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Ad07761 02 022a/frePlantes XXVII. T. II. No. 20.
PLAINTES VÉNIMEUSES D'ALLEMAGNE.
Parmi le grand nombre des herbes, qui peuvent sêrvir à l'homme de nourriture ou de médecine, il y a aussi plusieurs sortes vétnmeuses, dont: l'usage intérieur est infailliblement suivi de la mort. Nous en trouvons plusieurs en Allemagne, qui ayant une grande ressemblance avec nos herbes unes et nos légumes s'en mêlent fort souvent, et il ne se passe guères d'année sans que dans chaque ville ou du moins dans chaque petit district, quelques persones ou même quelques familles entières, mais principalement des enfant, faute de connoitre nos plantes venimeuses, en deviennent des victimes. Si ces malheureux ont le bonheur d'échapper à la mort, au moins ils langui lient sort longtems dans des maladies dangereuses. Pour prévenir clone les ensans, ainsi que toutes les personnes qui aiment à s'instruire, de ces objets sunestes, dont nous somraes tous environnes et que nous pouvons rencontrer à chaque pas, je donnerai ici le deisein et la deseription des sortes principales et des plus dangereuses de ces plantes.
Je vais commencer avec les trois espèces de la Cigüe, qui est l'ennemi le plus terrible de nos eu i sines, parceque ses feuilles, surtout celles du No. 1., ont la plus grande ressemblance avec les feuilles du fer sil', et que ces deux plantes se trouvent souvent mêlées ensemble dans nos jardins.
No. 1. La petite Cigüe.
La petite Cigüe, qu'on nomme aussi le persil des sous, croit naturellement dans la terre labourée des jardins comme une mauvaise herbe. Sa racine est groiïe comme le doigt, longue d'un demi pied, blanche et d'une odeur sétide. Sa tige est mince et ne passe guères la hauteur de deux pieds; ses feuilles ont malheureusement la plus grande ressemblance avec celles du persil, excepté qu' dies sont d'un verd plus foncé sur le dessus et plus blanches, même luisantes, en dessous. Ses ileurs sont blanches. Toute cette plante contient un poison, dont l'usage intérieur produit des tranchées liorribles, des maux de nerfs très violents, une tumeur bleue sur tout le corps, et très souvent la mort.
No. 2. La grande Cigüe, ou la Cigüe rayée.
Cette plante vénimeuse, que nos cuismiers et nos fruitières prennent très souvent pour du Cerfeuil, du persil et du petasite, croit naturellement dans les jardins, les champs, les prairies, aux bords des chemins, et dans les foliés. Sa racine est de la grosseur de celle du petasite, dont elle a aussi l'odeur; elle est rameuse, couverte d'une écorce mince et d'un blanc jaunâtre. Sa tige est haute de 3 à 4 pieds, de la grolleur cVun pouce, liisee, ronde, creuse en dedans, noueuse et parsemée par en bas de taches rouges; à cette dernière marque on peut principalement distinguer la plante. Ses feuilles, qui reliera bien t beaucoup à celles du grand persil, son d'une odeur puante, d'un verd noirâtre et hiisant, et les branches en sont également, tachetées en rouge. Elle fleurit aux mois de Iuillet et d'Août, et ses fleurs sont blanches. Les Anciens se sont servis delà grande Ciguë comme d'un poison pour farre périr les criminels d'Etat; aujourd'hui elle est devenue, dans les mains des médecins habiles, un remède très essicace.
No. 3. La Cigüe aquatique.
Cette espèce de Ciguë, la plus vénimense de toutes lesplantes que nous connoissons en Europe, croit dans les fossés, les étangs et sur des prairies marécageuses. Sa tige fig. 3. a. est haute de plus de 4 pieds, d'un verd foncé, et cannelée; en dedans elle est creuse jus qu'à deux pouces par en bas et de couleur blanche Fig. 3. b. Ses feuilles sont longues et fort étendues; aux mois de Iuillet et d'Août elle porte des fleurs blanches. Son poison se trouve principalement dans la racine, qui est grande, ronde et bulbeuse fig. 3. c. comme celle du selleri, au printemps et en été, mais longue comme le petasite en automne. Son usage intérieur produit souvent des essets sun elles sur les paysans, qui ne la connoislent pas, et qui la prennent pour du sesleri sauvage ou du petasite. Ses racines sont d'un jaune blanchâtre en dedans, et si on ses coupe on y voit plusieurs cavités, fig. 3. d. qui en sont la marque principale de distinction.
Ad07761 02 023a/freQuadrupèdes, XXX. T. II. No. 21.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Nous connoissons déjà, de la Table 19 du Cahier précédent, l'espèce la plus grande des Antilopes, cuï s'approche dn Boeuf. Sur la Table ci-jointe lions en voyons six autres espèces de moyenne grandeur, qui ressemblent par la forme aux cerfs et aux chevreuils, et qu'on nomme tantôt Antilopes et tantôt Gazelles. Leur chair est aussi bonne à. manger, que celle du gibier.
No. 1. Le Nagor.
Le Nagor habite aux bords du Sénégal; sa longueur est de 4 pieds et sa hauteur de 3 pieds, 3 pouces. Il est très beau et d'une taille déliée et élégante; ses cornes sont courbées en avant, noires et petites; il vessemble aux chevreuils par la couleur et presque par toute la figure.
No. 2. Le Pasan.
Le Pasan a la grandeur d'un Daim; ses cornes sont toutes droites, longues de 2 pieds et roulées d'en bas. Sa couleur est grise, mais à la tète et au ventre il a des taches noires et blanches, et ses jambes sont entièrement blanches. On le trouve dans toute l'Afrique méridionale et dans l'Asie, et il. sait une. des. plus belles, espèces d'Antilopes.
No. 3. Le Guib.
Le Guib habite également aux bords du Sénégal;il est de la même grandeur que le Pasan,. et ses cornes sont petites, contournées et courbées en arrière. Il eït de couleur châtaigne, et son corps est si smgnlièrement marqué de rayes blanches, larges et qui fe croîsent entre elles, que ranimai a parfaitement l'air d'être, couvert d'un har"nis blanc.
No. 4. L'Antilope proprement dite.
Cette espèce d'Antilopes est principalement remarquable par ce qu'on trouve dans son tstomac le Uezoard oriental, sameux anciennement comme une drogue médicinale, qui est une boule grisâtre, de forme ovale et qui provient vraiseiublablement des herbes, dont cet animal sait sà nourriture. Cette Antilope vit presque dans toute l'Asrique et dans les Indes Orientales. Sa grandeur est celle du daim;, ses cornes sont joliment roulées et contournées, et sa couleur est d'un brun rongeâtre sur le dos et aux cotés, mais blanche sur la poitrine et au ventre.
No. 5. La Gazelle à goître.
Cette Gazelle est de la grandeur d'un chevreuil; auquel elle rejsemble aussi par la forme, excepté qu'elle a un goitre considérable et que sa couleur est moins fauve que jaunâtre. Ses cornes sont longues de dix pouces, ridées et recourbées en arrière. Sa patrie est la Chine et le Tibet, où elle vit en troupeaux de 1000 jusqu'à 2000 pièces dans les déserts. Elle est très légère à la course et saute extrêmement vite; mais cependant elle se laisse apprivoiser.
No. 6. Le Saiga.
Le Saïga est de la grandeur de la Gazelle précédente; on la trouve aux environs du Mont Caucase et dans les provinces méridionales de la Russie. Sa couleur est d'un gris rougeàtre; ses, cornes sont longues d'à peu près 11 pouces, contournées et courbées Tune vers l'autre. Il y en a de ces animaux, qui ont 3 cornes, d'autres au contraire n'en ont qu'une; ce qui pourroit peutêtre résoudre le problème par rapport à la Licorne des Anciens.
Ad07761 02 024a/freQuadrupèdes, XXXI. T. II. No. 22.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Cette troisième espèce d'Antilopes est la plus petite, et ressemble le plus aux chevreuils et aux. chèvres; on lui donne communément le nom général de Gazelles. Ce sont des très jolis quadrupèdes, d'une taille fine et des plus légers à la courte. On doit compter. aussi nos Chamois dans cette espèce.
No. 1. Le Chamois.
Le Chamois ne vit que sur les montagnes les plus élevées de l'Europe et de l'Alie; on le trouve sur les Alpes, les Carpatlies, les Pyrénées, l'Apennin, le {Jaucase et le mont Taurus. Sa couleur élit d'un brun rouge, sa grandeur est celle d'un bouc, et ses cornes petites, noires et crochues se tiennent toutes droites sur le front. Il vit en petits troupeaux sur des rochers escarpés, et a la vue., l'odorat et l'ouie très sins. Mais par contre il est extrêmement peureux, et quand ses sens subtils lui sont appercevoir quelque danger, il saute avec la plus grande légèreté et sans jamais manquer de rochers à rochers, et par dessus les abîmes les plus profonds; ce qui rend sa chasse très difficile et dangereuse. Sa chair est d'un excellent goût, et sa peau est souple et très durable.
No. 2. La Gazelle ordinaire.
La Gazelle ordinaire ou Arabe, est seulement de la moitié aussi grande qu'un daim; elle est de couleur sauve, son cou est d'un gris clair, et souventre est blanc. Ses cornes sont petites, contournées et recourbées sur le dos. Elle habite la Barbarie, l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie. Elle est d'une telle beauté et sa figure est si déliée et élégante que non seulement Saîomon dans son Cantique, mais aussi plusieurs autres poctes de l'Orient l'ont jugé digne d'être le symbple d'une belle fille.
No. 3. La Corinne.
La Corinne a la grandeur et la figure d'ua chevreuil, la couleur et le desïiu de la gazelle orrinaire et des petites cornes minces, qui se rapprochent par le bout. Oa la trouve aux bords du Sénégal et dans le Bengale.
No. 4. Le Kevel.
Le Kevel est de la grandeur d'un chevreau, et ressemble beaucoup à la gazelle ordinaire, tant parla couleur que par la figure et la construction de ses cornes; sa tète cependant est encore plus élégante que celle de ce dernier animal, et ses yeux plus beaux. Il vit dans l'Afrique méridionale.
No. 5. Le Sauteur de rocs.
Il est un peu plus grand qu'un chevreuil et lui ressemble aussi par la forme. Il a des petites cornes droites et très pointues. Sa. couleur est d'un verd grisâtre et brun sur le dos. Il se trouve au Cap de bonne Espérance.
No. 6. Le Nanguer.
Le Nanguer vit aussi aux bords du Sénégal, a presque la. grandeur 'd'un daim et des cornes noires, courbées vers le front. Cette Gazelle est supérieurement bien marquée; elle est blanche de couleur, et a sair d'être garnie depuis la tête jusque par dessus tout le dos d'une couverture d'un brun rougeâtre, qui, à deux endroits, au com et à la poitrine, semble être fermée par des noeuds.
Ad07761 02 025a/frePoissons. XV. Vol. II. No. 23.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPECES.
Parmi les Réquhs, les poisïbns les plus redoutables et les plus voraces, et que nous avons vu représentés sur la Tuble XVlll. de ce Porte-feuille, il faut compter encore les espèces suivantes.
No. 1. Le Porc.
Cette espèce de Requins est de forme triangulaire, c'està dire, son dos s'élève en prisme et son ventre est large. Sa couleur est brune par eu haut et blanchâtre vers le bas. Il est long de 3 jusqu' à 6 pieds, se trouve dans la Méditerranée en haute mer, et se nourrit, comme tous les Requins, de rapine. Sa chair est dure et point mangeable, et ce n'est que son foie et sa peau grasse, dont on peut se servir pour en faire de l'huile.
No. 2. L'Angelot de mer.
Le corps de L'Angelot de mer est presqu' ntièrement applati, et sa figure inonstrueuse; il fixe le passage des Requins aux Rayes. Sa tête plate, qui a la forme d'une assiette ronde, est plus large que son corps. On le trouve dans la mer du ïsord et dans la Méditerranée, où il se tient prèsque toujours sur le fond; il se nourrit de préférence de Rayes et de Soles. Sa longueur ordinaire est de 6 à 8 pieds, et ou le prend par le hameçon, auquel on attache une bonne portion de viande pour amorce. Sa peau est extrêmement rude, et les Turcs en préparent le plus beau chagrin qu'on emploie à revêtir les étuis des montres. Sa chair est mangeable, mais dure et de mauvais goût.
No. 3. Le Milandre.
Cette espèce de Requins, qu'on trouve également dans la Méditerranée, est de la même longueur que la. précédente; maïs elle en dissère eu ce que son corps est rond et effilé. Le Milandre; vit toujours en société avec plusieurs de son espèce, et il est vorace à un tel point qu'il avale même des morceaux de bois, quand ils sont enduits de grasse.
No. 4. Le Diable de mer.
Le Diable de Mer se trouve presque dans toutes les mers, et n'appartient pas au genre des Requins; mais il est très remarquable tant par sa figure hideuse que parceque les pêcheurs anglois le prennent pour l'ennemi des Requins, dont ils prétendent qu'il est le vainqueur. Il est long de 6 à 8 pieds, et comme sa tête monstrueuse l'empêche de nager, il se tient toujours en embuscade, la gueule ouverte, et remue la fange avec ses filets; lorsque les poissons, qui croyent y trouver des vers, en approchent, il les prend et les dévore. Sa chair étant cuite est blanche, et a le goût de celle des grenouilles.
Ad07761 02 026a/frePlantes XXX. Vol. II. No. 24.
CHAMPIGNONS VENENEUX D'ALLEMAGNE.
Les Champignons, que beaucoup de monde aime tant à maager, sont une friandise clés plus dangerewses, parceque parmi leurs différentes espèces iî se trouve beaucoup de vénéneuses, dont une grande partie ressemble parfaitement aux Champignons qui sont bons à manger, et souvent un pareil mets a donné la mort à des ibciétés entières qui en avoient mangé. Par cette raison il est de îa dernière importance de connoitre à fond les Champignons salutaires et les vénéneux, pour savoir se garantir des derniers. Je fournis donc à nies lecteurs sur la Table ci-jointe sept espèces de Champignons vénéneux les plus communs en Allemagne, répresentés dans leur grandeur naturell. Les espèces des Champignons qui sont bons à manger suivront sur une autre Table.
No. 1. Le Taeubling rouge vénéneux.
Ce Champignon croit pendant tout l'été et surtout par les tems pluvieux dans les bois de hêtres, de chênes et de bouleaux Son chapiteau "st rouge comme du sang, quelquefois ausai un peu plus pâle, ensoncé vers le milieu, et soutenû par un pédicule blanc. Sa substance charnue est d'une acreté cuisante et eau Ce un vomissement mortel. Comme il existe aussi un Taeubling rwtgt qui est bon à manger et qui ressemble tellement au venimeux quil faut un connoisseur bien parsait pour l'en distipguer, on fait très bien de renoncer entièrement à manger le Taeubling rouge.
No. 2. Le Taeubling bleu.
Ce Champignon est de couleur violette; rensoncement sur son, chapiteau est entouré d'un cercle blanchâtre. Il a d'ailleurs les mêmes progriètès qne le précédent.
No. 3. Le Taeubling verd.
On devroit prendre pour principe d'être sur Tes gardes contre tous les champignons verds et de ne jamais les mangor. Le présent est également dangereux, et croit principalement dans les bois de hêtres, Il a un chapiteau verd et un cercle blanc autour, de l'ensoncement.
No. 4. et 5. Le Mousseron vénimeux.
Ce Champignon est de couleur brune; sori chapiteau est de la forme d'un entonnoir, ridé et crépu, et renserme une moelle grisâtre; son pédicule est creux. Il croit dans le mois d'Août dans des forêts et sur des bruyères, et l'ignorance la prend Couvant pour l'autre espèce de Mousièron qui est bonne à manger.
No. 6. Le Champignon de mouches.
Quoique ce Champignon soit destinctement caractérisé par sa structure, il a ceptndant déjà causé bien des malheurs. Ii croit depuis le mois d'Août jusqu' à la sin de l'Automne sur des prairies arides et sur des pâturages montagneux et sa" blonneux. Sou chapiteau est de forme convexe en dessus, de couleur brun rouge, et parsémé de petits brins grisâtres et de couleur de chair, ce qui le rend inégal et rude. Le pédicule est de couleur de chair, un peu blanchâtre, et sa partie inférieure est garnie d'une bosse en forme d'oeuf. Son goût est acre et son odeur puante. Trempé dans l'eau il tue les mouches, de même que les punaises quand il est broyé et frotté dans les jointures d'un bois de lit. Les habitans de Kamtschatka en préparent une boisson enivrante et qui a même une force enrageante.
No. 7. Le Mousseron de fumier.
Ce Champignon croit pendant l'été sur des Fumiers et de pareils lieux. Son chapiteau est en forme de cloches, de couleur grise, écailleux et feuilleté; ses feuilles sont noîrâtree.
No. 8. L'Ecousson.
II croit aussi dans des ferèts ombrageusee. Son chapiteau est plat, de couleur brune, un peu cannelé sur la surface et le bord en est recourbé en bas. Etant vieux il prend la forme d'un entonnoir, l'eau de pluie s'y rassemble, et un suc visqueux enduit toute sa surface. Ce suc est extrêmement corrosif et un poison dangereux.
Ad07761 02 027a/freAntiquités VI. Vol. II. No. 25.
CAVALERIE DE L'ANTIQUITÉ.
Les Cavaliers répresentés sur la Table ci-jointe sont de-moitié de la nation la plus belliqueuse de l'Antiquité, des Romains; l'autre moitié sont des 'Etrangers on Barbares, qui avoient été vaincus par les Romains, et que l'on voit répresentés en bas reliess sur la Colonne de Trajan.
No. 1. Un Général en chef Romain, à cheval.
Ce tableau est pour la plupart sait d'après la shmie célèbre de i Empereur Marc-AureL, que l on admire encore de nos iours an Capitle de Romme comme la plus belle statue équestre qui exitte. Le Général en thes, appelle Imperator, est répresenlé dans une attitude imposante, donmant des ordres à l'armée, il portoit ordinairement au dessus de l'Iiabit un manteau de pourpre {Paladamentum) attaché sur J'épaule par une agrail'e. La housse de son cheval (Ephippia) etoit communément aussi de pourpre. Ces Généraux en chef éioient dans l'usage de monter des chevaux blancs de parade.
No. 2. Un satellite du pouvoir suprême, à cheval.
Le Général en chef fit porter devant lui par tra Archer a cheval les fignes de son pouvoir suprème sur la vie et la mort, qui consistoïent dans un faisceau de verges, qui renfermoit une hache (Fasces). Cet Archer portoit également uu manteau de pourpre, et pour le relie il etoit habillé tout à fait comme un Cavalier Romain.
No. 3. Un Cavalier Romain.
Les Cavaliers Romains ne portoient qu'un hahh très court sous la cui raslé pour être plus légers et. pins adroits" Leurs armes consistoïent dans une épée comte, im bouclier de forme ovale et fait d'nn cuir léger, et dans un petit javelot qu'ils jettoient contre l'ennemi; dans cette armure nous les voyons réprelentés ici. Souvent au rette ils se servoient aussi d'une lance longue, avec laquelle ils portoient des coups. Il est d'ailleurs remarquable que même chez les nations de l'Antiquité les mieux exercées à cheval on ne trouve pas le moindre indice ni de seiles ai d'étriers. A la place des premières on se servoit ordinal rement d'une liousse sort snriple, telle qu'elle est representée ici Quant aux étriers on pouvoit aisémant s'en passer; car l'art de voltiger, faisant partie des exercices gymnastiques, on y avoit généralement une grande habileté.
No. 4. Un Cavalier Numide.
Les Numides, ces anciens habisans de l'Algier et du Tripoli, ou de la Barbarie moderne, étoient réputés d'être les Cavaliers les plus agiles et les plus courageux. Ils étaient les lîoussards de l'Antiquité. Ils mauioient bars petits chevaux noirs sans rênes ni brides, et seulement par le moyeu d'une baguette, dont le. mouvement entre les oreilles du cheval" îe saisoit aller à droite et à gauche, et sur la quelle seule l'animal étoit dresse. Ils montoient absoiument sans housses, et n'etoîent couverts eux-mêmes que d'un sarot de toile.
No. 5. Un Cavalier en cuirasse d'écailles.
Les anciens Parthes et Arméniens, et plus tard aussi disféreras-peuples sur le Danube, avoient une Cavalerie toute particulière, où l'homme et la cheval étoient couverts entièrement depuis la tête jusqu'aux pieds dune ciurasse d'ecailles Cataphracti.). Des morceaux de fer battu coupés en forme d'ecailles, étoient attachés, par rangées, sur du cuir ou de là toile, et cette eui-râiïe mobile gafantiîïoït le Cavalier et son cheval contre les Béchés et les javelots. Mais l'art militaire des Romains étoit plus rassiné: ils rejettoient celte espèce de Cavalerie comme trop pelante et trop lourde.
No. 6. Un Cavalier Dace.
La Cavalerie des Daces, anciens habitans dela Moldavie et de la Valachie, s'étoit rendue celébre par son courage et sa vélocité, stirtout dans les guerres de ce peuple contre l'Empereur Trajan. La marque disiinctive de son coït urne étoit une espèce de Turban ou de bonnet de seutre, et des caleçons plissés qui touchoienc jusqu'aux chevilles des pieds (Braccae). Ils avoient comme les Parthes leur sorce principale dans la resistance la plus opiniâtre qu'ils faisoient en fuyant à l'ennemi qui les poursuivoit.
