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Ad00341 06 055a/freMélanges CLVI. Vol. VII. No. 53.
ÉDIFICES REMARQUABLES DE ROME.
Fig. 1. Le Panthéon, ou la Rotonde.
Le Panthéon, dit vulgairement la Rotondej converti plus fard par le pape Boniface IV. en église, nommée l'église de Ste. Marie ad martyres, est un des plus beaux restes de l'antiquité, que l'on trouve dans la Rome moderne. D'après l'opinion de plusieurs antiquaires il fut élevé par M. Agrippa sous le régne d'Auguste, et consacré à Jupiter vengeur, ainsi qu'à tous les Dieux,' de là le nom de Panthéon. L'intérieur était décoré d'un grand nombre de "statues et d'autres ouvrages précieux en bronze, mais qui en ont été enlevés à différentes reprises. Le pontife Boniface convertit, comme nous l'avons déjà dit, le Panthéon en église, et la consacra à la vierge et aux SS. martyrs; et par là ce précfeux monument est heureusement à couvert de toute destruction ultérieure. En dehors on aperçoit d'abord un superbe portique'de 16 colonnes corinthiennes de granit du plus beau poli. Delà on entre par le grand portail de bronze dans l'intérieur du temple, décoré par des colonnes et des pilastres de marbre jaune (giallo antiço), et qui est admirablement éclairé par une seule ouverture pratiquée au haut de la voûte. Tout autour on voit huit autels, et dans les intervalles les tombeaux et monumens de plusieurs artistes et auteurs célèbres, parmi lesquels nous nommerons de préférence Raphaël A'Urbin, Hannihal Caracci , le Poussin, Métastase, Mengs et Winkelmann.
Fig. 2. Le théâtre de Marcellus.
Auguste fit élever en l'honneur de Marcellus, son neveu, ce riche et somptueux théâtre; ce fut le premier théâtre fixe que Rome vit dans ses murs après celui de Pompée ; six cents bêtes féroces y furent sacrifiées lors de la dédicace, et c'est là qu'on apporta pour la première fois des tigres. L'édifice a 378 pieds de diamètre, et l'intérieur était divisé en deux parties, savoir, le théâtre et là scène. Il ne reste du premier que 12 ou 13 arcades doriques et autant «le joniques. On a bâti de nos jours au milieu des débris de ce théâtre le palais Savtih Orsini, tel ■ que nous le voyons figuré ici. A quelque distance on remarque la coupole de l'église S. Maria in Campitelli,
Ad00341 06 056a/freMélanges CLVI. Vol. VII. No. 54.
MONUMENS CURIEUX DE L'ABYSSINIE.
Fig. 1. L'église d'Axum.
On trouve à Axum, ancienne capitale de Tigre et peut être même de VAbyssinie entière, une des plus belles églises qu'il y ait dans ce pays chrétien. Elle est située à l'extrémité septentrionale de la ville actuelle, et paraît avoir remplacé une ancienne pagode; du moins les ruines des obélisques et des statues, égiptiennes semblent-elles annoncer une destination différente, dans son origine, du culte chrétien. Il doit y avoir eu dans le septième siècle avant la naissance de JesusChrist une église de bâtie, mais qui fut détruite en 1526 dans la guerre avec les Mahomëtans. L'église, Fig. urée ici, a été construite en 1657. A en juger par son air gothique, il est vraisemblable que le plan en a été fait par des architectes arabes ou portugais, qui habitaient alors ce pays Cette église a 40 pieds de haut, sur 111 de long, et 51 de large. On voit sur le devant des piliers carrés, massifs,, de 5 pieds d'épaisseur, entre lesquels sont les portes de l'église. Le toit est, comme dans les édifices italiens, plat et décoré d'ornemens gothiques et simples; au milieu s'élève une petite coupole. De côté le clocher n'a pas la moindre apparence.
Fig. 2. Le siège des rois d'Axum.
Près de l'église sus-mentionnée, en dedans de ses murs, se voit un monument remarquable par sa seule simplicité. Il est aussi formé par quatre colonnes égyptiennes octogones , entre lesquelles se trouve une pierre carrée. C'était là -dessus que s'asseyaient les anciens rois VAbyssinie, lors de leur couronnement; de là vient le nom Siège des Rois. Bruce trouva au bas de ce siège une inscription grecque', qui semblait annoncer que c'était le roi Ptolomée Everget.es, qui arait érigé ce monument. Monsieur Sait, secrétaire du. Lord Valentia, à qui nous devons l'important voyage de VAbyssinie et le plus récent, n'en a rien vu. La forme des colonnes annonce sans doute quelques rapports avec l'art égyptien, mais il serait téméraire de décider, si' l'on doit le faire remonter jusqu'à Ptolomée Evergetes..
Ad00341 06 057a/freMélanges CLVIII. Vol. VII. No. 55.
L'OBÉLISQUE D'AXUM.
On remarque, parmi les diverses belles ruines les Abyssiniens actuelsVont plus aucune idée. à'Axutn, en Abyssiaie, sur une grande place, En général ce "Monument prouve que les arts plusieurs obélisques renversés,: et quelques- et la culture -y ont été dans un ç*tat beaucoup uns encore sur pied,qui décèlentl'art égyptien, plus florissant, que ne l'est celui de nos jours. Celui qui est figuré ici est le plus haut de A côté de ce chef-d'oeuvre colossal est un tous ceux qui sont encore debout; il a gopieds arbre,nommé Daru, dont le volume démesuré , de haut; il est fait d'un seul bloc de granit annonce que le tropique est sa patrie. On et soigneusement orné de lignes, de carrés et ignore quand cet obélisque a été érigé. Mainde cercles qui y sont taillés, parfaitement pro- tenant il est là pour attester la grandeur et la portionnés, et qu'on ne saurait prendre pour magnificence de l'antique ville tfAxum, qui des hiéroglyphes. Pour lever et placer une paraît avoir été autrefois la capitale de toute pareille masse, il a fallu des machines, dont VAbyssinie.
Ad00341 06 058a/freInsectes LXI. Vol. VII. No. 56.
PHALÈNES GEOMÈTRES D'ALLEMAGNE.
Fig. 1. Phalène souffrée. (Phal. Geom. Sambucaria. L.)
Cette Phalène souffrée, figurée ici, est un des plus grands Géomètres de l'Allemagne et même de presque tous ceux du reste de l'Europe; c'est une femelle. Les mâles de cette espèce sont d'une forme plus petite. On lui donne le nom de Géomètre à cause des pas singuliers qu'elle fait dans l'état de chenille ; voyez la à b à gauche sur la planche. On la nomme aussi arpenteuse en bâton tant à cause de sa forme que de sa tenue droite. Cette chenille se nourrit, il est vrai, des feuilles de plusieurs plantes, mais principalement de celles du sureau. Les différentes formes de cette chenille sont figurées à b à droite, soit lorsqu'elle est encore jeune et qu'elle est suspendue à des fils; soit lorsqu'elle a atteint là moitié de sa croissance, soit lorsqu'elle est parvenue à sa grandeur naturelle. La Nimphe souple et d'un brun rougeâtre se tient dans un tissu que la cnënilïe attache à une branche avant de se changer eu chrysalide.
Fig. 2. Phalène aglosse. (Phal. Geom. Elinguaria. L.)
Cette belle Phalène, tantôt d'un jaune de peau, tantôt d'un jaune de paille, avec une bande transversale, large et d'un brun, rougeâtre, a la trompe-si petite qu'on peut à peine l'apercevoir. Sa chenille se qualifie suffisamment à ^comme arpenteuse en bâton, et géomètre. On la trouve souvent sur des poiriers, mais, elle vit de préférence sur les chênes, les prunelliers et les aubépines, et se nourrit de leurs feuilles. Elle sort des oeufs au mois d'août, se met en chrysalide à l'automne, reparaît au printems, et atteint à la fin de mai sa grandeur naturelle, qui est de 2 pouces. Elle se métamorphose alors, comme le montre la figure inférieure à B, dans une feuille, en chenille d'un brun rougeâtre, qui 1.6 jours après se métamorphose en phalène.
Ad00341 06 059a/frePlantes CXXVIII. Vol. VII. No. 57.
DIFFERENTES ESPÈCES DE VIORNES.
La Viorne forme un genre de plantes de 27 espèces, qui comprend des arbrisseaux à feuilles opposées; mais comme il n'y en a que deux espèces d'indigènes à l'Allemagne, nous les avons figurées sur la planche ci-jointe.
Fig. 1. La Viorne cotonneuse.(Viburnum Lantana. L.)
La Viorne cotonneuse est un bel arbrisseau de 10 à 12 pieds de haut, qui croît sans culture en Allemagne, en France, en Italie et dans plusieurs parties de l'Europe» Ses; feuilles sont pétiolées, en coeur, légèrement dentées, blanchâtres en dessous et cotonneuses en dessus. Les fleurs blanches, qui paraissent au mois de mai et de juin, sont placées à l'extrémité des rameaux en corymbes, ayant l'apparence d'ombelles. Les baies ovoï des applaties sont d'abord vertes , puis elles deviennent rouges et enfin noires. En Suisse on en fait de l'encre. On se sert des rameaux pour tuyeaux de pipe; et ils sont si souples qu'on en fait des noeuds coulants et des rubans. Les feuilles sont bonnes en médecine. On la plante aussi dans les jardins tant à cause de la beauté de l'arbre, de ses fleurs abondantes, que de la diversité des couleurs de ses fruits.
Fig. 2. La Viorne obier. (Viburnum Opulus. L.)
Cet arbrisseau, qui parvient à la hauteur du précédent, se trouve dans toute l'Europe; il aime les terrains marécageux. Les feuilles sont- divisées en trois lobes pointues et denter lées. Au mois de mai paraissent au sommet des rameaux les fleurs blanches,, formant de fausses ombelles; celles de la circonférence sontsixfois plus grandes,;que celles du centre, et ressemblent de loin aux fleurs deThortensie. Il n'y a que les petites fleurs du centre qui produisent au mois de septembre des baies rouges. Cette Viorne, transplantée et cultivée avec soin de^ns les jar.iins-, produit une jolie variété, ayant de grandes fleurs blanches stériles,, qui forment une boule sphérîque, et qui lui ont fait donner le nom de boule de neige ou pelote de neige.
Ad00341 06 060a/freMélanges CLIX. Vol. VII. No. 58.
LA COLONIE PORTUGAISE DE MACAO EN CHINE.
Fig. 1. Coup d'oeil de la ville de Macao.
Macao, situé dans une petite île, vis-à vis de la ville de Canton, est la-seule.possession, qui appartienne à une puissance quelconque de l'Europe dans le territoire chinois. Cette petite portion de pays fut donnée par l'Empereur Chy-Tsong&ux Portugais en récompense des services, qu'ils lui avaient rendus contre les rebelles et les pirates. Ils y bâtirent en 1585 la ville de Macao. On ne voit rien de plus beau ni de plus jriant que le site de cette ville, qui, bâtie en amphithéâtre sur une hauteur, attire de loin l'attention par la blancheur de ses maisons construites à l'Européenne. On trouve sur de grandes places de beaux édifices, pourvus de cours et de jardins; mais la plupart sont inhabités, car Macao a beaucoup perdu de son importance, depuis que les Portugais ont été chassés du Japon, et qu'ils ont perau le commerce de cet empire, dont Macao était le principal magasin. La ville a des foTtifications importantes, mais qui sont maintenant en très-mauvais état et qui ne sont défendues que par une faible garnison de !5oCipayes ou soldats indiens.
Fig. 2. La grotte de Camoens.
Camoens, célèbre poète, l'Homère des Portugais, vécut, pendant son exil, h Macao.' C'est dans la grotte d'un jardin, ici figuré, et dont le directeur de la factorerie anglaise est maintenant possesseur, qu-il doit avoir composé sa célèbre Lusiade, poëme épique, où il chante les découvertes des Portugais dans les Indes orientales. La perspective de ce jardin, qui donne sur la mer et la ville, est vraiment assez attrayante pour inspire* «a. poète, surtout sous un si beau ciel.
Ad00341 06 061a/freMélanges CLX. Vol. VII. No. 59.
CURIOSITÉS DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE ESPAGNOLE.
Fig. 1. Le Courier-nageur.
La rapidité des fleuves rend, dans les contrées montagneuses de Quito , la navigation et la construction des ponts si difficiles, que, pour l'entretien de la correspondance , on s'est avisé d'établir des comiers-nageurs, qui portent les lettres de Quito à Jaën; ce sont ordinairement les Indiens, qui font ce service. Ce Courier nage pendant deux, jours sur trois grands fleuves, où il se laisse souvent aller au torrent; mais quelquefois, •lorsqu'il se trpuve des cataractes ou chûtes d'eau périlleuses, il descend à terre, et continue sa.route à travers les forêts. Il enveloppe ses lettres dans un mouchoir, ou une culotte, qu'il atr tache autour de sa tête en forme de turban; il place à côté son grand couteau, dont tout Indien est pourvu, pour.se frayer une route dans les épaisses forêts, qu'il traverse. Comme les fleuves sont extrêmement rapides, le pauvre Courier, a besoin-défaire tousrses. efforts pour n'être pas. submergé; mais pour semoins fatiguer, il prend sotis le bras une branche de bois;3éger; il a aussi quelquefois un compagnon de voyage. Us partent l'un et l'autre sans secharger d'aucune espèce de vivres, et se logent dans les huttes hospitalières situées sur les bords des fleuves.
Fig. 2. La maison des Incas.
Les Incas, ou rois indigènes, avaient fait construire pour eux et leur suite des édifices sur les grands chemins. Us étaient bâtis avec tant de solidité qu'il y en a quelques uns qui existent encore. La figure a montre le plan d'un pareil édifice; c, une partiedu mur intérieur d'un appartement; b, la même partie en dehors. L'encastrement des parties, est. visible à cl et à e.
Ad00341 06 062a/freMélanges CLXI. Vol. VII. No. 60.
LE CHIMBORASSO DANS L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
Le Chimborasso (prononcez Tschimborasso) est le sommet le plus élevé des Cordillères, cette chaîne de montagnes gigantesques, située dans l'Amérique méridionale espagnole, qui s'étend de la pointe du sud du nouveau monde jusqu'à l'isthme de Panama, et qui sépare l'Amérique du Nord de l'Amérique du Sud. C'est aux voyages de Mr. de Humboldt que nous devons la représentation de la montagne la plus élevée de la terre. On ne voit point ici la basse région,. parceque la perspective du Chimborasso est prise de la plaine de Tapiau, élevée de 90OO pieds audessus de la surface de la mer. La hauteur totale de cette montagne gigantesque est de 19,632pieds. On ne trouve sur les plateaux que les plantes qui résistent aux régions froides, telles.que le Molle, le Cactus etc. On voit paître sur le plateau de devant quelques Lamas, et des Indiens se rendent au marché du village Lican. On distingue aussi facilement, des différentes hauteurs, les couches de l'air; car pendant que le pied est enveloppé d'un brouillard fin et transparent, l'azur du ciel est, en remontant, plus foncé, et le sommet couvert de neige forme de fortes disparates avec le ciel d'un bleu d'indigo, ce qui donne au coup d'oeil plus d'éclat et de majesté. Il est très-vraisemblable, à en juger par la forme conique émoussée du sommet, que cette montagne a été produite par un tremblement de terre, ou par quelque feu souterrain.
Ad00341 06 063a/freMélanges CLXII. Vol. VII. No. 61.
ÉDIFICES REMARQUABLES À ST. PÉTERSBOURG.
Les magnifiques édifices Fig. urés sur ïa planche ci-jointe, ont été bâtis sous le règne de l'empereur actuel, Alexandre I. et sont les principaux ornemens de cette grande capitule.
Fig. 1. La nouvelle cathédrale de notre Dame de Kasan.
L'empereur Paul I. avait déjà conçu le projet en 1800 de faire bâtir cette superbe cathédrale, et en avait fait faire le plan parle conseiller aulique Woronichin, célèbre architecte. Le 27 août Igor, l'empereur actuel, Alexandre I. en posa la première pierre sur la perspective Nevski, et cet ouvrage a été achevé en 10 ans sous la conduite du comte de Sirogonow, d'après le plan donné par le conseiller aulique Woronichin. Une colonnade en demi-ceicle, exécutée d'après celle de St. Pierre à Rome, ayant à son extrémité extérieure les statues colossales en bronze des archanges Gabriel et Michel, conduit au bâtiment principal, qui a la forme d'une croix, et se termine en haut par un dôme. La hauteur totale est de 217 pieds. L'intérieur contient 3 grands autels très-riches, et est soutenu par 56 colonnes, dont chacune, quoique haute de 35 pieds, est formée d'un seul morceau du plus beau granit de Finnlande. L'intérieur outre cela est. richement décoré en marbre, jaspe et en bronze.
Fig. 2. La nouvelle bourse sur le Wassili-Ostrov.
La nouvelle bourse, bâtie sur le WassiliOstrov, d'après le plan qui en fut présenté en 1804- par le ministre comte de Romanzov, et qui fut adopté, est autant pour l'ornement que pour l'utilité de la capitale; cet édifice est déjà terminé. D'après le plan de M. Thomon, architecte françois, cette nouvelle bourse forme sur une base élevée un superbe quarré-long, entouré d'une colonnade, et l'intérieur est éclairé par en haut. La façade de devant, ici figurée, est située vis-à-vis du palais d'hiver; et sur le devant, le beau rivage de granit forme un grandi demi-cercle très-spdcieux, d'où l'on peut arriver à la Neva. Des deux côtés sont des colonnes rostrales colossales de 120 pieds de haut, creuses en dedans, de sorte qu'on peut y monter. Les vaisseaux qui remontent la Neva, en venant de Cronstadt, peuvent diriger leur course d'après elles. Cette nouvelle salle offre avec les colonnes rostrales, qui la devancent, un coup d'oeil magnifique et majestueux sur la place qui est ouverte de tous côtés.
Ad00341 06 064a/frePlantes CXXIX. Vol VII. No. 62.
LE FRÊLE PALMIER DE LA NOUVELLE IRLANDE. (Ptychosperma gracilis. Labill.)
Ce genre de Palmier si remarquable a été dé- mais qu'il porte une couronne formée de beaucouvert par le naturaliste françois La Biliar- coup de feuilles. dièrekla Nouvelle Irlande, dans la mer du Les 8 à 10 feuilles qui couronnent la sömsud, lors du voyage entrepris pour la recherche mité du tronc, comme celle du véritable Pal. de l'infortuné La Pérouse. mier, sont ailées. Leur longeur est de 4 à 5 pieds. Les folioles sont irrégulièrement denCet arbre est étonnant en ce que le tronc tées, striées Iongitudinalement, et leur exn'a d'épaisseur que 2 à 3 pouces, quoiqu'il trémité est plus ou moins obliquement trons'élève à la hauteur de 60 à 65 pieds [il faut quée. Les fleurs ont pour calice 6 folioles, et ajouter à la totalité du ;ronc le morceau mar- sont portées par un répirne très- rameux, sorti que * et **, qu'on a été obligé d'en séparer' d'un spathe, et qui parvient à la longueur de faute d'espace], La circonférence du tronc 3 pieds. Le fruit consiste en une baie ovale, est composée de fibres noirâtres d'une telle rouge et charnue. Elle contient une amande dureté, qu'ils opposent beaucoup de résistance ovaire, en dehors couleur de marron, blanaux coups redoublés de la hache. Ces fibres, châtre intérieurement, qui a beaucoup d'ana:qui dans les autres cas se concentrent vers le logie avec celle de l'Arec, et dont on pourrait milieu, forment autour de l'arbre une écorce probablement se servir dans la préparation du si forte, que non seulement le tronc se sou- bétel. On met ce bois à plusieurs usages à tient très-droit malgré sa hauteur prodigieuse, cause de sa farce prodigieuse.
Ad00341 06 065a/freInsectes LXII. Vol. VII. No. 63.
PAPILLONS EXOTIQUES D'UNE GRANDEUR EXTRAORDINAIRE.
Fig. 1. et 2. Le Priam, ou le Velouté d'Amboine. (Papilio E. T. Priamus. L.)
Ce Priam est nxx des plus grands et Aes plus magnifiques papillons; on ne le trouve que rarement dans nos collections d'Insectes, aussi est-il très-cher. Il est indigène à l'île d'Amboine, et même n'y est-il pas très-commun. La première figure représente le dessus de son corps dans l'état de vol, et la seconde, le dessous en état de repos. Ce papillon tient dans le système de la nature le premier rang parmi les chevaliers troyens, aussi porte-1-il le nom du malheureux Priam roi de Troie, ou celui de Velouté A'Amheino. Le pinceau ne peut imiter ni l'éclat ni la vivacité du vert, ni le velouté du noir de ses aîles. Cependant la justesse de la grandeur, les contours et les taches des aîles servent à donner une idée précise de ce superbe Priam.
Ad00341 06 066a/freMélanges CLXIII. Vol. VII. No. 64.
STRUCTURE INTÉRIEURE D'UN PIED DE FÈVE.
Lorsque par le moyen du microscope nous lettre c le diamètre de la tige principale.' considérons la structure de notre fève ordi- Entre c et d se trouve un tissu à cellules sernaire, nous sommes surpris de l'ordre ingé- rées d'aubier. Entre celui-ci et les cellules nieux dans lequel le créateur en a classé les de la moelle sont tout autour à / des faisparties intérieures. Notre planche représen- ceaux de trachées, ou vaisseaux spirales, dont te Fig. . I. le bas de la tige de notre fève avec les files se déroulent, comme on le voit à g. les deux feuilles primordiales. La Fig. . 2. est Avec le tems les cavités des vaisseaux spirales la partie de la-tige qui se trouve entre les s'obstruent; la lettre i nous les figure dans cet deux feuilles primordiales et descend jusqu'à état. Entre le tissu cellulaire de l'aubier se la ligne a b de la première figure, mais qui trouvent tout autour à k des faisceaux de fausest représentée très-grossie, coupée aussi bien . ses trachées, et à l des faisceaux de vaisseaux par en haut que transversalement, pour don- en chapelet. On remarque à m la dernière ner une idée claire de sa structure intérieure, couche d'aubier, qui touche au tissu cellulaiLes lettres égales désignent, aussi bien dans re de l'écorce. On découvre sur l'épiderme un diamêire vertical qu' horisontal, les par- vert de la tige quelques poils epares, et dans ties organiques égales. On voit à a le dia- les petites cavités rondes les porses de l'épimêtre d'un pétiole, à B le diamètre d'un rejeT derme. Le commentaire de cette planche ton, sorti de l'aissèle de cette fnuiUo a« «tonnt. «». a
Ad00341 06 067a/freMélanges CLXIV. Vol. VII. No. 65.
LA GRANDE COMÈTE DE 1811.
Cette planche donne deux représentations fidèles de la forme de la grande Comète de l8t r, visible pendant plusieurs mois à la seule vue, et qu'on a pu d'autant mieux observer, que la tems a été dans cette année constamment beau et serein. La Fig. 1. la représente au moment, où elle entra, quelques jours avant son périhélie, qui eut lieu dans la soirée du lO Septembre, dans la constellation du grand ours, et la Fig. 2., telle qu'elle était le 15 Octobre au dessus de la couronne boréale, lors de son périgée. Cette Comète est remarquable non seulement pap rapport à sa grandeur et à sa longue visibilité, mais encore par la particularité que sa queue, dont les faisceaux, en se reunissant formaient autour de la Comète, du côte' du soleil, un demi cercle, ne touchait pas immédiatement au noyau lumineux de la Comète — comme ce fut le cas en »807 — mais s'en éloignait considérablement, de sorte qu'entre le noyau lumineux on distinguait dans la queue lumineuse un espace ténébreux, qui croissait et décroissait en differens tems. -— Voyez dans les explications détaillées dé notre portefeuille d'enfant les détails que nous donnons de ce phénomène. — Notre planche montre aussi qu'on apercevoit distinctement des étoiles plus ou moins grandes, tant à travers la queue lumineuse de la Comète que dans l'espace ténébreux, et que la queue, vue de divers côtés, avait un tout autre aspect.
Ad00341 06 068a/freMélanges CLXV. Vol. VII. No. 66.
BASALTES PRISMATIQUES DE LA CAVERNE DES CHOUETTES SUR LE MEISNER.
Le Meisner, situé dans le royaume de West- vent de fortes couches de charbons de terre plialie, est un terrein élevé de la troisième brunâtres, et d'énormes masses de prismes formation très-étendu, qui se prolonge jus- basaltiques, qui forment des montagnes parque dans le voisinage de la résidence Casse], ticulières. La caverne des chouettes, figurée de sorte que la Napoléons-Höhe doit en être d'après un dessin original sur notre planche, considérée comme une continuation. Ce ter- est une montagne de basalte, formée d'un rein élevé est coupé par des vallons sillonnés nombre infini de basaltes prismatiques placés sur son dos en montagnes* qui d'en bas sont les uns sur les autres et très-serrés,' dont la formées surtout de chaux carbonates de la couleur foncée mariée à la verdure de queltroisième formation et de grès; et elles ont ques plantes, qui se sont fixées ça et là sur assez la même hauteur, chaque fois que-ces leur surface, produit un effet très-agréable à matériaux les constituent, Mais sur cette base la vue. Le nom de Caverne des chouettes générale reposent plusieurs espèces de cou- provient d'une caverne située sur le penchant ches pierreuses superposées beaucoup plus à gauche, et désignée sur notre planche, parriches et plus dures, sous lesquelles se trou- cequ'elle sert d'asyle à beaucoup de chouettes.
Ad00341 06 069a/frePlantes CXXX. Vol. VII. No. 67.
CHÊNES ÉTRANGERS DIGNES DE REMARQUE.
Fig. 1. Le chêne grec ou petit chêne. (Quercus Esculus. L.)
Le chêne grec, indigène aux pays chauds de l'Europe, mais particulièrement à la Grèce, à la Dalmatie, à l'Italie, à l'Espagne, ne parvient qu'à une hauteur médiocre. Les jeunes pousses sont d'un beau pourpre; les feuilles à demi plumassées, en partie dentées, sont unies en haut, et couvertes de poil en bas. Les glands, à a et b conformés comme les ordinaires, sont très-doux et non âpres, et on les mange dans les pays sus-mentionnés, rôtis, grillés, ou cuits dans l'eau; on les fait aussi moudre pour en faire du pain. La coupe (a) qui contient le gland, est recouverte d'écailles et brunit en mûrissant.
Fig. 2. Le chêne à grosses cupules. (Quercus Aegilops. L.)
Ce chêne, indigène non seulement à l'Espagne, mais aux îles de la Grèce, et à la Turquie asiatique a les feuilles moins échancrées, plus larges, d'un vert clair, unies en haut mais pointues en bas. Les glands B, ayant 2 pouces de long, sont d'un brunfoncé, et ont de légères raies longitudinales. Ils sont presque entièrement renfermés dans une cupule A, presque ronde, très-grande, recouverte d'écaillés brunâtres. Ces cupules se nomment dans l'Orient Velanède et sont un grand objet de commerce, parcequ'elles remplacent dans la teinture la noix de galle. L
Ad00341 06 070a/freInsectes LXIII. Vol. VII. No. 68.
PAPILLONS EXOTIQUES D'UNE GRANDEUR EXTRAORDINAIRE.
Fig. 1 a. Le Rémus. (Papilio E. T. Remus. L.)
Ce Papillon exotique d'une grandeur énorme, figuré à a, indigène à l'île d'Amboine dans les Indes orientales, appartient à la famille des chevaliers troyens, quoique souvent il n'ait pas sur la poitrine les taches rouges, qui forment la caractéristique de ce genre. Le dessous des aîles, non représenté ici, est à peu près comme le dessus. Des bandes d'un blanc grisâtre, entremêlé de veines noires, sur un fond noir, forment le caractère distinctif des aîles de devant ; Un disque central, d'un beau jaune, tacheté de noir, divisé en compartiments par des veinés noires, est le caractère principal des aîles de derrière de ce papillon. Il y a des femelles de eé genre qui, au lieu du fond noir des aîles, ont un brun foncé. Cependant l'exemplaire qûenous avons sous les yeux à a est une femelle. La
Fig. b. ne représente ici préalablement que le dessous du Pahthous ; la planche suivante figurera aussi le dessus et sera accompagnée de la description de ce très-grand papillon à'Amboine.
Ad00341 06 071a/freInsectes LXIV. Vol. VII. No. 69.
PAPILLONS EXOTIQUES D'UNE GRANDEUR. EXTRAORDINAIRE.
Le Panthous. (Papilio Pauthous. L.)
La planche ci-jointe figure le dessus de. la femelle àa.'Panihous, dont nous avons vu le dessous,- à la planche précédente, No. 68- Ce superbe et énorme papillon se trouve aussi, comme nous l'avons déjà observé, dans l'île tfAmboine. Le fond de la couleur de toutes ses ailes est d'un brun de marron; toutes les aîles sont pourvues par en haut d'un bord large et noir; et ornées d'une quantité de taches blanches et rougeâtres. La tête et le tronc sont noirs, mais le derrière du corps est jaune. La couleur du mâle, que nous n'avons point figuré-ici, est absolument la même que celle de la femelle; mais il est plus petit que ïa dernière. , On ne connaît encore ni la chenille ni la chrysalide du Pantkous.
Ad00341 06 072a/frePlantes CXXXI. Vol. VII. No. 70.
ESPÈCES DE VAREC REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Varec à tubercules. (Fucus bulbosus. Esper.)
Ce Parée est un des plus grands, puisque ses expansions sont quelquefois de 30 pieds; notre planche ne le figure que d'après une échelle très-resserrée. Il a pour racine un Tubercule, gros dans l'enfance comme une noisette, et dans la vieillesse, comme la tête, et fistuleux en dedans. Le tronc, enflé par le milieu, se rétrécit des deux côtés, de sorte qu'il est à deux tranchants. Il s'élargit par en haut et pousse plusieurs expansions de diverses longueur et largeur, qui sont courbées, et qui se divisent souvent à leur extrémité en pointes et en lambeaux. 11 est d'un brun tirant sur le rouge foncé. Sa substance, qui d'abord tient de la peau, devient coriace peu à peu et finit par ressembler à du cuir. Ce Varec se trouve en abondance sur les côtes occidentales de l'Angleterre.
Fig. . 2. Le Varec frangé. (Fucus ciliatus. L)
Ce Varec croît dans plusieurs contrées de l'Océan septentrional, mais il est le plus abondant dans les écueils des côtes de la grandeBretagne. Il y en a un grand nombre de modifications, en ce que la forme des expansions se diversifie plus ou moins, d'après la diversité des lieux où croissent les Varecs. La forme de celui qui est figuré sur notre planche peut en être regardée comme le type fondamental. La racine consiste en un tubercule, qui est recouvert de filaments, dont sort une tige" très-courte, portant plusieurs expansions'irrégulières, qui se subdivise t en d'autres branches. Vers le haut elles sont pointues et frangées tout autour. La couleur est d'un rose qui se perd dans un rouge de cochenille foncé. Les Ecossais et les Irlandais font cuire et mangent les jeunes expansions de ce Varec.
Ad00341 06 073a/freCostumes XIII. Vol. VII. No. 71.
COSTUMES TURCS.
Le Cahier et le suivant fournissent une série de représentations intéressantes de la Turquie; elles doivent familiariser le lecteur avec les moeurs, les usages et le genre de vie de ses habitants. La planche ci-jointe offre divers costumes / nationaux et des scènes du Sérail, ou palais du Sultan. Les Turcs étant dés Asiates, qui se sont impatronisés en Europe, le costume est asiatique. On ne trouve chez aucune autre nation européenne pour les hommes ni ces habits larges bordés de pelleterie, ni les turbans diffarens en forme et couleur.
Fig. 1. Le Sultan et le grand Visir.
Ici est figuré le Sultan ou Empereur turc assis les jambes croisées d'aprè« l'usage, de. l'Orient. Il a des pantalons très-larges et une fourrure richement garnie de diamants. Le turban vert également orné de pierreries est entouré d'un bandeau blanc et surmonté d'une . aigrette. Devant le Sultan est le grand Visir ou premier ministre; il reçoit debout les ordres de son souverain. Le turban du Visir a une toute autre forme; car en Turquie c'est le turban surtout qui distingue les rangs.
Fig. 2. La première épouse du Sultan et l'héritier du trône.
La première épouse du Sultan donne à son fils des leçons maternelles. Celle des six ou sept véritables épouses du Sultan, qui la première lui donne un fils, a le rang sur les autres et le conserve aussi longtems que vit ce. fils.-Et si celui-là parvient au trône, il n'est pas rare qu'en qualité de Sultanne mère elle ait beaucoup d'influence.dans les affaires.
Fig. 3. Le Porte-glaive et le Porte-turban du Sultan.
Ces deux officiers de la cour impériale sont du nombre des grands dignitaires du Sérail, et sont choisis parmi les pages. Le Porteglaive réunit les dignités de grand-maître de la cour et de grand-écharison; c'est une personne très-irhportante parcequ'il approche le Sultan de très-près. Le Porte-turban est d'un rang moins élevé et fait les fonctions de grand-maître de la garde-robe.
Fig. 4. La Surintendante des esclaves.
La Dame qui a un bâton et un fouet à la main est la Usta-Kadinau Surintendante des esclaves du Sérail; c'est une haute dignité, dont sont ordinairement revêtues les favorites disgraciées. Les instruments dont ses mains sont armées désignent l'espèce de discipline qu'elle exerce. Les deux autres femmes sont des esclaves, commandées pour amuser les dames. L'une joue d'un instrument à cordes turc, et l'autre danse au son de cette musique. '
Ad00341 06 074a/freCostumes XIV. Vol. VII. No. 72.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1. Le Kislar-Aga et une Odalisque.
Le Kislar - Aga est le chef des eunuques ïioirs destinés à la garde de l'iatérieur du Sérail. Quoique esclave, le Kislar- Aga est un personnage de conséquence, et c'est ordinairement lui, qui, de concert avec la Sultanemère, conduit les intrigues de la cour. Nous le voyons dans ses vêtements ordinaires, irèscaractérisés par une pelisse large à longues manches et par un turban très-élévé. La femme figurée près du Kislar-Aga, est une Odalhque, c'est-à-dire une femme de service au Sérail; il y en a un grand nombre.
Fig. 2. Confiseur et musicien du Sérail.
Le premier qui se présente ici est le musicien, et le confiseur est à côté de lui. Ils font partie dû corps des pages du Sultan. Ce corps est composé de plusieurs centaines de jeunes gens que l'on élève dans l'intérieur du Sérail pour le service de l'empereur. Ils sont divisés en plusieurs chambres ou classes, dont chacune a ses fonctions particulières. Les uns s'occupent de la musique, les autres de la pâtisserie, ceux-là de l'écriture et ceux-ci sont destinés à la garde-robe.
Fig. 3. Le secrétaire d'état de la Porte.
Lé Tschauch- Baschy ou secrétaire d'état est un des premiers dignitaires de la Porte, très-versé dans l'exercice de la justice; il présente au Sultan les ambassadeurs étrangers, et siège au divan; La canne d'argent qu'il tient à la main est une espèce de caducée qu'il porte dans les audiences solennelles. Le Tschauch ordinaire à côté de lui est un messager d'état et sous-maître de cérémonies, qUi porte les ordres du Sultan et accompagne les ambassadeurs à l'audience.
Fig. 4. Capydschi-Baschy's.
Cette figure représente deux CapydschiBaschy's, à qui l'on pourroit donner,le nom de chambellans impériaux. Le corps deà Capydschis, dont ils sont les chefs, n'est que de 400 hommes à peu près. Ce sont eux qui gardent les portes du palais, et qui sont les porteurs ordinaires du fatal cordo,n à ceux des serviteurs, que le Sultan a condamnés à mort.
Fig. 5. Le Reis-Effendi et un Dragoman.
Le Reis-Effendi, ou Mrnistre des affaires étrangères est figuré ici dans son costume ordinaire, tenant un papier à la main, qui désigne qu'il est le chef des écrivains. A côté de lui est un dragoman ou interprête, qui est toujours chrétien, mais qui, comme les turcs, a le droit de porter des pantoufles jaunes.
Fig. 6. Un page avec son maître.
Nous voyons ici un page écrivant avec le. Calam, ou une plume de bambou, sous la dictée. de son précepteur. Comme les pages destinés à la musique l'apprennent aux dépens de l'empereur, de même bs pages d'une autre classe sont instruits dans la lecture et l'écriture. '
Ad00341 06 075a/freCostumes XV. Vol. VII. No. 73.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1 et 2. Le chef des Ulémas, et le Cadi.
Fig. 1 représente le chef des Ulémas ou lettrés turcs. Les Ulémas forment un seul corps de savants, qui cependant est composé de 3 ordres; 1) de ceux qui font l'office divin; 2) des interprêtes des lois, nommés Mouftis; .3) des juges, qui décident des affaires civiles et que l'on nomme Cadis. Autrefois le Cadi de la capitale étoit réputé chef suprême des Ulémas, mais Solyman I. accorda, ce glorieux titre au Moufti de Constantinople. L'alcoran étant le^seul code civil des mahométans, les jurisconsultes sont chez eux aussi théologiens. Fig. . 2 représente le Cadi ou. juge suprême de Constantinople.
Fig. 3. Le grand Visir à cheval à la tête de l'armée.
Fig. 4. Le Sekban-Bachy
ou troisième officier des Janissaires. Les Janissaires spnt l'élite de l'infanterie turque ; ils sont divisés en ortas ou cohortes et leur chef se nomme Aga. Plusieurs de leurs cohortes forment la garde à pied du Sultan, les autres sont réparties dans tout l'empire.
Fig. 5. Un Janissaire dans son uniforme de parade.
Fig. 6. Un officier subalterne des Janissaires.
Il tient a la main un chapelet de 90 grains, qui figurent les 90 qualités que l'alcoran attribue. à Dieu.
Fig. 7. Le Sergeant major des Janissaires,
qui inscrit leurs noms dans son registre.
Fig. 8, 9 et 10. Cavalerie turque.
Nous voyons à la Fig. 8 un Sp.âhi en grand uniforme. Les Spahis sont des cavaliers trèsdéterminés, et forment la garde à cheval du Sultan. Ils sont commandés par le Sélictar.
À Fig. 9 un Dèly, de la cavalerie légère de la garde du grand Visir.
À Fig. 10 un Mamelüuc. Ce corps est composé des cavaliers les plus hardis des peuples montagnards de l'empire turc.
Ad00341 06 076a/freCostumes XVI. Vol. VII. No. 74.
COSTUMES TURCS.
Le plus grand luxe des Turcs consiste en une suite nombreuse , qu'ils traînent après eux dans les grandes cérémonies. Fig. 1 représente deux officiers de la maison du grand Visir, lesquels font partie de sa pompe. Il a souvent à sa suite un très-grand nombre de ces "gens richement vêtus, car il y a eu des Visits qui ont entretenu au delà de 20OO domestiques.
Fig. 2 et 3. Le premier cuisinier des janissaires et ses assistants.
Fig. 2 représente le premier cuisinier des Janissaires,- il est revêtu d'une plus haute dignité que son titre ne paroît l'annoncer. C'est une espèce de juge de l'armée, et d'après ses ordres les janissaires reçoivent leur punition. Son habit est de peau d'une couleur brune, et si surchargé de bizarres ornements de métal, qu'il peut à peine se traîner lui-même, et äans les solennités il est toujours soutenu par deux personnes. À Fig. 3 nous voyons deux simples janissaires, qui portent le chaudron où l'on fait cuire les aliments dans les casernes. L'officier qui porte la grande cuillère a le rang de Capitaine. Une compagnie de janissaires, qui perd en campagne sa marmite,, est .aussi déshonorée que l'est chez nous le régiment qui perd son, drapeau. "
Fig. 4. Marins.
Celui qui a le manteau est un matelot grec, et le second un soldat de la marine.
Fig. 5. Soldats vêtus à la Nizam-Dschedid.
Ceux-ci font partie du nouveau corps exercé à l'européenne, qui fut formé sous le règne du malheureux Sultan Sélim III. et qui causa de si terribles séditions dans les autres corps militaires. On donna à cette nouvelle création le nom de Nizam-Dschedid. Nous voyons ici un canonnier avec la mèche et un simple soldat habillés d'après leur destination.
Ad00341 06 077a/freCostumes XVII. Vol. VII. No. 75.
COSTUMES TURCS.
Cette planche offre quelques cérémonies religieuses des Turcs.
Fig. 1. Une Mosquée.
Nous voyons ici-les dehors d'une Mosquée ou temple mahométan. On. aperçoit d'abord une cour carrée, pavée en piètres; dans laquelle se trouve la fontaine, où se lavent les fidèles avant de pénétrer dans le temple; ils quittent leurs souliers et les laissent dans cette cour, qui est entourée d'une colonnade où ils peuvent faire leurs prières. C'est ici surtout que prient les femmes, à qui l'accès de l'intérieur est interdit. Le toit a une coupole principale, et plusieurs autres petites de la forme d'une verrue, d'après le goût bizarre des Musulmans, lesquelles ne servent que d'ornements. Ce. qui forme une partie essentielle d'une mosquée c'est la tour ou le Minaret, pourvue d'une galerie aux deux tiers à peu près de sa hauteur, et ornée à sa pointe d'un croissant. Un escalier conduit de l'intérieur du clocher à la galerie par une porte qui est toujours tournée vers la Mecque, qui est la ville sainte de Mahomet. C'est à cette porte que paroît à certaines heures du jour un ecclésiastique, qui désigne le moment où les Musulmans doivent faire les prières prescrites par l'alcoran.
Fig. 2. Le Mufti.
Cette figure représente le Mufti ou chef des ecclésiastiques, lisant dans l'alcoran la prière des morts auprès du tombeau d'un Sultan, et ce n'est qu'à la mort d'un Sultan que le Mufti s'acquitte de cet office.
Fig. 3. Turcs en prières.
Les cinq turcs qui prient dieu ont chacun une posture différente; et chacune de ces postures est prescrite par le Coran. Le Narnaz, prière ordinaire que les Turcs doivent répéter cinq fois par jour , ils ne sauroient la finir sans avoir pris chacune de ces postures l'une après l'autre.
Fig. 4 et 5. Derviches ou moines mahométans.
Les Derviches forment divers ordres de religieux presque, innombrables. Ils doivent se former à la piété par le jeûne et une vie retirée , mais ils ne savent guère qu'entretenir la superstition du peuple par leurs fourberies. L'usage de l'opium les jette dans une espèce d'extase; ils font alors des contorsions et dansent en tournant. Us prétendent que par ce moyen ils ont des visions extraordinaires.
Ad00341 06 078a/freCostumes XVIII. Vol VII. No. 76.
COSTUMES TURCS.
Il y a dans les turbans une grande diversité, qui sert à distinguer non seulement les états, mais encore les peuples et ceux qui sont de la même confession.
Fig. . 1 représente le turban ou Caouc d'un chrétien de Natolie dans l'Asie mineure. -
Fig. . a est une femme Druse du Libanon; son singulier bonnet est fait de carton et de feuilles de laiton ou d'argent.
No; 3 Fig. ure le chapeau d'une grecque de Natolie. Quand on jette le voile pardessus, le grand rebord du chapeau empêche qu'il ne touche immédiatementau visage. ;
A No. 4 on aperçoit uri bonnet de drap louge bordé de velours noir, par lequel se font reconnoître les Arméniens persans qui se sont établis en Natolie.
Fig. . 5 représente- la coiffure des femmes chrétiennes ou juives de Oiarbekir dans l'ancienne Mésopotamie entre l'Euphrate et le Tigre.
No. 6 Fig. ure la'coiffure d'une damé de la vallée1 de -Faran, près du'mont Sinaï.- Les égyptiennes ont aussi le'même costuma.
Fig. . 7 nous voyons1 le turban d'un prêtre du Caire, capitale, de l'Egypte. A
Fig. . 8 le turban de quelques négociants grecs de l'Archipel.
Nu. 9 Fig. ure' le bonnet des pôpé's grecs} il est ordinairement de feutre noir.' No. 10 le turban des interprètes des lois du Caire.
su No. 11 le bonnet ou Kul'oh de quelques derviches ou moines -turcs. No. 12 le turban que portent leshabitants de'Cutahyeh.
No. 13 Fig. ure les vêtements' ordinaires des Turcs. L'un a Une très-belle fourrure, et l'autre est orrié'd'un shavvl, que les turcs savent passer très-artistement autour de la tête et du cou.
No. 14 représente un repas turc.
Ad00341 06 079a/freCostumes XIX. Vol. VII. No. 77.
COSTUMES TURCS.
Fig. r montre une femme turque de Constan-
Fig. . 7 est une femme de l'Ile de:Naxos, la tinopie, et
Fig. . 2 une provinciale de la même plus belle et la plus grande d
(.s Cvclades. Ou nation, mises toutes deux comme on les voit attribue aux femmes de la capitale de Naxos dans les rues. Comme la loi leur prescrit une beaucoup de vanité. Leur costume est joli et vie extrêmement retirée, elles n'osent paroi- gracieux. * tre que très-soigneusement voilées, telles que .
Fig. . 8 représente une femme de l'île de nous les voyons ici. La première porte sur Marmora avec son enfant. ses habits ordinaires une robe de drap, large,
Fig. 9 nous fait voir une femme de l'île nommée Feredjeh j dont elle peut s'enye- d'Argentiera. C.es femmes sont jolies, mais lopper en entier, et sur la tête un voile, Hed- elles se dé
Fig. urent par les habits dont elles se jaz
(de mousseline blanche,)
qui lui couvre le surchargent. front. Les femmes des provinces, au lieu de
Fig. . 10. Les brassards sont ce que les femcette robe, se couvrent d'un Shawl ou d'un mes de l'île de Scio ont de plus saillant dans manteau. leur costume. Les femmes y sont célèbres
Fig. . 3 et 4 représentent des femmes grec- pour la beauté et l'affabilité, mais elles nuiques, riches et de distinction, de l'île d'An- sent à leurs charmes naturels par fa bizarerie dros, l'une des plus riches et des plus fertiles de leur accoutrement. Leurs colliers formés de l'Archipel. En qualité de chrétiennes elles de ducats enfilés sont d'une mode générale sortent dévoilées. chez les grecques.
Fig. . 5 est une grecque de l'île de Simia.
Fig. . Il représente une femme de Spra et
Fig. . 6 une bourgeoise de Pera, faux-bourg
Fig. . 12 une de l'île de Cypre. Leur costume de Constantinople, qu'habitent les ambassa- a beaucoup de ressemblance, cependant le deurs étrangers. Les femmes ne sont costu- voile de la première désigne la mabométanne, mées ainsi que dans l'intérieur de leurs et le . visage découvert de l'autre la chrémaisons, car elles ne sortent jamais sans être tienne, voilées.
Ad00341 06 080a/freCostumes XX. Vol. VII. No. 78.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1. Trois Femmes des îles de la Grèce.
Vous voyons ici trois femmes de Chio, Samos et Mitylene (autrefois Lesbos) ; ces îles sont voisines l'une de l'autre, et toutefois le costume de ces femmes est bien différent. Celle du milieu, qui est de Samos, a à-peuprès, le costume turc, comme le démontrent les pantalons larges dont elle est vêtue ; on croit voir au contraire dans celle de Mitylene, qui est à droite, une paysanne européenne joliment habillée, Celle de Chio est figurée ici, en habits ordinaires, pendant que celles que représente la planche précédente sont figurées dans leurs plus beaux atours. Dans ces îles les femmes grecques s'arrogent le droit de porter des pantouffles jaunes, privilège que les turcs se sont en quelque sorte réservé.
Fig. 2. Femmes turques.
Lé second groupe représenté ici rend très»ensible la différence qu'il y a entre les femmes grecques et les femmes turques. Elles sont figurées à côté l'une de l'autre dans les vêtements ordinaires qu'elles portent dans les villes, lorsqu'elles sortent publiquement. Les femmes turques ont le front et le menton voilés, pendant que la femme grecque a le visage entièrement découvert.
Fig. 3. Femmes Druses.
Ces deux femmes Druses sont des environs du Libanon. Les Druses forment une secte séparée de la vraie musulmane; le ]uge Hakem en fut un cruel réformateur. Les Druses sont un peuple cultivateur. Les femmes
Fig. urées ici sont occupées à moudre du blé entré deux pierres dans un moulin à main,
Fig. 4. Femmes turques d'Asie occupées à faire du pain.
Leur pain est sans levain ; c'est une tourte platte que l'on place sur les pierres brûlantes et qui se détache d'elle-même lorsqu'elle est cuite. La boulangère fume du tabac, ainsi que presque toutes les femmes turques.
Ad00341 06 081a/freCostumes XXI. Vol. VII. No. 79.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1 u. 2. Un Danseur et une Danseuse.
lia Danseuse et le Danseur, figurés ici, font dans le Sérail du Sultan leurs farces, pour amuser les dames du Harem. Ces Danseurs sont ordinairement grecs d'origine; mais aussi quelque fois françois ou italiens; on les introduit dans une cour bien close. Les dames, placées dans des loges grillées, voient sans être aperçues les tours de ces bateleurs. Le costume, surtout celui des femmes, est loin de favoriser une danse dirigée par l'art. Ils .ont dans les mains des Castagnettes, avec lesquelles ils battent la mesure. D'ailleurs ils exécutent ordinairement leurs sauts au son de la musique.
Fig. 2. Femmes de Syrie.
L'une, de ces femmes est d'Aleppo, capitale d'un Bachalic en Syrie, et l'autre est d'Antiochie, ville ancienne et célèbre, également située en Syrie; elles nous donnent une idée claire du costume des femmes turques en Asie. Aleppo est le centre du commerce que font les Turcs avec la Perse et les Indes, aussi y trouve-1-on les plus belles étoffes.
Fig. 3. Albaniens ou Arnautes.
Le groupe ci-joint nous figure le costume des Albaniens, nation qui habite l'ancienne Epire et l'IUyrie. Les Turcs les nomment Arnautes. C'est une nation guerrière trèsbrave, qui, à en juger par son langage, doit être un mélange de diverses peuplades. Il y a aussi des Albaniens à Cattaro, qui appartient maintenant à la France; on en trouve même une colonie en Sicile.
Fig. 4. Deux revendeurs ou colporteurs de Constantinople.
Cette figure représente deux merciers des rues de Constantinople. L'un vend du Cai* mac, ou lait caillé que l'on peut couper à morceaux, et que l'on mange avec du miel, du sucre et du sel. L'autre porte des légumes au marché.
Ad00341 06 082a/freCostumes XXII. Vol. VII. No. 80.
COSTUMES TURCS.
Fig. 1. et 2. Un porteur d'eau et un porte-faix.
Fig, i. représente un Saccas ou porteur d'eau militaire, et il y en a un grand nombre à l'armée, c'est le moindre grade militaire, ils n'ont point d'officiers particuliers, mais ils sont distribués dans les compagnies, L'eau qu'ils conduisent ne sert pas seulement à la boisson des soldats; ceux-ci s'en lavent aussi dans les prières, qu'ils sont obligés de faire chaque jour, quoique en campagne.
Fig. , 2, est un porte-faix ordînair- de Pera f faux-bourg de Constantinople. Ces gens, pour l'ordinaire Arméniens d'origine, peuvent porter des fardeaux incroyabes.
Fig. 3. Une voiture nuptiale grecque.
Ces voitures, nommées Arabal- sont destinées à aller chercher les femmes cui doivent assister à la célébration des* noces. On les pare de fleurs et de feuillages, ainsi que les bestiaux qui les traînent, et ce sont ordinairement des boeufs. On attache même aux harnois des sonnettes, pour relever la pompe du convoi. .
Fig. 4. Un tombeau turc.
Ici est figuré un tombeau turc; le turban placé sur la pierre sépulchrale, désigne 1» rang du défunt. Les Turcs tâchent de décorer aussi agréablement que possible leurs tombeaux; ils y plantent même des fleurs et des arbres, aussi les rapports de tous les voyageurs s'accordent-ils à donner aux cimetières turcs un air trës-riant. Notre planche figure ici une veuve devant le mausolée de son époux,, et un enfant lui offre une rose qu'il vient de cueillie sur le tombeau.
Ad00341 06 083a/freAmphibies XXVII. Vol. VII. No. 81.
TORTUES D'UNE GRANDEUR COLOSSALE.
Fig. 1. Tortue franche ou Mydas. (Testudo Mydas. L.)
La Tortue franche, si remarquable par son volume gigantesque, se trouve communément et vit sur les rivages des îles entre les. tropiques; elle a jusqu'à 7 pieds de long, 4de large, et pèse alors de 7 à g quintaux. Sa carapace, qui lui sert de cotte d'armes ; est divisée en plusieurs plaques, et elle a tant de consistance qu'une voiture peut passer dessus sans l'endommager. La tête, la queue, et les pieds sont recouverts d'écaillés comme ceux des lézards. ' Lés ongles des pieds sont pourvues de nageoires, de sorte que cet animal nage. avec beaucoup de facilité. La bouche n'est point munie de dents, mais d'une mâchoire très - ferme et dentelée. Elle se nourrit de plantes marines, qu'elle cherche paisiblement et par troupes sur les côtes de la-mer. Dans les trois différentes pontes annuelles, la femelle dépose jusqu'à 300 oeufs dans le sable du rivage, pour que le soleil les fasse éclore. Ces oeufs sont ronds, de deux pouces dé diamètre, et bons à manger. La chair de la tortue franche e"t d'unrgoût exquis et est trèsrecherchée en Europe sur-tout en Angleterre. Sa grande utilité fait qu'on lui dresse toute sorte de pièges. On les prend le plus communément lorsque les femelles se rendent, pour la ponte, à terre, où on les attend pour les tuer, ou bien on les tourne sur îe dos, position où elles ne peuvent plus se mouvoir. On lui donne aussi le nom de Tortue verte (green turtle). surtout en Angleterre,' parcequ'eîle sa graisse est d'ua vert plus ou moins foncé.
Fig. 2. La Tortue Caouane. (Testudo Caretta. L.)
La Caouane ne le cède en rien pour le volume à la précédente; elle se plaît particulièrement dans les régions brulantss de l'Amérique sous la zone torride; cependant elle se trouve dans la. méditérranée sur les côtes de Sardaigne; elle est très-couràgeuse et attaque les jeunes crocodiles qui se trouvent dans les fleuves de l'Amérique. Elle se nourrit, non de plantes, mais de coquillages, ce qui rend sa chair huileuse, rance, coriace et de mauvais goût; aussi ne lui donne-t-on pas la chasse comme à l'autre. > Quoiqu'on lui donne quelquefois le nom de Caret, sa carapace est peu propre aux ouvrages fins d'écaillé.- C'est au contraire la carapace du Caret, '(Testudo imbricata L.) dont nous avons donné la description dans notre Porte - feuille d'enfants, (Vol. I. i\o. 23) que l'on travaille avec beaucoup de succès. On a eu donc grand tort de confondre ces deux espèces.
Ad00341 06 084a/frePlantes. CXXXII. Vol. VII. No. 82.
PLANTES D'ORNEMENT.
Fig. 1. Yucca à feuilles d'Aloès. (Yucca aloëfolia. L.)
L' Yucca à feuilles d'Aloès , originaire de l'Amérique méridionale, a été transporté en Europe dans nos serres-chaudes. De la racine grosse et rameuse s'élève la tige droite et également forte qui dans sa patrie parvient jusqu'à la hauteur de (5 à 20 pieds. À la pointe supérieure est un bouquet de feuilles longues, roides et lancéolées. Les fleurs sont disposées en une grappe longue et droite au sommet de la tige, blanches en dedans, couleur dé pourpre en dehors, ainsi belles à la vue, maïs désagréables à l'odorat. La floraison terminée, il paroît des graines, qui ne parviennent jamais chez nous à leur parfaite maturité. Cette plante ne fleurit que rarement chez nous, et de plus elle n'atteint jamais la même hauteur, ni la même grosseur que dans sa patrie. Des filaments des feuilles on fait des cordes, dont les Indiens se servent.
Fig. 2. Aloès panaché. (Aloë variegata. L.)
Ce petit Aloès panaché est originaire du Cap de bonne Espérance, d'où sa graine a été apporté en Europe en 1700. Les feuilles serrées, peu charnues, ont de 5 à 6 pouces de long, trois bords cornés, d'un vert foncé et sont marquées de taches blanches, Audessus d'elles s'élève le pédoncule de 12 pouces de long, portant de très-jolies fleurs rouges, qui, comme dans les autres espèces d'Aloès, contiennent un suc assez doux. Cet Aloès, de même que les autres plantes du Cap, ne fleurit dans nos orangeries qu'en hiver. Ces feuilles diversement tachetées lui font donner quelquefois le nom d'Aloès perroquet.
Ad00341 06 085a/freOiseaux LXXXIII. Vol. VII. No. 83.
ESPÈCES ÉTRANGÈRES TRÈS-RARES DE GRIMPEREAUX.
Cette planche nous représente divers grimpereaux étrangers très-rares tels que les a ligules et décrits le naturaliste françois Vieillot.
Fig. 1. Le Cap-noir. (Certhia cucullata. Shaw.)
Ce Grimpereau indigène à la NouvelleHollande, a 6 pouces de long, y compris le bec. Il a des deux côtés de la tête deux plumes noires qui descendent le long du cou en forme de cape. La poitrine est blanche, le ventre d'un rouge d'orange, et les ailes d'un bleu grisâtre. On voit sortir de son bec recourbé la langue terminée en une pointe figurant un pinceau, avec laquelle il saisit facilement sa nourriture.
Fig. 2. L'Héoro-taire moucheté. (Certhia guttata. Bechst.)
Cette espèce plus petite de deux pouces que la précédente habite également la NouvelleHollande. Plusieurs parties du corps supérieur sont marquées de taches noires sem' blables à des gouttes. Audessus de la partie supérieure du cou d'un brun- châtain- clair se trouvent sur le sommet de la tête des plumes plus longues, dont il forme à volonté une huppe.
Fig. 3. L'Héoro-taire à oreilles jaunes. (Certhia chrysootos. Bechst.)
Cet Héoro-taire à oreilles jaunes, plus grand que les précédents, se trouve également à la Nouvelle-Hollande, surtout dans les environs de Boiany B.ty. Son plumage est en grande partie d'un vert d'olive, son gosier jaune, et derrière les oreilles est placé un faisceau de plumes mobiles.
Fig. 4. Le Go-ruck. (Certhia Goruck.)
Cet oiseau se nomme proprement Gu~ gwarruck. Il poursuit avec la plus grande vivacité les insectes, et est continuellement en mouvement. Le vert est la couleur saillante de son corps, et les yeux sont entourés d'une tache rouge et chauve.
Fig. 5. Le Tuscalbin. (Certhia lunata. Shaw.)
Ce Tuscalbin, indigène, comme les autres espèces, à la Nouvelle- Hollande a 5* pouces de long. Le dos est d'un brun-clair, le ventre blnnc, et le derrière de la tête n»ire est orné d'une tache blanche en forme de croissant.
Fig. 6. Le Souï-Manga de Sierra Leona, ou le Quintilor. (Certhia quinquicolor. Bechst.)
Ce Grimpereau de 33. pouces se trouve en Afrique sur les côtes de la Sierra Leona. Son plumage est de 5 couleurs, savoir violet, bleu, vert, brun, et d'un rouge jaunâtre. C'est de là que lui vient le nom de Quintilor.
Ad00341 06 086a/freMélanges CLXVI. Vol. VII. No. 84.
RUINES DE PALMYRA.
Les superbes débris, dont la planche présente nous figure deux groupes, se trouvent dans le désert sablonneux, qui s'étend à l'est de la Syrie vers la Perse. Ils proviennent de Palmyra, ville autre-fois très-florissante et trèsopulente par un commerce: très-étendu. Elle fut fondée par Salomon, Roi des juifs, et détruite 272 ans après la naissance de JesusChrist par l'Empereur romain Aurelien. Lors de sa prospérité, elle étoit le centre du commerce que l'Asie orientale faisoit dans la mer Méditerranée et avec l'Europe, et l'Europe avec l'Asie, commerce qui, en enrichissant ses habitants , les mit à même de rendre leur ville la plus magnifique de l'vAsie? comme le prouvent ces ruines.
Fig. 1. Le temple du Soleil.
Cette figure représente le magnifique Temple du Soleil, divinité qu'adoroient les Palmyriens. On l'aperçoit dans le fond à droite. H a 92 pieds de long, 40 de large} et il est entouré de colonnes corinthiennes de 50 pieds de haut. A quelque distance il étoit entouré d'une haute muraille, formant un carré, ornée, tant en dehors que versle temple, de pilastres, et attenante aux souter* rauis. Il ne reste plus que 16 de ces pilastres. Ce temple sert maintenant de Mosquée aux Béduins qui se sont établis dans la contrée, et qui l'ont décorée de quelques passages du Coran. L'espace entre le temple et le mur de clôture est couvert de mauvaises cabanes en pierres, qui servent d'asile aux restes des Palmyriens.
Fig. 2. La grande Galerie
est un superbe portique de colonnes corinthiennes, qui de loin paroît avoir la forme d'un cirque, et porte le nom de.grande galerie dePalmyra. Cette ville dominant le désert, qui la sépare del'Euphrate, on peut de là découvrir facilement ce fleuve.
Ad00341 06 087a/freMélanges CLXVII. Vol. VII. No. 85.
BEAUX ÉDIFICES DE FLORENCE.
Après Rome et Naples, Florence mérite la première place entre les villes d'Italie. Les chefs-d'oeuvre qui y sont encore, ses pompeux édifices, le souvenir de ses grands souverains, qui ont protégé et favorisé les arts et les sciences, en font les délices de tous les étrangers. Aussi avons-nous figuré sur la planche cijointe les édifices les plus remarquables de cette ville.
Fig. 1. Le Dôme de Florence, appellé Santa-Maria del Fiore.
C'est au mois de 7bre 1298 que l'on corn» mença la construction de ce magnifique Dôme, dont le derrière est
Fig. uré 'ici. Le premier plan en fut jeté par le célèbre architecte A'rnùljo di Lapo, disciple de Cimàbue, peintre également très-distingué. Plusieurs architectes y travaillèrent jusqu'à sa confection l'espace de 150 ans-. La coupole fut faite en I448 par Filippo "Brunellesco Lapi. Elle*est, ainsi que tout le dehors de l'église, incrustée de marbres blanc et noir. L'intérieur est décoré de peintures et d'ouvrages en bronze et en marbre des premiers anciens artistes de Florence. Le Dôme a 380 pieds de haut. Le clocher ou campanile, qui est à gauche, est incrusté de marbres noir, blanc et rouge; il a 280 pieds de haut, et il est très- artistement construit.
Fig. 2. Le Vieux Palais avec ses alentours.
Le Vieux Palais (1), nomme Palazzo Vecchio, est un des plus anciens édifices de Florence, et a acquis une grande célébrité dans les troubles de cette ville. La cour contient les plus belles statues des plus grands maîtres, tant en bronze qu'en marbre. On voit aussi dans les trois halles de la Loggia (2) les chefs-d'oeuvre de Donatello, Benpenuta Cellini et de Giovanni di Bologna. L'édifice (3) placé dans le lointain n'est pas moins remarquable, c'est la célèbre Galerie de tableaux et de statues.
Ad00341 06 088a/freAmphibies XXVIII. Vol. VII. No. 86.
ESPÈCES DE VIPÈRES.
Fig. 1. La Vipère atroce. (Coluber atrox. L.)
Cette Vipère habite dans les Indes orientales, surtout dans l'île de Ceylan. Elle a au delà d'un pied de long; là mâchoire supérieure est armée de deux grands crochets à venin mobiles. Sa tête est très-applatie en dessus, et la couleur est d'un gris blanchâtre avec le dessus • marqué de taches transversales d'un brun sombre.
Fig. 3. Le Chayque. (Coluber stolatus. L.)
Le Chayque se distingue par deux bandes jaunâtres, qui se prolongent le long du corps, qui est d'un brun grisâtre. Le mâle a le long du cou des taches noires, que n'a point là femelle. Cette Vipère a la mâchoire supérieure armée de trois,rangs de petites dents aiguës, mais qui ne contiennent aucun venin.
Fig. 2. La Vipère hébraïque. (Coluber severus. L.)
La couleur du dessus du corps est d'un roussâtre un peu rembruni, avec onze à treize chevrons jaunes, entourés d'une couleur un peu rembrunie. Comme on la compare à des lettres hébraïques, on lui a donné-en françois le nom. d'hébraïque. Le dessous de cette Vipère est d'un blanc jaunâtre sans aucune tache. Seba prétend que cette Vipère, vit en Asie au Japon.
Fig. 4. La Vipère coralline. (Coluber corallinus. L.)
Cette Vipère a le nom de Coralline à cau-se de ses écailles dorsales, arrondies en devant, aiguës en arrière, imbriquées et disposées sur seize rangées longitudinales un peu. séparées les unes des autres, comme des tiges de corail déliées et articulées. Cette Vipère habite dans les Indes orientales, et atteint 3 pieds de.long. Nous la voyons ici avaler un lézard , ce qui nous donne l'occasion d'observer la manière extraordinaire, dont les serpents ouvrent la bouche pour saisir leur proie.
Ad00341 06 089a/frePlantes CXXXIII. Vol. VII. No. 87.
PLANTES OFFICINALES.
Fig. 1. Le Ricin ordinaire. (Ricinus communis. L.)
Le Ricin ordinaire indigène à l'Afrique, ainsi qu'à plusieurs parties de l'Asie, mais surtout aux Indes orientales, y atteint la grandeur naturelle d'un arbre considérable. On le trouve aussi dans les contrées méridionales de l'Europe, comme aussi dans nos jardins, mais isolé. Ils n'ont que 4 à 5 pieds de haut, et ne durent que deux ans. Le tronc est verd et creux; les feuilles en forme de bouclier et laciniées tiennent à de longs pédicules. Vis-à-vis paraît le grand pédoncule (a), sur lequel reposent des fleurs blanchâtres d'une forme circulaire. Les capsules (ft) qui leur succèdent sont charnues et contiennent dans leurs trois compartiments une semence oblongue et luisante, qui est un excellent remède surtout contre les obstructions. On extrait fréquemment de ces graines une huile épaisse et très-grasse, douée des vertus salutaires susmentionnées, et à laquelle on donne souvent le nom d'huile de Castor} 0» btûle même cette huile aux Indes.
Fig. 2. L'Alchimille commune. (Alchemilla vulgaris. L.)
L’Alchimille commune, nommée aussi patte de lion à cause de la forme de ses feuilles , croît en Allemagne sans culture dans les pacages humides et dans les prairies grasse». Les feuilles circulaires sont divisées en plusieurs pièces et dentelées. Au haut des pédicules chevelus, sont les. bouquets, dont les fleurs jaunâtres paraissent au mois d'Avril, et fournissent aux abeilles pendant tout l'été Une agréable nourriture. Les feuilles ont un goût un peu corrosif, et autrefois on les employait pouf les remèdes astringens; mais maintenant les pharmacieus n'eu font plus usage. Les qualités susdites rendent cette plante pro« pre à la tannerie. Les Alchimistes lui attri« buaient autrefois des propriétés particulières, et l'employaient fréquemment; aussi la nom» ment-ils l'Alchimille.
Ad00341 06 090a/freOiseaux LXXIV. Vol. VII. No. 88.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE HUPPES ÉTRANGÈRES.
Fig. 1. La Huppe d'Afrique. (Upupa africana.)
Cette Huppe assez semblable à celle qui se trouve communément en Europe et dans l'Afrique septentrionale, s'en distingue cependant, en ce que son faisceau de plumes rouge est plus petit que celui de l'autre, et que les plumes n'ont pas à leur extrémité noire, la tache blanche qu'a la huppe commune. La couleur «3e rouille est la dominante. Il a sur le dos deux bandes noires, et une blanche sur les plumes qui couvrent les alles.
Fig. 2. La Huppe grise. (Upupa capensis. Gmelin Lin.)
Cette Huppe qui se trouve dans l'Afrique méridionale et à Madagascar, a io pouces de long; sa tête est ornée d'un faisceau dé plumes blanches penchées en avant. La couleur principale est d'un brun grisâtre,- le dessus du corps et le cou sont blancs ; et les pennes sont pareillement tachetées de blanc. Les pieds «ont blancs, les ongles sont brunes.
Fig. 3. Le Promerops à longue queue. (Upupa Promerops. Lin.)
Ce Promerops habite également la pointe méridionale de l'Afrique, et quoique son corps ne soit pas plus grand que celui d'une alouette, il a pourtant, y compris sa longue queue du milieu, ig pouces de long. Le dos et les alles sont d'un bruii noirâtre. La partie supérieure du ventre est d'un rouge brunâtre. ; la partie inférieure, ainsi que les cuisses, la queue, les pieds et les orteils, est d'un rouge uoir pâle. Les plumes do-derrière sont jaunes.
Fig. 4. Le Promerops bleu. (Upupa indica. Latham.)
Le plumage de ce Promerops, qui se trouve aux Indes orientales, est d'un beau bleu, plus foncé cependant dans le dessous du corps; L'extrémité de ses alles couvre le' quart de sa queue, qui a 4I pouces de long. Les pieds sont couleur de plomb pâle.
Fig. 5. Le Promerops à bec rouge. (Upupa erythrorhynchos, Lath.)
Cette espèce indigène à l'Afrique méridionale a 12 pouces de. long, et son bec rouge Qo lignes. La tête et le dos sont couleur d'acier luisant, mais la couleur du gosier tire sur le violet. Les alles, la poitrine et le ventre sont d'un vert jaunâtre. Les pences sont couleur d'acier tirant sur le bleu.
Fig. 6. Le Promerops olivâtre. (Upupa olivacea. Bechst.)
Il habite les îles de la mer du sud, et a 7§ pouces de long. La tête et la partie supérieure du corps sont foncées, la poitrine et le devant du dessous du corps sont d'un vert-olivâtre clair, tirant sur le jaunâtre.
Ad00341 06 091a/freInsectes LXIV. Vol. VII. No. 89.
PAPILLONS EXOTIQUES.
Les 3 espèces de Papillons, Fig. urées sur cette planche, habitent les contrées mitoyennes de l'Amérique, telles que Surinam.
Fig. 1. L'Amphinome. (Papilio Amphinomus. L.)
Le dessus des alles supérieures et inférieures {A) est fond noir, orné de plusieurs taches vertes. Au milieu des grandes ailes est une bande large et blanche. Le dessous (.B) des ailes supérieures est brun, et celui des ailes inférieures est d'un brun foncé. Le dessous des premières a la même bande que le dessus; pendant que celui des alles inférieures a de belles marques d'un rouge de pourpre en forme de rayon. Ce Papillon se trouve, comme nous l'avons dit, à Surinam, où la chenille vit sur les jasmins des Indes.
Fig. 2. Le Policaon. (Pap. Polycaon. L.)
Les aîles supérieures (A) ont sur un fond foncé une bande jaune et large, mais qui ne s'étend pas jusqu'au bord. Cette même bande jaune embellit aussi le dessu; des ailes inférieures et même est-elle un peu plus large. Les aîles de dessous (B) ont 6 fortes écjbancrures, parées des deux côtés de taches eri.forme de croissant, formant sur les aîles de dessous 3 lignes, dont la 1ère est d'un jaune verdâtre, la 2e d'un bleu clair $ la 3e d'un rouge de-tuile. La chenille d'un brun clair se trouve à Surinam sur l'Althée.
Fig. 3. Le Papillon brun clair de Surinam. (Pap. Lena. L.)
Les aîles supérieures (a) sont en dehors d'un brun clair, mais plus foncé vers le bord. Le dessous, en tirant »ers le corps, est d'un violet sale, puis bleu, ensuite violet foncé, avec des gouttes bleu de ciel, qui en partie ont un oeil blanc. Les aîles inférieures (&) sont brunes ornées de taches et d'yeuy.
Ad00341 06 092a/freMélanges CLXVIII. Vol. VII. No. 90.
PYRAMIDES DU MEXIQUE.
V-/n trouve encore fréquemment dans la nouvelle "Espagne, ou Mexique, des débris assez bien conservés de grands édifices, construits par les anciens habitants. Telles sont les Pyramides
Fig. urées sur cette planche.
Fig. 1. La Pyramide de Cholula.
Cette Pyramide, située à l'Est de la petite ville Cholula, a quatre sommets égaux et 172 pieds de hauteur perpendiculaire. A sa base, la,face latérale a 1355 pieds de longueur horizontale. Elle est en briques de terre glaise séchées, liées ensemble avec de l'argile. Au moment où les Espagnols pénétrèrent dans cette contrée, 120 degrés conduisoient au faîte de cette pyramide, qui a encore de chaque côté 230 pieds. Au lieu du temple consacré au dieu de l'air Quetzalcoatl qui s'y trouvait, il y a une église catholique couronnée de cyprès.
Fig. 2. La Pyramide de Papantla.
La base de cet antique édifice forme un carré parfait, dont la face latérale a 77 pieds de -long., La hauteur perpendiculaire est de 5} pieds. Elle a 6 plates-formes diverses, elle est bâtie en énormes pierres détaille de porphire, qui se distinguent, par un travail parfait et par la grande régularité de leur coupe. Un escalier très-large de 57 degrés, dans le milieu du côté tourné vers l'orient, conduit au plan du sommet applati. Le revêtement des plates • formes est orné d'une grande quantité de petites niches carrées, dont le nombre a vraisemblablement rapport à un calendrier en usage chez un peuple, les Tulteques, qui habitait cette contrée, x C'était sur la plate-forme la plus élevée de ces pyramides tronquées que les anciens habitants de la Nouvelle-Espagne adoraient leurs divinités. L'intérieur servait de lieu de sépulture pour les rois et les grands. Elles étaient ceintes d'une très-haute muraille; cette enceinte, outre les habitations des prêtres, contenait des magasins pour les vivres et les armes; de sorte qu'une pareille, pyramide tenait lieu dans ces temps- là de forteresse. Il n'y a que 30 ans que des Espagnols en allant à la chasse découvrirent ce magnifique édifice pyramidal. Il n'est pas loin de Papantla, grand village indien, dans la partie septentrionale de l'intendarice de Veiacmz.
Ad00341 06 093a/freMélanges CLXIX. Vol. VII. No. 91.
BEAUX ÉDIFICES D'ITALIE.
Fig. 1. La place du Dôme à Pise.
Outre les bains célèbres, qui sont dans son voisinage, l'ancienne ville de Pise, située sur l'Arno, dans le ci-devant grand Duché de Florence, a des édifices très-dignes de fixer l'attention des voyageurs. La place de la cathédrale nous en offre ici plusieurs. A gauche nous remarquons d'abord le dôme de St. Jean Baptiste, nommé il battisterio di San Giovanni, dont la coupole se termine en pointe. Il fut bâti depuis 1152 jusqu'en 1264. Les présents du roi Ruggieri de Sicile ainsi que les dons gratuits de 34,000 familles de Pise fournirent à cette bâtisse. Il est tout recouvert de marbre. Au milieu de la place s'élève, en forme de croix latine, la cathédrale, consacrée à la St. Vierge, construite dans son entier en marbre, ayant les plus belles portes en bronze. Les premiers artistes de l'Italie se sont empressés de l'orner de mosaïques,-de tableaux, de bas-reliefs et de statues. La vue donne à droite sur le clocher nommé il Campanile, tour inclinée, dont la périphérie supérieure dépasse du côté de la ville, la base de 14 à 15 pieds. Il a 142 pieds de haut; bâti sur un terrain mouvant, ce clocher s'affaissa pendant qu'on le construisait et il est resté tel. On y voit les plus belles statues de marbre, qu'on a tirées des anciens temples grecs, qui ont été détruits.
Fig. 2. Le palais grand-ducal, nommé Pitti, à Florence.
Il fut bâti par un gentilhomme florentin, Luca Pitti. Après sa mort, les Médicis en firent l'acquisition, l'habitèrent, et depuis ce tems les souverains de Florence en ont fait ; ,leur palais de résidence. Les Salles de ce superbe palais renferment les plus beaux chefsd'oeuvre des anciens artistes d'Italie, ce qui a rendu ce palais célèbre dans tout l'univers.
Ad00341 06 094a/freInsectes LXVI. Vol. VII. No. 92.
BEAUX PAPILLONS EXOTIQUES.
Fig. 1. (A. B.). L'Hécube. (Papilio l’Hecuba. L.)
Ce magnifique papillon, figuré ici dans sa grandeur naturelle indigène aux environs de Cayejme, située dans l'Amérique méridionale, ne le cède qu'à un très-petit nombre de papillons pour la grandeur et la beauté. La partie supérieure des aîles de devant est pour la plupart couleur d'orange foncé. De la jointure des aîles vers l'extrémité se prolonge le long du bord supérieur un bande fauve qui se perd dans le noir. La partie inférieure des aîles de devant est en grande partie noire et échancrée à l'extrémité. Le dessous des aîles, (Fig. . i.B.) est encore bien plus brillant, et la représentation en donne une biers plus juste idée que des paroles; nous remarquerons'seulement que toutes les taches ont le plus bel éclat a-rgenté. Le haut du corps est couleur de chair et le bas brun. ,
Fig. 2. L'Astarte. (Papilio Astarte.)
Les aîles sont d'un fond noir. Sur les aîles de devant se trouvent deux bandes d'un rouge de carmin, et une seule sur celles de derrière. Il a le corps violet et les yeux rouges; Surinam est la patrie de ce papillon.
Fig. 3. La Junie. (Papilio Junia)
Ce joli papillon est absolument d'un bleu d'azur, à l'exception du-milieu du dessous des aîles, où le bleu tire sur le'violet, et des yeux, qui sont rouges. '.Mais les cornes sont égaler ment bleues. 11 est comm'e le précédent indigène à Surinam.
Ad00341 06 095a/freAmphibies XXIX. Vol VII. No. 93.
TORTUES D'EAU DOUCE.
Les Tortues figurées ici vivent presque toujours dans l'eau douce, mais elles déposent leurs oeufs sur le sable, où elles se plaisent à rester longtems.
Fig. 1. La Tortue jaune. (Testudo flava.)
Cette Tortue habite les parties tempérées de l'Europe, l'Italie, la Sardaigne, la Hongrie, et même quelques contrées de l'Allemagne. Sa carapace de 8 pouces de long, est d'un vert d'herbe foncé, et très-agréablement tachetée de points jaunes, disposés sur des lignes rayonnées. Elle vit comme la tortue bourbeuse dans les marais, et s'y nourrit de petits insectes, de buccins d'eau, de petits poissons et d'herbes. La carapace est composée de 13 grandes plaques, et le bord en a 35. Les pieds «ont aussi couverts d'écaillés.
F. 2. La Tortue molle ou féroce. (Testudo ferox. L.)
Cette espèce de Tortue, qui se trouve dans les rivières da sud de la Caroline, est la plus grande des Tortues d'eau douce, puisqu'elle pèse souvent 70 livres. La chair est grasse et agréable au goût. La carapace est verte, et le milieu en est dur et osseux, mais les bords en sont cartilagineux et flexibles. Sur le devant et le derrière de la carapace il y a des tubercules lisses et oblongs. La petite tête est un peu amincie en avant, et le nez forme, comme dans la taupe, une espèce de trompe. La queue est courte, épaisse et large. Les oeufs sphéroïdes ont 1 pouce de diamètre; et elle en pond ordinairement 30. La Tortue féroce est robuste et courageuse; dès qu'on l'attaque, elle se redresse sur ses pieds, s'élance contre son ennemi et le mord avec violence.
Ad00341 06 096a/frePlantes CXXXIV. Vol. VI. No. 94.
PLANTES EXOTIQUES.
Fig. 1. La magnifique Schotie. (Schotia speciosa. Juss.)
La magnifique Schotte, indigène à plusieurs contrées de l'Afrique, fut d'abord transportée en Angleterre l'an "1760, et delà dans les .autres parties de l'Europe, où on la cultive dans les serres-chaudes comme une plante de parade à cause de l'éclat de ses fleurs. Les- petites feuilles plumassées sont placées vis-à- vis les unes des autres, et sont unies, roides et luisantes. Les fleurs d'un ,pouce delong sont d'une couleur de rose foncé, et tiennent à un pédoncule ligneux 5 mais le calice est d'un rouge d'écarlate. Les Hottentots en font cuire la semence et la mangent.
Fig. 2. Le Badamier de Malabar. (Terminalia Catappa. Linn.)
On fait dans les jardins de l'Inde des plan* rations régulières de ce Badamier, qui forme1 un bel arbre, et ressemble pour la forme pyramidale à notre pin. Lee feuilles de dix pouces de long, qui s'élargissent en avant, pri-, vées d'odeur, sont amères. Les fleurs, grossies à a tiennent en forme de grappe à un pédicule plus long. Le fruit, de 3. pouces de long et ovale contient une amande, que l'on sert toute crue sur les meilleures tables do l'Inde, on en retire aussi une bonne bulle, qui ne rancit jamais. Las Indiens emploient le suc de ses feuilles mêlé avec de l'eau de ris, comme un remède très »salutaire dans plussieurs maladies.
Ad00341 06 097a/freMélanges CLXX. Vol. VII. No. 95.
HABITANTS DE LA COTE NORD-OCCIDENTALE DE L'AMÉRIQUE.
Nous avons puisé des notions plus certaines sue les peuples qui habitent le Nord-ouest de l'Amérique dans le voyage récent de Mr. de £ahgsdorf, qui accompagna le capitaine russe de Krusenstern en 1803 et 1807 dans son voyage autour du monde. La planche cijointe figure quelques-unes de ces nations.
Fig. 1. Habitants de St. José.
Les indigènes de la mission espagnole de St.. José (Joseph) dans la nouvelle Californie, sont bien bâtis, forts, basanés et ont les cheveux noirs. Les moines espagnols en ont converti plusieurs au christianisme, qu'ils ont baptisés, et à qui ils ont fait adopter la vie sociale. Les habitants de St. José, ainsi que les sauvages, sont passionnés pour la danse, qui consiste dans des mouvements expressifs. Pour cela ils se peignent, en noir, rouge et blanc; quelques-uns collent sur le corps et les cheveux de l'édredon blanc; d'autres en- I fin peignent sur leur corps nu les vêtements des soldats espagnols.
Fig. 2. Les Caluches de Sitcha à.une danse.
Les Caluches sont les habitants originaires deNorfolksound; ils sont ramassés, ils ont les cheveux noirs et sont d'une couleur de crasse, qui augemente encore par le- frottement de terres de diverses couleurs. Ils sont ordinairement nus, et ne mettent que quand il fait un froid rigoureux, ou pour se parer, ou à la danse, des sarraux faits à l'Européenne qu'ils achettent ou échangent. La Danse est aussi leur occupation favorite, et ils s'y pré» parent des heures entières. Ils se peignent le visage avec des terres de couleur, bordent leurs souquenilles de peaux d'hermeline et placent dans leurs cheveux les plumes de l'aigle à tête chauve (Falco leueocephalus)Formés sur une ligne, leur danse ne consiste qu'à -faire de grands sauts sans bouger de leur place. L'un d'eux, armé d'un grand bâton, en frappe la terre pour marquer la mesure. Les femmes placées tout autour les accompagnent de leur chant. Leurs lèvres de dessous sont percées dès leur bas âge et difforrnement alongées par des morceaux de bois qu'on place dans ces trous.
Ad00341 06 098a/freMélanges CLXXI. Vol. VII. No. 96.
LES PAGODES DE MAVALIPOURAM.
Ces Pagodes indiennes de Mavalipouram sont situées, non loin de la côte de Coromandel, entre Madras et Covelong, sur un rocher, dont elles font même partie intégrante. Comme plusieurs autres édifices des premiers Hindous, elles sont taillées dans le roc, ce qui a exigé une patience et un ouvrage incroyable. Ce n'est qu' après leur avoir donné leur forme extérieure, que l'on creusa le dedans d'après les règles de l'architecture. On arrive d'abord au roc taillé, connu sous le nom des sept pagodes; plus loin sur le côté méridional de la colline se trouvent les deux pagodes, figurées ici, taillées dans le roc, ayant près de 30 pieds de long, 20 de large et à peu près autant de haut. Elles ont dans leur structure, à cause des angles aigus, quelque ressemblance avec le style gothique. On voit près delà petite pagode un éléphant taillé dans sa grandeur naturelle, et devant, un lion d'une grandeur colossale. L'intérieur des deux pagodes n'est pas achevé. On en attribue avec beaucoup de vraisemblance la cause à un tremblement de terre, comme on peut en juger par une fente de 4 pouces de large, qui coupe du haut en bas l'édifice de la jolie pagode, composé d'une seule pièce, et vraisemblablement aussi jusqu'à une certaine profondeur, le rocher qui lui sert de base. On peut en donner encore d'autres preuves. Il y avoit des édifices, sur cette côte, qui furent renversés dans la mer^ et il est très-probable que le même tremblement de terre, qui les a détruits, ait empêché d'achever les pagodes.
Ad00341 06 099a/freInsectes LXVII. Vol. VII. No. 97.
BEAUX PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. I’Achate. (Papilio Achates.)
On a figuré ici la femelle de ce charmant papillon parceque ses couleurs sont beaucoup mieux distinguées que celles du mâle. «Le dessus des aîles de devant est d'un brun verdâtre. Les taches triangulaires, d'un rouge ponceau à la jointure des aîles, et les taches coniques noires qui servent de fond aux premières, sont dans le mâle jaunes et blanches. Le dessous des aîles de devant est d'un fond noir, tacheié de 7 écussons blancs,, de 2 rouges, tirant sur le jaune; il y a 6 échancrures rouges. Ce papillon est indigène à l'Asie occidentale, comme à la Chine, à l'île de Java et au Corornandel.
Fig. 2. La Bérécynthie. (Papilio Berecynthia.)
La couleur de ce papillon, indigène à Surinam, est d'un brun foncé, coupé non loin du bord des aîles, par une bande peu large d'un jaune rougeâtre.
Fig. 3. Le Philocles. (Papilio Philocles.)
Ce papillon est également indigène à Surinam. Le fond de la couleur des aîles de devant supérieures est noir. Vers le bord est une tache en cerceau d'un bleu-clair, bordée de blanc, et entre celle-ci et la jointure des aîles se trouve un cercle ovale, qui contient quelques points blancs.
Fig. 4. Le Pretus. (Papilio Pretus.)
Le Cap de bonne espérance est sa patrie. Le dessus des aîles est noir, et orné de beaucoup de taches vertes, laisantes comme de la . soie. Les aîles de derrière sont d'un farua rougeâtra avec des taches d'an blanc pâle.
Ad00341 06 100a/frePlantes CXXXIV. Vol. VII. No. 98.
PLANTES DE PARADE.
Fig. 1. La Guimauve syrienne. (Hibiscus syriacus. L.)
Cette belle plante originaire de Syrie, est cultivée maintenant dans nos jardins, qu'elle décore par le nombre et la beauté de ses fleurs. Elle fleurit depuis le mois d'août jusqu'en automne; placée à l'abri des rigueurs de la saison, elle se conserve en plein air, pourvu qu'on ait soin de la couvrir en hiver. Les feuilles pointues sont à 3 bouts, et dans leurs angles sertrouvent les grandes et belles fleurs. Le bouton d'un rouge foncé s'épanouit en 6 à 1 feuilles d'un blanc rougeâtre avec des veines rouges, mais le milieu est plus foncé. Sa se_ mence parvenant rarement à sa maturité à cause de sa fleuraison tardive, on la propage par des marcottes ou des boutures.
Fig. 2. Le pommier chinois. (Pyrus spectabilis.)
Le pommier chinois, connu en Europe depuis 1780, est remarquable par ses fleurs rougeâtres à demi doubles, qui ont l'air de petites roses, etjjui le rendent très-agréable à la vue. Le tronc parvient à la hauteur »de 20 à 30 pieds, il prospère chez nous en plein air, cependant il demande un abri contre le vent; ses fruits mûrissent rarement. Sa beauté consistant, comme on l'a dit, dans ses fleurs,' on peut le cultiver pendant l'hiver, comme les autres espèces de fruits, dans les appartements, où sa fleuraison procure le plus beau coup - d'oeil.
Ad00341 06 101a/freMélanges CLXXII. Vol. VII. No. 99.
ARMES ET USTENSILES DES HABITANTS DE NUKAHIVA.
La planche ci-jointe représente les armes et les ustensiles des habitants de Nukahiva, île de la mer du sud, dont nous avons déjà fait mention dans le CXXVIII. cahier. Ces armes et ustensiles sont ici figurés avec beaucoup de goût.
Fig. . I. nous fait voir une massue d'armes, dont le bout est décoré de tresses faites des cheveux d'un ennemi vaincu. Fig. . 2. un hausse- col composé de plusieurs petites barres d'un "bois très-léger, en forme d'un fer à cheval, et orné de pois noirs et rouges, qui y sont collés; Fig. . 3. deux échasses avec des sculptures; Fig. . 4. un hameçon de nacre de perles; Fig. . 5. une Calebasse clissée; Fig. . 6. une hache de pierre avec un manche de.bois; Fig. . 7, un éventail arlistement natté; Fig. . g. deux diverses espèces de rames. Fig. . 9. une fronde faite de filaments de cocos; Fig. . 10. un ornement des jointures de la main et du pied en plumes; Fig. . il. deux pendants d'oreille formés d'une moule et d'une dent de cochon ;. Fig. . 12. deux javelots avec des ornements au ba3 et enfin Fig. . 13. représente une tête de mort garnie dé dents de cochon, en mémoire d'une victoire remportée par le possesseur: sur un ennemi.
Ad00341 06 102a/freInsectes LXVIII. Vol VII. No. 100.
DIVERSES ESPÈCES DE PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. La Sémiramis. (Papilio Semiramis.)
Cette espèce de papillon, extrêmement rare, fut trouvée sur une canne à sucre dans je plantage de Zoelen h Surinam. Elle appartient aux phalènes veloutées. Elle a les antennes plumassées, et une trompe presque imperceptible. Au duvet soyeux du derrière on "reconnaît aisément que c'est le mâle qui est figuré ici. Les taches triangulaires et en forme de. croissant des aîles de devant sont, comme les taches rondes-du derrière, transparentes, et semblables aux taches dès porte-miroirs. Les aîles de derrière ont à. leur extrémité un prolongement extraordinaire si fin et si mince, qu'il est étonnant que cet animal ne le- gâte pas en volant.
Fig. 2. La Lune. (Papilio Luna.)
Le dessus et le dessous de ce papillon ont les mêmes dessins. Les,yeux, dont il y en a un sur chaque aîle, sont transparents comme le verre; Il est indigène à la Jamaïque à NeuYork, à la Caroline, ait Mailand; sa chenille se nourrit des feuilles de Sassafras. Au Coromandel, et dans l'île de Ceylan il s'en trouve une variété d'une couleur plus pâle et prèsque blanche, et dont les aîles de devant ont des bords larges et bruns.
Fig. 3. et 4. L'Impériale. (Papilio Imperialis.)
Ce papillon, indigène à Surinam, dont les aîles se terminent en queue, se distingue surtout par la magnificence de ses couleurs- Le dessus de ses aîles est d'un bleu d'azur, cependant les aîles de devant ont de plus une large bordure noire, et deux taches de la même couleur. Le dessous est poui la plupart vert, cependant les aîles supérieures ont à la jointure une tache ronde d'un bleu clair. Les aîles ont jusqu'à la première courbure des aîles de devant de petites pointes noires et le dessous des aîles inférieures joue le vert-d'or,
Fig. 5. Le Progne. (Papilio Progne.)
Ce superbe papillon, indigène à Neu York et à la Jamaïque, est tacheté à peu près en bas comme en haut, et ressembla au Robert le Diable des françois et au de gehakkel'de Aurélia des hollandais; les aîles ne sont pon;tant pas si échancrées, et le dessous des ailes inférieures n'a pas non plus le C argenté, qui distingue le papillon d'Europe.
Ad00341 07 003a/freMélanges CLXXIII. Vol. VIII. No. 1.
MANIÈRE DE TATOUER À NUKAHIVA.
Nous avons déjà parlé, à l'occasion de la planche 36 du VIL Volume de notre Porte- . seuille d'Enfans, de l'habitude où sont les habitants de plusieurs îles de la mer du Sud de se tatouer le corps, c'est-à-dire de barioler le corps avec des Fig. ures imprégnées dans la peau. Cette planche, ainsi que les deux suivantes, nous fera connoître cet étrange usage avec toutes ses gradations. Dans ces îles le tatouage est un art véritable, aussi voyons-nous
Fig. 1. Un maître de tatouage.
Il est à genoux devant une jeune femme, dont il tatoue la jointure de l'avant - bras gauche, qui repose sur son genou droit. Il se sert pour cela de l'os de l'aile du Paille en queue (Phaeton aetkereus.) dentelé et pointu en forme de,peigne, attaché à une baguette de bambou sous un angle obtus, sur l'extrémité de la-quelie il frappe avec une autre baguette, de sorte qu'il n'y a que l'épiderme de percé par cet instrument en sorme de peigne. Comme on commence par dessiner sur la peau les Figures, l'opération se fait ordinairement avec beaucoup de célérité, lorsque le maître de tatouage a de l'adresse. On srotte la légère blessure avec le charbon d'un noyeau de coco détrempé dans de l'eau, après quoi il y a une légère inflammation, et il se forme une croûte, et dèsquelle est tombée, la Figure est imprégnée pour toujours. Le Nukahivien qui entre dans la cabane apporte au maître de tatouage la tête d'un cochon pour sorr salaire.
Fig. 2. Figures ordinaires de tatouage.
Chacune a son nom et une signification qui lui est propre, et nous allons donner les principales d'après les renseignemens donnés par M. de Langsdorf dans son intéressant voyage, r. 2. Kake —- est imprégnée en dedans du bras. — 3. 4. 5. Enata, hommes. Il y a apparence qu'on imprègne ces Figures lorsqu'un homme a tué un ennemi et qu'on le mange. — 6. 7. Kake-opogo bande transversale sur l'oeil, les bras, la poitrine, les cuisses, s'imprègne surtout dans les festinj. - 8v Matta- Comor. Cette Figure représente la tête d'un homme et est entourée A'Enata 3. 4. 5., et est apparemment l'emblème d'un guerrier distingué, dont il décore la poitrine, les cuisses ou le dos. — 0. 10. Niho-Piata, dents de requin. Cette Figure ne sert qua d'ornement ainsi que la suivante, n. 12 Ehowa, tortue, sert au même objet ainsi que les Figures de lézard etd'autres animaux. __. 13. Tumaima ne se trouve que sur le dessus de la main, et 14, dont le voyageur ignore le nom, en dessous du bras et sur les cuisses.
Ad00341 07 004a/freMélanges CLXXIV. Vol. VIII. No. 2.
NUKAHIVIENS AVEC UN TATOUAGE TOUT DIFFÉRENT.
Les habitants de Nukahiva tatouent plusieurs années de suite leur corps par partie ,. de sorte que ce n'est que dans l'âgé mûr que ces baliolements se trouvent achevés. Lorsqu'un garçon a atteint sa douzième ou treizième année , on^ commence à tatouer quelques -Figures principales; on y en ajoute, tous les ans de nouvelles, et la parure entière n'est sinie qu'à 30 ou 35 ans. Plus le Nukahivien vieillit, pins les événements militaires ou pacisiques, qui le regardent, lui fournissent l'occasion d'en conserver le souvenir par des , Figures particulières imprégnées tsur sa peau. Celui, dont le dos est Figuré ici est encore jeune, comme on peut le voir facilement par les endroits de son corps qui ne sont pas encore tatoués, surtout aux pieds. Il tient dans la main droite une lance et dans la gauche une corde à laquelle pend la tête d'un ennemi qu'il a tué, laquelle est décorée avec les défenses d'un sanglier. Sa coiffure est remarquable ainsi que celle de son voisin. Il a pour pendants d'oreille des défenses de sanglier attachées à des moules avec du ciment ; et deux tresses de'cheveux, tournées en forme d'escargot, qui s'élèvent au dessus des oreilles, et ne ressemblent pas mal à des cornes, parent la tête qui d'ailleurs est entièrement r&sée. L'autre sigure, armée d'une masse d'armes, à l'extrémité de laquelle tient un faisceau des cheveux d'un ennemi qu'il a tué, représente un Nukahivien de 30 ans, qui tient à la main un éventail panaché. Ce tatouage complet rappelé l'armure des anciens chevaliers allemands, puisqu'il y a brassards, corselets, et hausse-col.
Ad00341 07 005a/freMélanges. CLXXV. Vol. VIII. No. 3.
UN NUKAHIVIEN AVEC UNE MASSUE ET UNE CALEBASSE.
Après avoir appris à connoître dans les deux celles de la planche précédente. Il tient de planches précédentes l'art du tatouage et ses la main gauche une calebasse parfaitement gradations, nous terminerons cet objet par la entrelacée de cordons, et de la droite une planche présente, qui Figure un homme de massue. Il a au cou un hausse-col sait avec la suite duroi de Nukahiva, qui se distingue des baguettes de l'arbre à pain. Des défenpar la beauté de sa Figure; tel que l'a fait ses de sanglier attachées à des moules avec dépeindre le Capitaine de Krusenstern. Cette du ciment parent ses oreilles ; le bas de son Figure est surtout remarquable par les formes bonnet est aussi garni de défenses et le haut symmétriques imprégnées dans la peau. Il est est sait de petites baguettes de l'arbre à pain, bien des artistes en Europe qui auroient beau- La pointe est ornée d'une tousfe de cheveux coup de peine à les imiter sur une belle sta- d'un ennemi vaincu, tue. Presque toutes ces Figure difsèrent de
Ad00341 07 006a/freOiseaux. LXXXV. Vol. VIII. No. 4.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE PIGEONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. La Colombe Largup. (Columba cristata. Temminck.)
Elle est du petit nombre dés Colombes, dont la' tête est ornée d'une huppe, et peut avoir environ 1,3 pouces de long. La lête, le cou, la poitrine et le ventre sont d'un gris nuancé en teintes rie pourpre clair, et le cou et la poitrine sont à ressets métalliques ; au dessous des yeux ainsi que sur la gorge est une tache de jaune terreux. Les aîles sont d'un pourpreviolet, et les extrémités d'un bleu foncé; le dos et les plumes caudales d'un verd noirâtre; la partie intérieure du corps et le dessous de, la queue, couleur de rouille, et les pennes sont d'un rouge de vermillon. Cette charmante Colombe se trouve aux îles des Amis, dans la mer du Sud.
Fig. 2. La Colombe à ceinturon noir. (Columba cincta. Tem.)
Cette Colombe mesure 13 pouces. La tête et le cou sont d'un blanc pur; la poitrine est, en haut, d'un blanc jaunâtre, et en bas, recouT verte d'un large ceinturon noir et à angles Le croupion, lr-s grandes plumes des aîles et la queue sont d'un verd noirâtre, mais cette dernière est en desrous cendrée. Le ventre, l'abdomen et les cuisses sont d'un beau jaune, Elle habite l'Asie australe;
Fig. 3. La Colombe hérissée. (Columba Franciae. Latham.)
Elle a aussi 13 pouces de long. Depuis la jointure du bec jusque derrière l'orifice des oreilles est une peau lisse, dépourvue de plumes, colorée d'un rouge incarnat. La tête, le cou et la poitrine sont d'un beau gris-blanchâtre ; le reste da corps, les aîles et le dessous de là queue sont d'un beau violet foncé; mais le dessus est d'un rouge cramoisi vif. On l'a. trouvée à l'île de France.
Fig. 4. La Colombe grivelée. (Columba armillaris. Tem)
Elle a 13! pouces de long. Le dos et le devant du cou sont d'un bleu d'ardoise, ainsi que le ceinturon qui descend des deux côtés de la poitrine, mais qui ne se rejoint pas en bas. Un hausse-col tout blanc s'étend ovalement depuis l'orifice de l'oreille jusqu'à là poitrine. Le front et la gorge sont d'un gris cendré; toutes les parties inférieures sont blanches, les pennes alaires d'un brun-foncé. Les couvertures inférieures rie la queùe^ et celles du ventre ont au milieu une tache noire lancéolée sur un sond blanc. Cette Colombe habite l'Asie méridionale.
Fig. 5. La Colombe marine. (Columba littoralis. Tem.)
Elle habite les côtes des îles de l'Archipel indien depuis Java, jusqu'à la Nouvelle-Guinée et elle mesure [3 pouces. Jille est d'un blanc très-pur à l'exception des pennes alaires qui sont noires, et de l'extrémité'des plumes caudules qui ont des taches noires en forme de \ croissant.. Le bec et les pieds sont d'un bleu grisâtre..
Fig. 6. Colombe Oricou. (Columba auricularis. Tem.)
Cette Colombe vraisemblablement indigène aux îles.de l'Océan pacisique a 114, pouces de long. La presque totaliié de son plumage est d'un blanc uniforme. La queue est grise à son origine et noire à son extrémité, ainsi que le ' bout de chaque aîle. Lés grandes et moyennes pennes des ailes sont à leur origine d'un grisblanc et noires à leur extrémité. Les joues jusque derrière l'orifice des-oreilles sont dénuée» de plumes, et la peau nue se dirige sûr le de vant du couetdonne naissance à trois appendices ou barbillons flottants, à peu près comme" ceux du dindon, qui sont d'un beau rouge Les narines sont surmontées d'une épaisse carnasite d'un rouge de cerise.
Ad00341 07 007a/freAmphibies XXX. Vol. VIII. No. 5.
DIVERSES ESPÈCES DE RAINETTES.
Rainette bicolore. (Rana bicolor. L.)
Fig. 1. Vue dessus.
Fig. 2. Vue dessous.
Cette jolie Rainette, indigène à Surinam et vraisemblablement à la Guine'e, a 4 pouces de long. La tête aussi large que le corps , ayant un pouce, 9 lignes de long, est trigone, un peu obtuse en avant, plate en dessus et sur les côtés. Les narines sont petites, mais la bouche est très-ample. Le dessus du corps est bleu de ciel ; le dessous de la tête d'un violet trèspâle, et le dessous du reste du corps est d'un blanc jaunâtre. Une ligne blanche bordée d'un trait violet foncé, sépare la couleur bleue du dessus du corps de la blanche-jaunâtre. Des taches blanches, de diverses grandeurs, ovales, bordées d'un trait violet sont sur les bras, les doigts, la poitrine, le bas des flancs et la région de l'anus. Les pieds sont à doigts sendus, terminés chacun par une large pelotte visqueuse, par le moyen desquelles l'animal peut chercher sa nourriture sur les arbres.
Rainette à Bandeau. (Rana leucophyllata. L.)
Fig. 3. Vue dessus.
Fig. 4. Vue dessous.
Ce charmant animal habite pareillement Surinam, et a un pouce et demi de long au plus. Il a les iris dorés ; la tête petite et uu peu obtuse, et le front ceint d'an large bandeau , blanc et luisant. Il a sur la région dorsale inférieure une tache large, un peu ovale et blanche; des taches rondes, blanches, sur chaque bras et deux autres ovales de même couleur sur chaque jambe. La couleur du dessus du corps est d'un brun - rougeâtre, celle du dessous est lisse et blanchâtre. Les doigts de pieds ont des pelottes visqueuses. Les taches blanches, luisantes et comme argentées, qui ornent le dessus de son corps, sont très-symétriquement disposées. le-rm.
Ad00341 07 008a/freMélanges CLXXVI. Vol. VIII. No. 6.
EDIFICES REMARQUABLES EN RUSSIE.
Fig. 1. Le Kremlin ou le fort de Moscou.
Le Kremlin, (mot tartare qui signifie forteresse,) est aü milieu de Moscou, ancienne capitale de l'Empire russe, dont l'embrasement, qui a-eu lieu le Septembre igi2, a été une suite funeste de la guerre. Le Kremlin, qui n'a point été la proie dès flammes, a une lieue dé circonférence; il forme un polygone irrégulier, ayant à chaque angle une tour, entouré d'une' haute muraille et de fortifications, et baigné de 3 côtés par la Moskowa et la Neplimaja. Son enceinte ne contient que des édifices de pierres de taille, parmi lesquels se distinguent de loin et d'une manière très-pittoresque 3*2 églises par leurs coupoles dorées pour la plupart. Au dessus de celles-ci s'élève le clocher Ivan Weliki, (le grand Jean) qui porte 22 cloches. Ce qu'il y a de plus curieux c'est l'ancien palais des Czars, dont nous avons donné la description, planche 95. du V. volume de notre porte-seuille d'Enfans. Les richesses, qui étoient autre-fois conservées dans ce palais, et oient immenses. Les sondements da Kremlin ont été jetés dans le 12e siècle pu au commencement du 13e; mais ce n'est qu'en 1488, sous le règne à'Iwan WasiljawitcH I., que là plupart des édifices furent bâtis par l'architecte italien Riddlso Fiorovanti, tels qu'ils sont encore.
Fig. 2. Le Palais d'été impérial Petrowsky près de Moscou.
Ce Palais d'été, tel qu'il est maintenant, a été bâti sous l'impératrice Catherine II. et est placé sur la route de Pétersbourg à environ une lieue de Moscou, Construit dans le genre gothique, il est entouré d'une infinité de tourelles et de murs fourchus, peints de diverses couleurs, qui lui donnent un aspect singulier. L'intérieur est vaste, sans être magnifique. D'après un,antique usage, c'est là que descendent les monarques russes, lorsqu'ils viennent de Pétersbourg pour se faire couronner, et ils habitent ce palais jusqu'à ce que tous les préparatifs, nécessaires pour leur entrée solennelle dans Moscou, soient terminés.
Ad00341 07 009a/freOiseaux. LXXXVI. Vol. VIII. No. 7.
DIVERSES ESPÈCES DE PIGEONS EXOTIQUES.
Fig. 1. et 2. Colombar Commandeur. (Columba militaris. Tem.)
Fig. 1 représente le mâle, et la 2 la femelle. Sa longueur, depuis le bout du bec à l'extrémité de la queue est de I2
Ad00341 07 010a/freInsectes LXIX. Vol. VIII. No. 8.
PHALÈNES EXQTIQUES.
Fig. 1. Le Hibou. (Phal. N. Stryx.)
Fig. 2. Le Médor. (Sphinx Medor.)
Les ailes déployées de cette grande Phalène iCe grand Sphinx-, indigène à Surinam, mesurent 6 pouces. Sur un fond blanc, les et de la grandeur du précédent se distingue grandes aîles ont tant à leur bord qu'en dedans par sa longue trompe. Le fond de la couleur des taches noires irrégulières et- d'une étrange des aîles est un mélange alternatif de brun et sorme, ainsi qu'ans quantité de petits carac- de gris-rougeâtre, sur lequel sont dessinées tères, noirs pour la plupart, mais dont quel- des bandes et des raies marmorées. La tête ques-uns sont d'un brun-clair, Ce brun-clair et la poitrine sont noires et ponctuées de sorme aussi le sond de la couleur des petites jaune; et le corps d'un gris-rougéâtre, ainsi aîles, qui ont dans leur milieu une tache que les angles intérieurs des aîles inférieures, irrégulière d'un rouge brun. Cette Phalène est orné de taches de feu. habite Amboine et Java.
Ad00341 07 011a/frePlantes. CLXXXVI. Vol. VIII. No. 9.
PLANTE D'ORNEMENT TRÈS RARE.
L'Amaryllis-Joséphine. (Amaryllis Josephinae. Ventenat.)
L'Amaryllis gigantesque, figurée ici, la plus grande des plantes liliacées est encore du nombre des plantes très-rares, que la Hollande a transportées la première en Europe. Mr. la Brousse, officier françois, après nn séjour de 7 ans au cap de bonne espérance, en apporta en'i^ç le premier oignon, qui prospéra à la vérité dans une serre-chaude de Hollande, mais qui ne fleurit que 16 ans après. Il sort de l'extrémité supérieure de l'oignon une tousfe de 12 à 13 feuilles lancéolées, d'un vert-grisâtre, qui ont trois pieds de long et 8 à 12 pouces de large. Lés feuilles se dessèchent au. commencement du printems, et il sort un pédoncule de 22 pouces rie haut. Les fleurs, dont le nombre s'élève jusqu'à 60, sont placées autour du pédoncule comme les bras d'ua , lustre. La fleur sexagone a neuf à dix pouces delonget est d'un rouge-violet, L'oignon susmentionné fut acheté en Hollande pour le jardin impérial français de Malmaison, où cette plante a déjà fleuri plusieurs fois.
Ad00341 07 012a/freCostumes. XXIII. Vol. VIII. No. 10.
COSTUMES JAPONOIS.
Fig. 1.
Lrhornme aux deux corbeilles, sur le élevant, (j) vebd de la chair de baleine. Outré cet article, il, a dans ses corbeilles une balance, un couteau, une hache et un parapluie. Il a pendu à une ceinture, meuble indispensable à tous les Japons, sa pipe et son sac à tabac. —• La Fig. ure suivante (2) représente un officier civil par derrière. Il deux sabres, mais on ne voit que le plus long. Il a sur le dos , comme marque distinctive , un écusson de ser-blanc. La femme sigurée ici par devant et par derrière, (3, 4) nous montre la manière dont sont portés les enfants de la classe indigente des Japonois, Ses cheveux sont ornés d'épingles de métal. L'homme, (5) s'occupe à écossér des grains de ris; il se sert à cet effet d'un bloc creusé en mortier,, d'un marteau conique de bois très-pesant et d'un crible.
Fig. 2.
La première Figure à gauche (1) représente un domestique japonois, portant à une perche, qui repose sur ses épaules, plusieurs effets et même des souliers de paille. À côté de lui est (2) un matelot en uniforme, et à droite de celui-ci une personne non mariée (3), ce que l'on reconnoît en ce que le noeud de sa ceinture est derrière et non devant, pendant que les femmes le portent devant! Derrière cette demoiselle vient un domestique (4), portant sur ses épaules l'enfant d'un riche. Le manteau richement décoré de l'ensant est remarquable; on croit que le rouge est très-sain. Après lui, à droite, est un pau. vre journalier (5), qui au lieu de parapluie a un chapeau de paille, et au lieu d'habit pour la pluie, un manteau de paille pour se garantir du mauvais tems,; mais il n'en a pas moins sa pipe et son sac à tabac appendus à sa ceinture. La dernière Fig. ure à droite (6), représente un simple bourgeois dans son costume d'hiver. , Le mouchoir qu'il a passé autour de la tête doit le garantir du sroid. Outre le sac à tabac et la pipe, il a dans sa ceinture son livre de poche, un éventail et un. écritoire.
Ad00341 07 013a/freMélanges CLXXXVII. Vol. VIII. No. 11.
LA BASILIQUE DE ST. PIERRE À ROME.
Il n'est point d'église chrétienne, ni d'aucun autre culte, qui approche de celle de St. Pierre à Rome, soit pour la magnificence, le goût del'architecture, soit pour la richesse des ornemens et pour la sublimité du style. La planche ci-jointe représente dans le sond le majestueux édifice de la cathédrale, .consacrée à St. Pierre, (regardé comme le premier pape; avec les colonnades qui se prolongent à droite et à gauche , d'abord «n droite ligne, puis dans une direction ovale; on aperçoit au milieu de la place l'obélisque qui fut transporté à Rome sous l'empereur Caligula de Héliopolis en Egypte, et qui fut renouvelé en 1585 par le pape Sixte-quint; à droite se trouve l'immense palais du Vatican, qui contient, HOOQ pièces, et célèbre dans l'histoire parle conclave des cardinaux, lors de la vacation de la chaire de St. Pierre, pour l'élection d'un nouveau pape ; autrefois il se distinguoitpar une des plus grandes collections délivres et de chefs-d'oeuvre des arts, qu'on, ait jamais vues. Deux fontaines , placées aux deux côtés de l'obélisque, embellissent et raffraichisseut cette magnifique place. Le pape Jules II. fit commencer en 1506 l'édisication de l'église de St. Pierre sous la .conduite du grand architecte LazaroBramunte. Déjà en ï.447 Ie pape Nicolas V. avoit voulu faire construire une église, mais la mort le surprit, lorsque les fondemens en étoient à peine jetés. Vingt-huit des plus célèbres architectes de l'Europe, parmi lesquels brillent les peintres immortels Rapkaël et Michel Angelo Buonarotti, ont achevé dans l'espace de 155 ans cette édification d'après le premier plan, qui n'a éprouvé que peu de modifications. Cette église a. coûté au-delà de80 millions d'écus.
Ad00341 07 014a/freMélanges. CLXXXVIII. Vol. VIII. No. 12.
SUPERBES ÉDIFICES DE ROME.
Fig. 1. Vue du château et du pont S. Ange.
Cette planche représente le célèbre château St. Ange (ilCastello di S. Angelo) que ses fortifications font regarder comme la citadelle de Rome. C'est un édifice rond en forme de tour, qui repose sur une base carrée, construit parTEmpereur Adrien, et destiné à lui servir de tombeau. De belles colonnes et des statues magnifiques en décoroient l'extérieur. Mais lors de la chute de l'Empire.romain ce monument fut dépouillé de ses ornemens, et plusieurs papes," surtout -le pape Urbain VIII,, en sirent une petite forteresse pour mettre leur autorité à couvert des insultes des Romains, si sujets à la rébellion. Sur le sommet est placé un grand Ange en bronze, qui lui a fait donner le nom de Château St. Ange. Sur le devant s'aperçoit le fameux Tibre et le pont qui le traverse dans le lointain s'élève le. dôme majestueux de l'église de St. Pierre.
Fig. 2. La Girandole sur le château St. Ange, et l'illumination de l'église de St. Pierre.
Sous le gouvernement pontifical, les Romains ont eu pendant près de deux siècles, le spectacle de la plus brillante illumination deux fois par an',, savoir le jour de St. Pierre , et l'anniversaire du couronnement du pape. Tous les contours extérieurs de l'église de St. Pierre, (que l'on aperçoit dans le fond ,) étoient illuminés ce soir-là avec des milliers de lampions. Vers les dix heures du soir on tiroit sur le château St. Ange un magnifique feu d'artifice, qui se terminoit par la Girandole, ici Figurée, où 5000 susées, lancées à la fois, sembloient former une mer de seu.
Ad00341 07 015a/frePlantes. CXXXVII. Vol. VIII. No. 13.
PLANTES MÉDICINALES.
Fig. 1. L'Arnique des montagnes. (Arnica montana. L.)
Fig. 2. Le Dictame blanc. (Dictamnus albus. L.)
Cette plante, "îonnue vulgairement sous les noms de Bêtoine des montagnes, de tabac des^ Le Dictame blanc ou la Fraxinelle croît Vosges, de Doronic à feuilles de plantain, sans culture dans les contrées montueuses et offre à la médecine un des meilleurs remèdes, boisées de l'Allemagne, de la Suisse, de On la trouve sur les hautes montagnes de près- l'Italie et de la France; mais on la cultive que toute l'Europe. Elle n'a qu'une tige d'un dans les jardins pour la beauté de ses fleur« pied et demi de haut, qui porte à son sommet rouges, qui paroissent en Juin et Juillet. Les une sseur jaune étoilée. Les feuilles de la rar fleurs, qui naissent au sommet de la tige haute eine, au nombre de 4 ou de 6, sont sphéroï- de 2 à 3 pieds , répandent en été une vapeur des, chevelues des deux côtés , ainsi que la forte, qui s'enflamme le soir à l'approche tige, et rampent à terre. Elle est d'une sa- d'une bougie allumée; il paroît alors une veur mordante et un peu aromatique, et d'une grande flamme, qui se répand sur toute cette odeur forte et désagréable. On emploie avec plante, mais sans l'endommager. La racine succès les feuilles des racines et surtout les delà longueur du doigt, blanche en dedans, fleurs. Elle opère les esfets les plus heureux est vivace. L'écorce extérieure séchée et puldans les maladies qui proviennent de la foi- vérisée est un bon sortifiant, dont on se sert blesse des esprits vitaux. , Cette plante con- avec succès dans beaucoup de maladies, cassée s'emploie, aussi extérieurement trèsheureusement pour les contusions.
