouins sont si goulus, qu'ils s'entrémangent eux même, lorsque l'un d'entre eux est blessé. Ils aiment surtout à se tenir autour des vaisseaux, et les marins regardent leur grande vivacité comme le signe d'une tempête prochaine. On les prend, et on en prépare pareillement une huile de poisson, qui sert aux corroyeurs et est propre à brûler.
Ad00341 01 007a/freInsectes I. T. I. No. 5.
LE VER-A-SOIE.
Le Ver- à-soie et l'abeille sont les Insectes les plus utile à l'homme. L'ancienne Rome, dans sa plus grande splendeur, ne connoissoit encore d'autres etoffes de soie, que celles qu'elle recevoit de la Chine et des côtes de l'Asie; tandis que de nos jours des milliers de personnes se nourissent de la culture des vers-à-soie, en Italie, en France et en Espagne. Les premiers vers-à-soie sont venus de Perse en Italie dans le XII. siécle, et ce fut en Sicile qu'on commença à en élever.
Le vie du ver-à-soie, toutes ses métamorphoses y comprimes, à compter depuis sa sortie de l'oeuf jusqu'à sa mort, ne dure en tout que 8 ou 9 semaines; et pendant cet intervalle de tems, l'insecte paroit sous les formes ci-dessous.
aaaa.) Vers-a soie âgés d'un jour. On fait éclorre au soleil les oeufs ou graines, qu'on a conservés de l'année précédente, et on place, à l'instant de leur naissance, les petits vers sur des feuilles de mûrier blanc nouvellement cueillies. Ils filent, même avant de commencer à manger, lorsque quelque accident les fait tomber de la feuille.
bbbb.) Fers à l'âge de trois semaines et qui ont changés de peau pour la première fois, dix jours après leurs sortie de l'œuf.
c.) Ver-à-soie changeant de peau. Sa peau commence à se déchirer à la tète, et il s'en dépouille entièrement par derrière; le ver ne mange point pendant ce tems là.
dd.) Vers qui ont pris leur entier accroissement à lâge de cinq semaines. Ils sont alors d'un beau blanc rayé de jaune et de gris, et ont une petite corne rouge vers l'extrémité inférieure. La couleur de leurs pieds, qui sont jaunes ou blancs, indique celle de la soie qu'ils doivent filer. Lorsqu'ils sont parvenus à leur entier accroissement, ils mangent pendant 4 ou 5 jours avec une extrême voracité, et le superflu de la nourriture qu'ils prennent alors se convertit tout en soie, car ils ne tardent pas à s'enfermer dans leurs cocons.
efgh) Vers à soie cabanes, ou qui filent leurs cocons. En Italie et en France on a coutume de leur faire avec de la bruyère des espèces de huttes. Ils commencent d'abord par y attacher des filamens grossiers, qui sont ce qu'on appelle filofelle (e.). Le ver continue à filer par la bouche, et le sécond jour le cocon est déjà plus dense (f.), le troisième et le quatrième jour il n'est déjà plus possible de discerner le ver (g.), et au bout de 7 ou 8 jours le cocon es entièrement achevé et tissu d'un seul fil extrêmement fin et délié, qui peut avoir 800 à 1000 pieds de longueur. Le ver se dipouille pour la dernière fois de sa peau dans le cocon, où il se transforme en une nymphe ou chrysalide d'un jaune brun.
i) Cocon coupé dans sa longeur, avec la chryTalide et la peau, dont le ver s'est dépouillé.
jkl) Chrysalides vues par derrière, de côté, et en face.
mno) Cocons enfilés alternativement, vu gros et un allongé, pour avoir autant de mâles, qui se trouvent dans les derniers, que de femelles renfermées dans les premiers. Lorsque la Chrysalide a pallé 15 à 18 jours dans le cocon, sans avoir été tuée par la chaleur d'un four ou par celle des rayons du soleil, elle sc change en un papillon, qui perce le cocon à son extrémité aiguë (o.), et en gâte la soie par la liqueur blanche et visqueuse dont il se purge. Pour éviter cet inconvénient, on tue, dans des fours, tous les cocons dont on veut avoir la soie, et on ne conserve que ceux qu'on veut laisser éclorre et qu'on destine à la propagation de l'espèce.
pq) Papillons du ver-à-soie; ils sont delà classe des Phalènes c. a. d. des papillons de nuit; le plus petit (p) est le mâle, et le plus grand (q) est la femelle. Cette deniére reste presque entièrement immobile, tandis que le mâle, au contraire, agite fortement les petites ailes, sans cependent voler beaucoup, particulièrement dans les maisons. Ces papillons s'accouplent incontinent après qu'ils sont éclos, la femelle pond ses oeufs (r), qui sont au nombre de 5 ou 400, sur un morceau de drap noir ou brun, qu'on attache à cet effet à la muraille, et peu de jours après ils meurent tous les deux, sans avoir pris la moindre nourriture.
Ad00341 01 008a/freQuadrupèdes III. T. I. No. 6.
QUADRUPEDÈS DES PAYS CHAUDS.
La Giraffe.
No. 1. La femelle. No. 2. Le mâle.
Ce singulier animal, qui tient du cheval, du chameau et du cerf, et qu'on appellait autrefois Camèlopard, ne vit que dans l'intérieur de la brûlante Afrique. On n'en avait ci-devant aucune image exacte, mais Mr. Le Vaillant, qui a fait plusieurs voyages dans l'intérieur de cette partie du monde, vient de nous en fournir une correcte, c'est celle que je donne ici.
La Giraffe est sans contredit le plus haut de tous les animaux; car le mâle a 16 pieds de hauteur depuis l'extrémité de ses cornes jusqu'aux pieds de devant. La femelle est un peu moins haute, et n'a que 13 à 14 pieds. La longeur de cet animal n'est aucunement proportionée à sa hauteur, car il a à peine 7 pieds de long depuis le poitrail jusqu'à la queue. Les jambes de devant surpassent si considérablement celles de derrière en hauteur, que le dos de la giraffe descend en pente comme le toit d'une maison. On pourrait presque dire, que tout l'animal n'est que cou et jambes.
La giraffe a sur la tête, entre les deux oreilles, deux excroissances osseuses du crâne, de 8 à 9 pouces de hauteur, et qu'on ne peut nommer ni cornes ni bois; aussi ne les met-elle point bas. Ces excroissances ressemblent aux dagues d'un jeune cerf, et ont à leur extrémité superieure un enfoncement rond, garni de poils courts et roides.
La couleur de la giraffe varie. Le mâle et la femelle sont tous deux tigrés, mais le mâle a de grandes taches d'un brun foncé sur un fond gris-blanc, tandis que les taches de la femelle sont d'un jaune obscur sur un fond gris-jaune.
Cet animal se nourrit, comme le cerf ou le cheval, de feuilles d'arbres et d'herbe. Il est timide et craintif; cependant en cas de besoin il se défend très bien des attaques du lion, avec ses pieds de derrière, comme le cheval sauvage, et sait tenir son ennemi dans un certain éloigneroent. On n'a encore pu jusqu'ici parvenir à le dompter, ni l'employer à aucun usage avantageux à l'homme.
Ad00341 01 009a/frePoissons II. T. I. No. 7.
CETACEES.
No. 1. Le Cachalot.
Ce poisson est un des plus grands, qui vivent de rapine. Un des principaux caractères, qui le distinguent de la Baleine, est, qu'il a des dents et est extrêmement vorace; car il engloutit tout d'une coup, non seulement des milliers de petits poissons, tels que les harengs, les maqueraux, les sardines (anchois.) et autres, que le courant de l'eau lui amène à la gueule; mais encore d'assez grands poissons. Il a 50 a 60 pieds de longueur, est tacheté de verd et de noir, et ses nageoires et sa queue sont d'un gris rougeàtre. Il lance en avant par ses nasaux un jet d'eau fort épais.
Une grande cavité particulière, que le Cachalot a dans la tète, au devant du cerveau, renferme communément plusieurs tonnes de cette masse onctueuse, connue sous le nom de Blanc de baleine (Sperma ceti.) qu'on a pris à tort pour la résure de la baleine puisqu'il vient du Cachalot. On trouve aussi toujours, dans les entrailles de ce poisson, de grandes masses d'Ambre gris, qui pèsent souvent jusqu'à 80 livres. Il vit dans le grand Océan.
No. 2. Le Narval.
Ce poisson, non moins terrible que le prècedent, est extrêmement remarquable par une longue corne cordelée, qui lui sort des os du museau et qui est du plus bel yvoire. Cette corne, qui lui a sait donner le nom de Licorne de mer, et qui lui sert d'arme, en sait un ennemi très dangereux pour la baleine; il n'est mème pas rare de lui voir briser la pointe de cette corne contre les navires, contre lesquels il heurte avec violence.
Le Narval a 36 pieds de longueur, sa corne y comprise, sa couleur est un melange de gris, de rouge et de blanc; son dos est parfemé de points noirs. Il ne sait jaillir qu'un seul jet d'eau par ses narines, qu'il a la faculté de sermer par le moyen d'une valvule particulière. On le trouve surtout dans la Mer glaciale. Sa belle corne, qu'on voit dans plusieurs cabinets d'Histoire naturelle, a vraisemblablement donné lieu â la fable de la Licorne, qu'on a prise autrefois pour un animal terrestre, dans les tems où l'on ignorait presque entièrement l'Histoire naturelle.
Ad00341 01 010a/freQuadrupèdes IV. T. I. No. 8.
HUIT ESPÉCES DE SINGES.
Le Singe est de tous les quadrupèdes celui qui approche le plus de l'homme; on pourrait même presque dire, qu'il fait une classe particulière d'animaux, savoir celle des animaux à quatre mains; car ses pieds de derrière sont plutôt des mains que des pieds; aussi peut-il s'en servir comme de mains. On distingue ordinairement trois espèces principales de singes, selon qu'ils ont la queue longue ou courte, ou qu'ils en sont entièrement dépourvus, savoir:
1) en Singes, sans queue;
2) en Babouins, qui ont la queue courte;
3) en Guenons, dont la queue est longue.
La patrie de tous ces animaux est la Zone qui se trouve entre les tropiques, en Afrique, en Asie et en Amérique. Les singes peuplent les immenses forêts de ces climats, et sont leur habitation proprement dite sous les voûtes touffues et élevées de verdure, qu'elles leur ossrent. Ils y vivent en société, et se tiennent en troupes; chaque espèce cependant separée des autres. Leur nourriture principale sont les fruits et les feuilles des plantes, grain, le riz, le millet, le maïs et autres fruits des champs et des jardins; il mangent aussi les oeufs des oiseaux, les limaçons et les huitres. Ils boivent de l'eau, de la bière, du lait, du vin doux etc. qu'ils puisent dans le creux de la main, lorsqu'ils veulent boire.
La planche ci jointe represente quelques espèces de Singes et de Babouins.
No. 1. L'Orang-Outang.
C'est de tous les singes celui qui approche le plus de l'homme, par sa forme et la structure; exterieure; aussi est-ce de cette ressemblance que lui vient le nom d'Orang-Outang, qui veut dire, en langage Malai, homme des bois. Il y en-a de deux espèces:
a) le petit, nommé le Jocko, qui ne parvient qu'à deux ou trois pieds de hauteur,
b) le grand, appelle le Pongo, qui a passé six pieds de hauteur, et atteint complètement la grandeur de l'homme.
Le Jocko est doux, se laisse aisément apprivoiser,. et apprenda faire différentes choies dans le ménage; le Pongo, au contraire, est farouche, plus fort et plus robuste que l'homme, et ne l'apprivoise qu'avec peine. L'Orang- Outang marche ordinairement comme l'homme, sur deux pieds, souvent aussi il s'appuie sur un bâton qui lui sert d'armes. Il est velu par tout le corps, à l'exception de la face, des oreilles et des mains qui sont sans poils. Il est d'une couleur brune tirant sur le roux, et sa patrie sont les contrées brùlantes de l'Afrique, les isles de Sumatra, de Java, de Borneo, les Celebes, le royaume de Bengale et le reste du continent des Indes orientales.
Le singe à longs bras ou le Gibbon.
No. 2. Le Grand. No. 3. Le Petit.
Les Indes orientales sont la patrie de ces singes. Le grand Gibbon est noir, sa face est grise, à l'exception du contour des yeux, de la bouche et du nez, qui sont bruns et sans poils; ses pieds et ses mains sont pareillement gris. Le Petit Gibbon est d'un tiers moins haut que le précedent, sa couleur est aussi differente. Il a la tète, le dos et les bras bruns; le cou, la poitrine, le ventre et les jambes d'un gris blanc mèle de brun; mais la partie inférieure de son dos est d'un gris blanc. La longueur de ses bras le distingue de toutes espèces de singes; il est d'ailleurs d'un naturel doux et paisible.
No. 4. Le Magot.
Ce singe, qui a trois pieds de haut, est pour la plupart du tems assis dans une posture droite, et marche plus volontiers à quatre pieds qu'à deux. Il a la museau d'un chien: et sur les fesses de grandes callosites, sur les quelles il s'assied. Sa patrie est l'Ethiopie, l'Arabie, et les côtes du Malabar. Il est, de tous les singes, celui qui supporte le mieux le climat de l'Europe.
Le Papion.
No. 5. Le Grand. No. 6. Le Petit.
C'est du Papion que toutes les espèces de singes à queue courte ont recule nom de Babouins. Ils sont pour la plupart fort laids, ont la tète très grosse et un museau de chien, ressemblant assez souvent à un grouin de cochon. Le grand Papion a trois pieds de hauteur, et le petit n'en a que deux, il est extrêmetnent farouche et fort. Le Petit Papion montre ici les caliosités couleur de sang, qu'il a aux fesses et sur lesquelles il s'assied. Il est d'un brun foncé, un peu plus clair sur la poitrine, que par tout le restedu corps.
Le Mandrill.
No. 7. Le mâle. No. 8. La femelle.
Ce singe, qui tient pareillement à l'espèce des babouins, se distingue sur-tout par la couleure bleue de son nez et de ses joues, qui sont sillonn les de quelques rides longitudinales obliques. Il a des abajoues, et ses fesses sont munies de callosit à rouges. Sa hauteur est de deux pieds environ; il vit en Guinée, n'est ni fort sauvage ni sort amusant, et marche le plus volontiers à quatre.
Ad00341 01 011a/freOiseaux II. T I. No. 9.
DIX OISEAUX D'AMÉRIQUE.
No. 1. Le Jabiru.
Cet oiseau, un de ceux qui aiment les marais, vit a Cayenne, et se nourrit, comme la cicogne, de Terpens, de lézards, de grenouilles etc, sur le bord des rivières. Il est tout blanc; sa tète, son bec, les pattes et son cou, qui est sans plumes, sont noirs. Il a sur le derrière de la tète une grande tache planche, et au bas du cou, où les plumes commencent, un collier d'un rouge éclatant et large comme la main.
No. 2. Le Kamichy.
Le Kamichy vit pareillement de vermisieaux aquatiques, quoiqu'il ait le bec fait comme celui des oiseaux granivores. Son dos, sa poitrine et sa queue sont d'un verd de bouteille foncé; il a le ventre et les pattes grises, le cou bleu et couvert d'écaillés; sa tète est d'un gris blacet armée d'un grand ergot de substance corneuse, et semblable à deux plus petits, qu'il a aux ailes.
Le Coq de Roche.
No. 3. Le Coq. No. 4. la Poule.
Le Coq de Roche vit dans les grandes forêts solitaires de Cayenne et du Pérou, et est extrêmement sauvâge. Le coq est fort beau, car son plumage est d'une couleur de feu très vive; il a les ailes et la queue noires et le dos gris: mais la poule est d'un brun fauve. Ces animaux se nourissent de graines sauvages et de vermisseaux.
No. 5. Le Roi des Vautours.
Quoique cet oiseau, pareillement originaire de Cayenne, soit de la race des vautours et des oiseaux de proie, son nom ne lui vient cependant ni de sa grandeur, car il est petit, et à peu près de la grandeur d'une oie qui a pris la moitié de son accroissement; ni de son amour pour la rapine, puisqu'il se nourrit de rats, de souris, de vermilleaux et même de fiente, mais plutôt de l'extrème beauté et vivacité de ses couleurs. Sa tête et son cou, qui sont dégarnis de plumes, sont de plusieurs couleurs, savoir, violet foncé, rouge, couleur de feu et jaunes. Il a tout au tour du cou une palatine de poils gris; son dos, son ventre et ses cuisses sont couleur de citron, ses ailes et sa queue noires, et ses pattes d'un rouge cramoisi.
Cinq espèces de Colibris.
No. 6. Le Colibri Topaze.
No. 7. Le Brin-blanc.
No. 8. Le Colibri ordinaire.
No. 9. L'Oiseau-mouche.
No. 10. Le Colibri hupé.
Les nombreuses et belles espèces de ces jolis oiseaux, qu'on nomme Colibris, sont, pour ainsi dire, les bijoux parmi les autres oiseaux, tant à cause de leur extrême petitesse, que par rapport à l'élégance et à l'email de leurs couleurs. Ils se nourrissent du suc des fleurs et des plus petits moucherons, et chantent fort agréablement. Les plus petits entre eux se nomment Oiseaux-mouches, parcequ'ils ne sont en effet guère plus grands que la plus grosses mouches. Le plus petit de ces oiseaux p. e. représenté ici Fig. 9. n'est pas même aussi grand que le plus grand taon. Il ne pèle, avec tout son nid, qu'un scrupule ou demigros. Ce nid, qui contient deux petits oeufs de la grosseur d'un pois, est construit des plus tendres filamens des fleurs entre deux feuilles d'oranger ou suspendu à un brin de paille. Ce petit oiseau s'insinue, comme l'abeille, dans le calice des fleurs pour en sucer le miel. Les Dames Américaines portent souvent de ces petits oiseaux-mouches en guise de boucles d'ortille. Les colibris dissèrent dé l'oiseau mouche en ce, que ce dernier a le bec droit et aigu, tandis que ceux-là l'ont grand et recourbé.
Ad00341 01 012a/frePlantes I. T. 1. No. 10.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Caffier.
Il existe peut-être quantité de personnes qui ont pris depuis longtems du caffe ou du sucre, sans savoir quel air ont les plantes qui nous fournissent l'un et l'autre. En voici donc de fideles images.
Le Caffier croît sans culture dans l'Arabie et dans l'Ethiopie, mais son fruit, ou plutôt sa semence est devenue un si important article de commerce, qu'on le cultive dans presque toutes les provinces chaudes, et dans les îles des Indes orientales et occidentales. Ce fut, dit-on, dans un couvent de l'Arabie, qu'on découvrit de quel usage le caffé pouvait être aux hommes: voici comment on raconte la chose. Celui qui gardait les chameaux du couvent, les avait fait paître dans un endroit où ils avaient mangé beaucoup de baies du caffier. La nuit suivante les chameaux ayant été beaucoup plus vifs et plus éveillés que de coutume, le Prieur demanda au pâtre qu'elle en pouvait être la raison; celui-ci repondit qu'il n'en pouvait indiquer aucune, si ce n'est que les chameaux avaient manges beaucoup de baies de caffier. Cette réponse réveilla l'attention du prieur, qui eut l'idée d'user de ce moyen pour rendre un peu plus éveillés ses moines fainéans, qui avaient coutume de passer à dormir le tems de Matines. L'expédient lui réussit, et depuis lors le caffé s'introduisit, dit-on, il y a 200 ans, d'abord en Turquie, et peu à peu dans toute l'Europe.
Le caffier est plutôt un buisson élevé qu'un arbre; ses feuilles sont d'un vert foncé comme celles de notre cérisier, ses fleurs sont blanches et ressemblent à celles du jasmin blanc; il porte des baies d'un rouge vif, à peu près semblables au fruit du cornouiller, mais la pulpe en est fade et doucereuse a). Cette baie contient, en place de noyaux, deux fèves grises, renfermées dans une pellicule molle, de même couleur; on les dégage de la pulpe et on les séche lorsque le fruit est mûr. Ce sont là nos fèves de caffé, qu'on réduit en poudre, après les avoir grillées, et dont on fait une decoction connue dans toute l'Europe. La meilleure sorte de caffé est celle d'Arabie, autrement dite, caffé au Levant, c'est aussi la plus chère.
No. 2. La Canne à Sucre.
La Canne à Sucre est, comme tout autre roseau une plante marécageuse, dont la patrie sont les climats chauds et les îles des Indes orientales et occidentales. Les tiges qui sont toujours en certain nombre sur chaque souche, ont 5 à 6 pieds de haut et deux pouces de circonférence; elles ont des noeuds rougeàtres, des feuilles larges et d'un vert foncé, comme celles du roseau, et portent à leur extrémité supèrieure un bouquet de fleurs blanches et cotonneuses. Il se trouve entre les noeuds dans l'intérieur de ces tiges, une moelle blanche et succulente, dont on exprime le suc après avoir concassé la canne, ce suc bouilli jusqu'à une certaine consistance, et raffiné, est ce que nous appelions sucre.
Le sucre est donc, à proprement parler, un sel doux, qu'on obtient par la cuisson du suc de la canne à sucre. Ce sel brut ressemble à du sable, et c'est sous cette forme qu'il vient en Europe, où on le purifie, c. à. d. le raffine dans les raffineries, et où on en prépare différentes sortes pour l'usage. Le dépòt toujours chargée d'ordures, qui relie dans les raffineries, et conserve la fluidité d'un miel clair, se nomme syrop; les confiseurs en employent la plus grande partie à faire des pains d'épices.
Le premier sucre qu'on vit en Europe y fut apporté des Canaries, de la vient que l'espèce de sucre la plus fine, la plus blanche et la plus dure se nomme encor Sucre de Canarie.
Ad00341 01 013a/freMinéraux I. T. I. No. 11.
MÉTAUX.
Introduction.
Les Métaux sont partie de ce que nous appelions minéraux; ils se forment et se trouvent dans la terre comme ces derniers, et sont des corps, qui, proportion gardée, ont une plus grande pesanteur spécifique autres, se laissent fondre, forger et étendre à coups de marteau. Telles sont les propriétés des métaux parfaits. Mais comme la terre renferme encore d'autres corps, qui ont beaucoup de ressemblance avec les métaux, et possédent une pesanteur métallique, sans cependant être tous fulibles ou tous malléables, on donne à ces corps le nom de demi-métaux on de métaux imparfaits.
Les Métaux bruts se nomment amplement Minéraux, et les morceaux de minéraux, tels qu'on les tire du sein de la terre, portent le nom de Glèbes.
Nous ne connaissons encore de métaux parfaits, que l'Or, l'Argent, la Platine, (métal nouvellement découvert en Amérique), le Cuivre, l'Etain, le Plomb et le Fer; les demi-métaux sont, le Mercure ou l'argent vif, l'Antimoine ou Mochlique, le Zinc, le Bismuth et le Cobalt.
On trouve, dans les glèbes, les métaux ou natifs, c. à. d. vierges et sans mélange, ou minéralisés, c. à. d intimement unis à l'espèce de pierre dans laquelle ils se sont formés. Le même métal ou minéral parait dans ces deux cas sous des figures et des couleurs toutes différentes, et il ne saut rien moins que l'oeil d'un habile connaisseur, pour le reconnaître au premier abord sous toutes ces différentes formes. Je me contenterai de donner ici quelques figures des métaux représentés sous leurs formes les plus connues.
No. 1. L'Or.
Belle Glèbe d'or, avec une feuille d'or natif de l'épaisseur d'une carte, sur un quarz couleur d'émerande et d'amethyste.
No. 2. et 3. L'Argent.
Ces deux glèbes sont d'argent natif ou vièrge; l'une, savoir No. 2. est ramificée ou dendroite, et l'autre ce qu'on appelle Argyrodendron. L'argent natif, qu'on trouve fréquemment, et quelquefois en fort gros morceaux dans les mines, est sous toutes sortes de formes, tantôt au dedans, tantôt au dessus des pierres, où il forme toutes sortes de montagnes, de coteaux, de bosses, de feuilles minces, de dents, d'arbres et d'autres figures semblables.
No. 4. 5. 6. Le Cuivre.
La mine de cuivre est la plupart du tems de couleur verte ou bleue.
No. 4. Dendroïte de Cuivre natif recouvert à sa superlicie de vert de gris natif.
No. 5. Cuivre bleu ou mine de cuivre azurée; sa couleur est bleu foncé, avec une petite crystallisation et du vert de montagne à sa superficie.
No. 6. Malachite. C'est pareillement une espèce de mine de cuivre; comme cette pierre est susceptible d'un beau poli, et qu'elle est d'ailleurs d'un beau vert, on lui a assigné une place parmi les pierres précieuses non transparentes.
No. 7. 8. 9. L'Etain.
L'étain qu'on ne trouve jamais natif, mais toujours minéralisé, parait également sous des formes très diverses; car, ou ce n'est qu'une simple pierre rougeâtre, nommée simplement Mine d'étain, ou c'est une masse irréguïière, de crystaux d'un bleu gris mêlé de noir, qu'on appelle Mine d'étain crysiallisée; ou bien ce sont des crystaux réguliers d'un ronge foncé, qui prennent le nom de Grenats ou de grains d'étain; ou bien enfin c'est une quantité de très petits grenats d'étain de couleur grise et semblables à du sable, qu'on appelle pour cette raison sable d'étain.
No. 7. Belle glèbe d'étain crysiallisée d'Angleterre. L'étain d'Angleterre est le plus beau, le plus pur et le plus renommé.
No. 8. Eeau Grenat regulier d'étain, tiré des mines de la Bohême, c'est ce qu'on appelle Grenat d'étain.
No. 9. Sable d'étain.
Ad00341 01 014a/freMinéraux II. T. I. No. 12.
MÉTAUX ET DEMI-MÉTAUX.
No. 1. Le Plomb.
Le Plomb ne se trouve jamais vierge, mais toujours minéralisé, sous des formes et des couleurs fort différentes. La mine de plomb se nomme communément Galène de plomb, parce qu'elle est composée de très beaux cubes noirâtres brillans et ftriés. Les glèbes de plomb à grands, cubes ou à sties larges prennent le nom de Galène à gros grains, et lorsqu'elles sont grenues et à stries étoites, on les nomme Galène à petits grains. La glèbe représentée No. 1. est une Galène à gros grains ou à grands cules.
No. 2. 3. 4. Le Fer.
Le fer est le plus utile et le plus indispensàblè de tous les métaux, et un des dons les plus importans, que la nature ait fait à l'homme. Ce métal est plus utile et plus indispensàblè que l'or et l'argent, car sans lui nos artistes et nos ouvriers n'auraient ni instrumens ni machines, et nous serions encore contraints de vivre comme les sauvages. Le fer nous est utile comme metal, comme couleur, et comme medicament; sans la pierre d'aimant, qui n'est autre chose qu'un vrai minéral de fer, nous n'aurions ni Boussole ni Navigation. Les parties constituantes de presque tous les corps sont mêlées à de petites particules de fer; il n'y a pas même jusqu'à notre sang qui n'en contienne.
Le fer considéré comme minéral parait ordinairement sous trois formes différentes, savoir: sous celle d'une terre ferrugineuse légère, sous celle d'une pierre ferrugineuse, ou bien enfin sous la forme de Glèbes ou la véritable mine de fér.
L'ocre jaune ou rouge, dont on fait une couleur généralement connue, tient un des premiers rangs parmi les terres ferrugineuses; on compte parmi les pierres ferrugineuses la craie rouge commune, l'émeril, la pierre ferrugineuse commune, la mine de fer crystallisée, la pierre d'aimant, la magnésie brune, le fer en crystaux etc. les mines ou glèbes de fer sont le fer natif, qui est fort rare, l'hermatite ou sanguine, la mine de fer grise, bleue ou brune, la mine de fer figurée. Nous donnons ici des figures de ces trois dernières espèces.
No. 2. Glèbe de mine de fer hune en masse, recouverte d'une croûte épaisse d'ocre jaune.
No. 3. Mine de fer en grains, ce ne sont que des grains placés lés uns après des autres comme de sa dragée à tirer, et divisés dans leur longueur par des bandes de différentes couleurs éclatantes.
No. 4. Morceau. d'Hématite. Elle est finement striée, d'un rouge brun, et très riche en fer. On en fait aussi usage en médecine.
L'acier n'est point un métal particulier, mais un fer durci par l'art.
No. 5. 6. Le Mercure.
Le Mercure ou vif argent est un demi-métal, qu'on tire de la terre en partie vierge, c. à. d. pur et parfaitement fluide, et en partie minérasisé sous le nom de Cinabre.
On le trouve ssuide dans les cavités des gangues, ou bien danslesgièbes de Cinabre, sous la forme de larmes d'argent plus ou moins grosses (comme on le voit fig. 6.); on le recueille dans des vases (tel qu'on le voit fig. 5.), et dans cet état il se nomme Vif-argent vierge.
On ne le voit minéralisé que sous une seule forme, savoir mêlé avec le soufre; on lui donne alors le nom de Cinabre naturel, voyez fig. 6.
No. 7. Le Bismuth.
Le Bismuth est pareillement, un Demi-métal prèsque semblable à l'Etain, et très fusible au feu. Il s'allie volontiers à tous les métaux, à l'étain surtout, qu'il durcit de telle sorte qu'il ressemble presque à de l'argent.
No. 8. L'Antimoine ou Mochlique.
L'Antimoine qui n'est non plus qu'un demi-métal, est un minéral dur, cassant, d'un noir gris-brun, et strié à sa fracture. On l'emploie en partie comme alliage pour purifier les autres métaux, en partie pour faire les caractères d'imprimerie, et en partie dans la médecine. La glèbe représentée ici, est recouverte d'une croute d'ocre.
Ad00341 01 015a/frePoissons III. T. I. No. 13.
POISSONS REMARQUABLES.
Poissons volans.
No. 1. Le grand poisson volant.
No. 2. L'hirondelle de mer.
L'expression Poissons volans paraît singulière et contradictoire, et cependant il existe véritablement des poissons qui volent; il y en a même de pluiseurs espèces qui s'élancent de l'eau dans les airs, et peuvent voler assez loin. Ils se servent à cet effet de leurs nageoires, qui sont d'une grandeur extraordinaire, et pourvues d'une membrane, qui les rend propres à tenir lieu d'ailes. Ces poissons peuvent voler très vite et très loin tant que ces nageoires sont humides, mais ils retombent dans l'eau dès qu'elles deviennent seches. Ces nageoires leur servent à éviter les poursuites des poissons voraces. En voici deux espèces dont nous donnons la figure.
No. 1. Le grand poisson volant est de couleur brune; sa forme et l'es écailles ressemblent parfaitement à celles d'un Hareng. On le trouve en quantité dans l'Océan.
No. 2. L'hirondelle de mer des Indes orientales, c'est la plus petite espèce de poissons volans; les nageoires sont fort longues.
No, 3. Le Remora, le Sucet, ou l'Arrête-nef.
L'Arrête-nef ou le Remora, est un petit poisson fort remarquable, qui se trouve aussi dans le grand océan. Sa tête est plus large, et presque moitié aussi longue que tout sou corps, et la-partie supérieure en est tout-a-fait applatie et ovale. Cette place applatie et ovale est d'un gris noir, garnie tout au tour et au milieu de callolités élevées, et filionuée transversalement de rides profondes, formées par une peau rude et raboteuse. Ce petit poisson s'attache par cette pelade aux autres corps flottans auxquels il se colle, et qu'il empêche par-là de flotter. Les Sucets aiment surtout à s'attacher en grand nombre à la carène des vaisseaux, à peu près comme les Clochettes et les Bernacles. Comme un vaisseau ne vogue jamais qu'avec peine quand la carène et la quille ne sont point nettes et unies, mais recouvertes de corps étrangers, on a donné à ce poisson le nom d'Arrête-nef. Il ne faut point croire cependant, qu'un seul soit en état d'arrêter un vaisseau qui vogue à pleines voiles.
No. 4. Le Coffre rond.
Le Coffre est un des animaux les plus singuliers des mers de l'Amérique. Il est environné tout au tour du corps d'une peau ou écaille très dure et semblable à de la corne, dans la quelle il e'st refermé comme dans une cuirasse très solide et de couleur brune. On a des coffres ronds de même que des anguleux; et les premiers se subdivisent en coffress à piquans, en coffres dentelés, en coffres à écailles, coffres à verrues et en coffres lisses. Celui, dont la figure est ici representée, est presque parfaitement sphérique, et recouvert par tout d'une quantité innombrable de petites papilles ou verrues. Les coffrés sont de différentes grandeurs; on en trouve souvent qui ont une aune, et d'autres qui n'ont que deux pouces de longueur.
Ad00341 01 016a/freInsectes II. T. I. No. 14.
L'ABEILLE.
L'Abeille est un des insectes, les plus utiles et les plus dignes de notre admiration, tant à cause de l'art et de l'ordre qu'elle met dans ses travaux, que par rapport à la sage économie de la république, dans laquelle elle vit en société, et aux excellent fruits de ses travaux. C'est elle qui recueille et prépare le miel et la cire, celui-là du suc, et celle-ci de la poussière des fleurs, des plantes et des arbres. Elle construit de la cire les cellules hexagonales de ses gâteaux, qui sont faites avec tant d'art, pour y conserver ou sa provision de miel, ou le jeune couvain.
Personne n'ignore que les abeilles vivent en grands essaims dans des ruches ou paniers, ou qu'on les trouve sauvages dans le creux des arbres, des mureilles etc. Une ruche est toujours composée de trois sortes d'abeilles, savoir 1) d'abeilles mâles ou bourdons, 2) d'une seule abeille fémelle nommée Reine ou Mère abeille, et 3) d'abeilles ouvrières. Les figures de la planche ci-jointe représentent ces trois espèces d'abeilles sous leurs formes différentes.
a) Abeille mâle ou bourdon. Il est prèsque une fois aussi grand que l'abeille ouvrière, et bourdonne en volant, prèsque comme le taon. Il ne le trouve guère que deux ou trois cents abeilles mâles dans un panier de 30000 Mouches à miel ou environ. Ce sont les seules, de toute la ruche qui ne travaillent point, et se nourissent du miel que recueillent les abeilles ouvrières. Mais la reine n'a pas plutôt déposé les oeufs dans les alvéoles vides des rayons, que les abeilles ouvrières tombent sur les mâles, ces paresseux convives, qu'elles tuent à coup d'aiguillons, sans que les bourdons puissent se défendre, étant absolument sans armes.
b) Reine ou mère abeille. C'est la seule femelle de toute là ruche; elle seule pond tous les oeufs, qui produisent le jeune couvain, ce qui prouve la prodigieuse fécondité. Elle est plus longue mais aussi plus mince que le bourdon; ses ailes sont fort courtes, aussi ne sort-elle de la ruche que quand un jeune essaim l'abandonne avec sa propre reine. Tout depend d'elle dans le panier; et lorsqu'elle manque ou vient a mourir, tous les travaux cessent, et toutes les abeilles de la ruche se dispersent et s'envolent. Elle pond ses oeufs au printems, dans les mois d'Avril, de Mai et de Juin, et ces oeufs produisent quelquefois deux et même trois jeunes essaims, qui, accompagnés de leurs propres reines, quittent la mère ruche, l'année même de leur naissance, pour aller fonder de nouvelles colonies.
c) Abeille ouvrière en repos. Une seule ruche contient environ 30000 abeilles de cette espèce. Ce sont les abeilles ouvrières qui sont tous les travaux; elles recueillent le miel et la cire, construisent les rayons, et nourrissent le jeune couvain dont elles prennent soin, quoiqu'elles n'ayent elles mêmes aucun sexe, c. à. d. qu'elles ne soient ni mâles ni femelles. Elles seules sont armées d'aiguillons; avec lesquels elles se défendent courageurement. Elles sont, en un mot, un vrai symbole d'industrie, et ce soutelles qui constituent proprement la République.
d) Abeille ouvrière volante; ses deux pattes de derrière sont chargées de petits pelotons de cire, qu'elle a recueillie de la poussière des fleurs qu'elle porte à la ruche.
efghi) Morceau d'un rayon de miel, représentant des cellules vides, et d'autres alvéoles remplis de miel ou de couvain.
ee) Cellules vides.
ff) Alvéoles remplis de miel, et refermés par une mince couverture de cire.
gg) Alvéoles remplis de couvain; les couvertures en sont rondes et convexes.
hi) Habitations de la Reine ou mère abeille; elles sont attachées séparement aux gâteaux.
kk) Jeune couvain; ce sont, à proprement parler, des vers d'abeilles tels qu'on les trouve dans les alvéoles.
l) Un de ces vers déjà changé en nymphe.
m) Chaîne d'abeilles, telle que ces insectes en forment quelquefois dans les paniers pour se reposer. C'est aussi de la sorte que. les jeunes essaims qui quittent la ruche, pour chercher une autre habitation, s'attechent aux arbres, où leur reine se place la première.
Ad00341 01 017a/freInsectes. III. T. 1. No. 15.
INSECTES NUISIBLES DES PAYS CHAUDS.
Les pays chauds sont beaucoup plus fertiles en animaux venimeux que les pays froids; c'est ce qui se remarque sur-tout parmi les insectes. La planche ci-jointe en représente quelques uns.
No. 1. La grande Araignée de Surinam.
Cette Araignée vit à Surinam, où elle se tient sur les arbres; elle est entièrement velue et couverte de poils et fait sa principale nourriture d'une espèce de grandes fourmis. Elle est si forte qu'elle attaque les petits oiseaux et spécialement les colibris dans leur nid, et leur suce le sang. Elle est armée de deux fortes tenailles dont la morsure est extrêmement dangereuse et venimeux. Les grandes fourmis de passage sont ses mortelles ennemis; car quant ces dernières sont leurs voyages, elles l'attaquent en très grand nombre et la tuent.
No. 2. La Tarentule.
Les Tarentules sont une espèce d'araignées de terre, qui se trouvent sur-tout en Italie, mais aussi dans plusieurs autres pays chauds. On disait autrefois que leur morsure se fait tomber les hommes dans une espèce de manie, qui ne pouvait se guérir que par une certaine musiquë et par une danse violente; mais cette tradition n'était qu'une fable absolument dépourvue de fondement. E y a plusieurs espèces de tarentules, savoir des brunes, des velues, comme celle que représente la planche, dés jaunes, des rougeâtres et des lisses. Leur morsure occasionne, il est vrai, une enflure et une inflammation douloureuse, mais elle est rarement mortelle, quand en ne néglige pas la plaie.
No. 3. L'araignée Orange de Curassao.
Cette petite araignée est une des plus venimeuses que l'on connaisse. Elle a le nom d'Orange à cause d'une tache couleur d'orange qu'elle a sur le dos; et elle vit dans la terre sous les racines des arbres. Elle n'a que 6 pattes, quoique les araignées en aient communement davantage. Sa morsure est si venimeuse, que ceux qui en sont atteintes tombent dans le délire et de violentes convulsions, et qu'on ne peut les sauver qu'avec beaucoup de peine.
No. 4. 5. 6. Le Scorpion.
Le Scorpion suit immédiatement l'écrevisse, et est reconnu pour un insecte très venimeux. On le trouve dans presque tous les pays chauds, sur-tout en Amérique, dans les Indes orientales, en Afrique, en Italie, dans le midi de la France et en Allemagne, où il se tient dans les vieux murs, les vieux bois etc.; cependant sa grandeur et ses qualités nuisibles sont sort différentes. Le plus grand et le plus dangereux de tous est
No. 4. Le scorpion des Indes. Il est aussi gros qu'une écrevisie de grandeur médiocre, et a des pinces en forme de coeur. L'aiguillon recourbé qu'il a au dernier anneau de sa queue, et par lequel il lance en piquant une goutte de venin dans la plaie, est ce qui le rend si dangereux.
No. 5. Le scorpion d'Amérique est un peu plus petit que le précédent; ses pinces sont velues et en forme de gousses. On le trouve surtout au Bresil, et il est en quelque façon plus venimeux que celui des Indes.
No. 6. Le scorpion d'Italie, d'Allemagne ou de France est très petit, n'ayant guères qu'un ou deux pouces de longueur, et beaucoup moins dangereux que les autres. Sa piquûre occasionne à la vérité une enflure cuisante, mais on la guérit facilement en l'oignant d'un peu d'huile de scorpion.
Ad00341 01 018a/freOiseaux III. T. I. No. 16.
PERROQUETS DE L'ANCIEN CONTINENT.
Les Perroquets sont une des plus belles et des plus nombreuses espèces d'oiseaux, car on en connaît déjà plus de 100 sortes différentes. Ils ne se trouvent ni se propagent que dans les pays chauds, et bien dans les climats qui s'étendent jusqu'au 25ème degré de chaque côté de la ligne. Les espèces de perroquets de l'ancien continent sont tout-à-fait différentes de celles du nouveau monde, et il n'en existe aucune qui soit commune à l'Amérique, à l'Asie et à l'Afrique. Les Grecs ne connaissaient qu'une sorte de perroquets, qu'ils reçurent de l'île Trapobana par la flotte d'Alexandre le grand. Chez les Romains, ces oiseaux étaient déjà un objet deluxe; car on les nourrissait dans des cages d'argent, d'yvoire et d'écaille, et un perroquet coutait souvent plus qu'un esclave.
D'après la remarque que nous venons de faire, savoir, que les espèces de perroquets de l'ancien continent sont tout-à-fait différentes de celles du nouveau monde, on a divisé ces oiseaux en deux classes principales, qui sont:
I. Les Perroquets de l'ancien continent.
II. Les Perroquets du nouveau monde.
Les Perroquets de l'ancien continent se subdivisent en six espèces, savoir:
1) en Cacadous,
2) en Perroquets proprement dits,
3) en Loris,
4) en Perruches à longue queue égale,
5) en Perruches à longue queue inégale,
6) en Perruches à courte queue.
Tel est le caractère distinctif des six principales espèces des perroquets de l'ancien continent; la planche ci-jointe offre une image de chaque espèce.
No. 1. Le Cacadou.
C'est le plus grand perroquet de l'ancien monde. Il est de couleur blanche, et sa tête est ornée d'une belle couronne de plumes. On le trouve dana la partie méridionale de l'Asie.
No. 2. Perroquet, proprement dit.
Cet oiseau vient de l'Afrique et des Indes orientales; c'est celui de tous les perroquets qui apprend à parler le mieux et le plus distinctement. Il est le plus souvent gris avec une queue rouge, comme le représente la fig. 2.
No. 3. Le Lori.
On donne, dans les Indes orientales, ce nom à certaines espèces de perroquets, dont le cri exprime le mot de Lori. Le rouge est leur couleur principale. Ce sont les plus vifs de tous les perroquets.
No. 4. La Grande Perruche à longue queue égale.
Les Perruches, dont il existe plusieurs espèces, ont toujours la tète d'une autre couleur que le corps. Elles viennent des Indes orientales.
No. 5. La Grande Perruche à longue, queue inégale.
Cette espèce de Perruches, qui se trouve en Afrique, se distingue de tous les autres par deux fort longues plumes qu'elle a à la queue. Ses couleurs sout aussi fort belles.
No. 6. La Petite Perruche à courte queue.
C'est le plus petit de tous les perroquets. Les petites perruches sont à peu-près de la grandeur d'un pivoine; elles n'apprennent point à parler, mais les couleurs de leur plumage sont sort jolies. Pour les conserver il faut toujours en mettre une paire dans une cage. Elles s'y perchent l'une auprès de l'autre sur un perchoir, se regardent, se caressent, et lorsque l'une des deux vient à mourir, l'autre s'afflige, cesse de manger, et ne tarde pas à perir de tristesse. Delà vient qu'on les appelle communément les Inseparables.
Ad00341 01 019a/freOiseaux IV. T. I. No. 17.
PERROQUETS DU NOUVEAU MONDE.
Les Perroquets du nouveau monde constituent la seconde Classe de ces oiseaux, qui, comme on l'a déjà dit, n'ont rien de commun avec les espèces de l'ancien continent.
Colomb ne trouva que des perroquets dans les premières îles qu'il découvrit en Amérique. Il en raporta en Espagne, pour preuve de ses nouvelles découvertes, et comme ces perroquets surpassaient infiniment en beauté tous ceux qu'on connoissait jusqu'alors, ils furent longtems la principale marchandise que l'Amérique échangea avec l'Europe.
On divise pareillement les perroquets du nouveau monde en six espèces principales, savoir:
1) en Aras,
2) en Amazones,
3) en Papegais,
4) en Crics,
5) en Perriches à longue queue,
6) en Perriches à courte queue.
No. 1. L'Ara.
L'Ara est le plus grand et le plus beau de tous les perroquets; car son magnifique plumage est diapré de pourpre, d'or et d'azur. Il a l'air noble, et s'apprivoise facilement. Ses caractères distinctifs sont sa grandeur, sa queue longue et pointue, la peau blanche et sans plumes qu'il a autour des yeux, et son cri desagréable, Ara! Ara! qui lui a valu son nom.
No. 2. L'Amazone.
Cette espèce de Perroquets se trouve sur les bords du fleuve des Amazones, ce qui lui a fait donner son nom; elle a toujours du rouge sur les ailes, et ses couleurs sont très belles et très eclatantes.
No. 3. Le Papegai.
Ces oiseaux sont moins rares que les Amazones. Ils n'ont point de rouge sur les ailes, mais le dessous de leur cou est orné de grandes plumes pendantes sous la forme d'une longue barbe. Ils sont pour la plupart originaires de Cuba et de la Guyane.
No. 4. Le Cric.
Cette espèce de perroquets ressemble beaucoup à l'Amazone. On lui trouve, comme à celle-ci, du rouge sur les ailes et à la queue, mais sa couleur est beaucoup plus sale, et pour la plupart verte. On la trouve en Cayenne.
No. 5. La Perriche à longue queue.
Il existe quantité d'espèces de Perriches en Amérique. Celle que représente la planche, est la perriche jaune originaire du Brésil.
No. 6. La Pérriche à courte queue.
Cette espèce, à laquelle on donne aussi le nom de Touis, est la plus petite sorte des Perroquets de l'Amérique. Elle n'est guère plus grosse qu'un moineau, et ressemble assez aux Perriches de l'ancien continent. Celle que représente la figure 6, est d'un beau vert, avec des taches jaunes sur les ailes et la queue; elle se trouve dans la Guyane et apprend aisément à parler.
Ad00341 01 020a/freCoquilles. I. T. I. No. 18.
COQUILLAGES REMARQUABLES.
No. 1. Le Nautile.
Le Nautile est un des coquillages les plus remarquables, tant à cause de sa grande beauté, que parce qu'il est presque construit comme un vaisseau, et que l'animal ou le Polype, qui l'habite, étend par le moyen de deux bras une membrane, qui lui sert de voile, et à l'aide de laquelle il vogue comme un navire sur la surface de la mer, lorsque cette membrane est enflée par le vent. Aussi dit-on que les hommes apprirent de lui à faire usage de voiles sur les vaisseaux. On sculptait et ornait autrefois beaucoup de ces beaux coquillages; puis on les enchassait dans de l'or ou de l'argent, pour servir de vaisseaux à boire: on en trouve encore fréquemment dans les cabinets de curiosités, qui sont faits de la sorte.
No. 2. 3. 4. Coquilles-à-Perles.
Tout le monde sait que les perles fines se trouvent dans des coquilles qu'on pèche dans là mer. Il existe dans la mer et même dans les rivières, plusieurs espèces de coquillages, qui fournissent des perles; mais ils sont fort différentes en éclat et en beauté.
No. 2. La vraie coquille à perles ou le vrai burgau d'orient, dans lequel se trouvent les véritables perles orientales. Cette coquille est du genre des oreilles de mer, et n'est ni limas ni moule; elle n*"st point limas, parce qu'elle n'a point de vis, et n'est pas moule, parce qu'elle est univalve et sans couvercle. On voit sous son bord le plus élevé un rang de petits enforcemens, qui deviennent enfin de véritables trous en approchant de l'autre bord, et dans lesquels se trouvent les perles. Elle est extrêmement brillante et présente tour à tour les plus belles couleurs, lavoir le vert, le rouge, et le blanc argenté.
No. 3. Le Burgau d'Allemagne, ou la coquille à-perles de l'Elster. C'est une grande coquille, dont les peintres se servent pour y mettre leurs couleurs, et qu'on trouve dans l'Elster, rivière de la Saxe; elle fournit pareillement de très grosses perles, qui ne le cédent aux perles orientales ni en grosseur ni en bonté, et qui sont connues sous le nom de perles de l'Elster. On voit à gauche, sur le bord de cette coquille, deux de ces perles, qui ne sont pas encore mûres, et attachées à l'écaillé.
No. 4. Cette coquille est proprement ce que nous appellons Mere-perle ou Nacre de Perle. Elle est du genre des huitres et produit quelquefois des perles; mais on l'emploie principalement à cause de la beauté et de l'éclat de ses écailles, dont les sculpteurs et les tourneurs sont toutes sortes de jolis ouvrages, p. e. de tabatières, des boutons, des ouvrages de marqueterie, des bâtons d'éventails etc. Cette écaille, étant brute, est d'un brun et d'un blanc sales à l'extérieur.
Ad00341 01 021a/freQuadrupèdes V. T. I. No. 19.
BÊTES FEROCES.
No. 1. Le Lion.
Les Poètes sont ordinairement le Roi des animaux de cette magnifique, noble et terrible créature. On trouve le lion dans les fables brùlans des déserts de l'intérieur de l'Afrique. Il a 8 à 9 pieds de longueur; sa couleur est un jaune-brun sale, et sa force est si prodigieuse, qu'il n'y a que l'éléphant, le rhinocéros, l'hippopotame et le tigre qui puissent lui résister. Il cherche sa nourriture pendant la nuit. C'est de la chair de toutes sortes de grands animaux qu'il se nourrit. Il n'attaque l'homme que quand il est pressé par la faim, ou quand on l'irrite. Il n'aime point à chasser, mais il se met à l'affût dans quelque buisson, et se traine doucement sur le ventre jusqu'à ce qu'il puisse atteindre quelque animal, p. e. un boeuf, qu'il renverse d'un seul coup de patte, et qu'il prend ensuite sur son dos pour l'emporter. On peut le faire fuir avec du feu; mais c'est une fable que de dire qu'il soit assez craintif pour prendre la fuite au chant d'un coq. Son rugissement est la terreur de tous les animaux. Quand on le prend jeune, on peut l'apprivoiser comme un chien.
No. 2. La Lionne.
La Lionne est d'un quart plus petite que le lion; elle est aussi moins forte et moins belle que lui; mais en revanche elle le surpasse souvent en férocité, sur-tout lorsqu'il s'agit de défendre ses petits, qu'elle met bas au nombre de 4 ou 5. Elle n'a point de jube; le dessous du cou est seulement garni de quelques longs poils.
No. 3. Le Tigre.
Le Tigre égale et surpasse même souvent le lion en grandeur et en force; il est extrèmement sanguinaire et absolument indomptable. Sa couleur est un brun clair, parfemé de plusieurs bandes transversales noires, et tacheté de blanc au cou, aux moustaches, au ventre et à la queue. On a coutume, à la vérité, de nommer tigres plusieurs espèces d'animaux féroces dont la peau est tachetée, tels que sont le Léopard, la Panthère, l'Once etc.; mais c'est à tort, car les taches du véritable tigre sont longues et point du tout rondes. Le tigre habite l'Asie, sur-tout le Bengale, la Perse, les Indes et la Chine, où il se tient dans les forêts et les buissions, dans lesquels il se met en embuscade pour épier sa proie, sur laquelle ils s'élance, en faisant un petit nombre de sauts d'une étendue et d'une vitesse incroyable, et qu'il abandonne s'il vient à la manquer. Il est si intrépide et si hardi dans sa rapine, qu'il a souvent faisi et emporté des hommes, qui se trouvaient sur un bateau au milieu d'une rivière.
No. 4. La Panthère.
Cet animal se trouve en Afrique; il a 5 ou 6 pieds de longueur, et n'est pas aussi cruel que le tigre, sur lequel il l'emporte par la beauté de sa peau. Sa couleur dominante est un jaune brun; il a le dessous du cou, des pattes et du ventre blanc, les deux côtés et le dos parsemés d'anneaux ronds et irréguliers de couleur noire, dont l'intérieur est presque de couleur d'orange, et ornés au centre d'un point noir; sa tête, son cou et ses pattes sont uniquement marquées de simples taches noires.
No. 5. Le Léopard.
Il ressemble beaucoup à la panthère, dont il diffère néanmoins essentiellement en ce que le fond de sa peau est d'un plus beau bai, et que les taches qu'il a sur le dos et sur les côtés, ne sont point des anneaux ronds et fermés, comme celles de la panthère, mais quatre ou cinq petites taches noires isolées, placées les unes auprès des autres, qui environnent une autre tache d'un jaune foncé. Il se trouve pareillement en Afrique, sur tout au Sénégal et au Cap de bonne espérance.
No. 6. L'Once.
L'Once est plus petite que la Panthère et le Léopard, et peut avoir environ 5 pieds et demi de longueur; ses poils sont longs, et ses taches irrégulières sont dispersées sur un fond d'un blanc jaunâtre. Elle a sur le dos quelques taches rondes semblables à celles de la panthère. Elle vit en Barbarie, en Perse, dans les Indes orientales et en Chine. Son naturel est plus doux que celui des animaux précédons. De-là vient qu'elle se laisse aisément apprivoiser, et même dresser à la chasse des gazelles et des lièvres. Le Chasseur la prend derrière lui sur son cheval, et lorsqu'il est à portée du gibier, il lache sur lui l'Once qui le prend, et se laisse ensuite faisir et remettre sur le cheval sans la moindre résistance.
Ad00341 01 022a/fre

Amphibies. I. T. I. No. 20.

AMPHIBIES.

On appelle de ce nom les animaux, qui peuvent aussi bien vivre dans l'eau que sur la terre, mais qui, malgré cela, sont leur sejour le plus ordinaire dans l'eau ou sur les bords de lamer. Il en existe quantité d'espèces et de races. Je me bornerai à donner ici les images de quelques uns des plus grands qui se trouvent dans le grand Océan, et sont tous du genre des chiens marins.

No. 1. Le Lion marin velu.

Cet animal se trouve sur les côtes occidentales de toute l'Amérique, et les cotes orientales du Kamtschatka. Il est rouge brun de couleur; a la tèi e et la Jubé d'un lion, tout le corps couvert de poils lisses et courts, semblables à ceux du chien marin, et deux pieds de devant, fort courts et garnis de griffes; les orteils en sont réunis par une membrane qui aide l'animal à nager. Il a 25 pieds de long, et souvent 18 à20 pieds de circonférence, se nourrit de poissons, de chiens marins, et d'oiseaux de mer, et mugit comme un boeuf. Il craint l'homme, Ta chair et sa graille sont douces au goût.

N. 2. Le Lion marin lisse.

Cette espèce de lions marins appartient à l'hémisphère méridional de notre globe. On les trouve surtout dans le voisinage de l'Amérique, où ils se tiennent dans les roseaux sur le bord de la mer. Ils ont 15 à 18 pieds de longueur, sont d'un brun clair, et couverts de petits poils comme le chien marin; le mâle a sur le nez une espèce de crête qui n'est autre chose que la peau même boursoufflé du nez. Lorsqu'ils sont à terre et aperçoivent quelque chose, ils se dressent, prennent l'attitude, qu'on voit ici fig. 2., ouvrent la gueule d'un pied de largeur environ, boursoufflent leur crête et rugissent. Leur voix varie; tantôt ils rugissent comme des lions, tantôt ils rugissent comme des boeufs, tantôt enfin ils grognent comme des cochons; les petits beuglent comme des veaux. Ils se nourrirent d'herbes, de poissons et d'autres animaux marins, et sont extrêmement gras; aussi les tue-t-on pour en avoir l'huile. On employe leur peau à toutes sortes d'ouvrages de fellier, et l'on en fait des bottes et des habits pour les sauvages.

No. 3. Le Morse.

Les Morses vivent dans les mers et sur les côtes aux environs du pole arctique, près du Spiztberg, du Groenland et du Kamtschatka. Ils ont 16 à 18 pieds de longuer, sont d'un gris noir rougeâtre, et leur peau, qui n'est garnie que d'un très petit nombre de poils roides et courts, est de l'épaisseur du doigt. Ils se servent de deux longues defenses du plus bel yvoire, pour chercher dans la fange leur nourriture, qui consiste en moules et en plantes marines. Ils ne mangent point de chair. Ils mugissent avec force, comme le boeuf. Ceux qui frequente les côtes du Grönland, les tuent pour en avoir les dents, le lard et la peau. On tanne cette dernière, qui pése souvent jusqu'à 400 livres, et les aiguilletiers l'employent aux ouvrages les plus grossier.

No. 4. L'Ours marin.

Sa tête ressemble à celle d'un ours. Il est d'un brun noir; et a de longs poils roules. Il ne se trouve que dans la partie septentrionale de la mer pacifique; il a 10 pieds de long, nage avec beaucoup d'agilité, beugle comme une vache, ou gronde comme un ours. On le tue, de même que le chien marin, à cause de sa graisse et de sa peau. Il est très courageux et hardi, lorsqu'il se bat avec les autres.

No. 5. Le chien marin ordinaire.

Le Chien marin vit dans les mers glaciales, aux environs des deux poles; on le trouve fréquemment sur la glace et les rochers, dans le mer Baltique, près du Spizberg, du Groenland, de l'Islande, de la Norvège et de la Russie. Il a 5 à 6 pieds de longueur, est en partie d'un blanc jaunâtre, et en partie d'un noir brun, son poil est court, luisant et épais. Cet animal se nourrit de poissons, et surtout de harengs. Son cri est un aboyement rauque. Il fait la principale nourriture des Groenlandais, des Esquimaux, des Kamtschadales et d'autres peuples maritimes des Zones glaciales, qui vivent de leur pèche; car sa chair leur sert d'aliment; son huile leur tient lieu d'autre graisse, et entretient leurs lampes; sa peau leur fournit des habits, des canots, et des tentes; ses intestins sont les matériaux de leurs chemises et de leurs fenêtres; ses os leur procurent des armes et des instrumens pour la chasse; ses boyaux même leur servent encore à coudre. Plusieurs navires vont chaque année à la chasse des chiens marins, à cause de leur peau et de leur graisse dont on fait un três grand commerce.