Ad07761 02 028a/freQuadrupèdes XXXII. Vol. II. No. 26.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPECES.
La brebis est le plus utile de tous les animaux, et il paroit que la nature Ta uniquement produite pour ie bien-être de l'homme. Sa chair, sa laine, la peau, ses boyaux, ses os, son lait, sa. graille et sa fiente sont de la plus grande utilité et on s'en sert avec profit. Toutes ces qualités lui assurent aussi le premier rang qu'elle tient parmi les autres animaux domestiques.
La brebis ordinaire que nous connoisfons chez nous, ne le trouve nulle part sauvage, quoiqu' elle tire proprement son origine du Mouslon ou de la brebis fauvage. Comme eue se trouve déjà depuis un teins immémorial sous la domination et la culture de l'homme, qui l'a transplantée dans toutes les régions du globe, dans les plus sroides comme dans les plus brûlantes, et qu'il lui a assigrié dans ces pays des pâtures les plus différentes, il en a été une suite naturelle que cet animal a snbi l'influence de cette dissérence de climats et de nourriture, et qu'il en est provenu une grande variété d'espèces. On en peut effectivement compter au jourd'huipour le moins fix espèces différentes de brebis dont je donnerai la déseription sur la feuille ci-jointe et sur la suivante.
No. 1. Le Mouflon.
Le Mouflon, ou la Brebis sauvage, que l'on croit la louche de toutes les espèces de brebis domestiques, vit en petits trou peaux. dans la Sibérie, la Barbarie, la Grèce, la Sardaigne et la Corse. Sa grandeur est a peu près celle d un petit cerf. Sa couleur est fauve, mais au cou et au ventre elle est d'un gris blanchâtre. Dans l'été son poil est tout court, comme celui du cerf, mais dans l'hiver il devient plus long et plus laineux. Ses cornes sont grandes, contournées, courbées en bas, et pesent souvent 20 jusqu'à 30 livres. Sa vélocité est extrême, il fait des sauts étonnants par desi'us les rochers les plus escarpés et les abîmes les plus prosonds. On en fait la chasse, et on dit que la chair en est d'un excellant goût. Il le défend en srappant avec Ces cornes, et sa sorce est si grande, qu'il faut plusieurs personnes, pour pouvoir l'arrêter; mais étant pris dans sa jeunesse, il est aifé à apprivoiser, et devient sans beaucoup de peine un animal domestique. De sa peau on prépare le marroquin, et de ses cornes les habitans de Rarntschatka sont des gobelets, des cuillères, differenies boètes etc.
No. 2. La Brebis du Nord.
La brebis du Nord sait la première race principale des brebis; elle se trouve dans l'Islande, la Norvège, la Gothic, la Finnlande eic. Sa laine est grossièse, rude et d'un brun foncé. La marque distinctive de cette espèce de brebis, et qui la rend principalement remarquable, consiste dans la pluralité de ses cornes; car toutes ces bre-. bis en ont plus de deux, souvent même 4 ou 5 cornes. La plupart cependant en ont 3 dont deux sont rondes et courbées en bas, la troisième au contraire sort droite de la tète en avant.
La Brebis ordinaire.
No. 3. Le bélier. No. 4. La brebis.
La brebis ordinaire de l'Europe, dont les troupeaux constituent la richesfe do tant de pays, peut atteindre au plus l'âge de 14 ans. Elle porte communément un toison blanc, aime de préférence les pâturages secs, montagneux et riches en herbes salutaires, et parmi tons les quadrupèdes elle est. le plus stupide et le plus soibl'e. Le Bélier est ordinairement muni de deux cornes courbées en bas, mais la Hrebïs n'a pas de cornes du tout. Elle aime beaucoup le seî, ne peut absolument supporter l'humidité, et ne boit pas -beaucoup. Il n'y a guère d'autres animaux qui suient aussi sujets à tant de maladies que la brebis.
No. 5. 6. 7. La Brebis à queue grasse.
La brebis à queue grasse ou d'Arabie, vit dans l'Arabie, la Perlé, la Syrie et dans l'Egypte; elle est le plus grand et le plus difforme de tous les animaux à laine. Elle a de grandes oreilles pendantes et deux. cornes courbées; (Fig. 5. et 7.) souvent cependant elle en porte 3, 4, jusqu'à 5 qui sont irrégulièrement posées (Fig. 6.). Sa queue est si courte qu'à peiue on peut la voir, et ne consifte qu'en deux maSes de graille d'une grolîenr considérabie et tout à fait dégarnies de laine; le poids en monte à 40 livres, et souvent ou gagne de cette queue seule 20 à 30 livres de suis. Ces brebis varient dans les couleurs; il y en a de blanches, de noires et de brunes. Dans la l'erse et au royaume de Tibet cette espèce de brebis donne la laine précieuse et soyeuse dont on sabrique les Shawîs les plus fins et les plus belles étofses de laine. C'est ausi cette espèce de brebis, et surtout leurs agneaux, qui fournissent cette fourrure sine, grisâtre et crépue, connue chez nous sous le nom de Baranjes.
Ad07761 02 029a/freQuadupèdes, XXXIII. Vol. II No. 27.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. La Brebis à longue queue.
On trouve cette espèce de brebis dans l'Afrique leptentrionale, l'Arabie, la Syrie, aux environs du mont Caucase, dans la Pvussie méridionale, la Podolie et dans l'Ukraine. Sa queue, surtout celle du bélier, est tellement longue, qu'elle traîne par terre, et Ton extrémité est garnie d'une houppe, comme les queues de lions. Pour ménager cette queue les habitans de la Barbarie ont l'usage de l'attacher sur une espèce de petits traîneaux, que la brebis entraine derrière elle en marchant. Dans la Podolie et l'Ukraine la laine de ces brebis est moirée et entortillée en petites boucles. On se sert des peaux de ces brebis comme de la fourrure, et par cette raison, pour augmenter la beauté de leur laine, on enveloppe les brebis avec de la toiîe, et on les arrose journellement avec de l'eau tiède, ce qui rend la laine bien frisée et touffue.
No. 2. et 3. La Brebis de l'Isle de Crête.
Cette espèce de brebis est remarquable par ses grandes cornes tournées en spirale et placées perpendiculairement sur la tètè, dont non seulement le bélier (Fig. 3.) mais aussi la brebis (Fig. 2.) sont doués. La laine est longue, et la figure de l'animal ressemble à nos brebis ordinaires. Eîle tire son origine de l'isle de Crète et des au. très Isîes de F Archipel; de nos jours on eu trouve aussi beaucoup dans la Hongrie et la Va-lachie.
No. 4. 5. 6. La Brebis de la Guinée.
La brebis de la Guinée est la plus grande de tontes les espèces de brebis; elle n'a point de laine, mais seulement un poil dure et hériss. é, et les béliers portent au cou une crinière comme les lions. Les béliers et les lïrebis sont également munis de cornes, leurs queues sont longues et sans laine, et à leurs cous il se trouve une touffe de poil. Cet animal vit dans l'Afrique méridionale, dans les Indes orientales, et on l'a aussi transplanté dans l'Amérique méridionale. Fig. 4. est un brebis et Fig. 5. et 6. représentent des béliers.
Ad07761 02 030a/frePoissons. XVI. Vol. II. No. 28.
DIFFERENTES ESPECES DE RAIES.
Les Raies sont un geure de poissons très remarquable, à cause de leur figure tout à fait distinguée, qui dissère absolument de celle de tous les autres poilTons. Leur corps est mince, applàti et eu forme de rhombe. Leurs yeux et leur nez se trouvent sur la partie snpérieure, leur bouche et leurs soupirails au contraire sur la partie inférieure du corps; comme on voit Fig. 2. et 4. Leur queue mince est ordinairement longue et ronde, lis ne sont jamais plus d'un seul petit, qui en naissant est revêtu d'une coque noire, corneuse, de forme obîongue, et armée de quatre aiguilles. Cette coque a presque la grandeur d'un oeuf de poule, et Ton en trouve souvent dans les cabinets d'histoire naturelle sous le nom de Souris de mer. Les races se trouvent presque dans toutes les mers de l'Europe où elles se tiennent tout an fond dans la sange. Elles se nourrissent d ecrèvisses, de coquillages, de limas, de soies etc. On les prend par le moyen du hameçon. Ce poisson devient très grand et on en pèche quelquefois qui pésent plus de 100 à 200 livres. Outre la raye tremblante ou la Torpille ordinaire, présentée déjà sur la Tab. VII. du Vol. I. de ce Porte-feuille, il y a encore six autres espèces très remarquables, qui se trouvent dans la mer du Nord, et dont je donnerai' ici la déscription.
No. 1. et 2. La Raie lisse.
Cette espèce se trouve aux côtes de Danemarc; elle est la plus grande et étant jeune sa plus delicieuse de toutes les raies. Elle a une chair blanche qu'on met pour quelque tems dans le seî, et la mange ensuite cuite avec du beurre et de la moutarde. Sa queue est munie d'aiguilles. La couleur de son dos est d'un gris foncé, et celle de son \entre est jaunâtre tirant sur le blanc.
No. 3. et 4. La Flossade.
Cette raie est noire sur le dos et de couleur d'orange au ventre. Le dos et la queue sont garnis d'une rangée d'aiguilles, et son nez est singuIièrement pointu. Elle vit auprès des cotes d'Angleterre, et sa chair est aussi mangeable.
No. 5. L'Aigle marin.
Il habité la mer du Nord et la Méditerranée. Sa couleur est d'un gris foncé; sa queue longue et mince est armée au milieu d'un aiguillon lont:r. et fort aigu, dont il se sert pour la defense.
No. 6. La Pastenade de mer.
Cette es-pèce de raies est de couleur brune et son corps est lissé. Au dessous de sa queue il a un aiguillon long, dont on a cru autrefois la piqûre mortelle, mais qui ne l'est pas, quoiqu'elle soit danger eu se.
No. 7. La Raie rousée.
La couleur de cette espèce de raies est d'un brun jaunâtre et tigrée. Le long de son dos elle a une rangée de piquans courbés en forme de clous dont il se trouve aussi par-ci par-la sur toute la sursace de son corps. Il vit aux côtes de Norvège. Sa chair n'est presque pas mangeable, mais de son foie on peut faire de l'huile.
No. 8. La Raie bouclée.
Elle habite aussi la mer de Norvège. Sacotileur est jaunâtre et tigrée en brun. Sa queue est garnie de trois rangéesd'aiguillons, et sur son dos il y en a de pareils, mais, sans ordre. Les habitans de Norvège la prennent au reste comme la précédente, et en sont le même usage.
Ad07761 02 031a/frePlantes XXVIII. Vol. II. No. 29.
PARTIES DETAILLÉES DES FLEURS.
Pour pouvoir admirer en connoisseur la beauté d'une fleur, il, faut en bien connoitre. les parties detaillées. Chaque fleur est composée des six parties suivantes; I) du Calice; 2) de la Corolle; 3) des' Etamiues; 4} an Pistil; 5) du Péricarpe on de l' Ovaire; 6) des Graines. Selon la variété des fleurs toutes ces parties varient aussi entre elles, coaune j'en donnerai le dellein sur la feuilie ci-jointe et la suivante. Pour mettre cependant le lecteur eu état de les dessiner lui-même et de s'exercer par ce moyen dans l'art de dessiner des fleurs, je commencerai par les parties simples et les plus faciles, et en sui te je passerai aussi aux parties composées.
Tab. I. Les Etamines.
Les Etamines sont comparées de deux parties, savoir:
1) du Filet qui porte l'Anthère;
2) de l'Anthère qui se trouve sur la pointe du filet et contient une espèce de poussière qa'on nomme le Pollen.
Les Filets diffèrent beaucoup entre eux; car il y eu a qui sont courts et minces (Fig. I. 2. 3. 4. 5.); d'autres au contraire sont très longs (Fig. 6.); quelquefois aussi ils sont velus (Fig. 8.) ou eu forme de massue (Fig. 9. 1O.); souvent ils sont courtstet épais (Fig. 12.) et quelquefois ils se joignent enlemble en croissant (Fig. 13. 14).
La même diversité se fait aussi appercevoir aux Anthères, qui sont tantôt simples (Fig. 1.) et tantot doubles (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 11.); souvent mème elles sont multipliées (Fig. 12.) ou jointes toutes ensemble en une seule partie (Fig. 13). On a donné aux Examinés le nom de parties masculines de la fleur.
Tab. II. Le Pistil.
Le Pistil, ou les parties semelles des fleurs, se trouve ordinairement au milieu de la fleuri et cousiste aussi en trois différentes parties, savoir:
1) dans le Stigmate, ou la partie superieure du style (Fig. 1.) qui aboutit tantôt en pointe, tantôt il forme différentes figures et ouvertures (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.)
2) Le Style qui est le tuyau entre ïe siigmate et le germe (Fig. 1 b) Ce tuyau varie aussi dans la forme, car on le trouve quelquefois lohç et minet (Fig. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.) et quelquefois très groset court, tel qu'on le voit dans la tulipe (Fig. 10.), et dans le pavot (Fig. 11).
3) Le Germe (Fig. 1 c.) qui contient la graine, et qui, se trouve au fond de fleur ou au dessous d'elfe dans le calice. On le vmt'pètit Fîg. I. 2. 3. mais grand et gros Fig. 10. 11. 12.
Tab III. La Corolle.
La Corolle est la plus belle partie de la fleur, et ordinairement on la prend pour la fleur même, ce qui est une erreur. Elle consiste dans les Pétales joliment colorés, qui servent de couverture aux étamines et au pistil et dont la forme est infiniment variée. Ils sont, par exemple, tout à fait ronds (Fig. 1.), ou ovales (Fig. 2.)ou en forme de coeur (Fig. 3.), ou presque triangulaires (Fig. 4.), ou souvent même contournés (Fig. 5).
Il arrive aussi que la corolle est composée de pétales tout à fait inégaux comme p. e. la corolle de la vesce, ou celle du pois (Fig. 6.) qui consiste en quatre pétales divers, a, b, c, d. Les fleurs de cette espèce sout, nommées Papilionacées. Fig. 7. 8. 9. 10. 11. répresentent encore plusieure-s autre différences de pétales.
Nota.
Comme j'ai fourni ces deux tables avec une déscription plus détaillée sous le titre Botanisches Zeichenbuch, pour ceux des amateurs, qui ont déjà fait quelques progrès dans cette science, il a fallu être très succinct ici, pour ne pas surpass'er la capacité des Enfans.
Ad07761 02 032a/frePlantes. XXIX. Vol. II. No 30.
PARTIES DETAILLEES DES FLEURS
Tab. IV. Les Calices.
Le Calice est, pour ainsi dire, un étui pour les pétales tendres, et il se trouve par cette raison tout au dessous de la corolle, à laquelle il sert d'enveloppe ou de soutien. Il consiste ordinairement dans une ou plusieures petites feuilles verdes, et varie beaucoup pour la forme. On le trouve p. e, ou il ne fait qu'une feuille (Fig. 1.) ou deux (Fig. 3.) ou trois (Fig. 4.) ou quatre (Fig. 5.) ou un plus grand nombre, (Fig. 6. 8. 9.) ou même il est en forme de cloche (Fig. 2.); il est en outre ousimple, comme tous ceux réprésentés ci-dessus, ou double, comme Fig. 9.
Tab. V. Fleurs entières et quelques Graines.
Les fleurs ont été divisées et nommées différemment sélon la forme de leur corolle. On les appelle p. e.
Fleurs campaniformes (Fig. 1)
Fleurs orbiculaires (Fig. 2)
Fleurs en forme de roue (Fig. 3)
Fleurs en croix (Fig. 4).
Fleurs en forme de gueule (Fig. 5).
Fleurs en forme d'étoile (Fig. 6).
Fleurs graminées (Fig. 7).
Fleurs papilionacées (Fig. 8).
Les Graines ont également différentes formes sélon lesquelles on les divise et les nomme. Elles sont p. e. en serme de boule (Fig. 9a.) ou en forme de rognons (Fig. 9b.) ou triangulaires (Fig. 9c.). Quelquefois elles tiennent en dessous de couronnes rondes et empennées, qui mettent la graine en état d'être emportée par le vent et ensemée (Fig. 10. 11. 12. 13.). Souvent aussi elles sout lourdes et de grand volume comme p. e. la féveroîle (Fig. 14.) ou elles sont ensermées comme des pépins dans une substance charnue et mangeable comme dans nos fruits (Fig. 15.).
Tab. V. Un Bouquet.
On donne le nom de Bouquet à un assemblage de pîusieures fleurs sur une seule tige, qui sortent ensemble de deux feuilles comme à une grande involucre commune. Chacune de ces fleurs a son propre pédicule, un calice à trois feuilles, les ètawines et Jon pistil. II sera maintenant très facile à chacun qui s'est bien approprié les parties des fleurs ci-dessus détaillées, de comprendre aussi la composition d'une ileur entière et d'admirer la beauté de'sa structure.
Nota. Pour enseigner aux jeunes gens la Botanique d'une manière aisee et agréable, je île faurois recommander de meilleur ouvrage que la Botanik für Frauenzimmer und Pflanzenliebhaber, welche keine Gelehrten sind, von Dr. 0. J. G. C. Batsch. Weimar im Verlage des Indust. Comptoirs 1795. Mit Kupf.
A l'aide de cet ouvrage chaque amateur peut s'instnure lui-meme et on le lira avec satissactïon. Ce livre sait le préeurseur d'un autre dont il va paroitre dorénavant un Cahier par mois sous le titre: Der geöffnete Blumengarten, von Hrn. Prof. Batsch.
Ad07761 02 033a/freInsectes. VI. Vol. II. No. 31.
INSECTES PRECIEUX.
La Cochem et le Kermès sont deux Insectes des plus précieux, cav ils fournissent seuls à la teinture la belle et véritable couleur cramoisie et d'écarîate. Par ignorance dans l'histoire naturelle on les a cru longtemps être des parties de plantes; mais ils sont tous les deux des véritables Insectes, co-aurne nous allons voir.
No. 1. La Cochenille.
La Cochenille est originaire du Mexique; elle est une espèce de grand Gallinsecte, qui vit sur le Nopal (Opuntia Cacti L.) espèce de siguier d'Indes, et dont la sève lui sert de nourriture. Le Nopal est une de cee plantes bizarres, qui n'ont ni tiges ni branches; il ne consiste qu'en ses feuilles verdes de la gvosseur d'un doigt, qui poussent l'une de l'autre, portent des fleurs jaunes, et sont garnies de bouquets de piquans fort aigus. C'est sur ces feuilles que la Cochenille vit, se propage et meurt. Cet Insecte a la grandeur d'une punaise; il est couvert d'un bouclier angulaire noir qui a deux taches jaunes, et au ventre il est rouge; comme on le voit fig. a. et c. en grandeur naturelle, et grossi fig. b. et d. Ce ne sont cependant que des femelles, dont on se sert aussi uniquement dans la teinture; car les mâles sont beaucoup plus petits, ont des ailes, et on ne les voit qu'au teins de leur accouplement, après lequel ils disparoissent.
Dans le Mexique on cultive le Nopal avec la cochenille dans des plantations sont étendues et on en fait trois récoltes par an. On ôte ces insectes de dessus les feuilles du Nopal par le moyen de petites brosses, et les fait tomber dans des vases; après quoi on les arrose avec du vinaigre ou de l'eaH chaude, pour les faire oeouarir, et les sèche ensuite au soleil on sur des plaques chaudes de fer blanc. C'est là toute la préparation de cette matière précieuse de teinture. Comme telle la couleur de la cochenille est d'un gris rougeâtr"; mais elle est entièrement rouge, quand elle a été arrosée de vinaigre, comme on la voit en grandeur naturelle fig. e. et g. et grossie fig. f. et h. On compte que 70. 000 de ces insectes sont une livre de cochenille, et que 800. 000 livres de cette marchandise sont transportées annuellement de l'Amérique en Espagne, qui est presque seule en possession de cette branche importante du commerce.
No. 2. Le Kermès.
Le Kermès ou la graine de Kermès, qu'aurefois on a aussi cru être un fruit, n'est également qu'une espèce de gallinsecte qui s'attache dans les coins des branches du chêne vert ou d'écar cite; cet arbre croît dans l'Europe méridionale et n'atteind qu'une hauteur de quelques pieds. La graine de Kermès a la grosseur d'un grain de genièvre, et sa couleur est d'un fort beau rouge. Elles ne sont également que des femelles de l'insecte, car les mâles ont des ailes comme ceux de la cochenille, ne sont à voir qu'au seras de l'accouplement, et disparaissent ensuite. On brosse ces femelles de kermès de dessus les branches du chêne, les tue par le moyen du vinaigre et les sèche au soleil; c'est dans cet état que sous le nom de graines de Kermès elles sont un article du commerce. On s'en sert encore presque plus que de la cochenille pour teindre en écarlate des étofses de laine et de soie. Aussi le kermès a-t-il été employé pour la teinture dans l'antiquité, où la cochenille sut encore entièrement inconnue. C'est lui enfin qui a donné le nom à la couleur cramoisie.
Ad07761 02 034a/frePoissons XVII. Vol. II. No. 32.