Ad00341 07 016a/freAmphibies XXXI. Vol. VIII. No. 14.
DIVERSES ESPÈCES DE RAINETTES EXOTIQUES.
Fig. 1. Rainette à tapirer. (Hyla tinctoria. Daudin.)
A. le dessus.
B. le dessous.
C. une jeune.
Cette Rainette, qui existe à Surinam et dans diverses parties de l'Amérique méridionale, n'a qu'un pouce de long. Sa couleur est d'un brun-rouge foncé avec deux lignes longitudinales d'un blanc-jaunâtre, partant du front et se prolongeant sur chaque côté du dos jusqu'auprès de l'anus. Le dessous du corps est d'un brun-noirâtre et parsemé de petites taches rondes, entourées d'une teinte plus pâle. Les Américains emploient le sang de ces rainettes pour tapirer les perroquets bleus en jaune ou en rouge. Pour celte opération ils arrachent les plumes de ces oiseaux encore jeunes et frottent la peau avec le sang de la Rainette; les plumes qui renaissent, sont d'une belle couleur xouge ou jaune. C'est de là que lui vient le nom de Rainette à tapirer.
Fig. 2. Rainette fémorale. (Hyla femoralis. Daud.)
Cette espèce existe dans les grands bois de l'Amérique septentrionale; elle n'a de longueur que huit à quatorze lignes. Le dos est vert et très-finement ponctué de brun; les Cuisses sont d'un vert sombre et marquées de six à sept taches jaunes. Le dessous du corps est d'un blanc légèrement jaunâtre. ,
Fig. 3. Rainette squirelle. (Hyla squirella. Daud.)
Cette Rainette, indigène à la Caroline, se retire pendant l'hiver sous les écorces des arbres. Elle a ig lignes de longueur. Le corps 1 est d'un vert obscur, pointillé irrégulièrement de brun, avec des taches brunes, disposées sur' qxiatre rangs longitudinaux. La partie exté- -. rieure des cuisses est jaune. Les jambes sont plus longues que les cuisses, ce qui est une
Ad00341 07 017a/freInsectes LXX. Vol. VIII. No. 15.
INSECTES NUISIBLES.
Le Charanson du blé. (Curculio granarius. L.)
Fig. A. représente dans sa grandeur naturelle le charanson, si préjudiciable aux blés. Fig. . B. représente le dessus du corps 188 fois grossi, et Fig. . C. le dessous dans la même proportion. On voit que la nature n'a pas oublié de donner les plus belles couleurs surtout au dessous de ce petit insecte. L'insecte lui-même ne nuit point au blé, mais c'est sa larve , qui provient de l'oeuf que dépose la femelle par le moyen d'une piqûre dans un grain de blé, qui lui sert de nourriture, jusqu'à ce qu'elle se métamorphose en une nimphe blanche et presque entièrement transparente. C'est d'après le plus ou moins de chaleur que le Charanson atteint plus tôt ou plus tard son état de perfection. Une femelle dépose en général depuis le mois d'avril jusq'au mois d'août 188 oeufs, chacun dans un grain différent. On juge aisément quel dommage font ces insectes dans un tas de blé, quand ils s'y sont nichés. Le seul moyen essicace pour détruire ce Charansons , c'est de retourner souvent le blé avec une pelle, d'introduire de l'air dans les greniers, par le moyen d'un ventilateur, vu que ces animaux ne peuvent supporter le froid, de les priver de tout refuge en soignant que toutes les planches joignent bien, et éviter surtout dans les greniers la chaux ou le mortier.
Ad00341 07 018a/freMélanges CLXXIX. Vol. VIII. Nos 16.
VUES DE LA SUISSE.
Fig. 1. La Cime de la Jungfrau.
Fig. 2. Glaciers de Grindelwald.
Cette montagne, la plus imposante de toutes celles des Alpe.5, est Fig. urée sur celte planche telle qu'elle se présente à un quart de lieue environ du presbytère de Lauterbrunnen. Ce colosse s'élève 12;872 pieds au dessus de la surfacede la mer; de toutes parts il est entouré d'épouvantables précipices; des vallées de glace, de vastes solitudes et des abîmes asfreux sillonnent sa surface immense, et forment les replis du manteau de neiges éternelles, qui couvrent ses énormes flancs; aussi le plus intrépide chasseur de chamois n'a-t-il pas osé se bazarder dans ces solitudes qui offrent l'image de la mort. Il a été réservé aux deux messieurs Meyer d'Arau, qui ont travaillé avec tant de succès à la géographie delà Suisse, à en atteindre les premiers le sommet au mois" d'août l'gi 1. Ce n'est point le lieu de faire l mention des dangers que ces voyageurs ont courus, ni des expériences qu'ils ont faites. Lisez les commentaires sur cette planche. Cette planche représente deux des. monts redoutables des Alpes, savoir le Wetterhorn h. gauche, \e Mettenb er g au milieu, et une partie de YEiger extérieur à droite. Entre celui-ci et le Mettenberg on aperçoit des sommités couvertes d'une neige éblouissante, qui s'appellent Wiesclierhorner et qui marquent la limite du canton de Bern. Entre le Wetterhorn et le Mettenberg aussi bien qu'entre ce dernier et l'Eiger extérieur s'élèvent des glaciers de la forme la plus bizarre; les uns Fig. urent des aiguilles, d'autres des champs de glace applntis, qui forment le contraste le plus frappant avec la verdure de la vallée d-u Grindelwald. Le Wetterhorn , , ainsi nommé parceque sa cime sert de baromètre aux habitants, est élevé au dessus de la mer de 11.453 pieds, l'Eiger de 12,268. et le village du Grindelwald de 3,150. Ces glaciers sont le plus'souvent fréquentés par les voyageurs, parceque les chemins qui conduisent de la vallée d'Oberhasli à celle de Lauterbrunnen, en passant sur le Scheideck, sont très-agréables, pittoresques, et n'osfrent pas le moindre danger.
Ad00341 07 019a/frePlantes. CXXXVllI. Vol. VIII. No. 17.
PLANTES MÉDICINALES.
La Scille maritime. (Scilla maritima. L.)
La Scille, que les anciens Grecs ont employée eux-mêmes comme remède, forme un genre de plantes, qui se divise en vingt espèces, dont la plus remarquable est la Scille maritime, ici dépeinte. Elle croît sur les côtes, sablonheuses des pays chauds et est indigène à l'Espagne, au Portugal, à la France méridionale et à plusieurs v contrées de l'Italie. Le pédoncule rond et lisse s'élève de 2 à 3 pieds ; les fleurs à 6 feuilles sont ouvertes,. blanches ou rouges. Cette plante fleurit en été. Sa racine, composée de tuniques épaisses, rougeâtres, est grosse comme la tête d'un enfant. Cet oignon contient un suc visqueux acre et amer qui rend cette plante très-utile en médecine. Ce suc acre et amer produit souvent la .«ecrétion des humeurs; aussi cette plante est-elle le principal remède dont on fait usage dans plusieurs maladies, surtout dans l'hydropitie. Employé dans l'état de fraicheur, ce suc deviendroit un véritable poison à cause de sa force corrosive ; c'est pourquoi on prend beaucoup de précaution pour sécher à la chaleur cet oignon, et par cette opération on transforme cette sorce nuisible en une vertu salutaire. On en sait un usage varié dans les maladies; on le donne tantôt en poudre, tantôt en miel, tantôt en vin, et tantôt en oxymel.
Ad00341 07 020a/freAmphibies XXXII. Vol. VIII. No. 18.
DIVERSES ESPÈCES DE RAINETTES EXOTIQUES.
Rainette marbrée. (Hyla marmorata. Daudin.)
Fig. 1. le dessus.
Fig. 2. le dessous.
Oette jolie Rainette existe dans diverses parties de l'Amérique méridionale * p. e. à Surinam. Elle a un pouce et demi de long. Le dessus du corps est d'un cendré-jaunâtre, veiné agréablement de taches alongées , sinueuses et rougeâtres. Le dessous du corps et des cuisses est entièrement blanchâtre, mais marqué de points noirs et ronds.
Fig. 3. Rainette flanc-rayé. (Hyla lateralis. Daud.)
Cette Rainette, indigène à l'Amérique septentrionale, s'attache au dessous des feuilles. Sa longueur est d'un pouce et demi au plus. Son corps est lisse. Le dessus est d'un vert gai, le dessous d'un vert très-pâle. Une ligne étroite d'un jaune vif borde la lèvre supérieure et se prolonge sur les flancs jusqu'à l'anus.
Fig. 4. Rainette bi-rayée. (Hyla bilineata. Daud.)
Elle existe dans l'île de Java, sans y être commune. Sa tête et le dos jusqu'à l'anus sont d'un vert brun, ayant deux rangées longitudinales de taches brunes. Deux lignes étroites, parallèles, d'un blanc luisant, partent des yeux et se prolongent sur les côtés du dos jusques vers les cuisses. Les flancs sont d'un vert-clair , et le dessous du corps est d'un vert très-pâle, ainsi que le dessous des cuisses. Ses jambes sont plus longues que ses cuisses.
Ad00341 07 021a/freMélanges CLXXX. Vol. VIII. No. 19.
VUES DE QUELQUES VOLCANS DANS LE ROYAUME DE LA NOUVELLE-ESPAGNE.
Fig. 1. Volcan de Jorullo.
Ce Volcan est situé à l'ouest de la ville de Mexico, à 32 lieue» de distance de.la mer, dans l'intendance de Valladolid et il a 263 toises d'élévation au dessus dès plaines voisines. Il est sorti de terre dans la nuit du 29. Septembre 1759 et est environné de plusieurs milliers de cônes basaltiques, qui sont autant de Fuma* rôles, qui exhalent une vapeur épaisse, et communiquent à l'air ambiant une chaleur insupportable. Cet espace, qui a quatre milles car* rés d'étendue et 513 pieds de hauteur, «'appelé Malpays. La pente du grand Volcan, qui est constataient enssammé, est couverte de cendres. Mr. de Humboldt et ses compagnons de voyage parvinrent dans l'intérieur de son cratère après avoir gravi une colline de laves scorifïées et rameuses.
Fig. 2. Volcans d'air de Turbaco.
Pour éviter les chaleurs excessives de l'été et les maladies qui en proviennent, ceux qui ne sont pas acclimatés sur les côtes de la nouvelle-Espagne, se résugient au village de Turbaco, élevé de970 pieds au dessus de la sursace de la mer, où l'on jouit, surtout pendant la nuit, d'une sraîcheur délicieuse. A une di* s tance de 3300 toises de ce village sont situé» les Volcancitos (Volcans d'air) dans une soret épaisse, qui abonde en beaurniers dé Tolu, en Gustavia à sleurs de Nymphéa, et en Cavanillesia mocunda, dont les sruits membraneux et transparents ressemblent à des lanternes. Le terrain s'élève graduellerneut de 2t à »7 toises au dessus du village de Turbaco. La planche cijointe représente la partie la plus australe de Ja plaine, où se trouvent les Volcancitos. Au centre de cette vaste plaine bordée de Brome« lia caratas, s'élèvent 18 à 20 petits cônes de 25 à 30 pieds de haut, sormés d'une argile gris^noirâtre, qui ont à leur sommet une ouverture remplie d'eau. Lorsqu'on s'approche de ces petits cratères, on entend par intervalles un bruit sourd et assez sort, qui précède de 15 a 18 secondes le dégagement d'une grande quantité d'air, qui élève e» sorme de jet-d'eau l'eau qui s'y trouve. Souvent ce phénomène est accompagné d'une éjection boueuse.
Ad00341 07 022a/freAmphibies XXXIII. Vol VIII. No. 20.
COULEUVRES EXOTIQUES.
Toutes les espèces ici Fig. urées sont indigènes aux Indes orientales et plus ou moins venimeuses.
Fig. 1. Couleuvre à anneaux blancs-jaunâtres. (Anguis coeruleozonata.)
La longueur totale de l'animal est de 5 pieds, celle de la queue de 5 pouces ; celle de la tête ainsi que celle du cou i
Ad00341 07 023a/freMélanges CLXXXI. Vol. VIII. No. 21.
VUE DU HARZ.
Le Harz, situé dans le Nord de l'Allemagne, est très-remarquable tant par les beautés naturelles, qu'il ofsre, que par l'industrie et l'activité de ses habitants, Il a de l'Ouest à l?Est 9,milles géographiques et du Nord au Sud 5 milles. Nous dépeindrons succésivement les points les plus intéressants qui s'y trouvent.
Fig. 1. La nouvelle maison sur le Brocken.
Le Brocken est la montagne la plus élevée du Harz. H a 3480 pieds de Paris de haut, et sa base a un mille géographique de long «la Nord au Sud, et un -
Ad00341 07 024a/frePlantes CXXXIX. Vol. VIII. No. 22.
LE MARRONIER D‘INDE.
Le Châtaignier vulgaire ou Marroriièr ä'Itide {Aesculus Hippocasidnumh.), que nous connaissons tous,'n'est pas originaire de l'Europe, mais d'une contrée de l'A-sie septentrionale, et a été apporté en Autriche en 1550, enFrance en 1615, en Angleterre \en 1633. • Depuis ce tems il est introduit et naturalisé" dans toute l'Europe et par conséquent .aussi en Allemagne. Sa hauteur, sa forme.pyramidale, ses branches tousfues et larges le rendent trèspropre pour former des avenues, et. c'est le principal usage qu'on en fait. ' Dans la fleuraison l'aspect de cet arbre est de toute beauté ; les fleures naissent ordinairement dans le mois de Mai, forment des tousfes élevées qui ressemblent à un lustre et sont placées au bout des rameaux. La capsule hérissée renferme ordinairement un fruit ou une châtaigne, rarement elle en a deux. Ces fruits ne sont ni pointus comme les vrais marrons, ni cette douceur, mais au contraire une amertume dégour tante, c'est pourquoi ils ne peuvent pas servir de nourriture pour les hommes. Cependant ils sont de quelque utilité pour les animaux , et réduits en poudre on s'en sert avec succès dans la Turquie contre plùsieures maladies de chervaux, d'où se dérive le nom allemand, Rossoeastanie, (châtaigne de cheval)
Le Marronnier d'Inde a la préférence qvt'il prospère dans chaque terrain et même dans le sol le plus aride, et son bois n'est pas rongé par les vers. L'.éeoïce a une vertu fébrisuge et pourrait en cas de besoin et en quelque sorte remplacer le quinquina.
Cet arbre peut vivre plus d'un siècle.
Ad00341 07 025a/freMélanges CLXXXII. Vol. VIII. No. 23.
VUES PITTORESQUES DU RHIN.
Fig. 1. Vue de la tour des souris (Mäusethurm) près de Bingen.
Les environs de la ville de Bingen sont remarquables à cause de la gorge de montagnes, dite le trou de Bingen (Bingerloch), par. laquelle le Rhin se jette avec impétuosité contre dés rochers'escarpés en afsranchissant sa coursé avec un hurlement" "sauvage. Là où le torrent se tourne autour de la montagne de Fuidesheim, dont les terrasses produisent un vin délicieux, 'oh voit, par-delà le Bingerloch", la vieille"tour, ce monument mémorable,' 'à ce que dit une ancienne tradhïu-" ?' cl'tdx'jugeixiçai, de Dieu, par lequel Hatto IL, archevêque' de Mayence fut puni il y a 900 ans, et dévoré par des'soùris à cause de son avarice et de sa dureté. Cette tour est représentée au milieu du tableau. Vis-à-vis d'elle on voit les ruines d'un vieux château, dit Etlrrenfèls. Sulla hauteur s'élèvent les murs délabrés de l'ancienne église St. Clement.
Fig. 2. Vue du Palatinat et de la ville de Caub.
Une demie lieue au dessous de la ville de Bacharach on apperçoit une vieille tour gothique ou;un petit fort, dit le Psalz, élevé sur un récif dans le Rhin. Suivant une ancienne tradition ce fort était destiné aux couches des princesses Palatines. A gauche on veit les ruines de Schönberg, berceau d'une famille ■ illustre, et plus loin l'agréable petite ville de Oberwesel, qui dans le moyen âge était une ville libre de l*Ein
Ad00341 07 026a/freMélanges. CLXXXIII. Vol. VIII. No. 24.
LES GRANDS RADEAUX DU RHIN.
Fig. 1. Vue de l'arrivée d'un Radeau du Rhin à une lieue au delà la ville de Bonn.
C'est ordinairement psès d'Andernach que s'opère la réunion de plusieurs' petits radeaux, mats et autres arbres, qu'on tire des montagnes de la forêt-noire et de l'Oden•wald, ainsi que des vallons de la Moselle et de la Saare, et qu'on en compose de grands Radeaux ou flottes de bois, qui ont quelquessois près de IOOO pieds de longueur, portant •une équipage de neuf-cent personnes. La lère
Fig. ure représente une telle Colonie flottante. Le grand radeau porte plusieurs maisons ou huttes destinées à l'oger l'équipage. Aux deux coins on voit un grand nombre de rameurs. Cette machine énorme est accompagnée de plusieurs petits radeaux et nacelles, et c'est un art particulier de la gouverner, à cause de tournants et chutes du Rhin. Les frais d'une telle flotte et du voyage jusqu'en Hollande sont évalués à 400,000 florins. C'est à Dortrecht qu'on vent les mats qui sont transportés en partie pour l'Angleterre et pour l'Espagne.
Fig. 2. Autre vue d'un Radeau du Rhin.
Cette figure représente le même objet dans un autre paysage. On voit ici les Ruines de Oodesberg, ancien sori. Romain qui fit métamorphosé en nouveau château dans le cours du 13. siècle, et qui depuis est tombé en ruines. La vue y est riche et enchanteresse. Dans le fond du tableau on apperçoit la belle, ville de Bonn, ci-devant la résidence des électeurs de Cologne.
Ad00341 07 027a/freAmphibies XXXIV. Vol. VIII. No. 25.
DIVERS ESPÈCES DE RAINETTES EXOTIQUES.
Fig. 1. Rainette lactée. (Hyla lactea. Daud.)
Cette Amphibie existe en Amérique; elle a la "longueur d'un pouce quatre lignes ,- la peau d?un blanc de. crème, avec une ligne d'un brunâtre clair , allant des narines jusqu'aux yeux., Les pieds antérieurs ont quatre doigts demi pal-' mes, pourvus au bout dés pelpttes visqueuses.
Fig. 2. Rainette hypocondriale. (Hyla hypochondrialis. Daud.)
Cette Rainette existe à Surinam; le corps. 'est d'un gris bleuâtre en dessus, et blanchâtre en dessous. Les ssancs et les côtés extérieurs . des membres ont des bandes transversales brunes sur un fond jaune pâle. Les doigts des pieds antérieurs et postérieurs sont fendus. La longueur est de près d'un pouce et demi.
Fig. 3. Rainette réticulaire. (Rana venulosa. Daud.)
La patrie de cette Rainette est dans la partie méridionale des Etats unis de l'Amérique. Elle a la longueur de quatre pouces. Les miles se distinguent par une vessie vocale jaune et très saillante..derrière chaque oreille. , Le. dessus, du corps est d'un ï ou géâtre clair'; lé dessous--d'un blanc -jaunâtre. Les pieds antérieurs à quatre doigts fendus, les postérieurs à cinq demi-palmes.
Fig. 4. Rainette beuglante. (Hyla boans. Daud.)
Elle a la longueur de près de deux pouces, lé dessus du corps d'un blanchâtre nn peu cen-dré avecjies bandes transversales d'un brunrougeâtre pâle ; le dessous blanchâtre ;: Jes quatre doigts des pieds antérieurs fendus, ceux des postérieurs demi-palmés. Elle existera Suri»nam.
Fig. 5. Rainette rouge. (Hyla rubra. Daud.)
Cette Rainette habite également le Surinam; elle n'a que quatorze lignes, de longueur. Sa couleur est brun - rouge en dessus, avec deux lignes longitudinales d'un cendré pâle; le dessous du corps blanchâtre.,. un peu teint ça et là de rougeâtre pâle. Les^ doigts des pieds comme à l'espèce précédente.
Ad00341 07 028a/freMélanges CLXXXIV. Vol VIII. No. 26.
OBJETS CURIEUX DE LA RUSSIE.
Fig. 1. L'Académie Impériale des Sciences à St. Petersbourg.
Parmi les plus beaux et les plus miles-édif'ces qui embellissent les bords de la Neva à St. Per tersbourg l'Académie des Sciences,.représentée sur cette planche, est remarquable et par sa destination et par son architecture. L'Académie y tient' ses sessions, plusieurs professeurs y ont des logemens et ' on y trouve les auditoires , la bibliothèque, l'observatoire, les collections physicales, d'histoire naturelle etc. Cet édifice est situé dans la partie de la ville dite Wasili- Ostrow, ' ou- Ile 'de /Wâ'sili\ formel par la prande'et petite Neva-."-" La-façade du; bâtiment principal est ornée par des-colonnés colossales. Dans l'autre maison, distinguée par la tour dé l'observatoire, les collections mentionnées sont conservéesL'académie impéria1e-des ^sciences à St. Petersbourg est une réunion des-Sayans les plus distingués, c'est le centre d'où rayonnent les lumières sur toutes, les parties du vaste empire Russe.
Fig. 2. Jeux et amusemens des Russes sur les places publiques.
Le peuple Russe est nattirellement d'une hùirieur sans souci, .joyeuse et gaillarde ; il aime le jeu, le chant et la dame. Cherchant ganput où il le peut à se récréer par ces amu.semens il veut oublier ses occupations pénibles. Il y a plusieurs sortes de jeux nationaux, que les vieux et la jeunesse jouent dans chaque place convenable. Cette figure représente une rue de Moscou, jadis superbe ville qui commence à se relever de ses cendres. .Au devant du tableau des Russes "de la classe du peuple sont occupés à jouer leurs jeux favoris. Du côté droit on voit des ensans qui jouent aux osselets qu'on apelle Babki. On prend des .vertèbres,de.veau (babki), qu'on a soigneusement, nettoyées et polies * on les range à la file
Ad00341 07 029a/frePlantes CXI. Vol. VIII. No. 27.
NOYER COMMUN (Iuglans regia Linn.)
Cet arbre originaire #.Perse 0 tr^n3gîaPts iPh Europe depuis,/un.te.ms immémorial, j. est au-, jourd'hui naturalisé ..dans., plusieurs, provinces,, L'industrie de rhomrne.en a élevé divers varié-;' tés , dont-la plus commune est. celle., .. rß_pre-; sentée sur notre planche* r Cet ai^re,a..un>port. majestueux avec.une
Ad00341 07 030a/freMélanges CLXXXV. Vol. VIII. No. 28.
ÉDIFICES REMARQUABLES DE LONDRES.
Fig. 1. Abbaye de Westmünster.
Cet édifice est sans contredit un des plusrerl marquables.de Londres et par sa vétusté, et par, son architecture et par les monumens et les tombeaux qu'il renferme. L'abbaye de Westmünster porte son nom de sa situation à côté d'ouest de Londres et de sa première destination, étant l'église d'un couvent. C'est déjà en 616 que Séhert, roi de l'Est-Saxonie en posa les fondemens. Détruite ensuite par les Da-, nois cette église fut rebâtie en 1065 par Edouard -le-Confesseur. ; Henri III; agrandit l'édifice, et Henri VII. y ajouta.la superbe chapelle^ sépulcrale, qui porte aujourd'hui son nom. Au' commencement du siècle passé le célèbre architecte Chrïstofle Wren y construisit les deux tours gothiques. \À Jusqu'au régne de Henri VIII. l'abbaye appartenait aux Bénédictins et les rois d'Angleterre y furent sacrés', couronnés et enterrés.1 L'intérieur de l'éalise renserme en .outre plusieurs monumens des hommes les plus' célèbres' de l'Angleterre. Nous enparleronsune autre fois.
Fig. 2. Salle de Westmünster.
Cette salle est une partie conservée de l'ancien palais des rois d'Angleterre, qui fut presque tout entier la proie des flammes, sousHenri Villi L'extérieur de cette salle, que nous voyons représentée sur cette planché, a 270 pieds de longueur, 71 Ae lat-genr , et 90.de ha\xteu'r. Elle n'est'soutenue par aucuns piliers, ce qui rend sa construction encore p'ius hardie. ' Autrefois elle servait à célébrer des fêtes, à donnes des repas etc. Le roi Richard IL y fit préparer un repas pour 10,000 hommes. A présent il s'y tient la cour de justice de la haute noblesse anglaise ou des pairs, qui s'étant rendu coupables y^sont jugés avec beaucoup de solennités.
Ad00341 07 031a/freAmphibies XXXV. Vol. VIII. No. 29.
VIPÈRES EXOTIQUES.
Toutes les espèces de Vipères représentées sur cette planche sont indigènes aux Indes orientales,
Fig. 1. Vipère Duhblih. (Coluber flavo-punctatus.)
Ce reptile a 13 pouces d'Angleterre de longueur. La couleur de sa tête est d'un brun clair. Elle a le corps parsemé de taches,jaunes foncées; les écailles d'un blanc jaunâtre ont souvent un bord noix-. Cette vipère est nommée Duhblih par les Indiens.
Fig. 2. Vipère couleur bleu d'argile. (Coluber argillaceo-caeruleus.)
Cette vipère est long de 19 pouces d'Angleterre. Le dessus de la tête et du corps est d'un bleu d'argile , la peau abdominale d'un jaune noirâtre. Les Hindous l'appellent Schittih.
Fig. 3. Vipère Dora. (Coluber Dora.)
Là longueur totale de cet animal est de 2 pieds, 2 pouces d'Angleterre , celle du cou d'un pouce et demi; la circonsérence du corps Äans la partie la plus grosse est de 2J pouces. La couleur de la tête et1 du corps est brune d'argile, celle du dernier plus foncée et entremêlée de taches jaunes soncées. Les plaques et les écailles sont blanches jaunâtres.
Fig. 4. Vipère à Lunettes ou le Naja. (Coluber Naja. Linn.)
Dans le IL Vol. No. 52. de notre Portefeuille nous avons déjà fait connaître cette vipère à Lunettes; cependant nous en donnons une seconde figure faite avec plus d'accuratesse, ayant l'intention d'en parler plus amplement dans le commentaire de ce cahier et d'y ajouter des remarques curieuses sur cet animal.
Fig. 5. Vipère bigarrée. (Coluber vuriegatus.)
Ce reptile a 2 pieds , 10 pouces d'Angleterre de longueur, et un pouce et demi de circonférence. La vipère bigarrée est une de mieux colorées. La tête est d'un noir luisant parsemée des taches jaunes d'oranges. Des. taches semblables couvrent tout, le corps noirâtre, depuis le cou jusqu'à la queue. Les Indiens la nomment Kalla - Dschin.
Ad00341 07 032a/freVers. XX. Vol. VIII. No. 30.
ESPÈCES RARES DE MOLLUSQUES.
Fig. 1. La grande Pnysale. (Physalia Megalista. Péron.)
Ce singulier animal est connu des marins sons les noms de frégate, dé goélette, dé galère etc., parcequ'il flotte dans les tems calmes sur la surface des mers à l'aide d'une vessie membraneusé. Une sorte de crête membraneuse plissée, longitudinalement élevée sur le dos de la vésicule aérienne, fournit à l'animal une véritable voile, dont il peut à son gré vàriës les dimensions, suivant la force des vents et léux direction. Les tentacules longs ont là forme dû rosaire et sont d'une couleur bleu d'outre-mer. La Physale les étend pour prendre;des petits poissons. Lorsqu'on la touche, on ressent une ' démangeaison forte, et même plus sensible que 'celle'que l'on éprouve en «errant ùné: ôriië ; la main en est paralisée pendant quelques instans. Cette saculté lui est donné sans doute pour lui saciliter les moyens de s'assurer sa proie. . Dans l'eau.cet animal a Téclat du phosphore. On l'a trouvé dans les mers qui entourent la nouvelle Hollande. '
Fig. 2. Le beau Glaucus. (Glaucus flagellum. Blumenb.)
Cet animal charmant d'un beau bleu d'outremer, avec une bande cd'argent sûr le dos, se trouve dans là mer atlantique et dans le grand Océan. Ses bronchiës ramifiées comme dés iolis'arbüstes lui servent 'en.même t.éms dé nageoires et dé poumons.
Fig. 3. Le Pyrosqme de la mer atlantique. (Pyrosoma atlanticum. Péron.)
Ces mollusques qui habitent l'Océan font la, formé d'un doigt de gant et yarientcle 3 a 6 pouces de longueur. , Toute la. surface extérieure de l'animal est hérissée de gros tubercules alongés (Yoy. Fig. : A.), -plus fermes et plus diaphanes que le reste de la substance; c'est là. que se trouvé le siège principal de la phosphorescence, par laquelle le Pyrosome se distingue et qui' est. tellement brillante pendant la nuit qu'on la croirait de fer rouge sondu. La grande «ouverture 'qu'on observe dans la partie- supérieure fait voir tout l'intérieur de 1-animal (Voy. sig. B.). Dans la partie inférieure on ne trouve -Wcune trace d'ouverture. Pour ce qui concerne la faculté locomotrice et le mode de nutrition, on n'en saurait nullement juger faute d'observations précises.
Ad00341 07 033a/freMélanges CLXXXVI. Vol. VIII. No. 31.
VUES DE LA SUISSE.
Fig. 1 et 2. La Vallée de Meyringen et le Glacier de Rosenlawin.
Parmi les différentes courses recommandées aux Voyageurs qui vont en Suisse, il en est une qu'ils peuvent entreprendre sans danger et avec toutes les commodités possibles. Nous voulons parler ici de la petite excursion que Ton fait, en partant de Berne, sur le lac de Thoun et celui de Brienz; de là l'on suit le vallon de Hassli qui mène par la Scheideck aux glaciers de Grindelwald et au Staubbach, Nos jeunes amis se rappelleront avoir va ces deux objets dans un de nos cahiers précédents. Cette fois - ci nous leur offrons deux autres vues de ces mêmes contrées. En sortant de Brienz, vous enfilez la principale vallée du haut-pays de Berne, nommée le Hasliland, région agreste'mais embellie par la végétation la plus abondante et la plus variée, et vous arrivez enfin au grand . village de Meyringen (Fig. , I.). ke paysage qui vous entoure, est de la plus grande beauté; de toutes parts, vous entendez le roulement et le fracas d'une quantité de cascades qui animent cette, scène ravissante. Vous faites quelques pas, un autra. spectacle vous attend, c'est celui du Reichenbach qui est encore une chute d'eau des plus pittoresques, et que les voyageurs ne manquent jamais d'aller visiter.- Du point où nous sommes., nous ne pouvons voir que celle dite Fdlpbach: &; Après: avoir passé la nuit ; dans' le : beau village de Meyringen, l'on continue-sa route pour gagner le Grindelwald ; et, vers midi, l'on arrive à des lisières d'une douce verdure, sur lesquelles sont semés des chalets (Fig. . a.)dont les bons habitans ont à vous osfrir'un champêtre repas : du pain, du sromage et du lait. Assis sur ces tapis vérdoyans, près de ces cabanes paisibles, contemplez àyotreaise de ce eôté'-ci, dans l'enfoncement, le premier glacier, appelé Rosenlawiri, c'est-à-dire VAvalanche- des- Roses. Ce beau nom était celui d'un alpe ou riant pâturage que cette mer de glace a englouti Ce glacier qui n'est qu'un bras du grand glacier, de Gauli, s'étend au sud entre le Wellhorn et le Nellihorn, et à l'est entre l'Engelhorn et le Kamlihornl (Il » faut remarquer que ce -mot de horn en allemand signifie pic en français, et qu'il sert à désigner ces pointes de 'rocher, ces aiguilles granitiques qui, dans les hautes Alpes, s'élancent au-dessus des nues.)
Ad00341 07 034a/frePlantes CXLl. Vol. VIII.No. 32.
LE GENEVRIER. (Juniperus communis.)
Cet arbrisseau, qui est généralement connu, aime a couvrir nos arides montagnes. Il forme, selon la variété du soi et du climat, tantôt un arbuste ' d'un pied d'élévation au-dessus de la terre , tantôt un grand arbre dont le' tronc devient gros et fort à proportion de, sa hauteur. Il est garni de seuilles aciculaires, c'est-à-dire arrondies, un peu longues et pointues par le bout. Il est toujours vert. L'un de ses troncs porte des baies, tandis que l'autre ne porte que des fleurs. Ces baies ne mûrissent pas, comme les autres fruits, dans' l'espace d'une année ; elles ne parviennent k leur perfection que dans le cours de la troisième^ année : c'est pourquoi vous trouvez toujours sur le même arbrisseau des baies toutes petites, de grosses encore vertes,' et d'autres baies bien mûres-qui, comme l'on sait, sont noires. Elles ont, aussi bien que toutes les parties de l'arbuste, une odeur balsamique et résineuse et un goût d'aigre-'doux 'qui n'est : point désagréable. Les grives, les gelinottes' de bois en .sont friandes; et les hommes en savent tirer parti, pour toutes sortes de préparations chimiques et médicinales. Le suc du genévrier passe pour être un excellent sudorifique, ainsi que l'huile qui s'extrait dès baies comme le suc.. Tout le monde sait qu'on emplpie aussi les fruits du genévrier pour en composer une "bois-f son et, un parfum regardés comme de bons préservatifs contre les maladies contagieuses., Le bois de genévrier fin,- dur et odorisérant, s'emploie à divers ouvrages; et autrefois il. servait de médicament ainsi que ses rejetons. Mais aujourd'hui le bois et les baies ne servent guère qu'en fumigation.
Ad00341 07 035a/frePoissons. XLII. Vol. VIII. No. 33.
POISSONS DES RIVIÈRES D'ALLEMAGNE.
Fig. 1. Le Cyprin rougeâtre. (Cyprinus rutilus. Linn.)
Les lignes caractéristiques,,de .cette espèce de carpes qu'on trouve dans' nos. rivières du centre; de l'Europe sont ses nageoires rouges ainsi que l'iris de sa prunelle etdes douze rayons de son anale. /Elle nous montre un, dos d'un noir ver-1 dâtre, des; côtés et un ventre, àïg.ensin.s. La ligne latérale, inclinée vers le. ventre; :est.marquée, d'une série de trente-six points. Les: pectorales, la dorsale et la caudale du Cyprin rougeâtre sont pourprées ; les autres nageoires sont sanguines. .
Fig. 2. Le Jesse. (Cyprinus Jeses. Linn.)
Cette espèce de carpes se distingue par la sorce de son corps, par sa tête épaisse et arrondie et par les 14 rayons dé la nageoire anale. La prunelle est d'un noir bleuâtre, environnée •d'un iris jaune. Les opercules des ouies ou branchies sont bleus ainsi que le dos; les côtés sont bleuâtres; et, au dessus de la ligne marquée par une série de 58 points d'un, jaune-brun, ils sont jaunâtres , tandis qu'au - dessus de cette même ligne, ils sont argentins. Les écailles sont bordées de bleu. La dorsale est bleuâtre, la caudale grise .et bordée de bleu; les pectorales, l'anale et la thorachique, improprement dite ventrale, sont d'un violet clair, ou lilas.
Fig. 3. L'Aspe. (Cyprinus Aspius. Linn.)
Les marques distinctiyès- de ce Çyprin£soht la protubérance et,, la forme arquée de sa -ma-, choire insérieure, ainsi que les seize rayons de sa nageoire anale. On en a vu de dix à douze livres; il a laprünelle" lioiré ; "et l'iris, qui est jaUnè, est matisiié en llaut:d'ufie™ba!ndè"t'èi*dâitre. :Salâïgé:nuque:.est d'un bleu foncé; ..l'o'per* cule est d'un bleu mêlé tantôt de jaune', tan- . tôt de "vert. Le dos.est noirâtre. Les. slancs sont d'un blanc tirant sur l'azur. La dorsale et la caudale sont bleues; les pectorales, la ventrale et l'anale bleuâtres et tirant un peu sur le rouge. Ce poisson razu.ré;,se nourrit de plantes aquatiques, 3e vers et 3e petits poissons^ On le trouve, comme le' précédent, dans les rivières de l'Europe centrale et septentrionale.
Fig. 4. Le Sope. (Cyprinus Ballerus. Linn.)
Cette sorte de carpes se distingue des autres espèces du Cyprin par les 4t rayons de son anale. Le front de ce poisson est brun. L'iris est jaune et marqué de deux taches noires". Les côtés sont bleuâtres'par le haut,'jaunâtres par le bas, puis -argentins. ' Le ventre est rougeâtre et le dos noir.. Le bord des -nageoires; est bleu. Ce poisson pèse jusqu'à trois ou quatre livres. Il se plaît surtout dans les rivières qui vont se jeter dans la Baltique et la mer du nord. On le pêche aussi quelque fois dans ces deux mers.
Ad00341 07 036a/frePlantes. CXLII. Vol. VIII. No. 34.
ESPECES AMERICAINES DU CHATAIGNER.
Fig. 1. A et B. Le Pavie rouge. (Aesculus Pavia.)
Fig. 2. a et b. Le Pavie jaune. (Aesculus flava.)
Le Paviè roùge ainsi que le Pavie jaune sont moins connus que le Marronier d'Inde; aussi sont-ils inoins estimés, quoique le premier .soit plus beau à cause de ses superbes fleurs d'une couleur rouge et vermeille. Mais leur peu de hauteur qui n'en fait guère que de simples arbustes, leur petit nombre de bouquets ainsi que la faible teinte des sseurs du Pavie jaune en diminuent aussi de beaucoup le prix. Ajoutez à cela que ces deux espèces de marroniers sont très - tendres et trop sensibles à notre température froide et nébuleuse; elles ne s'acclimatent que disficilement dans nos pays; ! C'est- pourquoi on"ne, les, plante dans de grandes cultures qu'à cause de^la variété qu'offrent leurs fleurs; et,, comme leur semence ne peut, chez nous, venir en maturité, on-.,est obligé de les enter sur des arbrisseaux de l'espèce '.commune. Le Pavie à fleurs rouges (Fig. . i.) est indigène dans plusieurs contrées .de l'Amérique telles que la Caroline, la Floride, la Pensylvanie et le Brésil. Le Pavie à fleurs jaunes (Fig. . 2.) se trouve, dit-oh,dans la Caroline septentrionale. Mais nous soihmes portés à -croire que cette espèce de marronier est toute récente.— L'une et l'autre se distinguent' du marronier d'Inde en ce que leurs fruits (Fig. , I. B. Fig. . 2. b.) sont plus petits, sans être hérissés de piquans comme nos gros marrons.
Ad00341 07 037a/frePoissons. XLIII. Vol. VIII. No. 35.
POISSONS ÉTRANGERS.
Cette pknche né représente'que des Tîalistes qui se distinguent des autres poissons par l'aspérité de leur peau et la largeu-r.de leur, abdomen. Ce sont des poissons de proie qui s'aident, en nageant, d'une vessie à air qu'ils ont auprès du dos , et qui leur est- d'un grand secours, vu leur pesanteur spécifique-' ,Leur pea-u^s ou , plutôt leur cuirasse, offre les couleurs les plus brillantes et les plus diversifiées. ..Considérons-en quelques-uns.
Fig. 1. Le Baliste épineux. (Balistes aculeatus. Linn.)
Cet habitant de la mer Rouge et de la mer de l'Inde a la tête grossej comprimée, épaisse, un petit museau armé de douze dents en haut et de dix en bas, l'oeil'noir, l'iris rouge, une strie bleue autour.de ses lèvres rouges, quatre stries semblables au-dessus de l'oeil , trois au-dessous. Les slancs de l'animal sont bruns enhaut, d'un brun moins foncé en-bas. La caudale , l'anale, la dorsale postérieure et les pectorales sont rouges. La thorachique et la dorsale antérieure sont brunes..
Fig. 2. La Vieille. (Balistes vetula. Linn)
Ce baliste vit dans les; eaux qui baignent les côtes orientales de l'Amérique et de la.Chine. Sa tête' est de moyenne grandeur ; l'ouverture de la bouche petite et bordée de bleu, la prunelle noire, l'iris d'un rouge clair. Deux stries bleues parcourent les joues. Nous en voyons, deux semblables au dessous des yeux de l'animal et sept au - dessus. Le dos qui est d'un brun jaune, .est strié d'un bleu grisâtre. Les ■ r côtés-sont jaunes; le menton et lé ventre d'un .gris .rougeâtre. Les pectorales et la caudale sont jaunes et bleues. La première dorsale est azurée, la seconde bleue et peinte de .eouleur brune.. aux, extrémités. Les nageoires du ventre es de l'anus sont rougeâtres et striées de bleu.
Fig. 3. Le Baliste tacheté. (Balistes maculatus. Linn.)
Ce poisson qui se plaît dans les mers'chà'ùdes de l'Inde et de l'Amérique est violet, dans sa partie supérieure, d'un jaune pâle dans Tim férieure. Toute la sursace de son corps est symétriquement mouchetée de belles taches . Bleues ainsi que:-la- nageoire de l'anus et la seconde dorsale qui sont, comme la première dorsale, cPum brun rougeâtre. La couleur dès pectorales et de la nageoire de la queue est d'un jaune tirant sur le brun, avec cettexdifférence que le jaune de la caudale est plus foncé.
Fig. 4. Le Baliste chinois. (Balistes Chinensis. Linn.)
Ce baliste se distingue de tous les autres par l'unique rayon qui sorme sa première dorsale. Ha le corps large, .âpre etrude au toucher ; comprimé des deux côtés. . Sa partie supérieure est orangée, l'inférieure bleue; et,' entre ces deux couleurs, il y a une nuance de vert. L,a nageoire antérieure du dos. est orân^ gée; la thorachique-et la caudale'sont brunes ; la dorsale postérieure et l'anale sont bleues. . C'est dans la mer qui arrose les rivages de la Chine et dans celle du Brésil que l'on trouvé ce brillant poisson, qui est tout par' semé de petites taches couleur d'or.
Ad00341 07 038a/freMélanges. CLXXXVII. Vol. VIII. No. 36.
PIERRE LE GRAND CONSTRUCTEUR DE VAISSEAUX.
De tous les Souverains distingués, auxquels l'histoire a donné le surnom de Grand, Pierre I. est celui qui le: mérita à plus juste titre. Il forma sa nation et jeta les fonder mens de la puissance, à laquelle est parvenu le grand empire ne Russie. Pour exécuter plus sûrement ses vastes projets, il vit tout par lui-même, donna l'exemple en tout, et introduisit des connaissances utiles en tout genre; il s'attacha .aussi à établir en Russie une marine, et c'est aux préparatifs préalables de pet art que se rapporte la planche ci-jointe.
Fig. 1. Cabane de Pierre le Grand à Saardam.
Pierre I, ayant entrepris en 1697 so^ Pre" mier voyage dans les pays étrangers, arriva avec sa suite en Hollande. .11 se rendit seul et avant l'ambassade qui l'accompagnait au beau village de Saardam,j si célèbre par ses chantiers et situé au nord r ouest d'Amsterdam. L'Empereur: gardant l'incognito, se fit inscrire sur le rôle des charpentiers sous le nom de Pierre Michailawitz, et y étudia la construction des vaisseaux, les corderies et la serrurerie, mangeant avec les autres ouvriers et s'habillant comme, eux. Il occupa près du chantier une petite maison, figurée No. 1. telle qu'elle existe encore, et que l'on entretient avec soin ' en l'honneur de Pierre le Grand, L'Empereur Alexandre I. s'étant rendu le 4 Juillet 1814 à Saardam, a visité aussi la petite maison qu'avait habitée Pierre-I,
Fig. 2. Le Canot de Pierre le Grand à St. Petersbourg.
Un petit canot à 4 rames que l'on conserve dans une maison en pierres de taille à Petersbourg, bâtie pour cet objet, a beaucoup contribué à la création de la marine Russe. Pierrerse servit de ce canot,, construit jär un Hollandais, nommé Brant, sur là rivière d'Jausa prè's de Moscou, pour faire ses premiers essais dans l'art de saire mouvoir un vaisseau, et c'est delà que lui vint l'idée ,de sonder une marine. Plus tard Pierre le grand ordonna de radouber ce canot, et y travailla lui-même. Il le fit transporter en 1723a Petersbourg, sa nouvelle Capitale, le sit exposer en public et donna une sête au sujet de cette exposition.
Ad00341 07 039a/freMélanges. CLXXXVIII. Vol. VIII. No. 37.
VILLES REMARQUABLES DU RHIN.
Fig. 1. Vue de Mayence.
La yil}e 4c Mayencessitu.ée.dâns une des plus belles, contrées de VAllemagne; : 'au confluent du Rhin et.: du Mein, a eu' depuis : les tems les plus reculés une inssuence très-marquée dan? les affa:ires politiques ,de. notre patrie. ,On y trouve; plusieurs ruines, qui.--.da-. lEut du. tems-des Romains,., .et dans'les tems modernes elle a été la Résidence..du premier grince Electeur de l'Empire.: .Elle contient un grand nombre de restes précieux de l'architecture gothique, et la superbe Cathédrale avec ses différens monumeas; mérite l'admira-: tion. Comme forteresse elle est une des premières quir-existent,;-:et c'est .«a.des faits-les plus glorieux: de: nos jours, que ce vieux rempart de l'Allemagne ait été arraché des mains des Conquérans étrangers. Le Commerce y est également très-animé et le port est cou-. tinuell.ement,rempli .d'une soule de vaisseaux. Les environs de la ville sont dés plus ferti-' les ; et les bords du, Rhin , couverts 1 de >vi-' ' gnes, de châteaux et de nombreux villages',; présentent les vues les plus pittoresques. En /deçà du Rhin se trouve Cassel, un fort très-important, qui communique ave,c;la ville par: un pont de bateaux de la longueur de 600 pieds. .:ITig. ;
vi-' ' gnes, de châteaux et de nombreux villages',; présentent les vues les plus pittoresques. En /deçà du Rhin se trouve Cassel, un fort très-important, qui communique ave,c;la ville par: un pont de bateaux de la longueur de 600 pieds. .:ITig. ;
Fig. 2. Vue de Cologne.
Cette: ville est; une. des .plus anciennes de toute l'Allemagne,, ear'elle était.déjà laCapi^talé des Ubiens, peuplade germanique. Plus tard elle devint une Colonie romaine, et -les Empereurs de Rome y firent bâtir un superbe palais: dans le moyeniâ^e Cologne fut la Résidence dîuh Archevêque, et Prince Electeur d'Allemagne, et- alors sa population, fut si- considérable, qu'elle, pouvait mettre sur pied 30,000 hommes armés. , Aujourd'hui1 elle est tellement tombée, en décadence, que/le nombre de tous ses: habitans ne monte plus! qu'à 40,000 ariies, La- circonférence dé' la Ville est telle, qu'on peut l'évaluer à 6182- toises;' h.. 5 pieds chacune, et ses n Collégiales, les 58 Cöuvens,19 Eglises'paroissiales et 49 Chapelles déposent en faveur de ses anciennes richesses et de la dévotion de ses habitans. La Cathédrale est un dejs nionumens les plus remarquables de l'Architecture gothique ,';ét plusieurs autres Eglises renserment encore des restes précieux de l'Antiquité, Cologne est la patrie de Rubens, et on' y voit encore la maison, où il naquit. Dans plusieurs maisons publiques et particulières on trouve: aussi une quantité d'excellens tableaux de peinturé et d'autres productions des arts.
Ad00341 07 040a/freMélanges. CLXXXIX. Vol. VIII. No. 38.
VUES PITTORESQUES DU RHIN.
Fig. 1. Vue d'Ehrenbreitstein avant sa démolition.
La forteresse d'Ehrenbreitstein est située' au bord du Rhin sur un rocher très-haut et escarpé de trois côtés. A ses pieds se" trouve le Thal, qui fait partie de la ville de Coblence située sur l'antre rive, avec laquelle elle communique par un _pont volant. Pendant les guerr.es continuelles du moyen âgé la sorteresse servit de Résidence aux Archevêques de Trêves, jusqu'à ce que ces derniers se firent bâtir un château particulier au bord de la Moselle, dans l'endroit ou cette rivière se jette dans le Rhin. Il y a dans la forteresse un puits creusé dans le roc à une profondeur de 280 pieds. Tous les ouvrages étaient composés d'immenses blocs de rochers, et les magasins étaient en sûreté dans des voûtes souterraines à l'épreuve des bombes. Ce quatrième côté était le plus faible; plusieurs chemins.res^ serrés conduisoi eût à la forteresse, mais ils étoient. tous balayés par le canon dans toute leur longueur. Pendant une suite de-siècles la forteresse d'Ehrenbreitstein fût regardée comme absolu^ ment imprenable. De la "hauteur de ces rochers on jouit d'une vue ravissante ; on "apperçoït d'un même coup d'oeil une vaste plaine, extrêmement sertile, baignée par le Rhin et la Moselle, et parsemée d'une foule de villes florissantes, de châteaux et de villages.
Fig. 2. Vue d'Ehrenbreitstein après sa démolition.
Quel dommage, que ce boulevart de l'Allemagne ait été renversé! Vers la fin de l'an 1798 la sorteresse fut inopinément cernée par7 un corps d'arrnée srançois, et n'étant pourvue ni de munition ni de vivres elle se vit forcée le 27 Janv. 1799 par le besoin le"plus pressant de se. rfendre à l'ennemi; Après la paix de Luneville le Gouvernement srançais la fit entièrement démolir. Les tours, les remparts taillés dan« le roc, les murs et les souterrains, tout fut renversé par les effets terribles de la poudre, etil n'en- reste plus maintenant que des monceau»: de ruinés.
Ad00341 07 041a/freInsectes. LXXI. Vol. VIII. No. 39.
PHALÈNES NUISIBLES.
Fig. 1. Bombyx du Pin. (Phalaena Bombyx Pini.)
Ce Phalène est un de ceux qui font le plus de tort aux pins. À Fig. . I. C. représente la Chenille, D. la Chrysalide, E. le Cocon, A. le mâle et B. la femelle. Lorsque la Chenille a atteint sa croissance, elle a 4 pouces de long, 16 pattes et des anneaux tachetés de gris et de brun. La marque distirictive de cette chenille consiste en deux taches bleues, placées entre les deux anneaux les plus proches de la tête, que l'on découvre, lors qu'elle la baisse. Elle se nourrit dés feuilles aciculaires du pin, et est très - vorace. Trois semaines après elle se métamorphose en Chrysalide (D.), mais elle perd son poil, dont elle forme son cocon (E.)
Trois semaines après se développe le phalène lui-même, qui voltige depuis le mois, de juin jusque dans le mois d'août, dont la femelle pond souvent audelà de 200 oeufs.
Fig. 2. Phalène Piniperde. (Phalaena noctua Piniperda.)
La Chenille verte et très-nuisible se nourrit des feuilles aciculaires du pin et se chrisalide au mois d'août soit au pied d'un arbre ou dans la terre. La Niraphe (b.) est d'un brun foncé. .C'est au prirïtems que sort le petit Phalène bigaré (A.),: d°ut les aîles de devant sont en haut tachetées de jaune et de rouge et en bas de brun.
Fig. 3. Sphinx du Pin. (Sphinx Pinastri.)
La Chenille verte (B.), décorée de points et de bandes rouges, se trouve non seulement sur les arbres à feuilles aciculaires, mais encore sur d'autres espèces d'arbres, et est trèsvorace. Au mois de Septembre, elle s'enfonce dans la terré, où elle se transforme en Nimphe (C), d'un brun rougeâtre, dont sort au mois de mai ou de juin suivant le Papillon nocturne, tel que nous ïe voyons ici fidèlement figuré.
Ad00341 07 042a/freQuadrupèdes. LXXXLI. Vol. VIII. No. 40.
QUADRUPÈDES DE LA NOUVELLE HOLLANDE.
Fig. 1. Le Dasyure tacheté. (Dasyurus longecaudatus.)
Le No. 11. du cinquième Volume du Porteseuille d'Ensans donne la description du 'Dasyure tacheté mâle, et ce Numero nous .en sigure la femelle. Le Dasyure est de la grandeur du putois, mais d'une forme plus ' alongée ; il a le museau très-prolongé et terminé en pointe; le pelage brun et parsemé de taches blanches. 11 se nourrit d'insectes et de. sruits, il grimpe aux arbres avec facilité, et prend un soin extrême de ses petits. Sa queue est aussi Ion-; gue que son corps. * La Nouvelle-Hollande est la patrie de ce quadrupède:
Fig. 2. Bec d'oiseau brun et roux. (Ornythorhynchus fuscus et ruber.)
La première espèce de ces deax Quadrupèdes a été figurée, il est vrai, au No. 80 dit IIIe Volume de.ee Porte-seuille, niais comme dans l'expédition qui a été faite par les Français en 1800 jusqu'en 1804, on en a trouvé une autre espèce, nous représentons l'une et l'autre, sig. 2., dans les diverses positions oü elles se meuvent tant dans l'eau que sur terre. Le mâle est long de plus de 17 pouces, mesure anglaise, et la femelle est d'un pouce plus courte. , Le bec est long de 2 pouces, et là queue de 31. Le pelage a sur le dos une teinte brune très-foncée, qui s'éclaircit sur les flancs, et devient d'un blanc argenté sur lé ventre. Le Bec - d'oiseau a les jambes très-courtes et des pieds à cinq doigts avec des membranes intermédiaires. Il est vraisemblable qu'il se nourrit de vermisseaux et d'insectes aquatiques, car il n' habite que dans: les lacs d'eau douce à' la Nouvelle-Hollande. Fig. . 2. représente ùùe famille de Becsd'oiseau roux, et une de Becs-d'oiseau bruns. On en aperçoit deux (a, b) sur Je rivage d'un lac, pendant qu'un 3e plonge", la tête e» avant, pour chercher de la nourriture, ,,et qu'un quatrième sort 4e l'eau la partie supérieure du corps.
Ad00341 07 043a/freMélanges. CXC. Vol. VIII. No. 41.
CONTRÉE DE L'AFRIQUE MÉRIDIONALE PRÈS DU CAP DE BONNE ESPÉRANCE.
La chaîne des montagnes Karrées, qui se *pvo? longe de l'Ouest-nord-ouest vers l'Est-sudest, dans la partie . occidentale de l'Asrique méridionale, et qui a plus de six journées de chemin , se distingue autant par la hauteur presque, égale de ses montagnes, ou coniques, ou rondes, ou en forme de table , que par son manque total, de végétaux et de ruisseaux. L'Autruche, le géant des oiseaux, y fait seule sa demeure avec son fidèle, compagnon, le Guaggtz, (cheval sauvage). La fiente du dernier attire de grands escarabées, qui sont la nourriture favorite de l'Autruche; et l'oeil perçant dé celle'-ci' met' le -Guagga; à l'abri de toute surprise. Aussi voit-on un troupeau entié* de Guaggas suivre aveuglément un troupeau d'Autruches dans sa fuite. Telle -est la manière dont l'instinct naturel attache les uns aux autres des animaux de; très- diverse aaa1ture.Un oeuf d'Autruche, dont le poids ordinaire est de trois livres,! est autant estimé que 24 oeufs de poule. Le nid de l'Autruche contient en'général 30 oeufs, dont un seul suffit pour rassasier 4, personnes afsamées , aussi se vendent^ils ,dans: :Ia lyille du ,cap 12 gros la pièce. L'oeuf de l'Autruche est couvé de 36 à 40 jours tant par la femelle qjie par le mâle, ou pax jle soleil, avant qu'il en sorte une Autruche eâhi la grosseur, d'un poulet; ; ; ; .,' Les plumes blanches d'Autruche , : dont on fait tant de cas, proviennent da mâle; les meilleures se paient dans la yille du cap a« chasseur de 8 à 12 gros la pièce.
Ad00341 07 044a/freMélanges. CXCI. Vol. VIII. No. 42.
EDIFICES REMARQUABLES EN ANGLETERRE.
A l'instar du Dôme des invalides à Paris, l'Angleterre a consacré aux militaires blessés au service de la patrie et devenus invalides, de grands et commodes établissomens, savoir le grand Hôpital de Greenwich, destiné poulies marins, si intéressans pour l'A' gleterre, et celui de Chelsea pour les troupes déterre. La planche ci-jointe figure ces deux palais.
Fig. 1. L'Hôpital de Greenwich.
La ville, dont il porte le nom, est située sur la Tamise, à une lieue géographique environ de Londres. Elle a été longtems la résidence favorite de la maison de Tudor et c'est dans son château que naquirent ^les reines Marie et Elisabeth. Après la mort de la dernière, il tomba en ruine; le Roi Charles II. le fit démolir de fond en comble, et jela les fondemens d'un nouvel édifice, destiné à être la résidence de la famille royale. Le Roi Guillaume III, voulant vivisier le commerce et la marine, en fit un lieu, de repos pour les matelots invalides; mais ce n'est que pendant le régne du Roi actuel, qu'a été achevé cet édifice, le plus régulier et le plus majestueux-de tout le royaume. Il peut contenir 2000 marins invalides et soo de leurs enfans. Les premiers y goûtent toutes les jouissances de la vie, et les derniers y sont' instruits dans la navigation, pour servir un jour dans la marine royale. On trouve dans le texte de notre Portefeuille des détails sur l'organisation intérieure et les beautés de cet institut de bienfaisance.
Fig. 2. L'Hôpital deChelsea.
Cet hôpital, assez près de Londres, situé surla Tamise, est réservé aux invalides des troupes de terre, qui ont ou servi 20 ans, ou que des blessures ont rendus inhabiles au service. Outre les officiers., il y a 400 invalides qui y sont logés, nourris et vêtus. Quant aux détails voyez les dans le texte sus-mentionné.
Ad00341 07 045a/freMélanges. CXCII. Vol. VIII. No. 43.
DEUX VUES DE PARIS.
Paris,; l'immense capitale" de la France est, à tant d'égards, si digne de notre attention, que chacun en verra avec beaucoup de plaisir deux points de vue. Il y a 24 ans que la révolution de l'Europe .y a commencé, et elle s'y est terminée, parla prise de cette ville et la déchéance de Napoléon. Nous allons donc considérer Paris de deux côtés opposés, pour en connaître les points les plus intéressans.
Fig. 1. Vue de la hauteur de St. Cloud.
De ce côté Paris ofsre l'aspect le plus riant, et de là on découvre les points et objets suivans très-connus déjà, et du plus grand intérêt.
1°) Notre Dame, cathédrale de Paris, célèbre par plusieurs objets historiques.
2°) Le Panthéon, temple èe sépulture pour les hommes célèbres, et qui ont bien mérité de la patrie.
30) Véglise St. Paul.
40) La Hauteur de Montmartre, où selivra la dernière bataille, qui décida du sort de Paris et en ouvrit les portes aux armées alliées. Passons maintenant au côte opposé et nous . y trouvons
Fig. 2. La vue de dessus la hauteur de Montmartre.
De ce point-là cette ville immense ofsre le coup d'oeil le plus imposant. Sur le devant oh voit les célèbres carrières déplâtre, qui fournissent à cette capitale tout le plâtre et la chaux, dont elle a besoin; et plus loin on distingue les superbes édifices suivans.
1°) Les tuileries, ouïe château royal.
2°) Le Louvre, ou le palais national.
30) Le Dôme des invalides.
40) Le Panthéon.
50) L'église Nôtre Dame, et plusieurs autres points extrêmement intéressans.
Cette hauteur de Montmartre sera à jamais célèbre dans l'histoire par la dernière bataille décisive qui s'y livra le 31 Mars 1814, entre les Alliés et l'armée de Napoléon, qui fut gagnée par ies premiers, qui par là se trouvèrent maîtres de cette capitale.
Ad00341 07 046a/frePlantes. CXLIII. Vol. VIII. No. 44.
ARBRES D'ALLEMAGNE.
Fig. 1. L'Amelanchier des bois. (Pyrus Amelanchier)
Ce poirier ou nefflier des Alpes est -un arbrisseau de 6 à 7 pieds de haut, qui croît sans culture sur les montagnes et les rochers escarpés d'Autriche, de Bavière, de Souabe , de Suisse et de France. Ses feuilles ont tout auplus un pouce de long; elles sont dentelées en forme de scie, et d'un beau vert sur leur surface. C'est aux mois d'Avril et de Mai qu'éclosent ses fleurs blanches, et à la. fin du mois d'Août que -paraît un petit fruit rond , d'un bleu noir, mangeable , et dont le pépin donne une très - bonne huile. La quantité de fleurs, que porte cet arbuste, l'a sait admettre dans les plantations des jardins.
Fig. 2. Le Poirier des Alpes. (Pyrus nivalis)
Ce poirier se trouve également sur les montagnes de la Suisse, d'Autriche et dans d'autres contrées de l'Allemagne; c'est un arbrisseau de 10 à 15 pieds de haut, dont les branches sont assez épaisses , et dont les fleurs blanches paraissent au mois de Mai. Ses fruits sphéroïdes, d'un rouge jaunâtre, de la grosseur de la pomme sauvage, sont extrêmement sûrs, et ne sont, mangeables que quand on les a conservés très - longtems, et qu'ils sont pâteux. Ce poirier est considéré, ainsi que le poirier sauvage ordinaire , comme la souche de nos diverses espèces de poiriers, aussi le trouve-t-on dans beaucoup de jardins.
Ad00341 07 047a/freInsectes. LXXIl. Vol. VIII. No. 45.
PAPIILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. La phalène lunaire. (Phalaena Attaci. Linn.)
Le dessous des aîles a la même couleur et les mêmes marques que Iß dessus. Los quatre taches ovales et lunaires des aîles sont transparences comme du verre. La planche ci-jointe en ligure la forme,, la couleur et la grandeur, JLUe est indigène à New-York, à la Caroline, an Maryland et à.laJamaïque. La chenille se nourrit des feuilles du sassafra.
Fig. 2. La Phalène à Lunettes. (Phalaena conspicillator. Linn.)
Cette rare phalène, qui ne se trouve que dans l'île d'Amboine, se distingue de toutes les autres espèces par deux taches, place'es au milieu des ailes de devant., parfaitement sembla-* blés à des lunettes.
Fig. 3. Le C doré. (Papilio C aureum. Linn.)
La Jamaïque est lapatrie de cette phalène^ qni se distingue des autres de son espèce par une sigure en forme de C, luisante comme de l'argent, qni se trouve sur le dessous des aîles de derrière. Le célèbre Linné, .en avait reçu de la Chine une du même genre, différant pourtant de-celle-ci en ce que le C susmentionné était couleur d'or, ce qui lui a fait donner 1» dénomination ci-dessus.
Fig. 4. Le Papillon Orithya. (Papilio Orithya. Linn.)
Ce papillon, dont les couleurs sont 'si brillantes, vit aux Indes orientales et à la Chine.. Le beau noir contraste parfaitement avec les miroirs ronds, d'un Vert-seladon, bo*-" dés de rouge clair..
Ad00341 07 048a/freMélanges. CXCIII. Vol VIII. No. 46.
LE MONUMENT DE LONDRES.
Tel est le nom qu'on a donné à une Colonne de l'ordre.Dorique, haute de 202 pieds d'Angleterre,.cannelée et creuse en dedans. Elle a été érigée sur une petite place, qui donné dans la rue aux poissons, non loin du palais de la Compagnie des Indes, en mémoire du terrible incendie, qui éclata dans cet endroit en 1666, et qui continua ses dévastations depuis le 2. jusqu'au 6. septembre. Il détruisit 13,200 maisons, «t la perte qu'il causa, tant en marchandises qu'en meubles et- autres effets, est de 7,335,000. Livres sterling, un peu au delà de 44 millions de Rixdalers; mais heurëse-r ment il n'y eut que 6 hommes de brûlés. Ce monument, commencé en 1671 et achevé en 1677 par le célèbre architecte anglais, Christofle JVren, coûta; 14,500 Livres,Sterling, environ 98,250 Rixdalers. Il a 15 pieds de diamètre. Le piédestal a 40 pieçls de haut j et est orne de sculptures et d'inscriptions relatives à cet incendie. - Un escalier en marbre noir de 345 degrés, conduit dans l'intérieur,;de la colonne sur le chapiteau, bordé des 4 cô;tës d'une rarnpe en fer, dans le milieu duquel s'élèvent un ciiindre , puis une quille, ter» minée par une urne de bronze, dont sortent les flammes.
Ad00341 07 049a/freMélanges. CXCIV. Vol. VIII. No. 47.
HABITANS DE LA NOUVELLE-HOLLANDE.
La Nouvelle-Hollande/ la plus considérable de toutes les îles du grand Océan, est habitée, outre les Européens qui s'y sont sixés, par deux races difsérentes d'hommes, mais en petit nombre. Ces deux races sont la Malaïque et celle des Papuas qui tient des Nègres.
Fig. 1. et 2.
Représentent les Malayes, et
Fig. 3. et 4.
Les Papuas. Ces deux races disfèrent beaucoup entre elles par leur extérieur. Les Malayes, qui habitent principalement la Nouvelle-Hollande, ont la peau olivâtre, qu'ils peignent de blanc et de rouge, la bouche saillante et assreuse, les lèvres grosses, les cheveux épais et longs. Les Papuas, qui se trouvent dans le Van DiemensLand, tiennent plutôt des Nègres; car ils ont la peau presque noire, les cheveux noirs et crépus, comme la laine des agneaux, qu'ils saupoudrent sréquemment de terre rouge. Les uns et les autres sont de véritables sauvages; ce sont des antropophages qui ne sont susceptibles d'aucune civilisation , et qui se nourrissent misérablement de poissons, de moules et d'autres productions crues de la mer. On trouvera des détails sur ce peuple encore sauvage, dans le Texte détaillé du porteseuille d'enfans..
Ad00341 07 050a/freMélanges. CXCV. Vol. VIII. No. 48.
VUE DE LA VILLE DE SIDNEY, du côté du Sud et de l’Embouchure du fleuve Paramatta.
Il est sans doute très-intéressant de voir la orient, sur le côté méridional du superbe première ville, bâtie à l'Européenne, sur un Port - Jackson. Elle a 250 maisons pour la nouveau continent; telle est la ville de Sidney plupart parfaitement bien bâties, un ôbserdans la Nouvelle -Hollande. Elle sert en même vatoire, et compte 2600 habitans. Le jardin tems de lieu d'exil pour les criminels anglais, de Mr. le vice-gouverneur Pater.son, excelqu'on y transporte, et que l'on applique aux lent naturaliste et célèbre, voyageur, est exouvrages publics, jusqu'à ce qu'ils aient subi trêmernent curieux , pàrcequ'il contient les leurs peines. Souvent ils se corrigent et de- plantes de toutes les~ Zones. Cette ville a été viennent de bons citoyens.- fondée en 1788 par le Capitaine Arthur Phillips. Cette capitale du Comté de Cumberland et de toutes les possessions britanniques en On trouve àes explications plus étendues Australie est située au 330 53' 14" latitude dans le texte détaillé du porte-feuille d'enméridionale , " et au 169« 5' 10" de long. fans.
Ad00341 07 051a/frePlantes. CXLIV. Vol. VIII. No. 49.
BOIS D' ALLEMAGNE.
Fig. 1. Le Drouiller. (Pyrus aria. od. Crataegus aria. Linn.)
Ce joli arbre croît de lui-même dans les forêts de l'Europe septentrionale et dans plusieurs contrées de l'Allemagne. Il fleurit au printems; fes fleurs sont blanches, et son fruit, qui est mûr en automne, est une baie d'un 'brun rougeâtre qu'on ne peut pas manger, dont on se sert cependant pour faire de l'eau de vire, et pour nourrir les cochons. Ses feuilles sont en dessous , ainsi que les bourgeons et les boutons de fleurs, blanches et comme saupoudrées de farine. Sa beauté l'a fait admettre dans les parties anglaises. Son bois est blanc, dur et lourd, aussi les tourneurs et les menuisiers en sont-ils un grand usage.
Fig. 2. L'alisier commun. (Pyrus torminalis oder Cartaegus torminalis. Linn.)
L'alisier commun est aussi un arbre, remarquable par la beauté de ses fleurs, qui se plaît dans les sorêts d'Allemagne. Il a. la seuille dentelée comme celle de l'érable. Ses bouquets de fleurs sont blancs, et en automne il porte des grappes de baies d'un brun-clair avec des taches blanches. On . ne peut les manger que quand elles sont devenues pâteuses, et sont d'un aigre-doux très - agréable. Son bois est dur, tenace, et magnisiquement onde de blanc et de .brun, et les ébénistes l'emploient avec plaisir.
Ad00341 07 052a/freInsectes. LXXIII. Vol. VIII. No. 50.
PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. Le Papillon Arcesilaus. (Papilio Arcesilaus. Linn.)
Cette planche représente la semelle de ce charmant papillon, indigène à Surinam. Le papillon est figuré ici d'après nature , ainsi que lessuivans, quant à sa forme, grandeur et couleur. Le texte détaillé de notre porteseuille d'ensant donne des explications ultérieures.
Fig. 2. La Phalène du Cap. (Phalaena Capensis. Linn.)
La femelle de ce papillon indigène au Cap de bonne Espérance est sigurée sur la planche ci-jointe. Voyez la description dans le texte de notre Portefeuille.
Fig. 3. et 4. Le Papillon Ancaea. (Papilio Ancaea.)
La figure 3 représente le dessus, et figure 4 le dessous de ce charmant papillon dont Surinam est la patrie. Les couleurs en varient avec beaucoup d'élégance.
Ad00341 07 053a/freMélanges. CXCVI. Vol. VIII. No. 51.
CARTE DE L’ILE D’ISLANDE.
Llie d'Islande,- située dans l'océan Atlantique, au Nord-Ouest du continent de l'Europe, est sans contredit un des pays les plus remarquables du monde connu, et où la nature ossre les plus grands prodiges.. »Qu'on se figure un pays d'une surface de plus de 2 roo lieues carrées géographiques, et tout près du pole arctique, qui ne doit peut-être son existence qu'à la violence-d'un feu volcanique, et l'on sera saisi d'étonnement ! Aussi cette île volcanique et ses propriétés vont-elles faire le sujet d'un Cahier entier de notre porte - seuille :d'enfans; et pour qu'on puisse en avoir un aperçu exact et en comprendre la description, nous en donnons la carte ci-jointe.
Il est impossible de déterminer combien de siècles avant l'ère de notre histoire, un feu volcanique a fait sortir de l'abîme de la mer cette Ile merveilleuse. Les premiers qui l'ont découverte, (au IX. siècle après Jesus Christ,) dont l'histoire : fait mention , parlent de masses énormes de Lave! des volcans de cette Ile, de ses sources d'eau chaude, et de ses montagnes de soufré, et depuis il n'y a eu dans aucun pays du monde connu d'éruptions volcaniques, aussi nombreuses, et qui se soient répandues sur une » aussi grande surface, qu'en Islande. Si nous -y. ajoutons encore les éruptions volcaniques qui ont lieu dans là mer, nous aurons pour le moins .une sursace de 2860 lieues carrées géographiques, où le feu souterrain a agi,: et où il continua de manifester sa puissance destructrice. r
Ad00341 07 054a/freMélanges. CXCVII. Vol. VIII. No. 52.
COSTUMES ISLANDAIS.
Le costume général de l'île d'Islande n'a pas changé depuis très -longtems. L'habillement des femmes est plus riche qu'avantageux pour elles. L'habit ' des hommes est au contraire adapté au climat du pays, au genre de vie qu'on y mène, et aux occupations.
Fig. 1. Représente une semme de qualité dans toute sa parure. Les couleurs les plus ordinaires des divers objets d'habillement sont le bleu ou le noir, il n'y a que le- corset qui soit d'étosse de laine couleur d'écarlate.
Fig. 2. Le vêtement ordinaire des semmes de toutes les classes.
Fig. 3. Une semme de qualité en habit de cheval.
Fig. 4. Un Islandais en habit de sête. Les souliers sont de peau de chien marin. Les vestes longues des hommes sont'souvent de drap noir (nommé Wadmal.)
Fig. 5. Un pilote de Reikiavik avec une pelisse de peau de mouton.
Vue de la Ville de Reikiavik.
A l'aspect de ces deux ligues de maisons basses-,, pour la plupart bâties en bois, et des pauvres huttes qui sont tout près, personne rie s'imaginerait avoir devant soi la capitale de l'Island; et pourtant c'est elle. C'est là que demeurent le gouverneur, plusieurs magistrats, des marchands, dos samilles dé condition et en général près de 500 personnes, très-gaies, et très contentes de leur sort et de leur peu de sortune , parce - qu'elles ont peu dé besoins. C'est du haut de quelques rochers, qui sont au Sud-Ouest de cette ville que Reikiavik procure la plus agréable perspective, parcequ'on jouit en même tems de la vue de là mer avec ses Iles, et de la chaîne de montagnes de SnäsellJokul qui se perd dans le Snäsell-Syssel. A gauche on distingue,encore un Lac. Les montagnes stériles et nues, le terrain noir de. Lave, l'herbe desséchée, rendent sauvage et triste ce 'paysage, qui d'ailleurs est privé d'arbres. Le bouleau et le saule, qui se trouvent dans l'île , ont tout au plus 6 pieds de haut. C'est de ce point q-u'est prise la vue que ligure là planche ci-jointe.
Ad00341 07 055a/freMélanges. CXCVIII. Vol. VIII. No. 53.
VUE DES MONTAGNES SULFUREUSES D'ISLANDE.
Quand même noixs n'apercevrions pas sur le devant les tourbillons de fumée qui s'élèvent de toutes parts, ainsi que la chaudière du limon bouillant; la forme bizarre et~ia couleur inaccoutumée de ces montagnes sussiraient pour nous faire -.penser- que ces montagnes doivent être d'une espèce particulier». Elles sont partout couvertes de soufre et d'une argile Manche ou jaunâtre et quelquefois rouge ou bleue. En quelques endroits se trouve répandu un soufre spongieux, gréné et cristallisé. Dès qu'on remue un tant soit peu le soufre, il s'élève sur le champ Une vapeur extrêmement nuisible, et en certains endroits le soufre est brûlant. Le limon qui bout continuellement dans la chaudière que l'on remarque sur le devant, s'élève souvent à 6 ou' 8 pieds de haut. Il se trouve aussi sur le sommet de la montagne un foyer de limon bouillant. Une source d'eau sroide du même côté de la montagne est un dés phénomènes les plus éto^nans de ces environs.
Sommité du mont Hecla en Islande.
De tous les volcans,.- le mont Hecla a toujours passé avec raison pour le plus remarquable. Depuis l'an ioo.
Ad00341 07 056a/freMélanges. CXCIX. Vol. VIII. No. 54.
LE NOUVEAU GEYSER.
Sur les frontières .de Timmense désert , qui .forme.l'intérieur de l'Islande, à Uouest d'un coteau de 30apieds de hauteur se trouvent des sources innombrables d'eau chaude. Les plus remarquables fontaines sont les soi-disants Geyser?.« Le' plus grand, (que nous avons figuré dans. le LXXVf cahier de notre porteseuille d'ënfans), le .mugissant, le petit et le nouveau Geyser. ; Le dernier se distingue des antres, en ee qu'il lance l'eau, sans qu'aucun bruit souterrain en annonce l'éruption. Ordinairement il commence par élever en 3 ou 4 jets de peu de durée et puis en de plus longs, l'eau hors du tuyau, où elle bout continuellement à 20 pieds à,peu près de l'orifice. Aussitôt que la principale masse d'eau est jetée, la vapeur s1 élance avec une force prodigieuse et un bruit de tonnerre, et porte l'eau de 60 à 132 pieds de haut. Ce magnifique spectacle dure plus d'une demi-heure. Il tombe de ces vapeurs une pluie fine, qui fait un très-bel esfet. Si lors de l'éruption de la vapeur on jette des pierres dans le tuyau, la vapeur les rejette sur le champ, en général brisées en plusieurs morceaux, et les lance à une hauteur surprenante.
Théorie du nouveau Geyser.
Cette étonnante-apparition est très-difficile à expliquer, et ne peut l'être qu'en admettant l'esset d'une chaleur soudaine. Des vapeurs, renfermées dans un souterrain (c), soutiennent dans le tuyau la colonne, d'eau suspendue, la chaleur du souterrain (c) augmente soudainement. Une partie de la vapeur, qui par là se trouve considérablement accrue, s'élève au travers de l'eau (et à la vérité sans explosion parceque la résistance n'est pas forte), et en emporte avec elle. Plus les éruptions de la vapeur se multiplient, moins il reste d'eau, et à la fin elles deviennent continues; la vapeur s'élance avec violence et en fumant, jusqu'à ce que la chaleur venant à diminuer, les éruptions s'assaiblissent, s'épuisent enfin et le prodige cesse.
Ad00341 07 057a/freMélanges. CC. Vol. VIII. No. 55.
ARC ET CAVERNE VOLCANIQUE DE STAPPEN.
Arc de Stappen.
A une lieue et demie environ d'Angleterre, et à l'Ouest de Stappen, sur la côte méridionale de Snaefell- Syssel, se trouve ce rocher bizarrement percé, qui formant un arc isolé, d'une grandeur considérable, rend la perspective extrêmement pittoresque. — Sur le devant on remarque des masses de colonnes isolées et dans " l'éloignement la jolie chaîne de montagnes, qui se prolonge le long de la presqu'île vers l'Est. Il serait difficile de trouver une ligne plus bizarre de rochers volcaniques ailleurs que sur la côte voisine de Stappen; si l'on en excepte l'Ile de Stass a. (v. Porte-feuille d'enfans , Tome III. N° 73). Elle offre dans une étendue de 2 lieues tant dans les écueils qui bordent le rivage, (ceux-ci sont suspendus sur la mer , et sur eux se dissipent des torrens), que dans les nombreux rocs isolés, qui paraissent dans diverses distances, les colonnades les plus variées et les plus belles. Les séries de colonnes, de 50 pieds de haut en général, et d'une forme parfaitement régulières, sont diversement percées par la violence de la mer. En divers endroits se sont aussi formées de très-grandes et étonnantes cavernes.
Caverne de Stappen.
Elle est ici figurée telle qu'elle se présente du côté de la mer 5 ainsi que les écueils attenans, qui s'élèvent en forme de colonnes. Un grand portail, orne de colonnes, volcaniques en ouvre l'entrée, et l'on ne peut pénétrer dans l'intérieur que par eau. La lumière qui se glisse par les fentes dans le cha»; peron produit un esfet surprenant.
Ces colonnes ont en général une direction verticale, cependant ça et là elles sontcourbées, ou rangées en groupes l'une sur l'autre. Ailleurs elles partent du môme centre comme des rayons; en un mot ellespren-, nent toutes les figures que pourrait leur prêter l'imagination la plus vive.
Ad00341 07 058a/frePlantes. CXLV. Vol. VIII. No. 56.
BOIS D'ALLEMAGNE.
Deux espèces de Lonicère.
Le Lonicère est un des arbustes , dont les fleurs sont extrêmement agréables à la vue> aussi s'en sert-on dans les parties des jardins à l'anglaise. Il se divise en deux espèces principales; savoir, aussi s'en sert-on dans les parties des jardins à l'anglaise. Il se divise en deux espèces principales; savoir,
1) le Chèvre - Feuille, qui est une plante rampante, qui grimpe en s'attachant à des arbres ou à des perches. .
2) le Chamaecerasus, qui est un arbuste de moyenne grandeur. Ces deux espèces sont figurées sur la planche ci-jointe,
Fig. 1. Chèvre-feuille d'Allemagne. (Lonicera Periclymenum. Linn.)
Le Chèvre - Feuille est une plante qui çn s'attachent à d'autres arbres ou à des arbrisseaux parvient à la hauteur de 15 pieds. La bonne odeur et la beauté de ses fleurs sont cause qu'on le plante avec plaisir autour des- maisons et des , berceaux. Il a de gros bouquets de fleurs, et en automne il porte une baie rouge non mangeable.
Fig. 2. Le Chamaecerasus des haies. (Lonicera Xylosteum. Linn.)
C'est un arbuste de 5 à 6 pieds de haut, dont les fleurs sont blanches, et le sruit une baie rouge. Il croît sans culture dans nos forêts. Il y en ä aussi des espèces exotiques, dont les fleurs sont magnifiques., Son bois est blanc, très-dur et s'emploie avec succès dans beaucoup d'ouvrages.
Ad00341 07 059a/freInsectes. LXXIV. Vol. VIII. No. 57.
PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1 et 2. L'Agrippine. (Phalaena Agrippina. Linn.)
No. 1. figure le dessus de- cette brillante phalène dans s a, grandeur /naturelle, et No. 2.(le dessous. Elle provient d'une chenille grande, grosse, ; et sans poil, noire, ornée de bandes, transversales vertes. Cette chenille porte, sur son dos une corne courbée en arrière. On la trouve autour'de'«Surira«« sur les a'rbtes, dont découle la Gummi Guttae, (une couleur vénéneuse dont les peintres font usage). D'une extrémité dé l'aîle à l'autre, la phalène a d'étendue 9 à 16 pouces de Paris, et son ' corps a près de 2 pouces de long. La planche cijointe en figure parfaitement les couleurs et la diversité des dessins.
Ad00341 07 060a/freQuadrupèdes LXXXIII. Vol. VIII. No. 58.
ANIMAUX ÉTRANGERS MAMIFÈRES.
Le Sanga. (Bas Sanga Saltii.)
' s'çlèvent perpendiculairement, en forme, d'une i ,; i,sh lyre des anciens, à . la, hauteur de 4 pieds d'Angleterre au-dessus de leurs racines, qui V^ette espèce de boeuf, noblement conforme, ont 21 pouces de diamètre, et dont on fait semblable, d'ailleurs par la couleur et par la un grand commerce en Abyssinie. Le Sanga grandeur.à celui de l'Europe, en disfère ce- est indigène au pays de Galla en Afrique au pendant par la forme de ses cornes. Elles Sud de Pabyssinie.'
Ad00341 07 061a/frePlantes. CXLVI. Vol. VIII. No. 59.
LE PAPAYER. (Carica Papaya. Linn.)
Cet arbre, qui croît sans culture dans les deux Indes et dans les îles des tropiques, est propre à plusieurs usages. Le tronc, qui dans l'espace de 5 à 6 mois parvient à la hauteur d'un homme, et qui dans 5 ans atteint sa parsaite croissance,- (15 à 16 pieds environ,) est couvert d'une écorcé plus ou moins écaillée, et porte à son sommet de grandes feuilles cannelées, qui tiennent à un pédicule creux et uni. Proche des feuilles sortent, immédiatement du tronc, les fleurs blanchâtres, dont l'odeur est très - agréable mais peu forte. Les sruits d'environ i$ pouces de long et 6 pouces d'épaisseur, ont la forme du melon, et se mangent comme lui avec du sucres cependant ils sont beaucoup plus sains cuits que crûs. Ils sont d'abord gris, mais mûrs ils sont jaunes. Avant la maturité ils contiennent un suc laiteux, aussi les confit-on dans plusieurs endroits avant qu'ils ne soient mûrs. Il y a dans l'intérieur du fruit une quantité de pépins noirs. A peine l'arbre a-t-il atteint sa pleine croissance qu'il périt. Les habitans font des cornières du tronc et des cordes ou d'autres tissus de l'écorce desséchée. Dans nos serres, le tronc de cet arbre n'acquiert jamais la même grosseur que dans sa patrie. —
Ad00341 07 062a/freVers. XXI. Vol. VIII. No. 60.
DIVERSES ESPÈCES D'ASTÉRIES.
Fig. 1. et 2. L’Astérie granuliforme. (Asterias granularis.)
La première figure représente le dessus, et la seconde le ? dessous ds cette astérie, de même qdé Tes "suivantes. ' Elle se trouve dans les eaux de la mer du. Nord,' du Categat et de la mer Baltique. La couleur du dos est d'un rouge de cinabre foncé, avec une bordure de pareille couleur-, mais psns claire, terminée par un liséré brun. Cinq petits points blancs montféïit où est l'ouverture delà bouche. Le dessous est S'xxn. vert grisâtre, et du milieu jusqu'aux extrémités se prolongent 5 bandes étroites d'un brun-clair, ornées de petits points blancs.. Cette Astérie est rare dans les mers septentrionales.
Fig. 3. L'Astérie couleur d'orange. (Asterias aurantiaca.)
Le dessus du corps et des rayons est couvert de pointes pyramidales, serrées et perpendiculaires, émoussées par le haut. Le dessousest couvert de pointes aiguës. _ La bouche, qui se trouve au milieu, est recouverte de cinq peignes, et l'ouverture est garnie'd'écaillés très - pointues. . Le 7fond de la couleur est orange, parsemé de beaucoup de taches blanches régulières,
Fig. 4. L'Astérie noire. (Asterias nigra.)
Elle se distingue des autres espèces par la rondeur de son corps, par sa couleur noire ou brune et ces 5 bras pliants, dont les parties latérales sont recouvertes de.peignes à g à; 6 dents. Elle en.dissère aussi pa;r la bouche., placée au dessous,.du corps,, garnie de. cinq; dards très-courts et émoussés..
Fig. 5. L'Astérie à dards. (Asterias aculeata.)
La couleur joue le pourpre et le jaune, le bruii'rougeâtre et le jaune. Sa bouche, pentagone, sormée en étoile, est placée sous le corps. Ses cinq bras slexibles, quadrangulaires, membres, non cylindriques, sont recouverts de peignes à 5 dents. Toutes ces propriétés la distinguent des autres espèces de cette samille.
Ad00341 07 063a/freInsectes. LXXV. Vol. VIII. No. 61.
BEAUX PAPILLONS ÉTRANGERS.
Fig. 1. Le Diomède. (Papilio Diomedes. Linn.)
Ce magnifique Papillon, qui, comme les suivans, est représenté dans sa grandeur naturelle, est indigène aux Indes-orientales. Le bleu d'azur , qui sorme un dessin régulier sur les aîles supérieures et insérieures, fait un charmant contraste avec le noir, qui est le fonds de sa couleur. Les aîles. de dessous se terminent, comme la queue des hirondelles, en une pointe allongée.
Fig. 2 et 3. Le Cassia. (Papilio Cassiae. Linn.)
Fig. 2. représente le devant de ce papillon, indigène à Surate, et N° 3. en figure le derrière. Le fonds de la couleur du dessus est d'un brun de cannelle avec une bande transversale orange.; les aîles de dessous sont, marbrées, de diverses couleurs et ornées de 4 yeux. On le nomme Cassia parceque sa chenille se nourrit des feuilles de cet arbre, qui y abonde.
Fig. 4. Le Leucippe. (Papilio Leucippe. Linn.)
Cet Papillon, dont les aîles supérieure* sont d'un beau rouge et les aîles inférieures d'un jaune luisant, ne se trouve qu'à Amboine, et même y est-il fort rare.
Ad00341 07 064a/frePlantes. CXLVII. Vol. VIII. No. 62.
POMMIER DE SODOME. (Solanum mammosum.)
Le pommier de So dôme est une, plante de 3 à 4 pieds de haut, qui croît à la Virginie et à Barbade, une des îles Caraïbes. Ses fruits sont jaunes, en sorme d'une poire renversée, et sont un véritable poison tant,pour les hommes que pour les animaux. Ces sruits, jaunes contiennent des graines d'un brun-soncé. La. tige est herbacée et épineuse. Les seuilles sont couvertes des deux côtés d'un doux duvet, et les petites côtes d'épines. 11, croît sur la Mer morte une plante pareille,; dont parle, la sainte écriture sous la dénomination de Pommier de Sodome. Si on la compare exactement avec.celle dont il est ici,question, on trouvera que c'est la mê*. me plante,
Ad00341 07 065a/freMélanges. CCI. Vol. VIII. No. 63.
VUE DU PARNASSEE EN GRÈCE.
Le Mont Pâmasse, consacré par les Anciens à Apollon, à Bacchus et aux Muses, est situé dans la Phocide de l'ancienne Grèce, nommée de nos jours Livadie, pays qui, avec l'ancienneGrèce, jadis si sortunée, fait partie de la Turquie européenne, et gémit encore malheureusement sous le joug des Ottomans. A ses pieds se trouve la ville de Delphes, si fameuse dans l'antiquité par ses oracles, et qui n'est plus maintenant qu'un misérable village de 200 maisons tout au plus. Ce mont a 3 différents sommets, VHyàmphea au Süd, le Tithorea au Nord-Ouest, et le Lycoreus qui est le plus élevé, au Nord. Au Sud du Tithorea se trouve la fameuse caverne de CoryceC'est entre ces deux derniers sommets que sort la fontaine de Castalie, dont les eaux selon les Anciens inspiraient un enthousiasme poëtique. D'ailleurs le Parnasse est la montagne, sur laquelle, soit dit en passant, se retirèrent Deucation et Pyrrha lovs du déluge, montagne qu'on découvre du château de Corinthe qui en est à 15 milles géographiques, ce qui dénote une élévation peu commune. Son pied a une circonsérence qu'on ne peut parcourir qu'en'une forte journée; il produit du vin, des sruits et du blé. Le milieu est couvert da. bois et le sommet d'une neige éternelle -, et par conséquent d'une aridité absolue. La vue, que nous en donnons ici, est dessinée du côté de la xoute de Livadie,
Ad00341 07 066a/freInsectes. LXXVI. Vol. VIII. No. 64.
DIVERSES ESPÈCES DE CRABES.
Fig. 1. Le Crabe Pagure. (Cancer Pagurus.)
Nous livrons ici un dessin plus grand et plus parfait de ce Crabe, que nous connaissons déjà, et idorit nous avons traité dans le premier volume de notre porte - feuille d'enfans, No. 74., et nous rapportons dans le texte détaillé les propriétés qui lui sont particulières. La planche ci-jointe représente plusieurs autres espèces de Crabes, dont nous allons assigner les qualités,
Fig. 2. Le Crabe Ménade. (Cancer Moenas.)
On trouve cette espèce de Crabe dans la mer du Nord, dans la Méditerranée, dans la mer adriatique et sur les côtes des Indes. Il est mangeable et se nourrit de petits poissons de mer.' Il marche très-vite, mais au lieu d'aller en droite ligne, il décrit une diagonale.
Fig. 3. Le Crabe hérissé. (Cancer hirtellus.)
Ce Crabe est indigène non seulement aux côtes d'Angleterre, mais encore au rivage de .l'île de Brazza dans la.mer adriatique. Les Dalmatiens considèrent les extrémités noires de sesr antennes comme un ' excellent fébrifuge, en conséquence ils les, pulvérisent et les prennent.
Fig. 4. Le petit Crabe. (Cancer parvulus.)
Ce petit animal vit dans les îles méridionales de l'Amérique.
Fig. 5. Le Crabe gonagre. (Cancer gonagra.)
Ce Crabe ne se trouvé que dans les îles de« Indes occidentales et dans le golfe du Mexique.
Fig. 6. Le Crabe cuivré. (Cancer aeneus.)
Il est indigène aux Indes orientales, mais il est rare et il n'est point mangeable. Son. corps est uni comme de la porcellaine, dont il a l'éclat.
Fig. 7. Le Crabe fluviatile. (Cancer fluviatilis.)
C'est le seul Crabe qui se tienne dans l'eau douce, et il est très-bon à manger. Les Arabes le nomment Saratan.
Ad00341 07 067a/freAmphibies. XXXVI. Vol. VIII. No. 63.
LE PROTÉE SERPENTINE (Proteus anguinus.)
C’est à Mr. de Schreibers, " directeur des ,cabinets d'histoire naturelle à Vienne, que nous devons l'exacte représentation et la description de cet animal rare et singulier, qui jusqu'à présent n'a été remarqué qu'en Autriche, et, ne se trouve -que dans deux endroits de la Carniole, -savoir .aux petites sources du IWier, aux environs de Sittich, et dans les .eaux souterraines des grottes de stalactites près d'Adelsherg. Les plus grands ont 13 à 15 pouces de long, et les .moyens sont figurés iqi dans leur grandeur naturelle. Quand ils sont dans un état parfait de ;santé, ils sont d'un rose clair, qui sur le dos joue plus ou moins un bleu brunâtre ou grisâtre, mais sur les côtés il se, perd dans le jaunâtre. Ce que .cette petite bête, si sembable au lézard, a de très-curieux, c'est .qu'outre les poumons pour respirer, «lie a, comme les poissons, des branchies, qui la rendent .une ^espèce d'intermédiaire entre les amphibies et les poissons. Ces branchies ne reposent cependant pas, .comme dans les poissons, dans là cave aux "branchies, au .contraire elles sont ramifiées, d'un rouge de sang et tiennent en dehors aux deux côtés du derrière de la tête. Les yeux situés sous l'épiderîtfe- sont deux points presque imperceptibles (Fig. . 1. a). Les pattes de .devant sont mieux conformées qu celles dé derrière. LeProtéeyit toujours dans l'eau, et comme il craint beaucoup le jour, il aime à se tenir rentre les pierres. Il nage très-vîtë et à la manière des anguilles. Fig. . 1. de notre planche représente le dessus de ce singulier animal, et Fig. 2. le' dessous, où l'on voit briller à travers l'épidèrme le oeur à la lettre A. Fig. 2. Fig. . 3. représente les partiel' intérieures du corps; .quant à leur description, nous renvoyons }e lecteur au Commentaire de notre Portefeuille.
Ad00341 07 068a/freMélanges. CCIII. Vol. VIII. No. 66.
VUE DU M0NT ATHOS.
Le mont Athos, nommé par les habitans de la Grèce Hagios Oros, et par les Italiens, Monte santo, forme sur la côte de Macé. doine en Grèce une presqu'île, de 19 milles géographiques de long et de 37^ milles de circonférence. Elle tient à la terre par un isthme, que fit percer Xerxès roi.de Perse pour éviter un long trajet à sa flotte, dont il voulait se servir pour subjuguer les villes libres de la Grèce. Les habitants de ce; Mont se sont distingués de tous tems par une vie très-longue. L'eau y est excellente et l'air très - salubre. Il produit dès vignes , ' des oliviers et âes lauriers, dont on pressure les baies; on en fait une huile, qui forme une branche considérable de commercé. Les pommiers, poiriers, cerisiers, noyers et orangers y croissent également. On n'y trouve plus maintenant que 22 couvens d'hommes assez riches, mais dont les habitans observent la continence la plus rigid«; Ces moines vont souvent dans la Servie, la Bulgarie, la Moldavie, la Vallachie, la Pologne et la Russie, pour y rassembler dès aumônes, qu'ils remettent fidèlement au couvent qui leur a donné cette commission, après en avoir déduit leurs frais de route , qui sont très-modiques. Ces aumônes se montent souvent à de fortes sommes,1 'qui sont toutes employées à l'embellissement; de leurs magnifiques églises. Ces religieux ont la liberté de se marier, cependant ils préfèrent en généralle célibat, pour se vouer sans obstacle au service de la religion. Il ..est encore à remarquer que ces cou» vens sont les Seuls de l'empire ottoman qui aient le droit de saire usage des cloches.
Ad00341 07 069a/freInsectes. LXXVII. Vol. VIII. No. 67.
DIVERSES ESPÈCES DE CALAPPES ET DE CRABES.
Fig. 1. 2. Le Calappe en voute. (Cancer Calappa. Linn.)
Fig. 1. représente le dessus de cet animal et Fig. .-2. Je dessous. Il tient sa dénomination de la conformité de son écaille à la coquille d'une demi noix de coco, que les Indiens nomment Calappe La planche ci - jointe représente la beauté de sa conformation et de ses couleurs ; beaucoup mieux qu'on ne pourrait la rendre pardes paroles. Au reste cet animal vit dans les,mers des Indes orientales, et occidentales-; il est peu charnu, aussi n'est - il pas bon a manger, et l'on ne le prend qu'à cause de son éeaille et de ses pinces, que l'on conserve comme une curiosité.
Fig. 3. Le Calappe granuleux. (Cancer granulatus.)
Ce Calappe, que les Brasiliens nomment Guàsa Aparà', sa tient dans les mers' des Indes et de l'Amérique orientale, dans les largitudes moyennes. Il se distingue par son écaille granuleuse, presque semblable à du chagrin, dont les, élévations sont marquées de taches rondes et rouges.
Fig. 4. Le Calappe Lophos. (Cancer Lophos.)
Ce Crabe, indigène aux Indes orientales, est couleur d« chair, il a des bras violets, et' des verrues d'un rouge de tuile, et ponctuée« de blanc.
Fig. 5. Le Calappe coureur. (Cancer Cursor.)
Ce Crabe -doit son nom à l'agilité avec laquelle il se meut sur le. sable du rivage^ quand il quitte la mer, son séjour ordinaire. Il habite non seulement les rivages de l'Egypte et; de la Syrie, mais aussi les. côtés du Malabar et d'Amboinev
Fig. 6. Le Crabe rhomboïde. (Cancer rhomboides.)
Les pattes de ce Crabe, indigène, à la mer méditerranée, lesquelles ont 4J pouce* de long, sont le principal signe caractéristique de cet animal.
Fig. 7. Le Crabe blanchâtre. (Cancer albicans.)
La racine brune et en sorme de coupe des-pattes les distingue surtout, ainsi que cet animal. Elles sont d'un gris bleuâtre, et pointillées do. brun, vers la, tête. Les extrémités intérieures et extérieures sont bordées de douze échancrures en sorme de scie,; qui ont, un pouce et demi de long. Il vit dans l'Archipel, dans la mer noire .$1 dans, la mer :. d'Asos.
Ad00341 07 070a/freCoquilles. IV. Vol. VIII. No.68.
UNE COQUILLE RARE DE LA MER DU SUD.
Fig. 1. 2. Le soleil impérial ou l'éperon royal. (Trochus imperialis. Linn.)
äu détroit de-la nouvelle Sélande, , trouva et au fond de la mer. Le soleilim^^ é" si teau " si1 rare qu'il passe avec raison pour une. coquille très-précieuse, aussi «-ei soleil impérial, Fig. uré ici, est une des les-Anglais le paient-ils de 5 à ip guinées. plus grandes-et des. plus magnifiques espèces Fig. . 1. de notre planche ,en représente le des* des trochus, -qui, dans les voyages.de :Gook, sus et Fig. . 2. le dessous. Les dards qui jallant été découverts récemment avec tant d'au- lissent des entortillemens l'ont fait comparer très csuperbes coquilles dans la mer du Sud. au soleil et lui ont mérite la dénomination C'est à l'entrée de la: baie de. Cloudy,. et près ci-dessus.
Ad00341 07 071a/freMélanges CCIV. Vol. VIII. No. 69.
LIEUX D'EXIL DE NAPOLÉON BUONAPARTÉ.
Napoléon Buonaparté, Corse de'naissance; l'homme, le-tyran et le conquérant le plus extraordinaire des siècles modernes, qui de simple lieutenant s'était,élevé à la dignité.d'Empereur des Français et qui avait menacé l'Europe entière de la monarchie universelle, a été vaincu deux fois'de suite en 1814 et 1815 par les forces combinées des puissances européennes, et banni du territoire de France. La première soisi' ëh 1814 il fût relégué dansl'île-'d'Elbe dont Porto- Ferrajo est le chef-Mèu';' la secondefois il a été transporté au mois d'août I815 à la petite île anglaise de St. Hélène à James- Town , la seule petite ville qui s'y trouve. Notre Planche figure, à ' nos jeunes lecteurs la vue de ces deux places 'devenues si fameuses, parcequ'elles ont servi de lieux -d'exil à ce grand conquérant après sa défaite et sa chute, pour qu'un; objet sensible leur rappele le souvenir dé ces grands'événémens.
Fig. 1. Vue de Porto-Ferrajo à l’île d'Elbe.
Là petite' île d'Elbe,- située dans, la mer ; Thyrienne, vis-à-vis des.côtes de la Toscane, n'a que deux> petites villes et deux ports, PortoFerrajo. et Porto - Longone., Elle est riche en bonnes mines de ser, en vin et en huile. C'est du couchant« qu'on a pris la vue de- PortoFerràjo et de sa citadelle, a) indique le fort délia Stella; b) la maison du gouvernement que :Buonaparté arhabitée jusqu'au 1 er Mars 1815; c) le -Foj-t Fnlcone. Voyez: le reste dans le commentaire de notre porte-feuille..
petites villes et deux ports, PortoFerrajo. et Porto - Longone., Elle est riche en bonnes mines de ser, en vin et en huile. C'est du couchant« qu'on a pris la vue de- PortoFerràjo et de sa citadelle, a) indique le fort délia Stella; b) la maison du gouvernement que :Buonaparté arhabitée jusqu'au 1 er Mars 1815; c) le -Foj-t Fnlcone. Voyez: le reste dans le commentaire de notre porte-feuille..
Fig. 2. Vue de James-Town à l'île de St. Hélène.
L'île de Ste. Hélène sur laquelle Buonaparté, vaincu pour la 2e fois, a été tra'nsporté par les Anglais,, dont il est le "prison? nier, pour y vivre à jamais sous la surveilr lance la plus rigoureuse, est située entre l'Ai frique et l'Amérique méridionale. Ein général elle n'est qu'un amas de rochers et d'écueils volcaniques , et n'a L que 6 milles d'Allemagne de circonsérence; aussi ne. compte-t-relie que 2000 habitans , parmi lesquels, étaient compris, en 1803, 500 soldats et 600. Nègres. Elle à " appartenu jusqu'à présent à la cqmpagr nie anglaise des Indes orientales, qui vient de la céder aux Anglais. James-Towh, la seule petite ville qu'il y ait dans' l'île, est située dans" un vallon étroit, entre deux rochers très-hauts et escarpés:;- C'est- sur l'un d'eux qu'est construite la citadelle, qu'habitera désormais Buonaparté. :;EUe a:un port, le seul lieii de commerce de toute l'île. Une quantité prodigieuse de rats, dont l'île est infestée, nuisent sensiblement à la culture du blé; mais dans les fonds productifs il croît abondamment d'excellentes pommes de terre, des oranges, des. citrons, des figues, dés raisins et tous les fruits délicats du. Sud.
Ad00341 07 072a/frePlantes. CXLVIII. Vol. VIII. No. 70.
LE SAPIN-GÉANT DES TERRES AUSTRALES. (Araucaria excelsa. Brown.)
Ce Sàpini-Géant de la mer du Sud ne fut découvert par Cook que dans le second voyage.: que ce célèbre,navigateur fit autour du monde. C'est surtout dans les lies de Norfolk qu'il est commun, ce qui le sait aussi nommer par les Anglais le-iSapin de Norfolk. Cet arbre parvient à la hauteur démesurée de ioo, 150 jusqu'à 200 pieds, et droit et élancé comme il l'est, il s'élève comme un géant au dessus de tous les autres arbres.' Ses branches, qui ne commencent qu'à la hauteur de 40- à ôopieds, croissent en une forme pyramidale, de sorte. qu'à ; la première vue on serait tenté de lé prendre'pour un Cyprès, .à cause de la7 res-, semblance des branches, comme le. prouve la planche ci-jointe, où sont Fig. urés en même tems un jeune fruit et une: pomme dans sa maturité» Il y a déjà dans les jardins botaniques .près de Londres: plusieurs dé ce& Sapins, qui y viennent parfaitement et très-vite. Il "se-trouve une seconde espèce de Sa» pin de la mer du Sud-dans, l'Amérique raéridionale, dans les îles de Chiloé^ qui atteint, également une hauteur, peu commune.
Ad00341 07 073a/freMélanges. CCIV. Vol. VIII. No.71.
DÉVELOPPEMENT ET PROPAGATION DES PLANTES, ET SOMMEIL DES FEUILLES.
Fig r. j Circonférence extérieure ssu bigarreau,
Fig. urée sur échelle un peu grossie,, dans la peau duquel sont visibles tous les vaisseaux destinés à la nourriture tant du fruit que du pépin, .
Fig. . 2. La niême cerise coupée en deux, pour rendre sensible la direction des vaisseaux nourriciers, qui se portent de la peau au pépin. il
Fig. . 3. Le pépin coupé en deux, dans le, centre duqnel . on aperçoit le commencement du germe. , .
Fig. ; 4. Le noyau mûr-dans la coquille extérieure fendue, avec son enveloppe particulière.
Fig. . 5. Construction intérieure des bourgeons du marron d'Indes jusqu'au moment de la' floraison et du feuillage. -On voit à ce bourgeon coupé en deux , de 5 à 6 enveloppes, placées l'une sur l'autre comme des écailles, induites d'un suc glutineüx et résineux. Les enveloppes extérieures sont brunes, les suivantes vertes et les intérieures blanches. C'est dans ces enveloppes que se trouve le germe des feuilles qui entourent- en quelque sorte'le centre du bourgeon, composé d'un bouquet dé fleurs, qu'entoure une laine blanche et épaisse.
Fig. . 6. Le germe d'une citrouille coupée * en deux. On voit à a. des traverses, qui désignent le commencement de l'organisation des- grains de semence.' ! On- remarque à b. .des grains, qui sont les pépins, qui ont .commencé à se développer. s ; ^
Fig. . 7. Un'grain de fève entouré de son enveloppe extérieure.
Fig. . 8- Le même grain de fève
Fig. uré en diamètre et pendant qu'il germe.;: a. a., les Cotyledones; b. le germe qui se trouve entre les cotyledones.
Fig. , 9. De petits corps vésiculaires,
(a a)
pleins de suc, placés dans la fève,' et formant 'le tissu cellulaire, qui est indispensable pour la perfection de la plante.
Etat divers des feuilles de la Sensitive (Mimosa pudica) à différentes époques de la journée.
Fig. 10. État des feuilles à leur réveil, oü les feuilles sont le plus étendues et le pér dicule le plus droit.
Fig. il. Etat des feuilles pendant leur sommeil à midi, où elles se, replient vers le pédicule qui les. attire encore en haut.
Fig. . i2. Etat des feuilles pendant leur sommeil à minuit , où elles se réunissent étroitement au pédicule qui se courbe.
Fig. . 13. Dernier réveil des feuilles, pendant que le pédicule est courbé, qui entraine la destruction totale des sleurs.
Ad00341 07 074a/freMélanges. CCV. Vol. VIII. No. 72.
CROISSANCE DES POULETS DES PIGEONS ET DES SERPENTS DANS LES ŒUFS ET LEUR DÉVELOPPEMENT.
L'Oeuf de la Poulet.
Fig. 1. Un oeuf au moment .qù il est pondu avec l'ovaire. a. L'ovaire, b. c. Flocons de l'ovaire, formés des pointes de vaisseaux, qui pénètrent dans, la, coquilfe de l’oeuf, (d) et qui sortent pendant la ponte. –
Fig. 2. Jaune d'oeuf de poule couvé pendant quelques'heures, a) Germe du fruit qui ne consiste encore qu'en un point d'un jaune foncé, ceint de lignes blanchâtres.
Fig. 3. Jaunde d'oéuf, couvé depuis 24 heures, a. b. c. Le cercle des vaisseaux qui se montré ici dans la pellicule; d. centre vers lequel se plient les vaisseaux du cercle pour former le coeur du fruit.
Fig. 4. Un œuf de poule qui a été couvé de 12 à 14 jours.
Fig. 5. Le fruit ou le poulet est figuré ici sans ré' jaun'ei^e "l'oèuf, 'représenté dans la sigure précédente, a. Figure le poussin; b. le . blanc d'oeuf ; c. .le sachet du jaune; d. sont des vaisseaux du jaune d'oeuf d'un blanc jaunâtre, qui vont jusqu'au creux . de l'estomac du. poussin et lui portent la nour- riture. è. e. Lés veines, qui de la pellicule parviennent - au. sruit; s. g. le canal des viscèxe's, qui , tenant par un lien particulier au sachet, est placé hors du creux du ventre.
Fig. 6. Le poussin tel qu'il^,est huit jours, avant qu'il ne soit entièrement couvé. "La tête et les yerix sont d'une grosseur 'disproportionnée. Le coeur,' ainsi que lesviscères,, est 'hors: du 'creux du ventre: Les aîlés b. b. "sont moins'bien-conformées que.lés pieds'. '
L’Oeuf du Pigeon.
Fig. 7. Le fruit d'un pigeon 15 jours avant qu'il ne soit parfaitement couvé ; la fête (a)" et les yeux (b) sont aussi ici très'-grands eh proportion des autres parties. Lés aîles (c. c) sont encore ici plus; imparfaitë's que les pattes (d. ÛJ, et lé canal n'est pks encore rentré' dans îë creux du: ventre. 'Cependant il se montré déjà des points élevés, qui désignent Tés' "places ', où 'doivérït sortir Les plumes.
L'Oeuf de Serpent.
Fig. 8. .L'oeuf de L'amphisbène. a,) L'amphisbène, prête à éclore, casse l'oeuf et se dispose à; sp-rtir.'
Fig. 9.. L'amphisbène, en forme de peloton, dans l'oeuf.
Fig. 10. L'amphisbène déroulée, (a) Sa langue fendue; (b) la place où par les vaisseaux .du nombril elle est en communication avec le moyeu.
Les amphisbènes n'ont point de venin, , et il n'y a que la chaleur du soleil qui puisse couver leurs oeufs.
Ad00341 07 075a/freInsectes. LXXVIII. Vol. VIII. No. 73.
DIVERSES ESPÈCES DE CRABES.
Fig. 1. Le Crabe peint. (Cancer pictus.)
L»'est une très,- belle espèce de Crabe?,1 joliment dessinée par la nature, ayant deux pinces d'un rouge de carmin; le fond de la couleur est blanc, relevé par des peints couleur de rose et des lignes qui vont en zigzags, — Il est indigène à Amboirie et aux îles Moluques, i
Fig. 2. Le Crabe applati. (Cancer depressus.)
Ce Crabe, qui se tient sur les côtes de la Méditerranée, a le dessus du corps d'un beau ronge, ponctué de jaune. Le commentaire de notre porte-seuille donne les explications ultérieures à ce sujet.
Fig. 3. Le Crabe cendré. (Cancer cinereus.)
Son corps, ainsi que les mains et les pieds, est des deux .côtés d'une couleur cendrée tirant sur le jaune. Il se tient aussi sur les côtes de la Méditerranée.
Fig. 4. Le. Crabe nodouleux. (Cancer nodulosus.)
Ce Crabe vit sur le$ côtes de te Jamaïque et d'autres îles des: Indes occidentales. Sa grandeur n'est ; pas déterminée; son: corselet est presque quadrangulaire, : et le fond ; de : s'a» couleur est. jaune, orné de. points. rouges.
Fig. 5. Le Crabe faquin. (Cancer Facchino.)
Le corselet de ce Crabe, qui se. trouva sur les côtesv de. lamer des Indes et de la Méditerranée, est si bizarrement sillonné, qu'il a Fair d'une -véritable guenon, surtout "lorsr qu'on veut considérer les pattes de'derrière comme des moustaches
Fig. 6. 7. Le Mascaron. (Cancer Mascarone.)
Figure 6 représente le Crabe d'un jaune pâle, et Fig. 7. telui d'un beau jeaune rougeâtre. On les trouve l'un et l'autre dans les mecs de Naples. Les corselets sont 'sillonnés dé sorte qu'ils forment un visage hideux, d«' là vient leur dénomination.
Ad00341 07 076a/freMélanges. CCVI. Vol. VIII. No. 74.
L’OVAIRE DE LA CARPE ET DE LA MOULE, OU FORMATION DU POISSON ET DE LA MOULE. (Mytilrus pictorum).
Fig 1. La carpe placée sur le dos, et dont'le ventre ôuyelï laisse apercevoir 'l'ovaire: , a.-Jj.^Jbe.s 4eu^c>orçls dq. ventre ouverts. t:es d 0LjC. t»Pyau- replie.,' 7 d., Le. boy au"; 'cuHer. re-, plié. >e. 1 ànusr ou l'issue du boyati culier, . ï,' Ôùyerture pour la sortie des oeufs du poisson. - i g. h. Les jdëujf ovaires rtout pleins d'oeufs^: et dont la;peau. est/(très »(mince et .très-élaissi-, que. î. La vessie à nager» -t[ -n^igv 2 teioètifs dé l'ovaire grossis afin sié1 Teprésesitè ssaU^stributjön des vaisseau à. lèur;!ëgard, :I ««aisosS h o-isn -3 s, orçls dq. ventre ouverts. t:es d 0LjC. t»Pyau- replie.,' 7 d., Le. boy au"; 'cuHer. re-, plié. >e. 1 ànusr ou l'issue du boyati culier, . ï,' Ôùyerture pour la sortie des oeufs du poisson. - i g. h. Les jdëujf ovaires rtout pleins d'oeufs^: et dont la;peau. est/(très »(mince et .très-élaissi-, que. î. La vessie à nager» -t[ -n^igv 2 teioètifs dé l'ovaire grossis afin sié1 Teprésesitè ssaU^stributjön des vaisseau à. lèur;!ëgard, :I ««aisosS h o-isn -3 s, e. 1 ànusr ou l'issue du boyati culier, . ï,' Ôùyerture pour la sortie des oeufs du poisson. - i g. h. Les jdëujf ovaires rtout pleins d'oeufs^: et dont la;peau. est/(très »(mince et .très-élaissi-, que. î. La vessie à nager» -t[ -n^igv 2 teioètifs dé l'ovaire grossis afin sié1 Teprésesitè ssaU^stributjön des vaisseau à. lèur;!ëgard, :I ««aisosS h o-isn -3 s,
Fig. 3 Des oeuss de .l'ovaire d'un brochet sigurés de là mémo manière et avec le môme; but,. tu; ; v .,' ' Çn."oeuf .de carpe qui n'a pas ènçose^aïtéint sa maturité: et qui a encore b'eà'uc,ou
Ad00341 07 077a/frePlantes. CXLIX. Vol. VIII. No. 75.
LE LIS TIGRÉ DU JAPON. (Lilium tigrinum. Kämpf.)
Ce Lis est une;plante magnisique, qui n'a été transportée que depuis peu. du Japon, en Europe, et d'abord dans - les jardins d'Angleterre, En gdrMràl'WJàponesife'patrie ràeT très - belles planteSj que les navigateurs ont apportées en Europe, mais qui provenant d'un pays , chaud ,: ne- . se conserveut çh,ez- nous quç dans les serres chaudes, et ne pourraient point résister, en plein air au sroid' de> notre climat. J»» . Mais;-ce:n>srp5s;}er,ça notre climat. J»» . Mais;-ce:n>srp5s;}er,çasrp5s;}er,ça
Ad00341 07 078a/freMélanges. CCVII. Vol. VIII. No. 76.
LE GOÛT.
Le siège de ce sens est dans la bouche et particulièrement dans là langue; cependant nous éprouvons aussi une sensation du goût, peu distincte à la vérité, tant au palais qu'aux lèvres et an gosier. Quand nous voulons goûter une chose quelconque, il faut que la langue, ou la chose dont nous voulons avoir le goût, soit humectée. Aussi, par une sage disposition de la nature j la bouche est-elle pourvue de glandes éalivaires. Les figures de cette planche représentent d'une manière sensible les principaux organes du goût.
Fig. 1. La cavité de la bouche avec toutes ses parties telle qu'elle se présente, lorsque les deux bouts de la bouche sont fendus et les lèvres repliées. On y distingue clairement, 1. la Lèvre supérieure repliée et 2. son repli. _ 3. La lèvre inférieure repliée* et 4. son repli» . 5. La surface intérieure des joues, 6. L'ouverture du canal salivaire. 7. Le palais. 8. L'arc antérieur du palais. 9. L'arc de derrière. i •.'. 10. La Luette. - ,, 11. Les Amygdales. 12. La Langue.
Fig. 2. La Langue d'un homme. On y remarque
1. l'orisice supérieur de la trachée-artère. 2. 3, Le lien de la trachée-artère'. 4. L'épiglotte avec sa peau. Il y a encore à remarquer à la langue d'autres petites parties, qui sont expliquées dans le commentaire de notre porte-seuille, .Fig. . 3. Le côté droit de la langue, où l'on jemarque son épaisseur et sa forme courbée;, ainsi que les parties suivantes. ,. I. 2. 3. L'épiglotte. ,4. 5. La racine delà langue. 6. La pointe de la langue. Il y a de plus une quantité de petits mamelons et de glandes pituitaires répandus sur touter la langue. C'est principalement dans ces mamelons que se trouve la'sens du goût.
Fig. 4. Représente un de ces mamelons à a dans sa grosseur naturelle, et à b 25 fois grossi en diamètre. Le commentaire de notre portefeuille donne les explications ultérieures.
Ad00341 07 079a/freMélanges. CCVIII. Vol. VIII. No. 77.
LE TACT, OU REPRÉSENTATION DE LA PEAU HUMAINE.
Lé'tàct;on'toucher, est pris dans un double sens; savoir là sensation générale du toucher, qui'est produite- "dans- chaque partie-sensible du corps, par itn%àmpressiQiir quelconque, ou bien, le changemeîit que les objets/ extérieurs sont, éprouver ; dans la peau et surtout à la pointe des doigts. , Ce n'est que dans ce. dernier .sens que le toucher est ici considéré. Quoique la peau entière.puisse être partout regardée comme , un organe, du. toucher,, il.n'en est pas- moins, y,rai que les pointes des >orteilSv^t des doigts.en s.ont les principaux instrurnens , ; parcequ'elles sont le plus gour.ynes de marrrelons. nerveux. bUil .Ce .que l?oh: nomme la^peau dans ,1a vie .commune, est composé de 3 naembraries, placées l'une, sur l'autre, qui: s'apellent 'La. membrane cellulaire, /elle eouvrer;la ,,.,, ..graisse..et, lés muscles.; -t , 'O ?m ci La mçmbrane^rétiçulaù-e,.elle est répandue jt. . comme,des.glaires, 'on et! -1:. et ,VJpjde?iâne,.A. La membrane cellulaire a beaucoup d'élasticité et une infinité de pores, No. i._. 2. 'Son épaisseur varie beaucoup et elle reçoit quantité d'artères et de veines, et dé vaisseaux iymprjàïiqueV.j No'. 3.r "La quantité de petits héi:fs' qu'elle,: contient, lui /donnent ' un haut degré de sensibilité surtout là 'ou' (Ton decoùvreles; niarriëlons,- No. '4'/'5.;'6;' fs' Cette 'membrane a atassi ses propres'glandulé.sgraisseu'ses', qui ressemblent ' à des grains, comme au iriez p. E.' No. 8- C'est l'epiderme, No. iß. 10. iorteilSv^t des doigts.en s.ont les principaux instrurnens , ; parcequ'elles sont le plus gour.ynes de marrrelons. nerveux. bUil .Ce .que l?oh: nomme la^peau dans ,1a vie .commune, est composé de 3 naembraries, placées l'une, sur l'autre, qui: s'apellent 'La. membrane cellulaire, /elle eouvrer;la ,,.,, ..graisse..et, lés muscles.; -t , 'O ?m ci La mçmbrane^rétiçulaù-e,.elle est répandue jt. . comme,des.glaires, 'on et! -1:. et ,VJpjde?iâne,.A. La membrane cellulaire a beaucoup d'élasticité et une infinité de pores, No. i._. 2. 'Son épaisseur varie beaucoup et elle reçoit quantité d'artères et de veines, et dé vaisseaux iymprjàïiqueV.j No'. 3.r "La quantité de petits héi:fs' qu'elle,: contient, lui /donnent ' un haut degré de sensibilité surtout là 'ou' (Ton decoùvreles; niarriëlons,- No. '4'/'5.;'6;' fs' Cette 'membrane a atassi ses propres'glandulé.sgraisseu'ses', qui ressemblent ' à des grains, comme au iriez p. E.' No. 8- C'est l'epiderme, No. iß. 10. ii Vol. III. de aiptre -porte.-..feuille, les cheveux' de l'jhorbme. S Ils -sortent des; '.cellul es: graisseu.ses> à:u 'dessous' de, :1a 1 ir.émbrahe cellulaire.,: 'No. ,13. ; Grandeur naturelle. des:: cellules^ deV.ehe: veux, ay.'aggsandié; i>.% et'sortent de cette membrane'par de petits: trous'; : No. -13. a; 13. b. Petits sachets de Pépidermey No. 14. 14. par où passent.les. chev.eux.'- Les .ongles, No. 15;" 16. .i/.-me. sont 'pasimbins^rdmarquablesi. Elles ont également dans leur intérieur "des -sill'ons eï. de?s/rhies',r No. .ig-'!qui : se prolon;ge'nt jusqu?auxi racines/ 'vLa8anerabrane;réti* -éulàire,!iNo;\s;a^se trouve au 'dessous de Fongle". •La: peau'de l'articulation- 'supérieure 'du pouce est très-grossie à No. 20. Il en .est de i même de la petite partie de la paume,de la main, .Noi 21.. No. 22. est la partie .'intérieure .de la rmèmbràne cellulaire qui -.couvre :1a graisses No. 23. la graisse elie-même-et: enfin No.'24A .les; muscles e't- les tendons de ,1a >main..jmi sont audesious. : ; ;, ;,' jiiII'y a quelque terris que les plis internes de la paume de la main étaient l'objet d'une science particulière, nommée.' chiromancie,' eu .ce/qu'on-/donr-ait un nom propre .à,.'chacun .ligne /naturelle. Ç. Linea mensalis;'ligné'rnehsalê. 'D. Xmeahepaticà.; ligne'hépatique. ' % Linea saturnalis; ligne "sat.urnaïe. ' F. La Hàscetta. G. Lineae ^discriniinales ; lignes de décision.. j t On trouve "dans le,commentaire.'de notï* porteseuille de plus amples détails.
Ad00341 07 080a/freErstprüfung