Ad00341 01 023a/freCoraux I. T. I. No. 21.
CORAUX
Les Coraux sont de belles et remarquables productions de lamer, dont la formation a longtems été douteuse. Ce ne sont point des plantes marines, comme on l'a cru faussement, mais uniquement des habitations, que se construisent des aniaux marins infiniment petits, nommés Polypes, comme il est actuellement demontr par les observations exactes des naturalistes. On suppose que leur formation a lieu de la manière sui vante.
Un seul polype s'attache à un roc, à une pierre, à un colimaçon ou à quelque autre corps dans la mer; il se nourrit et le forme, de même que tous les animaux a coquilles, de so suc pierreux, une cellule qui renferme son corps dans une certaine Figure d terminée. Ce suc se durcit et acquiert la consistance de la pierre, de même que celui dont les colimaçons construisent leurs coquilles. Le polype dépose dans cette cellule ses oeufs, d'où naissent d'autres polypes, qui se construisent de la même manière leurs habitations au dessus des premières. C'est de cette sorte que la coquille extérieure croît et le divise en rameaux ou eu feuilles larges et ridées, selon que la pro pagation de l'animal va bien. Comme d'ailleurs ses polypes ont plus ou moins de bras, qu'ils sont grands ou infiniment petits, et qu'ils différent en conséquence infiniment les uns des autres par leurs espèces, il en résulte cette grande différence qu'on remarque dans la forme et la Figure des1 coraux, aulsi bien que dans la couleur et la matière de leurs parties constituantes.
On divise en général les coraux en deux grandes classes principales, savoir,
1) en Coraux pierreux, et
2) en Coraux corneux, ou Cératophytes.
Les Coraux pierreux sont d'un rouge vif ou pâle; il y en a aussi de blancs, de jaunes, de gris et de bleus. Les coraux corneux sont au contraire noirs, bruns, rougeàtres, bleu-pàles, ou gris de cendre. Les premiers sont durs et de nature pierreuse; les autres sont flexibles et de la nature de la corne. Nous donnons ici des échantillons des deux classes.
No. 1. Corail pierreux rouge.
Ce corail croit principalement dans la Mer Méditerranée, où l'on en fait une pèche particulière; il est d'un rouge magnifique, et dur comme le marbre. On peut le tourner et le polir; delà vient qu'on en fait surtout des colliers pour les femmes du peuple de l'Italie et de plusieurs autres nations.
N. 2. Corail corneux noir.
On le trouve principalement dans les mers des Indes orientales, sur les côtes du Bengale. Il ressemble par l'extérieure à de la cire d'Espagne noire, et a un oeil bleu calybé à sa surface. Il est souvent aussi haut et aussi droit qu'un bâton, de sorte qu'on peut s'en servir pour s appuyer en marchant.
No. 3. Corail pierreux blanc ordinaire.
Ce corail se pèche le plus fréquemment dans les mers du nord et dans la mer pacifique; on s'en sert principalement dans les pharmacies. On le trouve attaché en grandes malles aux rocs du fond de lamer, d'où ou le tin en blocs informes. Il y a dans la mer pacifique plusieurs îles environnées tout-au tour d'un bord ou d'une espèce de mur saillant au-dessus des eaux, et formé de semblables couraux blancs. Il est même vraisemblable qu'il existe de petites îles entièrement composées de ces coraux.
No. 4. Fongite gris.
Il est pareillement du genre des coraux pierreux, et s'appelle aussi mousse marine, cause de sa nature spongieuse.
Ad00341 01 024a/freAmphibies II. T. I. No. 22.
LE CROCODILE.
Le Crocodile qui, à cause de sa conformation et de son organisation, doit ètre mis au nombre des Lézards, est le plus grand et le plus redoutable de tous les Amphibies. Il a depuis 10 jusqu'à 50 pieds de longueur, et vit dans les contrées les plus chaudes de toutes les parties du monde, surtout dans les plus grands fleuves, se tenant tantôt dans l'eau, et tantôt sur la terre. Les crocodiles de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique différent les uns des autres par leur figure extérieure, et portent aussi différens noms. Celui des Indes orientales et occidentales se nomme Cayman; mais le plus grand et le plus fameux est
No. 1. et 2. Le Crocodile du Nil
en Egypte, représenté par la planche ci-jointe. Il a la peau très dure et semblable à de la corne; elle est composèe d'écaillés de figure quarrée, qui sont d'un brun sombre sur le dos et jaunes sous le ventre. Tout le dos de l'animal est couvert jusqu'à l'extrémité de la queue de plusieurs rangs de bosses dentelées, semblables à des boutons. Les écailles de son dos sont impénétrables aux coups de lance, même de fusil; celles de son ventre sont cependant un peu plus molles, ce qui fait que le crocodile peut être blessé par-la. Sa tète est large et applatie, et son grouin ressemble à celui d'un cochon. Sa gueule est grande et fendue jusque bien au de-là des yeux; on n'y trouve point de langue, mais en revanche elle est munie de longues dents blanches, fortes et très aigues.
Le crocodile a quatre pattes informes fort courtes et semblables à celles du lézard; ses pattes de devant ont 5 orteis, et celles de derrière n'en ont que quatre, tous réunis par une membrane, qui aide l'animal à nager. Il est vorace et carnassier et se nourrit de la chair d'autres grands animaux, tels que des bètes à cornes, des chevaux, des tigres, des hommes etc. Quoiqu'à proprement parler, il craigne l'homme et le suie, il se défend cependant contre lui, et lui tend souvent, de même qu'aux autres animaux, des embûches avec beaucoup de ruse. A cet effet, contrefaisant la mort, il nage sur le dos près du rivage, a-peu-près comme un tronçon de bois flotte sur les eaux. Si les hommes, les boeufs, les vaches ou les autres animaux voraces, trompés par ces apparences, ont l'imprudence de s'en approcher alors, il les faisit à l'instant, les entraine au fond de l'eau et les y dévore.
La femelle a au bas du ventre, comme le fait voir la figure 2, une ouverture par laquelle elle dépose, sur le sable au bord du Nil, ses oeufs qu'elle laisse éclorre au soleil. Ces oeufs sont gros comme les pins gros oeufs d'oye, et les Egyptiens les mangent de même que la ehair du crocodile.
Le crocodile ne peut se tourner qu'avec peine, parcequ'il a l'épine-du dos presque entièrement roide et inflexible.
C'est une sable que de dire que le crocodile pleure comme un enfant, quand il veut attirer les hommes. C'est sans doute cette fable qui a donné lieu au proverbe, Larmes de Crocodile, pour exprimer des larmes traitresses.
L'ennemi le plus dangereux du crocodile est l'Ichneumon, (espèce de putois d'Egypte, delà grandeur d'un petit renard), pour lequel les oeufs du crocodile, aussi bien que les petits à peine sortis de la coque, sont des morceaux friands. II détruit de la sorte une très grande quantité de crocodiles, et il était autrefois, par cette raison, du nombre des animaux sacrès. Mais c'est pareillement un conte dépourvu de vérité, qu'il entre dans le ventre du crocodile, pour lui manger les entrailles, lorsqu'il le trouve endormi sur le rivage, la gueule ouverte.
Ad00341 01 025a/freAmphibies III. T. I. No. 23.
TORTUES.
Les Tortues, qui sont également du nombre des amphibies, se divisent communément en tortues de mer et de terre.
Des tortues de mer, qui ne se trouvent que dans les mers des Indes orientales et occidentales, sous la zone torride, il y a quatre espèces principales.
1) La grande tortue à petite tête. Elle a 8 pieds de long et 4 pieds d'epaisseur; sa chair est puante et non mangeable, et son écaille sie grande, qu'on s'en sert au lieu d'auge.
2) La tortue à grosse tète; elle est un peu plus petite que la précédente, mais sa chair est bien plus puante encore.
3) La grande tortue verte. Elle pése jusqu'à 300 livres; son écaille est verdàtre, et sa chair blanche et de très bon goût. On la mange fréquemment dans les Indes orientales et sur les vaisseaux.
4) La tortue a bec de Faucon. C'est de toutes les tortues la plus commune. Sa chair est pareillement blanche et de très bon goût; on la prendrait pour du veau. Son écaille est parsemée de flammes jaunes et brunes; on en fait un très grand commerce.
No. 1. La Tortue à bec de Faucon.
C'est l'image de la tortue de mer que nous venons de décrire No. 4. Son corps est de figure ovoïde, fort épais, et le dos convexe et élevé. On fait des petites écailles, qui forment la maison de l'animal, toutes sortes de jolis ouvrages, p. e. des tabatières, des peignes, des étuis, des manches de couteaux, des boites démontres, des cures-dents etc. Ces écailles sont enchassées les unes sous les autres comme les tuiles d'un toit, ont a peu prés l'épaisseur de trois lignes, et s'amollissent dans l'eau chaude. Elles sont transparentes et ondées de flammes d'un brun rougeàtre.
La tortue de mer a les pattes conformées de manière à pouvoir nager, et assez ressemblantes à du cuir. Cet animal se nourrit de plantes marines et de mousse. Ses oeufs, qu'elle pond sur la terre dans le sable, ou le soleil les fait éclorre, sont blancs, ont la coquille très tendre, et sont un fort bon aliment.
No. 2. La Tortue de terre.
Les Tortues de terre se divisent en tortues de marais et en tortues de terre. On les trouve dans toutes les parties du monde. En Europe et surtout en Allemangne, elles sont fort petites, à peu près de la grandeur d'une assiette, et à peine 1/6 aussi grand que la tortue à bec de faucon; mais on en trouve en Amérique qui pésent jusqu'à 200 livres. Leur chair est aussi fort delicate. Elles se nourrissent d'herbe, de mousse etc. dans les jardins où on les élève; et on s'appercoit à peine qu'elles mangent. Elles ont la tète d'un chien, mais elles sont dépourvues de dents. En hyver elles s'enfouissent dans la terre. Elles ont la vie si dure qu'elles remuent encore 15 jours après qu'on leur a coupé la tète. Elles différent non moins en couleurs qu'en grandeur; car on en voit de blanches, de noires, de diaprées, d'ondées, de tachetées etc.
Ad00341 01 026a/freAmphibies IV. T. I. No. 24.
LÉZARDS.
La race des Lézards est fort nombreuse, car le crocodile même en fait partie; et quelque terribles que ces animaux paraissent au plus grand nombre des hommes, il es cependant vrai, qu'ils sont pour la plùpart fort jolis. C'est d'ailleurs un prejugé que de les croire venimeux; car il n'y en a tout au plus que deux espèces qui soient reconnues pour telles; tandis qu'il en est plusieurs, p. e. le Léguan, qu'on mange comme des morceaux délicats.
No. 1. Le Leguan, ou le grand Lézard à peigne.
Cet animal est naturel aux Indes, et surtout à l'ile de CuralTao. On le nomme lézard à peigne, parcequ'il a depuis la tète jusqu'à la queue un rang depiquans fort durs, qui ressemblent à un peigne. Sa couleur est bleuâtre et sa queue entrecoupée d'anneaux bruns. Sa peau est partout recouverte de petites écailles luisantes. Il le tient sur les rocs au bord de l'eau, et se nourrit d'insectes aquatiques. C'est sans doute afin qu'il pût se cramponner aux pierres et aux rochers que la nature l'a pourvu de si longues griffes. Sa chair est fort tendre, blanche et de bon goût; elle pourrait passer pour la chair de poule la plus tendre; aussi en fait-on grand cas dans les Indes. Il a sous le cou un lambeau de chair semblable à la crête d'une poule, et de chaque côté des verrues luisantes comme des perles. Il est ovipare et se propage par le moyen des oeufs qu'il pond.
No. 2. Le Chaméléon.
On le met au nombre des lézards, quoiqu'il en diffère à plusieurs égards; car il est vivipare et ne pond point d'oeufs. Il se trouve dans le Bengale et les autres paya chauds. Cet animal doit surtout sa célébrité à ce qu'il change continuellement et très vite la couleur de son corps, qui e' proprement d'un gris bleuâtre; ce qui arrive souvent jusqu'à vingt fois dans une minute, de sorte qu'il parait quelquefois tout à fait bigarré et de diverses Couleurs. Il a sur la tête un chaperon de la forme d'une coisse, de grands yeux faillaus hors des orbites et environnés d'un grand anneau; un filet dentelé en forme de scie s'étend le long de son dos et sous son ventre. Il se nourrit principalement de mouches, qu'il prend avec beaucoup d'adresse, par le moyen de sa grande langue qu'il lance comme un trait, se pouvant lui-même se mouvoir que fort lentement. Du reste il n'est aucunement nuisibie. Il n'est pas vrai qu'il prenne toujours la couleur de l'objet auprès duquel il se trouve. Le changement subit de ses couleurs vient de la circulation des humeurs de son corps.
No. 3. et 4. La Salamandre.
Si l'on en croit une fable ancienne et fort répandue, la Salamandre peut vivre dans le feu. Voici ce qui vraisemblablement y a donné lieu. La Salamandre à la peau lisse, et ses pores étant fort ouverts, il en sort, quand l'animal est pressé ou placé sur des charbons, une liqueur laiteuse assez abondante, qui aura peut être éteint charbons, et fait que la Salamandre ait pu vivre quelque tems dans le feu. Au reste cet animal n'est aucunement venimeux ou nuisibie; il aime les lieux humides, et se tient volontiers dans vieilles masures, et sous les racines des arbres. Il en existe plusieurs espèces différentes, et dans toutes les parties du monde. Le No. 3. nous en offre une des Indes orientales; elle est grise et rayée de jaune. Celle que représente la figure 4. est la Salamandre d'Allemagne; elle est noire et parsemée de tàches couleur d'orange.
Ad00341 01 027a/freQuadrupèdes VI. T. I. No. 25.
LE RENNE.
Le Renne de Laponie. No. 1. Le mâle, ou le Cerf. No. 2. La femelle, ou la biche.
Le Renne est pour tousles pays froids du Nord de notre hémisphère, soit en Europe, soit en Asie ou en Amérique (où on le nomme Caribou.) un îles dons les plus précieux de la nature. Dépourvue de lui, la Laponie, p. e. ne pourrait être habitée, car c'est Tunique richesse des habitans de ce pays. Il y a des rennes sauvages qui vivent en liberté, et des rennes domestiques. Il n'en coûte presque rien au Lapon pour entretenir son renne; qui se nourrit des plus manvaifes herbes, étsurtout d'une certaine espèce de mousse a laquelle il a donné son nom. On emploie au contraire les rennes à toutes sortes d'usage, et ces animaux suffisent presque à tous les besoins des Lapons. Ils tiennent lieu de chevaux; on les attelle aux traîneaux, et on fait avec eux: des voyages très prompts; la femelle qu'on trait deux sois le jour, donne un lait fort nourrissant et fort bon. Il n'est ancune partie du renne que le Lapon ne falle servir à quelque chose. Sa chair et son lait sont sa nourriture ordinaire sa graisse tient lieu de beurre et sert à eni grailler les alimens; on fait des boudins de son sang; sa vessïe sert de ssacon d'eau de vie; sa peau fournit des habits, des boites, des lits et des tentes; ses nerss delîecbés et fendus donnent une espèce de lil à coudre; on fait de ses boyaux des cordes, et de ses os des couteaux, des cuilU res et d'autres ustenssles de ménage. En un mot, le renne est aussi indispensable aux peuples du nord, que le chameau l'est à ceux qui habitent les sables brùlans des deserts de l'Afrique et de l'Arabie. Le Renne màle No. 1. Est d'un gris rougeàtre, avec de longues bandes blanches au cou et au garrot, et son bois n'est composé que débranches rondes, qu'il met bas en hyver comme notre cerf. Le Renne femelle No. 2. est plus brun par tout le corps, et son bois se termine en palettes découpes à la partie supèrieure. Le Renne est un peu plus petit mais plus fort que notre cerf, et court avec une vitesse extraordinaire, d'oû hi" vient auili son nom.
No. 3. Le Renne de Sibérie.
Le Renne de Sibérie posséde toutes les propriétés du renne de Laponie, à cela près qu'il est tout blanc, et que son bois est plus branchu.
Ad00341 01 028a/freQuadrupèdes VII. T. I. No. 26.
BETES FEROCES de toutes les parties du monde.
No. 1. Le Jaguar.
Le Jaguar est le tigre du nouveau monde, on le trouve au Sud de l'Amérique, surtout dans la Guyane, auParaguai, au Brelil et dans la Patagonie. Il possède, quand il va butiner, toutes les propriétés du tigre, mais il est beaucoup plus petit etplus faible, n'ayant qu'environ deux pieds et demi de longueur. Il s'avance la nuit jusque dans les villages et les villes, pour y prendre des poules, des chiens et d'autres petits animaux, et emporte quelquefois ansii des enfans en cette occasion. Il est dangereux au crocodile même, quin'estpas moins redoutable pour lui; car quand il vient à l'eau pour y boire, le crocodile met la tète hors de l'eau pour le prendre, snr quoi celui-ci lui donne de ses grisses dans les veux, et est entraîné par le crocodile au fond de l'eau, où ils périssent ordinairement tout deux.
No. 2. L'Ozlot.
Est presque de la grandeur du Jaguar, et se trouve pareillement dans l'Amérique meridionale et surtout au Mexique. Il est très dangereux au jeunes bètes à cornes, et aux bêtes fauves, qu'il épie de dessus les arbres, et auxquelles il suce le sang, après les avoir terrassées; mais il craint l'homme, et fuit à l'aspect des chiens.
No. 3. Le Kuguar.
Le Kuguar est également naturel à l'Amérique où il se trouve dans presque touts les royaumes, il a environ trois pieds et demi de longueur; la couleur de son corps est un roux-brun, sans aucune tache. Cesi un des animaux séroces timides, jamais il n'attaque l'homme. Il aime sur tout les forêts epaisses ou il épie sa proie de dessus les arbres.
No. 4. Le Gépard.
Le Gépard est une bète féroce de l'Afrique, qui cependant est aussi naturelle aux Indes. Il est aussi grand que le Kuguar, et sa peau est très joliment tacheté. Les Indiens l'apprivoisent, et s'en servent surtout à la challe des Gazelles.
No. 5. Le Chat sauvage.
Le Chat est originairementune bête sauvage et féroce, ce n'est que par une longue habitude qu'on est parvenu à Tapprivoiser, et à en faire un animal domestique. On le trouve sauvage dans les bois mais uniquement en Europe, où il fait beaucoup de dommage auxjeunes bètes sauves et surtout à la volaille. Le chat sauvage a la plupart du tems s pieds de longueur et de longs poils.
No. 6. Le Serval.
Le Serval tient le milieu entre le chat sauvage, qu'il surpass'c en grandeur, et le Lynx. Il habite les contrées montagneuses des Indes orientales et du Tibet. Il se tient presque toujours perché sur les arbres. Il fuit l'homme quand on ne le harcèle pas, et est si sauvage qu'on ne peut l'apprivoiser.
No. 7. Le Lynx ou Loup Cervier.
Le Lynx a deux pieds et demi de longueur, et approche de la grandeur du renard. Il setrouve surtout au nord de l'Europe, dans la Norvège, la Su de, la Russle, la Pologne, dans les contrées rlçsertes, montagneuses et couvertes do forêts, où il se tient dans les tanières et les cavernes an défaut desquelles il se creuse de vastes terriers. Il est extrêmement dangereux au petit et au grand gibier. Sa vue est extraordinaircnient perçante. Il se perche sur les arbres pour épier les cerfs, Jes élans, et les rennes, surie cou desquels il s'élance quand ils viennent à palier, et qu'il terraile. La race du Lynx est entièrement extirpée en Allemagne; en France et en Italie.
Ad00341 01 029a/frePlantes II T. I. No. 27.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. L'Olivier.
L'a patrie du bienfaisant Olivier, sont les pays chauds de l'Europe; le Portugal, l'Espagne, le midi de la France et l'Italie. Il parvient à peu près à la hauteur d'un de nos pruniers, son tronc est noueux, ses feuilles ressemblent beaucoup à celles du saule, il est toujours vert, et porte une petite fleur blanche (a). On exprime le suc de ses fruits, des olives mûres, qui sont d'un brun rougeàtre comme de petites prunes, et l'on retire de cette expression une huile, connue sous le nom d'huile d'olive, et dont il existe différentes sortes au pressoir même. Celle que fournit la première pression qui est ordinairement légère, est la plus pure, du meilleur goût et tout à fait blanche, on lui donne le nom d'huile vierge; la seconde pression, plus forte que la première, et qui écrase déja les noyaux des olives, donne une huile de moindre qualité, c'est l'huile d'olive ordinaire; elle n'est pas d'aussi bon goût que la precedente; enfin la troisieme et la plus forte pression procure la plus mauvaise huile, qu'on consume dans les lampes et qui n'entre jamais dans le commerce. De toutes les différentes sortes d'huile olive, celle de Lisbonne, de Provence, et du Lac de Garde, qui croit en Italie sur les bords du lac de ce nom, passe pour la meilleure et la plus pure. Dans les pays ci-dessus mentionnée on se sert d'huile d'olive au lieu de beurre et de graisse, et outre cet usage domestique, on en fait encore un très grand commerce.
On confit dans de l'eau de sel les olives à demi-mûres, qui de la sorte se mangent avec différens mets.
No. 2. Le Cacaotier.
Cet arbre mérite notre a ttention parce que c'est de ses sèves ou de sa semence qu'on prépare le chocolat. Sa patrie est l'Amérique méridionale, où il croit surtout dans les colonies espagnoles, qui en sont un commerce fort considérable. Il a environ 8 pouces d'epaisseur et 12 pieds de hauteur, et sa feuille ressemble à celle du citronier. Il porte de petits bouquets de fleurs, et chacun de ces bouquets ne produit communément qu'un seul fruit ou gousse charnue, à peu près aussi grosse qu'un petit melon, mais oblongue, pointue, sillonné, variqueufe, jaune d'abord, mais d'un rouge de pourpre à sa maturité. Sa pulpe qui est molle et blanche, peut à la vérité se manger, mais le goût n'en est pas trop agréable; la partie la plus essentielle de ce fruit sont les semences ou sèves, qui s'y trouvent souvent au nombre de 20 jusqu'à 100. Ces sèves sont aussi grosses que de petits glands b), et chacune d'elles est revêtue à l'extérieur d'une pellicule mince, dure et huileuse. On grille ces sèves, on en fait une espèce de bouillie sur une pierre chaude, on y mèle de la vanille et d'autres épices, et il en résulte du chocolat. Les sèves de cacao grillées, moulues bouillies dans de l'eau et prises avec du sucre et de la crème comme le caffé, fournissent, pour le déjeuner, une boisson très saine, très nourrissante, et moins échauffante que le Caffé.
Ad00341 01 030a/freQuadrupèdes VIII. B. I. No. 28.
LE CASTOR.
Le Castor est un des animaux les plus industrieux et les plus dignes de notre attention. Il habite les pays froids et tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Les lieux où on le trouve encore en plus grand nombre sont les contrées désertes de l'Amérique septentrionale, sur les bords des grands fleuves. Cet animal a environ 2 1/2 ou 3 pieds de long, sans y comprendre sa queue; qui est à peu près moitié aussi longue, large, très charnue et recouverte d'écaillés. Cette queue est la seule partie mangeable du Castor. Elle a le goût du poisson. Le Castor a les pattes fort courtes; celles de devant fig. 2., sont très petites et sans membrane, celles de derrière, fig. 1, sont beaucoup plus grandes et les orteils en sont réunis par une membrane, par le moyen de la quelle et à l'aide de sa queue le Castor nage et plonge parfaitement bien. La couleur ordinaire de sa peau est un brun châtain; il y en a cependant encore de presque entièrement noirs et de blancs. On fait un très grand commerce de cette peau, considerée comme pelleterie, mais surtout à cause de ses beaux poils doux et luisans, dont les chapeliers employent une partie à fabriquer les chapeaux que nous appelions Castors fins, et dont on fait aussi de fins draps de castor, des gans et des bas. Le castor porte sous la queue prés des pieds de derrière et dans de certaines poches ou bousses, une espèce de graisse allez semblable à de la cire, qu'on appelle Castoreum, et qu'on employe comme un medicament salutaire. Les castors aiment les contrées solitaires, tranquilles, couvertes d'paisses forêts, et où il y a beaucoup d'eau, ils y forment de vraies républiques et vivent souvent jusqu'au nombre de 200 ensemble. Aucun animal quadrupède, n'a plus d'instinct pour le travail et ne prepare son habitation avec plus d'art que le castor. Il se fait non seulement un terrier dans les creux qui se trouvent sur le rivage comme la loutre, mais se construit encore une maison à plusieurs étages et avec différens appartemens, et abat à cet effet les plus grands arbres, qu'il travaille aussi lui même. Il choisit, pour la construction de son édifice, une eau ombragée, basse, qui coule lentement dans les baies profondes des fleuves. Mais afin que l'eau ne lui manque pas, il elève d'abord au dessous de l'endroit, où il veut construire son habitation, une digue oblique à travers le fleuve, et y met un art et des soins étonnans. Le fondement de cette digue est composé de troncs d'arbres près desquels des pieux sont enfoncés obliquement contre le courant de l'eau, sur ce fondement s'élève une digue de 4 à 5 aunes d'épaisseur, et faite de branches entrelacées, de terre pétrie et d'argille, et si solide qu'elle dure fort longtems. Ces habitations sont quelquefois isolées, quelque fois aussi on en trouve 10 à 12 et même plus, les unes auprès des autres et de différentes grandeurs. Leur contour, qui est rond ou oval, a jusqu'à 30 pieds de circonférence, et leur hauteur est souvent de 8 pieds et plus. Le fondement de ces habitations est aussi très régulier, et de morceaux d'arbres coudés par les castors. Sur ces morceaux s'élèvent des parois perpendiculaires, recouverts d'un toit rond et vouté, et le tout est enduit d'une couche épaisse de terre pétrie. Une semblable habitation a d'ordinaire trois etages l'un sous l'eau, le sécond au niveau de l'eau, et le troisième au dessus, et chaque étage a deux issues, l'une sur le rivage et l'autre au fond de l'eau. Le castor se nourrit d'ecorce de trembles, de saules, de bouleaux verts, de toutes sortes d'herbes et de roseaux, il mange aussi du poisson et des écrevisses. On le prend dans des filets forts, des nasses, des pièges et avec des chiens.
Ad00341 01 031a/freAmphibies V. T. I. No. 29.
SERPENS.
Les serpens passent en général pour être venimeux, mais il n'y en a pas là dixième partie qui le soient effectivement; et ce poison n'eu qu'une humeur acre et mordante, qui se trouve dans une petite vessie au dessous de deux dents mobiles, et qu'ils lancent dans la plaie en mordant. Il existe des serpens de terre et des serpens d'eau. Parmi ces derniers il n'en est aucun de venimeux et on les mange pour la plupart.
Les serpens pondent des oeufs, qui semblent enfilés à un fil, tandis que la vipère met au monde des petits vivans. Ils se dépouillent chaque année de leur vieille peau; dont ils sortent comme d'un étui. Leur langue est longue et double, ils peuvent la lancer assez loin et avec beaucoup de vitesse, elle leur sert à prendre les insectes dont ils se nourrissent pour la plupart. Les serpens de terre sont presque tous couverts d'ecailles, les serpens d'eau n'ont au contraire a u'une peau unie et visqueuse, qui forme le long du dos une espèce de crête aiguë.
Les serpens de terre qui sont reconnus pour les plus venimeux, sont le serpens à sonnette, et le serpens à lunettes.
No. 1. Le Serpent à Sonnette.
Il est du genre des vipéres, dont il est sans contredit la plus grande et la plus terrible, car il a souvent jusqu'à 8 pieds de long, et sa morsure tue dans peu de minutes quand elle touche une veine. Il se trouve dans touts les climats chauds et les îles de l'Amérique et de l'Asie. C'est pour l'ordinaire le plus pesant et le plus endormi de tous les serpens, et il n'attaque que sa proie, à moins qu'on ne l'irrite. Il porte à l'extrémité de sa queue douze vessies de la nature de la corne, enchassees les unes dans les autres (fig. 3.), qui quand l'annimal rampe ou se meut, sont un certain bruit, qui avertit de son approche. Aux Indes il n'est pas rare de le voir se glisser dans les maisons, où les animaux domestiques le découvrent ordinairement par leurs cris inquiets. Tous les quadrupèdes et les oiseaux le haissent et le poursuivent à grands cris quand ils l'apperçoivent, comme les petits oiseaux poursuivent le hibou. De là vient l'idée superstitieuse des Indiens, qui s'imaginent, que par son regard le serpent à sonnette peut tellement charmer les écureuils et les petits oiseaux, qui se trouvent sur les arbres, sous lesquels il est; qu'ils ne peuvent s'empécher de descendre vers lui, et de lui servir de pâture. Ce qu'il y a de vrai, c'est, qu'aussitôt que les oiseaux et les écureuils apperçoivent le serpent à sonnette leur ennemi, ils le pourvu vent à grands cris et avec une fureur aveugle, comme ils poursuivraient un hibou, p. e., et que par imprudence ils s'en approchent de si près, qu'il est alors facile au serpent de les prendre.
No, 2. Le Mural ou serpent d'eau.
La peau du Mural est lisse et très joliment marbree. Cet animal, qui est de la grosseur du bras d'un homme, vit sur tout dans la mer du Nord et en Norvège, ou on le trouve souvent long de plusieurs aunes. Nous avons deja dit qu'il n'est pas venimeux; on peut même le manger.
Ad00341 01 032a/frePlantes III. T. I. No. 30.
EPICES.
Les Epices sont de certaines drogues, qu'on ajoute en très petite quantité aux alimens, afin de les rendre de meilleur goût et de plus facile digestion. La nature en a donné de plus échauffantes et de plus sortes aux pays chauds, qu'aux pays tempérés, et les Africains, les Asiatiques et les Américains en sont un très grand usage. Il est vraisemblable, qu'un climat chaud exige des épices plus échauffantes et plus mordantes, pour fortifier le corps, qui est plus lourd dans ces climats, ou il est epuisè par la sueur, et pour réveiller l'activité de l'estomac, qui sans elles serait il faible, qu'il pourrait facilement en résulter un défaut d'appétit, et même la fièvre. Le Poivre et le Gingembre sont, comme on sait, deux des plus puissans Stomachiques, et d'un usage si univërsel dans nos cuisines, qu'ils méritent d'être connus de plus près.
No. 1. Le Poivre.
Le poivre est la semence d'un arbrisseau des Indes orientales, qui se multiplie par boutures et dont la feuille ovale est d'un vert foncé, avec 7 cotes rougeâtres. Sa fleur est d'un blanc verdàtre, à peu près semblable à celle du muguet (a), et ses baies sont d'un rouge éclatant(b); c'est dans ces baies qu'est contenue la semence (c) qui devient noirâtre (d), quand elle est desséchée et que nous connaissons sous le nom de poivre noir. Le poivre blanc est le même fruit, avec cette seule différence, que lorsqu'il a atteint sa parfaite maturité, on le trempe dans de l'eau de mer, pour le dégager, de sa peau noire (e), et faire paraître la graine blanche (f) qu'elle recouvre. Les Hollandais sont un très grand commerce de poivre.
No. 2. La Gingembre.
C'est une plante assez semblable aux roseaux, qui crôit dans les deux Indes. La partie de cette plante que nous employons comme epice n'est autre chose que sa racine noueuse, à 'â quelle on a, pour cette raison, donne le nom de noeud de Gingembre. Il est, comme le poivre, stomachique et échauffant, et en même tems un article de commerce non moins important pour les Hollandais.
Ad00341 01 033a/freQuadrupèdes IX. T. I. No. 31.
PELLETERIES FINES.
Le commerce de pelleteries est, comme personne ne l'ignore, de la dernière importance pour la Russie, l'Angleterre, l'Amérique septentrionale et la France. Les pelleteries les plus précieuses et les plus fines viennent du Nord de l'Asie, de la Còte occidentale, et de l'intérieur de l'Amérique septentrionale. Voici quelques uns des animaux les plus connus qui les fournissent.
No. 1. La Loutre de Canada.
La Loutre de Canada vit dans l'intereur de l'Amérique septentrionale, sur le bord des fleuves, où elle le nourrit de poissons. Elle a à peu près trois pieds de longueur, nage parfaitement sur l'eau et sous l'eau, et est un des animaux les plus rusés. Sa peau est d'un brun clair ou fonce, et une pelleterie très prècieuse.
No. 2. La Loutre de mer.
Les côtes occidentales de l'Amérique entre le 50 et 60me degré de latitude, de même que celles du Kamtschatka, sont la patrie de cet animal, qui a environ trois pieds de longueur, et dont le poil est partout d'un brun noir. Cette loutre vit sur les bords de la mer, où elle se nourrit de toutes sortes de poissons, de crabes, de moules et de limaçons, qu'elle cherche pendant le reflux, lorsque les eaux de la mer se retirent. Sa peau est une des pelleteries les plus précieuses; on en fait le plus grand cas dans la Chine, où la cour de Peking et les personnes le plus distinguées en portent des bordures sur leurs habits, et où une seule peau se vend jusqu'à 100 et 140 roubles, selon qu'elle est plus on moins belle. C'est pourquoi les Anglais, outre leur ancienne compagnie de la Baye de Hudson, qui fait le plus grand commerce de pelleteries de l'Amérique septentrionale, ont eu soin depuis peu d'années, de faire avec la Chine un commerce des pelleteries des côtes occidentales de l'Amérique, qui leur est d'un très grand rapport.
No. 3. La Fouine ou martre sauvage.
Cet animal se trouve dans tout le nord de l'Europe, en Alie et en Amérique; on le rencontre aussi, mais plus rarement, en Allemagne, en Angleterre et en France. Il habite de preférence les creux des arbres, ce qui lui a fait donner par les Allemands le nom de martre des arbres; et il se nourrit d'écureuils, de souris, d'oiseaux, de graines et de miel. Sa fiente a une odeur de musc. Sa peau, surtout dans les pays du nord, est bien preférable à celle du putois, et approche la plus de la martre, Zibeline. La longueur de son corps est d'environ 18 pouces, et celle de sa queue de 10.
No. 4. La Martre Zibeline.
Cet animal ressemble fort à celui que nous venons de decrire, si ce n'est qu'il est un peu plus petit, et que l'on poil est d'un brun foncé. Il habite la Sibérie, le Kamtschatka, les îles qui se trouvent entre l'Asie et l'Amérique, et toute l'Amèrique septentrionale jusqu'au 50 degré de latitude, où il se tient dans les terriers, ou dans les creux des arbres. Il se nourrit de belettes, d'écureuils, de lièvres, d'oiseaux et de graines. On met sa peau au nombre des plus fines pelleteries, et plus elle est noire, plus le poil en est long et luisant, et plus elle est chère et précieuse, de sorte que les peaux de Zibelines le vendent d'un quart de rouble jusqu'à 50 roubles et plus, prises sur la place. Ce sont des compagnies particulières qui vont chasser ces animanx dans la Siberie; elles se partagent pour cet effet en différentes bandes separées, qui se rendent dans les grands deserts, où elles relient pendant tout l'hyver. Les meilleures peaux de Zibelines passent de la Siberie en Russie et de-là en Turquie, et les plus mauvaises à la Chine. La compagnie de la baye de Hudson envoyé les Zibelins de Canada par l'Angleterre en France et en Allemagne.
No. 5. L'Hermine
L'Hermine est une grande belette longue d'environ 10 pouces, sans y comprendre la queue qui a 4 pouces de longueur; cet animal a cela de particulier, qu'en été il est d'un bai clair, au dessous du venue près qui est blanc, tandis qu'en hyver il est entièrement blanc, est n'a que le bout de la queue noir. On trouve quantité d'Hermines dans les pays tempérés du nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique; les pays chauds n'en suit pas non plus tout-à-fait dépourvus. Elles vivent dans les cavernes des rochers et les tas de pierres, et se nourrissent d'oiseaux. d'oeufs, de rats, de souris, de jeunes lièvres et de petits lapins. Sa peau, qu'on met an nombre des fines pelleteries fesait autrefois une des principales parties des vêtements des grands seigneurs, ce qui fait que dans les armoiries on represente toujour les manteaux et les couronnes des Princes doublés d'Hermine. Elle n'oit plus aujourd'hui à la mode.
No. 6. Le Petit-gris ou l'Ecureuil du Nord.
Cet animal n'est autre chose que l'écureuil gris des pays du nord, et se trouve surtout le Siberie et dans la Russie d'où l'on fait un très grand commerce de sa peau, á laquelle on a donné le nom de petit-gris. Ses moeurs ressemblent d'ailleurs à celles des autres écureuils; car il vit dans les forêts sur les arbres, et se noirrit de noix, de noisettes, de faines, de glands et de semences de Pins etc. On fait des poils de sa queue de petit pinceaux, à l'usage des peintre.
Ad00341 01 034a/freOiseaux. V. T. 1. No. 34.
OISEAUX DE PROIE.
Il existe quantité d'espèces d'oiseaux de proie, dont l'Aigle est le premier et le plus renommé. L'aigle est le plus noble et le roi des oiseaux, comme le lion est celui des quadrupèdes. Il y a plusieurs espèces d'aigles différens les uns des autres. Nous nous contenterons de donner ici 3 espèces principales.
No. 1. L'Aigle royal, ou doré.
C'est le plus noble et le plus fier de tous les aigles; il passe, les ailes étendues, 8 pieds et demi. C'est aussi de tous les oiseaux celui qui s'élève le plus haut; car il monte souvent au dessus des nues; et c'est par cette raison que les anciens l'ont appellé le oiseau célèste, et qu'ils l'ont associé à Jupiter. Il a le bec fort et bleuâtre, les pattes d'un jaune d'or et les serres fort aiguës. La couleur de son plumage est jaune d'or mêlée de brun, et son oeil, qui est d'un beau jaune, brille d'un feu très vif. L'aigle royal habite les rochers solitaires et escarpés des pays tempérés de l'Europe et des contrées plus chaudes. Il emporte les grues, les oies, les lièvres, les agneaux et les chevreaux, et est très difficile a apprivoisser.
No. 2. L'Aigle commun.
Il est un peu plus petit que l'aigle royal, de couleur brune, et a la queue blanche et noire; cette espèce est plus nombreuse que la précédente, surtout dans les pays froids. Il prend principalement les lièvres; c'est pourquoi on le dressait autrefois à la chasse de ces animaux dans les fauconneries de France.
No. 3. Le Pygargue, ou l'Aigle à tète blanche.
Cet aigle est aussi grand que l'aigle commun; sa couleur est d'un brun noir, sa tète et sa queue sont blanches. Il ne vit pareillement que dans les pays froids, et prend surtout les petits chevreuils et les jeunes faons. Il niche sur les grands arbres et ne va chercher sa proie que pendant quelques heures sur le midi.
C'est une fable des anciens, que les Aigles en général portent sur le dós leurs petits vers le soleil, et les obligent de regarder cet astre, et en tuent ceux qui ne peuvent supporter l'éclat de ses rayons, les yeux ouverts.
No. 4. Le Grand Vautour.
C'est le plus grand et le plus terrible de tous les oiseaux de proie. On le trouve surtout en Afrique et en Suisse dans les Alpes; il a 16 pieds d'envergure. Sa couleur est d'un brun foncé, son cou est presque nu, simplement couvert d'un duvet léger et garni par devant de deux rayes blanches; il a le dessus de la tète applati, le bec fort et crochu à l'extrémité. Les Péruviens l'appellent Condor. Il préfère la charogne et la chair puante à la chair fraîche, ce que ne sont pas les aigles; mais au défaut de charogne il prend les moutons, les veaux, les chèvres, les chevreuils, les chamois et même des enfans de 3 à 4 ans. Les Allemands le nomment Vautour aux Agneaux, parce qu'il ravit surtout les moutons.
No. 5. L'Autour.
L'Autour est un oiseau de proie commun en Europe, où il fait de grands dégâts dans les colombiers et les poulaliers. Il est d'un gris brun tacheté, et a les jambes et les ferres, fort longues. On le dresse aussi à la fauconnerie.
No. 6. Le Faucon.
Le faucon est, après l'aigle, le plus noble, le plus prompt et le plus courageux des oiseaux de proie, c'est aussi le plus utile à l'homme; car il se laisse facilement dresser à la fauconnerie; plaisir cher que les grands seigneurs souis peuveut se donner. On s'en sert pour prendre des lièvres, des herons, des grues, des cicognes et des perdrix. Le faucon n'habite que les pays les pins froids du Nord, comme l'Islande, la Norvège et la Russie d'où on les transporte en France, en Allemagne en Italie, en Perse et en Turquie. Les faucons blancs de l'Islande passent pour les plus précieux. La vue perçante du faucon est renommée et à passé en proverbe.
Ad00341 01 035a/frePoissons. IV. T. I. No. 33.
POISSONS REMARQUABLES, PAR LE COMMERCE QU'ON EN FAIT.
No. 1. Le Saumon.
Le Saumon fait la nuance entre les poissons de mer et les poissons d'eau douce ou de rivieres, car il passe l'hyver dans la mer, et principalement dans l'océan septentrional, et remonte au printems dans les rivières, où il fraie, et où on le prend en grande quantité; il est alors fort gras. Il fait sa nourriture de petits poissons et d'insectes aquatiques, croit trés promptement, et parvient a une grandeur considerable; car il a souvent jusqu'à 6 pieds, et pése jusqu'à 80 livres. On le prend dans presque tous les grands fleuves de l'Allemagne; ce-lui du Rhin, du Weser et de l'Elbe est le plus renommé. C'est un poisson fort délicat, frais et bouilli, ou marine et enfumé; aussi fait il une branche importante de commerce pour plusieurs pays et surtout pour l'Angleterre où l'on en fait une très grande pèche.
No. 2. Le Thon.
De tous les poissons mangeables le Thon est vraisemblablement le plus grand; car on le trouve de la longueur de 2 pieds, sa grandeur ordinaire, jusqu'à celle de 10, et pesant depuis 7 jusqu'à 700 livres. Il habite toutes les Mers et surtout la Mediterranee, où il y a de grandes pêcheries de Thons sur les côtes de l'Italie, de là France et de l'Espagne, et d'où l'on fait, principalement avec la Turquie, un grand commerce de ce poisson salé. On le mange aussi, comme le Saumon, frais ou mariné. Il se nourrit surtout de harengs et de marqueraux, et il est si vorace qu'il ne pargne pas même l'on propre frais. Au mois de mai de grandes troupes de plusieurs milliers de Thons, formant un quarre allongé, descendent avec grand bruit de la haute mer vers les cotes, où l'on en prend un très grand nombre dans les Tonnaros, ou pêcheries de Thons, qui ne sont autre chose qu'une espèce de fort, construit dans l'eau (entre les rocs et les îles) avec de bons filets, et partagé en plusieurs chambres.
No. 3. Le Hareng.
Le Hareng, considerà comme aliment ou comme branche de commerce, est si important pour toute l'Europe, que des pays entiers, p. e. la Hollande, l'Angleterre, l'Ecoile, la Norvège, la Suède, le Danemarc, la Pruil'e etc. le regar- dent comme une des principales sources de leur* richesses. Le Hareng habite les mers du nord, la- mer Baltique et l'Oc« an atlantique, ou il se tient dans les bas fonds, d'où il remonte vers la sur face au printems et en été, et s'approche en troupe prodigieuses des cotes où il sraie et ou on le prend. Nos aveux connaiss'aient déjà le hareng;mais com- me la vrai inani re de le Caler leur était inconnue» le commerce de ce poisson ne sut point fortimpor- tant pour eux, jusqu'à ce qu'un Brabançon now1" m-: Guillaume Beu-ckel, eùi parhasard découvert, vers la lin du XIII siecle, la vraie manière de Ie saler et de le conserver; cequiiit tout àcoupde la pèche des harengs une vraie mine d'or et 1& branche la plus importante du commerce pous phisieurs nations. 11 n'est aucune espèce de poil" sons qui se multiplie chaque aim e auiìì prodigi^11' sement et qui se trouve dans la mer en plus grande quantit que le hareng; car on peut supposer san* exag ration, que les hommes en prennent plus osi. 1000 millions par an, et que les poissons qui y1' vent de rapine eu d voient en outre pins d'une fois autant. Il est deux manières de pi\ parer Ie hareng pour le conserver; la première consitte à 1$ saler et a le caquer dans des tonnes, dans lesquelJ les on l'envoyé par toute l'Europe; et la seconde, à le laisser dans la saumure pendant 24. heure«, après qtiel tems on l'en retire, le suspend par ' t te à une broche de bois, et le fume et deiiécn pendant o/j. heures dans des sourneaux saits ex- près, et dont chacun peut contenir 12000 hareng à la fois. Le hareng a in si préparé se uon)in hareng: soret. Celui qui se trouve dans la nlL balsique est un peu plus petit et porte le i'ül de Strömling ou Anchois de Suede.
No. 4. Le Maquereau.
Ce poisson se trouve dans lamer du Nord, 'a ¦ mer baltique, et à phisieurs autres endroits « l'oc an. Lesl'Januereanx vont toujours en grand** troupes, sont extrêmement vpraces et surtout dan' gereux" aux harengs, qu'ils chassent souvent de*' cotes. Ils ne parviennent tout au plus qu'à la lon- gueur d'un ou de den;; pieds, et sont gras et tr dedicata. On les mange frais on marin s, maiseI1 Ecosseet enNorW'ge on les traite comme les nf rengs. La pèche des maquereaux fait unepâr£l coniidérable de la pèche de différons peuple*'
Ad00341 01 036a/freQuadrupèdes X. T. I. No. 32.
DIFFERENTES ESPECES D'OURS.
L'Ours d'Europe. No. 1. Le brun. No. 2. Le noir.
L' Ours d'Europe est du nombre des animaux qui vivent de rapine. Le noir, quia jusqu'à 5 pieds et l de longueur, ne se trouve que dans les pays sroids du norùdel'Europeet dei'AIie, dont il habite les grandes forêts solitaires; le brun, qui est plus petit et n'a tout au plus que 4 pieds de long, le trouve au contraire partout, dans les pays chauds comme dans les. froids, et surtout en Pologne, en Hongrie, dans les Alpes et les Pyrénées; mais il n'y en a plus actuellement en Allemagne. L'ours noir se nourrit de toutes fortes déracines, de graines, de fruits fauvages, de miel, de grain mûr, et rarement de chair; le brun fait au contraire fa principale nourriture de la chair des grands animaux de toutes espèces, ce qui le rend très dangereux aux chevaux, aux bètes à cornes et à laine, de même qu'aux bètes fauves. Il mange même delà charogne, Il renverse fa proie à coup de pattes, qui sont ses armes principales, et par le moyen desquelles il fe défend en fe tenant debout sur celles de derrière; puis il commence par en lucerle fang. En hyver il seconftrnit, dans des antres ou sous les racines des arbres, on repaiie dans lequel ilpaffe5 ou 6 mois en repos et sans prendre de nourriture, s'amufant pendant ce tems a fucer ses pattes. L'ourse met bas 1 ou 2 petits à la fois; mais ce n'est qu'une sabl", que ces petits, au moment de leurnaisfance, foient des masses de chair informes, qui ne reçoivent leur ngp. re. et leur, forme qu'après avoir été léchés par leur mère. Onchafseet tue l'ours à cause de sa peau, qu'on employe à différens usages, comme une pelleterie grossière, et dont on sait un assez grand commerce.
No. 3. L'Ours blanc.
L'Ours blanc ne se trouve qu'aux environs du pôle arctique, dans le Groenland, au Spitzberg, dans la novelle Zemble et les îles de la mer glaciale. Il est tout a sait blanc, a de 8 à îss pieds do idfcg, et est extrêmement vorace et terrible. 11 se nourrit depoillons, de chiens marins, de uiorses, de balaines, lorsqu'elles sont encore jeunes ou mortes; déterre les cadavres, et attaque les hommes, sans avoir aucun égard de la lupériorité de leur nombre. Il traverse dés mers entières sur des glaçons détachés, et s'ensouit dans la neige pendant l'hyver. On le tue pour en avoir la peau.
No. 4. Le Coati, ou le Raton.
Le Coati ou Raton, est naturel à l'Amérique septentrionale, à la Jamaïque et aux Antilles, où il habite la plupart du tems les creux des arbres. Il a près de deux pieds de long, se nourrit de maïs, de cannes à fu ere, de châtaignes, mais non de rapi' ne. On l'apprivoiseaisémentei. on le garde dans les maifons. On lui a donné le nom d'ours läJ veur, pareequ'il a coutume de laver dans l'eau ses alimens et tout ce qui est uni. Sa peau est irne pelleterie sort médiocre, qu'on transporte fréquemment en Europe, et dont on fait la plûpart du tems des manchons.
No. 5. Le Blaireau.
Le blaireau est pareillement une espèce d'ours, Il a environ 2 pieds de longueur, et est naturel a l'Europe et â l'Asie, jusqu'au 60e degré. Il aime la folitude et vit dans des terriers, qu'il fe Creufe dans les forêts, et dont il ne sort que la nuit, pour chercher sa nourriture, qui consìtte en racines, en glands, en fruits, en grenouilles, scarabées, oeufs d'oiseaux et même en jeunes oiseaux. Il devient très gras en automne, et se retire alors dans son terrier, où il reste pendant tout l'hyver, en suçant fa propre graille, de sorte qu'il est extrêmement maigre au printcins. Sa chair n'est pas mangeable; on se sert de la graisle dans les pharmacies, et on sait de sa peatt des gibecières et des besaces.
No. 6. Le Glouton.
Cet animal a environ 2 pieds, de longueur; il habite la Norvège, la Suède, la Laponie et la Sibérie, et est gaiement du genre des ours. Il se nourrit de la chair fraîche de même que de la charogne des Elans, des Rennes, des lièvres, des souris, et quelquefois de graines. C'est sa gloutonerie qui lui a valu sou nom. Sa peau e très précieuse pour la grande beauté de son poil.
Ad00341 01 037a/frePlantes. IV. T. I. No. 35.
LE TABAC.
La véritable pairie du Tabac est l'Ain 'rique méri- dionale. Cetteplante a reçu son nom de la petiie île de Tabaso, où les Espagnols la trouvèrent en 1520, et d'où ils l'apportèrent en Europe. Son nom latin, Herba Niçotiana, lui vient de Jean Ni- cot, Ambassadeur de France à la cour île Portu- gal, qui dans ce royaume apprit a connoitre le tabac, et en envoya le premier en France à la Reine Cal hariue de Il/cdir/. u Depuis ce teras l'usage du tabac le répand il dans tout le monde, et cette plante devint une des productions et des branches de commerce les plus importantes des Indes occidentales anlli bien que de l'Euro- pe. Quoique, à proprement parler, les cli- mats chauds de l'Amérique et de l'Aiìe soient sa patrie, elle supporte cepen laut des climats plus tempérés, et on la cultive actuellement beau- coup en Europe, surtout en France, en Alle- magne et en Hongrie. Iî y a, à la vérité, plusieurs espèces de ta- bac eilenlicllement di If ventes; mais les deux suivantes sont les principales et les plus con- nues.
No. 1. Le Tabac de Virginie.
Dans les bons terreins, cette plante forme un arbrisseau à peu pr's de la hauteur d'un homme. Ses feuilles sont longues, larges et terminées en pointe; elle porte en haut un bou- quet de fleurs d'un rouge pale et de la forme d'une trompete. Les Indes occidentales, et surtoul la Virginie, sont sa patrie proprement dite; aussi esi - ce de ce dernier pays que'lle a reçu son nom.
No. 2. Le Tabac d'Asie.
Cette plante est à peine moitié aussi haut« que la précédente, mais Tes feuilles sont en plu* grand nombre, plus groü'es et plus larges; seS fleurs sont d'un jaune verdàtre et remplacés par des semences huileuses. L'Ade est sa patrie; ou la cultive surtout en Hongrie et en Turquie, C* qui l'a fait appeller tabac de Turquie. Ces deux plante« donnent les mêmes pro- duits, savoir du tabac à fumer et du tabac*'1 poudre, qu'on prépare des feuilles vertes apro? les avoir deiTéchéi:. «. Plus le climat où croît la planicele eh-iud. plus le tabac est bon. - Voi** à peu pn's les principales manipulations qu'exi- gent la culture et la fabrication du tabac. Lorsque les feuilles vertes de la plante sont parvenues à un certain degré de grandeur et de maturité et commencent à jaunir, on les s tâ- che de la tige, et on les en ta lie les unes Tur leS autres afin qu'elles s'échaussent etsuent; puis on les enlile à un sil un peu fort, et on les fait bien secher a l'ombre. C'est aiuti qu'on les vend pir quintaux aux fabricants de tabac, qui les allor- tillent convenablement, les trempent dans certai- nes sauces, et les lilent en rouleaux, ou les dé- coupent en petits morceaux s'ils veulent en fair* du tabac à fuma; ou le reduisent en pondre fine, qu'on appelle tab a e en poudre. Le grand nombre de manières diîférentes de mêler h'3 feuilles de tabac île diver- pays, de les aiTortiï» de les macérer« de les faire fermenter, de It' siler, de les couper, de les moudre et de les ap- prêter, produit le nombre prodigieux de di™ f rentes Tortes de tabac en poudre et à fusuef» dont chaque pays a, pour ainsi dire, ses sorte» particulières, et qui forment un object li iiup°r' tant pour le commerce aussi bien que pour 1*' revenus, de plusieurs royaumes.
Ad00341 01 038a/frePoissons V. T. I. No. 36.
STOCKFICHES OU MERLUCHES.
On comprend ordinairement sous ce nom, plusieurs espèces d'égrefins secs, qui sont pour plusieurs nations un article fort important de commerce, et nourrissent quantité de personnes. Les especes de Stockfiches les plus connues, sont le Cabeliau, le Stockfiche proprement dit, la Sole et la Merluche, representées sur la planche ci-jointe.
No. 1. Le Cabeliau.
Le Cabeliau est le plus grand de tous les Stocksiches; il a ordinairement 3 pieds de lon- gueur, et pèse 14 à 20 livres. Il ne se trouve que dans l'Océan, et ne remonte jamais les fleu- ves; on. le pèche particulièrement dans les mers du nord de notre hémisphère, sur les côtes de la Norvège, de l'Islande, près des Iles Orcadcs, et dans l'Amérique septentrionale sur les bancs de Terre neuve, du cap breton et de la nouvelle EcosTe. Il fait une branche con sid érable du com- merce et la nourriture de plusieurs nations. Il nourrit toute l'Islande, rapporte annuellement' à la Norvège quelques tonnes d'or, est une sour- ce abondante de richesies pour l'Angleterre et la France Turtout. puisqu'il occupe annuelle- ment dans l'Am rique septentrionale seule, en- viron coooo marins de ces deux nations. On prend le Cab. liau à l'hameçon, auquel on attache des harengs frais, des merlus, des ma- quereaux, des écreviises et des crabes pour amor- ce. Dès qu'il est pris, on lui coupe la tète, le vuide, lui enlève 1' pine du dos, puis on le pend à des bâtons ou des perches, pour le fecher a l'air, ou bien on \ejale et le met en tonnes, ou bien enfin on le feche à l'air aprì s l'avoir falé. Ces trois différentes manières de préparer le Ca- beliau pour le eonserver, lui a fait donner dissé- renB noms; car lorsqu'il est s ché à l'air sans avoir et. sai, on le nomme Stockfiche; lorsqu'il estsa- r, on l'appelle monte* et sai--et séchHl prend le nom de morne séche. Nos marchands le vendent sous ces 3 diss rens noms, mais c'est toujours le même poisson. On tire une huile de poillbn de son foie; et son frais se vend en petits ton- neaux aux Hollandais et aux François, qui l'em- ployait comme amorce pour prendre les anchois.
No. 2. Le Stockfische proprement dit.
Ce poisson qui est plus petit que le cabeliau. n'a qu'un pied et demi ou 2 pieds de longueur» mais il est aussì vorace que le cabeliau, et don»e sur- tout la chail'e aux maquereaux et aux harengs«. On le trouve dans la m diterran e, de mèmeq'1* dans la mer du nord. Les endroits, où l'on en fait la pèche la plus abondante, sout les cotes de l'A'1* gleterre et de l'Irlande, età 3 ou \ milles delà cote deBr tagne; on le prend à l'hameçon ou dans des filets. Comme on en prend une grande quantité» on en s che le plus grand nombre à des perches ou bâtons (ce qui lui a valu le nom de Stockfiche) et ou l'envoie de la sorte en Espagne ou en Al" lemagne.
No. 3. La Sole ou Plie.
On met pareillement les Soles au nombre des Stockfiches, pareequ'on les envoie pour la plupart, du moins en Allemagne, delll-ch'es à l'air et li,; S par bottes, et pareequ'on les accommode et les mange comme le Stockfiche. On les trouve dans la mer baltique et dans la mer du nord, oùellcS fe tiennent continuellement au fond de la rûCt et se nourrissent de petits poissons, de moules e* de jeunes limaçons. La marque distinctive de ce poillbn est qu'il a toujours les deux yeux d'vrö seul còti' de la tète, et que l'on corps est tout a fait applati du dos vers le venire, et mème entièrement plat, ce qui lui a fait donner lenoitt de poiffon plat, de demi poi [fnu etc. On prend les sêles avec des lignes qui vont jusqu'au fond de l'eau; ou on lea pique avec de longues perches» elles sont une branche de commerce très avan' tageuse, pour les cotes de la mer Baltique.
No. 4. La Merluche.
La vraie merluche est la plus petite espèce de Stockfiche, car elle n'a qu'un pied de long. Elle se trouve dans les mers du Nord, et on la prend en abondance en automne aux environs de Helgeland, d'où on la transporte à Hambourg. elle se nourrit d'crevisses et d'insectes aquatiques; sa chair est blanche, ferme et de bon gout. Dans les pays du nord on la mange fraîche, ou sale et seche.
Ad00341 01 039a/frePlantes V. T. I. No. 37.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Canellier.
L'ile de Ceylan est la patrie du vrai Canellier, qui nous fournit une des épices les plus précieuses et les plus agréables, nommée Ca nelle, dont les Hol- landais faìsoientlongtems le monopole. Il croit, il est vrai, uneespèce-de canelle sa u vage sur les côtes du Malabar, dans les îles de Sumatra et de Borneo, mais elle n'égale point, à beaucoup près, Celle de Ceylan en bonté; auiïï ne coûte -1 - elle que la cinquième partie de ce que coûte celle-ci. Le Canellier parvient à peu prés h la hauteur d'un de nos pruniers; ses feuilles, qui sont larges et d'un vert foncé, paraillent d'un rouge pourpré quand elles'sont jeunes, et répandent une odeur forte et aromatique; ses racines même ont une odeur pénétrante de camphre. Cet arbre porte de petites fleurs blanches sans odeur, auxquelles succéde un fruit de la ligure d'une petite olive, dont la couleur est d'un noir bleuâtre et qui ex- hale une odeur de clou de girofle (fig. à). Son écorce est double ou plutôt triple; la première, c. à, d. l'extérieure, est grise sans goût et sans odeur, et n'est d'aucun usage. La seconde et la troisième adhérent sortement l'une à l'autre, et sont l'épice que nous appelions cartelle. Pour ob- tenir une écorce de la qualité requise, on ne doit peler aucun arbre, qu'il n'ait atteint sa cinquiè- me année; etpassé sa' îoéme ou îaéme année, il n'est plus propre à être pelé, parce que l'tcorce en est alors trop mauvaise. Il y a trois espèces principales de canelle, savoir: t) la fine, qu'on retire de jeunes arbres de moyenne grandeur; 1) la grossiêre, qui provient d'arbres plus gros et plus vieux; et 3) la sauvage, qui vient d'autres îles que Ceylan. Les Hollandais en envoyoient annuellement 5 ou 400, 000 livres de cette der- nière île en Europe; mais les Anglais, qui ont transplanté avec succès le Canellier dans les île* des Indes occidentales, portent un grand--preju- dice à leur commerce.
No. 2. Le Camphrier.
Le Camphre, ce médicament, si connu, d'une odeur si pénétrante, et qui ressemble presque au Tel gemme blanc, est la résme du Camphrier* arbre qui croit à la Chine et surtout aux Indes orientales dans les îles de Corneo et de Sumatra- Le camphrier parvient à une hauteur considera- ble, s'étend beaucoup, porte des feuilles d'un vert clair pourvues de côtes assez épaisses, et qlU répandent une odeur de camphre quand on Ies frotte. Ses fleurs sont d'un blanc jaunàutre; elles sont remplacées par des baies d'un bleu fond'» (fi. b. ~) qui renferment la semence. Cet arbre eu du genre des lauriers. Quand on y fait une iö* cision, le camphre, cette résine volatile qui c?r' cule entre l'écorce et le bois, en découle, et four- nit ce que nous appelions camphre naturel, ou camphre de Bornéo, qui est le plus précieux, Ie plus cher et le plus rare. On n'emploie en Eu- rope quele camphre artisiciel, que les Chinois et les Japonais obtiennent par distillation des raci- nes, des branches et des feuilles du camphrier- Les Vénitiens, les Hollandais et les Anglais pur1" fient etrafinent ce camphre, parce qu'il est enco- re brut et impur, et a l'oeil rougeàtre ou grl3 cendré lorsqu'il arrive en Europe. Outre l'em- ploi qu'on en fait en médecine, il sert surtou aux artificiers, parce qu'il brûle promptement e ne peut s'éteindre-
Ad00341 01 040a/freOiseaux. VI. T. I. No. 38.
OISEAUX AQUATIQUES REMARQUABLES.
No. 1. Le Cigne.
Le Cigne est un grand oiseau aquatique, qui se trouve fréquemment sur les cotes de la mer du nord et de la mer baltique, et quelquefois aussi sur les grands lacs, où il viten liberté. On en a cependant aussi de privés sur les rivières et les étangs. Son duvet dont on fait des lits, et ses plumes avec lesquelles on écrit, sont un article important de commerce. Sa peau entière passée avec le duvet le plus fin, fournit une fourrure très chaude et très précieuse. Il n'est point vrai que le cigne, dont la voix est rauque et désagréable, chante mélodieusement quand, il est à la veille de mourir; ce sont les anciens qui débitèrent cette fable.
No. 2. L'Albatros.
C'est un des plus grands oiseaux, qui ont été découverts depuis peu; car il ne se trouve que dans l'Australie, dans les contrées les plus froides de la mer du Sud, où il vit sur la pleine mer et sur les rochers qui s'y trouvent, et le Capitaine Cook, ce célèbre navigateur, en découvrit beaucoup dans ces contrées. L'albatros a 3 pieds de long, et le corps aussi épais qu'un mouton. Il ne vole que lorsqu'une tempête est prète à s'élever sur la mer; se nourrit de poissons à chair molle, et du frais des grands poissons.
No. 3. Pélican.
No. La Pale, ou Spatule.
On confond souvent ces deux oiseaux, parce qu'ils sont tous deux des oiseaux aquatiques, qui vivent sur les bords de la mer, et sur les grands fleuves. Ils différent cependant essentiellement, comme le sont voir leurs figures. Le pelican a aux pattes des membranes qui lui aident à nager, et que n'a pas la Pale ou Spatule, dont les pattes sont sembables à celles d'un oiseaux de marais. La pale a le bec très dur, fort large et en forme de cuillère par devant, pour pouvoir ramasser au fond de l'eau et broyer les limaçons, les moules, les écrevisses et les insectes aquatiques. Le pélican, au contraire, a le bec grand, mol et semblable au parchemin, au dessous duquel est attachée une peau jaune et plissée, qui s'élargit en forme d'un grand sac, dans lequel le pélican sourre lespoissons qu'il prend, et qui sont souvent de 6 à 8 livres pesant. Le pélican et la pale se ressembîent presque par leur plumage et par leur grandeur; le premier se trouve dans toutes les parties du monde et sous toutes les Zones, tandis que la seconde ne vit que sous la Zone torride et les deux tempérées. Il est faux que le pélican se déchire lui-même la poitrine, et nourrisse ses petits de son sang, quand ils sont dans le besoin. No. 5. Le Butor. Le Butor est un oiseau de marais, qui se trouve dans toutes parties du monde, et vit solitaire et très sauvage dans les grands marécages, où il se tient dans les roseaux et les joncs, et se nourrit de grenoutilles, de serpens et de rats d'eau. Il est aussi grand qu'une oie médiocre, et remarquable par le cri singulier qu'il fait entendre dans le tems de ses amours, et qui ressemble au mugissement du plus grand boeuf. Ce cri s'entend de fort loin, et effraie souvent les personnes timides, qui voyagent la nuit.
No. 6. Le Cormoran.
Cet oiseau de mer, qui vit dans tous les climats sur les bords de la mer, est de la grandeur d'une jeune oie, et grand preneur de poissons; car il ne manque jamais sa proie, et nage avec autant de facilité sous l'eau que sur l'eau. Les Chinois, les Anglais et les Français ont des cormorans apprivoisès et dressés, auxquels ils mette un anneau aucou, au dessus du jabot, afin qu'ils ne puissent pas avaler le poisson qu'ils prennent, et dont ils se servent alors pour la pêche.
Ad00341 01 041a/freArchitecture, I. T. I. No. 39.
ORIGINE ET PROGRES DE L'ARCHITECTURE.
Less premiers hommes habitèrent vraisemblablement les autres des rochers, dans les endroits où }a terre leur en offrait, et dans les pays plus chauds ils le retirèrent sous les arbres et les buissoris tous- fus, pour s'y mettre à l'abri de la chaleur du so- leil, et des injures du tems. Mais des qu'ils commencèrent à former des sociétés, qu'ils cher- chèrent à siitisfaire à leurs besoins par le moyen des arts, et se reunirent en familles- ils commen- cèrent ausfi à sc consini're des maisons, lurtout dans les contr es les plus sroides des diss. rentes parties de la terre.
No. 1. Origine de l'Architecture.
La forme originaire et imparsaite des mai- sons, qui par la suite donna lieu a la noble archi- tecture des Grecs et des Romains, naquit vrai- semblablement de l'arrangement, que nous allons décrire. On coupa de la même longueur des troncs d'arbres bruts; ou les placa la même distance les uns des autres, pour tenir lieu des colonnes, sur des pierres dispol es en quarr, on en environna la partie fnperieure de cordes d'écorce d'arbres pour les empêcher de fe fendre, et on les recouvrit d'une pierre platte et mince (sig. a); on reunit alors ces colonnes par /j. architraves; sur lesquelles ou pla- ca des poutres pour former le lambris, puis on dnila obliquement sur ces poutres des solives, qu' en reunit parties lattes et on couvrit ce toit, de ro- ssaux, de joncs ou d'écorce d'arbre; on mura en- suite, avec des pierres plattes et unies, les inter- valles vuides des colonnes, pour donner la caba- ne des parois folides. Ce fut probablement delà sorte que naquit la forme de la premi remaifon, et le premier ordre de Colonnes (sig. a.) compo- sées de simples troncs d'arbres. Mais les Grecs et les Romains indmîvicr. x, sormèrent leur belle ar- chitecture de cette forme simple et brute, et les architectes en ont divife les formes élégantes en ein a formes principales d'ed'iices, qu'on appelle Ordres d'architecture' et qu'pn reconnaît fur-tout attxchapiteaux, aux proportions et aux moulures de leurs colonnes; trois de ces ordres doivent leur origine aux Grecs, et les deux autres aux Romains. Comme ils etoint surtout d'ufage dans les tem- ples, i! sera plus facile de les reconnoitre aux 5 frontispices de temples, ci-deflus représentés.
No. 2. Ordre Toscan.
Cet ordre, qui prit naissance chez le« Ro- mains, est le plus bas, le »lus iimpie et le plus lourd de tous; les architectes ne l'emploient qu* aux étages insérieurs des édisices magnifiques. La sig. b. représente le chapiteau de ses colonnes.
No. 3. Ordre Dorique.
C'est le plus ancien des trois ordres d'architect-: ure grecque; il a reçu son nom de Doras, R°* du Pélopon se, qui le premier en sit usage à un temple de lunon. Il est un peu plus levé, et moins grossier dans ses proportions que l'ordre toscan. Son chapiteau est representé fig. c.
No. 4. Ordre Jonique.
Le sécond ordre d'architecture grecque reÇul son nom du célèbre temp'e de Diane en Joujfi (province de la Gr ce), ou il parut pom la premie- re sois, liest plus lev et plus élégant dans seS proportions, que les deux prec dens. Les figures del é repr sén tent, de front et de profil, son cha- piteau, remarquable par sa doable volute.
No. 5. Ordre Corinthien.
C'est le troifi. '. me et en même tems le phi* beau, le plus léger et le plus légant de tous le9 ordres d'architecture grecque. La fis s. saitv"ois son joli chapiteau décore de feuilles d'Acanlh et de quatre volutes, de même que la fie. g. en m°n' tre l'origine, que Vitruve, ancien architecte ro- main, raconte de la manière fuivante. La no"1* rice d'une petite fille grecque, qui venait de mourir, remplit une corbeille des joujous de»0 nourrillon, les recouvrit d'une tuile, les p°rt sur son tombeau, et les pofa par hafard sur v pied d'acanthe. La plante s' leva autour s, la corbeille, et ses feuilles ayant rençoiijjg la tuile, furent contraintes de fe replier, habile Sculpteur de Corinthe. nomm CalltniaQr. ayant vu cette ligure, la trouva fi belle, qu ' sculpa en pierre, et en lit le chapiteau des. lonnes d'un nouvel ordre d'architecture, 9U nomma Corinthien.
No. 6. Ordre Romain ou Composite.
C'est le second ordre d'architecture romaine. Il parut pour la première fois à l'arc de triomphe de l'Empereur Titus, et se nomme composite, parce qu'il est effectivement compos des pieces et des proportions des ordres corinthien et ionique, comme le fait voir son chapiteau, (fig. b.). Du grand nombre de compositions, qu'où tenta par la suite dans l'architecture, celle-ci est la seule qui se soit conservée, et que les architectes employent encore de nos jours dans les edifices somptueux.
Ad00341 01 042a/freInsectes. IV. T. I. No. 40.
INSECTES REMARQUABLES.
No. 1. Le Porte-lanterne de Surinam.
Le Porte lanterne est un insecte ailé assez grand, qui ne vit que dans les pays chauds, et surtoutà Surinam dans l'Amérique meridionale, et dont les couleurs et les nuances sont extrêmement bel- les. Sa grande trompe creuse etfemblable à une trompette, brille pendant la nuit comme unelu- mière, et avec tant d'éclat qne les Américains fe servent de ces insectes dans lears chambres au lieu dn lumières, etles portent petidantlanuit en pla- ce de lanternes, les attachant à cet efset à leurs pieds ou à un bâton. Ils vivent de fleurs, et ne sont aucun mal.
No. 2. La Sauterelle de passage.
Il existe plusieurs espèces de sauterelles, des grandes et des petites; celles de l'Europe ne sont aucun dommage; mais celles de l'Asrique et de l'Asie, qui sont beaucoup plusgrolfes et ontfou- vent la longueur et la grosseur du doigt, viennent avec les vents d'Eli, en troupes prodigieufes, semblables à des nuages noirs qui éclipsent le fo- leil, et dévorent, à plusieurs milles à la rpnde, les feuilles, les grains, l'herbe et toute la verdure des endroits où elles fe jettent. Ce sont surtout les fauterelles depaffageaeVAfie, quicausentees ravages; ces infectes fe trouvent communément dans les landes de la Tartarie, voyagent comme des oiseaux de paifage, et ne quittent un endroit, qu'après avoir devafté toute la contrée. Elles ne sont venues en Allemagne que trois fois dans ce fiècle, ravoir en 1C50, '747 et 1748, et y'furent apportées par des vents d'Eft.
No. 3. La feuille ambulante ou la Mante.
Cette espèce de sauterelle, qui vit dans les pays chauds de l'Europe, ne sait aucun mal, et se nourrit uniquement d'autres infectes qu'elle prend en fautant, ce qui lui a fait donner parles Allemands le nom de FangheuJchrecke.
No. 4. La Cigale.
La Cizale vit dans presque toutes les parties du monde, et il en existe quantité d'espèces dis- sérentes, depuis la grosseur d'une lentille jusqu'à celle de la cigale reprisentée^g-. 4- EUe a la tète large, la trompe recourbée en delïbus, et quatre ailes transparentes comme du verre, avec des co- tés colorées. Celle, dont on donne ici la figure, est la grande cigale d'Italie, qui se tient sur les ar- bres, et dont le mâle auneespèce de chant. Cet infecte est un des animaux favoris des Dames de la Chine, qui le gardent dans leurs chambres, a cause de son chant, et le tiennent dans de jolies petites cages faites de jonc. Les cigales se nour- rissent du fuc des plantes, et ne sont point de mah
No. 5. Le Scarabée Hercule.
UHercule est le plus grand de tous les Scara- bées, dont certaines espèces ne sont pas plus gref- ses qu'un ciron. Il a 5 pouces et demi de lon- gueur, se trouve auBréfilet dans les contrées q111 sort sous la Zone torride, etse nourrit de la sève du Cocotier et du Toddy, dont il feie l'écorce avec fa corne tranchante, pour fucerensuitelefllC qui découle de cette incision. Il n'est au reftc aucunement nuifible à l'homme. On l"appeue aussi Licorne volante.
No. 6. Le Hanneton.
Cet insecte, dont la patrie est le milieu de l'Europe, est un des plus nuifiblcs aux jardins et à l'agriculture, pareequ'il parait fouvent en trou- pes prodigieuTes, et dévore toutes les feuilles cles jardins et des forêts; cependant son ver, nomi116 ver bouvier, (Fig. 6. £.) est plus dangereux encore. Ce ver fe tient dans la terre, et rouge les racineS des jeunes arbres, de l'herbe et des grains, defor" te qu'il n'est pas rare de voir des campagnes entie" res deiséchées à cause des ravages qu'il y canfe# Voici comment le hanneton se propage. Des q"e la femelle s'est accouplée, elle fe sait un trou dans la terre ou elle dépofe des oeufs jaunâtres; elle en sort-ensuite, et meurt quelques jours. De ces oeufs nailTent d'abord de petits insectes qui deviennent vers bouviers, grosfissent pendant 4 ans s'enfoncent sort avant dans la terre, pendant l'automne de la quatrième année, etfe changent en sèves ou chrysalides, d'où le hanpeton fort enfin au mois de Mai de la cinquième année. On devrait fecouer tous les arbres pour en faire tomber les hannetons, et tuer ces insectes, aprés les avoir soigneusement ramassés.
Ad00341 01 043a/frePoissons. VI. T. I. No. 41.
DORADES.
Les Dorades sont sans contredit du nombre des plus beaux habitans des eaux, on en compte quatre espèces principales.
No. 1. La Tanche dorèe.
La Tanche dorée se trouve surtout en Silésie, et on la tient ordinairement par plaisir dans les bassins des jardins et des campagnes. Elle se nourrit des plantes qui croissent au fond de l'eau et de vers; et est incontestablement un des plus beaux poissons de l'Europe. Elle atteint la grosseur d'une carpe.
No. 2. L'Orphe.
L'Orphe est pareillement un poisson d'Europe, qui ne se trouve cependant qu'au Sud de l'Allemagne, en France et en Hongrie. Elle vit dans les riviéres, les étangs et les lacs, et se nourrit de vers et du frais des autres poissons. On la nourrit dans les étangs à cause de sa belle couleur d'orange, et plutôt pour le plaisir des yeux, que pour l'utilité qu'on en retire, car sa chair est fade et molle.
No. 3. La Dorade chinoise.
C'est sans contredit la plus belle et la plus magnifique créature qui habite les eaux. La Chine est sa patrie. Elle est noire dans les trois premiéres années de sa vie; elle reçoit ensuite de petites taches argentées qui grandissent peu à peu jusqu'à ce que le poisson ait partout une couleur d'argent, on l'appelle alors argentine. La dorade devient rouge après cela, et reçoit une couleur d'or eclatante et si vive, que dans l'obscurité on croirait voir un charbon ardent. Les Chinois et les Japonais nourrissent par somptuosité de ces poissons, dans de grands vases de verre dans leurs appartemens, ou bien dans les étangs de leurs beaux jardins, où les Dames s'amusent à les nourrir. Quoique la Chine soit leur patrie, on les a déjà transportés en Angleterre, en Hollande, en Danemarc et en Allemagne, et des amateurs de Brème et de Hambourg en ont dans de petits viviers de leurs jardins, où ils se conservent longtems. Quand on veut se procurer le plaisir d'en élever dans sa chambre dans de grands vases de verre, il faut avoir soin de leur donner de l'eau fraîche deux fois par semaine, et même plus souvent encore en été, de les nourrir de petits morceaux d'oublies, de croûte de pain blanc émiettée, de jaunes d'oeufs desséchés et réduits en poudre, et de mouches. Pedant l'hyver ils sont 3 ou 4 mois sans manger. On leur donne des plantes vertes sous lesquelles ils puissent se cacher. Lorsqu'on les tient dans des vases, ils atteignent rarement plus de 8 pouces de longueur, mais dans les étangs on en voit de 12 a 14 pouces. Les Chinois appellent ce poisson Kingo.
No. 4. Le Bossu.
Le bossu est un poisson rare, qui vit dans les eaux des Indes orientales, se nourrit de moûles, n'a pas plus que 10 pouces de longueur, et est une des plus jolies créatures aquatiques, à cause de ses couleurs éclatantes d'or et d'argent, et du bleu qu'il a aux nageoires.
Ad00341 01 044a/freOiseaux. VII. T. I. No. 42.
OISEAUX SINGULIERS.
No. 1. L'Oiseau de Paradis.
On faisoit autrefois mille contes burlesques sur ce bel oiseau; on disoit p. e. qu'il venait du paradis, qu'il n'avait ni pattes ni ailes, qu'il flottait toujours dans l'air et vivait de cet élément, qu'il s'y multipliait, la femelle pondant, sur le dos du mile, des oeufs que les rayons du sol cii faisaient éciorre. Ce qui confirmait encore les impies dans ces idées extravagantes, c'est la Figure sous la quelle cet oiseau vient ordinairement des Indes dans les cabinets d'histoire naturelle de l'Europe; car il est mort et desséch et les Indiens lui ont déjà coupé les pattes et les ailes, comme le sast voir la fig. 1. b. Sa véritable Figure est représentée fig. 1. a. Les Moluques sont sa patrie. Il est à peu près de la grosseur d'un étourneau, a sur la tète et le dessus du cou des plumes d'un jaune d'or, et sous le cou un duvet d'un vert luisant. Son dos, ses ailes, sa poitrine et son ventre sont d'un brun roux. Mais le grand nombre de fines plumes, de couleurs blanche jaune et brune, qu'il a aux deux côtés ou flancs depuis l'échancrure des ailes jusque bien au dessous delà queue qui en est distinguée, sont surtout remarquables, et donnent à l'oiseau un air magnifique. Ces plumes lui servent à planer Iongtems dans les airs, lorsqu'il vo'e, et c'est là ce qui a donni lieu à la fable qu'il ne vivait qu'en l'air. C'est aussi pour ne pas endommager ces belles plumes en les empaquetant, que les indiane coupent les ailes et les pattes aux oiseaux réparadis dess. ch. 's. Elles ont souvent un pied et demi de long. Au milieu de ces phimèa il s'en trouve deux particulières, qui sont plutôt deux tuyaux deplumes nus et de couleur noire, longs d'environ 2 pieds 9 pouces, dont l'extrémité est revèlue jusqu'à la hauteur de4 pouces de barbes brillantes et changeantes du vertäu brun. L'oiseau se nourrit d'insectes, et surtoutdes grands papillons des Indes orientales, qu'il prend en planant dans l'air.
No. 2. Le Promérops.
Cet oiseau est naturel aux Indes orientales et surtout à la nouvelle Guinée, et remarquable par sa beauté ut sa forme singulière. Il est un peu plus gros qu'une grive et parait avoir quatre ailes; parçeque ses ailes ont une couche de plumes recourbées ep dessus et fris:es, formant à peu près une éventail, et dont les extrémités de même que la tete et la poitrine lont d'un bleu-vert et lnilànt. Sa queue est d'un bleu calybé brillant, et coinpnlee de diffrens étages de plrmes qui ont jusqu'à 3 pieds et demi de longueur. Cet oiseau vit sur les hautes montagnes, et se nounit d'abeilles et d'autres insectes.
No. 3. Le Calao.
Le Calao et le Toucan sont, remarquables par leurs becs prodigieux et singuliers. Cet oiseau, qui est encore une fois aussi gros qu'une corneille, vit en Afrique et dans les Moluques, se nourrit des fruits des arbres, principalement de noix muscades, a le bec fort mince et semblable à du parchemin, et par dessus une excroissance prodigieuse, qui ressemble à la corne d'un Rhinoceros. On le mange dans ces contrées.
No. 4. Le Toucan, ou mange-poivre.
Vit au Sud de l'Amérique, et est un des plus singuliers oiseaux qui existent, tant à cause de son bec, que par rapport à la langue. L'oiseau même est à peu près aussi gros qu'une colombe, il a le corps épais et pesant, mais son bec monstrueux a souvent 6 pouces de longe, c. à d. plus delà demie longueur de tout l'oiseau, et est en même tems aussi mince et aussi léger que du parchemin; de sorte qu'il manque entièrement de force. Le Toucan a dans le bec une veritable plume avec son tuyau e sa barbe, au lieu de langue. Il se nourrit principalement des jeunes fruits du palmier et de poivra aussi lui a-t-on donné par cette raison, le nom de mange poivre.
Ad00341 01 045a/freQuadrupèdes XI. B. I. No. 43.
CIVETTES ET PUTOIS.
Le Putois n'est naturel qu'aux pays chauds, il mérite notre attention tant à cause de son parfum pénétrant, qu'à cause de l'odeur détestable que répandent plusieurs espèces de ces animaux. De ce genre sont;
No. 1. La Civette, ou le Chat musqué;
On l'appelloit autrefois chat musqué, quoiqu'il n'ait aucune ressemblance avec le chat. Il vit en Arabie, dans le Malabar, à Siam et dans les îles Philippines; il est long de deux pieds et demi, de couleurs grise et noire, et se nourrit de petits animaux, d'oiseaux, de poissons, de racines et de fruits. Cet animal fournit à nos pharmacies la civette, substance molle semblable à du beurre et d'une odeur pénétrante, qu'on emploie dans les parfums. Tous les putois ont sous la queue, au délions de l'anus, une bourse formée par une pellicule, avec une ouverture, dans la quelle se ramasse cette matière onctueuse dont l'odeur tantôt agréable et tantôt détestable au suprème degré, et que l'animal peut exprimer au dehors. Dans le chat musqué cette matière est de bonne odeur et se nomme civette; elle est d'abord blanche, puis jaunâtre et enfin brune et même noire. Son odeur est extrêmement forte et désagréable dans les commencemens, de sorte qu'elle cause des vertiges et des maux de tète, mais elle devient plus douce et plus agréable par la suite. La Civette la plus pure et la meilleure vient de Hollande, et surtout d'Amsterdam, où l'on nourrit ces animaux pour leur enlever la civette tous les trois jours. Il ne faut pas confondre la civette avec le musc, qui est tout antre chose, et provient d'une espèce de petit chevreuil.
No. 2. La Genette.
La Genette se trouve à l'occident de l'Asie et en Espagne. Elle est de moitié plus petite que la Civette, et se nourrit des souris qu'elle prend, de sorte qu'on l'apprivoise souvent et on la garde dans les maisons à cet effet. Sa bourse contient une matière dont l'odeur n'est à la vérité point desagreable, mais si faible qu'on ne peut en faire aucun usage. Nos peIIetiers travaillent sa peau, comme une fourrure commune et de vil prix.
No. 3. L'Ichneumon.
No. 4. Le Mangouste.
Cet animal qu'on met pareillement au nombre des putois acaule de sa boarie, vit en Egypte, où les'anciens habitans Iui rendant déjà des honneurs divins, comme au bienfaiteur de leur patrie; parceque comme il se nourrit des œufs du crocodile, de souris, de serpens, de lézards e de grenouilles, il délivre l'Egypte des ces fléaux qui se multiplient d'une manière incroyable pa les inondations annuelles du Nil. On racontai anciennement que l'Ichneumon, l'ennemi mortel du Crocodile, se cachait dans le sable sur les bords du Nil, et que le crocodile tant endormi la gueule ouverte, il entrait dans l'on corps et lui mangeait le foie et les entrailles, mais ce sont fables: il empêche sur tout la trop grande multiplication du Crocodile en cherchant et mangeant les oeufs que celui-ci depose dans le sable. Il a plus de soles que de poils sur le corps; et se laisse aisément apprivoiser; on le trouve fréquemment dans les maisons des Egyptiens, qui le gardent pour se prèserver des souris.
No. 5. Le Coase.
No. 6. Le putois rayé ou le Skunk.
Les putois proprement dits ou les Mouffettes, dont le Coase (nommé au Mexique l'Yzqzuiepatl) et le Skunk de l'Amérique septentrionale sont les deux principales espèces, ne se trouvent que dans l'Amérique, et sont remarquables par la manière singuli redont ils se défendent et qui leur est particulière. Lorsqu'ils sont poursuivis par un chien ou par un homme, et qu'ils ne veulent pas se sauver en prenant la fuite, ils se défende I'instant en lançans à leur ennemi, à la distance de 9 ou 10 aunes, une liqueur, con tenue dans bourse et si puante qu'elle empoisonne l'air à 100 pas à la ronde, et coupe tellement respiration aux hommes et aux chiens, qu'ils sont obliges de l'abandonner et de mettre le nez en terre pour ne pas étouffer.
Le Coase a 16 pouces de long, est de couleur brune, vit vit dans les antres des rochers au Mexique, et se nourrit d'oiseaux et de scarabées. Le Skunk habite le creux des arbres de l'Amérique septentrionale ou le creuse des terriers, et se nourrit de volaille. Les sauvages mangent sa chair, et se sont des bourses a tabac de sa peau.
Ad00341 01 046a/freQuadrupèdes XII. T. I. No. 44.
ANIMAUX ENCUIRRASSÉS.
No. 1. Le Pangolin.
Le Pangolin est, comme les Armadilles ou Tatous muni à l'extérieur d'une cuiralle, qui fait sa sureté. Il est entièrement couvert, hors le dessous du cou, le ventre et les pattes, d' cailles dures, tranchantes sur les boids et fort aiguës. La dureté de ces t cailles est telle, qu'elles reiisteiit aux coups de falli. Cet animal qui ne peut se défendre ni des griffes ni des dents, se roule en cas d'attaque, comme une boule, entour e de sa longue queue. Toutes ses écailles tranchantes étant dressées-lorsqu'il est "m cet état, tous les animaux de rapine qui veulent l'attaquer, se blussent, sans pouvoir lui faire le moindre mal. Il a quatre à cinq pieds de longueur, sa queue ycomprise, et vit dans toutes les contr es chaudes de l'Afrique et de l'Asie. Il se nourrit de fourmis, comme le Tamanoir. Le Pangolin s'ensouit dans la terre et est tout à fait innocent. Sa couleur est le brun clair, et il ressemblé pre que à une pomme de pin.
Armadilles ou Tatous.
Ce sont un genre d'animaux particuliers, qui ne vivent que dans l'Amérique meridionale. Ils sont recouverts partout, à l'exception de la queue, du ventre et des pittes, d'une cuirasse psisse compose d'ecailles ossensses toutes quarrees ou icxagonales et extrêmement bien sigurées. Mais afin qu'ils puissent se mouvoir dans cette dure cuiralle, ils ont au milieu du corps, 5. 4 6. 8. 9. 12 et même 18 bandes, entre lesquelles est une peau molle, et qui s'énchaiïent les unes dans les autres; ce qui leur a fait donner le nom d'animaux à bandes, par les Allemands. Ils ovivent dans les terriers qu'ils se creusent et se nourrissent des fruite de la terre et des arbres. Leurs bandes mobiles leur donnent la faculté de se rouler, lorsqu'un animal vorace les surprend â l'improviste; ils peuvent aussi l'aide de leurs longues grisses s'ensouir avec la plus-grande facilité dans la terre, ce qui n'exige qu'une couple de minutes. Ils sont longs d'un pied ou d'un pied et demi. Leur chair est de bon goût lorsqu'ils sont jeunes, mais elle a un goût de musc quand ils sont vieux. Ils sont timides et sans malice, mais causent souvent de grands dommages dans les jardins et parmi les plantes. Il en existe plusiers espèces, dont voici les principales.
No. 2. Le Tatou à 3 bandes,
est gros et presque roui, et vit surtout au Brèsil.
No. 3. Le Tatou à 7 bandes,
vit pareillement au Brésil, se nourrit principalement de melons et de patates, et devient très gras.
No. 4. Le Tatou à 6 bandes à flammes,
est petit, n'a que 8 pouces de long, est presque cylindrique, et vit a Cayenne.
No. 5. Le Tatou à 9 bandes,
vit dans la Guiane et creuse son terrier dans les monceaux de sable près de la mer.
No. 6. Le Tatou à 12 bandes,
vit au Mexique; c'est le plus laid de tous. Il a aux pattes de devant des grisses prodigieusement longues, dont il se sert pour creuser dans la terre.
Ad00341 01 047a/frePlantes VI. T. 1. No. 45.
ARBRES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Bois d'Acajou ou le Mahagony. Cet arbre crôit dans l'Amérique méidionale, et sur tout aux Iles Ilahama, il est célèbre à cause de son beau bois d'un rouge brun, qui est susceptible du plus beau poli, et dont on fait actuellement les meubles les plus beaux et les plus précieux, en Angleterre, en France, en Allemagne, et même dans presque tous les pays de l'Europe. Il crôit sur les rochers, et malgré le peu de nourriture qu'il y trouve, son accroissement est si prodigieux et si prompt, que son tronc a communément 4 pieds de diamètre, et ses racines deviennent si grosses et si fortes qu'elles sont fendre le roc. Il porte une petite fleur blanche, à la quelle succéde une capsule ovoide et ligneuse qui contient la semence; cette capsule s'ouvre par la bas près du pédicule, et laisse tomber la semence qui y est disposée par petits feuillets. Le Mahagony que les françois nomment encore bois d'Acajou fait actuellement un article considérable de commerce pour l'Angleterre, la Hollande et Hambourg. On en fait mème des vaisseaux en Amérique, et il convient mieux à cet usage que le bois de chène.
No. 2. Le Bois àe Bresil.
Parmi tous les bois d'usage chez les teinturiers, il en existe deux espèces qui sont surtout renommées, et les plus importantes au commerce: savoir le bois de Brésil ou Fernambouc, dont on se sert pour teindre en rouge, et le bois de Campèche ou bois bleu, qu'on emploie pour teindre en bleu, en gris, en brun etc. Ces deux arbres croissent dans l'Amérique meridionale et se ressemblent presque entièrement par 1eur port et par leurs feuilles; la seule différence qui existe entre eux, est que le bois, de brésil porte une fleur blanche à la quelle succédent des gouffes vertes, tandis que la fleur du bois de campèche est rouge et remplacée par une petite gousse brune.
Lè bois de Brésil représenré No. 2. réussit le mieux au Brésil, et surtout près de Fernambouc, ville du Brésil, d'on ce bois a recu le nom de Fernambouc. Cet arbre n'atteint guères plus de 20 à 25 pieds de hauteur, son bois est rouge, et vient par Lisbonne en Angleterre, eu Hollande à Hambourg etc. où on le met en coupeaux. Le bois de Campèche, ou bois bleu est un arbre fort semblable au précédent, qui crôit à Campeche dans la baye de Honduras, de mème que dans la Jamaïque et les autres contrées des Indes occidentales; cet arbre est petit et noueux, à peu prés aussi haut qu'un de nos pruniers. Le coeur de son bois est rouge, et c'est de lui proprement dont on se sert dans la teinture, après l'avoir mis en coupeaux, connus vulgairement sous le nom bois d'Inde, et qu'on emploie pour donner la premiére couleur à la plupart des draps de lain, excepté à ceux qui doivent être teints en jaune, en vert et en rouge.
Ad00341 01 048a/frePlantes VII. T. I No. 46.
PLANTES des Pays chauds.
No. 1. Le Cotonnier.
Le Coton, dont la culture et la d'oeuvre nourrissent tant de millions de personnes dans toutes les parties du monde, provient d'un arbuste, qui croît dans les contrées les plus chaudes de toutes les parties de la terre. Le Cotonnier ordinaire, représenté ici, fig. 1., est une plante annuelle, de la hauteur de deux ou trois pieds. On la seme au printems dans les campagnes, et on la coupe en automne. Sa fleur jaune, ressemble presque à celle da la mauve, (fig. a.), mais elle pâlit en se fanant (fig. b.). A la fleur succéde une gousse quadrangulaire, (fig. c. et. d.) remplie d'une laine fine, blanche et serrée, qui contient la semence; ces gousses s'entr'ouvrent lorsqu'elles sont mûres, et laissent tomber les graines de semence (fig. e.), qui voltigent dans l'air et se répandent au loin, par le moyen de la laine, dont elles sont pourvues. Outre cette espéce de cotonnier annuel, il en existe encore deux autres espèces, qui sont vivaces, savoir; le Cotonnier élevé, qui croît aux Indes orientales, et le Cotonnier épineux qu'on trouve en Amérique. Ces deux plantes s'élévent à la hauteur de 3 ou 4 aunes et durent plusieurs années. Le commerce du coton est de la dernière importance pour plusieurs nations, à cause des différentes sortes d'étoffes, qu'on en fait, telles que sont p. e. les Indiennes, les Mousselines, les toiles de Nanking etc. L'Angleterre l'emporte en ce point sur toutes les autres nations, tant à cause des relations de commerce qui subsistent entre elle et les Indes orientales, que par rapport au haut degré de perfection, où les Anglais ont porte leurs manufactures de coton; car, par le moyen des machines, on file en Angleterre 205 écheveux d'une seule livre de coton des Indes orientales, et ce fil est si fin, que celui que fournit une livre, a presque 100 milles d'Angleterre de long; chaque écheveau contenant un fil de 840 aunes anglaises de longueur.
No. 2. Le Thé.
La Chine et le Japon sont la patrie d'une plante, dont les feuilles desséchées et rouilée nous sont connues sous le nom de Thé. Cette plante est un arbrisseau, qui s'élève à la hateur d'environ 5 pieds; ses feuilles sont d'une vert clair à peu prés semblable à celles du cerisier; sa fleur est rouge, presque de la forme d'une rose; elle est remplacée par une capsule ligneuse, de couleur brune, qui renferme la semence, et s'ouvre lorsquelle est mûre (fig. aa.). Ce ne fut qu'au XV. siécle que le Thé fut connu des Européens. On en fait trois recoltes par année, savoir; la première de très bonne heure, au commencement du printems, lorsque les feuilles commencent à pousser. Le Thè de cette recolte est le plus cher et le plus précieux; la seconde a lieu un mois après la première, et la troisième au mois de Juillet. On desséche peu à peu ces feuilles au feu, sur des plateaux de fer ou d'étain; puis on les met sur des nattes, et les roule, ou les frise entre les mains; on les serre alors pour la vente. On connait dans les commerce deux sortes principales de Thé, savoir le brun, appelle Thé-Bohé, Thé-Boé, Thé Bou, et le vert nommé Thé-Haysang, et celles-ci se subdivisent en plusieurs autres sortes de différentes qualités. Le commerce du thé est fort important pour l'Angleterre, la Hollande, la France, le Danemarc, la Suéde et la Russie, car on apporte chaque année 18 à 20 millions de livres de Thé de la Chine en Europe, et l'Angleterre seule en consomme les 2/3. Le Thé qui nous vient de la Chine par la Russie, se nommé Thé de Caravannes, parceque les Caravannes marchandes l'apportent. Il passe pour le meilleur.
Ad00341 01 049a/frePlantes VIII. T. I. No. 47.
FRUITS EXQUIS des pays méridionaux.
On comprend communément sous ce nom les espèces les plus excellentes des fruits des pays chauds, cruds ou séchés, dont on fait un grand commerce en Europe; tels sont, p. e., les Citrons, les Oranges ordinaires; les Oranges du Portugal, les Figues, les Amandes, les Raisins de caisse etc.
No. 1. Le Citron.
La Perse est la patrie du Citronier, qui passa de-là en Italie, en Espagne, en Portugal et dans la partie méridionale de la France. L'Italie, la Sicilie, l'Espagne, le Portugal et la France sont avec les pays du Nord de l'Europe un commerce considerable de Citrons. Le Citronier, dans les lieux où il croît en pleine campagne, est a peu prés de la hauteur d'un prunier médiocre. Ses feuilles sont toujours vertes; il porte une fleur blanche d'une odeur suave, laquelle succéde un fruit oblong d'un jaune clair. Le Citron parvenu a sa parfaite maturité, a, comme le fait voir sa coupe (fig. a.), une pulpe blanche très mince, et contient beaucoup de jus. On fait du jaune de son écorce l'Essence de citron, dont l'odeur est très délicieuse.
No. 2. Le Cédrat.
La feuille et la fleur du Cédrat ressemhlent à celles du Citronier, mais son fruit est beaucoup plus gros et noueux. Ce fruit, comme le montre sa coupe, (fig. b.) a une pulpe blanche fort épaisse et peu de suc. Aussi est ce de la pulpe qu'on fait le principal usage. On la confit fraîche avec du sucre, et la vend seche, sous le nom de Citronat. Cet arbre croît surtout aux environs de Florence.
No. 3. L'Orange.
L'Orange a la feuille plus èpaisse et d'un vert plus foncé que le Citronier: sa fleur, qui est blanche, est aussi plus petite que celle de cet arbre; son fruit est petit, rond, uni, et d'un jaune rouge; l'écorce en est amère et aromatique, et le jus qu'il contient, est aigre. On 1'emploie fréquemment dans les cuisines, chez les confiseurs et dans les pharmacies.
No. 4. L'Orange de Portugal, ou la Pomme de Sina.
Ce fruit n'est autre chose que l'Orange douce, qu'on peut manger comme tout autre fruit; elle est très succulente et d'un goût doux et agréable. Sa grosseur est presque double de celle de l'Orange amère, à laquelle elle ressemble par la couleur; et sa pulpe et son suc sont jaunâtres, comme le fait voir la coupe de ce fruit (fig. c.). Ses feuilles et ses fleurs sont semblables a celles de l'orange, avec la quelle elle a en outre de commun, qu'on voit souvent des fleurs et des fruits verts et mûrs sur 1e même arbre. Les meilleures nous viennent du Portugal.
No. 5. La Figue.
La Figue est le fruit d'un arbre connu et même allez commun parmi nous. Il croît en abondance dans tous les pays chauds. Son bois est tendre et spongieux. La fleur du figuier est si bien cachée qu'il est impossîble de la découvrir. Le jeune fruit sort immédiatement d'un noeud de l'écorce et acquiert en mûrissant une couleur violette brunâtre; il est rempli de quantité de petites graines moëlleuses; son goût est extrêmement doux. On séche les figués au soleil pour en faire commerce; elles viennent pour la plupart de Smirne, de l'Espagne et du Portugal.
No. 6. L'Amande.
L'Amande est une noix qui vient sur un petit arbre, dont le port, les feuilles et les fleurs ressemblent beaucoup au Pècher. Sa fleur rouge (fig. e.) est remplacée par un fruit d'un vert clair dont la partie exterieure est une pulpe verte et ferme, contenant une noix oblongue (fig. f.) dans laquelle se trouve l'amande ou noyau (fig. g.). Il y a des Amandes douces et des Amandes ameres. Les meilleures viennent de l'Espagne, de la France meridionale et de la Sicile, et sont un article considerable du commerce.
Ad00341 01 050a/freQuadrupèdes XIII. T. I. No. 48.
HUIT SORTES de Guenons.
IL a déjà été dit au No. 8. du sécond cahier, qu'on divise ordinairement les singes en trois espèces principales, savoir:
1.) en Singes qui sont sans queue,
2.) en Babouins qui n'ont qu'une queue courte,
3.) en Guenons qui ont la queue longue.
On a donné quelques espèces de Singes et de Babouins, au dit No. 8. et voici différentes sortes de Guenons à longue queue.
No. 1. Le Malbrouck.
Le Malbrouck est naturel au Bengale; il a à peu prés un pied et demi de longueur, et marche la plupart du tems à quatre, comme lé sont presque toutes les Guenons. Il se apprivoise facilement.
No. 2. Le Macaque.
Ces Guenons vivent en troupes sur les còles occidentales de l'Afrique. Elles sont de la taille du Malbrouck, et sont de grands dégâts dans les champs de riz et de millet des Nègres. Les Macaque sont fort drôles; leur cri ordinaire est hah! hah! Lorsqu'ils vont fourrager, ou lorsque, pendant la nuit, ils reposent dans les forets, ils ont soin de placer des sentinelles, pour les avertir de l'approche de l'ennemi, et qu'ils punissent de mort, quand elles dorment ou manquent à leur devoir. Les Nègres les prennent au lacet, ou les tuent a coup de fusil, parce-qu'ils en mangent la chair cuite avec du riz, ou enfumée.
No. 3. La Diane.
La Diane vit au Congo et est a peu près de la grandeur d'un gros chat. Elle aime les noix et les racines sucrees; et se laisse aisement apprivoiser. Elle joue continuellement, seule ou avec d'autres animaux, et même avec les enfans, et est sans cesse en mouvement pendant le jour. Son cri ordinaire est, Greek!
No. 4. La Mône.
La Mône est originaire de Barbarie et de quelques contrées méridionales de l'Asie; elle a un pied et demi de hauteur, et est d'un naturel doux et docile. Elle mange, outre la nourriture ordinaire aux Singes, de la chair cuite, des fourmis, des araignées, des scarabées, et supporte le froid aussi bien que le singe ordinaire.
No. 5. Le Patas.
Celte Guenon, autrement dite Singe rouge a un pied et demi de long, et vit surtout au Sénégal, ou on la se trouve en grandes troupes.
No. 6. Le Talapoin.
Cet animal n'a qu'un pied de haut; il est fort drôle et originaire des Indes orientales.
No. 7. Le Callitriche,
qu'on appelle aussi Singe vert, parceque son corps est presque entièrement garni de poils d'un jaune verdàtre, se trouve en Afrique et au Cap vert. Les Callitriches vivent en troupes, et se tiennent sur les arbres, où ils sont si tranquilles qu'on a peine à les découvrir, la couleur de leur corps étant presque la mème que celle des feuilles. Ils se nourissent de fruits, et sont à peu prés de la grandeur d'un gros chat.
No. 8. Le Moustac.
Le Moustac a la face fort singulièrement marquée. Il a un pied de hauteur et vit surtout dans la Guinée.
Ad00341 01 051a/frePoissons. VII. T. I. No. 49.
GRANDES POISSONS qui vivent de rapine.
No. 1. Le Grand Requin.
Ce poilson est un des plus terribles habitans de la mer; car il attaque et dévore tout ce -qu'il peut attraper. Il épie surtout les hom- mes, et suit toujours les vaiJCçaux, de sorte que, li un matelot a le malheur d'en tomber, ou s'il veut se baigner dans la mer, il est sur de devenir la proie du Requin. Les Allemands l'appellent pour cette raison le Mangeur d' hom~ vies. Cet animal vit dans toutes les mers; il a quelque fois 15. 25 ef même 50 pieds de longueur. Sa couleur est d'un grisclair, et de sa peau, qui est extrêmement rude, on prépa- re un cuir, dont les Norvégiens sont des har- nois pour les chevaux, et les Islandais des sou- liers. H a la gueule vaste et terrible, armée de six rangées de dents aiguës en forme de Scie. On le prend avec de grands, crochets, attachés, à des chaînes de fer, auxquels on met delà chair pourrie, qu'il sent à la distance d'un et même de deux milles. Sa chair est mangeable.
No. 2. Le Marteau.
La figure particulière de ce poisson, qui ressemble à un Marteau, le distingue de tous les autres. Sa tête allongée des deux côtés, à l'extrémité desquels sont placés de _gros yeux saillans, est pourvue à sa partie antérieure d' une espéce de rebord ou lèvre cave et mince, et au dessous d'une assez grande gueule en de- mie lune, munie, comme celle du Requin, de quatre rangées de dents aiguës, comme le montre la sig. a. De-la vient qu'il n'est pas moins vorace que le Requin. Il est aussi dan- gereux que ce dernier, surtout au* hommes. Il vit dans la Mer Méditerranée et dans les eaux l'Amérique, et é^ale le-Requin en gran- deur. Il est d'un gris sàle sur le dos, et blan- châtre sous le vent*: sa peau est sort rude, sa chair, coriace et de mauvais goût, n'est pa» mangeable.
No. 3. La Scie.
La Scie, qui vit pareillement de rapine, se trouve dans les mers des Zones torrides et gla- ciales, et a 15 pieds de longueur, y comprise son arme. La couleur de son corps est d'un vert noirâtre, mais sa scie est brune. Cette scie, comme le fait voir laßg. b. n'est que le prolongement de l'os supérieur de la tête; elle est garnie de deux côtés de 26 à 30 dents sor- tes er aiguës, qui servent à l'animal pour se défendre, ou pour bleiler d'autres poistbns et s'en saisir.
No. 4. L'Espadon ou l'Empereur.
L'Empereur, qui sa trouve dans la Me* Méditerranée de même que dans les Mers bal- tique et pacifique, parvient souvent à la gran- deur de 15 ou 20 pieds, et on le pèche sré- quemment en Sicile et dans la Calabre; parce- que sa chair, soit fraîche soit salce, eli bonne à manger. Quoiqu'il se nourrisse de rapine' il mange cependant des plantes marines. Son Espade, qui a quelquefois 4 et même 6 pica* de longueur, cst applatie en dessus et en del-, sous et tranchante des deux côtés; la poi»te en est arrondie. Il Te sert de cette arme a« même usage que la Scie de la sienne. La coi^ leur de sa tète, de son espade et de son dos el de tyeu calybé ou d'acier, mais. son ventre e\ blanc et argenté. L'Empereur ne se trouve Ja' mais seul, mais toujours accompagne de sa re melle. Sa peau est douce et unie, et bn» pendant la nuit d'une lumière phosphorique.
Ad00341 01 052a/freOiseaux VIII. T. I. No. 50.
OISEAUX DE LA CHINE.
La Chine a, parmi toutes les autres raretés qu'elle renferme, de très beaux oiseaux. Les suivans se distinguent à cet égard d'une manière tout à fait particulière.
No. 1. Le Faisan doré de la Chine.
No. 2. La Faisane.
Le Faisan doré est un des plus beaux oiseaux, par la magnificence de ses couleurs; mais dans les 5 ou 6 premières années de sa vie, la Faisane est d'un couleur brune mêlée de gris; quand elle vieillit, elle acquiert cependant d'aussi belles couleurs que le mâle. Le Faisan doré est plus petit que le Faisan d'Allemagne, et s'accommode fort bien du climat de l'Europe; aussi le trouve-1-on fréquemment dans les ménageries des grands seigneurs. Il dure longtems, et parvient à l'âge de 15 ou 20 ans.
No. 3. Le Faisan blanc de la Chine.
No. 4. La Faisane.
Le Faisan blanc est beaucoup plus gros que le Faisan doré; et le mâle diffère autant de la Faisane par la beauté de ses couleurs, que le Faisan doré diffère de la Tienne à cet égard. Le dos et la queue du mâle sont recouverts de plumes blanches argentées et brillantes; sa hupe, son cou et son ventre sou d'un bleu noirâtre, et la peau qui entoure ses yeux est couleur de pourpre, de même que son bec et ses pattes. La Faisane au contraire est d'une couleur brune, couleur sur couleur, et bien nuancé. Le Faisan blanc est aussi durable dans les ménageries de nos climats, que le Faisan doré; mais il n'est pas si sauvage, ni si craintif que ce dernier, qui se cache à l'approche des hommes Le Faisan blanc est au contraire colère, et attaque courageusement les personnes qui entrent dans les ménageries.
No. 5. L'Eperonnier de la Chine.
No. 6. Sa Femelle.
Cet oiseau magnifique, également originaire de la Chine, tient le milieu entre le Paon et le Faisan, sans être toutefois de la race d'aucun de ces deux oiseaux. Il est plus grand que le Faisan, et se nomme Eperonnier, a causé du double éperon ou ergot que le màle a à chaque patte. Sa couleur brune ressemble à celle de la martre Zibeline, son dos, ses ailes et sa queue sont miraillés d'yeux du plus bel azur et du plus beau vert. II ne fait point la roue avec sa queue comme le Paon, mais les Chinois le nourrissent dans leurs jardins e leurs maisons de campagne, à cause de la magnificence de ses couleurs.
Ad00341 01 053a/frePlantes. IX. T. I. No. 51.
L'ARBRE A PAIN.
L'arbre à pain est un des dons les plus précieux de la nature, pour les contrées de la Zone torride, où l'on ne recolte point de grains, au lieu de quoi on fait du pain du fruit de cet arbre. Il croît dans presque toutes les îles des Indes orienta- les, p. e. sur la côte de Coromandel, dans le Malabar, à Ceylan, et dans la nouvelle Gui- née. Il fait presque l'unique richesse des habi- tans de l'île d'Otabiti, et des autres îles de la grande mer du Sud, Il leur fournit une de- meure agréable sous ses branches, leur vête- ment, leur nourriture et leurs meubles; en un mot, cet arbre est pour le monde un des bien- faits les plus signalès de la nature.
Cet arbre est assez grand, et peut durer 6c> à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
à 70 ans; ses feuilles qui sont fort larges (car elles »nt presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément décou- pées, servent aux Iusulaires de plats, d'assiet- tes et de serviettes dans leurs repas. Pendant huit mois de Tannée, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte con- tinuellement des fleurs et des fruits soit verts soit murs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre, long à peu près comme la main; mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trou- ve à lextrêmité de la branche. Le fruit à pain lui-même est rond et sort gros, assez sembla- ble à une courge Tonde, d'un pied de diamè- ire et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parsaite maLurité, et on le mange, frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grille; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve lorigtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, a le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à âc8 pommes de terre. Quand ce fruit est tout a. sa»c mûr, il devient mou et pâteux, et ne pellt plus être d'aucun usage. Il contient à l'inté- rieur plusieurs gros pépins, semblables à àei amandes, comme le sont voir les deux coupes représeiatées sur la planche ci - jointe, H ea existe cependant aussi une espèce qui n'a poiss* de pépins.
L'arbre à fruit est prodigieusement fertile; car trois de ces arbres peuvent fournir parfai* tement à la nourriture d'un homme pendant Jj mois. Il fournit aussi des vêtemens aux I?" sulaires de lamer du Sud, qui préparent de soss écorce et de son aubier une espèce de papié*" linge dont ils se vêtissent; ils sont en outre de son bois, qui est fort léger, toutes sortes oe meubles, p. e. des escabelles, des plats, «Je» auges, et des tambours.
Les Anglais se sont appliqués à transplanter cet arbre dans Iles qu'ils possedent dans les Indes occidentales, et l'on assure que leurs efforts ont été couronés d'un heureux succès.
Ad00341 01 054a/frePlantes X. T. I. No. 52.
EPICES.
De toutes les Epîces qui nous viennent des Indes orientales, les fleurs et les noix de Muscade, de même que les clous de Girofle, sont très connus dans nos cuisines. Voici les arbres qui nous les fournissent.
No. 1. Le Muscadier. (Myristica Muschata.)
Cet arbre croît naturellement dans presque toutes les Moluques et surtout à Banda, et par- vient à la hauteur de nos plus grands poiriers. Ses feuilles sont larges et d'un verd clair et lui- sant; mais ses fleurs sont jaunes. L'espèce d'épices que nous appelions /leurs de Muscade ou Màcie, ne sont point les fleurs de cet ar- bre, mais les fibres ou filamens qui forment une sorte de tiisu ou ramification sur l'écorce de la noix. Son fruit est presque de la gros- feur et de la figure d'un pêche, si cen'est qu'il est pointu à sa partie inférieure; il est envelop-: pé d'une ècorce dure, dont on Tie peut faire aucun usage, qui jaunit en mûrissant, s'ouvre et laisse tomber la noix Muscade. La Muscade ainsi dégagée de son enveloppe extérieure, {fig. a.) est encore environnée de deux écorces. " La premiere est ce ti ssu. rougeâtre et sibreux, dont en vient de parler, qui entoure une coquille noire, à laquelle elle sort d'enveloppe, et dont en la sépare avec soin pour la sécher; c'est pro- prement ce que nous appelions Màcis ou fleurs de Muscades 'fig. b. ~). On recueille cette ècor- ee, ou la séche, puis on larrose d'eau de mer et la met en sacs, où elle devient jaune. La dernière coquille est noire etligneuse; on la calle, pour en lirer la noix Muscade, Cette noix, comme le montre la 'fig c., est blanche à l'intérieur et parsemée de veines brunes. Il faut la plonger dans de l'eau de chaux pour qu'elle ne se pourrisse. pas. On fait «» très grand commerce, tant de Màcis que de noix Muscades. Dans les Indes orientales or» prépare des plus mauvais mâcis et des plu9 mauvaises noix, «ne huile connue sous lenoni de huile de muscade, dont on fait grand usage en médecine.
No. 2. Le Giroflier ou le clou de Girofle. (Caryophillus aromaticus.)
Ce sont pareillement les Moluques où *} croît. Le clou de Giroße est le bouton de la fleur d'un grand arbre pyramidal, qui peut avoir la grosseur du bras d'un homme, et por- te des feuilles pointues, comme celles du lau- rier. Sa fleur est rougeâtre et remplacée par une capsule épailTe {jig. d. ~) qu'on appelle clou de giroße mère, et qui renferme une grain* d'un bleu-noir (ßg. e.) qui sert à la propaga" tion de l'arber. Ou cueille les boutons des » fleurs avant qu'elles s'épanouiiTent, et on le* séche à la fumée, afin qu'elles se conserven* et prennent la couleur noirâtre que nous leur voyons. Tout est aromatique dans le Girossier? ses feuilles, son fruit, son écorce et même se* racines. Il existe une espèce de Giroflier sa u* vage qui rcssemble beaucoup à celui dont nous parlons, mais qui n'est point du tout aromati* que. Les Hollandais ont été, et sont encore actuellement, les seuls qui falsent commerce de ce précieux aromate; car ils ont extirpa tous les Girofliers, excepté à Amboine et dan' trois autres petites posstslions, pour empêche* qu'on n'en fît la contrebande, et qu'il ne bail' sàt de prix. Cependant les Anglois et les Fran- çais ont déjà fait d'heureuses tentatives, pO111 transplanter cet arbre dans leurs possessions deS Indes.
Ad00341 01 055a/freQuadrupèdes. XlV. T. I. No. 53.
HUIT ESPÈCES DE SINGES.
Outre les Singes dont nous avons parlé, il existe encore deux sortes de Singes à longue queue, qui différent cependant essentiellement des Guenons; ce font.
1.) Les Sapajous, à queue roulée.
2.) Les Sagoins à longue queue flasque.
Les quatre espèces suivantes sont, du genre des Sapajous ou Singes à queue roulée.
No. 1. Le Coati.
Cet animal vit principalement au Brésil et au Pérou. Il est laid de figure, ordinairement noir, et couvert de poils rudes; il a un pied et demi de hauteur et une queue de deux pieds de long. Chacune de ses mains n'a que quatre doigts; mais sa queue lui sert d'une main, car il en entortille, avec une vitesse incroyable, le bout à une branche d'arbre ou à quelque autre corps, et s'y tient par ce moyen si fortement attaché lorsqu'ils veut s'élancer ou tomber, qu'on tue souvent cinq Coatis sur les arbres, avant qu'il en tombe un seul. Il se sert aussi de sa queue pour amasser quelque chose de terre et la porter à sa bouche, pour prendre du poisson etc. Les Coatis vivent en grandes troupes presque toujours sur les arbres, et s'élaucent de l'un à l'autre avec beaucoup de promptitude. Lorsque l'éloignement est trop considérable ils se suspendent les uns aux autres par ]a queue, forment de la sorte une espèce de chaine, s'élancent en l'air, jusqu'à ce que celui qui est à l'extrémité inférieure, ait atteint l'arbre sur lequel ils veulent aller, et où celui-ci les entraine tous. Ils se nourrissent de fruits, de poissons et d'insectes.
No. 2. Le Sajou.
Le Sajou est originaire de l'Amérique méridionale, et a peu près de la grandeur d'un petit chat. Cet animal est fort joli, vif et gai, car il ne se lasse pas de jouer et de se gratter. Il grimpe facilement à l'aide de sa queue, et prend fort adroitement en l'air les mouches qu'il aime à manger. Sa voix ressemble au cri ou plutôt au sifflement des jeunes dindons.
No. 3. Le Saï.
Ce petit animal qui n'est pas plus grand que le Sajou, est paresseux, mélancolique et très-sisible au froid. Lorsqu'il est seul il fredonne presque toujours comme la cigale, et gémit dès qu'on le regarde; souvent aussi il aboye comme un jeune chien, quand on le fâche. L'Amérique méridionlae est sa patrie.
No. 4. Le Saïmiri.
Ce petit Sapajou n'a que 7 pouces de hauteur étant assis, et est extrêmement mignon. Il vit comme les autres Sapajous dans le Sud de l'Amérique, et on l'apporte fréquemment en Europe à cause de sa gentillesse; il n'y vit cependant pas longtems, parce qu'il est extrêmement sensible à l'air froid.
Les Sagoins, qui ont pareillement de grandes queues, mais non roulées, ne sont ni moins mignons, ni moins jolis, ni moins beaux que les Sapajous. Leur patrie commune est aussi l'Amérique méridionale. En voici les 4 plus belle espèces.
No. 5. L'Ouistiti.
Il est long de 7 pouces, noir avec des raies grises et rousiâtres, sauvage et turbulent, et grimpe aussi facilement que l'écureuil. Il a une odeur de musc, et mange des fruits, du pain, des araignées, des mouches et des limaçon. Son cri est une espèce de sifflement.
No. 6. Le Pinche.
Il n'a que six pouces de hauteur, mais sa queue à un pied de long. Il la tient, en marchant, relevée sur le dos et recourbée comme celle du lion. Ce petit animal est extrémément gai, vif et alerte, et divertit ceux, qui le considèrent, par mille gentilles et mille postures amusantes. Son cri est un sifflement doux, comme celui d'une souris, et quelquefois aussi agréable que le chant d'un oiseau.
No. 7. Le Marikina.
est de couleur très-agréable, ses poils sont doux, comme de la soie, et sa figure ressemble presque à celle d'un petit lion. Il n'a que neuf pouces de longueur; mais sa queue est un peu plus longue. Il ne cêde aucunement aux autres en gentillesse et en vivacité. Lorsqu'on en prend un soin convenable, les climats du milieu de l'Europe lui conviennent fort bien.
No. 8. Le Miko.
Le Miko est le plus beau de tous les Sagoins. Il a 7 pouces de longueur, le poil long, extrêmement fin, doux comme de la soie, et brillant comme de l'argent; avec une queue presque deux fois aussi longue que son corps et d'un beau brun châtain. Sa face et ses oreilles sont nues et d'un couleur de rose assez vive. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones.
Ad00341 01 056a/freOiseaux. IX. T. I. No. 54.
OISEAUX DE NUIT DE DIFFERENTEAS ESPECES.
Les Oiseaux de nuit, comme personne ne l'ignore, sont des oiseaux de proie, qui ne sortent de leur retraite, pour chercher leur nourriture, nue pendant la nuit au clair de la lune, ou pendant la crépuscule du soir et du matin, (car ils voient non plus que les autres animaux dans une nuit fort obscure.) parceque leurs yeux, grands et fort ouverts, sont trop sensibles pour supporter la lumière du jour ou du soleil, qui les aveugle entièrement. On les divise en deux classes principales, savoir 1) en Hiboux, dont la tète est ornée de deux aigrettes en forme d'oreilles, et 2) en Chouettes, qui ont des grosses têtes arrondies et sans aigrettes. Ces deux claires se subdivisent chacune en plusieurs espèces.
No. 1. Le Grand-Duc. (Strix Bubo.)
Le Grand-Duc est le roi de tous les oiseaux nocturnes; on pourrait même l'appeller l'Aigle de la nuit. II a trois pieds de hauteur quand il est perché, et six pieds d'envergure quand il vole. Il a la tète prodigieusement grosse et ornée de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, de la hauteur de trais pouces, le bec court et les ferres très fortes. Sa couleur est brune tachetée de noir. Il habite de préférence le creux des rochers, les tours et les châteaux tombés en ruines, où il fait son nid. C'est de tous les oiseaux de nuit celui qui supporte le mieux la lumière du jour; il préfère malgré cela le crépuscule du soir pour aller à la chasse. Il prend les lièvres, les lapins, les rats, les chauve-souris, les serpens, les lézards, les grenouilles et les crapauds, dont il avale lès plus petits en entier; et lorsque son estomac a digéré la chair des animaux, il en rend les os par le bec sous la forme de pelotes rondes. Tous les oiseaux de jour, et spécialement le corbeau, la corneille et la bute, sont ses ennemis et le poursuivent à grands cris dès qu'ils l'apperçoivent. C'est pourquoi les ebaffeurs l'attachent sur leurs logettes, pour attirer les corbeaux et les corneilles, qu'ils peuvent alors tirer facilement.
No. 2. Le Moyen Duc. (Strix Bubo minor.)
Cet oiseau habite principalement les Terres Magellaniques, il n'a que deux pieds de hauteur et les pattes sans plumes.
No. 3. La Hulotte. (Strix Aluco.)
La Hulotte ou Chouette noire, est la plus grande de toutes les chouettes, car elle a un pied et demi de hauteur. Elle fait son séjour dans les forêts, où elle habite le creux des arbres; elle vole fort légèrement et sans bruit, et se nourrit de souris, de mulots et de petits oiseaux, qu'elle avale entiers. Elle aime à pondre ses oeufs dans les nids des buses, des corneilles et des pies, auxquelles elle laisse le soin de les couver.
No. 4. Le Chat-huant. (Strix Stridula.)
La couleur principale de cet oiseau est rousse, comme celle de la Hulotte est la noire. Le Chathuant peut avoir 15 pouces de hauteur, il est fort joliment tacheté, et a de grand yeux d'un bleu foncé; il habite le creux des arbres comme la Hulotte, dont il a d'ailleurs les habitudes et les moeurs.
No. 5. L'Effraie ou Fresaie. (Strix Flaminea.)
Cet oiseau n'habite point les bois, mais toujours les villes, où il se tient dans les Eglises, les tours et les cimetières. Cette habitude jointe à son cri lugubre et effrayant, qui lui a valu son nom, sont souvent peur aux enfans et aux vieilles femmes, qui croient encore aux sorciers, aux spectres et aux revenants, et donnent à l'Effraie la nom d'Oiseau de la mort, s'imaginant, par une superstition ridicule, qu'il doit mourir quelqu'un dans la maison, sur la quelle elle se perche. Elle a 13 pouces de haut, sa couleur est une jaune doré avec de très-jolies taches. Elle se nourrit de souris, et boit volontiers l'huile des grandes lampes qui brûlent dans les églises.
No. 6. La Chevêche. (Strix passerina.)
La Chevêche est la plus petite de toutes les Chouettes, car elle n'a que 7 pouces de hauteur. Elle est d'un gris tacheté, habite les masures des châteaux isolés et tombés en ruins, et se nourrit de souris et de petits oiseaux. Elle peut très bien voler de jour, et les hirondelles la poursuivent à grands cris dès qu'elles l'apperçoivent.
Ad00341 01 057a/frePoissons. VII. T. I. No. 55.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. L'Anguille tremblante, ou la grande Torpille. (Gymnotus electricus.)
No. 2. La Raie tremblante, ou la Torpille ordinaire. (Raja torpedo.)
Ces deux poissons sont très remarquables à cause de la propriété singulière, qu'ils ont, de donner à ceux qui les touchent, une commotion électrique si violente, que le bras et la main en sont à l'instant même tout à fait étourdis. Lorsqu'un pêcheur, étant dans l'eau, marche par hazard sur une Torpille, il en reçoit par tout le corps une si violente secousse, qu'il en est renversé. Il suffit même de toucher ces poissons avec une baguette, une verge de fer ou un bâton de pêcheur pour ressentir une commotion aussi forte que celle d'une machine électrique même. La nature a vraisemblablement donné cette propriété à ces animaux pour pourvoir, tant à leur defense qu'à leur nourriture.
L'Anguille tremblante se trouve sur les côtes de l'Afrique, de la Cayenne et du Péru, de même que dans tous les paye chauds. Elle a à peu-près 4 pieds de longueur; sa couleur est d'un noir rougeàtre; sa peau eli lisse et enduite partout d'une humeur visqueuse. Sa chair est grasse et de bon goût; aussi la mange-t-on fréquemment dans les pays ci dessus dénommés. Lorsque les pêcheurs en ont pris une dans leurs filets, ils commancent par la tuer, pour ne point recevoir ce coup douloureux électrique; car cette propriété singulière cesse aussitôt que le poisson est mort. On ne peut l'apporter vivant en Europe. La Torpille ordinaire ressemble presque à une assiette ronde avec une queue. Elle est couleur de brique, rayée et tachetée de noir. On la trouve dans la mer mediterranee dans les endroits sangeux de la Sardaigne, et sur les côtes orientales de l'Angleterre et de l'Irlande. Elle a souvent 3 pieds de long, et pèse 15 à 20 livres. Elle se nourrit de poissons, et en 'étourdit tellement les petits qui passent au dessus d'elle, lorsqu'elle est couchée dans le sable, qu'ils tombent sur elle, et qu'elle peut alors les manger. Sa chair est molle, visqueuse et mangeable.
No. 3. La Chauve - Souris de mer. (Lophius verspertilio.)
On appelle communément ce poisson Diable-Licorne ou Diable-Monoceros, à cause de sa forme hideuse, de sa corne pointue et de ses nageoires qui ressemblent à des pieds et des mains. Il a environ un pied de longueur, vit dans l'Amérique méridionale, et se nourrit d'autres poissons et d'insectes aquatiques. Il est maigre et peu charnu; on ne peut le mager.
No. 4. Le Taureau de mer. (Ostracion cornutus.)
Ce poisson, singulier par sa figure, est long de 8 pouces, carré, et recouvert tout au tour du corps d'une écaille osseuse, composée d'autres plus petites écailles de figure hexagonale, rabateuses et d'un brun jaunâtre; il est du genre des poissons, nommés coffres. Les quatre aiguillons pointus, dont deux sont placé sur sa tète et deux vers l'anus, lui servent a se défendre contre la voracité des autres poissons. Il vit dans les Indes orientales, et se nourrit d'insectes aquatiques.
No. 5. Le Crapaud de Mer. (Lophius histrio.)
Ce poisson est ainsi nommé à cause de sa figure informe. On le trouve à la Chine et au Brésil; il vit de rapine, c. a. d. de poissons plus petits que lui, qu'il prend par le moyen des fibres élastiques, qu'il a au dessus de la bouche et à l'extrémité de ses deux cornes, qui lui servent de ligue. Il a neuf à dix pouces de longueur, et est fort joliment tacheté.
Ad00341 01 058a/freOiseaux. X. T. I. No. 56.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'OIES.
Quelque décriée que soit l'Oie, à cause de sa stupidité, elle est cependant remarquable à plusieurs égards, et de la plus grande uilité pour l'homme. L'oie privée est une des meilleurs volailles domestiques. Elle nous fournit une nourriture saine; sa grasse s'emploie dans nos cuisines; son duvet sert à faire des lits et des pelisses, et les plumes de ses ailes, qui sont nos plumes à écrire, fournissent à un des besoins les plus indispensables, et sont de la dernière utilité. L'oie a d'ailleurs plusieurs bonnes qualités; elle est hardie, et defend avec courage sa couvée des attaques des oiseaux de proie et des autres ennemis; elle est extrêmement alerte et vigilante; elle est reconnoissante et susceptible envers l'homme d'un attachement et d'un amour si grands, que l'animal périt quand il est privé de ce qu'il aime.
Comme l'oie se trouve dans toutes les parties du monde, il en existe quantité d'espèces, dont les principales sont représentées par la planche ci-jointe.
No. 1. L'Oie sauvage. (Anas Anser ferus.)
L'oie sauvage, de laquelle descend notre oie domestique, est grise, plus petite et plus légère que la notre; ce qui fait que, comme oiseau de passage qui pendant l'hyver cherche les pays chauds, elle vole avec facilité et fait de très grands voyages. Elle vit sur les grands lacs, et se nourrit de graines, d'herbes et de poissons.
No. 2. L'Oie desTerres Magellaniques. (Anas Magellanica.)
Elle vit sur les côtes des terres de feu, où les célèbres navigateurs Cook et Biron l'ont trouvée. Ses couleurs sont fort jolies.
No. 3. L'Oie de Guinée. (Anas Guinensis.)
L'Afrique est sa patrie; c'est donc à tort qu'on la nomme l'oie de Turquie ou de Sibérie. Elle est plus grande que l'oie ordinaire; sa couleur est d'un gris blanc, excepté sur le dos et aux ailes, où elle est d'un gris noir. Cette oie est surtout remarquable à cause de la poche ou bourse qui lui pend au dessous de la tête. On la trouve fréquemment apprivoisee dans les basses-cours des amateurs en Allemagne.
No. 4. L'Oie du Cap.
(Anas Capensis.)
C'est sans contredit la plus belle de toutes les oies, à cause de la variété et de la beauté de ses couleurs. On l'appelle aussi l'oie d'Egypte on du Nil. Malgré la chaleur des climats d'où elle est originaire, elle vit et se propage même en Allemagne dans les ménageries des grands seigneurs.
No. 5. L'Oie de Coromandel. (Anas Coromandeliana.)
On la trouve sauvage sur la côte de Coromandel; elle a une grosse bosse sur le bec. Sa tête et son cou sont tachetés de noir; son ventre et poitrine sont d'un gris d'argent, son dos du bleu calybé et ses ailes d'un gris sombre.
No. 6. L'Oie du Canade. (Anas Canadensis.)
On la nomme aussi l'Oie-cigne parcequ'elle a quelque ressemblance avec ce dernier oiseau. Elle est d'un brun noir et grise, et a une bande blanche derrière la tête. On la trouve fréquemment apprivoisée en Allemagne, en France et e Angleterre.
No. 7. L'Eider. (Anas mollissima.)
Cette Oie sauvage vit dans les pays les plus septentrionaux, sur les côtes de l'Islande, Groenlande et de la Norvège, et est fort renommé à cause de ses plumes précieuses, légères et chaudes, qui nous sont connues sous le nom d'Edredon ou d'Aigledon, et dont l'oiseau construit son nid dans lequel on les recueille. On en fait un grand commerce. L'Eider se nourrit de poissons et coquillages, vit sur les eaux de l'océan septentrional, et ne vient à bord que dans le tems de la ponte.
No. 8. La Bernache. (Anas Bernicla.)
On a raconté et cru pendant longtems que cette espèce d'Oie, qu'on trouve sur les cotes de l'Ecosse, croissoit sur les saules, sous la forme de petits noeuds, qui, étant parvenus à leur maturité, tomboient dans la mer et devenoient des oies vivantes. D'autres se sont imaginé que la Bernache croissoit, comme le champignon, dans le bois pourris des vaisseaux, ou dans certains coquillages, auxquels on donna pour cette raison le nom de Bernaches. Mais ce sont de purs contes. Bernache pond et couve comme les autres oiseaux, mais elle le fait fort en cachette dans les îles Orcades; c'est au reste un excellent gibier pour les Ecossois et les Irlandois.
Ad00341 01 059a/freMèlanges. I. T. 7. No. 57.
ANIMAUX FABULEUX.
Tous les animaux merveilleux dont il n'est fait aucune mention dans notre hiftoire naturelle moderne, quoiqu'on trouve leurs noms dans les anciens ouvrages des Poètes et des Historiens de l'antiquité, de même que dans les Contes arabes, les vieux livres de Chevalerie et les fables des différens peuples, ne sont que des êtres imaginaires, des Animaux fabulenx, qui n'ont jamais existé. La planche ci-jointe représente 6 de ces animaux, tirés de la Mythologie des Egyptiens, des Grecs et des Romains, et fait voir de quelle figure ils imaginoient ces êtres, et sous quels traits leurs artistes les représentoient.
No. 1. Le Centaure.
Selon la fable, les Centaures étoient à moitié hommes et à moitié chevaux, et avoient de longues oreilles de chèvres. On les voit représentes avec une peau de lion sur le bras gauche, et tenant dans la main droite une espece d'arme ou baton à jet, dont ils se servoient à la chasse. Les premiers cavaliers, qui étaient en même tems chasseurs, ont vraisemblablement donné lieu à cette fiction. No. 2. La Chimère. Ce fut, dit-on, un monstre qui avoit la figure et la tête d'un lion prodigieux, un serpent venimeux en place de queue, et sur le dos la tête d'une chèvre; il vomifloit quelquefois des flammes par la gueule, et ravages le royaume de Lycie; mais le Prince Bellérophon, monté sur le cheval ailé, nomme Pégase, le tua du haut des airs. Le sens de cette fable, vraisemblablement allégorique, est obscur et inconnu.
No. 3. La Sphinx Grecque.
No. 4. La Sphinx Egyptienne.
La Sphinx toit, dans la Mythologie des Egyptiens et des Grecs, un animal fabuleux, par lequel ces peuples vouloient, à ce que l'on croit, donner un Symbole de leurs Sciences occultes. Il avoit chez les deux peuples la tète et la poitrine d'une femme avec le corps d'un lion; les Grecs lui donnoient des cheveux nuds et les ailes d'un aigle; les Egyptiens au contraire le représentoient sans ailes, mais avec une coiffure Egyptienne. La célèbre Enigme qu'elle propofoit, à Thèbes, à tous ceux qui s'approchoient de lui, déchirant tous ceux qui ne pouvoient la lui expliquer, et qu'Oedipe seul devina, est connue de tout monde, et presque passée en proverbe.
No. 5. Le Gryllus.
C'étoit chez les anciens un animal grotesquement composé des membres et des parties de plusieurs animaux et masques; p. e. un aigle avec une tète de lion sur la poitrine, deux tètes de béliers au lieu d'ailes; ou bien un coq avec de pieds de cheval etc. Toutes ces compositions aussi singulières que ridicules et pou conformes à la nature, tous ces jeux de l'imagination de l'artiste, se nommoient Gryllus chez les anciens. L'on en trouve beaucoup sur les cachets antiques. Ce'est vraisemblablement de-là que vient le proverbes allemand; besondere ou närrische che Grillen haben (avoir des rats ou des quintes singuliéres en tête).
No. 6. Les Sirènes.
Les Anciens représentoient les Sirènes sous la forme de jeunes filles jusques aux hanches, avec les cuissès et les pattes d'un aigle, la queue d'un oiseau et des ailes sur le dos. Ils débitaient outre qu'elles habitaient une île près de la Sicile, et que par les charmes de leurs chants et par la douceur des sons qu'elles faisoient rendre à leurs flûtes d'yvoire, elles attiroient d'une maniere irrestible tous les voyageurs qui paissoient près de leur île, pour les déchirer ensuite et les devorer. Ce sont elles qui donnèrent lieu au proverbe chant de Sirène. C'est donc à tort qu'on les représente avec une queue de poisson et nageant sur la mer.
Ad00341 01 060a/freMélanges. II. T. I. No. 58.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. Les Harpyes.
Selon l'ancienne Mythologie, les Harpyes étoient des monstres, qui avoient par le haut le corps d'une femme, et depuis la ceinture la queue d'un dragon. On leur donnoit en outre des pattes d'ours et des ailes de chauve-fouris bigarrées de plusieurs couleurs. Les Dieux les envoyoient tourmenter les hommes.
No. 2. Le Griffon.
Le Griffon, qu'on trouve fréquemment comme support dans les armoiries, étoit pareillement un animal fabuleux des anciens. Il avoit le corps d'un lion, la tête d'un aigle, les oreilles d'un cheval, des ailes, et au lieu de jubé une espèce de crête semblable à la nageoire d'un poisson. On debitoit de cet animal qu'il déterroit l'or des entrailles de la terre, et qu'il le gardoit contre les voleurs.
No. 3. Le Satyre.
Les Satyres étoient, d'après les fictions des anciens, des hommes sauvages, qui habitoient les Forêts. La couleur de leur corps étoit d'un brun rouge; ils avoient les pieds debouc, les cornes et les oreilles d'une chèvre; ils se nourrissent principalement de leurs troupeaux de chèvres, et étoient de la suite de Bacchus à cause de leur gaité extraordinaire. De-la vient qu'on les-représente communément dansans, avec un chalumeau et un bâton pastoral ou une houlette à la main, une peau de chèvre sur le bras, et une cruche à lait ou à vin devant eux. C'est du don de se rire des autres qu'on leur atrribuoit, que nos Satyre, ou poëmes ironiques, ont pris leur nom.
No. 4. Les Géans ou Titans.
Les Géans ou Titans étoient, selon la fable, des hommes d'une grandeur prodigieuse, qui avoie des serpens au lieu de pieds, sortirent de la terre dans les Champs Phlegrées, escaladèrent le ciel, entassèrent montagnes sur montagnes, et livrérent de grands combats aux Dieux. C'est pour cette raison que sur les anciens monuments on voit représentés avec une pierre et une branc d'arbre à la main, et une peau de boeuf sur bras. Ce dernier indice fait allusion aux boeufs de Géryon, qu'ils avoient volés à Hercule.
No. 5. Le Cheval marin.
C'étoit pareillement un animal fabuleux, que les anciens disoient être de l'équipage de Neptune. Il avoit par devant des pieds d'oie, et par derrière la queue d'un poisson, pour nager plus facilement.
No. 6. Les Néréides et les Tritons.
Les Néréides et les Tritons étoient des hommes à queue de poisson, dont la fable des anciens avoit peuplé la mer. Les males se nommoient Tritons, et les femelles s'appelloient Néréides. C'étoient des Demi-Dieux qui composoient le cortège de Neptune. La fable des Néréides ou des Nymphes des eaux, (Naïades) s'est vraisemblablement conservée jusques à nos jours, et ce sont elles dont il est parlé dans les Contes bleus allemands sous le nom de Wasser-Nixen.
Ad00341 01 062a/freOiseaux. XI. T. I. No. 60.
COUCOUS de différens Pays.
Le Coucou, cet oiseau connu de tout le monde, est remarquable à plusieurs égards. Il est à peu près de la grandeur d'une tourterelle, sa queue seule le fait paraître plus long. Il a reçu son nom de son cri Coucou! Coucou! qu'il ne fait cependant entendre que depuis le mois d' Avril jusqu'au mois de Juillet. Il n'y a que le mâle qui chante Coucou, la femelle ne fait que croasser. C'est un oiseau de passage, qui quitte l'Allemagne en Septembre pour chercher les pays chauds, et revient en Avril. Il se nourrit de vermisseaux et d'insectes et n'est point un oiseau de proie, comme l'on a cru vulgairement. On en a même debité maintes fables; entre autres qu'il se changeoit en épervier; que le Vautour le prenoit sur son dos et nous l'apportoit; qu'il bavoit sur les plantes, ce qui donnoit naissance à des insectes nuisibles; qu'il pondoit dans les nids des autres oiseaux un oeuf, qui par sa couleur ressembloit toujours aux oeufs de ceux-ci, afin de les tromper; que le jeune Coucou devoroit sa mère, qui l'avoit fait eclore etc. etc. Tout cela ne mérite pas l'ombre de croyance. Le Coucou est sans doute remarquable en ce qu'il ne construit point de nid et ne couve point lui-même les oeufs, qu'il pond un à un dans le nid d'autres petits oiseaux, p. e. de la fauvette, de la gorge-rouge, du roitelet, du hochequeue, qui les couvent volontiers, et nourrissent avec plaisir le jeune Coucou, lors même qu'il apris l'essor. En un mot le Coucou ne s'inqui'te en aucune façon, ni de ses œufs, ni de sa couvée, et en laisse toute la peine à d'autres oiseaux.
On trouve le Coucou dans presque toutes les parties du monde; chaque pays en a cependant ses espéces particulieres, comme le sont voir les suivantes.
No. 1. Le Coucou d'Europe. (Cuculus canorus.)
Il est d'un gris foncé, couleur sur couleur; ses ailes sont vertes et brunes.
No. 2. Le Coucou bleu. (Cuculus caeruleus.)
Cet oiseau se trouve à Madagascar; il est d'un beau bleu de ciel.
No. 3. Le Coucou de Coromandel. (Cuculus coromandus.)
C'est le plus petit de tous; il est huppé, bigarée de diverses couleurs et a la queue forchue.
No. 4. Le Coucou de Cap. (Cuculus Capensis.)
Il est d'un brun roux, a les ailes noires et Ie ventre bigarré.
Il y a aux environs du Cap de bonne Espèrance une autre espèce de Coucou, qui par l'on cri, Chirs! Chirs! indique aux sauvages les provisions de miel des abeilles dans les forêts, les conduit jusque à l'arbre où est la ruche, et en reçoit pour recompense une partie du butin.
No. 5. Le Coucou des Indes orientale. (Cuculus punctatus.)
C'est le plus grand de tous; il est brun, couleur sur couleur, et jaunâtre sous le ventre.
No. 6. Le Coucou des Îles Philippines. (Cuculus Aegyptius.)
est petit, a la tète, la poitrine et la queue noires, et les ailes d'un brun foncé.
No. 7. Le Coucou de Cayenne. (Cuculus Cayanus.)
No. 8. Le Coucou de la Guyane. (Cuculus tranquillus.)
Il est bien remarquable, que les Coucous de I'Amérique ne pondent pas, comme ceux de l'ancien continent, leurs oeufs dans le nid des autres oiseaux, mais qu'ils se construisent leurs propres nids et couvent leurs oeufs eux-mêmes.
Ad00341 01 063a/frePlantes XI. T. I. No. 61.
EPICES.
No. 1. Le Cardamome.
Le Cardamome dont nous aissaisonnons quelques uns de nos alimens, est la graine d'une plante assez semblablé au roseau. Cette plante, dont la racine est épaisse et noueuse, croît aux Indes orientales et surtout à Java. Il sort de la racine, à côté de la tige principale, dont les feuilles sont grandes, d'autres tiges plus petites, qui portent les fleurs. Les feuilles de ces tiges particulières sont plus petites et moins èpaisses que celles de la mère tige, et il nait des aisselles de ces feuilles une sort jolie petite fleur blanche, à quatre pétales. A la fleur succèdent quantité de capsules (Fig. a.) de figure ovoïde, qui renferment la semence. Elles acquièrent une couleur brune rougeàtre, lorsqu'elles ont été recueillies et defféchées, s'ouvrent par leurs trois angles (Fig. b.), et fournissent de petits grains de semence, anguleux et d'un rouge brun, qui constituent l'épice, et dont les Hollandais sont un commerce très considèrable. Il y a, à proprement parler trois espèces de Cardamome, savoir; 1) La plus petite et la plus commune, que reprisente la planche; cette espèce est la mieux connue; 2) L'espèce moyenne, dont les grains de semence sont plus gros, et renfermés dans des gousses triangulaires oblongues et 3)enfin, le grand Cardamome que l'on connaît sous le nom de graines du Paradis; mais dont la plante nous est encore inconnue.
No. 2. Les Capres.
la plante qui nous fouruit les Capres croît en Italie, et dans les provinces méridionales de la France. Elle est balle, et plusieurs de ses branches sont même rampantes. Elle est armée d'épines lorsqu'elle croît naturellement, mais ces épines disparaissent dans la plante cultivée. Sa fleur, à la quelle succéde une capsule en forme de poire, est d'un beau rouge. Les capres dont nous assaisonnons quantité de ragoûts, la salade aux anchois etc. ne sont que les boutons de cette fleur; on les recueille avant qu'ils se soient épanouis, et après les avoir séchés à l'air pendant un jour, on les fait mariner dans du sel et du vinaigre, les met ensuite en petites tonnes avec leur sauce, et les envoie dans toutes les provinces de l'Europe.
Ad00341 01 064a/freVers I. T. I. No. 62.
VERS REMARQUABLES.
On donne le nom de Vers à des animaux, qui an lieu de sang n'ont qu'une liqueur blanche dépourvue de chaleur; qui n'ont ni pieds ni os, et se propagent par la ponte, ou en mettant au monde des petits tout vivans. Il y en a plusieurs qui sont dignes de notre attention, soit à cause de leur utilité, ou par rapport au dommage qu'ils causent a l'homme.
No. 1. Le Ver de Rosée.
Le Corps de ce Vers est un composé d'anneaux qu'il peut allonger et rétrécir à volonté; il a en outre vers le milieu du corps, un bourrelet de chair relevé; sa couleur est d'un rouge brun. On le trouve dans le fumier, dans le terreau des jardins; et il sort ordinairement de terre après la pluie, ce qui lui a fait donner son nom. Il endommage considérablement les jeunes plantes, et a rarement plue d'une palme de longueur.
No. 2. La Sangsue.
La Sangsue vit dans les étangs, les marais et les ruisseaux; elle a 3 ou quatre pouces de longueur, et n'est, à proprement parler, qu'un ver a demi rond. Son dos noirâtre est strié de huit raies jaunes. Elle a la propriété singulière de s'attacher aux animaux ou aux hommes qui vont à l'eau, et de se remplir du sang, qu'elle leur suce, ne les quittant, que quand elle en est pleine. C'est pour cette raison qu'on s'en sert en médecine pour désemplir les vaisseaux sanguins de parties extérieures du malade; il est même vraisemblable que ce fut d'elle que les hommes apprirent à laigner et à ventouser.
No. 3. 4. 5. 6. Le Polype a Bras.
Les Polypes à Bras vivent dans l'eau. Leur corps, qui n'est qu'un simple Canal, est gelatineux, transparent, d'un jaune rougeàtre (fig. 6. a. b. c. d.) ou entièrement vert (fig. 3.). On voit à l'une des extrémités de l'animal une espèce de boue où se trouve sa bouche, autour de la quelle s'étendent ses bras, assez semblables à de tres petites perles enfilées, et qu'il peut avancer ou retirer à volonté. Ils se servent de ces bras pour faisir leur proie c. à. d. de petite insectes aquatiques, et les porter à leur bouche (fig. 4. 5.). Les Polypes s'attachent communément par la queue à quelque plante aquatique, et surtout à la lentille d'eau (fig. 3. et 6.). Ils se propagent aussi comme les plantes, jettent à leurs côtés des bourgeons qui l'accroissent comme les branches d'une plante (fig. 3.), se séparent ensuite du tronc, et deviennent autant de jeunes Polypes. Il est singulier qu'en quelque nombre de morceaux que l'on coupe ces animaux, chaque partie devient elle même un polype entier. La fig. 4. représente un Polype à Bras dans sa grandeur naturelle, s'emparant de sa proie; et la fig. 5. en fait voir deux, considérablement grossis, qui ont entortillé de leurs bras un insecte, qu'ils dévorent en commun.
Vers, qui se trouvent dans les viscères.
No. 7. Le Ver Cucurbitin.
No. 3. Le Ver Orbiculaire.
On trouve dans les viscères des hommes et des animaux, plusieurs espèces de Vers, différens par leur forme aussi bien que par leur grandeur. Les plus dangereux d'entre eux sont, les Vers Solitaires, qui se reproduisent, et ne peuvent se détruire tant qu'il en relie une seule partie dans le corps. Le Ver Cucurbitin, qui en est une espèce, se trouve dans les intestins de l'hommes. La petite pointe triangulaire qu'on lui voit, est sa tête. Le Ver Orbiculaire représenté ici de grandeur naturelle, s'attache de préférence au foie des animaux, et ressemble à une grande vessie remplie d'eau.
Ad00341 01 065a/freQuadrupedes XV. T. I. No. 63.
LOUPS ET RENARDS.
Les Loups et les Renards sont de la nombreuse famille des chiens. Ce sont en général des animaux féroces, qui sont à bien des égards dangereux ou nuisibles à l'homme. Il e n existe plusieure espèces, dont les plus remarquables sont:
No. 1. L'Hyène.
L'Hyène, que les anciens connaissaient déjà comme un animal terrible, vit dans les deserts de la Perse, de la Syrie, de l'Egypte et de la Barbarie, où elle habite le creux des rochers. Elle a environ quatre pieds de longueur, les pattes hautes, et le poil gris strié de raies brunes; elle a plutôt des soies que des poils; il règne sur son cou et le long de son dos, une jube ou crinière, qu'elle peut dresser et baisser à volonté. Elle sort la nuit pour chercher sa proie, qui confide en ânes, en chèvres, en brebis, en hommes, et même en charognes et en cadavres, qu'elle déterre. Elle est d'un naturel si féroce et si cruel, et si courageuse en même tems, qu'elle seule met souvent en suite deux lions.
No. 2. Le Chacal.
Le Chacal ressemble moins au renard qu'au loup, dont il a parfaitement la grandeur. Sa couleur est d'un jaune gris, il habite le Sud de l'Asie, la Perse, la Syrie, l'Egypte et le Nord de l'Afrique; il ne vit point, comme le renard, daus [sic] des terriers, mais dans les forêts et sur les montagnes, d'où il descend souvent, sans craindre les hommes, jusques dans les villes et les villages pour y chercher sa proie. On voit souvent jusqu'à deux cents de ces animaux attroupés. Le Chacal s'apprivoise aisément.
No. 3. Le Loup.
Le Loup se trouve dans toutes les parties du monde. Sa couleur varie, mais le plus ordinaire est gris brun; il a trois pieds et demi de long, et à peu près la figure d'un chien de boucher. Le Loup prend les mOutons, les chevreuils, les veaux et les poulains; il est si vorace, qu'il mange deux moutons á la fois lors qu'il en a le tems. Il n'attaque l'homme qu'en hyver lors qu'il est affamé. On a entièrement détruit cette race d'animaux pernicieux en Allemagne.
No. 4. Le Renard noir
a quelque ressemblance avec le Loup, et est plus grand que le renard ordinaire. On le trouve dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa pelisse est d'une extrême finesse; d'un noir luissant et la plus chère et la plus précieuse, que nous connoissions jusques ici, de sorte qu'en Russie même, une belle peau de renard noir coute souvent jusqu'à 400 Roubles.
No. 5. Le Renard blanc.
Ce Renard est plus petit que l'ordinaire ci se trouve allez fréquemment dans toutes les contreés de notre globe sous le cercle polaire artique. Il vit, comme notre renard, dans des terriers qu'il le creuse. Sa peau est douce et d'un beau blanc; on la connaît même en Allemagn, où cette sorte de peline n'est ni chère ni rare.
No. 5. Le Renard ordinaire
se trouve dans toute l'Europe et en Asie; il a environ 2 pieds de longueur, et la couleur de son poil est un brun fauve. II se creuse des terriers, est extrêmement craintif et rusé, et se nourrit par-là même des bêtes qu'il prend par finesse plutôt que de celles qu'il ravit de force. Les animaux dont il fait sa nourriture sont surtout les poules, les oies, les faisans, les jeunes chevreuils, les lièvres et les lapins. Il aime aussi le miel des abeilles sauvages. On le prend dans des piéges, pour ne pas endommager sa peau.
Ad00341 01 066a/freOiseaux. XII. T. I. No. 64.
OISEAUX, LES PLUS PETITS.
Le plus petit oiseau que nous ayons en Europe, est notre Roitelet; mais il en existe de plus petite encore à la Chine et dans les Indes orientales. Voici les plus petits que les naturalistes ayent découverte jusquea ici.
No. 1. 2. 3. Les Moineaux nains de la Chine,
et
No. 4. Le plus petit Oiseau-mouche.
Nous avons fait graver ces Oiseaux de grandeur naturelle, et perchés sur un rameau de la plante, qui noua donne le Thé.
Les Moineaux-nains de la-Chine, sont de très jolis petits animaux fort variés par leurs couleurs. Il en est qui ont la tête rouge, les ailes bleues et le ventre blanc; (Fig. 1.) d'autres (No. 2.) ont les ailes et le dos rouges, la gorge bleue, et les dessous du ventre jaune; d'autres enfin (No. 3.) ont la tète et le dos verts et le ventre blanc. Mr. le Docteur Spalowsky de Vienne est le premier qui en ait parlé, car on ne les connaissait pas avant la publication de son Supplément d'histoire naturelle des Oiseaux, dans lequel il assure avoir eu lui mêmes entre les mains de ces moineaux empaillés.
Le plus petit oiseau-mouche, (No. 4.) que nous avons pareillement représenté de grandeur naturelle, et suçant de la fleur du thé le miel dont il fait son unique nourriture, est du genre des Colibris, et se trouve naturellement au Brésil. Ce petit animal se prend sauvent, comme une mouche dans les toiles des grandes araignées, et n'étant ni assez grand ni assez fort pour se débarasser, il devient la proie de ces insectes, qui l'étranglent et lui sucent le sang. Les grandes araignées lui tendent en outre différentes embûches, c'est pourquoi ce petit oiseau, par un instinct naturel, construit son nid, qui n'est pas plus grand qu'une noix, immédiatement au dessous du nid d'autres oiseaux ennemis des araignées, auxquelles, ils sont la guerre et qu'ils dévorent, tandis qu'ils ne sont aucun mal au petit oiseau qui s'est mis sous leur protection. L'oiseau-mouche se nourrit, comme nous l'avons dit, du miel de fleurs. Les Dames du Brésil portent de petits oiseaux-mouches dessèchés en guise de pendans d'oreille, à cause de la beauté de couleurs de ces petits animaux.
Ad00341 01 067a/freQuadrupèdes XVI. T. 1. No. 65.
PARESSEUX ET TAMANOIRS.
Le Paresseux.
Cet animal est une singalarité parmi les quadrupédes. Il ressemble presque au singe, a le corps droit lorsqu'il est assis, se nourrit des feuilles et des fruits des arbres, et vit au Brésil de même que dans les centrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal, est son extrême pareise et la lenteur avec laquelle il se meut; car il lui faut 8 ou 9 minutes de tems, non seulement pour porter un pied devant l'autre, mais encore un intervalle de tems égal pour se reposer. Il grimpe avec la même lenteur sur les arbres qui lui fournissent sa nourriture; aussi n'en quitte-t-il aucun qu'il ne l'ait entièrement dépouillé, et pour l'abandonner il se roule, se laisse tomber, et fait avec lenteur le voyage d'un autre arbre. Les coups de bâton mêmes ne peuvent le forcer à se mouvoir plus vite. Il poulie à chaque pas un cri insupportable. C'est là sa seule défense; car il ne peut ni fuir ses ennemis, ni se défendre, vu que se griffes ne lui servent qu'à grimper. Lorsqu'il veut dormir, il embrasse étroitement une branche de ses quatre pattes, et se pend à peu près comme est suspendu un Hamac. Il n'y a que deux espèces de pareiseux, savoir l'Aï et l'Uuau.
No. 1. et 2. L'Aï.
L'Aï a environ deux pieds de longueur, et son poil est d'un gris brunâtre, A le voir en face, il a la figure assez semblable à celle d'un homme. Ses quatre pattes sont armées de longues griffes, tandis que l'Unau n'en a que deux aux pattes de devant et trois a celles de derrière.
No. L'Unau.
L'Unau trouve dans l'Amérique méridionale et aux Indes orientales; il est plus petit que l'Aï et n'a point de queue; mais on lui voit sur la croupe un bouquet de poils éleves; la couleur de son dos est brune; et celle de son ventre le gris blanc. Si l'on en excepte les griffes, il a toutes les qualités de l'Aï.
Les Tamanoirs.
La patrie de ces animaux, dont il n'existe que trois espècee, sont l'Amérique méridionale et la brûlante Afrique. Ils se nourrissent de fourmis, qu'ils prennent en allongeant leur langue gluante sur la passage de ces insectes, dont elle est couverte après une couple de minutes; ils retirent alors la langue et avalent les fourmis qui la couvrent. A l'aide de leurs longues griffes ils grimpent avec facilité sur les arbres, où ils cherchent les fourmillières et prennent, par le moyen de leur grande langue effilée, les fourmis jusque dans les coins les plus reculés. Les griffes aiguës des Tamanoirs servent aussi à leur défense. Ils remettent à cet effet sur le dos, et se battent avec tant d'acharnement, même contre le Tigre de l'Amérique, qu'ils sont la plupart du tems périr leur ennemi. Il n'en existe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, que trois espèces, savoir.
No. 4. Le grand Tamanoir.
Il a le poil long, de couleur jaune, blanche et noire. La longueur de son corps est de quatre pieds jusqu'à la naissance de la queue, et il a quatre doigts munis de griffés à chaque patte.
No. 5. Le Tamanoir moyen.
Cet animal vit principalement au Brésil. Il est à peine moitié aussi grand que celui dont nous venons de parler, a le poil lisse et d'un gris jaune avec une queue roulée, dont il se sert pour s'attacher. Ses pattes de devant ont 4 doigts, et celles de derrièie 5.
No. 6. Le petit Tamanoir.
Sa longueur n'est que de 8 à 10 pouces, la queue non comprise; il a le poil doux, de couleur jaune, grise et brune, et sa queue est pareillement roulée.
Ad00341 01 068a/frePlantes XII. T. I. No. 66.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. Le Liège. (Quercus Suber.)
Le Liège est une espéce de chêne, dont les feuilles font toujours vertes et moins decouples que celles des autres chênes, les glands qu'il porte font aufü plus petits et de couleur jaune. Cet ar-, hre croit en Espagne,.en Italie, et dans les pro- vinces méridionales de la France, et est remar- quable furtout par fon écorce fpongieufe et légère, fouvent épaiffe de deux ou trois pouces, et que nous connoilfons fous le nom de Liège. On fait de cette écorce des bouchons de bouteilles et de tonneaux, des femelles de fouliers et plufieurs autres choses. Elle se détache avec facilité lors- que d'arbre a atteint un certain âge. On y fait à cet effet, dans un tems fee, une longue incifion depuis le fommet de l'arbre, tous les 10 ans. L'ecorce ne tarde pas à repouffer, et le Liège par- vient de la sorte jusqu' à l'âge de 150 et même de eoo ans. On met incontinent dans l'eau les mor- ceaux d'écorce que l'on a détachés les plaçant les uns fur les autres, les charge de pierres pour les redreflet, et lorsqu'ils font fees on en fait un arti- cle de commerce. Les Espagnols brûlent cette écorce dans des vaifieaux fermés, et en préparent une fort belle couleur noire, connue fous le nom de Noir d'Espagne.
Fig. 2. Le Térébinthe.(Pistacia Therebinthus.)
La Térébenthine, si connue dans nos Pharmacies est une refine fluide d'un jaune clair, plus épaisse que l'huile, mais plus liquide que le miel, qui découle de plûsieurs espèces d'arbres, et dont la qualité diffère par là même. On diffingue en conféquence la vraie Térébenthine de Cypre, celle de Tienile, et la lérêber.tliine ordinaire d' JUe' magne. Le Véritable Térébinthe, représenté sur la planche, nous fournit la bonne térébenthine de Cypre, et croit en Chine, dans les Indes orientales, en Afrique, et furtout dans les lies de Chio et de Cypre, de même qu'en Italie et en Espagne. Ses feuilles rellembient presque à celles du frène fa fleur, qui eli: violette, est remplacée par de petites capsules de couleur brune, et remplies de petites graines blanches (Fig. a et b). Pour en tirer la térébenthine on fait, à plufieurs endroit du tronc de l'arbre, de profondes incifions, près desquelles on place des pierres plattes. Pendant la nuit la réfine coule de ces incifions sur les pierres ou elle s'épaifllt, et on la recueille tous les matins. La feconde espèce, ou la térebenthine de Venise, se recueille dans le Tyrol, l'Autriche et la Siléfie, où elle d coule des Melèfes et des Pins; ce ri'est à proprement parler, qu'une refine fine et liquide que l'on obtient en perçant le tronc des pins, et qu'on purifie en la faifant passer par des cribles de crin fort fins. Lorsque par la distillation on en a retiré l'huile de térébenthine, la résine, ou la poix dure qui resie après l'operation, est ce que nous appelions Colophane. Les joueur de violon l'en servent pour frotter leurs archets.
Ad00341 01 069a/fre[Quadrupèdes XVII. T]. I. No. 67.
CHAUVES-SOURIS de différentes espèces.
Les Anciens mettaient les Chauves-souris au nombre des oiseaux, parce qu'elles volent; mais ils avoient grand tort; car la chauve-souris a toutes les propriétés des quadrupèdes, au nombre desquels elle doit réellement être mise. Il existe dans toutes les contrées de la terre, des chauves-souris sort différentes les unes des autres, tant à cause de leur grandeur, que par rapport à leur conformation. Dans les pays chauds, où elles sont plus grandes, elles se tiennent sur les arbres; tandis que dans les contrées plus froides elles se retirent dans les fentes des rochers et des murs, dans les tours, les églises, les granges et les vieilles maisons. Comme elles craignent la lumière, elles se reposent pendant le jour, et ne volent que depuis le crépuscule jusqu'à l'entrée de la nuit, parceque l'arrivée des hiboux, qui leur donnent la chasse, les contraigne de regagner leurs trous. Lors quelles se reposent, elles se suspendent par les pattes de derrière; ou par les crochets qu'elles ont aux ailes. Elles se nourrissent de papillons, de scarabées, de mouches, de moucherons et d'autres insectes, qu'elles prennent au vol; elles aiment aussi la viande, et surtout celle qui a été exposée à la fumèe et le lard. Dans nos contrées froides, les chauves-souris se retirent pendant l'hyver dans des murailles épaisses, dans les caves, les caveaux, les creux des rochers ou des arbres, où elles se trouvent en grand nombre suspendues en haut, sort près et au dessous les unes des autres, et enveloppées de leurs ailes: le froid les engourdit, et elles relient ainsi suspendues jusqu'au printems, sans prendre la moindre nourriture, mais le retour de la belle saison les rappelle à la vie. Il y a quelques pays où on les mange, tels sont, entre autres, la Chine, et les Philippines. Les espèces les plus remarquables de chauves-souris sont.
Fig. 1. Le Vampyre. (Vesp. Vampyrus.)
Cet animal qui vit en Afrique et dans le Sud de l'Ane, est la plus grande des chauves-souris, que nous connoissions, car il a jusqu'à 10 pouces de longueur. Il se nourrit du fruit du palmier, dont il boit aussi. le suc avec plaisir; il fuce également le sang des hommes et des animaux, s'approchant d'eux quand ils dorment, et les léchant de sa langue rude, ce qui occasionne une plaie, qui lui donne la facilité de fucer imperceptiblement leur sang et souvent même de les faire périr.
Fig. 2. La Chauve-souris du Pérou. (Vesp. leporinus.)
Elle est de la grandeur d'un rat, et vît au Pérou. Sa tète est ronde, son mufeau rellemble à celui d'un doguin, et fa lèvre fupéricure est fendue profondément, et à bec de lièvre.
Fig. 3. La Chauve-souris commune. (Vesp. murinus.)
C'est la plus ordinaire en Allemagne; elle a 2 pouces et demi de longueur, et fait communément son séjour aux environs des villes et des villages.
Fig. 4. La Noctule. (Vesp. Noctula.)
Elle est aussi grande que la précédente, et se trouve surtout en France.
Fig. 5. Le Fer à Cheval. (Vesp. ferrurn equinum.)
Cette Chauve-souris est remarquable furtout par la conformation de fon nafeau, qui reifemble a un fer à cheval. Elle n'a pareillement que deux pouces et demi de long, et fe trouve en France et en Allemagne.
Fig. 6. Le Chauve-souris à Barbe. (Vesp. hispidus.)
Le Sénégal est sa patrie, elle a deux pouces de long, la tète allez semblable à celle d'un bouc avec sa barbe.
Fig. 7. L'Oreillard. (Vesp. auritus.)
est remarquable par la grandeur prodigieufe de ses oreilles, qui paraissent pour ainsi dire dou blés. Elle a deux pouces de longueur, et trouve quelquefois en Allemagne.
Fig. 8. La Petite rougette. (Vesp. cephalotes.)
est naturelle aux Iles Moluques, elle est longue de deux pouces et demi, a la tète plus grosse que toutes les autres, le museau épais et les lèvres pendantes.
Ad00341 01 070a/freAntiquités I. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Les fameuses Merveilles du monde dont on entend si souvent parler, doivent être mises au nombre des antiquités les plus remarquables des peuples. Les anciens écrivains nous donnent comme tels, les grands et prodigieux chefs d'oeuvre d'architecture et de sculpture, dont voici la description: 1) Les Pyramides d'Egypte; 2) Les jardins en l'air de Babylone; 3) Les murs de cette même ville; 4) Le Mausolée; 5) La Statue de Jupiter olympien; 6) Le Colosse de Rhodes; et 7) Le temple de Diane à Ephèse. Tous ces chefs d'oeuvre sont detruits, à l'exception des Pyramides, dont quelques unes fe fout confervées dans leur entier, à cause de la folidité de leur structure, et que les voyageurs vilîtent et admirent encore de nos jours.
Pyramides.
Fig. 1. Vue extérieure de la grande Pyramide. Fig. 2. Sa coupe en profil, et la vue de son intérieur.
Les Pyramides étoient les tombeaux des anciens Rois d'Egypte et de leurs familles. Elles sont fitnées dans le voifinage du Caire près du Nil, et surtout proche de la petite ville de Ghizc et des villages de Saccara et de Dashur, dans une contrée couverte de collines, que'les anciens Egyptiens avoient vraifembiablement choifie pour le lieu de leur fepulture, puisqu'on y trouve encore des Momies dans des bàtimens fouterrains ou Catacombes. Il existe encore près de Saccara et de Dashur 22, et près de Ghizé 6 pyramides dont quelques unes fe sont conferveés et les autres tombees en ruine. Les trois principales sont dans le voifinage de Ghizé, et c'est de la plus grande et de la-plus célèbre de ces trois dernières, s'avoir de la grande Pyramide, que nous donnons ici l'image, non feulement parcequ'elle f'eft parfaitement conserveé, mais encore parcequ'elle est ouverte, et qu'on l'a vifiteé à l'intérieur. Le No. 1. en fait voir l'extérieur, et le No. 2. en montre la coupe et l'intérieur. Elle a 440 pieds anglais de haut, est construite de pierre calcaire fort tendre, ou bien de la pierre du roc sur lequel elle est bâtie, et fut, dit-on, jadis revêtue de marbre, extérieurement. Il y a du pied jusqu'au fommet 203 marches, dont les premières ont 4 pieds de hauteur, tandis que celles qui sont plus voi fines du fommet n'en ont que deux et demi. Le fommet a 13 pieds anglais, en quarre. Elle fut, dit-on, conitruite par un ancien lloi d'Egypte nommé Cheops, dont notre hiftohe ne fait aucune mention. Le Calife Mohamed la fit ouvrir, l'an de I. C. 827. dans l'espoir d'y trouver de grands trésors; et y trouva une galerie, indiquée No. 2. qui conduit à deux chambres sepulcrales, dont la supérieure renferme un sarcophage de marbre jaune long de quatre aunes, et qui étoit vraifembiablement le tombeau du roi, comme la chambre inférieure étoit celui de la reine. Le canal qui descend de la galerie inférieure jusques au fond est un puits, ou une galerie souterraine inconnue jusques ici,
Fig. 3. Les Jardins en l'air.
Les Jardins en l'air de Babylone, étoient vu magnifique bâtiment, Nabuchodouofer fit élevé pour l'amufement de la reine Amytis, son èpouse, originaire de la Medie, pays couvert de montagnes; il y avoit sur les quatre terrasses de ce batiment des jardins et des nappes d'eau. Il y ci'croissoit des fleurs, des bullions et des palmiers en pleine terre. Chaque côté de ce bâtiment avoit 400 pieds de long, et la terrasse supérieure égaloit en hauteur les murs de la ville de Babylone. i
Ad00341 01 071a/freAntiquités II. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Fig. 1. Les Murs de Babylone.
Les Murs de Babylone, qui pafloient pour la trcißcme merveille du monde furent, dit-on, cor. ftruits par la célèbre Reine Semiramis. Si l'on en croit les paliages obfcurs des anciens auteurs, ces murs avoient 50 aunes de hauteur, et étoient fi larges, que 4 voitures, ou plutôt 4 chars de guerre, attelés chacun de 4 chevaux, pouvoîent y marcher de front, sans f'embarafler les uns les autres. Ils étoient de briquos réunies avec du bitume au lieu de chaux, et munis d'un si grand nombre de tours, qu'on pouvoit y loger une nombreuse armée. Ils formoient un quarré regulier, environné d'un grand folié dans lequel couloit l'Euphrate, avec quantité de ponts. La ville ètoit partagée par un bras du fleuve, sur les bords du quel étoient les fameux jardins en l'air. Le fameux Temple de Bélus ou la Tour de Babel, étoit au milieu d'une des moitiés de la ville.
Fig. 2. Le. Mausolée.
Le Mausolèe, qu'on regardoit comme la quatrième merveille du, monde, étoit un tombeau magnifique de Mausole, Roi de Carie, contemporain de Xerxes, Roi de Perfe. Artémife, son épouse, qui l'aimoit avec tant de tendrefle, qu'elle alla même jusqu'à mêler à fa boulon les cendres de son cadavre, lui fit élever ce précieux monument dans la ville d'Halicarnaffe. C'étoit une espéce de temple auquel on montoit par 13 degrés; 36 colonnes de l'ordre Corinthien et quantité de Statues et d'autres chefs - d'oeuvre d'architecture l'environnoient, et il étoit furmonté d'une pyramide élevée, au fommet de la quelle on voyoit un char de triomphe attelé de quatre chevaux. Tout l'èdifice avoit 105 pieds de hauteur, et cinq des plus célèbres Architectes et artiftes de l'antiquité, savoir; Scopas, Bryaxis, Timothée, Leochares et Pythis y avoient travaillé. Ces cinq artistes voulurent, par ce précieux ouvrage, laisser à la posterité une preuve de la perfection de leur art, et continuèrent à travailler à ce monument, qu'ils achevèrent, malgré la mort d'Artemife, qui mourut avant que cet edifice fût achevé. C'est de ce beau monument que tous les tombeaux et les monumens précieux reçurent le nom de Mausolées, que leur donnèrent les anciens Romains, et qui s'est conserve jusques à nos jours.
Ad00341 01 072a/fre