POISSONS DE RIVIERE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
Il y a en Allemagne beaucoup de sortes différentes de poissons de rivière, qui nous fournissent une nourriture agréable. Je les ferai connoitre ici l'une après l'autre, car ils sont un objet important pour le commerce et l' économie rurale.
No. 1. La Carpe commune.
No. 2. La Carpe miroitée.
La Carpe est originaire dans l'Europe méridionale oit elle vit dans des lacs, des étants et des rivières dont le cours n'est pas trop rapide; dans l'Europe septentrionale elle se trouve moins fréquemment et seulement dans des étangs où elle est transplantée pour en avoir l'espèce. Ce poisson se nourrit de vers, d'insectes et de sange j il parvient à une grandeur sort considérable et peut atteindre l'âge de 100 ans; losqu'il n'est pas plus âgé que de 4 à 5 ans, sa chair est tendre et d'un bon goût. Il fraie dans les mois de Mai et de Juin (pendant lequel temps il n'est pas bon à manger)et on compte qu'une carpe d'un poids de trois livres peut d'une seule sois mettre dehors 237000 oeufs. Il y a trois sortes principales de carpes, savoir la Carpe commune qui est entièrement couverte d'écaillés uniformes (No. 1.) la carpe mivoitee, qui a des écailles extraordinairement grandes, mais feulement dans différents endroits du eorps, et dont la couleur est brune; (No. 2.) et enfin la Carpe de cuir, qui n'a pas d'éeailles du tout; mais seulement une peau brune semblable au cuir, et qui est principalement trouvée en Silésie. Il faut encore remarquer comme une particularité die ce poisson, qu'ils deviennent tellement privés, qne sur le son d'une cloche ils s'assemblent tous dans de certains endroits des étangs pour happer la nourriture qu'on y jette.
No. 3. Le Barbeau.
Le Barbeau est. un poisson sort commun r mais boin à marger; il aime à se tenir sur le fond de rivières rapides, es il se nourrit de petits poissons, de cadavres, de vermines et de plantes pourries; par cette raison on le prend souveat dans le voisinagede lin qu'on met dans les rivières pour le rouir, et dont les exhalaisons sont funestes à tous les autres poissons. II devient en Allemagne long de deux à trois pieds et fort âgé. A la nageoire supérieure ila des poils longs qui ont lair d'une moustache, et dont il se sert pour remuer la fange et d'attirer parla les petits poissons qui deviennent alors sa proie. De sa vessie on peut préparer de la colle.
No. 4. Le Sandre.
Le Sandre ost aussi vorace que le brochet. Il aime les eaux claires et prosondes, dont le fond est couvert de sable et de cailloux. Il devient long de 4 pieds; son ventre est d'un gris argenté et le dos de couleur d'olives; le derrier est encore marqué de beaucoup de traits bruns. Sa chair est très tendre et d'un goût exquis; on la mange tant sraîche et simplement cuite dans l'eau, que sallée et fumée. Le Sandre appartient dans le genre des Perches, et on l'appelle aussi dans plusieurs endroits Perche de sable.
No. 5. La Perche.
La Perche est un des poissons d'eau douce les plus beaux qui existent en Allemagne. Son dos est d'un vert luisant tirant sur le jaune, et décore de plusieurs traits bruns; les nageoires sont rouges. Il a des écailles très petites, et qui tiennent fortement sûr la peau. Il vit dans les eaux courrantes aussi bien que dans les croupissantes, et se nourrit de srai de poissons, d'insectes, et de petits poissons, Il devient long d'un et demi jusqu'à deux pieds; sa chuir est d'un bon goût et très convenable à sa santé. De sa peau on prépare une colle semblable à la colle de poissons ordinaire.
Ad07761 02 035a/frePlantes. XXXI. Vol. II. No. 33.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
Sur la Table 24. nous avons représenté les Champignons vénéneux, communs en Allemagne, pour savoir nous en tenir sur nos gardes. Sur la Table présente et sur ia suivante nous donnerons une description détaillée des Champignons bons et mangeables et que l'on peut servir sans crainte sur les tables.
No. 1. Champignon brun.
Ce Champignon, qui est un des plus délicats, croit surtout en Italie. On le consit dans de T'huile et l'envoie comme une friandise en grande quantitédans tous les pays de l'Europe. On le trouve dans le mois d'Août dans des forêts et des landes. Son chapiteau est tout uni, un peu enfoncé en forme d'entonnoir sans cependant faire une grande cavité, d'une humidité visqueuse, de couleur de safran, et étant bouilli dans l'eau il la teint en jaune. Comme il entre aisément en corruption, il faut le manger ou le confire peu d'heures après l'avoir cueilli.
No. 2. Le Mousseron.
Le Mousseron croit dans l'Automne sur des prairies et des lisières des champs dans le voisinage d'arbres isolés. Il n'est pas grand, le dessus de son chapiteau est d'un brun clair et le dessöus blanc, de même que sa chair. Au toucher il a l'air de cuir, son odeur est agréable, et un peu aromatique. On le mange tant frais que séché.
No. 3. Le Brâtling doré.
Ce beau Champignon est d'une grandeur considérable. Son chapiteau est d'un brun clair et ses feuilles sont dorées sur le bord. En le coupant sa chair est blanche au commencement, mais bientôt après elle devient brunâtre. Il vient dans les sorets de hêtres grandes et ombrageuses sur les parties humides et mousseuses.
No. 4. Le Brâtling brun.
Lé Brätling brun est moins grand que le précédent, mais sa chair est plus délicate. Son chapiteau est décoré de cercles bruns et blanchâtres, et ses feuilles ont un bord brunâtre. II croit aussi comme le précédent dans des forêts ombrageuses de hêtres et de chênes, et vient surtout très fréquemment après le tems pluvieux.
No. 5. Le Brätling argenté.
Ce Champignon est tout blanc étant jeune, et devient jaunâtre sur son chapiteau quand il vieillit. Sa chair contient aussi, beaucoup de suc laiteux, quand il est jeune, et le goût en est très délicat. Il croit aux mêmes Ilendroits avec les autres Bratlings.
No. 6. Le Clou.
Il est un des plus petits Champignons. Son chapiteau est jaune, les feuilles sont d'un brun jaunâtre, le pédicule est mince et creux et sou odeur très aromatique. On le trouve pendant tout l'automne dans les forêts et sur les prairies.
No. 7. Le Champignon propre.
Cette exellente espèce de Champignons croit dans les mois d'Août et de Septembre sur des pâturages, dans des forêts de chêne bien aérées, dans des jardins engraissés d'un sumier bien pourri et dans des serres, Son chapiteau est blanchâtre, de forme concave, souvent velu, et sendu au bord. Ses feuilles sont au commencement blanchâtres et ensuite elles deviennent brunesrougeàlres (Fig. b.) et à la sin même noirâtres. Le pédicule est aussi blanc. II a une odeur du terre qui lui est propre et sort agréable. En poussant de la terre sa forme est ronde et de la grandeur d'une noix. (Fig. a.)Pour iors sou goût est le plus délicat.
No. 8. Le Potiron jaune.
Par sa forme toute particulière et sa couleur de jaune d'oeufs, ce Champignon n'est pas à méconnoitre. Il vient presque dans toutes les forêts depuis le mois de Juillet jusqu'au Septembre, et sa chair est mangeable, mais d'un goût peu délicat.
Ad07761 02 036a/frePlantes. XXXII. T. II. No. 34.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
No. 1. Le Potiron brun. (Boletus bovinus. L.)
Ce Champignon vient en quantité dans les forêts au mois rie Septembre. Son chapiteau est cliàsain et concave; il n'a point de Heurs par en bas, mais rie petits tuyaux jaunes. Le pédicule est rude, d'un blanc sale, et plus épais par en bas que par en haut.
No. 2. Le Potrion noueux. (Boletus bulbosus. L.)
Ce Champignon est une espèce différente du précédent. Il a un pédicule beaucoup plus épais, en forme de massue, ou noueux; Son chapiteau est plus petit et un peu enfoncé paren haut. Il est cependant mangeable comme le précédent. Il croit aussi dans les mêmes endroits.
No. 3. Le potiron rameux. (Boletus ramosissimus.)
No. 4. Le Potiron panaché. (Boletus versicolor.)
Ces deux espèces de champignons sont aussi très bonnes et d'un goût délicat. On les trouve, surtout le potiron rameux, au commencement de l'Automne, sur des vieux chênes. Le potiron rameux est très bran chu, blanchâtre par en bas, et par en haut garni rie rayes brunâtres, onde couleur de terrç, uni, et ensoncé vers le milieu. Le potiron panaché a un chapiteau concave, qui est d'un brun pâle, et couvert de petites tâches d'un brun foncé. Il y a aussi des espèces de potirons vénéneux, qu'on réconnoit aisément parceque leur chapiteau est d'un brun tout noir, et gras ou gluant au toucher, et que leur odeur est désagréable et répugnante.
No. 5. La Morille. (Phallus esculentus.)
La morille crou dans des forêts montueuses, arides et remplies d'arbresàaigtiilies. Son chapiteau est de forme conique, d'un noir gris, rideux, treille et creux en dedans, de même que le pédicule. Elle vient au primems et en automne, et est l'espèce de champignons, avec laquelle on se trompe le moins.
No. 6. La Mitre. (Helvella Mitra.)
Cette espèce de morilles mangeables rient sur des troues d'arbres pourris, est d'un brun jaune, et a beaucoup de plis; elle ressemble presque a une mitre d'Evèque, dont elle tire son nom.
No. 7. La barbe de Chêvre. (Clavaria fustigata.)
Ce Champignon touffu a beaucoup de branches en forme de corail, une chair moelleuse, et est d'un beau jaune. Jl vient abondamment en été et en automne dans des sorets et des landes, et est un. excellent manger.
No. 8. La Truffe. (Lycoperdon tuber.)
La Truffe est le plus friand et en même tems le plus remarquable de tous les champignons. Elle vient dans des forêts de chênes éclaircies, par couche dans la terre, n'ayant ni pédicule, ni racines, ni semence, et sans sortir de la terre. Elle est ou blanche ou, si elle est mure, noirâtre comme une grosse nqix, raboteuse et ressemble presque à une pomme de pinastre. (Fig. a.) Quand on la coupe, elleest marbrée comme une noix muscade. (Fîg. b.) Comme elle ne sort jamais de la terre et qu'elle a cependant une odeur sorte, il faut la chercher avec des chiens dresses exprès à cet effet.
Ad07761 02 037a/freAntiquités VII. Vol. II. No. 35.
ISTRUMENS DE SIEGE DES ANCIENS.
Quoique les Anciens, auxquels la Poudre à feu étoitr inconnue, ne pussent percer les murs par des coups de canon, ni faire sauteries forts par des mines, ils employèrent cependant un grand nombre de machines de siège, dont plusieurs étoient faites avec beaucoup d'art, ces machines produisirent un peu plus lentement, mais plus sûrement presque le même esset, que la manière d'assiéger que l'on suit aujourd'hui.
No. 1. 2. 4. Redoutes à l'usage des Sièges.
Les Anciens, pour sapper les murs d'une ville, s'en approchèrent par des fossés et des souterrains qu'ils établirent. Ils appellèrent ces souterrains Lapinieres (Caniculi) pareequ'ils avoient appris des lapins cette manière de miner. Pour empêcher la ville assiégée de les gêner dans ces travaux et s'en approcher de plus en plus, tant en plein champ que sous terre, ils construisirent des espèces de Redoutes mobiles, derrière lesquelles les soldats pouvoient travailler avec snrété. Ces redoutes n'étoient souvent que des hangars nattés en osier par en haut et sur les cotés, et recouverts de nattes mouillés ou de peaux vertes que l'on étendoit sur des poteaux pointus, et que les soldats emportoient à mesure qu'ils avancoient. Ces hangars sont connus sous la dénomination de Cté~ staux de vignes, (Vineae) No. 1. pareequ'ils avoient une grande ressemblance avec ces crénaux. On appelloit Pluteus No. 2. une redoute demi-circulaire construite do poutres qui se joignoient étroitement. Elle reposoit sur des roues et étoit recouverte sur le devant de peaux vertes ou mouillées pour la garantir contre les tisons que les assiégés lancoint dessus. Si cette machine rouloit sur des cylindres, on l'appelloit Musculus No. 4.
No. 3. et 7. Le Bélier ou Passemûr.
Les Béliers des pays chauds ont au front des cornes très serrées contre la tête; ils s'en servent avec beaucoup de succès pour porter des coups. Les anciens dans leur art d'assiéger les imitèrent dans les Passemùrs et donnèrent à ces machinés le nom de Bélier, (Aries). Cétoient de grosses poutres garnies sur le devant d'une tête de bélier de fer de fonte. On les plaçoit dans un hangard roulant appelle Tortue, à cause de sa ressemblance avec l'écaillé d'une tortue. No. 3. ou bien les soldats les portoient suspendues dans une chaîne; on les poussoit ensuite avec sorce contre les mûrs de la ville assiégée pour les enfoncer et les saira crouler. No. 7.
No. 5. et 6. Tours de Siège.
Tout l'attirail de siège fut rassemblé dans ces tours. Cétoient des Echalfatulages de bois de la hauteur de plusieurs étages; des échelles conduisoient d'un étage à l'autre. On avançoit ces tours par le moyen des roues sur lesquelles elles étoient placées; voyés No. 6. On les couvroit extérieurement de peaux ou de planches. Dans un des étages supérieurs on pratiquoit des pent levis (Sambucae) sur lesquels les soldats passoient aux: murs de la ville ennemie. Jl-y-avoit souvent des béliers dans le premier étage ou au rés-de-chaussée. Tout en haut sur la platte forme se tenoient les soldats qui attaquoient les combattans postés sur"les mûrs. Comme ces tours dominoient communément les mûrs des villes assiégées, on pouvoit de là causer des dommages très considérables aux assiégés, ainsi qu'on peut s'en convaincre par la figure No. 5. Une pareille tour de siège, où l'on attaquoit à la fois de tous les étages, étoit le chef d'oeuvre de l'Architecture militaire des Anciens; on l'appelloit aussi le Conquérant des ville (belepolis).
Ad07761 02 038a/freQuatrupédes. XXXIV. Vol. II. No. 36.
DIFFERENTES ESPECES DE COCHONS.
Le Cochon vit presque dans tous les pays du monde, excepté dans ceux du Nord, où le froid est trop vj. otireux. Toutes l'es différentes espèces tirent une commune origine du Sanglier, qui parla différence du climat et de la nourriture a essuyé toutes ces grandes variétés.
No. 1. et 2. Le Sanglier.
Le Sanglier est encore très fréquent, mêine en Allemagne, où il vit en troupeaux dans les forêts de chênes et de hêtres. Sa couleur est noire, ou d'un brun noirâtre, ce qui lui a fait donner le nom de betes noires; sa tète et son groin sont plus longs, et ses oreilles plus roides et plus pointues que ceux du cochon domestique. Deux fortes défenses courbées sortent de sa mâchoire inférieure, et il s'en sert avec courage et hardiesse. Il peut vivre jnsqu' à vingt cinq ans. Ses petits, (No. 2.) nommés Marcassins, sont d'un rougejaunàtre, et décorés de rayes brunes ou bleuâtres; ce sont des animaux assés jolis.
No. 3. Le Cochon domestique.
Cette espèce de cochons est répandue comme animal domestique presque sur toute la surface de la terre, à l'exception des pays du Nord. Son utilité est très grande, car sa chair est agréable à manger et on en rétire une quantité copieuse de graisse. Cet animal mange tout ce qu'il peut trouver sans aucune exception, et il est paresseux, sale et très malicieux. Sa couleur est blanche, noire et blanche, on rousse. Il est défendu aux juifs et aux Mahomitans par les loix de leurs religions de manger de sa chair.
No. 4. Le Pecari.
Le Pecari, qu'on nomme aussi le cochon de Musc, se trouve dans l'état sauvage dans l'Amérique méridionnale. Il est long de 5 pieds, n'a point de queue et porte sur son dos un sac sporigieux rempli d'une matière gluante qui sent le musc. C'est de cette dernière qualité qu'il a reçu son nom. Il est beaucoup plus propre que notre cochon ordinaire, et se nourrit comme ce dernier de toute espèce de fruits, de racines, de petites bêtes et surtout de serpens. il se laisse aisément apprivoiser, et sa chair est très bonne à manger. Sa couleur est grise à tâches noires.
No. 5. Le Cochon de Siam, ou des Indes.
On trouve aussi cette espèce de cochons en Allemagne dans l'état privé; il est plus petit que notre cochon ordinaire et de couleur brune. Sa chair étant plus ferme et d'un meilleur goût que celle du cochon domestique, on a taché de propager chez nous sa race.
No. 6. La Sanglier d'Ethiopie.
C'est un animal sauvage et formidable, sa force est extrême et sa figure répugnante. Il habite dans l'intérieur de l'Afrique et sur l'isle de Madagascar. Sa longueur est de cinq pieds, sa tète est très grosse et large, et sa couleur d'un brun sale. Son groin est large et dure comme corne; de sa mâchoire insérieure sortent quatre grandes défenses, dont cet animal féroce se sert même contre le lion, qu'il est capable de vaincre.
Ad07761 02 039a/frePoissons XVIII. Vol. II. No. 37.
POISSONS D'EAU DOUCE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
No. 1. Le Corassin.
Le Corassin ressemble beaucoup à la carpe, mais il reste petit, ayant rarement un pied de long, et ne pèsc pas plus d'une livre. Son dos êst fortement voûté et la couleur en est tVun verd foncé très sale; son ventre est jaunâtre et ses nageoires sont jaunes et violettes. Il vit dans les étangs, les baies des rivières et les lacs, et se nourrit de fange, d'herbes et de vermines. Sa chair est d'un bon gôut mais remplie de petites arêtes.
No. 2. La Tange.
La Tange est longue à peu près d'un pied et demi, et pèse 2 jusqu' à 3 livres. On ne la connaît que comme poisson d'étang, car elle présère les eaux dormantes aux rivières, et aime surtout les foîTés bourbeux, où elle s'enfonce dans la sange. Sa peau est glissante comme celle de l'anguille et enduite entièrement d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un verd-noirâtre ses cotés sont d'un verd-jaunâtre et ses nageoires d'un bleu foncé. Il existe une variété de ce poisson, conaue sous le nom rie tange dorée, qui est très belle et tout à fait de couleur d'or, nous en avons donné la deseription dans le ler Volume de ce portefeuille. Sa chair est d'un très bon gôut, mais difficile à digérer.
No. 3. Le Kulebars.
Ce poisson est une troisième espèce de perches. Il a la tête grosse, les yeux grands et le corps enduit d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un brun -jaunâtre, le ventre gris argenté, et ses nageoires sont jaunes. Il devient à peu près de la longueur de 10 pouces jusqu' à 1 pied, se nourrit d'insectes et de vermines, et se trouve principalement dans le Nord de l'Allemagne, il se propage abondamment et sa chair est bonne a manger.
No. 4. Le Brochet.
Ce poisson est excellent à manger et fait une branche assés interessante du commerce: mais il est un poisson vorace des plus dangereux et fort nuisible par-tout où il se trouve; car il dévore non seulement toutes les autres espèces de poissons qu'il est capable de vaincre, mais aussi beaucoup d'autres amphibies, des serpens, des crapauds, des oiseaux aquatiques, des écrevisses et même son propre frais. II parvient à une longueur de 6 à 8 pieds et pèse souvent 30 à 40 livres; il peut vivre plus de 100 ans. Sa tète est plate, sa gueule large et déprimée; son dos est noir, ses cotés sont gris à taches jaunes, spn ventre est blanc à points noirs et ses nageoires sont tigrées en brun et noir. Comme on transporte la brochet tant salé que fumé, il fait un article intereisant du commerce.
No. 5. L'Anguille.
On trouve ce poisson dans les ririères, les lacs et les étangs dont le fond est bourbeux. Il se nourrit de petits poissons, de grenouilles, d'insectes et de vermines. Sa chair est blanche, très grasse et d'un goût fort délicat; on la mange tant sraîche et cuite à i'eau, que marinée et fumée, ce qui rend ce poisson interessant pour le commerce. Il petit devenir long de 4 pieds; sa tète est petite et pointue, la couleur de son dos est d'un verd sale, et celle de son ventre d'un gris jaunâtre. On le prend avec des filets, des nasses et au hameçon.
Ad07761 02 041a/frePlantes, XXXIII. Vol. II. No. 39.
PLANTES VENENEUSES D'ALLMAGNE.
No. 1. La belle Dame.
La belle Dame est un des poissons les plus sorts, et une plante d'autant plus dangereuse, que Tes erains ressembîent aux cerises et attirent les ensans et ceux qui n'en connoisseut pas le danger, d'en manger. Elle est un arbrisseau et croit chez nous dans les forêts ombrageuses et sur des montagnes; on la trouve souvent d'une hauteur de six pieds. Ses feuilles ovales et longues de 6 pouces sont sur le coté inférieur d'un blanc-jaunâtre. Elle porte une fleur campaniforme d'une couleur ronge tirant sur le violet et sale. De cette fleur il nait un grain qui du terns de sa maturité est d'un noir luisant et ressemble à des cerises mures. Son goût doucereux engage souvent les en sans d'en manger, mais il s'ensuit toujours des syraptômes terribles d'empoisonnement, et souvent la mort. Le meilleur remède dans un pareil cas est un vomitif et du vinaigre. Dans les Apothicairerics on sait usage de ses feuilles, de ses racines et de ses grains comme de remèdes fort violents, mais qui produiseitt d'excellents effets dans des maladies opiniâtres. Plusieurs animaux, comme p. e. les brebis, et les lapins, mangent ses feuilles sans en éprouvée des suites funestes.