Plantes. CL. Vol. VIII. No. 78.

LE LIN DE LA NOUVÈLLE-SÉLANDE. (Phormium tenax.)

Il y a près de 30 ans que les célèbres navigateurs Cook, Forster et La Biliardière découvrirent dans la Nouvelle-Sélande et dans les autres îles de la mer du sud cette plante, qui est de là plus grande utilité pour lés habitans de ces contrées, et qui peut procurer dans la suite des avantages infinis au midi de l'Europe. Les insulaires préparent et travaillent ses feuilles, dont ils font des cordes, des cordons, de la ficelle, des étoffes de diverses qualités, comme nous préparons le lin et le chanvre.

La plante est grande, forte et vivace. Les feuilles, qui tiennent à la racine noueuse, ont 6, 8 pieds de haut et même au delà. Elles sont assez larges, avec de fortes veines, douces à toucher, et d'un beau vert foncé avec une lisière d'un brun rougeâtre. Elles tiennent ensemble jusqu'à la moitié de la plante, où elles se divergent et s'étendent en se courbant à plat. Du milieu de la plante s'élève, quand celle-ci est assez forte et qu'elle a atteint quelques années, une tige à fleurs, de 5 à 6 pieds de haut, dont la fleur supérieure est la première à éclore, les autres fleurs ne se développent qu'après.

Les fleurs de 3 pouces de long, sont jaunes et rougeâtres, et se conservent assez long tems. La plante forme alors des calices à semence triangulaires. Elle a fleuri et porté des semences pour la première fois en Europe à Haarlem en 1814. Il n'est pas douteux qu'on ne puisse la cultiver avec succès en plein air dans le sud de l'Europe, p.E. dans la haute Italie, le long des fleuves, et qu'on ne puisse en retirer les avantages les plus précieux.