Antiquités III. T. I. No. 70.

LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.

Fig. 1. Le Colosse de Rhodes.

Le Colosse de Rhodes, cinquième merveille du monde, étoit une Statue du Soleil ou d'Apollon, faite d'airain, et haute de 70 aunes, que les habitans de Rhodes avoient fait placer à l'entrée de leur port, pour servir de fanal. Ce fut le célèbre fondeur Charès qui la coula. Il travailla 12 ans a ce prodigieux ouvrage. La Statue étoir munie à l'intérieur de grosses ancres de fer, et remplie de pierres de taille, de façon cependant qu'on montoit intérieurement jusqu'au réchaud. Elle étoit ornée d'une couronne radieufe doreé, et armée d'un arc et de flèches. Un tremblement de terre renversa ce Colosse 56 ans après sa construction; mais l'Empereur Vespasien le fit redresser. A la prise de Rhodes par les Sarrasins en 667, leur roi Moavia la fit renverser, parceque leur religion leur défend d'avoir des images, et en vendit l'airain à un Juif, qui en chargea 900 chameaux. Le Colosse étoit si grand, qu'un homme pouvoit à peine embrafler un de ses doigts, et qu'un vaisseau passoit à pleines voiles entre ses jambes.

Fig. 2. La Statue de Jupiter Olympien.

Les Grecs et les Romains aimoient à mettre dans leurs temples des Statues coloflales, pour inspirer par ce moyen une haute idée de la majesté des Dieux, et de leur supériorité sur les hommes. La célèbre Statue de Jupiter Olympien, qui étoit dans le temple d'Olympia, est entre autres une preuve de cette assertion. Cette Statue, y compris le trône sur lequel elle etoit, avoit 68 pieds de haut, elle étoit d'yvoire et d'or, et de la main de Phidias. La tète du Dieu étoit ceinte d'une couronne de laurier, il teripit de la droite une petite victoire, et de la gauche une sceptre surmonté d'un aigle. Son manteau étoit d'or, les Heures et les Graces dansoient sur le dossicr de son troue, dont les bras représentoient deux Sphinx. En un mot on faisoit si grand cas de ce chef d'oeuvre de l'artiste grec, qu'on le regardoit comme la sixième merveille du monde.

Fig. 3. Le temple de Diane à Ephèse.

Tout ce que nous savons de cette septième merveille du monde, c'est que le temple de Diane à Ephèfe, étoit le plus beau et le plus renommé de tout l'univers. Il avoit, dit on, été construit par une Reine d'Amazones. Un fameux scélerat nommé Hérostrate le brûla, uniquement pour immortalifer son nom; mais les Ephésiens le rebâtirent avec plus de magnificence qu'auparavant, et y employèrent toutes leurs richeiles. Le fondament et les voûtes souterrainea de ce temple existent encore actuellement dans l'Asie mineure; mais il ne nous reste de sa forme extérieure aucun image, si ce n'est l'image bien imparfaite, qu'on en voit sur quelques médailles antiques, et que nous donnons cy-joint.