No. 2. La Morelle.
Cette plante non moins dangereuse par son venin que la précédente, est d'une hauteur de deux pieds et croit dans des jardins et dans les fossés des grands chemins; mais on la trouve principalement aux environs de murailles et sur des sumiers. Dans le mois d'Août elle porte une fleur blanche, et des grains noirs en bouquets, qui souvent sont aussi mangés par les enfans et leur deviennent funestes par leur qualité vénéneuse. Il y a plusieurs espèces de morelJes, qui d'ailleurs sont toutes des plantes médecinales, et peuvent produire d'excellens effets dans les mains de Médecins expérimentés.
Ad07761 02 042a/freMelanges. VIII. Vol. II. No. 40.
MACHINES SIMPLES.
L'homme, par sa seule force physique ne pouryoit soulever qu'un fardeau très médiocre; mais il a sçu augmenter ses forces à l'infini, par le moyen de quelques instrumens composés, appelles Machines. On a donné le nom de Méchanique à la Science qui détermine les loix du mouvement des corps et de la eomposition des machines. La Corde, le Levier et le Plan incline sont les machines les pins simples, presque toutes les attires n'étant composées que d'elles. Je les représenterai ici dans toute leur simplicite, et j'expliquerai en même tems leur emploi par quelques comportions faciles.
No. 1. La Corde.
La Corde est la plus simple des machines: car elle n'est en quelque sorte que le prolongement du bras de l'homme. Elle n'augmente pas sa force, elle lui facilite feulement le moyen de l'employer a plus de distance, et sert en même tems de lien necessaire aux machines composées.
No. 2. Le Levier.
Parmi les machines simples la plus puisiante est le Levier, par lequel la force de l'homme peut £tre augmentée à l'infini. La plupart des autres machines, dont nous saisons usage journellement dans la vie commune, sont composées de leviers.
Chaque Levier est une ligne droite qui consiée en trois points essensiels, le point de la puissanec, le point d'appui, et le point de refistance. Ces trois points peuvent être transposés entr'eux de trois manières, et il en resulte trois especes de Levier, que la Mèchanique connoit; sçavoir
1. Le Levier du première genre, dans lequel le point à'appui efi entre la puissance et la résisiance, comme p. e. dans la balcule, dans le balancier, dans la tenaille etc. (fig. 2.)
2. Le Levier du second genre, dans lequel la résistance est entre la puissance et le point d'appui j comme p. e. dans la pince engagée sous une grande pierre, pour la lever, (fig. 3.)
3. Le Levier du troisième genre dans lequel la puissance est entre la résistance et le point d'appui; comme p. e. la sorce qui lève une échelle, ou un porte-lanterne. (fig. 4.)
Les leviers se retrouvent dans les opérations des arts les plus simples. Soulever un fardeau en s'aidant d'un sapport, (fig. 5.) ou porter une corbeille sur son épaule, au moyen d'un bâton qu'on tient par îe bout (fig. 6.), c'est employer un levier du premier genre. Porter un corps pesant à deux (Fig. 7.), c'est encore par un levier du second genre. La Poulie fixe et mobile, (fig. 9. et 10.) le Treuil et la Roue, (fig. 11.) le Cabestan (fig. 12.) ne sont que des machines composées de leviers et de la corde.
No. 3. Le Plan incliné.
Le plan incliné est placé au rang des machines simples, parce qu'en enlevant aux corps, que l'on fait glisser sur lui, une partie de leur poids, il aide conûdérahîement la puisiance; et parce que plusieurs autres machinés en sont composées. Le Coin p. e. qui entre par sorce dans un tronc (fig. 15. et 16.) et le send, n'est que la réunion de deux plans inclinés; et la Vis dans l'Ecrou (fig. 14.) n'est qu'un plan incliné roulé autour d'un cylindre.
Ad07761 02 043a/frePoissons. XIX. Vol. II. N. 41.
ESPECES DE TRUITES.
La Truite est proprement du genre des Saumons, mais comme elle a un nom tout particulier et qu'il y en ait plusieures espèces difsérentes, on en fait auiîi avec raison un genre réparé. Elle est un des poissons les plus délicats à manger et on l'éstime pour cela généralement. Elle aime à vivre dans les eaux limpides et dont le fond est pierreux ou gravelleux, telles que les ruiiseaux des montagnes et les rivières; mais on la trouve ausli dans des lacs et des étangs, dont l'eau est claire. Elle est un poisson ausïi vorace que le brochet, et même sa langue est comme celle de ce dernier munie de dents pointues. Je donnerai ici la description de ses espèces les plus connues.
N. 1. La Truite Saumonnée.
Cette espèce de Truites ressembïe le plus au faumon; on la trouve quelquefois de la longueur d'un Saumou de moyenne taille et d'un poids de 8 a 10 livres; elle vit coirune le saumon tant dans la mer que dans des rivières. On la reconnoit par les points d'un noir-brunâtre, dort tout Ton corps est couvert; sa chair est rougeâtre et d'un goût excellent. Elle est au reste d'une constitution extrêmement délicate, car retirée de l'eau, ou mile dans de l'eau tiède ou trouble elle meurt ausiitôt. On la prend fréquemment dans des grandes rivières, et elle fait un objet de Commerce assés considérable, car on l'envoie dans d'autres pays tant salée que marinée ou fumée.
N. 2. La Truite de Marais.
Cette espèce est joliment dessinée; le fond de sa couleur est d'un jaune-verdàtre, et tout le corps est marqueté de beaucoup de tâches rouges entourées d'un cercle foncé. Elle vit principalement dans les eaux des montagnes, ou dans des étangs ombragés, dont l'eau t-st limpide, et n'atteint rarement plus d'un pied de longueur. Elle se nourrit d'Insectes, et pour les happer elle fait souvent des grands sauts dans l'air au dessus de la sur fa ce de l'eau. Sa chair est blanche, très tendre et d'un goût exquis.
N. 3. La Truite ordinaire.
Cette espèce n'est qu'une variété de la précédente. Elle est moins jaune, parsémée de tâches brunâtres et sa tète est brune; mais pour le reste elle vit tout comme la Truite de marais. Sa chair est rougeàtre et préférée pour le goût à celle de l'espèce précédente.
N. 4. La Truite de Mer.
Elle se trouve principalement dans la Mer Baltique et atteint à peu près une longueur d'un pied et demi. La forme de son corps est très déliée, et sa couleur est argentée et marquetée'de points d'un rouge clair, ce qui la rend d'une beauté surprenante. Sa chair est blanche, peu grasse, mais d'un gôut délicat.
N. 5. Le Salmonet des Alpes.
Cette espèce de Truites ne vit que dans les montagnes les plus élevées, et surtout dans les Alpes, ce qui lui a fait donner son nom. Elle ne devient pas longue, est toute parsemée de points noirs, rouges et argentés, qoi ne sont pas entourés de cercles, et sa chair cuite à l'eau est rouge et du gôut le plus exquis.
Ad07761 02 044a/freQuatrapèdes. XXXV. Vol. II. N. 42.
MARMOTTES ET TAUPES.
N. 1. La Marmotte ordinaire ou des Alpes.
Les Marmottes. ordinaires on des Alpes sont presque généralement, connues en Allemagne par les pauvres garçons Savoyards qui les promènent par tonte l'Europe et les sont cîanser au son de la vielle. Leur longueur eit à peu près de ig pouces, la couleur d'un brun-grisâtre et le poil sort touffu. On les trouve en Sniûe, en Savoie et dans la grande Tartane, où elles vivent sur les plus hautes montagnes dans des endroits bien exposés au soleil. Elles creusent dans la terre des petits caveaux très prosonds, et les tapissent. de mousse et de soin; au mois de sepiembre elles s'y retirent par troupes de 2 jusqu'à 12 et 14, et y palsent l'hiver relîerrées en boules et tellement engourdies qu'on devroit les croire mortes. Dans l'état sauvage elles se nourrissent d'herbes et de racines; prises jeunes elles s'apprivoisent aisément. Leur chair est mangeable et de leur peau on prépare de bonnes fourrures.
N. 2. Le Monax.
Le Monax est la Marmotte de la Virginie. On îe trouve dans les provinces méridionales de l'Amérique septentrionale. Sa grandeur est la même que celle des Marmottes ordinaires, mais sa couleur est d'un brun plus foncé et sa tête est beaucoup plus pointue. Il vit dans des creux des montagnes et se nourrit aussi d'herbes et de racines. Sa chair est bonne à manger et a le gôut du porc jeune.
N. 3 a. et b. Le Bobaque.
Le Bobaque, ou la Marmotte de la Russie, est tout aussi grand que les deux précédentes, et se trouve dans l'intérieur de l'Allé. Sa couleur est d'un brun-jaunâtre, et il se nourrit de différens herbages. C'est un animal fort doux et qui s'apprivoise aisément. Il aime à se tenir assis sur les pieds de derrière, et c'est dans cette attitude qu'il mange, qu'il fait la garde devant son caveau, et qu'il se désend aves sis pieds de devant. Ils vivent ensemble en grandes familles; leurs peaux ne fournissent qu'une fourrure peu estimée.
N. 4. La Marmotte du Canada.
Cette espèce de Marmottes habite le Canada et les régions les plus Septentrionales de l'Amérique; elle n'est pas plus longue que d'un pied, et ressemble parfaitement, quant à sa forme, à la Marmotte des Alpes. Sa couleur est grise sur le dos, jaune aux deux-côtés et brune sur la tète et au ventre. On l'éstime beaucoup par rapport à sa fourrure.
N. 5 et 6. Le Chomir.
Le Chomir est beaucoup plus petit que la Marmotte ordinaire, n'ayant qu'une longueur de 9 à 10 pouces. Sa couleur eit d'un gris blanchâtre, entremêlé de taches brunes et jaunes, et il est très joliment dessiné. Il vit fréquemment en Pologne, en Hongrie et en Sibérie, et se nourrit, de même que le Hamster, de grains, qu'il transporte ausli dans son terrier, tout comme ce dernier, dans ses bajoues. Il s'apprivoise aisément et l'on prépare de sa peau une excellente fourrure.
N. 7. La Taupe Européenne ou vulgaire.
N. 8. La Taupe dorée.
La Taupe vulgaire est ordinairement longue de 6 pouces et on la trouve dans toute l'Europe et dans l'Asie septentrionale. Elle vit, sur des prairies et dans des jardins, sous la terre, où elle pratique des voûtes et creuse des boyaux ou des routes souterraines; elle se nourrit de vers de terre et d'autres Insectes pareils. Elle est communément de couleur noire-grisâtre, et sa peau donne une charmante pelleterie. Au reste il y a aussi des taupes, dont le poil est blanc, à tâches blanches, jaune ou roux. La Taupe dorée se trouve surtout an Cap de bonne espérance en Afrique; son poil est brun, et tenu vers le jour il a un très beau lustre d'or et change entre le vert et le rouge.
Ad07761 02 045a/frePlantes. XXXIV. Vol. II. No. 43.
ESPECES DE PALMIERS.
Les Palmiers croîssent dans les Régions brûlantes de i'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique; on en trouve aussi. quelques espèces dans l'Europe méridionale. Ils tiennent le premier rang parmi tous les végétaux de la terre, car ils fournissent a l'homme non seulement des alimens et de la boisson, mais aussi des vètemens, des meubles, des ustensiles de toute espèce, et des matériaux pour la cönstruction de ses maisons. Us ne sont pas moins remarquables par leur hauteur prodigieuse, qui surpalïe dans quelques espèces 200 jusqu'à 300 pieds, que par tout le resie de leur structure. Ses tiges sunples, droites et cylindriques, n'ont ni branches ni rameaux comme les autres arbres; ses feuilles toujours verdes sont ramassees en faisceau au sommet de la tige. Les peuples, qui habitent les pays où croit le Palmier, se servent presque tous de ses feuilles en lignes de victoire ou de paix; dans quelques espèces de Palmiers la longueur des feuilles est de plus de 20 pieds. A mesure que la tige devient plus haute, les feuilles tombent, et laissent à leurs places des petites queues qui forment autour de la tige des cercles d'écaillés et lui tiennent lieu d'écorce. Des aisselîes de ces feuilles sortent les fleurs et les fruits en bouquets de grappes. Dans quelques espèces les fleurs mâles et femelles sont réunies sur la même tige, dans d'autres elles sont séparées. Cet arbre magnifique resiste aux ouragans les plus formidables, et loin que sa tige en puisfe être déracinée, elle n'en peut mèine guères être ebranlée.
N. 1. Le Palmier à Sagou.
Les Isles Moluques, la Chine et le Japon sont vIa patrie du Palmier à Sagou. Sa hauteur monte jusqu'à 50 pieds, et ses feuilles dentelées ont une longueur de 10 jusqu'à 15 pieds. Le bois de la. tige n'est gros que d'un pouce, et tout le resie consiste dans une moelle songueuse et sarineuse, dont on prépare le Sagou chez nous connu. La moelle est pour cet esset délayée dans 'de l'eau, pétrie et granulée par le moyeu d'un crible, et deiléchée ensuite sur le seu, où cette pâte changée en grains prend extérieurement une couleur rousse. Dans cette forme le Sagou est transporté en Europe comme un article de commerce, et il donne un aliment ausïi agréable que nourrissant. Le Sagou blanc, qu'on nomme ausii fleur de Sagou, est le meilleur et nous vient du Japon.
Quand le Palmier à Sagou atteint un certain age, il porte un fruit à double noyau, mais peu succulent (fig. a.). Ses grandes feuilles servent aux habitans à couvrir leurs maisons.
N. 2. Le Palmier Dattier.
Le Palmier Dattier croit le plus fréquemment en Egypte, en Syrie et dans l'Arabie, il est l'espèce des Palmiers la plus commune et en même teins la plus utile; on le nomme aussi tout Amplement Palmier. Il atteint une hauteur de 100 jusqu'à 150 pieds, et ses feuilles sont dentelées. Les fleurs mâles et femelles sont placées sur des tiges différentes; Les tiges femelles produisent les fruits, nommés Dattes, qui viennent sur des rameaux en grappes. Ils sont de la grosseur d'une prune, de forme oblongue, et de couleur rouissatre (fig. b.). Leur chair est douce, et on les mange tant fraiches que sechées. Le suc de l'arbre, qu'on exprime, donne un Syrop et une espèce de vin. Les noyaux du fruit, étant moulus, servent de nourriture aux boeufs et aux chameaux.
Outre ce fruit on peut encore manger du Palmier Dattier la moelle, qui est d'un goût sort doux et agréable, et ses tendres branches feuiilées, qu'on nomme choux Palmisle et qui donne un légume fort délicat. On retire aussi de sa tige un suc fort suave, dont on prépare le vin de Palmisle. Ses feuilles sont employées à des nattes, des corbeilles, des chapeaux, et à toutes espèces d'ustensiles.
Ad07761 02 046a/freOiseaux. XVI. Vol. II. N. 44.
PIES ET GEAIS.
N. 1. La Pie vulgaire.
Cet oiseau est très commun dans toute l'Europe; Ta couleur est noire et blanche, ses ailes sont petites à proportion de la grandeur du corps, et sa queue faite en coin est perpétuellement remuée, comme celle de la hoche-queue, La pie fait son nid sur les arbres les plus élevés avec une grande adresse, le garnilïant d'épines en toutes les surfaces extérieures et n'y laissant qu'un trou fort étroit pour l'entrée. Elle aime à vivre dans le voisinage des villes et des villages, et se nourrit de petite volaille, d'oiseaux et de leurs oeufs, et même de cadavres. Quoiqu'elle soit naturellement très sauvage, cependant étant prise jeune elle devient privée au point que dans les maisons elle vit familièrement avec les chiens et les chats, les agace et leur vole souvent le manger. Elle apprend aisément à articuler des paroles, mais on doit s'en méfier dans les maisons à cause de son inclination au larcin, car elle voie, tout comme le corbeau et la corneille, des essets luisans, tel que de l'argent, des bagues, de l'argenterie etc. et les cache dans les lieux les plus secrets. Il y a aussi des pies toutes blanches.
N. 2. La Pie du Sénégal.
Cette espèce de Pies est tout-à-sait noire, k l'exception des ailes et de la queue, qui sont brunes; au restç tïle a teut de commun avec la Pie vulgaire.
N. 3. Le Geai.
Le Geai est un très bel oiseau, sort vif et agile; il vit surtout dans les climats tempérés de l'Europe. Le champ de son plumage est diversifié; il a la poitrine et le ventre d'un gris roussatre, le dos noir, la tête grise et la queue noire; des tâches bleues et noires traversent ses ailes blanches. Il bâtit son nid sur des chênes dans les grandes forêts, et le sait cacher avec beaucoup d'adreile. Il se nourrit de glands, de noiseltes, de châtaignes, de pois verts, de sèves, de fruits de la ronce etc. II fait aussi provision de ces a!imens pour l'hiver et les conserve dans des arbres creux. Cet oiseau est très agile et pétulant; il sait prendre des attitudes souvent fort risibles, et quand il appercoit un homme dans la forêt, il voltige d'arbres en arbres avec des grands cris. Etant pris niais il se rend fort familier, et apprend même k articuler quelques mots. Au reite il est aussi voleur que la pie. Dans les autres parties du monde il y en a encore plusieurs autres espèces, qui sont fort joliment colorées.
N. 4. Le Geai bleu du Canada.
N. 5. Le Geai de la Sibérié.
N. 6. et 7. Le Geai de Cayenne.
N. 8. Le Geai de la Chine.
N. 9. Le Geai du Perou.
Ad07761 02 047a/frePlantes. XXXV. Vol. II. N. 45.
ESPECES DE BLED.
N. 1. L'Epeautre, ou Froment locar.
L' Epeutre est une espèce de froment; on lui a asligné avec raison un des premiers rangs parmi les espèces de bled les plus èstimées, car la graine est très große et pésante, et on en retiré la sarine la plus sine et la plus blanche, qui est réputée chez nous sous le nom de sarine de Nuremberg ou de Francfort. On le cultive beaucoup en Allemagne, surtout dans les pays du Rhin, en Franconie et en Souabe.
Il y a de l'épeautre barbu et sans barbe; les deux sortes se ressemblent parsaitement pour toutes les autres qualités. Fig. a. en montre la fleur et la graine.
N. 2. Le Sarrasin, ou bled noir.
La Grèce et la Turquie sont la patrie da bled Sarrasin; il y a environ quatre fiècles qu'on l'a planté pour la première fois en Italie, où il reçut alors le nom de fr um en tum $aratenicum. Il n'est point délicat et croît dans les terres les plus sablonneuses et les moins sertiles; il est par conséquent un don inappréciable de la Nature pour toutes les pauvres contrées couvertes de sable. Il ue poulie pas des tiges très hautes, ses feuilles sont triangulaires et sernblables pour la forme à celles du lierre; la tiges et les feuilles deviennent rouges, quand la plante commence à mûrir. (fig. h.) A ses jleurs rouges succédent des graines noirâtres et triangulaires, (fig. c.). Ordinairement on ne fait pas de la sarine du Sarrafin, mais feulement du gruau, dont on sait de la foupe, de la bouillie, et d'autres mets de farine, qui donnent une nourriture agréable et salutaire.
N. 3. Le Ris.
On prétend que l'Ethiopie a été originairement la patrie du Ris, mais de nos jours il est devenu l'espèce de bled la' plus importante dans tous les pays chauds des quatre parties du monde, et l' objet principal de leur agriculture. Il pousse des tiges ou tuyaux à la hauteur de 3 ou 4 pieds, avec des feuilles en forme de celles des rofeaux, et des épis en bouquets. Ses fleurs sont verdàtres (fig. d.) et quand elles sont papées, il leur succéde des seineiices oblongues et blanches (fig. e.)qui sont généralement connues.
Il y a deux espèces de Ris, celui qui croît fer des hauteurs, et l'autre qui ne vient que dans des terres marêcageuses. Le premier est semé dans îles terrains fecs et sur des hauteurs, et on l'estime beaucoup plus que le fécond, parce que les grains qu'il porte, sont plus blancs, d'un meilleur goût, plus fermes et qu'ils fe con servent plus longtemps. Mais par contre cette première espèce rapporte moins que-la séconde, et fa culture est plus expofé à des accidens dangereux; on la cultive par cette raifon moins fréquemment que là séconde espèce. Celle-ci est non feulement semée dans des fonds naturellement humides et marécageux, mais on les met encore sous l'eau par le moyen de canaux jusqu'à un pied de profondeur. Ils relient dans cet état d'inondation, jusqu' à ce qwe les épis ont pouffé; alors on fait delfecher le terrain. On peut bien Pimaginer, combien les exhalaifons de ces eaux ftagnantes doivent rendre mal-faines les contrées, où Ton cultive beaucoup de Ris. Après la récolte les grains sont battus, écalés sur des moulins à Ris, fechés avec soin, (car sans cela ils ne fe conferveroient pas)et transportés dans l'étranger comme un article de commerce.