Ad00341 07 081a/freInsectes. LXXIX. Vol. VIII. No. 79.
DIVERSES ESPÈCES DE CRABES.
Fig. 1. Le Crabe velu. (Cancer puber.)
Ce superbe Crabe, couleur,d'orange vit dans la mer adriatique. Son corselet est ridé, grisâtre, velu, et a 5 dents de chaque côté,
Fig. 2. Le Crabe purificateur. (Cancer depurator.)
Ce Crabe d'un violet pâle était déjà connu des anciens. A Hambourg on le nomme Crabe aux mouches. Sa couleur unie et luisante le fait'a^ssï nommer souvent Crabe de' Porté' laine. Il se nourrit de poissons morts et des autres saletés, qui s'-arrêtent sur le rivage, de sorte qu'il le nettoie des charognes et autres ordures, ce qui a déterminé Linné à lui donner Je nom de purisicateur.
Fig. 3. Le Crabe velouté. (Cancer velutinus.)
On trouve ce Crabe sur' la côté occidentale d'Angleterre. Le corselet, pourvu des deux côtés de 5 dents en forme de scie, est recouvert dis poils bruns très-courts, et veloutés, qui lui ont fait donner la dénomination qu'il porte.
Fig. 4. Le Crabe à aiguillons. (Cancer aculeatus.)
Ce Crabe, qui n'est indigène qu'à TAmeîipue, est très-rare. Sa couleur est d'un brun jaunâtre et sale. : Voyez les détails dans'le commentaire de notre porte - feuille.
Fig. 5. Le Héros. (Cancer victor.)
On ne connaît pas la patrie de ce Crabe dont la couleur est d'un jaune pâle, tacheté cependant au dessus de points et de lignes couleur de rose. Ses bras, ses mains et ses pieds sont blanes.
Fig. 6. Le Crabe de Rumphius. (Cancer Rumphii.)
La couleur de ce Crabe, ,indigène aux Indes orientales, est d'un jaune rougeâtre avec des traits asfaiblis, rouges, et sormés en réseau. Le commentaire de notre porte-feuille donne de plus grands détails.
Fig. 7. 8. Le Crabe Tête de Mort. (Cancer Caput mortui.)
Fig. 7 représente la partie supérieure de cet étrange Crabe, pareillement indigène aux Indes orientales, et sig. g la partie inférieure. Sa couleur principale est le brun foncé, mais sur les côtés on voit des taches d'un brun-clair. Ce Crabe, regardé parle bas, figure parfaitement une tête de mort, d'où lui vient aussi sa dénomination.
Ad00341 07 082a/freMélanges. CCIX. Vol. VIII. No. 80.
CONSTRUCTION DE VAISSEAUX.
L'endroit où Ton construit dés vaisseaux se nomme chantier-, il est toujours près du port, et il faut divers bâtimens, tant pour les matériaux de construction, que pour les machines y attenante;. La planche-ci-jointe sigure deux parties d'un chantier, où se trouve la carcasse -d'un vaisseau de guerre en construction , et une frégate achevée et prête à être lancée à l'eau. . seau
Fig. 1. A. La Carcasse d'un vaisseau de guerre de 120 canons.
Le commencement ou la base de chaque vaisseau est.la quille; (a). C'est une pièce de bois, grande, et épaisse, qui régne depuis la proue jusqu'à la poupe dû vaisseau, et qui repose sur ses ètraves (b. b. h. b.), à laquelle se joignent les' diverses pièces de construction, et sur laquelle est placée la forte colonne, (c) à laquelle est suspendu le gouvernail, qui sert à diriger le vaisseau. L'intérieur du vaisseau a plusieurs parties artistement réunies, qui attachent la carcasse creuse du vaisseau, et que l'on ne peut voir en dehors. En dehors on aperçoit la poupe du vaisseau (A. c. et B. Fig. . 2. C. h.)."porté le nom, et sur laquelle, est arboré le'grand .pavillon du vaisseau, (Fig. . A. k. Fig. . C. i). Le bec du vaisseau se nomme la proue (d.). Ce vaisseau de ligne du premier rang est à 3. ponts , (f. f. f.) sur lesquels se trouvent 3 batteries de 120 pièces de canons, com;me .le prouvent les embrasures. Au bas se trouve encore une large ouverture pour introduire les. pièces nécessaires à son vaivrage. qui est unie et sur laquelle est l'image de ce dont le vais
Fig. 2. Vaisseau sur le chantier prêt à être lancé à l'eau.
Ce vajsseau qui comme la charpente d'une maison, est décoré de guirlandes et de bouquets , est une frégate française, ;ii'avant qu'une seule rangée ' de canons. Elle repose encore sur ses éi raves qui sur le derrière sont beaucoup plus hautes pareeque c'est par la poupe qu'on la lance à l'eau. Elle a encore ses acores, ou soutiens pour qu'elle ne se renverse pas. Son lit de la cale repose sur un berceau,, qui est posé sur de longues pièces en chêne, nommées anguilles, qui sont trèsunies et bien suiffées, et se prolongent jusque dans l'eau. La proue du vaisseau se trouvant plus, élevée que la poupe, le vaisseau glisse rapidement dans la mer^ lorsqu'on coupe le câblé qui le retient, et se trouve par là lancé à Veau.
Ad00341 07 083a/freMélanges. CCX. Vol. VIII. No. 81.
L'ORGANE DE L'ODORAT OU LE NEZ DE L'HOMME.
La partie essentielle de l'organe de l'odorat est la pellicule glaireuse du nez, danslaquelle s'élargissent les nerfs de l'odorat, de sorte que cet organe se trouve au milieu des ressorts de ce sens. Tout l'espace qu'occupe l'odorat est divisé, par un paroi, en deux cavités, dont l'une à droite et l'autre à gauche. Quand nous flairo"*, irons attirons ssans le nez l'air *cinpli de particules fluides, huileuses et salées des corps particuliers; ces particules frappent la pellicule glaireuse et les tendres ramifications des nerfs de l'odorat, et opèrent dans ces nerfs un changement qui se propage jusque dans le cerveau. Il y a beaucoup d'animaux dont l'odorat est beaucoup plus fin que celui de l'homme, à qui un odoratplus délicat serait très - souvent importun. Avec de l'exercice on rend l'odorat plus subtil; aussi trouve-1-on des nations sauvages, qui découvrent à l'odorat les traces des homme» et : des animaux. Et quel bienfait n'est - ce pas que le nez soit placé précisément au des? sus de la bouche, puisque l'odorat nous met à même en mangeant de juger et nous avertit des mets que nous allons prendre. ' La structure sage et ingénieuse de cet organe dans l'intérieur de la tête de l'homme est figurée.sur là planche ci-jointe, mais toutes les, diverses parties en sont détaillées dans le commentaire de notre Portefeuille, et nous y renvoyons nos jeunes lecteurs, pour y voie les explications que la place ne nous permet pas de donner ici.
Ad00341 07 084a/freMélanges. CCXI. Vol. VIII. No. 82.
LES HOTTENTOTS.
Lies habitans-de la pointe méridionale de l'Afrique sont d'un jaune brunâtre; ils ont dans la conformation du crâne, du visage, des cheveux, des mains et des pieds, des particularités, qui sont sigurées sur la planche cijointe.
Fig. 1. La tête d'un Hottentot d'environ 20 ans, vue en face. C'est le point de vue le plus favorable pour voir distinctement les yeux qui sont à proportion petits, et qui pa« laissent derrière des cils très - gonflés ; l'angle intérieur de l'oeil est plus ouvert que l'extélieur. Les os des joues sont très - saillans ; le nez est-court, mais gros et applati, les lèvres grosses. Les joues et les lèvres sont d'un rouge ponceau. . .
Fig. 2. La tête d'un Hottentot vue de profil. On voit combien le front est petit en comparaison de la tête entière, et combien toute la circonférence du crâne est insignifiante par rapport au visage.. Les lèvres et le .menton sont beaucoup plus saillans que le nez applati. Les oreilles sont fortement conformées. Les cheveux ressemblent à de petites boucles isolées, dont chacune est composée de fils de laine très-fins, liés fortement ensemble.
Fig. 3. Le pied et à la vérité le dessus. Le petit orteil paraît plus court que celui des Européens. /
Fig. 4. Le dessus de la main. ,Le petit doigt est non seulement beaucoup plus court qu'en ne le trouvé chez les Européens, mais il parait aussi n'avoir que 2 membres.
Fig. 5. Le petit doigt, vu du plat de la main, où un seul pli désigne la seule articulation à la jointure, pendant que chez les Européens les deux articulations du petit doigt sont marquées à chaque jointure, par un pli.
Fig. 6. Une boucle de cheveux, dessinée à part pour représenter la manière dont les cheveux laineux sont mêlés ensemble.
Fig. 7. Deux boucles de cheveux, qui étaient mêlées l'une dans l'autre, quand elles tenaient à la tête.
Ad00341 07 085a/freOiseaux. LXXXVlI. Vol. VIII. No. 83.
OISEAUX ÉTRANGERS.
Les trois espèces d'oiseaux figurées sur la s'enfonce dans les forêts. II ^a, la grandeur planche ci-jointe sont indigènes à l'Améri- d'un gros pigeon et son plumage est de; toute; que méridionale, et ne sont que très - peu' beauté. La tête, le cou et le dos sont bleus connues. et yerds, le gosier est noir, la poitrine et le
Fig. 1. Le Gros-bec noir et rouge. (Loxia torrida. Linn.)
ventre ponceau, et les aîles grises avec des pennes blanches. Il vit solitaire dans l'épaisC'est au Paraguay que cet oiseau vit de seur des forêts' et il creuse s°^ nid'dans les préférence. Il a 5 pouces de. long, et ainsi arbres. Il se nourrit de vers et de gros inil est à peu près aussi grand que notre gros sectes, aussi n'est-il pas bon à manger. bec d'Europe. Le plumage du cou, de la tête, du dos et de la queue est presque entièrement noir, et celui de la puitrine et du ventre d'un rouge pâle. Quelques-unes des grandes plumes de l'aile sont blanches, et quelques autres, qui se croisent sur le crou
Fig. 2. Le Surucuo. (Trogon Curicui. Linn.)
Fig. 3. Le Gallita.
Le Gallita est un oiseau très-rare, qui habite principalement le Brésil. H parait pion, brunes. 11 se nourrit de noyaux de tenir à la famille des poules, car il se nourplusieurs fruits et de graines. ïit aussi de grains et de ^.^ - fey^ le g*« «t-le noir; sont les couleurs-de son plumage. IL vole très - bien et s'éj^ve trèsLe Surucuo est surtout indigène au Pa- haut* Comme i] se nourrit de grains la chair raguay, cependant il y est rare, parcequi'l eu est très-délicate.
Ad00341 07 086a/freQuadrupèdes. LXXXIII. Vol. VIII. No 84.
ANIMAUX DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
Fig. 1. Le Yaguarundi. (Felis Yaguarundi. Lacep.)
Le Yaguarundi est une très-grande espèce de éhats sauvages, indigène surtout au Brésil, et qui se plaît au milieu des forêts les plus épaisses. Il a près d'une aime de long et sa' queue qui est très-forte, 13 pouces. Il est tout gris; la nuque, le dos et la queue sont d'un gris-noirâtre, pendant que les flancs, le ventre et les jambes, sont d'un gris plus clair. Il est très - farouche et vorace et se nourrit principalement d'animaux plus petits que lui,, tels que lièvres, chevreuils, brebis et chiens. Il grimpe très-adroitement sur les arbres, où il se place poux guéter sa proie.
Fig. 2. Le Jaguar. (Felis onza. Linn.)
L'Amérique n'a point de lions, mais elle a deux espèces de tigres, qui ne sont pas moins féroces. Le Jaguar, que les Américains appellent Yaguaréte, est le plus farouche. Il ne disfère presque pas de la Panthère d'Afrique ou dés Indes orientales pour la grandeur et la çpuleur, et a les mêmes taches noirâtres. Il est peut- être plus sanguinaire et plus cruel que le lion et le tigre, et il est si: fort qu'il traîne dans une forêt un cheval ou un feoeuf entier, qu'il a attrapé et tué, ou il le passe à la nage quelque large que soit la rivière, et peut le transporter dans sa tannière pour l'y dévorer à loisir. Il est très- . commun au Brésil et fait de très - grands ravages dans les troupeaux.
Ad00341 07 087a/freFruits. III. Vol. VIII. No. 85.
ESPÈCES DE RAISINS.
Vitisvihiféra. Lirin'i) I ie noble' cep rie vigne originaire :de l'Asie mineure et mitoyenne, d'où depuis un tems immémorial il s'est propagé par la Grèce et l'Italie dans toute l'Europe méridionale et dans les autres-parties du monde, dèsque les hommes eurent appris, à: exprimer le jus. des raisins, et à en préparer le vin, boisson si précieuse et si généralement estimée. Le cep de vigne est une plante rampante, qui avec ses crochets s'attache aux arbres, aux rochers et aux maisons,- et s'élève avec leur appui, mais qui ne peut pas se tenir de lui-même comme les autres arbres. La vigne est une plaine très - délicat^, qui aime les pays chauds, aussi ne peut - oh chez nous la conserver qu'en la présentant soigneusement de la gelée. C'est par l'art (ét la culture que les espèces de raisins s.e sont multipliées, comme celles de nos fruits, tels que les pommes et les poires;' il y en a qui mûrissent bien plus vite, d'autres qui réussissent parfaitement dans les pays chauds, et qui ou ne mûrissent pas du tout en plein champ en Allemagne, ou ne parviennent que rarement à leur maturité. D'après cela il est très-important pour nous'dé connaître les bonnes espèces de raisins précoces, pour que nous-ne" plantions pas dans; nos jardins^ lé» espèces tardives, car: sans cela'nous nous trouverions frustrés dans notre attenté;. _. - , Les raisins sont
Le Chasselas blanc.
Le Chasselas blanc, est. une des rnejlleii. res espèces ; de raisins et des plus précoces. .La grappe; est assez forte,; mais peu garnie., ce qui accélère beaucoup la maturité du grain, qui est rond et d'un jaune verdâtre. Quand il a une bonne exposition dans un jardin ou dans un vignoble, il est mûr dans les premiers jours de Septembre, Les grains n'ont qu'une ou deux graines, la peau très-mince, le jus est'très-agréable au goût, très doux et. très- fluide; comme ce raisin est le plus recherché pour le dessert, on le cultive beaujrc. o5u p r' d a n s le s 'ja'rd.i n s . Il y a aussi une espèce de chasselas noir, que nous décrirons pareillement.
Ad00341 07 088a/freQuadrupèdes LXXXIV. Vol. VIII. No. 86.
ANIMAUX DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
Fig. 1. La grande belette. (Mustela barbara. Linn.)
De toutes les espèces de belettes que nous connaissons ; pelle- ci est Ja plus-grande, cäi elle a de la tête jusqu'à la queiie 22 pouces :de long, et sa queue, Î3;; elle e" aussi carnassière... Elle est noire à l'exception de la tête, du cou,: «t du gosier qui sont d'un blanc .sale, et des: pattes, qui . sont : brun es. D'ailleurs son corps a la consormation des autres belettes. -Elle lest: indigène au Brésil et-au •Chili, séjourne dans.les sorêts, dans, les crevasses des rochers et dans: les cavernes, donne la 'çhass.esurtout aux oiseaux sauvages, aux levrauts et aux. autres /petits animaux. On sait de sa peau une excellente sourrure.
Fig. 2. Le renard à trois couleurs. (Canis cinereo argenteus. Linn.)
Ce renard se trouve dans toute l'Amérique méridionale, mais il est beaucoup plus commun dans le Magellan et au Paraguay. La beauté de sa peau le rend très-précieux. Il est d'un gris clair, à flammes d'un gris noir ; le ventre d'un blanc argentin, le .museau noir,. les oreilles et. les pattes brunes. Ses yeux sont conformés comme ceux, du chat, aussi y voit-il la nuit. Il habite, comme, le renard de l'Europe, des trous souterrains,, et se nourrit d'oiseaux sauvages et de petits animaux.
Ad00341 07 089a/freFruits. IV. Vol. VIII. No. 87.
ESPÈCES DE RAISINS.
Le chasselas vert.
Le chasselas vert est une des espèces de raisins les plus exquises et les plus précoces que l'on pusse cultiver. Il est originaire de France. La grappe qui est1 forte, mais également peu garnie, a de gros grains ronds et vejts,' qui en mûrissant brunissent un peu du côté d'où vient le soleil. Ce raisin est mûr au commencement de Septembre et même plutôt quand il est bien abrité. Les grains n'ont qu'un ou deux pépins;, la peau est un peu forte, et le jus doux et aromatique, aussi est-il excellent à manger. Le pied porte abondamment tous les arns, et l'on ne saurait trop recommander la culture de cette délicieuse espèce de. raisin, surtout dans les jardjns.
Ad00341 07 090a/frePlantes. CLI. Vol. VIII. No. 88.
PLANTES D'AFRIQUE TRÈS-RARES.
La Stapelie en forme de carreau. (Stapelia pulvinata. Linn.)
Les Stapelies, indigènes au soi brûlant de l'Afrique, sont de la famille des plantes grasses, dont ce pays ' produit "tant de diverses espèces. Elles n'ont, à proprement pàrler,vni tronc,' 'ni tige, :ni feuilles. : Elles ne-s'ont composées que de branches vertes, épaisses et quadrangulaires, dont les, ; jets sont séparés à des distances irrégulières. De ces jets ^sortent sur des péduncules très t courts, des fleurs. pour la. plûs »t ; très - Relies : et folzarrernent coloriées. !; De toutes lès espèces de Stapëlies, qui sont' au nombre de cinquante,la.
Ad00341 07 091a/frePlantes. CLII. Vol. VIII. No. 89.
PLANTS CHINOISES.
L'Enkianthus de la Chine. (Enkianthus quinqueflora.)
L’Enkianthus est une plante nouvelle, ap» portée récemment de la: Chine' ien - Euro
Ad00341 08 003a/freOiseaux. CII. Vol. X. No. 1.
AIGLES CURIEUX.
Cette planche figure des aigles remarquables qui n'appartiennent pas à L'Europe.
Fig. 1. La grande Harpie (Aquila Harpyia.)
Cette harpie, un des plus grands oiseaux de proie, est indigène â L'Amérique méridionale ou elle se nourrit de petits cochons, de Paresseux, assaille aussi des mammifères plus grands et attaque même les hommes. Elle a plus de trois pieds de long. Le plumage de la tête est d'un gris-noir avec une huppe grise sur la nuque, qui se dresse quand cet aigle est en colère; le cou est d'un gris cendré; les ailes et le dos sont noirs, la poitrine et le ventre d'un blanc sale et gris; la queue a des bandes transversales d'un noir grisâtre. Le plumage des cuis ses est blanc avec des raies transversales noires. Les pattes sont d'un jaune pâle, les serres et le bec fortement crochus et couleur de corne. Les yeux sont d'un jaune luisant.
Fig. 2. Le Huppard. (Aquila occipitatis.)
Le plumage de cet aigle, qui n'a tout au plus que deux pieds de long, est en général brun, un peu plus clair néanmoins au cou ej à la poitrine. Les ailes et la queue sont noires avec quelques bandes isolées grises et blanches. Sur la nuque se trouve une très forte huppe jaune, et les pattes sont recouvertes d'un duvet gris,; l'oeil et les serres sont jaunes, le bec couleur de corne, les ongles noires. L'Afrique méridionale est sa patrie.
Fig. 3. Le petit Aigle de la Guiane. (Aquila Urutnurana.)
Cet aigle approche sous beaucoup de rapports de la grande harpie, cependant la tête, le cou, la poitrine et le venire sont blancs, la huppe est grise, mais tachetée par le haut de brun et de noir. A la queue, les bandes transversales sont larges et noires.
Fig. 4. Le Caracara. (Aquila Caracara.)
Cet oiseau, indigène a L'Amérique méridionale, a la grosseur de l'orfraye, le bec couleur de corne, peu courbé, les orteilsi longs, minces et jaunes, et les serres foibles, peu courbées et couleur de corne. Sur la Figure est une peau velue. Sur le haut et le derrière de la tête se trouvent des plumes noires et pointues qui peuvent se dresser; des raies transversales décorent le cou et la poitrine. Le plumage des aîles et des cuisses est noirâtre â reflet bleu et brun, la queue brune avec des bandes blanches, mais la pointe est noirâtre.
Ces oiseaux sont beaucoup plus agiles que les autres oiseaux de proie; ils vivent par paires ou en troupe; ils font leurs aires suc de grands arbres, mangent la charogne, les amphibies, les vers, les insectes; ils assaillent même les oiseaux et de petits mammifères et souvent dans ces occasions ils se réunissent. au nombre de 5 à 6.
Fig. 5. Le petit autour de Cayenne. (Aquila cayenriensis s. Cymindis.)
Les pattes de cet aigle sont très-courtes. Le bec est armé à la courbure, d'une petite dent. Le dessous du corps est blanchâtre, le dos d'un bleu noirâtre, la tête d'un gris cendré, et la queue est ornée de quatre bandes transversales blanches.
Fig. 6. Autour de la Nouvelle Hollande. (Aquila Novae Hollandiae)
Cet oiseau a la figure de notre autour, il est blanc sur tout le corps, à l'exception des pattes qui sont jaunes, et du bec et des serres qui sont noirâtres.
Ad00341 08 004a/freVers. XXVIII. Vol. X. No. 2.
MOLLUSQUES CURIEUX.
Cette planche nous représente des masses curieuses animales, où se trouvent réunies en grand nombre dos animaux 1res petits, qui ont des rapports, assez marquants avec les ascidies (et dont un individu isolé est représenté sous b. à coté de cha,que figure). A l'exception du Pyrosoma qui nage,en liberté, tontes les autres masses sont sessiles, o'est a dire fixés au sol.
Fig. 1. Le distome, rouge. (Disloma rubrum.)
C'est une masse commune sessile, demicartilassiueuse, dans laquelle se trouvent des groupes de 3 à 12 animaux, de 2 lignes 'de long, assez semblables anx ascidies, lesquels paroissent ici comme des points. Le distome est d'un rouge violet, jaune et pourpre. Il se trouve dans les. mers Européennes.
Fig. 2. La sigilline australe. (Sigillina australit.)
Des animaux de trois lignes de long, couleur de rouille sont comme encaissé-dans un corps commun, élevé en cne grêle, diaphane avec une faible nuance vert jaunâtre. Cette sigilline est indigène à la côte de la Nouvelle-Hollande.
Fig. 3. Le Synoïque de Phipps. (Synoïcum turgens.)
Dans un cylindre solide, cartilagineux, cendré, de 12 à 15 lignes de long, se trouvent de 5 à 7 animaux, à orifice brun, qui sont placés en cercle. Chacun de ces animaux peut avoir de 8 à 9 ligues de long. Il se trouve sur les cotes de Spitzberg.
Fig. 4. Aplide lobé. (Aplidium lobalum.)
Le corps commun est cartilagineux, d'un gris cendré, de formes très diverses et occupé par denombreux groupes d'animaux qui tiennent ensemble, et qui ont à peu près une ligne de long et dont l'orisice est jaune. Habite le golse- de Suez et la méditerrannée sur les côtes d'Egypte.
Fig. 5. Aplide caliculé. (Aplidium caliculatum.)
C'est une masse de corps à demi cartilagineuse, luisante, d'un vert jaunâtre, conique, de 3 à ù, pouces de haut, occupée par des groupes isolés d'animaux, dont l'orisice sigure un petit calice. Ou le trouve sur les côtes de l'Europe.
Fig. 6. La Polycline constellée. (Polyclinum consttllaturn.)
Une masse de corps gélatineuse de 18 lignes de long, d'un pourpre brun- soncé, sur laquelle une quantité d'animaux sorment par la place qu'ils occupent une espèce de rayon, et sont groupés de manière que l'orisice commun est bordé de sranges loussatres. Elle se trouve sur les côtes de l'ile de France dans les Indes orientales.
Fig. 7. Le Didemne blanc. (Didonum condidum)
Le corps coriace, étendu en croûte mince, opaque d'un blanc de lait, dans la quelle les groupes d'animaux sont très-près- les- uns des. autres. Les animaux ont à peine § ligne- de long. Le Golse de Suez est sa patrie.
Fig. 8. Eucélie hospitalière. (Eucoelium hospitalilium.)
La masse gélatineuse, d'un gris pâle, est occupée par des groupes d'animaux d'une demi-ligne de long, qui se présentent comme des points d'un blanc-rougeâtre.
On la trouve également dans le Golfe de Suez;
Fig. 9. Le Botrylle polycycie. (Botryllus polycyclus.)
La masse commune est cartilagineuse ou gélatineuse, demi transparente, d'une cendré clair, et les groupes d'animaux-sont placés sur des lignes qui sorment des espèces d'anneaux, et sont bleus
Il se trouve dans les mers de l'Europe sur divers végétaux et animaux marins.
Fig. 10. Le Botrylle de Leach. (Rotryllus Leachii.)
Corps sormant une croûte gélatineuse, un peu épaisse, hyaline avec une teinte de rouge violet, dans laquelle se montrent de nombreux groupes d'animalcules comme des points blancs. Il se trouve sur les côtes d'Angleterre.
Fig. 11. Le Pyrosome géant. (Pyrosoma giganteum.)
Des qu'on a connu par Pérou le Pyrosome qui porte son nom, et qui est figuré dans le VIII. vol. de notre porte—feuille d'enfants, planche Nr. 30. ou en a trouvé plusieurs autres, dont l'un d'eux est ici dépeint Le corps commun qui nage en liberté est un tuyau gélatineux cylindrique ou plutôt conique de plus d'un pied de long, d'une couleur bieuâtr-> et presque brunâtre, ouvert à sa giosse extrèmilé, et dont la sursace est couverte de nombreux appendices; Les animaux sont placés sur l'axe commune dans une direction perpendiculaire, en lignes circulaires, et sont bruns soncés oh bleus.
Ad00341 08 005a/frePlantes CLIX. Vol. X. No. 3.
LA CLUSIE COLEUR DE ROSE. (Clusia rosea.)
La planche ci-jointe figure ici la fleur et une branche d'un arbre, indigène à l'île de St. Dorningue et a Bahama, qui est très remarquable par la double direction que prennent ses branches; les unes's'élèvent perpendiculairement et forment une crête touffue, d'autres descendent à terre, ou elles prennent racine, poussent de nouvelles tiges, et forment d'elles-mêmes un bosquet qui s'étend très auloin et ne souffre à sa proximité aucune espèce d'arbres. Lorsque la semence de la clusie vient même à tomber sur un autre arbre, elle y germe aussitôt, et engendre une plante, dont la racine s'attache â l'arbre et qui pendant sa croissance ultérieure, à l'instar des plantes parasites, lui enlève toute sa sève. Le bois de la clusie, qui a de 20 à 25 pieds de haut, est tendre et blanc et donne une résine, qu'on emploie à divers usages.
La branche figurée sur notre planche présente les fleurs femelles, qui sont séparées des mâles, et au haut est un fruit. Fig. 2. représente une fleur mâle. Les Figures 3 à 8 autre expliquent quelques parties isolées des fleurs mâles et semelles. Les figures 9 à 14 montrent la structure du fruit et la constitution de la semence.
Ad00341 08 006a/freMélanges. CCLIII. Bd. X. No. 4.
DANGERS QUE PRÉSENTE LA PÊCHE DE LA BALEINE.
Les dangers qui accompagnent la pêche de la baleine sont si grands qu'on seroit souvent tenté de douter de la vérité des relations, si elles n'étoient confirmées par la quantité des témoins et par l'unité des récits.
Quand les pêcheurs ont lancé dans le corps de l'animal un ou plusieurs harpons, attachés à une longue corde, la baleine commence par fouetter autour d'elle avec sa grande queue, et elle fait avec son corps des mouvements si violents qu'elle écrase, précipite dans les abîmes ou jette dans les airs tout ce qu'elle atteint; ou bien elle cherche à échapper en plongeant jusqu'au fond de la mer, et cela avec tant de rapidité que la corde à laquelle tient le harpon a à peine le tems de se dérouler, et que, si celle-ci vient à s'arrêter ou qu'elle soit trop courte, l'animal entraine le canot et le renverse. Dans ce cas les malelots tombent dans la mer, se blessent, ne peuvent être souvent sauvés que par les plus grands efforts, et périssent même quelquefois.
Un des événements les plus extraordinaires causés par la pêche de la baleine, arriva en 1802 et est figuré sur notre planche.
Une baleine, poursuivie par quatre esquifs, et atteinte de deux harpons, ayant d'abord plongé, revint sur l'eau précisément sous le troisième esquif, qu'elle lança à 15 piés de haut avec les hommes et les instruments, de sorte qu'il retomba renversé dans l'eau. L'équipage fut sauvé par le quatrième esquif; cependant un homme, qui s'étoit embarrassé dans les cordes, se noya.
Ad00341 08 007a/freMélanges. CCLIV. Vol. X. No. 5.
LE SKUIR DANS L'ILE D'EGG.
On voit dans l'île D'Egg, l'une des soi-di-santés îles occidentales, situées à l'ouest de L'Ecosse, le mont Skuir, figuré sur notre planche, qui semblable á une tour construite par des géants, va se perdre dans les nues. Le rocher, qui est entièrement à nu, a absolument l'áir d'un mur, et il a près de 500 pieds de haut.
Ad00341 08 008a/freQuadrupedes. XCIX. Vol X. No. 6.
ESPÈCES D'ANTILOPES.
Fig. 1. L'antilope blanche. (Antilope Leucorix.)
Cette antilope qui tient son nom de la couleur de son corps, qui est blanc, quelques taches brunes à la tête et aux jambes exceptées, a l'extérieur un peu lourd. Les cornes sont longues, peu courbées, annelées jusqu' à la nioiiié et noires.
Cet animal a été trouvé dans l'île Gow Bahrein dans le golse de Bassora.
Fig. 2. Le Ritbock ou Nagor des roseaux. (Antilope arundinacea.)
Cette antilope aussi grande qu'un chevreuil a le haut du corps d'un gris pâle, le bas du corps et le côté intérieur des jambes blancs. Les cornes qui sont petites sont d'un noir luisant et un peu courbées sur le devant. La queue est assez longue, platte et couverte de longs poils blancs.
La pointe méridionale de l'Afrique est sa patrie'; et cette antilope tient son nom Rietbock de ce qu'elle aime à séjourner dans les contrées où il croit beaucoup de Riet (roseaux).
Fig. 3. Le Springbock. (Antilope Euchora.)
Cette Antilop, la Gazelle sautante du cap de bonne Espérance, a le haut du corps d'un brun-jaune et le bas blanc. La tête est blanche, marquée néanmoins d'une seule bande brune, qui, partant de la base des cornes, se prolonge jusqu' â l'angle de la bouche. La queue est longue, soncée en bas, mais blanche en haut; cette couleur se perd dans les sesses blanches et dans une raie blanche, qui se prolonge vers le dos, ou elle peut s'élargir par le moyen d'un pli de la peau, lorsque cet animal est agité par la passion ou la peur.
Ces antilopes qu'on apelle aussi Gazelle à bourse vivent ensemble par troupes nombreuses et souvent innombrables, et entreprennent de grande voyages de l'intérieur vers les côtes et des côtes vers l'intérieur.
Fig. 4. L'antilope bleue. (Antilope Leucophaea.)
Cette antilope, qui est assez grande, â longs poils, et dont les cornes sont longues, approche un peu des chèvres, et se nomme au Cap de Bonne Espérance, la chèvre bleue. Elle est gris-bleu, avec une marque blanche, mais le ventre est blanc. Les cornes sont longues, ordinairement courbées en arrière, annelèss à la base, et noires.
Fig. 5. La Chevaline. (Antilope equina.)
La Chevaline, qui a à peu près la grandeurd'un âne, a les cornes grandes, faites et courbées comme celles de l'antilope bleue. Le poil est d'un gris brun et forme sur le cou une crinière brune. Devant l'oeil est une tache en forme de croissant, et la partie supérieure et postérieure du nez est blanche. La queue est noire.
Sa patrie est inconnue.
Ad00341 08 009a/frePoissons. LVIl. Vol. X. No. 7.
POISSONS CARTILAGINEUX TRÈS-SINGULIERS.
Fig. 1. L'ammocète rouge. (Ammocoetus ruber.)
Ce poisson, très-assiné avec les lamproies, qui fait partie de ceux qui réunissent les poissons avec les vers, peut avoir 7 pouces de long; il est rouge, mais cette couleur est plus pâle sur le ventre que sur le dos. Les yeux sont placés sous la peau, et sont si petits que les pêcheurs nomment ce poisson l'aveugle.
Ce poisson a été pris à l'embouchure de la Seine, où il se creuse un trou dans le sable.
La figure secondaire b représente la tête par en bas ainsi que les cavités des organes, par lesquels le poisson respire, les ouïes, rendues sensibles par la dissection.
La figure c ne représente que la tête par «n haut, de sorte qu'on voit l'éveut.
Fig. 2. Le Baliste velu. (Batistes hispidus.)
Cette espèce de Baliste (comparez Vol. VIII. No. 35.) est d'un brun jaune, couvert de soies fines et de longs poils. A la place de la première nageoire du dos, il n'a que deux aiguillons, dont l'un très-marqué et l'autre à. peine perceptible.
On l'a trouvé dans la mer des Indes.
Fig. 3. Le Callorhinque antartique. (Chimaera antarctica.)
Nous voyons ici une représentation, plu» exacte du poisson figuré Vol. IX. No. 4. et surtout de sa tête qui est étrangement sorméej à laquelle tient une masse insorme de chair, qui pend en forme de crochet sur la bouche, et cette dernière, vu la position de ses dents, offre un coup-d'oeil tout particulier.
On le trouve sur les côtes occidentales de l'Amérique du Sud et sur les côtes de la Nouvelle- Hollande,
Fig. 4. Le Squale appendiculé. (Squalus appendiculatus.)
C'est une des plus petites, mais aussi des plus singulières espèces de requins, à cause des pellicules et appendices qui couvrent latête et le devant du corps; il est gris et parsemé de taches occulaires.
Ce requin a été trouvé sur la côte de la Nouvelle-Hollande.
Fig. 5. L'Hippocampe filamenteux. (Sygnatus filamentosus.)
Cet hippocampe a absolument la forme de celui qui est figuré Vol. II. No. 16. et ne s'en distingue que par ses appendices singuliers.
Ad00341 08 010a/frePlantes. CLXI. Bd. X. No. 8.
ALGUES (PLANTES DE MER) DE DIVERSES ESPÈCES.
Fig. 1. La Delesserie sanguine. (Fucus sanguineus.)
Cette plante, qui se trouve sur les côtes de l'Europe, a des feuilles rouges, longues comme le doigt, oblongues, lancéolées, ondoyantes à rebord, même laciniées ou plumassées, auprès desquelles il s'en trouve d'autres pourvues de petits conceptacles sructisères; toutes tiennent à un longue tige d'un rouge foncé. Les Fig.a.b.c. désignent les conceptacles grossies.
Fig. 2. La Claudée élégante. (Claudea elegans)
Le naturaliste Pérou a découvert sur les côtes de la Nouvelle-Hollande cette charmante plante de mer. Un pied noueux porte des feuilles qui ne croissent que d'un côté de la branche, formées en saux ou en demicroissant, dont la côte principale, loin de prendre le milieu, se trouve au contraire au bord concave de la feuille, de laquelle partent des côtes transversales parallèles, se dirigeant vers le bord convexe, les quelles sont de nouveau mises en rapport avec la côte principale et entre elles par de petites fibres qui sont assez parallèles. Ces côtes et ces fibres soutiennent un très-fin épiderme et dans le milieu des feuilles gisent les parties sructisères en forme de pois, que représentent grossies les figures secondaires a—f.
Fig. 3. La Dictyote queue de paon. (Dictyota pavonia.)
Le tissu de cette 'dictyote en sorme d eventail, faisant partie de la famille des algues, est cellulaire et réticulaire avec de fibres longitudinales plus saillants, et pourvu d'un épidermô épais. Sa supersicie des feuilles est couverte de conceptacles sructifères chargés de grains. Ces conceptacles sont figurés séparément à a et b. La plante entière est d'une couleur jouant le verdâtre et le jaunâtre, et repose sur un pied fibreux.
Fig. 4. L'Ulve pourprée. (Ulva purpurea)
Les feuilles de cette ulve pourprée sont oblongues et lancéolées, avec un rebord on» doyant, et d'un tissu cellulaire, uniforme, plein d'un fluide mucilageux pourpré. Les parties sructifères s'aperçoivent comme de petits grains dans ce tissu sous l'épiderme.
Cette algue se trouve sur les côtes de l'Europe et nommément sur les côtes du Grand Duché d'Oldenbourg.
Ad00341 08 011a/frePlantes. CLX. Vol. X. No. 9.
LA C.ASUARINA À QUATRE VALVES.
Cet arbre, venu de la Nouvelle-Hollande en Europe, croît parfaitement dans nos climats, pourvu qu'on ait soin de le tenir couvert pendant l'hiver. Le tronc, qui est d'un bois très-dur est gros. Au lieu de feuilles, il n'a que des tiges couvertes d'une insinité daiguilles sines et déliées, assez semblables à la prêle (Equiseum), qui péndent comme les plumes du Casuar. Il est probable que c'est delà tjue lui vient le nom de Casuarina.
L'arbre figuré à No. 1 se trouve à Belvédère près de Weimar, et sa croissance est si rapide qu'on est annuellement obligé d'étendre considérablement l'espace qu'il occupe, et d'élever la hutte qui le couvre. Le coup-d'oil de cet arbre offre quelque chose de tout particulier.
On voit à Fig. 2. une branche de la Casuarina à quatre valves (Casuarina quadrivalvis).
Les Fig. 3. 4. 5. 6. 7. expliquent la conformation des fleurs mâles.
Les Fig. 8. 9. 10. enseignent la construction des fleurs semelles.
Fig. 11, montre les fruits reunis en cone.
Ad00341 08 012a/freMelanges. CCLV. Vo. X. No. 10.
LE PONT DE RONDA.
Le pont jeté sur la Guadiana, près de Ronda, est une véritable merveille qu'offre l'Espagne. Il est pour ainsi dire suspendu à une élévation de deux cent quatre vingts pieds au dessus de la superficie de l'eau, sur le creux d'un rocher dans lequel la rivière se précipite. Il n'est formé que d'une seule arche de cent-dix pieds, qui repose sur deux piliers de pierre de 15 pieds d'épaisseur, élevés près du rocher et aclampés à celui-ci. Il est encore tel que l'a construit l'architecte Aldehuela en 1774.
Ad00341 08 013a/freQuadrupèdes. C. Vol. X. No. 11.
CHÈVRES DE CASHEMIR INTRODUITES EN FRANCE.
Les chèvres de Cashemir, qui depuis quelques années ont été transportées en France par les soins de Mr. Ternaux, sont aussi grandes que les chèvres ordinaires.
Elles ont toutes plus ou moins de barbe, cependant celle des boucs est beaucoup plus sorte. Quelques-unes d'entre elles ont même des huppes de poils très-longs, qui retombent en boucles sur leur front.
Il y en a très-peu, qui ne soient ornées de cornes, en général droites, courbées cependant dans quelques individus.
Elles ont les oreilles longues, larges, minces et pendantes.
Les poils, à la racine desquels se forme le duvet, sont très-longs dans un tiers de ces animaux, moins longs dans un autre tiers, courts et comme tondus dans les autres. Quelquesunes des chèvres à poils ras ont plus de duvet, que celles à longs poils.
La toison du plus grand nombre de ces animaux est d'une parfaite blancheur, il y en a cependant, qui sont presque entièrement grises, et d'autres où le blanc domine, mais tachetées de noir, de gris ou de rouge. On a, observé, qu'en général le duvet des chèvres grises est très-fin.
Quand ces animaux ont vécu peu, de tems au milieu des hommes, ils sont doux, sociables, et se laissent facilement conduire par troupeau. Il est néanmoins très-vraisemblable, que si l'on venoit à les lâcher dans les montagnes, ils deviendroient aussi sauvages, que les chèvres ordinaires.
Ad00341 08 014a/freVers, XXIX. Vol. X. No. 12.
VERS TRÈS-REMARQUABLES.
Les vers figurés sur la planche ci-jointe sont partie des annelides, dont quelques espèces se trouvent représentées Vol. X. No. 1 et 2.
Fig. 1. Sabelle à entonnoir. (Sabella infundibulum.)
Le corps de cette sabelle de 8 à 10 pouces de long, mais douée de la faculté de se raccourcir, est d'une couleur orange et à larges anneaux. La bouche, qui est couleur de rose, est pourvue de deux grands tentacules » composés chacun d'une trentaine de rayons unis ensemble par un tissu transparent, qui forme, avec celui du tentacule opposé, un entonnoir uni et couleur de pourpre en dehors, velu en dedans. Cet animal, se sabrique un tuyau élastique verdâtre, où il se tient caché dans la terre au sond de la mer, et d'où les tentacules ne sortent que dans le tems du reflux.
Ce ver a été trouvé sur la côte méridionale de Devonshire en Angleterre.
Fig. 2. Sabelle à tentacules spiraux. (Sabella voluta cornis.)
Cette Sabelle a le corps brun, de 5 pouces de long, composé de 80 anneaux environ, ayant une division un peu applatie, formée de 10 anneaux, jaune vers la tète et rouge sur le côté. Les tentacules, d'un pouce de long et au delà, en spirale, d'un brun-jaune, très joliment plumassées, et pourvues d'un côté de longs filaments soyeux, s'allongent et se raccourcissent à volonté. Cette Sabelle ne se prépare pas de tuyau.
On l'a trouvée nue sur la côte méridionale de Devonshire en Angleterre.
Ad00341 08 015a/frePlantes. CLXIII. Vol. X. No. 13.
MOUSSES CURIEUSES.
Fig. 1. Lycopode en massue. (Lycopodium clavatum.)
Cette jolie plante (qu'on nomme aussi pied de loup), semblable à la mousse, croît dans les forêts de sapin, situées dans un terrain sec et montagneux; elle rampe sur la terre et le long des arbres par le moyen des tiges dures, rameuses en longues trainasses et couvertes dans toutes leur longeur de petites feuilles nombreuses. Ces feuilles, près les unes des autres, imbriquées, lancéolement pointues, se terminent en un poil soyeux et très-sin. Les fleurs de cette plante sont des épis longs, étroits, figurant des pommes de pin, composés d'écaillés lancéolées, qui sont disposées en forme de tuiles et terminées en un poil très court. Il y a au-dessous de chaque écailles ne petite capsule jaune réniforme, qui, dans l'état de maturité, s'ouvre en deux ou trois ralves et jette la semence; c'est une poussière jaunâtre, connue sous la dénomination de seinen lycopodii. Dès qu'on approche cette poudre d'une flamme quelconque, elle s'enflamme subitement et l'on nomme vulgairement soufre végétal. Aussi s'en sert-on sur les théâtres, pour représenter l'éclair. Nous voyons ici la plante grandeur naturelle, et les figures secondaires représentent grossies, a un épi interompu pour faire voir l'axe, b une feuille, c une écaille grossie avec la capsule rénisorme; d séminules.
Fig. 2. Le sphaigne à feuilles tronquées. (SpJiagnum obtusifolium)
Cette plante, croissant, comme toutes celles de cette espèce, dans des terrains marécageux et dans de véritables marais, sinit par les combler et les transsormer en un terrain solide, à tourbe. Les tiges de cette mousse, qui ont souvent un pied de long, se trouvent pour la plus grande partie de leur longueur, dans le marais, de sorte qu'il n'y a qu'un quart de la tige, qui en sorte. Elles sont couvertes de rameaux et de feuilles. Les premiers sorment des bouquets, et sont souvent placés' en moulinet; les feuilles sont en général ovales et tiennent aux rameaux et aux tiges irès-près les unes des autres.
À l'extrémité supérieure de la plante se trouvent les capsules ou Urnes, qui sont rondes et d'une couleur rouge-brunâtre, au haut desquelles s'ouvre un petit couvercle, qui en laisse sortir la semence.
Les figures accessoires représentent grossies:
b) La capsule, et la manière, dont sort la semence, après que le couvercle s'est levé.
c) Un rameau avec des feuilles, dont d, e, figurent une feuille finale et s des feuilles plus larges.
g) La partie supérieure de la capsule avec son couvercle.
h) Coupe transversale, i. k. la coupe longitudinale de la capsule.
m) La semence très-grossie.
Ad00341 08 016a/freMélanges. CCLVI. Vol. X. No. 14.
VUES D'AFRIQUE.
Fig. 1. Ville et port de Mogadore.
Mogadore, ville commerçante, faisant partie du territoire de l'empire de Maroc^ est située dans une île, qui tient au continent par un pont. L'île n'étant sormée que d'un sable- mouvant et se trouvant frappé d'une stérilité complète, les habitans de Mogadore «ont contraints, de tirer toutes leurs provisions et même l'eau potable du voisinage et de les faire transporter par des bêtes de somme. Cette ville fait d'ailleurs des asfaires trèsconsidérables, puisque les vaisseaux européens fréquentent son port, et que le commerce entre Mogadore et l'intérieur de l'Afrique est dans une activité continuelle.
Fig. 2. La ville de Maroc.
Cette ville, capitale de l'empire du même nom, est située dans une contrée ravissante et très-fertile, à proximité du moïit Atlas. Il s'en faut de beaucoup, qu'elle soit ce qu'elle étoit, il y a plusieurs siècles, où elle comptoit, dit-on, au delà d'un Million d'habitans, tandis que de nos jours une partie de la ville est en ruines. Elle ne laisse pourtant pas d'être pour l'Afrique une ville très-importante, qui est encore ornée de grandes et belles maisons. On ne sauroit dénier le nom de magnifique au palais impérial, auquel tiennent trois grands jardins, décorés de très-jolis pavillonsLes mosquées sont également magnifiques; les rues, à l'exeption de celles qu'habitent les juifs, sont propres, mais les murs sont de véritables masures.
Ad00341 08 017a/freMelanges. CCLVII. Vol. X. No. 15.
CHASSE AUX TIGRES DANS UNE RIVIÈRE DES INDES.
Les inondations forment aux Indes orientales, à proximité des rivières, des marais, qui exhalent un air si infect et si mal-sain, que les habitans sont ordinairement forcés, d'abandonner la contrée, dont les taillis et roseaux deviennent dèslors le repaire des bêtes farouches; c'est à ces animaux que l'on donne la chasse.
La planche ci-jointe figure la chasse, que l'on fait à un tigre dans l'eau. Les chasseurs, quoique montés sur des éléphans, courent de grands dangers, puisque, outre que les éléphans, qui répugnent à suivre le tigre dans l'eau, sont tous leurs efforts, pour se débarrasser de leurs cavaliers, le tigre s'abandonne à toute sa férocité, et se défend avec la dernière opiniâtreté, dès qu'il voit, qu'il n'y a plus aucun moyen d'échapper. Les balles d'ailleurs glissant aisément sur la fourrure lisse et unie du tigre, ou ne frappant que des os très-durs, sans pouvoir pénétrer plus avant, elles ne font que blesser l'animal, au lieu de le tuer; ces blessures ajoutent puissamment à sa rage naturelle; aussi non content, d'opposer une défense vigoureuse et constante, le tigré assaille souvent lui-même ses persécuteurs.
Ad00341 08 018a/freCostumes. XXV. Vol. X. No. 16.
MONTENEGRINS; DALMATIENS ET ALBANIENS DANS LEURS COSTUMES NATIONAUX
Fig. 1 et 2. Montenegrins.
L'habillement de l'homme consiste en un surtout ou casaque, à manches larges, coupé à la saçon des Nouveaux-Grecs. La chemise pend, à l'instar d'un court tablier, sur les culottes, qui sont très-courtes, attachées en haut par une courroie de cuir, et au-dessous du genou par des rubans. Un morceau de peau de chèvre, à ornements bigarrés, bouché autour du pied, lui sert de chaussure; il est sans bas. Le Monténégrin porte sur la tête un bonnet ronge ou violet. Les pis-tolets et le poignard tiennent à la ceinture de cuir, sur laquelle se dessine diversement une écharpe de laine de différentes couleurs. Il a sur ses épaules le plus beau de ses ornements, sa, carabine, qu'il met, dans un tems pluvieux, à couvert de l'humidité par le moyen d'un schal de poil de chèvre d'un tissu très-serré.
Les femmes portent une tunique longue, large et sans manches, sur une chemise plus longue encore, dont les manches et le bord insérieur sont brodés en laines de diverses couleurs. Un morceau d'étosse carré, brodé en couleurs variées, leur sert de tablier, et elles ont uae ceinture diversement ornée à laquelle tient, par une chaine d'argent, un petit poignard. Leur chaussure ne disfère en rien de celle des hommes. Elles aiment à parer leurs doigts de bagues et leurs oreilles d'anneaux d'argent ou d'or. — Les filles nubiles, non mariées, ont à leur bonnet une quantité de ssionnoie d'argent, ou d'or, quand la sortune de la famille le permet.
Fig. 3. Un Pastrowitschien.
Les Pastrowitschiens, qui habitent les bouches du Cattaro, sont braves sur terre et sur mer, et comme nautoniers et matelots aussi insatigables, que desr soldats. La planche ci-jointe nous apprend, que leur vêtement se compose d'un bonnet noir, d'une jaquette noire, couverte de cordons, déculottes noires, larges mais courtes, et de grandes bottes. Ils portent à leur ceinture des pistolets et un poignard, et ne sortent jamais, sans être armés d'une excellente carabine, dont les ornements sont souvent très-riches.
Fig. 4 et 5. habitants de Skaliari.
Les habitants de Skaliari, qui séjournent non loin des bouches du Cattaro, donnent également plus de soins à leurs armes qu'ît leur vêtement. L'homme porte sur une chemise bleue un surtout ou casaque d'un gris blanchâtre, que sa semme a tissu. Un schal rouge est destiné à préserver ses armes de toute humidité. Le pied, dépourvu de bas, est enveloppé dans une peau de chèvre. La semme, que nous voyons ici en hauts de sête," a une jaquette, un jupon et des bas, le tout d'écarlate, avec des ornements en or; le seul corset est d'une étosse bleue,
Fig. 6. Un Morlaque.
Le Morlaque, qui habite la Dalmatie autrichienne, approche, pour le costume, des pandoures de l'armée hongroise; il porte des pantalons à la hongroise, des souliers de peau de chèvre, un poignard et des pistolets à s« ceinture, et s'arme outre cela d'une petite arquebuse et d'une lance.
Ad00341 08 019a/freOiseaux. CIII. Vol. X. No. 17.
TRÈS-JOLIS PERROQUETS.
Fig. 1. L'ara tricolor.
Cet Ara n'étoit autrefois considéré que comme une variété de l'ara rouge, que nous avons figuré Vol. I. No. 4. Le plumage de la tête, du cou, de la poitrne, du ventre et des cuisses est rouge, celui des aîles et des parties latérales de la queue d'un bleu d'azur, celui de la nuque, jaune. Les joues sont couvertes d'une pellicule blanche et nue. Le bec et les serres sont noirs.
Fig. 2. et 3. La grande perruche à collier et croupion bleus. (Psittacus cyanopygius.)
Ce perroquet est indigène aux îles de la mer du sud. Le mâle, Fig. 2, et la femelle, Fig. 3, diffèrent beaucoup l'un de l'autre; le premier a toute la tête, le cou, la poitrine, le ventre et les cuisses d'un rouge d'écarlate, les aîles et le dos verts, le croupion bleu. Les longues plumes de la queue, grises aumilieu, sont du reste d'un bleu ultramarin, et la nuque est décorée d'un collier de la même couleur. La semelle, qui est beaucoup plus petite, a la tête et le derrière du cou d'un vert d'herbe, le dos et les aîles verts, le gosier, le devant du cou et la poitrine gris, les cuisses et le ventre rouges; le croupion est bleu comme celui du mâle, et les longues pennes de la queue sont d'un vert bleuâtre. Les nattes et le bec sont noirs, et il n'y a que la partie supérieure du bec du mâle, qui soit rougeâtre.
Fig. 4. La Perruche de Pennant. (Psittacus Pennantii)
Un charmant perroquet, qui a été trouvé a la Nouvelle-Hollande. La tête, la poitrine, le ventre et les parties latérales du corps sont du plus beau rouge soncé; le menton et le gosier violets.; le dos est noir avec des écailles rouges; les grandes pennes sont d'un violet soncé à dessins rouges et noirs. Le dessus de la queue est violet, et le dessous noir, jouant le bleu. Le bec et les pieds sont d'un gris noirâtre.
Fig. 5. La Perruche omni-colore. (Psittacus eximius.)
Il est presque impossible de décrire brièvement cette peruche, tant les couleurs de son plumage sont variées. Là tête, le gosier, le devant du cou, et le dessous de la queue, sont d'un rouge d'écarlate. Le menton est blanc. Tout le dessous du corps, depuis la poitrine jusqu'au bas-ventre, est un jaune, qui se perd de plus en plus vers le derrière dans le vert. Les plumes du derrière du cou, le dos et les épaules, sont d'un noir velouté; les aîles violettes et bleues; la queue est vers le dehors d'un lilas pâle; les grandes pennes deviennent vers le milieu de la queue d'un bleu d'azur et vertes; mais à quoi bon continuer, puisqu'il n'est pas de description, qui puisse suppléer à la représentation.
Cette Perruche habite la Nouvelle-Hollande, où elle ne se nourrit que de fruits.
Ad00341 08 020a/frePlantes. CLXIII. Vol. X. No. 18.
GRAMINÉES - REMARQUABLES.
Fig. 1. Flouve odorante. (Antoxanthum odoratum.)
Cette herbe se distingue de presque toutes les autres Graminées, en ce que ses fleurs n'ont que. deux étamines, pendant que les sseurs de la plupart des autres en ont trois.
Elle a la racine fibreuse, les tiges ten dres, hautes, garnies de feuilles courtes, d'une égale largeur, et pourvues de petits poils.
Cette herbe, commune dans les prairies d'un terrain sec, fleurit de bonne heure (aux mois de Mai et de Juin) et même deux fois par an. Elle fournit un fourrage très-nour-: lissant. Sèche, elle est d'une odeur agréable et balsamique, mais, en revanche, la racine est très-désagréable à l'odorat.
Passons aux figures secondaires: 1, représente un petit épi; 2 et 3, les parties du calice"; 4, la corolle; 5 et 6, le nectarium, avec les étamines; 7 et 8, le germe, avec les stylés.
Fig. 2. Le Vulpin genouillé. (Alopecurus geniculatus.)
Cette herbe, qui se plaît. dans les endroits humides et les marais, pousse de très-, bonne heure, et est très-recherchée des chevaux et des vaches. Elle a les racines fibreuses, longues et simples, et les tig'es branchues par le bas et garnies de plusieurs noeud»; aussi est-elle recourbée en forme de genou.
On lui a donné le nom de vulpin, parceque l'épi de la fleur a quelque ressemblance avec la queue du renard; il y a cependant une autre espèce, qui en a beaucoup plus.
Les figures secondaires 1—4 représentent les épis des fleurs et leurs parties isolées.
Ad00341 08 021a/freErstprüfung

Melanges. CCLVIII. Vol. X. No. 19.

LES TEMPLES D'YBSAMBUL.

Les temples d'Ybsambul se trouvent à proximité de la seconde cataracte du Nil en Nubie et sont taillés dans le rocher. Les figures colossales, qui sont placées à l'entrée, sont également taillées dans le roc.

Le plus petit temple, dont l'entrée s'aperçoit sur notre planche à droite, est situé 20 pieds environ au-dessus du fleuve. Les six figures colossales, qui en décorent l'entrée, peuvent avoir 30 pieds de haut.

Le plus grand, situé à 200 pas environ plus loin vers le sud, étoit entièrement encombré de sable, et ce n'est qu'en 1817, qu'un Italien, Mr. Belzoni, qui voyageoit en Egypte et en Nubie, a entrepris de le faire déblayer, et il y a si bien réussi, qu'il put en visiter le dedans. Il fallut 20 jours de travail, et près de 80 hommes par jour, pour débarrasser l'entrée du sable, qui s'y trouvoit.

Notre planche figure à gauche la façade de ce second temple d'Ybsambul. Elle a 117 pieds de large sur 86 de hauteur. La porte; elle-même a 20 pieds de haut. Sur le devant, près de la porte, sont quatre figures assises d'une grandeur démesurée, puisque ces figures ont, sans y comprendre le bonnet, 51 pieds de haut, et 25 pieds de large aux épaules.

Ce temple se trouve a peu près a 100 pieds au dessus du Nil. Il est, ainsi que toutes les statues et tous les ornements, taillé dans le roc. La planche suivante en figure l'intérieur.

Ad00341 08 022a/freErstprüfung

Melanges. CCLIX. Vol. X. No. 20.

L'INTÉRIEUR DU GRAND TEMPLE D'YBSAMBUL.

Ce temple est un des plus grands et des plus magnifiques, qu'offrent l'Egypte et la Nubie. La porte donne dans un premier portique de 57 pieds de long sur 52 de large, orné de deux rangs de colonnes quadrangulaires. Chacune de ces colonnes porte une statue, parfaitement travaillée, de près de 30 pieds de haut et assez bien conservée. Les parois sont décorés de très-beaux hiéroglyphes.

Le second portique a 25 pieds de long, 37 de large et 22 de haut; ses parois sont également enrichis de beaux hiéroglyphes.

Dans un plus petit appartement, de 37 pieds d'étendue, est l'entrée du sanctuaire, qui a 23 pieds de long sur 12 de large, au milieu duquel se trouvent un piédestal, et à l'extrémité quatre statues colossales assises. Les parties latérales du premier portique contiennent, outre cela, six autres appartements, cependant beaucoup plus petits, peu ou point décorés, et qui n'offrent rien de remarquable.

Belzoni trouva de plus dans le temple deux lions en pierre, de grandeur naturelle, mais avec des têtes d'autour, et une petite figure assise.

Il faisoit dans l'intérieur du temple une chaleur si étouffante, que les voyageurs furent bientôt à la nage; aussi le papier, sur lequel ils dessinoient, en devint-il si mouillé; qu'ils purent à peine l'employer.


Beschreibungstext fre


Melanges. CCLIX. Vol. X. No. 20.

L'INTÉRIEUR DU GRAND TEMPLE D'YBSAMBUL.

Ce temple est un des plus grands et des plus magnifiques, qu'offrent l'Egypte et la Nubie. La porte donne dans un premier portique de 57 pieds de long sur 52 de large, orné de deux rangs de colonnes quadrangulaires. Chacune de ces colonnes porte une statue, parfaitement travaillée, de près de 30 pieds de haut et assez bien conservée. Les parois sont décorés de très-beaux hiéroglyphes.

Le second portique a 25 pieds de long, 37 de large et 22 de haut; ses parois sont également enrichis de beaux hiéroglyphes.

Dans un plus petit appartement, de 37 pieds d'étendue, est l'entrée du sanctuaire, qui a 23 pieds de long sur 12 de large, au milieu duquel se trouvent un piédestal, et à l'extrémité quatre statues colossales assises. Les parties latérales du premier portique contiennent, outre cela, six autres appartements, cependant beaucoup plus petits, peu ou point décorés, et qui n'offrent rien de remarquable.

Belzoni trouva de plus dans le temple deux lions en pierre, de grandeur naturelle, mais avec des têtes d'autour, et une petite figure assise.

Il faisoit dans l'intérieur du temple une chaleur si étouffante, que les voyageurs furent bientôt à la nage; aussi le papier, sur lequel ils dessinoient, en devint-il si mouillé; qu'ils purent à peine l'employer.,

 Das Innere des grossen Tempels von Ybsambul




Beschreibungstext fre


==Melanges. CCLIX. Vol. X. No. 20.==

L'INTÉRIEUR DU GRAND TEMPLE D'YBSAMBUL.

Ce temple est un des plus grands et des plus magnifiques, qu'offrent l'Egypte et la Nubie. La porte donne dans un premier portique de 57 pieds de long sur 52 de large, orné de deux rangs de colonnes quadrangulaires. Chacune de ces colonnes porte une statue, parfaitement travaillée, de près de 30 pieds de haut et assez bien conservée. Les parois sont décorés de très-beaux hiéroglyphes.

Le second portique a 25 pieds de long, 37 de large et 22 de haut; ses parois sont également enrichis de beaux hiéroglyphes.

Dans un plus petit appartement, de 37 pieds d'étendue, est l'entrée du sanctuaire, qui a 23 pieds de long sur 12 de large, au milieu duquel se trouvent un piédestal, et à l'extrémité quatre statues colossales assises. Les parties latérales du premier portique contiennent, outre cela, six autres appartements, cependant beaucoup plus petits, peu ou point décorés, et qui n'offrent rien de remarquable.

Belzoni trouva de plus dans le temple deux lions en pierre, de grandeur naturelle, mais avec des têtes d'autour, et une petite figure assise.

Il faisoit dans l'intérieur du temple une chaleur si étouffante, que les voyageurs furent bientôt à la nage; aussi le papier, sur lequel ils dessinoient, en devint-il si mouillé; qu'ils purent à peine l'employer.,

 Das Innere des grossen Tempels von Ybsambul




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==Melanges. CCLIX. Vol. X. No. 20.==

L'INTÉRIEUR DU GRAND TEMPLE D'YBSAMBUL.

Ce temple est un des plus grands et des plus magnifiques, qu'offrent l'Egypte et la Nubie. La porte donne dans un premier portique de 57 pieds de long sur 52 de large, orné de deux rangs de colonnes quadrangulaires. Chacune de ces colonnes porte une statue, parfaitement travaillée, de près de 30 pieds de haut et assez bien conservée. Les parois sont décorés de très-beaux hiéroglyphes.

Le second portique a 25 pieds de long, 37 de large et 22 de haut; ses parois sont également enrichis de beaux hiéroglyphes.

Dans un plus petit appartement, de 37 pieds d'étendue, est l'entrée du sanctuaire, qui a 23 pieds de long sur 12 de large, au milieu duquel se trouvent un piédestal, et à l'extrémité quatre statues colossales assises. Les parties latérales du premier portique contiennent, outre cela, six autres appartements, cependant beaucoup plus petits, peu ou point décorés, et qui n'offrent rien de remarquable.

Belzoni trouva de plus dans le temple deux lions en pierre, de grandeur naturelle, mais avec des têtes d'autour, et une petite figure assise.

Il faisoit dans l'intérieur du temple une chaleur si étouffante, que les voyageurs furent bientôt à la nage; aussi le papier, sur lequel ils dessinoient, en devint-il si mouillé; qu'ils purent à peine l'employer.,