Ad00341 01 073a/frePlantes XIII. T. I. No. 71.
PLANTES UTILES A LA TEINTURE.
Fig. 1. L'Indigo, ou l'Anil. (Indigofera Anil.)
La tige de l'Indigo est de l'épaisseur d'un doigt, et haute de 3 ou 4 pieds. Elle pousse quantité de branches et de feuilles; fa fleur est rouge, et la femence est renfermée dans de petites gousses (a). Cette plante croît dans' les Indes orientales et occidentales, de même que dans l'Amérique espagnole. C'est de ses feuilles et de ses tiges qu'on prépare la couleur bleue foncée que nous connoissons sous le nom d'Indigo, et dont les Hollandois, les Ariglois, les Espagnols et les François sont un commerce considerable. Pour préparer cette couleur on coupe les feuilles et les tiges de l'Anil avant qu'elles fleurissent, les met dans de grandes cuves, et verse de l'eau par dessus. Cette masse ne tarde pas à entrer en fermentation; elle s'échauffe et écume fortement. Il recule de la un liquide épais et de couleur verte, qu'on foutire dans d'autres cuves, dans lesquelles on l'agite fortement avec des fouloirs jusqu'à ce qu'elle écume, que les parties colorantes se rassemblent, et que le liquide devienne bleu. On le laifse alors reposer pour que la couleur se précipite; puis on en foutire l'eau qui est jaune, et recueille la couleur bleue, qui f'est précipitée, dans des facs, on la met «nfuite dans dee cailles de bois pour la faire sécher: telle est la préparation de l'Indigo, production dont on fait un si grand commerce.
Fig. 2. La Garance. (Rubici tinctorum.)
Cette plante n'est pas moins importante pour la teinture que la précédente; car la couleur rouge, qu'elle fournit n'est ni moins bonne ni moins durable que le bleu d'Indigo. Elle croît en buissons à la hauteur d'environ trois pieds; à fa fleur, qui est jaune, fuccèdent de petites baies noires, sa racine se conferveplusieurs années dans la terre et pousse tous les ans de nouvelles tiges. On fait surtout usage de sa racine, qui est d'un beau rouge, et dont on teint les traps; les étosses de laine, et les Indiennes; aussi la cultive-t-on beaucoup en Flandres, dans la Zelande, en Alsace, dans le Palatinat et en Silèfie, où on la plante dans les champs et dans les Jardins. On arrache les racines de la garance lors qu'elles ont atteint la grosseur d'un tuyau de plume, les sépare de leurs tiges, les nettoyé de la terre qui y reste attachée, les fait secher, et les réduit en poudre dans des moulins : on met en suite cette poudre en tonnes, et en fait un grand commerce dans les pays étrangers. En ajoutant differens sels à la garance on en obtient plus de cinquante couleurs différentes. Cette qui vient de la Hollande, ou de la Zelande passe pour la meilleure.
Ad00341 01 074a/freOuadrupêdes XVIII. T. 1. No. 72.
ANIMAUX DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. L'Hippopotame. (Hippopotamus.)
L'hippopotame est peut être, après l'éléphant, le plus grand animal terrestre, car il a les 2/3 de la hauteur et presque la longueur de ce dernier. L'Afrique est sa patrie, et comme il aime de préférence les bords de fleuves et surtout du Nil, on lui a donné le nom de cheval du Nil, quoiqu'il n'ait pas la moindre reslemblance avec le cheval, si ce n'est peut-être le hennissement. Il est d'un gris noir, et sa peau épaisse, qui est presque dénuée de poils, est striée transversalement de rayes noires. Sa tète a presque la forme de celle d'un oeuf; mais elle est sans cornés: il a une gueule épouvantable avec de dents terribles de la longueur d'une aune, et ses lèvres sont garnies de foies fort roides. L'Hippopotame se nourrit de riz, de cannes à sucre et de poissons; car il vit aussi bien dans l'eau que sur terre. La timidité de cet animal fait qu'il se cache le jour dans les marais et les joncs, et ce n'est que la nuit qu'il va chercher sa nourriture. Il est doux, et l'homme n'a rien â en redouter quand il ne le harcèle pas; il craint aussi beaucoup les armes à feu. Il pêse près de 4000 livres, on le tue pour avoir son lard, qui est ordinairement du poids de mille liv.
Fig. 2. Le Tapir ou l'Anta. (Tapir Americanus.)
Cet animal aime la tranquilité et la solitude; il vit dans l'Amérique méridionale, et se cache pendant le jour dans les marais, comme l'Hippopotame; il se, sauve à la nage quand on le pourfuit, peut plonger et relier allez longtems sous l'eau. Le Tapir est à peu près aussi grand qu'un jeune boeuf ou taureau, sa couleur est un noit rougeàtre, la forme de son corps est presque semblable à celle d'un porc, car il a la tête pourvue, d'un grouin, ou si l'on veut, d'une trompe, cour, te à la vérité, mais cependant semblable à celle de l'éléphant, et ii propre aux mêmes usages que cette dernière. Il se nourrit de racines et de plantes, mais il aime surtout les cannes à sucre, ce qui fait qu'il dévaste souvent les plantations. Il est d'un naturel doux et facile à apprivoiser, et ne vit jamais avec d'autres individus de son espèce; mais toujours seul. Les Américains mangent sa chair, et se servent de sa peau comme de cuir.
Ad00341 01 075a/frePlantes XIV. T. I. No. 73.
LA VRAIE RHUBARBE.
La vraie Rhuharbe (Rheum palmatum.) si connue par Ces vertus médicinales, est une plante Asiatique naturelle au milieu de l'Asie, à la Chine, au Tibet, au Mongul, à la Bulgarie et aux contrées méridionales de la Sibérie. Sa racine est épaiffe, noueufe. (Fig. 1.) de couleur brune, bran chue et filamenteufe. Elle est à l'intérieur, d'un, beau jaune, ftrié de rouge, comme le sont voir les coupes 5 et 6. Cet. te plante forme un buifibn confidérable; porte de grandes feuilles dentelées ainsi que le repréfente l'esquiffe Fig. 5. et pouffe une tige haute de 2 ou 3 pieds, qui porte quantité de petites fleurs d'un blanc jaunâtre, dispofées par étages le long de la tige, comme on le voit
Fig. 2.
Il y a plusieurs sortes de véritable Rhubarbe, dont l'Asie fait en général un grand commerce avec l'Europe, tant par terre, par la Russie, que par mer par le Levant et les Indes orientales. La meilleure est celle qu'on appelle Russe, c. à. d. celle, que les marchands de la Bulgarie apportent aux confins de la chine, Kiachta en Sibérie p. e., qu'ils vendent aux-marchands Russes, dont les caravannes l'apportent à Petersbourg. On apelle Rhubarbe des Indes orientales une autre sorte de Rhubarbe de moindre qualité, qu'on exporte de la Chine par mer.
La Rhubarbe, pour être bonne, doit (tre peu dense, spongieuse, plutôt légère que péfante et. facile à rompre; sa couleur extérieure doit être un jaune brun (Fig. 4.) et celle de l'intérieur rougeàtre, marbré ou striée de couleur de safran et de jaune pâle (Fig. 7.) Elle doit avoir un gout amer et astringent, et l'odeur aromatique mais des agréable. La mauvaise est ou trop spongieuse ou vermoulue, trop dure ou trop ligneuse, elle est brune ou noireàtré à l'intérieur.
On cultive actuellement avec fucces la Rhubarbe en Allemagne, p. e. dans le Palatina, où on la plante en pleine campagne; mais on prétend que cette Rhubarbe n'égale celle d'Asie, ni en goût ni en odeur, ni même en couleur.
Ad00341 01 076a/freInsectes V. T. I. No. 74.
ECRIVISSES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Homard. (Cancer Gammarus.)
Le Homard, est, à proprement parler, l'ecrevisse de mer, et refiemble le plus à nos écrevisses de rivlèie par sa forme et sa figure; il est surtout remarquable par sa grandeur prodigieuse; car il a fouvent 2 ou 3 pieds de long. Sa chair est mangeable, mais un peu grossière et dure. Cet animal a tant de force dans les serres qu'il peut couper le bras à un homme, trancher les cables des vaisseaux, et prendre et tuer d'allez gros poissons. Il est d'un gris brun lorsqu'il est en vie, et d'un beau ronge quand il est cuit, comme celui que represente la planche.
Fîg. 2. Le Crabe. (Cancer pagurus.)
Le Crabe, que l'on nomme encore Cigale de mer et que les allemands appellent aussi Taschenkrebs (Ecrevisse de poche), parcequ'il a quelque ressemblance avec la pannetière d'un berger, est une écrevisse de mer sans queue, qui se trouve dans l'océan septentrional et dans la grande mer du Sud, et quelquefois aussi sur le rivage. Il est une ou deux fois aussi gros que le poing, d'un gris verdàtre, et passe pour un manger délicat. II y a des Crabes qui pesent jusqu'à 8 ou 10 livres. Ils sont d'une fécondité si prodigieuse, qu'on a déjà trouve plus d'un million d'oeufs dans une seule femelle.
Fig. 3. 4. L'écrevisse de Moluques. (Monoculus Polyphemus.)
Cette écrevisse est du genre des crabes; on la trouve aux îles Moluques et elle est remarquable à cause de sa figure particulière. La Fig. 3. la représente, vue en dessus, et la Fig. 4. en fait voir le dessous. Elle a 2 ou 3 pieds de longueur; sa tête est une écaille prodigieuse, qui cache presque l'animal entier, et sa queue est un long tuyau triangulaire pointu comme une aiguille, qu'on cassè aussitot que l'écrevisse est prise, parcequ'elle s'en sert pour se défendre, et que sa piqueure est aussi dangereuse que celle du scorpion. Sa chair est en petite quantité mais mangeable.
Ad00341 01 077a/frePlantes XV. T. I. No. 75.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. La Vanille. (Epidendrum Vanilla.)
La Vanille est une plante rampante, qui croit sur les montagnes de l'Amérique méridionale, du Mexique, du Pérou, de la Guyane et des Indes occidentales. Elle pousse une tige d'environ 20 pieds de longueur, qui rampe sur la terre, ou l'attache aux arbres, par le moyen des fils, dont elle est pourvue comme la vigne. Elle porte des grandes feuilles d'un vert jaune, et des fleurs d'un jaune blanchâtre assez semblables aux lys. A ces fleurs succèdent des goufles brunes longues de 6 pouces (a) et fort étroites, qui renferment quantité de grains très petits et d'un brun noir (b); ces grains ont une odeur balsamique très agréable et un goût aromatique; on s'en sert dans l'apprêt de différens mets, mais surtout dans la préparation du Chocolad, auquel ils donnent un excellent goût. L'Espagne en fait un très grand conmmerce avec tout le reste de l'Europe.
Fig. 2. La Coloquinte. (Cucumis colocynthis.)
La Coloquinte est une plante Asiatique du genre des concombres, dont les branches, qui sont fort longues, rampent sur la terre. Son fruit est rond et jaune de la grosseur d'une orange, et renferme à l'intérieur des pépins plats et de couleur blanche; ce fruit est remarquable sur tout par son extrême amertume, qui l'emporte sur tout ce que nous connoissons d'amer. On s'en sert dans les pharmacies comme d'un remède. Cette plante croit principalement dans les îles de l'Archipel, et on l'apporte du Levant en Europe comme marchandise.
Ad00341 01 078a/freHabillemens I. T. I. No. 76.
HOMMES D'EUROPE.
La race humaine est répandue sur toute la surface-de la terre, et sa nature est telle qu'elle peut Faccoulumer à tous les climats. La différence de ces derniers, et la diveriité des alimens a produit parmi les hommes des variétés singulières et remarquables, tant dans la hauteur de leur taille et la couleur de leur peau, que dans la nature de leurs cheveux et leur phifionomie; ou si l'on veut, cette différence a produit ce que nous appelions espèces d'hommes, dans les cinq parties de la terre. Tous les peuples connus de tous les tems et de tous les pays aussi bien que de tous les climats peuvent defeendre d'une seule et même fouche.
La hauteur la plus ordinaire de l'homme est de 5 pieds 4 ou 8 pouces; cette hauteur varie néanmoins beaucoup chez les différentes nations. Les Patagons, habitans de l'Amérique méridionale, considérés comme nation, sont les plus grands hommes que nous coimoif/ions; car ils ont 6 à 7 pieds de haut; les plus petits au contraire fe trouvent parmi les nations qui habitent vers les pôles; tels sont p. e. les Esquimaux, les Groenlandois, les Lapons, les Samoïedes, les Ostiaques, et les Pécherais, qui n'ont pas plu3 de 4 pieds de hauteur.
L'homme vient au monde tout nu; la nature ne lui donne aucun vêtement; de la vient que de tems immémorial il f'est fait des habits, soit pour se garantir de l'intemperie des saisons, soit pour se parer, soit enfin par pudeur, pour couvrir certaines parties de son corps. Il n'y a qu'un très petit nombre de nations entièrement fauvages, qui aillent toutes nues. Elles se sont presque toutes choisi de certaines formes de vltemens, qu'elles conservent toujours, et qu'on nomme pour cette raison costumes ou habillemens nationaux. Il en existe un très grand nombre, que nous donnerons successivement. Nous nous contenterons pour le présent de représenter des hommes de 5 parties du monde, et quelques uns de leurs principaux habillemens, pour en faire voir la différence.
Européens.
Fig. 1. et 2. François.
Les deux sexes en grande parure. Le Costume François est devenu depuis longtems l'habillement dominant des personnes les plus distinguées de presque toutes les nations de l'Europe; parcequ'autrefois les modes françoises avoient, pour ainsi dire, force de loi partout.
Fig. 3. et 4. Anglois.
Les deux sexes en négligé. L'habillement anglois est plus favorable à la santé et plus commode pour vaquer à ses affaires que le francois. Depuis quelque tems il est aussi généralement adopté dans l'Europe que celui des François l'etoit auparavant.
Fig. 5. Montagnard Ecossois. Dans le costume militaire de sa nation.
Les montagnards Ecossois, ou les habitans de la haute Ecosse, forment peut-être la nation la plus ancienne et la moins mélangée de l'Europe; car ils descendent directement des anciens Calédoniens. Une des particularités de leur habillement est, qu'ils ne portent jamais de culottes, mais un simple tablier, qu'ils nomment Kelts. Ils ont a leur ceinture une grande bourse de peau de chien marin, qui pend devant eux, et leur tête est couverte d'un bonnet garni d'un plumet.
Fig. 6. et 7. Turcs.
Ils sont tous deux de condition et richement habillés. Les hommes et les femmes portent de longues culottes fort larges, qui leur descendent jusque à la cheville des pieds. Leur habillement est incommode dans bien des cas.
Fig. 8. et 9. Samoïedes.
Les Samoïedes sont le peuple le plus septentrional de l'Europe, car ils habitent la Russe européenne et les bords de la mer blanche jusqu'au 75eme degré de latitude septentrionale. Leur teint est basané, c. à. d. d'un jaune brun, et leur hauteur excède rarement 4 pieds. Leur habillement de la tète aux pieds est fait de peaux de rennés, et garni d'autres pelisses ou de bandes de draps de couleur.
Ad00341 01 079a/freHabillemens II. T. I. No. 77.
HOMMES D'ASIE.
Par rapport à ses habitats l'Asie est la partie la plus remarquable de notre globe; elle est pour ainsi dire le berceau du Genre humain, car celle fut la première habitée par des hommes, qui de là se répandirent sur toute la furface de la terre. Notre histoire commence en Asie. C'est là que les premiers empires furent fondés, c'est de l'Asie que sortirent les arts, les sciences et la religion.
Cette partie du monde est, à cause de sa prodigieuse grandeur et de la différence des climats, habitée par quantité de nations d'espèces-très différentes tant par la couleur de leur teint, que par leur stature, leurs habitudes naturelles, leurs moeurs et leurs habillemens. L'on y trouve des peuples civilisés, des Nomades et des sauvages encore brutes, avec lesquels nous ferons connoissance dans la suite. Nous ne donnons ici que quatre nations asiatiques de quatre climats différens, et dont les habillemens différent en conséquence les uns des autres.
Fig. 1. Habitans des Indes orientales.
Ils ont le teint basané et les cheveux noirs; l'homme est un des Principaux de l'Indostan. Son vêtement est composé d'un long* caftan de foie, avec une ceinture, et d'un petit turban qui enveloppe toute la chevelure. Il a le cou et les bras ornés de joyaux et de rangs de perles. La femme est une personne de distinction du Bengale. Elle porte de longues culottes fort amples, et par dessus un jupon de mousseline. Les bras et le corps depuis la ceinture jusqu' au sein sont nus. Ses mamelles sont renfermées dans un étui fait de bois léger et recouvert d'un petit corset d'étoffe d'or. Elle a la tète recouverte d'un très-grand voile de gaze, et les cheveux, les oreilles, le cou, les bras, les chevilles des pieds, les doigts et les orteils ornés de quantité de perles, d'anneaux et de bijoux. Elle tient à. la main un flacon d'argent rempli d'eau rose.
Fig. 2. Sibériens.
Les Sibériens forment les Nations les plus séptentrionales de l'Asie; ils sont pour la plupart Nomades ou sauvages. Ils ont le teint d'un blanc sale et jaunâtre, et les cheveux noirs ou d'un brun foncé. - L'homme est un Iakute; son habillement est fait de peau de renne et garni d'autres pelisses; l'arc, les flèches et le javelot sont ses armes. La femme est une Tfchuktschienne du peuple le plus sauvage et le plus grossier du nord de l'Asie, sur les bords de la mer glaciale. Tout son habillement est une espèce de froc et des bas de peau de renne, et une peau d'ours.
Fig. 3. Calmoucs.
Les Calmoucs, peuple du Mongul, sont Nomades et demeurent plus au sud, aux environs du Tibet. Ils ont le teint blanc, les cheveux noirs et le visage un peu applati. Les hommes portent de larges culottes, des bottes rouges, une longue velte, point de chemise, mais un grand caftan, et un bonnet de peau plat. Les femmes ont des bottes jaunes et des bonnets comme les hommes, une grande veste sans manches, qui leur descend jusques aux pieds, et par délais laquelle ils mettent un caftan double de peau. Leurs cheveux noirs sont sèparés en deux parties, qui forment deux longues tresses.
Fig. 4. Arabes.
Comme ces peuples habitent les climats chauds de l'Asie, ils ont le teint brunâtre et les cheveux noirs. L'homme est un Arabe de distinction. Il porte des pantouffles à ses pieds nus, de grandes culottes, et une chemise par dessus; il a sur sa chemise une longue veste et une ceinture; le reste de son habillement est un habit fort large et un grand turban blanc. Les Arabes ont à leur ceinture une espèce de couteau courbe, qui leur sert d'armes, et auquel ils ont coutume de pendre un chapelet. La femme est une femme du commun; son habillement consiste en longues culottes de cou- leur, une chemise à manches fort larges, un voile sur la tête, des anneaux d'or on de métal aux oreilles et aux bras, et quelques rangs de fa"/ perles autour du cou. Les femmes arabes se sont ordinairement des raies noires dans le visage.
Ad00341 01 080a/freHabillemens III. T. I. B. 78.
HOMMES D'AFRIQUE.
L'Afrique renferme des hommes de stature, de couleur et d'habitudes naturelles très différentes; il y en a de blancs, d'olivâtres, de bafanés et de noirs. Comme l'intérieur de cette partie du mon- de ne nous est que peu connu, nous sommes obligés de nous contenter de faire mention de quelques habitans des côtes. Eu voici quelques-uns.
Fig. 1. Egyptiens.
Les habitans de l'Egypte sont blancs et bienfaits, comme les Européens. Les principaux d'entre eux, hommes et femmes, vivent et l'habillent magnifiquement et presque tout à fait à la turque, comme on le voit ici. Cela vient sans doute de ce que l'Egypte est une province turque, dans laquelle fe trouvent quantité de Turcs et de Grecs.
Fig. 2. Hottentots.
Ces peuples habitent la pointe méridionale de l'Afrique. Leur teint est d'un brun clair, et leur phifiognomie, qu'ils défigurent encore par différentes peintures, est fort laide; car ils ont l'air de finges. Ils vont presque tout nus, et ne * sont couverts que d'une grande peau de mouton. Us portent sur leur tètes des bonnets de différentes formes; ils ont autour du ventre et du cou pluseurs rangs de perles de verre rouges et blanches, et des coquillages. Ils s'entortillent les bras et les jambes de boyaux de mouton frais et remplis de leur fiente. Les femmes s'enveloppent les reins d'une pièce de drap grossier, et portent devant elles un petit tablier de couleur. Ils sont armés de javelots.
Fig. 3. Les Gonaques.
Les Gonaques et les Caffrcs habitent les côtes méridionales et occidentales de l'Afrique, et sont proprement des Nègres. Les premiers ont le teint d'un brun foncé; ils sont bien faits, et ont les cheveux noirs, courts et crépus, comme la laine des jeunes agneaux. Us sont tout nus, si ce n'est que les hommes portent un petit tabliet et les femmes encore un morceau d'étoile autour des reins; ils fe parent d'ailleur6 le cou, les bras, les mains, les jambes et le ventre de quantité de perles de verre, de coquillages blancs, d'os etc. Leurs armes sont l'arc et les flèches.
Fig. 4. Les Caffres.
Les Caffres sont tout noirs; ils ont les cheveux noirs et crépus comme les Gonaques; mais leur tête est plus allongée que celle de ces derniers. Ils fe brûlent toutes fortes de figures dans le vifage. Les hommes sont tout nus, et ne portent pour tout vêtement qu'une rangée d'os blancs autour du cou, et une ceinture de joncs autour des reins. Outre le petit tablier ordinaire, et les rangs de perles ou de coraux, les femmes portent aussi fréquemment, en guife de manteau, une peau de mouton, dans laquelle elles portent leurs enfans. Les armes des caffres sont le javelot.
Ad00341 01 081a/freHabillemens IV. T. I. No. 79.
HOMMES D'AMERIQUE.
L'Amérique, la plus gTande partie du monde. s'étend presque d'un pole à l'autre et passe par toutes les zones; de là vient qu'elle est habitée par des hommes d'espèces très différentes. Il faut bien distinguer les naturels de l'Amérique des Européens qui vivent dans cette partie du monde, et qui en habitent les cotes et les iles. Les premiers vivent pour la plupart en fauvages dans l'intérieur du pays, où la cruauté des Européens les a chassés depuis la découverte de l'Amérique. En voici cinq nations.
Fig. 1. Les Groënlandois.
Les Groënlandois habitent vers le pôle septentrional en Amérique; ils sont de petite taille, d'un teint brun sale, et ont les cheveux noirs et lisses. L'habillement des hommes et des femmes, de la tète aux pieds, est très joliment fait de peaux de chiens marins, et garni de bandes de drap de couleur. Us portent en hyver des pelisses sur leurs tètes. Leurs armes sont l'arc, les flèches et la lance. Ils sont très habiles à la pèche de la baleine.
Fig. 2. Les Unalaschkales.
Une des nations que le Capitaine Cook a découvertes dans son troisieme voyage autour du monde, sur les cotes occidentales de l'Amérique septentrionale. Unalajchka est une des Isles aux renards. Ses habitans sont tous pécheurs. Ils ont les cheveaux noirs, le teint fonça, et portent en guise d'ornement des os aux lèvres superieure et inférieure, qu'ils se percent à cet effet. Les hommes et les femmes portent un large habit de peaux d'oiseaux ou de chiens marins, allez semblable à une chemise, et garni de bandes de drap de couleur. Leur tète est couverte d'un bonnet de joncs; et leur chaussure consiste en une espèce de bottes informes, faites d'arbre et de chien marin.
Fig. 3. Les habitans de la Virginie.
La Virginie est un pays chaud; de la vient que la plupart des sauvage qui y sont naturels, vont nus, et ne portent qu'un tablier chamarré et garni de plumes de perroquets, de toutes sortes de couleur, autour de leurs reins. Leur teint est basané, leur chevelure longue et noire, leur taille haute et noble. Ils portent autour du cou des os et des coquillages. Pour fe parer, ils se sont toutes sortes de figures dans la peau. Leurs armes sont l'arc et les flèches; et pour se donner un air redoutable, ils attachent à la partie postérieure de leur tablier une longue queue de tigre ou d'autres animaux, qu'ils traînent après eux.
Fig. 4. Les Patagons.
Le Pays de Patagons est dans la partie méridionale de l'Amérique, et ses habitans sont les hommes les plus grands qu'on ait jusques ici decouverts au monde: car les hommes et les femmes n'ont pas moins de 7 pieds de haut. Leur teint est très basané, et ils ont coutume de peindre des figures blanches sur la peau, et surtout au virage autour des yeux. Leurs cheveux sont noirs; les hommes les ont courts comme des soies, et les femmes en sont deux tresses, aux quelles elles pendent des boutons de verre coloré Ils vont nus; à l'exception d'un morceau de peau de Guanico, qu'ils portent autour du corps, et d'une espèce de brodequins de même matiere, mais sans souliers, et pourvus d'épérons de bois parce qu'ils sont presque toujours à cheval. - Leurs armes sont des frondes, dont ils se servent aussi à la chasse.
Fig. 5. Les Habitans des Terres de feu.
Les Pécherais ou habitans de Terres de feu en de là du détroit de Magellan, sont ceux qui habitent le pôle austral de notre globe. Ils ont à peine 4 pied de haut, et le teint d'un brun sale; ils sont mal faits et de très chétives créatures. Malgre le froid qui règne dans leur climat, ils sont presque tout nus, ne portent qu'un manteau et des souliers de peau de chien marin, et se parent de coraux rouges et de pièces de drap que les bateliers échangent avec eux.
Ad00341 01 082a/freHabillemens V. T. I. No. 80.
HOMMES D'AUSTRALIE.
Le climat doux et même chaud de l'Australie rend les habits presque inutiles à ses habitans. Plusieurs peuples de ces coutrées vont tout nus, tels sont p. e. les habitans de la nouvelle Hollande, et les autres se couvrent d'étoffe de papier, ou de nattes de joncs que leur art encore grossier ne produit qu'avec peine. Nous allons considérer plus en détail quelques unes des principales nations de cet archipel nouvellement découvert.
Fig. 1. Habitans d'Otahiti.
Ils Ont le teint bafané, les cheveux noirs et crépue. Leur habillement consiste en général en une espèce d'étoffe non tissue, et faite de l'écorce du Papyrus ou de l'arbre à pain, dont ils entortillent de longues pièces de 30 à 40 aunes, à volonté, autour de leurs corps. Les hommes de distinction portent aussi des pièces de cette étoffe autour de leur tète.
Fig. 2. Les insulaires de Sandwich.
Leur teint est également basané, et la peau elle même ornée, surtout chez les hommes, de figures noires qu'ils y impriment. Leurs cheveaux sont crépus et d'un brun foncé. Les hommes et les femmes n'ont d'autre vêtement qu'un petit tablier d'écorce de Papyrus autour des reins. Les femmes se parent en outre de rangs de plumes de couleurs différentes, qu'elles portent autour du cou et dans leurs cheveux. L'homme reprimente sur la planche est un danseur, qui a pour cette raison une guirlande de roseaux autour du cou, et porte dans ses mains un panier fait de plumes bigarrées.
Fig. 3. Habitans de la nouvelle Zelande.
Leur teint ressemble à celui des précédens, et leurs cheveux sont noirs et lisses. L'homme représenté debout porte pour tout vêtement un manteau de joncs, qui paroit tout velu et lui donne l'air extrêmement sauvage. Il porte en guise d'ornemens des os et des dens des poissons pendues à son cou et à ses oreilles, et il a dans ses cheveux un peigne et quelques plumes rouges. Il tient à la main la hache dont il se sert dans les combats, et son couteau de pierre nommé Patuh-Patuh, est pendu à sa ceinture. La femme, représentée assise, a un habit en forme de chemise, tissu des filaments d'une plante, et joliment brodé en poils de chien, et en plumes d'oiseaux de diverses couleurs.
Fig. 4. Habitans de la nouvelle Hollande.
La nouvelle Hollande est le continent de l'Australie, mais ses habitans sont les sauvages les plus bruts, qu'on ait jusques ici-découverts dans cette partie du monde. Il s'opposerent toujours avec force au premier débarquement des Européens. Ils ont la peau noire, comme les nègres de l'Afrique; leur phisiognomie diffère cependant de celle de ces derniers. Leurs cheveux et leur barbe sont noirs et crépus. Ils vont tout nus, et ne connoissent aucun vêtement; mais eu revanche ils se peignent des figures blanches sur la peau, et se barbouillent souvent le corps d'une terre d'un brun rouge, de l'épaisseur du doigt. Leurs armes sont des boucliers do bois, des sabres de même matière, et des lances d'arrêtés de poissons. Ils sont voisins de Botany-Bay, nouvelle colonie, où les Anglais envoyent leurs voleurs et autres criminels.
Ad00341 01 083a/freMélanges IV. T. I. No. 81.
VAISSEAUX.
Les Vaisseaux peuvent être comptés parmi les machines les plus ingénieufes et les plus utiles que l'induftrie de l'homme ait jamais inventées. Un arbre creux, tel que les fauvages prennent encore pour leurs canots, en a probablement donné la premiere idée. Mais quelle distance prodigieufe de-ce foible commencement à la construction d'un vaifleau de guerre ! Combien d'esprit et de çonnoiffances ne faut- il pas sup- pofer avant qu'on ait pu achever un bâtiment aulïï immenfe, compofé de poutres, de plan- ches, de fer et de cordage, propre à porter les fardeaux les plus pefans, à cingler en toute fureté d'une partie du monde à l'autre, à bra- der les vents et les flots, et à pouvoir, malgré tout cela, être dirigé par une seule personne ! La Navigation est de la dernière importance pour le commerce de toutes les Nations.
L5 grandeur et les formes des vaifleaux sont très différentes, felon les eaux et l'ufage pour lesquels ils sont deftinés. Sur les rivieres et les canaux ils ne sont ordinairement pas grands, toujours d'un fond plat, et vont moins par le moyen des voiles que par la force des rames et des hommes ou des chevaux qui les traînent. Les vaifleaux, au contraire, qui doi- vent traverfer les mers, sont grands. On ap- pelle Ouille la bafe de leur fond vonté; ils ont dés Voiles pour les faire avancer au moyen du vent, et des Ancres pour pouvoir les arrê- ter sur mer.
On divife ordinairement les vaiffeaux en deux fortes principales, savoir en Vaisseaux de guerre et en Vaiffeaux de Commerce, qui différent en grandeur, en ftructure et en déno- mination chez les divers peuples marins. Les vaiifeaux les plus en usage et dont nous lifons fouvent les noms dans les gazettes, font; le Vaijfeau de guerre, la Galere, la Frégate, le Cutter, le Jacht, le Vaijfeau marchant, la Chalouppe, la Gondole.
Le Vaisseau de guerre.
Les Vaisseaux de guerre ou de Ligne sont des bàdmens de la premiere grandeur, qui sont la principale, force des Hottes et doivent déci- der la victoire dans les batailles navales. Ils portent ordinairement 50 jusqu'à 110 Canons, et fouvent jusqu'à aooo Soldats; ils ont 5 màti et 10 voiles. Les plus grands de ces vaiifeaux ont trois ponts, sur lesquels les Canons sont placés, et on leur donne pour cela le nom d Vaijjeaux à trois ponts. Les mâts et les voi- les au moyen desquels le vaiffeaupeut être tour né par le vent et dirigé dans son cours, sont attachés et joints enfemble par une grande quantité de-cordage. Le Gouvernail est appli- qué à la JPoupe du vaiffeau, ' et les Ancres fe trouvent à la proue. Comme leur tirant d'eau monte quelque fois à 50 pieds; et que parcon- féquent ils ne peuvent pas aborder à des riva- ges plats, ils doivent toujours être fuivis de quelques Chalouppes, pour que l'équipage puiil'e mettre pieds à terre.
Par le deffein du Profil qui fe trouve en bas, on reconnoit la/tinctureintérieureduvan- feau, et la ligne horizontale montre son tira»1 d'eau.
Ad00341 01 084a/freMélanges. V. T. I. No. 82.
VAISSEAUX.
No. 1. La Galère.
La Galere est un vaiGfeau de guerre de moin- dre grandeur et de bas bords, qui va en mê- me tems à voiles et à rames, et dont on fait principalement usage sur les cotes de la Médi- terranée. En France et en Italie lesciiminels sont condamnés aux Galères, pour y manier les rames; et leurs chaînes sont forgées sur les banes, on les appelle pour cela Galériens.
La Galère est ordinairement très-longue, munie de 2 ou 5 mâts avec des voiles et d'une longue poulaine à la proue. Elle porte une rangée de canons le long des deux bords. Les bancs à rames sont placés sur le tillac, ordinairement 25 à 50 de chaque coté, et sur cha- que banc fe trouvent toujours 5 à 6 Galériens, comme on peut le voir par les rames levées. (fig. a.) Elle est couverte d'une groffe toile, qui est tendue par deffus tout le tillac, (fig. b.) et qui garantit les Galériens des injures du tems, La cajutte du capitaine est à la poupe.
Les Gallotes sont une espèce de petites Galères, qui vont très rapidement, et sont fort en usage en Hollande. Elles portent phx" heurs petits canons, ont un màt et 16 à 20 bancs à rames, sur chacun desquels il n'y a qu'un feul rameur, qui est en même tems fal- da.
Les Galiotes à bombes -au contraire fon* des vailfeaux plats, sans tiliacs, et très foTts en bois. Elle doivent porter des mortiers, pO-ir le hege d'une ville du coté de la mer.
No. 2. La Fregate.
ha Fregale est pareillement un vaiffeau de guerre de moindre grandeur. Elle est construite très legere en bois, pour avoir un cours plus rapide. Elle n'a ordinairement que 2 tillacs, 40 à 45 canons, 3 mâts et beaucoup de voiles. Une grande flotte de guerre consiste toujours en vaisseaux de ligne et en fregates, et les dernières rendent les meilleurs services, tant dans les combats, que pour le convoi des vaisseaux marchands.
Ad00341 01 085a/freVers. II. T. I. No. 83.
OURSINS.
Les Oursins sont de l'espèce des coquillages de mer; ils ont une écaille dure et pétreuse "ornine les efcargots, et garnie, pendant leur rie, de piquans mobiles, tels que ceux des hérissons. Les oursins sont ronds et applalis, de la forme d'un oignon, et l'on en trouve de la grofleur d'une noix jusqu'au volume de la plus grande pomme. Ils habitent le fond de presque toutes les mers, et se nourrissent de plantes marines et de petits infectes. Il y en a plusieures sortes qu'on peut manger lorsqu'elles sont cuites, comme les écrevisses; d'autres au contraire sont vénimeuses.
II y a des Oursins de différente grandeur, forme et couleur, comme des rouges, (Fig. 1.) des verts, (Fig. 2. et 5.) des jaunes, (Fig. 6.) des bruns, (Fig. 3. et 4.) etc. Les Figures 5 et 6 les montrent vivans et munis de leurs piquans, qu'ils perdent en mourant. Alors ils ressemblent aux Figures 1. 2. 3. et 4., et leur écaille et couverte de verrues, plus ou moins grandes, sur lesquelles les piquans étoient placés. Chaque écaille a deux ouvertures; l'une, sur sa partie arrondie, (Fig. 3. et 4.) sert à l'animal à rendre ses excremens; celle par laquelle il prend sa nourriture, se trouve sur la partie applatie, et est entourée de denticules.
Les piquans (Fig. 7. 8. 9. 10. et 11.) sont de différentes formes d'après les diverses espaces. Les Figures 7 et 8 les montrent comme ils sont placés sur les verrues. Leur couleur ressemble à celle de leurs écailles; car il y en a de blancs, de rouges, de verts, de bruns, de noirs et de jaunes. L'animal s'en sert pour marcher et pour se défendre, car il peut les dresser dans tous les fens. Pour marcher il en emploie de préférence les plus longs de sa partie platte, qu'il pose les uns devant les autres, comme fait un homme en marchant avec des béquilles. De cette maniere ils avancent assez vite, surtout quand ils trouvent un fond solide; mais quoiqu'ils soient presque ronds, il ne se roulent jamais, mais ils s'en défendent au contraire en s'appuyant fortement sur leurs piquans, lorsqu'on veut les renverser par force.
Ad00341 01 086a/frePlantes. XVI. T. I. No. 84.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Noix Vomiques.
Les Nois Vomiques sont la semence d'un arbre des grandes Indes et un poison mortel pour tous les animaux nés aveugles, tels que les chiens et les chats. Cet arbre devient très grand; il a de grandes feuilles de la forme ovale et d'une couleur verte-gaie, des fleurs blanches très petites (Fig. c) et des fruits ressemblans à de petites pommes jaunâtres avec des écales dures et castantes. La chaire (Fig. a.) de ce fruit contient un grand nombre de graines rondes, plattes et brunes, garnies de petits poils, (Fig. b.) et c'est ces graines qui dans les pharmacies portent le nom de Noix Vomiques.
No. 2. Le Ginseng.
Le Ginseng est une plante, qui vient en Chine, en Tartarie et dans l'Amérique septentrienale, de la hauteur d'un pied, et dont la racine est en grand usage en medicine. Elle porte des fleurs blanches, et de petites baies rouges rassemblées en bouquets. La racine fraîche (Fig. e.) est plus épaise que lorsqu'elle est séchée; (Fig. f.) alors elle est jaunâtre, de la grosseur et de la longueur d'un doigt, et c'est ainsi que nous ia trouvons dans les Pharmacies. On lui attribue une grande vertu tonique. En Chine et dans toute l'Asie les gens riches en sont un usage très fréquent; ils la mâchent par dèlicatesse et la payent fort chère. Le Canada produit le Ginseng sans culture et en fournit une grande quantité, au commerce de l'Amérique septentrionale, qui le porte en Asie.
Ad00341 01 087a/freQuadrupèdes XlX. T. I. No. 85.
HUIT ESPÈCES DE MAKIS.
Le Maki est im animal qui vit dans la zone torride de l'Afrique et de l'Asie; il ressemble au singe par sa démarche, par son addresse à grimper et a sauter et par le reste de ses moeurs. Il a 4 mains comme le singe, et se nourrit de la même manière; mais sa tète ressemble plutôt à celle d'un renard, et sous ce point de vue il se rapporte à l'espèce de l'Opossum, que nous verrons Taf. 97. Le Maki est plus svelte et plus délié que le singe, ce qui donne à ses mouvemens et à ses gambades une gentillesse et un air gracieux, auxquels le singe ne sauroit atteindre. On ne connoit encore que les huit espèces suivantes de Makis.
No. 1. Le Loris.
Il est le plus petit de tous les Makis, car il n'a que fept pouces et point de queue. Sa patrie est l'Isle du Ceylon.
No. 2. Le Mongous gris.
Il est de la grandeur d'un chat; son corps et sa queue sont gris, sa tête et ses mains sont jaunes et son museau est noir et blanc. Madagascar est fa patrie. On l'apprivoife aisément, et il devient alors très doux et careifant. Une marche jamais qu'a 4 pattes.
No. 3. Le Mongous brun.
Il ressemble au précédent, dont il ne diffère que par les couleurs. Son corps et fa queue sont bruns, son ventre blanchâtre, ses mains d'un gris clair, et il a des taches noire " autour des yeux.
No. 4. Le Vari noir.
Le Vari est de la taille du Mongous, il a un paquet de poils sur chaque oreille et des yeux rouges ou plutôt oranges. Son cri a la force du mugiffement d'un lion. On le trouve dans les Indes.
No. 5. Le Vari noir et blanc.
Il est aussi grand que le précédent, mais son poil est plus long et plus foyeux.
No. 6. Le Macoco.
On le trouve à Madagaskar et dans l'Isle de France. Il est fort joliment marqué et très gentil. Il devient privé comme le chien, et a un air innocent et très careifant. Il se nourrit de fruits, de racines et d'herbes.
No. 7. Le Maki jaune.
On le dit originaire de la Jamaïque; sa couleur est jaune, entremêlée de noir, sa queue est pliante, fer il s'en ert comme les singes pour se suspendre.
No. 8. Le Maki volant.
Il est le plus grand de tous les Makis ayant près de trois pieds de longueur; par sa peau étendue entre son cou, ses bras, ses jambes et sa queue, qui le met dans l'état de voler, il s'approche du genre des chauve-souris d'autant plus que vers le Toir il voltige aussi comme elles dans l'air. On le trouve principalement dans les Isles Molucques et les Philippines, où il se nourrit de fruits.
Ad00341 01 088a/freOuadrupèdes XX. T. I. No. 86.
DIFFERENS CHAMEAUX.
On comprend différens animaux dans le genre ces chameaux, p. e. le chameaux à deux bosses, ou le chameau Bactrien (dont il se trouve le dessin sur Tab. I.) le Dromedaire; la Glama; le Cigogne; le Guancaco etc. De ces dernières espèces je vais donner la description.
No. 1. Le Dromedair. (Camelus Dromedarius.)
Le Dromedaire, ou le Chameau commun n'a qu'une seule bosse; celai à deux bosses porte le nom de Chameau bactrien, et il est un peu plus grand et plus fort que le Dromedaire. Ils se trouvent tous les deux dans les regions brûlantes de l'Asie et sont des animaux domestiques de la plus grande utilité. Au defaut de ces deux espèces de chameaux on seroit incapable de traverser les dèserts sablonneux et arides de ces pays, et une grande partie de l'Arabie resteroit entièrement inhabitable. Ils peuvent porter une charge de 12 à 1300 livres pésant et faire 12 milles allemands par jour, en allant toujours un trot fort doux. Le Dromedair est plus agile que le Chameau Bactrien, et par cette raison on le préfère pour servir de monture. Il va un trot tellement rapide, qu'à cheval on ne peut le suivre qu'au grand galop, et il est capable dé faire 15 milles allemands par jour.
No. 2. Le Glama. (Camelus Glama.)
Le Glama habite l'Amérique meridionale et surtout le Pérou. Il n'a que 6 pieds de longueur sur 4 1/2 de hauteur, et l'on s'en sert pareillement comme d'un animal domestique pour porter des fardeaux, qui cependant ne peuvent jamais excéder le poids de 150 livres. Il fait de petites journées de peu de milles, et s'il est surchargé, ou même pousse avec violence, il se jette aussitòt à terre: alors il n'y a nul moyen de le faire relever et l'on est oblige de le tuer. Dans les mines riches de Potosi on en entretient continuellement plus que cent mille, et l'on s'en sert pour le transport des richesses que l'on tire de ces mines.
No. 3. La Vigogne, ou la Chèvre du Pérou. (Camelus Vicunna.)
La Vigogne vit dans l'état sauvage en Chili et en Pérou sur les montagnes l'es plus élevées; des Cordillieres, et ne fe l'aille pas apprivoifer. Elle est plus petite que le Glama, et la laine, dont elle est revêtue, est la plus fine et la plus précieufe quiexifte; elle est connue sous le nom de laine de Vigogne, et en Europe on eri fait des draps, dont l'aune revient jusqu'à 55 ècus. On tue'ces animaux comme les bètes fauvages, leur chair est d'un bon goût, et dans leur eftomafc on-trouve le Bézoard occidental,
No. 4. Le Guanaco. (Camelus Huancacus.)
Le Guanaco, ou le chameau sauvage de Pérou, hahite également les montagnes les plus élevées de l'Amérique méridionale. Il est très-fort et leste comme un cerf; sa couleur est d'un rouge foncé; mais sa tète, son cou et sa poitrine sont blancs. Les Patagons et les Abipons n'ont presque pas d'autre gibier pour leurs chasses; ils le poursuivent à cheval, jettent les corroies de leurs frondes autour de ses piede et le prennent vivant.
Ad00341 01 089a/freMelanges VI. B. I. No. 87.
VAISSEAUX.
No. 1. Le Cutter.
Le Cutter est également un vaisseau de guerre, mais d'un genre petit et leger. Il ressemble pour le Construction à la Galère, à la longueur près; il a un màt, ordinairement 3 voiles et 8 à 18 Canons. Dans la marine angloise le Cutter remplace la Corvette des François et la Brigantine des Espagnols et des Italiens, qui comme lui portent moins de 20 Canons, et ne servent qu'à des Expéditions promptes et faciles.
No. 2. Le Vaisseau marchand.
Le Vaisseau marchand sert aux Négocians pour le transport des Marchandises d'une partie du monde ou d'un pays à l'autre. Sa construction répond à sa destination mercantile; car il n'a qu'un seul pont, que l'on peut ouvrir pour l'embarquement de la cargaison et qui est placa par dessus une large cavité destinée à recevoir un grand nombre de ballots, cailles et barils. Ces vaisseaux différent chez les diverses Nations en Contraction et volume; les plus grands sont ceux des Anglois et des Hollandais.
La proue des vaisseaux marchands, comme celle de tous les gros Navires est plus basse que la pouppe, mais leur gouvernail est plus grand que celui de tous les autres vaisseaux. Ils portent à l'ordinaire 3 mâts, savoir le mât de Miséne, placé sur la proue, le grand mât au milieu du vaisseau et l'Artimon sur la pouppe.
Les gros Navires sont communément munis de 4 Ancres qu'on jette en mer pour retenir le vaisseau dans le port ou pour l'arrêter et le fixer en mer, afin qu'emporté par le vent il ne soit porté sur là côte, ou sur des eceuils, sur lesquels il pourroit faire naufrage. Pour cet effet elles sont attachées à de grosses cordes, par le moyen des quelles on les descend au fond de la mer, où par leurs extrémités terminées à deux branches tournées en arcs elles, s'enfoncent dans le sable. Le bout des cordes est attaché à un anneau placé à la proue du vaisseau.
Les vaisseaux marchands étant dépourvus de Canons et ne pouvant ainsi se défendre contre les pirates, ils se réunisient en flottes pour faire de longs voyages ou quand la mer n'est pas libre; ils se sont alors accompagner par un ou plusieurs vaisseaux de guerre, Fregattes ou Corvettes, qui forment leur Convoi.
Ad00341 01 090a/freMelanges VII. T. I. No. 88.
VAISSEAUX.
Le Yacht, le Chalouppe et la Gondole sont parmi les moindres vaisseaux, dont on se sert pour des voyages de peu de consequence sur des rivieres, ou pour côtoyer la mer, quelquesfois aussi pour la traverser, où elle n'est pas très large.
No. 1. Le Yacht.
Le Yacht est un bâtiment leger à un seul tillac, un mât, un voiles, et une seule ancre; on a coutume de le décorer, et d'y établir de petites Chambres ou Cajuttes, élégamment meu- blées, par ce que lea Princes et grands Seig neurs s'en servent quelques fois pour voyager sur mer. Comme il ne tire pas beaucoup d'eau, qu'il revire et louvoie facilement, il eli defili- ne à des expeditions promptes. Des deux co tés du Yacht il y aplusieurs planches. réunies qui, d'après leur forme, sont nommées femel- les; en louvoyant on en descend l'une ou l'au- tre pour donner plus de prise au vent.
No. 2. La Chalouppe.
La Chalouppe est une forte de petit vaisseau à rames, qui accompagne les gros bàtimens pour en mettre l'equipage à terre, y chercher de l'eau et des provisions, ou pour faire les commissions necessaires. Elle porte toujours le pavillon du Navire, auquel elle appartient, et qui la fait reconnoitre, quand elle en est separée.
No. 3. La Gondole.
La Gondole est un petit bàteau plat et fort long, et particulièrement en usage à Venise; comme cette ville n'a point de rues, les gondoles servent pour naviguer sur les canaux qui en tiennent lieu, et pour aller d'une maison à l'autre. Elles ont au milieu une caisse, garnie de portes et de fenêtres, et couverte de drap, dans laquelle on peut s'afleoir. Leur proue, est armée d'une forte piece de fer, pour em- pêcher que la Gondole ne se brife,. en heur-" tant contre les murs. Pour prévenir le luxe il est défendu aux Vénitiens de les peindre ou tapilTer autrement qu'en noir. Chacune a deux Gondeliers ou rameurs, dontl'un, qui se trou- ve à la pouppe, est placé sur une élévation de maniere que sa vue ne foit pas g. 'née par la caisse, et qu'il puiiTe diriger la Gondole.
On se sert aussi des Gondoles en d'autres pays pour faire des parties de plaisir sur les rivieres ou lacs, et alors on les peint et les orne soauvent avec élégance et goût.
Ad00341 01 091a/freVers III. T. I. No. 89.
ETOILES DE MER.
Les Etoiles da mer, auxqu'elles on a donné ce nom à caule de leur figure radieuse, sont des vers de mer qui doivent être plutôt ranges dans le genre des polypes marins que dans celui du coquillage, car au lieu d'être munis, comme les escargots et les ourfins, d'une enveloppe dure, nommée Coquille, tout leur corps ne confiste que dans un nombre prodi- gieux de vertèbres et d'oflelets articulés enfem- ble, et recouverts par une peaucalleufe etfpon- giéufe. L'espèce la plus ordinaire est compo- fée de cinq rayons, que l'animal peut plier en tout fens, et avec les quels il accroche sa proie et la porte à la bouche, qui est au centre de son corps. Elles nagent dans la mer et- fe nouTriflent de petites Infectes aquatiques. La eroiTeur et la forme de leurs rayons sont très différentes; sur la Table ci-jointe on en trou- ve les plus communs. Les tètes de Mcdïife sont l'espèce la plus grande de ces Etoiles ma- rines : chacun de leurs rayons est garni rie plu- fieur's milliers de prétendus bras, et on les trouve principalement dans la mer du Nord d'une groll'eur énorme et nageantes sur la surface de l'eau.
Les Etoiles de mer representées sur la Table sont toutes à cinq rayons et de diverse grandeur.
No. 1. Une Etoile marine à forme de réseau, regardée par le dessus.
Elle a l'air d'être couverte d'un filet à mailles irregulièrés.
No. 2. La même regardée par le dessous.
No. 3. La partie supérieure d'un autre Etoile marine à forme de réseau.
Le filet, dont elle paroit être couverte, est plus beau que celui de la précédente et les mailles en sont plus régulières.
No. 4. La surface superieure d'une Etoile marine granuleuse et veloutée.
No. 5. La surface inférieure de la même.
Les Etoiles de mer ne peuvent pas être mangées, car elles n'ont proprement point de chaire et sont pourvues seulement d'une substance visqueuse remplie de petites cloches d'eau. Selon toute apparence elles servent de nourriture aux baleines, qui par cet instinct sont retenues dans les Mers du Nord.
Ad00341 01 092a/frePlantes XVII. T. I. No. 90.
PLANTES A TEINTURE.
No. 1. Le Gommier-Gutte. (Gummi-Gutta.)
La Gomme-Gutte croît dans les Indes orientales et en Surinam; il devient grand et porte sur les petites fleurs rouges, qui se trouvent tout au bout des rameaux, un assez grand fruit jaune comme de l'or et à côtes, qui renferme des pepins de couleur violette (Fig. a.). Quand on fait de legeres incisions dans l'ecorce de cet arbre, il en sort une gomme résineuse jaune, que les habitans rassemblent dans des tuyaux et en forment des rouleaux ou des gâteaux pour faciliter sa vente. Cette gomme étant connue chez nous dans la peinture, et sa force purgative, la rendant également utile dans la Medicine, elle fait un article considérable du Commerce.
No. 2. Le Curcuma, ou Terre mérite. (Curcuma.)
Le Curcuma est la racine noueuse d'une espéce de jonc qui ressemble au gingembre. Cette plante porte des fleurs rouges et croît dans les grandes Indes. Le dedans de la racine est aussi jaune que le dehors, et l'on s'en sert non seulement dans la Medicine, mais principalement dans la teinture, parcequ'elle donne une Couleur jaune fort jolie quoique peu durable. Elle fait un article important du Commerce avec les Indes.
Ad00341 01 093a/frePoissons. VIII. T. I. No. 91.
POISSONS RARES DES INDES.
Les poissons reprêsentés sur cette Table sont de l'espèce de la Bandoulière, qui n'est trouvée qne dans les mers de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Leur corps est laige, mince, applati des deux cotés et couvert d'écaillés très dures. Us sont tous très joliment marqués, et ornésponr la plupart de rayes colorées, qui ont la forme de rubans. Leur bouche étant munie de dents, on doit les compter parmi les poissons voraces.
No. 1. La Bandoulière dorée. (Chaetodon aureux.)
Elle habite les mers des Indes occidenta- les, fnrtout les côtes des Antilles; son nom lui a été donna à cauTe de sa couleur d'or très brillante.
No. 2. L'Empereur du Japon. (Chaetodon imperator.)
On le trouve dans I* mer du Japon; il eli très joliment marqué, d'un fond jaune et rayé en bleu H est d'un goût excellent, aussi. gras one le faumon, et le poisson des Indes le plus délicat. Il se trouve li rarement, qu'on le paye exceflivement cher', et il n'est fervi par eoa- Jequent que sur les tables de l'Empereur et des grands feigneurs; ce qui lui a, fait donner le onom d'Empereur du Japon.
No. 3. La Bandoulière rayée ou la Duchesse. (Chaetodon Dux.)
Ce beau poiiïbn vit également dans le Japon. Il est d'un fond blanc, avec 9 rubans ou cercles d'un bleu foncé et bordés en brun. Ses nageoires sont brimes à rayes bleues, et sa tète est marquée de quelques rayés de la même couleur bleue. Les Japonois donnent à ce poisson le nom de Duc.
No. 4. La Bandoulière à nageoires noires ou le Nigraud. (Chaetodon niger.)
L'on trouve ce poisson dans les grandes Indes. Son corps est extrêmement mince et aussi large que long. Les deux nageoires de derrière sont d'une grandeur immense et de couleur noire; elles forment une demi-lune, et donnent au poisson la figure d'une hirondelle volante. Elle se nourrit de coquillage et d'insectes, et sa chair est mangeable.
No. 5. L'Héron de mer. (Chaetodon Ardea.)
Les Indes sont aussi sa patrie. Sa bouche a la forme d'un bec; il porte trois cercles noirs autour de son corps, qui est de couleur grisâtre tirant sur le bleu, et sa grande nageoire d'en haut se termine en une pointe très-longue. Il est bon à. manger.
No. 6. La Bandoulière à bec, ou le Bec-alongé. (Chaetodon rostratus.)
Ce beau poisson habite également dans les mers des Indes, et il se distingue îles attires de son espèce par son bec, qui a la forme de tuyau r son corps est entouré de 4 cercles bruns et blan- ches, et dans la nageoire d'en haut il a un mi- roir de la même couleur. La manière dont il se nourrit le rend très remarquable; files mou- ches, qui lui servent de nourriture, se pofent sur une plante élevée par dessus la furface delà mer, ce poisson fait rejaillir de l'eau sur elles d'une distance de 4 à 6 pieds avec tant d'àdref- fe et de force, qu'il ne manque jamais défaire tomber ces infectes dans l'eau, où;ils devien- nent sa proie. Sa chair est d'un gout exquis,
No. 7. La Grisette ou la Veuve-coquette. (Chaetodon bicolor.)
On trouve ce poisson dans les deux Indes. Il est moitié blanc et moitié brun-clair borde en blanc; la queue est blanche.
No. 8. La Bandoulière bordée. (Chaetodon marginatus.)
Elle habite la mer des Antilles, et l'on ne peut rien voir de plus élégamment coloré qne ce poisson. Ses nageoires pointues sont de cou- leur d'or et bordées en brun; sa tète est verte, son dos de la même couleur que les nageoires. Je ventre rougeàtre, et tout le corps est e. HOuni de huit cercles bruns. Sa chaire est excellente a manger.
Ad00341 01 094a/frePlantes. XVIII. T. I. No. 92.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Tamarinier. (Tamarindus Indica.)
Le Tamarinier est un arbre d'une grandeur considérable, qui croît dans les deux Indes, en Afrique et même dans la France méridionale. Ses feuilles sont petites et reiTemblent à celles des pois; les fleurs qu'il porte sont d'un jaune très clair. Son fruit est une goufle longue et grosse et de couleur brune, qui renferme une pulpe noirâtre, dans laquelle se trouvent quelques graines de femence. Ce fruit èst connu sous le nom de Tamarins; sa pulpe a un goût acide et fort agréable, et sert non feulement dans la Medicine comme un purgatif très salutaire, mais on l'emploie aussi avec avantage dans les fabriques de tabac pour la préparation des sauces. Lorsque ces fruits sont mûrs, les Indiens lea ôtent de l'arbre, et les ayant fechés au foleil, ils les emballent dans des petits tonnelets ou des caifles et les vendent. Les Tamarins des x grandes Indes sont préférés à ceux des autres pays; nous les tirons pour la plupart de l'Angleterre, et ils sont un article important du Commerce*
No. 2. Le Pistachier. (Pistacia vera.)
Le Fifiachicr croît dans l'Arabie, la Perse, la Sicile, l'Espagne et la France. Il atteint la hauteur de 25 à 30 pieds, devient très gros et ses feuilles sont d'un vert foncé, à peu pie3 comme celles des noix ordinaires. Il porte des fleurs blanchâtres et formées en grappes; dans. le mois d'Août il produit de petites noix en bou- quets de la grolleurdes noifettes, qui ont deux écorces, dont l'extérieure est rouilàtre, tièst mince etaifée à caller, et l'intérieure d'un blanc donnant sur le vert (Fig. a.) L'amande qu'elles contiennent est douce, huileufe, agréable au goût et couverte d'une pellicule rouilàtre (Fig. b.) qui cache le beau vert de la palpe. CeS Pistaches nous viennent principalement de l'Italie, et l'on s'en sert tant dans les pharmacies comme d'une drogue fortiiiante* que dans les çuifines et les conûferiea, pour les mêler dans difiérens mets et confitures.
Ad00341 01 095a/freQuadrupèdes. XXI. T. I. No. 93.
SAUTEURS.
On donne le nom de Sauteurs à une espèce d'animaux rès remarquables. Ils sont pour aitili dire la nuance des fouris aux lièvres et aux philandres. Leurs pieds de devant son court", ceux de derrière au contraire sont fort longs et donnent à l'animal la faculté de fauter afvec "ne vitelle et à dea diitances tellement confidéTables, que p. e. la Gerboife, dont on parlera ci-deffous, ne peut guères être atteinte par un cheval. On trouve cet animal dans l'Afte, l'Afrique et les terres Auftrales.
No. 1. L'Alakdaga. (Jaculus Alakdaja.)
L'Alakdaga est de la longueur de 6 à 7 nouces et habite dans l'Intérieur de l'Asie et dans la Sibérie. 11 a beaucoup de reifemblance avec les lièvres, surtout pour la tête; mais ses pieds de derrière sont plus longs que tout le corps. Son poil est foyeux et de couleur fauve tirant sur le gris. Il demeure dans des terriers, qu'il fe creuse comme les lièvres, et dans lesquels il dort pendant tout l'hiver comme les marmottes. Il se nourrit de plantes fucculentes et de Tacines, qu'il prend par les pattes de devant et refte affis sur celles de derriè re pendant qu'il les mange. Il faut très vite et k da grandes diftances; on peut manger fa chair. La Figure a. le repréfente comme il marche sur les 4. pattes, et la Fig. b, comme il est affis sur les pieds de derrière.
No. 2. La Gerboise. (Jaculus Sagitta.)
La Gerboise vit dans l'Afrique septentrionale et dans l'Arabie; elle est plus petite que l'Alakdaga et de la longueur seulement de 5 à 6 pouces. Sa couleur est également fauve tirant sur le gris, et sur le dos elle a des rayes brunes. Ses pieds sont plus petits que ceux dé l'animal précédent, mais elle n'en faute pas moins vite ni moins loin; sa nourriture est la même.
No. 3. Le Grand Gerbo. (Jaculus Cafer.)
Cet animal vit au Gap de bonne Espérance et se laisse aisément apprivoisér; les habitans du pays le mangent. Il a 16 pouces de long, et fa queue en a 17. Sa' Couleur est un brun rougeàtre, et il reffemble aux renards pour la tête et la queue. Il ne fe fert. de ses pieds de devant que pour porter à fa bouche ce qu'il veut manger, et il marche Tur ceux de derrière, par le moyen desquels il peut faire des fauts à une diftance de 20 jusqu'à 30 pieds. Sa nourriture est le grain et les herbes, et il est capable de s'enfouir tout entier dans la terre dans l'espace de peu de minutes.
No. 4. Le Kengourou. (Didelphis gigantea.)
Le Kengourou est un animal découvert il n'y a pas longtems dans la Nouvelle Hollande par le grand Navigateur Cook. Il est de couleur cendrée, et fa queue est presqu'auffi longue que son corps. Il fe fert feulement des pieds derrière pour marcher et pour fauter, et on ne le voit jamais a 4 pattes. Ses pieds de devant sont toujours cachés dans le poil de fa poitrine et il n'en fait d'autre usage que pour fouir la terre et la gratter. Il est de la grandeur d'une brebis et son poids monte fouvent à un quintal et demi. Il vit en troupeaux et sa chair est d'un bon goût. Il fait la nuance des fauteurs aux philandres; ce qui, a engagé plusieurs savans à le compter parmi les derniers. C'est le quadrupède le plus grand qu'on ait rencontré jusqu'ici dans les terrea Australes.
Ad00341 01 096a/frePoissons. IX. T. I. No. 94.
POISSONS DE FORMES SINGULIERES.
No. 1. L'Orbel Hérisson. (Diodon orbicularis.)
On trouve ce poisson aux cotes de la Jamaïque et au Cap de bonne Espérance; il est rond comme une boule, muni de piquans triangulaires, et fa groffenr monte à 9 jusqu'à 10 pouces de diamètre. Son dos est brun, ses nageoires sont Touges et grifes, et son ventre est d'un blanc sale. Il se nourrit de coquillages et d'ecrevisses, et sa chair est vénimeuse.
No. 2. La Lune de mer. (Tetrodon mola.)
Ce poisson merveilleux vit dans la mer du Nord et dans la Méditerranée. Il ressemble parfaitement à une tête de poisson coupée qui nage sur l'eau. Il est large, mince et souvent de la longueur de 8 à 10 pieds. Sa chair est blanche comme la neige et tellement huileuse, qu'on ne peut s'en servir que pour en tirer l'huile par le moyen du feu. Ce n'est que son foie qu'on peut manger.
No. 3. Le Chameau marin. (Ostracion turritus.)
Le Chameau marin doit être compté parmi les poissons osseux, car tout son corps est enfermé jusqu'à la queue dans une écaille dure et véritablement osseuse, qui étant partagée dans des petits ecussons de 6, 7 et 8 angles, donne à ce poisson l'air d'ètre entouré d'un filet. Son ventre est armé de piquans en forme de crochets, et la bosse qu'il a sur le dos, se termine également dans un pareil piquant. Il vit principalement dans la mer rouge et se nourrit de vermisseaux. On le voit de la longueur de 10 pouces jusqu'à 1 pied et on ne fait guéres usage de sa chair.
No. 4. La Tête de Tortue ou le Perroquet. (Tetrodon testudineus.)
Ce poisson qu'on trouve dans les deux Indes est de la longueur d'un jusqu'à 2 pieds et fort joliment marqué. Son dos est brun à taches bleues claires, ses nageoires sont couleur d'orange, et son ventre est d'un bleu qui tire sur le blanc, relevé par des rayes brunes. Il se nourrit de coquillage et de petites ecrevisses, et peut s'enfler comme un crapand. Il est encore incertain, si l'on peut manger sa chair.
No. 5. Le Globe rayé. (Tetrodon lineatus.)
Il vit dans le Nil et probablement aussi dans la Méditerranée. Son ventre est d'une grosseur énorme, et cache presque tout l'animal; il est rayé en brun et muni de piquans comme le reste du corps de ce poisson. Son dos est bleuâtre, et ses nageoires sont jaunes, à celle près qui sert de queue et qui est tigrée. Dans l'Egypte on ne le mange pas parce qu'on le croît venimeux.
Ad00341 01 097a/frePlantes. XIX. T. I. No. 95.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Guajac. (Guajacum officinale.)
L'arbre de Guajac, qui fournit au commerce le Bois et la Résine de Guajac, croît dans les Indes Occidentales et dans le Brésil, et parvient à la hauteur d'un chêne médiocre. Ses feuilles sont d'un vert-pâle, il pousse des scions jaunâtres, et porte des fleurs bleues avec des capsules carrées de couleur rouge tirant sur le jaune (Fig. a.) Son bois est noirâtre, à rayes jaunes et vertes, dur et difficile a travailler, et tellement lourd, que dans l'eau il coule à fond comme une pierre. On en fait de beaux ouvrages de tabletterie et d'ébénisterie, comme flûtes, assiettes, cuilliers, tabatières, boulets de maille et quilles; comme il est huileux, on s'en sert principalement sur les vaisseaux pour les moufles des cordes à voile, pour des calandres et dans les moulins pour les dents des roues. Dans la Médecine le bois, la racine et la résine sont employées comme un remède très-efficace; ce qui rend cet arbre fort important pour la Commerce de l'Europe.
No. 2. La Chacarflle. (Croton cascarilla.)
L'arbre, qui fournit l'écorce de la Chacarille, connue dans la Pharmacie, est une production des deux Indes; il reste petit et ordinairement audessous de 10 pieds. Ses feuilles étroites et ses fleurs sont d'un vert clair. On enlève l'écorce des branches les plus minces, la séche et nous l'envoie roulée en petits tuyaux, dont la dehors est gris et la partie intérieure brune. Elle est amère, d'un goût aromatique, et sur la braise elle donne un parfum exquis et très fort.
Ad00341 01 098a/frePlantes. XX. T. I. No. 96.
PLANTES MEDICINALES ET DE COMMERCE.
No. 1. La Salicote, ou le Kali.
La Salicote, ou le Kali est une plante sans feuilles, haute d'environ 1 pied, qui vient dans la plus grande partie de l'Europe sur les bords de la mer et des marais salans. C'est une production intéressante pour le commerce, par ce qu'on en prépare la Soude dont on se sert dans les verreries, dans les fabriques de savon et pour le blanchissage. Cette plante ne consiste qu'en tiges noueuses et vertes, qui renferment une moelle jaune, (Fig. b.) et dont les pointes (Fig. a.) sont couvertes de petites écailles rougeàtres en forme de boucliers, qui sont les fleurs, et qui au mois d'Août portent une petite semence de figure conique. (Fig. c. et d.). On cultive avec grand soin et séme annuellement cette plante en Espagne et en Sicile pour la fabrication de la soude.
No. 2. La Mousse poulrnonaire d'Islande.
La Mousse poultnonaire a des feuilles largement fendues et de forme bisarre, vertes par dessus, grisâtres et brunes par le rebours et dentelées sur le bord. Au mois de septembre il se montre sur ces feuilles de petits écuffons bruns, représentés sur cette table, qui sont ses fleurs. Cette mousse s'engendre dans des endroits montagneux et secs, et étend loin ses ramifications. Cuite au lait ou sechée, elle donne une bonne nourriture, et les Islandois s'en servent depuis longtems pour en faire du pain. En Laponie elle fait en hiver le meilleur fourrage des Rennes, qui la cherchent sous la neige. Dans nos Apothicaireries elle est une bonne drogue contre les maladies pulmonaires. On la trouve non seulement en Islande, mais aussi dans toute l'Allemagne.
Ad00341 01 099a/freQuadrupèdes. XXII. T. I. No. 97.
PHILANDRES DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Philandres sont des animaux très remarquables, qu'on ne trouve que dans les pays chauds et surtout dans l'Amérique méridonale. Ils vivent dans des trous, qu'ils se creusent dans la terre, ou même sur les arbres, sur lesquels ils grimpent facilement par le moyen de leurs queues roulâmes et de leurs pattes de derrière, auxquelles ils ont un pouce comme les linges et les makis. Ils se nourrissent de fruits, de racines douces, d'insectes et d'oiseaux; on leur donne aussi le nom d'Animaux à bourse, parce que les femelles de presque toutes les espèces ont à leur ventre une bourse de peau avec une fente longue, qu'ils peuvent ouvrir et ferrer, et dans laquelle sont renfermées leurs mamelles. Elles sont plusieurs petits, qui viennent au monde aveugles, sans poils, d'une petitesse extrême, et avant qu'ils ayent encore atteint le terme de la maturité. Au moment de leur naissance les petits entrent dans cette bourse, s'attachent aux mamelles et y retient colles, jusqu'à ce qu'ils ayent acquis du poil et allée de force pour pouvoir marcher. Cette bourse leur sert même de retraite aussi longtems qu'ils ne sont pas séparés de la mere, qui, avec une tendrese vraiment maternelle, les y reçoit au moindre danger et s'enfuit, pour les porter en lieu de sureté. Cette espéce d'animaux se laisse aussi apprivoiser.
No. 1. Marsupiale.
Le Marsupiale est long de 18 pouces, sans compter sa queue, qui pour la plus grande partie est sans poil et couverte de petites écailles. Il habite l'Amérique méridionale et fait l'espèce des Philandres la plus grande. Son poil est fauve avec une nuance noire. Sur la table ci-jointe o-n peut voir diftinctement au ventre do cet animal la bourfe ouverte et les mamelles.
L'Opossum.
No. 2. Le Male. No. 3. La Femelle.
L'Opossum vit dans le Bresil, le Pérou, la Virginie et le Mexique; sans la queue il est long d'un pied, et a beaucoup de rellemblance avec les renards, tant par sa couleur que par faftructure, lise nourrit de fruits, de vers et d'oiseaux. Sa démarche est fort lente; maisilaimeà fe fuspendre aux branches par fa queue roulante, et s'élance de cette maniere d'un arbre à l'autre.
No. 4. Le Faras.
II a 9 pouces de longueur, mais fa queue en a davantage. On le trouve dans la Guiane et le Surinam. Son dos est rouge tirant sur le brun, et son ventre est blanchâtre.
No. 5. Le Cayopolin.
Le Cayopolin vit dans le Mexique, et sa longueur est a peu près la même quecelledu Faras. Sa couleur est un brun gris et le ventre est blanc. Les femelles n'ont pas de bourses.
No. 6. La Marmose.
Cet animal, qui ressemble beaucoup au Faras, vit dans l'Amérique méridionale; sa longuer est de 6 pouces. Il a une queue roulante; la couleur de son dos est rouffàire, et son ventre est blanc.
No. 7. Le Philandre de Surinam.
Il habite le Surinam et se creuse des trous dans la terre. La femelle fait ordinairement 5 a 6 petits, mais comme elle n'a pas de bourfe, ses petits fe mettent au moindre danger sur son dos, entortillent leurs queues roulantes autour de celle de leur mere, qui alors s'enfuit avec eux.
No. 8. Le Phalanger.
Il habite l'île d'Amboine et les autres Moluques. Il est long de 10 pouces, et sa couleur varie en rouge, jaune et prit. Sa queue est roulante; il est muni d'une bourse et se nourrit de fruits.
No 9. Le Tarsier.
Le Tarsier n'est pas de beaucoup plus grand qu'une fouris; par la longueur de ses pieds de derrière et par sa queue il pairoit plutôt de l'espèce des Sauteurs. 11 vit dans l'Amboine et n'est encore que peu connu.
Ad00341 01 100a/freOiseaux XIII. T. I. N. 98.
OISEAUX DE RIVAGE REMARQUABLES.
No. 1. La Grue.
La Grue habite dans nos contrées et dans les regions septentrionales; elle appartient au genre des oiseaux de passage, parmi lesquels elle fait les plus longs voyages. Par mesure de sureté les grues ne voyagent que pendant la nuit, -et sont toujours leur vol par troupes en s'élevant très haut dans l'air. Pour ne pas se séparer, elles se donnent des lignes en pouffant des cris rauques, et ces sons de voix lugubres, ayant surpris l'ignorance du bas peuple, ont oc afionné les contee superstitieux du Chasseur sauvage, qui, selon eux court les airs avec sa troupe furibonde. La grue est à peu près de la hauteur de 4 pieds; elle a le plumage du corps cendré et des plumes noires dans la queue; sa gorge est également noire, et sur le sommet de la tête elle a une tâche ronge. Elle habite de préférence les bords des marais, où elle construit aussi ses nids. Elle se nourrit de grenouilles, de serpens, et d'insectes aquatiques, et marche avec les longues jambes sou avant dans l'eau, pour en chercher. Au premier froid de l'Automne elle quitte les régions du Nord, pour passer l'hiver dans celles du Midi, et n'en revient que dans le mois de Mars ou d'Avril. Lorsque les grues dans leur passage s'abattent sur la terre, il y en a toujours une qui fait le guet, et qui avertit la troupe de l'approche du danger. C'est par cette raison qu'on a pris cet oiseau pour le symbole de la vigilance.
No. 2. La Cigogne.
On en distingue deux espèces, savoir la Cigogne blanche et la Cigogne noire. Celle qui est représentée sur la table ci jointe, est la blanche, qui habite dans l'Allemagne en été, et se retire, au commencement de l'automne, dans l'Egypte et dans d'autres pays plus, chauds. Elle aime la société de l'homme, et fait communément son aire au haut des tours et des cheminées. Sa hauteur est ordinairement de 3 pieds; son plumage est blanc, et ses ailes sont moitié noires; elle a les jambes fort longues et se nourrit de serpens, de lézards, de grenouilles etc. Lorsqu'elle est en colère, ou qu'elle a faim, elle claque avec violence, ce qui est le seul bruit qu'elle est capable de faire, et qui lui tient lien de voix. Cet oiseau porte une affection tendre à ses petis, et il nourrit aussi avec des soins admirables ses parens quand ils sont vieux. C'est à cause de cet excellent naturel qu'on a choisi la cigogne pour le symbole de la piété filiale.
La Cigogne noire ne le trouve que dans des pays chauds; toute contraire à la cigogne blanche, qui aime les hommes et les recherche, la cigogne noire les craint et les fuit, et méne pour cela une vie isolée au milieu de plus grandes forêts et aux bords des marais.
No. 3. Le Héron gris.
Le Héron gris se trouve dans nos regions pendant toute l'année, et l'hiver ne le fait point changer de pays. II a une hauteur de 1 1/2 jusqu'à 3 pieds. Son plumage est grisâtre tirant sur le bleu, et son temperament est tellement triste et mélancolique, qu'il peut palier des journées entières se tenant debout et sans le moindre mouvement. Sa seule nourriture consiste en poissons et en grenouilles; il fait pour cette raison son nid sur des arbres de haute futaie, aux bords des grands lacs. La chasse du heron avec des faucons, ou le Vol du héron, a fait autrefois un plaisir particulier des grands Seigneurs, mais aujourd'hui il n'est plus à la mode.
No. 4. Le Héron blanc, ou l'Aigrette.
Le Héron blanc, et surtout l'espèce que nous en connoissons sous le nom d'Aigrette et dont on voit ici la figure, est beaucoup plus petit que le Héron gris, n'ayant que 20 pouces de hauteur. Il est aussi plus rare que l'autre, et porte le long de son dos quelques plumes, qui sont plus molles et plus fines que la plus belle soie, et dont la beauté est admirable. On en fait, pour la parure des clames et des grands Seigneurs, les fameux panaches, dont la haute réputation a monté la valeur à un prix excessiv.
No. 5. Le Savacou.
Le Savacou est de même une espèce de Héron qui se trouve dans l'Amérique méridionale, et surtout dans les contrées qui sont inondées par de grands fleuves. Sa seule nourriture consiste en poissons, et sa hauteur n'est que de 20 pouces. Il est de couleur brune, mais son col est blanc; son bec est d'une largeur énorme, et il porte une longue houppe noire.
Ad00341 01 101a/frePlantes. XXI. T. I. No. 99.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Pavot blanc.
Le pavot commun à fleurs blanches, qui nous fournit l'Opium, est fréquemment cultivé en Allemagne; mais ce n'est qu'en Turquie, en Egypte et en Syrie que son suc donne l'Opium. Dans ces pays on fait avec un couteau de légères incisions dans les têtes de pavot, quand elles sont encore vertes et immédiatement après que la fleur est tombée. De ces sentes suppurent quelques gouttes de lait, qui, lorsqu'elles se sont condensées, en sont ôtées et ramassées avec soin. On en pétrit de petites pâtes de l'épaisseur d'un doigt, qu'on enveloppe dans des feuilles de pavot; et c'est ainsi qu'elles sont envoyées au marché. Le véritable Opium est lourd, épais, d'une couleur noiràtre, d'une odeur désagréable et d'un goût piquant. Il est soporifique et produit une douce ivresse, comme le vin et toutes les liqueurs spiritueuses; pris en fortes doses, il donne une espèce de fureur, ce qui engage les Turcs à en avaler avant d'attaquer l'ennemi. En général on en fait un usage presque journalier dans les pays fournis aux Turcs. Pour nous autres c'est un article du Commerce du Levant.
No. 2. Le Tragacant.
Le Tragacant vient dans les pays du Levant dans la France méridionale et dans la haute Italie; c'est un petit arbrisseau à épines qui porte des fleur blanches. La gomme du Tragacant, dont se servent fréquemment les apothicaires, les confiseurs, les teinturiers, les peintres et plusieurs fabricans, sort de ses racines et est recueillie en petits morceaux longs d'un à deux pouces et ressemblans a des vers (Fig. a et b.) L'isle de Candie en fournit principalement. Il y en a de jaune et de blanche, mais la dernière est préférable.
Ad00341 01 102a/freOiseaux. XIV. T. I. No. 100.
OISEAUX-DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Phénicoptère ou le Flamand.
Le Phénicoptère ou le Flamand est un des plus beaux oiseaux de rivage qui existent. Ayant achevé de croître, il est de la hauteur de 5 pieds; le plumage du ventre, du cou et de la tète est blanc, celui des ailes est de couleur de feu, et sa queue est noire. Ii ne se trouve que dans les pays chauds, où il vit en troupes aux côtes des mers. Sa nourriture consiste en poissons, qu'il fait prendre avec beaucoup d'adresse. La chair de cet oiseaux est bonne à manger, ses belles plumes servent de parure, et de sa peau, qui est couverte d'un duvet très fin, on prépare, comme de celles du cygne, de belles pelleteries.
No. 2. L'Oiseau royal.
L'Oiseau royal ne se trouve que dans Afrique aux bords des grands fleuves, où il se nourrit de petits poissons, et, à leur défaut, de graines. Il est très-aisé à apprivoiser, et pour lors il fuit les hommes comme un chien. Il doit son nom à la belle couronne de plumes et à son port majestueux. Les plumes qui couvrent son col, sa poitrine et son dos, sont grisâtres tirant sur le bleu, celles du ventre sont noires, ses ailes sont blanches et le plumage de la queue est châtain clair entremêlé de noir. Sa tète est noire, et ses yeux sont entourés d'une tacite de couleur écarlate. Sa belle couronne de plumes est d'un jaune brunâtre extrêmement luisant. La hauteur de cet oiseau est de 4 pieds; il peut courir avec une grande vitelle, en tenant toujours ses aies étendues; mais cela n'empêche pourtant pas, qu'il ne vole aussi avec beaucoup de légèreté et souvent fort loin.
No. 3. L'Ibis.
L'Ibis, qui doit aussi être compté au genre des oiseaux de rivage, ne se trouve exclusivement qu'en Egypte, où il a été très fameux dans l'Antiquité. Sur tous les monumens, qui nous sont restés de ces fié les reculés, cet oiseau est toujours représenté connue l'emblème de l'Egypte; les anciens habitans de ce pays l'adoroient comme une divinité. Ils embaumoient chaque Ibis après sa mort, et l'ayant enfermé dans des urnes de terre, ils l'enterroient dans des Catacombes, dont on retrouve encore dans nos jours. La raison de cette adoration étoit fondée sans doute sur ce que cet oiseau, se nourrissant de serpens, de grenouilles, de crapauds et d'autre vermine aquatique, purifie de ces animaux nuisibles les baffes contrées de l'Egypte, inondées annuellement par le Nil; et c'est pour ce a que les habitans l'avoient regardé comme le bienfaiteur de leur pays, La couleur de l'ibis est blanche, sa tète eu rougeàtre, les plumes de sa queue et du bout des ailes sont noires, son bec est recourbé, et c'est de sa forme et de l'usage que l'oiseau doit en faire, qu'on prétend que l'invention des clystères tire son origine. Sa hauteur est de 3 pieds; il vit aux bords du Nil, où il bâtit son nid sur des palmiers, et se nourrit principalement de serpens, dont il est l'ennemi implacable.
No. 4. La Demoiselle de Numidie.
Cet oiseau superbe, par sa figure et par les couleurs de son plumage, est une espèce de grue, qu'on ne trouve nulle part qu'en Afrique, et spécialement dans la Numidie. Son penchant bisarre d'imiter les gestes qu'il voit faire à l'homme, l'avoit déjà rendu fameux chez les Anciens, qui, à cause de ses fauts comiques, de ses attitudes singuilères et de sa manière affectée de danser, lui avoient donné le nom de Danseur, de Comédien, de Mime. On doit en effet s'étonner de la vanité de cet oiseau, avec laquelle il se présente pour être admire. A peine s'apperçoit-il, qu'on le regarde, qu'il commence aussitôt à faire ses tours de coquetterie, et à prendre toutes sortes d'attitudes bisarres, comme s'il étoit porté par l'envie de plaire.
La Demoiselle de Numidie est haute de 4 pieds; le plumage de son dos et de ses ailes est gris et comme bleuâtre, celui du col et de la poitrine est noir, de même que la tète; cette dernière est ornée de plumes blanches élevées en forme de crête.
Ad00341 02 003a/freQuadrupèdes XXIII. T. I. No. 2.
CHEVAVX ET ANES.
No. 1. Le Cheval sauvage.
Tous les Physiciens s'accordent de nos jours à rejetter l'existence de chevaux originairement sauvages; ceux qu'on prend ordinairement pour tels, ne l'ont que des chevaux domestiques, rendus à la Nature etvivans sans les soins de l'homme. On trouve de ces derniers des troupes nombreuses tans les forêts de la Pologne, les parties montagneuses de l'Ecosse, la Tai tarie, et surtout une quantité prodigieuse dans le Paraguai et le pays des Paiagons. Les habitans de les pays s'appliquent à les prendre, et à les rendre dociles; après quoi ils leS présèrent pour la monture aux chevaux domestiques comme étant plus légers et plus nerveux.
No. 2. Le Cheval domestique.
Il n'y a aucun animal, qui se soit plus accoutumé à l'homme et à ses besoins, et qui lui soit devenu d'une utilité plus multipliée que le cheval. Comme animal domestique, tel que la figure ci-jointe le représente, il s'est étendu sur toute la sur sa ce de la terre, et la grande difsérence du climat ainii que de la nourriture a dû produire necessairement des variétés considérables dans ses races, tant pour la grandeur, la figure et les couleurs, que pour la sorce et la légèreté. Les chevaux les plus sameux que nous connoislions, se trouvent dans l'Espagne, l'Angleterre, le royaume de Naples, la Barbarie, la Perle et l'Arabie. Dans ce dernier pays ils sont la principale richeiié des habitans; qui pour cette raison se donnent toutes les peines pour conserver la pureté deleurs races, pour les ennoblir et pour en continuer les arbies généalogiques. Ils poilédenî proprement deux différentes races de chevaux, dont l'une est apellée Kadischi, c'est à dire, chevaux d'une origine inconnue; ceux ci ne sont pas sort estimés. La seconde race s'appelle Koechlani, et comprend les chevaux, dont on connoit la généalogie depuis l'espace de 2000 ans. Us doivent avoirpris leur origine dans les haras du Roi Salomon, et sont ordinairement vendus pour des prix immenses. Parmi les chevaux de l'Europe les Anglois tiennent le premier rang, et sont principalement fameux par leur rapidité presqu'incroyable dans la course.
No. 3. Le Dchiggetai.
Le Dshiggetai fait l'espèce moyenne entre le cheval et l'àne, et pour ainsi dire le passage de l'un à l'autre. Il a la queue et les oreilles de l'àne et ressemble au mulet par sa forme et sa grandeur. Sa couleur est d'un brun jaunâtre et très clair. Il vit en grandes troupes dans les vaitesse plaines de l'iidousian, sertiles en excellentes herbes; c'est aussi de la langue des habitans de ces contrées qu'il a tiré son nom. Il surpaise en vîtesse tout ce qu'il est posiible de s'imaginer, mais il ne se laisse absolument pas apprivoiser. Les Mogols et les Tartares le tuent comme du gibier, et mangent sa chaire comme une grande delicatesse.
No. 4. L'Onagre.
L'Onagre est proprement l'àne sauvage, dont l'àne domestique, qui est répresenté sur la Table suivante, tire son origine. Il est plus grand que l'àne domestique et la forme de son corps est plus fine; ses oreilles sont longues et sa queue est presque sans poil. Sa couleur est d'un brun jaunâtre, entremêlé de gris, et le long du dos il a une raye noire, qui sur les épaules forme une croix. Il vit en troupeaux dans la Tartarie, mais il quitte ces contrées à i'approche l'automne, pour passer l'hiver dans les Indes et la Perse.
Ad00341 02 004a/freOiseaux. XXVII. Vol. II. No. 100.
OISEAUX AQUATIQUES DE PLUSIEURS ESPÈCES.
No. 1. La Cercelle.
La Cercelle, ayant à peine quatorze pouces de longueur, vit ordinairement sur les rivages des mers de l'Europe et de l'Asie, et c'est par là et par sa petitdïe qu'elle se distingue des canards sau vages ordinaires. Elle est marquée de brun et de blaue, et a les ailes miraillées de verd.
No. 2. Le grand Plongeon ordinaire.
Ce Plongeon de rleux pieds de longueur Le ïrouvani sur les côtes de la mer crû nord entier, est. marqué de noir et de blanc, et Te distingue surtout par sa tète haute et pointue. Il niche aux arbres-près de rivages, et se nourrit de poissons.
No. 3. Le grand Plongeon à la tête rouge.
Ce Plongeon rivant, en troupes sur les côtes septentrionales de l'Europe et de l'Asie, a vingt et un pouces de longueur, la tête et le cou couverts d'un brun-clair, la poitrine et le ventre blancs, et le dos gris. Il plonge à merveille, poursuivant les poissons même sous la surface des eaux. Son duvet est presque de la même bonté que les édredons, parmi lesquels il est aussi mêlé.
No. 4. Le Plongeon du Groenlande.
Il vit dans le Groenlande et dans les pays les plus septentrionaux, a quatorze pouces de longueur, plonge et se nourrit de poissons. Il est ordinairement blanc et noir. Les Groenlandois se servent de sa peau pour s'en faire des vètemens.
No. 5. Le Plongeon Loëre.
Il est long de douze pouces et vit sur les lacs de la Norvège et de la Suéde. Il a un collet autour de la lète, et au deffus des yeux deux plumets qui ont l'air des oreilles, ce qu lui donne une figure bien singulière.
No. 6. Le petit Plongeon.
Le petit Plongeon, au dessus brun et au dessous blanc, vit sur les étangs solitaires et sur les petits lacs de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Il bâtit au milieu de la sursace des eaux un nid grand et nageant, et se nourrit de poissons et d'insectes aquatiques.
No. 7. La Mouette brune.
La Mouette brune qui est la plus ordinaire, est naturelle en Europe, dans l'Amérique septentrionale et en Asie. En hiver elle passe dans les pays méridionaux. Elle a vingt trois pouces de longueur, est blanche, et a le dos et les ailes couvertes d'un gris-brun. Elle se nourrit de poissons et principalement de harengs; c'est pourquoi elle suit toujours les pécheurs de ces poissons, lesquels la voient souvent s'emparer hardiment de leur capture.
No. 8. La petite Mouette.
Elle vit dans les pays les plus septentrionaux, et est de seize pouces de longueur. Sa couleur principale est gris-cendrée. Elle a la queue et les ailes comme l'hirondelle, des poissons pour nourriture, et une chair de très-bon goût.
No. 9. La Fouque ordinaire.
Elle vit dans toute l'Europe, l'Asie et l'Amérique sur les marais et sur les étangs, se nourrit de petits poissons et d'insectes, a. quatorze pouces de longueur, et est ordinairement noire de couleur. Au dessus de sou bec elle a le front nud et gros-rouge. Sa chair sentant l'huile de poisson n'est pas mangeable.
Ad00341 02 005a/freQuadrupèdes XXIV. T. II. No. 2.
L'ANE ET SES ESPÈCES BATARDES.
No. 1. L'Ane domestique.
L'âne e domesiique tire son origine de l'Onagcr ou sie l'àne sauvage, comme il a été remarqué cidessus. Cet animal utile le trouvant répandu dans presque toutes les parties du monde, ne prospére pourtant nulle part mieux, ainsi que rOn'agét, que dans les pays chauds; et il a été imposîjble jusqu'- à present de le naturaiiser dans les régions de I Europe les plus septentrionales. Il a à peu près 4 1/2 pieds de hauteur, et sa couleur ordinaire eil d'un gris cendré avec une croix noire le long des épaules. liest lent et paresseux, et on en a fait lesymboledela parelTe; mais ce désaut étant contrebalancé par plusieurs bonnes qualités, cet animal necellepasd' être un des plus utiles et des plusestimés. Il s'accomode de toutes sortes de nonrriture, de chardons et de plusieurs autres plantes à pointes, et son entretien est par consequent sort peu coûteux. Il est sujet à très peu de maladies, sa démarche est plus douce et plus asfurée que celle du cheval, et il est capable de porter de très grands sardeux. Sa vie peut durer presque 3o 3ns, et ordinairement il est utile au travail jusqu'à l'approche de ce terme de la nature. On a tâché d'améliorer sa race en L'accouplant avec le cheval, et de cet accouplement il est provenu deux nouvelles races bâtardes, sa voir le mulet et la mule, dont on fait un usage très fréquent surtout en Europe.
No. 2. Le Mulet.
Le Mulet est une espèce bâtarde, engendrée par un âne "t une jument. Il a 5 pieds de hauteur; sa couleur est brune, grise ou même quelquefois blanche, et par la forme de son corps il rellemble beaucoup au cheval, dont cependant il dissère par la longueur des oreilles et par son cri, qui approche plutôt du braiement de sane, que du henriissernent du cheval. Dansvles pays méridionaux de l'Europe cet animal est tresçqrrsmuii, et on s'en fert tant pour l'attelage, même aux carosses, que pour la monture et pour porter des fardeaux. Les plus beaux ânes étalons et les plus propres h produire des mulets, fe trouvent dans l'Espagne.
No. 3. La Mule.
La mule est engendrée par un cheval et une ânesse. E'ie est moins grande que le mulet, et n'a qu' à peu près 4 pieds de hauteur; par la forme du corps elle approche plutôt de l'àne que du cheval et sa couleur ordinaire est d'un brun sa le. Au reste eîie est de la même durée et-d'ime aussi grande sorce que le mulet; on s'en sert aufii comme du dernier pour le transport des grands fardeaux.
No. 4. Le Quagga.
Le Quagga est Fane fan vage de l'Asrique, OÙ, surtout dans le pays des Calsres, il est très fréquent et vit en grandes troupes. Cet animal rellemble un peu au Zèbre, mais il en diffère cependant par des qualités elTentielles; car non seulement il est plue grand et plus sort, niais il se laiise ausfi dompter et: dreifer- pour l'attelage, ce qu'il n' est guères posiible de faire avec le Zèbre. Sa couleur est d'un brun gritàtre, fa tète et son cou sont entourés de rayes noires, comme on en voit ausfi au Zèbre, et son ventre ainli que ses l\ pieds sont blancs. Pour tout le reste de ses qualités il ne diffère en rien, de l'àne sauvage ordinaire.
Ad00341 02 006a/frePlantes XXII. T. II. No. 3.
PLANTES À PAIN.
Outre les différentes sortes de blé connues dans l'Europe il y a encore d'autres plantes, dont les fruits ou plutôt les racines sont employés par plusieurs nations des autres parties du monde pour en faire du pain. Parmi ce nombre on doit principalement compter les pommes de terre, qui sont originaires dans l'Amérique méridionale mais cultivées maintenant dans toute l'Europe. Les autres plantes à pain les plus remarquables sont la racine d'Tams, la Cajjave ou la racine de Magnoc et les Batattes. Les deux dernières se trouvent représentées sur la Table ci-jointe et j'en donnerai ici la description.
No. 1. La racine de Cassave ou de Mainoc.
La Cassave, le Manchot ou Magnoc ou Manioque est un arbrisseau originaire dans l'Amérique méridionale, ou non seulement les habitans le cultivent sur des terres désrichées, mais où il croit ausfi sans aucuns soins. Il s'élève à plusieurs pieds de hauteur, sa racine tubéreuse, dont la longueur est de 15 à 20 pouces et sa grosseur de 4 à 5, a presque la forme d'un navet; elle est jaune extérieurement et blanche en dedans. - Cette racine mangée crue feroit un poifon mortel, mais pour lui enlever ses parties venimeuses, on la defleche, la réduit en poudre et en exprime soigneufement le suc; ensuite on forme des gâteaux sort minces de la fubstance sarineufe qui reste, et on les fait sécher on cuire sur des plaques de fer blanc très chaussées. Le pain qu'oa prépare de cette manière est sain et d'un bon goût, et la majeure partie des habitans des In-, des occidentales et de l'Amérique méridionale en sont un nsage trtès fréquent. On y mange aussi les feuilles de cette plante en manière de légumes; Le suc exprimé de la racine est mortel pour les hommes et pour les-animaux, s'il n'est pas cuit; mais lors qu'on l'a fait bien bouillir, on peut le boire sans danger.
No. 2. Les Batates.
Les Batattes viennent naturellement dans les deux Indes, mais de nos jours leur culture a ausfi été introduite en Espangne et en Portugal et y réussit parsaitement. Elles sont la racine tuberculéufe d'une plante rampante, qui porte des fleurs bleues et dont la tige se répand aiféraent et s'étend fort loin. Cette racine reffemhle par fa forme à un petit navet; sa couleur est extérieurement rouge, et jaune en dedans, et le goût en est fort agréable, approchant de celui du marron. Dans les Indes on Pen fert comme chez nous des pommes de terre, pour en faire de la sarine et du pain et pour les manger en légumes; on en tire aufii une liqueur fpiritueuse, qu'on appelle Mobby. Cette plante ne peut endurer notre Climat, mais par le commerce nous recevons ses racines tant séchées que consites au fucre, et c'est surtout l'Espagne qui nous en fournit.
Ad00341 02 007a/frePoissons X. T. lI. No. 4
POISSONS DE RIVIERE REMARQUABLES.
No. 1. Le grand Esturgeon.
Le grand Esturgeon est le plus grand poisson de rivière qui exifte, car on en voit qui ont jusqu'à 24 pieds de longueur, II se trouve principalement en Russie dans le sseuve Volga et en Hongrie dans le Danube, mais à l'approche de l'hiver il pâlie régulièrement dans la mer comme ie saumon. Ce poillbn est du genre de ceux qui mangent les autres et il est extrêmement vorace. Son dos noir est garni de trois rangs d'écaillés olseuses, mais sur tout le restede l'on corps sa peau est douce et sans écaille; son ventre est, blanc et aux deux cotés sa couleur est bleuâtre et ondoyante. Dans la Russie, où il est appelle bel luge ou bolluca, il fait un article très important cse commerce; au printemps et à l'automne on le ' prend dans de grands filets ou même par le moyen du harpon. Sa chair a le gôut du saumon; on la vend toute sraîche au marché, ou elle est salée ou marinée et transportée dans l'Etranger. Des oeufs de ce poiiïon on prépare le Caviar, et de sa vessie d'air, de l'es entrailles et de quelques autres parties de son corps on sait la colle de poijson, dont les qualités gluantes et tenaces la rendent présérable à toute autre sorte de colle. On s'en sert non leuîement pour préparer des vernis et des couleurs et pour éclaircir les vins et autres matières liquides, mais elle est aussi sort d'usage pour donner du lusire et de la consistance aux étoffes de soie et de laine. Les delsinateurs et autres artistes la connoiisent sour le nom de colle à bouche; on l'emploie enfin à faire du lut et des petits images de saints.
No. 2. L'Esturgeon ordinaire.
Ce poisson habite la mer dans l'hiver, comme le grand Esturgeon, et remonte dans les grands sleuves; pendant l'été on le prend aussi de la même manière. En. Allemagne on le trouve surlout dans l'Elbe et dans l'Oder. A la grandeur près il relsemble beaucoup au grand Esturgeon tant par le goût de sa chair, que par différentes autres qualités. Cher les Grecs et les Romains ce poiss'on étoit régardé comme une des plus grandes delicatelses, et à leurs banquets il fit toujours le plat de parade. Dans la Russie Tes oeufs sortt saiés comme ceux du grand Efturgeon, et le Caviar qu'on en sait est envoyé par toute l'Europe comme une friandise. Quoique la bouche de ce poiiïbn soit dépourvue de dents, il est cependant ausfi vorace, et se nourrit surtout de harengs, de maqueraux et de sa unions" Sur sa peau il porte 5 rangs d'écaillés oiseuses et radieuses; ce qui donne au corps de l'animal une forme pentagone. Il est brun de couleur sur le dos et au ventre, et aux deux cotés il est bleuâtre donnant sur le gris.
No. 3. Le petit Esturgeon.
Ce poisson n'a jamais plus de 4 pieds de longueur et fait par consequent l'espèce la plus per tite des Esturgeons; mais il en est la plus agréable pour le goût, et en général le poisl'on le plus délicat, qu'on trouve dans la Russie; il 'y est ordinairement vendu à des prix sort chers. Il se nourrit de vertnisseaux et de srai de poissons et paise l'été dans les riviéi-es et l'hiver dans la merCas, pienne. On sait aussi du Caviar de ses oeufs, dont cependant on ne peut préparer qu'une petite quantité à cause de la petitesle du poisson, mais comme ilest régardé pour beaucoup meilleur que le Caviar fait des autres Esturgeons, il est exclusivement fourni à la cour Imperiale.
No. 4. Le Silure.
Le Silure est au grand Efturgeon prés lèplus grand poisson qui vit dans les eaux douces. En Allemagne on le trouve dans l'Elbe, le Danube; le Weser et l'Oder, Son dos est d'un noir dorn nant sur le vert, et son ventre est d'un jaune trés clair. Il est tacheté partout en noir. Il est également vorace, mais il se tient toujours comme par paresse au fond du sseuve sur la bourbe. Sa chair est blanche et agréable au goût; on la mange surtout marinée.
Ad00341 02 008a/frePlantes. XXIII. T. II. No. 5.
PLANTES À TEINTURE.
No 1. Le Roucou.
Le Roucou est un arbre de la grandeur d'un pommier, et croit dans les Incies occidentales, le Mexique et le Brésil. Ses feuilles sont toujours vertes et les fleurs blanches ou d'un rouge j aie. Les fruits qu'il porte sont des gonsses hérissées des pointes comme les marrons, qui renserment des petits grains ou semences de la grosfeur d'une vesce. Ces grains sont couverts d'une peau epaisse, visqueuse et qui, étant d'un très beau rouge de feu, fait le principal objet de la culture de cet arbre. On trempe les grains dans l'eau, jusqu'à ce que la peau s'en détache, et on achève alors de la séparer en srottant les grains entre les mains dans l'eau. Quand les grains, dépouillés de cette manière de leur peau, sont retirés de l'eau, le marc rouge qui y reste le précipite bientôt au fond. On verse en sui te avec précaution l'eau claire, expose le sédiment au soleil pour le sécher et en sait des petits pains qu'on enveloppe dans des feuilles de roseaux. C'est cette pâte qui est la belle couleur rouge, connue sous le nom de Roucou, et dont les peintres et les teinturiers sont un très grand usage.
No. 2. Le Safran.
Le Safran est une plante bulbeuse, qui naît san. 6 culture dans l'Orient et dans l'Europe méridionale, mais comme aujourd'hui il Fait un article très important de commerce, on le cultive aussi dans la plupart des pays de l'Europe et surtout dans la Turquie, l'Espagne, la France, l'Angleterre, l'Irlande et aux bords du Danube dans l'Autriche insérieure. Une espèce de Sasran, qui croit dans nos jardins, fleurit déjà dans le mois de Mars et on ne le cultive qu'à cause de ses fleurs agréables, qui sont blanches, jaunes et bleues" Mais le véritable Sasran, dont il est ici quéftion, ou le Sasran d'Automne, ne fleurit communément que dans le mois d'Octobre, et sa fleur qui est roujpêatre et semblable au lis, s'élève de l'oignon même sans être entourée d'aucune feuille. Il sort du fond de la fleur trois étamines jointes essemble au style, et dont les stigmates sont très odorans et de couleur vive d'orange. Cette seule partie de la plante est cueillie avec grand soin, léchée et vendue alors sous le nom connu de Sasran. Sur la feuille ci-jointe on voit ces stigmates répresentés sepaiément à coté de la plante. Ces fleurs ne durent qu'un jour, après qu' elles sont épanouies, er quand elles sont tombées ou cueillies, il nait des feuilles semblablea au gramen.
Le Safran bâtard ou le cartame diffère essentiellement du véritable safran; car il n'est pas comme ce dernier une plante bulbeuse, mais une espèce de chardon.
Ad00341 02 009a/frePoissons. XI. T. II. No. 6.
POISSONS DES INDES ORIENTALES.
No. 1. Le Coq de mer. (Zeus gallus.)
Le Coq de mer est de la longueur de 6 à 8 pouces, san corps est très mince, sans écailles et de couleur argentine; ses nageoires sont vertes. Il appartient au genre des poissons à miroir et vit dans les mers des Indes orientales; les habitans de ces régions aiment à le manger.
No. 2. Le poisson à miroir à poil long. (Zeus crinitus.)