Le Ris est un des alimens les plus sakutaires, el l'on en prépare un grand nombre de mets différons. On en tire aussi, par le mélange avec le vin Palmiste et par la diftillation, une liqueur spiritueuse, que nous cannoissons sous le aquj d'Arac.
Ad07761 02 048a/frePoissons XX. Vol. II. N. 46.
DIFFERENTES ESPECES DE SOLES.
Les soles se distinguent de tous les autres poisIons par la singularité de leur struciure; ieur forme est large et platte comme une aiïiette, ce qui leur a fait donner le sur nom de poilsons plats, et leurs yeux, dont l'un est très souvent plus grand que l'autre, sout toujours tous les deux du même eoté de la tète. Elles ne rodent pas dans l'eau, comme sont tous les autres poissons, mais se tiennent tranquilles au fond de la mer et se cachent dans la bourbe. On les trouve surtout dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, où elles sont prises en abondance; tant fraîches que sechées elles sont un article considérable de commerce. Leur chair est très estimée par soirbon goût, surtout lorsqu'elles sont un peu grandes Outre la soie proprement dite, dont j'ai déjà donné la description dans le premier Volume de ce Portefeuille à soccaiion des Stocksisches ou Merluches, il y en a encore, les espèces suivantes.
N. 1. La Barbue.
Sa longueur est à peu près d'un pied et demi, Ta couhur est brune sur le dos et blanche au ventre, comme on le voir par la figure double ci-join te. Cette espèce est la plus commune dans tout le genre des soies; on la trouve partout dans la Mer du Nord ainsi que dans l'Elbe; à Hambourg on l'appelle pour cela sole de I Elbe. Elle a ses deux yeux sur le côté droit.
N. 2. Le Flez.
Le Flez vit dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, et n'est jamais plus long d'un pied. Sa couhur est d'un brun foncé avec des tâches jaunes-noirâtres, et tout le corps est garni de pointes blanches. On la prend aussi fort souvent dans des rivières, et sa chair, soit fraiche soit, fumée est d'un excellent goût.
N. 3. La Limande.
La Limande est de la longueur de l'espèce précédente. Elle est jaune sur le dos, blanche au ventre et vit également dans la Mer du Nord et dans la Baltique. Elle est préférée à toutes les autres espèces par la délicatesse de sou gôut, et comme elle est aussi la moins commune on en fait le plus grand cas.
N. 4. Le Flétan.
Cette espèce étant ordinairement longue de 3 pieds pour le moins, surpasse en longueur toutes les autres espèces de soies. Souvent même elle atteint une longueur si enorme qu'elle pese 2 jusqu'à 300 livres. Sa tête est brune, le clos grisâtre et le ventre blanc. Elle vit dans tout l'Océan du Nord, et on la prend fréquemment aux cotes de la Norvège, à celles de la Nouvelle Foundlande et de la Terre ferme. Les Anglois et les François en en sont une grande pèche et en préparent du stockfische. Sa chair fraiche n'est pas d'un bon gôut.
N. 5. Le Turbot.
Outre la Mer du Nord et la Baltique le Turbot habite aussi la Méditerranée. Il devient très grand, est fort joliment marqueté de tâches brunes et jaunâtres et ses yeux sont placés sur le côté gauche. Sa chair est ferme et d'un hon goût. C'est surtout en Angleterre qu'où eu fait la pêche, et on y en trouve qui pesent 20 jusqu'à 30 livres.
Ad07761 02 049a/frePlantes. XXXVI. Vol. II. No. 47.
ESPECES DE PALMIERS.
No. 1. Le Cocotie.
Le Cocotier croît dans tons les pays de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique, ainsi que dans toutes les isles sie la Mer du Sud. situés entré les Tropiques, et il est sans contredit l'espèce la plus utile des Palmiers. Il atteint une hauteur de 80 pieds, sa tige est noueuse, à-peu-près comme celle de la canne, et ses feuilles* empennées sont longues de plus de dix pieds et larges de 2 1/2. Comme il fleurit tous les mois, il paroit pendant toute l'année couvert de fleurs et de fruits, qui mûrissent alternativement. Son fruit est le Coco, ou la noix de l'Inde, (fig. a.) dont la forme et la grosseur räll'emblent à celles d'un Melon médiocre, et qui est couverte d'une peau mince, de couleur brune-jaunâtre, et garnie en dedans d'une espèce de bourre filandreuse. La coque qui enveloppe la noix, est épaisse, dure, et ligneuse; on peut la travailler au tour et lui donner un poli fort lui san t. Ces noix croissent par groupes de dix à vingt pièces; lorsqu'elles ne sont pas encore entièrement mures, on en tire une bonne quantité d'eau fort salutaire et agréable au goût, dont on fait usage dans le pays, tant pour se désaltérer que pour un remède dans différentes'maladies. Mais si le fruit a pris son accroissement, ce suc laiteux prend de la connstance, et se change en une espèce d'amande, au milieu de laquelle il reste cependant toujours une cavité remplie de suc. Une pareille noix appaise par consequent la faim en même tems qu'elle étanehe la sois; on l'apprête aussî de différentes manières, et on en tire une huile excellente, avec laquelle il se fait un grand commerce dans l'Inde. De la peau filandreuse les Indiens fort des cordages de toutes espèces et disfërens tifsages. Avec la coque dure on fait des gobelets, des vases, des cuillers et autres jolis ouvrages de ménage. Quand on coupe les bouts des rameaux, où devraient naître les jeunes Cocos, il en découle un suc vineux, qui tout frais sert de boulon, ou qui est employé pour faire de l'Arac. Les jeunes feuilles du soin m et de l'arbre dorment le choux Pahuifte très bon à manger, et la moelle tendre de l'arbre est connue sous le nom de cerveau Palmiste. On faitle même usage des feuilles et du bois comme de ceux du Palmier Dattier; les premières servent aussi de papier et on écrit làclessus avec des poinçons.
No. 2. Palmier Arequier, ou Palmiste royal.
Cet arbre croît presqu' exclusivement dans l'Amérique méridionale; il est la plus haute de toiUes les espèces de Palmiers, car il a souvent jusqu'à 300 pieds de hauteur. Les habitans du pays se servent de son bois et de ses feuilles, comme de ceux de tous les autres Palmiers, pour subvenir à un grand nombre de besoins; mais ce qu'on en retire de plus remarquable, c'est le chou Palmiste, ou ses petites feuilles n'étant encore développées, et le cerveau Palmiste, ou sa moelle jeune et fondante, qu'on ne mange pas seulement dans le pays même, mais qui étant confite est anssi transportée dans l'Europe comme une très grande délicatesse.
Ad07761 02 050a/freQuadrupèdes. XXXVI. Vol. II. N. 48.
ESPECES DE LOUTRES ET DE MARTRES.
N. 1. La Loutre.
La Loutre est de la longueur de deux pieds et demi; elle vit dans l'Europe et dans toute l'Asie septentrionale, aux bords des ruisfeaux, des fleuves et des lacs, et ses terriers sont creusés dans le rivage de façon que leur ouverture se trouve au dessous de la surface de l'eau. Elle se nourrit de poissons, de grenouilles, de rats d'eau et de petits oiseaux. Elle est très farouche et mordante et on la compte avec raison parmi les animaux les plus rusés, ce qui fait aussi qu'elle est fort difficile à prendre. Cet ennemi pernicieux des étangs est d'autant plus dangereux qu'il choisit la nuit pour aller à la rapine. Sa peau est de couleur brune et grisâtre au ventre et à la poitrine; elle fournit une bonne fourrure. Sa chair a un goût de poissons, mais on la mange rarement, et seulement en cas de besoin.
N. 2. Le Noerza.
Le Noerza est plus petit que l'espèce précédente, n'ayant qu'un pied de longueur, et sa couleur est d'un brun jannâtre. Il habite la Pologne, la Rusfie, la Sibérie, très rarement aussi l'Allemagne. Sa manière de vivre et sa nourriture sont exactement les mêmes que celles de la Loutre, mais la fourrure qu'elle donne est beaucoup moins bonne.
N. 3. Le Vison.
Le Vison, qui est ausfi une espèce de loutre, vit dans le Canada sur les rivages et auprès des digues, à travers desquelles il a l'usage de se percer des passages. Sa longueur est de 16 pouces, et sa couleur d'un châtain foncé. Il se nourrit de poiifons, de rats et de volaille, et fe laifle apprivoiser. Il sait pour ainsi dire le passage des Loutres aux Martres, et l'on en retire une fourrure élégante.
N. 4. La Fouine ou Martre domestique.
La Fouine ou Martre domestique se trouve dans les contrées intérieures de l'Europe et de l'Asie, et vit dans des rochers, des monceaux de pierres, des granges, des étables et des maisons. Sa longueur est de 16 pouces; elle se nourrit de souris, de taupes, d'oiseaux, de volaille domestique et de ses oeufs, de grenouilles et même de fruits. La couleur de son poil est grise et châtain et noire vers le bout. Sa peau ne donne pas une bonne fourrure, mais elle est remarquable par son électricité. Sa fiente a une sorte odeur de musc.
N. 5. Le Pekan.
Le Pekan est originaire dans Je Canada. Sa longueur est de deux pieds sans compter la queue. Sa peau donne une fourrure précieufe; la couleur en est d'un châtain-clair et changeante entre le jaune et le gris cendré. Sa nourriture confiste, comme celle de toutes les autres Martres, dans de petits animaux et des oiseaux,
N. 6. Le Vansire.
Le Vansire, qu'on nomme aussi Martre d'Afrique, se trouve fréquemment dans la Guinée et sur l'isle de Madagascar. Il efi long de 18 pouces, sans la queue, et d'un beau brun foncé; cette couleur de fa peau lui donne une grande reffemblance avec celle de la Zibeline. Il s'enfouit dans la terre et vit de rapine.
Ad07761 02 051a/freOiseaux. XVII. Vol. II. N. 49.
DIFFERENTES ESPECES DE COQS SAUVAGES.
N. 1. Le Coq des Bois, ou l'Auerhahn.
N. 2. La Poule.
L'Auerhahn est de la grandeur du Coq d'Inde; il vit dans l'Allemagne, et même dans toute l'Europe septentriouale au milieu de grandes forêts de pins bien sorabres, et le nourrit d'insectes, de bourgeons et de semences des pins, des sapins, des bouleaux et des coudriers. La couleur du coq est noire tirant sur le bleu d'acier, et brune sur îe dos et les ailes; la poule, qui est moins grande que le coq, est marquetée de taches brunes, tant claires que foncées, et parsemée de perles blanches. Tant que l'Auerhahn;est jeune, sa chair palse pour être un bon gibier.
N. 3. Le Coq de Bruyère.
N. 4. La Poule.
Le Coq de Bruyère a le même genre de vie que l'Auerhahn, mais il est plus petit et seulement de la grandeur d'un coq domestique. Il vit dans l'Europe septentrionale, surtont très fréquemment dans l'Angleterre, l'Ecosse et la Suède. Il se plaît beaucoup sur les montagnes couvertes de forêts de bouleaux, où il se nourrit de bourgeons et de semences des bouleaux des coudriers, des peupliers et des myrtilles. La couleur du. coq est d'un gris cendré, ou aussi noirâtre tirant sur le bleu d'acier; celle de la poule est brune à. tâches jaunes. Ils ont tous les deux une queue fourchue et recourbée; quand ils sont encore jeunes, on aime à les manger.
N. 5. La Gelinotte de bois ordinaire.
N. 6. La Poule.
La Gelinotte de lois n'elt pas aussi grande qu'une poule domestique, et il y en. a différentes espèces. Elle se trouve dans tons les pars intérieures de l'Europe et vit sur des montagnes couvertes de bois un peu clairs où elle se nourrit de la sernen ce et des fleurs des bouleaux et des coudriers. Elle est tachetée-en brun, gris, noir et blanc, et ses jambes sont velues. Le Coq se distingue de la Poule par une tâche noire qu'il a au dessous du gosier. Sa chair est d'un goût exquis.
N. 7. La Gélinotte de bois des Pyrénées.
N. 8. La Poule.
Elle se trouve principalement dans les Pyrénées, et sa couleur est un beau smèlange de jaune, de gris, de brun et de noir; elle a deux plumes sort longues à la queue.
La Gelinotte d'Italie se trouve dans la partie inférieure de l'Italie, et surtont dans les deux Siciles; elle n'eu pas moins belle en couleurs que la précédente.
N. 9. La Gelinotte blanche, ou la Poule de neige.
Elle vit sur les Alpes les plus élevées de la Suide et de la Savoie, en Norvège et en général dans les régions les plus septentrionales du globe. Pendant l'été elle est tachetée en blanc, brun et. noir, mais dans l'hiver elle est tout à fait blanche; ses jambes sont velues. Elle creuse des trous profonds dans la neige, et même des longues galeries, où elle demeure pendant l'hiver Elle se nourrit de bourgeons de sapins et de bouleaux, de myrtilles et de bruyère. Sa chair fraiche est un assés mauvais gibier.
Ad07761 02 052a/frePlantes. XXXVII. Vol. II. N. 50.
ESPECES DE BLED.
N. 1. Le Maïs.
Le Maïs, qui porte aussi le nom de lied de Turquie, ou bled d'Inde, tire son origine des Indes, d'où il fut apporté en Turquie et de-là dans les autres parties de l'Europe, surtout dans les ]lus méridionales, où il est très fréquemment cultivé. Les avantages que l'on en retire sout très grands, car non seulement une grande partie des hommes en sont leur nourriture, mais il sert aussi à engraisser des animaux privée. On en conçoit deux sortes: 1) le petit Maïs, ou le vulgaire, qui est le seul cultivé en Europe, et dont la tige devient haute de 3 à 4 pieds; 2) le grand Maïs, qui atteint souvent en Amérique une hauteur de 18 pieds. - Le Maïs porte sur le même pied des üeurs mâles et femelles; les fleurs mâles (fig. a.) sont au semmet de l'épi et au delsus des semelles (fig. b.) qui'ressembîent à une houpe, et au bas desquelles se trouvent les grappes des grains (fig. c.). Ces grappes sont cornposées de plusieurs rangs de grains, dont la couleur, lorsqu'ils sont mûres, cst jaune, ou d'un ronge foncé On fait de ces grains de la farine et du gruau; on en brasse de la lùerre, en distille de l'eau de vie, et l'emploie aussi à engraisser des animaux. Les jeunes grappes étant encore vertes sont consites dans du vinaigre, et la lige fraîche contient un suc, comme la canne à sucre, dont oh pourroit aussi préparer un véritable sucre; mais comme il ne rend pas beaucoup, il ne vaut pas la peine de l'extraire.
N. 2. Le Millet.
Le Millet nous a été apporté des Indes. Parmi la quantité de ses espèces, nous ne nommerons ici que les deux principales. 1) Le grand Millet ou Sorgo, qui porte la semence dans des épis en manière de bouquets; 2) te petit Millet ou Millet ordinaire, dont la semence est enfermée dans des panicules semblables à ceux de l'avoine. La couleur des grains fait distinguer encore trois autres espèces de Millet, le blanc, le jaune et le noir. - On cultive le Millet dans tonte l'Europe méridionale, mais le plus fréquemment en Allemagne. Il pousse des tiges en forme de tuyaux, à îa hauteur de 3 à 4 pieds; ses feuilles sont larges d'un doigt et semblables à celles du roseau. Cette tige se partage en plusieurs branches, et porte la semence, qui est généralement connue, dans des panicuîes, dont chacun contient 500 jusqu'à 600 grains., Ces grains sont enfermés dans des coques dures et luisantes, dont il faut les nettoyer sur des moulins. Avec le Millet ainsi mondé on prépare des mets, qui ressemblent aisés au ris; la bouillie qu'on en sait, est une nourriture généralement estimèe et très alimenteuse.
Ad99998 01 048a/frePlantes VII. T. I No. 46.
PLANTES des Pays chauds.
No. 1. Le Cotonnier.
Le Coton, dont la culture et la main d'oeuvre nourrissent tant de millions de personnes dans toutes les parties du monde, provient d'un arbuste, qui croît dans les contrées les plus chaudes de toutes les parties de la terre. Le Cotonnier ordinaire, représenté ici, fig. 1., est une plante annuelle, de la hauteur de deux ou trois pieds. On la seme au printems dans les campagnes, et la coupe en automne. Sa fleur jaune ressemble presque à celle da la mauve, (fig. a.) mais elle pâlit en se fanant (fig. b.). A la fleur succéde une gousse quadrangulaire, (fig. c. et. d.) remplie d'une laine fine blanche et serrée, qui contient la semence. Ces gousses s'entr'ouvrent lorsqu'elles sont mûres, et laissent tomber les graines de semence (fig. e.), qui voltigent dans l'air et se répandent au loin par le moyen de la laine dont elles sont pourvues. Outre cette espéce de cotonnier annuel, il en existe encore deux autres espèces, qui sont vivaces, savoir; le Cotonnier élevé, qui croît aux Indes orientales, et le Cotonnier épineux, qu'on trouve en Amérique. Ces deux plantes s'élèvent à la hauteur de 3 ou 4 aunes et durent plusieurs années. Le commerce du coton est de la dernière importance pour plusieurs nations, à cause des différentes sortes d'étoffes qu'on en fait, telles que sont p.e. les Indiennes, les Mousselines, les toiles de Nanking etc. L'Angleterre l'emporte en ce point sur toutes les autres nations, tant à cause des relations de commerce qui subsistent entre elle et les Indes orientales, que par rapport au haut degré de perfection, où les Anglais ont porté leurs manufactures de coton; car, par le moyen des machines, on file en Angleterre 205 écheveaux d'une seule livre de coton des Indes orientales, et ce fil est si fin, que celui que fournit une livre, a presque 100 milles d'Angleterre de long; chaque écheveau contenant un fil de 840 aunes anglaises de longueur.
No. 2. Le Thé.
La Chine et le Japon sont la patrie d'une plante, dont les feuilles desechées et roullée nous sont connues sous le nom de Thé. Cette plante est un arbrisseau, qui s'élève à la hauteur d'environ 5 pieds; ses feuilles sont d'un vert clair à peu prés semblable à celles du cerisier; sa fleur est rouge, presque de la forme d'une rose; elle est remplacée par une capsule ligneuse, de couleur brune, qui renferme la semence, et s'ouvre lorsqu'elle est mûre (fig. a a.). Ce ne fut qu'au XV. Siècle que le Thé fut connu des Européens. On en fait trois recoltes par année, savoir; la première de très bonne heure, au commencement du printems, lorsque les feuilles commencent à pousser. Le Thè de cette recolte est le plus cher et le plus précieux. La seconde a lieu un mois après la première, et la troisième au mois de Juillet. On desseche peu à peu ces feuilles au feu, sur des plateaux de fer ou d'étain; puis on les met sur des nattes, et les roule ou les frise entre les mains; on les serre alors pour la vente. On connait dans les commerce deux sortes principales de Thé, savoir le brun, appellé Thé-Bohé, Thé-Boé, Thé-Bou ; et le vert nommé Thé Haysang , et celles-ci se subdivisent en plusieurs autres sortes de différentes qualités. Le commerce du thé est fort important pour l'Angleterre, la Hollande, la France, le Danemarc, la Suède et la Russie; car on apporte chaque année 18 à 20 millions de livres de Thé de la Chine en Europe, et l'Angleterre seule consomme les 2/3. Le Thé qui nous vient de la Chine par la Russie, se nommé Thé de Caravannes, parceque les Caravannes marchandes l'apportent. Il passe pour le meilleur.
Ad99998 01 049a/frePlantes. VIII. T. I. No. 47.
FRUITS EXQUIS des pays méridionaux.
On comprend communément sous ce nom les espèces les plus excellentes des fruits, des pays chauds, cruds ou séchés, dont on fait un grand commerce en Europe; tels sont, p. e., les Citrons, les Oranges ordinaires; les Oranges du Portugal, les Figues, les Amandes, les Raisins de caisse etc.
No. 1. Le Citron.
La Perse est la patrie du Citronier, qui passa de là en Italie, en Espagne, en Portugal et dans la partie meridionale de la France. L'Italie, la Sicilie, l'Espagne, le Portugal et la France font avec les pays du Nord de l'Europe un commerce considérable de Citrons. Le Citronier, dans les lieux où il croît en pleine campagne, est à peu prés de la hauteur d'un prunier médiocre. Ses feuilles sont toujours vertes; il porte une fleur blanche d'une odeur suave, à laquelle succéde un fruit oblong d'un jaune clair. Le Citron, parvenu à sa parfaite maturité, a, comme le fait voir sa coupe (fig. a.), une pulpe blanche très mince, et contient beaucoup de jus. On fait du jaune de son écorce l'Essence de citron, dont l'odeur est très délicieuse.
No. 2. Le Cédrat.
La feuille et la fleur du Cédrat ressemblent à celles du Citronier, mais son fruit est beaucoup plus gros et noueux. Ce fruit, comme le montre sa coupe, (fig. b.) a une pulpe blanche fort épaisse et peu de suc. Aussi est-ce de la pulpe qu'on fait le principal usage. On la confit fraiche avec du sucre, et la vend seche, sous le nom de Citronat. Cet arbre croît surtout aux environs de Florence.
No. 3. L'Orange.