 Das Innere des grossen Tempels von Ybsambul




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Ad00341 08 023a/freQuadrupèdes. CI. Vol. X. No. 21.
ANIMAUX À POCHE TRÈS-CURIEUX
Fig. 1. Le Koala. (Phascolarctos koala)
Le Koala est un animal à poche de la Nouvelle Hollande, récemment découvert, de la grandeur d'un chien ordinaire, dont la fourrure épaisse est d'un gris cendré et à longs poils; il a les oreilles dressées, mais un peu en avant et le nez noir. Il a de l'affinité, pour la denture, avec le Kangourou, et pour les mouvements du corps, avec un ourson. La femelle porte son petit sur le dos, comme on le voit dans la planche ci-jointe. Cet animal grimpe sur les arbres avec une prestesse, qui est favorisée par la disposition des doigts des pattes de devant, dont deux se meuvent, comme dans les caméléons, en opposition des trois autres.
Fig. 2. Le Dasyure hérissé. (Didelphis ursina).
Cet animal tient son nom de la ressemblance qu'on remarque entre lui et l'ours, soit pour la forme, le mouvement, soit pour le genre de vie. La fourrure se compose d'un poil grossier, long et noir; cependant il y a sur l'épaule 2 taches blanches. Les pattes de devant ont cinq doigts et celles de derrière n'en ont que quatre. Cet animal dort pendant le jour et ne sort que la nuit, pour chercher sa pâture, qui consiste en petits animaux et vraisemblablement aussi en poissons.
Indigène à yan Diemens-Land, il vit dans les forêts et se creuse des terriers.
Fig. 3. Le Dasyure à tête de chiens. (Didelphis cynocephala).
Cet animal, qui est Carnivore, habite les parties les plus montueuses de van DiemensLand. Il a passablement la figure du chien, surtout quant à la tête. La couleur est d'un brun-jaunâtre, plus foncée sur le dos, et marquée sur la croupe de lignes transversales noires. A l'égard de la structure intérieure, il approche des animaux à poche. II. a l'air très-sauvage et méchant, et il est en général très - peu connu, puisqu'on n'en a pris jusqu'ici que deux individus, qui étoient l'un et l'autre mâles.
Fig. 4. Le Phalanger blanc. (Phalangista alba).
Ce phalanger blanc est une variété de l'espèce des animaux à poche, que nous avons figurée dans le premier volume de notre Portefeuille des En fans No. 97., Fig. 8 La fourrure est d'un blanc jaunâtre et la queue se réplie parfaitement.
Ad00341 08 024a/freAmphibies. XLIII. Vol. X. No. 22.
AMPHIBIES REMARQUABLES.
Fig. 1. Tupinambis étoile. (Tupinambis stellatus).
La famille des tupinambis est, après les crocodiles, celle des sauriens, qui conuent les plus grandes espèces. "La queue est latéralement comprimée; au«si ces animaux paroissentils également destinés à vivie dans l'eau. On a cru généralement, que par leur sisflement ils avertissoient de l'approche du Caïman. Nous avons déjà vu deux tupinambis dan? notre porte-feuille d'ensants. Le tupinambis étoile est un superbe ani-. mal, qui doit son nom aux charmantes écail-les blanches, qui forment sur son dos des fleures rondes et étoilées. Il se trouve au Bengale, dans l'Afrique méridionale et en Amérique. Il a 5 pieds de long, dont la queue fait la moitié. 1
Fig. i. Tupinambis de Lacépède. (Tupinambis Cepedianus).
Te dessus du corps est d'un, brun clair, et le dessous couleur de rouille; le dessus du cou, et du corps est ponctué devoir, et le dessous d'un rouge de ser. Les parties latérales du corps sont.ornées d'un pli longitudinal, oui se prolonge jusqu'au cou, où il se perd. La queue est de la même longueur que le corps,.et la longueur entière de ce petit animal est de 12 à 15 pouces. Sa patrie est encore inconnue. Daudin à donné le nom de Lacépède à ce tupinambis en l'honneur du comte de Lacépède, qui a écrit un excellent ouvrage sur les reptiles.
Fig. 5 Tachydrome strié. (Tachydromus sexlineatus).
Le corps-de cet animal semble se composer de 25 anaeaur, dont chacun est sormé paï 12'à 14 écailles carrée«'et placées en forme de tuiles. La; quéue,, trois sois aussi longue que le corps, se compose de, 140 anneaux pareils. La! longueur entière' n'est que de 12 pouces. Le corps est couleur de nacre; cependant comme on, ne connoît cet animal, que d'après un exemplaire, que l'on a conservé dans l'esprit de vin, il est à présumer, que vivant il est beaucoup plus beau. Sa patrie est inconnue. —
Fig. 4. L'Agama de la Nouvelle-Hollande. (Agama Jacksoniensis).
La queue de cet animal, qui à été apporté par Perori, est deux fois aussi longue, quelle corps. Le dos est d'un brun noirâtre, parsemé de tachés moins foncées, et le ventre est d'un gris jaunâtre. Il a un pied de long.
Fig. 5. Le grand Anolis à crête. (Anolis cristatus).
Ce qui distingue les Anolis des Léguons, c'est que leur peau s'élargit à l'avant-dernière articulation du doigt, de sorte qu'ils peuvent s'attacher avec plus de sûreté à diverses surfaces. L'immense goitre formé par la membrane lâche du cou, qu'ils peuvent gonsser à volonté, est tout-à-fait caractérisque, ainsi que la fa.culté de changer, comme les caméléons, de couleur, d'après leurs passions et leurs sensations.
L'Anolis à crête, indigène dans l'Amérique, mais surtout à la Jamaïque et dans les autres Antilles, peut avoir un pied de long. La moitié antérieure de la queue est ornée d'une crête. Cet animal est d'un bleu de cendre noirâtre.
Ad00341 08 025a/frePlantes. CLXIV. Vol. X. No. 23.
DE LA STRUCTURE INTÉRIEURE DES PLANTES.
L'anatomie des plantes est soumise à de très-grandes difficultés, en ce que l'emploi du microscope indispensable à cette opération exige un long usage et dans cet instrument une perfection, qui n'est que très-rare. Les recherches qu'a faites le naturaliste françois M. Mirbel sur la structure intérieure des plantes, sont au nombre de celles, qui sont les plus profondes, et qui ont le mieux réussi. Il adopte pour les plantes un organe principal, savoir, le tissu membraneux, qui se divise en deux organes élémentaires, sa- voir, a. le tissu cellulaire et b. le tissu vasculaire, dont le premier se compose de très-petites cellules, et le dernier de cellules prolongées et vasculaires. C'est par les pores et des fentes transversales, que les cellules communiquent aux tubes et les tubes aux cellules. Le tissu cellulaire, qui ne reçoit aucune fluidité, n'émet la sienne que très-lentement, pour la faire répandre dans toutes les parties; c'est lui qui forme en général toute la moelle et presque toute l'écorce. Le tissu vasculaire, qui forme une espèce de réseau, distribue dans toutes les parties l'air nécessaire à la végétation, ainsi que les autres fluidités. On distingue six variétés capitales de vaisseaux des plantes: 1. vaisseaux en chapelet ou monilisorm.es (Fig. 13.); 2. tubes poreux (Fig. 5. et grossiFig. 6.); S. tubes poreux commençant à se convertir en trachées (Fig. - 7. et 8), 4. trachées à simple et à double spirale (Fig. 9. et 10.); 5. tubes mixres (Fig. 11. et 12.); 6. vaisseaux propres.Fig. 1. représente le tissu cellulaire poreux;Fig. 2. cellules plus allongées;Fig. 3. tissu cellulaire ligneux;Fig. 4. la même modification plus serrée;Fig. 11. un tube mixte: l'on y reconnoît à a. de simples pores, à b. des sentes ou réunions de pores, et à c. le commencement d'une trachée;Fig. 12. un tube mixte rameux présentant des pores simples, des fentes, un commencement de trachée, et enfin des étranglemens comme dans les vaisseaux en chapelet;Fig. 14.' le tissu ligneux d'une feuille de chêne commun;Figure 16. le même tissu du fruit de la Datum épineux;Fig. 15. coupe transversale d'une jeune branche de Vasclepiasfruticosa: a. écorce; b. moelle; d. vaisseaux poreux, (la partie, c. est le centre de la coupe, dont on n'a représenté qu'une portion); e. vaisseaux propres réunis en faisceaux;Fig. 17. coupe longitudinale d'un rameau de salvia hispanica; a. écorce, h. bois, où l'on distingue aisément les tubes poreux et les trachées; c, moelle;Fig. 18. portion isolée par déchirement d'un vaisseau, qui présente des pores et des sentes;Fig. 19. sougère en arbre (cyathea arbores): coupe transversale et longitudinale d'un stipe où l'on voit, que le bois présente en a. le tissu cellulaire et en b. le tissu ligneux ou vasculaire;Fig. 20. chou- palmier (areca oleracea I,.): coupe transversale et longitudinale d'un stipe d'une plante monocotyJedone: l'on voit en a. l'écorce, en b. trainées de tissu cellulaire, semblable à celles, que l'on appelle prolongemens médullaires dans les dicotylédones; c. saisceaux de tubes sormant la partie ligueuse de ces végétaux; Fig. 21. chêne commun (quercus robur)coupe transversale et longitudinale d'un tronc, propre à expliquer la structure d'une plante dicotyledone: a.l'écorce; b. cette masse'de jeune bois, que l'on nomme aubier; en c. est le bois pariait, en d. le canal médullaire réduit par le resoulement successif des couches'du bois à un simple point; et eue. les prolongemen-s ou rayons médullaires. :
Ad00341 08 026a/freMélanges. CCLX. Vol. X. No. 24.
TEMPLE DE BUDDHA À BORO-BUDUR DANS L'ILE DE JAVA.
Ce temple, qui est très-ancien et aujourd'hui tout en ruines, étoit consacré à Buddha.
Situé sur le sommet d'une colline, il forme une pyramide de six terrasses entourées de murs, dans l'intérieur desquelles se trouvent encore trois cercles de cages de pierre figurant des ruches à miel, qui ont dans leur milieu un petit dôme, privé maintenant de sa coupole, La hauteur de l'édifice est de 116 pieds et chaque sace latérale de la base a 526 pieds de long.
Les murs sont ornés, tant à l’intérieur qu'à l'extérieur, de figures en haut-relief, et en difsérents endroits il y a des niches pratiquées, où se trouve la statue de Buddha placée sur son séant. Le dessin plus détaillé, que nous en donnons dans le coin de notre planche, en rend les propriétés plus saillantes. Le nombre de ces niches est de trois a quatre cents.
Ce temple pyramidal a quatre grandes entrées dans la direction des quatre régions.
Ad00341 08 027a/freMélanges. CCLXI. Vol. X. No. 25.
ELÉVATIONS DES MONTAGNES DU NOUVEAU ET DE L'ANCIEN MONDE.
Le but de cette planche est de figurer sous la sorme d'un paysage les hauteurs des montagnes les plus célèbres de la terre. Le pays sec, qui s'élève du niveau général, c'est à dire du niveau de la mer, est en partie plat et forme en partie des hauteurs et des montagnes. Cas» hauteurs, mesurées en Jpises, donnent une échelle, qui désigne dans le tableau ci-joint les montagnes de l'ancien monde à gauche et celles du nouveau a droite. La première disférence saillante, qui nous frappe, quand «n considère cette échelle du haut en bas, c'est la ligne de neige, ou les limites de la neige éternelle, où dans la rè^le cesse toute végétation. Elle est beaucoup plus élevée sur le côté droit de notre planche, qui figure les montagnes de l'Amérique, que sur le côté gauche, où elle est évaluée pour ics montagnes de la zone tempérée à 1,200 toises. Sous l'équateur elle ne se mauise*te qu'à la hauteur de 2,460 toises. A le prendre strictement, elle s'abbaisse cependant par degré, quand on se porte de l'équateur aux. pôles. Les Naturalistes divisent; communément les hautssurS en six régions, d'aprfcs le carnclèrc de leurs plantes. La région fruitière Comprend la plus basse région. Elle est suivie de la région des hêtres ou de la région des montagnes, qui paroit sinir à 600 toises de haut. La région subalpine, que l'on place entre les hêtres et les pins, est la troisième. La contrée basse des Alpes désigne la quatrième, qui partant de la frontière des pins, embrasse les pinastres le Riesengebivge des Carpalhes et des Alpes allemandes, et se ter- :uine à 900 toises environ. C'est ici que commence fâ zone des Alpes si riche en plantes délicieuses. La contrée supérieure des Alpes, qui a 1,100 toises de haut, étale maintenant les végétaux les plus beaux et les plus rares; après elle vient la région de la neige.
Nous apercevons dans notre planche un ballon à la hauteur de 3,500 toises, hauteur à laquelle le physicien français Gay - Lussac assure s'être élevé. A "droite est le Chimborasso, la plus haute montagne du nouveau monde. Alexandrede Humboldt l'a gravi avec ses deux compagnons Bonpland et Montufar jusqu'à la hauteur de 18» 180; n'ayant pu monter plus haut à cause d'une essroyable cavité, le3 trois voyageurs restèrent à 1,400 pieds du sommet. Quiconque descend de cette énorme montagne passe du climat de Berlin à celui de Rome Après lé Chimuorasso vient /' Ahtisana, dont l'élévation est de 17,958 pieds. 11 est vraisemblable, que la métaierie signalée plus bas, est le point de la terrj le plu6,é_levé, qui se trouve habité. Le Cotopaxi, volcan très - redouté, a 17,712 pieds de hàu\ Le Tungurahua. volcan de la chaîne orientale des Andes de Quito, est réputé s'élever à 15,558 pieds. Les villes de Quito et de Mexico sont beaucoup plus élevées que le Vésuve.
La Vierge (die Jungfrau) en Suisse, que nous voyons sur le côté gauche de notre planche, a 12,872 pieds, et n'a été gravie pour la première fois qu'en 1802 par Mrs. Rodolphe et Jérôme Meier d'Arau, qui se trouvèrent exposés aux dangers les plus éminents. On évalue la hauteur du Montblanc, montagne la plus élevée de l'Europe, à 14,793 pieds; Jacques Ealmat le gravit le premier en 18 heures; Saussure en fit autant quelque tems après.
Tel étoit le période qu'avoierrt atteint nos eoitHoissances à l'égard des immiugnus do l'ancien efc du nouveau monde, lorsque plusieurs Anglois, nommés Kirkpatrik, Colibrooke, Crawsort, IVebb, et autres annoncèrent, que les sommets des montagnes, connues des anciens sous le nom d'Kmodus et qui séparent le royaume de Nepaul de l'a Tartarie, s'élevoient à 25,000 pieds. Cette montagne, connue de nos jours sous la dénomination de Himalaya ou Himaley, est figurée au milieu de notre planche dans le fond. La région de neig • y est encore beaucoup plus haute que eelle du Chimborasso, en ce qu' elle ne commence qu'à 17,000 pieds de hauteur et dépasse par conséquent celle-ci de 1,25g pieds. 31 croissoït' sur une hauteur plane de la Tarlarie, élevée de 15,000 pieds audessus de la sursace de la mer, et conséquemineut beaucoup plus haute, que le sommet du Montblanc, un blé superbe asseï semblable au sroment ou à l'orge. D'après ies évalua-, tiens publiées jusq.u ici, le Dhayabung a 19,960 pieds de haut; d'autres sommets, qui n'ont pas de nom., en ont 19,634 et 20,114; V Yamnnawatari dans Je royaume de Nepaul en a 23,919 et le Dhavalageri^ le pic le plus élevé, 24,1:21 pieds au dessus du niveau de la mer.
Ad00341 08 028a/freOiseaux. CIV. Vol. X. No. 26.
OISEAUX GALLINIFORMES DES PAYS CHAUDS.
Fig. 1. Lophophore de Cuvier. (Lophophorus Cuvieri. Tem.)
Cet oiseau, qui se distingue beaucoup plus par son beau port que par sa couleur, a d'abord été décrit par Latham d'après des dessins, que possédoit Lady Impey, et a été classé par ce naturaliste dans la famille des faisans, et c'est à au Naturaliste Hollandois, Temmink, que l'on doit la première représentation de cet oiseau, indigène aux Indes; on la trouve fidèlement copiée sur notre planche. Une huppe, penchée en arrière, décore la tête, dont les deux côtés sont, comme dans les faisans, nus et rouges. Le plumage est noir; les plumes du dos sont blanches à leur extrémité, les grandes pennes d'un brun foncé, les pattes rougeâtres, et le bec est jaunâtre.
Fig. 2. Le Hokko du Pérou. (Crax rubra.)
Cet oiseau, qui se nomme aussi Hokko Coxolitli, est à peu près de la grandeur du coq d'Inde. Le mâle et la femelle, parvenus à leur parfaite croissance, ne disfèrent en rien; ils se nourrissent dans les forêts de boutons et de fruits, nichent communément sur des arbres, et la semelle pond de 2 à 8 oeuss. Ce qui les distingue caractéristiquement des Pauxis et des Pénélopes, avec lesquels ils ont de l'afsinité par la grandeur, le genre de vie et la couleur dominante, c'est leur bec applati, qui est d'une longueur moyenne, et plus haut que large à sa base. Le bec supérieur est élevé, voûté et courbé depuis sa racine.
Fig. 3. Le Hokko de la Guiane. (Crax globicera).
Se nomme aussi le Hokko de Curassao ou de Theutchotli. Son plumage noir à reslet verdâtre, son bec jaune" et noir, la blancheur du bas-ventre, des plumes de l'anus et de la queue le distinguent du précédent.
Fig. 4. Le Pauxi. (Crax Pauxi).
Il se distingue des autres par un tubercule bleu, de la sorme d'une poire, dont la pointe tient à la base du bec, et qui est aussi dur qu'une pierre, ce qui lui a fait donner le nom de saisan pierre. Quoiqu'il se tienne sur les arbres, il niche à terre, comme le saisan. Sa première nourriture consiste en insectes, mais à mesure qu'il grandit, il mange des fruits, des graines etc. C'est de tous les oiseaux celui, qui a la plus grande trachéeartère. Il habite vraisemblablement le Mexique.
Fig. 5. La Parrakua. (Pénélope Parragua).
Cet oiseau, qui habite les sorêts de la Guiane, est de la grandeur du saisan ou de la pintade, et sa queue est aussi longue, que celle du Pauxi, Le bec d'une sorce moyenne, plus large que haut, est moins courbé que celui du Hokko. Il suit la société. Le coq et la poule ne se réunissent, que lors de l'accouplement et couvent deux sois par an. Ils ont la voix très-sorte, et ils prononcent leur nom. Leur nourriture est absolument celle des précédents.
Ad00341 08 029a/freInsectes XC. Vol. X. No. 27.
INSECTES REMARQUABLES.
Fig. 1. Mante rhombicolle. (Mantis rhombicollis).
Cet orthoptère, dont le cou est en forme de rhombe, est très-plat, et d'un vert trèstendre. La tête, le milieu et les bords du corselet, le dessous du corps et des pieds sont d'un rouge pâle, qui se perd dans le jaune. Notre planche figure dans sa grandeur naturelle une Mante, qui a été apportée d'Amérique par Humboldt.
Fig. 2. Phyllium à feuille de foin. (Phyllium siccifolium).
La ressemblance que cette espèce et plusieurs autres ont avec des feuilles d'arbres, est cause, qu'on vient de les séparer des phasmes, et d'en faire une famille séparée, à laquelle on a donné le nom de Phyllium. L'espèce, que figure notre planche, indigène aux Indes, se distingue des autres par un corselet court, applati sur le devant et dentelé sur le derrière, ainsi que par ses cuisses ovales, pourvues d'appendices dentelés et semblables à des feuilles. Le mâle est plus petit et plus sluet, que la femelle, qui est beaucoup plus large, plus grande et privée d'aîles.
Fig. 3. Le Phasme géant. (Phasma Gigas).
Les élytres et les ailes sont d’un roux foncé, et à ondoiements bruns; les pattes plus claires et annelées de brun, sont fortes, longues et épineuses, Amboine est sa patrie.
Fig. 4. La Blatte orientale. (Blattei orientalis).
Quoique cette espèce de blatte appartienne à l'Orient, elle ne s'en trouve pas moins fréquemment en Europe, ou elle a été vraisemblablement apportée du Levant avec des marchandises. Quelques espèces vivent dans les bois, d'autres se sixent dans les habitations des hommes, où elles attaquent et gâtent presque toutes les substances animales et végétales, mais surtout lesvêtemens, les étosses de coton, les peaux, la laine, les comestibles. G'est une véritable peste, pour les cuisines.
Fig. 5. La Blatte de Lapponie. (Blatta lapponica).
Quoique Linné nous raconte, que cette blatte mange les poisson? secs des Lapons, il est cependant certain, que chez nous elle n'habite que les sorêts situées sur des montagnes, exposées au soleil, etliches en herbes, mousses, bruyères etc. Elle se distingue des autres espèces par sa couleur rembrunie, par les élytres noirs, et par le bouclier du cou, dont les bords sont pâles.
Fig. 6. La Forficule commune. (Forficula auricularia.)
Cette forficule, connue sous le nom de ver auriculaire, se distingue principalement' par deux pointes sormées en pinces et placées à l'extrémité de la partie postérieure du corps; d'un 5 pouce de long, elle est d'un rouge brunâtre, et a les élytres jaunâtres. Cette sorsicule, qui se trouve sréquemment sur la terre, les plantes et sous l'écorce des arbres, se nourrit de substances animales et végétales.
Fig. 7. Forficule parallèle. (Forficula parallela).
Elle se distingue des autres espèces de la famille par sa pince non-dentelée et droite, et habite Madère.
Ad00341 08 030a/frePlantes. CLXV. Vol. X. No. 28.
HERBES REMARQUABLES.
Fig. 1. La Laiche en Gazon. (Carex caespitosa.)
Ce genre, qui fait partie des Cypérées de Jussieu, se trouve rangée sous la Monoecia triandria du système de Linné. Il contient près de 800 espèces connues, qui sont presque toutes vivaces et fleurissent au printerhs. Elles se trouvent pour la plupart dans les endroits humides et dans les marais, ne-donnent qu'un très-mauvais fourrage, et les bords tranchants de leurs feuilles blessent très souvent la bouche des bestiaux. Les fruits sont ovales et percés à l'orifice. No. 1. représente la coupe verticale d'un épi femelle; No. 2. fleur mâle; No. 3. fleur femelle; No. 4. fleur semelle dont on a coupé longitudinalement l'urcéole pour faire voir le pistil; No. 5. l'Urcéole contenant un fruit mûr; No. 6., coupe verticale de la même; No. 7., l'embryon; No. 8., la germination du fruit; No. 9., portion d'une feuille.
Fig. 2. Scirpe maritime. (Scirpus maritimus.)
Fait également partie de la famille des Cypérées et est placé d'après le système de Linné dans la classe triandria monogynia. Ce genre se subdivise d'après le nombre des épillets, d'après la figure ronde ou triangulaire de la tige etc. L'espèce mentionnée ci-dessus appartient à la subdivision dont la tige est triangulaire, et les panicules foliacée. On la trouve sur le bord de la mer et dans des marais, où elle forme des faisceaux assez gros et de 12 à 18 pouces de haut. Les bestiaux touchent rarement aux plantes de ce genre, parcequ'elles sont trop dures et que les feuilles en sont entièrement fades. Cette espèce se range parmi les plantes marécageuses, qui ne sont propres qu'à la litière. Son étonnante propagation la rend pourtant d'une utilité indirecte, en ce qu'elle se change insensiblement en tourbe. No. 1. représente un épillet (spicala) grossi, fendu longitudinalement; No. 2. la fleur, composée d'un pistil de trois étamines et de six soies; No. 3, une écaille des épis; No. 4. anthère grossie; No. 5. l'une des soies; No. 6., graine; No. 7, id. coupée en travers; No. 8. id. coupée verticalement; No, 9. l'embryon ou le germe.
Ad00341 08 031a/freMélanges CCLXII. Vol. X. No. 29.
LE DÔME DE MILAN.
Ce dôme, commencé en 1386 aux frais du Duc Jean Galeazzo Visconti et de la ville de Milan, n'a été terminé que 200 ans après, à la fin du 16e siècle. Il est vraisemblable, que le premier architecte etoit allemand; et dans tous les cas cette église est bâtie dans le vieux style allemand, mais cependant plus dans le goût moderne, mixte et orné, que dans le goût grand et nohla, dont le Munster de Strasbourg est un si imposant modèle! L'édisice est construit en marbre" blanc et noir, et la façade est d'un goût moderne, qui approche plus dé l'architecture romaine, que de l'allemande; Le tout a la forme d'une croix latine. L'intérieur se compose de cinq nefs, séparées les unes des autres par 52 colonnes cannelées. Les colonnes sont toutes de la même grosseur, à l'exception des quatre, qui supportent la coupole'. La nef du milieu est une fois aussi large, que les autres. Il se trouve tant dans l'intérieur qu'à l'extérieur du dôme 4,400 statues. La hauteur de l'église, prise dans son milieu, est de 78 aunes de Milan, et la longueur de 248.
Outre les statues, les choeurs et les murs de la façade sont ornés, de bas-ieliess et de 9 ' médaillons, tous taillés en marbre, ainsi que de figures, qui représentent des histoires de l'ancien et du nouveau testament et de la légende. Des chaires de bronze doré et richement décorées s'appuient aux piliers, qui portent la coupole, et tout près sont deux orgues beaucoup plus grandes, que celles que l'on trouve dans la plupart des églises d'Italie. Le maître-autel avec son tabernacle est d'une extrême magnisicence, et l'on peut en dira autant de l'édisice en marbre, qui sépare le choeur du reste de l'église, et qui jette par de grandes ouvertures de la lumière dans l'église souterraine, où se trouvent le sarcophage et le corps de St. Boromée. Cette grande chapelle est, ainsi que sa sacristie, riche en mosaïques, en statues, en bas-reliess d'argent et en bijoux ornés de pierres précieuses le sarcophage est surtout magnifiquement décoré; et les plus belles peintures y abondent également. Cette cathédrale, qui a conservé l'ancienne liturgie d'Ambroise, a un clergé nombreux, composé de deux chapitres. La partie supérieure de notre planche figure l'extérieur de ce somptueux édifice.
La partie inférieure représente la vue de la nes du milieu avec le maître-autel dans le fond.
Ad00341 08 032a/freMélanges. CCLXIII. Vol. X. No. 30.
LE LABYRINTHE DE CRÈTE.
Ce Labyrinthe, si célèbre par les traditions de l'antiquité, a été de nos jours visité par un voyageur anglois, nommé Cockerell, qui en a donné les notices suivantes. Il en a trouvé l'entrée, qui d'ailleurs ne se distingue à l'extérieur par rien de remarquable, sur le côté d'une montagne, qui fait partie du mont Ida, et à peu près à la distance de trois milles d'Angleterre d'Agio-Deka.
L'ouverture, qui en est basse, et où se sont amoncelés des débris et de la terré, conduit par un chemin en pente à un double vestibule (A), qui a environ 25 pieds de large, sur 45 de long, d'où l'on se rend dans l'intérieur du souterrain par quatre portes, dont cependant celle qui est à droite est la seule praticable, qui mène dans l'intérieur, a communément 8 pieds de large et de haut. Les chambres et appartements pratiqués çà et là sur les deux côtés, sont un peu plus élevés, que le corridor et généralement secs: O 0 sont des chambres assez spacieuses.
Mr. Cockerell pense que la longueur entière et les sinuosités des galeries peuvent s'évaluer à s de mille d'Angleterre. En se rendant avec sa suite dans l'intérieur du souterrain par la porte principale du vestibule, la seule qui soit encore ouverte, il avoit eu la précaution d'y placer une garde sûre, qui tenoit le bout d'un peloton de sicelle. Quelle sut sa surprise, lorsqu'après avoir parcouru et examiné la caverne pendant quatre heures, il découvrit de nouveau le sil à la place désignée sur notre planche par C!
Quant à l'opinion que ce labyrinthe, à l'instar des pyramidsis d'Rgypte OU des longs souterrains dans les tombeaux. des rois de Thèbe, étoit destiné à servir de lieu de sépulture, on n'a pas trouvé une seule circonstance, qui vienne à l'appui de ce sentiment; point de vestiges de sarcophage, point de niche propre à recevoir les cercueils : en un mot pas la moindre trace de ce genre.
Le véritable but de ce souterrain est donc encore inconnu; cependant la propriété de la pierre, qui est un grés sacile à tailler et trèspropre à la bâtisse, et la proximité de Gorvine sont présumer avec beaucoup de vraisemblance, que ce souterrain a servi de carrière lors de la sondation de cette ville, et que les longues galeries et leurs circuits n'ont eu qu'un objet secondaire, soit pour y cacher des propriétés, soit pour y garder des prisonniers. Les tems anciens et modernes sournissent ces exemples de la combinaison de ces deux fins.
Ad00341 08 033a/freQuadrupèdes. CII. Vol. X. No. 31.
LA CHÈVRE D'EGYPTE.
La chèvre d'Egypte, dont le corps est gros et long, et qui a les jambes hautes, est couverte de longs fils soyeux, peu abondants et d'un brun jaune; mais ceux de scuisses sont jaunes. Les oreilles d'une grandeur disproportionnée sont deux grands pelottons de chair, tels qu'on en trouve dans quelques espèce de brebis.
Le nez très-convexe de cette chèvre et l’absence de toute barbe lui donnent une physionomie toute particulière; aussi la prendroit-on plutôt pour une espèce de brebis sans sa queue courte et droite et sans l’énorme tétine de la femelle.
Ad00341 08 034a/freInsectes. XCI. Vol. X. No. 32.
ARAIGNÉES CURIEUSES.
Fig. 1. La Phryne réniforme. (Phrynus reniformis, [Phalangium réniforme L.]).
C'est un animal grand, remarquable, aranèoïde, dont le corselet est réniforme. Les pattes sont très longues, cependant les deux de devant sont beaucoup plus longues et plus minces que les autres. Le corselet est orné de liait yeux. Jl est d'un brun clair, mais les pointes des pinces et des pieds sont noires. Cette phryne habite les îles de la mer des Jndes orientales, où l'on regarde sa morsure comme venimeuse.
Fig. 2. Le Thelyphone à queue. (Telyphonus caudatus).
Ce genre, qui rapproche les araignées Phrynus des scorpions, tient le milieu entre ces deux genres. L'animal, dont la longueur est d'un pouce, est d'un brun foncé ou d'un noir purpurin. Les Jndes orientales sont sa patrie, mais on ne conhoit pas son genre de vie.
Fig. 3. La Galéode aranéoïde. (Galcodes arenoides).
Cet insecte est également placé entre l'araignée et le scorpion et a un aspect tout particulier. Son' corps est oblong et recouvert d'une peau velue, mince, brune ou jaune. Jl vit dans les régions brûlantes de l'Asie et de l'Asrique. Partout on le croit venimeux et peut-être à tort.
Fig. 4. Le Nymphon grossipède. (Nymphum grossipes).
Cet insecte, un des animaux les plus bizarres, a une srappante ressemblance avec le genre Phalangium, dans lequel il étoît auparavant classé, mais dont il s'éloigne cependant par ses quatre yeux et par le nombre de ses pattes j car le mâle en a huit et la femelle dix, dont deux sont des pieds sausses et destinées à porter les oeufs. Il vit dans la mer sur les côtes de Norvège et se nourrit de moules qu'il suce, après s'être introduit dans leurs coquilles. Il est d'un brun jaune. Les figures secondaires grossies représentent: le palpe supérieur de la bouche formée en pince et grossie; — le palpe inférieur de la bouche; — une patte qui porte les oeufs; — les trois membres des pieds avec l'ongle.
Fig. 5. L'Epeire Gigas. (Epeire Gigas).
Elle a une grande affinité avec l'Epeïre Diadème qu'elle égale par la beauté des dessins dont elle est ornée, sans toutefois le surpasser. On ne connoit pas sa-patrie, mais on suppose que c'est l'Amérique du Nord.
Fig.. 6. Le Trombidion satiné. (Trombidium holosericeum).
Ce charmant insecte abonde au printems et en été dans les jardins sur diverses fleurs, sur des arbres et sur la terre et flatte agréablement la vue par son rouge satiné. Jl se distingue des autres espèces de ce genre par son corps presque carré, déprimé, d'un rouge d'écarlate, et tout couvert de poils très fines. Ce trombidion ne laisse pas d'être d'une grande utilité dans les jardins, où il se nourrit de jeunes chenilles qu'il suce.
Ad00341 08 035a/frePlantes. CLXV. Vol. X. No. 33.
SYSTEME DES PLANTES DE LINNÉ.
Le peu d'espace que nous avons ne nous permettant pas d'entrer dan1; lès détails qu'exige la richesse de la planche ci-jointe, nous nous trouvons obligés de renvoyer au plus grand texte et de nous borner à enalyser ce que ce système a de plus essentiel.
La base de ce système repose sur les organes générateurs des plantes, dont les anthères sont les organes mâles et les pistils les semelles. Ces organes sont ou très-décidés et visibles, ou leur existence est du moins très -cachée, et c'est de ce double état, que se forme la division principale du système. Les plantes se divisent en hermaphrodites et unisexuclles, selon que les organes générateurs et fécondateurs sont réunis dans uns corolle, ou qu'ils se trouvent séparés dans diverses corolles. Ce système se divise en 24 classes, dont chacune comprend plusieurs ordres, chaque ordre plusieurs Genres, et chaque Ganre plusieurs espèces. Les onze premières classes ne sont déterminées que par le nombre des anthères, depuis un jusqu'à douze et même plus, mais cependant au dessous de vingt, et toujours dans des fleurs hermaphrodites; les ordres se divisent d'après le nombre des styles du pistils. Les douze et treizième classes comprennent les plantes à anthères libres et d'égale hauteur, au nombre de 20 et plus; les ordres se rangent d'après le nombre des styles du pistil. Les quatorze et quinzième classes se déterminent par le nombre et le rapport mutuel de grandeur des anthères. Les plantes à 2 anthères longs et ù 2 anthères courts font partie de la 14e classe; les plantes à 4 anthères longs et à 2 courts font partie de la 15e. La soudure des anthères entre eux, soit d'après les (Staminés, soit d'après les anthères, ou la soudure de ces derniers avec le pistil forme les 5 classes suivantes. Dans la seizième classe, les anthères sont, d'après les étamines, dans un seul corps; dans la 17e, dans deux corps, dans la 18e, dans plus de deux corps; et dans la 19e,, les anthères sont soudés ensemble et les étamines sont libres. Dans la 20e, les anthères sont plantés sur le pistil, avec lequel ils se réunissent. C'est d'après le nombre des anthères, que les.ordres des -16e, 17e, 18e et 20e classes se distinguent, et dans la 19e c'est d'après le mélange des fleurs nrâlesj et femelles avec les hermaphrodites. Les 21 et 22c classes contiennent les plantes unisexuclles, dont quelquesunes avec des organes mâles sans pistil, et d'autres avec des pistils sans anthères. Dans ces deux classes, les fleurs mâles et femelles se trouvent réunies sur une plante. Dans la 22e classe les sleurs mâles sont sur un individu et les femelles sur un autre du même genre. La 23e classe comprend les plantes, dont le même individu est pourvu d'hermaphrodites mâles et femelles, et où les fleurs mâles et semelles sont placées sur des individus difsérents de celui, qui porte l'hermaphrodite. Les caractères des 21 et 22e classes se dériveHt ou du nombre des anthères, ou de la soudure des étamines, ou des anthères, ou de la stérilité du pistil. Le caractère des ordres de la 23e classe se sonde sur la réunion des fleurs mâles, femelles ou hermaphrodites sur le même individu, ou sur des individus dissérents. La 24e classe contient les plantes dont les organes de sécondation «ont inconnus ou très-cachés.
Ad00341 08 036a/freMélanges. CCLXIV. Vol. X. No. 34.
LA CHASSE DES AUTRUCHES AUX BOULES.
Les premiers Espagnols, qui s'établirent sur la rivière delà Plata, ayant trouvé les boules généralement employées par les 'Indiens comme des armes propres à donner la chasse aux autruches, ne balancèrent pas à les adopter et à s'en servir pour prendre ces oiseaux ainsi que les chevaux; et de nos jours il n'est pas un seul paysan, qui sorte de chez lui sans cette arme. Ces boules se composent de deux pierres rondes, d'une demie livre environ. Chacune d'elles est cousue dans de la peau et attachée a l'extrémité d'une courroie de quatre à cinq toises de long, que l'on conservé avec de la graisse dans un état très-flexible. Ce sont les Indiens, qui apportent ces pierres de l'imérieur, qui fabriquent cette arme et la vendent à Buenos-Ayres.
Le maniement de cette arme consiste à retenir dans la main'-une boule, et la couriroie pliée en rond, qu'on laisse filer peu à peu pendant qu'on agite l'autre boule autour de l'a tête. Dès qu'on est assez près, c'est-àdire à 20 ou 30 aunes de l'objet que l'on veut prendre, on lâche la boule que l'on tenoit dans la main; celle - ci croise alors l'autre, qui par les convoi utions autour de la tête gagne une rapidité incroyable, jusqu'à ce qu'elles atteignent l'animal; la courroie entre en contact avec ses jambes et les boules, en volant dans des directions opposées enlacent la bête. On emploie pour prendre les chevaux trois boules, dont deux volent à Ta fois autour de la tête, ce qui produit une beaucoup plus grande célérité, et assure de beau> coup l'efset des enlacements. On prend le" cheval le plus sauvage de la plaine avec ces boules, qui le jettent par terre, ou qui en s'entortillant autour d'une jambe, le gênent dans sa course et le blessent à chaque bond, jusqu'à ce qu'on l'ait atteint et qu'on lui ait jeté un noeud coulant par dessus la tête. coup l'efset des enlacements. On prend le" cheval le plus sauvage de la plaine avec ces boules, qui le jettent par terre, ou qui en s'entortillant autour d'une jambe, le gênent dans sa course et le blessent à chaque bond, jusqu'à ce qu'on l'ait atteint et qu'on lui ait jeté un noeud coulant par dessus la tête.
L'autruche ou le Nandu, très-commune sur les rives de la Plata, dans les plaines de Monde-Video et les Pampas de Buenos-Ayres, court avec tant de vélocité, que les meilleurs cavaliers montés sur les plus excellents chevaux ne peuvent la rejoindre, et ce n'est qu'à l'aide de ces boules qu'on parvient à la prendre.
Ad00341 08 037a/freMélanges. CCLXV. Vol. X. No. 35.
LE MATADERO MÉRIDIONAL, UNE DES BOUCHERIES PUBLIQUES DES BUENOS AYRES.
Il y a à Buenos-Ayres quatre Mataderos ou boucheries publiques, dont une située à chaque extrémité et deux dans les quartiers de la Ville. Chaque Matadero contient divers parcages appartenant aux différents bouchers, où Ton renferme tous les animaux destinés à la boucherie, et d'où on les fait sortir l'un après l'autre pour les tuer. Après les avoir pris avec un noeud - coulant qu'on leur jette à -la sortie, oh leur «oupe les tendons des talons, les étend par terre et leur coupe le cou. C'est ainsi que les bouchers tuent autant de boeufs qu'il leur en saut, les laissant par terre et ne les écorchant, que lorsqu'ils en ont tué un nembre sussisant. Cela fait, ils placent le corps sur la peau, et le coupent à travers les côtes en trois grands morceaux et le mènent sur une charrette, exposé à la poussière et à la boue, jusqu'à la halle de la ville. Les intestins, qui demeurent dispersés çà et là, infecteroient vraisemblablement l'air, si de nombreux oiseaux carnassiers ne consumoient en moins d'une heure tous ces débris. On entretient aussi dans ces Mataderos des troupeaux de cochons, que l'on engraisse avec les têtes et les foies de boeufs.
Les oiseaux carnassiers, qui se rendent si utiles en mangeant les restes des animaux, sont 1) une espèce de Mouette, dont le bec etles pattes sont jaunes, les épaules et le dos. bleus, et le reste du corps d'un blanc éblouissant; 2) le vautour d'Oribu, très-commun surtout au Paraguay, mais qu'on ne. trouve jamais au delà de la latitude de Buenos-Ayres. La tête et le cou de cet oiseau sont chauves et ridés, son plumage est noir à l'exception des pointes des six premières pennes, qui sont blanches. Il a près de deux pieds de long, y compris la queue qui peut avoir de 6 à 7 pouces; 3) le Caracara, qui donne la chasse aux autruches, aux faons et aux agneaux, forme une troisième espèce de. ces animaux carnassiers.
Ad00341 08 038a/freOiseaux. CV. Vol X. No. 36.
OISEAUX TRÈS-CURIEUX.
Fig. 1. La Philabure huppée. (Philabura cristata.)
Cet oiseau, qui est d'une très-rare beauté et qui habite l'Amérique méridionale, a 9 pouces de long. Le plumage en est admirablement tacheté, et la tête est ornée d'une huppe, dont la couleur est un noir luisant mêlé de gris et de rouge. Les aîles sont conformées pour un vol rapide.
Fig. 2. Le Psaris de Cuvier. (Psaris Cuvieri.)
Cet oiseau a 5 1/2 pouces de long; son bec est bleuâtre, le dessus de la tête, en descendant jusqu'à la nuque, est d'un noir foncé et à reslet bleu; le dessous et les côtés de la tête sont blancs, et se perdent en un gris-cendré pâle; le dessus du corps est d'un verd d'olive jaunâtre; le dessous du cou, la poitrine et les plumes insérieures qui couvrent les ailes, sont d'un jaune clair, qui se perd dans le blanc vers le bas-ventre; les pennes des alles brunes sont d'un verd d'olive en dehors, et bordées de jaune en dedans; la queue courte est d'un verd d'olive avec des taches blanchâtres sur le bord.
Fig. 3. Procnias hirondelle. (Procnias hirundinacea)
Elle est très-remarquable par sa bouche large etextraordinaircment fendue, qui la met à même d'avaler les grandes baies des melastomes et des autres arbustes des tropiques, dont elle se nourrit, car eile ne mange point d'insectes, à ce que Cuvier assure. Elle s'éloigne de l'hirondelle par la conformation des aïles qui ne sont nullement appropriées à un vol rapide et soutenu. Ses pattes, qui sont aussi plus fortes, lui servent à se percher et à s'asseoir sur les broussailles. Notre planche représente un mâle, dont la longueur entière est à peu prés de 5ï- pouces. La partie inférieure du corps, l'anus et les plumes inférieures qui recouvrent les alles, sont d'un blanc très-pur dans le mâle et jaunâtres dans la femelle; les pennes, les plumes qui couvrent les ailes, et les pennes de la queue sont" noires et bordées de bleu, et bordées de vert dans la semelle. On trouve sréquemment ce Procnias dans les provinces méridionales du Brésil.
Fig. 4. Procnias a tête noire. (Procnias melanocephalus.)
Cet oiseau rare et nouveau, qui appartient à ce genre particulier, habite également le midi de l'Amérique, et a 9 1/4 pouces de long. Son bec est d'un noir bleuâtre et les plumes forment une petite huppe sur le derrière de la tète. Le plumage est en haut d'un verd d'olive, et en bas d'un jaune-verd pâle, et les yeux sont d'un rouge de carmin très-vif. On ne connoît pas encore la femelle.
Fig. 5. Le Platyrhynchus de Ceylon. (Platyrhynchus Ceylonensis.)
Ce genre se distingue parles caractères suivants: le bec est court, droit, très-plat caréné" en dessus le bec supérieur est recourbé à sa pointe, etc. La queue se compose de 12 pennes d'égale longueur; les pieds et les doigts sont courts et minces. Le plumage simple du petit oiseau. Figuré sur notre planche, paroit plutôt appartenir à un oiseau de l'Europe qu'à un oiseau des Jndes, où il est indigène. Il est couleur d'olive, mais jaune sous le corps; la tête et le menton sont gris.
Ad00341 08 039a/freVers. XXX. Vol. X. No. 37.
MOLLUSQUES REMARQUABLES.
Fig. 1. Limacelle lactée. (Limacellus lactescens.)
Les organes de la génération qui se trouvent séparés dans le même individu, éloignent cet animal du genre des limaçons (limax). C'est à cause de la grande ressemblance que se trouve avoir la seule espèce qui soit connue jusqu'ici, avec le genre Limax, que Blainviile lui a donné le nom de limacella. Elle n'a pu être décrite que sur des exemplaires qui te trouvent dans les musées britanniques, où on les conserve dans l'esprit de vin Le corps entier, qui est parsaitement lisse, e=t d'un blanc uniforme et l'on pre-sume qu'elle habite les Antilles.
Fig. 2. Onchydium de Buchanan. (Onchydium typhae [Buchanan.])
Le Docteur Buchanan a découvert ce mollusque, qui depuis cette époque n'a été l'objet d'aucune observation. 11 n'est pas hermaphrodite, puisque les organes générateur, mâles et femelles, ne se trouvent pas réunis dans le même individu. Il a été jusqu'à présent impossible de découvrir les signes extérieurs distinctifs des divers sexes, qui ne peuvent être seisis que pendant l'acte de l'accouplement. Cet animal vit sur le lypha elepliuntina du docteur Hoxbourgh. U a le dessus d'un verd noirâtre et le dessous jaune.
Fig. 3. Onchydium de Sloane. (Onchydium Sloani)
Cet ar.imal est décrit par Sloane dans l'histoire naturelle de Jamaïque. Ily est aussi figuré. Selon la description le dessus est blanchâtre ou d'une couleur -cendrée avec de taches noires. Il vit des herbes et la patrie est la Jamaïque.
Fig. 4. Le Veromcellus lisse. (Veronicellits laevis.)
Ce genre de Mollusques, se distingue des autres, 1) par le commencement d'une coquille calciforme, placée à la partie poslérieiire du bouclier, 2) par le pied qui est partout dépassé par le dernier, 3) par l'cuverture de la cavité bronchiale, placée au côté droit et sur le bord inférieur du bouclier, ainsi que par les organes générateurs réunis et ayant leitr orifice à la base du tentacule dr it. Blainviile a non seulement donné un nom à cet animal, qui est d'un sauve blanchâtre, mais il est aussi le premier qui l'ait décrit d'après un exemplaire qui existe dans le musée de la Grande-Bretagne.
Fig. 5. Le Plectrophore à cornes. (Plectrophorus corninus.)
Ce genre, se distingue par un petit corps testacé que l'animal porte sur la partie postérieure de son corps. Jl est d'une forme parfaitement conique saillante en dehors, et l'ouverture est ovale. Le jaune est la couleur de cette espèce dont on ne connoît pas la patrie.
Fig. 6. Le plectrophore à côtes. (Plectrophorus costatus.)
Le voyageur anglois Soledrac de Pilmont a découvert aux Molluques cet animal, qui a 2 pouces de long et traîne à l'extrémité lïii corps une espèce de test, dont notre figure représente beaucoup mieux la forme qu'on ne sauroit la décrire. Derrière le premier bouclier, il s'en trouve pour ainsi dire, un second lancéolé. Les deux boucliers sont rongeàtres et le reste du corps est d'un vert entrecoupé de bandes transversales d'un beau rouge olair.
Fig. 7. Le Plectrophore d'Orbigny. (Plectrophorus Orbignyi.)
Il est remarquable par une éminence ridée et assez dure, placée derrière et entre les tentacules supérieurs et semblable à une grosse verrue, composée d'une quantité de petites. Le bouclier couvreprès de la moitié du corps et a à droite sur le bord une échancrure avec un orisice, dans lequel se trouvent le trou respiratoire et les organes générateurs Derrière le bouclier est une bande étroite de la qualité du bouclier, laquelle porte à son extrémité la petite coquille. Le bouclier et la coquille sont jaunes et le reste du corps de l'animal est d'un blanc sale. Ce mollusque se nourrit de vers et d'une espèce de chenilles brunes et habite Ténériffe.
Ad00341 08 040a/frePlantes. CLXVI. Vol. X. No. 38.
HERBAGES REMARQUABLES.
Fig. 1. La Pteride aquiline. (Pteris Aquilina.)
Cette fougère, assez commune dans toute l'Europe, abondante dans nos forêts et surtout dans celles où l'on a fait des coupes récentes, ainsi que sur les montagnes exposées au soleil, se fait remarquer par sa-hauteur considérable et doit peut-être passer pour la plus grande des fougères;d'Allemagne. Il sort de la racine, qui est rampante, épaisse, d'un jaune noir, et qui pénètre très-avant dans la terre des tiges isolés, coriaces, sillonnés, durs, d'une, aune et même quelquefois de 5 pieds de haut, souvent de la grosseur du:petit doigt» lisses, roides et couleur de paille, qui forment en s'étendant un feuillage plat qui, large de o pieds, est d'un vert - jaune pâle, sec, dur et assez roide. Le long de la bordure des feuilles, le bord se recourbe en dessous et forme par là un ourlet, qui cache la sleur, ce qui lui a fait donner le nom de Pteris ou fougère à ourlet. On apperçoit au-dessous du rebord la Semence, qui consiste en une quantité de petites graines, mais en général ce n'est pas par celle-ci que. cette'fougère se propage. Quand on coupe en travers la tige insérieure ou même la racine, on apperçoit deux lignes, qui serpentent et figurent assez bien la doubla aigle et même, suivant qu'on fait l'incision, les lettres J. C. (Jésus- Christ); ce' qui lui a fait donner encore le nom de racine de JésusChrist. En plusieurs endroits on l'emploie en litière, ou combustible et eu bourre. Sa vertu astringente la rend propre h la tannerie y et à, défaut de la véritable racine de sougèïe, on la donne contre le ver solitaire. Elle est surtout très-importante pour la préparation de la potasse.
Fig. 2. Le Polypode vulgaire dont les racines sont appelées réglisse des bois. (Polypodium vulgareL.)
Cette fougère, assez commune en Europe, qui croît dans les forêts montagneuses, dans les fentes, àes rochers et sur les vieux murs, se nomme aussi réglisse sauvage. La racine, de la grosseur d'une plume d'oie, est noueuse et recouverte d'écaillés brunes. Il en sort des frondes simples à demi pennés, qui ne sont guère plus gros qu'ils le sont sur notre planche,, et qui sont portés par une tige assez courte. Ils sont unis, veinés et d'un beau vert. Le dos est parsemé de très-jolis petits monceaux de semences, qui sont ronds et d'un brun jaunâtre, dont chacun peut avoir la grosseur d'un grain de moutarde. Privés de voile, ils sont à hu, ce qui fait que le genre de Polypodium acquiert son caractère. La capsule, qui se fend ensin en travers, répand ses semences sines et réniformes, qui, d'après le calcul de Lindsay, dépassent le nombre de 60 millions. La racine de cette fougère est d'un goût acre, mais à la fois très-doux, et s'emploie souvent à la place de la réglisse.
Ad00341 08 041a/freMélanges. CCLXVI. Vol. X. No. 39.
LE ST. SÉPULCRE DE JÉRUSALEM.
Notre planche figure à droite l'intérieur de l'église du St. Sépulcre de Jérusalem, et à gauche l'entrée du St. Sépulcre.
Il est connu que le 12. Septembre 1807 l'église du St. Sépulcre brûla avec plusieurs monuments de l'antiquité et du tems des croisades; cependant la plupart àes piliers des murs extérieurs furent épargnés. Les Grecs ayant amassé de grandes sommes, rebâtirent cette église; néanmoins on voit par les planches du superbe ouvrage: "Voyage du comte Forbin dans le Levant," que le dehors de l'église, et nommément les murs et les pilastres extérieurs n'ont pas été entièrement réiablis. Le nouveau dôme du parvis intérieur repose sur 36 colonnes, et comme le panthéon de Rome, il est ouvert par en haut. Les colonnes réunies erîtr'elles par des arcades, forment en demi cercle des tribunes, affectées aux différentes sectes chrétiennes, qui y font leurs prières, Les magnifiques tombeaux des rois de Jérusalem, Geoffroi et Beaudoin de Bouillon, célèbres monuments de la chevalerie, ont été détruits par l'incendie, mais non pas, comme on l'a dit à tort, par la jalousie des prêtres grecs.
Le pélerin descend de l'église dans un souterrain pratiqué dans le roc, où l'on montre aux fidèles dans une fente du roc et derrière une grille les instruments, qui doivent avoir servi à crucifier Jésus-Christ. Le tombeau lui-même, dont les dehors sont figurés, sur notre planche à gauche, est à couvert des intempéries de l'air par une riche tente de satin de couleur. Des lampes très-riches y sont constamment allumées.
Le St. Sépulcre en lui-même est un autel de marbre, assez bas, de 7 pieds de long, sur 2£ de large; un tableau placé dans l'intérieur au dessus de la pierre sépulcrale représente le sauveur ressuscité.
Ad00341 08 042a/freMélanges. CCLXVII. Vol. X. No. 40.
COUVENTS DU PORTUGAL TRÈS-REMARQUABLES.
Cette planche représente quelques couvents du Portugal, qui ont sixé l'attention des voyageurs tant par leur situation que par les propriétés singulières qui les caractérisent.
La figure supérieure représente le couvent de Cintra situé sur le plus haut faîte du rocher de Lisboa et d'Estremadure, où l'on jouit de la perspective la plus vaste et la plus délicieuse. Pour arriver au monastère, on avoit pratiqué un chemin qui quoique en zig-zag ne laissoit pas d'être assez roide. Ce couvent étoit habité par des moines de l’ordre de St. Ierôme.
La figure inférieure représente le soi-disant couvent de liège, qui ne se trouve qu'à une lieue du précédent et qui étoit habité par des Franciscains, qui pour se préserver de toute humidité dans leurs petites cellules creusées dans et sous le roc, étoient obligés de les doubler de liège.
Ad00341 08 043a/freQuadrupèdes. CIII. Vol. X. No. 41.
ANIMAUX CARNASSIERS.
Les deux espèces de chats, figurées sur la planche ci-jointe, sont de nouvelles découvertes faites à l'île de Java par le célèbre naturaliste anglois Horsfield.
Fig. 1. Le chat de Java. (Felis javanensis.)
Cette espèce appartient à la famille du genre des chats, qui se distingue des autres par une moindre grandeur, des jambes assez élevées, une queue un peu courte et surtout parcequ'il n'a que 3 dents molaires dans chaque mâchoire. La couleur principale est un brun grisâtre, qui entremêlé de gris sur le corps, au cou et sur les membres, osfre diverses nuances. Les parties supérieures sont d'une couleur plus foncée et se rapprochent du rioir. Elle a une grande ressemblance avec le chat commun, néanmoins elle s'en éloigne par un corps plus élancé, ainsi que par la petitesse des oreilles, qui d'ailleurs sont à une plus grande distance des yeux. Ces derniers sont plus sur le devant de la tête que dans les autres espèces. Les premières sont rondes et petites, et il se trouve à la base antérieure une grosse.tousfe de poils. Le chat de Java a, mesure d'Angleterre, 1 pied et 11 pouces de long, sans y comprendre la queue. On le trouve dans toutes les grandes forêts de cette ilej il se tient pendant le jour caché dans les arbres creux, et ne peut être apprivoisé. On prétend qu'il fait usage de beaucoup d'astuce pour prendre la volaille et qu'il en imite la voix.
Fig. 2. Le chat grêle. (Felis gracilis.)
Animal d'une rare beauté, caractérisé par son corps élancé, sa tête pointue son museau aigu, par sa queue longue et grosse, et par ses pattes grêles et minces. Quant à la longueur le corps ressemble assez à celui du chat commun, mais par la conformation grêle de celui-ci, il a plus d'analogie avec lès animaux du genre des Viverres. La fourrure est extrêmement douce et fine et le poil en est trèsserré. La queue, dont la longueur égale à peu près celle du corps, est parsaitement cylindrique, couverte d'une sourrure soyeuse épaisse et ornée de sept anneaux.
Le fond de la couleur de la gorge, de la poitrine, du ventre, du dos, des eûtes et de la queue est un blanc jaunâtre pâle, qui foi-me le plus charmant contraste avec les bandes et taches d’un brun foncé approchant du noir, dont la fourrure est parsemée. Il n'est en général aucune espèce de chat, qui surpasse en élégance celle-ci, qui d'ailleurs est beaucoup plus rare que celle que nous avons décrite No. 1.
Ad00341 08 044a/freOiseaux. CVI. Vol. X. No. 42.
OISEAUX CHARMANTS ET RARES INDIGÈNES À L'EUROPE ET À L'ALLEMAGNE.
Cette planche figure 5 espèces des plus petits oiseaux de l'Europe. La plupart d'entre eux se plaisent dans les joncs et roseaux, chantent agréablement et sont oiseaux de passage. Cependant il y en a quelques-uns, qui habitent les forêts. Nous avons en Europe deux espèces de roitelets huppés.
Fig. 1. Le roitelet. (Sylvia regulus.)
Ce petit oiseau de 3 1/2 pouces de long a le dos couleur d'olive, les aîles noires et ornées de deux bandes blanches, une huppé couleur aorange, bordée latéralement par une ligne noire et le dessous du corps est gris de cendre.
Fig. 2. Le roitelet à trois bandes. (Sylvia ignicapilla.)
Quoique assez ressemblant au précédent, il s'en éloigne surtout par les trois bandes sur les joues, dont une noire et deux blanches. Ils séjournent l'un et l'autre dans les bois sapins, mais le premier préfère le sommet des arbres élevés et ne marche que par compagnies, pendant que l'autre ne voyage que par paire dans les bocages. On a cru longtems qu'ils etoient de la même espèce, mais un seul coup-d'oeil sur notre planche sussit pour se convaincre qu'ils diffèrent essentiellement. Ils construisent l'un et l'autre un nid sphéroïde sur la sommité des pins et se nourrissent de vers, qu'ils ne trouvent que très-difficilement en hiver.
Fig. 3. Bec fin Sarde. (Sylvia Sarda [Marmorn]).
Quoique cet oiseau soit indigène à l'île de Sardaigneil n'a été décrit, que tout récemment. Le plumage est d'un gris brunâtre et bleuâtre; les yeux sent rouges et les pattes, ainsi que le bec, jaunâtres. Il n'habite au reste que des contrées incultes et solitaires, aussi ne le trouve-t-on pas dans quelques districts de cette île. Sa pâture consiste en insectes et en vers.
Fig. 4. Bec fin passerinette. (Sylvia passerina.)
La tête et le cou sont gris de cendre, le dos d'un vert-brun, le dessous du cou, la poitrine et les côtés rougeâtreSj, le bas-ventre blanc, le bec et les pattes jaunes. Il est commun dans les plaines de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal.
Fig. 5. Bec fin Natterer. (Sylvia Nattereri.)
Le sommet de la tête et la nuque sont d'un brun-gris, le dos un peu plus soncé, les aîles et les plumes caudales sont d'un gris de cendre soncé et bordées d'un vert clair. Il vit également en Espagne et en Italie, où il se nourrit, comme toutes les espèces de ce genre, d'insectes.
Ad00341 08 045a/frePoissons. LVIII. Vol. X. No. 43.
JOLIS POISSONS.
Les poissons de plusieurs couleurs figurés sur notre planche font tous partie de la division des poissons osseux.
Fig. 1. Oligopode vélifère. (Oligopodes veliferus. Lacepède.)
Ce poisson est si bien caractérisé par ses monstrueuses nageoires anales et dorsales, qu'on ne peut lui refuser le nom de vélifère, et l'on croyoit même autrefois, qu'il pouvoit s'élever dans l'air, mais ses immenses nageoires, n'étant point latérales, ne peuvent lui être d'aucune utilité à cet égard, et par conséquent cette opinion est erronnée. Le corps est d'un blanc argentin, les nageoires sont brunes, et les dorsale et anale sont outre rela parsemées de taches d'un blanc bleuâtre. Les yeux sont couleur d'or. Ce poisson se trouve dans l'océan des Indes.
Fig. 2. Le Leptopode noir (Leptopodes ater.)
se trouve dans les parages de Nice, et n'ose presque jamais sortir de la fange, où il se tient constamment au fond de la mer sous des rochers. Son corps est d'un noir violet, mais les nageoires sont plus foncées. On ne fait aucun cas de sa chair.
Fig. 3. Rason à cinq taches. (Novacula pentadactyla.)
Ce poisson, qui habite les rivières de la Chine et de quelques îles de la mer des Indes, ofsre à ces contrées les avantages que nous retirons de la morue, car on le sèche et le sale comme celle-ci. Il abonde dans ces lieux, où il a souvent 8 pieds de long. La partie supérieure du corps est brune, l'inférieure d'un blanc jaunâtre et d'un éclat argentin, l'oeil jaune. Il se trouve en arrière de la tête ei de chaque côté 5 points, dont un jaune, un noir et trois bleus. Les nageoires dorsale et caudaie sont bleuâtres, et toutes les autres couleur d'orange avec un liseret violet.
Fig. 4. La Dorade. (Coryphaena Hippuris.)
Le jeu des couleurs de ce poisson est magnifique et ne peut se décrire. La couleur dominante de la partie supérieure du corps c'est le plus beau jaune entremêlé d'étincelles vertes et bleuâtres et d'un quantité de taches jaunâtres. Les nageoires sont jaunes. Ce sont surtout les poissons volants qu'il attaque et qui cherchent à lui échapper en voltigeant, mais il les reçoit la gueule l'eante à l'endroit où ils retombent dans leur élément. Sa voracité est telle qu'il dévore sans y regarder tout ce qu'on jette des vaisseaux; aussi n'est-il pas rare qu'en avalant l'hameçon il soit la victime de ce vice, parceque l'excellence de sa chair le fait beau« coup rechercher. On le trouve abondamment dans toutes les mers qui ne sont pas trop sroides et sa longueur est de 4 à 5 pieds.
Fig. 5. Rason bleu. (Novacula caerulea.)
C'est le seul poisson qui soit tout-à-fait bleu; il habite les mers chaudes sur la côte orientale de l'Amérique, et a près de 2 pied« de long. Quant à son histoire naturelle, elle est encore très peu connue.
Ad00341 08 046a/freMélanges. CCLXVllI. Vol. X. No. 44 et 45.
HISTOIRE NATURELLE DES NUAGES.
L'attention particulière qu'on a vouée de nos jours à l'étude des nuages a appris à juger, par leur forme, de leur propriété, ainsi que de celle de l'atmosphère et du changement vraisemblable que cette dernière doit éprouver.
Les nuages ont trois modifications fixes et simples dénommées et désinies ci- dessous,
a) Cirrhus ou nuage plumassé, nuage semblable à une boucle de cheveux ou à une plume. Des filaments, qui serpentent ou divergent parallèlement et qui sortent d'une partie dense du nuage, se déploient dans toutes les directions.
C'est avant l'orage que ce nuage est le plus distinct et le plus fréquent; et quand il se trouve opposé au vent ou qu'il se montre à l'horizon un groupe de cirrhus, il est assez ordinaire que le vent tourne du côté où se dirigent les points terminaux. Ses couches horizontales, surtout celles à bandes ascendantes annoncent une pluie prochaine; celles h franges pendantes marquent le beau tems.
b) Cumulus ou nuage amoncelé; nuage qui s'accumule par en haut, en masses denses, convexes ou coniques.
Ce nuage, qui parvient à sa plus grande hauteur dans la chaleur brûlante de l'après-midi, conserve son caractère jusqu'après le coucher du soleil, où il décroît et s'évapore plus ou moins vite,. de sorte que le ciel regagne toute la sérénité qu'il avoit à l'aurore. Il offre dans les dernières heures de son existence la plus agréable gradation de toutes les couleurs.
c) Stratus ou nuage à couches; couche nébuleuse horizontale large et prolongée, qui croit par en bas.
L'année entière offre peu de jours qui soient plus sereins et plus doux que ceux où l'aurore perce à travers ce nuage. Tels sont les jours délicieux de l'automne, qui forment l'intervalle de. calme entre les vents équinoxiaux et les ouragans de l'hiver.
On reconnoit encore deux modifications qui semblent servir de transition; ce sont:
d) Cirrho-cumulus; système combiné de petits nuages ronds et alignés.
Ce nuage de transition donne au ciel une beauté parfaite, et il n'est pas rare de voir planer, aussi loin que l'oeil peut les atteindre dans l'azur du firmament, à diverses hauteurs, des couches distinctes qui paroissent se composer de nuages, qui deviennent toujours plus petits. Ces couches, qui sont les avant-coureurs naturels d'une grande chaleur, sont très-sréquentes en été.
e) Cirrho-stratus; couche horizontale ou légèrement assaissée, plus dense daas sou milieu, etncave vers le bas ou ondoyante. Les groupes ont le même caractère que les nuages isolés.
Il annonce le vent, la pluie et la diminution de la chaleur. Lorsque le ciel est dans cet état; il se forme des cercles autour du soleil et de la lune, et ses coupes accidentelles produisent des soleils et des Lunes secondaires. Cette apparition annonce, comme celle d'un cercle autour du soleil et de la lune, presque toujours la pluie.
Il y a encore deux modisications d'une espèce composée; savoir:
f) Cumula stratus; nuage dans lequel la forme de cumulus est combinée avec celle de cirrho-stratus ou de cirrho-cumulus. Le cumulus, plat eu haut, dépasse la partie inférieure.
Le cumula-stratus abonde ordinairement par un tems très-couvert, et offre des phénomènes, dont la description est presque impossible. Son pronostic est en général incertain; néanmoins lorsqu'il s'est formé le matin, le jour devient souvent trèsbeau, quoique par un tems couvert, et lorsque le cirrho-stratus a contribué à sa formation, il est assez ordinaire que l'on reçoive le second ou le troisième jour de fortes averses.
g) Nimbus ou nuage de pluie; nuage dense, se prolongeant à sa partie supérieure en un Cirrhus et se dissolvant en pluie à l'inférieure.
L'expression nimbus n'offre autre chose que cette même quille de nuage en sens inverse, d où l'on voit tomber subitement en un endroit une averse, soit de pluie, de neige ou de grôle, car Id disférence est insignifiante. Comme il atteint dans l'atmosphère une hauteur considérable, on peut Fa-> percevoir à la distance de plusieurs lieues, et sou pronostic est certain. percevoir à la distance de plusieurs lieues, et sou pronostic est certain.
La figure supérieure de la planche CCLXVIII nous offre
1. le cirrhus tous différentes formes;
2. le cirrho-stratus reposant sur le cumulus.
La figure inférieure représente
3. le cirrhus avant l'orage;
4. le cirrhus-cumulus avant l'orage;
5. le nimbus entouré de cirrho-stratus et lançant des éclairs, par lesquels il se décharge de son électricité;
6. une ligne de cumulus passant à cumuls-stratus avant un orage.
Ad00341 08 047a/freMélanges. CCLXIX. Vol. X. No. 44 et 45.
HISTOIRE NATURELLE DES NUAGES. (Continuation du No. CCLXVIII.)
La figure supérieure de la planche ci-jointe représente
1 et 2. le cirrho-stratus;
3. des cirrhus qui se rapprochent et s'amoncèlent;
et la figure inférieure
4, des cirrhus se perdant en des cirrho-stratus;
5. des cirrho-stratus, des cumulus et des cumulo-stratus.
Ces deux planches offrent, avec les explications nécessaires, un aperçu très-instructif des formes principales sous lesquelles les nuages paroissent au ciel, et des présages qu'on doit leur attribuer d'après les observations qui ont eu lieu jusqu'ici.
Ad00341 08 048a/freMammifères. CIV. Vol. X. No. 46.
CÉTACÉS REMARQUABLES.
Ce n’est que de nos jours qu'on a acquis des connoissances plus précises à l'égard de ces animaux, mentionnés dans les anciennes rela-^ lions de voyage sous le nom de sirènes, vaches marines, et qui peut-être ont donné lieu -àl'antique fable des sirènes, et jusqu' à présent nous n'avons même que la représentation des deux animaux, figurés sur notre planche, qui soit fidèle. Ils sont désignés sous la dénomination générale de lamantins et manatis, et par Cuvier sous celle de Cétacés frugivores.
Fig. 1. Le Dugong. (Halicare cetacea.)
Au premier coup d'oeil, le Dugong ressemble presque parfaitement à la baleine, cependant il ne porte en lui aucune trace de nageoires ventrales ou dorsales, et la plus grande longueur qu'on puisse lui attribuer jusqu'ici n'en que de dix pieds. La peau, qui est lisse et parsemée de poils isoles, a trois quarts de pouce d'épaisseur. La partie supérieure est d'un bleu-clair et l'inférieure blanchâtre. Les mamelles sont petites et placées immédiatement au-dessous des nageoires. La tête est, proportion gardée, petite. La lèvre supérieure est très-grands, grosse et tronquée en travers, comme une trompe d'élephant coupée; elle forme un museau très-gros mobile à volonté. La trompe entière figure un croissant voûté, dont la partie insérieure est à rebords, couvrant la mâchoire supérieure, de la quelle sortent deux courtes dents à masque. Les yeux petits et convexes sont pourvus d'une troisième paupière. Les deux nageoires de la poitrine sont épaisses, charnues, couvertes de verrues au bord supérieur, calleuses et sans aucune trace d'ongles. Tout le corps est rond et s'amoindrit vers la queue. Cette dernière est large et horizontale.
Le Dugong vit dans les mers des Indes orientales et surtout sur les côtes de Sumatra. Comme son souffle bruyant le trahit quand il est sur la surface de l'eau, c'est la nuit qu'on le prend avec des lances. Sa chair, qui a le goût de celle du veau, se mange. La tendresse des femelles pour leurs petits est extraordinaire dans ces animaux, aussi, si l'on réussit à prendre un petit, est-on certain de se saisir de la mère, parcequ'elle suit alors jusqu'au rivage.
Fig. 2. Le Lamantin d'Amérique. (Manatus américaines.)
Le manati ou plutôt le lamantin de l’Amèrique méridionale a quelquefois de 15 à 20 pieds de long et pèse 80 quintaux. Le corps oblong se termine en une nageoire ovale et prolongée. La nageoire de la poitrine, moins large que celle du Dugong, est armée d'ongles. Les narines saillent sur le devant du museau. La peau est plus grise. La tendresse de ces animaux pour leurs petits est également très-grande, car ils portent sous les bras les petits qui viennent de naître. On se nourrit da leur chair et de leur lard. Ces animaux abondent le plus dans le fleuve des Amazones, dans l’Orinoqué, à Surinam, Cayenne et dans les Antilles.
Ad00341 08 049a/freOiseau. CVII. Vol. X. No. 47.
OISEAUX GRIMPEURS TRÈS-REMARQUABLES.
Fig. 1. Touraco Pauline. (Musophaga paulina)
Cet oiseau, qui pour la grandeur et la forme ressemble parfaitement au musophage violet (Porte-feuille d'enfants tome 9. No. 6.), est indigène à l'Afrique. Le plumage est vert, de cuivre, cependant les premières pennes et celles da milieu sent rouges; la huppe, qui se perd dans le cercle blanc autour des yeux, est également d'un beau rouge; les yeux sont rouges, le bec jaune et les pattes d'un hoir verdâtre. il est delà grosseur du pigeon domestique, doux et samilier, mais d'une voracité incroyable.
Nous avons déjà parlé de quelques espèces de la famille des Toucans; mais comme les. récentes observations de quelques voyageurs répandent de grandes lumières sur l'histoire naturelle de ces oiseaux, nous allons ajouter ici quelques explications. Les Toucans vivent par petites compagnies de 6 à 10 individus, et sont lents et lourds dans leur vol, ce qui ne les empêche cependant pas d'atteindre' les sommets des arbres les plus hauts, sur lesquels ils se tiennent presque constamment. Il saut qu'ils soient très-pressés par là saim pour qu'ils se posent à terre, où ils s'y prennent très-maussadement. Ils saisissent avec un côté du bec leur nourriture, qui consiste ordinairement en fruits et en insectes, la jettent en haut et la laissent tomber dans l'orisice de l'oesophage et l'avalent en entier. Si le morceau est trop gros, ils le laissent de côté, sans prendre la peine de le casser à coups de bec. Cependant dans le teins de la couvée, ces oiseaux deviennent si rapaces qu'ils détruisent les nids des autres oiseaux, et avalent les oeuss et les petits. Leur bec est si étrangement conformé qu'il a dès l'antiquité la plus reculée sixé l'attention, et qu'on a transporté au ciel leur image au nombre des astres.
Fig. 2. Le Toucan de Para. (Ramphastos Paraensis.)
n'a que 13 pouces de long et le bec, qui est noir et orné à sa base d'une bande transversale bleuâtre, en a 4. Le plumage du haut eu corps est noir et changeant; le bas-ventre les plumes sur les côtés et les cuisses sont de la même couleur. Le croupion et l'anus sont d'un rouge ponceau, ainsi que la poitrine insérieure, qui est séparée de la supérieure et du 'gosier couleur d'orange par une bande étroite d'un blanc jaunâtre. Le cercle autour des yeux est d'un rouge pâle et les pattes sont noires- Il habite le Brésil.
Fig. 3. L'Azzara. (Ramphastos Azzara.)
de 11 pouces de long et le bec de 3. Ce dernier est d'un blanc jaunâtre avec une bande longitudinale noire; le sommet de la tête et la nuque sont noirs; le cou d'un rouge brun est séparé de la poitrine, qui est rouge par une bande noire. Le ventre est noir, mais entremêlé à la partie inférieure de quelques plumes rouges. Le croupion est également rouge; le basventre et l'anus sont d'un jaune pâle; le reste du plumage est d'un vert plus ou moins luisant. Il habite l'Amérique méridionale.
Fig. 4 et 5. L'Aracara à bec tacheté, mâle et semelle. (Ramphastos maculatus.)
Le mâle de cet oiseau, indigène au Brésil, se distingue de la femelle par la couleur de son plumage et cela d'une manière bien srappante. Le bec de l'un et de l'autre est d'un blanc grisâtre, jaune à la pointe et tacheté de noir. Les yeux sont entourés d'un cercle bleuâtre; les pattes, sont d'un noir grisâtre et les ongles noii-es. Le haut de la tête, le gosier, le cou et la poitrine du mâle sont d'un noir changeant, les joues d'un jaune d'orange, mêlé de jaune clair. Une bande de la même couleur sépare la nuque noire du dos, qui est, ainsi que le reste du plumage supérieur, vert-d'olive; les côtés sont plus clairs et enti-emêlés de brun et de jaune d'or; l'anus est rouge et la queue d'un vert de bronze et d'un brun-clair à son extrémité. Le sommet et le derrière de la tête, la nuque, le menton, le gosier, la poitrine et le ventre de la femelle sont châtains, les joues verdâtres, les côtés couleur d'olive et entremêlés de plumes d'un jaune d'or. Le reste du plumage ressemble à celui du mâle.
Ad00341 08 050a/frePlantes. CLXVIL Vol. X. No. 48.
PLANTES MÉDICALES.
Fig. 1. La primevère. (Primula véris).
Cette plante, qui naît aux premiers rayons du soleil printannier, se plaît, comme toutes celles de sa famille, dans un endroit élevé, aussi la trouve-t-on communément dans les prairies qui décorent les montagnes. Les sleurs, qui sont d'un beau jaune d'or et la délicieuse odeur qu'elles exhalent, la rendent l'ornement de nos campagnes. Elle est d'ailleurs très-importante comme médicament, dont les anciens ont fait un usage très-sréquent contre les attaques de nerss. Cependant le thé que l'on fait de ses fleurs, quoique d'un goût exquis, est nuisible aux ensants, parcequ'il est trop stimulant. Sa racine s'emploie dans la brasserie de la bierre, et les feuilles se mangent en salade, surtout en Angleterre et en Hollande.
Les petites Figures de 1 à 10, montrent la corolle, le fruit et la semence dans leurs parties individuelles.
Fig. 2. Le mouron. (Anagallis arvensis).
Cette plante, dont les fleurs sont tantôt rouges et tantôt bleues, abonde, comme ivraie, dans les champs et les jardins, et fleurit depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. D'un goût acre, elle s'employoit dans les tems les plus reculés comme médicament et étoit alors regardée comme un remède insaillible contre la morsure des chiens enragés; mais les médecins actuels sont très-divisés d'opinion sur son utilité.
Les figures 1 à 9 représentent les parties individuelles de la corolle et la semence.
Ad00341 08 051a/freInsectes. XCII. Vol. X. No. 49.
SCARABÉES REMARQUABLES.
Tous les scarabées figurés sur la planche ci-jointe, font partie de la famille des lamellicornes, dont les antennes se terminent en une massue composée de feuillets en forme d'éventail ou de peigne.
Fig. 1. Le lethrus céphalote. (Lethrus cephalotes.)
Cet animal court, ramassé et d'un noir éclatant tient son nom de la conformation de la massue de ses antennes, dont les feuilles sont couchées les unes dans les autres comme d'un oignon. liest indigène aux déserts de. la Tartarie et de la Russie méridionale, cependant il se trouve aussi en Hongrie et dans l'Autriche méridionale. Comme le grillon des champs, il se creuse des trous dans la terre, et fait de grands ravages dans les vignobles, en rongeant les bourgeons; aussi les vignerons lui sont-ils une guerre implacable.
Fig. 2. Le trox sabuleux. (Trox sabulosus.)
Ce coléoptère est noir avec des points plus saillants soncés, cependant il a presque toujours l'air d'être gris à cause de la terre qui s'attache à son corps. Son corselet est à franges d'un jaune d'or. Il se tient en Allemagne sur les lisières exposées au soleil, mais il se plaît surtout dans le sable et se nourrit de corps animaux desséchés. La Figure a. en montre la grandeur naturelle.
Fig. 3. Le Sinodendre cylindrique. (Sinodendron cylindricum)
se tient sur les arbres à seuillage dans les contrées septentrionales, cependant il n'est pas rare en Allemagne. Il est conformé comme le Scarabée nasicorne, mais beaucoup plus petit. Le noir éclatant est sa couleur. Le mâle est le seul qui'ait sur le sommet de la tête une corne, qui est remplacée dans la femelle par une simple petite élévation terminée en pointe.
Fig. 4. Le platycère verd. (Platycerus caraboides.)
Sa couleur verte ou bleue d'acier est relevée par un charmant éclat métallique. Notre planche en figure une variéié à pattes d'un rouge brun. Ce scarabée n'est pas rare dans les dictricts boisés de l'Allemagne.
Fig. 5. L'Aesale scarabéoïde. (Aesalus scarabaeoides.)
D'un brun foncé, velu, antennes noires, terminées par une massue couleur de rouille; étuis (élytres) ornés de cinq bandes noires, veloutées et interrompues. Le premier exemplaire de ce scarabée, rare en Allemagne, a été trouvé aux environs de Vienne dans des bois de chêne pourri. Fig. a. en donne la grandeur naturelle.
Fig. 6. Le passale interrompu. (Passalus inrerruptus.)
Ce coléoptère de l'Amérique méridionale surprend par la séparation apparente et presque contre nature du corselet de la partie insérieure du corps et il est parfaitement caractérisé par son corps applati II est d'un brun noir et d'un vif éclat, mais les antennes, la bouche, les pattes et le bord de la poitrine sont chargés de poils roux. Les étuis ont de profonds sillons. Fig. A. représente l'étrange organisation du pied de devant grossi par Te bas. Il séjourne dans lesMroncs d'arbres et dans les cannes de sucre pourries, et sa nymphe dans des racines de patates.
Ad00341 08 052a/freMélanges. CCLXX. Vol. X. No. 50.
LA CLOCHE DE PLONGEUR.
On fait grand usage, de cette importante invention, soit pour faire sauter des roches sous la mer, soit pour recueillir les effets précieux que cet élément a engloutis dans un naufrage à proximité des côtes.
Cette cloche est faite d'un seul morceau de fer de fonte (gueuse) et la lumière y pénètre d'en haut par 8 à 10 trous hermétiquement fermés par un verre très-épais. Un tuyau de cuir, adapté à la partie supérieure de la cloche, sert de conduit à l'air que l'on peut y introduire aussitôt que la cloche est sous l'eau, ce qu'on exécute avec une machine pneumatique placée sur un radeau qui suit la cloche. L'intérieur contient des bancs et des outils pour les ouvriers, ainsi qu'une corbeille de fer, où l'on place tous les objets que l'on veut ramasser.
C'est avec de très-fortes cordes que l'on descend d'un vaisseau la cloche dans l'eau. Les personnes, non habituées à plonger dans cette cloche, ressentent, dès que la forte pression de l'eau vient à condenser l'air, une violente compression dans les oreilles et une angoisse générale. Les gens au contraire, habitués à ce genre d'occupation, y travaillent aussi facilement que s'ils étoient en plein air. Lorsque pendant leur ouvrage ils éprouvent quelque besoin, ils le font connoître par un certain nombre de coups de marteau qu'ils donnent à la cloche, et leurs compagnons qui sont sur le vaisseau, entendant et comprenant ces signes, leur donnent ou plus d'air, ou changent la cloche de place selon le désir des plongeurs.
Dès que le rocher, que l'on veut faire sauter, est assez profondément percé, on introduit dans la cavité une cartouche de poudre contenue dans un tuyau d'étain, que l'on allonge, à mesure que la cloche remonte doncernent, jusqu' à ce qu'il dépasse l'eau. Lorsque la cloche est sur le vaisseau, on jette dans ce tuyau un morceau de fer rouge, qui en allumant la poudre fait sauter la pierre.
Ces ouvriers sont en général très-sains et surtout de grands mangeurs et de sorts buveurs.
Ad00341 08 053a/freMammiferes. CV. Vol. X. No. 51.
OURS CURIEUX.
Fig. 1. Ours noir de l'Amérique. (Ursus americanus.)
Cette espèce appartient exclusivement au nouveau monde et ne doit pas être confondue avec l'ours brun de l'ancien monde, dont il se distingue clairement. La tête p. e, a une forme toute différente, et le poil est en partie d'une autre couleur, en partie plus mou et moins frisé.
Les côtés du nez sont d'un brun jaune, et l'on remarque au dessus des yeux un tache de la même couleur. Quant à la grandeur, elle disfère peu de celle de l'ours brun, et comme ce dernier, il se nourrit en partie de végétaux, en partie d'animaux, et pèse en automne de 5 à 600 livres.
L'ours noir habite les contrées les plus septentrionales de l'Amérique et même les districts montueux de l'isthme de Panama. Il se plaît dans les régions les plus solitaires et les plus inaccessibles, et ne sort que la nuit pour se procurer de la nourriture. — La femelle jette bas dans des cavernes ou dans des creux d'arbres ses petits, qui n'ont pas comme ceux de l'ours brun le collier jaunâtre.
Il nage et grimpe parfaitement, les Américains le chassent très-souvent à cause. de sa graisse et de sa viande, et ils le prennent le plus communément en mettant le feu à la tannière et tuent un à un les individus au moment où ils en sortent.
Fig. 2. L'ours gris. (Ursus griseus.)
Cet animal, qu'on a nouvellement décrit et qu'on ne connoît qu'imparfaitement, le plus grand et le plus féroce de ceux de son" espèce, se tient dans les districts montagneux du Mississippi et a été nommé par les Indiens l'ours redoutable, aussi ne se permettent-ils de l'attaquer que quand ils sont en très-grand nombre. Il paroît cependant, que cet ours séjourne. dans toute l'Amérique du Nord.
Cet animal,-qui a 9 pieds de long et pèse quelquefois 900 livres, est d'une forme plus lourde que l'ours brun. Sa force est telle qu'il tue facilement les plus grands bisons. Sa fourrure, épaisse, molle et à longs poils est fort estimée, et se vend de 20 à 30 Dollars.
Sa couleur est généralement d'un gris brun sans éclat argent. Les Espagnols au Cap François sur la côte de l'océan pacifique font p;iroitre cet ours dans les combats d'animaux.
Ad00341 08 054a/freOiseaux. CVIII. Vol. X. No. 52.
OISEAUX ÉTRANGERS D'UNE RARE BEAUTÉ.
Fig. 1. La Fauvette à tête rousse. (Sylvia ruficapilla.)
Ce petit oiseau n'a que 4 pouces et 4 lignes de long, tandis que l'espace d'un bout d'une aîle à l'autre en comprend 6 1/2.
La tête et le haut du cou du mâle sont d'un brun rouge, niais le gosier est un peu plus clair. La partie inférieure du corps et les ailes sont d'un beau jaune, la poitrine d'un orange sale, les côtés grisâtres, le dos vert - d'olive, les pennes des ailes et de la queue d'un vert noce et bordées de jaune. La femelle a les mêmes couleurs que le mâle, à l'exception cependant que le gosier est jaune et que quelques nuances sont moins perceptibles. Cet oiseau ne se pose que pour manger; il est indigène au Brésil; son chant est foible, mais mélodieux.
Fig. 2. La Fauvette mitrée d'Amerique. (Sylvia mitrata.)
Cet oiseau est de la grandeur du chardoneret. Le mâle a le bec, le derrière de la tête, la nuque et la poitrine noire, le devant de la tête et le dessous du corps d'un beau jaune, et toute la partie supérieure du corps d'un vert d'olive foncé. La femelle a les mêmes couleurs, mais beaucoup moins vives.
Cet oiseau habite les contrées solitaires de la Caroline, et se rend aussi, comme oiseau de passage, dans les autres-états unis.
Fig. 3. Le Tangara à ventre rouge (Tanagra rufiventris.)
n'a que 3 pouces et 9 lignes de long, dont il faut déduire 11 lignes pour la queue et 5 pour le bec.
Le violet d'un noir éclatant forme la couleur principale. Les côtés sont orange et les environs du sternum d'un roirge orange sale. Il est indigène au Brésil et une des plus petites espèces des soi-disants Tangaras Euphones.
Fig. 4. et 5. Le Manakin à longue pennes. (Pipra caudata.)
L'histoire naturelle de cet oiseau qui habite le Brésil est encore peu connue. Un très beau bleu de ciel est la couleur dominante pour le mâle; la tête et le bec sont bruns; le sommet de la tôle d'un vif orange est orné d'une huppe. Les pennes et la queue sont noires, et cette dernière est pourvue dans son milieu de deux pennes grandes et larges. La femelle est moins caractérisée par le mêj lange de son plumage et par l'éclat de ses couleurs, sa tête, beaucoup plus allongée que celle du mâle, n'a qu'une très-petite huppe. Le vert d'olive est la couleur principale. La queue et les pennes sont rougeâtres et entremêlées de vert d'olive.
Ad00341 08 055a/frePoissons. LIX. Vol. X No. 53.
POISSONS CURIEUX.
Fig. 1. Le Pantouflier. (Zigaena [squalus] Tiburo).
Ce n'est que tout récemment qu'on a reconnu que ce poisson, qui a une grande ressemblance avec le véritable marteau, forme une espèce particulière. Sa tête est néanmoins beaucoup plus courte que celle du marteau (t. 1. No. 55); d'ailleurs la bouche du dernier est saillante et celle du pantouslier est rentrée. Sa peau est rude au toucher, et il se trouve au dessus et au dessous de la bouche une quantité de pores qui sécrètent continuellement une liqueur visqueuse et gélatineuse. La gueule, qui est très grande, est armée de plusieurs rangs de dents, cependant cet animal est beaucoup moins voracequeles autres requins. Le dessus du corps est gris-clair, le dessous blanchâtre. Ce poisson habite les mers de l'Amérique méridionale.
Fig. 2. Le Squale Nicéen. (Scymnus sticaensis).
Le corps allongé, rondâtre et d'un violet soncé, est couvett de petites bosses pointues. La bouche est ovale, la langue et le palais sont lisses. Les ouvertures des branchies sont gran. des et arquées; la chair est assez délicate et le soie très grand et gras. On fait de la peau une des meilleures sortes de chagrin. Ce n'est souvent qu'à une très-grande profondeur que l'on prend à l'hameçon ce poisson, qui n'approche jamais de la côte et qui abonde dans la mer de Nice.
Les Syngnathes se classent de nos jours parmi les poissons osseux et non, comme autresois, parmi les cartilagineux. Ils se distinguent des autres poissons par la conformation particulière de leurs branchies, qui se divisent en petits faisceaux, placés deux à deux le long de l'arc branchial Leur corps est généralement recouvert d'écaillés, qui le font presque toujours paroître anguleux.
Fig. 3. Syngnathe Papacin. (Syngnatlius Papacinus).
Le corps est rondâtre en haut et forme en bas dans toute la longueur deux champs, La queue est ronde et mince, la trompe très-courte et la bouche petite. Ce charmant poisson est d'un beau rouge de corail rehaussé par des taches rondes d'un jaune d'or, qui à l'extrémité du corps deviennent annuitaires. La femelle est moins jolie. Ce poisson, qui a près d'un pied de long sur deux lignes de largeur, habite la mer de Nice. On y trouve aussi
Fig. 4. le Syngnathe à bandes. (Syngnathus sasciatus).
Il a pour la forme beaucoup de ressemblance avec le précédent. Le dos est d'un brun verdâtre et le ventre d'un beau bleu d'azur. De minces bandes d'un jaune d'or se prolongent transversalement sur les cotés. La queue se trouve couverte de petites taches irrégulières, bordées de brun. La femelle attache au dessous du ventre avec une espèce de colle deux rangs d'oeufs couleur d'or. Ces poissons sont preuve d'une grande tendresse pour leurs petits.
Fig. 5. Le Lepadogaster Balbis. (Lepadogaster Balbisius).
La planche ci-jointe, tigure une espèce du genre des Lepadogaster beaucoup plus jolie que celle qui est représentée No. 9. T. 9. de notre Portefeuille d'enfants. Celle-ci est d'un rouge violet, orné de taches rouges et parsemé d'une infinité de points noirs. Le milieu du corps et le ventre ressemblent pour le jeu des couleurs à l'aurore. La bouche est pourvue de dents. Cet animal a un pouce de long sur alignes de large.
Fig. 6. Le Lepadogaster Willdenow. (Lepadogaster Willdenowii).
Le dessus du corps est d'un jaune brunâtre et ponctué de rouge, la bouche large et armée de dents pointues, et la langue rude. Ce poisson a 2 pouces, 3 lignes de long et 5 lignes de large.
Quoique ces poissons soient privés de vessie natatoire, ils n'en nagent pas moins très-vîte. Ils sont très-hébétés, aussi les prend-on très-facilement.
Ad00341 08 056a/freMélanges. CCLXX. Vol. X. No. 54.
LA VILLE DE FUNCHAL ET LE FORT DE LOO DANS L'ILE DE MADÈRE.
Depuis la découverte et l'occupation de l'île de Madère au quinzième siècle par les Portuguois, cette île a toujours été pour eux une possession inappréciable. Presque tous les vaisseaux d'Europe, qui partent pour les contrées éloignées y jettent l'ancre, et la salubrité de son climat a rendu la santéà beaucoup de malades presque désespérés.
Elle fait partie des îles Canaries, et ses principales productions sont d'excellent casé et le vin délicieux connu sous le nom de vin de Madère, de Canarie, de Malvasier etc.
La ville de Funchal, qui forme pour ainsi dire, comme on le voit par la partie supérieure de notre planche, un magnifique amphithéâtre, est construite au pied de hautes montagnes et sur le côté méridional de l'île. Elle renserme 20,000 habitants, qui font le cinquième de toute la population. Ses environs se compo-sent de riches vignobles, entrecoupés de bosquets d'orangers et de citroniers, et ornés de magnifiques maisons de plaisance.
Le lieu d'atterage de l'île est au nord-ouest du roc de Loo et communique avec la ville de Funchal par une chaussée. On trouve dans la ville, qui est garnie de murs une cathédrale, grand ouvrage gothique, un hôpital très - commode, un théâtre et un couvent de franciscains. Ce dernier contient un appartement bizarrement décoré, dont les parois sont tapissés de crânes et ossements humains, et au milieu duquel est placé St. François tenant une balance, dans laquelle il pèse un saint et un pécheur. Il vaudroit mieux sans doute, que cette scène fût à jamais ensevelie dans les plus épaisses ténèbres, néanmoins elle est éclairée par une lampe.
Les maisons des grands sont les seules, qui soient pourvues de vitres, mais les jalousies et les balcons y ont d'un usage général. La ville est d'une construction irrégulière, cependant les rues, quoique étroites et sinueuses, sont tenues très-proprement, parcequ'elles sont arrosées par quelques ruisseaux, qui tarissent presque toujours en été; mais dans les sortes pluies, l'eau se précipite par torrents des hautes montagnes. Il y eut en 1803 une si assreuse lavasse que des rues entières surent entraînées dans la mer et que 700 personnes perdirent la vie dans cette catastrophe.
Le Fort de St. Jago est situé au midi du port et armé de 16 canons; le Pic-castel se trouve sur une hauteur en arrière de la ville, et les sortisications ont ensemble 70 pièces d'artillerie toutes parfaitement bien servies.
Quand on avance dans le pays, on rencontre, à une lieue de la ville environ, au milieu d'un bois de châtaigners, la charmante église, nostra senhora do monte, consacrée à la patrone de l'île, où l'on se rend sréquemment en pèlerinage par un chemin roide, mais bien pavé. Les matelots surtout ne manquent guère de visiter ce lieu de dévotion, et la beauté du coup d'oeil attire beaucoup d'étrangers sur ce site charmant.
Tout concourt à faire de «ette île le séjour le plus convenable et le mieux assorti aux besoins des malades et des convalescents. Tous les aliments y sont de la première qualité, l'air 1res-pur, les habitants hospitaliers, et les institutions pour la commodité des malades ne laissent absolument rien à désirer. Le séjour de cette ville est toutefois très-dispendieux.
Le Fort de Loo figuré au bas de notre planche, est bâti sur un rocher escarpé isolé qui s'élève d-ins la mer, non loin de Funchal. Il a une garnison et un reinparf armé de canons. Dominant entièrement le port, il met la ville à couvert de toute attaque du côté de la mer. C'est de là que partent les canots sanitaires pour visiter les vaisseaux, qui arrivent, avant qu'on leur permeLte aucune communication avec le rivage.
Ad00341 08 057a/freMèlanges. CCLXXI. Vol. X. No. 55.
UN BOSHMAN DE L'AFRIQUE MÉRIDIONALE.