Cette espèce des poissons a miroir est à peu prés de la même longueur que le précèdent et vit également dans les Indes orientales. Il est extrêmement mince, sans écailles, ausü large que long et d'une forme rhomboïde. Sa couletir est argentine, excepté sur le dos où il est bleuâtre, ses nageoires sont brunes. Il est principalement remarquable par les rayons dont les nageoiies de str" dos et de son ventre sont garnies et qui ont I'air d'un poil fort long; c'est aussi ce qui lui a sait donner le nom de poisson à miroir à poil long.
No. 3. Le Paon de mer. (Coryphaena Plumierii.)
Ce poisson doit son noxn à la beauté des plumes dons la nature l'a orné; son dos est brun à tâches bleues claires marquées en serpentant; le ventre est argentin et les cotés sont de couleur, d'or; les nageoires enfin sont jaunes et bleues. Il est à peu prés de la longueur de 16 pouces et vit dans les deux Indes. Il appartient au genre des poissons voraces et sa chair est d'un goût sort délicat.
No. 4. Le Pythonisse. (Scorpaena horrida.)
On a donné à ce poisson le nom de PythonhTe, parceque sa forme qui est très desagréable tient en quelque sorte du merveillaux. Il est tout à fait uni et sans écailles et tous son corps est brun à tâches blanchâtres. II vit dans les Indes Orientales et se nourrit d'écrevisses et de coquillages.
No. 5. La Scorpène volante. (Scorpaena volitans.)
Ce poisson se trouve principalement aux côtes de l'isle d'Amboîne. Son corps est d'un brun clair à tâches blanches et ses nageoires sont d'un brun foncé à tâches blanches. Ces dernières sont fort grandes, et tiennent au poisson lieu d'ailes pour s'eléver dans l'air et s'envoler lors qu'il est poursuivi par un ennemi. Il se nourrit du frai des autres poissons et sa chair est mangeable. border="1" alt="Band02" />
Ad00341 02 010a/freAntiquités. IV. T. II. No. 7.
MOMIES EGYPTIENNES.
La croyance clés anciens Egyptien", "ne les morts après une longue suite, d'années recommenceraient â vivre, leur avoit sait chercher tous les moyens posfibles depréserver delà corruption les corps de leurs morts. Ce principe occafionria non seulement la construction des Pyjramides, comme des sepüknres indeftrucubles de leurs Rois, mais il leur sit aussi inventer l'art d'embaumer leurs morts et de les réduire en Momies, telles qu'on en trouve encore de nos jours dans les catacombes de l'Egypte, ou les fouterreins, qui servoient aux anciens habitans de ces pays de lieux de sepulture.
Autant qu'il nous soit connu aujourd'hui de cet art remarquable, il y avoit trois dïsséren. tes manières d'embaumer les cadavres ufitées parmi les Egyptiens, dont l'uneétoit extrêmement pentlieufe, les deux autres au contraire plus fimdisples. Suivant la première, la cervelle fut d'abord tirée du crâne avec un fer crochu, et la ttête crenfe remplie d'une gomme précieufe et de toutes fortes de parfums. Puis on ouvroit le corps par le moyen d'un eouieau de pierre, on en tiroit les entrailles, le nettoyoit avec da vin de palmier et le parfumoit; ensuite on ie remplisibit de myrrhe en poudre, de cafîe et d'autres aromates, et en refermoit l'ouverture. L'ayant ensuite Tavédan8 une leffive très forte de falpétre, on l'expofoit à l'air pendant foixante dix jours pour le faire fécher, et après cela on lelavoit une fécond sois. Dans cet état le corps sut enveloppé dans une toile de lin fortement enduite de gomme et encore par dessus celle-ci de quelques centaines d'aunes de bandelettes de lin également empreintes de gomme. Cela fait, toute la Momie fut couverte d'une couche de plâtre, et par dessus on chargea le visage du mort aussi bien que tout le corps de totstes fortes de figures et d'hiéroglyphes, qui sélon toute apparence dè signoient le nom, la famille et le rang du désunt. Après tout cela on ensermoit la Momie dans un cercueil de bois précieux auquel on donna la forme aussi bien qu'à son couvercle la phifiognomie du mort, et on y appliqua aussi les mêmes figure s qu on avoit peintes sur la Momie. Ces cercueils surent ensuite placés debout comme des vivans dans des niches de leurs catacombes.
No. 1. réprefente une pareille Momie dans Jon cercueil;
No. 2. est te couvercle Japaré du cercueil;
No. 6. est le plan dune de ces grottes Jouterraines, telle qu'on en voit encore aujourd'hui en Egypte dans le voifinage des pyramides. A. est l'entrée, par laquelle on y descend; B. le chemin aux Sépulcres; C. D, des appartemens remplis de bancs élevés x, sur les quels furent placés les cercueils; E. des cellules étroites ou l'on fit ausfi entrer des cercueils; GG. sont également des lieux de fepulture; mais FF. sont deux niches, dans lesquelles vraisemblablement on plaça debout les corps des personnes de grande qualité" ou des Momies précieufes.
Cette nation regardant aussi comme saerésplusieurs animaux brutes et entre autres I'lbis étoit dans l'ufage d'embaumer tous ceux de ces oiseaux qu'on trouvoit morts. On les enfermait ensuite dans des vafes de terre cuite et de figure pointue et les mettoit dans catacombes de ftinées particulièrement à la fepulture de ces bêtes. On trouve encore aujourd'hui de ces sim" terrains, et ils sont connus sous le nom de puits doijeaux.
No. 3. représente une pareille urne à oiseux. fermée de son couvercle;
No. 4. est la même, mais sans couverte;
No. 5. est la Momie d'un Ibis embaumé.
Ad00341 02 011a/frePlantes. XXII. T. II. No. 8.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Sang-de-dragon. (Dracaena Draco.)
Le Sang-de-dragon est la substance réfineuse d'un arbre, qui appartient au genre des palmiers, et croît dans les daux Indes. Son tronc, qui est. tout droit et ordinairement allez haut, ne poulie des rameaux que par en haut en forme de couronne, sur l'extrémité, des quels il se trouve des feuilles en grand nombre et faisans la figure d'une brosse. Ses rieurs qui viennent en branche y de la forme d'une verge (Fig. a.) sont de coleur jatinàtré; les fruits qu'il porte, sont des grains rouges de Ja groiïeur des pois. La résine de cet arbre est. d'un beau rouge foncé, et on l'en retire tant par la décoction de ses fruits que par des incitions faites dans son écorce, qui en sont découler une liqueur qui se condense aussitot en des larmes rouges apportées chez nous en globules enveloppés dans du jonc et connus dans le commerce Tous le nom de sang-de dragon. Le meilleur en vient de l'isle de Madagascar, et ce sont principalement les peintres et les vemisseurs, qui en sont grand usage.
No. 2. Le Palmier d'Arec ou Aréca. (Areca catechu.)
Le Palmier d'Arec ou Aréca croit dans les Indes orientales, en Afrique et sur les isles de la mer du Sud, et parvient à une hauteur très considerable. Ses petites fleurs blanches sortent en bouquets du tronc même de l'arbre tout en ssessous des feuilles, et après quelque tems la même tige qui les a produit, est aussi chargée de fruits. Ce fruit a la grosseur et la forme d'un oeuf de poule, son écorce est molle et garnie d'une espece de bourre (b); au centre de cette filaHé il se trouve une noix semblable à celle de la muscade, et qui porte le nom de noix d'Ares ou Avèca. Elle est dure, de couleur blanche en dedans et panachée de veines roussàtres. Les Indiens sont de ces noix un usage journalier et fréquent. Ils la coupent en quatre tranches, qu'ils enveloppent chacune dans une feuille de Betes, après avoir couvert cette feuille de Bétel, avec une légère couche de chaux, ils preunent ces tranches dans la bouche, surtout après les repas, et en avalent en les mâchant la saveur, pour aider la digestion, et pour teindre en rouge leurs lèvres et leurs dents en nettoyant en même tems la bouche. L'usage que ces nations sont du Bétel ainsi préparé est tellement général, que partout il y en a à vendre, Les Indiens de distinction en ont continuellement sur eux, ou ils se sont accompagner par des domestiques, qui en portent dans des vases d'argent. Us s'en présentent d'abord dans les visites qu'ils se rendent, et les faineans ne sont toute la journée que mâcher du Bétel. En un mot on s'en sert dans l'Orient à peu prés comme dans l'Europe d'une prise de Tabac.
Ad00341 02 012a/freQuadrupèdes. XXV. T. II. No. 9.
DIFFERENTES ESPECES DE CERFS.
No. 1. Le cerf. (Cervus Elaphus.)
No. 2. La biche.
No. 3. Le faon.
Le cevf vit dans toute l'Europe, l'Amérique septentrionale etl'Asie jusqu'au lapon, et ce n'est que les climats trop chauds ou trop froids qu'il ne peut endurer. Sa couleur est d'un brun à plulleurs chevilles, qu'il sait tomber au prkitems et le
Ad00341 02 013a/frePlantes. XXV. T. II. No. 10.
PLANTES A TEINTURE.
No. 1. La Guède ou le Pastel. (Isatis tinctoria.)
La'guède étoit la seule plante qui nous avoit fourni une teinture bleue bien solide, avant que l'indigo nous fut envoyé des Indes occidentales, on avoit pour cette raison cultivé cette plante en quantité énorme tant en France qu'en Allemagne. De nos jours même on l'emploie encore beaucoup, mêlée avec l'indigo, pour en faire les bonnés et véritables teintures bleues et noires; aussi en prépare - t - on des couleurs, vertes, cramoisis, brunes etc. A cause de cette grande utilité sa culture fait encore aujourd'hui une branche particulière de l'industrie rurale dans la Souabe, la jrancome et la Thuringe, mais principalement aux environs d'Erfurt et de Langensalze.
La guède est une plante bisannuelle, et sa racine est une espèce de navet. Dans la première année elle produit un grand nombre de feuilles, qui sont larges et très longues, bleuâtres, un peu cotonneuses et répandues sur la terre. Dans la séconde année elle pousse une tige haute de 3 a 4 pieds et de lagrosseur d'un pouce dont les feuilles sont en forme de ssèches, et qui porte de petites fleurs jaunes et des gousses de semence plattes. Elle demande à être semée dans une très bonne terre, noire et fertile, et sa culture exige beaucoup de soins. Aussitôt que dans la séconde année les feuilles d'en bas commencent à se faner en signe de leur maturité, on en fait ïa premiere récolte, en dépouillant la tige de toutes ses feuilles par le moyen d'un ser préparé exprés pour cet efset; il faut cependant prendre garde qu'on ne blesse en aucune manière la couronne de la tige. Bientôt après cette tige recommence à pousser des feuilles, qu'on lui enlève pour la séconde fois. Dans un bon terrein et quand la saison a été favorable, on peut faire 3 à 4. récoltes, mais les feuilles de la première sont les meilleures. Ces! feuilles découpées sont lavées et exposées en suite à l'air pour qu'elles se n'étrillent, Dans cet état on les vend aux fabriquans de pastel qui achèvent de les préparer pour la teinture.
No. 2. L'herbe à jaunir ou la Gaude. (Reseda luteola.)
L'herbe à jaunir croit naturellement dans toute l'Europe; mais on la cultive ausli avec soin en France, en Angleterre et en Hollande, parceque les teinturiers en sont un grand usage pour teindre les laines et les étosfes en couler jaune qui est fort solide. La tige de cette petite plante s'eiéve à peu prés à la hauteur de deux pieds, et pousse un nombre de rejettons; ses fleurs sont très petites et d'un jaune pâle. Lorsque la plante est séchée, elle est de couleur jaune, et toutes ses parties fournissent une excellente teinture jaune. Dans le commerce on regarde l'herbe jaune cultivée en France pour la meilleure.
Ad00341 02 014a/freQuatrupèdes XXVI. Vol. II. N. 11.
CHÈVRES ET BOUCS DE DIFÉRENTES ESPÈCES.
Les différentes espèces de chèvres que nous coniioissons, sont généralement partagées en chèvres sauvages et domestiques. Les premières ne vivent que sur les plus hautes montagnes de l'Europe et sie l'Aile, et c'est principalement la chèvre de bezoard, qui des diverses espèces de ces animaux; sauvages mérite le plus d attention, parceqne non seulement on trouve souvent dans ton estomac le précieux bézoard oriental, mais aussi que notre chèvre domestique en tire probablement sori origine. Le chamvis tient le milieu entre les chèvres et les Antilopes, mais ordinairement ou le compte parmi les derniers.
No. 1. Le Bouquetin. (Capra Ibex.)
Le Bouquetin vit en petits troupeaux sur lesJtlpes. de l'a Suisse et de la Savoie, surtont près des glaciers les plus escarpés; ort le trouve aussi fréquemment sur les hautes montagnes du Tirol et Je la Sibérie. Il a. des cornes très longues et fortes, courbées en arc sur le dos, et marquées par des éuiinences noueuses sur le coté extérieur. Il surpasse en. grandeur le bouc domestique; le poil de ton corps est de couleur fauve, mais celui de sa tête est d'mi bleu grisâtre. liest si léger à la course, qu'il saute facilement par dessus les rochers les plus escarpés. Sa chair est bonne à manger; la peau donne un cuir excellent, et de ses cornes on prépare des gobelets et differens autres, vases.
No. 2. et 3. La Chèvre domestique. (Capra Hircus.)
La chèvre domestique ordinaire est trouvée prèsque sur toute la sur face de terre; elle est ai sée à mmrvir, ne vivant que de seuillage, de' mousse etc. et sa chair, sa graille et l'on, lait la vendent ort utile surtoat dans les pays montagneux. Il y a des boucs aussi bien que des chèvres, qui out des cornes, même jusqu' à quatre; d'autres au, Goulraire n'en ont point. Cet animal, est de tres diverses couleurs;- on voit des chèvres noires, ' sauves, blanches et tachetées. Toutes les espèces de chèvres, tant sauvages que domestiques, ont des barbes; Tage que les dernières peuvent atteindre monte à 10 ou 12. ans.
La Chèvre d'Angora. (Capra Hircus Angorensis.)
No. 4. le Bouc. No. 5. La Chèvre
La chèvre d'Angora tient son. nom de la ville d'Angora dans l'Asie mineure, sa patrie. Elle est la plus remarquable et la plus précieuse de toutes les espèces de chèvres étrangères, car elle nous donne un poil superbe, très blanc, luisant, et si sin qu'on en fait des étosfes aussi belles et aussi lustrées que les étosfes de soie. Les chèvriers peignent et lavent ces animaux fort souvent; pour rendre leur poil plus doux et plus long; ils les. tondent deux fois par an.
No. 6. La Chèvre de Mambre. (Capra Hircus Mambrica.)
Cette espèce de chèvre vit dans toute l'Asie mineure, dans les Indes et l'Egypte. Elle tient son nous du mont Mambre en syrie. Elle est la plus grande de toutes les chèvres domestiqnes; sa couleur est blanche, et elle se distingue sur tout par. les longues oreilles pendantes.
No. 7. La Chèvre de Juide. (Capra Hircus reversa.)
No. 8. Le Bouc Damoiseau. (Capra Hircus depressa.)
Ces deux espèces de chèvres, originaires d'Afrique, sont les plus petites que nous connoissons. La. chèvre de Juida est blanche, et le Bouc Damoi' [eau est brun avec des tâches bleuâtres. La dernière espèce a des cornes toutes petites et qui se réposent tout à fait sur la tète. Pour le reste les deux espèces n'ont rien qui les distingue, des autres chèvres.
Ad00341 02 015a/freAntiquités. V. Vol. II. N. 12.
INFANTERIE ROMAINE.
L'infanterie Romaine étoit divisée en quatre classes. Les trois premières seulement étoient pesamment années, et la quatrième contenoit les troupes legères, les frondeurs de javelots et ceux de pierres. (velites) Une Brigade composée de ces quatre classes formoit une légion.
No. 1. et 2. Deux Légionaires pésamment armés.
Les armes defensives consistoient dans un casque, une cttirasse, dont une espèce etoit faite de fortes courroies et s'appelloît lorica (n. 2.)et dans un grand bouclier revêtu de cuir et garni d'une enchassure de métal. Si le bouclier étoit quarré, on le nomrnott scutum, s'il étoit de figure ovale, cfypcus. L'élévation pointue du milieu s'appelloît vnibo. Les armes ofFensives étoient sepee, qu'ils portoient au coté, suspendue par une courroie par cleilus l'épaule, (n. 2.) et une lance, très sorte et longue quelquefois de 14 pieds (n. 1.) hasta. Sous la cuîrasse ils portoient une cotte d'armes, tunica, et encore par dessus tout cela un manteau d'armes très court et n'allant qu' aux genoux, sagum, (n. 4. 6.)
No. 3. et 4. Deux Soldats légérement armés.
Le premier (n. 3.) est un frondeur de javelots. Son petit bouclier rond s'appelle panna; dans la main droite il porte ordinairement quelques javelots, bajhe veli tares. Le sécond (n. 4.) ést un srondeur de pierres (funditores.) Ils ruoient des pierres et des balles de plomb avec tant sie force, qu'ils fracassoient souvent des casques et des boucliers. Les frondes ne conlistoient que dans deux courroies, au panier desquelles on mettoit la pierre et la ruoit au but en la tournoyant autour de la tète. Les anciens habitans des isles Baléares, Mallorca et Minorca, étoient réputés d'être les frondeurs les plus habiles.
No. 5. Le Soldat romain en marche avec son bagage.
Le Soldat Romain portoit souvent en marche un fardeau de plus de 70 livres; car outre ses armes il avoit avec lui des vivres pour plusieurs jours, les instrumens necessaires pour dresser un camp et pour fourrager, un chaudron et quelque pallisades (velli) sur lesquelles il portoit communément tout ce bagage en paquet.
No. 6. Le Porte-Aigle.
L'étendard, ou l'Enseigne de toute une légion consistoit après le tous de Marins dans un Aigle d'or posé debout sur une lance, les àileséployées. Les signes des Compagnies étoient des mains étendues portées sur une lance. Les Etendards d'étoffes ne sont connus que depuis les tems des Empereurs chrétiens. Le Porte-Aigle s'appelloit Aauiliser; il iè donnoit quelque sois un aspect plus essrayant par des casques qui réprésentoient des tètes de lions ou de loups.
No. 7. et 8. Trompettes et joueurs de cor.
La trompette des Anciens, tuba, n'étoit qu' un tuyau long, qui s'élargilïbit vers un bout (No. 7). Les trompettes romains s'appelloient tubicines. Les cors, buccinae, cornua, éioient plus ou moins courbées (No. 8.) et les joueurs de cet infiniment portoient le nom de buccivatores, cornieines. Par le son des trompettes; on partagea en parties égar les les gardes de jour et de nuit; c'est avec les cors qu'on donna le signal de l'attaque (classicum). Chez les Romains la musique militaire doit déjà avoir été introduite sous leur Roi Servius.
Ad00341 02 016a/frePoissons. XII. Vol. II. No. 13.
POISSONS FRIANDS.
No. 1. La Lamproye. (Petromyzon marinus.)
La Lamproye est un poisson qui vît dans la mer du Nord; dans les mois de Mars, d'Avril et de Mai il entre dans les rivières snrtout dans l'Elbe et la Saale, et c'est la saison où l'on en pèche de grandes quantités. Sa longueur ordinaire est cV un pied et demi jusqu'à deux, mais souvent il devient grand de trois pieds, et on en trouve qui pêsent trois livres. Il est d'un goût exquis, et on le mange tant frais comme l'anguille, que grillé et mariné. La séconde manière de l'apprêter est la plus usitée, car les Négocians de Brème et de Hambourg en sont un article de commerce et l'envoient dans de petits tonnelets par toute l'Allemagne. La couleur de la Lamproye est d'un jaune tirant sur le vert, le ventre est d'un [blanc rougeâtre, et sur le dos elle est marquetée de taches noires. Comme l'anguille, elle n'a point à' écailles, presque point d arêtes, des nageoires d'un brun foncé, et entre les yeux au plus haut de la tète elle a un conduit par lequel elle attire et rejette l'eau.
No. 2. La petite Lamproye. (Petromyzon fluviatilis.)
Ce poisson ressembîe en tout à la grande Lamproye, excepté qu'il est moins long de la moitié, et aussi plus mince. Il n'est pas non plus tacheté, mais brun sur le dos et jaunâtre au ventre. Quoiqu'il soit un poisson de mer, on le trouve pourtant dans presque toutes les grandes rivières de l'Allemagne, où on le pêche en abondance depuis le Novembre jusqu'au Mars, car ce n'est que dans cette saîson qu'il est bon à manger. La petite Lamproye est comme la grande grillés et marinée, et envoyée partout en tonnelets corn" me une friandise.
No. 3. La Sole. (Pleuronectes Solea.)
No. 4. Le Zèbre de mer. (Pleuronectes Zebra.)
Ces deux poissons sont deux espèces d'un même genre; ils portent l'un comme l'autre les deux yeux sur un seul coté, et leur chair délicieuse les fait rechercher par les friands. La Sole est brune de couleur, a des écailles rudes, se trouve dans presque toutes les eaux de l'Europe septentrionale, et le srais des autres poissons fait sa nourriture. Le Zèbre de mer, originaire dans les Indes orientales, est un poisson superbe par ses couleurs et son dessein. Il est aussi bon à mangers et d'un goût aussi exquis que la Sole.
No. 5. La Murène. (Muraena Helena.)
La Murène approche du genre cses anguilles; on la trouve dans les mers des Indes et la Méditerranée, et elle est un manger fort délicat. Elle se nourrit decrevisses et de frais de poissons; sa longueur est à peu près de deux pieds, et l'on en pèche beaucoup aux côtes des mers, surtout en Sardaigne. Sa peau est lisse et joliment tachetée de difsérentes couleurs. Ce poisson étoit déjà connu aux friands parmi les anciens Romains, qui en faisoient le plus grand cas.
Ad00341 02 017a/freQuadrupèdes. XXVII. Vol. II. N. 14.
BOEUFS DE DIFFÉRENTES ESPÈCES.
No. 1. L'Ure. (Bos Urus.)
L'Ure peut être regardé comme étant notre taureau domestique dans son état naturel et sauvage; il est supérieux au dernier par la grandeur et par la force. Cet animal sauvage se trouve dans les montagnes de la Pologne, de la Lithuanie et de la Sibérie; sa couleur est d'un brun très foncé, et sur la partie antérieure de son corps il porte un poil noir et tousfu. Il est très féroce et d'une telle force et audace, que souvenî on l'a vu vaincre des lions et des ours dans des combats de bètes. Les anciens peuples du Nord étoient dans susage de se servir de ses cornes longues et épaisses comme de va Ces à boire. A la vue de la couleur rouge cet animal entre en fureur; c'est pour cela qu'on se sert d'un homme de paille habillé eu rouge, pour l'attirer, et le prendre vivant ou le tuer.
No. 2. Le Boeuf. (Bos Taurus.)
Notre gros bétail domestique, qui, comme nous venons de tire, à toute apparence, descend de l'Ure, se trouve repandu sur toute la terre, et il est, à cause des grands avantages qu'on en tire, un des animaux domestiques les plus importans et les plus estimables. Sa chair et son lait nous donnent quantité d'alimens bien différens; sa peau nous fournit du cuir, ses cornes des utenciles divers, son fumier un excellent moyen d'engraisser nos champs. Il laboure d'ailleurs nos terres et tire nos chariots à charge, et en Asie même les carosses des Grands. Il est des peuples entiers qui vivent tout-à-fait de l'entretien de ce bétail. Il est à l'ordinaire armé de cornes; il y en a toute-fois en Angleterre et en Ecosse qui n'en ont point. On le trouve de différentes couleurs; car les uns sont roussâtres, d'autres sont noirs, blancs, gris, jaunes ou tâchetés.
No. 3. Le Bison. (Bos Bison.)
Le Bison est un animal sauvage qui vît en grands troupeaux dans les forêts marécageuTes de l'Amérique septentrionale; il est le plus grand de tous les animaux terrestres du nouveau monde. Sa couleur est brune tirant sur le noir, et dans l'hiver tout son corps est couvert d'un poil long, et crépu. Au printemps il perd ce poil sur le dos et sur tout le corps de derrière, et ne le conserve que sur la poitrine et les épaules. Sa chair est d'un meilleur goût que celle du boeuf ordinaire, et de la peau du Bison les Américains sont un article très important de leur commerce avec l'Europe. On trouve cet animal en si grande quantité, que souvent à une seule masse il eu est tue 1500 jusqu'à 2000 pièces.
No. 4. Le Zébu. (Bos Indicus.)
Le Zébu est un petit boeuf qui vit dans les Indes Orientales; sa grandeur est à peu près celle d'un veau de six mois, ses cornes sont petites, et sa couleur est grise tirant lur le bleu et tachetée en brun. Il a une bosse sur le dos, et on le compte dans la race des Buffles.
No. 5. Le Buffle. (Bos Bublus.)
Le Buffle est originaire au Tibet, et se trouve dans la plus grande partie de l'Ane ainsi que dans l'Hongrie et l'Italie. Il est devenu domestique, et l'on s'en sert pour cultiver la terre et porter des fardeaux, car un attelage de deux Buffles tire autant que fix shevaux. On leur passe comme aux ours un croissant de fer à travers le net, et parce moyen on les conduit et les fait tourner à volonté d'un coté ou d'un autre, en tirant une ficelle attachée à ce fer dont les pointes picotent le nez de lanimal. Sa peau est noire et fort épaisse; il n'a que peu de poil sur son corps. Ses cornes sont très grosse" et comprime es sur le front. La chair des Buffles, ainsi que le lait, le fromage et le beurre, sont d'un meilleur goût que ceux de notre bétail ordinaire.
Ad00341 02 018a/frePlantes. XXVI. T. II. No. 15.
LES ESPÉCES DE BLED.
Le Bled est de toutes les plantes la plus p reden se à l'humanité, car il fait la nourriture la plus indispensable et la plus salutaïre pour Thomme et les animaux. II y a à la vérité dans d'autres parties du monde des nations entières et nombreuses, qui ne connoiisant pas nos espèces de bled n'eu retirent pas leur nourriture; mais à leur défaut elles possédent l'arbre à pain, ou quelque racine sarineufe, dont elles savent préparer une espèce de gâteau qui approche de notre pain et leur en tient lieu.
Sous la dénomination générale de Bled nous comprenons principalement le sroment, le feigle, sorge, l'avoine, Pepeausre, le bléd de Turquie on le Mais, et le bled Sarrafin; les pois au contraire, les lentilles, le millet, la veffe et même le ris sont au genre des légumes.
Toutes nos espèces de bled sont des gramens, qui dans l'Asie septentrionale, leur patrie, croissent naturellement, mais que i'industrie de l'homme, et la culture qu'il leur a donnée, depuis un teins immémorial, a anuoblis et amenés au point de persection où nous les voyons.
Elles sont tontes des plantes annuelles, cest a dire, dans la même année, où elles sont sernées, elles poussent des tiges, fleuri portent leur sernence à la maturité, et depérissent. Nous retirons de toutes ces espèces deux objets dont nous saifons usarre, savoir, leur fernence mûre, que nous comprenons sous le nom général de grains, et leur paille. La table ci-jointe représente les quatre premières espaces dans leur état de maturité et avec des épis chargés; j'ai cru de cette manière on pourroit le plus facilement apprendre à les distinguer.
No. 1. Le Froment. (Triticum.)
Le Froment est l'espèce de bled la plus préférable aux autres; il donne une farine très fine, dont on fait un para doux et très blanc, des gâteaux et toutes fortes de pâtifferie. Sa fleur est représentée sous fig. a. et son grain sous fig. b. La couleur de son épis mur est d'un brun rougeâtre et celle du grain est jaune tirant sur le rouge. II y a du froment avec et sans barbe aux épis.
L'epeautre, (qui porte anssî le nom de Fromentlocar ou rouge.) est une espèce de froment; la farrine qu'on en fait, est la plus belle et surpasse en qualité celle du froment ordinaire.
No. 2. Le Seigle. (Secale cereale.)
Le Seigle pousse des tuyaux de la hauteur de 4 à 5 pieds, et ses épis sont plus longues que ceux du sroment; il est cultivé dans presque tous les pays. De la sarine du seigle on sait notre pain ordinaire de ménage, qui est très nourrissant, d'un goût aigrelet, et la nourriture la plus indispensable de l'homme. Ses fleurs fig. e. sont d'un verd rouge, et son grain sig. f. est gris tirant sur le brun Il sait l'objet principal de notre agriculture et du commerce de presque toutes les nations de l'Europe.
No. 3. L'Orge. (Hordeum distichon.)
L'Orge est une espèce de bled de moindre valeur que le froment et le seigle. Le pain, qu'on en fait, n'est pas bon, et par cette raison on emploie cette plante principalement pour la nourriture des bestiaux ou pour en bralser de la bierre. En dépouillant l'orge de sa peau, sur des meules particulieres, on en sait ce qu' on appelle d'otge monde ou grue, qui est une nourriture excellente et très salutaire pour l'homme. L'orge mondé est encore réduit en des grains ronds très blancs et delà grolleur d'un grain de juillet; on l'appelle alors de l'orge perlé. Les fleurs de cette plante sont vertes fig. c. et ses grains sont longs et d'un jaune pâle. fig. d. Elle est la plus barbue de toutes les espèces de bled.
No. 4. L'Avoine. (Avena sativa.)
L'Avoine est la moindre sorte des espèces de bled ordinaire, et l'on ne s'en sert ordinairement que pour la nourriture des chevaux et autres bestiaux; mais étant réduite en gruau, elle donne aussi une bonne nourriture pour l'homme. Ellene pousse pas des épis comme les autres espèces de bled, mais des san'ratles. La couleur de la fleur est verte fig. g et celle de son grain qui est long et pointu fig. h est jaune d'or.
Ad00341 02 019a/frePoissons. XIII. Vol. II. N. 16.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. La Licorne de mer. (Balistes Monoceros.)
La Licorne de mer est habitant des mers de la Chine et du Brésil. Ce poisson est de la longueur de 8 à 10 pouces, de figure comprimée des deux cotés, et si mince, q 'il aboutit par ses deux bouts dans une pointe. Il porte une corne sur la tète au dessus des yeux. Sa c uleur est grise et tachetée en brun; ses nageoires sont jaunes. Il se nourrit de vers de imr, ei sa chair n'est pas mangeable.
No. 2. La Bécasse bouclée. (Centriscus scutatus.)
Ce poisson se trouve dans la mer des Indes; il n'a que 6 à 8 pouces de longueur, et son écaille dure et lissée lui donnant l'air d'un couteau de poche fermé il fait le milieu entre les poissons et les coquilles. Sa nourriture consiste dans de la terre grasse et du frais de poisson, et il la prend uniquement par la succion. Comme il n'a prèsque point de chair, il n'est pas mangeable. Son écaille étant d'une couleur d'or aussi brillante, qu'on la croit enduite d'un vernis d'or, ce poislbn est un des plus beaux qui existent.
No. 3. Les Dragon de Mer. (Pegasus Draconis.)
Ce poisson n'a communément que 8 à 10 pouces de long; on le pêche dans la mer des Indes et il se nourrit de frais de poisson. Son écaille osseuse est de couleur verte tirant sur le bleu; ses nageoires de poitrine sont très grandes et ont l'air de deux ailes; on lui a donné le nom de Dragon à eau le de sa figure bizarre et hideuse.
No. 4. Le cheval marin. (Syngnathus Hippocampus.)
Le cheval marin, dont la figure singuliere ressemble presque à celle d'un poisson seché, se trouve principalement dans la mer Méditerranée. II est long de 8 a 10 pouces et se nourrit d'insectes aquatique;. Il a une écaille brune, cartilagineuse et couverte de petits aiguillons. Les Anciens ont connu ce poisson sous le nom de Hippocampe, et l'ont fait passer pour un remède essicace contre plusieurs maladies. Mais il est très probable que ce petit animal n'est, ni nuisible, ni salutaire, et que c'est uniquement à cause de sa figure singuliere qu'on lui a supposé des qualités aussi distinguées.
No. 5. La Perce-pierre vivipare. (Blennius viviparus.)
Ce poisson, qui habite la Mer Baltique et celle du Nord, a une grande ressemblance avec l'anguille. Il est principalement remarquable par sa manière de se propager, qui s'éloigne du chemin ordinaire de la nature; car au lieu de fraies, comme sont tous les autres poissons, il inet an inonde de petits poissons vivans II est long de 15 à 18 pouces, et sa couleur est brune tirant sur le verd. Il se nourrit au fond de la mer de frais, d'écrevisses. Sa chair est blanche et ferme, mais on en sait peu de cas, et ce n'est que des gens du commun qui la mangent.
Ad00341 02 020a/freQuatrupèdes. XXVIII. Vol. II. N. 17.
BOEUFS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. et 2. Le Sarluk, ou le Buffle à queue de cheval. (Bos grunniens.)
Cet animal singulier ne vit que dans le Tibet, où il est domestique. Il est beaucoup plus petit que notre bétail ordinaire, et se distingue surtout par fa voix grognante, son poil sin et aussi long qu'il touche presque à terre, et par sa queue longue et extrêmement tousfue. Ces deux qualités lui ont fait donner les noms de boeus grognant et de Buffle à queue de cheval. Il y en a deux espèces différentes, dont l'une (No. 1.) a des cornes et du poil noir au corps, mais sa tête, fa queue, le dos, la poitrine et le ventre sont blancs. L'autre espèce (No. 2.) est tout à fait noire et n'a point de cornes. On allure, que les schowls précieux qu'on tire des Indes sont sous faits du poil fin des queues de la première espèce de ces animaux.
No. 3. La Vache Indienne. (Bos Indicus, femina.)
La Vache Indienne est une variété du Zébu, excepté qu'elle a des boutons noueux au lieu de cornes, et point de bolle. Au reste elle est aussi petite que le Zébu, sa couleur est d'un beau brun clair et son poil est très fin et mou.
No. 4. Le Buffle Africain. (Bos Caffer.)
Le Buffle Africain a plus de 8 pieds de long; sa couleur est noirâtre et il vit sauvage dans l'intérieur de l'Afrique. II est méchant, Indompuble et d'une telle force que souvent le lion en est vaincu. Il court avec une grande facilité à travers les brossailles les plus épaissea, surprenci souvent d'une embuscade des hommes et des bestiaux, les terrasse, les ecrasê avec les cornes et les pieds, et leur le che sa chair même après leur mort. Sa chair est mangeable, mais très dure.
No. 5. Le Boeuf musqué. (Bos moschatus.)
Le Boeuf musqué habite les régions les plus froides de l'Amérique Septentrionale, et y vit em petits troupeaux. Il se plait dans les déserls et sur les rochers, et grimpe avec une addrelse surprenante. Il est de la même grandeur que le Buffle Africain; sa couleur est d'un brun noirâtre, et tout son corps est couvert d'un poil long et très sin qui touche souvent jusqu'à terre. Sur le dos il a une tache blanche; sa queue et Tes pieds sont courts et de couleur rousse. Ses cornes sont courbées en bas et les bouts s'en rédressent en haut, ce qui leur donne l'air d'un joug; à leurs racines elles se touchent de bien près, et sont si grosses et sortes, qu'une seule paire en pése souvent plus de 60 livres. La chair de cet animal et surtout son coeur sent très fort de Musc, et c'est aussi à cause de cette odeur qu'on lui a donné son nom.
Ad00341 02 021a/frePoissons XIV. Vol. II. No. 18.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Requins sont les poissons les plus redoutables et les plus voraces; ils sont aussi terribles dans les mers, que le tigre, le lion et l'hyène le sont sur la terre. Ou trouve cet animal dans presque toutes les mers, mais surtout dans la mer pacifique et dans celle du Nord. Ils sui vent toujours les vaiiïeaux pour happer et dévorer les cadavres et tout ce qui en est jette sur bord. Les hommes eu lâchant les filets et en les retirant, doivent être très fort sur leurs gardes pour ne pas devenir la proie de ces monstres, et quand quelqu'un a le malheur de tomber dans la mer, il court le plus grand risque d'être avalé par les Requins. Dans toutes les descriptions de voyage sur mer, ou trouve des exemples srequens de malheurs causés par ces poissons.
Presque toutes les Espèces de Requins n'ont point d'écaillés, mais à leur place elles sont revêtues d'une peau très dure et munie de piquans qui éclairent dans l'obscurité. On ne peut pas manger leur chair, car elle est dure, coriace et de rnauvaise odeur; mais cela n'empêche, qu'on ne prenne ce poilîon très fréquemment, parce que pluheurs Artisans sont usage cle sa peau en remployant pour couvrir des étuis ou pour polir le bois et même le fer, et que. de son soie on tire par la voie de l'ébulition une excellente huile (thran)qu'on garde dans de petites barriques. Ces foies sont d'une grosseur si énorme, qu'on tire ordinairement d'un seul deux ou trois barriques d'huile. On prend ce poisson avec un gros hameçon garni d'une pièce de lard et attaché à une bonne chaîne de fer; car la corde la plus forte ne resisteroit pas aux dents aigues du Requin.
Toutes les diferentes espèces de ces animaux sont fort joliment colorées. La plus grande d'entre elles et la plus redoutable est le Grand Requin, que les Allemands appellent le Mangeur d'hommes, et dont nous avons déjà donné la description Vol I. T. 49 de ce Portefeuille. Nous en ferons maintenant connoitre les autres espèces.
No. 1. L'Aguillat. (Squalus Acanthias.)
Le Corps de ce poisson est rondelet, et d'une couleur brune cendrée. Son dos est garni de deux aiguillons longs et pointus, dont il a tiré son nom.
No. 2. Le Cagnot bleu. (Squalus glaucus.)
Son dos et ses nageoires sont d'un bleu obscure j et son ventre est blanc et brun.
No. 3. La Roussette tigrée. (Squalus Canicula.)
La peau en est rougeàtre tirant sur le gris, le dos est brun, et tout le corps est marqué comme le tigre de petites taches brunes à ce qui rend ce poisson très beau.
No. 4. Le Réquin rayé. (Squalus fasciatus.)
La couleur principale de son corps est un gris foncé, et le dos est brun; mais ces couleurs sont transversalement entrecoupées par des rayes blanches marquettées de points noirs. Il vit dans les Indes.
No. 5. La Roussette. (Squalus Catulus.)
La couleur principale de ce poisson est blanche, tirant sur le rouge, et tout son corps est parsemé de taches brunes. Ses nageoires ne sont que deux lambeux de chair. On le trouve dans toutes les mers.
Ad00341 02 022a/freQuatrupèdes. XXIX. Vol. II. N. 19.
ANTILOPES ET GAZELLES.
L' Antilope est un très joli quairupède, qui se trouve dans les montagnes de l'Asie et de l'Afrique. Il y en a de plusieurs espèces, qui ont des différences entre elles. Ceux qui pour la grandeur tiennent le milieu entre les cerfs et les boeufs, sont nommés Antilopes, et les plus petits, qui approchent du chevreuil pour la taille et pour la figure, s'appellent Gazelles. Dans le genre de ces dernières appartient aussi le Chamois', il en est la seule espèce qui vit en Europe sur les Alpes de la Suisse, du Tirol et de la Savoie. Je représenterai sur cette feuilie les six espèces d'Antilopes les plus grandes.
No. 1. L'Empophos, ou l'Antilope grimme. (Antilope Oreas.)
L'Antilope grinnne ou l'Elan du Cap, est de la hauteur de 5 jusqu'à 8 pieds et vit dans les pays montagneux des Indes, du Congo et de l'Afrique. Sa couleur est griseàtre tirant sur le bleu, ses cornes sont longues île deux pieds, toutes droites et contournées jusqu'au milieu; sur le front et la poitrine il a un bouquet de poil bien fourni. Sa chair est d'un excellent goût, et les Hottentots sont de ses cornes des pipes à tabac.
No. 2. L'Antilope Drago-camelus. (Antilope Tragocamelus.)
Cette espèce d'Antilopes, qui fe trouve dans la Bengale et la Barbarie, est haute de 5 pieds, sa couleur est d'un gris bleuâtre et sa tête est noire. Les cornes de cet animal sont courtes et recourbées vers le front; sa tète ressemble à celle du cheval, sou cou à celui du chameau et sa queue à celle du boeus. Sa crinière est courte, et il a une bosse sur le dos. 11 vit sauvage dans les montagnes.
No. 3. Le Condous. (Antilope picta.)
Le Condoue habite la Bengale et vit dans l'état sauvage. Il est haut de 4 1/2 pieds, ses cornes sont courtes et ressemblent à celles du boeuf, duquel en général il approche beaucoup par la figure. Sa couleur est d'un gris, sonce, il a des taches blanches sur la gorge, la poitrine et au dessus des ongles, et au cou il porte un bouquet de poil noir.
No. 4. Le Condoma ou l'Antilope strepsiceros. (Antilope Strepsiceros.)
Cet animal habite le pays des Cassres dans l'Afrique méridionale, et ressemble au cerf pour la grandeur, la figure et la couleur. Il a des cornes roulée. -, en spirale et longues d' 1 1/2 aunes, garnies de deux arêtes tranchantes et ridées dans la partie inférieure. Sa tète ainsi que son dös et ses unes sont marquetés de plulieurs rayes blanches; sa queue ressemble à celle de làue, et à son cou il a, une crinière courte. Il vit également dans les montagnes, et sa chair est très bonne à manger.
No. 5. Le Bubale. (Antilope Bubalis.)
Le Bubale vit dans la Barbarie, et sa hauteur ainsi que sa couleur sont celles du cers, excepté qu'il a des taches noires aux pieds. Ses cornes noires et ridées sont courbées vers le front, et contournées vers le dos à leurs bouts. Il tient par sa forme le milieu entre le cerf et un jeune boeuf, et sa chair est très tendre mais lèche.
No. 6. L'Antilope Gnou. (Antilope Gnou.)
Cet animal a le corps d'un cheval de moyenne taille, les pieds déliés du cerf et une tète de boeus. Il est long de 6 1/2 pieds et haut de 4 pieds; ses cornes ont la longueur de 19 pouces, et sont recourbées par le bout. Il a une crinière blanche, très, toussue au cou et sur la nuque, ainsi qu'une queue blanche qui ressemble parfaitement à celle du cheval. Sa couleur est d un brun foncé, et autour des yeux il a une étoile rayonnante d'une couleur plus claire. Cette espèce d'Antilopes habite l'Afrique méridionale, est sauvage, très niechant et s'accoutume dissicilement à la domesticité.
Ad00341 02 023a/frePflanzen. XXVII. B. II. No. 20.
TEUTSCHE GIFT-PFLANZEN.
Unter Pflanzen und Kräutern, welche Menschen und Thieren theils zur Nahrung theils als Arzney dienen, giebt es auch verschiedene Giftpflanzen, deren Genuss den Tod unausbleiblich zur Folge hat. Auch Teutschland hat deren mehrere, welche durch ihre grosse Aehnlichkeit mit unsern Küchenkräutern und Gemüsen, sich unter dieselben mischen, und es vergeht schwerlich ein Jahr, wo nicht in ieder Stadt und auf dem Lande einige Hausfamilien, oder einzelne Personen, am meisten aber Kinder, durch Versehen oder Nichtkennen der einheimischen Giftpflanzen ein klägliches Schlachtopfer des Todes, oder fürchterlicher Krankheiten werden. Um also Kinder, und jedermann der sich unterrichten will, mit diesen gefährlichen Gegenständen, die uns so nahe liegen, und augenblicklich aufstossen können, bekannt zu machen, und sie zu warnen, werde ich die wichtigsten Giftpflanzen hier abgebildet liefern.
Ich fange mit den 3 Sorten des Schierlings, als des gefährlichsten Feindes unsrer Küchen, an, weil seine Blätter, sonderlich No. 2. dem Kraute der Petersilie überaus gleichen, und er sich häufig in den Gärten unter dieselbe mischet.
No. 1. Der kleine Schierling. (Aethusa Cynapium.)
Der kleine Schierling (der auch Hunds-Petersilie heisst) wächst wild in den Gärten als Unkraut auf gebautem Lande. Seine Wurzel ist etwa Fingers dick, einer Spanne lang, weiss und stinkend. Der Stengel ist sehr schwach, nicht über 2 Fuss hoch. Seine Blätter sind der Petersilie überaus ähnlich, doch oben dunkler grün, und auf der untern Seite mehr weiss, und beynahe glänzend. Er blühet weiss. Die ganze Pflanze ist ein Gift, welches innerlich genossen, betäubende, und sehr heftige Wirkungen, blaue Geschwulst des Leibes, entsetzliche Bauchschmerzen, und sehr oft den Tod hervorbringt.
No 2. Der gefleckte Schierling. (Conium maculatam.)
Diese Giftpflanze (welche am häufigsten von Köchen und Gemüssweibern mit Körbel, Petersilie und Pastinak verwechselt wird) wächse wild auf Gartenländern, gebauten und ungebauten Feldern, Wiesen an Strassen und Gräben. Seine Wurzel ist beynahe so dick als eine Pastinak-Wurzel, runzlich, zaserigt gelbweiss, und riecht wie die Pastinakwurzel. Der Stengel wird 3 bis 4 Fuss hoch, 1 Zoll dick, ist glatt, rund, inwendig hohl und knotig, und von unten hinauf roth und stark mit blutrothen Flecken besprengt, welches sein Hauptkennzeichen ist. Die Blätter, welche der grossen Petersilie sehr gleichen, und wie Pastinacken riechen, haben gleichfalls rothgefleckte Stiele, und sehen oberhalb glänzend schwarzgrün. Er blüht im Julius und August weiss, und ist der wahre Schierling der Alten, mit welchem sie ihre Staatsverbrecher hinrichteten. In den Händen erfahrner Aerzte ist er jetzt ein sehr kräftig wirkendes Arzneymittel geworden.
No. 3. Der Wasser-Schierling. (Cicuta virosa.)
Diese Giftpflanze vom ersten Range in Europa, wächst an Wasser-Gräben, Sümpfen und wässerigen Wiesen. Ihr Stengel fig. 3. a. ist über 4 Fuss hoch, dunkelgrün, gefurcht, und von unten herauf fast 2 Zoll, inwendig hohl und weiss. (fig. 3. b.) Die Blätter sind sehr ausgebreitet. Sie blühet im Julius und August weiss. Ihr meister Gift liegt in der Wurzel, welche sehr gross im Frühlinge und Sommer rund und knolligt fig. 3. c. beynahe wie Sellerie, im Herbst aber lang fast wie Pastinaken ist, und deshalb oft von gemeinen Landleuten mit wilden Sellerie und Pastinacken verwechselt, und unglücklicherweise gegessen wird. Die Wurzeln sind innerhalb weissgelb, und haben, wenn man sie durchschneidet, viele Höhlungen, wie fig. 3. d. zeigt, und sind daran vorzüglich kenntlich.
Ad00341 02 024a/freQuadrupèdes XXX. T. II. No. 21.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Nous connoissons déjà, de la Table 19 du Cahier précédent, l'espèce la plus grande des Antilopes, cuï s'approche dn Boeuf. Sur la Table ci-jointe lions en voyons six autres espèces de moyenne grandeur, qui ressemblent par la forme aux cerfs et aux chevreuils, et qu'on nomme tantôt Antilopes et tantôt Gazelles. Leur chair est aussi bonne à. manger, que celle du gibier.
No. 1. Le Nagor. (Antilope redunca.)
Le Nagor habite aux bords du Sénégal; sa longueur est de 4 pieds et sa hauteur de 3 pieds, 3 pouces. Il est très beau et d'une taille déliée et élégante; ses cornes sont courbées en avant, noires et petites; il vessemble aux chevreuils par la couleur et presque par toute la figure.
No. 2. Le Pasan. (Antilope Oryx.)
Le Pasan a la grandeur d'un Daim; ses cornes sont toutes droites, longues de 2 pieds et roulées d'en bas. Sa couleur est grise, mais à la tète et au ventre il a des taches noires et blanches, et ses jambes sont entièrement blanches. On le trouve dans toute l'Afrique méridionale et dans l'Asie, et il. sait une. des. plus belles, espèces d'Antilopes.
No. 3. Le Guib. (Antilope scripta.)
Le Guib habite également aux bords du Sénégal;il est de la même grandeur que le Pasan,. et ses cornes sont petites, contournées et courbées en arrière. Il eït de couleur châtaigne, et son corps est si smgnlièrement marqué de rayes blanches, larges et qui fe croîsent entre elles, que ranimai a parfaitement l'air d'être, couvert d'un har"nis blanc.
No. 4. L'Antilope proprement dite. (Antilope cervicapra.)
Cette espèce d'Antilopes est principalement remarquable par ce qu'on trouve dans son tstomac le Uezoard oriental, sameux anciennement comme une drogue médicinale, qui est une boule grisâtre, de forme ovale et qui provient vraiseiublablement des herbes, dont cet animal sait sà nourriture. Cette Antilope vit presque dans toute l'Asrique et dans les Indes Orientales. Sa grandeur est celle du daim;, ses cornes sont joliment roulées et contournées, et sa couleur est d'un brun rongeâtre sur le dos et aux cotés, mais blanche sur la poitrine et au ventre.
No. 5. La Gazelle à goître. (Antilope gutturosa.)
Cette Gazelle est de la grandeur d'un chevreuil; auquel elle rejsemble aussi par la forme, excepté qu'elle a un goitre considérable et que sa couleur est moins fauve que jaunâtre. Ses cornes sont longues de dix pouces, ridées et recourbées en arrière. Sa patrie est la Chine et le Tibet, où elle vit en troupeaux de 1000 jusqu'à 2000 pièces dans les déserts. Elle est très légère à la course et saute extrêmement vite; mais cependant elle se laisse apprivoiser.
No. 6. Le Saiga. (Antilope Saiga.)
Le Saïga est de la grandeur de la Gazelle précédente; on la trouve aux environs du Mont Caucase et dans les provinces méridionales de la Russie. Sa couleur est d'un gris rougeàtre; ses, cornes sont longues d'à peu près 11 pouces, contournées et courbées Tune vers l'autre. Il y en a de ces animaux, qui ont 3 cornes, d'autres au contraire n'en ont qu'une; ce qui pourroit peutêtre résoudre le problème par rapport à la Licorne des Anciens.
Ad00341 02 025a/freQuadrupèdes XXXI. T. II. No. 22.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Cette troisième espèce d'Antilopes est la plus petite, et ressemble le plus aux chevreuils et aux. chèvres; on lui donne communément le nom général de Gazelles. Ce sont des très jolis quadrupèdes, d'une taille fine et des plus légers à la courte. On doit compter. aussi nos Chamois dans cette espèce.
Fig. 1. Le Chamois. (Antilope rupicapra.)
Le Chamois ne vit que sur les montagnes les plus élevées de l'Europe et de l'Alie; on le trouve sur les Alpes, les Carpatlies, les Pyrénées, l'Apennin, le {Jaucase et le mont Taurus. Sa couleur élit d'un brun rouge, sa grandeur est celle d'un bouc, et ses cornes petites, noires et crochues se tiennent toutes droites sur le front. Il vit en petits troupeaux sur des rochers escarpés, et a la vue., l'odorat et l'ouie très sins. Mais par contre il est extrêmement peureux, et quand ses sens subtils lui sont appercevoir quelque danger, il saute avec la plus grande légèreté et sans jamais manquer de rochers à rochers, et par dessus les abîmes les plus profonds; ce qui rend sa chasse très difficile et dangereuse. Sa chair est d'un excellent goût, et sa peau est souple et très durable.
Fig. 2. La Gazelle ordinaire. (Antilope Dorcas.)
La Gazelle ordinaire ou Arabe, est seulement de la moitié aussi grande qu'un daim; elle est de couleur sauve, son cou est d'un gris clair, et souventre est blanc. Ses cornes sont petites, contournées et recourbées sur le dos. Elle habite la Barbarie, l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie. Elle est d'une telle beauté et sa figure est si déliée et élégante que non seulement Saîomon dans son Cantique, mais aussi plusieurs autres poctes de l'Orient l'ont jugé digne d'être le symbple d'une belle fille.
Fig. 3. La Corinne. (Antilope Corinna.)
La Corinne a la grandeur et la figure d'ua chevreuil, la couleur et le desïiu de la gazelle orrinaire et des petites cornes minces, qui se rapprochent par le bout. Oa la trouve aux bords du Sénégal et dans le Bengale.
Fig. 4. Le Kevel. (Antilope Kevella.)
Le Kevel est de la grandeur d'un clieveeaa, et ressemble beaucoup à la gazelle ordinaire, tant parla couleur que par la figure et la construction de ses cornes; sa tète cependant est encore plus élégante que celle de ce dernier animal, et ses yeux plus beaux. Il vit dans l'Afrique méridionale.
Fig. 5. Le Sauteur de rocs. (Antilope Oreotragus.)
Il est un peu plus grand qu'un chevreuil et lui ressemble aussi par la forme. Il a des petites cornes droites et très pointues. Sa. couleur est d'un verd grisâtre et brun sur le dos. Il se trouve au Cap de bonne Espérance.
Fig. 6. Le Nanguer. (Antilope Dama.)
Le Nanguer vit aussi aux bords du Sénégal, a presque la. grandeur 'd'un daim et des cornes noires, courbées vers le front. Cette Gazelle est supérieurement bien marquée; elle est blanche de couleur, et a sair d'être garnie depuis la tête jusque par dessus tout le dos d'une couverture d'un brun rougeâtre, qui, à deux endroits, au com et à la poitrine, semble être fermée par des noeuds.
Ad00341 02 026a/frePoissons XV. Vol. II. No. 23.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPÈCES.
Parmi les Réquins, les poissons les plus redoutables et les plus voraces, et que nous avons vu représentés sur la Table XVIII. de ce Porte-feuille, il faut compter encore les espèces suivantes.
Fig. 1. Le Porc. (Squalus Centrina.)
Cette espèce de Requins est de forme triangulaire, c'està dire, son dos s'élève en prisme et son ventre est large. Sa couleur est brune par eu haut et blanchâtre vers le bas. Il est long de 3 jusqu' à 6 pieds, se trouve dans la Méditerranée en haute mer, et se nourrit, comme tous les Requins, de rapine. Sa chair est dure et point mangeable, et ce n'est que son foie et sa peau grasse, dont on peut se servir pour en faire de l'huile.
Fig. 2. L'Angelot de mer. (Squalus Squatina.)
Le corps de L'Angelot de mer est presqu' ntièrement applati, et sa figure inonstrueuse; il fixe le passage des Requins aux Rayes. Sa tête plate, qui a la forme d'une assiette ronde, est plus large que son corps. On le trouve dans la mer du ïsord et dans la Méditerranée, où il se tient prèsque toujours sur le fond; il se nourrit de préférence de Rayes et de Soles. Sa longueur ordinaire est de 6 à 8 pieds, et ou le prend par le hameçon, auquel on attache une bonne portion de viande pour amorce. Sa peau est extrêmement rude, et les Turcs en préparent le plus beau chagrin qu'on emploie à revêtir les étuis des montres. Sa chair est mangeable, mais dure et de mauvais goût.
Fig. 3. Le Milandre. (Squalus Galeus.)
Cette espèce de Requins, qu'on trouve également dans la Méditerranée, est de la même longueur que la. précédente; maïs elle en dissère eu ce que son corps est rond et effilé. Le Milandre; vit toujours en société avec plusieurs de son espèce, et il est vorace à un tel point qu'il avale même des morceaux de bois, quand ils sont enduits de grasse.
Fig. 4. Le Diable de mer. (Lophius piscatorius.)
Le Diable de Mer se trouve presque dans toutes les mers, et n'appartient pas au genre des Requins; mais il est très remarquable tant par sa figure hideuse que parceque les pêcheurs anglois le prennent pour l'ennemi des Requins, dont ils prétendent qu'il est le vainqueur. Il est long de 6 à 8 pieds, et comme sa tête monstrueuse l'empêche de nager, il se tient toujours en embuscade, la gueule ouverte, et remue la fange avec ses filets; lorsque les poissons, qui croyent y trouver des vers, en approchent, il les prend et les dévore. Sa chair étant cuite est blanche, et a le goût de celle des grenouilles.
Ad00341 02 027a/frePlantes XXX. Vol. II. No. 24.
CHAMPIGNONS VENENEUX D'ALLEMAGNE.
Les Champignons, que beaucoup de monde aime tant à maager, sont une friandise clés plus dangerewses, parceque parmi leurs différentes espèces iî se trouve beaucoup de vénéneuses, dont une grande partie ressemble parfaitement aux Champignons qui sont bons à manger, et souvent un pareil mets a donné la mort à des ibciétés entières qui en avoient mangé. Par cette raison il est de îa dernière importance de connoitre à fond les Champignons salutaires et les vénéneux, pour savoir se garantir des derniers. Je fournis donc à nies lecteurs sur la Table ci-jointe sept espèces de Champignons vénéneux les plus communs en Allemagne, répresentés dans leur grandeur naturell. Les espèces des Champignons qui sont bons à manger suivront sur une autre Table.
Fig. 1. Le Taeubling rouge vénéneux. (Agaricus integer.)
Ce Champignon croit pendant tout l'été et surtout par les tems pluvieux dans les bois de hêtres, de chênes et de bouleaux Son chapiteau "st rouge comme du sang, quelquefois ausai un peu plus pâle, ensoncé vers le milieu, et soutenû par un pédicule blanc. Sa substance charnue est d'une acreté cuisante et eau Ce un vomissement mortel. Comme il existe aussi un Taeubling rwtgt qui est bon à manger et qui ressemble tellement au venimeux quil faut un connoisseur bien parsait pour l'en distipguer, on fait très bien de renoncer entièrement à manger le Taeubling rouge.
Fig. 2. Le Taeubling bleu. (Agaricus integer.)
Ce Champignon est de couleur violette; rensoncement sur son, chapiteau est entouré d'un cercle blanchâtre. Il a d'ailleurs les mêmes progriètès qne le précédent.
Fig. 3. Le Taeubling verd. (Agaricus integer)
On devroit prendre pour principe d'être sur Tes gardes contre tous les champignons verds et de ne jamais les mangor. Le présent est également dangereux, et croit principalement dans les bois de hêtres, Il a un chapiteau verd et un cercle blanc autour, de l'ensoncement.
Fig. 4. et 5. Le Mousseron vénimeux. (Agaricus torminosus.)
Ce Champignon est de couleur brune; sori chapiteau est de la forme d'un entonnoir, ridé et crépu, et renserme une moelle grisâtre; son pédicule est creux. Il croit dans le mois d'Août dans des forêts et sur des bruyères, et l'ignorance la prend Couvant pour l'autre espèce de Mousièron qui est bonne à manger.
Fig. 6. Le Champignon de mouches. (Agaricus muscarius.)
Quoique ce Champignon soit destinctement caractérisé par sa structure, il a ceptndant déjà causé bien des malheurs. Ii croit depuis le mois d'Août jusqu' à la sin de l'Automne sur des prairies arides et sur des pâturages montagneux et sa" blonneux. Sou chapiteau est de forme convexe en dessus, de couleur brun rouge, et parsémé de petits brins grisâtres et de couleur de chair, ce qui le rend inégal et rude. Le pédicule est de couleur de chair, un peu blanchâtre, et sa partie inférieure est garnie d'une bosse en forme d'oeuf. Son goût est acre et son odeur puante. Trempé dans l'eau il tue les mouches, de même que les punaises quand il est broyé et frotté dans les jointures d'un bois de lit. Les habitans de Kamtschatka en préparent une boisson enivrante et qui a même une force enrageante.
Fig. 7. Le Mousseron de fumier. (Agaricus fimetarius.)
Ce Champignon croit pendant l'été sur des Fumiers et de pareils lieux. Son chapiteau est en forme de cloches, de couleur grise, écailleux et feuilleté; ses feuilles sont noîrâtree.
Fig. 8. L'Ecousson. (Agaricus piperatus.)
II croit aussi dans des ferèts ombrageusee. Son chapiteau est plat, de couleur brune, un peu cannelé sur la surface et le bord en est recourbé en bas. Etant vieux il prend la forme d'un entonnoir, l'eau de pluie s'y rassemble, et un suc visqueux enduit toute sa surface. Ce suc est extrêmement corrosif et un poison dangereux.
Ad00341 02 028a/freAntiquités VI. Vol. II. No. 25.
CAVALERIE DE L'ANTIQUITÉ.
Les Cavaliers rêpre sentes sur la Table ci-jointe sont de-moitié de la nation la plus belliqueuse de l'Antiquité, des Romains; l'autre moitié sont des 'Etrangers on Barbares, qui avoient été vaincus par les Romains, et que l'on voit répresentés en bas reliess sur la Colonne de Trajan.
Fig. 1. Un Général en chef Romain, à cheval.
Ce tableau est pour la plupart sait d'après la shmie célèbre de i Empereur Marc-AureL, que l on admire encore de nos iours an Capitle de Romme comme la plus belle statue équestre qui exitte. Le Général en thes, appelle Imperator, est répresenlé dans une attitude imposante, donmant des ordres à l'armée, il portoit ordinairement au dessus de l'Iiabit un manteau de pourpre {Paladamentum) attaché sur J'épaule par une agrail'e. La housse de son cheval (Ephippia) etoit communément aussi de pourpre. Ces Généraux en chef éioient dans l'usage de monter des chevaux blancs de parade.
Fig. 2. Un satellite du pouvoir suprême, à cheval.
Le Général en chef fit porter devant lui par tra Archer a cheval les fignes de son pouvoir suprème sur la vie et la mort, qui consistoïent dans un faisceau de verges, qui renfermoit une hache (Fasces). Cet Archer portoit également uu manteau de pourpre, et pour le relie il etoit habillé tout à fait comme un Cavalier Romain.
Fig. 3. Un Cavalier Romain.
Les Cavaliers Romains ne portoient qu'un hahh très court sous la cui raslé pour être plus légers et. pins adroits" Leurs armes consistoïent dans une épée comte, im bouclier de forme ovale et fait d'nn cuir léger, et dans un petit javelot qu'ils jettoient contre l'ennemi; dans cette armure nous les voyons réprelentés ici. Souvent au rette ils se servoient aussi d'une lance longue, avec laquelle ils portoient des coups. Il est d'ailleurs remarquable que même chez les nations de l'Antiquité les mieux exercées à cheval on ne trouve pas le moindre indice ni de seiles ai d'étriers. A la place des premières on se servoit ordinal rement d'une liousse sort snriple, telle qu'elle est representée ici Quant aux étriers on pouvoit aisémant s'en passer; car l'art de voltiger, faisant partie des exercices gymnastiques, on y avoit généralement une grande habileté.
Fig. 4. Un Cavalier Numide.
Les Numides, ces anciens habisans de l'Algier et du Tripoli, ou de la Barbarie moderne, étoient réputés d'être les Cavaliers les plus agiles et les plus courageux. Ils étaient les lîoussards de l'Antiquité. Ils mauioient bars petits chevaux noirs sans rênes ni brides, et seulement par le moyeu d'une baguette, dont le. mouvement entre les oreilles du cheval" îe saisoit aller à droite et à gauche, et sur la quelle seule l'animal étoit dresse. Ils montoient absoiument sans housses, et n'etoîent couverts eux-mêmes que d'un sarot de toile.
Fig. 5. Un Cavalier en cuirasse d'écailles.
Les anciens Parthes et Arméniens, et plus tard aussi disféreras-peuples sur le Danube, avoient une Cavalerie toute particulière, où l'homme et la cheval étoient couverts entièrement depuis la tête jusqu'aux pieds dune ciurasse d'ecailles Cataphracti.). Des morceaux de fer battu coupés en forme d'ecailles, étoient attachés, par rangées, sur du cuir ou de là toile, et cette eui-râiïe mobile gafantiîïoït le Cavalier et son cheval contre les Béchés et les javelots. Mais l'art militaire des Romains étoit plus rassiné: ils rejettoient celte espèce de Cavalerie comme trop pelante et trop lourde.
Fig. 6. Un Cavalier Dace.
La Cavalerie des Dacea, anciens habitans dela Moldavie et de la Valachie, s'étoit rendue celébre par son courage et sa vélocité, stirtout dans les guerres de ce peuple contre l'Empereur Trajan. La marque disiinctive de son coït urne étoit une espèce de Turban ou de bonnet de seutre, et des caleçons plissés qui touchoienc jusqu'aux chevilles des pieds (Braccae). Ils avoient comme les Parthes leur sorce principale dans la resistahee la plus opiniâtre qu'ils saisoient en fuyant à l'ennemi qui les poursuivoit.
Ad00341 02 029a/freQuadrupèdes XXXII. Vol. II. No. 26.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPÈCES.
La brebis est le plus utile de tous les animaux, et il paroit que la nature Ta uniquement produite pour ie bien-être de l'homme. Sa chair, sa laine, la peau, ses boyaux, ses os, son lait, sa. graille et sa fiente sont de la plus grande utilité et on s'en sert avec profit. Toutes ces qualités lui assurent aussi le premier rang qu'elle tient parmi les autres animaux domestiques.
La brebis ordinaire que nous connoisfons chez nous, ne le trouve nulle part sauvage, quoiqu' elle tire proprement son origine du Mouslon ou de la brebis fauvage. Comme eue se trouve déjà depuis un teins immémorial sous la domination et la culture de l'homme, qui l'a transplantée dans toutes les régions du globe, dans les plus sroides comme dans les plus brûlantes, et qu'il lui a assigrié dans ces pays des pâtures les plus différentes, il en a été une suite naturelle que cet animal a snbi l'influence de cette dissérence de climats et de nourriture, et qu'il en est provenu une grande variété d'espèces. On en peut effectivement compter au jourd'huipour le moins fix espèces différentes de brebis dont je donnerai la déseription sur la feuille ci-jointe et sur la suivante.
Fig. 1. Le Mouflon. (Ovis Ammon.)
Le Mouflon, ou la Brebis sauvage, que l'on croit la louche de toutes les espèces de brebis domestiques, vit en petits trou peaux. dans la Sibérie, la Barbarie, la Grèce, la Sardaigne et la Corse. Sa grandeur est a peu près celle d un petit cerf. Sa couleur est fauve, mais au cou et au ventre elle est d'un gris blanchâtre. Dans l'été son poil est tout court, comme celui du cerf, mais dans l'hiver il devient plus long et plus laineux. Ses cornes sont grandes, contournées, courbées en bas, et pesent souvent 20 jusqu'à 30 livres. Sa vélocité est extrême, il fait des sauts étonnants par desi'us les rochers les plus escarpés et les abîmes les plus prosonds. On en fait la chasse, et on dit que la chair en est d'un excellant goût. Il le défend en srappant avec Ces cornes, et sa sorce est si grande, qu'il faut plusieurs personnes, pour pouvoir l'arrêter; mais étant pris dans sa jeunesse, il est aifé à apprivoiser, et devient sans beaucoup de peine un animal domestique. De sa peau on prépare le marroquin, et de ses cornes les habitans de Rarntschatka sont des gobelets, des cuillères, differenies boètes etc.
Fig. 2. La Brebis du Nord. (Ovis polycerata.)
La brebis du Nord sait la première race principale des brebis; elle se trouve dans l'Islande, la Norvège, la Gothic, la Finnlande eic. Sa laine est grossièse, rude et d'un brun foncé. La marque distinctive de cette espèce de brebis, et qui la rend principalement remarquable, consiste dans la pluralité de ses cornes; car toutes ces bre-. bis en ont plus de deux, souvent même 4 ou 5 cornes. La plupart cependant en ont 3 dont deux sont rondes et courbées en bas, la troisième au contraire sort droite de la tète en avant.
La Brebis ordinaire.
Fig. 3. Le bélier. Fig. 4. La brebis. (Ovis Aries.)
La brebis ordinaire de l'Europe, dont les troupeaux constituent la richesfe do tant de pays, peut atteindre au plus l'âge de 14 ans. Elle porte communément un toison blanc, aime de préférence les pâturages secs, montagneux et riches en herbes salutaires, et parmi tons les quadrupèdes elle est. le plus stupide et le plus soibl'e. Le Bélier est ordinairement muni de deux cornes courbées en bas, mais la Hrebïs n'a pas de cornes du tout. Elle aime beaucoup le seî, ne peut absolument supporter l'humidité, et ne boit pas -beaucoup. Il n'y a guère d'autres animaux qui suient aussi sujets à tant de maladies que la brebis.
Fig. 5. 6. 7. La Brebis à queue grasse. (Ovis ladicaudata.)
La brebis à queue grasse ou d'Arabie, vit dans l'Arabie, la Perlé, la Syrie et dans l'Egypte; elle est le plus grand et le plus difforme de tous les animaux à laine. Elle a de grandes oreilles pendantes et deux. cornes courbées; (Fig. 5. et 7.) souvent cependant elle en porte 3, 4, jusqu'à 5 qui sont irrégulièrement posées (Fig. 6.). Sa queue est si courte qu'à peiue on peut la voir, et ne consifte qu'en deux maSes de graille d'une grolîenr considérabie et tout à fait dégarnies de laine; le poids en monte à 40 livres, et souvent ou gagne de cette queue seule 20 à 30 livres de suis. Ces brebis varient dans les couleurs; il y en a de blanches, de noires et de brunes. Dans la l'erse et au royaume de Tibet cette espèce de brebis donne la laine précieuse et soyeuse dont on sabrique les Shawîs les plus fins et les plus belles étofses de laine. C'est ausi cette espèce de brebis, et surtout leurs agneaux, qui fournissent cette fourrure sine, grisâtre et crépue, connue chez nous sous le nom de Baranjes.
Ad00341 02 030a/freQuadupèdes XXXIII. Vol. II. No. 27.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPÈCES.
Fig. 1. La Brebis à longue queue. (Ovis longicaudata.)
On trouve cette espèce de brebis dans l'Afrique septentrionale, l'Arabie, la Syrie, aux environs du mont Caucase, dans la Russie méridionale, la Podolie et dans l'Ukraine. Sa queue, surtout celle du bélier, est tellement longue, qu'elle traine par terre, et son extrèmité est garnie d'une houppe, comme les queues de lions. Pour ménager cette queue les habitans de la Barbarie ont l'usage de l'attacher sur une espèce de petits traineaux, que la brebis entraine derrière elle en marchant. Dans la Podolie et l'Ukraine la laine de ces brebis est moirée et entortillée en petites boucles. On se sert des peaux de ces brebis comme de la fourrure, et par cette raison, pour augmenter la beauté de leur laine, on enveloppe les brebis avec de la toile, et on les arrose journellement avec de l'eau tiède, ce qui rend la laine bien frisée et touffue.
Fig. 2. et 3. La Brebis de l'Isle de Crête. (Ovis Strepsiceros.)
Cette espèce de brebis est remarquable par ses grandes cornes tournées en spirale et placées perpendiculairement sur la tètè, dont non seulement le bélier (Fig. 3.) mais aussi la brebis (Fig. 2.) sont doués. La laine est longue, et la figure de l'animal ressemble à nos brebis ordinaires. Eîle tire son origine de l'isle de Crète et des au. très Isîes de F Archipel; de nos jours on eu trouve aussi beaucoup dans la Hongrie et la Va-lachie.
Fig. 4. 5. 6. La Brebis de la Guinée. (Ovis guineensis.)
La brebis de la Guinée est la plus grande de tontes les espèces de brebis; elle n'a point de laine, mais seulement un poil dure et hériss. é, et les béliers portent au cou une crinière comme les lions. Les béliers et les lïrebis sont également munis de cornes, leurs queues sont longues et sans laine, et à leurs cous il se trouve une touffe de poil. Cet animal vit dans l'Afrique méridionale, dans les Indes orientales, et on l'a aussi transplanté dans l'Amérique méridionale. Fig. 4. est un brebis et Fig. 5. et 6. représentent des béliers.
Ad00341 02 031a/frePoissons XVI. Vol. II. No. 28.
DIFFERENTES ESPÈCES DE RAIES.
Les Raies sont un geure de poissons très remarquable, à cause de leur figure tout à fait distinguée, qui dissère absolument de celle de tous les autres poilTons. Leur corps est mince, applàti et eu forme de rhombe. Leurs yeux et leur nez se trouvent sur la partie snpérieure, leur bouche et leurs soupirails au contraire sur la partie inférieure du corps; comme on voit Fig. 2. et 4. Leur queue mince est ordinairement longue et ronde, lis ne sont jamais plus d'un seul petit, qui en naissant est revêtu d'une coque noire, corneuse, de forme obîongue, et armée de quatre aiguilles. Cette coque a presque la grandeur d'un oeuf de poule, et Ton en trouve souvent dans les cabinets d'histoire naturelle sous le nom de Souris de mer. Les races se trouvent presque dans toutes les mers de l'Europe où elles se tiennent tout an fond dans la sange. Elles se nourrissent d ecrèvisses, de coquillages, de limas, de soies etc. On les prend par le moyen du hameçon. Ce poisson devient très grand et on en pèche quelquefois qui pésent plus de 100 à 200 livres. Outre la raye tremblante ou la Torpille ordinaire, présentée déjà sur la Tab. VII. du Vol. I. de ce Porte-feuille, il y a encore six autres espèces très remarquables, qui se trouvent dans la mer du Nord, et dont je donnerai' ici la déscription.
Fig. 1. et 2. La Raie lisse. (Raja batis.)
Cette espèce se trouve aux côtes de Danemarc; elle est la plus grande et étant jeune sa plus delicieuse de toutes les raies. Elle a une chair blanche qu'on met pour quelque tems dans le seî, et la mange ensuite cuite avec du beurre et de la moutarde. Sa queue est munie d'aiguilles. La couleur de son dos est d'un gris foncé, et celle de son \entre est jaunâtre tirant sur le blanc.
Fig. 3. et 4. La Flossade. (Raja Oxyrinchus.)
Cette raie est noire sur le dos et de couleur d'orange au ventre. Le dos et la queue sont garnis d'une rangée d'aiguilles, et son nez est singulièrement pointu. Elle vit auprès des cotes d'Angleterre, et sa chair est aussi mangeable.
Fig. 5. L'Aigle marin. (Raja Aquila.)
Il habité la mer du Nord et la Méditerranée. Sa couleur est d'un gris foncé; sa queue longue et mince est armée au milieu d'un aiguillon lont:r. et fort aigu, dont il se sert pour la defense.
Fig. 6. La Pastenade de mer. (Raja pastinaea.)
Cette espèce de raies est de couleur brune et son corps est lissé. Au dessous de sa queue il a un aiguillon long, dont on a cru autrefois la piqûre mortelle, mais qui ne l'est pas, quoiqu'elle soit danger eu se.
Fig. 7. La Raie rousée. (Raja clavata.)
La couleur de cette espèce de raies est d'un brun jaunâtre et tigrée. Le long de son dos elle a une rangée de piquans courbés en forme de clous dont il se trouve aussi par-ci par-la sur toute la sursace de son corps. Il vit aux côtes de Norvège. Sa chair n'est presque pas mangeable, mais de son foie on peut faire de l'huile.
Fig. 8. La Raie bouclée. (Raja rubus.)
Elle habite aussi la mer de Norvège. Sacotileur est jaunâtre et tigrée en brun. Sa queue est garnie de trois rangéesd'aiguillons, et sur son dos il y en a de pareils, mais, sans ordre. Les habitans de Norvège la prennent au reste comme la précédente, et en sont le même usage.
Ad00341 02 032a/frePlantes XXVIII. Vol. II. No. 29.
PARTIES DETAILLÉES DES FLEURS.
Pour pouvoir admirer en connoisseur la beauté d'une fleur, il, faut en bien connoitre. les parties detaillées. Chaque fleur est composée des six parties suivantes; I) du Calice; 2) de la Corolle; 3) des' Etamiues; 4} an Pistil; 5) du Péricarpe on de l' Ovaire; 6) des Graines. Selon la variété des fleurs toutes ces parties varient aussi entre elles, coaune j'en donnerai le dellein sur la feuilie ci-jointe et la suivante. Pour mettre cependant le lecteur eu état de les dessiner lui-même et de s'exercer par ce moyen dans l'art de dessiner des fleurs, je commencerai par les parties simples et les plus faciles, et en sui te je pasferai aussi aux parties composées.
Tab. I. Les Etamines.
Les Etamines sont comparées de deux parties, savoir:
1) du Filet qui porte l'Anthère;
2) de l'Anthère qui se trouve sur la pointe du filet et contient une espèce de poussière qa'on nomme le Pollen. Les Filets diffèrent beaucoup entre eux; car il y eu a qui sont courts et minces (Fig. I. 2. 3. 4. 5.); d'autres au contraire sont très longs (Fig. 6.); quelquefois aussi ils sont velus (Fig. 8.) ou eu forme de massue (Fig. 9. 1O.); souvent ils sont courtstet épais (Fig. 12.) et quelquefois ils se joignent enlemble en croissant (Fig. 13. 14). La même diversité se fait aussi appercevoir aux Anthères, qui sont tantôt simples (Fig. 1.) et tantot doubles (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 11.); souvent mème elles sont multipliées (Fig. 12.) ou jointes toutes ensemble en une seule partie (Fig. 13). On a donné aux Examinés le nom de parties masculines de la fleur.
Tab. II. Le Pistil.
Le Pistil, ou les parties semelles des fleurs, se trouve ordinairement au milieu de la fleuri et cousiste aussi en trois différentes parties, savoir:
1) dans le Stigmate, ou la partie superieure du style (Fig. 1.) qui aboutit tantôt en pointe, tantôt il forme différentes figures et ouvertures (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.)
2) Le Style qui est le tuyau entre ïe siigmate et le germe (Fig. 1 b) Ce tuyau varie aussi dans la forme, car on le trouve quelquefois lohç et minet (Fig. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.) et quelquefois très groset court, tel qu'on le voit dans la tulipe (Fig. 10.), et dans le pavot (Fig. 11).
3) Le Germe (Fig. 1 c.) qui contient la graine, et qui, se trouve au fond de fleur ou au dessous d'elfe dans le calice. On le vmt'pètit Fîg. I. 2. 3. mais grand et gros Fig. 10. 11. 12.
Tab III. La Corolle.
La Corolle est la plus belle partie de la fleur, et ordinairement on la prend pour la fleur même, ce qui est une erreur. Elle consiste dans les Pétales joliment colorés, qui servent de couverture aux étamines et au pistil et dont la forme est infiniment variée. Ils sont, par exemple, tout à fait ronds (Fig. 1.), ou ovales (Fig. 2.)ou en forme de coeur (Fig. 3.), ou presque triangulaires (Fig. 4.), ou souvent même contournés (Fig. 5).
Il arrive aussi que la corolle est composée de pétales tout à fait inégaux comme p. e. la corolle de la vesce, ou celle du pois (Fig. 6.) qui consiste en quatre pétales divers, a, b, c, d. Les fleurs de cette espèce sout, nommées Papilionacées. Fig. 7. 8. 9. 10. 11. répresentent encore plusieure-s autre différences de pétales.
Nota. Comme j'ai fourni ces deux tables avec une déseription plus détaillée sous le titre Botanisches Zeichenbuch, pour ceux des amateurs, qui ont déjà fait quelques progrès dans cette science, il a fallu être très succinct ici, pour ne pas surpasser la capacité des Enfans.
Ad00341 02 033a/frePlantes XXIX. Vol. II. No 30.
PARTIES DETAILLEES DES FLEURS
Tab. IV. Les Calices.
Le Calice est, pour ainsi dire, un étui pour les pétales tendres, et il se trouve par cette raison tout au dessous de la corolle, à laquelle il sert d'enveloppe ou de soutien. Il consiste ordinairement dans une ou plusieures petites feuilles verdes, et varie beaucoup pour la forme. On le trouve p. e, ou il ne fait qu'une feuille (Fig. 1.) ou deux (Fig. 3.) ou trois (Fig. 4.) ou quatre (Fig. 5.) ou un plus grand nombre, (Fig. 6. 8. 9.) ou même il est en forme de cloche (Fig. 2.); il est en outre ousimple, comme tous ceux réprésentés ci-dessus, ou double, comme Fig. 9.
Tab. V. Fleurs entières et quelques Graines.
Les fleurs ont été divisées et nommées différemment sélon la forme de leur corolle. On les appelle p. e.
Fleurs campaniformes (Fig. 1)
Fleurs orbiculaires (Fig. 2)
Fleurs en forme de roue (Fig. 3)
Fleurs en croix (Fig. 4).
Fleurs en forme de gueule (Fig. 5).
Fleurs en forme d'étoile (Fig. 6).
Fleurs graminées (Fig. 7).
Fleurs papilionacées (Fig. 8).
Les Graines ont également différentes formes sélon lesquelles on les divise et les nomme. Elles sont p. e. en serme de boule (Fig. 9a.) ou en forme de rognons (Fig. 9b.) ou triangulaires (Fig. 9c.). Quelquefois elles tiennent en dessous de couronnes rondes et empennées, qui mettent la graine en état d'être emportée par le vent et ensemée (Fig. 10. 11. 12. 13.). Souvent aussi elles sout lourdes et de grand volume comme p. e. la féveroîle (Fig. 14.) ou elles sont ensermées comme des pépins dans une substance charnue et mangeable comme dans nos fruits (Fig. 15.).
Tab. V. Un Bouquet.
On donne le nom de Bouquet à un assemblage de pîusieures fleurs sur une seule tige, qui sortent ensemble de deux feuilles comme à une grande involucre commune. Chacune de ces fleurs a son propre pédicule, un calice à trois feuilles, les ètawines et Jon pistil. II sera maintenant très facile à chacun qui s'est bien approprié les parties des fleurs ci-dessus détaillées, de comprendre aussi la composition d'une ileur entière et d'admirer la beauté de sa structure.
Nota.
Pour enseigner aux jeunes gens la Botanique d'une manière aisee et agréable, je île faurois recommander de meilleur ouvrage que la Botanik für Frauenzimmer und Pflanzenliebhaber, welche keine Gelehrten sind, von Dr. 0. J. G. C. Batsch. Weimar im Verlage des Indust. Comptoirs. Mit Kupf. Zweite vermehrte Ausgabe, 1798.
A l'aide de cet ouvrage chaque amateur peut s'instnure lui-meme et on le lira avec satissactïon. Ce livre sait le préeurseur d'un autre dont il va paroitre dorénavant un Cahier par mois sous le titre: Der geöffnete Blumengarten, von Hrn. Prof. Batsch.
Ad00341 02 034a/freInsectes VI. Vol. II. No. 31.
INSECTES PRÉCIEUX.
La Cochem et le Kermès sont deux Insectes des plus précieux, cav ils fournissent seuls à la teinture la belle et véritable couleur cramoisie et d'écarîate. Par ignorance dans l'histoire naturelle on les a cru longtemps être des parties de plantes; mais ils sont tous les deux des véritables Insectes, co-aurne nous allons voir.
No. 1. La Cochenille.
La Cochenille est originaire du Mexique; elle est une espèce de grand Gallinsecte, qui vit sur le Nopal (Opuntia Cacti L.) espèce de siguier d'Indes, et dont la sève lui sert de nourriture. Le Nopal est une de cee plantes bizarres, qui n'ont ni tiges ni branches; il ne consiste qu'en ses feuilles verdes de la gvosseur d'un doigt, qui poussent l'une de l'autre, portent des fleurs jaunes, et sont garnies de bouquets de piquans fort aigus. C'est sur ces feuilles que la Cochenille vit, se propage et meurt. Cet Insecte a la grandeur d'une punaise; il est couvert d'un bouclier angulaire noir qui a deux taches jaunes, et au ventre il est rouge; comme on le voit fig. a. et c. en grandeur naturelle, et grossi fig. b. et d. Ce ne sont cependant que des femelles, dont on se sert aussi uniquement dans la teinture; car les mâles sont beaucoup plus petits, ont des ailes, et on ne les voit qu'au teins de leur accouplement, après lequel ils disparoissent.
Dans le Mexique on cultive le Nopal avec la cochenille dans des plantations sont étendues et on en fait trois récoltes par an. On ôte ces insectes de dessus les feuilles du Nopal par le moyen de petites brosses, et les fait tomber dans des vases; après quoi on les arrose avec du vinaigre ou de l'eaH chaude, pour les faire oeouarir, et les sèche ensuite au soleil on sur des plaques chaudes de fer blanc. C'est là toute la préparation de cette matière précieuse de teinture. Comme telle la couleur de la cochenille est d'un gris rougeâtr"; mais elle est entièrement rouge, quand elle a été arrosée de vinaigre, comme on la voit en grandeur naturelle fig. e. et g. et grossie fig. f. et h. On compte que 70. 000 de ces insectes sont une livre de cochenille, et que 800. 000 livres de cette marchandise sont transportées annuellement de l'Amérique en Espagne, qui est presque seule en possession de cette branche importante du commerce.
No. 2. Le Kermès.
Le Kermès ou la graine de Kermès, qu'aurefois on a aussi cru être un fruit, n'est également qu'une espèce de gallinsecte qui s'attache dans les coins des branches du chêne vert ou d'écar cite; cet arbre croît dans l'Europe méridionale et n'atteind qu'une hauteur de quelques pieds. La graine de Kermès a la grosseur d'un grain de genièvre, et sa couleur est d'un fort beau rouge. Elles ne sont également que des femelles de l'insecte, car les mâles ont des ailes comme ceux de la cochenille, ne sont à voir qu'au seras de l'accouplement, et disparaissent ensuite. On brosse ces femelles de kermès de dessus les branches du chêne, les tue par le moyen du vinaigre et les sèche au soleil; c'est dans cet état que sous le nom de graines de Kermès elles sont un article du commerce. On s'en sert encore presque plus que de la cochenille pour teindre en écarlate des étofses de laine et de soie. Aussi le kermès a-t-il été employé pour la teinture dans l'antiquité, où la cochenille sut encore entièrement inconnue. C'est lui enfin qui a donné le nom à la couleur cramoisie.
Ad00341 02 035a/frePoissons XVII. Vol. II. No. 32.
POISSONS DE RIVIÈRE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
Il y a en Allemagne beaucoup de sortes différentes de poissons de rivière, qui nous fournissent une nourriture agréable. Je les ferai connoitre ici l'une après l'autre, car ils sont un objet important pour le commerce et l' économie rurale.
No. 1. La Carpe commune.
No. 2. La Carpe miroitée.
La Carpe est originaire dans l'Europe méridionale oit elle vit dans des lacs, des étants et des rivières dont le cours n'est pas trop rapide; dans l'Europe septentrionale elle se trouve moins fréquemment et seulement dans des étangs où elle est transplantée pour en avoir l'espèce. Ce poisson se nourrit de vers, d'insectes et de sange j il parvient à une grandeur sort considérable et peut atteindre l'âge de 100 ans; losqu'il n'est pas plus âgé que de 4 à 5 ans, sa chair est tendre et d'un bon goût. Il fraie dans les mois de Mai et de Juin (pendant lequel temps il n'est pas bon à manger)et on compte qu'une carpe d'un poids de trois livres peut d'une seule sois mettre dehors 237000 oeufs. Il y a trois sortes principales de carpes, savoir la Carpe commune qui est entièrement couverte d'écaillés uniformes (No. 1.) la carpe mivoitee, qui a des écailles extraordinairement grandes, mais feulement dans différents endroits du eorps, et dont la couleur est brune; (No. 2.) et enfin la Carpe de cuir, qui n'a pas d'éeailles du tout; mais seulement une peau brune semblable au cuir, et qui est principalement trouvée en Silésie. Il faut encore remarquer comme une particularité die ce poisson, qu'ils deviennent tellement privés, qne sur le son d'une cloche ils s'assemblent tous dans de certains endroits des étangs pour happer la nourriture qu'on y jette.
No. 3. Le Barbeau.
Le Barbeau est. un poisson sort commun r mais boin à marger; il aime à se tenir sur le fond de rivières rapides, es il se nourrit de petits poissons, de cadavres, de vermines et de plantes pourries; par cette raison on le prend souveat dans le voisinagede lin qu'on met dans les rivières pour le rouir, et dont les exhalaisons sont funestes à tous les autres poissons. II devient en Allemagne long de deux à trois pieds et fort âgé. A la nageoire supérieure ila des poils longs qui ont lair d'une moustache, et dont il se sert pour remuer la fange et d'attirer parla les petits poissons qui deviennent alors sa proie. De sa vessie on peut préparer de la colle.
No. 4. Le Sandre.
Le Sandre ost aussi vorace que le brochet. Il aime les eaux claires et prosondes, dont le fond est couvert de sable et de cailloux. Il devient long de 4 pieds; son ventre est d'un gris argenté et le dos de couleur d'olives; le derrier est encore marqué de beaucoup de traits bruns. Sa chair est très tendre et d'un goût exquis; on la mange tant sraîche et simplement cuite dans l'eau, que sallée et fumée. Le Sandre appartient dans le genre des Perches, et on l'appelle aussi dans plusieurs endroits Perche de sable.
No. 5. La Perche.
La Perche est un des poissons d'eau douce les plus beaux qui existent en Allemagne. Son dos est d'un vert luisant tirant sur le jaune, et décore de plusieurs traits bruns; les nageoires sont rouges. Il a des écailles très petites, et qui tiennent fortement sûr la peau. Il vit dans les eaux courrantes aussi bien que dans les croupissantes, et se nourrit de srai de poissons, d'insectes, et de petits poissons, Il devient long d'un et demi jusqu'à deux pieds; sa chuir est d'un bon goût et très convenable à sa santé. De sa peau on prépare une colle semblable à la colle de poissons ordinaire.
Ad00341 02 036a/frePlantes. XXXI. Vol. II. No. 33.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
Sur la Table 24. nous avons représenté les Champignons vénéneux, communs en Allemagne, pour savoir nous en tenir sur nos gardes. Sur la Table présente et sur ia suivante nous donnerons une description détaillée des Champignons bons et mangeables et que l'on peut servir sans crainte sur les tables.
No. 1. Champignon brun.
Ce Champignon, qui est un des plus délicats, croit surtout en Italie. On le consit dans de T'huile et l'envoie comme une friandise en grande quantitédans tous les pays de l'Europe. On le trouve dans le mois d'Août dans des forêts et des landes. Son chapiteau est tout uni, un peu enfoncé en forme d'entonnoir sans cependant faire une grande cavité, d'une humidité visqueuse, de couleur de safran, et étant bouilli dans l'eau il la teint en jaune. Comme il entre aisément en corruption, il faut le manger ou le confire peu d'heures après l'avoir cueilli.
No. 2. Le Mousseron.
Le Mousseron croit dans l'Automne sur des prairies et des lisières des champs dans le voisinage d'arbres isolés. Il n'est pas grand, le dessus de son chapiteau est d'un brun clair et le dessöus blanc, de même que sa chair. Au toucher il a l'air de cuir, son odeur est agréable, et un peu aromatique. On le mange tant frais que séché.
No. 3. L'Agaric laiteux doré.
Ce beau Champignon est d'une grandeur considérable. Son chapiteau est d'un brun clair et ses feuilles sont dorées sur le bord. En le coupant sa chair est blanche au commencement, mais bientôt après elle devient brunâtre. Il vient dans les sorets de hêtres grandes et ombrageuses sur les parties humides et mousseuses.
No. 4. L'Agaric laiteux brun.
Lé Brätling brun est moins grand que le précédent, mais sa chair est plus délicate. Son chapiteau est décoré de cercles bruns et blanchâtres, et ses feuilles ont un bord brunâtre. II croit aussi comme le précédent dans des forêts ombrageuses de hêtres et de chênes, et vient surtout très fréquemment après le tems pluvieux.
No. 5. L'Agaric laiteux argenté.
Ce Champignon est tout blanc étant jeune, et devient jaunâtre sur son chapiteau quand il vieillit. Sa chair contient aussi, beaucoup de suc laiteux, quand il est jeune, et le goût en est très délicat. Il croit aux mêmes Ilendroits avec les autres Bratlings.
No. 6. L'Agaric-Clou.
Il est un des plus petits Champignons. Son chapiteau est jaune, les feuilles sont d'un brun jaunâtre, le pédicule est mince et creux et sou odeur très aromatique. On le trouve pendant tout l'automne dans les forêts et sur les prairies.
No. 7. Le Champignon à manger ou proprement dit.
Cette exellente espèce de Champignons croit dans les mois d'Août et de Septembre sur des pâturages, dans des forêts de chêne bien aérées, dans des jardins engraissés d'un sumier bien pourri et dans des serres, Son chapiteau est blanchâtre, de forme concave, souvent velu, et sendu au bord. Ses feuilles sont au commencement blanchâtres et ensuite elles deviennent brunesrougeàlres (Fig. b.) et à la sin même noirâtres. Le pédicule est aussi blanc. Il a une odeur du terre qui lui est propre et sort agréable. En poussant de la terre sa forme est ronde et de la grandeur d'une noix. (Fig. a.)Pour iors sou goût est le plus délicat.
No. 8. Le Potiron jaune.
Par sa forme toute particulière et sa couleur de jaune d'oeufs, ce Champignon n'est pas à méconnaitre. Il vient presque dans toutes les forêts depuis le mois de Juillet jusqu'au Septembre, et sa chair est mangeable, mais d'un goût peu délicat.
Ad00341 02 037a/frePlantes XXXII. T. II. No. 34.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
No. 1. Le Potiron brun. (Boletus bovinus. L.)
Ce Champignon vient en quantité dans les forêts au mois rie Septembre. Son chapiteau est cliàsain et concave; il n'a point de Heurs par en bas, mais rie petits tuyaux jaunes. Le pédicule est rude, d'un blanc sale, et plus épais par en bas que par en haut.
No. 2. Le Potiron noueux. (Boletus bulbosus. L.)
Ce Champignon est une espèce différente du précédent. Il a un pédicule beaucoup plus épais, en forme de massue, ou noueux; Son chapiteau est plus petit et un peu enfoncé paren haut. Il est cependant mangeable comme le précédent. Il croit aussi dans les mêmes endroits.
No. 3. Le potiron rameux. (Boletus ramosissimus.)
No. 4. Le Potiron panaché. (Boletus versicolor.)
Ces deux espèces de champignons sont aussi très bonnes et d'un goût délicat. On les trouve, surtout le potiron rameux, au commencement de l'Automne, sur des vieux chênes. Le potiron rameux est très bran chu, blanchâtre par en bas, et par en haut garni rie rayes brunâtres, onde couleur de terrç, uni, et ensoncé vers le milieu.
Le potiron panaché a un chapiteau concave, qui est d'un brun pâle, et couvert de petites tâches d'un brun foncé. Il y a aussi des espèces de potirons vénéneux, qu'on réconnoit aisément parceque leur chapiteau est d'un brun tout noir, et gras ou gluant au toucher, et que leur odeur est désagréable et répugnante.
No. 5. La Morille. (Phallus esculentus.)
La morille crou dans des forêts montueuses, arides et remplies d'arbresàaigtiilies. Son chapiteau est de forme conique, d'un noir gris, rideux, treille et creux en dedans, de même que le pédicule. Elle vient au primems et en automne, et est l'espèce de champignons, avec laquelle on se trompe le moins.
No. 6. La Mitre. (Helvella Mitra.)
Cette espèce de morilles mangeables rient sur des troues d'arbres pourris, est d'un brun jaune, et a beaucoup de plis; elle ressemble presque a une mitre d'Evèque, dont elle tire son nom.
No. 7. La barbe de Chèvre. (Clavaria fustigata.)
Ce Champignon touffu a beaucoup de branches en forme de corail, une chair moelleuse, et est d'un beau jaune. Il vient abondamment en été et en automne dans des forets et des landes, et est un excellent manger.
No. 8. La Truffe. (Lycoperdon tuber.)
La Truffe est le plus friand et en même tems le plus remarquable de tous les champignons. Elle vient dans des forêts de chênes éclaircies, par couche dans la terre, n'ayant ni pédicule, ni racines, ni semence, et sans sortir de la terre. Elle est ou blanche ou, si elle est mure, noirâtre comme une grosse noix, raboteuse et ressemble presque à une pomme de pinastre. (Fig. a.) Quand on la coupe, elleest marbrée comme une noix muscade. (Fig. b.) Comme elle ne sort jamais de la terre et qu'elle a cependant une odeur sorte, il faut la chercher avec des chiens dresses exprès à cet effet.
Ad00341 02 038a/freAntiquités VII. Vol. II. No. 35.
INSTRUMENS DE SIEGE DES ANCIENS.
Quoique les Anciens, auxquels la Poudre à feu étoitr inconnue, ne pussent percer les murs par des coups de canon, ni faire sauteries forts par des mines, ils employèrent cependant un grand nombre de machines de siège, dont plusieurs étoient faites avec beaucoup d'art, ces machines produisirent un peu plus lentement, mais plus sûrement presque le même esset, que la manière d'assiéger que l'on suit aujourd'hui.
No. 1. 2. 4. Redoutes à l'usage des Sièges.
Les Anciens, pour sapper les murs d'une ville, s'en approchèrent par des fossés et des souterrains qu'ils établirent. Ils appellèrent ces souterrains Lapinieres (Caniculi) pareequ'ils avoient appris des lapins cette manière de miner. Pour empêcher la ville assiégée de les gêner dans ces travaux et s'en approcher de plus en plus, tant en plein champ que sous terre, ils construisirent des espèces de Redoutes mobiles, derrière lesquelles les soldats pouvoient travailler avec snrété. Ces redoutes n'étoient souvent que des hangars nattés en osier par en haut et sur les cotés, et recouverts de nattes mouillés ou de peaux vertes que l'on étendoit sur des poteaux pointus, et que les soldats emportoient à mesure qu'ils avancoient. Ces hangars sont connus sous la dénomination de Cté~ staux de vignes, (Vineae) No. 1. pareequ'ils avoient une grande ressemblance avec ces crénaux. On appelloit Pluteus No. 2. une redoute demi-circulaire construite do poutres qui se joignoient étroitement. Elle reposoit sur des roues et étoit recouverte sur le devant de peaux vertes ou mouillées pour la garantir contre les tisons que les assiégés lancoint dessus. Si cette machine rouloit sur des cylindres, on l'appelloit Musculus No. 4.
No. 3. et 7. Le Bélier ou Passemur.
Les Béliers des pays chauds ont au front des cornes très serrées contre la tête; ils s'en servent avec beaucoup de succès pour porter des coups. Les anciens dans leur art d'assiéger les imitèrent dans les Passemùrs et donnèrent à ces machinés le nom de Bélier, (Aries). Cétoient de grosses poutres garnies sur le devant d'une tête de bélier de fer de fonte. On les plaçoit dans un hangard roulant appelle Tortue, à cause de sa ressemblance avec l'écaillé d'une tortue. No. 3. ou bien les soldats les portoient suspendues dans une chaîne; on les poussoit ensuite avec sorce contre les mûrs de la ville assiégée pour les enfoncer et les saira crouler. No. 7.
No. 5. et 6. Tours de Siège.
Tout l'attirail de siège fut rassemblé dans ces tours. Cétoient des Echalfatulages de bois de la hauteur de plusieurs étages; des échelles conduisoient d'un étage à l'autre. On avançoit ces tours par le moyen des roues sur lesquelles elles étoient placées; voyés No. 6. On les couvroit extérieurement de peaux ou de planches. Dans un des étages supérieurs on pratiquoit des pent levis (Sambucae) sur lesquels les soldats passoient aux: murs de la ville ennemie. Jl-y-avoit souvent des béliers dans le premier étage ou au rés-de-chaussée. Tout en haut sur la platte forme se tenoient les soldats qui attaquoient les combattans postés sur les mûrs. Comme ces tours dominoient communément les mûrs des villes assiégées, on pouvoit de là causer des dommages très considérables aux assiégés, ainsi qu'on peut s'en convaincre par la figure No. 5. Une pareille tour de siège, où l'on attaquoit à la fois de tous les étages, étoit le chef d'oeuvre de l'Architecture militaire des Anciens; on l'appelloit aussi le Conquérant des ville (helepolis).
Ad00341 02 039a/freQuatrupédes. XXXIV. Vol. II. No. 36.
DIFFERENTS ESPECES DE COCHONS.
Le Cochon vit presque dans tous les pays du monde, excepté dans ceux du Nord, où le froid est trop vj. otireux. Toutes l'es différentes espèces tirent une commune origine du Sanglier, qui parla différence du climat et de la nourriture a essuyé toutes ces grandes variétés.
No. 1. et 2. Le Sanglier.
Le Sanglier est encore très fréquent, mêine en Allemagne, où il vit en troupeaux dans les forêts de chênes et de hêtres. Sa couleur est noire, ou d'un brun noirâtre, ce qui lui a fait donner le nom de betes noires; sa tète et son groin sont plus longs, et ses oreilles plus roides et plus pointues que ceux du cochon domestique. Deux fortes défenses courbées sortent de sa mâchoire inférieure, et il s'en sert avec courage et hardiesse. Il peut vivre jnsqu' à vingt cinq ans. Ses petits, (No. 2.) nommés Marcassins, sont d'un rougejaunàtre, et décorés de rayes brunes ou bleuâtres; ce sont des animaux assés jolis.
No. 3. Le Cochon domestique.
Cette espèce de cochons est répandue comme animal domestique presque sur toute la surface de la terre, à l'exception des pays du Nord. Son utilité est très grande, car sa chair est agréable à manger et on en rétire une quantité copieuse de graisse. Cet animal mange tout ce qu'il peut trouver sans aucune exception, et il est paresseux, sale et très malicieux. Sa couleur est blanche, noire et blanche, on rousse. Il est défendu aux juifs et aux Mahomitans par les loix de leurs religions de manger de sa chair.
No. 2. [sic] Le Pecari.
Le Pecari, qu'on nomme aussi le cochon de musc, se trouve dans l'état sauvage dans l'Amérique méridionnale. Il est long de 5 pieds, n'a point de queue et porte sur son dos un sac sporigieux rempli d'une matière gluante qui sent le musc. C'est de cette dernière qualité qu'il a reçu son nom. Il est beaucoup plus propre que notre cochon ordinaire, et se nourrit comme ce dernier de toute espèce de fruits, de racines, de petites bêtes et surtout de serpens. il se laisse aisément apprivoiser, et sa chair est très bonne à manger. Sa couleur est grise à tâches noires.
No. 5. Le Cochon de Siam, ou des Indes.
On trouve aussi cette espèce de cochons en Allemagne dans l'état privé; il est plus petit que notre cochon ordinaire et de couleur brune. Sa chair étant plus ferme et d'un meilleur goût que celle du cochon domestique, on a taché de propager chez nous sa race.
No. 6. La Sanglier d'Ethiopie.
C'est un animal sauvage et formidable, sa force est extrême et sa figure répugnante. Il habite dans l'intérieur de l'Afrique et sur l'isle de Madagascar. Sa longueur est de cinq pieds, sa tète est très grosse et large, et sa couleur d'un brun sale. Son groin est large et dure comme corne; de sa mâchoire insérieure sortent quatre grandes défenses, dont cet animal féroce se sert même contre le lion, qu'il est capable de vaincre.
Ad00341 02 040a/frePoissons XVIII. Vol. II. No. 37.
POISSONS D'EAU DOUCE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
No. 1. Le Corassin.
Le Corassin ressemble beaucoup à la carpe, mais il reste petit, ayant rarement un pied de long, et ne pèsc pas plus d'une livre. Son dos êst fortement voûté et la couleur en est tVun verd foncé très sale; son ventre est jaunâtre et ses nageoires sont jaunes et violettes. Il vit dans les étangs, les baies des rivières et les lacs, et se nourrit de fange, d'herbes et de vermines. Sa chair est d'un bon gôut mais remplie de petites arêtes.