L'Oranger à la feuille plus épaisse et d'un vert plus foncé, que le Citronier, sa fleur, qui est blanche, est aussi plus petite que celle de cet arbre; son fruit est petit, rond, uni, et d'un jaune rouge; l'écorce en est amére et aromatique, et le jus, qu'il contient, est aigre. On l'emploie frequémment dans les cuisines, chez les confiseurs et dans les pharmacies.
No. 4. L'Orange de Portugal. Ou la Pomme de Sina.
Ce fruit n'est autre chose que l'Orange douce, qu'on peut manger comme tout autre fruit; elle est très succulente, et d'un goût doux et agréable. Sa grosseur est presque double de celle de l'Orange amère, à laquelle elle ressemble par la couleur; et sa pulpe et son suc sont jaunâtres, comme le fait voir la coupe de ce fruit (fig. c.). Ses feuilles et ses fleurs sont semblables a celles de l'orange, avec la quelle elle a en outre de commun, qu'on voit souvent des fleurs et des fruits verts et mûrs sur le 'même arbre. Les meilleures nous viennent du Portugal.
No. 5. La Figue.
La Figue est le fruit d'un arbre connu et même assez commun parmi nous. Il croît en abondance dans tous les pays chauds. Son bois est tendre et spongieux. La fleur du figuier est si bien cachée qu'il est impossible de la découvrir. Le jeune fruit sort immédiatement d'un noeud de l'écorce, et acquiert en mûrissant une couleur violette brunâtre; il est rempli de quantité de petites graines moelleuses; son goût est extrêmement doux. On sèche les Figues au Soleil pour en faire commerce; elles viennent pour la plûpart de Smirne, de l'Espagne et du Portugal.
No. 6. L'Amande.
L'Amande est une noix qui vient sur un petit arbre, dont le port, les feuilles et les fleurs ressemblent beaucoup au Pêcher. Sa fleur rouge (fig. e.) est remplacée par un fruit d'un vert clair, dont la partie extérieure est une pulpe verte et ferme, contenant une noix oblongue (fig. f.) dans laquelle se trouve l'amande ou noyau (fig. g.). Il y a des Amandes douces et des Amandes amères. Les meilleures viennent de l'Espagne, de la France méridionale et de la Sicile, et font un article considerable du commerce.
Ad99998 01 050a/freQuadrupèdes XIII. T. I. No. 48.
HUIT SORTES de Guenons.
Il a déja été dit au No. 8. du second cahier, q'on divise ordinairement les singes en trois espèces principales, savoir: 1) en Singes qui sont sans queue, 2) en Babouins qui n'ont qu'une queue courte, 3) en Guenons qui ont la queue longue. On a donné quelques espèces de Singes et de Babouins, au dit No. et voici différentes sortes de Guenons à longue queue.
No. 1. Le Malbrouck.
Le Malbrouck est naturel au Bengale; il a à peu près un pied et demi de longueur, et marche la plûpart du tems à quatre, comme presque toutes les Guenons. Il est facile de l'apprivoiser.
No. 2. Le Macaque.
Ces Guenons vivent en troupes sur les côtes occidentales de l'Afrique. Elles sont de la taille du Malbrouck, et font de grands dégâts dans les champs de riz et de millet des Nègres. Les Macaques sont fort drôles; leur cri ordinaire est hah! hah! Lorsqu'ils vont fourrager, ou lorsque, pendant la nuit, ils reposent dans les forêts, ils ont grand soin de placer des sentinelles, qui les avertissent de l'approche de l'ennemi, et qu'ils punissent de mort, quand elles dorment ou manquent à leur devoir. Les Nègres les prennent au lacet, ou les tuent à coup de fusil, parce-qu'ils en mangent la chair cuite avec du riz, ou enfumée.
No. 3. La Diane.
La Diane vit au Congo et est à peu près de la grandeur d'un gros chat. Elle aime les noix et les racines sucrées; et se laisse aisément apprivoiser; elle joue continuellement, seule ou avec d'autres animaux, et même avec les enfans, et est sans cesse en mouvement pendant le jour. Son cri ordinaire est, Greck!
No. 4. La Mône.
La Mône est originaire de Barbarie et de quelques contrées méridionales de l'Asie; elle a un pied et demi de hauteur, et est d'un naturel doux et docile. Elle mange, outre la nourriture ordinaire aux Singes, de la chair cuite, des fourmis, des araignées, des scarabées, et supporte le froid aussi bien que le singe ordinaire.
No. 5. Le Patas.
Cette Guenon, autrement dite Singe rouge a un pied et demi de long, et vit surtout au Sénégal, ou on la trouve en grandes troupes.
No. 6. Le Talapoin.
Cet animal n'a qu'un pied de haut, il est fort drôle et originaire des Indes orientales.
No. 7. Le Callitriche
qu'on appelle aussi Singe vert, parceque son corps est presque entièrement garni de poils d'un jaune verdâtre, se trouve en Afrique et au Cap vert. Les Callitriches vivent en troupes, et se tiennent sur les arbres, où ils sont si tranquilles qu'on a peine à les découvrir, la couleur de leur corps étant presque la même que celle des feuilles. Ils se nourissent de fruits, et sont à peu près de la grandeur d'un gros chat.
No. 8. Le Moustac.
Le Moustac a la face fort singulièrement marquée. Il a un pied de hauteur et vit surtout dans la Guinée.
Ad99998 01 051a/frePoissons VI. T. I. No. 49.
GRANDES POISSONS qui vivent de rapine.
No. 1. Le Grand Requin.
Ce poisson est un des plus terribles habitans de la mer; car il attaque et dévore tout ce qu'il peut attraper. Il épie surtout les hommes, et suit toujours les vaisseaux, de sorte que, si un matelot a le malheur d'en tomber, ou s'il veut se baigner dans la mer, il est sûr de devenir la proie du Requin. Les Allemands l'appellent pour cette raison le Mangeur d' hommes. Cet animal vit dans toutes les mers, il a quelque fois 15, 25 et même 30 pieds de longueur. Sa couleur est d'un gris-clair, et de sa peau, qui est extrêmement rude, on prépare un cuir, dont les Norvêgiens font des harnois pour les chevaux, et les Islandais des souliers. Il a la gueule vaste et terrible, armée de six rangées de dents aiguës en forme de Scie. On le prend avec de grands crochets, attachés à des chaînes de fer, auxquels on met de la chair pourrie, qu'il sent à la distance d'un et même de deux milles. Sa chair est mangeable.
No. 2. Le Marteau.
La figure particulière de ce poisson, qui ressemble à un Marteau, le distingue de tous les autres. Sa tête allongée des deux côtés, à l'éxtrêmité desquels sont placés de gros yeux saillans, est pourvue à sa partie antérieure d' une espèce de rebord ou lêvre cave et mince, et au dessous d'une assez grande gueule en demie-lune, munie, comme celle du Requin, de quatre rangées de dents aiguës en Scie, comme le montre la fig. a. De là vient qu'il n'est pas moins vorace que le Requin. Il est aussl dangereux que ce dernier, surtout aux hommes. Il vit dans la Mer Méditerranée et dans les eaux l'Amérique, et égale le Requin en grandeur. Il est d'un gris sale sur le dos, et blanchâtre sous le ventre; sa peau est fort rude, sa chair coriace et de mauvais goût, on ne peut la manger.
No. 3. La Scie.
La Scie, qui vit pareillement de rapine, se trouve dans les mers des Zones torrides et glaciales, et à 15 pieds de longueur, y comprise son arme. La couleur de son corps est d'un vert noirâtre, mais sa scie est brune. Cette scie, comme le fait voir la fig. b., n'est que le prolongement de l'os supérieur de la tête; elle est garnie de deux côtés de 26 à 30 dents fortes et aiguës, qui servent à l'animal pour se défendre, ou pour blesser d'autres poissons et s'en saisir.
No. 4. L'Espadon ou l'Empereur.
L'Empereur, qui sa trouve dans la Mer Méditerranée de même que dans les Mers baltique et pacifique, parvient souvent à la grandeur de 15 ou 20 pieds, et on le pèche fréquemment en Sicile et dans la Calabre; parceque sa chair est bonne à manger, fraiche ou salée . Quoiqu'il se nourrisse de rapine, il mange cependant des plantes marines. Son Espade, qui a quelquefois 4 et même 6 pieds de longueur, est applatie en dessus et en dessous et tranchante des deux côtés, la pointe en est arrondie. Il se sert de cette arme au même usage que la Scie de la sienne. La couleur de sa tête, de son espade et de son dos est le beu-calybé ou d'acier, mais son ventre est blanc et argenté. L'Empereur ne se trouve jamais seul, mais toujours accompagné de sa femelle. Sa peau est douce et unie, et brille pendant la nuit d'une lumière phosphorique.
Ad99998 01 052a/freOiseaux VIII. T. I. No. 50.
OISEAUX DE LA CHINE.
La Chine a, parmi toutes les autres raretés qu'elle renferme, de très beaux oiseaux. Les suivans se distinguent à cet égard d'une manière tout à fait particulière.
No. 1. Le Faisan doré de la Chine. No. 2. La Faisane.
Le Faisan doré est un des plus beaux oiseaux à cause de la magnificence de ses couleurs; mais dans les 5 ou 6 premières années de sa vie, la Faisane est d'une couleur brune mêlée de gris; quand elle vieillit, elle acquiert cependant d'aussi belles couleurs que le mâle. Le Faisan doré est plus petit que le Faisan d'Allemagne, et s'accommode fort bien du climat de l'Europe: aussi le trouve-t-on fréquemment dans les ménageries des grands seigneurs. Il dure longtems, et parvient à l'âge de 15 ou 20 ans.
No. 3. Le Faisan blanc de la Chine. No. 4. La Faisane.
Le Faisan blanc est beaucoup plus gros que le Faisan doré; et le mâle diffère autant de la Faisane par la beauté de ses couleurs, que le Faisan doré diffère de la sienne à cet égard. Le dos et la queue du mâle sont recouverts de plumes blanches argentées et brillantes, sa hupe, son cou et son ventre sont d'un bleu noiratre, et la peau qui entoure ses yeux est couleur de pourpre, de même que son bec et ses pattes. La Faisane au contraire est d'une couleur brune, couleur sur couleur, et bien nuancé. Le Faisan blanc est aussi durable dans les ménageries de nos climats, que le Faisan doré; mais il n'est pas si sauvage,ni si craintif que ce dernier, qui se cache à l'approche des hommes. Le Faisan blanc est au contraire colère, et attaque courageusement les personnes qui entrent dans les ménageries.
No. 5. L'Eperonnier de la Chine. No. 6. Sa Femelle.
Cet oiseau magnifique, également originaire de la Chine, tient le milieu entre le Paon et le Faisan, sans être toutefois de la race d'aucun de ces deux oiseaux. Il est plus grand que le Faisan, et se nomme Eperonnier, à cause du double éperon ou Ergot, que le mâle a à chaque patte. Sa couleur brune ressemble à celle de la martre Zibeline; son dos, ses ailes et sa queue sont miraillés d'yeux du plus bel azur et du plus beau vert. II ne fait point la roue avec sa queue comme le Paon, mais les Chinois le nourrissent dans leurs jardins et leurs maison de campagne, à cause de la magnificence de ses couleurs.
Ad99998 01 053a/frePlantes IX. T. I. No. 51.
L'ARBRE A PAIN.
L'arbre à pain est un des dons les plus précieux de la nature, pour les contrées de la Zone torride, où il ne croit pas de bled, et où l'on fait du pain du fruit de cet arbre. Il croît dans presque toutes les Îles des Indes orientales, p. e. sur la côte de Coromandel, dans le Malabar, à Ceylan, et dans la nouvelle Guinée. Il fait presque l'unique richesse des habitans de l'Ile d'Otahiti, et des autres îles de la grande mer du Sud. Il leur fournit une demeure agréable sous ses branches, leur vêtement, leur nourriture et leurs meubles; en un mot, cet arbre est pour le monde un des bienfaits les plus signalès de la nature. Cet arbre est assez grand, et peut durer 60 à 70 ans ; ses feuilles qui sont fort larges, (puisqu'elles ont presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément découpées, tiennent lieu de plats, d'assiettes et serviettes aux Insulaires dans leurs repas. Pendant huit mois de l'année, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte continuellement des fleurs et des fruits verts et mûrs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre long à peu près comme la main, mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trouve à lextrèmité de la branche. Le fruit à pain lui même est rond et fort gros, assez semblable à une courge ronde, d'un pied de diamêtre et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parfaite maturité, et on le mange frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grillé ; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve longtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, à le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à des pommes de terre. Quand ce fruit est tout à fait mûr, il devient mou et pâteux, et ne peut plus être d'aucun usage. Il contient à l'intérieur plusieurs gros pepins, semblables à des amandes, comme le font voir les deux coupes représentées sur la planche ci-jointe. Il en existe cependant aussi une espèce qui n'a point de pépins. L'arbre à fruit est prodigieusement fertile, car trois de ces arbres peuvent fournir abondamment à la nourriture d'un homme pendant 8 mois. Il fournit aussi des vêtemens aux Insulaires de la mer du Sud, qui préparent de son écorce et de son aubier, une espèce de papier-linge dont ils se vêtent; ils font en outre de son bois, qui est fort léger, toutes sortes de meubles, p.e. des escabelles, des plats, des auges, et des tambours. Les Anglais se sont efforcés depuis peu de transplanter cet arbre dans les Iles qu'ils possedent aux Indes occidentales, et l'on assure que leurs efforts ont été couronnés d'un heureux succès.
Ad99998 01 054a/frePlantes X. T. I. No. 52.
EPICES.
De toutes les Epices qui nous viennent des Indes orientales, les fleurs et les noix de Muscade, de même que les clous de Girofle, sont très connus dans nos cuisines. Voici les arbres qui nous les fournissent.
No. 1. Le Muscadier.
Cet arbre crôit naturellement dans presque toutes les Moluques et surtout à Banda, et parvient à la hauteur de nos plus grands poiriers. Ses feuilles sont larges et d'un vert clair et luisant; mais ses fleurs sont jaunes. L'espèce d'épices que nous appellons fleurs de Muscade ou Mâcis, ne sont point les fleurs de cet arbre, mais les fibres ou filamens qui forment une sorte de tissu ou ramification sur l'écorce de la noix. Son fruit est presque de la grosseur et de la figure d'une pèche, si ce ne'st qu'il est pointu à sa partie inferieure; il est enveloppé d'une écorce dure, dont on ne peut faire aucun usage, qui jaunit en mûrissant, s'ouvre et laisse tomber la noix Muscade. La Muscade ainsi dégagée de son enveloppe extérieure, (fig. a.) est encore environnée de deux écorces. La première est ce tissu rougeâtre et fibreux, dont en vient de parler, qui entoure une coquille noire, à laquelle elle sert d'enveloppe, et dont en la sépare avec soin pour la sécher; c'est proprement, ce que nous appellons Mâcis ou fleurs des Muscades(fig. b.). On recueille cette écorce, on la fait sécher, puis on l'arrose d'eau de mer et la met en sacs, où elle devient jaune. La dernière coquille est noire et ligneuse; on la casse, pour en tirer la noix Muscade. Cette noix, comme le montre la fig c., est blanche à l'intérieur et parsemèe de veines brunes. Il faut la plonger dans de l'eau de chaux pour qu'elle ne se pourrisse pas. On fait un très grand commerce, tant de Mâcis que de noix Muscades. Dans les Indes orientales on prèpare des plus mauvais mâcis et des plus mauvais noix, une huile connue sous le nom d'huile de muscade, dont on fait grand usage en médecine.
No. 2. Le Giroflier ou le clou de Girofle.
Ce sont pareillement les Moluques ou il crôit. Le clou de Girofle est le bouton de la fleur d'un grand arbre pyramidal, qui peut avoir la grosseur du bras d'un homme, et porte des feuilles pointues, comme celles du laurier. Sa fleur est rougeâtre et remplacée par une capsule épaisse (fig. d.) qu'on appelle clou de girofle mère, et qui renferme une graine d'un bleu-noir (fig. e.) qui sert à la propaga tion de l'arbre. On cueille les boutons des fleurs avant qu'elles s'épanouissent, et on les seche à la fumée, afin qu'elles se conservent et prennent la couleur noirâtre que nous leur voyons. Tout est aromatique dans le Giroflier; ses feuilles, son fruit, son écorce et même ses racines. Il existe une espèce de Giroflier sauvage qui ressemble beaucoup à celui dont nous parlons, mais qui n'est nullement aromatique. Les Hollandais ont été, et sont encore actuellement, les seuls qui fassent commerce de ce précieux aromate; car ils ont extirpé tous les Girofliers, excepté à Amboine, et dans trois autres petites possessions, pour empècher qu'on n'en fit la contrebande, et ne point en laisser baisser le prix. Cependant les Anglais et les Français ont déja fait d'heureuses tentatives, pour transplanter aussi cet arbre dans leurs possessions des Indes.
Ad99998 01 055a/freQuadrupedes XlV. T. I. No. 53.
HUIT ESPECES DE SINGES.
Outre les Singes dont nous avons parlé, il existe encore deux sortes de Singes à longue queue, qui diffèrent cependant essentiellement des Guenons; ce sont. 1) Les Sapajous, à queue roulée. 2) Les Sagoins à longue queue flasque. Les quatre espéces suivantes sont, du genre des Sapajous ou Singes à queue roulée.
No. 1. Le Coati.
Cet animal vit principalement au Bresil et au Pérou. Il est laid de figure, ordinairement noir, et couvert de poils rudes; il a un pied et demi de hauteur et une queue de deux pieds de long. Chacune de ses mains n'a que quatre doigts; mais sa queue lui sert d'une main, car il en entortille, avec une vitesse incroyable, le bout à une branche d'arbre ou à quelque autre corps, et s'y tient par ce moyen si fortement attaché lorsqu'ils veut s'élancer ou tomber, qu'on tue souvent cinq Coatis sur les arbres, avant qu'il en tombe un seul. Il se sert aussi de sa queue pour amasser quelque chose à terre et la porter à sa bouche, pour prendre du poisson etc. Les Coatis vivent en grandes troupes presque toujours sur les arbres, et s'élancent de l'un à l'autre avec beaucoup de promptitude. Lorsque l'éloignement est trop considérable ils se suspendent les uns aux autres par la queue, forment de la sorte une espèce de chaine, s'élancent en l'air, jusqu'à ce que celui qui est à l'extrémité inférieure, ait atteint l'arbre sur lequel ils veulent aller, et où celui-ci les entraine tous. Ils se nourrissent de fruits, de poissons et d'insectes.
No. 2. Le Sajou.
Le Sajou est originaire de l'Amérique méridionale, et à peu près de la grandeur d'un petit chat. Cet animal est fort joli, vif et gai, car il ne se lasse pas de jouer et de se gratter. Il grimpe facilement à l'aide de sa queue, et prend fort adroitement, en l'air les mouches qu'il mange avec plaisir. Sa voix ressemble au cri ou plutôt au sifflement des jeunes dindous.
No. 3. Le Saï.
Ce petit animal qui n'est pas plus grand que le Sajou, est paresseux, mélancolique et très sensible au froid. Lorsqu'il est seul il fredonne presque toujours comme la cigale, et gémit dès qu'on le regarde; souvent aussi il aboye comme un jeune chien, quand on le fâche. L'Amérique méridionole est sa patrie.
No. 4. Le Saïmiri.
Ce petit Sapajou n'a que 7 pouces de hauteur étant assis, et est extrêmement mignon. Il vit comme les autres Sapajous dans le Sud de l'Amérique, et on l'apporte fréquemment en Europe à cause de sa gentillesse; il n'y vit cependant pas longtems, parce qu'il est extrêmement sensible à l'air froid. Les Sagoins, qui ont pareillement de grandes queues, mais non roulées, ne sont ni moins mignons, ni moins jolis, ni moins beaux que les Sapajous. Leur patrie commune est aussi l'Amérique méridionale. En voici les 4 plus belle espèces.
No. 5. L'Ouistiti.
Il est long de 7 pouces, noir avec des raies grises et roussâtres, sauvage et turbulent, et grimpe aussi facilement que l'écureuil. Il a une odeur de musc, et mange des fruits, du pain, des araignées, des mouches et des limaçon. Son cri est une espèce de sifflement.
No. 6. Le Pinche.
Il n'a que six pouces de hauteur, mais sa queue à un pied de long. Il la tient, en marchant, relevée sur le dos et recourbée comme celle du lion. Ce petit animal est extrèmement gai, vif et alerte, et divertit ceux, qui le considèrent, par mille gentillesse et mille postures amusantes. Son cri est un sifflement doux, comme celui d'une souris, et quelquefois aussi agréable que le chant d'un oiseau.
No. 7. Le Marikina.
Est três joli de couleur, ses poils sont doux, comme de la soie, et sa figure ressemble presque à celle d'un petit lion. Il n'a que neuf pouces de longueur; mais sa queue est un peu plus longue. Il ne cède aucunement aux autres en gentillesse et en vivacité. Lorsqu'on en prend un soin convenable, les climats du milieu de l'Europe lui conviennent fort bien.
No. 8. La Miko.
Le Miko est le plus beau de tous les Sagoins. Il a 7 pouces de longueur, le poil long, extrêmement fin, doux comme de la soie, et brillant comme de l'argent; avec une queue presque deux fois aussi longue que son corps et d'un beau brun châtain. Sa face et ses oreilles sont nues et d'un couleur de rose assez vive. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones.