Les boshmans habitent l'Afrique méridionale, non loin du Cap de Bonne Espérance et vivent, partie en guerre, partie en paix avec les Européens, qui ne rougissent pas de faire des présents aux derniers pour conserver cet état de bonne intelligence. Ils demeurent dans des Kraals ou villages dont chacun a son chef particulier; cependant beaucoup d'entre eux séjournent dans des cavernes, n'ayant pour tout bien que la peau sale et dégoûtante qui les couvre, un arc, des flèches, une lance, un couteau et quelques coques d'oeuf d'autruche. Souvent privés de gibier, ils recourent aux racines sauvages pour soutenir leur existence. Etant encore au degré le plus inférieur de civilisation ils croient, non à un dieu, mais à un diable qui a tout créé de la main gauche. S'attendant néanmoins à une résurrection, ils placent dans la tombe du défunt une lance, pour qu' à son réveil il puisse se défendre et se procurer des aliments.
Il y a un tems immémorial qu'ils se servent d'un instrument de musique nommé Gorah, composé d'un arc mince, sur lequel est tendue une corde de boyau, au bout de laquelle est placé le canon d'une plume d'autruche, plat et de 18 lignes de long, que le joueur prend dans la bouche. C'est en donnant plus ou moins d'haleine qu'il fait vibrer la corde qui produit des sons assez semblables à ceux du violon. Au reste ce n'est pas sans une peine infinie que le joueur parvient à rendre ces sons distints, car il s'y mêle très-souvent des sons qui n'approchent que trop du grognement du cochon.
Notre planche figure un de ces musiciens et un échantillon de la musique de ce peuple.
Ad00341 08 058a/freMammifères. CVI. Vol. X. No. 56.
MAMMIFÈRES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le musanga. (Viverra musanga.)
La sorte de viverre, que figure notre planche, vit à Java. Elle a 1 pied et 10 pouces de long, sans la queue qui en a 18. Proportion gardée, les pattes sont courtes et sortes. Sa sourrure se compose de poils soyeux roides qui restent hérissés, et il se trouve sur la lèvre supérieure une moustache de poils cornés à leur racine.
La véritable couleur, sujette néanmoins à de nombreuses variations, est la suivante: La tête est noire; à l'angle intérieur de l'oeil commence une bande d'un gris blanchâtre, laquelle, en s'élargissant, se prolonge transversalement au delà de l'oreille, jusque sur le côté de la nuque. Le corps, le devant de la nuque et de la poitrine sont d'un noir grisâtre, tirant quelquefois sur le brun jaune et jouant le rayé. L'extrémité du nez est blanchâtre.
Le musanga s'apprivoise facilement dans sa jeunesse, et se contente alors de végétaux. Comme il n'exige aucun soin, les habitans s'amusent à le priver. JI attaque cependant parfois la volaille, aussi dans son état sauvage choisit-il de préférence son séjour a proximité des villages. Il construit, à la manière des écureuils, son nid dans les sourches de très-fortes branches, ou dans les creux des arbres. Jl sort la nuit pour chercher sa nourriture et se rend de préférence dans les plantations de cafiers, où il ne mange que les baies et laisse les fèves, aussi les indigènes sont-ils lourde s'opposer à ces visites nocturnes. Jl arrive même souvent qu'il transporte les fruits du cafier dans des endroits fertiles, où la semence produit des arbres, dont les habitants tirent un grand bénéfice.
Fig. 2. Le Grisou. (Viverra vittata)
Cet animal habite l'Amérique méridionale. La ménagerie royale de Paris en possédoit un exemplaire, qui'étoit si privé qu'il jouoit avec tout le monde, et se couchoit, comme les chats, sur le dos et les pattes en l'air. Mais il étoit cruel à l'égard des animaux et les tuoit, même lorsqu'il n'étoit pas harcelé par la faim.
Le grison a 1 pied 10 pouces de long, la queue y comprise. La sourrure se compose de deux espèces de poils, plus soncée en bas qu'en haut, ce qui est une chose assez rare dans les quadrupèdes. Les parties supérieures sont d'un gris sale et les insérieures comme teintes en noir. Cet animal porte toujours sa queue horizontalement. —
Fig. 3. Le Telagon. (Mydaus meliceps.)
Cet animal a par la conformation de la tête beaucoup de ressemblance avec le blaireau, et se creuse comme celui-ci un terrien. Le museau est pourvu d'un rebord et semblable au groin du cochon. La queue est extrêmement courte. La fourrure est serrée garnie de poils fins et longs situés sur la tête et le cou de telle manière qu'il en résulte au sommet de la tête une espèce de crête transversal très-étroit. Le telagon est d'un brun noirâtre, qui se perd au ventre en un gris rougeâtre. L'occiput, une bande sur le dos et la pointe de la queue sont blancs. Le telagon a à l'extrémité du canal intestin quelques glandes qui sécrètent une liqueur fétide, qui paroit être le seul moyen de défense dont la nature l'ait armé. Dès qu'il est en danger, il lance avec un certain son cette liqueur qui remplit tous les environs d'une odeur infecte. Quand on parvient à surprendre cet animal et à le tuer sans lui laisser le tems de faire cette éjaculation, sa viande est exquise, et comme le telagon est très lent dans ses mouvements, les habitants y réussissent assez sonvent.
Une chose très-remarquable c'est que cette bête ne séjourne que sur les montagnes les plus élevées et qu'on la prend dans les plaines pour une créature des pays étrangers. Elle reste le jour dans son terrier et ne sort que la nuit pour chercher sa pâture qui consiste en racines et en larves d'insectes. Le telagon n'est nullement méchant, il est au contraire confiant et facile à apprivoiser.
Ad00341 08 059a/freOiseaux. CIX. Vol. X. No. 57.
JOLIES ESPÈCES DE PICS.
Cette famille offre de nombreuses espèces, dont quelques unes, indigènes à l'Allemagne sont décrites t. 3. No. 28. et No. 25. du 4e tome en figure d'étrangères.
Fig. 1. Le pic noir et blanc. (Picus bicolor.)
se distingue de tous les autres par la simplicité de ses couleurs, et il a 11 1/2 pouces de long. Le noir de suie est la couleur dominante, cependant la tète, la nuque et le bas-ventre sont d'un blanc pur, avec une foible'teinte de jaune au milieu du ventre. Cet oiseau réaemment découvert vit au Brésil.
Fig. 2. Le pic du Brésil. (Picus braziliensis)
Comme le précédent, il habite le Brésil, mais il ne se trouve que dans la province de Bahia. Il a 9 pouces d'Angleterre de long. Sa tête, dont la partie supérieure est d'un xouge cramoisi, est ornée d'une foible huppe. Les joues et tout le corps supérieur sont couleur d'olive et les pennes noires. Tout le plumage inférieur est couleur de tan à lignes transversales noires. Le cou est très-esfilé. On n'a décrit jusqu' à présent que le mâle.
Fig. 3. Le pic ferrugineux. (Picus rubiginosus.)
Cette espèce, dont la description est récente, a été trouvée dans l'Amérique espagnole. L'exemplaire ci-joint est un mâle. Il a 8 1/2 pouces de long dont le bec noirâtre en prend un, tout le plumage supérieur est, ainsi que la queue, couleur de rouille et de tan, et l'insérieur, couleur d'olive avec de nombreuses bandes non interrompues d'un beau châtain Le sront et le dessus de la tête sont d'un noir-gris oendré, la partie postérieure de la tête et la nuque d'un rouge cramoisi.
Fig. 4. et 5. Le picpie. (Picus Leuconalus)
Cet oiseau a été pris longtems pour une variété du grand pic bigarré, picus major (comparez No. 28. du Se Tome de notre portefeuille d'enfant). Etant assez rare, il n'a pas pu être sufsisamment observé, aussi n'est-ce que de nos jours qu'on a reconnu l'erreur.
Le mâle (Fig. 4.) a 10 pouces 8 lignes de long, et ses alles dépassent plus de la moitié de la queue. Le sommet et le derrière de la tête sont d'un rouge très-vis, les joues, la poitrine, la moitié dû ventre, une partie du dos et le croupion sont blancs. Les épaules, la partie supérieure du dos et la queue sont noires, le bas-ventre et l'anus sont cramoisis. La plupart des parties noires sont tachetées et striées de blanc, et les blanches de noir. Le cramoisi manque au sommet de la tête de la semelle (Fig. 5.), du reste elle diffère peu du mâle.
Cet oiseau habite le nord et passe en hiver dans des contrées plus méridionales, ce qui fait qu'on le trouve parfois dans le nord de l'Allemagne. Il habite assez fréquemment la Courlande et la Livonie.
Il aime les forets de futaie, ou les arbres, a feuilles larges sont mêlés aux sapins, et se plaît dans la proximité des habitations et se nourrit d'insectes. Il attaque parsois les ruches à miel, auxquelles il est très-jouisible. Cet oiseau construit dans le creux des arbres un nid, où il pond de 4 à 5 oeufs d'un blanc éclatant.
Ad00341 08 060a/frePoissons. LX. Vol. X. No. 58.
POISSONS REMARQUABLES.
Notre planche figure plusieurs poissons nouvellement découverts, appartenant en partie à des genres dont notre portefeuille d'enfants n'a pas encore fait mention.
Fig. 1. Le Gobie doré. (Gobius auratus.)
C'est avec raison que ce poisson porte le nom de doré, puisque le corps est du plus beau jaune d'or et ponctué de taches noires., et que les nageoires sont outre cela nuancées de rouge. Ce poisson, qui abonde dans la mer de Nice, a près de 4 pouces de long et se tient au milieu des rocs.
Fïg. 2. Le Gobie Le Sueur. (Gobius Sueuri.)
Ce poisson, d'un blanc transparent se perdant dans le jaune et le brun, a les côtés de la têie décorés de lignes transversales jaunes, qui se prolongent jusqu'au de là des mâchoires qui sont d'un bleu d'azur. Il séjourne également dans la mer de Nice au milieu des plantes maritimes et n'a que 3 1/2 pouces de long.
Fig. 3. Le Lutjan Geoffroy. (Lutjanus Geoffroyus.)
Le dessus du corps est d'un brun d'or et le dessous argentin. Il se trouve sur l'opercules des branchies et à la base de la queue une tache noirâtre ronde. Les nageoires abdominales sont bleues de ciel. Il habite la mer de Nice, et peut avoir 11 1/2 pouces de long.
Fig. 4. Le Lutjan Massa. (Lutjanus Massa.)
La partie supérieure de ce poisson est d'un brun verdâtre qui devient plus clair sur les côtés et se perd dans le jaune d'or sur le dessous du corps. Une grande tache triangulaire, bleu« et bordée de noir orne la partie insérieure de labasedelaqueue. Des lignes transversales couleur d'outreiner décorent la tête, et les nageoires sont bleuâtres. Il habite les rocs de la mer de Nice et a 5spouces de long.
Fig. 5. Le Lutjan vert-tendre. (Lutjanus chlorosochrus.)
Il est d'une couleur verdàtre jouant le rouge, traversée par des lignes longitudinales soncées. Il se trouve près de la queue et sur la partie supérieure une tache noire. Des couleurs beaucoup moins vives caractérisent la femelle. On le trouve en automne au milieu des rocs dans les environs de Nice.
Fig. 6. Le Lutjan Roissalis. (Lutjanus Roissali.)
Le corps de ce poisson est couleur d'outremer et presque toutes les écailles sont bordées d'un vert-jaune soncé. La gorge et le ventre sont d'un bleu argentin à reflet couleur aurore. Il a 7 1/2 pouces de long et sa chair est d'un goût exquis. On le prend abondamment pendant les mois d'hiver, aux environs de Nice.
Fig. 7. Le Lutjan Lamarck. (Lutjanus Lamarkii.)
Le corps un peu applati de ce joli poisson est bleu de mer sur le dos. L'argentin à reflet aurore et ponctué de noir décore les côtés, et l'argentin parsemé de points«amoisis orne le ventre. On pèche ce poisson a 4 pouces de long, dans les bas- fonds de la mer de Nice.
Fig. 8. Le Télescope. (Pomatomus Tele.scopus.)
Le fond de la couleur de ce poisson, dont les écailles sont assez lâches, est le noir tirant sur le rouge-violet et le bleu de ciel. Il a 1 pied 7 pouces de long et 5 1/2 pouces de large. Il est particulièrement caractérisé par l'énormité de ses yeux sphéroides et par ses formes solides et fortes. Comme il n'habite que les lieux les plus profonds de la nier de Nice, et qu'il nage avec une étonnante vélocité, on ne le prend que très-rarement. Sa chair est ferme, tendre et d'un goût exquis.
Fig. 9. La Perseque Vanloo (Perca Vanloo.)
se distingue par Ja magnificence de ses couleurs. Ses écailles ont l'éclat de l'or et de l'argent et reflettent dans diverses gradations le bleu de ciel et d'améthiste. Il a 6 1/2 pieds de long et se trouve dans la mer de Nice.
Fig. 10. Le Tetragonurus Cuvier. (Tetragonurus Cuvieri.)
Poisson très-raie et remarquable par plusieurs propriétés qui lui sont particulières. Il vit solitaire dans la mer de Nice, nage lentement et monte au mois d'Août près des côtes pour la propagation. Sa chair est blanche, tendre, mais très-nuisible, elle cause de fortes coliques, une chaleur qui produit de vives angoisses, des nausées, des vomissements et beaucoup d'autres funestes accidents. La forme de cet habitant de la mer est également tout étrange. La couleur principale est le noir jouant le violet et le rouge jaune. Il a 1 pied de long sur ls pouces de large.
Ad00341 08 061a/freVers. XXXI. Vol X. No. 59.
ANIMAUX RADIAIRES.
Les animaux figurés sur notre planche sont partie des animaux radiaires molasses.
Fig. 1. Stephanomie amphitrite. (Stephanomia Amphitritis.)
Les animaux dont nous faisons ici mention sont gélatineux et transparents. Plusieurs individus agglomérés tiennent à un tuyau commun et forment une masse qui nage librement et ressemble à une guirlande de feuilles auxquelles sont attachés de longs fils. Chaque individu a une trompe tubiforme rétractile et des appendices assez semblables à des feuilles. On ne reçoit les Stephanomies que par morceaux.
L'espèce que représente notre planche se reconnoît aux apophyses en forme de feulle. Les fils peu nombreux sont d’un beau rose. Elle se trouve dans l'océan austral et l’on y reconnoître une guirlande de cristal d’un bel azur. Les tentacules s’étendent au lin pour saisir la proie, et dès qu’elle est prise, des milliers de trompes, sortent de desssous les folioles et s'allongent pour la sucer.
Fig. 2. La ceinture de Venus. (Cestum veneris.)
fait partie des animaux radiaires, et l'orifice de la bouche se trouve au milieu du corps. Gélatineuse, transparente, couleur de lait, à reflets bleuâtres, elle nage librement. Par sa forme, elle ressemble presque à un ruban. Il y a sur le côté 4 côtes très-près les unes des autres. Le bord est frangé dans toute sa longueur. La bouche se trouve au milieu du bord supérieur, à une égale distance des deux bouts. Cet animal habite la mer de Nice, nage la bouche en haut, et ses mouvements sont ondoyants.
Fig. 3. La Beroë cylindrique. (Beroë cylindricus.)
a comme les autres animaux de ce genre le corps gélatineux, couvert extérieurement de côtes frangées, à la base duquel se trouve un orifice de la bouche.
Ces animaux répandent un éclat très-luisant et ressemblent pendant la nuit a autant de lumières nageantes. Plus leurs mouvements sont rapides, plus leur éclat est vif. L'espèce figurée ici habite l'Océan austral; elle nage verticalement et a environ 8 côtes longitudinales. L'orifice, qui se trouve à la base et que l'on prend pour la bouche est large. Le rose, diversement nuancé, est la couleur de l'animal, mais les franges jouent les plus belles couleurs de l'arc-en-ciel.
Ad00341 08 062a/freMélanges. CCLXXIII. Vol. X. No. 60.
LA NOUVELLE ATHÈNES CONSTRUITE SUR LES DÉBRIS DE L'ANCIENNE.
Athènes, cette ville de l'antiquité si florissante et si célèbre par les arts et les sciences, ayant été privée de son antique splendeur par les conquêtes des Turcs, étoit presque ensevelie dans un entier oubli. Jl y a environ cent ans que quelques voyageurs éclairés ont jeté quelque lumière sur l'état de cette cité. Ce n'est que par les ruines sur lesquelles la nouvelle Athènes est bâtie, qu'elle rappelé son antique grandeur; elle contient près de 10,000 habitants et ressemble à deux ou trois villages mal-bâtis, formant un tout. Les habitants sont pour la plupart grecs et leurs temples se composent en partie des restes des anciens temples. Jl y a deux collèges destinés à faire revivre le grec classique. Les grecs ont le droit de nommer tous les ans quatre magistrats particuliers, qui par le superbe nom d'archontes rappèlent l'ancienne grandeur d'Athènes, mais qui n'ont nullement le pouvoir de ces anciens magistrats.
Notre planche figure la plus petite partie de la ville considérée du côté du sud-est. Nous découvrons sur le devant les débris d'un temple immense consacré à Jupiter olympien et dont les trois colonnes isolées sont aussi partie derrière ce temple l'arc de triomphe d'Adrien, et dans le fond la citadelle de la ville, l'Acropolis, avec les ruines du Parthenon, temple magnifique consacré à Minerve.
Ad00341 08 063a/freMammifères. CVII. Vol. X. No. 61.
CERFS REMARQUABLES.
Fig. 1. 2. et 3. Le cerf de Virginie. (Cervus virginicus.)
Ces cerfs de Virginie, dont les peaux sont connues et -estimées sous le nom de peaux d'Amérique, sont de la hauteur du daine. Le dessus du corps et le devant des jambes du mâle (Fig. 1.), de la femelle (Fig. 2.) et du saon (Fig. 3.) sont en. été couleur de canelle et en hiver grisâtres. Le dessous du corps est blanc, maie l'extrémité de la queue noire. Dès leur base les cornes se dirigent en arrière puis elles s'élèvent, et la partie supérieure se prolonge en avant.
Ces animaux, qui sont très-craintifs, ne sont pas rares dans l'Amérique septentrionale.
Fig. 4. La biche de Malacca. (Cervus malaccensis.)
Le mâle de cette espèce est encore inconnu. La biche que figure notre planche est d'un noir brun, mais l'épine du dos, les épaules et la queue platte et large à sa pointe sont noires. Le derrière des jambes est jaune. Elle -approche pour la grandeur de notre biche.
L'animal, originaire de la presqu'île de Malacca, étoit très privé.
Ad00341 08 064a/freOiseaux. CX. Vol. X. No. 62.
BEAUX OISEAUX GRIMPEURS.
Fig. 1. L'Aracari à bec silloné. (Pteroglossus sulcatus.)
Cet oiseau a douze pouces de long, y compris le bec qui en a trois, et dont la partie supérieure est voûtée et rouge, les côtes applatis et noirs. De chaque côté on distingue deux sillons. Le plumage, est en haut vert de perroquet et en bas vert-pale. Comme il n'a été apporté de l'Amérique espagnole en Europe que deux exemplaires de cet oiseau, on ne connoît pas encore son genre de vie, qui selon toute vraisemblance aura beaucoup d'affinité avec celui du Rhamphastos.
Les Pogonias.
Les Pogonias sont des oiseaux qui se rapprochent beaucoup des oiseaux, barbus. Les 4 espèces figurées sur notre planche sont indigènes à l'Afrique.
Fig. 2. Le Pogonias à bec silloné. (Pogonias sulcirostris.)
Le haut du corps est d'un noir bleuâtre; les ailes sont brunes, le gosier, la partie supérieure de la poitrine et le bas-ventre d'un louge d'écarlate, et il se trouve sur le dos une taohe blanche. Le bec supérieur est pourvu d'un sillon longitudinal très-marqué.
Fig. 3. Le Pogonias à bec uni. (Pogonias laevirostris.)
Ce Pogonias se distingue du précédent par son bec uni, par la tache écarlate située sur le sommet de la tête et la bande d'un rouge d'écarlate, dont les aîles sont décorées.
Fig. 4. Le Pogonias de Vieillot. (Pogonias Vieilloti)
Le brun est la couleur dominante du plumage, qui est blanchâtre au-dessous du corps. Les parties supérieure et antérieure du corps sont parsemées de taches écarlates, Les bords des pennes du milieu sont pâles.
Fig. 5. Le Pogonias de Stephens. (Pogonias Stepliensii.)
Il est noir, mais le sommet de la tête est rouge. On remarque au dessnâ des yeux et sur le dos de petites bandes ou raies jaunes, et sur les côtés du cou des taches blanches. Le dessous du corps est blanc.
Ad00341 08 065a/frePlantes. CLXVIII. Vol. X. No. 63.
CHAMPIGNONS PULVÉRULENTS ET FILAMENTEUX.
Les plantes figurées sur notre planche appartiennent toutes à la famille des champignons, et sont partie des champignons pulvérulents et filamenteux.
Les champignons pulvérulents (Conioinyci), sont les premiers commencements de la végétation et proviennent des sucs valétudinaires des plantes soit des plantes vivantes, soit du terreau. On doit les considérer comme de véritables végétaux, puisqu'il en croît de semblables sur des plantes tout-a-fait différentes.
Fig. 1. Le Xylome des Saules (Xyloma Salicinum)
se trouve vers l'automne sur les feuilles de l'érable, du genévrier et du saule.
a. grandeur naturelle;
b. grossi.
Fig. 2. La Röstelia grillée (Röstelia cancellata)
abonde sur les feuilles de poirier, où s'élèvent à l'épiderme des enveloppes de tissus silamenteux en forme d'outrés, qui à l'extrémité se perdent en filaments grillés.
Fig. 3. L'Aecide de Berberis (Aecidium Berberidis)
se manifeste sur plusieurs espèces de plantes telles que l'Euphorbe, le Berberis, comme la suite d'une sève maladive. Jl s engendre communément des taches d'un rouge de tuile, qui s'élèvent par en bas en tuyeaux, se cassent, se replient avec des bords crénelés, et disséminent une poussière d'un rouge jaunâtre.
Fig. 4. L'Urede sitophile. (Uredo sitophila.)
Ce Champignon provient d'une maladie du blé et est généralement connu. Jl attaque le germe du blé.
Fig. 5. L'Urede des glumes (Uredo glumarum)
se présente comme des spores ronds ou oblongs et d'une couleur d'orange, au calice et aux glumes du froment de l'épautre etc. Jl est aussi pernicieux que le précédent.
Fig. 6. L'Urede des épis (Uredo segetum.)
attaque les épis de la plus grande partie des espèces de blé et de beaucoup d'herbes. Jl change la farine du grain en une poudre noirâtre.
Fig. 7. La Rouille. (Puccinia graminis.)
Ce végétal destructeur se trouve sur les tiges de la plupart des espèces de blé et de beaucoup d'herbes.
a. une tige assectée;
b. un petit morceau d'épiderme grossi;
c. le champignon plus grossi encore.
Fig. 8. La Tuberculaire commune (Tubercularia vulgaris)
se trouve sur les branches sèches du groseiller, du prunier etc., et est d'un rouge de Cinabre.
Fig. 9. Le Gymnosporange des genévriers (Gymnosporangitun juniperinum.)
se manifeste sur les genévriers sous la forme d'une gélatine d'un jaune d'or, qui sert d'exhaussements semblables à un goitre.
b. les Spores grossis.
Les champignons filamenteux sont des filaments ou tubes, aussi clairs que le verre, doués de capsules, qui contiennent intérieurement des semences et des spores. On peut l'a diviser en moisissures gélatineuses, silamenteuses et poudreuses.
Fig. 10. Le Bystoclade des fenêtres. (Bystocladium fenestrale.)
Jl abonde aux carreaux de vitre des chambres humides et forme de petites taches qui s'étendent eu rayons.
Fig. 11. Le Polyactis commun (Polyactis vulgaris)
forme des filaments ramifiés et perpendiculaires sur les branches et les feuilles des plantes qui se trouvent dans un appartement formé.
Fig. 12. Le Racodium des caves. (Racodium cellare)
Ce champignon s'attache aux tonneaux dans les caves.
a. Grandeur naturelle;
b. grossi;
c. plus grossi.
Fig. 13. Le Dematium des Roches (Dematium rupestre)
forme sur les vieilles souches un enduit noirâtre, qui se rapproche du drap.
Fig. 14. Le Thamnidie elegant (Thamnidium elegans)
se manifeste sur la colle.
Fig. 15. La Moisissure de la crotte de chien. (Mucor caninus)
Blanc, avec de petites tètes jaunâtres, se développe dans les hivers humides sur la crotte de chien sèche.
b. filaments grossis avec la vescie;
c. une vescie crevée
Fig. 16. Le Pilobole crystallin. (Pilobolus crystallinus)
Tige simple, creuse, blanche, en forme de massue, rejetant ékisLiquement, lors de sa maturité, une vescie ronde et noire. Jl se trouve sur la fiante des boeufs.
Fig. 17. L'Isaire des scarabées. (Jsaria Eleuteratorum, Nees.)
se présente en hiver et en automne sur les scarabées morts comme le sommier ramisie et sphéroidal de filaments isolés.
Ad00341 08 066a/freMelanges. CCLXIV u. CCLXV. Vol. X. No. 64 u. 65.
DEUX VUES DE LA Chaine L'HIMALIH.
Au centre de l'Asie s'élève le plus haut et le plus grand plateau connu jusqu'à nos jours, que l'on peut adopter sans aucune incertitude pour le séjour des premiers hommes.
La chaîne de montagnes qui l'entoure au Sud, nommée dans la langue des Hindoux tschaudravikhura (montagne de la lune), se divise en occidentale — l’Hindukusch, ou le Caucase de l'Inde, qui laisse un passage à l’Indus, et qui ceint la charmante vallée de Caschemir, et en orientale — le mont Himalih, séjour de la neige, l’Imaus, l’Emodes et Himodus des Anciens.
La chaîne septentrionale de l'Himalih forme la crête principale et s'aperçoit de l'Indostan à la distance de 45 milles géographiques. L'anglois Webb porte la hauteur du pic le plus élevé qu'il a mesuré à 26,862 piés au dessus de la mer.
Il est vrai que tous ces arpentages ne peuvent se faire que dans un grand éloignement, puisqu'il est de toute impossibilité de s'approcher de la plus haute montagne. Tout ce que la nature a de plus effrayant en eccueils, abymes, précipites, torrents, glaciers et masses énormes de neige, s'y trouve en si grande quantité, que les hazards, auxquels s'exposent ceux'qui gravissent les montagnes de la Suisse, ne sont que des bagatelles en comparaison de ceux-ci. Ce n'est qu'en faisant les plus grands efforts que l’on parvient dans la région du milieu, où ne se trouve pas la moindre neige et l'on ne peut y arriver que par des espaces étroits que les fleuves bondissants laissent vides à côté de leurs lits.
Ces montagnes de granit, qui de loin ont l'air de rochers bruns, couleur de musc et verts de mer, contiennent les sources des plus grands fleuves de l'Asie, tels que l’lndus, la Bramaputra, la Jumna, le Gange etc. Il y a déjà des milliers d'années que les sources du Gange sont visitées par d'innombrables pèlerins, et le long de ce chemin on ne sauroit faire un pas sans rencontrer des passages de la mythologie des Indous. — Les Européens ont également pénétré jusque là.
Nos deux planches figurent deux points remarquables du côté méridional de la montagne entre le 95 1/2 et le 96 1/2 degré de longitude et le 31 1/2 de latitude, là où se trouvent les sources du Baglisati et de la Jumna, quoiqu'on ne puisse pas les reconnoître dans le chaos des rochers. On apercoit dans le fond la crête de neige blanche devant laquelle est située la région du milieu, composée de masses énormes de granit, avec une végétation insignifiante, et sur le devant des forets; la végétation, surtout celle de la bobel, ou acacia des Indes, y est assez active.
La région du milieu ne produit que des mousses et des plantes des Alpes; l'argali, les chamois et les marmottes sont les seuls des mammifères qui l'habitent; mais plus bas on trouve le boeuf grogneur, la chèvre de Caschemir et des animaux rapaces. Le penchant septentrional offre les saisons, la végétation, les fleurs et les fruits de l'Europe, tels que pêches, roses, la plupart des arbres des forets, des noix, et il ne s'étend pas aussi bas que celui du midi et sa plus basse surface est toujours une fois aussi haute que le Fichtelberg et le Brocken.
Le côté méridional a une pente assez continue et forme une terrasse imposante, qui embrasse le nord de l'Indostan. Ses vallons situés à 3,000—4,000 piés au dessus de la chaude surface du Bengale, jouissent du climat le plus délicieux, aussi la végétation des Indes y est-elle réunie à celle de l'Europe. Les oranges et les granades, les pommes et les noix, le riz et l'orge, le lin, le chanvre et le coton y croissent à côté l'un de l'autre. L'éléphant, l'ours, le tigre, y vivent. Cette contrée est restée inconnue aux Européens jusqu'au commencement du 19e siècle. Les guerres que l'Angleterre a eu à soutenir contre le Nepaul ont conduit les Anglois dans ces contrées, dont ils ont subjugué une partie. Ils sont restés maîtres de Sirmore Gurval, Kumaon, et ce qui tiennent au Nepaul et à l'Assam.
Ad00341 08 068a/freOiseaux. CXI. Vol. X. No. 66.
JOLIS OISEAUX ÉTRANGERS.
Fig. 1 et 2. La. belle Irène. (Irena puella.)
Ces charmants oiseaux se rapprochent beaucoup, pour la structure du corps, de nos corneilles. Toute la partie supérieure du mâle (fïg. 1.) est d'un beau bleu d'émail et la partie insérieure d'un noir velouté; mais le plumage de la semelle (fig. 2.) est d’un bleu foncé à reflet verd. Le brun est la couleur des pennes, du dessous des aîles et de la queue. On distingue en général des lignes ondoyantes brunes sur la tête, la nuque et le dessus du corps. Le bec et les pieds sont noirs. Java et Sumatra sont patrie de cet oiseau, qui séjourne dans les forêts et les bois, et se nourrit de fruits et des graines.
Fig. 3. Le Temia. (Phrenotrix Temia.)
Ce petit oiseau, dont le corps est à peu près bâti comme celui du corbeau, est également indigène à l'île de Java. La tête est d'un noir très-foncé autour du bec et des yeux. La couleur principale du corps est le noir de suie à reslet verd d'olive soncé, plus l'oiblo cependant sur la queue, et le noir s'y perd presque en une espèce de brun. Le bec et les pattes sont tout-à-fait noirs. Le Temia, dont le vol est très-lourd, se nourrit d'insectes.
Ad00341 08 072a/freMélanges. CCLXXVI. Vol. X. No. 70.
HOBARTSTOWN DANS L'ILE DE VAN DIEMENS LAND.
Notre planche figure la capitale de la colonie établie dans la grande île de Van Die mens Land, située sud-est de la nouvelle Hol lande. Hobartstown n'a été fondé qu'en 1804, et contenoit en 1821 au delà de 400 maisons et de 2700 habitants. La ville est pourvue d'un édifice pour le gouvernement 1); d'une église 2); de casernes 3); d'une forte prison 4); parce-que la colonie est en grande partie peuplée de criminels; d'un hôpital 5); elle est défendue par une batterie 6), et l'on a placé sur le mont-Nelson 7) des signaux et des telegrapher, La rivière Dervent, qui baigne les murs de cette ville, est navigable pour les gros vaisseaux marchands. Cette colonie européenne, à une telle proximité du pôle du sud, est déjà fournie de grandes commodités necestaires pour faire un commerce avantageux. Le pays, dont le climat est doux et très-sain, produit abondamment tout ce qui peut contribuer tant à la conservation qu'aux agréments de la vie, et l'on peut annoncer avec certitude que dans peu cette colonie sera une des établissements les plus florissants que l’Angleterre ait fondés.
Ad00341 08 073a/freMammifères. CVIII. Vol. X. No. 71
SINGES CURIEUX.
Fig. 1. Le Siamang. (Simia syndactyla.)
La patrie du Siamang — nom que lui donnent les Malayes— est Sumatra, où le Gouverneur Sir Stamford Raffles l’a découvert. Il est d'un noir d'agate et d'une organisation sorte et musculeuse. Le poil est doux et long, le visage sans poil et noir, les mamelles sont de la même couleur. Cet animal a depuis les talons jusqu'au sommet delà tête3piéds2poucesde haut, le bras seul 1 pied, J pouce. Le nom "syndactyla" lui est donné parce qu'aux mains postérieures les second et troisième doigt sont reunis jusqu'aux phalanges du milieu. Le système de dentition mérite aussi l'attention du naturaliste. Les oreilles, très. -rapprochées de la tète, sont extérieurement conformées comme celles de l'homme. Les poils, longs de près de 2 pouces qui recouvrent le corps de cette bête, sont, à l'exception de ceux de la tête, frisés. Les Siamangs vivent en société dans les forets. -
Fig. 2. Le Cimepeye. (Simia melalophos.)
Il vit également à Sumatra. La sourrure se compose de poils longs soyeux d'un jaunerougeatre vissur le dos, les côtés, le cou, la queue, sur la partie extérieure des membres, ainsi que sur les mains, le sront et les joues. La poitrine, le ventre et le côté intérieur des membres sont blanchâtres. Le visage et les oreilles soiit hleus. Les poils des joues sont épais et forment de belles moustaches, qui se dirigent en arrière. Cet animal a du museau jusqu'à la racine de la queue 1 pied 6 pouces de long, et de la jusqu'à la'pointe d.e la queue 2 pieds 8 pouces. Dressé, il a par devant 1 pied et 1 pouce et par derrière 1 pied 4 pouces, mesure de France.
Fig. 3. Le singe maure. (Simia maura.)
Il se distingue des autres Guenons par son visage plat et par son corps qui est sensiblement rentré depuis la poitrine jusqu'aux reins. Le visage est bordé de longs poils, pressés sur la tête. La queue est aussi longue que la tête et le tronc, pris ensemble. A l'exception de la poitrine, du ventre, du dessous des extrémités, et de la racine de la queue, qui sont tous gris, ce singe est d'un noir soncé. Cet animal a depuis. la pointe du nez jusqu'à la racine de la queue 2 pieds 3 pouces, et de cette dernière jusqu'à la pointe de la queue 2 pieds 4 pouces, mesure d'Angleterre, Le singe maure, dont la nourriture consiste en plantes, feuilles d'arbres et fruits sauvages, se tient dans les vastes forêts de Java, où il forme de grands troupeaux.
Fig. 4. La Mone. (Simia Mona.)
La tête de ce joli singe, qui habite l'Afrique, est d'un jaune doré et d'un vert éclatant, le dos et les côtés sont châtains et tachetés de noir; la partie supérieure des jambes et de la queue est d'un beau gris d'ardoise. Le cou, la poitrine, le ventre et le côté intérieur des quatre membres sont d'un blanc éclatant. Les joues sont décorées de moustaches épaisses d'un jaune pâle. Le visage est depuis les yeux jusqu'au nez bleuâtre, mais du reste couleur de chair.
Ad00341 08 074a/freOiseaux CXII. Vol. X. No. 72.
JOLIS CANARDS.
Fig. 1. 2. Le canard Tadorne. (Anas Tadorna.)
La tête et le cou du mâle sont d'un vert très-foncé, la partie insérieure du cou, les couvertures des alles, le dos, les côtés, le croupion et la base de la queue sont d'un blanc pur; les plumes des épaules, une large bande sur le milieu du ventre, le bas-ventre, les pennes et l'extrémité des pennes caudales, d'un noir foncé; la poitrine est entourée d'une large ceinture rousse, qui monte vers le dos; les ailes resléchissent le vert de pourpre; les plumes du dessous de la queue sont rousses, le bec et l'excroissance charnue du sront, d'un rouge de sang, les pattes couleur de chair, l'iris brune. Ce canard a 22 pouces de long. La femelle est plus petite; chez elle l'excroissance charnue est remplacée par une tache blanche et les couleurs sont plus sales. Ce canard habite le nord et l'est de l'Europe et même l'Islande. Il se plait dans les brisans et se nourrit de moules, de petits poissons, de srai, d'insectes et plantes marines. La cane pond de 10 à 12 oeuss ovales d'un blanc trèspur, et porte dans son bec ses petits, dès qu'ils sont éclos, vers la mer. On ne peut faire usage que de l'édredon de ces canards, dont la chair est mauvaise et sent le rance.
Fig. 3. 4. Le canard a iris blanc. (Anas leucophthalmos.)
La tète, le cou, la poitrine et les côtés du mâle sont d'un rouge vif, le dos et les ailes d'un noir brunâtre à reslet de pourpre et parsemés de petits points d'un rouge sale. Le ventre et les plumes du dessous de la queue sont d'un blanc pur; le bec est d'un noir bleuâtre, et l'iris blanche. Il a 15 pouces de long. La semelle n'en a que 14, et ses couleurs sont beaucoup moins vives. Ce canard, qui habite l'est de l'Europe, abonde surtout sur le Don. Il vient quelquesois, comme oiseau de passage, dans le nord et le midi de l'Allemagne, et séjourne de présérence dans des carrières. Il se nourrit d'insectes, de petites grenouilles, de plantes aquatiques et de leurs graines. La semelle couve de 9 à 10 oeufs d'un vert blanchâtre.
Fig. 5.6. Le canard Sarcelle d'Été. (Anas Querquedula)
Le sommet de la tête du vieux mâle est noirâtre; une bande blanche part au dessus des yeux et se prolonge vers la nuque, au lieu qu'il se trouve au dessus et au dessous de l'oeil de la semelle une bande blanche tachetée de brun. Le gosier est blanc, celui du mâle noir. La tête et le cou de ce dernier, sont bruns et parsemés de points blancs; les couvertures des alles sont d'un bleu gris-cendré, le miroir d'un vert grisâtre, bordé de deux bandes blanches. Ce canard, qui a 16 pouces de long, habite l'Europe et une partie de l'Asie, se nourrit de petits escargots, d'insectes, de vers et de plantes aquatiques, et sa chair est délicieuse. La femelle pond de 6 à 12 oeufs d'un vert jaune. Quand ce canard est effrayé, il s'envole en criant Knäck, Knäck.
Ad00341 08 075a/frePoissons. LXII. Vol. X. No. 73.
JOLIS POISSONS TRÈS-REMARQUABLES.
Tous les poissons figurés sur notre planche sont partie de ceux qui sont véritablement osseux et appartiennent à la division qu'on reconnaît aux épines qui tiennent lieu de premiers rayons à leur dorsale.
Fig. 1. Le Gymnetre Lacépède. (Gymneirus Cepedianus.)
Le corps de ce poisson, long d'un mètre, est soupoudré d'une poussière argentine, qui lui donne une admirable beauté, relevée d'ailleurs par trois taches rondes et noires sur le dos et une pareille sur le ventre. La nageoire dorsale est haute, d'un beau pourpre et se prolonge sur le dos entier. Les nageoires pectorales sont d'un rose pâle et celle de la queue d'un joli carmin. On le prend aux mois d'Avril et de Mai sur les côtes de Nice.
Fig. 2. Le Lépidope Peron. (Lepidopus Peronii.)
Ce poisson est également couvert d'une poudre argentine qnï joue l'or, le rose et l'azur. Les yeux sont grands, argentins; l'iris dorée, la nageoire dorsale jaune, et les nageoires insérieures de la poitrine ne sont que deux écailles en forme de cuiller. Ce poisson qui a 1§ mêtre de long, se pêche dans les environs de Nice et sa chair est extrêmement délicate.
Fig. 3. Le Lépidope Portugaise. (Lepidopus Lusitanicus.)
Les yeux de ce poisson, qui a plus de 5 pies do long, sont grands et l'iris est argentine. À l'exception des nageoires et de la queue qui sont brunes, le poisson est argentin, avec une teinte d'un bleu foncé vers le dos. On ne découvre aucune trace d'écaillés.
Fig. 4. Le Lépidope translucide. (Lepidopus pellucidus.)
Le corps long et applati de ce poisson récemment découvert est si translucide qu'on peut apercevoir tous les mouvements de son organisation intérieure. L'iris est argentine et les nageoires sont d'un violet elair. Il n'a que 2 décimètres de long, et les pêcheurs des côtes de Nice le nomment Carmarino.
Fig. 5. Le Blennie Audifred. (Blennius Audifredi.)
Le corps est couleur de laque, rehaussée par une sile de taches argentines, qui se prolongent de la tète iusqu' à la queue. La tète est parsemée de points argentins, l'iris couleur d'or et la prunelle noire. Ce poisson, qui a 1 décimètre de long se tient dans les environs de Nice entre les écueiïs.
Fig. 6. Le Blennie à trois nageoires. (Blennius tripteronotus.)
Son corps est d'un gris-blanc avec une teinte de rouge. Lé ventre est argentin et la trompe semblable au bec d'un pigeon. L'iris est rouge ainsi que la première nageoire dorsale, mais la seconde est transparente et la troisième bordée de rouge. Les nageoires pectorales sont blanches et celle de l'anus bordée de rouge. Il se trouve près de Nice et a 8 centimètres de long.
Fig. 7. Le Labre Giofredi. (Labrus Giofredi.)
La partie supérieure de ce poisson est d'un beau rouge de corail, qui se perd sur les côtés en jaune d'or et se métamorphose sur le ventre en argentin bleu-azuré. Il a les yeux rouges, /l'iris couleur d'or et les nageoires rouges, jaunes et violettes, et n'a que 3 décimètres de long. La chair de ce poisson, qui habite les côtes de Nice et se nourrit de mollusques et de crustacées, est aussi délicate que saine.
Fig. 8. Le Spare Passeroni. (Sparus Passeroni.)
La partie supérieure du corps de ce poisson est presque transparente; les côtés et le ventre jettent le plus bel éclat argentin. L'iris est argentine. Les nageoires sont d'un rouge tendre. La chair de ce poisson, qui n'a jamais au delà de 4 centimètres est blanche et délicate. On le pêche abondamment sur les côtes de Nice, depuis le mois de Février jusqu'au mois de Juillet.
Ad00341 08 077a/freMelanges. CCLXXVII. Vol. X. No. 75.
LACS ET BAS-FONDS SALSUGINEUX.
On trouve clans les vastes landes et déserts de l'Asie, de l'Afrique et du nord de la R.ussie beaucoup d'endroits, où se manifeste continuellement une force saline très-productive. Ces endroits se nomment lacs salsugineux, quand ils contiennent de l'eau salée, ou bas-fonds salsugineux, quand dans les saisons humides, l'eau qui s'y est arrêtée est recouverte d'une croûte saline.
Les lacs salsugineux abondent dans la Crimée, et celui que figure notre planche est situé, ainsi que beaucoup d'autres, dans le district de Perekow, à 17 werstes d'Armenskoi-Bazar. Des milliers de chariots se trouvent en partie sur le lac, sur lequel ils s'avancent aussi loin que la croûte peut les porter; d'autres attendent sur le rivage et d'autres à une plus grande distance. Les roufliers entrent nus dans le lac, amoncellent le sel, dont ils chargent un petit bateau, que l'on guindé du rivage par le moyen d'une grosse corde et que l'on traîne jusqu'à l'endroit où les chariots sont placés.
Le lac vieux et le lac rouge, situés à peu de distance l'un de l'autre, sont les lacs salsugineux les plus importants du district de Perekow, ils fournissent dans une bonne année 800,000 pud (40 livres de Russie) de sel. La Crimée renserme encore au delà de 20 lacs pareils, dont le sel cependant n'est pas toujours de la même qualité, et l'on peut adopter, vqu'une année portant l'autre, la quantité de sel que l'on gagne annuellement s'élève à 5 millions de pud, et en 1819 1e gouvernement en a vendu pour un demi million de roubles.
Ad00341 08 078a/freMammifères. CIX. Vol. X. No. 76.
MOUFFETTES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Pougoune. (Paradoxurus Typus.)
Pougoune ou poune est le nom malabare de cet animal, connu d'ailleurs, sous le nom de martre des palmiers. Comme les carnivores, il a des dents incisives, des maxillaires et des canines. Il marche absolument sur les talons, et se sert de ses serres, assez semblables à celles du chat, -soit pour se défendre, soit pour grimper, et comme les' doigts sont réunis par une membrane molle et lâche, on peut dire qu'il a des pies natatoires'. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal, c'est le pli particulier âe sa queue et qui n'a été jusqu'ici observé dans aucune autre bête. La tête ressemble à celle du chien, et le canal de l'ouie est couvert d'une soupape, dont l'animal serme l'oreille, quand il dort, La sourrure, qui se compose de poils soyeux et laineux est d'un jaune noirâtre, quand on la considère de la côté; quand on Ja considère de manière à ne voir que l'extrémité des poils elle paroît noirâtre, et jaune au contraire, quand on l'observe par devant et de manière à ape»cevoir les poils dans toute leur longueur,. On découvre sur le fond jaune :des deux côtés de l'épine dorsale trois lignes de. taches et d'autres sur les épaules et les cuisses, lesquelles taches disparoissent sur le fond noir, mais il s'en manifeste d'autres, placées à la file et formant des lignes. Les membres sont noires, la moitié de la queue et la tête le sont entièrement. L'oreille également noire est ornée d'un bord blanc d'une ligne de large. Cet animal séjourne aux Indes et à Java dans les contrées boissées.
Fig. 2. La civette. (Viverra civetta.)
Elle est marquée de bandes noires transversales sur un fond gris; le eou est blanc, le museau et les membres sont noirs. Ce que cet animalade plus curieux c'est la bourse, qui contient la matière odorante, qu'on tire de cet animal, laquelle se compose de plusieurs petites bourses, et qui dans les deux sexes est placée entre l'anus et les parties sexuelles. Outre cette bourse, la. civette a encore de chaque côté de l'anus un petit orifice d'où découle une liqueur noire et très fétide. L'Afrique et. une partie de l'Asie paroissent être la patrie de la civette, qui se distingue -surtout par sa paresse.
Ad00341 08 080a/frePoissons. LXIII. Vol. X. No. 78.
POISSONS CURIEUX DE GANGE.
Tous les poissons, figurés sur la planche eijointe, ont été récemment découverts en Bengale et sont partie de la division des poissons osseux, dont le devant de la nageoire dorsale est pourvu d'épines (Acanthopterygii). Les nageoires abdominales du genre des Mugils sont placées en arrière des pectorales; les deux dorsales sont courtes et séparées l'une de l'autre et la première est épineuse. La tête est applatie, large et couverte d'écaillés. On ne trouve dans la bouche, à côté de la langue, que quelques points élevés âpres qui tiennent lieu de dents. L'estomac, de ces poissons a une structure toute particulière. Le Mugil cephale, espèce européenne de ce poisson, se trouve fréquemment dans la Méditerannée. Les espèces que le naturaliste anglois Buchanan a découvertes dans le Gange, sont sans langue.
Fig. 1. Le Corsula. (Mugil corsula.)
Se trouve dans la plupart des rivières des provinces qu'arrose le Gange, ainsi que dans les étangs du Bengale méridional. Le dessus du corps est verdatre, le dessous argentin et sa chair est excellente. Le corsula a 1 pied de long.
Fig. 2. Le Parsia. (Mugil parsia.)
Le poisson, qui a quelquefois la longueur d'un empan, et rarement de la moitié, vit dans les eaux douces du Bengale. Le dos est verdâtre et le ventre argentin avec des bandes claires et foncées.
Les anglois du Bengale ont donné aux poissons qui sont partie du genre Bola le nom d'âble, avec laquelle cependant ils n'ont absolument aucune ressemblance, si ce n'est le mauvais goût. Les nageoires sont épineuses, et quelques os nus perceptibles dans le gosier sont armés de dents.
Fig. 3. Le Cuja. (Bola Cuja)
a de 4 à 5 pieds de long et séjourne dans les bouches du Gange. Le dos est argentin avec un foible reflet vert, et les côtés sont pourvus de petites taches noires longitudinales.
Fig. 4. Le Pama. (Bola pama.)
À Calcutta on donne le nom d'âble au Pâma, lorsqu'il n'a que 12 à 15 pouces de long, mais il atteint souvent de 4 à 5 pied?,et vit dans les bouches du Gange. L'argentin est la couleur principale de ce poisson, dont le dos cependant est d'un brun-verdâtre à reflet de pourpre et d'or.
Le genre Cheilodipterus a pour caractéristique l'orifice branchial très large et les yeux trèsdistantsl'un de l'autre; il est plus long que gros; le corps est applati, la tète, l'opercule des branchies et le corps sont couverts d'écaillés, il a huit nageoires, et se rapproche beaucoup des Gobius et de l’Ophiocephalus.
Fig. 5. Le Culius. (Cheilodipterus culius.)
Ce poisson de 3 à 4 pouces de long abond« dans les étangs et les fossés du Bengale, mais il n'est point estimé. Il fait partie du petit nombre d'animaux dont le ventre est plus foncé que le dos. Dans les eaux stagnantes, couvertes de plantes aquatiques, il noircit entièrement, et dans les eaux limpides le dos est d'un gris cendré.
Ad00341 08 081a/freInsectes. XCIII. Vol. X. No. 79.
INSECTES CURIEUX.
Tous les insectes figurés sur notre planche font partie de ceux que l'on nomme clans la vie commune mille-pieds, et forment une famille naturelle, qu'on a divisée de nos jours en plusieurs genres.
Fig. 1. 2. La Glomère marginée. (Glomeris marginata.)
Ces animaux tiennent le nom de Glomère de la propriété qu'ils ont de rapprocher en dessous les deux extrémités du corps dès qu'on les touche, de sorte que la tête et les pattes, sont cachées et enveloppées; ze qui leur donne l'air d'une boule et les préserve de tout danger. L'animal est d'un brun noir et toutes les anneaux sont bordées de jaune; il a l'éclat du poli. On le trouve en Allemagne dans des bosquets humides sous des pierres, des racines d'arbre et la mousse. On le voit grossi à F. 1, mais la ligne a. en montre la longueur naturelle; il est recoquillé ou en défonsé à fig. 2.
Fig. 3. La Glomère tachetée (Glomeris pustulata.)
a le même genre de vie que la précédente, mais elle est plus rare en Allemagne. Elle est d'un brun noir, d'un bel éclat, etl'on distingue sur anneaux quatre taches rouges ou jaunes, et le bord postérieur des anneaux est pâle.
Fig. 4. Le Julus de Londres. (Iulus Londinensis.)
Il est d'un brun noirâtre et le dernier anneau du corps est armé d'une petite pointe. Les pies sont rougeâtres, mais les articulations sont plus pâles. On le trouve sréquemment sous la mousse dans les forets aux environs de Londres.
Fig. 5. Le plus grand Julus. (Iulus maximus.)
La figure représente l'animal dans sa grandeur naturelle. Il est brun ou norâtre, vit au Brésil et a 134 paires de pies.
Fig. 6. La Craspedosome de Rawlin. (Craspedosoma Rawlinsii.)
C'est en Ecosse qu'on a d'abord découvert cet animal, qui se tient sous la mousse et les pierres, dont le dos est brun avec quatre lignes de points blancs; le ventre et les pies sont rougeâtres. La ligne a en figure la grandeur naturelle.
Fig. 7. Le Polydesme plat (Polydesmus complanatus.)
vit dans les bois du milieu de l'Allemagne; il est d'un gris-rougeâtre, et a 30 paires de pies. La raie a en marque la grandeur naturelle.
Fig. 8. 9. Le Lagurus. (Pollyxenus Lagurus.)
Cet animal a sur les côtés de la moitié supérieure des anneaux du corps de petites touffes de poils écailleux, deux autres lignes le long du dos, et derrière une espèce de queue composée de deux faisceaux de jolis poios blanls. Il a 12 paires de petits pies et habite sous l'écorce des arbres et le long des murs. L'une des figures représente le dessus de l'animal, et l'autre le dessous; la ligne a marque sa grandeur naturelle,
Ad00341 08 082a/freMélanges. CCLXXVIII. Vol. X. No. 80.
DESCRIPTION DE LA TOUR DE LONDRES.
Cet édifice, si respectable par sa vétusté et si remarquable par les événements historiques qui s'y sont passés, est situé à l'extrémité orientale de la ville de Londres, sur la bord de la Tamise au dessous du Tower-hill (colline de la tour), sur lequel maintes personnes, qui figurent dans l'histoire, ont perdu la vie sous la hache du bourreau.
L'époque de sa construction est incertaine; les uns la font remonter jusqu'au teins des Romains, et d'autres soutiennent, avec plus de vraisemblance, que c'est sous Guilleaume I. que Gundolphe, évèque de B.ochester, en a jeté les fondements. Il est certain qu'en 1140 le roi Etienne établit sa résidence dans cette citadelle, qui avait servi antérieurement de prison d'état. A en juger par sa situation, sa première destination était de servir à la défense de la ville du côté de l'eau. Les fortifications en étaient anciennement beaucoup plus considérables que de nos jours, car les fossés, les fortins, la hauteur et l'épaisseur des murs témoignent encore en faveur de son antique importance.
Les édifices les plus remarquables et dignes d'être cités, sont:
La tour blanche qui a été construite sous Guilleaume le conquérant vers l'an 1080. C'est un grand édifice carré de 116 pies de long sur 96 de large, à trois étages, avec un souterrain, dont la destination primitive est inconnue, et qui sert maintenant de magasin pour le salpêtre. Au dessus est l'ancienne chapelle, où se faisait autrefois le service divin pour la famille royale, et qui fait à présent partie des archives du royaume. Cet édifice est d'ailleurs un excellent modèle de l'antique architecture des Normands.
La chapelle de St. Pierre ad vincula mérite une mention particulière à cause des nombreux tombeaux de personnes distinguées par leur état et leur destinée, telles que Thomas Moins, John Fisher, Anne Boleyn, Catherine Howard etc. Elle est située dans un coin au nordouest de la forteresse.
L'habitation du gouverneur, située au sudouest, est un grand édisice, construit en grande partie en bois, contenant la chambre (council oiuuiberj, dans laquelLe ceux qui prirent part à la conspiration des poudres subirent leurs interrogatoires.
La tour de Beauchamp tient son nom d'un des nombreux prisonniers d'état, qui y ont langui longtems et se sont presque tous immortalisés par des inscriptions. Beauchamp, comte de Warwick, y fut incarcéré en 1793.
La tour de Devereux, fameux favori de la reine Elisabeth, où il fut incarcéré en 1601.
La tour des archives construite en murs de 13 pies d'épaisseur, n'ayant qu'un rez-de-chaussée et un premier étage. Elle contient les plus anciennes archives, désignées sous le nom de chartae antiquae, composées de 41 rouleaux, qui proviennent du tems d'Edouard le catholique et qui datent, ainsi du commencement du 15. siècle.
La forteresse contient, outre plusieurs autres tours plus ou moins bien entretenues, telles que la tour de sang, la tour de St. Martin, celle de la garderobe etc. etc., d'autres arsenaux, savoir:
l'arsenal espagnol, situé à l'opposite du sudouest de la tour blanche, où l'on conserve toutes les dépouilles de la formidable armada, qui devait débarquer en Angleterre, sous le règne d'Elisabeth. Entre autres objets dignes d'attention, on y voit la hache sous laquelle tomba la tête d'Anne Boleyn.
L'arsenal pour les chevaux, où sont placés les portraits de la plupart des rois d'Angleterre, depuis Guilleaume le conquérant jusqu'à Georges second, tous à cheval et richement armés, les dépouilles de Waterloo etc.
Le petit arsenal contient une grande quani tité d'anciennes pièces d'artillerie et d'autres objets militaires. Il a 345 pies de long sur 60 de large.
La tour de Londres contient actuellement des magasins pour toutes sortes, de provisions de guerre," le département de l'artillerie, un trésor en bijoux et diamants qui appartiennent à la couronne et les grandes archives, où sont déposés tous les anciens documents de la cour de Westminster, et elle est encore la principale prison des criminels d'état, mais on en a retiré la monnoie. La garde de cette forteresse est confiée, à un gouverneur, qui jouit de plusieurs prérogatives.
Ad00341 08 083a/freMammifères. CX. Vol. X No. 81.
SINGES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le grivet. (Cercopithecus griseus.)
Ce singe tient le milieu entre le maïbrouk (C, Cynosurus) et le callitriche (G. Sahaeus). Il ressemble au premier par la couleur générale du pelage, mais il s'en éloigne, par la forme de la tête. Une couleur plus foncée, une moustache blanche, etc. le distinguent du callitriche, dont il se rapproche néanmoins par la forme pyramidale de la tête. Le vert sale est la couleur dominante de la partie supérieure du corps et le blanc celle de la partie inférieure. On ne connoît pas encore la patrie de cette espèce de singes, mais on présume avec beaucoup de vraisemblance qu'elle est originaire d'Afrique, comme la plupart des cercopithèques.
Fig. 2. Le Chacma. (Papio comatus.)
On place ce singe dans le genre des babouins ou papions, qui sont pour la plupart assez grands et qui ont des abajoues et des grandes caloshés aux fesses. L'exemplaire, que figure notre planche, étoit un mâle, âgé à peu prés de 15 ans, qui, mesuré aux épaules, avoit 2 pies 4 lignes, et, à la partie postérieure, 1 pié 9 pouces. La queue avoit 1 pié 8 pouces de long. Le vert noir est la couleur générale, plus pâle cependant sur le devant des épaules et les côtés que sur le dos. Dans la captivité, ce singe acquiert quelquefois un si haut degré de méchanceté que la vie des hommes qui l'entourent court les plus grands dangers. Son nom est une abréviation de la dénomination Choak Katna, que lui ont donnée les Hottentots.
Il se trouve en Amérique une division principale de singes, caractérisés surtout par le manque des abajoues et de calosités aux fesses. Plusieurs espèces ont la queue prenante, dont elles se servent comme d'une cinquième main.
Fig. 3. Le Sajou à gorge blanche. (Cebus hypoleucos.)
L'exemplaire figuré sur la planche ci-jointe étoit un jeune mâle, qui avoit de la pointe du museau jusqu' à la racine de la queue 13 pouces et cette dernière en avoit 17. La hauteur, prise aux épaules, étoit de 6 pouces, et prise à la partie postérieure de 7. Les épaules, les bras et les côtés de la tête sont d'un blanc pur, et le reste du pelage est d'un noir foncé. La voix de cet animal dénote ses divers appétits; tantôt il sifle doucement et tantôt il abboie par intervalle. Ce singe est d'une extrême docilité et s'apprivoise aisément. Son regard est perçant, et il paroît pouvoir deviner les pensées et les intentions des hommes.
Les Sais vivent par troupes dans les forêts du Brésil et de la Guinée; ils sont très-voracës et lents dans leurs mouvements.
Fig. 4. Le Saï à grosse tête. (Pythecia monachus.)
La forme singulière de la tête de ce singe suffit pour le distinguer au premier coup d'oeil des autres espèces de ce genre. Cette forme bizarre lui donne un air stupide. La poitrine, le ventre et les joues sont d'un blanc tirant sur le vert d'orange. L'extérieur des bras est blanc, les avant-bras, les cuisses, les jambes et la queue sont noirs. Le dos et les flancs sont irrégulièrement marquetés de taches brunes et noires. ,
Ce singe, quoique naturellement craintif, est très-consiant. On présume que l'Amérique est sa patrie.
Ad00341 08 084a/freOiseaux. CXIII. Vol. X. No. 82.
OISEAUX CHARMANTS ET REMARQUABLES.
Fig. 1. L'Oxyrhynque à tête flamboyante. (Oxyrhynchus flammeiceps.)
Cet oiseau, dont la découverte est tout récente, est caractérisé par son bec court droit, triangulaire à la base et terminé en forme d'alêne; une jolie huppe d'un ronge ponceau est le plus bel ornement de cet oiseau. Le reste du plumage est généralement vert, cependant il se trouve sur les parties infé» rïeures une quantité de taches d'un noir brunâtre et irrégulièrement triangulaires, Les pattes et le bec de cet oiseau, qui n'a que 7 pouces de long, sont d'un noir bleuâtre. Notre planche
Figure le mâle que le naturaliste autrichien Natter er se procura au Brésil.
Fig. 2. Le Xenops à favoris. (Xenops genibarbis.)
Cet oiseau est sortement caractérisé par la 'forme ascendante de son bec, forme qui est le partage de plusieurs oiseaux, dont la plupart îi'ont été découverts que de nos jours. La tête est d'un brun foncé et parsemée de taches plus foncées encore; le dos tire sur le rougeâtre, mais la partie inférieure est rousse ainsi que la queue qui se compose de 12 plumes et qui est arrondie en cône. La gorge et les parties insérieures sont d'un blanc jaunâtre. Il habite le Brésil, où il est même assez rare.
Fig. 3. Le colibri à bec recourvé. (Trochilus recurvirostris.)
Les colibris se nourrissent, non du suc mieilleux des fleurs, comme on l'a cru précédemmcnt, mais de petits insectes, qu'ils retirent avec leur langue longue et esfilée du fond des fleurs, et c'est cette circonstance qui a donné origine à cette erreur, et qui la rend très-pardonnable. On connoît maintenant jusqu'à. 80 espèces de colibris, toutes indigènes à l'Amérique; celle queFigure notre planche vit au Pérou. Le corps et tout le plumage supérieur sont d'un vert d'or; la gorge et le cou, couverts jusqu'à la poitrine de petites plumes en forme ___^d'écaillés, jouent un très-beau vert d'éineraude. Une ligne noire descend de la poitrine et se prolonge au milieu du ventre; les cuisses sont blanches; la queue est tronquée en ligne droite, les deux plumes du milieu sont d'un bleu-vertfoncé, et les autres d'un brun de cuivre soncé, mais en bas il s'y joint une riche éclat de to.pase.
Fig. 4. Le Souimanga gracieux. (Nectarinia lepida)
Les nectarinies sont pour les pays chauds de l'ancien monde, ce que les. colibris sont pour l'Amérique, et peuvent soutenir la comparaison avec ces derniers, tant pour la conformation et le genre de vie que pour le brillant du plumage. — Le mâle de cette jolie espèce se distingue par une bande violette, qui, partant de chaque côté du bec, se prolonge jusqu'au cou. Le dessus de la tête, la nuque et le dos sont couleur de métal et jouent le vert et le violet, et les parties insérieures sont d'un beau jaune. Cet oiseau peut avoir 4 pouces de long, mais la femelle est un peu plus petite. Il habite principalement l'île de Java et se nourrit de petits insectes et d'araignées.
Fig. 5. Le Souimanga moustac. (Nectarinia mystacalis.)
On ne connoît jusqu'ici que le mâle de cette jolie espèce. Les deux plumes au milieu de la queue longue et cunéiforme dépassent de beaucoup toutes les autres. Il a de chaque côté du bec une petite moustache d'un violet métallique d'un vis éclat; cette même couleur décore les plumes du croupion et de la queue et forme sur la tête une assez grande taehe; le cou, la poitrine, la gorge et le dos sont d'un très-joli ponceau, les aîles d'un gris-cendré noirâtre, le milieu du ventre est d'un beau gris, le reste du plumage insérieur blanc, le bec et les pieds roux. Cet oiseau peut avoir un peu plus de 4 pouces de long. Il habite également l'île de Java, où il se nourrit de petits insectes, mais il est surtout sriand d'araignées.
Ad00341 08 085a/freInsectes. XCIV. Vol. X. No. 83.
COLÉOPTÈRES REMARQUABLES.
Fig. 1. La Manticore à grandes mâchoires. (Manticora maxillosa Fabr.)
Ce coléoptère vorace est assez grand, noir; la tête est presque sphéroïde, applatie des deux côtés, avec des mâchoires saillantes, dont l'intérieur est armé de dents à la racine. Le corselet est arrondi sur le devant, applati au milieu -et élevé sur le derrière avec un bord arrondi et une pointe échancrée. Les manteaux des aîles •sont réunis, plats en haut, velus, inclinés sur le côté et à bords fortement dentelés. Les pattes sont noires. Le Cap de Bonne Espérance est la patrie de ce coléoptère, qui court très-vite, vole avec beaucoup de légèreté, se tient sous les pierres et se nourrit de petits insectes, surtout de mouches.
Fig. 2. La Cicindèle des forêts. (Cicindela sylvatica Linn.)
Ce coléoptère, dont le dessus du corps est •d'un bronze noirâtre -et le dessous d'un violet noir étincelant, avec de petits poils blanchâtres, n'a que 8 à9 lignes de long. Il abonde en Allemagne, surtout dans les forêts de bois blanc, mais il-est plus rare en France, et fait partie des coléoptères voraces.
Fig. 3. La Megacephale de la Caroline. (Megacephala Carolinensis Latr.)
La partie supérieure du corps de ce coléoptère, indigène à la Caroline, est couleur d'or, l'inférieure d'un vert purpurin, les antennes, la bouche, une tache en forme de croissant à l'extrémité des manteaux des aîles et les pattes spnt d'un jaune de rouille. •
Fig. 4. Le Collyris à long cou. (Collyris longicollis.)
Ce-coléoptère habite le royaume de Siam; il est d'un beau bleu à l'exception des cuisses qui sont couleur de rouille. Les manteaux des iîles, qui sont fortement ponctués, sont échanccés à l'extrémité.
Fig. 5. L'Anthie à quatre taches. (Anthia quadriguttata Fabr.)
Cette nnthie vit, comme les autres carabes (carabici Latr.), sous la terre, l'écorce des arbres, les pierres etc. Elle est noire, mais il se trouve sur chaque manteau deux taches blanches. Elle habite le cap de Bonne Espérance.
Fig. 6. Le canonnier commun. (Brachinus crepitans Fabr.)
Ce petit bupreste, dont la grandeur naturelle est désignée par la ligne adjacente, passe la plus grande partie de l'année dans les pays boisés sous les pierres. Il n'est rare ni en Allemagne ni en France. Dès qu'il se sent saisi, il lâche par l'anus une vapeur bleue, accompagnée d'une petite détonation, qui fait désister les plus grands carabes, ses ennemis, de toute poursuite ultérieure. Il réitère, s'il le veut, jusqu'à huit fois cette explosion, produite par un mécanisme particulier qui se trouve dans l'intérieur du corps.
Fig. 7. La Lebia à quatre taches. (Lebia quadrimaculata)
Les lebiae se tiennent en général sous les pierres et les écorces d'arbre. Cette charmante espèce, dont la ligne placée à côté de la Figure désigne la grandeur naturelle., n'est pas rare dans les contrées.sablonneuses et humides de l'Allemagne. On la trouve aussi, surtout en hiver, sous les vieilles écorces d'arbre.
Fig. 8. La Lebia à tête bleue. (Lebia cyanocephala Latr.)
Cette espèce se trouve aussi assez fréquemment en Allemagne sous les pierres et sur les bords des près. Les manteaux sont d'un bleu éclatant ou d'un gris-bleu. Le corps est assez large, noir en dessous et d'un éclat bleu. La ligne placée à coté de la figure en montre la grandeur naturelle.
Fig. 9. Le Zuphie rubanné. (Zuphium fasciolatum Latr.)
Le dessus du corps est d'un brun - rouge foncé, les antennes brunes, les yeux noirs. La tête et le corselet sont fortement ponctués, mais le dernier a dans le milieu un sillon noir et une empreinte sur le bord extérieur. Chaque manteau est orné de sept bandes sines et à la racine d'une tache ovale d'un jaune rouge. Les pattes et la partie postérieure du corps sont d'un brun de rouille. Cette espèce de coléoptères, dont la grandeur naturelle est désigné« par la ligne adjacente, est assez commune dans le midi de la France,
Ad00341 08 086a/freMélanges CCLXXIX. Bd. X. No. 84.
INDIGÈNES DE L'AFRIQUE MÉRIDIONALE.
Fig. 1, est portrait d'un nommé Stoffel Speelmaiin, issu de la race des hottentots à demi civilisés. Faisant partie de la société de voyage de M. Burchell, il fut peint par ce savant à cause du caractéristique de son extérieur. Il avoit 5 pies 7 pouces, ainsi pins que la grandeur moyenne de son peuple. Son corps, quoique fort en os, étoit maigre. Cet homme, qui pou voit avoir près de 40 ans, se tenoit très-droit, coutume qu'il avoit sans doute contractée au service; il avoit beaucoup de vivacité pour un hottentot et son regard décéloit une adresse et une prudence extraordinaire. Is avoit les mâchoires saillantes, les joues rentrées, le nez plat et large, les narines très-ouvertes, la bouche grande, les lèvres grosses et retroussées, le menton étroit et déFiguré par de petites bosses. Il passoit pour un excellent tireur et aimoit beaucoup à voyager. Il avoit non seulement inventé mais fabriqué lui-même tout son costume. Sa cape étoit de peau de veau à laquelle tenoient encore les poils. Il portoit outre cela autour de la tête un mouchoir de coton rouge, et un mouchoir bleu étoit légèrement passé autour du cou. Ses culottes étoient de peau et sa jaquette de drap bleu. Il attachoit sur cette dernière une giberne qu'il s'étoit saite de la peau d'un léopard. .
Fig. 2 représente un chef des Kora ou Koranna. Cette peuplade, qui est de la même race que les hottentots, habite en partie au milieu des Griqua-hottentots, et en partie au milieu des brigands, mais elle se tient surtout sur les rives de la partie supérieure du fleuve d'orange, qui lui fournissent les meilleurs pâturages pour ses nombreux troupeaux de boeuf. Les Koranna sont, d'après les descriptions les plus récentes des voyageurs, d'un caractère pacisique, extrêmement indolents et très-peu intelligents. Ils viennent de demander un missionaire, en promettant de s'adonner à l'agriculture, si l'on exaucoit leur voeu. Le chef queFigure notre planche portoit autour de la tête un morceau de peau ployé en forme do turban et autour du corps un manteau de cuir fortement enduit de graisse et d'ochre rouge. Des colliers de perles de diverses couleurs décoroient le cou, auquel pendoient un couteau et l'écaillé d'une petite tortue, qui lui servoit de tabatière. La jointure des mains et l'avantbras étoient ornés de bracelets de perles, de cordons d'écorco d'acacia et d'une large bague d'ivoire. Il tient dans la main le Hassagai et le Kirri (le javelot et la massue), La bonté est empreinte sur son visage.
Ad00341 08 087a/freMélanges. CCLXXX. Vol. X. No. 85.
LE CAIRE EN EGYPTE.
La Capitale de l'Egypte, province de l'empire de Turquie, placée sous le 48° 58' 30" de longitude orientale et sous le 30° 2' 4" de latitude septentrionale, est située sur la rive orientale du Nil, là où ce fleuve se divise en plusieurs hranrhes pour former le Delta. • Elle a été sondée en 968' par Giassar, général du premier sultan- de la famille des Fatimes, et elle doit son nom à l'apparition de la planète Kaher (Mars)qui dominoit alors sur l'horizon., La ville se compose de 3 parties, très-distinctement figurées par notre planche, savoir: le Caire proprement dit au centre, Masr el attik ou le vieux Caire au Nord-ouest; Bulach, port de la ville, sud-ouest tout près du fleuve, et l'on distingue sur l'autre rive du îleuve Ghiza, qui peut passer pour un faux bourg, et à côté, mais dans le fond, ces célèbres pyramides, seuls restes de l'antique Memphis, Le Caire passe en' Orient pour une ville magnifique, qualité que nous sommes très-éloignés de lui attribuer. L'espace qu'il renferme contient non seulement des maisons, mais encore des jardins et même de9 champs; les rues en sont étroites, tortueuses, non pavées et pleines de bourbiers; les murs et les portes tombent en ruine. Les objets les plus remarquables qu'offre la ville sont: la forteresse et la résidence, 720 mosquées ornées d'un ou de- plusieurs minarets; 36 synagogues; 12 églises koptiques, 2 grecques, 2 catholiques, une maison des aliénés, etc. La population varie de 230,000 à 250,000 âmes, qui occupent près de 40,000 maisons. 11 peut y avoir parmi ces habitants 35,000 Koptes, 30,000 juifs, 10,000 grecs et 4,000 francs. Le reste se compose d'un mélange de diverses nations mahométanes et on y trouve grand nombre de nègres qui servent d'esclaves. Cette ville qui n'est, pas sans industrie fait un très-grand commerce, surtout en esclaves noirs, qui lui viennent de l'intérieur de l'Afrique.
Ad00341 08 088a/freMammifères. CXI. Bd. X. No. 86.
SINGES REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Toque. (Cercopithecus radiatus Geoff.)
La plus grande partie du corps de ce singe, qui habite la côte du Malabar est verte, mais le dessous est gris. Le museau est long et le front plat et ridé. De la racine de la queue jusqu'à la nuque, il a 13 pouces de long et peut avoir 1 pie 5 lignes de haut. La peau des mains se perd dans le violet. Les côtés nus du corps sont d'une couleur de chair pâle. On apperçoit sur le front quelques poils et sur la lèvre supérieure quelques soies courtes.
Fig. 2. Le Vervet. (Cercopithecus Pygerytha Geoff.)
Le Vervet est une espèce verte de singe très - rapprochée du Kallitrix et du Malbrouk. Le noir est la couleur du visage, cependant les joues sont couvertes de poils blancs; les mains des quatre pies sont noires et l'anus est entouré de poils d'un rouge jaune foncé. Toutes les parties supérieures sont d'un gris vert et les insérieures blanches. Il habite les forêts du cap de Bonne Espérance, à une grande distance des habitations humaines.
Fig. 3. 4. u. 5. Le Drill. (Invus leucophaeus Fr. Cuvier.)
Les Indes orientales sont la patrie de ce singe, dont le mâle est figuré à No. 3.,.la femelle à No. 4. et un vieux à No. 5. Le mâle se distinguo de la semelle par sa grandeur, la longueur de la tête et la couleur plus soncée de la fourrure. Le mâle mesuré à la partie postérieure a 22 pouces de long, tandis que la semelle n'en a que 16. Du sommet de la tête aux sesses, le mâle a 2 pies 2 pouces de long, et la semelle n'en a que 18. Le mâle a également autour du cou une bande de poils longs et fins, dont la partie inférieure est grise et la partie supérieure alternativement noire et jaune. Le visage et les oreilles sont nus de même que les fesses et les testicules. Le visage est noir, les mains sont couleur de cuivre, les fesses et les testicules d'un rouge vif, Le vieux mâle est beaucoup plus ramassé, sa barbe est plus sorte et sa tête très-grande.
Ad00341 08 089a/freOiseaux. CXIV. Vol. X. No. 87.
JOLIS OISEAUX ÉTRANGERS.
Fig. 1. Le Guèpier de Java. (Merops urica Horsf.)
Les îles de Java et de Ceylon sont la patrie de cet oiseau qui est une sois plus grand qu'il n'est dépeint sur la planche ci-jointe. Le haut de la tête et la nuque sont d'un,brun rouge; le tronc et les plumes qui couvrent le dessus de la queue, d'un bleu pâle; la gorge et la partie supérieure du cou d'un jaune de soufre, avec un collier peu large à écailles brunes et noires. Le dessous du corps est d'un vert jaune, les aîles et les pennes sont également vertes, cependant le mélange du jaune foncé y est plus sensible. La queue est verte et fourchue et le ventre d'un blanc bleuâtre. Le bec est noir et l'on distingue aux angles de la bouche une raie de soies courtes et roides. Cet oiseau se nourrit d'abeilles et de guêpes, qu'il prend en volant et niche dans des trous qu'il creuse lui-même sur les bords des rivières.
Fig. 2. Martin pecheur omnicolor. (Alcedo omnicolor Reinw.)
Le dos, les épaules, le ventre et bas-ventre sont bleus d'azur; les petites plumes qui couvrent les aîles noires, et les plus grandes, ainsi que les dernières du bord extérieur d'un bleu foncé. Le dessous des aîles est blanc, la gorge d'un beau châtain, le derrière de la tête bleu d'azur, la tête et les joues noires. Le dessus de la queue est d'un bleu ultramarin et le dessous noir. Le bec et les pattes sont d'un rouge de corail. Cet oiseau, qui alO pouces delong, est indigène àl'îledeJava, où ilsenourrit de poissons, d'insectes aquatiques, de verset de limaçons et niche dans des trous le long des fleuves.
Fig. 3. Martin jasseur couleur de canelle. (Halcyon cinnamominus Swains.)
Cet oiseau, qui habite la Nouvelle Seelande, a 10 pouces de long; la tète, la nuque et le dessous du corps sont couleur tanné, ainsi que les plumes du.dessous dos aîles. La partie supérieure du corps, les aîles et la queue sont d'un vert-bleu. Les plumes sur les oreilles sont d'un vert-soncé et sont en communication avec une petite bande noire dont la nuque est décorée. L'iris est jaune, le bec noir, la mâchoire insérieure blanchâtre à la racine et les pattes sont d'un brun noir. En général il se nourrit d'insectes et séjourne rarement près de l'eau.
Fig. 4. et 5. L'Eurylaime de Horsfield. (Eurylaimus Horsfieldii Temm.)
Cet oiseau, indigène aux îles de Java et de Sumatra, se tient le long des rivières et des lacs dans des contrées inaccessibles couvertes de forêts, et se nourrit d'insectes et de vers. Le dos du mâle est d'un brun qui se perd à l'extrémité dans le noir; les plumes des épaules, ainsi que celles du dos sont d'un jaune de citron; la queue est noire, surtout les deux plumes du milieu, car les autres ont à leur extrémité de grandes taches; les plumes qui couvrent le dessous de la queue sont d'un jaune pur; celles de la tête et des joues d'un noir qui se perd dans le noir de pourpre; les pattes d'un jaune- rouge soncé; les ongles brunes, et le bec est d'un rouge brun. —I La tête, la nuque et les ailes de la femelle (Fig. 5.)sont brunes avec des taches jaunes, moins grandes et moins vives cependant que celles du mâle; la gorge et la poitrine d'un gris cendré avec un mélange de jaune; les plumes du ventre et des slancs ont unesoible nuance de pourpre.
Ad00341 08 090a/freInsectes. XCV. Bd. X. No. 88.
COLÉOPTÈRES CURIEUX.
La planche ci-jointe représente plusieurs carabes qui ont beaucoup d'asfinité avec ceux qui ont été
Figurés sur la 83^ planche de ce volume.
Fig. 1. La Siagone à piès rouges. (Siagona rusipes Latr.)
Ce coléoptère, qui vit dans la Barbarie, est d'un noir brun, ponctué; les antennes et les pies sont d'un brun rouge. \
Fig. 2. Le Scarites géant. (Scarites Gigas Oliv.)
D'un beau noir éclatant, sans ailes. La tête est platte avec 2 enfoncements et 5 petites rides sur le front. On trouve un sillon au milieu du corselet, qui est pourvu sur le derrière d'une dent de chaque côté. Les elytres sont unis. Il n'est pas rare sur les côtes de la Mé» diterranée.
Fig. 3. La Clivine arenaire. (Clivina arenaria Latr.)
Elle est noirâtre ou d'un brun clair; les antennes et les palpes sont d'un jaune de rouille; la tête d'un rouge brun a un enfoncement de chaque côté. Le corselet sillonné au milieu est uni et éclatant; les pies sont couleur de rouille, et les elytres ont des lignes ponctuées. Elle vit en Allemagne sur les rivages sablonneux.
Fig. 4. Le Harpale à antennes rouges. (Harpalus rusicornis Latr.)
Ce Coléoptère, indigène à l'Allemagne, a le dessus du corps d'un noir de poix et le dessous d'un brun rouge; les palpes, les antennes et les jambes sont plus pâles; la tête est grosse
Fig. et unie; le coTselet est bordé d'un brun rouge; et les elytres sont couverts de petits poils d'un gris-jaune. Il est allé et se nourrit de chenilles et de vers.
Fig. 5. et 6. Le Zabre vouté. (Zabrus gibbus Bonelli.)
Le corps, dont le dessous, les palpes, les antennes et les jambes sont d'un brun de poix, et le dessus noir et d'un éclat médiocre, est voûté. Il ronge les germes et les racines des diverses espèces de blé, aussi sait-il souvent de grands dégâts en Allemagne, a, en figure la larve et b. la chrysalide.
Fig. 7. Le Brosque grand tête. (Broscus cephalotes Banz.)
Il est d'un noir éclatant, ponctué autour des yeux et sur le sront, et le corselet est cordiforme. Il se tient dans des trous.
Fig. 8. Le Molops strié. (Molops terricola Bonell.)
Il est noir en haut et d'un brun de poix en bas; les antennes et les jambes sont d'un brun rouge; le corselet est cordiforme et à rebord saillant; les elytres sont unis. On le trouve sous des pierres dans diverses contrées de l'Allemagne.
Fig. 9. L'Abax strié (Abax striola Bonell.)
séjourne dans les forêts de l'Allemagne sous des pierres. Il est d'un noir éclatant, le corselet presque quadrangulaire; les antennes sont depuis la quatrième articulation brunes et les elytres à sillons unis. Les semelles se distinguent par leurs elytres qui sont plus plats et qui s'élargissent vers le derrière du corps.
Ad00341 08 091a/frePlantes. CLXIX. Vol. X. No. 89.
PLANTES REMARQUABLES.
La plancha ci-jointe figure une samille de plantes très-remarquable, dont le caractère distinctif est que tous les espèces qui en font partie portent les semences à leurs racines.
Fig. 1. Isoëtes des marais. (Isoëtes lacustris Linn.)
La racine tuberculeuse est pourvue de filaments; les feuilles formées en lène sont pointues, demi- cylindriques, articulés et perpendiculaires. C'est à la base que sont placés les organes générateurs, et la capsule, de la grosseur d'un pois, contient des graines triangulaires et pyramidales. On trouve dans les lacs du Holstein cette plante, que la Brème amène en frayant du fond du lac à la surface. Fig. a. contient les organes générateurs de la semelle dans leur grandeur naturelle. Fig., b. grossis, et Fig. c. la semence grossie.
Fig. 2. La Marsile à quatre feuilles. (Marsilea quadrifolia Linn.)
Elle croît en Allemagne dans des endroits bourbeux et marécageux aux mois de juin et d'août. Sa tige et les racines sont rampantes et c'est des aisselles de la tige que sortent les fructifications pédiculées. Son feuillage ressemble aux feuilles de la surelle.Fig. a, représente les fructifications dans leur grandeur naturelle; b. grossies et diagonalementcoupées; c. les semences grossies.
Fig. 3. La pilulaire globulifère. (Pilularia globulifera Linn.)
C'est une plante rampante qui pousse des feuilles filiformes, de la grosseur d'une aiguille, roulées à leur sortie et qui se multiplie à l'infini. On la trouve dans toutes les prairies marécageuses de l'Europe. Elle fleurit aux mois de juin et de septembre et les semences sont mûres aux mois de septembre et d'octobre. Fig. ce. représente la sructification; ss. une capsule ouverte grossie; y. une capsule non ouverte coupée, où les organes mâles de la fructification sont en haut; 6. la dernière grossie, où les organes semelles sont en bas; e, ceux-ci encore plus grossis.
Fig. 4. L'Azolle pinnée. (Azolla pinnata R. Brown.)
Le feuillage est triangulaire, les feuilles supérieures sont vésiculaires et les racines filiformes. Elle croît dans la Nouvelle-Hollande. —Figure 4. la représente dans sa grandeur naturelle; a. la petite capsule placée sous les petites feuilles qui l'abritent; b. une petite feuille grossie; c. la capsule remplis de poudre d. celle-ci en diamètre; e. une capsule de graines ouverte, ets. une graine ouverte avec un pédicule très-grossie.
Fig. 5. La Salvinie flottante. (Salvinia natans.)
Se trouve sréquemment dans les marais et fossés de l'Allemagne et recouvre l'eau comme la lentille d'eau, Les branches sont articulées, et il se trouve aux articulations des feuilles isolées opposées.
Fig. a. représente une capsule grossie; b. plus grossie encore, ouverte et pleine de graines.
Ad00341 08 092a/freMélanges. CCLXXXI. Vol. X. No. 90.
LA CAVERNE DE GAILENREUTH
Cette caverne est au sud-ouest, a une pe- On arrive par une sente perpendiculaire dans la tite demi-lieue du village de Gailenreuth, non second espace C et par une large ouverture D loin de Muggendorf, près de Bamberg et se on va obliquement de la seconde caverne dans trouve dans la soi-disante montagne des caver- l'abyme, où se trouvent des charges entières nés. L'entrée, qui a 6s pies de haut sur 17 de d'os détachés, au lieu que E est une masse torala. rge, ofsre encore des traces d'un ancien mur posée pour la plus grande partie d'os et de staquiavoit apparemment été construit pour la fer- lagmites, La chambre C est en communicamer. D'après d'anciennes traditions, cette ca- tion par une longue et étroite galerie F souvent verne auroit servi de lieu de rassemblement aux si étroite, qu'il faut aller à quatre pattes. On premiers chrétiens, et selon d'autres les païens parvient par la sente verticale G, que l'on ne y auroient cherché un nsyle contre les persécu- passe qu'au péril de la vie, dans un espace ovations de ceux-ci. Ce qu'il y a de certain, c'est lement voûté //, que l'on s'est procuré en enlequ'on y trouve encore denos jours des ossements vant des os et des crânes delà masse sus-dite, humains et des fragments d'urnes. —• La sigu- A proprement dire, il y a 6 cavernes, qui forre supérieure de cette planche représente l'inté- ment un demi-cercle. Dès la cinquième caverrieur de la caverne d'après un plan levé sur les ne l'air est si épais, et l'odeur de charogne si lieux en 1816 par le professeur Buckland, A insupportable. que les visages les plus éclorés des est l'entrée de la caverne, par laquelle on arri- voyageurs qui restent quelque tems dans l'abyve dans un grand portique de plus de 300 pies, me sont à la sortie pâles comme la mort. — Une longue galerie conduit dans le plus vaste C'est au docteur Rosenmüller et au prosesseur espace de la caverne B, où l'on trouve beau- Esper d'Erlangen que nous devons les premiècoup d'ossements d'ours disséminés sur la terre, res notices certaines touchant xette caverne.
Ad00341 08 093a/freOiseaux. CXV. Vol. X. No. 91.
OISEAUX ÉTRANGERS TRÈS-JOLIS ET REMARQUABLES.
Fig. 1. La Calyptomène verte. (Calyptomena viridis Reinw.)
Cet oiseau habite les forêts isolées de Singapore et l'intérieur de l'île de Sumatra, et comme il ne se tient perché que sur la sommité des arbres, il est rarement atteint par des balles. Le vert éclatant est la couleur principale de cet oiseau, dont la grandeur est de 6J pouces. Les plumes de la tête inclinées sur le devant couvrent presque le bec; les aîles vertes sont ornées de 8 bandes transversales d'un noir de velours et ne dépassent pas le corps en longueur. La queue courte et arrondie se compose de 10 plumes vertes en haut et d'un noir bleuâtre en bas. Le bec court et blanc est à son extrémité formé en crochet, et pourvu d'une coche prosonde; les yeux sont grands, l'iris bleue et les pattes d'.un noir bleuâtre. L'extérieur de la semelle ne diffère en rien de celui du mâle. Cet oiseau se nourrit de graines et de végétaux.
Fig. 2. La Timalie huppée. (Timalia pileata R.)
Elle habite l'île de Java, niche clans des haies à proximité des villages et son ramage la fait rechercher. Elle peut avoir G£ pouces. La couleur de la partie supérieure du corps est le brun se perdant dans l'olive et celle de la partie insérieure est la couleur de tuile, jouant le gris. La tête est d'un beau châtain; la gorge et le gosier sont blancs et les aîles bordées de cette dernière couleur. Les petites plumes qui cou. vrent les aîles, ainsi que celles de la nuque et du dos sont d'un bleu gris vers'.le bas. Le bec est d'un noir éclatant et les pies sont bruns.
Fig. 3. La Timalie à gorge tachetée. (Timalia gularis.)
Sumatra est la patrie de cet oiseau, qui a 6 pouces de long. La couleur principale des parties supérieures est le brun qui se perd sur la nuque et le dos dans la couleur d'olive; la partie insérieure est jaunâtre, mais la poitrine et le gosier sont décorés de lignes noires. Il y a autour des yeux une tache noire; le bec est brun et les pattes d'un gris brun.
Fig. 4. et 5. Le Gobe-mouche vermillon. (Muscicapa miniata Temm.)
On trouve dans les parties montagneuses de l'île de Java cet oiseau, dont les habitudes et le genre de vie sont encore inconnues, et qui a 7 pouces de long. Le sommet de la tête et la gorge sont d'un noir qui joue la couleur d'acier; la nuque, les aîles et le dos sont rouges et nuancés de noir; le dessous du corp,s est d'un rouge de cinabre. La queue est longue, les plumes égales, et sont noires à leur racine et d'un rouge de cinabre depuis le milieu, à l'exception des quatre mitoyennes, qui sont entièrement noires. Le bec et les pies sont noirs comme ceux des gobe-mouches européens. — La femelle a à peu près les mêmes dessins, cependant le rouge est moins vif. Les plumes de la gorge sont d'un rouge clair.
Ad00341 08 094a/freOiseaux. CXVI. Bd. X. No. 92.
OISEAUX GRIMPEURS TRÈS-REMARQUABLES.
Fig. 1. Le Jacamar à longue queue. (Galbula marcroura.)
Cet oiseau a étéFiguré d'après un exemplaire, que possède le Musée de Paris et qui y a été envoyé de l'île de la Trinité. Il a de long 10 pouces de France; la tête, le dessus du cou, le do?, les plumes supérieures de la queue et colles qui recouvrent les aîles sont d'un vert qui joue l'or; la gorge et le devant du cou sont d'un jaunerougeâtre, ou blancs; le ventre, le dessous du corps et les plumes latérales delà queue sont d'un jaune-rouge foncé; les grandes pennes des aîles sont brunes; le bec est noir et les pattes sont jaunâtres. Il est vraisemblable qu'il se nourrit d'insectes, et qu'il se tient dans les forêts humides sur des arbustes.
Fig. 2. Le tamatia à gorge bleu. (Capito cyanocollis V.)
Cet oiseau, que l'on range parmi les barbus (Bucco), vit isolé, se nourrit d'insectes et habite l'Amérique ainsi que l'Asrique. Il a les joues, la gorge et le devant du cou d'un beau bleu de ciel, de chaque côté de la poitrine une tache rouge, et sur la tête deux bandes, dont l'une rouge, l'autre noire; la nuque, le dos et une partie des aîles d'un vert éclatant, les pennes brunes, le dessous du corps d'un vert clair, la partie supérieure du bec brune, l'insérieure blanchâtre, l'iris jaune, les pattes couleur de plomb. La poitrine de la semelle est moins bleue, et est privée des taches rouges.
Fig. 3. L'Arras couleur d'hyacinthe. (Psittacus hyacinthinus Lath.)
Cet oiseau qui habite entre le 27 et 29e degré de latitude de l'hémisphère austral, fait son nid dans le creux des arbres et dans des cavités sur le bord des rivières. Il est presque entièrement bleu, cependant les parties supérieures jouent le vert de mer, et les plumes des parties insérieures ont l'éclat de l'acier poli. Les aîles et les pieds, la queue et le bec sont noirs; la pellicule de la racine du bec est jaune; la plus grande partie des joues est couverte de plumes. Cet oiseau a 26 pouces de long, mais la semelle est un peu plus petite.
Fig. 4. Le Cacadou couleur de rose. (Cacadua rosea F.)
Cet oiseau a la tête, le cou et tout le dessous du corps couleur de rose, le dessus d'un beau gris, plus soncé cependant sur les aîles et la queue. Le bec est blanchâtre et les pattes sont brunes. Les Indes sont la patrie de ce Cacadou, qui a 12 pouces de long.
Fig. 5. Le perroquet à raquettes. (Psittacus discurus V.)
Ce perroquet, originaire deMindanao, a la partie supérieure de la tête et de la nuque d'un bleu clair et les autres parties vertes, plus claires cependant vers la tête. Les pennes sont noirâtres vers l'intérieur, mais noires et d'un blanc bleuâtre en dessous. Les deux pennes mitoyennes se prolongent en une tige, de 2 pouces de long, dépourvue de tout duvet, et ce n'est qu'à son extrémité qu'il reparoit des plumes bleues; cette couleur est aussi celle des plumes de la queue en dessous. Le bec est blanc, les pattes sont brunes. Cet oiseau n'a que 9§ pouces de long.
Ad00341 08 095a/freMèlanges. CCLXXXII. Vol. X. No. 95.
ÉCHAFAUDAGE DRESSÉ À LA POINTE DE L'EGLISE DE ST. PAUL POUR LE PANORAMA DE LONDRES.
Les habitants de Londres ayant témoigné le désir d'avoir le panorama de leur ville ainsi que des environs, T. Hornor, peintre en paysages, entreprit en 1820 d'en lever le plan de la lanterne du clocher de St. Paul, L'enlèvement de la houle et de la croix, placées sur la coupole de la cathédrale, donna lieu à l'érection d'un échasaudage, dont l'exécution fut parfaite. Pour gagner un point de vue plus élevé, le peintre demanda et obtint la permission de construire une hutte sur la platteforme qui dépassoit de plusieurs pies la pointe de la croix qui décore maintenant la flèche. Malgré les difficultés inouies, qu'augmentoient le vent, le tems, le soleil et les brouillards à quoi il faut ajouter que pendant l'été de 1821, qui fut si orageux, la hutte fut souvent endommagée par des coups do vent, si dangereux à une pareille hauteur, que le peintre courut plusieurs fois risque de la vie, le panorama sut heureusement terminé. Tous les croquis qu'il fit de cette hauteur pour le panorama sont contenus dans 280 feuille.s de papier à dessiner, mais aussi tous les édisices tant publics que particuliers de la capitale, tous les villages, champs, chemins, ruisseaux, toutes les maisons de plaisance etc. que l'on pouvoit découvrir de cette hutte, s'y trouvent-ils dessinés, —Fig., 2. représente l'échasaudage et la place qu'y occupoit l'observatoire etFig. 3. la hutte sur une échelle aggrandie, ainsi que les mesures prises pour lui donner de la fixité.Fig. 1, nous donne une vue de Londres prise de l'extrémité méridionale du pont de Black- friars, pour rendre plus sensible la véritable hauteur de l'église de St. Paul, qui est de 318 pies, par rapport aux édisices çirconvoisins.
Ad00341 08 096a/freVermes. XXXIV. Vol. X. No. 93.
MOLLUSQUES CURIEUX.
Fig. 1. 2. La Phillidie trirayée. (Phillidia trilineata Cuv.)
Cet animal, qui habite la mer des Indes, est nu à l'extérieur, recouvert d'une membrane coriace, parsemée de bosses ou de grosses verrues et de noeuds, sous le bord de laquelle se trouvent les branchies. La couleur du dessus du corps est le jaune sur un fond noir, et celle du dessous est le jaunâtre pâle. Fig. 2. représente le dessous du corps; a. les tentacules, b. l'anus, et c. l'orifice de l'organe sexuel.
Fig. 3. 4. La tergipes limacée. (Tergipes limacina Cuv.)
Cet animal, qui ressemble aux limaçons, estpeiit, blanchâtre, ayant de chaque côté du dos 6 branchies ovales renversées.Fig. 3. représente le dessus etFig. 4. le, dessous du corps.
Fig. 5. L'Eolidie de Cuvier. (Eolis Cuvieri Lam.)
Le corps de ce mollusque est oblong, le pie efsilé en forme de sillon à bords saillants, qui étant élevés lui donnent l'air presque quadrangulaire, La tête est un peu gonflée et la bouche est pourvue d'un bord charnu. Le dos est nu et plat, un peu enflé seulement là où se trouve le coeur. L'anus et les organes de la génération sont du côté droit.