No. 2. La Tanche.
La Tange est longue à peu près d'un pied et demi, et pèse 2 jusqu' à 3 livres. On ne la connaît que comme poisson d'étang, car elle présère les eaux dormantes aux rivières, et aime surtout les foîTés bourbeux, où elle s'enfonce dans la sange. Sa peau est glissante comme celle de l'anguille et enduite entièrement d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un verd-noirâtre ses cotés sont d'un verd-jaunâtre et ses nageoires d'un bleu foncé. Il existe une variété de ce poisson, conaue sous le nom rie tange dorée, qui est très belle et tout à fait de couleur d'or, nous en avons donné la deseription dans le ler Volume de ce portefeuille. Sa chair est d'un très bon gôut, mais difficile à digérer.
No. 3. Le Post. (Kulebars.)
Ce poisson est une troisième espèce de perches. Il a la tête grosse, les yeux grands et le corps enduit d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un brun -jaunâtre, le ventre gris argenté, et ses nageoires sont jaunes. Il devient à peu près de la longueur de 10 pouces jusqu' à 1 pied, se nourrit d'insectes et de vermines, et se trouve principalement dans le Nord de l'Allemagne, il se propage abondamment et sa chair est bonne a manger.
No. 4. Le Brochet.
Ce poisson est excellent à manger et fait une branche assés interessante du commerce: mais il est un poisson vorace des plus dangereux et fort nuisible par-tout où il se trouve; car il dévore non seulement toutes les autres espèces de poissons qu'il est capable de vaincre, mais aussi beaucoup d'autres amphibies, des serpens, des crapauds, des oiseaux aquatiques, des écrevisses et même son propre frais. II parvient à une longueur de 6 à 8 pieds et pèse souvent 30 à 40 livres; il peut vivre plus de 100 ans. Sa tète est plate, sa gueule large et déprimée; son dos est noir, ses cotés sont gris à taches jaunes, spn ventre est blanc à points noirs et ses nageoires sont tigrées en brun et noir. Comme on transporte la brochet tant salé que fumé, il fait un article intereisant du commerce.
No. 5. L'Anguille.
On trouve ce poisson dans les ririères, les lacs et les étangs dont le fond est bourbeux. Il se nourrit de petits poissons, de grenouilles, d'insectes et de vermines. Sa chair est blanche, très grasse et d'un goût fort délicat; on la mange tant sraîche et cuite à i'eau, que marinée et fumée, ce qui rend ce poisson interessant pour le commerce. Il petit devenir long de 4 pieds; sa tète est petite et pointue, la couleur de son dos est d'un verd sale, et celle de son ventre d'un gris jaunâtre. On le prend avec des filets, des nasses et au hameçon.
Ad00341 02 041a/freOiseaux XV. Vol. II. No. 38.
CORBEAUX, CORNEILLES ET CHOUCAS.
No. 1. Le Corbeau.
Le Corbeau vit presque dans toutes les parties du monde, mais on le trouve surtout en Europe. De tous les oiseaux il a l'odorat le plus sin, et se nourrit de cadavres, d'insectes, de poissons, d'écrevisses et de souris champêtres; mais souvent il prend aussi des lièvres, d. es agneaux, des perdrix et ties oies. Son plumage est d'un noir luisant et changeant sur le dos. il devient d'une grandeur considérable et souvent plus long que de deux pieds. Il fait son nid dans des endroits solilaires sur les plus hauts arbres ou dans les rochers. Quand le silet de la langue lui a été coupé, il appiend plusieurs mots à prononcer distinctemënt. Il peut vivre jusqu' à ioo ans. Il vole aussi des choses qu'il ne peut pas manger, surtout de l'argent et des effecls de métal, qu'il cache soigneusement. Il n'y a rien en lui qui toit utile, excepté l'es pennes, dont on se sert pour l'écriture et le dessein.
No. 2. La Corneille noire.
Cette espèce de corneille peut avoir environ deux tieis de la grandeur du Corbeau; sa couleur est d'un noir-bleuâtre, et on la trouve principalement dans l'Europe méridionale. Sa nourriture et toute sa manière de vivre sont celles du corbeau, excepté qu'elle mange aussi des noix, des fruits et des grains. C'est la grande ressemblance avec le corbeau qui lui a sait donner le nom de Corneille noire.
No. 3. Le Freux.
Le Freux a la même grandeur que la Corneille noire; sa couleur est d'un noir foncé et autour du l ec et des yeux il a des taches blanches et dégarnies de slumes. Il habite également dans l'Europe, et. on le voit totjours voler en grands troupeaux, surtout îe matin et le suir. Il mange toutes fortes de grains, ce qui lui a aussi attiré le nom de Corneille moissonneuse; mais cependant il se nourrit de préférence de vers de terre, de vers bouvîers et de ces chenilles qui rongent l'herbe; ce qui le rend très utile pour l'agriculture. La chair des petits freux est mangeable et d'un bon gouit, Vers l'automne il passe dans des contrées plus méridionales.
No. 4. La Corneille mantelée ou cendrée.
Cette espèce de Corneilles est de la même grandeur que les précédentes; la couleur de son corps est cendrée, et les aîles, la tète et la queue sont noires, de sorte qu'elle semble être revêtue d'un manteau gris. En Allemagne elle est plus commune qu'ailleurs; à l'approche de l'hiver elle s'en va en partie dans des contrées pins méridionales, et en partie elle passe cette saison dans les villes et les villages. lJar le genre de sa nourriture elle se rend très utile, car elle mange toutes sortes d'insectes et de vermines, des grenouilles, des limas et des cadavres. Elle fait son nid sur des arbres isolés; sa chair n'est pas mangeable.
No. 5. Le Choucas commun.
Le Choucas commun, qui porte aussi le nom de Chouette, est moins grand que la Corneille, et sa couleur est d'un noir brunâtre, il est très vif et agile, et vit principalement dans l'Europe septentrionale. Ils volent par troupeaux et croissent continuellement; ils aiment aussi à se mêler parmi les corneilles, il sont leurs nids dans des arbres creux, mais préférabîement dans des tours, des vieux châteaux et des ruines de murailles, ou ou les trouve Ibuvent par centaines. Ils se nourrissent d'insectes, de grains et de fruits, sont aisés d'apprivoiser, apprennent à parler, et aiment autant que les corbeaux à voler des essets luisans. Us pasient l'hiver en partie dans des vieilles tours, et en partie ils s'en vont dans d'autres contrées.
No. 6. Le Choucas gris.
Le Choucas gris n'est qu'une variété du précédent. Il a le cou, la poitrine et le ventre gris; tout le relie est d'un noir brunâtre.
No. 7. Le Choucas de Cayenne.
Cette espèce de Choucas vit dans la Cayenne, dont elle a aussi le nom. Autour des yeux et sur le front le Choucas est dégarni de plumes; au cou et au ventre il est d'un brun -rougeàtre, mais tout le reste de son plumage est d'un noir-brunâtre.
No. 8. La Corneille du Sénégal.
Cette espèce ne paroit être qn une Corneille emmantelée, avec la seule différence que la couleur grise tire en lui plus sur le blanc.
Ad00341 02 042a/frePlantes. XXXIII. Vol. II. No. 39.
PLANTES VÉNÉNEUSES D'ALLMAGNE.
No. 1. La belle Dame. (Belladonne.)
La belle Dame est un des poissons les plus sorts, et une plante d'autant plus dangereuse, que Tes erains ressembîent aux cerises et attirent les ensans et ceux qui n'en connoisseut pas le danger, d'en manger. Elle est un arbrisseau et croit chez nous dans les forêts ombrageuses et sur des montagnes; on la trouve souvent d'une hauteur de six pieds. Ses feuilles ovales et longues de 6 pouces sont sur le coté inférieur d'un blanc-jaunâtre. Elle porte une fleur campaniforme d'une couleur ronge tirant sur le violet et sale. De cette fleur il nait un grain qui du terns de sa maturité est d'un noir luisant et ressemble à des cerises mures. Son goût doucereux engage souvent les en sans d'en manger, mais il s'ensuit toujours des syraptômes terribles d'empoisonnement, et souvent la mort. Le meilleur remède dans un pareil cas est un vomitif et du vinaigre. Dans les Apothicairerics on sait usage de ses feuilles, de ses racines et de ses grains comme de remèdes fort violents, mais qui produiseitt d'excellents effets dans des maladies opiniâtres. Plusieurs animaux, comme p. e. les brebis, et les lapins, mangent ses feuilles sans en éprouvée des suites funestes.
No. 2. La Morelle.
Cette plante non moins dangereuse par son venin que la précédente, est d'une hauteur de deux pieds et croit dans des jardins et dans les fossés des grands chemins; mais on la trouve principalement aux environs de murailles et sur des sumiers. Dans le mois d'Août elle porte une fleur blanche, et des grains noirs en bouquets, qui souvent sont aussi mangés par les enfans et leur deviennent funestes par leur qualité vénéneuse. Il y a plusieurs espèces de morelJes, qui d'ailleurs sont toutes des plantes médecinales, et peuvent produire d'excellens effets dans les mains de Médecins expérimentés.
Ad00341 02 043a/freMélanges VIII. Vol. II. No. 40.
MACHINES SIMPLES.
L'homme, par sa seule force physique ne pouryoit soulever qu'un fardeau très médiocre; mais il a sçu augmenter ses forces à l'infini, par le moyen de quelques instrumens composés, appelles Machines. On a donné le nom de Méchanique à la Science qui détermine les loix du mouvement des corps et de la eomposition des machines. La Corde, le Levier et le Plan incline sont les machines les pins simples, presque toutes les attires n'étant composées que d'elles. Je les représenterai ici dans toute leur simplicite, et j'expliquerai en même tems leur emploi par quelques comportions faciles.
No. 1. La Corde.
La Corde est la plus simple des machines: car elle n'est en quelque sorte que le prolongement du bras de l'homme. Elle n'augmente pas sa force, elle lui facilite feulement le moyen de l'employer a plus de distance, et sert en même tems de lien necessaire aux machines composées.
No. 2. Le Levier.
Parmi les machines simples la plus puisiante est le Levier, par lequel la force de l'homme peut £tre augmentée à l'infini. La plupart des autres machines, dont nous saisons usage journellement dans la vie commune, sont composées de leviers.
Chaque Levier est une ligne droite qui consiée en trois points essensiels, le point de la puissanec, le point d'appui, et le point de refistance. Ces trois points peuvent être transposés entr'eux de trois manières, et il en resulte trois especes de Levier, que la Mèchanique connoit; sçavoir
1. Le Levier du première genre, dans lequel le point à'appui efi entre la puissance et la résisiance, comme p. e. dans la balcule, dans le balancier, dans la tenaille etc. (fig. 2.)
2. Le Levier du second genre, dans lequel la résistance est entre la puissance et le point d'appui j comme p. e. dans la pince engagée sous une grande pierre, pour la lever, (fig. 3.)
3. Le Levier du troisième genre dans lequel la puissance est entre la résistance et le point d'appui; comme p. e. la sorce qui lève une échelle, ou un porte-lanterne. (fig. 4.)
Les leviers se retrouvent dans les opérations des arts les plus simples. Soulever un fardeau en s'aidant d'un sapport, (fig. 5.) ou porter une corbeille sur son épaule, au moyen d'un bâton qu'on tient par îe bout (fig. 6.), c'est employer un levier du premier genre. Porter un corps pesant à deux (Fig. 7.), c'est encore par un levier du second genre. La Poulie fixe et mobile, (fig. 9. et 10.) le Treuil et la Roue, (fig. 11.) le Cabestan (fig. 12.) ne sont que des machines composées de leviers et de la corde.
No. 13. Le Plan incliné.
Le plan incliné est placé au rang des machines simples, parce qu'en enlevant aux corps, que l'on fait glisser sur lui, une partie de leur poids, il aide conûdérahîement la puisiance; et parce que plusieurs autres machinés en sont composées. Le Coin p. e. qui entre par sorce dans un tronc (fig. 15. et 16.) et le send, n'est que la réunion de deux plans inclinés; et la Vis dans l'Ecrou (fig. 14.) n'est qu'un plan incliné roulé autour d'un cylindre.
Ad00341 02 044a/frePoissons XIX. Vol. II. No. 41.
ESPECES DE TRUITES.
La Truite est proprement du genre des Saumons, mais comme elle a un nom tout particulier et qu'il y en ait plusieures espèces difsérentes, on en fait auiîi avec raison un genre réparé. Elle est un des poissons les plus délicats à manger et on l'éstime pour cela généralement. Elle aime à vivre dans les eaux limpides et dont le fond est pierreux ou gravelleux, telles que les ruiiseaux des montagnes et les rivières; mais on la trouve ausli dans des lacs et des étangs, dont l'eau est claire. Elle est un poisson ausïi vorace que le brochet, et même sa langue est comme celle de ce dernier munie de dents pointues. Je donnerai ici la description de ses espèces les plus connues.
Fig. 1. La Truite Saumonnée. (Salmo Trutta.)
Cette espèce de Truites ressemble le plus au saumon; on la trouve quelquefois de la longueur d'un Saumou de moyenne taille et d'un poids de 8 a 10 livres; elle vit coirune le saumon tant dans la mer que dans des rivières. On la reconnoit par les points d'un noir-brunâtre, dort tout Ton corps est couvert; sa chair est rougeâtre et d'un goût excellent. Elle est au reste d'une constitution extrêmement délicate, car retirée de l'eau, ou mile dans de l'eau tiède ou trouble elle meurt ausiitôt. On la prend fréquemment dans des grandes rivières, et elle fait un objet de Commerce assés considérable, car on l'envoie dans d'autres pays tant salée que marinée ou fumée.
Fig. 2. La Truite de Marais. (Salmo Fario.)
Cette espèce est joliment dessinée; le fond de sa couleur est d'un jaune-verdàtre, et tout le corps est marqueté de beaucoup de tâches rouges entourées d'un cercle foncé. Elle vit principalement dans les eaux des montagnes, ou dans des étangs ombragés, dont l'eau t-st limpide, et n'atteint rarement plus d'un pied de longueur. Elle se nourrit d'Insectes, et pour les happer elle fait souvent des grands sauts dans l'air au dessus de la sur fa ce de l'eau. Sa chair est blanche, très tendre et d'un goût exquis.
Fig. 3. La Truite ordinaire. (Salmo Fario.)
Cette espèce n'est qu'une variété de la précédente. Elle est moins jaune, parsémée de tâches brunâtres et sa tète est brune; mais pour le reste elle vit tout comme la Truite de marais. Sa chair est rougeàtre et préférée pour le goût à celle de l'espèce précédente.
Fig. 4. La Truite de Mer. (Salmo Goedenii.)
Elle se trouve principalement dans la Mer Baltique et atteint à peu près une longueur d'un pied et demi. La forme de son corps est très déliée, et sa couleur est argentée et marquetée'de points d'un rouge clair, ce qui la rend d'une beauté surprenante. Sa chair est blanche, peu grasse, mais d'un gôut délicat.
Fig. 5. Le Salmonet des Alpes. (Salmo alpinus.)
Cette espèce de Truites ne vit que dans les montagnes les plus élevées, et surtout dans les Alpes, ce qui lui a fait donner son nom. Elle ne devient pas longue, est toute parsemée de points noirs, rouges et argentés, qoi ne sont pas entourés de cercles, et sa chair cuite à l'eau est rouge et du gôut le plus exquis.
Ad00341 02 045a/freQuatrapèdes XXXV. Vol. II. N. 42.
MARMOTTES ET TAUPES.
Fig. 1. La Marmotte ordinaire ou des Alpes. (Arctomys Marmota.)
Les Marmottes. ordinaires on des Alpes sont presque généralement, connues en Allemagne par les pauvres garçons Savoyards qui les promènent par tonte l'Europe et les sont cîanser au son de la vielle. Leur longueur eit à peu près de ig pouces, la couleur d'un brun-grisâtre et le poil sort touffu. On les trouve en Sniûe, en Savoie et dans la grande Tartane, où elles vivent sur les plus hautes montagnes dans des endroits bien exposés au soleil. Elles creusent dans la terre des petits caveaux très prosonds, et les tapissent. de mousse et de soin; au mois de sepiembre elles s'y retirent par troupes de 2 jusqu'à 12 et 14, et y palsent l'hiver relîerrées en boules et tellement engourdies qu'on devroit les croire mortes. Dans l'état sauvage elles se nourrissent d'herbes et de racines; prises jeunes elles s'apprivoisent aisément. Leur chair est mangeable et de leur peau on prépare de bonnes fourrures.
Fig. 2. Le Monax. (Actomys Monax.)
Le Monax est la Marmotte de la Virginie. On îe trouve dans les provinces méridionales de l'Amérique septentrionale. Sa grandeur est la même que celle des Marmottes ordinaires, mais sa couleur est d'un brun plus foncé et sa tête est beaucoup plus pointue. Il vit dans des creux des montagnes et se nourrit aussi d'herbes et de racines. Sa chair est bonne à manger et a îe gôut du porc jeune.
Fig. 3 a. et b. Le Bobaque. (Arctomys Bobac.)
Le Bobaque, ou la Marmotte de la Russie, est tout aussi grand que les deux précédentes, et se trouve dans l'intérieur de l'Allé. Sa couleur est d'un brun-jaunâtre, et il se nourrit de différens herbages. C'est un animal fort doux et qui s'apprivoise aisément. Il aime à se tenir assis sur les pieds de derrière, et c'est dans cette attitude qu'il mange, qu'il fait la garde devant son caveau, et qu'il se désend aves sis pieds de devant. Ils vivent ensemble en grandes familles; leurs peaux ne fournilsent qu'une fourrure peu estimée.
Fig. 4. La Marmotte du Canada. (Arctomys Empetra.)
Cette espèce de Marmottes habite le Canada et les régions les plus Septentrionales de l'Amérique; elle n'est pas plus longue que d'un pied, et ressemble parfaitement, quant à sa forme, à la Marmotte des Alpes. Sa couleur est grise sur le dos, jaune aux deux-côtés et brune sur la tète et au ventre. On l'éstime beaucoup par rapport à sa fourrure.
Fig. 5 et 6. Le Chomir. (Arctomys Citellus.)
Le Chomir est beaucoup plus petit que la Marmotte ordinaire, n'ayant qu'une longueur de 9 à 10 pouces. Sa couleur eit d'un gris blanchâtre, entremêlé de taches brunes et jaunes, et il est très joliment dessiné. Il vit fréquemment en Pologne, en Hongrie et en Sibérie, et se nourrit, de même que le Hamster, de grains, qu'il transporte ausli dans son terrier, tout comme ce dernier, dans ses bajoues. Il s'apprivoise aisément et l'on prépare de sa peau une excellente fourrure.
Fig. 7. La Taupe Européenne ou vulgaire. (Talpa Europaea.)
Fig. 8. La Taupe dorée. (Talpa Asiatica.)
La Taupe vulgaire est ordinairement longue de 6 pouces et on la trouve dans toute l'Europe et dans l'Asie septentrionale. Elle vit, sur des prairies et dans des jardins, sous la terre, où elle pratique des voûtes et creuse des boyaux ou des routes souterraines; elle se nourrit de vers de terre et d'autres Insectes pareils. Elle est communément de couleur noire-grisâtre, et sa peau donne une charmante pelleterie. Au reste il y a aussi des taupes, dont le poil est blanc, à tâches blanches, jaune ou roux. La Taupe dorée se trouve surtout an Cap de bonne espérance en Afrique; son poil est brun, et tenu vers le jour il a un très beau lustre d'or et change entre le vert et le rouge.
Ad00341 02 046a/frePlantes XXXIV. Vol. II. No. 43.
ESPÈCES DE PALMIERS.
Les Palmiers croîssent dans les Régions brûlantes de i'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique; on en trouve aussi. quelques espèces dans l'Europe méridionale. Ils tiennent le premier rang parmi tous les végétaux de la terre, car ils fournissent a l'homme non seulement des alimens et de la boisson, mais aussi des vètemens, des meubles, des ustensiles de toute espèce, et des matériaux pour la cönstruction de ses maisons. Us ne sont pas moins remarquables par leur hauteur prodigieuse, qui surpalïe dans quelques espèces 200 jusqu'à 300 pieds, que par tout le resie de leur structure. Ses tiges sunples, droites et cylindriques, n'ont ni branches ni rameaux comme les autres arbres; ses feuilles toujours verdes sont ramassees en faisceau au sommet de la tige. Les peuples, qui habitent les pays où croit le Palmier, se servent presque tous de ses feuilles en lignes de victoire ou de paix; dans quelques espèces de Palmiers la longueur des feuilles est de plus de 20 pieds. A mesure que la tige devient plus haute, les feuilles tombent, et laissent à leurs places des petites queues qui forment autour de la tige des cercles d'écaillés et lui tiennent lieu d'écorce. Des aisselîes de ces feuilles sortent les fleurs et les fruits en bouquets de grappes. Dans quelques espèces les fleurs mâles et femelles sont réunies sur la même tige, dans d'autres elles sont séparées. Cet arbre magnifique resiste aux ouragans les plus formidables, et loin que sa tige en puisfe être déracinée, elle n'en peut mèine guères être ebranlée.
Fig. 1. Le Palmier à Sagou. (Cycas cerinalis.)
Les Isles Moluques, la Chine et le Japon sont vIa patrie du Palmier à Sagou. Sa hauteur monte jusqu'à 50 pieds, et ses feuilles dentelées ont une longueur de 10 jusqu'à 15 pieds. Le bois de la. tige n'est gros que d'un pouce, et tout le resie consiste dans une moelle songueuse et sarineuse, dont on prépare le Sagou chez nous connu. La moelle est pour cet esset délayée dans 'de l'eau, pétrie et granulée par le moyeu d'un crible, et deiléchée ensuite sur le seu, où cette pâte changée en grains prend extérieurement une couleur rousse. Dans cette forme le Sagou est transporté en Europe comme un article de commerce, et il donne un aliment ausïi agréable que nourrissant. Le Sagou blanc, qu'on nomme ausii fleur de Sagou, est le meilleur et nous vient du Japon.
Quand le Palmier à Sagou atteint un certain age, il porte un fruit à double noyau, mais peu succulent (fig. a.). Ses grandes feuilles servent aux habitans à couvrir leurs maisons.
Fig. 2. Le Palmier Dattier. (Phoenix dactylifera.)
Le Palmier Dattier croit le plus fréquemment en Egypte, en Syrie et dans l'Arabie, il est l'espèce des Palmiers la plus commune et en même teins la plus utile; on le nomme aussi tout Amplement Palmier. Il atteint une hauteur de 100 jusqu'à 150 pieds, et ses feuilles sont dentelées. Les fleurs mâles et femelles sont placées sur des tiges différentes; Les tiges femelles produisent les fruits, nommés Dattes, qui viennent sur des rameaux en grappes. Us sont de la grosièur d'une prune, de forme oblongue, et de couleur rouissatre (fig. b.). Leur chair est douce, et on les mange tant sraîches que sechées. Le suc de l'arbre, qu'on exprime, donne un Syrop et une espèce de vin. Les noyaux du fruit, étant moulus, servent de nourriture aux boeufs et aux chameaux.
Outre ce fruit on peut encore manger du Palmier Dattier la moelle, qui est d'un goût sort doux et agréable, et ses tendres branches seuiilées, qu'on nomme choux Palmisle et qui donne un légume fort délicat. On retire aussi de sa tige un suc fort suave, dont on prépare le vin de Palmisle. Ses feuilles sont employées à des nattes, des corbeilles, des chapeaux, et à toutes espèces d'ustensiles.
Ad00341 02 047a/freOiseaux XVI. Vol. II. N. 44.
PIES ET GEAIS.
Fig. 1. La Pie vulgaire. (Corvus Pica.)
Cet oiseau est très commun dans toute l'Europe; Ta couleur est noire et blanche, ses ailes sont petites à proportion de la grandeur du corps, et sa queue faite en coin est perpétuellement remuée, comme celle de la hoche-queue, La pie fait son nid sur les arbres les plus élevés avec une grande adresse, le garnilïant d'épines en toutes les surfaces extérieures et n'y laissant qu'un trou fort étroit pour l'entrée. Elle aime à vivre dans le voisinage des villes et des villages, et se nourrit de petite volaille, d'oiseaux et de leurs oeufs, et même de cadavres. Quoiqu'elle soit naturellement très sauvage, cependant étant prise jeune elle devient privée au point que dans les maisons elle vit familièrement avec les chiens et les chats, les agace et leur vole souvent le manger. Elle apprend aisément à articuler des paroles, mais on doit s'en méfier dans les maisons à cause de son inclination au larcin, car elle voie, tout comme le corbeau et la corneille, des essets luisans, tel que de l'argent, des bagues, de l'argenterie etc. et les cache dans les lieux les plus secrets. Il y a aussi des pies toutes blanches.
Fig. 2. La Pie du Sénégal. (Pica Senegalensis.)
Cette espèce de Pies est tout-à-sait noire, k l'exception des ailes et de la queue, qui sont brunes; au restç tïle a teut de commun avec la Pie vulgaire.
Fig. 3. Le Geai. (Corvus glandarius.)
Le Geai est un très bel oiseau, sort vif et agile; il vit surtout dans les climats tempérés de l'Europe. Le champ de son plumage est diversifié; il a la poitrine et le ventre d'un gris roussatre, le dos noir, la tête grise et la queue noire; des tâches bleues et noires traversent ses ailes blanches. Il bâtit son nid sur des chênes dans les grandes forêts, et le sait cacher avec beaucoup d'adreile. Il se nourrit de glands, de noiseltes, de châtaignes, de pois verts, de sèves, de fruits de la ronce etc. II fait aussi provision de ces a!imens pour l'hiver et les conserve dans des arbres creux. Cet oiseau est très agile et pétulant; il sait prendre des attitudes souvent fort risibles, et quand il appercoit un homme dans la forêt, il voltige d'arbres en arbres avec des grands cris. Etant pris niais il se rend fort familier, et apprend même k articuler quelques mots. Au reite il est aussi voleur que la pie. Dans les autres parties du monde il y en a encore plusieurs autres espèces, qui sont fort joliment colorées.
Fig. 4. Le Geai bleu du Canada. (Corvus cristatus.)
Fig. 5. Le Geai de la Sibérié. (Corv. Sibericus.)
Fig. 6. et 7. Le Geai de Cayenne. (Corv. Cayanus.)
Fig. 8. Le Geai de la Chine. (Corv. erythrorynchos.)
Fig. 9. Le Geai du Perou. (Corv. peruvianus.)
Ad00341 02 048a/frePlantes. XXXV. Vol. II. No. 45.
ESPECES DE BLED.
Fig. 1. L'Epeautre, ou Froment locar. (Triticum Spelta.)
L' Epeutre est une espèce de froment; on lui a asligné avec raison un des premiers rangs parmi les espèces de bled les plus èstimées, car la graine est très große et pésante, et on en retiré la sarine la plus sine et la plus blanche, qui est réputée chez nous sous le nom de sarine de Nuremberg ou de Francfort. On le cultive beaucoup en Allemagne, surtout dans les pays du Rhin, en Franconie et en Souabe.
Il y a de l'épeautre barbu et sans barbe; les deux sortes se ressemblent parsaitement pour toutes les autres qualités. Fig. a. en montre la fleur et la graine.
Fig. 2. Le Sarrasin, ou bled noir. (Polygonum fagopyrum.)
La Grèce et la Turquie sont la patrie da bled Sarrasin; il y a environ quatre fiècles qu'on l'a planté pour la première fois en Italie, où il reçut alors le nom de fr um en tum $aratenicum. Il n'est point délicat et croît dans les terres les plus sablonneuses et les moins sertiles; il est par conséquent un don inappréciable de la Nature pour toutes les pauvres contrées couvertes de sable. Il ue poulie pas des tiges très hautes, ses feuilles sont triangulaires et sernblables pour la forme à celles du lierre; la tiges et les feuilles deviennent rouges, quand la plante commence à mûrir. (fig. h.) A ses jleurs rouges succédent des graines noirâtres et triangulaires, (fig. c.). Ordinairement on ne fait pas de la sarine du Sarrafin, mais feulement du gruau, dont on sait de la foupe, de la bouillie, et d'autres mets de farine, qui donnent une nourriture agréable et salutaire.
Fig. 3. Le Ris. (Oryza sativa.)
On prétend que l'Ethiopie a été originairement la patrie du Ris, mais de nos jours il est devenu l'espèce de bled la' plus importante dans tous les pays chauds des quatre parties du monde, et l' objet principal de leur agriculture. Il pousse des tiges ou tuyaux à la hauteur de 3 ou 4 pieds, avec des feuilles en forme de celles des rofeaux, et des épis en bouquets. Ses fleurs sont verdàtres (fig. d.) et quand elles sont papées, il leur succéde des seineiices oblongues et blanches (fig. e.)qui sont généralement connues.
Il y a deux espèces de Ris, celui qui croît fer des hauteurs, et l'autre qui ne vient que dans des terres marêcageuses. Le premier est semé dans îles terrains fecs et sur des hauteurs, et on l'estime beaucoup plus que le fécond, parce que les grains qu'il porte, sont plus blancs, d'un meilleur goût, plus fermes et qu'ils fe con servent plus longtemps. Mais par contre cette première espèce rapporte moins que-la séconde, et fa culture est plus expofé à des accidens dangereux; on la cultive par cette raifon moins fréquemment que là séconde espèce. Celle-ci est non feulement semée dans des fonds naturellement humides et marécageux, mais on les met encore sous l'eau par le moyen de canaux jusqu'à un pied de profondeur. Ils relient dans cet état d'inondation, jusqu' à ce qwe les épis ont pouffé; alors on fait delfecher le terrain. On peut bien Pimaginer, combien les exhalaifons de ces eaux ftagnantes doivent rendre mal-faines les contrées, où Ton cultive beaucoup de Ris. Après la récolte les grains sont battus, écalés sur des moulins à Ris, fechés avec soin, (car sans cela ils ne fe conferveroient pas)et transportés dans l'étranger comme un article de commerce.
Le Ris est un des alimens les plus sakutaires, el l'on en prépare un grand nombre de mets différons. On en tire aussi, par le mélange avec le vin Palmiste et par la diftillation, une liqueur spiritueuse, que nous connoissons sous le nom d'Arac.
Ad00341 02 049a/frePoissons XX. Vol. II. No. 46.
DIFFERENTES ESPÈCES DE SOLES.
Les soles se distinguent de tous les autres poisIons par la singularité de leur struciure; ieur forme est large et platte comme une aiïiette, ce qui leur a fait donner le sur nom de poilsons plats, et leurs yeux, dont l'un est très souvent plus grand que l'autre, sout toujours tous les deux du même eoté de la tète. Elles ne rodent pas dans l'eau, comme sont tous les autres poissons, mais se tiennent tranquilles au fond de la mer et se cachent dans la bourbe. On les trouve surtout dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, où elles sont prises en abondance; tant fraîches que sechées elles sont un article considérable de commerce. Leur chair est très estimée par soirbon goût, surtout lorsqu'elles sont un peu grandes Outre la soie proprement dite, dont j'ai déjà donné la description dans le premier Volume de ce Portefeuille à soccaiion des Stocksisches ou Merluches, il y en a encore, les espèces suivantes.
Fig. 1. La Barbue. (Pleuronectes Rhombus.)
Sa longueur est à peu près d'un pied et demi, Ta couhur est brune sur le dos et blanche au ventre, comme on le voir par la figure double ci-join te. Cette espèce est la plus commune dans tout le genre des soies; on la trouve partout dans la Mer du Nord ainsi que dans l'Elbe; à Hambourg on l'appelle pour cela sole de I Elbe. Elle a ses deux yeux sur le côté droit.
Fig. 2. Le Flez. (Pleuronectes Flessus.)
Le Flez vit dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, et n'est jamais plus long d'un pied. Sa couhur est d'un brun foncé avec des tâches jaunes-noirâtres, et tout le corps est garni de pointes blanches. On la prend aussi fort souvent dans des rivières, et sa chair, soit fraiche soit, fumée est d'un excellent goût.
Fig. 3. La Limande. (Pleuronectes Limande.)
La Limande est de la longueur de l'espèce précédente. Elle est jaune sur le dos, blanche au ventre et vit également dans la Mer du Nord et dans la Baltique. Elle est préférée à toutes les autres espèces par la délicatesse de sou gôut, et comme elle est aussi la moins commune on en fait le plus grand cas.
Fig. 4. Le Flétan. (Pleuronectes Hippoglossus.)
Cette espèce étant ordinairement longue de 3 pieds pour le moins, surpasse en longueur toutes les autres espèces de soies. Souvent même elle atteint une longueur si enorme qu'elle pese 2 jusqu'à 300 livres. Sa tête est brune, le clos grisâtre et le ventre blanc. Elle vit dans tout l'Océan du Nord, et on la prend fréquemment aux cotes de la Norvège, à celles de la Nouvelle Foundlande et de la Terre ferme. Les Anglois et les François en en sont une grande pèche et en préparent du stockfische. Sa chair fraiche n'est pas d'un bon gôut.
Fig. 5. Le Turbot. (Pleuronectes maximus.)
Outre la Mer du Nord et la Baltique le Turbot habite aussi la Méditerranée. Il devient très grand, est fort joliment marqueté de tâches brunes et jaunâtres et ses yeux sont placés sur le côté gauche. Sa chair est ferme et d'un hon goût. C'est surtout en Angleterre qu'où eu fait la pêche, et on y en trouve qui pesent 20 jusqu'à 30 livres.
Ad00341 02 050a/frePlantes XXXVI. Vol. II. No. 47.
ESPÈCES DE PALMIERS.
Fig. 1. Le Cocotie. (Cocos nucifera.)
Le Cocotier croît dans tons les pays de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique, ainsi que dans toutes les isles sie la Mer du Sud. situés entré les Tropiques, et il est sans contredit l'espèce la plus utile des Palmiers. Il atteint une hauteur de 80 pieds, sa tige est noueuse, à-peu-près comme celle de la canne, et ses feuilles* empennées sont longues de plus de dix pieds et larges de 2 1/2. Comme il fleurit tous les mois, il paroit pendant toute l'année couvert de fleurs et de fruits, qui mûrissent alternativement. Son fruit est le Coco, ou la noix de l'Inde, (fig. a.) dont la forme et la grosseur räll'emblent à celles d'un Melon médiocre, et qui est couverte d'une peau mince, de couleur brune-jaunâtre, et garnie en dedans d'une espèce de bourre filandreuse. La coque qui enveloppe la noix, est épaisse, dure, et ligneuse; on peut la travailler au tour et lui donner un poli fort lui san t. Ces noix croissent par groupes de dix à vingt pièces; lorsqu'elles ne sont pas encore entièrement mures, on en tire une bonne quantité d'eau fort salutaire et agréable au goût, dont on fait usage dans le pays, tant pour se désaltérer que pour un remède dans différentes'maladies. Mais si le fruit a pris son accroissement, ce suc laiteux prend de la connstance, et se change en une espèce d'amande, au milieu de laquelle il reste cependant toujours une cavité remplie de suc. Une pareille noix appaise par consequent la faim en même tems qu'elle étanehe la sois; on l'apprête aussî de différentes manières, et on en tire une huile excellente, avec laquelle il se fait un grand commerce dans l'Inde. De la peau filandreuse les Indiens fort des cordages de toutes espèces et disfërens tifsages. Avec la coque dure on fait des gobelets, des vases, des cuillers et autres jolis ouvrages de ménage. Quand on coupe les bouts des rameaux, où devraient naître les jeunes Cocos, il en découle un suc vineux, qui tout frais sert de boulon, ou qui est employé pour faire de l'Arac. Les jeunes feuilles du soin m et de l'arbre dorment le choux Pahuifte très bon à manger, et la moelle tendre de l'arbre est connue sous le nom de cerveau Palmiste. On faitle même usage des feuilles et du bois comme de ceux du Palmier Dattier; les premières servent aussi de papier et on écrit làclessus avec des poinçons.
Fig. 2. Palmier Arequier, ou Palmiste royal. (Areca oleracea.)
Cet arbre croît presqu' exclusivement dans l'Amérique méridionale; il est la plus haute de toiUes les espèces de Palmiers, car il a souvent jusqu'à 300 pieds de hauteur. Les habitans du pays se servent de son bois et de ses feuilles, comme de ceux de tous les autres Palmiers, pour subvenir à un grand nombre de besoins; mais ce qu'on en retire de plus remarquable, c'est le chou Palmiste, ou ses petites feuilles n'étant encore développées, et le cerveau Palmiste, ou sa moelle jeune et fondante, qu'on ne mange pas seulement dans le pays même, mais qui étant confite est anssi transportée dans l'Europe comme une très grande délicatesse.
Ad00341 02 051a/freQuadrupèdes XXXVI. Vol. II. No. 48.
ESPÈCES DE LOUTRES ET DE MARTRES.
Fig. 1. La Loutre. (Mustela Lutra.)
La Loutre est de la longueur de deux pieds et demi; elle vit dans l'Europe et dans toute l'Asie septentrionale, aux bords des ruisfeaux, des fleuves et des lacs, et ses terriers sont creusés dans le rivage de façon que leur ouverture se trouve au dessous de la surface de l'eau. Elle se nourrit de poissons, de grenouilles, de rats d'eau et de petits oiseaux. Elle est très farouche et mordante et on la compte avec raison parmi les animaux les plus rusés, ce qui fait aussi qu'elle est fort difficile à prendre. Cet ennemi pernicieux des étangs est d'autant plus dangereux qu'il choisit la nuit pour aller à la rapine. Sa peau est de couleur brune et grisâtre au ventre et à la poitrine; elle fournit une bonne fourrure. Sa chair a un goût de poissons, mais on la mange rarement, et seulement en cas de besoin.
Fig. 2. Le Noerza. (Mustela Lutreola.)
Le Noerza est plus petit que l'espèce précédente, n'ayant qu'un pied de longueur, et sa couleur est d'un brun jannâtre. Il habite la Pologne, la Rusfie, la Sibérie, très rarement aussi l'Allemagne. Sa manière de vivre et sa nourriture sont exactement les mêmes que celles de la Loutre, mais la fourrure qu'elle donne est beaucoup moins bonne.
Fig. 3. Le Vison. (Mustela Vison.)
Le Vison, qui est aussi une espèce de loutre, vit dans le Canada sur les rivages et auprès des digues, à travers desquelles il a l'usage de se percer des passages. Sa longueur est de 16 pouces, et sa couleur d'un châtain foncé. Il se nourrit de poissons, de rats et de volaille, et se laisse apprivoiser. Il fait pour ainsi dire le passage des Loutres aux Martres, et l'on en retire une fourrure élégante.
Fig. 4. La Fouine ou Martre domestique. (Mustela Foina.)
La Fouine ou Martre domestique se trouve dans les contrées intérieures de l'Europe et de l'Asie, et vit dans des rochers, des monceaux de pierres, des granges, des étables et des maisons. Sa longueur est de 16 pouces; elle se nourrit de souris, de taupes, d'oiseaux, de volaille domestique et de ses oeufs, de grenouilles et même de fruits. La couleur de son poil est grise et châtain et noire vers le bout. Sa peau ne donne pas une bonne fourrure, mais elle est remarquable par son électricité. Sa fiente a une sorte odeur de musc.
Fig. 5. Le Pekan. (Mustela Canadensis.)
Le Pekan est originaire dans Je Canada. Sa longueur est de deux pieds sans compter la queue. Sa peau donne une fourrure précieufe; la couleur en est d'un châtain-clair et changeante entre le jaune et le gris cendré. Sa nourriture confiste, comme celle de toutes les autres Martres, dans de petits animaux et des oiseaux,
Fig. 6. Le Vansire. (Mustela Galera.)
Le Vansire, qu'on nomme aussi Martre d'Afrique, se trouve fréquemment dans la Guinée et sur l'isle de Madagascar. Il est long de 18 pouces, sans la queue, et d'un beau brun foncé; cette couleur de sa peau lui donne une grande reffemblance avec celle de la Zibeline. Il s'enfouit dans la terre et vit de rapine.
Ad00341 02 052a/freOiseaux. XVII. Vol. II. No. 49.
DIFFERENTES ESPÈCES DE COQS SAUVAGES.
Fig. 1. Le Coq des Bois, ou l'Auerhahn. (Tetrao Urogallus.)
Fig. 2. La Poule.
L'Auerhahn est de la grandeur du Coq d'Inde; il vit dans l'Allemagne, et même dans toute l'Europe septentriouale au milieu de grandes forêts de pins bien sorabres, et le nourrit d'insectes, de bourgeons et de semences des pins, des sapins, des bouleaux et des coudriers. La couleur du coq est noire tirant sur le bleu d'acier, et brune sur îe dos et les ailes; la poule, qui est moins grande que le coq, est marquetée de taches brunes, tant claires que foncées, et parsemée de perles blanches. Tant que l'Auerhahn;est jeune, sa chair palse pour être un bon gibier.
Fig. 3. Le Coq de Bruyère. (Tetrao Tetrix.)
Fig. 4. La Poule.
Le Coq de Bruyère a le même genre de vie que l'Auerhahn, mais il est plus petit et seulement de la grandeur d'un coq domestique. Il vit dans l'Europe septentrionale, surtont très fréquemment dans l'Angleterre, l'Ecosse et la Suède. Il se plaît beaucoup sur les montagnes couvertes de forêts de bouleaux, où il se nourrit de bourgeons et de semences des bouleaux des coudriers, des peupliers et des myrtilles. La couleur du. coq est d'un gris cendré, ou aussi noirâtre tirant sur le bleu d'acier; celle de la poule est brune à. tâches jaunes. Ils ont tous les deux une queue fourchue et recourbée; quand ils sont encore jeunes, on aime à les manger.
Fig. 5. La Gelinotte de bois ordinaire. (Der Hahn. (Tetrao Bonosia.)
Fig. 6. La Poule.
La Gelinotte de lois n'elt pas aussi grande qu'une poule domestique, et il y en. a différentes espèces. Elle se trouve dans tons les pars intérieures de l'Europe et vit sur des montagnes couvertes de bois un peu clairs où elle se nourrit de la sernen ce et des fleurs des bouleaux et des coudriers. Elle est tachetée-en brun, gris, noir et blanc, et ses jambes sont velues. Le Coq se distingue de la Poule par une tâche noire qu'il a au dessous du gosier. Sa chair est d'un goût exquis.
Fig. 7. La Gélinotte de bois des Pyrénées. (Tetrao alihata.)
Fig. 8. La Poule.
Elle se trouve principalement dans les Pyrénées, et sa couleur est un beau smèlange de jaune, de gris, de brun et de noir; elle a deux plumes sort longues à la queue.
La Gelinotte d'Italie se trouve dans la partie inférieure de l'Italie, et surtont dans les deux Siciles; elle n'eu pas moins belle en couleurs que la précédente.
Fig. 9. La Gelinotte blanche, ou la Poule de neige. (Tetrao Lagopus.)
Elle vit sur les Alpes les plus élevées de la Suide et de la Savoie, en Norvège et en général dans les régions les plus septentrionales du globe. Pendant l'été elle est tachetée en blanc, brun et. noir, mais dans l'hiver elle est tout à fait blanche; ses jambes sont velues. Elle creuse des trous profonds dans la neige, et même des longues galeries, où elle demeure pendant l'hiver Elle se nourrit de bourgeons de sapins et de bouleaux, de myrtilles et de bruyère. Sa chair fraiche est un assés mauvais gibier.
Ad00341 02 053a/frePlantes. XXXVII. Vol. II. N. 50.
ESPECES DE BLED.
Fig. 1. Le Maïs. (Zea Mays.)
Le Maïs, qui porte aussi le nom de lied de Turquie, ou bled d'Inde, tire son origine des Indes, d'où il fut apporté en Turquie et de-là dans les autres parties de l'Europe, surtout dans les ]lus méridionales, où il est très fréquemment cultivé. Les avantages que l'on en retire sout très grands, car non seulement une grande partie des hommes en sont leur nourriture, mais il sert aussi à engraisser des animaux privée. On en conçoit deux sortes: 1) le petit Maïs, ou le vulgaire, qui est le seul cultivé en Europe, et dont la tige devient haute de 3 à 4 pieds; 2) le grand Maïs, qui atteint souvent en Amérique une hauteur de 18 pieds. - Le Maïs porte sur le même pied des üeurs mâles et femelles; les fleurs mâles (fig. a.) sont au semmet de l'épi et au delsus des semelles (fig. b.) qui'ressembîent à une houpe, et au bas desquelles se trouvent les grappes des grains (fig. c.). Ces grappes sont cornposées de plusieurs rangs de grains, dont la couleur, lorsqu'ils sont mûres, cst jaune, ou d'un ronge foncé On fait de ces grains de la farine et du gruau; on en brasse de la lùerre, en distille de l'eau de vie, et l'emploie aussi à engraisser des animaux. Les jeunes grappes étant encore vertes sont consites dans du vinaigre, et la lige fraîche contient un suc, comme la canne à sucre, dont oh pourroit aussi préparer un véritable sucre; mais comme il ne rend pas beaucoup, il ne vaut pas la peine de l'extraire.
Fig. 2. Le Millet. (Panicum milaceum.)
Le Millet nous a été apporté des Indes. Parmi la quantité de ses espèces, nous ne nommerons ici que les deux principales. 1) Le grand Millet ou Sorgo, qui porte la semence dans des épis en manière de bouquets; 2) te petit Millet ou Millet ordinaire, dont la semence est ensermée dans des panicuîes semblables à ceux de l'avoine. La couleur des grains fait distinguer encore trois autres espèces de Millet, le blanc, le jaune et le noir. - On cultive le Millet dans tonte l'Europe méridionale, mais le plus fréquemment en Allemagne. Il pousse des tiges en forme de tuyaux, à îa hauteur de 3 à 4 pieds; ses feuilles sont larges d'un doigt et semblables à celles du roseau. Cette tige se partage en plusieurs branches, et porte la semence, qui est généralement connue, dans des panicuîes, dont chacun contient 500 jusqu'à 600 grains., Ces grains sont enfermés dans des coques dures et luisantes, dont il faut les nettoyer sur des moulins. Avec le Millet ainsi mondé on prépare des mets, qui ressemblent aisés au ris; la bouillie qu'on en sait, est une nourriture généralement estimèe et très alimenteuse.
Ad00341 02 054a/frePlantes XXXVIII. Vol. II. No. 51.
ESPÈCES DE PALMIERS.
No. 1. Le Latanier, ou Palmier en éventail. (Borassus flabellifer. L.)
Le Latanier est un arbre des Indes orientales qui s'élève à la hauteur tle 30 pieds. II a reçu le nom de Palmier en éventail par la forme singuïière de ses feuilles. Les rameaux sont épineux et longs de 4 pieds; à leur extrémité il se trouve un faiseeau d'à peu près 80 feuilles plates, qui ont la forme d'un demi cercle, oir celle d'un éventail. Le Palmier est de la plus grande utilité aux habitans des Indes orientales; car il leur tient quelquefois lieu de tout autre aliment, tant pour les hommes que pour les bestiaux. On fait principalement un grand usage de son suc, qu'on retire de l'arbre en coupant les bourgeons anliitôt qu'ils poussent, et en attachant au désions de l'ouverture de petits vases de feuilles de Palmiers, pour y faire découler le suc. Le vin Palmiste, qu'on en prépare, a la couleur du petit lait; il mousse comme le vin de Champagne, est d'un goût aigredoux et fort agréable, maïs il ne se conserve pas plus de deux jours sans devenir aigre. Il enivre beaucoup et fak la boisson ordinaire des habitans de plusieurs isles. Le suc étant encore fvaix, donne aussi un bon syrop et une espèce de sucre très estimée.
Le fruit de ce Palmier est une noix filameneuse (fig. a.), de la grosseur d'une noix de Coco; es trois amandes qu'elle renferme sont peu estimèes, et il faut les manger avant qu'elles soient mures, parce que plus tard elles deviennent trop dures.
Les habitans de ces pays là se servent des feuilles de cet arbre pour en couvrir leurs cabanes, et pour en faire des paniers, des gobelets, des parafais, des pipes à tabac, et d'autres petits meubles.
No. 2. Le palmier huileux ou oléagineux. (Elais Guineensis L.)
Cette espèce de Palmiers est originaire sur la côte de Guinée; elle est, pour ainsi dire, sans tronc, ne consistant dès le fond que d'un allem blage de feuilles, dont les tiges fond épineuses. Les feuilles de la couronne sont très longues et empennées.
Le Palmier atteint une hauteur de 15 a 20 pieds et porte dans sa couronne un grand nombre de noix (fig. c.) qui ressemblent presque à nos noix ordinaires et renferment une amande de couleur rouge-jaunâtre (fig. d.). Les amandes étant pilées on en prépare l'huilé de Palme, qui est épaule connue du beurre, de couleur jaune dorée, d'un goût ailés doux et d'une odeur de violettes. On s'en sert ailés fréquemment dans la Médecine.
Ad00341 02 055a/freQuadrupèdes XXXVII. Vol. II. No. 52.
MARTRES ET BELETTES.
No. 1. Le Putois. (Mustela putorius. L.)
Le Putois se trouve dans les pays tempérés de l'Europe et de lAiie et vit dans des monceaux de pierres, des élables, des greniers, des vieux décombres et des arbres creux. Jl dort pendant le jour, et !a nuit il fait la ehalte aux lapins, aux souris, aux taupes, aux poissons, aux grenouilles et aux poules, dont il vole aussî les oeufs. Il a environ 18 pouces de long, et sa peau est d'un beau châtain foncé; mais comme elle ne perd jamais entièrement l'odeur insupportable, propre à cet animal, elle ne donne pas une bonne fourrure.
No. 2. Le Putois tigré. (Mustela sarmatica. L.)
Le Putois tigré ressemble beaucoup au Putois ordinaire, à sa longueur près, qui n'est que de 14 pouces. Le poil de sa peau est fort joliment coloré, et elle donne une ailes bonne fourrure. Il habite les déserts de la Pologne et de la Volhynie et se nourrit deHatnsters, de Zisels, d'oiseaux etc. qu'il surprend la nuit, parce qu'il palTe le jour à dormir.
No. 3. Le Furet. (Mustela furo. L.)
Le Furet est un joli petit animal, d'environ quatorze pouces de long; la couleur de son poil est d'un jaune clair et lés yeux sont rouges. On croit le furet originaire de la Barbarie, d'où il sut transporté en Espagne; on s'en est servi pour y détruir les lapins, qui, s'etant singulièrement multipliés dans le pays, devenoient très nuisibles. De l'Espagne il s'est répandu dans la suite dans les autres pays de l'Europe. Il s'apprivoise aisément et on l'élève dans des tonneaux, où on les nourrit de pain, de son et de lait. Les chasseurs se servent du suret pour la chatte aux lapins, dont il est l'ennemi juré, et qu'il poursuit dans leurs terriers et les en fait sortir. Ils sont dressés exprès pour cette chasse et rendent alors à peu près le même service que le basset.
No. 4. Le Koulon. (Mustela sibirica. L.)
Le Koulon fait le passage entre le Martre et la Belette. Il est de la longueur d'un pied, et vit dans les grandes sorets de la Sibérie. La couleur de son poil est d'un jaune-rougeâtré très brillant, sa queue est couverte de poils longs. Il est extrêmement voraqe, de sorte qu'il le. glille même dans les villages et vole aux paysans ce qu'il se trouve de viande dans leurs cabanes. Sa fourrure se vend surtout dans la Chine.
No. 5. La grande Belette ou l'Hermine. (Mustela erminea. L.)
La grande Belette se trouve exclusivement dans le Nord de l'Europe, de l'Asie et. de l'Amerique, mais elle est surtout très abondante.; dans la Sibérie. Elle a 10 pouces de long, et fa peau est rousse en été, excepté la gorge et le ventre qui sont blancs; le bout de' la queue est noir. En hyvèr son poil devient tout à fait blanc, mais le bout noir de la queue lui reste. Après ce changement elle reçoit le nom d'Hermine, telle que nous en avons donné la défeription sur la table IX. pag. 51. du I. Vol. de ce Portefeuille. La peau de l'Hermine est mise au nombre des sines pelleteries; elle étoit autresois le vèteinentf caractéristique des Princes et des grands Seigneurs, qui en portaient des manteaux et doubloient leurs couronnes.
No. 6. La Belette ordinaire. (Mustela vulgaris. L.)
La Belette ordinaire vit également dans le Nord de l'Europe et de l'Asie, mais on la trouve ausû fréqemment dans l'Allemagne, où elle vit dans des maisons, dès vieux décombres et des arbres creux. Elle n'a que 7 pouces de long; sa couleur est d'un brun jaunâtre, et îe bout de sa queue n'est pas noir, comme aux Hermines; mais comme celles-ci elle, change de couleur en hiver. Elle se nourrit d'oeuss de poules et d'autres oiseaux, de souris et de levrauts, qu'elle surprend la nuit taudis qu'elle dort pendant le jour. Quoique petite, elle est cependant très courageule et hardie, et fe désend même contre le chat. Elle se laisse aisément apprivoifer, et alors elle est un animal fort gentil et plaifant.
Ad00341 02 056a/frePoissons XXI. Vol. II. No. 53.
ESPÈCES DE BALEINES.
Toutes les espèces de Baleines, dont il y a un grand nombre, sont vivipares, et allaitent leurs petits comme les quadrupèdes. Quand on veut les ranger d'après ce caractère, il faut les compter parmi les animaux à mamelles et non pas parmi les poissons.
Le Cachelot. (Physeter Macrocephalus. L.)
No. 1. Le mâle. No. 2. La femille.
Après la Baleine de Groenland le Cachelot est le plus grand poisson de l'Océan. Sa gueule est d'une largeur immense, et il est capable d'avaler, des requins de la longueur de huit pieds; il fait de ce poiiTon Ta nourriture ordinaire. Il n'a de dents que dans la mâchoire inférieure, sa mâchoire supérieure est parsemée de trous destinés apparemment à recevoir les dents de la mâchoire insérieure, lorsque les deux mâchoires se rapprochent. Sur le muffle il a une ouverture qui lui sert d'évent.
Le mâle No. 1. est ordinairement d'une longueur de soixante et dix huit à quatre-vingt pieds mais la femelle No. 2. est plus petite, rarement plus longue que de soixante pieds, mais beaucoup plus grosse. An ventre elle a deux mamelles, avec lesquelles elle allaite ses petits. Il y a différentes variétés de Cachelot, dont nous avons vu une sur la Tab. 7. du I. Vol. de ce Portefeuille, qui cependant ressembîe bien plus à une autre espèce de baleine, que les Allemands nomment Finnfisch.
Sur le tableau ci-joint on voit le mâle et la femelle du Cachelot représentés avec la plus grande exactitude. On le prend comme la Baleine de Groenland à l'aide de harpons, que les pécheurs lancent sur l'animal quand il vient sur la surface de l'eau pour respirer ou pour se reposer. On an fait là chaise tant à cause de la graisse, que pour avoir la substance blanche et buileuse qui se trouve dans une cavité de sa tète, et qui est connue sous le nom de blanc de Baleine, (sperma ceti). Elle y est dans une si grande quantité qu'on en tire souvent d'un seul poisson jusqu'à cinquante tonueaux. Etant exposée à l'air, cette huile se coagule et forme ensuite une graille blanche. Dans les intestîns de ce poisson on trouve aussi de gros morceaux d'Ambre gris, qui est probablement une espèce de bitume odorisérante que le poisson a avalée au fond de la mer, et qui mêlée de ses excrémens, s'est endurcie dans la suite.
No. 3. Le Nord-Caper. (Balaena musculus. L.)
Le Nord-Caper vit dans la mer d'Ecosse; sa longueur est de 78 pieds et sa gueule est si immensement large, que 14 personnes pourraient s'y tenir debout, et qu'une barque pourroit y entrer commodément à l'aide du courant. Sa langue est de la longueur de quinze pieds huit pouces, et large de quinze pieds à la partie la plus grosse. Il n'a point de dents, mais il est pourvu de barbes comme la Baleine de Groenland. Son dos est noir et son ventre blanchâtre, où il a également une peau remplie de plis. Il se nourrit principalement-de harengs; mais on en retire peu d'huile, et paîs cette rai son les pêcheurs de Baleine n'en sont pas grand cas.
No. 4. Le Cachelot à petits yeux. (Physeter microps. L.)
Cette espèce de Cachelots est longue d'entre soixante et dix pieds, et elle vit dans les mers de la Groenland. Sa peau est noire et lisse, et recouvre une graisse d'une épaisseur considérable, mais qui donne peu d'huile. Il se nourrit de chiens de mer, de bécasses de mer, et de Marsouins, qu'il attaque en troupeaux, les poursuit et les chatte souvent sur la glace. Il est pris comme la Baleine de Groenland, parle moyen de harpons.
Ad00341 02 057a/freOiseaux XVIII. Vol. II. No. 54.
DIFFERENTES ESPÈCES DE FAISANS.
Le Faisan d'Europe. (Phasianus Colchicus. L.)
No. 1. Le Coq-Faisan. No. 2. La Poule-Faisande.
Le Faisan vit dans l'état sauvage dans la Mingrelie et la Géorgie; dans l'Europe il est seulement élevé par une éducation très soîgnée dans des enceintes murées qu'on appelle saisanderies. Sa longueur est de 2 à 3 pieds, la queue y comprise. Le plumage du Coq-Faisan est des couleurs les plus magnifiques; celui de la Poule-Faisande est moins brillant, étant d'une couleur grise-brunâtre. Les oiseaux sont d'un caractère sauvage, et fréquentent les bois taillés, remplis de broussailles. Ils se perchent la nuit dans les hautes futaies, et se nourrissent de grains de différentes herbes potagères, d'insectes et de limas. La Poule ne pond qu'une fois par an, et ses oeufs, dont il y a toujours 12 à 15, sont d'un gris-verdàtre et tachetés en brun. Au bout de 20 à 23 jours les faisandeaux ecîosent. La chair de toutes les espèces de faisans est d'un goût exquis.
No. 3. Le Faisan couronné d'Afrique. (Phasianus Africanus. L.)
Il est originaire dans les Indes orientales, et son plumage qui est de couleur bieue-d'acier, joint à une couronne de' plumes de couleur argentée qu'il porte sur la tète, lui assignent un rang distingué parmi les plus beaux oiseaux qui existent. Sur les ailes il a une tache brune, au milieu de laquelle il se trouve encore une tâche blanche. Il est un peu plus petit que notre faisan ordinaire.
No. 4. Le Hoazin. (Phasianus cristatus. L.)
Le plumage de ce beau saisan est coloré eh blanc, rouge et noir, et sa télé est surmontée d'une huppe. Il habite la Nouvelle -Espagne, et se perche sur des arbres à coté des lacs et des rivières. Il se nourrit de serpens, de fourmis, de vers et d'autres Insectes, et se Iaisie aisément apprivoiser.
No. 5. Le Faisan de Cayenne.
Il vit dans la Cayenne, a le plumage verd et fort joliment coloré, la gorge rouge et des cercles de couleur écarlate autour des yeux. Sa chair est d'un goût excellent.
No. 6. Le Faisan de Guiane.
La Guyane est sa patrie. Il se nourrit de ris et de différentes sortes de grains. La couleur de la tête, du col, du dos et de la qweue est d'un brun-clair; celle du ventre et de la poitrine est d'un verd de pomme.
No. 7. Le Faisan du Cap. (Phasianus capitis bonae spei. L.)
Le plumage de cet ossean est superbe; la poitrine et le ventre sont d'an bïarïc argenté, la tête et le dos d'un brun-grisàire, ses pennes et sa queue sont noires, et ses jambes noires et jaunes. Il porte sur. sa tète un panache redresié sur le dos, et ses yeux sont entourés de cercles de couleur rouge. Le Cap de bonne espérance est sa patrie, et toute sa figure est si bien proportionée qu'on peut le nommer véritablement un oiseau très beau et très élégant.
Ad00341 02 058a/frePlantes XXXIX. Vol. II. No. 55.
LE LIN ET LE CHANVRE.
Le Lin et le Chanvre sont deux végétaux des plus précieuses pour la vie de l'homme. Ils nous foumiûent du fil, du linge, de la ficelle, des cordages, enfin une infinité de choses de nécessité ou de commodité, et même à la fin du papier; leurs graines nous procurent de l'huile. A cause de cette grande vtilité, leur culture et leur sabrication occupe dans tous les pays l'industrie d'un grand nombre de personnes; ils Tarent en préparer les objets du Commerce les plus essentiels et les plus lucratifs.
No. 1. Le Lin. (Linum usitatissimum. L.)
Dans l'Espagne, la Suisse et d'autres pays méridionaux de l'Europe, on trouve encore le Lin dans l'état sa'uvage; mais chez nous il est cultivé dans les champs comme un blé d'été et avec beaucoup de soins. Sa tige est mince, simple et haute d'environ 2 à 3 pieds; ses fleurs sont d'un bleu grisàtre, (fig. 1.) et ses semences aplaties et d'un brun clair, (fig. b.) sont renfermées dans des capsules brunes, (fig. a.) qui, sélon les différentes espèces de lin, se gercent au soleil ou doivent être battues. L'écorce tendre de la tige ligsneuse, qui s'en détache quand elle est rouie, donne le Lin proprement dit. Lorsqu'il est préparé de la manière convenable, on le sile et en sait du linge. Ce même linge usé par le service, passe en lambeaux dans une autre manufacture, eu on le convertit en papier. La graine du lin fournit, par expression beaucoup d'huile, qui sert à brûler et en peinture, où elle fait la bafe de tous les vernis buileux. La pâte de cette graine exprimée est une excellente nourriture pour les chevaux, les bêtes à cornes et à laine. Cela peut suffire pour faire voir l'utilité étendue de cette plante précieuse.
No. 2. et 3. Le Chanvre. (Cannabis sativa. L.)
La véritable patrie du Chanvre est la Perse. Quand on le plante dans un bon terrain bien engraisséi il pousse une tige de la heuteur de 8 à 9 pieds et de la grosseur d'un doigt, et de même que le Lin, il n'est chez nous qu'une plante d'été. Il ne porte pas sur la même tige les dirFéremes parties de la génération. La plante sécondante ou mâle (fig. 2.) qui a les feuilles un peu plus larges, et qui porte des fleurs mâles, mais point de fruits, est appellée Chanvre thâlè'l la plante au contraire, (fig. 3.) qui produit les graines grisâtres, connues sous le nom de Chenevist (fig c.) s'appelle Chanvre femelle. Quand le Chanvre mâle a entièrement dissipé sa pousïière et sécondé les fruits, ce qui arrive ordinairement au commencement du mois d'Août, il commence à se fanneret alors il faut l'arracher et conserver. Le Chanvre semelle ne mûrit qu'un mois ou six semaines plus tard. Les deux espèces de plantes donnent au reste la même écorce, qui fe partage dans des silamens longs et tenaces, dont on sait principalement de la ficelle, des cordages, des cables, des toiles groiïieres pour des voiles et pour des tentes etc. Pour la Russie, l'Allemagne et plusieures autres pays' de l'Europe, le Chanvre fait un Article de commerce des plus importans.
Ad00341 02 059a/frePlantes XL. Vol. II. No. 56.
PLANTES AMÉRICAINES.
No. 1. L'Érable à sucre. (Acer sacharinum. L.)
L'Erable a sucre croit principalement dans l'Amérique septentrionale, en Pensylvanie et Neuyork, et ressembîe à notre Erable ordinaire pour la grandeur, les feuilles, les fleurs et la semence. Cet arbre peut devenir dans la suite de la même importance pour l'Europe, et principalement pour î'Aiiemagne, que l'eit déjà devenue une autre plante d'Amérique, la pomme de terre. Les habitans des provinces de l'Amérique septentrionale retirent par incision dans des certaines saisons le lue de cet arbre, et en préparent du sucre, non seulement pour leur propre consommation, mais jîs ont même commencé depuis quelques années d'en transporter des quantités consuiérables en Europe. Ce sucre de l'érable vaut autant, que le meilleur sucre des Indes occidentales. On compte 5 à 6 livres de sucre sur chaque arbre d'une certaine grandeur, et tous les deux ans on peut répéter la même manipulation pour retirer le suc. Comme l'érable à sucre prospère ausïi bien en Allemagne que dans l'Amérique septentrionale, et qu'il endure même les hivers les plus rigoureux, il seroit très à délirer qu'on le cultivât chez nous plus généralement; car il poùrroit nous fournir sur notre propre sol ce que nous consommons en sucre, et ce qui plus est, ce seroit le moyen le plus sur, pour faire abolir i'afFreuse traite des Nègres.
No. 2. La Pomme de terre. (Solanum tuberosum. L.)
La pomme de terre est sans contredit la production la plus précieuse et la plus biënfaisante que nous ayons tirée de l'Amérique, et c'est l'avantage le plus grand qui à resuîté pour l'Europe de la découverte de cette nouvelle partie du monde. Elle est originaire dans l'Amérique méridionale et uirlout dans le Pérou et lé Paraguay. En 1586. ce qui est à peu près cent ans après la découverte de l'Amérique, les pommes de terre furent transportées dans l'Europe par des Anglois, mais ce n'est que dans le siècle présent, qu'elles surent plus connues et généralement répandues en Allemagne. On ne pou voit pas s'imaginer au commencement qu'une production de ces climas ardents poùrroit jamais prospérer dans le Nord et même dans les climas les plus froids, ce que cependant l'expérience a suffisamment démontré. Cette dernière qualité jointe à leur utilité surprenante pour la nourriture des hommes et des bestiaux, leur ont assuré une réputation honorable sur toute la surface de la terre. Elles prospèrent dans le plus mauvais terrain et même sur des montagnes, où Ton ne peut pas songer à cultiver du bled. On sait que leurs tubercules sont le véritable objet de leur culture, il y a de ces tubercules qui sont rougeâtres, (fig. b.) d'autres en sont blancs (fig. c.); par dégéneration on en a recu une quantité de différentes espèces. La meilleure espèce de pommes de terre même dégénère après 8 à 10 ans, quand elle est toujours propagée par des tubercules, et il faut alors la renouveller par la semence qui se trouve dans cette plante, comme aux autres espèces de morelles, dont elle fait partie, dans de petites pommes rondes (fig. a.). Elle atteint tout au plus une hauteur de deux pieds, et porte une fleur violette ou blanche. Les pommes de terre, étant d'une substance sarineuse, elles sont une nourriture sort sa In ta ire pour les hommes et les beftiaux. On en fait de la farine, de l'empois, de la poudre, différentes espèces de patisserie et un grand nombre de mets; on en peut même distiller une très bonne eau de vie. En un mot, la pomme de terre est un des dons les plus précieux que l'homme a reçu, de la main bienfaisante de la nature.
Ad00341 02 060a/frePoissons. XXII. Vol. II. No. 57.
ESPÈCES DE BALEINES.
No. 1. La Licorne de mer ou le Narhwal. (Monodon monoceros. L.)
Sur la Table 7 du premier Volume de ce Portefeuille nous avons déjà donné une déscription de ce poisson, mais d'après un desfin qui n'a pas été tout ä fait exact; nous le serons donc connoitre ici plus au juste, La Licorne de mer ou le Narval est longue d'environ 20 à 24 pieds sans compter la corne, et 36 pieds avec elle. Elle est un habitant formidable de la mer du Nord, et se nourrit de soies et d'autres petits poissons. Sa peau est de couleur blanche tachetée en noir. Sa corne est tordue en spirale et se dirige en avant; elle est proprement une véritable dent qui lui sort des os de la gueule et non pas une corne; elle imite le plus bel ivoire et on l'emploie ausfi comme tel au travail. On prétend, que ce poisson est par la nature doué de deux défenses pareilles, mais qu'on ne lui en trouve jamais qu'une seule, parceque la séconde est toujours rompue. Comme toutes les autres espèces de baleines, la Licorne de mer est vivipare et allaite Tes petits. Ces animaux sont d'excelîens nageurs et ils avancent avec une vitesfe étonnante; c'est par cette raison qu'ils sont Ci rarement attrapés par les pêcheurs qui vont à la pêche de ce grand animal Slans la Groenland, et qui le poursuiveut à causp de sa corne et de sa grailse.
No. 2. Le Gibbar. (Balaena Physalus. L.)
Cette espèce de Baleine n'a point de dents dans sa gueule énorme, mais seulement des barIîcs, cnuaroe stussi te Baleine de Grosnland, Elle a souvent aussi îa même Ioitguenr, maïs elle en diffère par la grosseur qui est beaucoup moins considérable. Elle habite également la mer du Nord, et n'arrive qu'après la Baleine de Groenland. Les pécheurs la poursuivent aussi. à. cause de sa graisse et de ses fanons, mais comme elle fait des mouvemens beaucoup plus rapides, il est plus dangereux de l'attaquer.
No. 3. Le poisson de Jupiter. (Balaena Boops. L.)
Ce monstre marin est de la longueur de 40 à 50 pieds et de la grosseur de 20 pieds, dans la circonférence de ses nageoires de poitrine. Sur sa tête il a deux évents, et le lung de la poitrine il a une peau remplie de plis, qu'il peut étendre et rétrécir. Il est noir sur le dos et blanc en ventre. Il habite la mer du Nord et celle du Sud, et se nourrit de sauraons, d'étoiles de mer etc. Il a une gueule énorme et avale un déluge d'eau en même tems avce sa proie. Malgré sa grandeur il est cependant très timide, et le Cachelot à petits yeux Je poursuit avec acharnement.
No. 4. La Baleine à bec. (Balaena rostrata. L.)
Cette espèce est la plus petite des Baleines, n'ayant que 25 à 30 pieds de long. Elle a le museau long et alsés pointu, point de dents, mais des barbes, et un ventre plissé. Son dos est noir, et Ton ventre blanc. Pendant l'été elle rode aux côtes de la Groenland, et à l'approche de l'hiver elle se retire plus au Sud. Sa nourriture confiste en saumons et d'autres petits poisfons. Sa graisse ne donne pas de, 'huile en grande abondance.
Ad00341 02 061a/freQuadrupèdes XXXVIII. Vol. II. No. 58.
LES CAVIAS.
Les Cavias sont tm genre d'animaux tout particulier dont toutes les différentes espèces sont originaires des climas chauds de l'Amérique méridionale. Ils sern bleut tenir le milieu entçe les lapins et les somis; ils s'ensoncent dans la terre et sont organisés de manière à plonger et rester plusieurs heures sous l'eau. Ils se notirrissent principalement de racines et de fruits, sont naturellement doux et privés et ne sont aucun mal.
No. 1. Le Paca. (Cavia Paca. L.)
Le Paca vit dans la Guyane et le Brésil et se creuse des terriers comme le lapin. Il a environ deux pieds de long, et son corps est couvert de poils tachetés de brun et de jaune-grisaire. Il se nourrit de fruits doux et de racines qu'il cherche pendant la nuit. Comme tous les Cavias il aime à s'asseoir sur ses pattes de derrière et plonge sous l'eau avec beaucoup de sacilité. Sa chair est entrelardée et tendre, et on lar mange comme une grande délicatesse.
No. 2. L'Agouchy. (Cavia Acuschi. L.)
L'Agouchy se trouve également dans la Guyane, et n'a qu'un pied et demi de long. Son poil est de couleur d'olive. Il mène le même genre de vie que le Paca et se nourrit de îa même manière; il ne plonge cependant pas dans l'eau. Sa chair est mangeable.
No. 3. L'Agouty. (Cavia Aguti L.)
L'Agouty vit au Brésil et dans les Antilles. Il est de la même grandeur que l'espèce précédente et couvert d'un poil rouffàtre; il grogne comme ïe cochon ou roue comme le chat. Il court en sautant, tout comme le lapin, et fe laisse aisément apprivoiser. Il mange presque tout ce qu'on lui donne, du pain, des grains, des fruits, des légumes, des feuilles, mais point de viande. Sa chair est mangeable et d'un excellent goût.
No. 4. Le Cobaya. (Cavia Cobaya. L.)
Le Cobaya est originaire du Brésil, mais on l'a ausïl tronsporté en Europe, où on l'entretient fréquemment dans les maisons, plutôt par curiosité que par l'utilité qu'on en peut retirer. Ils produisent aisément et leur multiplication est prodigieusement prompte. On les appelle en srance Porcelets des Indes ou lapins chinois. Ils ont environ un pied de long; leur couleur est jaune, tachetée en blanc et en noir. lis marquent leur plaisir par une espèce de gazouillement, et la douleur par des cris aigus. Comme ils sont très frilleux, il faut les tenir dans des chambres où ils aiment à suîvre les murs enmarchant. Us se nourrissent de dissérens alimens du règne végétal, mangent à laide de leurs pattes de devant comme l'écureuil, et aiment beaucoup le lait. Us sont tellement craintiss que le mâle et la femelle lie dorment jamais en même tems, mais l'un et l'autre sont alternativement de garde. Leur chair est mangeable, mais pas bien excellente.
No. 5. Le Capybara ou Cabiai. (Cavia Capybara. L.)
De toutes les espèces de Cavias le Capybara est la plus grande, car il eCt long de deux pieds et demi. Il vit aux bords des grandes rivières de l'Amérique méridionale, et se nourrit dé la canne à sucre, d'herbes, de fruit et de possions, qu'il prend la nuit en plongeant dans l'eau; il nage très bien, et peut rester assés longteins sous l'eau. Son cri reflembîe au braiement de l âne et sa forme à celle du cochon; il est d'un naturel assés doux. Son corps est couvert d'un poil roux, qui est aussi rude que la foie du cochon. Il mange également étant asfis sur les pattes de derrière. Sa chair a une mauvais goût de poisson et n'est guères mangeable.
Ad00341 02 062a/freOiseaux XIX. Vol. II. No. 59.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'ALOUETTES.
L'Alouette est un oiseaux de chant, et après le rossignol elle fait le plus bel ornement des airs; mais on ne l'éstime pas moins à came de sa chair délicate. De tous les oiseaux elle a seule le talent de chanter en s'éîevant dans l'air et en volant. Elles sont des oiseaux de paiïage, et quittent l'Allemagne dans l'Automne pour le retirer dans des pays moins sroids, et c'est sur ce passage qu'au mois d'octobre on en fait la chasse et en prend des quantités au silet, pour les manger. Elles se nourrissent de vermines et de toutes sortes de grains de semence. Il en existe trente trois espèces différentes, les plus connues en sont les suivantes.
No. 1. L'Alouette vulgaire. (Alauda arvensis. L.)
Elle vit presque dans toutes les parties du monde et se trouve dans des champs ouverts et ensemencés de blé, où elle fait trois pontes par an. Sa chair passe pour une grande délicatesse. Les mâles et les femelles éVayent également les champagnes par leurs chants agréables, pendant lesquels elles planent toujours dans l'air. Elle a à peu près sept pouces de longueur, et la couleur de son plumage est d'un roux brunâtre.
No. 2. La Calandre. (Alauda Calandra. L.)
Cette espèce est un peu plus groffe que l'alouette vulgaire, et se trouve surtout dans la France méridionale, là Sardaigne et l'Italie. Elle se distingue par la beauté de son chant, et apprend aussi. très aisement à imiter le chant d'autres oiseaux ainsi que toute espèce d'air qui lui est louveut répété. Sa couleur est celle de l'alouette vulgaire.
No. 3. L'Alouette de pré ou la Farlouse. (Alauda pratensis. L.)
La Farlouse est plus petite que l'alouette vulgaire, n'ayant que 5 1/2 pouces de longueur; la couleur de son pennage est d'un brun verdâtre. Elle vit dans toute l'Europe, se trouvé presque toujours sur des prairies, et fait entendre sou ehant perchée sur l'herbe; mais il est moins agréable que le chant de l'alouette vulgaire.
No. 4. Le Cujelier. (Alauda arborea. L.)
Le Cujelier, qui s'apeîle aussi alouette des bois, est de la groiseur de l'espèce précédente; sa couleur est d'un roux branàtre, et la tète est'couverte de plumes blanches comme d'un voile. Il habite l'Europe et la Sibérie, vole en troupeaux et se perche sur des arbres, du faite desquels il s'élève tout droit dans l'air en chantant, et se remet en suite sur le même endroit. Son chant est fort agréable, surtout dans les belles nuits du printemps et de l'automne. Il fait son nid sur la terre, comme l'alouette vulgaire.
No. 5. L'Alouette de marais. (Alauda Mosellana. L.)
Sa longueur est de huit pouces, et elle ressembîe beaucoup pour sa forme à la grive. Le plumage de son dos est brunâtre, celui de la poitrine rougeâtr'e, sa queue est blanchâtre et ses pennes sont grises. Elle vit dans les pays bas, et surtout aux bords de la Moselle, dans des contrées marécageuses.
No. 6. L'Alouette Pipi. (Alauda trivialis. L.)
Elle n'est longue que de cinq pouces, de cour leur brune sur le dos et blanchâtre à la poitrine et au ventre. Elle vit dans l'Europe sur dés landes, et chante perchée sur des arbres et des brossailles. Son chant est pipant, d'où elle a aussi reçu son nom.
No. 7. Le Cochevis. (Alauda cristata. L.)
Cette espèce habite en Allemagne à coté de grands chemins et le long des lacs et rivières; elle fait son nid sous des broisailles seches, et son chant est fort agréable. Elle est longue de y pouces, son dos et sa queue sont brunes, le ventre est blanc, et sur la tête elle porte une huppe.
No. 8. L'Alouette noire. (Alauda Tatarica. L.)
Elle est de la groiseur d'un sansonnet; la couleur de son plumage est noire, et sur le dos ses plumes sont bordées en brun. Elle habite les deserts de la Tartarie, et ne chante que rarement. A l'approche de l'hiver elle passe en troupeaux dans des contrées plus tempérées.
Ad00341 02 063a/freInsect. VII. Vol. II. No. 60.
LA PUCE ET LE POU.
La Puce et le Pou sont les deux Insectes dont les hommes et les bestiaux sont le pins tourmentés; ils appartiennet tous les deux dans le genre des sace-sangs. Comme ils sont trop petits pour qu'on puisse assés les distinguer à yeux nuds, il vaut bien la peine de les représenter ici grollis à la loupe.
No. 1. La Puce. (Pulex irritans. L.)
La Puce dont fig. a. fait voir le mâle et sig. h. la femelle dans leur grandeur naturelle, est représentée dans la sig. i. grossie à la loupe. Elle est de couleur brune, et tout son corpest couvert d'écaillés dures et enfoncées les unes dans les autres. Elle a six pieds dont les deux de derrière lui serrent pour sauter, des antennes velues, et sa tête est armée d'une trompe aiguë, qui est très propre à piquer et sucer le sang, dont elle se nourrit. La puce est la seule Insecte non ailée qui subit des raétamorphoses. La femelle pond les oeufs, qui sont d'une extrême petitesse comme nous voyons en sig. c., dans des endroits propres à fournir une nourriture convenable aux petits, qui en proviennent, par exemple dans des chemises sales, des habits mal-propres, des couvertures délit, des couches de chiens, les fentes de planchers, sur des planches non rabotées, dans la sciure de bois ou dans du bois pourri. Dans l'été il sort de ces oeufs après fix jours, mais dans l'hiver seulement après douze jours, de petits vers blancs, qui sont representés en grandeur naturelle en sig. d., et grossis en fig. e. Les vers acquièrent une grosseur distincte dans l'espace d'onze jours, et alors ils se préparent moyennant de la poussière une petite coque, dans laquelle ils se renferment et se changent en larves, qu'on voit grossis en sig. f. Au bout de quelques jours il sort une puce bien formée qui laisse ses dépouilles dans la coque. On sait que cette Insecte s'engraiste aux dépens de l'espèce humaine, mais outre cela elle s'attache aussi aux chiens, aux chats, aux renards, aux lièvres, aux écureuils et aux kerissons; elle est plus fréquente dans les chinas tempérés que dans les pays du Nord. La pouce est capable de sauter deux cent fois la longueur de son corps, et de traîner des fardeaux qui pesent go fois plus qu'elle-même. Elle peut parvenir jusqu'à l'âge de six ans. Dans l'Amérique méridionale il se trouve encore une autre espèce de puce nommée puce de sable (pulex penetrans) qui ressemble parfaitement à la puce ordinaire; elle vit dans la poussière et pond ses oeufs sous les ongles des pieds de l'homme, ce qui eau se des douleurs violentes, des inslammations et très souvent la gangrène.
No. 2. Le Pou. (Pediculus humanus L.)
Le Pou (pou de l'homme)qu'on voit dans là grandeur ordinaire en fig. g. et grossi en fig. 2. ne s'engendre que sur le corps de l'homme, et jamais sur celui d'un autre animal. Il est blanc chez les Européens, noir chez les Nègres et tellement transparent, qu'on y peut aisément appercevoir les monvemens intérieurs. Il est couvert d'une peau velue; ses six pieds sont garnis ia griffes au moyen desquelles il s'attache aux cheveux. La femelle, dont on peut toujours compter une centaine sur un seul mâle, pond dans l'espace de six jours plus de 50 oeufs ou lentes, qu'elle colle sur les cheveux. Il multiplie fi prodigieusement que deux mères peuvent dans l'espace de deux mois engendrer plus de 10. 000 poux; fig. h. nous montre un pareil oeuf on une lente pleine, et fig. i. une autre d'où l'animal est sorti; toutes les deux sont grossis à là loupe. Il est singulier que le pou qui vit sur la tète et celui qui vit dans les habits, sont deux espèces d'Insectes toutes différentes, et que îa première ne puisse pas vivre sur le corps de l'homme, ni la séconde sur la tête. Des parties intérieures on peut surtout remarquer sort distinctement à travers du corps, Ion eliomac grand et rempli de sang.
Ad00341 02 064a/frePoissons. XXIII. Vol. II. No. 61.
ESPÈCES DE BALEINES.
No. 1. Le Marsouin ou le Cochon de mer. (Delphinus Phocaena. L.)
Le Marsouin ou le Cochon de mer est l'espèce de Baleines la plus petite, car il n'a que 8 ou 10 pieds de longueur. Sa couleur est d'un noirbleuâtre, et on le voit dans toutes les mers de l'Europe. II nage avec une extrême vitesse, et rode toujours en troupes autour des vaisseaux pour attraper ce que Von en jette. Lorsqu'on les voit s'approcher des vailTeaux en quantité, on en tire l'augure d'une tempête. On en retire beaucoup de lard et d'huile, et sa chair est assés mangeable.
No. 2. Le Dauphin. (Delphinus Delphis. L.)
Cette espèce de Baleines est le Dauphin proprement dit, connu déjà et célèbre chez les Anciens. Il porte aussi le nom de Sauteur, parce qu'il sait des sants sréquens dans l'air; c'est ce qui a occasionné la fable des Anciens, que cet animal marin airnoit la musique et qu'il dansàt au Ton des instruments. On le trouve, tout comme le cochon de mer, dans presque toutes les mers de l'Europe; sa longueur est de 15 pieds, son dos est d'un noir-brunâtre et le ventre blanc. Son museau est pointu et sur la tète il a un évent, ou une ouverture par ou il respire et rejette l'eau. Sa nourriture consiste comme celle du Cochon de mer dans une quantité de petits poissons.
No. 3. Le Nord-Caper. (Delphinus Orca. L.)
Le Nord-Caper est de la longueur de 20 ou 25 pieds, et se trouve principalement dans la mer glaciale; les pêcheurs Groenlàndois le prennent ordinairement aux environs du Cap du Nord ou de la pointe la plus septentrionale de la Norvège, ce qui lui a fait donner son nom. Son dos est garni d'une nageoire dure, pointue et longue de 5 pieds; il s'en sert pour tuer d'autres poissons, dont il fait sa nourriture. La couleur de son dos est d'un gris-noirâtre, et celle du ventre est blanche. II est l'ennemi le plus formidable des Harengs, auxquels il sait la chatte, le poulie avec sa queue sur les côtes et les avale ensu. ite par tonneaux. Comme cette espèce de Baleines donne une grande quantité d'huile d'une très bonne qualité, elle est un excellent butin pour les pêcheurs Groenlàndois.
Ad00341 02 065a/frePlantes XLI. Vol. II. No. 62.
PLANTES DE TEINTURE.
No. 1. La Sarette. (Serratula tinctoria. L.)
Lia feuille de cette plante fournit une teinture iaUne assés durable, dont on se sert avec le même avantage pour des étoffes de laine, de soie et de sil; lorsqu'on la mêle avec de l'Indigo, il en resaite une couleur verte très agréable. On trouve cette plante fréquemment en Allemagne, où elle croit dans les près; on la-cultive cependant aussi dans les champs comme une plante sort utile en teinture. Dans les mois de Iuillet et d'Août elle porte des fleurs rougeâtres.
No. 2. Le Cartame ou le Safran batard. (Carthamus tinctorius. L.)
Le Cartame est une plants annuelle, originaire de l'Egypte; on la cultive fréquemment en Allemagne. Ses fleurs, qui. sortent du calice en forme de brosse, sont d'un beau rouge de Safran foncé, et l'on en sait usage en teinture pour donner aux étoffes de soie la belle couleur deponceau, qui est vive et brillante mais peu durable. On mélo aussi Couvent la fleur du Cartame avec le véritable Safran pour le falsisier.
No. 3. Le Genestrole, ou le Genêt des Teinturiers. (Genista tinctoria. L.)
Cette plante croit en Allemagne naturellement et sans culture dans les landes et aux bords des prairies; elle est un arbrisseau toujours vert, et porte des fleurs jaunes. Cette plante, tant secliée que-dans son état de verdure, donne aux teinturiers toutes les nuances d'une belle couleur jaune qui est très durable. On tire aussi de ses fleurs une belle laque jaune, qui est sort recherchée des peintres. '
Ad00341 02 066a/freQuadrupèdes XXXIX. Vol. II. No. 63.
DIFFÉRENTES ÈSPECES DE SOURIS.
No. 1. La petite Musaraigne sans queue. (Sorex minutus. L.)
Cette espèce de Musaraigne ayant à peine deux pouces de longueur et ne pésant que 38 grains, est le pins petit de tous les animaux à rua in ru elles. Elles sont très communes en Sibérie, où on les trouve dans des trous d'arbres. Leur couleur est d'un gris-roussàtre et leur nourriture consiste dans des semences.
No. 2. Le Desman ou le Rat musqué de Moscovie. (Sorex moschatus. L.)
Le Desam ou le Rai musqué de Moscovie, qui porte aussi. le nom de Musaraigne Civette, habite les bonis du Volga et du Don, où il consirait aux endroits élevés des loges, comme le Castor, dont l'embouchure se trouve. au delïbus de la sursace de l'eau. Il devient long de 12 à 14 pouces; sa queue est plate et dépourvue de poils, son dos est gris et le ventre blanchâtre; il a le museau prolongé et terminé en pointe obtufe; les lèvres sont rouges et ses yeux très petits. Il a 8 follicules auprès de la queue qui contiennent un musc ou un parfum sous la forme d'une humeur huileufe, dont l'animal a reçu son nom. Sa nourriture consifte dans des insectes aquatiques, et l'animal est assez courageux pour le défendre contre tout ce qu'il'attaque.
No. 3. Le Musaraigne d'eau. (Sorex fodiens. L.)
C'est un petit animal amphibie de la longueur de 3 pouces, qui fe trouve en Allemagne, en France et en Angleterre le long des petits runTeaux. La partie fupérieure de son corps est de couleur noirâtre, et la partie insérieure est blanche. Il sait parsaitement bien nager, et se nourrit de vers de terre d'insectes aquatiques et de frai de poisson.
No. 4. La Musaraigne. (Sorex araneus. L.)
La Musaraigne commune se trouve dans l'Europe et dans l'Asie septentrionale, où elle vit dans des mafures, des étables, des folles à furnieret dans d'autres endroits humides. Sa longueur est de trois pouces et sa couleur d'un noir grisâtre. Elle mange du grain et des infectes; le son de sa voix est aigu, et elle a une odeur de musc très sorte et desagréable, qui répugne aux chats; ils chaflent et tuent la mufaraigne, mais ils ne la mangent pass comme la souris. C'est vraisemblabîement cette répugnance des chats qui a sondé le préjugé que cet animal est vénéneux, et qu'il se sourre dans le ventre des chevaux.
No. 5. L'Ondatra ou le Rat musqué du Canada. (Mus zibethicus. L.)
L'Ondatra est naturel dans l'Amérique septentrionale et surtout au Canada; il vit aux bords des lacs et des rivières, et bâtit des loges comme le Castor, mais qui cependant n'ont pas la même régularité que celles de ce dernier animal. Sa longueur est de 12 à 14 pouces, sa couleur d'un brun-noirâtre et sa peau bien couverte de poils. Il sait parsaitement bien nager et plonger, et se nourrit de fruits, de toutes sortes d'herbes et de racines de plantes aquatiques; dans l'été il répand nue odeur de musc très forte. Sa peau étant garnie d'un duvet très fin et délicat, elle donne comme celle du Castor une excellente fourrure, qui est fort recherchée, et fait un article considérable du Commerce.
Ad00341 02 067a/freOiseaux XX. Vol. II. No. 64.
GORGES-ROUGES, GORGES-BLEUES, ET GORGES-JAUNES.
Ces jolis petits animaux sont partie du genre clés fauvettes et peuvent être comptés parmi les oiseaux de chant les plus agréables. On les trouve presque dans toute l'Europe, mais chez nous ils ne paroiilent que l'été et se retirent dans des régions plus tempérées à l'approche de l'hiver. Ils se nourrilïent d'insectes, de vermines de baies et de grains de raisins. Ils s'apprivoisent aisément et deviennent familiers. A cause de leur ramage mélodieux on aime a les tenir dans les chambres ou dans des cages.
No. 1. La Gorge-rouge ordinaire. (Motacilla rubecula. L.)
Cet oiseau est de la longueur de fix pouces, il se trouve dans tonte l'Europe et se retire pour la plupart pendant l'hiver dans des pays plus tempérés; une grande partie cependant en' passe aussi l'hiver chez nous. Il devient très familier et on le tient fréquemment dans les maisons.
La Gorge-rouge de Caroline. (Motacilla rub. Carolinens. L.)
No. 2. Le mâle.
No. 3. La femelle.
Cette espèce de Gorges-rouges est d'une beauté extraordinaire, sa tele, son dos et sa queue sont t'ont à fait bleus; elle habite principalement la Caroline, et ressemble pour tout le relie à l'espèce qui se trouve dans l'Europe.
No. 4. La Gorge-bleue ordinaire. (Motacilla Suecica. L.)
Sa longueur et toute sa figure sont celles de la Gorge-rouge; elle habite principalement la Suède et la Sibérie, et se tient de préférence dans le voisinage d'eaux et dans des endroits humides. Il chante dans le mois d'avril et toujours avant le lever du soîeil; son ramage est très agréable.
La Gorge-bleue d'Amérique.
No. 5. Le mâle.
No. 6. Le femelle.
Cette espèce de Gorges-blues se trouve dans l' Amérique Septentrionale; elle est sort bien coloriée, et son ramage est très mélodieux.
No. 7. La petite Fauvette à gosier jaune. (Motacilla pensilis. L.)
Cet oiseau est également étranger, et se trouve surtout dans l'isle de St. Domingue; son chant est fort agréable. Il pond deux ou trois sois par an, et fait son nid avec de l'herbe sauchée et de menues racines, entrelacées avec beaucoup d'art; il l'attache en suite à la pointe d'une branche suspendue sur l'eau, de sorte que le vent peut l'agiter de tous les cotés. L'ouverture de ce nid est tout en bas, de sorte que l'oiseau en y entrant est obligé de monter en haut. Ce passage est très étroit et separé par une espèce de parois de la cavité intérieure, dans laquelle se trouvent les oeufs ou les petits; il faut que l'oiseau monte au delsus de ce parois, pour parvenir chez Tes petits, que, de cette manière, il sait mettre a l'abri de toute poursuite.
Ad00341 02 068a/freQuadrupèdes XL. Vol. II. No. 65.
DIFFÉRENTES ESPECES D'ECUREUILS.
Il y a des écureuils dans presque toutes les parties du monde, et sélon les divers pays ces jolis petits animaux différent pour la couleur et la figure; il y a même des écureuils volans. Ils sont lestes, vifs et très éveillés, ils grimpent avec la dernière agilité sur les arbres, y sont leurs nids et sautent avec légèreté de l'un à l'autre. Lewr nourriture ordinaire sont des noix, des amandes, du gland et des racines douces; la peau de pîusieurs espèces d'écureuils donne une assés bonne fourrure. Nous allons donner ici la description de toutes ces différentes espèces.
No. 1. L'écureuil vulgaire. (Sciurus vulgaris L.)
L' écureuil vulgaire est de la longueur de huit pouces sans compter la queue; il habite toute l'Europe, mais surtout la Rulïie et la Sibérie, où l'a peau, étant rousse pendant l'été et point propre pour des fourrures, devient grisâtre dans l'hiver et donne alors une bonne fourrure connu sous le nom du petit gris. Le poil de sa queue et de les oreilles sert à faire des pinceaux.
No. 2. L'écureuil noir. (Sciurus niger. L.)
Cette espèce vît en Amérique dans la Virginie et le Mexique; sa couleur est noire et il a un cercle blanc autour du cou. Sa nourriture principale sont des racines douces et du maïs, et Il fait souvent de grands ravages dans les champs couverts de cette dernière plante.
No. 3. L'écureuil de Labrador. (Sciurus hudsonicus. L.)
Il est plus petit que celui de l'Europe, ses oreilles sont rondes et ses yeux entourés de cercles blancs. La partie fupérieure de son corps est d'un gris brunâtre, et la partie inférieure d'un blanc-grisatre. Il se trouve au Labtador et sur les côtes de la baye d'Hudson et ne vit que dans les forêts de pins.
No. 4. L'écureuil de terre d'Amérique. (Sciurus striatus. L.)
Ces écureuils ressemblent beaucoup au Hanauer par leur tète pointue, leurs oreilles rondes jet par des poches qu'ils ont des deux cotés de la mâchoire; ils ne sont pas non plus des nids sur des arbres, quoique ils aiment à y grimper, mais ils creusent des trous dans la terre. Ils n'ont que cinq pouces et demi de longueur; leur couleur est sauve, et joliment rayée en noir et jaune, lis habitent l'Amérique et toute l'Asie septentrionale; la fourrure qu'ils donnent est très estimée par les Chinois.
No. 5. L'écureuil Palmiste, ou Rat Palmiste. (Sciurus Palmarum. L.)
Cet animal qui habite les pays chauds de l'Afrique et de l'Asie ne vit que sur des Palmiers, et c'est ce qui lui a sait donner son nom. Sa longueur est de neus pouces, sa couleur est d'un, châtain-clair, son ventre et sa. gorge sont blancs, et sur le dos il a trois bandes blanches, qui s'étendent dans toute sa longueur. Il se nourrit principalement de noix de Coco, et s'apprivoife sort aisément.
No. 6. L'écureuil Barbaresque. (Sciurus Getulus. L.)
Cette espèce d'écureuil, qui vit dans la Barbarie, est delà grandeur de l'écureuil de terre d'Amérique, avec lequel il a beaucoup de reffemblance. Les poils de son corps sont d'un très beau brun, et sur le dos il a des bandes blanches.
Ad00341 02 069a/frePlantes XLII. Vol. II. No. 66.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÉNES.
No. 1. et 2. Le Houblon. (Humulus lupulus. L.)
L'Houblon est une plante très préeieuse pour tonte l'Europe septentrionale; car il fait une partie esTentrelle de la biarre, qui en devient plus forte, plus aromatique et moins sujette à. s'aigrir. En Allemagne et en Angleterre on le cultive avec grand soira, et il fait même un article important du Commerce de; l'Europe. Il est une plante serpentante et annuelle, qui, sotenue par des échalas ou des arbres, monte à la hauteur de 12 à 16 aunes. Il a, tout comme le chanvre, des planter mâles (fig. 1.) et femelles (fig. 2). La plante mâle, d'onc on voit la fleur sous fig. c., n'a point de graines, mais la plante femelle porte dans l'auromne des fruits molasses, de couleur brunâtre, et composés d'écaillés, comme sont les pommes de pin. À raisselle de ces écailles il fe trouve de petites graines (fig. a. et b.) qui contiennent un esèce de sarine resineuse et aromatique, et c'est avec cette substance qu'on assaissonne la bierre. Lorsque' dans l'automne ces fruits sont entièremt murs, ils sont recueillis, et renfermés, dans des facs ou des tonneaux, mais bien'serres, asin que leur baume aromatique ne puisse s'évaporer; on les vend en cet état et les garde pour faire de la bierre, - Le Houblon d'Angleterre, de Bohême de Brunsvich et de Franconie est le meilleur et le. plus recherché dans le commerce.
No. 3. La Coriandre. (Coriandrum sativum. L.)
La Coriandre est un aromate indigène, qui croît naturellement en Italie, mais qu'en Allemagne et surtout dans la Thuringe et la Franconie oncultive fréquemment dans les champs. Sa plante très délicate porte de petits bouquets de fleurs rougeàtres, dont le calice se change en un rruit (fig. d.) composé de graines rondes et de couleur brune, qui sont creuses en dedans; lorsqu'elles sont defféchées, elles ont uae odeur et un goût très sorts et aromatiques. On s'en sert dans la médecine, et les Consisseurs les couvrent de sucre pour en faire de petites dragées; mais l'usage principal qu'on en sait, est de les mêler dans les alimens au lieu d'épices.
Ad00341 02 070a/freQuadrupèdes. XLI. Vol. II. No. 67.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'ÉCUREUILS.
No. 1. L'écureuil de Virginie. (Sciurus cinereus. L.)
Cet écureuil est plus grand et plus robuste que s écureuil vulgaire de l'Europe, et se trouve dans la Virginie et presque dans toute l'Amérique septentrionale. Sa longueur est d'un pied; la couleur de son dos et de ses cotés est grise, celle de sa bouche, de ses oreilles et de son ventre est fauve; sa queue est très touffue et de couleur plus foncée.
No. 2. L'écureuil de Java. (Sciurus Javensis. L.)
Il vit sur l'isle de Java, sa longueur est d'un pied, et tous les poils de son corps sont variés de trois couleurs; sa gorge, son ventre et sa queue sont d'un châtain - clair entremêlé d'un roux de renard, la tète et le dos sont d'un brun foncé.
No. 3. L'écureuil de Ceylan. (Sciurus macrourus. L.
Cet écureuil, qu'on trouve dansTisle de CeyIan, est trois fois plus grand que l'écureuil vulgaire. Son dos et ses cotés sönt noirs et sa tète, sa gorge, son ventre et ses jambes d'un jaune clair. Sa longueur est de vingt pouces, mais sa queue grife et très touffue est le double plus longue que tout le corps.
No. 4. L'écureuil de Malabar. (Sciurus maximus. L.)
Cet écureuil est le plus grand de tous ceux que nous connoilsons; sa Iougueur est de vingt deux pouces, il est fortement couvert de poils et sa queue est fort toussue. Son dos est d'un noirbrunâtre entremêlé de roux, sa tête, sa gorge et son ventre sont d'un jaune de rouille. Il se trouve sur la côte de Malabar et se nourrit principalement du lait des noix de Coco; il casse ces dernieres avec ses dents et en boit ensuite lu lait.
No. 5. Le Coqualin. (Sciurus variegatus. L.)
Cet animal vit dans le Mexique; il a une Iongueur de 11 pouces, sa couleur est d'orange tirant sur le rouge, mais sur le dos il est d'un noir brunâtre et marqué de rayes transversales. II habite sous terre, se nourrit de maïs et porte, tout comme le Hamster, par le moyen de ses bajoues, des provisions pour l'hiver dans son terrier.
No. 6. L'écureuil de Georgie. (Sciurus anomalus. L.)
La patrie de cette espèce d'écureuil est la Géorgie dans l'Asie. Il a une longueur de onze pouces, son dos et sa tête sont d'un brun foncé, la gorge, la poitrine, le ventre et les jambes d'un jaune rougeâtre. Il vit au reste et se nourrit tout comme récureuil vulgaire.
Ad00341 02 071a/frePoissons. XXIV. Vol. II. No. 68.
POISSONS VOLANS.
Les poissons volans font, pour ainsi dire, le passage entre les poissons et les, oiseaux. Leurs nageoires des ouies sont très larges et si longues qu'elles iouclient presque à la queue; elles leur servent d'ailes pour voler dans les airs. Us ne s'élèvent cependant au defsus de la surface de l'eau que 2 ou 3 pieds; ils volent très vite, mais pas plus loin que de deux cents pas; car ils sont obligés de se replonger dans leur élément, dès que la peau sine de leurs nageoires n'est plus humectée, et les mouvemens violens et rapides qu'ils sont dans l'air les sèchent bientôt. Ils sortent toujours par bandes hors de l'eau lorsqu'ils veulent échapper à la poursuite de leurs ennemis marins, les requins et les thons; mais ils sont alors assaillis par les pélicans, les srégates et d'autres oiseaux de proie qui ne. leur sont pas moins redoutables. Pour les éviter, ils sautent Couvent sur les vaisfeaux, où on les prend, parce que leur chair est excellente et d'une grande délicateiTe. On trouve les poissons volans dans toutes les mers situées entre les Tropiques. Nous en connouissons principalement les espèces suivantes.
No. 1. L'hirondelle de mer ou la Rondole. (Trigla volitans. L.)
Ce poisson superbe est de la longueur d'un pied et demi; il se trouve sur tout dans la méditerranée et sa chair est mangeable. Sa tête est de couleur violette, son corps est rouge et ses grandes nageoires des ouies sont de couleur d'olive et parsemées de sept rayes de taches d'un bleu clair. Il se nourrit de moules, de limaces et d'écrevisses.
No. 2. Le Muge volant. (Exocetus exiliens. L.
Le Mouge volant se trouve également dans la méditerranée, et sa longueur est la même que celle de l'espèce précédente. Il se nourrit de vers et de plantes marines; sa chair est excellente et surpasse en délicatesse celle du hareng frais.
No. 3. Le Pirabébe. (Exocoetus evolans. L.)
Cette espèce de poissons volans, qui a beaucoup de ressemblance avec le Muge volant, se trouve principalement aux côtes du Brésil.
No. 4. Le Mésogastre, ou l'Adonis. (Exococtus Mesogaster. L.)
Cette espèce vit dans la mer Atlantique; sa tête et son dos sont de couleur violette, et ses grandes nageoires sont violettes et jaunes, ce qui rend ce poisson fort joli.
Ad00341 02 072a/frePlantes. XLIII. Vol. II. Nol. 69.
CHÂTAIGNES ET AMANDES.
No. 1. Le Châtaignier. (Fagus castanea. L.)