Ad99998 01 056a/freOiseaux IX. T. I. No. 54.
OISEAUX DE NUIT de différentes Espèces.
Les Oiseaux de nuit, comme personne ne l'ignore, sont des oiseaux de proie, qui ne sortent de leur retraite, chercher leur nourriture, que pendant la nuit, au clair de la lune, ou pendant le crépuscale du soir et du matin, (car ils voient aussi peu que les autres animaux dans une nuit fort obscure), parceque leurs yeux, grands et fort ouverts, sont trop sensibles pour supporter la lumière du jour ou du soleil, qui les aveugle entièrement. On les divise en deux classes principales, savoir 1) en Hiboux, dont la tête est ornée de deux aigrettes en forme d'oreilles, et 2) en Chouettes, qui ont des grosses têtes arrondies et sans aigrettes. Ces deux classes se subdivisent, chacune en plusieurs espèces.
No. 1. Le Grand-Duc.
Le Grand-Duc est le roi de tous les oiseaux nocturnes; on pourrait même l'appeller l'Aigle de la nuit. II a trois pieds de hauteur quand il est perché, et six pieds d'envergure quand il vole. Il a la tête prodigieusement grosse et ornée de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, de la hauteur de trois pouces, le bec court et les ferres très fortes. Sa couleur est brune tachetée de noir. Il habite de préférence le creux des rochers, les tours et les châteaux tombés en ruines, où il fait son nid. C'est de tous les oiseaux de nuit celui qui supporte le mieux la lumière du jour; il préfère malgré cela le crépuscule du soir pour aller à la chasse. Il prend les lièvres, les lapins, les rats, les chauve-souris, les serpens, les lézards, les grenouilles et les crapauds, dont il avale les plus petits en entier; et lorsque son estomac a digéré la chair des animaux, il en rend les os par le bec sous la forme de pelotes rondes. Tous les oiseaux de jour, et spécialement le corbeau, la corneille et la buse, sont ses ennemis, et le poursuivent à grands cris dès qu'ils l'apperçoivent. De là vient que les chasseurs l'attachent sur leurs logettes, pour attirer les corbeaux et les corneilles, qu'ils peuvent alors tirer facilement.
No. 2. Le Moyen Duc.
Cet oiseaux habite principalement les Terres Magellaniques, il n'a que deux pieds de hauteur, et les pattes sans plumes.
No. 3. La Hulotte. >
La Hulotte ou Chouette noire, est la plus grande de toutes les chouettes, car elle a un pied et demi de hauteur. Elle fait son séjour dans les forêts, où elle habite le creux des arbres; vole fort légèrement et sans bruit, se nourrit de souris, de mulots et de petits oiseaux, qu'elle avale entièrs. Elle aime a pondre ses oeufs dans les nids des buses, des corneilles et des pies aux quelles elle laisse le soin de les couver.
No. 4. Le Chat-huant.
La couleur principale de cet oiseau est la rousse, comme celle de la Hulotte est la noire. Le Chat-huant peut avoir 15 pouces de hauteur, il est fort joliment tacheté, et a de grands yeux d'un bleu foncé; il habite le creux des arbres comme la Hulotte, dont il a d'ailleurs les habitudes et les moeurs.
No. 5. L'Effraie ou Fresaie.
Cet oiseau n'habite point les bois, mais toujours les villes, où il se tient dans les Eglises, les tours et les cimetières. Cette habitude jointe à son cri lugubre et effrayant, qui lui a valu son nom, font souvent peur aux enfans et aux vieilles femmes, qui croient encore aux sorciers, aux spectres et aux revenants, et donnent à l'Effraie le nom d'Oiseau de la mort, s'imaginant, par une superstition ridicule, qu'il doit mourir quelqu'un dans la maison, sur la quelle elle se perche. Elle a 13 pouces de haut, sa couleur est une jaune doré avec de très jolies taches. Elle se nourrit de souris, et boit volontiers l'huile des grandes lampes qui brûlent dans les églises.
No. 6. La Chevêche.
La Chevêche est la plus petite de toutes les Chouêttes, car elle n'a que 7 pouces de hauteur. Elle est d'un gris tacheté, habite les masures des châteaux isolés et tombés en ruine, et se nourrit de souris et de petits oiseaux. Elle peut très bien voler de jour, et les hirondelles la poursuivent à grands cris dès qu'elles l'apperçoivent.
Ad99998 01 057a/frePoissons. VII. T. I. No. 55.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. L'Anguille tremblante, ou la grande Torpille.
No. 2. La Raie tremblante, ou la Torpille ordinaire.
Ces deux poissons sont extrèmement remarquables à cause de la propriété singulière, qu'ils ont, de donner à ceux qui les touchent, une commotion électrique si violente, que le bras et la main en sont à l'instant même tout à fait étourdis. Lorsqu'un pêcheur, étant dans l'eau, marche inopinement sur une Torpille, il en reçoit par tout le corps une si violente secousse, qu'il en est renversé. Il suffit même de toucher ces poissons avec une baguette, une verge de fer ou un bâton de pêcheur pour ressentir une commotion aussi forte que celle d'une machine électrique même. La nature a vraisemblablement donné cette propriété à ces animaux pour pourvoir, tant à leur défense qu'à leur nourriture. L'Anguille tremblante se trouve sur les côtes de l'Afrique, de la Cayenne et du Pérou, de même que dans tous les pays chauds. Elle a à peu près 4 pieds de longueur; sa couleur est d'un noir rougeâtre; sa peau est lissé et enduite partout d'une humeur visqueuse. Sa chair est grasse et de bon goût, aussi la mange-t-on fréquemment dans les pays ci dessus. Lorsque les pêcheurs en ont pris une dans leurs filets, ils commencent par la tuer, pour ne point recevoir ce coup douloureux électrique; car cette propriété singulière cesse aussitôt que le poisson est mort. On ne peut l'apporter vivant en Europe. La Torpille ordinaire ressemble presque à une assiette ronde avec une queue. Elle est couleur de brique, rayée et tachetée de noir. On la trouve dans la Mer Méditerranée dans les endroits sangeux de la Sardaigne, et sur les côtes orientales de l'Angleterre et de l'Irlande. Elle a souvent 3 pieds de long, et pèse 15 à 20 livres. Elle se nourrit de poissons, et étourdit tellement les petits qui passent au dessus d'elle, lorsqu'elle est couchée dans le sable, qu'ils tombent sur elle, et qu'elle peut alors les manger. Sa chair est molle, visqueuse et mangeable.
No. 3. La Chauve-Souris de mer.
On appelle communément ce poisson Diable-Licorne ou Diable-Monocéros, à cause de sa forme hideuse, de sa corne pointue, et de ses nageoires qui ressemblent à des pieds et à des mains. Il a environ un pied de longueur, vit dans l'Amérique méridionale, et se nourrit d'autres poissons et d'insectes aquatiques. Il est maigre et peu charnue; on ne peut le mager.
No. 4. Le Taureau de mer.
Ce poisson, singulier par sa figure, est long de 8 pouces, carré, et recouvert tout au tour du corps d'une écaille osseuse, composée d'autres plus petites ecailles de figure hexagonale, raboteuses et d'un brun jaunatre; il est du genre des poissons, nommés coffres. Les quatre aiguillons pointus, dont deux sont placés sur sa tête et deux vers l'ànus, lui servent à se défendre contre la voracité des autres poissons. Il vit dans les Indes orientales, et se nourrit d'insectes aquatiques.
No. 5. Le Crapaud de Mer.
Ce poisson est ainsi nommé à cause de sa figure informe. On le trouve à la Chine et au Bresil; il vit de rapine, c.a.d. de poissons plus petits que lui, qu'il prend par le moyen des fibres élastiques, qu'il a au dessus de la bouche et à l'extrèmité de sex deux cornes, qui lui servent de ligue. Il a neuf à dix pouces de longueur, et est fort joliment tacheté.
Ad99998 01 058a/freOiseaux. X. T. I. No. 56.
DIFFERENTES ESPECES D'OIES.
Quelque décriée que soit l'Oie, à cause de sa stupidité, elle est cependant remarquable à plusieurs regards, et de la plus grande uilitè pour l'homme. L'oie privée est une des meilleurs volailles domestiques. Elle nous fournit une nourriture saine; sa graise s'emploie dans nos cuisines; son duvet sert à faire des lits et des pelisses, et les plumes de ses ailes, qui sont nos plumes à écrire, fournissent à un des besoins les plus indispensables, et sont de la dernière utilité. L'oie a d'ailleurs plusieurs bonnes qualités; elle est hardie, et defend avec courage sa couvée des attaques des oiseaux de proie et des autres ennemis; elle est extrèmement alerte et vigilante; elle est reonnoissante et susceptible envers l'homme, d'un attachement et d'un amour si grands, que l'animal perit quand il est privé de ce qu'il aime. L'oie se trouve dans toutes les parties du monde, il en existe quantité d'espéces, dont les principales sont reprèsentèes par la planche ci-jointe.
No. 1. L'oie sauvage.
L'oie sauvage, de laquelle descend notre oie domestique, est grise, plus petite et plus legère que la notre, ce qui fait, que comme oiseau de passage, qui pendant l'hyver cherche les pays chauds, elle vole avec facilité et fait de tres grands voyages. Elle vit sur les grands lacs, et se nourrit de graines, d'herbes et de poissons.
No. 2. L'oie des Terres Megellaniques.
Elle vit sur les côtes des terres de feu, où les célébres navigateurs Cook et Biron l'ont trouvèrent. Ses couleurs sont fort jolies.
No. 3. L'oie de Guinée.
L'Afrique est sa patrie; c'est donc à tort qu'on la nomme l'oie de Turquie ou de Sibérie. Elle est plus grande que l'oie ordinaire; sa couleur est d'un gris blanc excepté sur le dos et aux ailes, où elle est d'un gris noir. Cette oie est surtout remarquable à cause de la poche ou bourse qui lui pend au dessous de la tête. On la trouve fréquemment apprivoisèe dans les basses-cours des amateurs en Allemagne.
No. 4. L'oie du Cap.
C'est sans contredit la plus belle de toutes les Oies, à cause de la variété et de la beauté de ses couleurs. On l'appelle aussi l'oie d'Egypte on du Nil. Malgré la chaleur des climats d'où elle est originaire, elle vit et se propage même en Allemagne dans les ménageries des grands seigneurs.
No. 5. L'oie de Coromandel.
On la trouve sauvage sur la côte de Coromandel; elle a une grosse bosse sur le bec. Sa tête et son cou sont tachetés de noir, son ventre et sa poitrine sont d'un gris d'argent, son dos du bleu calybé et ses ailes d'un gris sombre.
No. 6. L'oie du Canade.
On la nomme aussi l'Oie-cigne parcequ'elle a quelque ressemblance avec ce dernier oiseau. Elle est d'un brun noir et grise, et a une bande blanche derrière la tête. On la trouve fréquemment apprivoisée en Allemagne, en France et e Angleterre.
No. 7. L'Eider.
Cette Oie sauvage vit dans les pays les plus septentrionaux, sur les côtes de l'Islande, Groenlande et de la Norvège, et est fort renommé à cause de ses plumes précieuses, légères et chaudes, qui nous sont connues sous le nom d'Edredon ou d'Aigledon, et dont l'oiseau construit son nid, dans lequel on les recueille. On en fait un grand commerce. L'Eider se nourrit de poissons et coquillages, vit sur l'eau dans l'océan septentrional, et ne vient à bord que dans le tems de la ponte.
No. 8. La Bernache.
On a cru et raconté pendant longtems que cette espèce d'Oie, qu'on trouve sur les côtes de l'Ecosse, croissoit sur les saules, sous la forme de petits noeuds, qui, lorsqu'ils étoiet parvenus à leur maturité, tomboient dans la mer et devenoient des Oies vivantes. D'autres se sont imaginés que la Bernache croissoit, comme le champignon, dans le bois pourris des vaisseaux, ou dans certains coquillages, auxquels on donna pour cette raison le nom de Bernaches. Mais ce sont de vrais contes. La Bernache pond et couve comme les autres oiseaux, mais elle le fait fort en cachette dans les îles Orcades; c'est au reste un excellent gibier pour les Ecossois et les Irlandois.
Ad99998 01 059a/freMélanges. I. T. 7. No. 57.
ANIMAUX FABULEUX.
Tous les animaux merveilleux dont il n'est fait aucune mention dans notre histoire naturelle moderne, quoiqu'on trouve leurs noms dans les anciens ouvrages des Poëtes et des Historiens de l'antiquité, de même que dans les Contes arabes, les vieux livres de Chevalerie et les fables des différens peuples, ne sont que des êtres purement imaginaires, des Animaux fabuleux, qui n'existèrent jamais. La planche ci-jointe représente 6 de ces animaux, tirés de la Mythologie des Egyptiens, des Grecs et des Romains, et fait voir comment leur imaginationse représentoit ces êtres, et sous quels traits leurs artistes les rendoient.
No. 1. Le Centaure.
Si l'on en croit la fable, les Centaures étoient à moitié hommes et à moitié chevaux, et avoient de longues oreilles de chèvres. On les voit représentés avec une peau de lion sur le bras gauche, et tenant dans la main droite une espece d'arme ou baton à jet, dont ils se servoient à la chasse. Les premièrs cavaliers, qui étaint en même tems chasseurs, ont vraisemblablement donné lieu à cette fiction. No. 2. La Chimère. Ce fut, dit-on, un monstre qui avoit la figure et la tête d'un lion prodigieux, un serpent venimeux en place de queue, et sur le dos la tête d'une chèvre; il vomissoit quelquefois des flammes par la gueule, et ravages le royaume de Lycie; mais le Prince Bellerophon, monté sur le cheval ailé, nomme Pégase, le tua du haut des airs. Le sens de cette fable, vraisemblablement allégorique, est obscur et inconnu.
No. 3. La Sphinx Grecque.
No. 4. La Sphinx Egyptienne.
La Sphinx étoit, dans la Mythologie des Egyptiens et des Grecs, un animal fabuleux, par lequel ces peuples vouloient, à ce que l'on croît, donner un Symbole de leurs Sciences occultes. Il avoit chez les deux peuples la tète et la poitrine d'une femme avec le corps d'un lion; les Grecs lui donnoient des cheveux nuds et les ailes d'un aigle; les Egyptiens au contraire le représentoient sans ailes, mais avec une coiffure Egyptienne. La célèbre Enigme qu'elle proposoit, à Thèbes, à tous ceux qui s'approchoient de lui, déchirant tous ceux qui ne pouvoient la lui expliquer, et qu'Oedipe seul devina, est connue de tout le monde, et presque passée en proverbe.
No. 5. Le Gryllus.
C'étoit chez les anciens un animal grotesquement composé des membres et des parties de plusieurs animaux et masques; p.e. un aigle avec une tête de lion sur la poitrine, deux têtes de béliers au lieu d'ailes; ou bien un coq avec de pieds de cheval etc. Toutes ces compositions aussi singulières que ridicules et pou conformes à la nature, tous ces jeux de l'imagination de l'artiste, se nommoient Gryllus chez les anciens. L'on en trouve beaucoup sur les cachets antiques. C'est vraisemblablement de là que vient le proverbes allemand; besondere ou närrische Grillen haben (avoir des rats ou des quintes singulières en tête).
No. 6. Les Sirènes.
Les Anciens représentoient les Sirènes sous la forme de jeunes filles, jusques aux hanches, avec les cuisses et les pattes d'un aigle, la queue d'un oiseaux et des ailes sur le dos. Ils débitaient outre qu'elles habitaient une île près de la Sicile, et que par les charmes de leurs chants et par la douceur des sons qu'elles faisoint rendre à leurs flûtes d'yvoire; elles attiroient d'une manière irrésistible tous les voyageurs qui passoint près de leur île, pour les déchirer ensuite et les dévorer. Ce sont elles qui donnèrent lieu au proverbe chant de Sirène. C'est donc à tort qu'on les représente, avec une queue de poisson, et nageant sur la mer.
Ad99998 01 060a/freMélanges II. T. I. No. 58.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. Les Harpyes.
Selon l'ancienne Mythologie, les Harpyes étoient des monstres, qui avoient par le haut le corps d'une femme, et depuis la ceinture la queue d'un dragon; on leur donnoit en outre des pattes d'ours et des ailes de chauve-souris bigarrées de plusieurs couleurs. Les Dieux les envoyoient tourmenter les hommes.
No. 2. Le Griffon.
Le Griffon, qu'on trouve fréquemment comme support dans les armoiries, étoit pareillement un animal fabuleux des anciens. Il avoit le corps d'un lion, la tête d'un aigle, les oreilles d'un cheval, des ailes, et au lieu de jube une espèce de crète semblable à la nageoire d'un poisson. On débitoit de cet animal, qu'il déterroit l'or des entrailles de la terre, et qu'il le gardoit contre les voleurs.
No. 3. Le Satyre.
Les Satyres étoient, d'après les fictions des anciens, des hommes sauvages, qui habitoient les forêts; la couleur de leur corps étoit d'un brun rouge, ils avoient les pieds de bouc, les cornes et les oreilles d'une chèvre; ils se nourrissoient principalement de leurs troupeaux de chévres, et étoient de la suite de Bacchus à cause de leur gaité extraordinaire. De la vient qu'on les-représente communement dansans, avec une flûte de spet tuyaux et un bâton pastoral, ou une houlette, à la main, une peau de chèvre sur le bras, et une cruche à lait ou à vin devant eux. C'est du don d'ironie qu'on leur atrribuoit, que nos Satyre, ou poëmes ironiques, ont pris leur nom.
No. 4. Les Géans ou Titans.
Les Géans ou Titans étoient, selon la fable, des hommes d'une grandeur prodigieuse, qui avoient des serpens au lieu de pieds, sortirent de la terre dans les Champs Phlegrées, escaladèrent le ciel, entassèrent montagnes sur montagnes, et livrèrent de grands combats aux Dieux. C'est pour cette raison que sur les anciens monuments on les voit représentés avec une pierre et une branche d'arbre à la main, et une peau de boeuf sur le bras. Ce dernier indice fait allusion aux boeufs de Géryon, qu'ils avoient volés à Hercule.
No. 5. Le Cheval marin.
C'étoit pareillement un animal fabuleux, que les anciens disoient faire partie de l'équipage de Neptune. Il avoit par devant des pieds d'oie, et par derrière la queue d'un poisson, pour nager plus facilement.
No. 6. Les Néréides et les Tritons.
Les Néréides et les Tritons étoient des hommes à queue de poisson, dont la fable des anciens avoit peuplé la mer. Ceux du sexe masculin se nommoient Tritons, et les femmes s'appelloient Néréides. C'étoient des Demi-Dieux qui composoient le cortége de Neptune. La fable des Néréides ou des Nymphes des eaux (Naïades), s'est vraisemblablement conservée jusques à nos jours, et ce sont elles dont il est parlé dans les Contes bleus allemands sous le nom de Wasser-Nixen.
Ad99998 01 061a/freMélanges. III. T. I. No. 59.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. L'Oiseau-Roc.
Selon les contes arabes, si connus sous le nom des mille et une nuits, et d'autres histoires orientales merveilleuses, l'Oiseau Roc est un oiseau d'une grandeur prodigieuse; dont les Magiciens ou les Princes et les Princesses se servent toujours dans leurs voyages à travèrs les airs. Le conte intitulé Histoire du chevalier arabe, qui se trouve à la page 340 du VIIême Tome de la Bibliotheque bleue, fait voir quelle grandeur prodigieuse on lui attribue; puisqu'il porte sur son dos, non seulement la tente magnifique de la Princesse Dorathil Goasé, mais encore la Princesse elle même, et vole en peu de minutes sur toute l'Asie, chargé de ce fardeau. C'est cette scène que nous avens représent Fig. 1.
No. 2. Le Basilic.
Le Basilic, dont parle Pline dans son histoire naturelle fabuleuse, étoit un animal, qu'on feignoit vivre en Afrique; il avoit la figure d'un coq, avec des ailes de dragon bigarrées de plusieurs couleurs et la queue d'un dragon; son regard étoit, dit-on si venimeux, qu'il tuoit à l'instant même tout ce qui le regardoit. On prétendoit, par cette raison, qu'il n'y avoit pas d'autre moyen de tuer le Basilic, que de lui présenter un miroir, parcequ'alors son regard envenimé le faisoit périr lui même, aussitôt qu'il s'y appercevoit. C'est de la, sans doute, que l'expresson Yeux de Basilic est passée en proverbe.
No. 3. Le Phénix.
Le Phénix étoit pareillement un oiseau imaginaire et fabuleux des anciens. Il n'en existoit jamais qu'un seul, qui se trouvoit en Arabie, le pays aux merveilles. Cet oiseau vivoit 500 ans. et quand il étoit las de vivre, il ramassoit dans son nid les plus précieux aromates, auxquels le soleil mettoit le feu, et se brûloit ainsi lui même; il naissoit alors de sa cendre un jeune Phénix, et l'oiseau se renouvelloit de la sorte. Il avoit la grandeur et la figure d'un aigle, la tête rayonante, le cou brillant de la plus belle couleur d'or, les ailes couleur de pourpre, la queue, les serres, le bec d'un beau bleu de ciel. En un mot c'était l'oiseau du monde le plus rare et le plus merveilleux.