Fig. 6. La Scyllaea commune. (Scyllaea pelagica Linn.)
La peau est à demi transparente, le corps comprimé, élevé dans le milieu et allant en décroissant vers le devant et le derrière pour former la tête et la queue. Le dessous du corps est pourvu d'un ensoncement prolond, dont les bords sont enslés et donnent à l'animal la saculté de s'attacher aux plantes de mer. La tête est peu visible, et l'on trouve sur le dos deux paires d'appendices membraneux et en forme d'aîles, slexibles à volonté. On la trouve clans la mer atlantique, dans la mer rouge et près de la Nouvelle Hollande. Ellepeut avoir 2 pouces de long.
Fig. 7. La Tritonie de Homberg. (Tritonia Hombergii Cuv.)
Cet animal, qui a de 2 à 2
Ad00341 08 097a/frePlantes. CLXX. Vol. X. No. 94.
PLANTES REMARQUABLES.
Fig. 1. Sclerote pulverulent. (Sclerotium Semen.)
Ce champignon se présente sur les tiges et les côtes des feuilles de choux, et en grains rondâtres, d'abord blanchâtres, jaunâtres et puis noirs, a. lesFigure dans leur grandeur naturelle; b, grossis et c. la substance intérieure.
Fig. 2. Le Mort du Safran. (Thanotophytum crocorum.)
Ce champignon est très-redouté en France en ce qu'il dévaste en peu de tems des champs entiers de safran et se compose de tubercules d'un jaune-rouge, rondâtres et inégaux, d'une masse intérieurement similaire, qui s'attachent aux oignons de safran.
Fig. 3. La truffe. (Tuber cibarium.)
Elle croît sous terre et n'est au commencement qu'un tubercule rouge bleuâtre de la grosseur d'un pois, elle devient noire en été et mûrit par de fréquentes pluies aux mois d'août et de septembre et exhale alors une odeur d'urine. C'est par des souilles ou par le moyen des chiens dressés qu'on se procure ce champignon, qui croît dans tous les pays. Fig. b. représente les sporules grossis.
Fig. 4. La Clavaire jaune. (Clavaria coralloides.)
Fig. 5. La Clavaire bleue. (Clavaria amethystina.)
Fig. 6. La Clavaire en grappes. (Clavaria Botrytis.)
Fig. 7. La Clavaire pistillaire. (Clavaria pistillaris.)
On comprend sous cette dénomination les champignonsqui sont charnus, cassants et mangeables. Ils croissent pour la plupart sur la terre, et quelques- uns, comme Fig. 6., sur des arbres, La semence est répandue sur toute la surface.
Fig. 8. Helvelle mitrée. (Helvella mitra.)
Elle ressemble à la morille noire et peut se manger. Il y en a de grises, de jaunes, de noires et de brunes, La tige porte un chapeau irrégulier et plissé.Fig. b, la montre coupée.
Fig. 9. La Morille noire. (Helvella esculenta.)
Fig. 10. La Morille commune. (Morchella esculenta.)
Fig. 11. La Morille brune. (Morchella patula.)
Fig. 12. La Morille conique. (Morchella conica. )
Les morilles sont bonnes à manger, croissent dans les bois clans des endroits secs, et ont le chapeau conique. La tige est courte, d'un blanc-jaunâtre et très-souvent creuse en dedans.
Ad00341 08 098a/freMammifères. CXII. Vol. X. No. 96.
CHAUVES-SOURIS DE L'ILE DE JAVA.
De toute la famille des chauves - souris, le genre des Rhinolophes est un des plus remarquables. On distingue au premier coupd'oeil dans toutes les espèces, dont il se compose, les oreilles très - larges à leur base, droites et pointues, ainsi que la membrane nasale, qui est très-composée; mais les deux sausses mamelles abdominales forment un caractère tout particulier à ce genre.
Fig. 1. Le Rhinolophe masqué. (Rhinolophus larvatus, Horsfield.)
La longueur totale de l'animal, dès la pointe du nez jusqu' à la racine de la queue, qui a un pouce de long, n1 est que de 3 pouces. Les membranes étendues ont 14pouces, La tête, qui est courte et grosse est placée presque perpendiculairement sur le tronc; mais ce sont principalement les oreilles, dont la forme est toute particulière. La base en est-extrêmement large et sans aucun de ces plis, que l'on trouve dans toutes les autres espèces. La fourrure se compose de poils soyeux longs et épais. Le dessus du corps est d'un brun foncé, à reslet d'or, le dessous d'une couleur d'or plus claire, mêlée de gris, et les membranes d'un brun-noirâtre. Cette chauve-souris indigène à l'île de Java, se tient le jour, comme les autres animaux de ce genre, dans des cavernes et de prosondes crevasses, d'où elle ne sort que la nuit pour chercher sa pâture qui consiste en insectes. Les naturels de Java la nomment Lovo' sumbo.
Fig. 2. Le Nyctonome à membranes étroites. (Nyctonomus tenius, Horsfield.)
La sourrure de cette chauve-souris, qui a été découverte à Java par le docteur Horsfield, est très-sine. Les oreilles et les membranes sont d'une longueur très disproportionnée, et les yeux au contraire presque imperceptibles. Les membranes sont d'un noir de suie, avec unfoible mélange de brun; il est plus soncé sur les oreilles, le nez, la queue et entre les cuisses. Le corps est d'un brun-soncé tirant sur le noir de suie, plus soncé en haut et plus gris en bas. La sourrure, extrêmement douce et fine, est très-compacte et partout de la même longueur. L' animal entier, y compris la queue, a 3 pouces, 9 lignes de long, mesure d'Angleterre, et les membranes ont 12 pouces, 6 lignes. Le Dr. Horssield raconte qu? il a eu beaucoup de plaisir à la prise de l'espèce figurée sur la planche ci-jointe. Quoiqu'il l'ait rencontrée dans plusieurs contrées de l'île de Java, il l'a trouvée surtout très sréquemment sur les collines de Pro voda, dont la végétation est très-abondante et lui offre en quantité sa pâture savorite, les Insectes. Ce n'est qu'après le coucher du soleil qu'elle sort au moment où le jour suffit à peine pour distinguer les objets. Plusieurs de ces chauves-souris voloient d'un vol assez uniforme et rapide le long d'une haie, qui entouroit le village, où le voyageur s'étoit arrêté. S'étant mis à l'asfût il en prit quelques-unes dans un large silet, qu'il employoit à la chasse des papillons. Les habitans nomment cet animal Lovochurut. Voess-el. cxvx. hj^eaiuv. cxvjz.
Ad00341 08 099a/freOiseaux. CXVII. Vol. X. No. 97.
OISEAUX DE LA FAMILLE DES HIRONDELLES.
La famille des hirondelles est caractérisée par son bec court, plat, toujours très-large à la base, mais recourbé à la pointe de sa partie supérieure, par les très- courtes pattes, son vol rapide et par une vue très-subtile. C'est presque toujours au vol qu'elles saisissent leur pâture qui consiste en insectes. On trouve figuré du genre des hirondelles proprement dites, qui se distinguent si avantageusement par leur économie, et surtout par la construction de leurs nids qu'elles bâtissent avec des matériaux solides.
Fig. 1. L'hirondelle fardée. (Hirundo fucata, Temmink.)
Ce charmant oiseau, indigène au Brésil et au Portugal, a 4 pouces de long. Un rouge ferrugineux clair est la couleur du devant du cou et de la poitrine; un rouge plus foncé colore les joues et forme d'un oeil à l'autre une bande qui embrasse le derrière de la tête. Le ventre et les autres parties inférieures sont blancs; la queue et les petites plumes des aîles sont brunes. Le genre des engoulevents renferme
Fig. 2. L'engoulevent nacunda. (Caprimulgus diurnus, Neuwied.)
Cet oiseau, qui doit son nom à la grande ouverture de sa bouche abonde particulièrement au Paraguai, et vole le jour beaucoup plus que les autres espèces, pour chercher sa nourriture. On prétend que, comme l'engoulevent euro péen, il pond ses deux oeufs sur la terre, sans le moindre nid. Toutes les parties supérieures du corps, la tète et le devant du cou sont bigarrés avec des taches rouges, noires, brunes et cendrés et des raies enzig-zag. Quelques taches noires rondes sont disséminées sur les petites plumes des aîles. Les pennes sont presque noires, ornées cependant à leur racine d'une large bande blanche. La gorge est d'un rouge ferrugineux clair, et un neu au-dessous, sur les eûtes du cou, est une bande blanche. Les pennes delà queue sont d'un noir- brun, marbrées de rouge et de cendré, et décorées de 9 à 10 bandes transversales noires. Toutes les parties inférieures du corps sont d'un blanc pur. Il a 10 pouces de long.
Fig. 3 et 4. L'engoulevent queue en ciseaux. (Caprimulgus psalurus, Azara)
On ne le trouve au Paraguai qu'au milieu de l'hiver, et au Brésil que dans l'été. La queue de cet oiseau a l'air d'être double, surtout dans les femelles et les jeunes mâles. La partie supérieure de la tête et du corps du mâle (Fig. 3) est d'un gris-cendré noirâtre, avec des jets de brun et des zig-zags très-marqués. Le derrière de la tête est couvert d'une large bande couleur de cuivre, qui prend d'un oeil à l'autre. Les pennes et les aîles, colorées comme le dos, sont ornées de grandes taches d'un rouge serrugineux. Le plumage de cet oiseau est en général très-bigarré. La femelle (Fig. 4)se distingue du mâle parles taches des épaules qui sont beaucoup plus claires et par sa queue qui est beaucoup moins longue et d'une forme toute différente. Cet oiseau peut avoir la grosseur de la tourterelle.
Fig. 5. Le podargue cornu. (Podargus cornutus, Temm.)
Les plumes de la tête, du dos et des aîles sont d' un rouge ferrugineux clair, avec des lignes en zig-zag noires; la queue est d'un rouge serrugineux clair; le front et l'espace derrière les yeux blanchâtres; sur la poitrine et le ventre sont de grandes taches blanches, bordées de noir; le dessous du corps est blanchâtre, les pattes sontrougeâtreset le bec est d'un jaune-clair. Cet oiseau, qui n'a que 8J pouces de long, habite les forêts épaisses de Java et de Sumatra et se tient caché tout le jour, aussi est-il trèsdifficile à trouver. Comme les podargues en général, il a dans son genre de vie beaucoup de similitude avec les engoulevents.
Ad00341 08 100a/frePoisons. LXIV. Vol. X. No. 98.
POISSONS DU BENGALE.
La planche ci-jointe représente 5 poissons du Bengale, qui sont partie des silures, qui composoient autresois un genre, et qui forment maintenant une famille.
Fig. 1. Le pimélode Bagare. (Pimelodus Bagarius, Buchanan.)
Ce poisson, qui a 6 pieds de long, est d'un gris-cendré verdâtre, qui devient trèspâle vers le dessous du corps; il y a sur le corps, ainsi que sur les nageoires, des taches irrégulières noires; les yeux sont couleur d'or.
Fig. 2. Le Pimélode verdoyant. (Pimelodus viridescens, Buchanan.)
Le dos est d'un brun - rougeâtre avec des bandes vertes. Les flancs sont argentins et sans tache; le ventre est couleur de plomb, le dos et les nageoires caudales tachetées. Cet animal, qui n'est que d'une grandeur trèsmédiocre, habite les rivières du nord du Bengale.
Fig. 3. Le Nangra. (Pimelodus Nangra, Buchanan.)
Ce petit poisson, qui n'a que de 3 à 4 pouces de long, se trouve aux Indes dans la rivière nommée Kosi. Il est d'une couleur argentine, un peu verdâtre sur le dos, avec une ligne d'un brun-mat qui se dirige vers la première nageoire dorsale, et une autre dirigée vers la queue. Notre planche représente du genre des Flotoses
Fig. 4. Le Cani. (Plotosus Canius, Buchanan.)
Le Cani vit dans les rivières du Bengale méridional, mais il est si hideux que les Européens le dédaignent, quoique les naturels le prônent comme un mets très-délicat. Il a de 3 à 5 pieds de long. Quant à la forme, il a quelque ressemblance avec l'anguille, sans en avoir la souplesse. Il est d'un vert d'olive foncé, sale, uniforme, avec un reflet de violet. Il est lisse, glissant et sans écailles. La
Figure des Plotoses est applatie, maussade et laide.
Fig. 5. Le Chaca. (Platystacus Chaca, Buchanan.)
Le Chaca se trouve dans les rivières et les lacs du nord du Bengale; il peut avoir un empan de long, et il ^est si disforme qu'on ne le mange pas par dégoût. Il a le corps plat terminé en une queue pointue. La peau est partout recouverte de petites excroissances charnues isolés. En haut il est vert et nuage de noir, en bas, noir et jaune. Toutes les couleurs sont sales et mêlées; les nageoires sont également tachetées de noir.
Ad00341 08 101a/frePlantes CLXXI. Vol X. No. 99.
PLANTES DE LA FAMILLE DES ARISTOLOCHES.
Fig. 1. Aristoloche à grandes feuilles. (Aristolochia Sipho, L'Heritier.)
Cette jolie plante, indigène à l'Amérique du nord, a été apportée en 1763 en Angleterre par l'Anglois John Bartran, Le tronc se divise, dès le bas du pied, en rameaux, qui en s'attachant à des objets élevés, tels que murs, arbres, montent à une hauteur considérable. Les feuilles, qui ont de 8 à 10 pouces de long, sur 6 à 8 de large, sont d'un vert-foncé et unies à leur partie supérieure, plus claires et couvertes ça et là de petits poils isolés à l'inférieure. C'est des aisselles des pédoncules que sortent aux mois de Juin et de Juillet les fleurs, qui sont courbées en Siphon, et d'un vert-clair à l'extérieur avec- des stries et des nuances rougeâtres. Le bord en forme de catoarei est, en dedans, d'un rouge de pourpre noir, avec de petites stries et des points jaunes. Cette plante prospère parfaitement en Allemagne dans un bon terrain, môme en pleine t erre; seulement dans les hiver s vigour eux? les rameaux les plus jeunes gèlent facilement. Quand elle a passé plusieurs années à la même place, elle fleurit tous les ans. Cependant la semence ne mûrit pas toujours, ni dans chaque exposition. C'est avec des jets de la racine et des boutures qu'on propage cette charmante plante.
Fig. 2. L'Asaret d'Europe. (Asarum europaeum, L.)
Cette plante vivace croît dans toute l'Allemagne, mais surtout au nord de l'Europe, dans des forêts ombragées, situées sur des hauteurs, sons des arbustes et de préférence sous des noisetiers. Elle se multiplie prodigieusement par les jets de la racine, et réussit aisément dans les jardins, pourvu qu'on lui donne une exposition et un terrein convenable. Elle fleurit de très-bonne heure, dans les mois de Mars et d'Avril, et il n'est pas rare qu'elle refleurisse en automne, La semence est mûre au mois de Juillet. La plante entière a l'odeur un peu aromatique, qui approche en quelque façon du 6oi-disant aromate anglois. L'odeur, que donnent les feuilles quand on les frotte, est trèsfoible; celle de la racine au contraire est trèsforte, mais elle perd beaucoup de sa propriété en séchant. Le même procédé fait entièrement perdre à la racine le goût répugnant fort et amer qu'elle a dans sa fraîcheur. Les feuilles, et la racine encore davantage, causent de violents vomissements et purgent afsreusement, ce qui a fait classer la plante entière parmi les vénéneuses. Elle est cependant usuelle et contient une substance semblable au camphre. Notre plancheFigure encore une coupe longitudinale de la fleur A, et une coupe transversale de la capsule
Ad00341 08 102a/freMèlanges. CCLXXXIII. Vol. X. No. 100.
LE LAC DE GENEZARETH ET LA VILLE DE TIBERIAS.
On trouve en Galilée, dans la terre sainte, aux pieds des montagnes orientales, le lac deGénézareth et la ville deTibérias, bâtie par Hérode, qui avec ses murs peut avoir s de mille de circonférence. LelacdeGenezareth, connu également sous le nom de lac de Galilée, ou lac de Tibérias, forme une superbe nappe d'eau, qui, avec la mer morte, est le lac principal de la Palestine. A vue d'oeil, il paroit avoir un mille d'Allemague de large sur 2£ à S milles de long. L'eau en est fraiche, d'un goût extrêmement agréable, très claire dans le calme et très-poissonneuse. Il ne reste absolument aucune trace des villes de Chorazin, de Bethsaïda et de Kapernaum, qui y florissoient autresois. Tibérias n'est qu'une petite ville insignifiante de 1,500 à 2,000 âmes.
Nazareth.
Cette ville, capitale de la Galilée, ouest né Jésus-Christ, fixe l'attention du monde chrétien. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est Une église avec un couvent bâtie à l'endroit où Marie doit avoir demeuré, ce qui n'est qu' une grotte creusée dans le roc en forme de croix, avec quelques colonnes de granit. On montre aussi l'atelier de Joseph, qui est maintenant un lieu saint avec un autel et des tableaux; une chapelle avec une pierre de 9 pieds de long sur 6 de large, sur laquelle Jésus- Christ doit avoir fait ses repas; la synagogue où enseignoit Jésus; et la fontaine de la vierge qui pourvoit d'eau la ville de Nazareth. Cette ville industrieuse peut avoir une population de 1,500 âmes, parmi lesquelles on compte beaucoup de chrétiens.
Ad07761 02 003a/freQuadrupèdes XXIII. T. I. No. 2.
CHEVAVX ET ANES.
No. 1. Le Cheval sauvage.
Tous les Physiciens s'accordent de nos jours à rejetter l'existence de chevaux originairement sauvages; ceux qu'on prend ordinairement pour tels, ne l'ont que des chevaux domestiques, rendus à la Nature etvivans sans les soins de l'homme. On trouve de ces derniers des troupes nombreuses tans les forêts de la Pologne, les parties montagneuses de l'Ecosse, la Tai tarie, et surtout une quantité prodigieuse dans le Paraguai et le pays des Paiagons. Les habitans de les pays s'appliquent à les prendre, et à les rendre dociles; après quoi ils leS présèrent pour la monture aux chevaux domestiques comme étant plus légers et plus nerveux.
No. 2. Le Cheval domestique.
Il n'y a aucun animal, qui se soit plus accoutumé à l'homme et à ses besoins, et qui lui soit devenu d'une utilité plus multipliée que le cheval. Comme animal domestique, tel que la figure ci-jointe le représente, il s'est étendu sur toute la sur sa ce de la terre, et la grande difsérence du climat ainii que de la nourriture a dû produire necessairement des variétés considérables dans ses races, tant pour la grandeur, la figure et les couleurs, que pour la sorce et la légèreté. Les chevaux les plus sameux que nous connoislions, se trouvent dans l'Espagne, l'Angleterre, le royaume de Naples, la Barbarie, la Perle et l'Arabie. Dans ce dernier pays ils sont la principale richeiié des habitans; qui pour cette raison se donnent toutes les peines pour conserver la pureté deleurs races, pour les ennoblir et pour en continuer les arbies généalogiques. Ils poilédenî proprement deux différentes races de chevaux, dont l'une est apellée Kadischi, c'est à dire, chevaux d'une origine inconnue; ceux ci ne sont pas sort estimés. La seconde race s'appelle Koechlani, et comprend les chevaux, dont on connoit la généalogie depuis l'espace de 2000 ans. Us doivent avoirpris leur origine dans les haras du Roi Salomon, et sont ordinairement vendus pour des prix immenses. Parmi les chevaux de l'Europe les Anglois tiennent le premier rang, et sont principalement fameux par leur rapidité presqu'incroyable dans la course.
No. 3. Le Dshiggetai.
Le Dshiggetai fait l'espèce moyenne entre le cheval et l'àne, et pour ainsi dire le passage de l'un à l'autre. Il a la queue et les oreilles de l'àne et ressemble au mulet par sa forme et sa grandeur. Sa couleur est d'un brun jaunâtre et très clair. Il vit en grandes troupes dans les vaitesse plaines de l'iidousian, sertiles en excellentes herbes; c'est aussi de la langue des habitans de ces contrées qu'il a tiré son nom. Il surpaise en vîtesse tout ce qu'il est posiible de s'imaginer, mais il ne se laisse absolument pas apprivoiser. Les Mogols et les Tartares le tuent comme du gibier, et mangent sa chaire comme une grande delicatesse.
No. 4. L'Onagre.
L'Onagre est proprement l'àne sauvage, dont l'àne domestique, qui est répresenté sur la Table suivante, tire son origine. Il est plus grand que l'àne domestique et la forme de son corps est plus fine; ses oreilles sont longues et sa queue est presque sans poil. Sa couleur est d'un brun jaunâtre, entremêlé de gris, et le long du dos il a une raye noire, qui sur les épaules forme une croix. Il vit en troupeaux dans la Tartarie, mais il quitte ces contrées à i'approche l'automne, pour passer l'hiver dans les Indes et la Perse.
Ad07761 02 004a/freQuadrupèdes XXIV. T. II. No. 2.
L'ANE ET SES ESPECES BATARDES.
No. 1. L'âne domestique.
L'âne e domesiique tire son origine de l'Onagcr ou sie l'àne sauvage, comme il a été remarqué cidessus. Cet animal utile le trouvant répandu dans presque toutes les parties du monde, ne prospére pourtant nulle part mieux, ainsi que rOn'agét, que dans les pays chauds; et il a été imposîjble jusqu'- à present de le naturaiiser dans les régions de I Europe les plus septentrionales. Il a à peu près 4 1/2 pieds de hauteur, et sa couleur ordinaire eil d'un gris cendré avec une croix noire le long des épaules. liest lent et paresseux, et on en a fait lesymboledela parelTe; mais ce désaut étant contrebalancé par plusieurs bonnes qualités, cet animal necellepasd' être un des plus utiles et des plusestimés. Il s'accomode de toutes sortes de nonrriture, de chardons et de plusieurs autres plantes à pointes, et son entretien est par consequent sort peu coûteux. Il est sujet à très peu de maladies, sa démarche est plus douce et plus asfurée que celle du cheval, et il est capable de porter de très grands sardeux. Sa vie peut durer presque 3o 3ns, et ordinairement il est utile au travail jusqu'à l'approche de ce terme de la nature. On a tâché d'améliorer sa race en L'accouplant avec le cheval, et de cet accouplement il est provenu deux nouvelles races bâtardes, sa voir le mulet et la mule, dont on fait un usage très fréquent surtout en Europe.
No. 2. Le Mulet.
Le Mulet est une espèce bâtarde, engendrée par un âne "t une jument. Il a 5 pieds de hauteur; sa couleur est brune, grise ou même quelquefois blanche, et par la forme de son corps il rellemble beaucoup au cheval, dont cependant il dissère par la longueur des oreilles et par son cri, qui approche plutôt du braiement de sane, que du henriissernent du cheval. Dansvles pays méridionaux de l'Europe cet animal est tresçqrrsmuii, et on s'en fert tant pour l'attelage, même aux carosses, que pour la monture et pour porter des fardeaux. Les plus beaux ânes étalons et les plus propres h produire des mulets, fe trouvent dans l'Espagne.
No. 3. La Mule.
La mule est engendrée par un cheval et une ânesse. E'ie est moins grande que le mulet, et n'a qu' à peu près 4 pieds de hauteur; par la forme du corps elle approche plutôt de l'àne que du cheval et sa couleur ordinaire est d'un brun sa le. Au reste eîie est de la même durée et-d'ime aussi grande sorce que le mulet; on s'en sert aufii comme du dernier pour le transport des grands fardeaux.
No. 4. Le Quagga.
Le Quagga est l'âne sauvage de l'Afrique, où, surtout dans le pays des Caffres, il est très fréquent et vit en grandes troupes. Cet animal ressemble un peu au Zèbre, mais il en diffère cependant par des qualités essentielles; car non seulement il est plus grand et plus fort, mais il se laisse aussi dompter et dresser pour l'attelage, ce qu'il n'est guères possible de faire avec le Zèbre. Sa couleur est d'un brun grisàtre, sa tète et son cou sont entourés de rayes noires, comme on en voit aussi au Zèbre, et son ventre ainsi que ses 4 pieds sont blancs. Pour tout le reste de ses qualités il ne diffère en rien, de l'àne sauvage ordinaire.
Ad07761 02 005a/frePlantes XXII. T. II. No. 3.
PLANTES A PAIN.
Outre les différentes sortes de blé connues dans l'Europe il y a encore d'autres plantes, dont les fruits ou plutôt les racines sont employés par plusieurs nations des autres parties du monde pour en faire du pain. Parmi ce nombre on doit principalement compter les pommes de terre, qui sont originaires dans l'Amérique méridionale mais cultivées maintenant dans toute l'Europe. Les autres plantes à pain les plus remarquables sont la racine d'Tams, la Cajjave ou la racine de Magnoc et les Batattes. Les deux dernières se trouvent représentées sur la Table ci-jointe et j'en donnerai ici la description.
No. 1. La racine de Cassave ou de Magnoc.
La Cassave, le Manchot ou Magnoc ou Manioque est un arbrisseau originaire dans l'Amérique méridionale, ou non seulement les habitans le cultivent sur des terres désrichées, mais où il croit ausfi sans aucuns soins. Il s'élève à plusieurs pieds de hauteur, sa racine tubéreuse, dont la longueur est de 15 à 20 pouces et sa grosseur de 4 à 5, a presque la forme d'un navet; elle est jaune extérieurement et blanche en dedans. - Cette racine mangée crue feroit un poifon mortel, mais pour lui enlever ses parties venimeuses, on la defleche, la réduit en poudre et en exprime soigneufement le suc; ensuite on forme des gâteaux sort minces de la fubstance sarineufe qui reste, et on les fait sécher on cuire sur des plaques de fer blanc très chaussées. Le pain qu'oa prépare de cette manière est sain et d'un bon goût, et la majeure partie des habitans des In-, des occidentales et de l'Amérique méridionale en sont un nsage trtès fréquent. On y mange aussi les feuilles de cette plante en manière de légumes; Le suc exprimé de la racine est mortel pour les hommes et pour les-animaux, s'il n'est pas cuit; mais lors qu'on l'a fait bien bouillir, on peut le boire sans danger.
No. 2. Les Batattes.
Les Batattes viennent naturellement dans les deux Indes, mais de nos jours leur culture a ausfi été introduite en Espangne et en Portugal et y réussit parsaitement. Elles sont la racine tuberculéufe d'une plante rampante, qui porte des fleurs bleues et dont la tige se répand aiféraent et s'étend fort loin. Cette racine reffemhle par fa forme à un petit navet; sa couleur est extérieurement rouge, et jaune en dedans, et le goût en est fort agréable, approchant de celui du marron. Dans les Indes on Pen fert comme chez nous des pommes de terre, pour en faire de la sarine et du pain et pour les manger en légumes; on en tire aufii une liqueur fpiritueuse, qu'on appelle Mobby. Cette plante ne peut endurer notre Climat, mais par le commerce nous recevons ses racines tant séchées que consites au fucre, et c'est surtout l'Espagne qui nous en fournit.
Ad07761 02 006a/frePoissons X. T. lI. No. 4
POISSONS DE RIVIÉRE RÉMARQUABLES.
No. 1. Le grand Esturgeon.
Le grand Esturgeon est le plus grand poisson de rivière qui existe, car on en voit qui ont jusqu'à 24 pieds de longueur, II se trouve principalement en Russie dans le sseuve Volga et en Hongrie dans le Danube, mais à l'approche de l'hiver il pâlie régulièrement dans la mer comme ie saumon. Ce poillbn est du genre de ceux qui mangent les autres et il est extrêmement vorace. Son dos noir est garni de trois rangs d'écaillés olseuses, mais sur tout le restede l'on corps sa peau est douce et sans écaille; son ventre est, blanc et aux deux cotés sa couleur est bleuâtre et ondoyante. Dans la Russie, où il est appelle bel luge ou bolluca, il fait un article très important cse commerce; au printemps et à l'automne on le ' prend dans de grands filets ou même par le moyen du harpon. Sa chair a le gôut du saumon; on la vend toute sraîche au marché, ou elle est salée ou marinée et transportée dans l'Etranger. Des oeufs de ce poiiïon on prépare le Caviar, et de sa vessie d'air, de l'es entrailles et de quelques autres parties de son corps on sait la colle de poijson, dont les qualités gluantes et tenaces la rendent présérable à toute autre sorte de colle. On s'en sert non leuîement pour préparer des vernis et des couleurs et pour éclaircir les vins et autres matières liquides, mais elle est aussi sort d'usage pour donner du lusire et de la consistance aux étoffes de soie et de laine. Les delsinateurs et autres artistes la connoiisent sour le nom de colle à bouche; on l'emploie enfin à faire du lut et des petits images de saints.
No. 2. L'Esturgeon ordinaire.
Ce poisson habite la mer dans l'hiver, comme le grand Esturgeon, et remonte dans les grands sleuves; pendant l'été on le prend aussi de la même manière. En. Allemagne on le trouve surlout dans l'Elbe et dans l'Oder. A la grandeur près il relsemble beaucoup au grand Esturgeon tant par le goût de sa chair, que par différentes autres qualités. Cher les Grecs et les Romains ce poiss'on étoit régardé comme une des plus grandes delicatelses, et à leurs banquets il fit toujours le plat de parade. Dans la Russie Tes oeufs sortt saiés comme ceux du grand Efturgeon, et le Caviar qu'on en sait est envoyé par toute l'Europe comme une friandise. Quoique la bouche de ce poiiïbn soit dépourvue de dents, il est cependant ausfi vorace, et se nourrit surtout de harengs, de maqueraux et de sa unions" Sur sa peau il porte 5 rangs d'écaillés oiseuses et radieuses; ce qui donne au corps de l'animal une forme pentagone. Il est brun de couleur sur le dos et au ventre, et aux deux cotés il est bleuâtre donnant sur le gris.
No. 3. Le petit Esturgeon.
Ce poisson n'a jamais plus de 4 pieds de longueur et fait par consequent l'espèce la plus per tite des Esturgeons; mais il en est la plus agréable pour le goût, et en général le poisl'on le plus délicat, qu'on trouve dans la Russie; il 'y est ordinairement vendu à des prix sort chers. Il se nourrit de vertnisseaux et de srai de poissons et paise l'été dans les riviéi-es et l'hiver dans la merCas, pienne. On sait aussi du Caviar de ses oeufs, dont cependant on ne peut préparer qu'une petite quantité à cause de la petitesle du poisson, mais comme ilest régardé pour beaucoup meilleur que le Caviar fait des autres Esturgeons, il est exclusivement fourni à la cour Imperiale.
No. 4. Le Silure.
Le Silure est au grand Esturgeon prés le plus grand poisson qui vit dans les eaux douces. En Allemagne on le trouve dans l'Elbe, le Danube; le Weser et l'Oder, Son dos est d'un noir dorn nant sur le vert, et son ventre est d'un jaune trés clair. Il est tacheté partout en noir. Il est également vorace, mais il se tient toujours comme par paresse au fond du sseuve sur la bourbe. Sa chair est blanche et agréable au goût; on la mange surtout marinée.
Ad07761 02 007a/frePlantes XXIII. T. II. No. 5.
PLANTES A TEINTURE.
No 1. Le Roucou.
Le Roucou est un arbre de la grandeur d'un pommier, et croit dans les Incies occidentales, le Mexique et le Brésil. Ses feuilles sont toujours vertes et les fleurs blanches ou d'un rouge j aie. Les fruits qu'il porte sont des gonsses hérissées des pointes comme les marrons, qui renserment des petits grains ou semences de la grosfeur d'une vesce. Ces grains sont couverts d'une peau epaisse, visqueuse et qui, étant d'un très beau rouge de feu, fait le principal objet de la culture de cet arbre. On trempe les grains dans l'eau, jusqu'à ce que la peau s'en détache, et on achève alors de la séparer en srottant les grains entre les mains dans l'eau. Quand les grains, dépouillés de cette manière de leur peau, sont retirés de l'eau, le marc rouge qui y reste le précipite bientôt au fond. On verse en sui te avec précaution l'eau claire, expose le sédiment au soleil pour le sécher et en sait des petits pains qu'on enveloppe dans des feuilles de roseaux. C'est cette pâte qui est la belle couleur rouge, connue sous le nom de Roucou, et dont les peintres et les teinturière sont un très grand usage.
No. 2. Le Safran.
Le Safran est une plante bulbeuse, qui naît san. 6 culture dans l'Orient et dans l'Europe méridionale, mais comme aujourd'hui il Fait un article très important de commerce, on le cultive aussi dans la plupart des pays de l'Europe et surtout dans la Turquie, l'Espagne, la France, l'Angleterre, l'Irlande et aux bords du Danube dans l'Autriche insérieure. Une espèce de Sasran, qui croit dans nos jardins, fleurit déjà dans le mois de Mars et on ne le cultive qu'à cause de ses fleurs agréables, qui sont blanches, jaunes et bleues" Mais le véritable Sasran, dont il est ici quéftion, ou le Sasran d'Automne, ne fleurit communément que dans le mois d'Octobre, et sa fleur qui est roujpêatre et semblable au lis, s'élève de l'oignon même sans être entourée d'aucune feuille. Il sort du fond de la fleur trois étamines jointes essemble au style, et dont les stigmates sont très odorans et de couleur vive d'orange. Cette seule partie de la plante est cueillie avec grand soin, léchée et vendue alors sous le nom connu de Sasran. Sur la feuille ci-jointe on voit ces stigmates répresentés sepaiément à coté de la plante. Ces fleurs ne durent qu'un jour, après qu' elles sont épanouies, er quand elles sont tombées ou cueillies, il nait des feuilles semblablea au gramen.
Le Safran bâtard ou le cartame diffère essentiellement du véritable safran; car il n'est pas comme ce dernier une plante bulbeuse, mais une espèce de chardon.
Ad07761 02 008a/frePoissons XI. T. II. No. 6.
POISSONS DES INDES ORIENTALES.
No. 1. Le Coq de mer.
Le Coq de mer est de la longueur de 6 à 8 pouces, san corps est très mince, sans écailles et de couleur argentine; ses nageoires sont vertes. Il appartient au genre des poissons à miroir et vit dans les mers des Indes orientales; les habitans de ces régions aiment à le manger.
No. 2. Le poisson à miroir à poil long.
Cette espèce des poissons a miroir est à peu prés de la même longueur que le précèdent et vit également dans les Indes orientales. Il est extrêmement mince, sans écailles, ausü large que long et d'une forme rhomboïde. Sa couletir est argentine, excepté sur le dos où il est bleuâtre, ses nageoires sont brunes. Il est principalement remarquable par les rayons dont les nageoiies de str" dos et de son ventre sont garnies et qui ont I'air d'un poil fort long; c'est aussi ce qui lui a sait donner le nom de poisson à miroir à poil long.
No. 3. Paon de mer.
Ce poisson doit son noxn à la beauté des plumes dons la nature l'a orné; son dos est brun à tâches bleues claires marquées en serpentant; le ventre est argentin et les cotés sont de couleur, d'or; les nageoires enfin sont jaunes et bleues. Il est à peu prés de la longueur de 16 pouces et vit dans les deux Indes. Il appartient au genre des poissons voraces et sa chair est d'un goût sort délicat.
No. 4. Le Pythonisse.
On a donné à ce poisson le nom de PythonhTe, parceque sa forme qui est très desagréable tient en quelque sorte du merveillaux. Il est tout à fait uni et sans écailles et tous son corps est brun à tâches blanchâtres. II vit dans les Indes Orientales et se nourrit d'écrevisses et de coquillages.
No. 5. La Scorpène volante.
Ce poisson se trouve principalement aux côtes de l'isle d'Amboîne. Son corps est d'un brun clair à tâches blanches et ses nageoires sont d'un brun foncé à tâches blanches. Ces dernières sont fort grandes, et tiennent au poisson lieu d'ailes pour s'eléver dans l'air et s'envoler lors qu'il est poursuivi par un ennemi. Il se nourrit du frai des autres poissons et sa chair est mangeable.
Ad07761 02 009a/freAntiquités IV. T. II. No. 7.
MOMIES EGYPTIENNES.
La croyance des anciens Egyptiens, que les morts après une longue suite, d'années recommenceraient â vivre, leur avoit sait chercher tous les moyens posfibles depréserver delà corruption les corps de leurs morts. Ce principe occafionria non seulement la construction des Pyjramides, comme des sepüknres indeftrucubles de leurs Rois, mais il leur sit aussi inventer l'art d'embaumer leurs morts et de les réduire en Momies, telles qu'on en trouve encore de nos jours dans les catacombes de l'Egypte, ou les fouterreins, qui servoient aux anciens habitans de ces pays de lieux de sepulture.
Autant qu'il nous soit connu aujourd'hui de cet art remarquable, il y avoit trois dïsséren. tes manières d'embaumer les cadavres ufitées parmi les Egyptiens, dont l'uneétoit extrêmement pentlieufe, les deux autres au contraire plus fimdisples. Suivant la première, la cervelle fut d'abord tirée du crâne avec un fer crochu, et la ttête crenfe remplie d'une gomme précieufe et de toutes fortes de parfums. Puis on ouvroit le corps par le moyen d'un eouieau de pierre, on en tiroit les entrailles, le nettoyoit avec da vin de palmier et le parfumoit; ensuite on ie remplisibit de myrrhe en poudre, de cafîe et d'autres aromates, et en refermoit l'ouverture. L'ayant ensuite Tavédan8 une leffive très forte de falpétre, on l'expofoit à l'air pendant foixante dix jours pour le faire fécher, et après cela on lelavoit une fécond sois. Dans cet état le corps sut enveloppé dans une toile de lin fortement enduite de gomme et encore par dessus celle-ci de quelques centaines d'aunes de bandelettes de lin également empreintes de gomme. Cela fait, toute la Momie fut couverte d'une couche de plâtre, et par dessus on chargea le visage du mort aussi bien que tout le corps de totstes fortes de figures et d'hiéroglyphes, qui sélon toute apparence dè signoient le nom, la famille et le rang du désunt. Après tout cela on ensermoit la Momie dans un cercueil de bois précieux auquel on donna la forme aussi bien qu'à son couvercle la phifiognomie du mort, et on y appliqua aussi les mêmes figure s qu on avoit peintes sur la Momie. Ces cercueils surent ensuite placés debout comme des vivans dans des niches de leurs catacombes.
No. 1. répresente une pareille Momie dans Jon cercueil;
No. 2. est le couvercle saparé du cercueil;
No. 6. est le plan d'une de ces grottes Jouterraines, telle qu'on en voit encore aujourd'hui en Egypte dans le voifinage des pyramides. A. est l'entrée, par laquelle on y descend; B. le chemin aux Sépulcres; C. D, des appartemens remplis de bancs élevés x, sur les quels furent placés les cercueils; E. des cellules étroites ou l'on fit ausfi entrer des cercueils; GG. sont également des lieux de fepulture; mais FF. sont deux niches, dans lesquelles vraisemblablement on plaça debout les corps des personnes de grande qualité, ou des Momies précieuses.
Cette nation regardant aussi comme saerésplusieurs animaux brutes et entre autres I'lbis étoit dans l'ufage d'embaumer tous ceux de ces oiseaux qu'on trouvoit morts. On les enfermait ensuite dans des vafes de terre cuite et de figure pointue et les mettoit dans catacombes de ftinées particulièrement à la fepulture de ces bêtes. On trouve encore aujourd'hui de ces sim" terrains, et ils sont connus sous le nom de puits d'oiseaux.
No. 3. représente une pareille urne à oiseaux, fermée de son couvercle;
No. 4. est la même, mais sans couverte;
No. 5. est la Momie d'un Ibis embaumé.
Ad07761 02 010a/frePlantes XXII. T. II. No. 8.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Sang-de-dragon.
Le Sang-de-dragon est la substance réfineuse d'un arbre, qui appartient au genre des palmiers, et croît dans les daux Indes. Son tronc, qui est. tout droit et ordinairement allez haut, ne poulie des rameaux que par en haut en forme de couronne, sur l'extrémité, des quels il se trouve des feuilles en grand nombre et faisans la figure d'une brosse. Ses rieurs qui viennent en branche y de la forme d'une verge (Fig. a.) sont de coleur jatinàtré; les fruits qu'il porte, sont des grains rouges de Ja groiïeur des pois. La résine de cet arbre est. d'un beau rouge foncé, et on l'en retire tant par la décoction de ses fruits que par des incitions faites dans son écorce, qui en sont découler une liqueur qui se condense aussitot en des larmes rouges apportées chez nous en globules enveloppés dans du jonc et connus dans le commerce Tous le nom de sang-de dragon. Le meilleur en vient de l'isle de Madagascar, et ce sont principalement les peintres et les vemisseurs, qui en sont grand usage.
No. 2. Le Palmier d'Arec ou Aréca.
Le Palmier d'Arec ou Aréca croit dans les Indes orientales, en Afrique et sur les isles de la mer du Sud, et parvient à une hauteur très considerable. Ses petites fleurs blanches sortent en bouquets du tronc même de l'arbre tout en ssessous des feuilles, et après quelque tems la même tige qui les a produit, est aussi chargée de fruits. Ce fruit a la grosseur et la forme d'un oeuf de poule, son écorce est molle et garnie d'une espece de bourre (b); au centre de cette filaHé il se trouve une noix semblable à celle de la muscade, et qui porte le nom de noix d'Ares ou Avèca. Elle est dure, de couleur blanche en dedans et panachée de veines roussàtres. Les Indiens sont de ces noix un usage journalier et fréquent. Ils la coupent en quatre tranches, qu'ils enveloppent chacune dans une feuille de Betes, après avoir couvert cette feuille de Bétel, avec une légère couche de chaux, ils preunent ces tranches dans la bouche, surtout après les repas, et en avalent en les mâchant la saveur, pour aider la digestion, et pour teindre en rouge leurs lèvres et leurs dents en nettoyant en même tems la bouche. L'usage que ces nations sont du Bétel ainsi préparé est tellement général, que partout il y en a à vendre, Les Indiens de distinction en ont continuellement sur eux, ou ils se sont accompagner par des domestiques, qui en portent dans des vases d'argent. Il s'en présentent d'abord dans les visites qu'ils se rendent, et les faineans ne sont toute la journée que mâcher du Bétel. En un mot on s'en sert dans l'Orient à peu prés comme dans l'Europe d'une prise de Tabac.
Ad07761 02 011a/freQuadrupèdes XXV. T. II. No. 9.
DIFFERENTES ESPECES DE CERFS.
No. 1. Le cerf.
No. 2. La biche.
No. 3. Le faon.
Le cerf vit dans toute l'Europe, l'Amérique septentrionale etl'Asie jusqu'au lapon, et ce n'est que les climats trop chauds ou trop froids qu'il ne peut endurer. Sa couleur est d'un brun à plulleurs chevilles, qu'il sait tomber au prkitems et le
Ad07761 02 012a/frePlantes XXV. T. II. No. 10.
PLANTES A TEINTURE.
No. 1. La Guède ou le Pastel.
La'guède étoit la seule plante qui nous avoit fourni une teinture bleue bien solide, avant que l'indigo nous fut envoyé des Indes occidentales, on avoit pour cette raison cultivé cette plante en quantité énorme tant en France qu'en Allemagne. De nos jours même on l'emploie encore beaucoup, mêlée avec l'indigo, pour en faire les bonnés et véritables teintures bleues et noires; aussi en prépare - t - on des couleurs, vertes, cramoisis, brunes etc. A cause de cette grande utilité sa culture fait encore aujourd'hui une branche particulière de l'industrie rurale dans la Souabe, la jrancome et la Thuringe, mais principalement aux environs d'Erfurt et de Langensalze.
La guède est une plante bisannuelle, et sa racine est une espèce de navet. Dans la première année elle produit un grand nombre de feuilles, qui sont larges et très longues, bleuâtres, un peu cotonneuses et répandues sur la terre. Dans la séconde année elle pousse une tige haute de 3 a 4 pieds et de lagrosseur d'un pouce dont les feuilles sont en forme de ssèches, et qui porte de petites fleurs jaunes et des gousses de semence plattes. Elle demande à être semée dans une très bonne terre, noire et fertile, et sa culture exige beaucoup de soins. Aussitôt que dans la séconde année les feuilles d'en bas commencent à se faner en signe de leur maturité, on en fait ïa premiere récolte, en dépouillant la tige de toutes ses feuilles par le moyen d'un ser préparé exprés pour cet efset; il faut cependant prendre garde qu'on ne blesse en aucune manière la couronne de la tige. Bientôt après cette tige recommence à pousser des feuilles, qu'on lui enlève pour la séconde fois. Dans un bon terrein et quand la saison a été favorable, on peut faire 3 à 4. récoltes, mais les feuilles de la première sont les meilleures. Ces! feuilles découpées sont lavées et exposées en suite à l'air pour qu'elles se n'étrillent, Dans cet état on les vend aux fabriquans de pastel qui achèvent de les préparer pour la teinture.
No. 2. L'herbe à jaunir.
L'herbe à jaunir croit naturellement dans toute l'Europe; mais on la cultive ausli avec soin en France, en Angleterre et en Hollande, parceque les teinturiers en sont un grand usage pour teindre les laines et les étosfes en couler jaune qui est fort solide. La tige de cette petite plante s'eiéve à peu prés à la hauteur de deux pieds, et pousse un nombre de rejettons; ses fleurs sont très petites et d'un jaune pâle. Lorsque la plante est séchée, elle est de couleur jaune, et toutes ses parties fournissent une excellente teinture jaune. Dans le commerce on regarde l'herbe jaune cultivée en France pour la meilleure.
Ad07761 02 013a/freQuatrupèdes XXVI. Vol. II. N. 11.
CHEVRES ET BOUCS DE DIFFERENTES ESPECES.
Les différentes espèces de chèvres que nous coniioissons, sont généralement partagées en chèvres sauvages et domestiques. Les premières ne vivent que sur les plus hautes montagnes de l'Europe et sie l'Aile, et c'est principalement la chèvre de bezoard, qui des diverses espèces de ces animaux; sauvages mérite le plus d attention, parceqne non seulement on trouve souvent dans ton estomac le précieux bézoard oriental, mais aussi que notre chèvre domestique en tire probablement sori origine. Le chamvis tient le milieu entre les chèvres et les Antilopes, mais ordinairement ou le compte parmi les derniers.
No. 1. Le Bouquetin.
Le Bouquetin vit en petits troupeaux sur lesJtlpes. de l'a Suisse et de la Savoie, surtont près des glaciers les plus escarpés; ort le trouve aussi fréquemment sur les hautes montagnes du Tirol et Je la Sibérie. Il a. des cornes très longues et fortes, courbées en arc sur le dos, et marquées par des éuiinences noueuses sur le coté extérieur. Il surpasse en. grandeur le bouc domestique; le poil de ton corps est de couleur fauve, mais celui de sa tête est d'mi bleu grisâtre. liest si léger à la course, qu'il saute facilement par dessus les rochers les plus escarpés. Sa chair est bonne à manger; la peau donne un cuir excellent, et de ses cornes on prépare des gobelets et differens autres, vases.
No. 2. et 3. La Chèvre domestique.
La chèvre domestique ordinaire est trouvée prèsque sur toute la sur face de terre; elle est ai sée à mmrvir, ne vivant que de seuillage, de' mousse etc. et sa chair, sa graille et l'on, lait la vendent ort utile surtoat dans les pays montagneux. Il y a des boucs aussi bien que des chèvres, qui out des cornes, même jusqu' à quatre; d'autres au, Goulraire n'en ont point. Cet animal, est de tres diverses couleurs;- on voit des chèvres noires, ' sauves, blanches et tachetées. Toutes les espèces de chèvres, tant sauvages que domestiques, ont des barbes; Tage que les dernières peuvent atteindre monte à 10 ou 12. ans.
La Chèvre d'Angora.
No. 4. le Bouc. No. 5. La Chèvre
La chèvre d'Angora tient son. nom de la ville d'Angora dans l'Asie mineure, sa patrie. Elle est la plus remarquable et la plus précieuse de toutes les espèces de chèvres étrangères, car elle nous donne un poil superbe, très blanc, luisant, et si sin qu'on en fait des étosfes aussi belles et aussi lustrées que les étosfes de soie. Les chèvriers peignent et lavent ces animaux fort souvent; pour rendre leur poil plus doux et plus long; ils les. tondent deux fois par an.
No. 6. La Chèvre de Mambre.
Cette espèce de chèvre vit dans toute l'Asie mineure, dans les Indes et l'Egypte. Elle tient son nous du mont Mambre en syrie. Elle est la plus grande de toutes les chèvres domestiqnes; sa couleur est blanche, et elle se distingue sur tout par. les longues oreilles pendantes.
No. 7. La Chèvre de Juida.
No. 8. Le Bouc Damoiseau.
Ces deux espèces de chèvres, originaires d'Afrique, sont les plus petites que nous connoissons. La. chèvre de Juida est blanche, et le Bouc Damoi' [eau est brun avec des tâches bleuâtres. La dernière espèce a des cornes toutes petites et qui se réposent tout à fait sur la tète. Pour le reste les deux espèces n'ont rien qui les distingue, des autres chèvres.
Ad07761 02 014a/freAntiquités V. Vol. II. N. 12.
INFANTERIE ROMAINE.
L'infanterie Romaine étoit divisée en quatre classes. Les trois premières seulement étoient pesamment années, et la quatrième contenoit les troupes legères, les frondeurs de javelots et ceux de pierres. (velites) Une Brigade composée de ces quatre classes formoit une légion.
No. 1. et 2. Deux Légionaires pésamment armés.
Les armes defensives consistoient dans un casque, une cttirasse, dont une espèce etoit faite de fortes courroies et s'appelloît lorica (n. 2.)et dans un grand bouclier revêtu de cuir et garni d'une enchassure de métal. Si le bouclier étoit quarré, on le nomrnott scutum, s'il étoit de figure ovale, cfypcus. L'élévation pointue du milieu s'appelloît vnibo. Les armes ofFensives étoient sepee, qu'ils portoient au coté, suspendue par une courroie par cleilus l'épaule, (n. 2.) et une lance, très sorte et longue quelquefois de 14 pieds (n. 1.) hasta. Sous la cuîrasse ils portoient une cotte d'armes, tunica, et encore par dessus tout cela un manteau d'armes très court et n'allant qu' aux genoux, sagum, (n. 4. 6.)
No. 3. et 4. Deux Soldats légérement armés.
Le premier (n. 3.) est un frondeur de javelots. Son petit bouclier rond s'appelle panna; dans la main droite il porte ordinairement quelques javelots, bajhe veli tares. Le sécond (n. 4.) ést un srondeur de pierres (funditores.) Ils ruoient des pierres et des balles de plomb avec tant sie force, qu'ils fracassoient souvent des casques et des boucliers. Les frondes ne conlistoient que dans deux courroies, au panier desquelles on mettoit la pierre et la ruoit au but en la tournoyant autour de la tète. Les anciens habitans des isles Baléares, Mallorca et Minorca, étoient réputés d'être les frondeurs les plus habiles.
No. 5. Le Soldat romain en marche avec son bagage.
Le Soldat Romain portoit souvent en marche un fardeau de plus de 70 livres; car outre ses armes il avoit avec lui des vivres pour plusieurs jours, les instrumens necessaires pour dresser un camp et pour fourrager, un chaudron et quelque pallisades (velli) sur lesquelles il portoit communément tout ce bagage en paquet.
No. 6. Le Porte-Aigle.
L'étendard, ou l'Enseigne de toute une légion consistoit après le tous de Marins dans un Aigle d'or posé debout sur une lance, les àileséployées. Les signes des Compagnies étoient des mains étendues portées sur une lance. Les Etendards d'étoffes ne sont connus que depuis les tems des Empereurs chrétiens. Le Porte-Aigle s'appelloit Aauiliser; il iè donnoit quelque sois un aspect plus essrayant par des casques qui réprésentoient des tètes de lions ou de loups.
No. 7. et 8. Trompettes et joueurs de cor.
La trompette des Anciens, tuba, n'étoit qu' un tuyau long, qui s'élargilïbit vers un bout (n. 7). Les trompettes romains s'appelloient tubicines. Les cors, buccinae, cornua, éioient plus ou moins courbées (n. 8.) et les joueurs de cet infiniment portoient le nom de buccivatores, cornieines. Par le son des trompettes; on partagea en parties égar les les gardes de jour et de nuit; c'est avec les cors qu'on donna le signal de l'attaque (classicum). Chez les Romains la musique militaire doit déjà avoir été introduite sous leur Roi Servius.
Ad07761 02 015a/frePoissons XII. Vol. II. No. 13.
POISSONS FRIANDS.
No. 1. La Lamproye.
La Lamproye est un poisson qui vit dans la mer du Nord; dans les mois de Mars, d'Avril et de Mai il entre dans les rivières snrtout dans l'Elbe et la Saale, et c'est la saison où l'on en pèche de grandes quantités. Sa longueur ordinaire est cV un pied et demi jusqu'à deux, mais souvent il devient grand de trois pieds, et on en trouve qui pêsent trois livres. Il est d'un goût exquis, et on le mange tant frais comme l'anguille, que grillé et mariné. La séconde manière de l'apprêter est la plus usitée, car les Négocians de Brème et de Hambourg en sont un article de commerce et l'envoient dans de petits tonnelets par toute l'Allemagne. La couleur de la Lamproye est d'un jaune tirant sur le vert, le ventre est d'un [blanc rougeâtre, et sur le dos elle est marquetée de taches noires. Comme l'anguille, elle n'a point à' écailles, presque point d arêtes, des nageoires d'un brun foncé, et entre les yeux au plus haut de la tète elle a un conduit par lequel elle attire et rejette l'eau.
No. 2. La petite Lamproye.
Ce poisson ressembîe en tout à la grande Lamproye, excepté qu'il est moins long de la moitié, et aussi plus mince. Il n'est pas non plus tacheté, mais brun sur le dos et jaunâtre au ventre. Quoiqu'il soit un poisson de mer, on le trouve pourtant dans presque toutes les grandes rivières de l'Allemagne, où on le pêche en abondance depuis le Novembre jusqu'au Mars, car ce n'est que dans cette saîson qu'il est bon à manger. La petite Lamproye est comme la grande grillés et marinée, et envoyée partout en tonnelets corn" me une friandise.
No. 3. La Sole.
No. 4. Le Zebre de mer.
Ces deux poissons sont deux espèces d'un même genre; ils portent l'un comme l'autre les deux yeux sur un seul coté, et leur chair délicieuse les fait rechercher par les friands. La Sole est brune de couleur, a des écailles rudes, se trouve dans presque toutes les eaux de l'Europe septentrionale, et le srais des autres poissons fait sa nourriture. Le Zèbre de mer, originaire dans les Indes orientales, est un poisson superbe par ses couleurs et son dessein. Il est aussi bon à mangers et d'un goût aussi exquis que la Sole.
No. 5. La Muréne.
La Murène approche du genre cses anguilles; on la trouve dans les mers des Indes et la Méditerranée, et elle est un manger fort délicat. Elle se nourrit decrevisses et de frais de poissons; sa longueur est à peu près de deux pieds, et l'on en pèche beaucoup aux côtes des mers, surtout en Sardaigne. Sa peau est lisse et joliment tachetée de difsérentes couleurs. Ce poisson étoit déjà connu aux friands parmi les anciens Romains, qui en faisoient le plus grand cas.
Ad07761 02 016a/freQuatrupèdes XXVII. Vol. II. N. 14.
BOEUFS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. L'Ure.
L'Ure peut être regardé comme étant notre taureau domestique dans son état naturel et sauvage; il est supérieux au dernier par la grandeur et -par la force. Cet animal sauvage se trouve dans les montagnes de la Pologne, de la Lithuanie et de la Sibérie; sa couleur est d'un brun très foncé, et sur la partie antérieure de son corps il porte un poil noir et tousfu. Il est très féroce et d'une telle force et audace, que souvenî on l'a vu vaincre des lions et des ours dans des combats de bètes. Les anciens peuples du Nord étoient dans susage de se servir de ses cornes longues et épaisses comme de va Ces à boire. A la vue de la couleur rouge cet animal entre en fureur; c'est pour cela qu'on se sert d'un homme de paille habillé eu rouge, pour l'attirer, et le prendre vivant ou le tuer.
No. 2. Le Bison.
Le Bison est un animal sauvage qui vît en grands troupeaux dans les forêts marécageuTes de l'Amérique septentrionale; il est le plus grand de tous les animaux terrestres du nouveau monde. Sa couleur est brune tirant sur le noir, et dans l'hiver tout son corps est couvert d'un poil long, et crépu. Au printemps il perd ce poil sur le dos et sur tout le corps de derrière, et ne le conserve que sur la poitrine et les épaules. Sa chair est d'un meilleur goût que celle du boeuf ordinaire, et de la peau du Bison les Américains sont un article très important de leur commerce avec l'Europe. On trouve cet animal en si grande quantité, que souvent à une seule masse il eu est tue 1500 jusqu'à 2000 pièces.
No. 4. Le Zébu.
Le Zébu est un petit boeuf qui vit dans les Indes Orientales; sa grandeur est à peu près celle d'un veau de six mois, ses cornes sont petites, et sa couleur est grise tirant lur le bleu et tachetée en brun. Il a une bosse sur le dos, et on le compte dans la race des Buffles.
No. 5. Le Buffle.
Le Buffle est originaire au Tibet, et se trouve dans la plus grande partie de l'Ane ainsi que dans l'Hongrie et l'Italie. Il est devenu domestique, et l'on s'en sert pour cultiver la terre et porter des fardeaux, car un attelage de deux Buffles tire autant que fix shevaux. On leur passe comme aux ours un croissant de fer à travers le net, et parce moyen on les conduit et les fait tourner à volonté d'un coté ou d'un autre, en tirant une ficelle attachée à ce fer dont les pointes picotent le nez de lanimal. Sa peau est noire et fort épaisse; il n'a que peu de poil sur son corps. Ses cornes sont très grosse" et comprime es sur le front. La chair des Buffles, ainsi que le lait, le fromage et le beurre, sont d'un meilleur goût que ceux de notre bétail ordinaire.
Ad07761 02 017a/frePlantes XXVI. T. II. No. 15.
LES ESPÈCES DE BLED.
Le Bled est de toutes les plantes la plus p reden se à l'humanité, car il fait la nourriture la plus indispensable et la plus salutaïre pour Thomme et les animaux. II y a à la vérité dans d'autres parties du monde des nations entières et nombreuses, qui ne connoiisant pas nos espèces de bled n'eu retirent pas leur nourriture; mais à leur défaut elles possédent l'arbre à pain, ou quelque racine sarineufe, dont elles savent préparer une espèce de gâteau qui approche de notre pain et leur en tient lieu.
Sous la dénomination générale de Bled nous comprenons principalement le sroment, le feigle, sorge, l'avoine, Pepeausre, le bléd de Turquie on le Mais, et le bled Sarrafin; les pois au contraire, les lentilles, le millet, la veffe et même le ris sont au genre des légumes.
Toutes nos espèces de bled sont des gramens, qui dans l'Asie septentrionale, leur patrie, croissent naturellement, mais que i'industrie de l'homme, et la culture qu'il leur a donnée, depuis un teins immémorial, a anuoblis et amenés au point de persection où nous les voyons.
Elles sont tontes des plantes annuelles, cest a dire, dans la même année, où elles sont sernées, elles poussent des tiges, fleuri portent leur sernence à la maturité, et depérissent. Nous retirons de toutes ces espèces deux objets dont nous saifons usarre, savoir, leur fernence mûre, que nous comprenons sous le nom général de grains, et leur paille. La table ci-jointe représente les quatre premières espaces dans leur état de maturité et avec des épis chargés; j'ai cru de cette manière on pourroit le plus facilement apprendre à les distinguer.
No. 1. Le Froment.
Le Froment est l'espèce de bled la plus préférable aux autres; il donne une farine très fine, dont on fait un para doux et très blanc, des gâteaux et toutes fortes de pâtifferie. Sa fleur est représentée sous fig. a. et son grain sous fig. b. La couleur de son épis mur est d'un brun rougeâtre et celle du grain est jaune tirant sur le rouge. II y a du froment avec et sans barbe aux épis.
L'epeautre, (qui porte anssî le nom de Fromentlocar ou rouge.) est une espèce de froment; la farrine qu'on en fait, est la plus belle et surpasse en qualité celle du froment ordinaire.
No. 2. Le Seigle.
Le Seigle pousse des tuyaux de la hauteur de 4 à 5 pieds, et ses épis sont plus longues que ceux du sroment; il est cultivé dans presque tous les pays. De la sarine du seigle on sait notre pain ordinaire de ménage, qui est très nourrissant, d'un goût aigrelet, et la nourriture la plus indispensable de l'homme. Ses fleurs fig. e. sont d'un verd rouge, et son grain sig. f. est gris tirant sur le brun Il sait l'objet principal de notre agriculture et du commerce de presque toutes les nations de l'Europe.
No. 3. L'Orge.
L'Orge est une espèce de bled de moindre valeur que le froment et le seigle. Le pain, qu'on en fait, n'est pas bon, et par cette raison on emploie cette plante principalement pour la nourriture des bestiaux ou pour en bralser de la bierre. En dépouillant l'orge de sa peau, sur des meules particulieres, on en sait ce qu' on appelle d'otge monde ou grue, qui est une nourriture excellente et très salutaire pour l'homme. L'orge mondé est encore réduit en des grains ronds très blancs et delà grolleur d'un grain de juillet; on l'appelle alors de l'orge perlé. Les fleurs de cette plante sont vertes fig. c. et ses grains sont longs et d'un jaune pâle. fig. d. Elle est la plus barbue de toutes les espèces de bled.
No. 4. L'Avoine.
L'Avoine est la moindre sorte des espèces de bled ordinaire, et l'on ne s'en sert ordinairement que pour la nourriture des chevaux et autres bestiaux; mais étant réduite en gruau, elle donne aussi une bonne nourriture pour l'homme. Ellene pousse pas des épis comme les autres espèces de bled, mais des san'ratles. La couleur de la fleur est verte fig. g et celle de son grain qui est long et pointu fig. h est jaune d'or.
Ad07761 02 018a/frePoissons XIII. Vol. II. N. 16.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. La Licorne de mer.
La Licorne de mer est habitant des mers de la Chine et du Brésil. Ce poisson est de la longueur de 8 à 10 pouces, de figure comprimée des deux cotés, et si mince, q 'il aboutit par ses deux bouts dans une pointe. Il porte une corne sur la tète au dessus des yeux. Sa couleur est grise et tachetée en brun; ses nageoires sont jaunes. Il se nourrit de vers de imr, ei sa chair n'est pas mangeable.
No. 2. La Bécasse bouclée.
Ce poisson se trouve dans la mer des Indes; il n'a que 6 à 8 pouces de longueur, et son écaille dure et lissée lui donnant l'air d'un couteau de poche fermé il fait le milieu entre les poissons et les coquilles. Sa nourriture consiste dans de la terre grasse et du frais de poisson, et il la prend uniquement par la succion. Comme il n'a prèsque point de chair, il n'est pas mangeable. Son écaille étant d'une couleur d'or aussi brillante, qu'on la croit enduite d'un vernis d'or, ce poislbn est un des plus beaux qui existent.
No. 3. Les Dragon de Mer.
Ce poisson n'a communément que 8 à 10 pouces de long; on le pêche dans la mer des Indes et il se nourrit de frais de poisson. Son écaille osseuse est de couleur verte tirant sur le bleu; ses nageoires de poitrine sont très grandes et ont l'air de deux ailes; on lui a donné le nom de Dragon à eau le de sa figure bizarre et hideuse.
No. 4. Le cheval marin.
Le cheval marin, dont la figure singuliere ressemble presque à celle d'un poisson seché, se trouve principalement dans la mer Méditerranée. II est long de 8 a 10 pouces et se nourrit d'insectes aquatique;. Il a une écaille brune, cartilagineuse et couverte de petits aiguillons. Les Anciens ont connu ce poisson sous le nom de Hippocampe, et l'ont fait passer pour un remède essicace contre plusieurs maladies. Mais il est très probable que ce petit animal n'est, ni nuisible, ni salutaire, et que c'est uniquement à cause de sa figure singuliere qu'on lui a supposé des qualités aussi distinguées.
No. 5. La Perce-pierre vivipare.
Ce poisson, qui habite la Mer Baltique et celle du Nord, a une grande ressemblance avec l'anguille. Il est principalement remarquable par sa manière de se propager, qui s'éloigne du chemin ordinaire de la nature; car au lieu de fraies, comme sont tous les autres poissons, il inet an inonde de petits poissons vivans II est long de 15 à 18 pouces, et sa couleur est brune tirant sur le verd. Il se nourrit au fond de la mer de frais, d'écrevisses. Sa chair est blanche et ferme, mais on en sait peu de cas, et ce n'est que des gens du commun qui la mangent.
Ad07761 02 019a/freQuatrupèdes XXVIII. Vol. II. N. 17.
BOEUFS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. et 2. Le Sarluk, ou le Buffle à queue de cheval.
Cet animal singulier ne vit que dans le Tibet, où il est domestique. Il est beaucoup plus petit que notre bétail ordinaire, et se distingue surtout par fa voix grognante, son poil sin et aussi long qu'il touche presque à terre, et par sa queue longue et extrêmement tousfue. Ces deux qualités lui ont fait donner les noms de boeus grognant et de Buffle à queue de cheval. Il y en a deux espèces différentes, dont l'une (No. 1.) a des cornes et du poil noir au corps, mais sa tête, fa queue, le dos, la poitrine et le ventre sont blancs. L'autre espèce (No. 2.) est tout à fait noire et n'a point de cornes. On allure, que les schowls précieux qu'on tire des Indes sont sous faits du poil fin des queues de la première espèce de ces animaux.
No. 3. La Vache Indienne.
La Vache Indienne est une variété du Zébu, excepté qu'elle a des boutons noueux au lieu de cornes, et point de bolle. Au reste elle est aussi petite que le Zébu, sa couleur est d'un beau brun clair et son poil est très fin et mou.
No. 4. Le Buffle Africain.
Le Buffle Africain a plus de 8 pieds de long; sa couleur est noirâtre et il vit sauvage dans l'intérieur de l'Afrique. II est méchant, Indompuble et d'une telle force que souvent le lion en est vaincu. Il court avec une grande facilité à travers les brossailles les plus épaissea, surprenci souvent d'une embuscade des hommes et des bestiaux, les terrasse, les ecrasê avec les cornes et les pieds, et leur le che sa chair même après leur mort. Sa chair est mangeable, mais très dure.
No. 5. Le Boeuf musqué.
Le Boeus musqué habite les régions les plus froides de l'Amérique Septentrionale, et y vit em petits troupeaux. Il se plait dans les déserls et sur les rochers, et grimpe avec une addrelse surprenante. Il est de la même grandeur que le Buffle Africain; sa couleur est d'un brun noirâtre, et tout son corps est couvert d'un poil long et très sin qui touche souvent jusqu'à terre. Sur le dos il a une tache blanche; sa queue et Tes pieds sont courts et de couleur rousse. Ses cornes sont courbées en bas et les bouts s'en rédressent en haut, ce qui leur donne l'air d'un joug; à leurs racines elles se touchent de bien près, et sont si grosses et sortes, qu'une seule paire en pése souvent plus de 60 livres. La chair de cet animal et surtout son coeur sent très fort de Musc, et c'est aussi à cause de cette odeur qu'on lui a donné son nom.
Ad07761 02 020a/frePoissons XIV. Vol. II. No. 18.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Requins sont les poissons les plus redoutables et les plus voraces; ils sont aussi terribles dans les mers, que le tigre, le lion et l'hyène le sont sur la terre. Ou trouve cet animal dans presque toutes les mers, mais surtout dans la mer pacifique et dans celle du Nord. Ils sui vent toujours les vaiiïeaux pour happer et dévorer les cadavres et tout ce qui en est jette sur bord. Les hommes eu lâchant les filets et en les retirant, doivent être très fort sur leurs gardes pour ne pas devenir la proie de ces monstres, et quand quelqu'un a le malheur de tomber dans la mer, il court le plus grand risque d'être avalé par les Requins. Dans toutes les descriptions de voyage sur mer, ou trouve des exemples srequens de malheurs causés par ces poissons.
Presque toutes les Espèces de Requins n'ont point d'écaillés, mais à leur place elles sont revêtues d'une peau très dure et munie de piquans qui éclairent dans l'obscurité. On ne peut pas manger leur chair, car elle est dure, coriace et de rnauvaise odeur; mais cela n'empêche, qu'on ne prenne ce poilîon très fréquemment, parce que pluheurs Artisans sont usage cle sa peau en remployant pour couvrir des étuis ou pour polir le bois et même le fer, et que. de son soie on tire par la voie de l'ébulition une excellente huile (thran)qu'on garde dans de petites barriques. Ces foies sont d'une grosseur si énorme, qu'on tire ordinairement d'un seul deux ou trois barriques d'huile. On prend ce poisson avec un gros hameçon garni d'une pièce de lard et attaché à une bonne chaîne de fer; car la corde la plus forte ne resisteroit pas aux dents aigues du Requin.
Toutes les diferentes espèces de ces animaux sont fort joliment colorées. La plus grande d'entre elles et la plus redoutable est le Grand Requin, que les Allemands appellent le Mangeur d'hommes, et dont nous avons déjà donné la description Vol I. T. 49 de ce Portefeuille. Nous en ferons maintenant connoitre les autres espèces.
No. 1. L'Aguillat.
Le Corps de ce poisson est rondelet, et d'une couleur brune cendrée. Son dos est garni de deux aiguillons longs et pointus, dont il a tiré son nom.
No. 2. Le Cagnot bleu.
Son dos et ses nageoires sont d'un bleu obscure j et son ventre est blanc et brun.
No. 3. La Roussette ligrée.
La peau en est rougeàtre tirant sur le gris, le dos est brun, et tout le corps est marqué comme le tigre de petites taches brunes à ce qui rend ce poisson très beau.
No. 4. Le Réquin rayé.
La couleur principale de son corps est un gris foncé, et le dos est brun; mais ces couleurs sont transversalement entrecoupées par des rayes blanches marquettées de points noirs. Il vit dans les Indes.
No. 5. La Roussette.
La couleur principale de ce poisson est blanche, tirant sur le rouge, et tout son corps est parsemé de taches brunes. Ses nageoires ne sont que deux lambeux de chair. On le trouve dans toutes les mers.
Ad07761 02 021a/freQuatrupèdes XXIX. Vol. II. N. 19.
ANTILOPES ET GAZELLES.
L' Antilope est un très joli quairupède, qui se trouve dans les montagnes de l'Asie et de l'Afrique. Il y en a de plusieurs espèces, qui ont des différences entre elles. Ceux qui pour la grandeur tiennent le milieu entre les cerfs et les boeufs, sont nommés Antilopes, et les plus petits, qui approchent du chevreuil pour la taille et pour la figure, s'appellent Gazelles. Dans le genre de ces dernières appartient aussi le Chamois', il en est la seule espèce qui vit en Europe sur les Alpes de la Suisse, du Tirol et de la Savoie. Je représenterai sur cette feuilie les six espèces d'Antilopes les plus grandes.
No. 1. L'Empophos, ou l'Antilope grimme.
L'Antilope grinnne ou l'Elan du Cap, est de la hauteur de 5 jusqu'à 8 pieds et vit dans les pays montagneux des Indes, du Congo et de l'Afrique. Sa couleur est griseàtre tirant sur le bleu, ses cornes sont longues île deux pieds, toutes droites et contournées jusqu'au milieu; sur le front et la poitrine il a un bouquet de poil bien fourni. Sa chair est d'un excellent goût, et les Hottentots sont de ses cornes des pipes à tabac.
No. 2. L'Antilope Drago-camelus.
Cette espèce d'Antilopes, qui fe trouve dans la Bengale et la Barbarie, est haute de 5 pieds, sa couleur est d'un gris bleuâtre et sa tête est noire. Les cornes de cet animal sont courtes et recourbées vers le front; sa tète ressemble à celle du cheval, sou cou à celui du chameau et sa queue à celle du boeus. Sa crinière est courte, et il a une bosse sur le dos. 11 vit sauvage dans les montagnes.
No. 3. Le Condous.
Le Condoue habite la Bengale et vit dans l'état sauvage. Il est haut de 4 1/2 pieds, ses cornes sont courtes et ressemblent à celles du boeuf, duquel en général il approche beaucoup par la figure. Sa couleur est d'un gris, sonce, il a des taches blanches sur la gorge, la poitrine et au dessus des ongles, et au cou il porte un bouquet de poil noir.
No. 4. Le Condoma ou l'Antilope strepsiceros.
Cet animal habite le pays des Cassres dans l'Afrique méridionale, et ressemble au cerf pour la grandeur, la figure et la couleur. Il a des cornes roulée. -, en spirale et longues d' 1 1/2 aunes, garnies de deux arêtes tranchantes et ridées dans la partie inférieure. Sa tète ainsi que son dös et ses unes sont marquetés de plulieurs rayes blanches; sa queue ressemble à celle de làue, et à son cou il a, une crinière courte. Il vit également dans les montagnes, et sa chair est très bonne à manger.
No. 5. Le Bubale.
Le Bubale vit dans la Barbarie, et sa hauteur ainsi que sa couleur sont celles du cers, excepté qu'il a des taches noires aux pieds. Ses cornes noires et ridées sont courbées vers le front, et contournées vers le dos à leurs bouts. Il tient par sa forme le milieu entre le cerf et un jeune boeuf, et sa chair est très tendre mais lèche.
No. 6. L'Antilope Gnou.
Cet animal a le corps d'un cheval de moyenne taille, les pieds déliés du cerf et une tète de boeus. Il est long de 6 1/2 pieds et haut de 4 pieds; ses cornes ont la longueur de 19 pouces, et sont recourbées par le bout. Il a une crinière blanche, très, toussue au cou et sur la nuque, ainsi qu'une queue blanche qui ressemble parfaitement à celle du cheval. Sa couleur est d un brun foncé, et autour des yeux il a une étoile rayonnante d'une couleur plus claire. Cette espèce d'Antilopes habite l'Afrique méridionale, est sauvage, très niechant et s'accoutume dissicilement à la domesticité.
Ad07761 02 022a/frePlantes XXVII. T. II. No. 20.
PLAINTES VÉNIMEUSES D'ALLEMAGNE.
Parmi le grand nombre des herbes, qui peuvent sêrvir à l'homme de nourriture ou de médecine, il y a aussi plusieurs sortes vétnmeuses, dont: l'usage intérieur est infailliblement suivi de la mort. Nous en trouvons plusieurs en Allemagne, qui ayant une grande ressemblance avec nos herbes unes et nos légumes s'en mêlent fort souvent, et il ne se passe guères d'année sans que dans chaque ville ou du moins dans chaque petit district, quelques persones ou même quelques familles entières, mais principalement des enfant, faute de connoitre nos plantes venimeuses, en deviennent des victimes. Si ces malheureux ont le bonheur d'échapper à la mort, au moins ils langui lient sort longtems dans des maladies dangereuses. Pour prévenir clone les ensans, ainsi que toutes les personnes qui aiment à s'instruire, de ces objets sunestes, dont nous somraes tous environnes et que nous pouvons rencontrer à chaque pas, je donnerai ici le deisein et la deseription des sortes principales et des plus dangereuses de ces plantes.
Je vais commencer avec les trois espèces de la Cigüe, qui est l'ennemi le plus terrible de nos eu i sines, parceque ses feuilles, surtout celles du No. 1., ont la plus grande ressemblance avec les feuilles du fer sil', et que ces deux plantes se trouvent souvent mêlées ensemble dans nos jardins.
No. 1. La petite Cigüe.
La petite Cigüe, qu'on nomme aussi le persil des sous, croit naturellement dans la terre labourée des jardins comme une mauvaise herbe. Sa racine est groiïe comme le doigt, longue d'un demi pied, blanche et d'une odeur sétide. Sa tige est mince et ne passe guères la hauteur de deux pieds; ses feuilles ont malheureusement la plus grande ressemblance avec celles du persil, excepté qu' dies sont d'un verd plus foncé sur le dessus et plus blanches, même luisantes, en dessous. Ses ileurs sont blanches. Toute cette plante contient un poison, dont l'usage intérieur produit des tranchées liorribles, des maux de nerfs très violents, une tumeur bleue sur tout le corps, et très souvent la mort.
No. 2. La grande Cigüe, ou la Cigüe rayée.
Cette plante vénimeuse, que nos cuismiers et nos fruitières prennent très souvent pour du Cerfeuil, du persil et du petasite, croit naturellement dans les jardins, les champs, les prairies, aux bords des chemins, et dans les foliés. Sa racine est de la grosseur de celle du petasite, dont elle a aussi l'odeur; elle est rameuse, couverte d'une écorce mince et d'un blanc jaunâtre. Sa tige est haute de 3 à 4 pieds, de la grolleur cVun pouce, liisee, ronde, creuse en dedans, noueuse et parsemée par en bas de taches rouges; à cette dernière marque on peut principalement distinguer la plante. Ses feuilles, qui reliera bien t beaucoup à celles du grand persil, son d'une odeur puante, d'un verd noirâtre et hiisant, et les branches en sont également, tachetées en rouge. Elle fleurit aux mois de Iuillet et d'Août, et ses fleurs sont blanches. Les Anciens se sont servis delà grande Ciguë comme d'un poison pour farre périr les criminels d'Etat; aujourd'hui elle est devenue, dans les mains des médecins habiles, un remède très essicace.
No. 3. La Cigüe aquatique.
Cette espèce de Ciguë, la plus vénimense de toutes lesplantes que nous connoissons en Europe, croit dans les fossés, les étangs et sur des prairies marécageuses. Sa tige fig. 3. a. est haute de plus de 4 pieds, d'un verd foncé, et cannelée; en dedans elle est creuse jus qu'à deux pouces par en bas et de couleur blanche Fig. 3. b. Ses feuilles sont longues et fort étendues; aux mois de Iuillet et d'Août elle porte des fleurs blanches. Son poison se trouve principalement dans la racine, qui est grande, ronde et bulbeuse fig. 3. c. comme celle du selleri, au printemps et en été, mais longue comme le petasite en automne. Son usage intérieur produit souvent des essets sun elles sur les paysans, qui ne la connoislent pas, et qui la prennent pour du sesleri sauvage ou du petasite. Ses racines sont d'un jaune blanchâtre en dedans, et si on ses coupe on y voit plusieurs cavités, fig. 3. d. qui en sont la marque principale de distinction.
Ad07761 02 023a/freQuadrupèdes, XXX. T. II. No. 21.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Nous connoissons déjà, de la Table 19 du Cahier précédent, l'espèce la plus grande des Antilopes, cuï s'approche dn Boeuf. Sur la Table ci-jointe lions en voyons six autres espèces de moyenne grandeur, qui ressemblent par la forme aux cerfs et aux chevreuils, et qu'on nomme tantôt Antilopes et tantôt Gazelles. Leur chair est aussi bonne à. manger, que celle du gibier.
No. 1. Le Nagor.
Le Nagor habite aux bords du Sénégal; sa longueur est de 4 pieds et sa hauteur de 3 pieds, 3 pouces. Il est très beau et d'une taille déliée et élégante; ses cornes sont courbées en avant, noires et petites; il vessemble aux chevreuils par la couleur et presque par toute la figure.
No. 2. Le Pasan.
Le Pasan a la grandeur d'un Daim; ses cornes sont toutes droites, longues de 2 pieds et roulées d'en bas. Sa couleur est grise, mais à la tète et au ventre il a des taches noires et blanches, et ses jambes sont entièrement blanches. On le trouve dans toute l'Afrique méridionale et dans l'Asie, et il. sait une. des. plus belles, espèces d'Antilopes.
No. 3. Le Guib.
Le Guib habite également aux bords du Sénégal;il est de la même grandeur que le Pasan,. et ses cornes sont petites, contournées et courbées en arrière. Il eït de couleur châtaigne, et son corps est si smgnlièrement marqué de rayes blanches, larges et qui fe croîsent entre elles, que ranimai a parfaitement l'air d'être, couvert d'un har"nis blanc.
No. 4. L'Antilope proprement dite.
Cette espèce d'Antilopes est principalement remarquable par ce qu'on trouve dans son tstomac le Uezoard oriental, sameux anciennement comme une drogue médicinale, qui est une boule grisâtre, de forme ovale et qui provient vraiseiublablement des herbes, dont cet animal sait sà nourriture. Cette Antilope vit presque dans toute l'Asrique et dans les Indes Orientales. Sa grandeur est celle du daim;, ses cornes sont joliment roulées et contournées, et sa couleur est d'un brun rongeâtre sur le dos et aux cotés, mais blanche sur la poitrine et au ventre.
No. 5. La Gazelle à goître.
Cette Gazelle est de la grandeur d'un chevreuil; auquel elle rejsemble aussi par la forme, excepté qu'elle a un goitre considérable et que sa couleur est moins fauve que jaunâtre. Ses cornes sont longues de dix pouces, ridées et recourbées en arrière. Sa patrie est la Chine et le Tibet, où elle vit en troupeaux de 1000 jusqu'à 2000 pièces dans les déserts. Elle est très légère à la course et saute extrêmement vite; mais cependant elle se laisse apprivoiser.
No. 6. Le Saiga.
Le Saïga est de la grandeur de la Gazelle précédente; on la trouve aux environs du Mont Caucase et dans les provinces méridionales de la Russie. Sa couleur est d'un gris rougeàtre; ses, cornes sont longues d'à peu près 11 pouces, contournées et courbées Tune vers l'autre. Il y en a de ces animaux, qui ont 3 cornes, d'autres au contraire n'en ont qu'une; ce qui pourroit peutêtre résoudre le problème par rapport à la Licorne des Anciens.
Ad07761 02 024a/freQuadrupèdes, XXXI. T. II. No. 22.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Cette troisième espèce d'Antilopes est la plus petite, et ressemble le plus aux chevreuils et aux. chèvres; on lui donne communément le nom général de Gazelles. Ce sont des très jolis quadrupèdes, d'une taille fine et des plus légers à la courte. On doit compter. aussi nos Chamois dans cette espèce.
No. 1. Le Chamois.
Le Chamois ne vit que sur les montagnes les plus élevées de l'Europe et de l'Alie; on le trouve sur les Alpes, les Carpatlies, les Pyrénées, l'Apennin, le {Jaucase et le mont Taurus. Sa couleur élit d'un brun rouge, sa grandeur est celle d'un bouc, et ses cornes petites, noires et crochues se tiennent toutes droites sur le front. Il vit en petits troupeaux sur des rochers escarpés, et a la vue., l'odorat et l'ouie très sins. Mais par contre il est extrêmement peureux, et quand ses sens subtils lui sont appercevoir quelque danger, il saute avec la plus grande légèreté et sans jamais manquer de rochers à rochers, et par dessus les abîmes les plus profonds; ce qui rend sa chasse très difficile et dangereuse. Sa chair est d'un excellent goût, et sa peau est souple et très durable.
No. 2. La Gazelle ordinaire.
La Gazelle ordinaire ou Arabe, est seulement de la moitié aussi grande qu'un daim; elle est de couleur sauve, son cou est d'un gris clair, et souventre est blanc. Ses cornes sont petites, contournées et recourbées sur le dos. Elle habite la Barbarie, l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie. Elle est d'une telle beauté et sa figure est si déliée et élégante que non seulement Saîomon dans son Cantique, mais aussi plusieurs autres poctes de l'Orient l'ont jugé digne d'être le symbple d'une belle fille.
No. 3. La Corinne.
La Corinne a la grandeur et la figure d'ua chevreuil, la couleur et le desïiu de la gazelle orrinaire et des petites cornes minces, qui se rapprochent par le bout. Oa la trouve aux bords du Sénégal et dans le Bengale.
No. 4. Le Kevel.
Le Kevel est de la grandeur d'un chevreau, et ressemble beaucoup à la gazelle ordinaire, tant parla couleur que par la figure et la construction de ses cornes; sa tète cependant est encore plus élégante que celle de ce dernier animal, et ses yeux plus beaux. Il vit dans l'Afrique méridionale.
No. 5. Le Sauteur de rocs.
Il est un peu plus grand qu'un chevreuil et lui ressemble aussi par la forme. Il a des petites cornes droites et très pointues. Sa. couleur est d'un verd grisâtre et brun sur le dos. Il se trouve au Cap de bonne Espérance.
No. 6. Le Nanguer.
Le Nanguer vit aussi aux bords du Sénégal, a presque la. grandeur 'd'un daim et des cornes noires, courbées vers le front. Cette Gazelle est supérieurement bien marquée; elle est blanche de couleur, et a sair d'être garnie depuis la tête jusque par dessus tout le dos d'une couverture d'un brun rougeâtre, qui, à deux endroits, au com et à la poitrine, semble être fermée par des noeuds.
Ad07761 02 025a/frePoissons. XV. Vol. II. No. 23.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPECES.
Parmi les Réquhs, les poisïbns les plus redoutables et les plus voraces, et que nous avons vu représentés sur la Tuble XVlll. de ce Porte-feuille, il faut compter encore les espèces suivantes.
No. 1. Le Porc.
Cette espèce de Requins est de forme triangulaire, c'està dire, son dos s'élève en prisme et son ventre est large. Sa couleur est brune par eu haut et blanchâtre vers le bas. Il est long de 3 jusqu' à 6 pieds, se trouve dans la Méditerranée en haute mer, et se nourrit, comme tous les Requins, de rapine. Sa chair est dure et point mangeable, et ce n'est que son foie et sa peau grasse, dont on peut se servir pour en faire de l'huile.
No. 2. L'Angelot de mer.
Le corps de L'Angelot de mer est presqu' ntièrement applati, et sa figure inonstrueuse; il fixe le passage des Requins aux Rayes. Sa tête plate, qui a la forme d'une assiette ronde, est plus large que son corps. On le trouve dans la mer du ïsord et dans la Méditerranée, où il se tient prèsque toujours sur le fond; il se nourrit de préférence de Rayes et de Soles. Sa longueur ordinaire est de 6 à 8 pieds, et ou le prend par le hameçon, auquel on attache une bonne portion de viande pour amorce. Sa peau est extrêmement rude, et les Turcs en préparent le plus beau chagrin qu'on emploie à revêtir les étuis des montres. Sa chair est mangeable, mais dure et de mauvais goût.
No. 3. Le Milandre.
Cette espèce de Requins, qu'on trouve également dans la Méditerranée, est de la même longueur que la. précédente; maïs elle en dissère eu ce que son corps est rond et effilé. Le Milandre; vit toujours en société avec plusieurs de son espèce, et il est vorace à un tel point qu'il avale même des morceaux de bois, quand ils sont enduits de grasse.
No. 4. Le Diable de mer.
Le Diable de Mer se trouve presque dans toutes les mers, et n'appartient pas au genre des Requins; mais il est très remarquable tant par sa figure hideuse que parceque les pêcheurs anglois le prennent pour l'ennemi des Requins, dont ils prétendent qu'il est le vainqueur. Il est long de 6 à 8 pieds, et comme sa tête monstrueuse l'empêche de nager, il se tient toujours en embuscade, la gueule ouverte, et remue la fange avec ses filets; lorsque les poissons, qui croyent y trouver des vers, en approchent, il les prend et les dévore. Sa chair étant cuite est blanche, et a le goût de celle des grenouilles.
Ad07761 02 026a/frePlantes XXX. Vol. II. No. 24.
CHAMPIGNONS VENENEUX D'ALLEMAGNE.
Les Champignons, que beaucoup de monde aime tant à maager, sont une friandise clés plus dangerewses, parceque parmi leurs différentes espèces iî se trouve beaucoup de vénéneuses, dont une grande partie ressemble parfaitement aux Champignons qui sont bons à manger, et souvent un pareil mets a donné la mort à des ibciétés entières qui en avoient mangé. Par cette raison il est de îa dernière importance de connoitre à fond les Champignons salutaires et les vénéneux, pour savoir se garantir des derniers. Je fournis donc à nies lecteurs sur la Table ci-jointe sept espèces de Champignons vénéneux les plus communs en Allemagne, répresentés dans leur grandeur naturell. Les espèces des Champignons qui sont bons à manger suivront sur une autre Table.
No. 1. Le Taeubling rouge vénéneux.
Ce Champignon croit pendant tout l'été et surtout par les tems pluvieux dans les bois de hêtres, de chênes et de bouleaux Son chapiteau "st rouge comme du sang, quelquefois ausai un peu plus pâle, ensoncé vers le milieu, et soutenû par un pédicule blanc. Sa substance charnue est d'une acreté cuisante et eau Ce un vomissement mortel. Comme il existe aussi un Taeubling rwtgt qui est bon à manger et qui ressemble tellement au venimeux quil faut un connoisseur bien parsait pour l'en distipguer, on fait très bien de renoncer entièrement à manger le Taeubling rouge.
No. 2. Le Taeubling bleu.
Ce Champignon est de couleur violette; rensoncement sur son, chapiteau est entouré d'un cercle blanchâtre. Il a d'ailleurs les mêmes progriètès qne le précédent.
No. 3. Le Taeubling verd.
On devroit prendre pour principe d'être sur Tes gardes contre tous les champignons verds et de ne jamais les mangor. Le présent est également dangereux, et croit principalement dans les bois de hêtres, Il a un chapiteau verd et un cercle blanc autour, de l'ensoncement.
No. 4. et 5. Le Mousseron vénimeux.
Ce Champignon est de couleur brune; sori chapiteau est de la forme d'un entonnoir, ridé et crépu, et renserme une moelle grisâtre; son pédicule est creux. Il croit dans le mois d'Août dans des forêts et sur des bruyères, et l'ignorance la prend Couvant pour l'autre espèce de Mousièron qui est bonne à manger.
No. 6. Le Champignon de mouches.
Quoique ce Champignon soit destinctement caractérisé par sa structure, il a ceptndant déjà causé bien des malheurs. Ii croit depuis le mois d'Août jusqu' à la sin de l'Automne sur des prairies arides et sur des pâturages montagneux et sa" blonneux. Sou chapiteau est de forme convexe en dessus, de couleur brun rouge, et parsémé de petits brins grisâtres et de couleur de chair, ce qui le rend inégal et rude. Le pédicule est de couleur de chair, un peu blanchâtre, et sa partie inférieure est garnie d'une bosse en forme d'oeuf. Son goût est acre et son odeur puante. Trempé dans l'eau il tue les mouches, de même que les punaises quand il est broyé et frotté dans les jointures d'un bois de lit. Les habitans de Kamtschatka en préparent une boisson enivrante et qui a même une force enrageante.
No. 7. Le Mousseron de fumier.
Ce Champignon croit pendant l'été sur des Fumiers et de pareils lieux. Son chapiteau est en forme de cloches, de couleur grise, écailleux et feuilleté; ses feuilles sont noîrâtree.
No. 8. L'Ecousson.
II croit aussi dans des ferèts ombrageusee. Son chapiteau est plat, de couleur brune, un peu cannelé sur la surface et le bord en est recourbé en bas. Etant vieux il prend la forme d'un entonnoir, l'eau de pluie s'y rassemble, et un suc visqueux enduit toute sa surface. Ce suc est extrêmement corrosif et un poison dangereux.
Ad07761 02 027a/freAntiquités VI. Vol. II. No. 25.
CAVALERIE DE L'ANTIQUITÉ.
Les Cavaliers répresentés sur la Table ci-jointe sont de-moitié de la nation la plus belliqueuse de l'Antiquité, des Romains; l'autre moitié sont des 'Etrangers on Barbares, qui avoient été vaincus par les Romains, et que l'on voit répresentés en bas reliess sur la Colonne de Trajan.
No. 1. Un Général en chef Romain, à cheval.
Ce tableau est pour la plupart sait d'après la shmie célèbre de i Empereur Marc-AureL, que l on admire encore de nos iours an Capitle de Romme comme la plus belle statue équestre qui exitte. Le Général en thes, appelle Imperator, est répresenlé dans une attitude imposante, donmant des ordres à l'armée, il portoit ordinairement au dessus de l'Iiabit un manteau de pourpre {Paladamentum) attaché sur J'épaule par une agrail'e. La housse de son cheval (Ephippia) etoit communément aussi de pourpre. Ces Généraux en chef éioient dans l'usage de monter des chevaux blancs de parade.
No. 2. Un satellite du pouvoir suprême, à cheval.
Le Général en chef fit porter devant lui par tra Archer a cheval les fignes de son pouvoir suprème sur la vie et la mort, qui consistoïent dans un faisceau de verges, qui renfermoit une hache (Fasces). Cet Archer portoit également uu manteau de pourpre, et pour le relie il etoit habillé tout à fait comme un Cavalier Romain.
No. 3. Un Cavalier Romain.
Les Cavaliers Romains ne portoient qu'un hahh très court sous la cui raslé pour être plus légers et. pins adroits" Leurs armes consistoïent dans une épée comte, im bouclier de forme ovale et fait d'nn cuir léger, et dans un petit javelot qu'ils jettoient contre l'ennemi; dans cette armure nous les voyons réprelentés ici. Souvent au rette ils se servoient aussi d'une lance longue, avec laquelle ils portoient des coups. Il est d'ailleurs remarquable que même chez les nations de l'Antiquité les mieux exercées à cheval on ne trouve pas le moindre indice ni de seiles ai d'étriers. A la place des premières on se servoit ordinal rement d'une liousse sort snriple, telle qu'elle est representée ici Quant aux étriers on pouvoit aisémant s'en passer; car l'art de voltiger, faisant partie des exercices gymnastiques, on y avoit généralement une grande habileté.