Le Châtaignier croît naturellement dans les climats tempérés de l'Europe, p. e. dans l'Italie; mais il est aussi cultivé avec succès comme un arbre fruitier dans l'Allemagne méridionale, en Souabe et en Franconie, dans tous les endroits qui ont un Climat doux, et il y porte des fruits en abondance, mais qui sont beaucoup plus petits que ceux de l'Italie; on distingue ces derniers des châtaignes ordinaires par le nom de marons. Cet arbre atteint la hauteur du hêtre, auquel il ressemble aussi pour la feuille et le fruit épineux; sou bois est très solide et excellent, tant pour la charpente que pour la menuiserie. Chaque arbre porte des fleurs mâles et femelles, qui se trouvent toutes à un seul fil, mais séparées les unes des autres. Le fruit (Fig. b.) qui est la châtaigne, est rensermé dans une cosse épineuse (Fig. a.) qui en contient ordinairement deux ou trois. L'Allemagne tire les marrons dans une quantité si prodigieuse de l'Italie et de l'Espagne, que ces pays y envoyent annuellement des vaisseaux dont toute la cargaison ne consiste qu'en marrons; ils sont par conséquent un article très important du Commerce.
No. 2. L'Amandier. (Amygdalus communis. L.)
L'Amandier croît aussi naturellement dans toute l'Europe méridionale, mais il l'on en veut retirer de bien bons fruits, il faut cependant lui mettre quelque soiu. Il y a des amandes douces et améres; on fait, de différentes manières, un vsage fréquent des deux espèces; on les mange crnes, les mêle dans pïulieurs sortes de pàtisseries, en tire par expression de l'huile, les emploie dans la médecine etc. On a ausïi l'usase cVen servir sur les tables pour le dessert avec des raisins secs. - L'arbre est petit, effilé et ressemble parfaitement au pêcher pour la feuille et le bois. Ses fleurs blanches en rose sont l'ornement des champs; ses fruits sont des noix entourées d'une peau verte; sous cette enveloppe extérieure est une coque (Fig. c.) plus ou moins dure, qui contient l'amande. - Les amandes sont un article considérable du Commerce; on en envoyé annuellement des quantités prodigieuses de l'Europe méridionale dans les pays du Nord. Celles qui nous viennent de l'Italie et de l'Espagne, connues sous le nom d'amandes de Florence et de Valence, sont réputées être les meilleures.
Ad00341 02 073a/freOiseaux. XXI. Vol. II. No. 70.
OISEAUX AQUATIQUES ET DE MARAIS.
No. 1. La Frégatte. (Pelecanus aquilus. L.)
La Fregatte est un oiseau aquatique de proie. On la trouve sur les isles de l'Océan; elle perche toujours sur les arbres les plus hauts, dans le voisujage de la côte ou sur des rochers solitaires où elle fait aussi son nid. Les plumes de son corps sont; noireô, celles de la gorge et de la poitrine sont grises, et son bec arqué est rouge. Sa longueur ei't d'un pied et demi, depuis la tète jusqu'à la queue, mais ses ailes sont si grandes, qu'elles ont 12 a 14 pieds d'envergure. C'est à la grandeur de ses ailes que cet oiseau doit la facilité de voler si prodigieusement haut, qu'on le perd quelquefois dé vue. Il est un ennemi très dangereux pour les poissons, qu'il enlève en fondant sur eux comme un éclair et en rasant la sur face de la mer avec une adresse admirable; il se nourrit principalement de poiisons volans, qui, poursuivis par leur ennemis marins, s'élèvent dans l'air.
No. 2. L'Anhinga. (Plotus Anhinga. L.)
L'Anhhiga se trouve Partout dans le Brésil; il vit aux bords des rivières et se nourrit de poissons qu'il sait prendre avec beaucoup d'adresse à l'aide de son cou extrêmement long, qu'il plie s'piralement et le lache ensuite sur les poissons. Il est de la grosseur d'un grand canard, son plumage est noir et tacheté de blanc, et sa tète est sans plumes.
No. 3. Le Fou. (Pelecanus Bassanus. L.)
Le Fou habite la partie septentrionale de l'Amérique et de l'Europe, et on le trouve principalement dans l'isle de Bass située au Nord de l'Ecosse où ils se rassemblent dans une quantité si énorme surtout dans la saison où ils couvent, qu'ils obscurnssent le ciel comme des nuages, et qu'on est étourdi de leurs cris. Ils sont leurs nids sur les rocs les plus escarpés, sur lesquels il faut grimper avec le plus grand péril, pour chercher leurs oeufs et leurs petits, dont les habitans sont leur nourriture. Leur grosseur est celle d'une petite oie, ils ont la tète, la gorge et le dos couverts de plumes noires et tout le ventre garni de plumet blanches.
No. 4. Le Fou de Cayenne.
Il ne diffère du Fou d'Ecosse, que par ce qu'il se tient plus droit et que tout son plumage est tacheté de blanc.
No. 5. L'Ibis. (Tantalus Ibis. L.)
Cet oiseau ne vit que dans l'Egypte aux bords du Nil, où il se nourrit de grenouilles, de serpens et d'autres amphibies, et en purgeant le pays de ces reptiles après la baisse des inondations du Nil, il lui rend un véritable bienfait. C'est pour cela que les anciens Egyptiens avoient mis libis au nombre des animaux qu'ils adoroient comme s des dieux tutélaires; ils l'embaumoient après sa mort de la même manière que leurs momies., l'enterroient dans des catacombes particulières et très spacieuses, et Téternisoient sur leurs monumens. il a la grosseur de la cigogne, mais son cou et ses pieds son plus longs. Son plumage est d'un blanc roussàtre par tout le corps; le tour de la tète est dégarni de plumes et revêtu d'une peau rouge; son bec est de couleur jaune. On prétend aussi. que les hommes doivent à cet oiseau l'invention des lavemens.
No. 6. Le Courly. (Tantalus calvus.)
Cet oiseau vit dans l'Afrique méridionale et on le trouve fréquemment au Cap de bonne esperence. Il est moins grand que l'Ibis; son plumage est d'un vert obscur, toute sa tête est dégarnie de plumes, mais il y porte une huppe de couleur ponceau, qui lui donne un air distingué de beauté.
Ad00341 02 074a/freOiseaux. XXII. Vol. II. No. 71.
OISEAUX DE PARADIS.
Les oiseaux dt Paradis, dont il est déjà representée une espéce sur la Table 42. du I. Vol. de ce portefeuille, peuvent être comptés parmi les plus beaux oiseaux qui existent. Ils vivent seulement dans les pays chauds, et surtout dans la Nouvelle Guinée, d'où ils se rendent, comme des oiseaux de paiTage, dans les isles Moluques, Us se nourrissent de baies, de noix Muscades, de grands papillons et mangent même de petits oiseaux. Il y en a neus espèces différentes, dont les trois suivantes sont les plus belles.
No. 1. Le Manucode.
Le Manucode est un oiseau de Paradis des plus rares. IL a à peu prés la grandeur d'un étourneau, et son plumage est d'une couleur variée et brillante. La tête, le cou, les ailes et la queue tont rouges, mais le sommet de la tête tire sur le jaune. Autour de la poitrine il y a un cercle de couleur verde et d'un éclat semblable à celui de l'acier poli. Le ventre est tout à fait blanc. Il sort de la queue deux tuyaux de plumes longs et de couleur rouge, dont l'extrémité courbée est garnie de barbes verdes très brillantes et pliées en forme spirale.
No. 2. Le Magnifique.
Ce nom-là est bien dû à cet oiseau de Paradis à cause de son plumage magnifique. La tèté, le dos et la queue sont d'un brun luisant, les ailes sont jaunes, la gorge, la poitrine et le ventre d'un bleu-verdàtre et très brillant, et derrière le cou il s'élève deux bouquets de plumes jaunes tachetées en noir, qui donnent à l'oiseau un air de beauté tout particulier. Du milieu de la queue il sort deux tuyaux longs, semblables au sil d'archal, qui en se courbant forment, un cercle large, et dont feulement un coté est revêtu de barbes verdes très courtes.
No. 3. Le Superbe.
Ce bel oiseau est à peu près de la même grandeur que le précédent, et pas moins beau par les couleurs de son plumage. La tète, le derrière du cou et le ventre sont d'un bleu clair très luftré, et qui semble être couvert d'écailles d'or. La gorge est de couleur violette, les ailes et la queue sont d'un noir mat, mais la dernière change aussi en bleu. Sur le dos il sort de dessous chaque aile des plumes longues, molles et d'un noir lustré, qui, fe reposant comme une colline par deffus le dos et les ailes, donnent à l'oiseau un air tout à fait singulier.
Ad00341 02 075a/freQuadrupedes. XLII. Vol. II. No. 72.
ANIMAUX À PIQUANS.
La nature à pourvu à la d'fense de plusieurs Quadrupèdes en couvrant leur peau de piquans; an y compte prinupalement les différentes espèces de Porc-épies.
No. 1. L'Herisson ordinaire.
On trouve cet animal dans presque toutes les parties de l'ancien monde, excepté dans les pays trop froids; il vit dans les forêts et dans les jardins, où il se nourrit de crapauds, d'écrevisses, de souris, d'insectes, de fruits et de racines; on le tient même exprés dans les étables pour en chasser les souris. Sa longueur est de 10 pouces, sa couleur est brune, et son dos est tout sémé de piquans depuis la tête jusqu'à la queue. Il est très peureux; a l'approche d'un ennemi il se rétrécit en forme de boule, et alors aucun animal n'est capable de l'attaquer. Il nage très bien; pendant le jour il dort, et cen'est que la nuit qu'il rode pour chercher sa nourriture. Pendant tout l'hiver cet animal se trouve dans une espèce d'engourdilîement, et dort dans des arbres creux, san" avoir besoin de la moindre nourriture.
No. 2. L'Herisson à longues oreilles.
Cette espèce d'Herisson est plus petite que la précédente, n'ayant que 7 pouces de longueur; on le trouve principalement dans la Russie méridionale. Il ressemble parfaitement à I'Herisson ordinaire, excepté qu'il a les oreilles beaucoup plus longues.
No. 3. Le Tendrac.
No. 4. Le Tanrec.
Ces deux espèces d'Herisson se trouvent dans l'isle de Madagascar. Leur longueur est de 6 à 7 pouces; ils ont de longs mu séaux de cochons et se nourriJlent tout comme les Herissons ordinaires.
No. 5. Le Coendu.
Le Coendu est un animal à piquans, qui diffère beaucoup des espèces de Porc-épies, et qu'on ne trouve que dans le Brésil et la Nouvelle Espagne. Sa longueur est de 18 pouces; il à une longue queue, au lieu que celle du Porc-épic est très courte; il monte sur les arbres, se retient aux branches avec sa queue, ce que le Porc-épic ne sauroit faire, et se nourrit de fruits. Cet animal est susceptible de s'apprivoiser et sa chair est grasse et bonne.
No. 6. L'Urson.
La longueur de l'Urson est de 2 pieds; il ressemble beaucoup au Castor par sa taille et par sa grosseur, et vit dans le Canada et dans la Nouvelle Angleterre. Il se nourrit de fruits et d'écorces d'arbres, et principalement de ceux du genièvre. Il creuse son nid sous les racines des arbres, sur les quels il grimpe aussi. Sa couleur est d'un brun foncé.
No. 7. Le Porc-épic à queue longue.
Cet animal est extrêmement rare; on ne le trouve que dans les Indes, où il vit dans les forêts. Sa longueur est de 2 pieds; son corps est très gros, mais court, et sa couleur est d'un jaunerougeatre. Il a une queue fort longue, au bout de la quelle il se trouve un bouquet touffu de poils longs, noueux et de couleur d'argent, qui est extrêmement recherché et payé à grand prix.
Ad00341 02 076a/freInsectes. VIII. Vol. II. No. 73.
INSECTES REMARQUABLES.
No. 1. Le Crabe de terre ou de montagne.
Les écrevisses ne virent pas exclusivernent dans l'eau; il y en a aussi plusieurs espèces qui se trouvent toujours par terre, comme p. e. le Crabe de terre, qui vit dans les forêts de l'Amérique méridionale; il se creusedes terriers et se nourrit de fruits d'arbres. Il est large à peu près de six pouces, cle couleur rouge-brunâtre on noire, et ses pinces sont de grandeur inégale. Il se multiplie li prodigieuscment, que' souvent on trouve de longs districts qui en sont tout couverts, et où ces animaux sont tellement accumulés que toute la terre semble se mouvoir lorsqu'ils commencent à marcher. Dans le tems de l'amour ils s'approchent par bands innombrables de la côte de la mer, et sui vent toujours leur route par la ligne la plus droite, en escaladant tout ce qui s'ôppose à leur pacage, même des maisons et des edises. Ils sont aisés délicats à manger, mais lors qu'ils ont mangé des fruits vénéneux, leur chair est empoisonnée
Bernard - l'Hermite.
No. 2. a. Dans la Coquille.
No. 2. b. Hors de la Coquille.
Cet animal appartient dans i'espèce des écrevïsses dont les queues n'ont point d'écaillés L'instinct les porte pour cela à chercher des coquilles vuides, dans lesquelles ils se logent et vivent so litairement. Ils emportent en marchant leur coquille Tur le dos, et c'est aussi du dedans de cette habitation qu'ils présentent leurs serres pour leur défense. Ils sont de la longueur d'à peu près trois pouces, et vivent continuellement par terre, dans le voisinage des côtes de la mer et sous des arbres sruiliers dont ils tirent leur nourriture.
No. 3. Bernard l'Hermite de Mer.
C'est encore une espèce d'écrevisses dont la queue est dépourvue d'écaillys. Elle est longwe de huit pouces et habite les bords de la mer où l'eau est balse; elle y cherche les coquilles vuides des grands limaçons de mer pour en faire son logement.
No. 4. Le Cancre Cavalier ou Coureur.
Le Cancre Cavalier est une espèce d'écrevisses qui vit dans l'Amérique méridionale aux bords sablonneux de la mer. Il est large d'à peu près quatre pouces et la nature l'a pourvu de huit pattes, au moyen desquelles il court comme les araignées, d'une si grande vitesse, qu'il n'est guères posfible de l'atteindre. Sa couleur est d'un brun-grisâtre ou d'un blanc sale; il est munie sie deux pinces sort inégales, l'une étant très petite et l'autre très grande; il les replie en courant par delsus la tète et les pose sur le dos pour ne pas en être gêné. Dans sa coquille il y a deux grands trous quarrés, à travers desquels il peut faire sortir ses yeux et hs faire rentrer.
Ad00341 02 077a/frePlantes. XLIV. Vol. II. No. 74.
PLANTES VÉNÉNEUSES INDIGÈNES.
No. 1. L'Aconit ou Tue-Loup.
L'Aconit est une des plantes indigènes les plus vénéneuses. On le cultive fréquemment dans nos jardins, parce qu'il en fait un bel ornement; il pousse une tige de la hauteur de 2 à 3 pieds et porte des fleure de couleur violette qui réprerentent en quelque façon un casque. Ses fleurs et tes feuilles sont également vénimeuses, mais sa partie la plus dangereuse est la racine qui reilerable à un Navet, et qui cause la mort la plus douloureuse à tous ceux qui en mangent, tant hommes que bêtes. On se sert malgré cela de ses feuilles et de ses fleurs dans la Médecine, comme d'un remède fort salutaire.
No. 2. La Pomme épineuse, ou L'Herbe aux Sorciers, ou La Stramoine.
Cette plante est aussi très vénimeuse. Sa veritable patrie est l'Araérique, mais elle s'est naturalisée dans nos climats, où elle croit malatetiant sans culture dans les champs cl dans les jardins. Elle est une plante annuelle de la hauteur de 2 à 3 pieds; sa tige est très rameuse et porta de belles fleurs blanches semblables à des entonnoirs. A cette fleur succéde un fruit du voJume d'un maron d'Inde, et qui est comme ce dernier garni lout autour de pointe. Ce fruit contient des semences noirres, un peu aplaties et semblables à un petit rein; elles ressemblent à peu près aux semences de la Nielle romaine et sont précisement la partie la plus vénimeuse de la plante. Elles sont narcotiques et stupéfiantes, et quand on en prend une dose un peu forte, elles causent infailliblement la mort. Comme cette plante est cultivée dans nos jardins pour y servir d'ornement, il faut prendre toutes les précautions possibles, à fin qu'il n'en arrive pas d'accidens facheux. On peut aussi en faire usage dans la Médicine.
Ad00341 02 078a/freAmphibies. VI. Vol. II. No. 75.
SERPENS REMARQUABLES.
No. 1. Le Serpent à lunettes, ou Serpent couronné.
Ce serpent se trouve dans les deux Indes; il est vivipare et par conséquent du genre des vipères. On le dit le plus venimeux de tous les serpens. Sa couleur est brunâtre, tirant sur le jaune, sa longueur est de fix pieds, et sa grosseur celle d'un bras d'homme. Sur la partie de la peau qui se trouve immédiatement derrière la tête et quo l'animal peut ensser quand il entre en colère, il se trouve une tâche brune, dont la figure ressemble à celle d'une paire de lunettes et cette marque lui a fait donner sou nom. Le venin de ce serpent est tellement dangereux que sa morsure donne la mort dans peu d'instans, mais cela n'empêche pas que l'Ichneumon ne le dévore sans aucun danger; les Indiens ne craignent pas même de lui enseigner à faire dissérens tours d'adresse, et de le dresser comme on fait chez nous avec les chiens. Quand on l'irrite, ou qu'il veut prendre de petits oiseaux, qui sont saproie ordinaire, il séléve en l'air tout droit sur sa queue et peut rester longtems dans cette attitude, dans laquelle les jongleurs Indiens ont trouvé les moyens de lui apprendre à exécuter différentes danses.
No. 2. Le Serpent noir.
Ce serpent vit principalement dans la Caroline; sa longueur est de 6 à 8 pieds et sa couleur d'un noir luisant. Il n'est rien moins que dangereux aux hommes, mais il leur rend plutôt des bienfaits; car il poursuit opiniâtrement les rats et les souris, et a une si grande dextérité pour attraper sa proie, qu'on le prend dans la Caroline pour un animal domestique sort utile, et que même on le nourrit comme tel. Il est très hardi et facile à irriter; il faute alors avec une fureur incroyable sur la personne qui l'offense et la mord; mais sa morsure n'étant pas vénimeuse, on n'y court pas de danger. On prétend que ces serpens attaquent et dévorent les serpens à grelots.
Ad00341 02 079a/freQuadrupèdes. XLIII. Vol. II. No. 76.
ECUREUILS VOLANS.
Il n'existe pas seulement des poissons volans, la nature a aussi créé des quadrupèdes volans, comme p. e. les chauve-souris, les écureuils volans etc. Ces derniers ont une peau à voler étendue entre les pieds de devant et ceux de derrière, qni leur sert de voile pour faire des sauts de 2o jusqu'à 30 pieds d'un arbre à un autre. Cependant il n'tst pas capable de s'élever en haut, ni de voler dans une direction droite; il fait seulement des sauts dont le mouvement est prolongé et la chute retardée par la peau tendue, de sorte que l'animal vient à terre dans une direction oblique. Nous connoissons principalement trois espèces de ces écureuils volans.
No. 1. L'Ecureuil volant de la Virginie. (Sciurus volucella. L.)
Le longueur de cet écureuil est de 5 pouces sans compter la queue; il vit dans les provinces ïes plus tempérées de l'Amérique septentrionale. La couleur de son poil est d'un brun sauve, sur le dos il a des rayes noires et sa peau à voler est garnie d'un bord noir. Il se nourrit de fruits de noix, de graines; il reste tout le jour dans son nid pour dormir, et n'en sort que la nuit et quanti la faim le presse.
No. 2. L'Ecureuil volant de l'Asie. (Sciurus vlans. L.)
Cet écureuil est du tiers plus grand que le précédent et sa couleur est blanche tirant sur le gris. II vit solitairement en Sibérie dans de grands forêts de bouleaux, où il se fait dans un arbre creux un nid d'une mousse très tendre. Il se nourrit de bourgeons, de jeunes pousses et de chats du bouleau et du pin.
No. 3. a. et b. Le Taguan. (Sciurus Petaurista. L.)
Le Taguan ou écureuil volant de l'Inde est le plus grand de tous les écureuils connus, car sa longueur est de 23 pouces, sans compter la queue. Il vit dans les Indes Oiientales, et on le trouve de difsérentes couleurs; il y en a qui sont d'un brun fauve (Fig. 3. a.) d'autres sont gris (Fig. 3. b.). Cet écureuil est peureux et très sauvage; sa nourriture est la même que celle de tous les autres écureuils.
Ad00341 02 080a/frePlantes. XLV. T. II. No. 77.
PLANTES AROMATIQUES INDIGENES.
No. 1. Le Sénevé ou la Moutarde. (Sinapis L.)
Le Sénevé et surtout sa graine fournit une épice sort agréable et qui dans nos climats est la plus convenable à. la santé. On en distingue par sa couleur deux espèces principales, le noir et le blanc, la semence du premier est rouiTàtre tirant sur le noir, et celle du sécond est jaunâtre. La plante ressemble beaucoup à la navette; elle en a les feuilles, lés fîeurs jaunes, et les sdiques qui renserment la semence. Sa graine est broyée dans de petits moulins, et la sarine mêlée enmite avec du vinaigre, du moût et des épiceries; par cette préparation elle reçoit proprement le nom de moutarde, La meilleure sc fait en Angleterre; comme elle est un article de commerce très eonsidérable, et qu'elle fait l'objet de plusieurs fabriques en Angleterre, en France et en Allemagne, cette plante est aussi beawcoup cultivée dans les champs. On exprime aussi de la semence da sénevé blanc une huile, qui, malgré l'àcreté de la graine, est excellente et très douce.
No. 2. L'Estragon. (Artemisia Dracunculus.)
L'Estragon est également une plante aromatique indigène, qui est du genre de l'absinthe. II est originaire de la Tartarie et de la Sibérie méridionale, où on le trouve sauvage. La plante a des feuilles étroites et des fleurs extrêmement petites, dont la couleur est d'un blancjaunâtre. On se sert des jeunes feuilles comme d'une épiçe; on Ies met à la salade et dans d'autres mêts. Mais l'avantage principal qu'on en retire, est un vinaigre d'une odeur et d'un goût fort agréables, qu'on connoit sous le nom de vinaigre d'Estragon et qui est fort en usage en cuisine.
Ad00341 02 081a/freAmphibies. VII. Vol. II. No. 78.
SERPENS REMARQUABLES.
No. 1. Le Serpent aquatique ou la couleuvre d'eau. (Coluber vipera. L.)
Cette espèce de serpens se trouve principalement dans la Caroline, et vit au bord des rivières où il prend dans L'eau des pouTons avec beaucoup d'adreile et les dévore. Sa longueur ordinaire est de cinq pieds; il est brun sur le dos et au ventre d'un jaune verdâtre tacheté en noir. Sa morsure est aussi vénimeuse que celle tstï serpent à sonnettes j ce qui lui a fait donner aussi le nom de serpent à sonnettes aquatique. Dans l'êté on voit dans la Caroline beaucoup de ces serpens étendus sur des branches d'arbres, et guetant des poissons ou des oiseaux aquatiques, pour en faire leur proie. Sa queue est garnie d'une pointe corneuse, avec laquelle on croyoit autrefois qu'il pouvoit porter des blessures mortelles; mais cela est faux, et ce n'est que la morsure de ses dents, dont sa large gueule est richement fournie, qui est vénimeuse et mortelle.
No. 2. La Vipère noire. (Vipera nigra. L.)
Ce serpent se trouve également dans la Caroline et vit principalement sur, dés montagnes et des collines. Il n'est long que de deux à trois pieds, et son mouvement est extrêmement lent. Quand on l'irrite il rend sa tête merveilleusement large et toute platte, et pousse des sifflemens horribles. Il est de couleur tout à fait noire, ses yeux sont entourés de cercles blancs, et sa morsure est aussi vénimeuse que celle des serpens à sonnettes.
Ad00341 02 082a/freInsectes. IX. Vol. II. No. 79.
INSECTES REMARQUABLES.
No. 1. La Scolopendre Indienne. (Scolopendra morsitans. L.)
La Scolopendre Indienne appartient dans la famille des Cloportes ou Mille-pieds; elle est un Insecte venimeux qui vit dans les pays chauds, et même déjà en Espagne. Sa morsure est aussi daneereuse que la piquûre du Scorpion. Elle est de la longueur de 6 pouces, son corps est garni de 20 paires de pattes et de 8 yeux. Elle habite les terrains humides et vit sous-la mousse et dans du bois pourri; sa nourriture consiste en d'autres petits insectes, dont elle fait sa proie.
No. 2. Le Pillulaire d'Amérique. (Scarabaeus pillularius. L.)
a. Le Femelle. b. Le Mâle.
Le Pillulaire est une espèce de fouille-merde qui vit en société dans la fiente de vache et de cheval, et on lui a donné son nom, parce qu'il est continuellement occupé à former des. pillules ou boules de fiente, dans chacune desquelles il dépose un oeuf. Il prend un soin particulier de cette boule, le berceau de sa famille, la transporte avec beaucoup de peine avec ses jambes de derrière et l'enfouit dans la terre. Une pareille lioule est souvent 6 à 7 fois plus grande que tout îe corps de l'animal, et alors il y en a plusieurs, qui s'occupent à la fois à son transport. Les femelles sont de couleur toute noire, mais les mâles, dont il n'y a qu'un seul, ou au moins très peu dans chaque Colonie de ces Insectes, ont une corne à la tête; les étuis qui renferment leurs ailes sont d'un vert luisant, et le bouclier qu'ils portent à la poitrine, est de couîejtï ponçeau à pointa blaces.
No. 3. Le Fourmi veloutée. (Formica villosa coccinca.)
Cette Fourmi singulière est entièrement veloutée et vit dans la Caroline; elle est longue d'un pouce et fort joliment colorée en ponceau et noir. Elle vit solilairement, ce qui est contre la nature de toutes les antres elpèces de fourmis, et sua écaille est tellement dure, qu'on a de la peine à lecraser avec le pied. Elle est munie d'un aiguillon long et pointu, avec lequel elle fait des blessures fort douloureuses.
No. 4. Le Fourmi-lion. (Myrmeleon formicarius. L.)
Cet Insecte est proprement le masque d'un petit papillon à ailes de gazes. Fig. 4. a. nous le présènte en grandeur naturelle et Fig. 4. b. grossi sous le Microscope. Cet Insecte vraiment interessant se nourrit presqu' exclusivement de fourmis, et la manière rusée, dont il sait attraper sa proie en la faisant tomber dans une embuscade qu'il lui dresse, lui a acquis de la célébrité. Dans un sable sec et mobile il creuse une petit sosse qui ressemble au dedans d'un entonnoir; en bas de la fosse il se place lui-même, en se cachant sous le sable de manière qu'is n'en sort que la moitié de la tête avec les tenailles. Lorsqu'une fourmi ou quelqu'autre Insecte vient roder sur les bords de cette fosse, le fourmi-lion ébraule aussitôt le pied de l'architecture en sable qui s'éboule et roule jusqu'au fond eni entrainant sa proie dans les décombres. Si cependant la fourmi se tient encore au bord ou qu'elle remonte vite, le fourmi-lion fait partir avec les cornes, à diverses réprises, quantité de sable, qu'il lance plus haut qu'elle; par cette grêle de pierres l'animal est accable et entraîné dans la fosse. Son ennemi lui plonge alors ses serres dans le corps, l'attire sous le sable et en fait son repas en le suçant.
Ad00341 02 083a/freOiseaux. XXIII. Vol. II. No. 80.
DIFFERENTES ESPECES DE PIGEONS.
Il n'existe aucun genre d'oiseaux, qui soit aussi varié et aussi fertile que celui des pigeons, car il y en a 71 espèces, et ils pondent 5 jusqu'à 10 sois par an. On les divise en pigeons privés ou domesiiques et en pigeons sauvages; on les trouve dans tous les Climats et dans toutes les parties du Globe. Les espèces suivantes en sont les plus remarquables.
No. 1. Le Pigeon sauvage, le Biset ou Croiseau. (Columba Oenans. L.)
La longueur du Pigeon sauvage est à peu près de 14 pouces; il habite toute l'Europe et la Sibérie. Son plumage est de couleur grise, et le cou est orné de plumes changeantes en verd. Il fait son nid le long des rochers escarpés et dans de vieilles tonrs; à l'approche de l'hiver il se retire dans les pays méridionaux.
No. 2. Le Pigeon domestique ou de Colombier. (Columba domestica. L.)
Sa longueur est la même que celle de la précédente; il en diffère très peu pour la forme et ne s'en diftîngue que parce qu'il est très privé, qu'il vit dans les maifons où il fait aussi son nid, et pie pendant l'été il cherche sa nourriture dans les champs. Il pond 9 à 10 fois par an, et sa fécondité est si excessivement grande, qu'une seule paire de pigeons peut se multiplier dans l'espace de 4 ans jusqu'au nombre de 14. 762 pièces.
No. 3. La Tourterelle. (Columba turtur. L.)
La Tourterelle est à peu près de la longueur d'un pied; elle habite l'Europe, la Chine et l'Inde; elle fait son nid sur des arbres très élevés, et toujours dans des forêts épaises, et dans l'automne elle passe dans des pays plus chauds. Son plumage est de couleur de chair à la poitrine, et d'un brun clair aux ailes. Elle se nourrit de grains, et sur tout de pois, qu'elle cherche dans es champs.
No. 4. La Tourterelle à Collier. (Columba risoria. L.)
Cette espèce de Pigeons est: d'un jaune-grisatre et sort clair; derrière la tète elle a un demi cercle de plumes noires. Sa voix ressemble an rire humain; sa patrie est la Chine et les Indes Orientales, mais ou en élève aussi beaucoup en Europe dans des cages.
No. 5. Le Pigeon-ramier. (Columba palumbus. L.)
Ce pigeon est long de 17 pouces; il se trouve dans toute l'Europe, où il fait son nid sur des chênes et des pins dans des grandes forêts, et à l'automne il paise dans d'autres pays. Sa chair étant d'un goût excellent, il est beaucoup poursuivi par les chasseurs.
No. 6. Le Pigeon ramier de Madagascar.
No. 7. Le Pigeon ramier de Madagascar.
Ces deux jolies espèces de Pigeons vivent dans l'état sauvage sur l'isle de Madagascar. La première est d'un bleu foncé, ses yeux sont entoures d'un cercle rouge et fa queue est de couleur ponceau. Le plumage de l'autre espèce est d'un vertluisant, les ailes sont noires, et les plumes de la queue sont rouges et jaunes.
No. 8. La Tourterelle du Cap de bonne Espérance.
Cette petite espèce de Tourterelle n'a que 10 pouces de longueur, et son plumage est très joliment coloré Elle fait, partie de I'espèce de pi"eons, qui ont îles queues longues et en forme de coins.
No. 9. Le Pigeon de Nicobar. (Columba Nicobarica. L.)
Cette espèce de pigeons est une des plus belles par son plumage magnifique mêlé de brun et d'un verd luisant. Autour du cou elle a des plumes songues de couleur verte et brune, et ses yeux sont entourés d'un cercle rouge. On ne la trouve que dans l'isle de Nicombar.
Ad00341 02 084a/freQuadrupèdes. XLIV. Vol. II. No. 81.
RATS ET SOURIS.
No. 1. Le Caraco.
Le Caraco se trouve dans la Sibérie Orientale et dans la Chine; il vit dans des canaux aux bords des rivières et nage fort bien. Il est long de 6 pouces et sa couleur est d'un brun grisàtre; il se nourrit de racines et de fruits d'arbres, et cause beaucoup de dégâts dans les maisons des Chinois bàties sur les rivières.
No. 2. Le Surmulot.
Le Surmulot est de la longueur de g pouces, et sa couleur est d'un brun-clair, excepté au venire où elle est blanche. Il aime à habiter aux tords des rivières, où il se creuse des terriers. Il est originaire dans l'Inde et dans la Perse, mais tlepuis ce siécle il s'est répandu dans l'Europe où el s'est établi dans les villes, les canaux d'eau, les latrines et les souterrains des maisons, et y cause im dégât infini. Il se nourrit principalement de racines et de fruits d'arbres, tuais il ne laisse pas aussi d'être carnacier. Il tue et dévore d'autres rats et souris ainsi que la jeune volaille; il se désend même contre les hommes, les chiens et les chats qu'il mord cruellement. Il redoute cependant la belette et le furet, qui le poursuivent dans les terriers comme les lapins et le tuent. Ce qu'il y a de plus singulier dans cet animal, c'est qu'ils sont des voyages en grandes trouppes pour s'établir dans d'autres pays; et c'est de cette manière qu'ils sont venus de l'Asie dans l'Europe.
No. 3. Le Rat domestique.
Cet animal se trouve maintenant dans tous les pays du monde, excepté dans le Nord de l'Asie et de l'Europe, où le Climat lui paroit être trop dur. Sa longueur est de 9 pouces et tout son corps est couvert d'un poil d'un gris-noirâtre. Les Rats sont tellement voraces, qu'ils mangent non seulement des Scorpions et tous les animaux qu'ils sont capables de vaincre, mais qu'ils se tuent même et se mangent entre eux. Il se mettent en désenfe contre d'autres animaux, et la tendresse de la mêle pour ses petits, la porte même à se battre avec fureur oontre les chats pour les sauver. Mais en revanche les jeunes rats ont aussi de l'affection pour leurs parens vieux et insirmes et leur apportent de la nourriture. Ces vieux rats, qui se retirent pour terminer leurs jours en repos, se joignent en troupes de 6 à 8, et entrelacent tellement leurs queues, qu'ils ne sont plus capables de les retirer et de se séparer. Le but de ce singulier procédé paroit être la jouissance commune de la nourriture que les petits leur apportent et dont aucun des vieux ne veut perdre sa part. En faisant abattre de vieilles maisons, on a souvent trouvé de pareils assemblages de rats, et ne pouvant pas expliquer la manière naturelle de leur union, la superstition s'en est mêlée pour inventer des contes bleus.
No. 4. Le Mulot.
Le Mulot est long de 9 pouces; sa couleur est brune, et blanche au ventre. On le trouve dans toute l'Europe dans les forêts, les champs et les jardins. Il est surtout nuisible à la culture des arbres, car il ronge les racines des jeunes arbres et les fait mourir. Il se nourrit de racines, de glands et de noix, et en fait dans ses trous des provisions pour l'hiver. Il a pour ennemis les oiseaux de proie, les renards, les fouines etc.
No. 5. Le Rat d'eau.
Le Rat d'eau est de la longueur de 6 1/2 pouces; ses poils sont mêlés de gris et de brun dans la partie supérieure de son corps, et dans la partie inférieure ils sont cendrés et mêles d'un peu de jaune. Il vit dans toute l'Europe et dans l'Asie septentriouale; on le trouve communément sur le bord des lacs, des étangs et des marais, où il repaire dans des trous. Comme il aime à ronger les racines, et qu'il fouille la terre pour en chercher, il cause beaucoup de dégâts dans les jardins et ruine souvent des dignes. Il nage et plonge facilement; il ne quitte pas le bord des eaux, et quand des pêcheurs veulent le prendre, il leur mord les doigts et cherche ensuite à se sauver eu se jettant dans l'eau.
Ad00341 02 085a/freOiseaux. XXIV. Vol. II. No. 82.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE PIGEONS.
On donnera ici la déscription des espèces principales des Pigeons domestiques, qui toutes enseuible tirent leur origine des pigeons fuyards.
No. 1. Le Pigeon Tambour.
Son plumage est noir et blanc, et les plumes de Tes jambes sont longues et pendent jusqu' entre les doigts. Sa voix ressemble an son du tambour, et il aime à vivre dans les habitations de l'homme.
No. 2. Le Pigeon coëffé, ou nonain.
Cette espèce est de la même grandeur que la précédente; son plumage est noir, mais celui de la tête et de ses ailes est blanc. Les deux noms lui ont été donnés, parceque les plumes de son cou sont rélevées et lui ceignent la tête en forme de coëffe de femme, ou de capuchon de moine.
No. 3. Le Pigeon à col hérissé.
Il est plus petit que le Pigeon Tambour et son plumage est blanc. Il a une bande grise tirant sur le, bleu autour de ses ailes, de son dos et de sa poitrine j et les plumes de sa gorge ont Fair d'être frisées. Il est très délicat et sensible.
No. 4. Le Pigeon à queue de Paon.
La tête et la queue de ce Pigeon sont noires, tout le reste du plumage est blanc. Il se distitigue par la queue, qu'il ne tient pas horisôntaletnent, comme tous les autres pigeons, mais qu'il étale verticalement comme les paons; ce qui lui rend aussi le vol contre le vent extrêmement difficile.
No. 5. Le Pigeon culbutant.
Il ressemble beaucoup an Pigeon sauvage; ses plumes sont presque toujours de couleur brune ou grisàtre. Ses longues ailes lui donnent la faculté de voler plus vite et de s'élever plus haut dans l'air que toutes les autres espèces de Pigeons. Dans ce vol rapide il tourne toujours en rond, se culbute souvent et fait toutes sortes de tours de saltimbanque; c'est à cause de cela qu'on lui à donné son nom.
No. 6. Le Pigeon à goitre.
De toutes les espèces de Pigeons celui à goitre est le plus grand. Il a la tête, la queue et les ailes de couleur blanche, tout le reste du plumage est jaune. Sa gorge est presque toujours enflée, ce qui l'oblige à se tenir dans une position à peu près verticale.
No. 7. Le Pigeon huppé.
Il ressemble beaucoup au Pigeon-Tambour, surtout pour la grande fécondité, car il pond régulièrement tous les mois. On lui à donné son nom à cause de la huppe, qu'il porte sur le derrière de la tête.
No. 8. Le Pigeon Turc, ou le Pigeon Messager.
Ce pigeon est grand et de couleur bleue d'acier. Autour des yeux il a une cercle de peau blanc et rouge et dégarni de plumes; sur le bec il a des verrues de la même couleur. Son nom lui vient de ce que dans l'Orient on le dresse à porter et à rapporter des lettres dans les occafions où l'on à besoin d'une extrême diligence.
No. 9. Le Pigeon romain.
Cette espèce de Pigeons est une variété du Pigeon fuyard; il est petit, mais fort joliment coloré en blanc à tâches bleues.
Ad00341 02 086a/frePlantes. XLVI. Vol. II. No. 83.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÈNES.
No. 1. Le Fenouil.
Le Fenouil est originaire de l'Europe méridionale, où il croit naturellement; on le cultive ausïi avec succés dans nos jardins. Il est une plante annuelle qui pousse nue tige haute de 3 pieds ou environ. Cette tige est rameuse et ses feuilles sont laciniées en silamens longs et étroits. Ses sorn-mités soutiennent des ombelles ou bouquets larges de couleur jaune; on se sert en cuisine de ses feuilles, de ses fleurs et de ses graines, et on les emploie principalement comme une épice aux cornichons, aux choux consits etc. Dans la médecine on fait aussi usage de ses graines.
L'Anet est pafaitement semblabïe au senouil pour toute la forme extérieure de la plante; il en dissère seulement pour les graines, qui sont plus larges et bordées d'un feuillet. On s'en sert en cuisine tout comme du fenouil.
No. 2. La Nielle romaine, Nielle des jardins.
La Nielle romaine est une planté de la hauteur d'un pied; elle tire son origine de l'Orient, et on la cultive fréquemment en Allemagne dans les jardins et dans les champs, où elle vient aisément. Elle porte des fleurs bleues, auxquelles succéde dès fruits à épines, qui renferment des semences noires et fort aromatiques. On les emploie dans les cuisines comme des épîces pour assailsonner des sauces, des ragoûts etc.; elles donnent à tous ces mets un goût fort agréable. La même plante croît aussi chez nous dans l'état sauvage dans les blés, surtout après la inoisson; mais elle est beaucoup moins aromatique que la romaine.
Ad00341 02 087a/freQuadrupèdes. XLV. Vol. II. No. 84.
HAMSTERS ET RATS DE CHAMPS.
No. 1. Le Hamster ordinaire.
No. 2. Le Hamster noir.
Le Hamster ordinaire habite la Ruslie méridionale et la Sibérie, la Pologne, la Hongrie, la Bohême et la partie méridionale de l'Allemagne jusqu'au Rhin; en deçà de ce sleuve il ne s'en trouve point. Sa longueur est de 10 pouces; il à le dos d'un brun-sauve, et le ventre noir; au museau et au cou il a des taches blanches. Le Hamster noir est extrêmement rare, et on ne le trouve que dans quelques contrées de la Russie. Comme la nourriture principale du Hamster consiste en grains, il vit de préférence dans des champs labourés dont le sol est sablonneux. Il s'y creuse des terriers en forme de canaux jusqu'à la profondeur de 7 pieds, au bout desquels il fait construire plusieurs chambres ou caveaux très artistement voûtés; dans quelques uns-de ces caveaux il se retire lui-même avec fa famille, et dans les autres il fait les provisions necessaires pour fa fubliftance; souvent il y ramasse des grains jusqu'au poids de 60 liv., qu'il y porte dans ses bajoues. Dans la faifon rigoureuse il dort, et reste dans cet état d'engourdissement jusqu'au mois de février. La manière de faire la chasse du Hamster est de creu ser leurs terriers; on est recompensé de ce travail par les provisions considérables de grains, qu'on trouve dans chaque domicile, et par la peau de ces animaux, dont on fait des fourrures.
No. 3. Le Slepez.
Il se trouve dans la Russie méridionale où il vit sous la terre et se nourrit de racines. Sa longueur est de 7 pouces, sa couleur d'un gris-foncé, et son musean est entouré d'un bord blanc. On ne remarque dans cet animal aucune trace extérieure d'yeux et d'oreilles; il a cependant des véritables prunelles, mais elles sont cachées sous la peau.
No. 4. Le Monon-Zokor.
Cet animal est long de 7 1/2 pouces, et sa couleur est d'un gris clair sort sale. Il se trouve principalement dans la Russie, la Tauride, aux bords des rivières d'Ingoda et d'Argua, et vit également sous la terre, où non feulement il fe creuse sous le gazon des boyaux, qui s'étendent fouvent àplusieurs centaines de pas en longueur, mais où il remue aussi la terre et fait des monticules, tout comme la taupe. Il se nourrit d'oignons et de racines, et on a beaucoup, de peines à le prendre.
No. 5. La Taupe des dunes.
La Taupe des dunes se trouve principalemens au Cap de bonne espérance, où il vit dans les dunes ou collines sablonneuses aux cotes do la mer. Il mine tellement la terre, que fou vent la voûte légère de ses caveaux fe brise sous, des cavaliers, qui y tombent avec leurs chevaux dans une prosondeur confidérable. Sa longueur est d'un pied; sa couleur est d'un gris-jaunâtre sur le dos, mais blanchâtre au ventre. Sa queue et ses pieds sont garnis de longs poils durs, et toute la forme extérieure de son corps ressemble beaucoup à celle du cochon. Il se nourrit d'oginons et de racines, et c'est un animal très mordant. Sa chair est mangeable et d'un bon gôut.
Ad00341 02 088a/freInsectes. X. Vol. II. No. 85.
INSECTES VTILES.
No. 1. Insectes qui donnent la Résine laque.
La Resine laque est due à une petite espece de de pous, qui se trouvent dans plulieurs provinces des Indes Orientales, et surtout dans Jes montagnes de l'Indosian, où elles vivent de préférence sur les Bananiers. Les petits éclosent au mais de Décembre, s'attachent aux jeunes pousses, et rongent âes trous dans l'écorce verde, dont il découle ensuiîe un lue gluant et visqueux, qui couvre l'animaVet le colle pour ainsi dire sur la branche. C'est ce même suc, qui étant endurci, porte le nom de Résine laque. De ces monticules attachés aus branches l'Insecte forme sâ demeure; quand on les casse, on les trouve partagés en plulieurs cellules ou alvéoles, d'une figure assés reguliere; fig, a. nous en montre l'extérieur, fig. b et c. l'intérieur, et sous fig. d. nous les voyons grossis, L'Insecte est d'un beau ronge comme la cochenille; orà recueille la Résine lorsque les mères pleines se trouvent encore dans les cellules, car c'est alors qu'elle donne la teinte la plus brillante. Sous fig. e. f. g. on voit de pareilles pous, mais très grossies, car leur grandeur naturelle n'est que celle d'un petit pou. On emploie cette laque pour la cire à cacheter et pour le vernis, et elle fait un article de commerce très important.
N. 2. Le Gallinsecte.
Les noix de galle, qu'on trouve sur les feuilles des chênes, proviennent de la piquûre d'un Insecte, qui après Pextravasion du suc met ses oeufs dans les feuilles; ce que produit une èxcroiisance connue sous le nom de noix de galle, (fig. a.) An milieu de la noix il se trouve un petit ver blanc, (fig. c.) qui s'y renferme dans une coque; lorsqu'il s'est défait de cette enveloppe, il perce la Galle (fig. b.) et paroit sous la forme d'un petit Insecte jaune et ailé, qu'on coirnoit sous le nom de Gallinsecte (fig. d.) Les noix de Galle, et sur tout celles qui viennent d'Àlep et de l'Espagne, servent à teindre en noir, à faire de l'encre etc. elles fournissent par conséquent un article de commerce.
Ad00341 02 089a/frePoissons. XXV. Vol. II. No. 86.
POISONS ROUGES.
Les poissons rouges sont remarquables, parccque leurs couleurs brillantes et magnifiques sont plaisir à l'oeil.
No. 1. Le Marquereau rouge.
Ce poisson est de la longueur d'un pied et se trouve aux côtés de l'isle de St. Croix. Son dos et ses cotés sont de couleur ponceau, le ventre est d'un gris argenté, et les nageoires sont jaunes et violettes. Sa chair est mangeable et de bon goût.
No. 2. Le Malarmat.
Le Malarmat habite la Méditerranée et l'Océan de l'Inde; on le reconnoit à son corps cuirassé. Au lieu des écailles il a des écussons en forme de rhombe, dont le milieu s'élève en un tranchant, et qui donnent au poisson une figure octangulaire. Sa tête est un os quarré, dont le déviant forme une fourche platte. Il a peu de chair, et elle est dure et maigre. Il se nourrit de vermines et de plantes marines.
No. 3. Le Gronau.
Ce poisson vit dans la Méditerranée et dans la mer Brittanique. Sa longueur est d'environ 15 pouces, et sa chair est maigre et dure. Quand oit le prend, il pousse un son sifflant, et c'est à cause de cela que les Anglois lui ont donné le nom de siffleur.
No. 4. L'Arondel rouge.
Il vit aux environs des Antilles et appartient dans la genre des poissons volans. Son dos est rouge, le ventre de couleur de chair et ses nageoires sont bleues et jaunes et parsémées de taches d'un rouge foncé, ce qui lui donne un air distingué de beauté. Il est de la longueur d'un pied.
No. 5. Le Telescope.
Ce beau poisson se trouve dans les eaux douces de la Chine. Il a pour marque distinctive des yeux qui avancent de la tête en forme de cônes. Sa couleur est d'un ponceau brillant, et ses nageoires, qui sont très élégamment formées et de couleur moitié rouge et moitié blanche, lui donnent une grande beauté. Il est long de 15 pouces et ressemble beaucoup à la dorade Chinoise.
Ad00341 02 090a/freOiseaux. XXV. Vol. II. No. 87.
PIGEONS DE PAYS ÉTRANGERS.
No. 1. Le Pigeon de passage.
Le Pigeon de passage est de la longueur d'environ 14 pouces; sa couleur est grise-cendrée à gorge rouge. Il habite J'Amérique septentrionale et pasie l'hiver dans la Caroline, où il se rend en troupeaux innombrables. Ils volent par millions dans une même troupe, et obscurcissent souvent le jour comme des nuages noirs. Lorsqu'ils se mettent Inr des arbres pour reposer, les branches se brisent souvent sous le poids de leur nombre, et le terrain sous les arbres, sur lesquels ils passent une nuit, est couverte le lendemain de siente à la hauteur de plusieurs pouces. Us sont ausssi leurs nids sur des arbres, et les joignent tellement l'un à côté de l'autre, qu'il arrive souvent, que par ces nids les arbres sont attachés ensemble dans l'espace de plusieurs miles. Ils se nourrissent de glands, de baies, de grains de genièvre et d'autres semences d'arbres, mais aussi de blé et de ris. Les sauvages. de l'Amérique septentrionale les prennent par milliers, et les mangent; car leur chair est d'un très bon goût et fort grasse.
No. 2. Le Pigeon vert d'Amboine.
On le nomme aussi Pigeon aromatique, parceque dans l'iele d'Amboine il se nourrit de semences des arbres aromatiques. Sa longuer est de 11 pouces.
No. 3. Le Pigeon de Martinique.
Il habite l'isle de Martinique; son ventre est jaune, la poitrine rouge et la gorge blanche; tout le reste du plumage est de couleur violette. Sa longueur est de 14 pouces.
No. 4. La Tourterelle de la Jamaïque.
Elle est fort joliment colorée; la têteet la gorge sont bleues, le ventre et le dos de couleur violette, et la tète est entourée depuis le bec d'une bande blanche. Sa longueur est de 11 pouces.
No. 5. Le Pigeon-Perroquet.
Il vit dans les isles Philippines; son plumage est un mélange agréable de vert, de jaune et de rouge; il ressemble pour les couleurs aux perroquets verts.
No. 6. Le Pigeon Ramier de Cayenne.
Celte belle espèce de Pigeons, qu'on trouve dans la Cayenne, est de la longueur de 14 pouces. Sa tète, ses ailes et son dos sont violets, le ventre est blanc, et au cou, de même qu'à la gorge, il a des plumes qui ressemblent aux miroirs d'un paon.
No. 7. La Tourterelle de Batavia.
Sa longueur est de 10 pouces; le plumage de son corps est d'un vert clair, fa tête est grise, Ia gorge et le dessous du veutre sont jaunes, et la queue est rouge; cette espèce de Pigeons est une des plus belles qui existent.
No. 8. La Tourterelle du Sénégal, ou le Turoco.
Le Turoco vit au Sénégal; sa poitrine est verte, et tout le reste de son plumage est d'un brunrougeâtre. Sa longueur est de 10 pouces; il se distingue de toutes les antres espèces de Pigeons par la queue longue qui l'élargit vers le bout.
No. 9. La Tourterelle de St. Domingue.
Cette petite espèce de Tourterelle, qui vit dans l'isle de St. Douûngue, est de la longueur de 10 pouces; la structure de son corps est élégante et le coloris de son plumage est varié et sort joli.
Ad00341 02 091a/frePlantes. XLVII. Vol. II. No. 88.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÈNES.
No. 1. L'Anis.
L'Anis est une plante annuelle très délicate, qui tire son origine de l'Egypte. Sa tige s'éléve d'environ un pied; elle porte des feuilles; a trois lobes et très découpées, et de petites fleurs blauches. On séme beaucoup d'Anis en Italie et surtout en Allemagne. Sa graine est d'une saveur duoce et très suave; elle mérite d'être ruise an rang des premières épices indigènes. On en fait usage dans différentes pâtisseries et confitures; couverte de sucre elle forme de petites dragées agréaules au goût et très itomachiques. Elle est aussi employée dans plusieurs Ratafiats et antres liqueurs, et elle sert même de drogue medecinale. On retire par distillation des gousses d'Anis une huile très subtile et odorante, qu'on vend à haut prix.
No. 2. Le Cumin
Le Cumin est une épice très utile et générale ment connue dans nos cuisines; dans l'Allemagne il fait un objet de commerce considérable. lia plante est originaire dans nos climats, où elle croit lauvage dans les près parmi les autres herbes; mais à cause de sa grande utilité on la cultive aussi fréquemment dans les champs, ce qui se fait principalement aux environs de Halle en Saxe. Elle est haute de deux pieds; ses feuilles sont incisées et frisées; ses petites fleurs blanches uaissent en ombelles aux sommeis des rameaux, et il leur succéde une semerice grisàtre connue sous le nom de graine de Cumin. On en sait usage comme d'une épice sort agréable; on en mêle dans plusieurs mets, dans le pain, le frommage, l'eau de vie et des confitures; on l'en sert même comme d'une drogue medecinale. Tout est utile dans cette plante, car l'herbe même et la racine en donnent un bon légume d'un goût fort agréable et un fourrage exquis pour le bétail.
Ad00341 02 092a/freQuadrupèdes. XLVI. Vol. II. No. 89.
DIFFERENTES ESPÈCES DE LOIRS.
Les Loirs tiennent le milieu entre les Souris et les Ecureuils; ils ressemblent cependant plus à ces derniers par leurs habitudes naturelles, lis ont Ja queue longue et couverte de poils. Ils habitent dans des trous qu'ils creusent dans la terre, ainsi que sur des arbres creux, dans lesquels ils trouvent des retraites, lis grimpent avec agilité et se nourrisient principalement de fruits d'arbres. Ils vaquent à leurs asfaires pendant la nuit, et dorment le jour. Au commencement de l'automne ils cherchent leurs retraites, où ils dorment pendant l'hiver comme la marmotte; dans cet état d'engourdiiïement ils relient jusqu'au mois de Mai. Nous en connoissbns les 4 espèces suivantes.
No. 1. Le Loir.
Le Loir est de la longueur d'environ 5 1/2 pouces; son poil est gris sur la partie supérieure de son corps, et blanc sur la partie insérieure. II se trouve principalement dans l'Italie, la France, la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne méridionale, et habite de préférence dans les forêts et dans les vergers. Il se nourrit tout comme l'Ecureuil, de fruits, de noix, de châtaignes, et se sert aussi comme lui de ses pieds de devant pour manger. Dans l'automne les Loirs sont très gras, et on mange alors leur chair comme une délicatesse; en Italie on en élève et engraisse en quantité. Leurs peaux donnent de la bonne fourrure.
No. 2. Le Loir de la Sibérie.
Il vit dans la Géorgie et dans la Sibérie, et habite les forêts de chênes, ou. il se nourrit principalement de glands. Il est long d'environ 4 pouces; son poil est d'un brun-clair sur le dos, et d'un gris blanchâtre à la gorge et au ventre. Il a deux taches noires qui l'étendent depuis les oreilles jusque par dessus les yeux.
No. 3. Le Lerot.
Le Lerot est de la même longueur que le précédent et lui relseinbie beaucoup. La marque distinctive de ces deux animaux est dans la forme de la queue; celle du Lerot est plus longue, mais revêtue de poils plus courts; ses oreilles sont aussi plus longues. II vit surtout dans l'Europe méridionale ou il habite les jardins, et se nourrit principalement de pêches, de noix, et des meilleurs fruits d'arbres; il mange aussi des scarabéés et des oeufs d'oiseaux.
No. 4. Le Muscardin.
Il est de la grandeur d'une sourîs, mais plus gros. Sa couleur est d'un brun-rougeâtre et sa queue est très longue. On lé trouve dans l'Italie, la France et l'Allemagne, où il vit dans des broussailles épaisses, dans lesquelles il y a beaucoup de coudriers, dont les noix sont sa nourriture, et sur lesquels il fait aussi son nid. Ce petit animal est assés joli et très peureux.
Ad00341 02 093a/freInsectes. XI. Vol. II. No. 90.
INSECTES NUISIBLES.
No. 1. et 2. Le Puceron.
Cet Insecte, qui est une pelte pour nos jardins, est un petit animal très admirable, et ton histoire aiaturelle mérite toute notre attention. Il est à peine de la grandeur d'une puce, comme on Voit sous fig. 1. mais regardé par mi microscope, il le présente dans différentes formes lingulières, telles qu'on les voit sous fig. a. b. c. d. e. f. Presque chaque plante a ses espèces particulières de-pucerons, que les gens mal- instruits nomment de la Nielle, on de la Rouille, on les trouve surtout aux jeunes poulies des Rollers, du sureau, des choux, des cerisiers, des pêchers etc. où ils s'attachent fortement aux tiges et aux feuilles, comme on le voit sous fig. 2. à une jeune feuille de roher. Il y a des pucerons de toutes les couleurs, des verts, fig. a. des rouges, fig, b., et des noirs fig. c. Ils ont fix pattes, des antennes articulées, une trompe pointue; et de certaines espèces ont aux cotés deux gousses, qui renferment des ailes. On remarque encore à leur partie postérieure àeux cornes ou tubercules, par lesquelles ils donnent pailage à une liqueur sucrée, que les fourmis et les abeilles recherchent beaucoup. Dans l'espace de peu de jours un puceron peut mettre au monde plus de 90 jusqu' à 100 petits vivans. Chacun de ces petits, s'étant dépouillé cinq fois de sa peau, commence à son tour à mettre bas; de cette manière on en voit dans un seul été neuf générations, qui d'un seul puceron en produisent des millions. Quelques sois ils rendent de leur corps une humeur blanche, qu'on connoit sous le nom de Nielle; comme la liqueur sucrée, qui transpire de leur corps, est nommée Milat. Il y a des pucerons ailés, fig, e. d. et qui ne le sont pas. On soupçonne que ces Insectes sout vivipares en été et ovipares en automne; car ayant mis bas pendant tout l'été de petits vivans, comme on voit sous fig. a. il paroit des mâles vers l'automne, avec lesquels ils s'accouplent et rendent ensuite sies oeufs, qui endurent l'hiver, ce que ne feroient pas les petits. La fécondité pronigieuse de cet insecte le rend extrêmement nuisible aux plantes; car ils en pompent le suc avec leurs trompes et les sont souvent périr.
No. 3. La Mite.
Les mites sont des Insectes infiniment petits, qui s'engendrent tant sur d'autres animaux et sur les hommes, que dans le frommage, la sarine, le pain, des vailïeaux au lais mal-propres, aux touneaux à bierre etc. On distingne beaucoup d'espèces de mites, qui sont très différentes les unes des autres. Elles sont à peine visibles pour nos yeux et ne paroissent être qu' une pousilèrè grisàtre, comme on les voit fig. 3. Mais étant mises dans un bon Microscope, elles présentent la figure de scarabées et sont couvertes de poils. Dans de certaines maladies de l'homme, qui donnent des humeurs acides, les tintes s'engendrent souvent sur la peau, et même en dessous de sa surface; on voit arriver cela très fréquemment aux gens pauvres, qui ont la phtisie ou la gale.
Ad00341 02 094a/freQuadrupèdes. XLVII. Vol. II. No. 91.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE SOURIS.
Il n'y a point de Quadrupède qui se multiplie aussi vite et avec tant d'excès que les souris; par cette prodigieuîe propagation, dans les champs et dans les maisons, elles deviennent Couvent une calamité publique, il en existe plus de 40 espèces; les suivantes en sout les. plus counues.
No. 1. La Souris domestique.
La Souris domestique vit dans toute l'Europe et dans les parties tempérées de l'Me et de l'Amérique. Sa longueur est de 3 1/2 pouces sans compter la queue; le poil de son dos est d'uii gris jaunâtre, et celui du ventre d'un gris blanchâtre. Il n'est gueres possible de purifier entièrement les maisons de ces animaux; ils y causent souvent de grands degats, car ils mangent presque tout ce pe'ils peuvent ronger de leurs dents. Il y a aussi de souris blanches à yeux rouges.
No. 2. La Souris agraire.
Elle est plus petite que la précédente et moins frequente en Allemagne que dans la Russie et la Hongrie. Elle vit dans les champs; sa couleur est é'nn rouge-jaunâtre et blanche an ventre. Il y a des années où elte passe en grandes, troupes d'une contrée dans l'autre.
No. 3. La Souris naine.
C'est la petitesse de cette espèce de souris quî bui a fair donner son nom; car elle n'est guères de la moitié aussi grande que la souris doméstique et ne pése qu' 1 1/2 ou 2 drachmes. La couleur de son poil est d'un jatine-roux et blanche au ventre. Elle se trouve principalement dans la Russie, où elle vit dans les granges et dans les champs comme la souris agraire.
No. 4. La Souris de bouleaux.
Cette espèce de souris est encoxe plus petite que la fouris naine, et n'a que deux pouces de longueur. Elle vit dans la Russie méridionale où elle habite dans des bois eclaircis de bouleaux, dont la semence lui sert de nourriture. Le poil de son dos est de'couleur brune tirant sur le jaune, celui du ventre est blanc.
No. 5. La Souris rayée.
Elle est de la même grandeur que la souris de bouleaux, et a aussi la même patrie et la même nourriture. Son poil est d'un gris-jaunâtre, et sur le dos elle a des rayes noires qui se tirent horisantalement vers le ventre. Elle vit sous des pierres ereuses, où elle s'engourdit au plus léger degré de sroid; on la trouve alors biottie comme une boule. Il arrive quelques fois que de nombreux troupeaux de ces souris paisent d'une contrée dans une autre.
No. 6. La Souris de roche.
Cette espèce de souris vit dans la Sibérie et choisit son habitation dans les roches. Sa longueur est de 4 pouces, sa couleur est d'un brun-verdâtre et blanche au ventre. Sa nourriture confiste en racines et semences.
No. 7. La Souris rouge de Sibérie.
Elle se trouve dans la Sibérie orientale et la Presqu'isle de Kamtschatka, où elle vit non seulement dans les champs et les broussailles, mais aussi dans les maisons. Elle est longue de 4. pouces; son poil est d'un rouge-jaunâtre rayé en brun, le ventre est blanc, et la queue est petite et garnie de poils. Elle se nourrit de grains et de toute espèce de chair.
No. 8. Le petit Campagnol.
On le trouve par toute l'Europe jusque dans les contrées les plus septentrionales; il habite les champs, les prairies, les jardins et les broussailles, et se nourrit de grains, de noix, de glands etc. dont il sait des provisions pour l'hiver. Il est long de 3 pouces, sa couleur est d'un brun-clair, et blanche au veutre; ses pieds sont rouges et sa queue est petite et écourtée. Il s'augmente quelquefois là sort, qu'il cause des dégâts considérables dans, les champs ensemencés; mais il a des ennemis qui Iui sont une guerre continuelle: tels sont les renards, les furets, les chats, les grands Campagnols, les corbeaux et les corneilles.
No. 9. La Souris de Jaik.
Elle vit dans la Russie Orientale aux bords de la rivière de Jaik; sa longueur est àe 4 pouces et la couleur d'une jaune-grisàtre. Sa queue est petite; elle a des bajoues comme le Hamster, et se nourrit comme lui de graine.
Ad00341 02 095a/frePlantes. XLVIII. Vol. II. No. 92.
MOISISSURES.
La moisissures, prise ordinairement pour une simple marque de pourriture et qui paroit à l'oeil nud une poussiere composée de flocons, est sans doute au regne végétal et se range spéeialeinent ions la classe de Mousses, qui croissant d'une vitesse étonnante et portant des sémences, s'augmentent d'une manière prodigieuse. Le microscope sait découvrir sur un petit aiorceau de paiu moisie un forêt de plantes pourvues de racines, de tiges, de branches, de fleurs, et de sémences et revêtues d'une beauté brillante, comme nous allons remarquer dans le petit nombre d'espèces que voici.
No. 1. et 2. Moisissure ordinaire.
C'est principalement la fermentation des choses succulentes qui favorise la végétation de la Moisissure ordinaire. La figure 1. représente d'après nature un petit morceau de moisissure prise d'un raisin rouge et pourrinant, et la figure 2. fait voir cette moisissure grossie par le microscope. On y remarque quantité de tiges transparentes, qui portent des têtes écailleuses à forme d'hémispères creuses (a); ces têtes sont en partie polies (c), en partie hérissées d'un quantité de petites graines de femence (d). Les branches qui eutortillent les tiges, (b) sont aussi toutes parsemées de ces petites graines.
No. 3. et 4. Le Pilobole.
Cette moisissure, dont la figure 3. représente en grosseur naturelle un peu, qu'on a pris de la surface d'une noix, et dont la figure 4., montre le grossissement microscopique, croît à tiges longues et jaunes dont le dessus se goufle peu à peu et met à bas en crevant une tête ou chapeau large, brune et marquée de points noirs.
No. 5. Moisissure verte.
Celle-ci, qui n'est que de l'espèce de la moisissure ordinaire, se développa sur une petite mouche qui commença de se corrompre, après être tombée dans de l'eau contenue dans uri verre (Fig. 5. c.). La mouche fut d'abord couvert d'une chancissure que l'on voit grossie Fig. g. ensuite il se mit à former autour de la mouche une petite isle flottante Fig. b. b. b. d'une moisissure verte, bordée d'une formation déjà parfaite de pareilles petites moisissures (Fig. f.), dont figure 1. représente le grossissement, qui en montre bien exactement la forme.
No. 6. et 7. Moisissure globuleuse.
Il arrive souvent que sur les feuilles des arbres de fruits, et surtout sur feuilles des poiriers et des pruniers, se forment des taches rouges et jaunàrtrès, avec des élévations que l'on nomme ordinairement nielle ou rouille; ce u'est que de la moisissure globuleuse, croissant suries feuilles sitôt que le froid les a touché. La figure 7. représente d'après nature une feuille de cette espèce, et la figure 6. montre la même grossie par le microscope. Cette moisissure est composée de petites têtes seches, globuleuses, gris brunes et sans tiges, ayant une poussiere farineuse de sémences qu'elles répandent après avoir crevé. En voici le grossissement Fig. 1.
Ad00341 02 096a/freMelanges. IX. Vol. II. No. 93.
No. 93. ANATOMIE D'UN TUYAU DE BLÉ.
No. 1. 2. Profil d'un tuyau de blé.
Le profil an noeud d'un tuyau de blé Fig. 1. répresenté grossi Fig. 2. fait remarquer l'ordre le plus admirable et îe plus régulier d'une quantité prodigicuse de petits vaissaux tous d'une forme déterminée. On voit un grand nombre de petits tuyaux rangés en deux cercles et serrement placés l'un à l'autre; il y a entre eux des fascicules d'autres tuyaux régulièrement disposés entre des vaissaux d'aliment plus grands. Au milieu paroit une large ouverture destnée à la moelle an tuyau.
No. 3. 4. 5. Petit morceau de la feuille d'un tuyau de blé.
Ce morceau, non moins merveilleux, se fait voir Fig. 3. en grossieur naturelle, et Fig. 4. Et 5. en deux groississemens différens. Nous voyons ici des rayes larges et étroites de vaisseaux d'aliment d'une sormation trùs-diverse, quelques-uns étant écaillée, d'autres entortillés, ronds etc., et tous enseinble sont le plus étroitement liés entre eux. Tous ces rapports admirables paroissent sur la sur sa ce d'un morceau très-petit d'une feuille détachée d'un tuyau de blé; détachée d'une plante qui nous fournit notre pain quotidien! Quelles merveilles inombrabîes sorties de la main créatrice d'un Dieu, et sùv 3e ï'guI point insinement petit que nous habitons ! Merveilles que ce Dieu produit d'un jour, d'un instant à l'autre, et toutes par sou grand ouvrage, la Nature! Quel être pensant et sensible ne doit pas admirer, révérer, chérir, adorer un tel Dieu?
Ad00341 02 097a/frePlantes. XLIX. Vol. II. No. 94.
PLANTES DE DROGUERIES.
No. 1. Le Storax.
Cet arbre croit principalement dans les Indes occidentales et dans le Mexique. II atteint la hauteur des chênes; ses feuilles sont divisées en cinq lobes comme celles de l'érable, et an bout des branches il porte des rieurs laineuses d'un rouge-jaunâtre et en forme de boules. A ces fleurs il succéde une sernence de la rnênae forme et de couleur brune. L'écorce de l'arbre est d'un gris cendré; son bois est blanc, comme le bois de nos piris; il se laisse travailler facilement, et on remploie avec avantage à difsérents meubles et usi ensiles. Entre l'écorce et le bois il se trouve une gomme résiue odoriférante, qui est connue sous le nom de Storax, et qu'on gagne par le moyen des incisions faites dans l'écorce. Elle est de couleur brunâtre et d'une odeur aromatique; on s'en sert comme d'une encens, et elle-fait un article très important dans le commerce de drogueries.
No. 2. Le Lentisque.
Le Lentisque a des feuilles toujours renies comme le laurier; il croit dans les Climats hauds de l'Oriest, 'dans laorèce, dans l'Italie insérieure etc. et peut atteindre une hauteur de 50 pieds. Il porte des fleurs jaunes, auxquelles succédent des fruits jaunes, semblables à des petites prunes, d'un-goût très doux et sort agréables à manger. Dans les Climats chauds de l'Orient il s'écoule de son ecorce une résime d'un couleur jaune tirant sur le blanc; elle consiste dans de petits grains secs, dont on se sert non seulement dans la médecine et comme d'un parfum, mais qu'on emploie aussi comme un vernis léger pour enduire les tableaux peints en huile etc. Elle fait par conséquent un article estimable de commerce.
Ad00341 02 098a/freOiseaus. XXVI. Vol. II. No. 93.
CANARDS DE PLUSIEURS ESPÈCES.
Le canard se trouve dans le nord et dans le sud de toutes les parties du monde ancien. Il aime plus les eaux dormantes, des lacs, des marais et des étangs, que les rivières, et se nourrit de coissons, de grenouilles, de limaces, d'insectes et de fruits de la campagne. Il y a un très - grand nombre d'elpèees très-belles de canards sauvages et de canards domestiques. Les derniers ne sont en partie que les defcendauts des premier.
Le canard sauvage ordinaire.
No. 1. Le mâle.
No. 2. La femelle.
Le canard sauvage est de nos pays. Le mâle au lé cannrdy long environ, de vingt pouces, est sinement tacheté de gris, et a la tête et le couornés d'un verd lin Gant et la poitrine brune. La femelle ou le cane plus petite, n'a que dix-huit pouces de longueur, et est marquée de brun, de blanc, et de noir.
No. 3. Le canard faisan.
Le canard faisan quii est du nombre de canards sauvages, est rarement naturel en Allemagne. Il est long de vingt-quatre pouces, très-joliment marqué de gris de blanc et de noir, a lés pointes des ailes brunes, les ailes miraillées d'un rouge-clair, et la queue pointue à la manière des Laisans, dont il a auiss le nom.
No. 4. Le canard cuillère.
Le canard cuillère est remarquable par son bec dont le devant est large arrondi et courbé enbas. Il est; naturel dana tout le Nord de l'Europe, dans l'Asie et dans l'Amérique, se nourrit de mouches et d'autres insectes aquatiques, et est marqué et coloré d'une manière très-variée.
No. 5. Le canard crieur.
Le canard crièur a tiré son nom du craquemant de fou cri bien singulier. Il a la tête, le cou et le bec noirs s le bec est courbé en haut le dos noir, la poitrine blanche et brune, de même que les ailes. Il vit en Europe, et dans le Nord de l'Asie, et se cache presque toujours sous les jones des lacs.
No. 6. Le canard croisé.
Le canard croisé ayant dix-huit pouces de longueur est pareillement sauvage en Europe. Il est marqué de noir et de blanc mais d'une manière bien singulière, ayant sur le dos blanc, et sur les ailes de la même couleur, une belle croix noire. La tête est ornée d'un huppe noire et blanche.
Le canard domestique.
No. 7. Le mâle.
No. 8. La femelle.
Les marques et les couleurs des canards varient beaucoup, il y en a de huppés et ete non-huppés. Les mâles (Fig. 7.) ressemblent pour la pluspart aux canards sauvages, surtout par leur tète verte, leur poitrine brune, et le miroir sur les ailes. On les met an nombre de la volaille bien utile de la baffe-epur, leur chair étant de bon goût, et Leur duvet non. laus utilité dans le ménage.
Le canard musqué.
No. 9. Le mâle.
No. 10. La femelle.
Le canard musque est originairement du Bresil et vit en Europe parmi la volaille dormftique. Il est long de vingt-quatre pouces, et a une chair d'an très-bon goût, excepté celle de la tete, qui sent le musc, dont cette espèce a tire le nom. Les màles sont couverts d'un noir-brunâtre, out les ailes blanches, et autour des yeux une peau nude rouge et pleine de verrues. Les femelles plus petites sont marquées de brun de blanc et de noir.
Ad00341 02 099a/freQuadrupèdes. XLVIII. Vol. II. No. 96.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE SOURIS.
No. 1. La Souris d'ail.
Elle vit dans la Russie et la Sibérie; sa couleur est d'un gris jaunâtre très foncé et la longueur est de 4 pondes. Elle se nourrit des oignons de l'ail sauvage, et en amasse de grandes provisions dans ses trous; les Russes recherchent ces derniers et en enlèvent les provisions.
No. 2. La Souris d'oignons.
Cette espèce de Souris se trouve dans la Sibérie orientale, et vit sur les montagnes, où elle fe creuse des nids sous le gazon avec une quantité d'ouvertures, et dont chacun contient toujours la famille d'une seule année. Sa longueur est de 4 pouces, sa couleur d'un jaune grisâtre, et la nourriture consiste dans les oignons de différentes espèces d'herbes, qu'elle cherche sous la terre et dont elle sait des provisions.
No. 3. La Souris économe.
Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente pour la longueur, la figure et la couleur. Elle se trouve dans la Sibérie, et en Kamtschatka; elle vit dans des terrains humides où elle ressemble dans l'es trous de grands provisions de racines douces, qu'elle se donne le foin de nettoyer très proprement; les habitans du pays recherchent beaucoup ces racines et s'en servent pour leur nourriture. Ce qui eit le plus remarquable dans cette espèce de fouris, c'est l'instinct irrésistible qui les porte à faire en grands troupes de longs voyages, et toujours en ligne droite vers le Nord-Ouest. Elles traversent alors à la nage, avec beaucoup de hardiesse, les rivières et les lacs qui s'opposent à leur passage. Ces voyages sesont toujours au prîntems, et dans le mois d'Octobre elles retournent de la mème manière en Kamtschatka; mais un grand nombre en devient pendant la route la proie des oiseaux, des renards et des poissous.
No. 4. La Souris sociale, ou de Tulipe.
Elle se trouve dans la Russie méridionale et vit paieillement réunie en familles sous la terre; sa nourriture principale consiste dans les oignons de la. Tulipe sauvage; c'est aussi ce, qui lui a donné sou nom.
No. 5. La Souris d'Iris.
Elle ressemble beaucoup à la précédante; on la trouve aussi dans la Sibérie, où elle se nourrit principalement des oignons de l'Iris sauvage. Elle sait aussi, comme la fouris économe, des voyages, en grands troupeaux.
No. 6. La Souris d'Ural.
Cette espèce de souris habite les montagnes d'Ural en Russie. Sa longueur est de 3 pouces, sa couleur d'un brun jaunâtre, tachetée sur le dos et blanche au ventre. Elle se nourrit de la mousse de rennes et de racines.
No. 7. Le Leming de Norvègue.
No. 8. Le Leming de Russie.
Cette sorte de souris est une des plus remarquables; il y en a d'eux espèces différentes, celle de Norvège et celle de Russie. Toutes les deux sont de la même longueur, d'à peu près de 4. pouces. La couleur du Leming de Norvègue est jaune tirant sur le brun, et tachetée en noir; celle du Leming de Russie est d'un jaune-roux avec des poils noirs ifolés et jettes au hasard. Les deux espèces de Lemings habitent des montagnes d'une hauteur médiocre, et fe nourrissent de racines et de mousse de rennes. Ils vivent sous la terre, et se creusent des tuyaux à travers la neige. Ils fe multiplient prodigieusement, et dans le tems de l'accouplement ils ont une odeur de mule. Les Lemings passent ordinairement tous les 10 ans en troupeaux d'une contrée dans l'autre. Dans, ces voyages ils fuivent toujours la ligne droite, et ne les entreprennent que dans les automnes qui sont fuivis d'un hiver rigoureux, lis commencent toujours le foir à voyager et continuent pendant la' nuit, mais pendant le jour ils le répofent. Tous ceux qui ne périssent pas dans. ces. voyage, reviennent régulièrement dans l'été prochain.
Ad00341 02 100a/freInsectes. XII. Vol. II. No. 97.
ANIMALCULES D'INFUSION.
On nomme Animalcules d' infusion les animaux d'une petitesse extrême, qui se développent et paroisent quand on a sait pourrir de l'eau versée sur des plantes, sur de la colle de sarine, ou sur du levain vieux, ou qu'on fait viellir et épaissir du vinaigre de bierre. Ils tiennent plus de la nature des vers que de celle des insectes ne sont presque point visibles à l'oeil nud, et ne se découvrent que par le moyen d'un bon microscope. C'est principalement dans les eaux donnantes où il y en a grand nombre d'espèces. En voici quelques-unes que nous allons observer.
No. 1. Le Ver Utricule.
Quand on met une poignée de soin dans un verre vuide, et qu'on y verse de l'eau, il paroit après quelques jours un écume brun où le microscope fait découvrir une foule innombrable d'animalcules demi-transparentes, dont la forme et la couleur ne sont pas fixées, mais qui paroissent tantôt fourchues, comme nous fait voir la figure que voici (Fig. a.), tantôt oblongues, larges, longues, tantôt rondes; ils peuvent bien s'étendre et se remuent dans l'eau avec une grande agilité et vitesse, et ordinairement en spirale comme on voit Fig. b.
No. 2. 3. et 4. L'Anguillette de colle d'amidon.
Ces animalcules que la Figure 2. représente en grosseur naturelle dans une goutte d'eau de colle d'amidou, et la Figure 3. en grosseur microscopique, sont, pour ainii dire, de filets, dont la têteest arrondie en forme de masse. Elles sont transparentes, mais elles ont ordinairement dans l'intérieur une raye obscure. Elles vivent dans la colle liquide d'amidon et se désechent avec celle-ci. Mais elles revivent et reprennent toute leur agilité même après quelques années dès, que la colle d'amidon désechée a été détrempée et rendue liquide avec de l'eau tiède. Elles sont vivipares, comme fait voir le grossissement microscopique, Fig. 4. où il y en a quelques-unes de sécondées et de coupées.
Ad00341 02 101a/freMélanges. X. Vol. II. No. 98.
OBJETS MICROSCOPIQUES.
L'invention du Microscope est de îa dernière importance pour la Physique et pour I'Histoire naturale. C'est elle qui nous a fait découvrir une infinité de chöses hors de la portée de l'oeil nud: c'est eile qui nous a fait pénétrer la finesse infime de l'organisation, de la structuré des animaux, des plantes et des minéraux; merveilles, dont l'observation devient pour nous une source intarillable d'amusemens et de pîaifirs. On a plusieurs sortes de Microscopes; il y en a de. limples et de cotnposés; mais le plus merveilleux de tous, et qui expose à nos yeux étonnés les phénomènes les plus singuliers, c'est le Microscope solaire, dont nous verrons le detail dans la suite. Ce Microscope groflit les objets à notre gré" de sorte que dans une chambre obscure on peut donner à une puce la grosseur d'un cheval. A mesure que le Microfcope grossit les objets, il fait éclater la perfection souveraine des moindres ouvrages de la nature, et disparoître les sausses apparences dont le parent même les chef-d'oeuvres de l'art et de l'industrie, pour dérober à l'oeil nud leur grossiereté, et leur peu de valeur. Nous en verrons une preuve dans raignilîou de l'abeille et dans la pointe d'une aiguille très fine.
No. 1. et 2. Etincelles.
Qui auroit cru que les étincelles que nous voyons naître et s'évanouir au même instant, aient un corps réel et visible? C'est ce que nous fait pourtant remarquer la Figure 1. et 2. Les étincelles sorties d'un susil ne sont autre chose que des parties infiniment petites d'acier, détachées, et échaussées jusqu'à rougir parle coup d'une pierre à feu, et puis changées en scories de métal. Ainsi ayant battu le fusil au dessus d'une feuille dé papier blanc, on y aperçoit de petits points noirs d'une finesse extrême (Fig. 1.). Ces points mis sous le Microscope paroissent en formes très variées (Fig. 2.); on voit bien clairement que les figures a. a. a. a. ne sont que les petits morceaux détachées de la pierre à fusil, et une les formes b. b. b. b. sont les petites parties détachées de l'acier, qui s'étant enstammées et à demi fondues ont pris les formes frisées que voici.
No. 3. et 4. Aiguillon d'abeille et pointe d'Aiguille.
La Figure. montre la grosseur naturelle de l'une et de l'autre pointe très-sine; la Fig. 4. eu représente le grossissment microscopique et fait voir jusqu'à quel point l'art le cède à la nature; car la pointe extrêmement polie d'une aiguille d'Angletere, même de la sorte la plus fine, n'est qu'un pieu grossier et troué, comparée a l'aiguillon grossi, mais toujours poli et extrêmement pointu; et qui plus est, cet aiguillon très-fin et délié a des parties et des membres encore plus, sins, comme nous allons voir tantôt.
No. 5. Parties intérieures de l'Aiguillon d'Abeille.
La figure précédente ne nous a montre que l'enveloppe de cet aiguillon. Dès que l'abeille pique, cette enveloppe se separe en deux moitiés on gaines (Fig. c. c.); c'est de là que la playe est percée par l'aiguillon, qui moyennant les muscles Fig. g. g. g. g. seringue dans cette playe une goutte d'une humidité caustique, qui sort de la petite vessie de venin (Fig. d.); l'aiguillon muni de quantité de crochets (Fig. f. f.) tient à la playe, et sert à l'enflammer.
No. 6. Langue ou trompe de l'Abeille.
La trompe de l'abeille n'est pas moins sine et admirable que son aiguillon. Fig. b. b. en est la gaine extérieure; Fig. i. i. la gaine séconde; Fig. k. k. la gaine intérieure, et Fig. l. la langue où ta trompe même dont l'abeille se sert a sucer le miel du nectaire.
Ad00341 02 102a/frePlantes. L. Vol. II. No. 99.
ARBRES REMARQUABLES.
No. 1. Le Bois satiné.
L'arbre qui nous fournit le Bois satiné, croit principalement dans la Jamaïque et parvient à une hauteur et à une grosseur très considérables. Ses feuilles ressemblent à celles de l'Acacie, ses fleurs sont blanches et laineuses, et sa semence est enfermée dans des gousses plattes, noirâtres et ordinairement contorses au milieu. Cet arbre est remarquable par la beauté toute particulière de son bois, qui a un lustre moiré comme du satin. Oa le transporte en quantité immense dans l'Angleterre, où l'on s'en sert comitfe du bois d'Acajou pour en faire les meubles les plus superbes. De ce luftre satiné du bois l'arbre a reçu sen nomj les Anglois l'appellent Satin wood tree.
No. 2. Le Bois d'Acajou.
L'arbred'Acajou ou d'Anacarde est remarquable à deux égards; d'abord par la singularité de son fruit, et ensuite par son bois superbe qui est de couleur rouge-brunâtre, parsemé de veines et dont on fait les plus belles menuiseries et tabletteries; L'arbre croit dans la Jamaïque, et dans plusieurs isles das Indes occidentales. II atteint une hauteur de 20 pieds et une grosseur de deux pieds. Ses feuilles sont d'une figure ovale et d'une couleur verde très foncée; aux bouts des branches il porte des fleurs rouges en bouquets, qui exhalent une odeur fort agréable. Son fruit est d'une structure tout - à fait singulière; il cohsiste en deux parties; dans le fruit proprement dit, qui est charnu, de couleurs rouge et jaune et de la grosseur d'un oeuf d'oie, il renferme une chair blanche dont on tire le suc, qui est d'un goût aigrelet et très agréable; on ne mange pas la chair même. Au bout de ce fruit charnu il se trouve une noix noire en forme de roignon de lièvre, dont l'écaillé extérieure est dure et compose de deux moitiés. Cette noix renferme un noyau, semblable à une amande, d'un goût excellent et qu'ordinairement on mange grillé. L'écaillé cependant contient un poison violent. Aussitôt que les fleurs commencent à se fanner à une branche de cet arbre, il se montre d'abord la noix, et lorsque celle-ci est parvenue à sa maturité, elle est suivie du fruit charnu. Il se trouve pour la plupart trois fruits à une seule tige.
Ad00341 02 103a/freMélanges XXXIII. Vol. III. No. 100.
DES OBJETS GROSSIS PAR LE MICROSCOPE.
No. 1. Deux fils de lin déliés de Hollande.
Les Hollandois et les habitans des Pays-bas ont poussé l'art de filer le lin à un tel degré de perfection, que leur fil délié (dont on se sert pour coudre ou pour en fabriquer des toile» ci autres ouvrages très fins, comme p. e. de la Mousseline, de la Batiste, des dentelles etc.), quand on le regarde à oeil nud ne semble consister, que dans un seul fil extrêmement fin (a). Mais quel changement prodigieux remarque-t-on dans ce même fil, quand on le regarde par un bon microscope (b). Toute la finesse et l'égalité, qu'on y a tantôt admiré, ont disparu, et le fil se présente comme une forte corde mal tordue qui semble être composée de filainens Inen grossiers.
No. 2. Deux fils d'or.
L'Or est employé à un très grand nombre d'ouvrages, et entre autres à des galons. A cet usage cependant on ne le prend pas tout pur ou tel qu'il est, mais par un procédé particu« lier on en recouvre des lingots très minces d'argent pur, et les passe enduite par la filière pour en faire rlu trait fin. A cause de la duc- tilité étonnante de l'or ces fils d'argent sont tous exactement dorés. On applatit ensuite ce trait entre deux rouleaux d'acier poli, les file dans un moulin particulier sur des fils de soie et les emploie alors dans les fabriques des galons et des étoffes. Quand ces fils d'or sont regardés à oeil nud (a), ils semblent être des fils d'or tout - à fait maffif; mais vus sous le microscope ils fe préfentent (b) d'une manière bien diffé- rente. Le fil de foie, quelque fin qu'il foit, a l'air d'une groffe corde entourée de plaques d'or en forme de ruban, à travers des quelles on voit partout le fil de foie.
Ad00341 03 003a/freMélanges d'objets. XI. [sic] Vol. III. No. 1.
LA LUNE ET SES MONTAGNES.
En regardant dans une nuit bien claire la pleine une, nous y appercevons à l'oeil nud bien des taches claires et obfcures. Mais des téléfeopes bien grossissants nous y sont entrevoir des payfages nuancés et variés de plaines, de montagnes, de vallées, de chaînes de montagnes, de montagnes annulaires et de points ombrés, tout comme fur la furface de notre globe: mais on n'y peut distinguer ni des marques de rivières ni de mers, et il est bien vraisemblable que la lune n'a ni eau ni atmosphère. Comme nous voyons toujours la même face de la lune, les obfervations réitérées des afîronomes nous en ont procuré une carte, dont nous allons cpnnoitre le détail.
No. 1. Carte de la lune.
La carte de la lune nous répréfente une quantité de taches et de points clairs et obfcurs. Ceux qui en. sont les plus clairs, sont probablement les montagnes les plus hautes, qui félon toutes les apparences tirent leur origine de volcans. Les taches grifes sont des montagnes d'une hauteur médiocre, et celles qui sont groffes et plus obfcures, sont apparemment des plaines, où il y a peut-être quelque végétation. Comme les astronomes ont donné des noms à toutes ces taches et contrées pour pouvoir les défigner dans leurs observations des éclipses de la lune, nous en ferons l'énumération suivant la nomenclature de Riccioli laquelle est aujourd'hui la plus usitée. Ce sont principalement les points suivants marqués de nombres et de lettres. 1) Grimaldi. 2) Galilée. 3) Aristarche. 4) Keppler. 5) Gassendi. 6) Schickard. 7) Harpale. 8) Heraclide. 9) Landsberge. 10) Reinold. 11) Copernic, 12) Hélicon. 13) Capuane. 14) Bouliaud, 15) Eratosthène, 16) Timachores, 17) Platon. 18) Archimède. a. Ârate. 19) Isle de la baye moyenne. 20) Pilate. 21) Tycho. 22) Eudose. 23) Aristote. 24) Manilius. 25) Meneläus. 26) Hermes. 27) Posidonius. 28) Dionyse. b. Vulcain. d. Albategnius. 29) Pline. 30) Cyrille. 31) Fracastor. 32) Promontoire aigu. 33) Messala. 34) Promontoire de fommeil. 35) Procle. 36) Cléomède. 37) Snell. 33) Pelau 39) Langrène. 40) Taruntius. A. Mer d'humeurs. B. Mer de nuages. C. Mer de pluyes. D. Mer de nectar. E. Mer de tranquilité. P. Mer de ferénité. G. Mer de fécondité. H. Mer d'Eris.
No. 2. 3. 4. Profils des hauteurs des montagnes de la terre, de la lune et de Vénus.
Une infinité d'observations et de calculs astronomiques ont fait trouver que les montagnes de la lune surpassent de beaucoup en hauteur celles de notre globe, et que celles de Vénus sont infinement plus hautes que celles de notre terre. Comme le diamètre de la lune ne fait que 3/11 de celui de notre terre, les plus hautes montagnes de la lune sont, suivant ce rapport, plus de 4 1/2 fois plus hautes que le pins hautes montagnes de la terre. Mais mesurées fur une mésure commune, les hauteurs des montagnes de Ja terre, de la lune et de Vénus auroient, suivant les observations les plus nouvelles de Mr. Schröter, à peu près les rapports répréfentés par leurs profils fig. 2, 3, 4, et a montagne la plus haute de la terre seroit haute environ de 3000 toises; la montagne la plus haute de la lune de 4000, et celle de Vénus de 22500; mais l'atmosphère la plus deuse de la terre plus de 4000 toises, et celle de Vénus de 6500. Quelles, merveilles étonnantes de la nature!
Ad00341 03 004a/frePlantes. LI. Vol. III. No. 2.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. L'aloës vulgaire.
La patrie de l'aloës est originairement l'Afrique tt les Indes orientales; mais aujourd'hui on le trouve mètne dans les parties méridionales de l'Europe où il croit naturellement. Un arbrisseau à feuilles bien épaiffes, charnues et épineufes pouffe une tige de 3 pieds de hauteur qui porte des fleurs jaunes à forme de tuyaux. Il y a plufieurs fortes d'aloës qui laiffent dégoutter de leurs feuilles un suc réfineux et pitniteux, qui est fréquemment recueilli et féché en Afrique et transporté enfui te en Europe, où on le vend atix droguiftes sous le nom bien connu de résine d'aloës. L'Agave, autre espèce d'aloës bien différente de la précédente, est naturelle en Amérique; elle croit pourtant aussi en Italie et en Espagne, et fe trouve sonvent même dans les serres d'Allemagne. Elle est bien grande, porte des seuilles très épineufes et à peu près de Pépaiffeur d'une main, est en fleurs entre le 20 ieme et 30 ieme année de son age, et pousse alors une tige grosse environ de 4 pouces et haute de 15 pieds. Cette tige porte dans la partie supérieure des bouquets en grappes compofés de fleurs dont le nombre va souvent jusqu'à 4000. Des filaments de ces fleurs que l'on traite en lin, fe sont en Italie, en Espagne et en Amérique de très-belles étoffes, dites écor.ce d'arbre, qui ont le luisant de la l'oie, mais qui sont pourtant un peu plus roides.
No. 2. Le laser ou l'assa foetida.
Cette résine pitnitense bien connue, et nommée en allemand Merde de diable à cause de sa puanteur pénétrante, vient d'une plante qui croit naturellement en Perse et se nomme laser. La racine laiteuse de cette plante, dont le fuc condensé fait la résine puante en queftion, est noire et pouffe par un arbriffeau de feuilles de racines une tige de 3 pieds de hauteur, qui porte des fleurs blanches, et des graines de fem en ce brunes et larges. Les Perfans fe fervent de la résine mentionnée pour en affaiffonner quelques uns de leurs mets, ce qui se fait de même ça et et là dans les cuifines des grands de l'Europe. Mais elle est principalement employée comme un névritique bien excellent; et c'elt pourquoi elle fait un article fort considérable de commerce. Dans les vaisseaux qui en portent, les facs remplis de cette drogue sont suspendus aux mâts, parçeque les mariniers ne sauroient en supporter la mauvaise odeur.
Ad00341 03 005a/freOiseaux, XXVIII. T. III. No. 3.
OISEAUX DE MARAIS REMARQUABLES.
La bécasse de forèts. No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle.
La bécasse de forêt est à peu près de la grandeur d'un perdrix, marquée de la couleur de rouille, d'un brun noir et de jaune. Elle a le bec long, aime les marais et les forêts marécageufes et se nourrit de vers qu'elle tire de la terre au moyen de son bec bien long. En hiver elle passe en troupes d'Allemagne en France, en Italie, même en Afrique, et au printems le vent humide d'ouest la fait repasser. Sa viande et fes boyaux avec l'ordure qui s'y trouve est eltimée une friandise d'un goût exquis, et c'eft pourquoi on les pourluit fort au printems et en antomne.
No. 3. La chovrette volante.
Cette bécasse plus petite qne la précédente est environ io pouces de longueur, d'une couleur brune et grise claire, et vit dans les contrées plus tempérées de presque toute l'Europe!et de l'Asie aux lieux marécageux, couverts de jonc et de tourbe. Elle se nourrit de même de vers de marais. En automne elle passe aussi dans des climats plus chauds-. Sa viande est trouvée aussi délicieuse que celle de la bécasse de forets.
Le coq de combat. No. 4. Le mâle. No. 5. La femelle.
Le coq de combat est de l'espèce de cheva, a environ 12 pouces, de longueur et vit aussi aux rivages marécageux des rivières, où il se nourrit d'insectes. Il aime extrêmement à combattre, surtout au tems d'accouplement. Dans le combat son long collet de plumes se dresse en avant comme une assiette retournée, ce qui lui donne un air bien farouche et terrible. La couleur et le dessein du coq île combat varient autant que ceux de nos poules et pigeons domestiques.
No. 6. Le vanneau.
Le vanneau, aussi de l'espèce de chevaliers, vit presque dans toute l'Europe aux prés marécageux; il est de la grandeur d'un pigeon, long de 4 pouces, a le dos, les ailes, la poitrine changeants d'un brun verciàtre, la gorge et le ventre blancs, et sur la tête un plumet penchant. Il couve dans les joncs, et en volant en grands détours autour de son nids et criant Kibits - Kibits, il le fait découvrir lui même. Sa chair est mangeable; ses oeufs sont pourtant plus recherchés comme une friandise.
No. 7. Le coureur de sable
Cet oiseau a environ 12 pouces de hauteur est gris soncé tacheté un peu de blanc, et vit en Europe sur des rivages fablonneux, où de fes jambes longues et déliées il court en troupes.
No. 8. Le pluvier verd.
Le pluvier verd est long de 11 pouces, gris et brun verdàtre de couleur, et vit chez nous aux champs et aux prés marécageux. Sa viande est d'un gout exquis.
Ad00341 03 006a/freQuadrupèdes, XLIX. T. III. No. 4.
SOURIS DE PLUSIEURS ESPECES.
No. 1. Le souri de Labrador.
Ce souri vit dans la terre de Labrador aux environs de la bay d'Hudson dans l'Amérique le plus septentrionale, où il cherche des racines en souillant dans la terre. Il a 5 pouces de longueur, la tète et le dos gris foncés et le reste changeant d'un gris clair. Sa peau dont le poil est fin, serré et bien long, fournit une fourrure assez bonne.
No. 2. Le souri de landes.
Le souri de landes a à peu près 4 pouces de longueur, le dos gris brun, le ventre et les pieds gris. Cet habitant des landes de Sibérie demeure dans de petites collines et se nourrit de plusieurs fortes de racines.
No. 3. Le mangeur de ris.
Il a à peine la grandeur du précédent et est presque de la même couleur. Il vit sur les montagnes de la Russie méridionale et se nourrit principalement de ris, d'où il a tiré le nom.
No. 4. Le souri tacheté.
Ce souriceau bien poli est aussi habitant de Sibérie, où il demeure sous le sable et se nourrit de plusieurs sortes de graines d'herbe. Il a 3 pouces de longueur., la tête et lo dos gris et rayés de brun, le cou et les côtés tachetés d'un jaune grisâtre, bordé de brun.
No. 5. Le souri furoucle.
Ce souri, vivant près de rivages d'Ob, long de trois poncés et très joliment marqué, a la tète et le dos d'un brun clair avec une raye noire qui va des oreilles jusqu'à la queue. Il se nourrit de graines d'herbe comme le précédente.
No. 6. Le taupe -fouri.
Le taupe-souri est de l'espèce de rats de champs à tète grosse qui n'ont, ni oreilles ni queue. Il a à peu près 4 pouces de longueur, le dos brun et les côtés jaunâtres. Il vit dans la Russie méridionale, fouille sous le gazon comme la taupe, et se nourrit de plusieurs fortes de racine.
No. 7. Le Blessmoll.
Cet animal est surtout naturel au Cap de bonne espérance, où creusant des tuyaux dans la terre, il fait des dommages aux jardins. Il est à peu près long de 6 pouces, gris brun et jaunâtre de couleur, et a les oreilles et le museau tachetés d'un jaune clair. II se nourrit de racines douces et de fruits de jardins. On a bien, de la peine à l'extirper.
Ad00341 03 007a/freInsecte XIII. Vol. III. No. 5.
AILES DE PAPILLONS.
Les belles couleurs que nous voyons briller sur les ailes des papillons et qui nous paroissent une poussière colorée que l'on peut facilement ôter avec les doigts, sont autant de petites plumes très-variées, dont les tuyaux bien courts tiennent à la peau de l'aile et lesquelles sont placées Finie »ur l'autre comme les tuiles sur les toits des maisons. C'est ainsi que se réprésente une aile de papillon regardée par le microscope, comme sont voir, les figures suivantes.
No. 1a. Une aile dé papillon en grosseur naturelle.
No. 1b. La même grossie par le microscope.
Les petites plumes colorées y paroissent déjà papelonnées où rangées en écailles, et s'étendent sur toute la surface de l'aile; les poils au bord de cette aile se découvrent de même.
No 2. Autre aile de papillon réprésentée d'après nature.
No. 3. Le petit oeil coloré sur la même aile grossi par le microscope.
C'est la petite tache ronde et rouge c, dont les petites plumes colorées se montrent ici couvme des écailles, pointues.
No. 4a. Aile d'une' mouche ordinaire en grosseur naturelle.
No. 4b. La même grossie.
Les ailes de la mouebe ordinaire n'ont point de poussière colorée, et ne sont qu'une peau ornée d'un verd bleuâtre changeant de rouge, étendue entre des nerfs bien forts, et garnie de petits poils d'une finesse infinie.
No. 5 Une petite glace parsemée de poussière colorée de papillon.
Ce duvet coloré de papillon vu par le microscope, paroit en formes très-diverses. On le voit Fig. d. en haut avec trois points obtus et avec deux arcs.
Fig. e. avec 4 points obtus.
Fig. f. avec 2 points obtus et 3 arcs.
Fig. g. fermé d'un seul arc.
Fig. b. ondoyé.
Fig. i. en ligne serpentante.
Fig k. dentelé.
Fig. l. et m. marqué de rayes longues et étroites.
Fig. n. dentelle en haut,
la surface pliée en éventail de manière que le côté gauche des plis est bleu, et l'autre côté coloré. Voilà la structure du duvet du papillon bleu et changeant, et de ceux dont les ailes supérieures, vues du côte gauche, sont d'une couleur bleue luisante et d'une couleur brune, vues du côte droit.
Ad00341 03 008a/freMélanges, XII. Vol. III. No. 6.
TELESCOPE DE MR. HERSCHEL.
Le télescope prodigieux de Mr. Herschel, celèbre astronome Anglois, est établi a Slough à vingt lieues angloises de Londres. C'est par cet instrument étonnant que ce grand homme découvrit la nouvelle planète Uranus et quantité d'autres nouvelles étoiles. C'est un des télescopes à miroir, comme on les appelle, auquel Mr. Herschel donna une toute nouvelle construction, et comme à cause de sa grandeur énorme et pour le méchanisme de le traiter, il ne pouvoit être transporté en aucun bâtiment, il se trouve à l'air avec son echaffaudage également énorme et ingénieux, comme nous le voyons ici. Pour l'échaffaudage, il a 50 pieds de hauteur et sa base ronde à 40 pieds de diamètre. Son piédestal C se meut sur de forts rouleaux au dessus d'un fondarnent fort uni de pierres A et presque au rez de chaussée. C'est sur ce piédestal et sur se fondement, qu'il y a deux couples d'eschelles doubles, CC, BB et DC, affermies en haut par la traverse CB et par le reste des arcs boutans des liens, et de la charpenterie ingénieuse qui forment une espèce de pyramide. Entre ces deux couples d'échelles se trouve le tube prodigieux da télescope fait de fer battu J long de 39 pieids 4 pouces, large de 4 pieds 10 pouces, suspendu par le moyen de chaines et de cordes qui passent, par plusieurs poulies, et ont de la communication en bas avec les guindas F, G et H, méchaniques, de sorte que c'eft par là qu'on peut très facilement et par une seule main dresser, baisser et hausser, selon la situation des étoiles, ce tube énorme qui pese au de-là de 4000 livres, et de l'intérieur duquel on descend par des dégres. En bas, dans le fond du tube, se trouve le miroir de métal avant 49 pouces de diamètre et pesant. 2118 livres, qui à l'occasion de chaque obfservation y est mis de nouveau. Dans le pannier K qui à chaque inclination du tube est place horizontalement par la perche courbée à dents L est assis l'astronome voyant en bas dans le grand miroir par l'oculaire placé au bord du tube. M et N sont encore deux autres fièges pour l'astronome desquels il a besoin en de certaines occasions. De là il peut lui-meine très facilement régler le télescope par la manivelle Q. É est une petite galerie pour, le roi ou pour quelques autres amateurs de l'astronomie qui veulent observer quelque phénomène au ciel. En ce cas cette galerie peut être haussée en guindant jusqu'à l'ouverture du télescope. Sur le fondement de l'échaffaudage il y a à l'un et à l'autre côté du télescope deux cabinets. 0 et G, où du siege K et de la bouche de l'astronome descendent deux porte-voix, par lesquelles il peut dire à ses aides ses observations ou ses directions. Dans le cabinet 0 l'un des aides, assis vis à vis de deux pendules astronomiques, met aussitôt par écrit les obfervaiions suivies de l'astronome en y notant précisément le tems. L'autre aide assis dans le cabinet G donne au télescope par quelque méchanisme les situations les plus délicates sur la direction de l'astronome. Les effets étonnants de ce télescope prodigieux ont infinement avancé les progrès de l'astronornie moderne.
Ad00341 03 009a/frePlantes. LII. Vol. III. No. 7.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Pisang.