No. 4. La Licorne.
La Licorne, considérée comme quadrupéde, n'est pas moins fabuleuse. Il en est souvent fait mention dans les contes merveilleux; on la trouve pareillement comme support dans les armoiries; la Bible même en parle au livre de Iob, (òu elle est vraisemblablement prise pour le Zèbre), mais l'histoire naturelle moderne n'en dit pas le mot. On lui atrribue le corps d'un grand cheval, avec une corne cordelée et pointue, de la longueur de deux aunes, sur le front. Cé vraisemblablement, la corne ainsi figurée du Narval, (poisson décrit au No. 7. du II. cahier), qu'on aura rouvée quelque part dans la terre, de même que d'autres os d'animaux pétrifiés, et l'ignorance totale de l'histoire naturelle, qui ont donné lieu à cette fable que Pline raconte le premier.
No. 5. Le Boramez, ou l'Agneau de Scythie.
Au commencement de ce siecle on ajoutoit encore foi à la fable, qui disoit; que dans la Tartarie et la Scythie il croissoit une plante singulière de la figure d'un agneau brun, et portée sur une tige, qui lui servoit, pour ainsi dire, du cordon ombilical. Cet agneau mangeoit, disoit-on, toutes les plantes qui l'environnoient et auxquelles il pouvoit atteindre, il périssoit ensuite et se desséchoit quand il ne trouvoit plus de nourriture. Ce qu'il y a de vrai dans cette fable, c'est que le Boramez, ou l'agneau Scythe est une mousse laineuse, qui, comme plante parasite, croît souvent en grande masse, et quelque fois même sous la figure représentée ici, sur la grande fougére de Tartaric, et est d'un jaune brun. Tout ce qu'on ajoute de plus n'est qu'un conte.
No. 6. Le Dragon.
Le Dragon est un animal merveilleux fort célèbre dans la fable de presque tous les peuples et sur tout dans les anciennes histoires de chevalerie et les contes populaires de l'Allemagne, où il porte le nom de Lindwurm. On lui donnoit les quatre pieds d'un lion, une queue de serpent fort épaisse, des ailes couvertes d'yeux, une tète et un cou éffroiable, et lui faisoit communément vomir feux et flammes. Les Dragons ètoient des monstres qui désoloient la terre, et avec lesquels les chevaliers étoient toujours en combat; ils furent, en un mot, de tout tems des êtres purement imaginaires, que la fantaisie des poëtes décrivit sous quantité de formes differentes, mais qui n'existèrent jamais dans la nature.
Ad99998 01 062a/freOiseaux XI. T. I. No. 60.
COUCOUS de différens Pays.
Le Coucou, cet oiseau connu de tout le monde, est remarquable à plusieurs égards. Il est à peu près de la grandeur d'une tourterelle, sa queue seule le fait paroitre plus long. Il a reçu son nom de son cri Coucou! Coucou! qu'il ne fait cependant entendre que depuis le mois d' Avril jusqu'au mois de Juillet. Il n'y a que le mâle qui chante Coucou, la femelle ne fait que croasser. C'est un oiseau de passage, qui quitte l'Allemagne en Septembre pour chercher les pays chauds, et revient en Avril. Il se nourrit de vermisseaux et d'insectes et n'est point un oiseau de proie, comme le vulgaire l'a cru faussement; on en a même debité maintes fables; entre autres qu'il se changeoit en épervier; que le Vautour le prenoit sur son dos et nous l'apportoit; qu'il bavoit sur les plantes, ce qui donnoit naissance à des insectes nuisibles; qu'il pondoit dans les nids des autres oiseaux un oeuf, qui par sa couleur ressembloit toujours aux oeufs de ceux-ci, afin de les tromper; que le jeune Coucou devoroit la mére, qui l'avoit fait éclore etc. etc. Tout cela ne mérite pas l'ombre de croyance. Le Coucou est sans doute remarquable en ce qu'il ne construit point de nid et ne couve point lui même ses oeufs, qu'il pond un à un dans le nid d'autres petits oiseaux, p.e. de la sauvette, de la gorge-rouge, du roitelét, du hochequeue, qui les couvent volontiers, et nourrissent avec plaisir le jeune Coucou, lors même qu'il a pris l'essor. En un mot le Coucou ne s'inquiète en aucune façon, ni de ses œufs, ni de sa couvée, et en laisse toute la peine à d'autres oiseaux. On trouve le Coucou dans presque toutes les parties du monde, chaque pays en a cependant ses espèces particulières, comme le font voir les suivantes.
No. 1. Le Coucou d'Europe.
Il est d'un gris foncé, couleur sur couleur, ses ailes sont vertes et brunes.
No. 2. Le Coucou bleu.
Cet oiseau se trouve à Madagascar, et est d'un beau bleu de ciel.
No. 3. Le Coucou de Coromandel.
C'est le plus petit de tous; il est huppé, bigarée de diverses couleurs et a la queue forchue.
No. 4. Le Coucou de Cap.
Il est d'un brun roux, a les ailes noires et Ie ventre bigarré. On trouve aux environs du Cap de bonne Espérance une autre espèce de Coucou, qui par l'on cri, Chirs! Chirs! indique aux sauvages les provisions de miel des abeilles dans les forêts, les conduit jusque à l'arbre où est la ruche, et en reçoit pour reconnaissance une partie du butin.
No. 5. Le Coucou des Indes orientales.
C'est le plus grand de tous; il est brun, couleur sur couleur, et jaunâtre sous le ventre.
No. 6. Le Coucou des Iles Philippines.
est petit, a la tète, la poitrine et la queue noires, et les ailes d'un brun foncé.
No. 7. Le Coucou de Cayenne.
No. 8. Le Coucou de la Guyane.
Il est surprenant que les Coucous de I'Amérique ne pondent pas, comme ceux de l'ancien continent, leurs oeufs dans le nid des autres oiseaux, mais qu'ils se construisent leurs propres nids et couvent leurs oeufs.
Ad99998 01 063a/frePlantes XI. T. I. No. 61.
EPICES.
No. 1. Le Cardamome.
Le Cardamome dont nous assaisonnons quelques uns de nos alimens, est la semence d'une plante assez semblable au roseau. Cette plante, dont la racine est épaisse et noueuse, croît aux Indes orientales et surtout à Java. Il sort de la racine, à côté de la tige principale, dont les feuilles sont grandes, d'autres tiges plus petites, qui portent les fleurs. Les feuilles de ces tiges particulières sont plus petites et moins épaisses que celles de la mère tige, et il nait des aisselles de ces feuilles une fort jolie petite fleur blanche, à quatre pétales. A la fleur succèdent quantité de capsules (Fig. a.) de figure ovoïde, qui renferment la semence. Elles acquièrent une couleur brune rougeâtre, lorsqu'elles ont été recueillies et desséchées, s'ouvrent par leurs trois angles (Fig. b.), et fournissent de petits grains de semence, anguleux et d'un rouge brun, qui constituent l'épice, et dont les Hollandais font un commerce très considèrable. Il y a, à proprement parler trois espèces de Cardamome, savoir; 1) La plus petite et la plus commune, que représente la planche; cette espèce est la mieux connue; 2) L'espèce moyenne, dont les grains de semence sont plus gros, et renfermés dans des gousses triangulaires oblongues et 3) enfin, le grand Cardamome que l'on connaît sous le nom de graines du Paradis; mais dont la plante nous est encore inconnue.
No. 2. Les Capres.
La plante qui nous fournit les Capres croît en Italie, et dans les provinces méridionales de la France. Elle est basse, et plusieurs de ses branches sont même rampantes. Elle est armèe d'épines lorsqu'elle croit naturellement, mais ces épines disparoissent dans la plante cultivée. Sa fleur, à la quelle succéde une capsule en forme de poire, est d'un beau rouge. Les capres dont nous assaisonnons quantité de ragoûts, la salade aux anchois etc. ne sont que les boutons de cette fleur; on les recueille avant qu'ils se soient épanouis, et après les avoir séchés à l'air pendant un jour, on les fait mariner dans du sel et du vinaigre, les met ensuite en petites tonnes avec leur sauce, et les envoie dans toutes les provinces de l'Europe.
Ad99998 01 064a/freVers. I. T. I. No. 62.
VERS REMARQUABLES.
On donne le nom de Vers à des animaux, qui au lieu de sang n'ont qu'une liqueur blanche dépourvue de chaleur; qui n'ont ni pieds ni os, et se propagent par la ponte, ou en mettant au monde des petits tout vivans. Il y en a plusieurs qui sont dignes de notre attention, soit à cause de leur utilité, ou par rapport au dommage qu'ils causent a l'homme.
No. 1. Le Ver de Rosée.
Le corps de ce Vers est un composé d'anneaux qu'il peut allonger et rètrécir à volonté; il a en outre vers le milieu du corps, un bourrelet de chair relevé; sa couleur est d'un rouge brun. On le trouve dans le fumier, dans le terreau des jardins, et il sort ordinairement de terre après la pluie, ce qui lui a fait donner son nom. Il endommage considérablement les jeunes plantes, et a rarement plus d'une palme de longueur.
No. 2. La Sangsue.
La Sangsue vit dans les étangs, les marais et les ruisseaux; elle a 3 ou quatre pouces de longueur, et n'est, à proprement parler, qu'un ver a demi rond. Son dos noirâtre est strié de huit raies jaunes. Elle a la propriété singulière de s'attacher aux animaux ou aux hommes qui vont à l'eau, et de se remplir du sang, qu'elle leur suce, ne les quittant, que quand elle en est pleine. C'est pour cette raison qu'on s'en sert en mèdecine pour désemplir les vaisseaux sanguins de parties extérieures du malade; il est même vraisemblable que ce fut d'elle que les hommes apprirent à saigner et à ventouser.
No. 3. 4. 5. 6. Le Polype à Bras.
Les Polypes à Bras vivent dans l'eau. Leur corps, qui n'est qu'un simple Canal, est gélatineux, transparent, d'un jaune rougeatre (fig.6. a. b. c. d.) ou entièrement vert ,(fig. 3.). On voit à l'une des extrèmités de l'animal une espèce de bosse où se trouve sa bouche, autour de la quelle s'étendent ses bras, assez semblables à de très petites perles enfilées, et qu'il peut avancer ou retirer à volonté. Ils se servent de ces bras pour saisir leur proie, c. a. d. de petits insectes aquatiques, et les porter à leur bouche (fig. 4. 5.). Les Polypes s'attachent communément par la queue à quelque plante aquatique, et surtout à la lentille d'eau (fig. 3. et 6.). Ils se propagent aussi comme les plantes, jettent à leurs côtés des bourgeons qui l'accroissent comme les branches d'une plante, (fig. 3.), se séparent ensuite du tronc, et deviennent autant de jeunes Polypes. Il est singulier qu'en quelque nombre de morceaux que l'on coupe ces animaux, chaque partie devienne elle même un polype entier. La fig. 4. représente un Polype à Bras dans sa grandeur naturelle, s'emparant de sa proie; et la fig. 5. en fait voir deux, considérablement grossis, qui ont entortillé de leurs bras un insecte, qu'ils dévorent en commun.
Vers, qui se trouvent dans les viscères.
No. 7. Le Ver Cucurbitin.
No. 8. Le Ver Orbiculaire.
On trouve dans les viscéres des hommes et des animaux, plusieurs espéces de Vers, differens par leur forme aussi bien que par leur grandeur. Les plus dangereux d'entre eux sont, les Vers Solitaires, qui se reproduisent et ne peuvent se détruire tant qu'il en reste une seule partie dans le corps. Le Ver Cucurbitin, qui en est une espèce, se trouve dans les intestins de l'hommes. La petite pointe triangulaire qu'on lui voit, est sa tête. Le Ver Orbiculaire représenté ici de grandeur naturelle, s'attache de préférence au foie des animaux, et ressemble à une grande vessie remplie d'eau.
Ad99998 01 065a/freQuadrupedes XV. T. I. No. 63.
LOUPS ET RENARDS.
Les Loups et les Renards sont de la nombreuse famille des chiens. Ce sont en général des animaux féroces, qui sont à bien des égards dangereux ou nuisibles à l'homme. Il e n existe plusieure espèces, dont les plus remarquables sont:
No. 1. L'Hyène.
L'Hyène, que les anciens connoissoient déja comme un animal terrible, vit dans les deserts de la Perse, de la Syrie, de l'Egypte et de la Barbarie, où elle habite le creux des rochers. Elle a environ quatre pieds de longueur, les pattes hautes, et le poil gris strié de rayes brunes; elle a plutôt des soies que des poils; il règne sur son cou et le long de son dos, une jube ou crinière, qu'elle peut dresser et baisser à volonté. Elle sort la nuit pour-chercher sa proie, qui consiste en ânes, en chévres, en brebis, en hommes, et même en charognes et en cadavres, qu'elle déterre. Elle est d'un naturel si féroce et si cruel, et si courageuse en même tems, qu'elle seule met souvent en fuite deux lions.
No. 2. Le Chacal.
Le Chacal ressemble moins au renard qu'au loup, dont il a parfaitement la grandeur. Sa couleur est d'un jaune gris, il habite le Sud de l'Asie, la Perse, la Syrie, l'Egypte et le Nord de l'Afrique; il ne vit point, comme le renard, dans des terriers, mais dans les forêts et sur les montagnes, d'où il descend souvent, sans craindre les hommes, jusques dans les villes et les villages pour y chercher sa proie. On voit souvent jusqu'à deux cents de ces animaux attroupés. Le Chacal s'apprivoise aisément.
No. 3. Le Loup.
Le Loup se trouve dans toutes les parties du monde. Sa couleur varie, mais le plus ordinaire est gris brun, a trois pieds et demi de long, et à peu près la figure d'un chien de boucher. Le Loup prend les moutons, les chevreuils, les veaux et les poulains; il est si vorace, qu'il mange deux moutons à la fois lors qu'il en a le tems. Il n'attaque l'homme qu'en hyver lors qu'il est affamé. On a entièrement détruit cette race d'animaux pernicieux en Allemagne.
No. 4. Le Renard noir,
a quelque ressemblance avec le Loup, et il est plus grand que le renard ordinaire. On le trouve dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa pelisse est d'une extrême finesse, d'un noir luissant, et la plus chère et la plus précieuse, que nous connoissions jusques ici, de sorte qu'en Russie même, une belle peau de renard noir coute souvent jusqu'à 400 Roubles.
No. 5. Le Renard blanc.
Ce Renard est plus petit que l'ordinaire, et se trouve assez fréquemment dans toutes les contreés de notre globe sous le cercle polaire arctique. Il vit, comme notre renard, dans des terriers qu'il se creuse. Sa peau est douce et d'un beau blanc; on la connoit même en Allemagne, où cette sorte de pelisse n'est ni chère ni rare.
No. 6. Le Renard ordinaire.
Se trouve dans toute l'Europe et en Asie; il a environ 2 pieds de longueur, et la couleur de son poil est un brun fauve. II se creuse des terriers, est extrêmement craintif et rusé, et se nourrit par la même des bêtes qu'il prend par finesse plutôt que de celles qu'il ravit de force. Les animaux dont il fait sa nourriture sont surtout les poules, les oies, les faisans, les jeunes chevreuils, les lièvres et les lapins. Il aime aussi le miel des abeilles sauvages. On le prend dans des pièges, pour ne pas endommager sa peau.
Ad99998 01 066a/freOiseaux. XII. T. I. No. 64.
OISEAUX LES PLUS PETITS.
Le plus petit oiseau que nous ayons en Europe, est notre Roitelêt; mais il en existe de plus petite encore à la Chine et dans les Indes orientales. Voici les plus petits que les naturalistes ayent découverts jusques ici.
No. 1. 2. 3. Les Moineaux nains de la Chine, et
No. 4. Le plus petit Oiseau-mouche.
Nous avons fait graver ces Oiseaux de grandeur naturelle, et perchés sur un rameau de la plante, qui nous donne le Thé. Les Moineaux-nains de la Chine, sont de très jolis petits animaux fort variés par leurs couleurs. Il en est qui ont la tête rouge, les ailes bleues et le ventre blanc; (Fig. 1.) d'autres (No. 2.) ont les ailes et le dos rouges, la gorge bleue, et les dessous du ventre jaune; d'autres, enfin (No. 3.) ont la tête et le dos verts et le ventre blanc. Mr. le Docteur Spalowsky de Vienne est le premier qui en ait parlé, car on ne les connaissoit pas avant la publication de son Supplément à l'histoire naturelle des Oiseaux, dans lequel il assure avoir eu lui mêmes entre les mains de ces moineaux empaillés. Le plus petit oiseau mouche, (No. 4.) que nous avons pareillement représenté de grandeur naturelle, et suçant de la fleur du thé le miel dont il fait son unique nourriture, est du genre des Colibris, et se trouve naturellement au Brésil. Ce petit animal se prend souvent, comme une mouche, dans les toiles des grandes araignées, et n'étant ni assez grand ni assez fort pour se débarasser, il devient la proie de ces insectes, qui l'étranglent et lui sucent le sang. Les grandes araignées lui tendent en outre différentes embûches, c'est pourquoi ce petit oiseau, par un instinct naturel, construit son nid, qui n'est pas plus grand qu'une noix, immédiatement au dessous du nid d'autres oiseaux ennemis des araignées, aux quelles ils font la guerre et qu'ils dévorent, tandis qu'ils ne font aucun mal au petit oiseau qui s'est mis sous leur protection. L'oiseau-mouche se nourrit, comme nous l'avons dit, du miel de fleurs. Les Dames du Brésil portent de petits oiseaux mouches desséchés en guise de pendans d'oreille, à cause de la beauté de couleurs de ces petits animaux.
Ad99998 01 067a/freQuadrupedes XVI. T. 1. No. 65.
PARESSEUX ET TAMANOIRS.
Le Paresseux.
Cet animal est une singalarité parmi les quadrupèdes. Il ressemble presque au singe, a le corps droit lorsqu'il est assis, se nourrit des feuilles et des fruits des arbres, et vit au Bresil de même que dans les contrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal est son extrême paresse et la lenteur avec laquelle il se meut; car il lui faut 8 ou 9 minutes de tems, non seulement pour porter un pied devant l'autre, mais encore un intervalle de tems égal pour se reposer. Il grimpe avec la même lenteur sur les arbres qui lui fournissent sa nourriture; aussi n'en quitte-t-il aucun qu'il ne l'ait entièrement depouillé, et pour l'abandonner il se roule, se laisse tomber, et fait avec lenteur le voyage d'un autre arbre. Les coups de bâton mêmes ne peuvent le forcer à se mouvoir plus vite: Il pousse à chaque pas un cri insupportable. C'est là sa seule défense; car il ne peut ni fuir ses ennemis ni s'en défendre, vû que ses griffes ne lui servent qu'à grimper. Lorsqu'il veut dormir, il embrasse étroitement une branche de ses quatre pattes, et se pend à peu près comme est suspendu un Hamac. Il n'y a que deux espèces de paresseux, savoir l'Ai et l'Unau.
No. 1. et 2. L'Ai.
L'Ai a environ deux pieds de longueur, et son poil est d'un gris brunâtre. A le voir en face, il a la figure assez semblable à celle d'un homme. Ses quatre pattes sont armées de trois longues griffes, tandis que l'Unau n'en a que deux aux pattes de devant et trois à celles de derrière.
No. 3 L'Unau.
L'Unau se trouve dans l'Amérique méridionale et aux Indes orientales; il est plus petit que l'Ai et n'a point de queue; mais on lui voit sur la croupe un bouquet de poils élevés; la couleur de son dos est brune; et celle de son ventre le gris blanc. Si l'on en excepte les griffes, il a toutes les qualités de l'Ai.
Les Tamanoirs.
La patrie de ces animaux, dont il n'existe que trois éspeces, sont l'Amérique méridionale et la brûlante Afrique. Ils se nourrissent de fourmis, qu'ils prennent en allongeant leur langue gluante sur la passage de ces insectes, dont elle est couverte après une couple de minutes; ils retirent alors la langue et avalent les fourmis qui la couvrent. A l'aide de leurs longues griffes ils grimpent avec facilité sur les arbres, où ils cherchent les fourmillières et prennent, par le moyen de leur grande langue effilée, les fourmis jusque dans les coins les plus cachés. Les griffes aiguës des Tamanoirs servent aussi à leur défense. Ils se mettent à cet effet sur le dos, et se battent avec tant d'acharnement, même contre le Tigre de l'Amérique, qu'ils font la plupart du tems pèrir leur ennemi. Il n'en existe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, que trois espèces:
No. 4. Le Grand Tamanoir.
Il a le poil long, de couleur jaune, blanche et noire. La longueur de son corps est de quatre pieds jusqu'à la naissance de la queue, et il a quatre orteils munis de griffes à chaque patte.
No. 5. Le Tamanoir moyen.
Cet animal vit principalement au Bresil. Il est à peine moitié aussi grand que celui dont nous venons de parler, a le poil lisse et d'un gris jaune avec une queue roulée, dont il se sert pour se pendre. Ses pattes de devant ont 4 orteils, et celles de derrière 5.
No. 6. Le Petit Tamanoir.
Sa longueur n'est que de 8 à 10 pouces, la queue non comprise, il a le poil doux, de couleur jaune, grise et brune, et sa queue est pareillement roulée.