Le Pisang, cette plante superbe, tient plus de la nature des roseaux que des arbres, sa lige n'étant pas ligneuse et ayant des feuilles vertes comme le roseau. Il nait en Afrique et dans les deux Indes, pouffe une tige jusqu'à 20 pieds de hauteur et a des feuilles d'une grandeur prodigieuse, qui sont fouvent longues de 10 pieds, et larges de 4 pieds, feinblables à du papier et d'une couleur verte claire. De son sommet il pouffe une flèche longue et flexible dont l'extrémité fauve rougeâtre et jaune est toujours en fleurs; derrière la fleur se forment ensuite des masses à forme de grappes composées de fruits longs d'un verd jaune, qui ont l'air des concombres (Fig. a.). Les fruits ont une chair d'un verd jaune, des graines noires et creuses, et sont d'un goût excellent. Cette plante ne dure qu'un an et s'éteint dès que les fruits en sont mûrs. Du suc de ces fruits qui sont la nourriture ordinaire des habitans des pays chauds, se prépare aussi par la fermentation une boison fpiritueuse, et la tige de cette plante qui a quantité de fibres, est traitée en lin; On trouve les pisangs même fréquemment en Allemagne dans les serres des jardins.
No. 2. Le Papayer.
Le Papayer nait dans les deux Indes et porte des fruits affez grands d'une couleur verte jaune, qui ont l'air des mêlons et sont mangés de même cruds ou cuits. Ces fruits ont une chair jaune et des graines noires (Fig. b.) Le Papayer prend une hauteur de 18 à 20 pieds, a une tige verte et creuse et point de branches. Il pousse ses grandes feuilles en éventait immédiatement de son sommet comme le palmier. De ses fleurs petites et blanches, qui sortent de la tige entre les feuilles, se forment les fruits tout autour de cette tige. De l'écorce de l'arbre déseché se sont des cordes, et le. tronc creux fert à en faire des gouttières. Les feuilles servent aux négres de savon pour laver, et les queues creuses de ces feuilles à on faire des tuyaux de pipes à fumer.
Ad00341 03 010a/freQuadrupèdes. L. Vol. III. No. 8.
LIEVRES ET LAPINS.
Le lièvre se trouve dans les Zones tempérées de presque toutes les parties du monde. Sa viande est un gibier de bon gout. Sa peau ne fournit pas une fourrure bien précieuse, mais le poil en est une marchandise très eftimable pour ]ps chapeliers qui s'en fervent pour en faire de fins feutres. Il y a plusfieurs espèces de lièvres.
No. 1. Le lièvre ordinaire.
Le lièvre ordinaire d'une couleur gris jaune a environ deux pieds de longueur et vit principalement en Europe. 11 se nourrit dans les champs, et surtout de jeunes bleds et légumes en herbe. Il est timide et peureux, et il n'y a pas moyen d'en faire un animal parfaitement domeftique.
No. 2. Le lièvre cornu.
Le lièvre qui se trouve bien rarement et par individus, est une variété bien singulière de l'espèce précédente, Ses cornes qui ne sont probablement qu'un jeu de nature, sont à peu près de la grandeur de celles d'un chevreuil. On en fait voir comme des raretés dans des cabinets de curiosités de la nature.
No. 3. Le lièvre blanc du Nord.
Le lièvre blanc, qui passe d'un quart en grandeur le fièvre ordinaire, est blanc en hiver et gris pendant l'été. Il se trouve en Ecosse, en Suède, en Livonie et généralement dans les climats plus froids de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa peau à poil blanc est une fourrure d'un valeur médiocre, mais la viande en est inférieure à celle d'un lièvre ordinaire.
No. 4. Le lièvre d'Amérique.
Le lièvre d'Amérique qui n'est pas plus grand que le lapin, se trouve principalement dans l'Amérique feptentrionaîe aux environs de la bay d'Hudfon. Il est gris-brun pendant l'été, et en hiver il prend aussi une couleur blanche. Ce sont ordinairement des arbres creuses où il aime à demeurer.
No. 5. et 6. Le lapin.
Le lapin est originairement naturel dans les climats plus chauds, principalement en Espagne et en Italie; mais se multipliant d'une vileue étonnante son espèce se trom è répandue dans toute l'Europe. Il n'a que 18 pouces de longueur. Le lapin fauvage (Fig. 5.) est d'une couleur grise brune et demeure dans des cavernes de rochers et dans des tuyaux de terre qu'il creuse. Le lapin domestique (Fig. 6.) qui est noir blanc et tacheté, est entretenu et nourri dans les maisons.
No. 7. Le lapin d'Angore.
Le lapin de cette espèce, qui est la plus utile, vient originairement d'Angore en Syrie. II a un poil soyeux, qu'il jette presque tous les mois, et dont se sont les draps les plus beaux, des bas, des gants, des chapeaux et d'autres marchandises semblables. Il y en a de jaunes, de gris, de noirs, de blancs et de piufieurs couleurs. Depuis quelque tems on les entretient avec foin en tous les lieux d'Allemagne, parce que son poil excellent sert à remplacer parfaitement la Vigogne bien chère d'Amérique.
Ad00341 03 011a/freOiseaux. XXIX. T. III. No. 9.
HIRONDELLES DE DIFFERENTES ESPECES
Parmi tons les oiseaux les hirondelles se signalent le pins par la rapidité cle leur vol, par leur ftmeture et par leur manière de vivre. Elles ne marchent presque point du.tont, à quoi leurs petits pieds, comme talons propres à ne faire que s'accrocher, ne sont nullement faits. Elles aiment à demeurer près des eaux, se nourrissent d'infectes qu'elles prennent en volant, et vivent presque toujours en vol. Pour leurs nids, elles les construisent avec de la terre graisse humectée, avec fumier et avec paille; elle les attachent en les cimentant au défions des toits des maisons. En hiver elles pailent en troupes confidérables dans les pays plus chauds. Mais il y en a qui restent chez nous et s'engourdissent en monceaux dans des arbres creux, dans des masures, ou dans les eaux. An printems leur rétour est pris pour un heureux présage de beau teins. On connoit jusqu'à préfent 37 espèces d'hirondelles exotiques et de nos climats, des quelles les fnivantes sont les plus connues.
No. 1. L'Hirondelle des prés.
Cette hirondelle a 6 pouces de longueur, la tète, le dos et la poitrine noirs, le ventre, les ailes et la queue changeants dç la couleur de l'acier bleu, la gorge et lé front bruns rouges. Elle bâtit ton nid ouvert aux faites, et dans les villages aux entrées des roaifons et aux étables, aimant à, vivre avec les hommes. Elle couve deux fois par an et le gazouillement feible du mâle n'eft nullement desagréable.
No. 2. L'Hirondelle de murailles.
L hirondelle de murailles a 8 pouces de longueur; elle est noirätre et a la gorge et le front blanchâtre. Elle vit solitaire dans les tours et dans les hautes masures et ruines, où elle fait son nid et d'où pour la plupart du tems elle ne sort que le matin et le soir. Elle vole rapidement et ne couve qu'une fois par an.
No. 3. Le Martinet.
Le martinet fe plait aux villes, où il établit son nid en voûte ronde au dessous des toits et pour la plupart au dessus des plus hautes fenêtres. Il na que 5 pouces et demi de longueur, et est plus petit que l'hirondelle des prés, il a la tète, le chignon, les ailes et la queue brunâtres noirs, mais la gorge, la poitrine, le dos et les pieds blanc. Il couve trois fois par an, et arrive le premier chez nous au printems.
No. 4. L'Hirondelle d' au.
L'hirondelle d'eau est longue de 4 3/3 pouces. Elle est grise et a la gorge et la ventre blanc. Séjournant sur les rives des fleuves, elle y fait son nid dans des trous de la terre et ne couvé qu'une fois par an. En automne elle passe dans les climats plus chauds ou demeure chez nous dans le limon pendant l'hiver. La viande des petits est de très-bon gout.
No. 5. Le Crapaud volant ou la Tette-chèvre.
Le crapeaud volant ou la grande hirondelle est infiniment plus grand que le reste des hirondelles, ayant 10 pouces de longueur. Chez nous il habite dans des forêts fombres, où il se cache pendant la journée, craignant le jour comme les chouettes pour l'es yeux fendus et ne volant pour cela que le foir. Il 'se nourrit de papillons de nuit qu'il Taisit avec son bec largement fends. Il est gris, tacheté de jaune et de noir. La tradition qu'il tette les chèvres, d'où il a pris son nom, n'est qu'un conte.
Ad00341 03 012a/freInsectes. XIV. Vol. III: No. 10.
LA TÊTE D'UNE MOUCHE.
La tête d'une mouche ordinaire est un objet aussi admirable que tous les ouvrages du créateur,
répandus dans l'immensité de la nature. Nous allons la regarder analisée et grossie pour en connoître la structure merveilleuse.
No. 1. La mouche ordinaire en grosseur naturelle.
No. 2. La tête d'une mouche réprésentée grossie.
Cette figure fait voir les deux yeux hémisphériques et immobiles delà mouche, composés, comme tons ceux des insectes, d'un nombre étonnant d'yeux, l'un rangé h côté de l'autre, dans un filet à facettes, de sorte que la mouche peut voir en toute direction possible.
No. 3. Tète d'une mouche grossie davantage.
Cette figure représente la tète de la mouche partout hérissée de poils, puis ses antennes et sa trompe.
No. 4. 5. Trompe de la mouche représentée d'une manière double.
La trompe a au milieu une jointure et l'extrémité en est composée d'un lobe charnu à Crochet mobile, dont elle peut prendre et tenuferme plusieurs sortes de choses, comme fait voir Fig. 4. La longueur de ce lobe charnu, lequel s'ouvre par le moyen d'une jointure intérieure, va se doubler quand la mouche veut sucer quelque chose; alors elle élargit la trompe en l'appliquant à la fluidité, comme on voit Fig. 5.
No. 6. La cornée d'une mouche réprésentée d'après nature.
No. 7. La même grossie.
La figure grossie montre bien clairement quel nombre prodigieux d'organes optiques est léuni dans un filet à facettes sur l'oeil hémisphérique. La mouche aime à nettoyer souvent ces yeux par ses deux pieds de devant hérissés, pour avoir toujours la vue bien éclaircie. Cette clairvoyance qui s'étend de tous côtés, fert très bien à défendre la mouche et d'autres sortes d'insectes, contre l'attaque de leurs ennemis.
Ad00341 03 013a/freQuadrupèdes. LI. Vo. III. No. 11.
LE MUSC.
Le Musc de Tibet.
No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle.
Le Musc a la figure et la grandeur d'un chevreuil, qui n'a que la moitié de son accrossement; il a pourtant la tête un peu plus grosse et ronde que celui-ci, et il n'a point de cornes. Le mâle a deux dents longues, avancées et courbées en bas. Il est marqué de brun, de jaunâtre, de blanc, et de noir, et la structure de son corps est; très-élégante. Il vit solitairement dans les forêts de sapin et dans les contrées montagneuses de Tibet et de la Sibérie méridionale. Il est: fort timide, sauvage et agile, se cache dans les fentes des rochers les plus hauts, et se nourrit de feuilles et de mousses. Ce n'est que du mâle que l'on tire la drogue précieuse et bien connue, le musc, dont on fait usage dans la médecine et dans les parfums. Il porte cette drogue dans une bourse de la grandeur d'un oeuf de poule, derrière le nombril. Ce ne sont que de petits grains noirs, qui ont l'air du fang coagulé, sont d'un goût piquant et amer, et ont une odeur extrêmement forte et infiniment divisible, de sorte que même après un grand nombre d'années on peut sentir où il y en a eu un morceau infiniment petit. Le meilleur musc est celui de Tibet, mais il est très-souvent falsisié.
No. 3. Le Musc d'Inde.
Ce Musc est beaucoup plus petit que le précédent, ayant à peine 1 1/2 pieds de longueur. Il est très-joliment; tacheté de brun, de blanc et de jaune, et n'a point de dents avancées et courbées comme le musc de Tibet. Il vit dans les contrées les plus chaudes des Indes orientales, et se nourrit comme le précédent.
No. 4. Le Musc nain.
Ce petit animal d'une taille extrêmement mince et jolie vit dans la Guinée en Afrique, et dans les Indes orientales. Il a la figure d'un chevreuil, mais il est à peine long de 9 1/2 pouces. Ses jambes ont la longueur d'un petit doigt et à peu près l'epaisseur d'un tuyau de plume; c'est pourquoi on en fait des tampons de pipe garnis d'or et d'argent.
Ad00341 03 014a/freMélanges. XVIII. Vol. III. No. 12.
PEAU ET SANG D'HOMME.
No. 1.-6. Peau d'homme.
La Peau de notre corps exactement observée,paroit comme un tissu merveilleux d'un nombre incroyable des fibres les plus fins; et vue par le microscope, elle nous répréfente un ensemble composé de lignes, de gerçures, de plis, de pores et d'écaillés. C'ert même à l'oeil nud que s'observe la formation de la peau, quoique d'une manière superficielle et grossière, comme par exemple Fig. 1. represente celle de la jointure supérieure d'un doigt; mais grossi en Fig. 2. elle paroit bien autrement. Un petit morceau de l'épiderme Fig. 3. se montre sous le microscope comme Fig. 4. convert d'un nombre infini de petites écailles, qui grossies par un microscope plus fort, paroissent oblongues et doubles, Fig. 5. Mais sur le petit morceau de peau grossi plus encore, Fig. 6., et pris des l'intérieur de la main, se montrent les pores dans leur ordre admirable et dans leur arrangement excellent, de forte qu'on ne peut f empêcher d'admirer et d'adorer le Créateur tout-puissant, qui même dans la texture extérieure de notre corps, a su disposer tout d'une manière si belle et si sage.
No. 7. 8. 9. Sang d'homme.
Notre Sang, la partie la plus précieuse des humeurs de notre corps, est composé d'une mélange de deux substances bien différentes; c'eit à dire, de la partie rouge, dit proprement fang, et de la partie plus pale, nommée Serum. Lorsque le sang n'est plus dans le corps, ces deux parties constituantes se séparent facilement. La partie rouge est composée de globules infiniment petits, comme nous voyons dans le grossissement microscopique d'une petite goutte, Fig. 7. Elle se coagule très-aisement, et dans ce cas le serum s'en sépare, comme fait voir la même figure, où le serum paroit concentré et réduit en forme de branches jaunes. Mais le serum dont se montre une goutte en grosseur naturelle Fig. 8, et grossie Fig. 9. paroit fluide, rouge, morte de couleur, et contient des parties de sel, principalement du sel ammoniac et du sel commun, qui se montrent d'abord sous la forme de cristaux, quand on régarde par le microscope une goutte de serum fechée sur un vitre, ou elle paroit comme la Figure 9.
Ad00341 03 015a/freOiseaux. XXX. Vol. III. No. 13.
MÉSANGES DE PLUSIEURS ESPÈCES.
Les Mésanges sont dés oiseaux petits, alertes et bien utiles, parce qu'elles le nourrissent
principalement d'insectes et d'oeufs d'insectes, et detruisent par là un nombre incroyable de chenilles et de leurs oeufs attachés a l'écorce des arbres. Comme elles pondent dix-huit à vingt oeufs et se multiplient d'une fécondité étonnante, le créateur semble les avoir destinées à empêcher la production trop grande des insectes nuisibles, et pour soutenir la balance dans la marche de la nature. Les espèces les plus connues chez nous sont les suivantes.
No. 1. La Charbonniere.
La Charbonnière ne se trouve pas feulement chez nous; elle vit dans tout le monde ancien. Elle a 5 1/2 pouces de longueur; la tête et le ventre sont noirs, les tempes blanches, la nuque et les côtes sont jaunes, le dos et la queue d'un gris bleu. Elle séjourne chez nous pendant l'hiver et couve trois fois par an.
No. 2. La mésange bleue.
Elle fe trouve dans toute l'Europe et est trèsjoliment marquée, le front et les joues étant blanches, le sommet de là tête et les ailes d'un beau bleu d'azur et le ventre gris-jaune. Elle ne couve qu'une fois par an; mais elle pond jusqu' à vingtdeux oeufs, et détruit principalement les oeufs de la chenille annullaire, si nuisiblés, collés aux arbres fruitiers.
No. 3. La Nonnette cendrée.
Elle est aussi grande que la précédente. La tête est noire, le dos et la queue sont gris bruns, le gosier et la poitrine d'une couleur blanche jaunâtre. Elle vit solitairement, préfère les sorets aux jardins, et se plait dans des lieux marécageux.
No. 4. La mésange a longue queue.
Elle est longue de 5 1/2 pouces; la queue en est plus longue que le corps; le sommet de la tête est blanc, et le reste du corps marqué de jaune, de noir et de gris. Elle est naturelle en Europe et dans les Indes occidentales, est bien vive et agile, grimpe aux arbres comme le pic, et fait son nid librement suspendu avec beaucoup d'art.
No. 5. La petite Charbonnière.
Elle habite les forets et les jardins de l'Euro pe et de l'Amérique septentrionale, a quatre pouces de longueur, la tête noire, la nuque et les deux côtés de la poitrine blancs; le dos, les ailes et la queue sont grises.
No. 6. La méfange huppée.
Cette espèce se trouve dans toute l'Europe; elle est longue de quatre pouces et d'une couleur gris rougâtre; autour du cou elle a un anneau noir, et sur la tête une huppe noire et blanche. Elle paroit seulement dans des pinaies grandes, vit solitairement, et ne s'apprivoise jamais.
No. 7. La Moustache.
Elle vit en Europe et au fond de l'Asie moyenne, où elle se trouve aux rivages des fleuves dans le jonc, des graines duquel elle se nourrit Elle a 6 pouces de longueur, la tête grise, la poitrine blanche, le dos et la queue d'un brun jaune Sous l'un et l'autre oeil elle a des houppes penchantes, noires et triangulaires, femblables à une moustache.
Ad00341 03 016a/frePlantes. LIII. Vol. III. No. 14.
PLANTES RÈMARQUABLES.
No. 1. Le Tulipier.
Le Tulipier croissant originairement dans l'A'meriqué septentrionale, est un arbre d'une hauteur et d'une grosseur assez considérable. C'eft principalement la culture des jardins et des plantations angloises, qui l'a fait connoître en Allemagne. Des fleurs vertes jaunes et rouges, en forme de tulipes, donnent à cet arbre un air superbe. Ses feuilles vertes ressemblent en quelque manière à celles de l'érable; mais leurs extrémités supérieures largement écourtées paroissent comme coupées tout net avec des cifeaux. Ses fleurs n'ont point d'odeur; fa sémence forme de petits tampons écailleux (Fig. a.) rangés les uns sur les autres, comme des tuiles. Cet arbre a un bois leger et blanc, qui est de peu d'utilité; mais l'écorce en est une drogue médicinale dont on se sert comme du Quinquina.
No. 2. L'arbre d'Anis des Indes.
L'Anisier des Indes est moins arbre qu'arbrisseau; il croit au Japon et dans la Chine et porte dans des capsules brunes et formées en étoiles, Fig. b., une fémence ovale et farineuse, laquelle est un arôme d'un goût agréable et doux, semblable à celui de l'anis. L'infusion en est prise comme un thé agréable; la sémence de cet arbre sert principalement aux distilateurs; ses fleurs sont rouges, et ses feuilles ressemblent à celles des saules. L'anis des Indes, venant cbez nous et par l'Angleterre et par la Russie, se vend dans les boutiques d'apothicaire, comme un de remèdes qui servent contre les maux de poi trine.
Ad00341 03 017a/freMélanges. XV. Vol. III. No. 15.
LA PLANETE SATURNE AVEC SES ANNEAUX.
La Planète Saturne nous fait voir un des phénotmènes les plus remarquables qui paroissent au
ciel. Après la planète Uranus elle est la plus éloignée du foleil. Elle est 1030 fois plus grande que la terre, et sa distance de notre globe est environ dix fois plus grande que celle du soleil, autour duquel elle n'achève son cours q'environ au bout de trente ans. Pour fournir à cette planète la lumière nécessaire dans cette distance bien grande, le Créateur lui a donné non seulement sept Lunes, mais aussi deux Anneaux: larges et plats qui se meuvent autour de son globe. Cet anneau double de Saturne ne se fait pas voir à l'oeil nud, mais il paroit bien clair par de bons téléscopes astronomiques.
No. 1. Saturne avec son anneau double.
La Planète Saturne nous paroit quelquefois entièrement ronde; puis l'anneau se montre comme une ligne droite aux deux côtés de la planète. Cette ligne va toujours en Pélargissant jusqu'à s'ouvrir et à former deux anses; de forte que dans sa largeur la plus grande on peut voir le firmament obscur entre la distance qu'il y a de l'anneau intérieur au corps de la planète, comme aussi dans lespace qu'il, y a entre les deux anneaux même. Le grand astronome Herschel découvrit, il n'y a; pas longtems, que cette planète est entourée d'un anneau double; c'est à dire, qu'un anneau large et un anneau étroit est placé l'un, à côté de l'autre, de forte que ce globe, régardé de haut en bas, pàroitroit avec ses, deux anneaux plats comme Fig. 2. Cet Anneau double est un corps solide, opaque et éclairé par le soleil; c'est ce que prouve l'ombre double qu'il jette sur le corps de Saturne; comme fait voir la Fig. 1. Sa grandeur est bien confidérable, son diamètre étant à peu près 26 fois plus grand que celui dé la terre, et la largeur de ces deux anneaux faisant 6 1/2 diamètres de notre globe; mais sa grosseur que la grande distance de notre planète ne permet pas de mesurer, paroit peu considérable. Ces deux anneaux sont aussi d'une largeur inégale; l'extérieur ayant à peine la moitié de la largeur de l'intérieur.
Ad00341 03 018a/freQuadrupèdes. LII. Vol. III. No. 16.
CAVIES DE PLUSIEURS ESPÈCES.
Les Cavies ont beaucoup de ressemblance avec les marmottes, vivent comme elles dans les
fentes des rochers et dans les souterrains, et se nourissent de plantes, de racines et de mousses d'arbre. Il y en a les espèces suivantes.
No. 1. Le Cavie du Cap.
Le Cavie du Cap, de dix-sept pouces de longueur, vivant au Cap et en Abyssinie, a la forme extérieure d'un petit ours. Il est grisjaune de couleur, a le ventre blanc, se nourrit de plusieurs sortes de plantes, de fruits et de racines, et aussi de mousses d'arbre, et s'engraisse extrêmement. Sa chair est mangeable et de bon goût. Il a une voix perçante et sifflante. Cet animal n'est pas farouche; mais étant irrité il se défend et mord.
No. 2. Le Cavie de Syrie.
Le Cavie de Syrie de dix-huit pouces de longueur, est plus bas que le Cavie du Cap. Le dos est gris foncé, et le ventre jaune. Il vit en Ethiopie et en Syrie dans les fentes des rochers, a la même nourriture que le précédent, et est un animal bien doux et timide; c'eft pourquoi pluiieurs douzaines de ces animaux vivent ensemble en petites troupes.
No. 3. Le Cavie de l'Amérique.
Cette espèce de Cavies se trouve dans l'Amérique septentrionale; ayant trois pieds de longueur, elle est plus grande que l'une et l'autre des especes précédentes. Elle vit et se nourrit de la même manière. Son histoire naturelle n'est pourtant pas trop connue jusqu'alors.
Ad00341 03 019a/freMélanges. XIV. Vol. III. No. 17.
POIL D'HOMME ET DE BETES.
La nature a donné aux hommes et aux bêtes le poil, pour en couvrir ou leurs corps entiers, ou
clés parties particulières de ces corps. Ce poil, plante dans la peau, efi pourvu de racines, de forte qu'il croît Lien vite et qu'ayant été coupé, il fe reproduit facilement. La firucture et la couleur en efi d'une différence extrême, et dans les hommes et dans les quadrupèdes, de même que dans les infectes. C'eft ce que l'on obferve quand on le regarde plus exactement par le microfeope, comme nous allons voir dans les figures Suivantes.
No. 1. Poil d'homme.
Le Poil de l'homme a une racine un peu grossie (Fig. a. et c.) qui le tient dans des petits creux de la tunique celluîeuse, et le nourrit par ses fibres très-déliés. Le long de ce poil va un tuyau très-fin, qui s'étend de la racine jusqu'à la pointe, et où circule un fuc nourricier brunâtre (Fig. a. et c.). Ce poil n'a point de rameaux; il montre pourtant fouvent aux cotés de petits noeuds comme s'il alloit pouffer quelques branches, comme fait voir Fig. b. Il faut que la pointe du poil (Fig. d.) soit fermée, et qu'elle ne' fe crêvasse pas. Au cas contraire le poil est malade et doit être écourté, poux qu'il puiffe continuer de croître.
No. 2. Poil de quadrupèdes et d'infectes.
La petite coulisse de microscope (Fig. f.) contient les Poils suivants d'une forme remarquable.
Fig. g. Poil de la crinière d'un lion. Il a un tuyau extrêmement fort.
Fig. i. Poil d'un ours brun. L'un et l'autre ressemble parfaitement à celui de l'homme.
Fig. h. et l. Poils de deux espèces de chenilles. Ils n'ont point de tuyaux; mais de dehors ils sont
hérissés de beaucoup d'épines, et c'est pourquoi il cause quelque douleur, quand on prend des chenilles dans la main, et que ses poils fins s'enfoncent dans les pores.
Fig. k. Poil d'une taupe. Il consiste d'une infinité d'anneaux, à peu-près comme un fil-d'archal
entortillé.
No. 3. Poil de Chevreuil.
Le poil de Chevreuil, dont Fig. m. montre quelques morceaux en grandeur naturelle, eJt d'une confiruction très-singulière. De fa racine jusqu'à la pointe il ne consiste que de petits hexagones, comme nous sont voir les fig. n., o. et p. qui montrent sa racine, un morceau du milieu, et sa pointe très-effilée.
Ad00341 03 020a/frePlantes. LIV. Vol. III. No. 18.
PLANTES MÉDICINALES.
No. 1. La Quinquina.
La patrie de l'arbre de Quinquina est le Pérou. Les feuilles en sont petites, ovales et laineuses, les fleurs rouges mortes de couleur, et la sémence brune. Il n'y a qu'un siécle et demi que le hazard fit découvrir les vertus médicinales que cette écorce très-célèbre montre dans les fièvres intermittentes, et c'est dépuis ce tems-là, qu'on écorche des arbres jeunes et vieux et qu'on transporte en Europe cette écorce en quantités énormes. Les rouleaux de cette écorce, au dehors grife brune de couleur, comme fait voir la Fig. a., n'ont que deux ou trois lignes d'épaifsseur. Ceux des jeunes arbres et branches sont les meilleurs. Il y en a trois sortes, savoir la blanche, la jaune et la rouge; mais elles ne viennent pas de la même espèce. La meilleure en est celle, qui vient chez nous par l'Angleterre. Cette écorce fait un article de commerce bien considérable.
No. 2. Le Jalap.
Le Jalap, dont nous connoissons la racine comme une médicine drastique, est de l'espèce des liserons. La Nouvelle Mexique et toutes les Indes occidentales en sont la patrie. Les feuilles de cette plante, qui s'entortille autour d'autres plantes et arbres et prend une hauteur de 8 a 10 pieds, sont très-inégales, de sorte qu'elles ne se ressemblent presque pas l'une à l'autre. La racine bulbeuse (Fig. b.), brune noire au dehors et grise-cendrée au dedans, se range dans les apothicaireries parmi les remèdes drastiques.
Ad00341 03 021a/freOiseaux. XXXI. Vol. III. No. 19.
POULES DE PLUSIEURS ESPECES.
Nos poules domestiques tirent leur origine des Indes orientales, où il y en a encore dans les
forêts des sauvages d'une couleur rouge-brune. Répandues presque par toute la terre, elles ont différemment dégénéré. Voilà l'origine des variétés de poules que nous connoissons à présént.
No. 1. et 2. Le coq et la poule domestique d'Allemagne.
Le Coq d'Allemagne a ordinairement 16, et la Poule 14 pouces d'hauteur. Le coq, pour'la pluspart très-joliment marqué, a une figure fière et magnifique. Son courage, qui demande le combat, le distingue sur tout le reste de la volaille domestique.
No. 3. La poule d'Angleterre.
No. 4. Le coq d'Angleterre. Les Coqs et les Poules d'Angleterre sont ordinairement plus grands que ceux d'Allemagne. Le coq est pour la pluspart haut de 17, et la poule de 16 pouces. Le coq jaune et blanc de couleur a le plumage court. La poule marquée de jaune, do blanc et de hoir est fort huppée et barbue et a la queue penchante. Les Anglois fe fervent de cette forte de coqs forts et courageux a leurs combats des coqs, divertissement du peuple lequel donne occasion à des hauts paris.
No. 5. et 6. Coq et Poule fans queue.
Cette sorte est un peu plus petite que l'ordinaire. Le coq est fans queue ainfi que la poule, Variété de la poule ordinaire, qui dépuis longtems s'eft multipliée régulièrement.
No. 7. La Poule frisée.
La Poule frisée que l'on dit venir de la Frise, est aussi une variété produite par le hazard, laquelle continue à se multiplier. Ses plumes se tiennent en haut et hérissées, ce qui ne lui donne nullement une belle figure.
No. 8. et 9. Poule naine. Coq et Poule.
La Poule naine vient originairement de la Chine. Elle a à peine 9 à 10 pouces de hauteur, est blanche de couleur, et a les pieds pattus. Les femelles pondent et couvent très-fréquemment, s'engraissent fort, et leur viande est de très-bon goût.
Ad00341 03 022a/freMélanges. XVI. Vol. III. No. 20.
ÉCAILLES DE POISSONS.
Les Ecailles dont se couvre la peau de la pluspart de poissons, sont corneuses. Dans chaque
espèce de poissons elles sont d'une forme particulière. Elles ont ordinairement une couverture visqueusè, et en partie elles brillent d'un lustre d'or et d'argent. Le microscope en fait découvrir toute la variété de leurs formes trèssplendides, comme nous allons voir dans le petit nombre d'espèces que voici.
No. 1. Ecailles de morues.
La Fig. a. réprésénte l'écaillé en grandeur naturelle, et Fig. b. le fait voir grossie par le microscope; où elle se présente, comme 'un bouclier découpé, couverte d'une spirale, compofée de petits boucliers.
No. 2. Ecailles de goujons.
Les Ecailles du goujon, desquelles Fig. 1. montre la grandeur naturelle, et Fig. 6. le grossissement, sont presque formées en coquilles, et très-joliment rayées d'un gris verd mêlé d'or.
No. 3. Ecailles de tanches.
La Fig. c. réprésénte une écaille de la tanche en grandeur naturelle, et la Fig. d. en fait voir le grossissement. Ces écailles formées en ovales oblongues et presque de la figure d'une plante de pied, sont coloriées d'un verd-gris changeant d'or.
No. 4. Ecaille d'anguilles.
On ne croiroit pas que même l'anguille glissante ait des écailles; et elle en a pourtant; mais elles sont très-fines, très ferrement jointes à la peau, d'une forme irrégulière, et très-joliment marquées d'un gris noirâtre. La Fig. a. en expose la grandeur naturelle, et la Fig. b. le grossissement.
No. 5. Ecailles de perche.
Les écailles de la perche ressemblent à peu près à une main' à 7 doigts étendus. Elles sont très-joliment rayées, et au fond garnies de petites épines. La Fig. a. en montre la grandeur naturelle et la Fig. b le grossissemènt microscopique.
Ad00341 03 023a/freMelange d'Objets. XVII. Vol. III. No. 21.
CRYSTAUX DE SEL DE PLUSIEURS SORTES.
Ce qu'on nomme Crystaux ne sont ordïnairemeni que des masses solides du regne mipéral,
régulièrement formées et presque toujours d'une figure angulaire, de sorte qu'elles se présentent en triangles, en tétragones, en pentagones, en hexagones on en pytamides, en prismes, en hexaèdres eir. Elles sont souvent transparents, comme par ex. Iè crystal de roche et la plupart des pierres précieuses. Ce sont principalement les sels en solution liquide qui prennent ces formes en passant à l'état des masses solides, et on dit alors qu'ils se crystallisent. Toute sorte de sels minéraux ou végétaux se cryslallise toujours sous une forme fixe et déterminée, à moins que la nature ne sou troublée dans cette opération par le feu, ou par l'action d'un autre moyen violent. Ces crystaux de sel ont souvent les formes et lt s couleurs les plus belles r comme nous, allons voir tout à l'heure.
No. 1. Crystaux deVerd-de gris.
Quand on résout de Verd-de gris dans du vinaigre, et qu'on en fait secher une goutte sur un verre, le microscope y fait voir tout autour du bord des crystaux très beaux à forme des rhomboïdes d'une couleur bleue-verte, d'où s'élèvent des crystallisations plus fines, formées comme de petits arbres très déliés, et entre lesquelles il y a d'autres petits crystaux en rhomboïdes parfaits qui ont le brillant des plus belles, émeraudes.
No. 2. Sel sedatif.
Ce sel médicinal très-connu, et gris blanc de couleur, se crystallise d'une manière très ir régulière, formant tantôt des. branches d'arbre grosses et sans feuilles, tantôt des feuilles et des fleurs.
No. 3. Sel commun.
Le sel commun est une de ces productions de la nature dont l'homme ne satiroit se passer. Une solution de ce sel gris blanc évaporée 'à l'air, oui au soleil, fait voir des crystaux en hexaèdres ou tout à fait réguliers ou oblongs. Les pyramidesou les entonnoirs creux et quadratigulaires que l'on obtient du sel commun par l'évaporation sur le feu, résultent senlement de ce que la crystallisation a été avancée par l'action violente du feu. Ces pyramides ne sont composées que d'une quantité de petits hexaëdres bien serres.
No. 4 Sel ammoniac.
Ce sel neutre bien connu, très volatil et d'une odeur bien forte, a une crystallisatkm très-belle. Les crystaux en ressemblent pour la plupart à des plumes en formes variées et consistent en aiguilles hexagonales et pyramidales. Ils ont un éclat ou. une lustre métallique et jaunâtre.
Ad00341 03 024a/frePlantes. LV. Vol. III. No. 22.
LA GRENADE.
La Grenade.
La Grenade est du nombre des fruits excellents au Sud. Dans les pays cLuuds, où elle croit, son suc l'a fait connoitre comme un fruit rafraîchissant, et chez nous comme un bon remède. Pour le Grenadier, la fleur superbe en fait un des ornemens les plus beaux de uos jardins. C'est principalement dans la Barbarie, en Egypte, en Syrie, en Espagne, daus les parties méridionales de la France et d'Italie qu'il se plait en plein air; mais pour qu'il porte de bons fruits il doit être soigneusement cultivé. Dans les pays fort chauds, comme par ex. dans les contrées méridionales de l'Afrique, il ne vient pas bien. Il y a deux sortes de Grenadiers, l'une a fleur simple (Fig. 1.) et l'autre à fleur double (Fig. 2.). Ce n'est que la première qui porte des fruits; quant à l'autre c'est pour la beauté de ses fleurs qu'elle est cultivée et soignée comme l'orangerie de nos jardins. Pour la Grenade (Fig. 3.), elle prend souvent la grosseur de nos pommes les plus grosses; quand elle est mûre elle est brune-jaune de couleur; l'écorce en est coriace. La chair jaunâtre et remplie de suc à peu près comme celle des citrons ou des oranges douces, renferme dans 8 à 9 cavités séparées une quantité de pépins rouges, comme fait voir Fig. 4. Ces pépins sont de boa goût.
Ad00341 03 025a/freOiseaux. XXXII. Vol. III : No. 23.
OISEAUX INDIGENES REMARQUABLES.
No. 1. La Corneille bleue.
La Corneille bleue ou le perroquet d'Allemagne habite presque toute l'Europe; mais c'est principalement l'Allemagne où elle se plait; de là elle passe dans les pays plus chauds où elle hiverne. Son plumage superbe coloré d'un verd clair, d'un bleu foncé et de brun la fait égaler aux oiseaux les plus beaux de l'Europe. Elle se nourrit d'insectes, de vers, de grenouilles, de fruits et de bled. Elle est bien farouche, de sorte qu'il n'y a pas moyen de l'apprivoiser. Sa chair est mangeable.
No. 2. La Huppe.
Cet oiseau n'est pas d'une moindre beauté que le précédent. Il a sur la tète une belle huppe qu'il peut baisser et élever à son gré. La tète, le dos et le ventre sont marqués d'un jaune brunâtre; les ailes.et la queue sont colorés de noir, de blanc, de gris et de jaune. Avec la queue il est long de 16 pouces. Il se nourrit d'insectes et de vers qu'il aime à tirer du fumier. Jeune encore, il est facile de l'apprivoiser et d'en rendre un oiseau domestique et bien joli.
No. 3. Le Bec croisé rouge.
No. 4. Le Bec croisé jaune. Le bec croisé est de l'espèce des gros-becs. Il est remarquable à cause de son bec croisé et principalement de ce que contre l'usage de tous les autres oiseaux, il couve et fait son nid dans les forets de sapin eu plein hyvèr. Il aime à se nourrir de semences des pins et des sapins, a environ 7 pouces de longueur, et change ordinairement deux fois de couleur; les petits mâles sont d'un beau jaune rouge, à l'aile noire brune, comme fait voir Fig. 3. mais dans la mue seconde cette couleur se change en verd jaune, (Fig 4.) Ils s'apprivoisent et se laissent facilement encager; mais leur chant a peu d'agrément.
No. 5. Le Rossignol.
Le Rossignol se fait aimer par tout, malgré son plumage gris et brun qui ne donne nullement dans la vue; c'est que son chant l'emporte sur celui de tous les autres oiseaux. Il est long de 6 1/2 pouces, et habite le milieu de l'Europe, l'Asie et les côtes de la Barbarie. Il quitte l'Allemagne en automne et y repasse au printems. Il se nourrit de vers et d'insectes. Pour l'agrément de son chant il est souvent encagé et entretenu dans les chambres.
Ad00341 03 026a/frePlantes, LVI. Vol. III. No. 24.
RAISINS DE DAMAS ET DE CORINTHE.
La Vigne, que nous donne la boisson excellente connu sous le nom de Vin, nous fournit aussi les
raisins secs si delicieux, qui entrent dans la composition de plusieurs mets et boissons. C'est du Levant, d'Espagne, de Portugal et d'Italie que nous les tirons et où l'on en fait un commerce considérable. On sait que les raisins secs ne sont antre chose que des grappes de raisins douces et sechées. C'est seulement un petit nombre d'espèces douces et qui viennent bien dans quelques pays plus chauds que ce n'est l'Allemagne, les cuelles sont propres à en faire des raisins secs, et c'est pourquoi il n'y a pas moyen d'en faire de ces grappes de raisins qui croissent chez nous. Les raisins secs se divisent ordinairement en raisins gros et petits, et cette diftinction essentielle vient des grappes dont ils se font.
No. 1. et 3. Gros Raisins, ou Raisins de Damas.
L'espèce de grappes douces qui nous fournit les gros raisins de la meilleure sorte, est le raisin dit de Damas, dont Fig. 1. montre la fleur, et Fig. 3. les grains oblongs, rouges bruns de couleur, et formés à peu près comme les dattes. C'est surtout dans la Grèce, dans l'Asie mineure, en Italie et en Espagne où il vient bien, et c'est pourquoi la meilleure sorte de gros raisins se nomme ordinairement dans le commerce Raisin de Damas.
No. 2. Petits Raisins, ou Raisins de Corinthe.
La vigne qui fournit les petits raisins dits rie Corinthe porte aussi une sorte de grappes douces mais petites et à petits grains bleus rouges qui ont à peine la grosseur d'un petit pois. Ces raisins ont leur nom de la ville de Corinthe dans la Grèce où cette sorte de grappes croissoit autrefois en abondance. Aujourd'hui elles sont cultivées principalement dans les isles de Cefalonie, de Zante et de Corfou, d'où la plus grande partie en est transportée en Allemagne comme un article de commerce bien considérable.,
Ad00341 03 027a/freOiseaux, XXXIII. Vol. III. No. 25.
LORIOTS DE PLUSIEURS ESPECES.
Les Loriots son une espèce très-belle d'oiseaux dont il n'y a en Allemagne qu'une seule sorte;
pour les autres, elles habitent pour la plupart l'Amérique. En voici les sortes les plus connues. Le Loriot d'Europe No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle. Le Loriot d'Europe a environ 10 pouces de longueur, et est un très-bel oiseau. Le mâle a la tète, le dos et la poitrine couleur de citron, les ailes et la queue noires, bordées de jaune. La femelle a la tète et le dos verts jaunes, la poitrine et la gorge grises, les ailes et la queue noires, bordées de jaune. La femelle a la tète et le dos verts jaunes, la poitrine et la gorge grises, les ailes et la queue noires, bordées- de jaune comme le mâle. Il arrive au printems, fait son nid et couve en Allemagne dans les forêts, et repasse en automne dans les pays plus chauds. Il est trop farouche pour qu'on puisse l'apprivoiser, et se nourrit d'insectes et de plusieurs sortes de baies.
No. 3. Le Troupial.
Le Troupial vit ordinairement dans les Indes occidentales, est de l'espèce de Loriots et a beaucoup de ressemblance avec la pie. Ce qui le distingue fort c'est son plumage orangé et noir.
No. 4. Le Troupial jaune.
Ce Loriot se trouve le plus fréquemment dans le Mexique et en Cayenne. La tête, le cou et le ventre sont couleur d'orange, le dos est brun, la queue et le sommet de la tête sont noirs.
No. 5. Le Troupial noir.
Cette espèce de Loriots qui a beaucoup de ressemblance avec le merle noir de nos pays, vit principalement dans l'isle de St. Domingue et en Jamaïque dans les Indes occidentales.
No. 6. Le Trupial rouge.
La patrie de ce bel oiseau est spécialement la Guiane. Le gosier et la poitrine sont colorés d'un rouge de carmin, la tête, le dos et la queue sont gris noirs, et chaque plume est bordée de blanc. Le bec, les yeux et le ventre sont noirs, ce que lui donne le lustre d'une beauté extrême.
Ad00341 03 028a/freMelange d'objets. XVIII. Vol. III. No. 26.
PLUSIEURS SORTES DE CRYSTALLISATIONS.
No. 1. Solution d'argent et l'arbre de Diane.
Quand on laisse secher une goutte de la solution d'argent sur la coulisse d'un microscope, et qu'on en regarde alors le grossissement, on observe des formes très-variées et singuliers de crystaux; ce sont des lances, des croix, des tridents, des branches et des arbres pourvus de tiges et de rameaux, semblables à des pins. Un des phénomènes les plus intéressants, que l'on puisse produire dans' la solution d'argent, c'est la crystallisation nommée Arbre de Diane, laquelle forme dans le verre les plus beaux arbres et broussailles d'argent.
No. 2. Crystaux de camphre.
Une solution de camphre dans l'esprit de vin, qu'on a fait secher et crystalliser, représente sous le microscope des très-belles étoiles à quatre ou à six pointes, et en même teins un des plus beaux phénomènes que nous puisse offrir la chemie.
No. 3. Crystaux de salpêtre.
Le salpêtre dissous dans l'eau chaude et cristallisé ensuite au frais, forme un grand nombre de crystaux en hexagones, en colonnes et ordinairement à pointes obtuses, lesquels sont demitransparents et d'un beau blanc. D'ailleurs il faut remarquer que le salpêtre est un sel neutre, dont on. se sert dans la préparation d'un grand nombre de choses nécessaires, et que l'on fait entrer dans la composition de la poudre à canon, dont il fait la partie chassante.
Ad00341 03 029a/frePlantes. LVII. Vol. III. No. 27.
L'ANANAS.
No. 1. La fleur de l'Ananas.
No. 2. Le fruit de l'Ananas. La patrie de l'Ananas est l'Amérique méridionale d'où les Européens l'ont transplanté en Afrique, en Asie et même en Europe dans les Jardins et dans les serres des grands. Pour la plante, c'est une espèce d'Aloës à feuilles dentelées, qui pousse une tige laquelle n'a que 2 à 3 pieds de hauteur et qui porte des bouquets de fleurs bleues, à peu près comme la bosse de chardon (Fig. 2.); ensuite le fruit commence à se former autour de cette tige, laquelle passe par le milieu de ce fruit et représente au dessus de lui une couronne verte de feuilles que l'on détache du fruit mûr, pour la planter à son tour. Chaque plante ne porte qu'une seule fois et meurt ensuite, de sorte que dans une plantation d'Ananas il faut toujours avoir des jeunes plantes. Le mélange excellent de doux, d'aigret, de spiritueux et d'aromatique, qui se trouve dans l'Ananas, le fait estimer comme le fruit le plus délicieux de la terre. Dans les pays chauds où il vient aux champs, il y en a de la grosseur d'une pomme jusqu'à celle d'un petit melon. On en connoit et cultive plusieurs sortes; celle qui est la plus connue et la plus cultivée chez nous, c'est rAnanas blanc, qui porte un fruit coloré d'un jaune pale. On le voit représenté ici.
Ad00341 03 030a/freOiseaux. XXXIV. Vol. III. No. 28.
PICS DE PLUSIEURS SORTES.
No. 1. Le Pic noir.
Le Pic noir habite toute l'Europe, l'intérieur de l'Asie, et l'Amérique septentrionale. Il est noir de couleur, a le sommet de la tête gros rouge, et est long de 17 à 18 pouces. Il se nourrit, comme les pics de toute espèce, de vers, d'insectes et surtout de vers de bois renfermés dans les arbres creux et pourris, sur les tiges desquels il passe et repasse en grimpant et en fendant avec son bec dur, pointu et à forme de coin, les écorces qui se sont séparés des arbres et les endroits vermoulus, d'où il tire le vers avec sa langue fine et glutineuse. No 2. Le Pivert. Le Pivert a 14 pouces de longueur, est vert jaune, et en bas blanc obscur de couleur. Le mâle a le sommet ronge, mais la femelle est verte par-tout. La manière de vivre de cet habitant d'Europe est la même que celle du pic noir.
No. 3. Le Pic rouge, ou le grand Pivert bigarré.
Le grand Pivert bigarré ou le grand Griuopereau est blanc et noir. Il a le derrière de la tète et le dessons de la queue ronges, la poitrine et le ventre colores d'un jaune obscur. Il est fort commun dans toute l'Europe. Sa nourriture est celle des autres espèces de pics.
No. 4. Le Pic mars.
Cet habitant d'Europe et d'Asie n'a que 6 pouces de longueur. Il est noir, bigarré de blanc, a le sommet rouge, et se nourrit comme le précédent, mais il est plus rare que celui-là.
No. 5. Le Torche-pot.
Le Torche-pot ou le Grimpereau grisâtre n'a que 6 pouces de longueur. Il habite l'Europe et l'Amérique septentrionale. Quoique il ait beaucoup de commun avec les pics, au regard de la nourriture et de la manière de vivre, ce n'est que bien improprement qu'on le range parmi les oiseaux de cette espèce. Il a le dos gris bleu, la poitrine et le ventre jaunes blancs. An printetns et en automne il chante de nuit, mais c'est avec peu d'agrément.
No. 6. Le Grimpereau commun.
Cet oiseau qui n'est pas de l'espèce de pics non plus que le précédent, mais de celle de Grimpereaux, est long de 5 à 6 pouces, a le dos et le ventre blancs, le bec long effilé et un peu courbé. Il court bien vite en haut et en bas sur les arbres pour y chercher des insectes. Il vit en Europe, dans le Nord de l'Asie et en Amérique.
Ad00341 03 031a/frePlantes, LVIII. Vol. III. No. 29.
DROGUES, ET PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Sassafras.
L'arbre de Sassafras croit originairement dans les provinces les plus chauds de l'Amérique septentrionale, savoir dans la Caroline, la Pensylvanie, la Virginie et dans la Floride. Il n'excède pas 8 ou 10 pieds de hauteur. Il est de l'espèce de lauriers, les feuilles en ont trois lobes; les fleurs consistent en bouquets jaunes rougeàtres; les fruits en baies ovales et bleues renfermées dans des calices rouges de couleur. Cet arbre est soigneusement cultivé en Amérique, parce que, comme on sait, le bois, la racine et même l'écorce en sont employés avec succès dans la médecine, et que par conséquence ils sont un bon article du commerce, qui se fait dans les Indes occidentales.
No. 2. Lé Piment.
Le Piment ou le poivre de la Jamaïque est la baie d'une espèce de mirthe, qui croit dans le« Indes occidentales, et surtout dans la lamaïque, où elle est fort cultivée. L'arbre a environ 16 à 20 pieds de hauteur et porte les fleurs blancs comme la mirthe ordinaire, mais en bouquets. Les baies sont brunes; pour qu'elles puissent servir d'épice, il faut les cueillir avant qu'elles soient parvenues à leur maturité. Dans cette sorte d'épice se réunit le goût agréable de la canelle, du clou de girofle et de la noix muscade. Comme la consomption du piment est bien forte en Europe et surtout en Allemagne, il fait un article bien considérable du commerce que sont les Anglois dans les Indes occidentales.
Ad00341 03 032a/freOiseaux. XXXV. Vol. III. No. 23. [sic]
PLUSIEURS SORTES DE GRIVES.
Les Grives sont bien recherchées et comme une volaille d'un goût exquis, et comme des oiseaux
de chant bien agréables. Il y en a plusieurs espèces, mais nous nous bornerons ici à n'en faire connoître que celles de nos pays.
No. 1. La grande Grive de Gui.
La grande Grive de Gui est la plus grande espèce de nos grives. Elle a 12 pouces de longueur; e dos est gris-brun, le gosier, la poitrine et le ventre ont blancs jaunes; elle est aussi marquée de quelques taches noires. Elle vit dans les forêts d'Europe et se nourrit au printems et en été de chenilles et d'insectes, et en automne de gui, de baies de genèvre et d'autres baies de nos espèces de bois.
No. 2. La Litorne.
Elle vit pareillement dans nos forêts et se nourrit principalement de baies de genèvre qui donnent à sa viande un haut goût. Elle est long de 10 pouces; le dos est gris fauve de couleur; le gosier et la poitrine sont bruns jaunes tachetés de noir, le ventre est blanc. Cet oiseau de passage s'en va en hiver du nord vers le sud.
No. 3. La Becafigue.
La Becafigue est long environ de 9 pouces, a une viande d'un goût exquis, se nourrît d'insectes, et en automne surtout de grains de raisins. En automne et au printems elle fait voyage en troupes enormes.
No. 4. La Grive commune.
Elle ressemble à l'espèce précédente à l'exception de la grandeur et des marques, a 9 1/2 pouces de longueur et se distingue surtout par son chant excellent, cherchant au printeins à imiter celui du rossignol.
No. 5. Le Merle noir.
Le Merle est aussi de l'espèce de Grives. II est long de 10 pouces et noir de couleur; le bec et les paupières sont d'un beau jaune. Il se nourrit d'insectes et de baies, s'apprivoise facilement et s'accoutume à imiter plusieurs mélodies. La femelle est brune de couleur.
No. 6. Le Meile brun noir.
Le Merle brun-noir a au cou, à la poitrine et au ventre des taches noires, et n'est probablement qu une variété du merle précédent. Il vit en Allemagne, et son chant surpasse celui du merle ordinaire.
No. 7. Le Merle à collier blanc.
Il a 12 pouces de longueur, est d'une couleur noirâtre et a sous le cou un collier blanc traversant la poitrine. Il se nourrit d'insectes et de baies, engraisse fort, et la viande en est de trèsbon gout.
Ad00341 03 033a/frePlantes. LIX. Vol III. No. 31.
PLANTES REMARQABLES.
N. 1. La Mousse terrestre ordinaire.
On trouve très souvent un moisi vert dans des pots à fleurs exposés longtems dans des endroits humides; il y en a ausfidans des parties trop ombragées et numides des jardins et sur des murail les humides; quand ce moisi est bien fort on le prendroit au premier coup d'oeil pour du velours vert. Il n'est cependant autre chose que la Mousse terrestre ordinaire, qui est réprésentée grosfie sons Fig. 1. et dans sa plus grande hauteur naturelle sous Fig. 1.a. Elle consiste pour ainsi dire dans une foret de véritables plantes d'une ftructure admirable et dont les tiges sont entourées de tout coté de feuilles verdes tachetées en jaune. N. 2. Le fil d'eau reticulaire ou le Conferva. L'écume verde et visqueuse qui se trouve fréquemment sur des cistemes de bois ou aux bords des marais et des ruisseaux trop plats et dont les est coulent trop lentement, est une plante qui appartient aussi dans le genre des Mousses et qui est connue sous le nom de Fil d'eau ou de Conferva Il en existe beaucoup d'espèces; mais le Conferva riticulaire, qui est représenté sur la table ci-jointe, en est une des plus remarquables par la fingularité de sa structure. Dans son état naturel il ressemble à une écume verde et visqueuse (Fig. b.) et quand on le regarde à œil nud, on n'y peut, découvrir la moindre organisation. Mais examiné au Microscope il a l'air d'un filet vert, joliment entrelacé en mailies triangulaires et dont les reseaux forment des hexagones réguliers. Les articulations détachées de ces filets, qu'on voit encore plus grossies sous Fig. c. sont plates, de figure ovale et garnies sur la surface de petits boutons qui renferment la semence de cette plante aquatique finguliere. Elle n'est cependant qu'une production des eaux douces, et on ne la trouve jamais ni dans la mer, ni dans d'autres fourcea salées.
Ad00341 03 034a/freQuadrupedes LIII. Voll. III. N. 32.
QUATREE ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Choras.
Le Choras appartient dans le genre desBabouines. Il se trouve dans la Guinée et dans les Indes Oiientales, où il vit dans les grands bois et se nourrit de fruits. Sa longueur est de 2 pieds es jusqu'à 2 1/2. Sa force et sa ferocité le rendent redoutable. Son corps est couvert de poils longs et d'un brun roussâtre. Il a les pieds de devant toutes nuds, de couleur de chair et semblables aux mains de l'homme; les callosités de ses fesses sont rouges et dégarnies de poils. Ce qui le distingue le plus de toutes les autres espèces de finges est sa tète, dont le museau est alongé. Il a des moustaches; son nez est applati et de couleur écarlate; ses joues sont composées de longs plis de peau de couleur bleue, qui vont en ligne parallèle avec le nez et donnent a l'animal un air féroce et hideux.
No. 2. Le Lovando.
Le Lovando vit dans l'intérieur de Afrique; sa longueur est la même que celle du Choras, auquel il ne cède rien ni pour la férocité ni pour la forme hideuse. Sa poitrine et ses jambes de devant sont couvertes de poils épais et longs, dont la couleur est d'un brun grisâtre; aux autres parlies de son corps la couleur des poils donne dans le vert. Ses pattes sont de couleur violette; sa tête est longue et ressemble à colle d'un chien; le visage est dégarni de poils; le museau est noir et le derrière de la tête est couvert d'un poil tellement touffu, que par devant on le prendroit pour une perruque. Sa queue est longue, et les callosités de ses fesses sont d'un brun rougeatre. Il se nourrit de fruits comme tous les autres singes, ce qui le rend tres dangereux pour les champs et les jardins.
No. 3. Le Pitheque ou le singe vulgaire.
Cette espèce de singes est la plus connue en Europe. Le singe vulgaire n'a point de queue; sa longueur est de 18 à 20 pouces, sa couleur est d'un brun sale, son visage est nnd et ridé, et ses jambes de devant sont également nues et de couleur noire. Il vit dans le Nord de l'Afrique et dans l'Asie méridionale. Il se nourrit de fruits d'arbres, de racines, de feuilles, de pain, d'oeufs et d'insectes; pour désaltérer la soif il se sert de l'eau, du lait, de la bière et du vin. Il se laisse aisément apprivoiser, et en Europe on aime à le tenir dans les maisons, ou il amuse par. ses gentillesses, et où il apprend facilement differens petits arts.
No. 4. Le Maimon.
Le Maimon vit dans les Indes Orientales et principalement dans l'lsle de Sumatra; sa hauteur est à peu près de 2 pieds; sa queue est petite et semblable à celle du cochon. Son visage est nud et d'un brun jaunâtre et de couleur d'olive. Il a les moeurs très doux et insinuans, mais comme il est extrêmement frilleux, il ne pent pas endurer le climat de l'Europe.
Ad00341 03 035a/freOiseaux. XXXVI. Vol. III. No. 33.
DIFFERENTES ESPECES DE PAONS.
Le Paon est sans Contredit un des oiseaux les plus magnifiques, et sa figure majestueuse jointe
à.la beauté du dessein et le lustre des couleurs de son plumage lui attirent l'admiration générale. Il paroit que les Indes Orientales ont été la patrie dès paons, caron y en trouve encore aujourd'hui dans l'état sauvage; mais depuis des teins immemoriais ils se sont naturalisés chez nous, où ils tiennent le premier rang parmi les oiseaux domestiques, et se propagent aussi comme l'autre volaille domestique. Us se sont accoutumés au climat froid de l'Europe et on les trouve même dans les régions les plus septentrionales. On les lient dans les maisons de campagne, les parcs et les ménageries des grands Seigneurs, plutôt pour la magnificence de leurs couleurs et comme des objets d'admiration, que pour en faire usage économique, quoique le chair des jeunes paons ait un gôut fort agréable et qu'on la mange avec plaisir. Les paons aiment à roder à leur aise dans une grande étendue de pays; ils se perchent sur des murailles, des maisons et des arbres, où dans l'été ils passent aussi la nuit. La femelle, qui s'appele Paonesse, n'aime pas à couver ses oeufs; on les lui prend pour cela, et les met dans le nid d'une poule d'Inde. N. 1. Le Paon bleu. Le Paon bleu paroit être la race primitive de ces oiseaux. Il a Ta grandeur d'un coq d'Inde; mais sa queue a une longueur de presque 3 pieds, qu'il se plait à élever et à étendre en forme de roue (Fig. 2.). Son cou et sa poitrine sont couverts d'un plumage brillant de couleur bleue-verdàtre; celui du dos est d'un vert clair, et sa queue estornée de ronds, qu'on nomme les yeux des plumes, dont la beauté et l'éclat des couleurs ne se trouvent dans aucun autre oiseau. Les couleurs brillantes du plumage rendent le paon un chef, d'oeuvre de magnificence. N. 2. Le Paon bigarré. II n'est pas douteux, que cette espèce de paons est une variété un paon bleu, et qu'elle provient de l'accouplement de ce dernier avec le paos blanc. N. 3. Le Paon blanc. Il est aussi une variété du paon bleu, et c'est probablement le Nord de i' Europe qui lui a donné son origine. Son plumage est absolument blancet très luisant; on trouve dans sa queue les mêmes ronds, ou yeux des plumes, que dans celle du paon bleu, excepté qu'ici ils sont blancs et ombragés; ce qui donne à l'oiseau une beauté admirable.
Ad00341 03 036a/frePlantes. LX. Vol. III. No. 34.
ARBRES INDIGENES A FEUILLES ACICULAIRES.
Ce genre d'arbre se caractérise principalement par ses feuilles, qui diffèrent de celles rie tous les
autres arbres; elles sont menues et pointues et ne tombent pas dans l'hiver comme les feuilles des autres autres; elles restent vertes jusque dans la 3me ou 4me année où elles tombent l'une après l'autre et petit à petit. Ce n'est que le Mélèze qui en fait une exception. Les espèces de ces arbres qui sont indigènes chez nous, peuvent endurer le plus grand degré de froid sans geler; elles préfèrent au contraire les régions les plus septentrionales, et les plus hautes montagnes. Nous en possedons 4 espèces principales qui sont très remarquables à cause de leur grande utilité, savoir 1. le Pinastre; 2. Le Larix ou le Mélèze; 3. Le Sapin 4. Le Pin. N. 1. Le Pinastre ou le Pin Sauvage. Cette espèce croit en Allemagne dans des sables fort arides; dans les grandes forêts très épaises, où elle est bien entourée et garantie contre l'air et la lumière, elle peut s'élever à la hauteur de 50 à 60 pieds, mais sur les hautes montagnes, où Je sol est trop pierreux, et où elle est couverte d'une masse énorme de neige, elle ne s'eléve qu'à la hauteur d'un buisson, et ne pousse pas même une tige. Ses feuilles sont longues et sortent deux à deux d'une gaine commune; les mêmes branches portent des fleurs mâles et femelles; les premières sout d'un rouge-jaunâtre, les secondes vertes à pointes rouges (Fig. 1. a.); de ces demieres il se forme dans la suite ces petites têtes presque rondes et ligneuses qu'on connott sous le nom de pommes de pin, qui sous leurs écailles roides contiennent la semence. (Fig. 1. b.). Lorsque l'ardeur du soleil a fait crever la pomme, le vent en enlève cette semence qui est garnie de petite ailes. Cet arbre est d'une grande utilité, car il fournit non seulement du bois de chauffage, de charpente et d'autre bois de sciage, mais aussi la résine ou l'huile de pin dont on prépare les suie et la poix. N. 2. Le Larix ou le Mélèze. Cet arbre se trouve principalement dans le Tyrol, la Hongrie, la Corse, et la Lombardie, où il croit sur les plus hautes montagnes, et s'élève fort vite à une hauteur considérable. Ses feuilles viennent rassemblées par bouquets (Fig. 2. b.) et tombent pendant l'hiver. Le Mélèze porte an printems, et avant que les feuilles comencent à pousser, des fleurs rouges fort jolies. Les fleurs femelles ainsi que les mâles, qui sont d'un jaune verdâtre, setrouvent réunies sur une même branche. (Fig. 2. a.) Les premières deviennent des petites pommes d'un brun-grisâtre et de forme ovale, qui renferment la semence empennée. Cette espèce d'arbre fournit un excellent bois de chauffage, de charpente et des mâts. Sa résine donne une drogue fort utile; car dans l'état liquide elle est emploiée comme la térébenthine Vénitienne, et lorsquellc est sechée on s'en sert dans la medicine.
Ad00341 03 037a/frePoissons. XXXV. Vol. III. N. 35.
POISSONS REMARQUABLES.
Les trois espèces de poissons qui sont représentées sur le tableau ei-joint, se distinguent
principalement par la beauté de leur dessein et de leurs couleurs, Ils se trouvent toutes les trois dans la mer Indienne. No.1. Le Chevalier Américain. On trouve ce poisson vers les côtes de, l' Amerique Méridionale. Sa longueur est de 6 jusqu'à 10 pouces, et son dessein est fort joli. Le fond de sa couleur est d'un brun-clair et le corps est garni de 3 rayes noires et blanches, dont deux l'entourent horizontalement, et la 3me va dans la longueur. Il se nourrit d'insectes et de vermines, Sa chair est mangeable, mais elle n'a pas un bon goût.
No. 2. Le Hawken.
Ce singulier poisson se trouve aussi dans la mèr Indienne. Son corps est long et menu, sa couleur est d'un gris-clair à rayes et points bruns, et les nageoires et les onies sont cramoisies. Au dessous de la poitrine il est muni de quatre rayons longs de couleur rouge dont les bouts sont garnis de larges rames. Il se sert probablement de ces rayons pour chercher sur le fond de la mer sa nourriture, qui consiste en vermines.
No. 3. L'Acarauna.
Cette espèce appartient dans le genre des Bandouilleres et on l'appelle aussi souvent la Baudouillére tricolore à cause des trois couleurs très vives dont eile est ornée. Le fond de sa couleur est d'un jaune de citron très clair; la tête, les nageoires et les ouies ont une bordure de couleur d'orange et le derrière du corps est d'un noir très foncé jusqu'à la queue, mais à travers de cette tache noire va une ligne blanche. Ce poisson se trouve principalement dans la mer Indienne vers les cotés de la Chine, et il se nourrit des vermines et d'insectes.
Ad00341 03 038a/frePlantés. LXI. Vol. III. No. 36.
ARBRES INDIGENES A FEUILLES ACICULAIRES.
No. 1 et 2. Le Sapin.
Le Sapin est le plus haut de tous les arbres indigenes en Europe, car il peut atteindre une hauteur de 180 pieds, tandis que la tige à souvent 8 pieds de diamètre; son bois est blanc, tendre, niais très pliant. Ses feuilles sont rangées des deux colés des branches, ainsi que les dents d'un peigne; elles sont larges, emoussées, d'un verd foncé en dessus, et blanchâtres eu dessous. Ses fleurs sont rondes, d'un brun rougeâtro et naissent au milieu des feuilles. Les pommes ont une longueur d' à peu prés 5 pouces; leur forme est cylindrique, leur couleur d'un brun clair et elles sont entièrement composées d'écaillés ligneuses surmontées d'un petit stilet, sous lesquelles se trouvent les graines de semence garnies chacune d'une petite aile. Cet arbre est originaire dans le Nord de l'Europe et de l'Asie; à cause de leur hauteur on les emploie de préférence pour des mats; on en fait aussi des pièces de charpente, des planches et une quantité d'ouvrages de menuiserie. Ko. 3. et 4. Le Pin. Le Pin est également un des arbres les plus beaux et les plus hauts, car il atteint souvent une hauteur de 100 jusqu'à 120 pieds et parvient à une épaisseur de 6 pieds de diamètre. On le choisit par conséquent, tout aussi bien que le Sapin, pour en faire des mâts, des pièces de charpente, et des ouvrages de menuiserie. See feuilles sont roides, étroites, pointues, on peu courbées, d'un verd clair et s'étendent circulairement autour des branches. Dans le mois de Mai le Pin porte des flurs à l'extrémité des branches; les fleurs mâles sont d'un beau rouge et ressemblent aux fraises; les fleurs femelles de petites tètes brunâtres, comme on voit sous Fig. 3. Les pommes sont de forme cylindrique; leur longueur est de 4 à 5 pouces et leur couleur d'un brun clair; elles ne consistent que d'écaillés lisses qui sont couchées les unes sur les autres (Fig. 4.) et sous les quelles se trouvent les graines de semence garnies chacune d'une petite aile. Le Pin à la même patrie que le Sapin, c'est à dire le Nord de l'Europe et de l'Asie. La Russie fait un commerce maritime très considérable avec du bois de charpente et pour la construction des vaisseaux, qu'elle rétire de ses vastes forêts de Pins et de Sapins.
Ad00341 03 039a/freQuadrupedes. LIV. B. III. No. 37.
CINQ ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Ouanderou. ou le singe noir, à barbe blanche.
Cette espèce se trouve principalement dans l'isle de Ceylon. Sa longueur est de deux pieds, sa. queue est petite et tout son corps couvert d'un poil assés long et d'un brun noirâtre; sur le derrière de la tête ce poil est extrêmement touffu. il a une barbe longue, large et de couleur blanche, qui lui tombe sur la poitrine; elle lui donne un air de dignité, de gravité et de sagacité, que réellement il montre aussi dans toutes ses actions. Il vit dans des forêts et se nourrit de différentes espèces de fruits. Si on le prend jeune, il se laisse aisément apprivoiser.
No. 2. Le singe à bouche blanche.
Ce singe se trouve dans la Guyane; sa grandeur est celle du singe vulgaire. Ses jambes de devant sont fort longues et menues, ainsi que ses pieds; sa queue est longue et la couleur de son poil est d'un brun noirâtre à tâches claires. Son nez, ses lèvres et son menton sont blanchâtres, et il ne cesse de branler la tête.
No. 3. Le Duc.
Sa longueur est de deux pieds et celle de sa queue est la même. On le trouve dans les Indes Orientales et la Chine. Son poil est bigarré et de couleurs très, diverses; son corps, la poitrine, les jambes de devant, la barbe et la queue sont blanches, les jambes de derrière, le dos et le haut des jambes de devant sont noires; la face barbue au contraire et la partie inférieure des jambes de derrière sont d'un brun-rougeàtre.
No. 4. Le Saki.
Cette espèce de singes se trouve dans le Brésil et dans l'Amérique méridionale; sa longueur est à peu près de 17 pouces; son poil est long, d'un brun jaunâtre au corps, mais blanc à la tête. Sa queue surtout est garnie d'un poil fort long et touffu. Ses pieds sont noires et ses ongles longs. et crochus. Dans l'Amérique on trouve cette espèce de singes très fréquemment apprivoisée.
No. 5. Le Roloway.
Ce singe vit dans la Guinée. Sa Iongeur est à peu près de 18 pouces, et toute sa figure est élégamment formée. Sa face est presque triangulaire, de couleur noire et entourée d'une bande étroite de poils blancs; le dos, les jambes et les cuisses sont noirâtres et donnent dans le vert; la poitrine, le ventre et la gorge sont blancs. II a une barbe blanche au menton, qui se termine dans deux bouts longs et pointus; ce qui lui donne l'air de porter une palatine. Il est extrêmement doux, gentil et insinuant.
Ad00341 03 040a/freOiseaux XXXVII. Vol. III. No. 38.
VOLAILLE ETRANGERE DE BASSE COUR.
No. 1. Le Coq d'Inde.
Le Coq d'Inde n'est connu en Europe que depuis trois siècles. Il nous a été apporté des Indes Occidentales, où il vit en troupeaux dans l'état sauvage; chez nous on l'a naturalisé, et il fait partie de la volaille de basse cour. Sa longueur est de trois a quatre pieds, mais la Poule est plus petite. Ces oiseaux varient beaucoup pour la couleur, comme presque tous les oiseaux domestiques. La tète et le cou sont dépourvus de plumes; le cou du Coq est recouvert d'une peau lâche et flasque et peu colorée; de dessus le bec il lui tembe un appendice charnu et peu rouge, qui s'étend et devient d'un pourpre vif, lorsque' l'oiseau est animé de colère; le sommet de la tête et le cou paroissent alors de trois couleurs, qui sont le blanc, le bleu et le pourpre. Sa voix est désagréable et roulante; sa chair est d'un excellent goùt et c'est pour cela qu'en Allemagne on a multiplié cet oiseau au point qu'il est devenu très commun.
No. 2. La Poule faisande.
La Poule faisande est le bâtard d'un Coq faisan privé et d'une poule domestique. Par sa figure elle ressemble beaucoup au faisan; comme bâtard elle ne peut pas se propager et ne pond pas des oeufs. On la lient seulement dans les faisanderies et dans les grandes, basses Cours à cause de la délicatesse de sa chair.
No. 3. La Pintade, ou la Poule de Guinée.
Cet oiseau se trouve dans l'Afrique et l'Amérique méridionale, où il vit en troupeaux dans l'état sauvage. Il est un peu plus grand qu'un coq domestique ordinaire. Son plumage est d'un bleu grisâtre et tout parfemé de perles blanches, La tète est dépourvue de plumes et garnie d'une crête corneuse de couleur blanchâtre; la peau de la barbe et celle autour du bec sont d'un rouge clair. Sa voix est désagréable, mais sa chair est très délicate à manger.
No. 4. Le Curasso.
Le Curasso fait également partie de la volaille de basse cour, quoiqu'on ne le trouve que très rarement en Allemagne, II est presque de la même grandeur que le Coq d'Inde, avec lequel il a beaucoup de ressemblance. l'Amérique méridionale est sa patrie. Il varie beaucoup pour la couleur; on en trouve qui sont tout à fait noirs, d'autres sont de couleurs mêlées etc. Son bec est entouré d'une peau qui est de couleur jaune comme cire, et sa tète est communément garnie d'une touffe de plumes joliment frisée. Sa chair est d'un goût exquis et on en fait une grande délicatesse.
Ad00341 03 041a/freAmphibies. VIII. B. III. No. 39.
CRAPAUDS D'AMERIQUE.
Le Pipal.
No. 1. Le Mâle.
No. 2. La Femelle. Le Pipal, ou le Crapaud de Surinante, qui vit dans la Guiane, est un animal tout-à-fait extraordinaire. Il est presque du double plus grand que notre Crapaud ordinaire, et le Mâle est encore plus grand que la femelle. Sa couleur est verdatre, sa tête triangulaire et ses pieds de derrière sont fendus à 6 doigts liés ensemble par une membrane qui les rend propres à nager; les 4 doigts des pieds de devant sont garnis de petites lobes semblables aux roses. C'est principalement la manière de se propager qui rend cet animal digne d'admixatkm. Lorsque la femelle a fait sortir le frai, le mâle le prend avec ses doigts, le lui frotte sur le dos, qui est couvert de petites pustules, et en le lui enfonçant de cette manière dans la peau il le fécond par son humeur prolifique. Ce fraise recouvre dans la peau de la femelle d'une croute membraneuse, et après 3 mois il sort de chacune de ces espèces de coques vin petit qui porte encore la queue. Aussi qu'ils se sont défait de cette queue de têtard, et qu'ils ont reçu leurs 4 pieds, ils quittent le dos de la mère, sur lequel ils ont vécu jusquelâ et entrent dans l'eau. On compte souvent sur le dos d'une seule femelle plus de 200 petits. Cette espèce de Crapauds n'est pas venimeuse, et les sauvages en mangent la chair.
No. 3. Le Crapaud cornu.
Le Crapaud cornu se trouve aussi dans l'Amérique méridionale, où il vit dans des marais et des eaux croupies. Il est petit et très gros; sa peau est hérissée de verrues pointues, couverte de rayes brunes et d'une espèce d'yeux; les jambes ont les mêmes yeux, mais des rayes blanches. Sur tout le long du dos il a une raye blanche et large à points gris. Ses yeux sont placés sur le devant de la tête dans deux cornes de chair, qui sont ses paupières, et qui avec sa gueule large, dans laquelle il y a une langue grosse et charnue, donnent à l'animal un air horrible. Il n'est pas venimeux et se nourrit d'Insectes de même que le Pipal.
Ad00341 03 042a/frePoissons XXVI. Vol. III. No. 40.
POISSONS REMARQUABLES.
No. 1. La Pipe à tabac.
Ce singulier poisson appartient au genre des Poissons à tuyau. Il n'a point d'écaillés et ressemble en cela à l'anguille; son dos est brun à tâches d'un bleu-clair, et le ventre est d'un blanc grisâtre. Sa tète se termine en une trompe longue en forme de tuyau, à l'extrémité de la quelle se trouve la bouche. Au bout de la queue il a une verge longue et osseuse comme de la baleine. Sa nourriture consiste en petites vermines.
No. 2. Le Poisson-Trompette.
Le Poisson-Trompette appartient aussi dans le genre précédent, comme on voit à sa longue trompe. Il vit aux côtes de la Chine et sa longueur est de 2 pieds. Sa couleur est d'un rouge sale à rayes argentées, et tout son corps est parsemé de points noirs. Ses nageoires et les aiguillons qu'il a sur le dos sont d'un brun-jaunâtre. Il se nourrit de vermines tout comme Je précédent.
No. 3. Le Maquereau à espadon.
On trouve ce poisson dans les mers des Indes Orientales et Occidentales; sa longueur est souvent de 8 a 9 pieds. De son moufle supérieur il sort un os qui a la forme d'un espadon, et avec lequel le poisson attaque et se defend. La couleur de son dos, delà tête et des nageoires est d'un beau bleu, celle du ventre et des ouies d'un blanc d'argent. Sur toute la longueur du dos il a une grande nageoire courbée en arche et de couleur bleue à taches brunes, comme ce poisson se lient ordinairement peu en dessous de la surface de l'eau, cette nageoire, qu'il étend toujours hors de l'eau lui sert de voile, et le fait remarquer de bien loin. Il se nourrit d'autres poissons plus petis. Lorsque sa longueur n'excède pas encore 4 pieds sa chair est mangeable.
Ad00341 03 043a/freQuadrupèdes LV. Vol. III. No. 41.
CERFS ET CHEVREUILS.
No. 1. L'Ahu.
Il tient le milieu entre le Cerf et le Chevreuil; il est plus grand que le dernier et on en trouve même qui sont de la grandeur du daim. Son bois est petit et ressemble à celui du Chevreuil; il n'a pas'de queue, et on l'appelle aussi pour cela, Chevreuil sans queue. Sa couleur est plus que celle du chevreuil d'un jaune-grisâtre, et sa chair est aussi tendre et d'un goût aussi délicat. Il se trouve dans la Sibérie, en Perse, et en général dans tout l'intérieur de l'Asie, où il vit sur les plus hautes montagnes avec les gazelles et le chèvres sauvages.
No. 2. L'Axis.
L'Axis vit dans l'Inde 'et surtout aux bords du Gange. Il est de la grandeur du daim, mais son bois ressemble à celui du cerf. Sa peau est supérieurement bien dessinée; son dos et les cotés sont d'un brun-clair à taches blanches. Il se laisse aisément apprivoiser et sa chair est d'un bon goût.
No. 3. Le Cerf à gros ventre.
Cette espèce de cerfs se trouve dans le Bengale et sur les isles Indiennes. A cause de sa petite figure grosse on l'appelle aussi souvent Cerf-Cochon. Il n'est guères plus haut que de deux pieds, et sa longueur n'est que de 3 1/2 pieds. Sa couleur est brune à taches blanches. Sa chair est d'un très bon goût, et il passe pour un excellent gibier.
No. 4. Le Muntjac.
Le Muntjac n'est pas aussi grand 'qu'un chevreuil et vil principalement sur l'isle de Java. II a la tète petite et mince; son bois est petit et placé, sur deux durillons très forts et osseux, qui commencent au dessus de ses yeux. Son dos est d'un brun clair, le cu et le ventre sont gris. Sa chair est excellente et très recherchée. Le Chevreuil.
No. 5. Le Mâle.
No. 6. La Biche. Le chevreuil est un des plus beaux animaux; son corps est d'une structure effilée et très élégante. Sa longueur est à peu près de 4 pieds et sa hauteur de 2 pieds 8 pouces. On le trouve dans toute l'Europe (à l'exception de l'Angleterre) ainsi que dans tout l'intérieur de l'Asie; mais il n'endure ni les climats trop froids,'ni ceux qui sont trop chauds, Le màle a un petit bois, dont la longueur n'est que de 8 à 10 pouces et qui est très frisé. Sa couleur est d'un brun-grisâtre et celle de la biche est fauve. Il se nourrit principalement de bourgeons et de petits jets des arbres, de jeunes plantes etc. Sa chair est très délicate et passe généralement pour un excellent manger.
Ad00341 03 044a/freOiseaux XXXVIII. Vol. III. No. 42.
OUTARDES.
No. 1. et 2. La grande Outarde.
L'Outarde est un des plus grands oiseaux qui se trouvent en Europe. Elle vit dans les champs, surtout dans les grandes plaines cultivées, et passe aussi l'hiver chez nous. Le mâle atteint souvent une hauteur de 4 pieds et pèse quelques fois plus rde 30 livres, Son plumage est joliment coloré; celui de la tête et du cou est gris-cendré, entremélé de plumes bleuâtres et noires. Au dessous du bec elle a une touffe de plumes semblable à une barbe. La poitrine, les jambes et les pennes sont blanches, mais les dos et la queue sont d'un rouge de rouille dessinés en noir en forme ondoyante. Les bouts des pennes sont noirs et ceux des plumes de la queue sont blancs. La femelle n'est pas aussi grande et moins joliment colorée. On trouve l'Outarde dans toute l'Europe, ainsi que dans l'intérieur de l'Asie. Elle se nourrit de grains, de blé de semence, d'insectes etc. et comme elle se tient couvent dans les campagnes en troupeaux de plus de cent pièces, elle y peut faire de grands dégâts. Elle craint singulièrement le chasseur, le reconnoit à une distance de quelques centaines de pas et s'envole aussitôt; ce qui la rend très difficile à tirer. Mais comme elle est très lourde et qu'elle ne vole que difficilement, elle préfère de s'enfuir â force de courir, et on peut alors la prendre avec des lévriers dressés exprés pour cette espèce de chasse. Sa chair est mangeable mais dure.
No. 2. et 3. L'Outarde naine.
Elle se trouve principalement dans l'Europe méridionale', dans le Portugal, l'Espague, la France, l'Italie et la Hongrie, où elle vit dans des champs secs et stériles, et se nourrit également de blé de semence etc. Elle est beaucoup plus petite que l'espèce précédente, sa hauteur n'étant que de 1 1/2 pieds. Sa chair, aussi bien que ses oeufs, sont mangeables et d'un très bon gout.
Ad00341 03 045a/frePlantes LXII. Vol. III. No. 43.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. L'arbre Benjoin.
L' arbre Benjoin croit dans les Indes orientales et surtout en grande quantité dans l'isle de Sumatra. Il est d'une hauteur moyenne; ses feuilles sont unies et d'un verd foucé; les fleurs, qu'il porte, sont petites, blanches et à cinq pétales. Ce qui le rend principalement remarquable, c'est sa résine odoriférante, dont on fait le plus grand cas; elle découle des incisions faites dans l'écorce de l'arbre, et sa couleur est d'un brunrougeâtre changeant quelques-fois de verd. On s'en sert non seulement comme d'un parfum et pour en préparer des vernis odoriférants, mais les fleurs de Benjoin, qu'on en retire par une operation chymique, et qui sont un sel odoriférant, sont aussi employées fréquemment comme une drogue de pharmacie. C'est la Hollande et l'Angleterre qui fournissent le Benjoin, et il leur fait une article considérable de commerce.
No. 2. Lé Bois de Campêche.
Le Bois de Campêche est un article de commerce très important pour l'Angleterre, l'Espagua et la Hollande. On s'en sert principalement dans la teinture, pour donner aux étoffes des couleurs bleues ou noires; mais nouvellement on a aussi commencé à l'employer dans la Médecine. L'arbre vient sans culture dans presque toutes Indes occidentales, mais surtout aux environs de Campêche sur la presqu'isle de Jucatan, et dans la Jamaïque. Il croit très vite, et atteint une hauteur considérable. Ses feuilles sont empennée; il pousse des jolies fleurs rouges en forme d'épis, et porte des petites cosses brunes qui renferment la semence. Ce n'est que le coeur du bois, qui est rouge comme du sang, qu'on peut employer dans la teinture et pour de la menuiserie; car son aubier est blanc, et il faut avoir soin de l'en séparer. Les vieux arbres bien forts fournissent le meilleur beis et qu'on recherche le plus dans le commerce.
Ad00341 03 046a/freAmphibies IX. Vol. III. No. 44.
GRENOUILLES ET CRAPAUDS DU PAYS.
No. 1. Le Crapaud commun.
Le Crapaud commun est ira animal détestable et dont l'aspect inspire de l'horreur. II a le corps très gros et large, la tète courte, et la peau fiasque, sale, couverte de verrues et d'un verd-jaunâtre à taches noires. La femelle surpasse le mâle en grosseur. Il vit à l'ordinaire sur la terre, dans de vieilles masures, des grottes humides, et des racines creuses d'arbres etc.; sa nourriture consiste en iusectes. C'e6t cependant dans Teau, qu'il s'accouple et qu'il dépose aussi son frai en deux cordes longues, blanches et visqueuses, qui ensuite sont fécondées par le mâle. Le crapaud n'est nullement venimeux, comme on l'a crû, et absolument pas nuisible. On a débité de lui beaucoup de contes, mais ils sont tous de fables inventées par la crédulité et la superstition du peuple. Il a enfin la vie extrêmement dure et peut parvenir à un âge très avancé.
No. 2. La Calamite.
La Calamite n'est pas aussi grosse que le Crapaud commun. Son dos est d'un verd d'olive très foncé avec nne raye jaune; il est couvert de verrues d'un brun-rougêatre. Ses cotés et ses jambes sont noires à taches blanches et rougeâtres. Elle aime à vivre dans les maisons, les caves humides, les souterrains et les étables; au printemps cependant elle se retire dans des marais et des eaux croupissantes, où surtout vers le soir et dans la nuit elle fait entendre son croassement lugubre et desagréable, qui a donné occasion à beaucoup de fables que la superstition débite sur son compte. Son odeur ressemble à peu près à celle de la poudre à canon brûlée.
No. 3.a. et b. Le Crapaud couleur de feu.
Il n'est guères de la grosseur d'un petit verdier, et vit continuellement dans des eaux croupissantes et bourbeuses. Son dos est brun, et couvert de verrues; son ventre est de couleur de feu et joliment coloré en bleu, comme on peut voir sous Fig. 3.b. Sa voix est triste et mélancolique; il se nourrit d'insectes aquatiques et n'esj pas nuisible.
No. 4. Le Crapaud marbré.
Il est de coulenr marbrée en brun et blanc; sa grosseur est la même que celle du Crapaud commun, mais il vit continuellement dans l'eau et put comme de l'ail. Dans le temps de son accouplement il lâché son frai en une corde blanche assés forte, et dans laquelle se trouvent les petits oenfs.
No. 5. La Grenouille rousse.
Cette espèce de grenouilles -vit pendant l'été dans des jardins, sur des prairies humides et dans des forets; mais vers l'hiver elle se rétire dans des étangs cm elle reste au printemps jusqu'à ce qu'elle y a déposé son frai. Elle se nourrit d'insectes, de chenilles et de limaçons qu'elle sait prendre de dessus des plantes assés basses par un saut fort adroit. Sa couleur est brune à taches noires; elle est très éveillée et ne cesse de sautiller. Sa chair fest blanche, mangeable et d'un bon goût.
No. 6. et 7. La Grenouille commune.
Cette espèce de grenouilles est généralement connu et la plus grande qui existe chez nous; la femelle (Fig. 6.) est encore plus grosse que le mâle. Sa couleur est d'un verd jaunâtre à rayes jaunes et à taches noires. Le mâIe porte à sa tête deux vessies blanches, qui servent de ressonnement à sa voix et augmentent au printemps le bruit de son croassement. Cette grenouille vit dans l'eau et surtout dans des étangs; mais très souvent elle va aussi sur la terre, et se nourrit d'insectes, de frai de poissons, de souris, de petits poissons etc. La Fig. 7. représente le mâle et la femelle, et fait voir comment le premier féconde le frai que la femelle vient de lâcher. Les figures suivantes montrent la suite du développement de l'oeuf jusqu'à l'existence entière de la grenouille. Fig. a. représente les oeufs dans leur grandeur naturelle; Fig. b. c. d. e. f. les mêmes grossis, ou l'on voit en même tems, comment les petits s'y développent successivement. Fig. g. h. i. k. I. m. n. montrent des jeunes grenouilles hors des oeufs, qui ayant d'abord des queues et seulement deux pieds, reçoivent ensuite quatre pieds et perdentà la fin les queues. La chair de ces grenouilles est mangeable et d'un bon goût.
No. 8. La Raine verte, ou le Verdier.
Cette espèce de grenouilles, qui est d'une structure très élégante et dont la peau est fort joliment dessinée, vit dans l'eau pendant l'hiver et le printemps, où elle fait entendre avec tant dé force le bruit de son croassement, que sa gorge en est enflée et qu'il lui en vient un grand goitre de couleur brune. Dans l'été elle se trouve sur les arbres où elle ne croasse quo lorsque le tems se met à changer. Sa nourriture consiste en insectes.
Ad00341 03 047a/freInsectes. XVI. Vol. III. No. 45.
INSECTES NUISIBLES.
No. 1.. 2. et 3. La Religieuse.
L'insecte, qui port le nom de Religieuse, est une Phalène d'un blanc-jaunâtre à taches noirs. Sous Fig. 1. on en voit la chenille, sous Fig. 2. le mâle, et sous Fig. 3. la femelle. Cet insecte est principalement remarquable pat la voracité énorme de sa chenille; elle se nourrit des feuilles de presque tous les arbres, mais elle est surtout très nuisible dans les forêts de bois résineux, où elle peut faire des dégâts terribles. Etant favorisées par les tems et d'autres circonstances, elles se multiplient dans plusieures années consécutives d'une manière si prodigieuse, qu'elles dépouillent des forêts entières de toutes leurs feuilles, ce qui fait mourir incessamment les pins et les sapins. C'est ce qui est arrivé dans les dernières années dans la Voigtlande, où ces chenilles ont ruiné plus de 50.000 arpens de forets de sapin.
No. 4. 5. et 6. La Mouche.
La Mouche est un insecte d'autant plus incommode, que fa piquûre est douloureuse. Elle vit en essaims énormes chez uous comme dans toutes les zones tempérées de la terre et mêmes dans les zones froides; elle aime surtout les contrées marécageuses ou riches en eaux; parcequ'elle pond ses oeufs sur la surface de l'eau et que ses chenilles restent dans l'eau jusqu'au tems de leur transformation en mouches, où elles se nourrissent de polypes 'et d'autres insectes aquatiques. Aussitôt que la transformation a eu lieu, ta mouche s'en va dans l'air, et vole, surtout dans le tems de l'accouplement, le matin et le soir en essaims prodigieux. Pendant l'hiver elles se rétirent dans des caves ou d'autres souterrains, où elles se trouvent à l'abri du froid, et y restent jusqu'au printemps. Pendant la nuit elles deviennent très incommodes dans les chambres à coucher à cause de leur bourdonnement et de leurs piquùres, car elles se nourrissent de sang humain et en sont très avides. Sous Fig. 4. on voit ce petit animal dans sa grandeur naturelle; sous Fig. 5. il est considérablement grossi; et Fig. 6. représente la tête d'un mâle grossie encore d'avantage; cette tête est extrêmement remarquable par sa structure singulière, la quantité de ses yeux, par ses antennes et sa trompe merveilleuse, dans laquelle se trouve renfermé un aiguillon d'une subtilité admirable.
Ad00341 03 048a/freQuatrupédes LVI. Vol. III. No. 46.
DIFFÉRENTES ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Blanc - nez.
La Guinée est la patrie de ce petit singe élégant. Sa longueur est à peu près de 13 pouces, sans compter la queue. Il a reçu son nom de la tâche blanche et triangulaire, qu'il porte sur le nez. Son visage est noir, sa barbe blanche, la gorge, la poitrine et le ventre sont d'un gris argenté et la tête, le dos, les jambes et les bras de couleur d'olive et changeans. Il se nourrit de la même manière que tous les autres singes.
No. 2. et 3. Le Mangabey.
On le trouve dans l'Afrique méridionale et sur l'îsle de Madagascar. Il a la grandeur d'un gros chat; sa couleur est d'un verd foncé, mais sur le front il a une touffe de poils bruns qui tombent en arrière. Ses sourcils sont ordinairement tout à fait blancs, comme on le voit sous Fig. 2., mais il y en a une variété qui a des sourcils noirs et par contre une fraise blanche autour du cou, comme on le voit sous Fig. 3. Le Mangabey porte ordinairement la queue relevée sur le dos.
No. 4. L'Aigrette.
Le nom d'Aigrette a été donné par Buffon à ce joli petit singe, à cause de la touffe de poils qu'il a sur la tête. O le trouve surtout dans l'isle de Java, où on l'appelle Tjäkko. Sa longueur est de 10 à 12 pouces; il est très sociable et on en voit souvent en Europe, qui y sont transportés par les marins.
No. 5. Le Sajou cornu.
Le Sajou cornu est du genre des babouins, et vit sans doute dans les Indes méridionales. Sa longueur est de 14 pouces, et son nom lui a été donné à cause des deux touffes de poils roides, qu'il a sur le front et qui ressemblent à deux cornes. Ses bras, ses mains, ses jambes, sa queue et les poils sur le sommet de sa tête sont noirs, le reste du corps est d'un gris-verdâtre et changeant.
Ad00341 03 049a/freOiseaux XXXIX. Vol. III. No. 47.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'ECORCHEURS.
Les Ecorcheurs doivent être comptés avec rai' son parmi les oiseaux de proie, à cause de leur
audace et de leur rapacité. Ils sont leur nourriture ordinaire de petits oiseaux, de souris et d'insectes; pour s'en emparer ils livrent très souvent des combats opiniâtres à des oiseaux de proie qui sont beaucoup plus grands qu'eux. On en connoit différences espèces, dont quelques unes 6ont originaires chez nous, et les autres étrangères.
No. 1. Le grand Ecorcheur.
Cette espèce est originaire en Allemagne. Sa longeur est de dix pouces, et son corps est d'une construction assés robuste. La tète et le dos sont d'un brun-rougeâtre, le cou, la poitrine et le ventre d'un blanc-grisâtre, et la queue ainsi que les ailes sont noires entremêlées de plumes et de taches blanches. Une raye noire et assés large, qui se prolonge depuis les narines par dessus les jeux jusque sur les joues, fait une marque caractéristique du genre entier des Ecorcheurs. L'espèce présente se trouve presque dans toute l'Europe; elle aime surtout à vivre dans les jardins et dans la voisinage des habitations de l'homme. Elle se nourrit d'oiseaux, de souris, d'escarbots, d'ainphhhénes et de lézards. Elle fait le brigandage avec tant d'audauce, que souvent elle attaque non seulement des levrauts et des perdrix, mais qu'il combat même des corbeaux, des corneilles et des éperviers, et les met en fuite.
No. 2. Le Ecorcheur gris.
Sa longueur n'est que de 9 pouces, et il resemble beaucoup au précédent pour la forme et le genre die vie. Il est aussi originaire en Europe et sartout en Allemagne. Ce qui le rend principalement remarquable, c'est son talent d'imiter si bien la voix de beaucoup d'autres oiseaux que des connoisseurs peuvent souvent s'y meprendre; il contrefait meme le chant des rosiguols.
No. 3. L'Ecorcheur à tête rouge.
Il est également originaire chez nous, mais il nous quitte pourtant à l'approche de l'hiver. Jl n'est long que de 7 à 8 pouces et habite ordinairement dans le voisinage des pâtures, parcequ'il aime à se nourrir de fouille- merdes. Le plumage de sa tète et de la nuque est d'un rouge-brunâtre, celui du cou et de la poitrine d'un blanc-jannâtre, et le dos, les ailes et la queue sont noirs entremêlés de plumes brunes et blanches. Jl imite, tout comme le précédent, la voix de beaucoup d'autres oiseaux.
No. 4. L'Ecorcheur françois.
Cette espèce se trouve surtout en France. Elle a la tête et la nuque d'un bleu grisâtre, le dos et les ailes d'un brun canellé, la gorge, la poitrine et le ventre d'un blanc-jaunàtre, et la queue noire; ea longueur est de 5 pouces.
No. 5. L'Ecorcheur Italien.
Cette espèce est très joliment colorée. La tête, la nuque et le dos sont d'un bleu - céleste, les ailes et la queue noires, et la poitrine ainsi que le ventre sont d'un gris argenté changeant de rouge, Jl est long de 6 pouces.
No. 6. L'Ecorcher du Senégal.
Il surpasse tontes les autres espèces par Ja beauté de ses couleurs. Le cou, la poitrine et le ventre sont de couleur poncean, les ailes, le dos et la queue sont noires et le söimnet de la tête est de couleur citron. La raye, qui se trouve depuis son bec par dessus les yeux jusque sur le dos, est d'un noir-brunâtre. On trouve cette espése principalement dans le Sénégal.
Ad00341 03 050a/frePlantes LXIII. Vol. III. No. 48.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Baumier de Copaiba.
Cet arbre est originaire dans les Indes occidentales et principalement dans le Brésil, ou il croit dans les forèts sans la moindre culture. Sa hauteur est très considérable; ses feuilles ressemblent à celles de l'Acacia; il porte de petites fleurs, et des fruits ronds et charnus, qui renferment beaucoup de graines de semence, mais qui ne sont pas mangeables. Le Baume découle de l'écorce, tout comme la Terebentine; on y fait des incisions et place des vases par dessous, pour recevoir le baume. Il est d'abord tout à fait fluide, et une bnile très odoriférante; mais petit à petit il se fige et devient visqueux. C'est l'Espagne et le Portugal qui en sont presqu'exclusiveinent le commerce. On s'en fert dans la Médecine comme d'un remède extérieur et intérieur.
No. 2. Le Manglé.
Les contrées de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique situées dans la zone torride, sont la patrie de cet arbre merveilleux. Il atteint une hauteur de 40 jusqu' à 50 pieds, et ne se trouve que dans des terrains marécageux et aux bords des rivières. Il se multiplie prodigieusement, et la manière, de se propager est tout-âfait singulière et unique; car ses branches s'inclinent à terre, y prennent racine et poussent encore de jeunes arbres. De cette particularité qui lui est propre, il résulte souvent, qu'un seul de ces arbres forme à la fin une forêt entière et absolument impénétrable. S'il y a de ces arbres aux deux bords d'une rivière, il arrive souvent que leurs racines s'entrelacent et forment de cette manière un pont sur la rivière. Toutes les contrées au reste, où il y a de ces arbres, ne sont guéres accessibles pour l'homme. Les feuilles de l'arbre sont fermes et coriaces, d'un vert foncé et parsemées de points noirs sur leur partie inférieure; entre les feuilles se trouvent les petites fleurs d'un blanc jaunâtre. La semence, qu'on voit représentée sous Fig. a. a. n'est pas moins merveilleuse. Elles est d'une longueur de 6 à 7 pouces, charnue, de forme ronde et de couleur brune-verdâtre; à son bout elle porte un' clou brunâtre garni an milieu d'un piquant, parle moyen duquel la semence, qui penche à terre et qui doit mûrir à l'arbre pendant une année entière, s'enfonce perpendiculairement dans le terrain maréesgeux, où elle germe assés promptement et pousse un jeune arbre, qui se multiplie encore tant par les branches que par la semence. On peut avancer hardiment que le Manglé est véritablement une merveille de la nature.
Ad00341 03 051a/freIncectes XV. Vol. III. No. 49.
INSECTES NUISIBLES.
No. 1. La Calandre blanche.
La Calandre blanche est une véritable chenille, qui après sa transformation devient un petit papillon dé nuit appartenant dans le genre des lignes. Sous Fig. 1. on la voit dans sa grandeur naturelle. Sa longueur n'est pas tout-à-fait d'un demi pouce, et sa couleur est d'un blanc jaunâtre. Fig. a. la représente du coté supérieur et fort grossie, sous Fig. b. on la voit telle du coté inférieur. Elle est un ennemi dangereux pour les greniers, car elle se nourrit seulement de vieux grains, surtout de ceux de seigle, dont elle ronge la substance et en amasse des grands tas qu'elle enveloppe dans son filage. Après sa transformation elle a la forme d'une petite tigne brune à tâches jaunes et blanches, qu'on voit dans sa grandeur naturelle sous Fig. c. et d. et grossie sous Fig. e. et f. C'est sous cette forme qu'elle vole dans les maisons pendant la nuit, qu'elle s'accouple, et qu'elle va pondre ses oeufs en quantité prodigieuse sur des tas de grains.
No. 2. La Punaise.
Cet Insecte desagréable et odieux n'est pas originaire jehésnous il y a près de trois siècles qu'il nous a été apporté de l'Asie avec une cargaison de coton, Fig. 2. réprésente la Punaise dans sa grandeur naturelle, et Fig. g. grossie par le microscope. Elle n'a point d'ailes; sa couleur est brune, et son odeur détestable. Elle se trouve chez nous dans des maisons habitées et surtout dans les bois de lit, les chambres à coucher, les tapisseries et armoires, où elle devient d'autsnt plus insupportable, que si multipliant prodigieusement elle est très difficile d'extirper. Elle se nourrit, tout comme la puce et le pou, principalement du sang des hommes et des animaux, parmi lesquels elle préfère les poules et les pigeons. Elle peut malheureusement vivre jusqu'à sîxans, et sa vie est tellement dure, que le plus grand froid de l'hiver la fait bien s'engourdir, mais sans la tuer.
Ad00341 03 052a/freMélanges XIX. Vol. III. No. 50.
ANATOMIE DU BOIS.
Le bois le plus ferme et le plus dure n'est pas aussi massif et compacte qu'une pierre ou que da
métal. Comme il est une plante, qui croit, on trouve dans son intérieur beaucoup de vaisseaux d'une construction très régulière, qui par leurs fonctions mécaniques opèrent la croissance et la végétation de l'arbre. Chaque arbre est composé de trois parties principales, qui sont: 1) la moëlle, qui en est le milieu; 2) le bois, qui entoure la moelle et fait la partie la plus épaisse de l'arbre; 3) l' écorce, ou la partie extérieure et la plus mince qui entoure tout l'arbre, Chacune de ces trois parties principales a ses vaisseaux particuliers et ne consiste que dans un nombre prodigieux de fibres, de tuyaux de sève et de canaux d'air, qui sont tous arrangés dans l'ordre le plus parfait. La figure suivante nous en donne la preuve.
No. 1.b. Profil d'une branche de Pin.
Quand elle est grossie par le microscope on y remarque très distinctement toutes ses parties ou couches circulaires, ainsi que le vaisseaux dont elles sont composées. Fig. g. nous montre la moëlle, qni est d'une contexture molle et légère; Fig. f.f.f.f. sont des cercles condensés produits par les crûs annuels de l'arbre; on peut y'recounoitre son âge, et ils consistent dans des vaisseaux d'une contexture beaucoup plus serrée. Les Fig. i.i.i., marquent les séparations principales qui se trouvent entre les tuyaux de sève et qui sont autant de canaux d'air; elles se prolongent depuis Técorce jusqu'à la moëlle, Fig. b.b. sont les tuyaux de sève avec leurs fibres de bois.
No. 1.a. Un petit coupeau de bois fendu en long.
No. 2. Le même grossi.
No. 3. Un petit morceau du même grossi encore d'avantage.
Dans ces trois figures, qui représentent le bois coupé en long, on peut remarquer encore plus distinctement les différens vaisseaux- dont il vient d'être parlé. Fig. 1.a. montre le petit coupeaa de Pin dans sa grandeur naturelle, et sous Fig. 2. et. 3. il est représsenté fort grossi. Dans cet état,on y voit très distinctement les parties et vaisseaux suivans. Fig. a.a.a.a. sont des cordes horizontales de vaisseaux, qui entrelacent les cordes perpendiculaires et se lient avec elles très étroitement. Fig. b.b.b. sont les vaisseaux perpendiculaires, qui consistent en deux espèces, savoir en canaux d'air et en tuyaux de sève. Fig. c.c. sont ces canaux d'air, qui contiennent une quantité de petites boules semblables à des bouillons d'air, et Fig. d.d. sont les tuyaux de sève, dans lesquels le suc nourricieux de l'arbre monte en haut. Fig. k.k. sont des trous, ou des ouvertures plus grandes, qui se trouvent éparses dans les canaux d'air, et qui sont peutetre des sonpirails. que la nature y a placés, pour respirer l'air, ou pour quelque autre but utile. Combien cette construction intérieure du bois ne met-elle pas au grand jour la sagesse du créateur!