No. 4. Un Cavalier Numide.
Les Numides, ces anciens habisans de l'Algier et du Tripoli, ou de la Barbarie moderne, étoient réputés d'être les Cavaliers les plus agiles et les plus courageux. Ils étaient les lîoussards de l'Antiquité. Ils mauioient bars petits chevaux noirs sans rênes ni brides, et seulement par le moyeu d'une baguette, dont le. mouvement entre les oreilles du cheval" îe saisoit aller à droite et à gauche, et sur la quelle seule l'animal étoit dresse. Ils montoient absoiument sans housses, et n'etoîent couverts eux-mêmes que d'un sarot de toile.
No. 5. Un Cavalier en cuirasse d'écailles.
Les anciens Parthes et Arméniens, et plus tard aussi disféreras-peuples sur le Danube, avoient une Cavalerie toute particulière, où l'homme et la cheval étoient couverts entièrement depuis la tête jusqu'aux pieds dune ciurasse d'ecailles Cataphracti.). Des morceaux de fer battu coupés en forme d'ecailles, étoient attachés, par rangées, sur du cuir ou de là toile, et cette eui-râiïe mobile gafantiîïoït le Cavalier et son cheval contre les Béchés et les javelots. Mais l'art militaire des Romains étoit plus rassiné: ils rejettoient celte espèce de Cavalerie comme trop pelante et trop lourde.
No. 6. Un Cavalier Dace.
La Cavalerie des Daces, anciens habitans dela Moldavie et de la Valachie, s'étoit rendue celébre par son courage et sa vélocité, stirtout dans les guerres de ce peuple contre l'Empereur Trajan. La marque disiinctive de son coït urne étoit une espèce de Turban ou de bonnet de seutre, et des caleçons plissés qui touchoienc jusqu'aux chevilles des pieds (Braccae). Ils avoient comme les Parthes leur sorce principale dans la resistance la plus opiniâtre qu'ils faisoient en fuyant à l'ennemi qui les poursuivoit.
Ad07761 02 028a/freQuadrupèdes XXXII. Vol. II. No. 26.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPECES.
La brebis est le plus utile de tous les animaux, et il paroit que la nature Ta uniquement produite pour ie bien-être de l'homme. Sa chair, sa laine, la peau, ses boyaux, ses os, son lait, sa. graille et sa fiente sont de la plus grande utilité et on s'en sert avec profit. Toutes ces qualités lui assurent aussi le premier rang qu'elle tient parmi les autres animaux domestiques.
La brebis ordinaire que nous connoisfons chez nous, ne le trouve nulle part sauvage, quoiqu' elle tire proprement son origine du Mouslon ou de la brebis fauvage. Comme eue se trouve déjà depuis un teins immémorial sous la domination et la culture de l'homme, qui l'a transplantée dans toutes les régions du globe, dans les plus sroides comme dans les plus brûlantes, et qu'il lui a assigrié dans ces pays des pâtures les plus différentes, il en a été une suite naturelle que cet animal a snbi l'influence de cette dissérence de climats et de nourriture, et qu'il en est provenu une grande variété d'espèces. On en peut effectivement compter au jourd'huipour le moins fix espèces différentes de brebis dont je donnerai la déseription sur la feuille ci-jointe et sur la suivante.
No. 1. Le Mouflon.
Le Mouflon, ou la Brebis sauvage, que l'on croit la louche de toutes les espèces de brebis domestiques, vit en petits trou peaux. dans la Sibérie, la Barbarie, la Grèce, la Sardaigne et la Corse. Sa grandeur est a peu près celle d un petit cerf. Sa couleur est fauve, mais au cou et au ventre elle est d'un gris blanchâtre. Dans l'été son poil est tout court, comme celui du cerf, mais dans l'hiver il devient plus long et plus laineux. Ses cornes sont grandes, contournées, courbées en bas, et pesent souvent 20 jusqu'à 30 livres. Sa vélocité est extrême, il fait des sauts étonnants par desi'us les rochers les plus escarpés et les abîmes les plus prosonds. On en fait la chasse, et on dit que la chair en est d'un excellant goût. Il le défend en srappant avec Ces cornes, et sa sorce est si grande, qu'il faut plusieurs personnes, pour pouvoir l'arrêter; mais étant pris dans sa jeunesse, il est aifé à apprivoiser, et devient sans beaucoup de peine un animal domestique. De sa peau on prépare le marroquin, et de ses cornes les habitans de Rarntschatka sont des gobelets, des cuillères, differenies boètes etc.
No. 2. La Brebis du Nord.
La brebis du Nord sait la première race principale des brebis; elle se trouve dans l'Islande, la Norvège, la Gothic, la Finnlande eic. Sa laine est grossièse, rude et d'un brun foncé. La marque distinctive de cette espèce de brebis, et qui la rend principalement remarquable, consiste dans la pluralité de ses cornes; car toutes ces bre-. bis en ont plus de deux, souvent même 4 ou 5 cornes. La plupart cependant en ont 3 dont deux sont rondes et courbées en bas, la troisième au contraire sort droite de la tète en avant.
La Brebis ordinaire.
No. 3. Le bélier. No. 4. La brebis.
La brebis ordinaire de l'Europe, dont les troupeaux constituent la richesfe do tant de pays, peut atteindre au plus l'âge de 14 ans. Elle porte communément un toison blanc, aime de préférence les pâturages secs, montagneux et riches en herbes salutaires, et parmi tons les quadrupèdes elle est. le plus stupide et le plus soibl'e. Le Bélier est ordinairement muni de deux cornes courbées en bas, mais la Hrebïs n'a pas de cornes du tout. Elle aime beaucoup le seî, ne peut absolument supporter l'humidité, et ne boit pas -beaucoup. Il n'y a guère d'autres animaux qui suient aussi sujets à tant de maladies que la brebis.
No. 5. 6. 7. La Brebis à queue grasse.
La brebis à queue grasse ou d'Arabie, vit dans l'Arabie, la Perlé, la Syrie et dans l'Egypte; elle est le plus grand et le plus difforme de tous les animaux à laine. Elle a de grandes oreilles pendantes et deux. cornes courbées; (Fig. 5. et 7.) souvent cependant elle en porte 3, 4, jusqu'à 5 qui sont irrégulièrement posées (Fig. 6.). Sa queue est si courte qu'à peiue on peut la voir, et ne consifte qu'en deux maSes de graille d'une grolîenr considérabie et tout à fait dégarnies de laine; le poids en monte à 40 livres, et souvent ou gagne de cette queue seule 20 à 30 livres de suis. Ces brebis varient dans les couleurs; il y en a de blanches, de noires et de brunes. Dans la l'erse et au royaume de Tibet cette espèce de brebis donne la laine précieuse et soyeuse dont on sabrique les Shawîs les plus fins et les plus belles étofses de laine. C'est ausi cette espèce de brebis, et surtout leurs agneaux, qui fournissent cette fourrure sine, grisâtre et crépue, connue chez nous sous le nom de Baranjes.
Ad07761 02 029a/freQuadupèdes, XXXIII. Vol. II No. 27.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. La Brebis à longue queue.
On trouve cette espèce de brebis dans l'Afrique leptentrionale, l'Arabie, la Syrie, aux environs du mont Caucase, dans la Pvussie méridionale, la Podolie et dans l'Ukraine. Sa queue, surtout celle du bélier, est tellement longue, qu'elle traîne par terre, et Ton extrémité est garnie d'une houppe, comme les queues de lions. Pour ménager cette queue les habitans de la Barbarie ont l'usage de l'attacher sur une espèce de petits traîneaux, que la brebis entraine derrière elle en marchant. Dans la Podolie et l'Ukraine la laine de ces brebis est moirée et entortillée en petites boucles. On se sert des peaux de ces brebis comme de la fourrure, et par cette raison, pour augmenter la beauté de leur laine, on enveloppe les brebis avec de la toiîe, et on les arrose journellement avec de l'eau tiède, ce qui rend la laine bien frisée et touffue.
No. 2. et 3. La Brebis de l'Isle de Crête.
Cette espèce de brebis est remarquable par ses grandes cornes tournées en spirale et placées perpendiculairement sur la tètè, dont non seulement le bélier (Fig. 3.) mais aussi la brebis (Fig. 2.) sont doués. La laine est longue, et la figure de l'animal ressemble à nos brebis ordinaires. Eîle tire son origine de l'isle de Crète et des au. très Isîes de F Archipel; de nos jours on eu trouve aussi beaucoup dans la Hongrie et la Va-lachie.
No. 4. 5. 6. La Brebis de la Guinée.
La brebis de la Guinée est la plus grande de tontes les espèces de brebis; elle n'a point de laine, mais seulement un poil dure et hériss. é, et les béliers portent au cou une crinière comme les lions. Les béliers et les lïrebis sont également munis de cornes, leurs queues sont longues et sans laine, et à leurs cous il se trouve une touffe de poil. Cet animal vit dans l'Afrique méridionale, dans les Indes orientales, et on l'a aussi transplanté dans l'Amérique méridionale. Fig. 4. est un brebis et Fig. 5. et 6. représentent des béliers.
Ad07761 02 030a/frePoissons. XVI. Vol. II. No. 28.
DIFFERENTES ESPECES DE RAIES.
Les Raies sont un geure de poissons très remarquable, à cause de leur figure tout à fait distinguée, qui dissère absolument de celle de tous les autres poilTons. Leur corps est mince, applàti et eu forme de rhombe. Leurs yeux et leur nez se trouvent sur la partie snpérieure, leur bouche et leurs soupirails au contraire sur la partie inférieure du corps; comme on voit Fig. 2. et 4. Leur queue mince est ordinairement longue et ronde, lis ne sont jamais plus d'un seul petit, qui en naissant est revêtu d'une coque noire, corneuse, de forme obîongue, et armée de quatre aiguilles. Cette coque a presque la grandeur d'un oeuf de poule, et Ton en trouve souvent dans les cabinets d'histoire naturelle sous le nom de Souris de mer. Les races se trouvent presque dans toutes les mers de l'Europe où elles se tiennent tout an fond dans la sange. Elles se nourrissent d ecrèvisses, de coquillages, de limas, de soies etc. On les prend par le moyen du hameçon. Ce poisson devient très grand et on en pèche quelquefois qui pésent plus de 100 à 200 livres. Outre la raye tremblante ou la Torpille ordinaire, présentée déjà sur la Tab. VII. du Vol. I. de ce Porte-feuille, il y a encore six autres espèces très remarquables, qui se trouvent dans la mer du Nord, et dont je donnerai' ici la déscription.
No. 1. et 2. La Raie lisse.
Cette espèce se trouve aux côtes de Danemarc; elle est la plus grande et étant jeune sa plus delicieuse de toutes les raies. Elle a une chair blanche qu'on met pour quelque tems dans le seî, et la mange ensuite cuite avec du beurre et de la moutarde. Sa queue est munie d'aiguilles. La couleur de son dos est d'un gris foncé, et celle de son \entre est jaunâtre tirant sur le blanc.
No. 3. et 4. La Flossade.
Cette raie est noire sur le dos et de couleur d'orange au ventre. Le dos et la queue sont garnis d'une rangée d'aiguilles, et son nez est singuIièrement pointu. Elle vit auprès des cotes d'Angleterre, et sa chair est aussi mangeable.
No. 5. L'Aigle marin.
Il habité la mer du Nord et la Méditerranée. Sa couleur est d'un gris foncé; sa queue longue et mince est armée au milieu d'un aiguillon lont:r. et fort aigu, dont il se sert pour la defense.
No. 6. La Pastenade de mer.
Cette es-pèce de raies est de couleur brune et son corps est lissé. Au dessous de sa queue il a un aiguillon long, dont on a cru autrefois la piqûre mortelle, mais qui ne l'est pas, quoiqu'elle soit danger eu se.
No. 7. La Raie rousée.
La couleur de cette espèce de raies est d'un brun jaunâtre et tigrée. Le long de son dos elle a une rangée de piquans courbés en forme de clous dont il se trouve aussi par-ci par-la sur toute la sursace de son corps. Il vit aux côtes de Norvège. Sa chair n'est presque pas mangeable, mais de son foie on peut faire de l'huile.
No. 8. La Raie bouclée.
Elle habite aussi la mer de Norvège. Sacotileur est jaunâtre et tigrée en brun. Sa queue est garnie de trois rangéesd'aiguillons, et sur son dos il y en a de pareils, mais, sans ordre. Les habitans de Norvège la prennent au reste comme la précédente, et en sont le même usage.
Ad07761 02 031a/frePlantes XXVIII. Vol. II. No. 29.
PARTIES DETAILLÉES DES FLEURS.
Pour pouvoir admirer en connoisseur la beauté d'une fleur, il, faut en bien connoitre. les parties detaillées. Chaque fleur est composée des six parties suivantes; I) du Calice; 2) de la Corolle; 3) des' Etamiues; 4} an Pistil; 5) du Péricarpe on de l' Ovaire; 6) des Graines. Selon la variété des fleurs toutes ces parties varient aussi entre elles, coaune j'en donnerai le dellein sur la feuilie ci-jointe et la suivante. Pour mettre cependant le lecteur eu état de les dessiner lui-même et de s'exercer par ce moyen dans l'art de dessiner des fleurs, je commencerai par les parties simples et les plus faciles, et en sui te je passerai aussi aux parties composées.
Tab. I. Les Etamines.
Les Etamines sont comparées de deux parties, savoir:
1) du Filet qui porte l'Anthère;
2) de l'Anthère qui se trouve sur la pointe du filet et contient une espèce de poussière qa'on nomme le Pollen.
Les Filets diffèrent beaucoup entre eux; car il y eu a qui sont courts et minces (Fig. I. 2. 3. 4. 5.); d'autres au contraire sont très longs (Fig. 6.); quelquefois aussi ils sont velus (Fig. 8.) ou eu forme de massue (Fig. 9. 1O.); souvent ils sont courtstet épais (Fig. 12.) et quelquefois ils se joignent enlemble en croissant (Fig. 13. 14).
La même diversité se fait aussi appercevoir aux Anthères, qui sont tantôt simples (Fig. 1.) et tantot doubles (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 11.); souvent mème elles sont multipliées (Fig. 12.) ou jointes toutes ensemble en une seule partie (Fig. 13). On a donné aux Examinés le nom de parties masculines de la fleur.
Tab. II. Le Pistil.
Le Pistil, ou les parties semelles des fleurs, se trouve ordinairement au milieu de la fleuri et cousiste aussi en trois différentes parties, savoir:
1) dans le Stigmate, ou la partie superieure du style (Fig. 1.) qui aboutit tantôt en pointe, tantôt il forme différentes figures et ouvertures (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.)
2) Le Style qui est le tuyau entre ïe siigmate et le germe (Fig. 1 b) Ce tuyau varie aussi dans la forme, car on le trouve quelquefois lohç et minet (Fig. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.) et quelquefois très groset court, tel qu'on le voit dans la tulipe (Fig. 10.), et dans le pavot (Fig. 11).
3) Le Germe (Fig. 1 c.) qui contient la graine, et qui, se trouve au fond de fleur ou au dessous d'elfe dans le calice. On le vmt'pètit Fîg. I. 2. 3. mais grand et gros Fig. 10. 11. 12.
Tab III. La Corolle.
La Corolle est la plus belle partie de la fleur, et ordinairement on la prend pour la fleur même, ce qui est une erreur. Elle consiste dans les Pétales joliment colorés, qui servent de couverture aux étamines et au pistil et dont la forme est infiniment variée. Ils sont, par exemple, tout à fait ronds (Fig. 1.), ou ovales (Fig. 2.)ou en forme de coeur (Fig. 3.), ou presque triangulaires (Fig. 4.), ou souvent même contournés (Fig. 5).
Il arrive aussi que la corolle est composée de pétales tout à fait inégaux comme p. e. la corolle de la vesce, ou celle du pois (Fig. 6.) qui consiste en quatre pétales divers, a, b, c, d. Les fleurs de cette espèce sout, nommées Papilionacées. Fig. 7. 8. 9. 10. 11. répresentent encore plusieure-s autre différences de pétales.
Nota.
Comme j'ai fourni ces deux tables avec une déscription plus détaillée sous le titre Botanisches Zeichenbuch, pour ceux des amateurs, qui ont déjà fait quelques progrès dans cette science, il a fallu être très succinct ici, pour ne pas surpass'er la capacité des Enfans.
Ad07761 02 032a/frePlantes. XXIX. Vol. II. No 30.
PARTIES DETAILLEES DES FLEURS
Tab. IV. Les Calices.
Le Calice est, pour ainsi dire, un étui pour les pétales tendres, et il se trouve par cette raison tout au dessous de la corolle, à laquelle il sert d'enveloppe ou de soutien. Il consiste ordinairement dans une ou plusieures petites feuilles verdes, et varie beaucoup pour la forme. On le trouve p. e, ou il ne fait qu'une feuille (Fig. 1.) ou deux (Fig. 3.) ou trois (Fig. 4.) ou quatre (Fig. 5.) ou un plus grand nombre, (Fig. 6. 8. 9.) ou même il est en forme de cloche (Fig. 2.); il est en outre ousimple, comme tous ceux réprésentés ci-dessus, ou double, comme Fig. 9.
Tab. V. Fleurs entières et quelques Graines.
Les fleurs ont été divisées et nommées différemment sélon la forme de leur corolle. On les appelle p. e.
Fleurs campaniformes (Fig. 1)
Fleurs orbiculaires (Fig. 2)
Fleurs en forme de roue (Fig. 3)
Fleurs en croix (Fig. 4).
Fleurs en forme de gueule (Fig. 5).
Fleurs en forme d'étoile (Fig. 6).
Fleurs graminées (Fig. 7).
Fleurs papilionacées (Fig. 8).
Les Graines ont également différentes formes sélon lesquelles on les divise et les nomme. Elles sont p. e. en serme de boule (Fig. 9a.) ou en forme de rognons (Fig. 9b.) ou triangulaires (Fig. 9c.). Quelquefois elles tiennent en dessous de couronnes rondes et empennées, qui mettent la graine en état d'être emportée par le vent et ensemée (Fig. 10. 11. 12. 13.). Souvent aussi elles sout lourdes et de grand volume comme p. e. la féveroîle (Fig. 14.) ou elles sont ensermées comme des pépins dans une substance charnue et mangeable comme dans nos fruits (Fig. 15.).
Tab. V. Un Bouquet.
On donne le nom de Bouquet à un assemblage de pîusieures fleurs sur une seule tige, qui sortent ensemble de deux feuilles comme à une grande involucre commune. Chacune de ces fleurs a son propre pédicule, un calice à trois feuilles, les ètawines et Jon pistil. II sera maintenant très facile à chacun qui s'est bien approprié les parties des fleurs ci-dessus détaillées, de comprendre aussi la composition d'une ileur entière et d'admirer la beauté de'sa structure.
Nota. Pour enseigner aux jeunes gens la Botanique d'une manière aisee et agréable, je île faurois recommander de meilleur ouvrage que la Botanik für Frauenzimmer und Pflanzenliebhaber, welche keine Gelehrten sind, von Dr. 0. J. G. C. Batsch. Weimar im Verlage des Indust. Comptoirs 1795. Mit Kupf.
A l'aide de cet ouvrage chaque amateur peut s'instnure lui-meme et on le lira avec satissactïon. Ce livre sait le préeurseur d'un autre dont il va paroitre dorénavant un Cahier par mois sous le titre: Der geöffnete Blumengarten, von Hrn. Prof. Batsch.
Ad07761 02 033a/freInsectes. VI. Vol. II. No. 31.
INSECTES PRECIEUX.
La Cochem et le Kermès sont deux Insectes des plus précieux, cav ils fournissent seuls à la teinture la belle et véritable couleur cramoisie et d'écarîate. Par ignorance dans l'histoire naturelle on les a cru longtemps être des parties de plantes; mais ils sont tous les deux des véritables Insectes, co-aurne nous allons voir.
No. 1. La Cochenille.
La Cochenille est originaire du Mexique; elle est une espèce de grand Gallinsecte, qui vit sur le Nopal (Opuntia Cacti L.) espèce de siguier d'Indes, et dont la sève lui sert de nourriture. Le Nopal est une de cee plantes bizarres, qui n'ont ni tiges ni branches; il ne consiste qu'en ses feuilles verdes de la gvosseur d'un doigt, qui poussent l'une de l'autre, portent des fleurs jaunes, et sont garnies de bouquets de piquans fort aigus. C'est sur ces feuilles que la Cochenille vit, se propage et meurt. Cet Insecte a la grandeur d'une punaise; il est couvert d'un bouclier angulaire noir qui a deux taches jaunes, et au ventre il est rouge; comme on le voit fig. a. et c. en grandeur naturelle, et grossi fig. b. et d. Ce ne sont cependant que des femelles, dont on se sert aussi uniquement dans la teinture; car les mâles sont beaucoup plus petits, ont des ailes, et on ne les voit qu'au teins de leur accouplement, après lequel ils disparoissent.
Dans le Mexique on cultive le Nopal avec la cochenille dans des plantations sont étendues et on en fait trois récoltes par an. On ôte ces insectes de dessus les feuilles du Nopal par le moyen de petites brosses, et les fait tomber dans des vases; après quoi on les arrose avec du vinaigre ou de l'eaH chaude, pour les faire oeouarir, et les sèche ensuite au soleil on sur des plaques chaudes de fer blanc. C'est là toute la préparation de cette matière précieuse de teinture. Comme telle la couleur de la cochenille est d'un gris rougeâtr"; mais elle est entièrement rouge, quand elle a été arrosée de vinaigre, comme on la voit en grandeur naturelle fig. e. et g. et grossie fig. f. et h. On compte que 70. 000 de ces insectes sont une livre de cochenille, et que 800. 000 livres de cette marchandise sont transportées annuellement de l'Amérique en Espagne, qui est presque seule en possession de cette branche importante du commerce.
No. 2. Le Kermès.
Le Kermès ou la graine de Kermès, qu'aurefois on a aussi cru être un fruit, n'est également qu'une espèce de gallinsecte qui s'attache dans les coins des branches du chêne vert ou d'écar cite; cet arbre croît dans l'Europe méridionale et n'atteind qu'une hauteur de quelques pieds. La graine de Kermès a la grosseur d'un grain de genièvre, et sa couleur est d'un fort beau rouge. Elles ne sont également que des femelles de l'insecte, car les mâles ont des ailes comme ceux de la cochenille, ne sont à voir qu'au seras de l'accouplement, et disparaissent ensuite. On brosse ces femelles de kermès de dessus les branches du chêne, les tue par le moyen du vinaigre et les sèche au soleil; c'est dans cet état que sous le nom de graines de Kermès elles sont un article du commerce. On s'en sert encore presque plus que de la cochenille pour teindre en écarlate des étofses de laine et de soie. Aussi le kermès a-t-il été employé pour la teinture dans l'antiquité, où la cochenille sut encore entièrement inconnue. C'est lui enfin qui a donné le nom à la couleur cramoisie.
Ad07761 02 034a/frePoissons XVII. Vol. II. No. 32.
POISSONS DE RIVIERE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
Il y a en Allemagne beaucoup de sortes différentes de poissons de rivière, qui nous fournissent une nourriture agréable. Je les ferai connoitre ici l'une après l'autre, car ils sont un objet important pour le commerce et l' économie rurale.
No. 1. La Carpe commune.
No. 2. La Carpe miroitée.
La Carpe est originaire dans l'Europe méridionale oit elle vit dans des lacs, des étants et des rivières dont le cours n'est pas trop rapide; dans l'Europe septentrionale elle se trouve moins fréquemment et seulement dans des étangs où elle est transplantée pour en avoir l'espèce. Ce poisson se nourrit de vers, d'insectes et de sange j il parvient à une grandeur sort considérable et peut atteindre l'âge de 100 ans; losqu'il n'est pas plus âgé que de 4 à 5 ans, sa chair est tendre et d'un bon goût. Il fraie dans les mois de Mai et de Juin (pendant lequel temps il n'est pas bon à manger)et on compte qu'une carpe d'un poids de trois livres peut d'une seule sois mettre dehors 237000 oeufs. Il y a trois sortes principales de carpes, savoir la Carpe commune qui est entièrement couverte d'écaillés uniformes (No. 1.) la carpe mivoitee, qui a des écailles extraordinairement grandes, mais feulement dans différents endroits du eorps, et dont la couleur est brune; (No. 2.) et enfin la Carpe de cuir, qui n'a pas d'éeailles du tout; mais seulement une peau brune semblable au cuir, et qui est principalement trouvée en Silésie. Il faut encore remarquer comme une particularité die ce poisson, qu'ils deviennent tellement privés, qne sur le son d'une cloche ils s'assemblent tous dans de certains endroits des étangs pour happer la nourriture qu'on y jette.
No. 3. Le Barbeau.
Le Barbeau est. un poisson sort commun r mais boin à marger; il aime à se tenir sur le fond de rivières rapides, es il se nourrit de petits poissons, de cadavres, de vermines et de plantes pourries; par cette raison on le prend souveat dans le voisinagede lin qu'on met dans les rivières pour le rouir, et dont les exhalaisons sont funestes à tous les autres poissons. II devient en Allemagne long de deux à trois pieds et fort âgé. A la nageoire supérieure ila des poils longs qui ont lair d'une moustache, et dont il se sert pour remuer la fange et d'attirer parla les petits poissons qui deviennent alors sa proie. De sa vessie on peut préparer de la colle.
No. 4. Le Sandre.
Le Sandre ost aussi vorace que le brochet. Il aime les eaux claires et prosondes, dont le fond est couvert de sable et de cailloux. Il devient long de 4 pieds; son ventre est d'un gris argenté et le dos de couleur d'olives; le derrier est encore marqué de beaucoup de traits bruns. Sa chair est très tendre et d'un goût exquis; on la mange tant sraîche et simplement cuite dans l'eau, que sallée et fumée. Le Sandre appartient dans le genre des Perches, et on l'appelle aussi dans plusieurs endroits Perche de sable.
No. 5. La Perche.
La Perche est un des poissons d'eau douce les plus beaux qui existent en Allemagne. Son dos est d'un vert luisant tirant sur le jaune, et décore de plusieurs traits bruns; les nageoires sont rouges. Il a des écailles très petites, et qui tiennent fortement sûr la peau. Il vit dans les eaux courrantes aussi bien que dans les croupissantes, et se nourrit de srai de poissons, d'insectes, et de petits poissons, Il devient long d'un et demi jusqu'à deux pieds; sa chuir est d'un bon goût et très convenable à sa santé. De sa peau on prépare une colle semblable à la colle de poissons ordinaire.
Ad07761 02 035a/frePlantes. XXXI. Vol. II. No. 33.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
Sur la Table 24. nous avons représenté les Champignons vénéneux, communs en Allemagne, pour savoir nous en tenir sur nos gardes. Sur la Table présente et sur ia suivante nous donnerons une description détaillée des Champignons bons et mangeables et que l'on peut servir sans crainte sur les tables.
No. 1. Champignon brun.
Ce Champignon, qui est un des plus délicats, croit surtout en Italie. On le consit dans de T'huile et l'envoie comme une friandise en grande quantitédans tous les pays de l'Europe. On le trouve dans le mois d'Août dans des forêts et des landes. Son chapiteau est tout uni, un peu enfoncé en forme d'entonnoir sans cependant faire une grande cavité, d'une humidité visqueuse, de couleur de safran, et étant bouilli dans l'eau il la teint en jaune. Comme il entre aisément en corruption, il faut le manger ou le confire peu d'heures après l'avoir cueilli.
No. 2. Le Mousseron.
Le Mousseron croit dans l'Automne sur des prairies et des lisières des champs dans le voisinage d'arbres isolés. Il n'est pas grand, le dessus de son chapiteau est d'un brun clair et le dessöus blanc, de même que sa chair. Au toucher il a l'air de cuir, son odeur est agréable, et un peu aromatique. On le mange tant frais que séché.
No. 3. Le Brâtling doré.
Ce beau Champignon est d'une grandeur considérable. Son chapiteau est d'un brun clair et ses feuilles sont dorées sur le bord. En le coupant sa chair est blanche au commencement, mais bientôt après elle devient brunâtre. Il vient dans les sorets de hêtres grandes et ombrageuses sur les parties humides et mousseuses.
No. 4. Le Brâtling brun.
Lé Brätling brun est moins grand que le précédent, mais sa chair est plus délicate. Son chapiteau est décoré de cercles bruns et blanchâtres, et ses feuilles ont un bord brunâtre. II croit aussi comme le précédent dans des forêts ombrageuses de hêtres et de chênes, et vient surtout très fréquemment après le tems pluvieux.
No. 5. Le Brätling argenté.
Ce Champignon est tout blanc étant jeune, et devient jaunâtre sur son chapiteau quand il vieillit. Sa chair contient aussi, beaucoup de suc laiteux, quand il est jeune, et le goût en est très délicat. Il croit aux mêmes Ilendroits avec les autres Bratlings.
No. 6. Le Clou.
Il est un des plus petits Champignons. Son chapiteau est jaune, les feuilles sont d'un brun jaunâtre, le pédicule est mince et creux et sou odeur très aromatique. On le trouve pendant tout l'automne dans les forêts et sur les prairies.
No. 7. Le Champignon propre.
Cette exellente espèce de Champignons croit dans les mois d'Août et de Septembre sur des pâturages, dans des forêts de chêne bien aérées, dans des jardins engraissés d'un sumier bien pourri et dans des serres, Son chapiteau est blanchâtre, de forme concave, souvent velu, et sendu au bord. Ses feuilles sont au commencement blanchâtres et ensuite elles deviennent brunesrougeàlres (Fig. b.) et à la sin même noirâtres. Le pédicule est aussi blanc. II a une odeur du terre qui lui est propre et sort agréable. En poussant de la terre sa forme est ronde et de la grandeur d'une noix. (Fig. a.)Pour iors sou goût est le plus délicat.
No. 8. Le Potiron jaune.
Par sa forme toute particulière et sa couleur de jaune d'oeufs, ce Champignon n'est pas à méconnoitre. Il vient presque dans toutes les forêts depuis le mois de Juillet jusqu'au Septembre, et sa chair est mangeable, mais d'un goût peu délicat.
Ad07761 02 036a/frePlantes. XXXII. T. II. No. 34.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
No. 1. Le Potiron brun. (Boletus bovinus. L.)
Ce Champignon vient en quantité dans les forêts au mois rie Septembre. Son chapiteau est cliàsain et concave; il n'a point de Heurs par en bas, mais rie petits tuyaux jaunes. Le pédicule est rude, d'un blanc sale, et plus épais par en bas que par en haut.
No. 2. Le Potrion noueux. (Boletus bulbosus. L.)
Ce Champignon est une espèce différente du précédent. Il a un pédicule beaucoup plus épais, en forme de massue, ou noueux; Son chapiteau est plus petit et un peu enfoncé paren haut. Il est cependant mangeable comme le précédent. Il croit aussi dans les mêmes endroits.
No. 3. Le potiron rameux. (Boletus ramosissimus.)
No. 4. Le Potiron panaché. (Boletus versicolor.)
Ces deux espèces de champignons sont aussi très bonnes et d'un goût délicat. On les trouve, surtout le potiron rameux, au commencement de l'Automne, sur des vieux chênes. Le potiron rameux est très bran chu, blanchâtre par en bas, et par en haut garni rie rayes brunâtres, onde couleur de terrç, uni, et ensoncé vers le milieu. Le potiron panaché a un chapiteau concave, qui est d'un brun pâle, et couvert de petites tâches d'un brun foncé. Il y a aussi des espèces de potirons vénéneux, qu'on réconnoit aisément parceque leur chapiteau est d'un brun tout noir, et gras ou gluant au toucher, et que leur odeur est désagréable et répugnante.
No. 5. La Morille. (Phallus esculentus.)
La morille crou dans des forêts montueuses, arides et remplies d'arbresàaigtiilies. Son chapiteau est de forme conique, d'un noir gris, rideux, treille et creux en dedans, de même que le pédicule. Elle vient au primems et en automne, et est l'espèce de champignons, avec laquelle on se trompe le moins.
No. 6. La Mitre. (Helvella Mitra.)
Cette espèce de morilles mangeables rient sur des troues d'arbres pourris, est d'un brun jaune, et a beaucoup de plis; elle ressemble presque a une mitre d'Evèque, dont elle tire son nom.
No. 7. La barbe de Chêvre. (Clavaria fustigata.)
Ce Champignon touffu a beaucoup de branches en forme de corail, une chair moelleuse, et est d'un beau jaune. Jl vient abondamment en été et en automne dans des sorets et des landes, et est un. excellent manger.
No. 8. La Truffe. (Lycoperdon tuber.)
La Truffe est le plus friand et en même tems le plus remarquable de tous les champignons. Elle vient dans des forêts de chênes éclaircies, par couche dans la terre, n'ayant ni pédicule, ni racines, ni semence, et sans sortir de la terre. Elle est ou blanche ou, si elle est mure, noirâtre comme une grosse nqix, raboteuse et ressemble presque à une pomme de pinastre. (Fig. a.) Quand on la coupe, elleest marbrée comme une noix muscade. (Fîg. b.) Comme elle ne sort jamais de la terre et qu'elle a cependant une odeur sorte, il faut la chercher avec des chiens dresses exprès à cet effet.
Ad07761 02 037a/freAntiquités VII. Vol. II. No. 35.
ISTRUMENS DE SIEGE DES ANCIENS.
Quoique les Anciens, auxquels la Poudre à feu étoitr inconnue, ne pussent percer les murs par des coups de canon, ni faire sauteries forts par des mines, ils employèrent cependant un grand nombre de machines de siège, dont plusieurs étoient faites avec beaucoup d'art, ces machines produisirent un peu plus lentement, mais plus sûrement presque le même esset, que la manière d'assiéger que l'on suit aujourd'hui.
No. 1. 2. 4. Redoutes à l'usage des Sièges.
Les Anciens, pour sapper les murs d'une ville, s'en approchèrent par des fossés et des souterrains qu'ils établirent. Ils appellèrent ces souterrains Lapinieres (Caniculi) pareequ'ils avoient appris des lapins cette manière de miner. Pour empêcher la ville assiégée de les gêner dans ces travaux et s'en approcher de plus en plus, tant en plein champ que sous terre, ils construisirent des espèces de Redoutes mobiles, derrière lesquelles les soldats pouvoient travailler avec snrété. Ces redoutes n'étoient souvent que des hangars nattés en osier par en haut et sur les cotés, et recouverts de nattes mouillés ou de peaux vertes que l'on étendoit sur des poteaux pointus, et que les soldats emportoient à mesure qu'ils avancoient. Ces hangars sont connus sous la dénomination de Cté~ staux de vignes, (Vineae) No. 1. pareequ'ils avoient une grande ressemblance avec ces crénaux. On appelloit Pluteus No. 2. une redoute demi-circulaire construite do poutres qui se joignoient étroitement. Elle reposoit sur des roues et étoit recouverte sur le devant de peaux vertes ou mouillées pour la garantir contre les tisons que les assiégés lancoint dessus. Si cette machine rouloit sur des cylindres, on l'appelloit Musculus No. 4.
No. 3. et 7. Le Bélier ou Passemûr.
Les Béliers des pays chauds ont au front des cornes très serrées contre la tête; ils s'en servent avec beaucoup de succès pour porter des coups. Les anciens dans leur art d'assiéger les imitèrent dans les Passemùrs et donnèrent à ces machinés le nom de Bélier, (Aries). Cétoient de grosses poutres garnies sur le devant d'une tête de bélier de fer de fonte. On les plaçoit dans un hangard roulant appelle Tortue, à cause de sa ressemblance avec l'écaillé d'une tortue. No. 3. ou bien les soldats les portoient suspendues dans une chaîne; on les poussoit ensuite avec sorce contre les mûrs de la ville assiégée pour les enfoncer et les saira crouler. No. 7.
No. 5. et 6. Tours de Siège.
Tout l'attirail de siège fut rassemblé dans ces tours. Cétoient des Echalfatulages de bois de la hauteur de plusieurs étages; des échelles conduisoient d'un étage à l'autre. On avançoit ces tours par le moyen des roues sur lesquelles elles étoient placées; voyés No. 6. On les couvroit extérieurement de peaux ou de planches. Dans un des étages supérieurs on pratiquoit des pent levis (Sambucae) sur lesquels les soldats passoient aux: murs de la ville ennemie. Jl-y-avoit souvent des béliers dans le premier étage ou au rés-de-chaussée. Tout en haut sur la platte forme se tenoient les soldats qui attaquoient les combattans postés sur"les mûrs. Comme ces tours dominoient communément les mûrs des villes assiégées, on pouvoit de là causer des dommages très considérables aux assiégés, ainsi qu'on peut s'en convaincre par la figure No. 5. Une pareille tour de siège, où l'on attaquoit à la fois de tous les étages, étoit le chef d'oeuvre de l'Architecture militaire des Anciens; on l'appelloit aussi le Conquérant des ville (belepolis).
Ad07761 02 038a/freQuatrupédes. XXXIV. Vol. II. No. 36.
DIFFERENTES ESPECES DE COCHONS.
Le Cochon vit presque dans tous les pays du monde, excepté dans ceux du Nord, où le froid est trop vj. otireux. Toutes l'es différentes espèces tirent une commune origine du Sanglier, qui parla différence du climat et de la nourriture a essuyé toutes ces grandes variétés.
No. 1. et 2. Le Sanglier.
Le Sanglier est encore très fréquent, mêine en Allemagne, où il vit en troupeaux dans les forêts de chênes et de hêtres. Sa couleur est noire, ou d'un brun noirâtre, ce qui lui a fait donner le nom de betes noires; sa tète et son groin sont plus longs, et ses oreilles plus roides et plus pointues que ceux du cochon domestique. Deux fortes défenses courbées sortent de sa mâchoire inférieure, et il s'en sert avec courage et hardiesse. Il peut vivre jnsqu' à vingt cinq ans. Ses petits, (No. 2.) nommés Marcassins, sont d'un rougejaunàtre, et décorés de rayes brunes ou bleuâtres; ce sont des animaux assés jolis.
No. 3. Le Cochon domestique.
Cette espèce de cochons est répandue comme animal domestique presque sur toute la surface de la terre, à l'exception des pays du Nord. Son utilité est très grande, car sa chair est agréable à manger et on en rétire une quantité copieuse de graisse. Cet animal mange tout ce qu'il peut trouver sans aucune exception, et il est paresseux, sale et très malicieux. Sa couleur est blanche, noire et blanche, on rousse. Il est défendu aux juifs et aux Mahomitans par les loix de leurs religions de manger de sa chair.
No. 4. Le Pecari.
Le Pecari, qu'on nomme aussi le cochon de Musc, se trouve dans l'état sauvage dans l'Amérique méridionnale. Il est long de 5 pieds, n'a point de queue et porte sur son dos un sac sporigieux rempli d'une matière gluante qui sent le musc. C'est de cette dernière qualité qu'il a reçu son nom. Il est beaucoup plus propre que notre cochon ordinaire, et se nourrit comme ce dernier de toute espèce de fruits, de racines, de petites bêtes et surtout de serpens. il se laisse aisément apprivoiser, et sa chair est très bonne à manger. Sa couleur est grise à tâches noires.
No. 5. Le Cochon de Siam, ou des Indes.
On trouve aussi cette espèce de cochons en Allemagne dans l'état privé; il est plus petit que notre cochon ordinaire et de couleur brune. Sa chair étant plus ferme et d'un meilleur goût que celle du cochon domestique, on a taché de propager chez nous sa race.
No. 6. La Sanglier d'Ethiopie.
C'est un animal sauvage et formidable, sa force est extrême et sa figure répugnante. Il habite dans l'intérieur de l'Afrique et sur l'isle de Madagascar. Sa longueur est de cinq pieds, sa tète est très grosse et large, et sa couleur d'un brun sale. Son groin est large et dure comme corne; de sa mâchoire insérieure sortent quatre grandes défenses, dont cet animal féroce se sert même contre le lion, qu'il est capable de vaincre.
Ad07761 02 039a/frePoissons XVIII. Vol. II. No. 37.
POISSONS D'EAU DOUCE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
No. 1. Le Corassin.
Le Corassin ressemble beaucoup à la carpe, mais il reste petit, ayant rarement un pied de long, et ne pèsc pas plus d'une livre. Son dos êst fortement voûté et la couleur en est tVun verd foncé très sale; son ventre est jaunâtre et ses nageoires sont jaunes et violettes. Il vit dans les étangs, les baies des rivières et les lacs, et se nourrit de fange, d'herbes et de vermines. Sa chair est d'un bon gôut mais remplie de petites arêtes.
No. 2. La Tange.
La Tange est longue à peu près d'un pied et demi, et pèse 2 jusqu' à 3 livres. On ne la connaît que comme poisson d'étang, car elle présère les eaux dormantes aux rivières, et aime surtout les foîTés bourbeux, où elle s'enfonce dans la sange. Sa peau est glissante comme celle de l'anguille et enduite entièrement d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un verd-noirâtre ses cotés sont d'un verd-jaunâtre et ses nageoires d'un bleu foncé. Il existe une variété de ce poisson, conaue sous le nom rie tange dorée, qui est très belle et tout à fait de couleur d'or, nous en avons donné la deseription dans le ler Volume de ce portefeuille. Sa chair est d'un très bon gôut, mais difficile à digérer.
No. 3. Le Kulebars.
Ce poisson est une troisième espèce de perches. Il a la tête grosse, les yeux grands et le corps enduit d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un brun -jaunâtre, le ventre gris argenté, et ses nageoires sont jaunes. Il devient à peu près de la longueur de 10 pouces jusqu' à 1 pied, se nourrit d'insectes et de vermines, et se trouve principalement dans le Nord de l'Allemagne, il se propage abondamment et sa chair est bonne a manger.
No. 4. Le Brochet.
Ce poisson est excellent à manger et fait une branche assés interessante du commerce: mais il est un poisson vorace des plus dangereux et fort nuisible par-tout où il se trouve; car il dévore non seulement toutes les autres espèces de poissons qu'il est capable de vaincre, mais aussi beaucoup d'autres amphibies, des serpens, des crapauds, des oiseaux aquatiques, des écrevisses et même son propre frais. II parvient à une longueur de 6 à 8 pieds et pèse souvent 30 à 40 livres; il peut vivre plus de 100 ans. Sa tète est plate, sa gueule large et déprimée; son dos est noir, ses cotés sont gris à taches jaunes, spn ventre est blanc à points noirs et ses nageoires sont tigrées en brun et noir. Comme on transporte la brochet tant salé que fumé, il fait un article intereisant du commerce.
No. 5. L'Anguille.
On trouve ce poisson dans les ririères, les lacs et les étangs dont le fond est bourbeux. Il se nourrit de petits poissons, de grenouilles, d'insectes et de vermines. Sa chair est blanche, très grasse et d'un goût fort délicat; on la mange tant sraîche et cuite à i'eau, que marinée et fumée, ce qui rend ce poisson interessant pour le commerce. Il petit devenir long de 4 pieds; sa tète est petite et pointue, la couleur de son dos est d'un verd sale, et celle de son ventre d'un gris jaunâtre. On le prend avec des filets, des nasses et au hameçon.
Ad07761 02 041a/frePlantes, XXXIII. Vol. II. No. 39.
PLANTES VENENEUSES D'ALLMAGNE.
No. 1. La belle Dame.
La belle Dame est un des poissons les plus sorts, et une plante d'autant plus dangereuse, que Tes erains ressembîent aux cerises et attirent les ensans et ceux qui n'en connoisseut pas le danger, d'en manger. Elle est un arbrisseau et croit chez nous dans les forêts ombrageuses et sur des montagnes; on la trouve souvent d'une hauteur de six pieds. Ses feuilles ovales et longues de 6 pouces sont sur le coté inférieur d'un blanc-jaunâtre. Elle porte une fleur campaniforme d'une couleur ronge tirant sur le violet et sale. De cette fleur il nait un grain qui du terns de sa maturité est d'un noir luisant et ressemble à des cerises mures. Son goût doucereux engage souvent les en sans d'en manger, mais il s'ensuit toujours des syraptômes terribles d'empoisonnement, et souvent la mort. Le meilleur remède dans un pareil cas est un vomitif et du vinaigre. Dans les Apothicairerics on sait usage de ses feuilles, de ses racines et de ses grains comme de remèdes fort violents, mais qui produiseitt d'excellents effets dans des maladies opiniâtres. Plusieurs animaux, comme p. e. les brebis, et les lapins, mangent ses feuilles sans en éprouvée des suites funestes.
No. 2. La Morelle.
Cette plante non moins dangereuse par son venin que la précédente, est d'une hauteur de deux pieds et croit dans des jardins et dans les fossés des grands chemins; mais on la trouve principalement aux environs de murailles et sur des sumiers. Dans le mois d'Août elle porte une fleur blanche, et des grains noirs en bouquets, qui souvent sont aussi mangés par les enfans et leur deviennent funestes par leur qualité vénéneuse. Il y a plusieurs espèces de morelJes, qui d'ailleurs sont toutes des plantes médecinales, et peuvent produire d'excellens effets dans les mains de Médecins expérimentés.
Ad07761 02 042a/freMelanges. VIII. Vol. II. No. 40.
MACHINES SIMPLES.
L'homme, par sa seule force physique ne pouryoit soulever qu'un fardeau très médiocre; mais il a sçu augmenter ses forces à l'infini, par le moyen de quelques instrumens composés, appelles Machines. On a donné le nom de Méchanique à la Science qui détermine les loix du mouvement des corps et de la eomposition des machines. La Corde, le Levier et le Plan incline sont les machines les pins simples, presque toutes les attires n'étant composées que d'elles. Je les représenterai ici dans toute leur simplicite, et j'expliquerai en même tems leur emploi par quelques comportions faciles.
No. 1. La Corde.
La Corde est la plus simple des machines: car elle n'est en quelque sorte que le prolongement du bras de l'homme. Elle n'augmente pas sa force, elle lui facilite feulement le moyen de l'employer a plus de distance, et sert en même tems de lien necessaire aux machines composées.
No. 2. Le Levier.
Parmi les machines simples la plus puisiante est le Levier, par lequel la force de l'homme peut £tre augmentée à l'infini. La plupart des autres machines, dont nous saisons usage journellement dans la vie commune, sont composées de leviers.
Chaque Levier est une ligne droite qui consiée en trois points essensiels, le point de la puissanec, le point d'appui, et le point de refistance. Ces trois points peuvent être transposés entr'eux de trois manières, et il en resulte trois especes de Levier, que la Mèchanique connoit; sçavoir
1. Le Levier du première genre, dans lequel le point à'appui efi entre la puissance et la résisiance, comme p. e. dans la balcule, dans le balancier, dans la tenaille etc. (fig. 2.)
2. Le Levier du second genre, dans lequel la résistance est entre la puissance et le point d'appui j comme p. e. dans la pince engagée sous une grande pierre, pour la lever, (fig. 3.)
3. Le Levier du troisième genre dans lequel la puissance est entre la résistance et le point d'appui; comme p. e. la sorce qui lève une échelle, ou un porte-lanterne. (fig. 4.)
Les leviers se retrouvent dans les opérations des arts les plus simples. Soulever un fardeau en s'aidant d'un sapport, (fig. 5.) ou porter une corbeille sur son épaule, au moyen d'un bâton qu'on tient par îe bout (fig. 6.), c'est employer un levier du premier genre. Porter un corps pesant à deux (Fig. 7.), c'est encore par un levier du second genre. La Poulie fixe et mobile, (fig. 9. et 10.) le Treuil et la Roue, (fig. 11.) le Cabestan (fig. 12.) ne sont que des machines composées de leviers et de la corde.
No. 3. Le Plan incliné.
Le plan incliné est placé au rang des machines simples, parce qu'en enlevant aux corps, que l'on fait glisser sur lui, une partie de leur poids, il aide conûdérahîement la puisiance; et parce que plusieurs autres machinés en sont composées. Le Coin p. e. qui entre par sorce dans un tronc (fig. 15. et 16.) et le send, n'est que la réunion de deux plans inclinés; et la Vis dans l'Ecrou (fig. 14.) n'est qu'un plan incliné roulé autour d'un cylindre.
Ad07761 02 043a/frePoissons. XIX. Vol. II. N. 41.
ESPECES DE TRUITES.
La Truite est proprement du genre des Saumons, mais comme elle a un nom tout particulier et qu'il y en ait plusieures espèces difsérentes, on en fait auiîi avec raison un genre réparé. Elle est un des poissons les plus délicats à manger et on l'éstime pour cela généralement. Elle aime à vivre dans les eaux limpides et dont le fond est pierreux ou gravelleux, telles que les ruiiseaux des montagnes et les rivières; mais on la trouve ausli dans des lacs et des étangs, dont l'eau est claire. Elle est un poisson ausïi vorace que le brochet, et même sa langue est comme celle de ce dernier munie de dents pointues. Je donnerai ici la description de ses espèces les plus connues.
N. 1. La Truite Saumonnée.
Cette espèce de Truites ressembïe le plus au faumon; on la trouve quelquefois de la longueur d'un Saumou de moyenne taille et d'un poids de 8 a 10 livres; elle vit coirune le saumon tant dans la mer que dans des rivières. On la reconnoit par les points d'un noir-brunâtre, dort tout Ton corps est couvert; sa chair est rougeâtre et d'un goût excellent. Elle est au reste d'une constitution extrêmement délicate, car retirée de l'eau, ou mile dans de l'eau tiède ou trouble elle meurt ausiitôt. On la prend fréquemment dans des grandes rivières, et elle fait un objet de Commerce assés considérable, car on l'envoie dans d'autres pays tant salée que marinée ou fumée.
N. 2. La Truite de Marais.
Cette espèce est joliment dessinée; le fond de sa couleur est d'un jaune-verdàtre, et tout le corps est marqueté de beaucoup de tâches rouges entourées d'un cercle foncé. Elle vit principalement dans les eaux des montagnes, ou dans des étangs ombragés, dont l'eau t-st limpide, et n'atteint rarement plus d'un pied de longueur. Elle se nourrit d'Insectes, et pour les happer elle fait souvent des grands sauts dans l'air au dessus de la sur fa ce de l'eau. Sa chair est blanche, très tendre et d'un goût exquis.
N. 3. La Truite ordinaire.
Cette espèce n'est qu'une variété de la précédente. Elle est moins jaune, parsémée de tâches brunâtres et sa tète est brune; mais pour le reste elle vit tout comme la Truite de marais. Sa chair est rougeàtre et préférée pour le goût à celle de l'espèce précédente.
N. 4. La Truite de Mer.
Elle se trouve principalement dans la Mer Baltique et atteint à peu près une longueur d'un pied et demi. La forme de son corps est très déliée, et sa couleur est argentée et marquetée'de points d'un rouge clair, ce qui la rend d'une beauté surprenante. Sa chair est blanche, peu grasse, mais d'un gôut délicat.
N. 5. Le Salmonet des Alpes.
Cette espèce de Truites ne vit que dans les montagnes les plus élevées, et surtout dans les Alpes, ce qui lui a fait donner son nom. Elle ne devient pas longue, est toute parsemée de points noirs, rouges et argentés, qoi ne sont pas entourés de cercles, et sa chair cuite à l'eau est rouge et du gôut le plus exquis.
Ad07761 02 044a/freQuatrapèdes. XXXV. Vol. II. N. 42.
MARMOTTES ET TAUPES.
N. 1. La Marmotte ordinaire ou des Alpes.
Les Marmottes. ordinaires on des Alpes sont presque généralement, connues en Allemagne par les pauvres garçons Savoyards qui les promènent par tonte l'Europe et les sont cîanser au son de la vielle. Leur longueur eit à peu près de ig pouces, la couleur d'un brun-grisâtre et le poil sort touffu. On les trouve en Sniûe, en Savoie et dans la grande Tartane, où elles vivent sur les plus hautes montagnes dans des endroits bien exposés au soleil. Elles creusent dans la terre des petits caveaux très prosonds, et les tapissent. de mousse et de soin; au mois de sepiembre elles s'y retirent par troupes de 2 jusqu'à 12 et 14, et y palsent l'hiver relîerrées en boules et tellement engourdies qu'on devroit les croire mortes. Dans l'état sauvage elles se nourrissent d'herbes et de racines; prises jeunes elles s'apprivoisent aisément. Leur chair est mangeable et de leur peau on prépare de bonnes fourrures.
N. 2. Le Monax.
Le Monax est la Marmotte de la Virginie. On îe trouve dans les provinces méridionales de l'Amérique septentrionale. Sa grandeur est la même que celle des Marmottes ordinaires, mais sa couleur est d'un brun plus foncé et sa tête est beaucoup plus pointue. Il vit dans des creux des montagnes et se nourrit aussi d'herbes et de racines. Sa chair est bonne à manger et a le gôut du porc jeune.
N. 3 a. et b. Le Bobaque.
Le Bobaque, ou la Marmotte de la Russie, est tout aussi grand que les deux précédentes, et se trouve dans l'intérieur de l'Allé. Sa couleur est d'un brun-jaunâtre, et il se nourrit de différens herbages. C'est un animal fort doux et qui s'apprivoise aisément. Il aime à se tenir assis sur les pieds de derrière, et c'est dans cette attitude qu'il mange, qu'il fait la garde devant son caveau, et qu'il se désend aves sis pieds de devant. Ils vivent ensemble en grandes familles; leurs peaux ne fournissent qu'une fourrure peu estimée.
N. 4. La Marmotte du Canada.
Cette espèce de Marmottes habite le Canada et les régions les plus Septentrionales de l'Amérique; elle n'est pas plus longue que d'un pied, et ressemble parfaitement, quant à sa forme, à la Marmotte des Alpes. Sa couleur est grise sur le dos, jaune aux deux-côtés et brune sur la tète et au ventre. On l'éstime beaucoup par rapport à sa fourrure.
N. 5 et 6. Le Chomir.
Le Chomir est beaucoup plus petit que la Marmotte ordinaire, n'ayant qu'une longueur de 9 à 10 pouces. Sa couleur eit d'un gris blanchâtre, entremêlé de taches brunes et jaunes, et il est très joliment dessiné. Il vit fréquemment en Pologne, en Hongrie et en Sibérie, et se nourrit, de même que le Hamster, de grains, qu'il transporte ausli dans son terrier, tout comme ce dernier, dans ses bajoues. Il s'apprivoise aisément et l'on prépare de sa peau une excellente fourrure.
N. 7. La Taupe Européenne ou vulgaire.
N. 8. La Taupe dorée.
La Taupe vulgaire est ordinairement longue de 6 pouces et on la trouve dans toute l'Europe et dans l'Asie septentrionale. Elle vit, sur des prairies et dans des jardins, sous la terre, où elle pratique des voûtes et creuse des boyaux ou des routes souterraines; elle se nourrit de vers de terre et d'autres Insectes pareils. Elle est communément de couleur noire-grisâtre, et sa peau donne une charmante pelleterie. Au reste il y a aussi des taupes, dont le poil est blanc, à tâches blanches, jaune ou roux. La Taupe dorée se trouve surtout an Cap de bonne espérance en Afrique; son poil est brun, et tenu vers le jour il a un très beau lustre d'or et change entre le vert et le rouge.
Ad07761 02 045a/frePlantes. XXXIV. Vol. II. No. 43.
ESPECES DE PALMIERS.
Les Palmiers croîssent dans les Régions brûlantes de i'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique; on en trouve aussi. quelques espèces dans l'Europe méridionale. Ils tiennent le premier rang parmi tous les végétaux de la terre, car ils fournissent a l'homme non seulement des alimens et de la boisson, mais aussi des vètemens, des meubles, des ustensiles de toute espèce, et des matériaux pour la cönstruction de ses maisons. Us ne sont pas moins remarquables par leur hauteur prodigieuse, qui surpalïe dans quelques espèces 200 jusqu'à 300 pieds, que par tout le resie de leur structure. Ses tiges sunples, droites et cylindriques, n'ont ni branches ni rameaux comme les autres arbres; ses feuilles toujours verdes sont ramassees en faisceau au sommet de la tige. Les peuples, qui habitent les pays où croit le Palmier, se servent presque tous de ses feuilles en lignes de victoire ou de paix; dans quelques espèces de Palmiers la longueur des feuilles est de plus de 20 pieds. A mesure que la tige devient plus haute, les feuilles tombent, et laissent à leurs places des petites queues qui forment autour de la tige des cercles d'écaillés et lui tiennent lieu d'écorce. Des aisselîes de ces feuilles sortent les fleurs et les fruits en bouquets de grappes. Dans quelques espèces les fleurs mâles et femelles sont réunies sur la même tige, dans d'autres elles sont séparées. Cet arbre magnifique resiste aux ouragans les plus formidables, et loin que sa tige en puisfe être déracinée, elle n'en peut mèine guères être ebranlée.
N. 1. Le Palmier à Sagou.
Les Isles Moluques, la Chine et le Japon sont vIa patrie du Palmier à Sagou. Sa hauteur monte jusqu'à 50 pieds, et ses feuilles dentelées ont une longueur de 10 jusqu'à 15 pieds. Le bois de la. tige n'est gros que d'un pouce, et tout le resie consiste dans une moelle songueuse et sarineuse, dont on prépare le Sagou chez nous connu. La moelle est pour cet esset délayée dans 'de l'eau, pétrie et granulée par le moyeu d'un crible, et deiléchée ensuite sur le seu, où cette pâte changée en grains prend extérieurement une couleur rousse. Dans cette forme le Sagou est transporté en Europe comme un article de commerce, et il donne un aliment ausïi agréable que nourrissant. Le Sagou blanc, qu'on nomme ausii fleur de Sagou, est le meilleur et nous vient du Japon.
Quand le Palmier à Sagou atteint un certain age, il porte un fruit à double noyau, mais peu succulent (fig. a.). Ses grandes feuilles servent aux habitans à couvrir leurs maisons.
N. 2. Le Palmier Dattier.
Le Palmier Dattier croit le plus fréquemment en Egypte, en Syrie et dans l'Arabie, il est l'espèce des Palmiers la plus commune et en même teins la plus utile; on le nomme aussi tout Amplement Palmier. Il atteint une hauteur de 100 jusqu'à 150 pieds, et ses feuilles sont dentelées. Les fleurs mâles et femelles sont placées sur des tiges différentes; Les tiges femelles produisent les fruits, nommés Dattes, qui viennent sur des rameaux en grappes. Ils sont de la grosseur d'une prune, de forme oblongue, et de couleur rouissatre (fig. b.). Leur chair est douce, et on les mange tant fraiches que sechées. Le suc de l'arbre, qu'on exprime, donne un Syrop et une espèce de vin. Les noyaux du fruit, étant moulus, servent de nourriture aux boeufs et aux chameaux.
Outre ce fruit on peut encore manger du Palmier Dattier la moelle, qui est d'un goût sort doux et agréable, et ses tendres branches feuiilées, qu'on nomme choux Palmisle et qui donne un légume fort délicat. On retire aussi de sa tige un suc fort suave, dont on prépare le vin de Palmisle. Ses feuilles sont employées à des nattes, des corbeilles, des chapeaux, et à toutes espèces d'ustensiles.
Ad07761 02 046a/freOiseaux. XVI. Vol. II. N. 44.
PIES ET GEAIS.
N. 1. La Pie vulgaire.
Cet oiseau est très commun dans toute l'Europe; Ta couleur est noire et blanche, ses ailes sont petites à proportion de la grandeur du corps, et sa queue faite en coin est perpétuellement remuée, comme celle de la hoche-queue, La pie fait son nid sur les arbres les plus élevés avec une grande adresse, le garnilïant d'épines en toutes les surfaces extérieures et n'y laissant qu'un trou fort étroit pour l'entrée. Elle aime à vivre dans le voisinage des villes et des villages, et se nourrit de petite volaille, d'oiseaux et de leurs oeufs, et même de cadavres. Quoiqu'elle soit naturellement très sauvage, cependant étant prise jeune elle devient privée au point que dans les maisons elle vit familièrement avec les chiens et les chats, les agace et leur vole souvent le manger. Elle apprend aisément à articuler des paroles, mais on doit s'en méfier dans les maisons à cause de son inclination au larcin, car elle voie, tout comme le corbeau et la corneille, des essets luisans, tel que de l'argent, des bagues, de l'argenterie etc. et les cache dans les lieux les plus secrets. Il y a aussi des pies toutes blanches.
N. 2. La Pie du Sénégal.
Cette espèce de Pies est tout-à-sait noire, k l'exception des ailes et de la queue, qui sont brunes; au restç tïle a teut de commun avec la Pie vulgaire.
N. 3. Le Geai.
Le Geai est un très bel oiseau, sort vif et agile; il vit surtout dans les climats tempérés de l'Europe. Le champ de son plumage est diversifié; il a la poitrine et le ventre d'un gris roussatre, le dos noir, la tête grise et la queue noire; des tâches bleues et noires traversent ses ailes blanches. Il bâtit son nid sur des chênes dans les grandes forêts, et le sait cacher avec beaucoup d'adreile. Il se nourrit de glands, de noiseltes, de châtaignes, de pois verts, de sèves, de fruits de la ronce etc. II fait aussi provision de ces a!imens pour l'hiver et les conserve dans des arbres creux. Cet oiseau est très agile et pétulant; il sait prendre des attitudes souvent fort risibles, et quand il appercoit un homme dans la forêt, il voltige d'arbres en arbres avec des grands cris. Etant pris niais il se rend fort familier, et apprend même k articuler quelques mots. Au reite il est aussi voleur que la pie. Dans les autres parties du monde il y en a encore plusieurs autres espèces, qui sont fort joliment colorées.
N. 4. Le Geai bleu du Canada.
N. 5. Le Geai de la Sibérié.
N. 6. et 7. Le Geai de Cayenne.
N. 8. Le Geai de la Chine.
N. 9. Le Geai du Perou.
Ad07761 02 047a/frePlantes. XXXV. Vol. II. N. 45.
ESPECES DE BLED.
N. 1. L'Epeautre, ou Froment locar.
L' Epeutre est une espèce de froment; on lui a asligné avec raison un des premiers rangs parmi les espèces de bled les plus èstimées, car la graine est très große et pésante, et on en retiré la sarine la plus sine et la plus blanche, qui est réputée chez nous sous le nom de sarine de Nuremberg ou de Francfort. On le cultive beaucoup en Allemagne, surtout dans les pays du Rhin, en Franconie et en Souabe.
Il y a de l'épeautre barbu et sans barbe; les deux sortes se ressemblent parsaitement pour toutes les autres qualités. Fig. a. en montre la fleur et la graine.
N. 2. Le Sarrasin, ou bled noir.
La Grèce et la Turquie sont la patrie da bled Sarrasin; il y a environ quatre fiècles qu'on l'a planté pour la première fois en Italie, où il reçut alors le nom de fr um en tum $aratenicum. Il n'est point délicat et croît dans les terres les plus sablonneuses et les moins sertiles; il est par conséquent un don inappréciable de la Nature pour toutes les pauvres contrées couvertes de sable. Il ue poulie pas des tiges très hautes, ses feuilles sont triangulaires et sernblables pour la forme à celles du lierre; la tiges et les feuilles deviennent rouges, quand la plante commence à mûrir. (fig. h.) A ses jleurs rouges succédent des graines noirâtres et triangulaires, (fig. c.). Ordinairement on ne fait pas de la sarine du Sarrafin, mais feulement du gruau, dont on sait de la foupe, de la bouillie, et d'autres mets de farine, qui donnent une nourriture agréable et salutaire.
N. 3. Le Ris.
On prétend que l'Ethiopie a été originairement la patrie du Ris, mais de nos jours il est devenu l'espèce de bled la' plus importante dans tous les pays chauds des quatre parties du monde, et l' objet principal de leur agriculture. Il pousse des tiges ou tuyaux à la hauteur de 3 ou 4 pieds, avec des feuilles en forme de celles des rofeaux, et des épis en bouquets. Ses fleurs sont verdàtres (fig. d.) et quand elles sont papées, il leur succéde des seineiices oblongues et blanches (fig. e.)qui sont généralement connues.
Il y a deux espèces de Ris, celui qui croît fer des hauteurs, et l'autre qui ne vient que dans des terres marêcageuses. Le premier est semé dans îles terrains fecs et sur des hauteurs, et on l'estime beaucoup plus que le fécond, parce que les grains qu'il porte, sont plus blancs, d'un meilleur goût, plus fermes et qu'ils fe con servent plus longtemps. Mais par contre cette première espèce rapporte moins que-la séconde, et fa culture est plus expofé à des accidens dangereux; on la cultive par cette raifon moins fréquemment que là séconde espèce. Celle-ci est non feulement semée dans des fonds naturellement humides et marécageux, mais on les met encore sous l'eau par le moyen de canaux jusqu'à un pied de profondeur. Ils relient dans cet état d'inondation, jusqu' à ce qwe les épis ont pouffé; alors on fait delfecher le terrain. On peut bien Pimaginer, combien les exhalaifons de ces eaux ftagnantes doivent rendre mal-faines les contrées, où Ton cultive beaucoup de Ris. Après la récolte les grains sont battus, écalés sur des moulins à Ris, fechés avec soin, (car sans cela ils ne fe conferveroient pas)et transportés dans l'étranger comme un article de commerce.
Le Ris est un des alimens les plus sakutaires, el l'on en prépare un grand nombre de mets différons. On en tire aussi, par le mélange avec le vin Palmiste et par la diftillation, une liqueur spiritueuse, que nous cannoissons sous le aquj d'Arac.
Ad07761 02 048a/frePoissons XX. Vol. II. N. 46.
DIFFERENTES ESPECES DE SOLES.
Les soles se distinguent de tous les autres poisIons par la singularité de leur struciure; ieur forme est large et platte comme une aiïiette, ce qui leur a fait donner le sur nom de poilsons plats, et leurs yeux, dont l'un est très souvent plus grand que l'autre, sout toujours tous les deux du même eoté de la tète. Elles ne rodent pas dans l'eau, comme sont tous les autres poissons, mais se tiennent tranquilles au fond de la mer et se cachent dans la bourbe. On les trouve surtout dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, où elles sont prises en abondance; tant fraîches que sechées elles sont un article considérable de commerce. Leur chair est très estimée par soirbon goût, surtout lorsqu'elles sont un peu grandes Outre la soie proprement dite, dont j'ai déjà donné la description dans le premier Volume de ce Portefeuille à soccaiion des Stocksisches ou Merluches, il y en a encore, les espèces suivantes.
N. 1. La Barbue.
Sa longueur est à peu près d'un pied et demi, Ta couhur est brune sur le dos et blanche au ventre, comme on le voir par la figure double ci-join te. Cette espèce est la plus commune dans tout le genre des soies; on la trouve partout dans la Mer du Nord ainsi que dans l'Elbe; à Hambourg on l'appelle pour cela sole de I Elbe. Elle a ses deux yeux sur le côté droit.
N. 2. Le Flez.
Le Flez vit dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, et n'est jamais plus long d'un pied. Sa couhur est d'un brun foncé avec des tâches jaunes-noirâtres, et tout le corps est garni de pointes blanches. On la prend aussi fort souvent dans des rivières, et sa chair, soit fraiche soit, fumée est d'un excellent goût.
N. 3. La Limande.
La Limande est de la longueur de l'espèce précédente. Elle est jaune sur le dos, blanche au ventre et vit également dans la Mer du Nord et dans la Baltique. Elle est préférée à toutes les autres espèces par la délicatesse de sou gôut, et comme elle est aussi la moins commune on en fait le plus grand cas.
N. 4. Le Flétan.
Cette espèce étant ordinairement longue de 3 pieds pour le moins, surpasse en longueur toutes les autres espèces de soies. Souvent même elle atteint une longueur si enorme qu'elle pese 2 jusqu'à 300 livres. Sa tête est brune, le clos grisâtre et le ventre blanc. Elle vit dans tout l'Océan du Nord, et on la prend fréquemment aux cotes de la Norvège, à celles de la Nouvelle Foundlande et de la Terre ferme. Les Anglois et les François en en sont une grande pèche et en préparent du stockfische. Sa chair fraiche n'est pas d'un bon gôut.
N. 5. Le Turbot.
Outre la Mer du Nord et la Baltique le Turbot habite aussi la Méditerranée. Il devient très grand, est fort joliment marqueté de tâches brunes et jaunâtres et ses yeux sont placés sur le côté gauche. Sa chair est ferme et d'un hon goût. C'est surtout en Angleterre qu'où eu fait la pêche, et on y en trouve qui pesent 20 jusqu'à 30 livres.
Ad07761 02 049a/frePlantes. XXXVI. Vol. II. No. 47.
ESPECES DE PALMIERS.
No. 1. Le Cocotie.
Le Cocotier croît dans tons les pays de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique, ainsi que dans toutes les isles sie la Mer du Sud. situés entré les Tropiques, et il est sans contredit l'espèce la plus utile des Palmiers. Il atteint une hauteur de 80 pieds, sa tige est noueuse, à-peu-près comme celle de la canne, et ses feuilles* empennées sont longues de plus de dix pieds et larges de 2 1/2. Comme il fleurit tous les mois, il paroit pendant toute l'année couvert de fleurs et de fruits, qui mûrissent alternativement. Son fruit est le Coco, ou la noix de l'Inde, (fig. a.) dont la forme et la grosseur räll'emblent à celles d'un Melon médiocre, et qui est couverte d'une peau mince, de couleur brune-jaunâtre, et garnie en dedans d'une espèce de bourre filandreuse. La coque qui enveloppe la noix, est épaisse, dure, et ligneuse; on peut la travailler au tour et lui donner un poli fort lui san t. Ces noix croissent par groupes de dix à vingt pièces; lorsqu'elles ne sont pas encore entièrement mures, on en tire une bonne quantité d'eau fort salutaire et agréable au goût, dont on fait usage dans le pays, tant pour se désaltérer que pour un remède dans différentes'maladies. Mais si le fruit a pris son accroissement, ce suc laiteux prend de la connstance, et se change en une espèce d'amande, au milieu de laquelle il reste cependant toujours une cavité remplie de suc. Une pareille noix appaise par consequent la faim en même tems qu'elle étanehe la sois; on l'apprête aussî de différentes manières, et on en tire une huile excellente, avec laquelle il se fait un grand commerce dans l'Inde. De la peau filandreuse les Indiens fort des cordages de toutes espèces et disfërens tifsages. Avec la coque dure on fait des gobelets, des vases, des cuillers et autres jolis ouvrages de ménage. Quand on coupe les bouts des rameaux, où devraient naître les jeunes Cocos, il en découle un suc vineux, qui tout frais sert de boulon, ou qui est employé pour faire de l'Arac. Les jeunes feuilles du soin m et de l'arbre dorment le choux Pahuifte très bon à manger, et la moelle tendre de l'arbre est connue sous le nom de cerveau Palmiste. On faitle même usage des feuilles et du bois comme de ceux du Palmier Dattier; les premières servent aussi de papier et on écrit làclessus avec des poinçons.
No. 2. Palmier Arequier, ou Palmiste royal.
Cet arbre croît presqu' exclusivement dans l'Amérique méridionale; il est la plus haute de toiUes les espèces de Palmiers, car il a souvent jusqu'à 300 pieds de hauteur. Les habitans du pays se servent de son bois et de ses feuilles, comme de ceux de tous les autres Palmiers, pour subvenir à un grand nombre de besoins; mais ce qu'on en retire de plus remarquable, c'est le chou Palmiste, ou ses petites feuilles n'étant encore développées, et le cerveau Palmiste, ou sa moelle jeune et fondante, qu'on ne mange pas seulement dans le pays même, mais qui étant confite est anssi transportée dans l'Europe comme une très grande délicatesse.
Ad07761 02 050a/freQuadrupèdes. XXXVI. Vol. II. N. 48.
ESPECES DE LOUTRES ET DE MARTRES.
N. 1. La Loutre.
La Loutre est de la longueur de deux pieds et demi; elle vit dans l'Europe et dans toute l'Asie septentrionale, aux bords des ruisfeaux, des fleuves et des lacs, et ses terriers sont creusés dans le rivage de façon que leur ouverture se trouve au dessous de la surface de l'eau. Elle se nourrit de poissons, de grenouilles, de rats d'eau et de petits oiseaux. Elle est très farouche et mordante et on la compte avec raison parmi les animaux les plus rusés, ce qui fait aussi qu'elle est fort difficile à prendre. Cet ennemi pernicieux des étangs est d'autant plus dangereux qu'il choisit la nuit pour aller à la rapine. Sa peau est de couleur brune et grisâtre au ventre et à la poitrine; elle fournit une bonne fourrure. Sa chair a un goût de poissons, mais on la mange rarement, et seulement en cas de besoin.
N. 2. Le Noerza.
Le Noerza est plus petit que l'espèce précédente, n'ayant qu'un pied de longueur, et sa couleur est d'un brun jannâtre. Il habite la Pologne, la Rusfie, la Sibérie, très rarement aussi l'Allemagne. Sa manière de vivre et sa nourriture sont exactement les mêmes que celles de la Loutre, mais la fourrure qu'elle donne est beaucoup moins bonne.
N. 3. Le Vison.
Le Vison, qui est ausfi une espèce de loutre, vit dans le Canada sur les rivages et auprès des digues, à travers desquelles il a l'usage de se percer des passages. Sa longueur est de 16 pouces, et sa couleur d'un châtain foncé. Il se nourrit de poiifons, de rats et de volaille, et fe laifle apprivoiser. Il sait pour ainsi dire le passage des Loutres aux Martres, et l'on en retire une fourrure élégante.
N. 4. La Fouine ou Martre domestique.
La Fouine ou Martre domestique se trouve dans les contrées intérieures de l'Europe et de l'Asie, et vit dans des rochers, des monceaux de pierres, des granges, des étables et des maisons. Sa longueur est de 16 pouces; elle se nourrit de souris, de taupes, d'oiseaux, de volaille domestique et de ses oeufs, de grenouilles et même de fruits. La couleur de son poil est grise et châtain et noire vers le bout. Sa peau ne donne pas une bonne fourrure, mais elle est remarquable par son électricité. Sa fiente a une sorte odeur de musc.
N. 5. Le Pekan.
Le Pekan est originaire dans Je Canada. Sa longueur est de deux pieds sans compter la queue. Sa peau donne une fourrure précieufe; la couleur en est d'un châtain-clair et changeante entre le jaune et le gris cendré. Sa nourriture confiste, comme celle de toutes les autres Martres, dans de petits animaux et des oiseaux,
N. 6. Le Vansire.
Le Vansire, qu'on nomme aussi Martre d'Afrique, se trouve fréquemment dans la Guinée et sur l'isle de Madagascar. Il efi long de 18 pouces, sans la queue, et d'un beau brun foncé; cette couleur de fa peau lui donne une grande reffemblance avec celle de la Zibeline. Il s'enfouit dans la terre et vit de rapine.
Ad07761 02 051a/freOiseaux. XVII. Vol. II. N. 49.
DIFFERENTES ESPECES DE COQS SAUVAGES.
N. 1. Le Coq des Bois, ou l'Auerhahn.
N. 2. La Poule.
L'Auerhahn est de la grandeur du Coq d'Inde; il vit dans l'Allemagne, et même dans toute l'Europe septentriouale au milieu de grandes forêts de pins bien sorabres, et le nourrit d'insectes, de bourgeons et de semences des pins, des sapins, des bouleaux et des coudriers. La couleur du coq est noire tirant sur le bleu d'acier, et brune sur îe dos et les ailes; la poule, qui est moins grande que le coq, est marquetée de taches brunes, tant claires que foncées, et parsemée de perles blanches. Tant que l'Auerhahn;est jeune, sa chair palse pour être un bon gibier.
N. 3. Le Coq de Bruyère.
N. 4. La Poule.
Le Coq de Bruyère a le même genre de vie que l'Auerhahn, mais il est plus petit et seulement de la grandeur d'un coq domestique. Il vit dans l'Europe septentrionale, surtont très fréquemment dans l'Angleterre, l'Ecosse et la Suède. Il se plaît beaucoup sur les montagnes couvertes de forêts de bouleaux, où il se nourrit de bourgeons et de semences des bouleaux des coudriers, des peupliers et des myrtilles. La couleur du. coq est d'un gris cendré, ou aussi noirâtre tirant sur le bleu d'acier; celle de la poule est brune à. tâches jaunes. Ils ont tous les deux une queue fourchue et recourbée; quand ils sont encore jeunes, on aime à les manger.
N. 5. La Gelinotte de bois ordinaire.
N. 6. La Poule.
La Gelinotte de lois n'elt pas aussi grande qu'une poule domestique, et il y en. a différentes espèces. Elle se trouve dans tons les pars intérieures de l'Europe et vit sur des montagnes couvertes de bois un peu clairs où elle se nourrit de la sernen ce et des fleurs des bouleaux et des coudriers. Elle est tachetée-en brun, gris, noir et blanc, et ses jambes sont velues. Le Coq se distingue de la Poule par une tâche noire qu'il a au dessous du gosier. Sa chair est d'un goût exquis.
N. 7. La Gélinotte de bois des Pyrénées.
N. 8. La Poule.
Elle se trouve principalement dans les Pyrénées, et sa couleur est un beau smèlange de jaune, de gris, de brun et de noir; elle a deux plumes sort longues à la queue.
La Gelinotte d'Italie se trouve dans la partie inférieure de l'Italie, et surtont dans les deux Siciles; elle n'eu pas moins belle en couleurs que la précédente.
N. 9. La Gelinotte blanche, ou la Poule de neige.
Elle vit sur les Alpes les plus élevées de la Suide et de la Savoie, en Norvège et en général dans les régions les plus septentrionales du globe. Pendant l'été elle est tachetée en blanc, brun et. noir, mais dans l'hiver elle est tout à fait blanche; ses jambes sont velues. Elle creuse des trous profonds dans la neige, et même des longues galeries, où elle demeure pendant l'hiver Elle se nourrit de bourgeons de sapins et de bouleaux, de myrtilles et de bruyère. Sa chair fraiche est un assés mauvais gibier.
Ad07761 02 052a/frePlantes. XXXVII. Vol. II. N. 50.
ESPECES DE BLED.
N. 1. Le Maïs.
Le Maïs, qui porte aussi le nom de lied de Turquie, ou bled d'Inde, tire son origine des Indes, d'où il fut apporté en Turquie et de-là dans les autres parties de l'Europe, surtout dans les ]lus méridionales, où il est très fréquemment cultivé. Les avantages que l'on en retire sout très grands, car non seulement une grande partie des hommes en sont leur nourriture, mais il sert aussi à engraisser des animaux privée. On en conçoit deux sortes: 1) le petit Maïs, ou le vulgaire, qui est le seul cultivé en Europe, et dont la tige devient haute de 3 à 4 pieds; 2) le grand Maïs, qui atteint souvent en Amérique une hauteur de 18 pieds. - Le Maïs porte sur le même pied des üeurs mâles et femelles; les fleurs mâles (fig. a.) sont au semmet de l'épi et au delsus des semelles (fig. b.) qui'ressembîent à une houpe, et au bas desquelles se trouvent les grappes des grains (fig. c.). Ces grappes sont cornposées de plusieurs rangs de grains, dont la couleur, lorsqu'ils sont mûres, cst jaune, ou d'un ronge foncé On fait de ces grains de la farine et du gruau; on en brasse de la lùerre, en distille de l'eau de vie, et l'emploie aussi à engraisser des animaux. Les jeunes grappes étant encore vertes sont consites dans du vinaigre, et la lige fraîche contient un suc, comme la canne à sucre, dont oh pourroit aussi préparer un véritable sucre; mais comme il ne rend pas beaucoup, il ne vaut pas la peine de l'extraire.
N. 2. Le Millet.
Le Millet nous a été apporté des Indes. Parmi la quantité de ses espèces, nous ne nommerons ici que les deux principales. 1) Le grand Millet ou Sorgo, qui porte la semence dans des épis en manière de bouquets; 2) te petit Millet ou Millet ordinaire, dont la semence est enfermée dans des panicules semblables à ceux de l'avoine. La couleur des grains fait distinguer encore trois autres espèces de Millet, le blanc, le jaune et le noir. - On cultive le Millet dans tonte l'Europe méridionale, mais le plus fréquemment en Allemagne. Il pousse des tiges en forme de tuyaux, à îa hauteur de 3 à 4 pieds; ses feuilles sont larges d'un doigt et semblables à celles du roseau. Cette tige se partage en plusieurs branches, et porte la semence, qui est généralement connue, dans des panicuîes, dont chacun contient 500 jusqu'à 600 grains., Ces grains sont enfermés dans des coques dures et luisantes, dont il faut les nettoyer sur des moulins. Avec le Millet ainsi mondé on prépare des mets, qui ressemblent aisés au ris; la bouillie qu'on en sait, est une nourriture généralement estimèe et très alimenteuse.
Ad99998 01 048a/frePlantes VII. T. I No. 46.
PLANTES des Pays chauds.
No. 1. Le Cotonnier.
Le Coton, dont la culture et la main d'oeuvre nourrissent tant de millions de personnes dans toutes les parties du monde, provient d'un arbuste, qui croît dans les contrées les plus chaudes de toutes les parties de la terre. Le Cotonnier ordinaire, représenté ici, fig. 1., est une plante annuelle, de la hauteur de deux ou trois pieds. On la seme au printems dans les campagnes, et la coupe en automne. Sa fleur jaune ressemble presque à celle da la mauve, (fig. a.) mais elle pâlit en se fanant (fig. b.). A la fleur succéde une gousse quadrangulaire, (fig. c. et. d.) remplie d'une laine fine blanche et serrée, qui contient la semence. Ces gousses s'entr'ouvrent lorsqu'elles sont mûres, et laissent tomber les graines de semence (fig. e.), qui voltigent dans l'air et se répandent au loin par le moyen de la laine dont elles sont pourvues. Outre cette espéce de cotonnier annuel, il en existe encore deux autres espèces, qui sont vivaces, savoir; le Cotonnier élevé, qui croît aux Indes orientales, et le Cotonnier épineux, qu'on trouve en Amérique. Ces deux plantes s'élèvent à la hauteur de 3 ou 4 aunes et durent plusieurs années. Le commerce du coton est de la dernière importance pour plusieurs nations, à cause des différentes sortes d'étoffes qu'on en fait, telles que sont p.e. les Indiennes, les Mousselines, les toiles de Nanking etc. L'Angleterre l'emporte en ce point sur toutes les autres nations, tant à cause des relations de commerce qui subsistent entre elle et les Indes orientales, que par rapport au haut degré de perfection, où les Anglais ont porté leurs manufactures de coton; car, par le moyen des machines, on file en Angleterre 205 écheveaux d'une seule livre de coton des Indes orientales, et ce fil est si fin, que celui que fournit une livre, a presque 100 milles d'Angleterre de long; chaque écheveau contenant un fil de 840 aunes anglaises de longueur.
No. 2. Le Thé.
La Chine et le Japon sont la patrie d'une plante, dont les feuilles desechées et roullée nous sont connues sous le nom de Thé. Cette plante est un arbrisseau, qui s'élève à la hauteur d'environ 5 pieds; ses feuilles sont d'un vert clair à peu prés semblable à celles du cerisier; sa fleur est rouge, presque de la forme d'une rose; elle est remplacée par une capsule ligneuse, de couleur brune, qui renferme la semence, et s'ouvre lorsqu'elle est mûre (fig. a a.). Ce ne fut qu'au XV. Siècle que le Thé fut connu des Européens. On en fait trois recoltes par année, savoir; la première de très bonne heure, au commencement du printems, lorsque les feuilles commencent à pousser. Le Thè de cette recolte est le plus cher et le plus précieux. La seconde a lieu un mois après la première, et la troisième au mois de Juillet. On desseche peu à peu ces feuilles au feu, sur des plateaux de fer ou d'étain; puis on les met sur des nattes, et les roule ou les frise entre les mains; on les serre alors pour la vente. On connait dans les commerce deux sortes principales de Thé, savoir le brun, appellé Thé-Bohé, Thé-Boé, Thé-Bou ; et le vert nommé Thé Haysang , et celles-ci se subdivisent en plusieurs autres sortes de différentes qualités. Le commerce du thé est fort important pour l'Angleterre, la Hollande, la France, le Danemarc, la Suède et la Russie; car on apporte chaque année 18 à 20 millions de livres de Thé de la Chine en Europe, et l'Angleterre seule consomme les 2/3. Le Thé qui nous vient de la Chine par la Russie, se nommé Thé de Caravannes, parceque les Caravannes marchandes l'apportent. Il passe pour le meilleur.
Ad99998 01 049a/frePlantes. VIII. T. I. No. 47.
FRUITS EXQUIS des pays méridionaux.
On comprend communément sous ce nom les espèces les plus excellentes des fruits, des pays chauds, cruds ou séchés, dont on fait un grand commerce en Europe; tels sont, p. e., les Citrons, les Oranges ordinaires; les Oranges du Portugal, les Figues, les Amandes, les Raisins de caisse etc.
No. 1. Le Citron.
La Perse est la patrie du Citronier, qui passa de là en Italie, en Espagne, en Portugal et dans la partie meridionale de la France. L'Italie, la Sicilie, l'Espagne, le Portugal et la France font avec les pays du Nord de l'Europe un commerce considérable de Citrons. Le Citronier, dans les lieux où il croît en pleine campagne, est à peu prés de la hauteur d'un prunier médiocre. Ses feuilles sont toujours vertes; il porte une fleur blanche d'une odeur suave, à laquelle succéde un fruit oblong d'un jaune clair. Le Citron, parvenu à sa parfaite maturité, a, comme le fait voir sa coupe (fig. a.), une pulpe blanche très mince, et contient beaucoup de jus. On fait du jaune de son écorce l'Essence de citron, dont l'odeur est très délicieuse.
No. 2. Le Cédrat.
La feuille et la fleur du Cédrat ressemblent à celles du Citronier, mais son fruit est beaucoup plus gros et noueux. Ce fruit, comme le montre sa coupe, (fig. b.) a une pulpe blanche fort épaisse et peu de suc. Aussi est-ce de la pulpe qu'on fait le principal usage. On la confit fraiche avec du sucre, et la vend seche, sous le nom de Citronat. Cet arbre croît surtout aux environs de Florence.
No. 3. L'Orange.
L'Oranger à la feuille plus épaisse et d'un vert plus foncé, que le Citronier, sa fleur, qui est blanche, est aussi plus petite que celle de cet arbre; son fruit est petit, rond, uni, et d'un jaune rouge; l'écorce en est amére et aromatique, et le jus, qu'il contient, est aigre. On l'emploie frequémment dans les cuisines, chez les confiseurs et dans les pharmacies.
No. 4. L'Orange de Portugal. Ou la Pomme de Sina.
Ce fruit n'est autre chose que l'Orange douce, qu'on peut manger comme tout autre fruit; elle est très succulente, et d'un goût doux et agréable. Sa grosseur est presque double de celle de l'Orange amère, à laquelle elle ressemble par la couleur; et sa pulpe et son suc sont jaunâtres, comme le fait voir la coupe de ce fruit (fig. c.). Ses feuilles et ses fleurs sont semblables a celles de l'orange, avec la quelle elle a en outre de commun, qu'on voit souvent des fleurs et des fruits verts et mûrs sur le 'même arbre. Les meilleures nous viennent du Portugal.
No. 5. La Figue.
La Figue est le fruit d'un arbre connu et même assez commun parmi nous. Il croît en abondance dans tous les pays chauds. Son bois est tendre et spongieux. La fleur du figuier est si bien cachée qu'il est impossible de la découvrir. Le jeune fruit sort immédiatement d'un noeud de l'écorce, et acquiert en mûrissant une couleur violette brunâtre; il est rempli de quantité de petites graines moelleuses; son goût est extrêmement doux. On sèche les Figues au Soleil pour en faire commerce; elles viennent pour la plûpart de Smirne, de l'Espagne et du Portugal.
No. 6. L'Amande.
L'Amande est une noix qui vient sur un petit arbre, dont le port, les feuilles et les fleurs ressemblent beaucoup au Pêcher. Sa fleur rouge (fig. e.) est remplacée par un fruit d'un vert clair, dont la partie extérieure est une pulpe verte et ferme, contenant une noix oblongue (fig. f.) dans laquelle se trouve l'amande ou noyau (fig. g.). Il y a des Amandes douces et des Amandes amères. Les meilleures viennent de l'Espagne, de la France méridionale et de la Sicile, et font un article considerable du commerce.
Ad99998 01 050a/freQuadrupèdes XIII. T. I. No. 48.
HUIT SORTES de Guenons.
Il a déja été dit au No. 8. du second cahier, q'on divise ordinairement les singes en trois espèces principales, savoir: 1) en Singes qui sont sans queue, 2) en Babouins qui n'ont qu'une queue courte, 3) en Guenons qui ont la queue longue. On a donné quelques espèces de Singes et de Babouins, au dit No. et voici différentes sortes de Guenons à longue queue.
No. 1. Le Malbrouck.
Le Malbrouck est naturel au Bengale; il a à peu près un pied et demi de longueur, et marche la plûpart du tems à quatre, comme presque toutes les Guenons. Il est facile de l'apprivoiser.
No. 2. Le Macaque.
Ces Guenons vivent en troupes sur les côtes occidentales de l'Afrique. Elles sont de la taille du Malbrouck, et font de grands dégâts dans les champs de riz et de millet des Nègres. Les Macaques sont fort drôles; leur cri ordinaire est hah! hah! Lorsqu'ils vont fourrager, ou lorsque, pendant la nuit, ils reposent dans les forêts, ils ont grand soin de placer des sentinelles, qui les avertissent de l'approche de l'ennemi, et qu'ils punissent de mort, quand elles dorment ou manquent à leur devoir. Les Nègres les prennent au lacet, ou les tuent à coup de fusil, parce-qu'ils en mangent la chair cuite avec du riz, ou enfumée.
No. 3. La Diane.
La Diane vit au Congo et est à peu près de la grandeur d'un gros chat. Elle aime les noix et les racines sucrées; et se laisse aisément apprivoiser; elle joue continuellement, seule ou avec d'autres animaux, et même avec les enfans, et est sans cesse en mouvement pendant le jour. Son cri ordinaire est, Greck!
No. 4. La Mône.
La Mône est originaire de Barbarie et de quelques contrées méridionales de l'Asie; elle a un pied et demi de hauteur, et est d'un naturel doux et docile. Elle mange, outre la nourriture ordinaire aux Singes, de la chair cuite, des fourmis, des araignées, des scarabées, et supporte le froid aussi bien que le singe ordinaire.
No. 5. Le Patas.
Cette Guenon, autrement dite Singe rouge a un pied et demi de long, et vit surtout au Sénégal, ou on la trouve en grandes troupes.
No. 6. Le Talapoin.
Cet animal n'a qu'un pied de haut, il est fort drôle et originaire des Indes orientales.
No. 7. Le Callitriche
qu'on appelle aussi Singe vert, parceque son corps est presque entièrement garni de poils d'un jaune verdâtre, se trouve en Afrique et au Cap vert. Les Callitriches vivent en troupes, et se tiennent sur les arbres, où ils sont si tranquilles qu'on a peine à les découvrir, la couleur de leur corps étant presque la même que celle des feuilles. Ils se nourissent de fruits, et sont à peu près de la grandeur d'un gros chat.
No. 8. Le Moustac.
Le Moustac a la face fort singulièrement marquée. Il a un pied de hauteur et vit surtout dans la Guinée.
Ad99998 01 051a/frePoissons VI. T. I. No. 49.
GRANDES POISSONS qui vivent de rapine.
No. 1. Le Grand Requin.
Ce poisson est un des plus terribles habitans de la mer; car il attaque et dévore tout ce qu'il peut attraper. Il épie surtout les hommes, et suit toujours les vaisseaux, de sorte que, si un matelot a le malheur d'en tomber, ou s'il veut se baigner dans la mer, il est sûr de devenir la proie du Requin. Les Allemands l'appellent pour cette raison le Mangeur d' hommes. Cet animal vit dans toutes les mers, il a quelque fois 15, 25 et même 30 pieds de longueur. Sa couleur est d'un gris-clair, et de sa peau, qui est extrêmement rude, on prépare un cuir, dont les Norvêgiens font des harnois pour les chevaux, et les Islandais des souliers. Il a la gueule vaste et terrible, armée de six rangées de dents aiguës en forme de Scie. On le prend avec de grands crochets, attachés à des chaînes de fer, auxquels on met de la chair pourrie, qu'il sent à la distance d'un et même de deux milles. Sa chair est mangeable.
No. 2. Le Marteau.
La figure particulière de ce poisson, qui ressemble à un Marteau, le distingue de tous les autres. Sa tête allongée des deux côtés, à l'éxtrêmité desquels sont placés de gros yeux saillans, est pourvue à sa partie antérieure d' une espèce de rebord ou lêvre cave et mince, et au dessous d'une assez grande gueule en demie-lune, munie, comme celle du Requin, de quatre rangées de dents aiguës en Scie, comme le montre la fig. a. De là vient qu'il n'est pas moins vorace que le Requin. Il est aussl dangereux que ce dernier, surtout aux hommes. Il vit dans la Mer Méditerranée et dans les eaux l'Amérique, et égale le Requin en grandeur. Il est d'un gris sale sur le dos, et blanchâtre sous le ventre; sa peau est fort rude, sa chair coriace et de mauvais goût, on ne peut la manger.
No. 3. La Scie.
La Scie, qui vit pareillement de rapine, se trouve dans les mers des Zones torrides et glaciales, et à 15 pieds de longueur, y comprise son arme. La couleur de son corps est d'un vert noirâtre, mais sa scie est brune. Cette scie, comme le fait voir la fig. b., n'est que le prolongement de l'os supérieur de la tête; elle est garnie de deux côtés de 26 à 30 dents fortes et aiguës, qui servent à l'animal pour se défendre, ou pour blesser d'autres poissons et s'en saisir.
No. 4. L'Espadon ou l'Empereur.
L'Empereur, qui sa trouve dans la Mer Méditerranée de même que dans les Mers baltique et pacifique, parvient souvent à la grandeur de 15 ou 20 pieds, et on le pèche fréquemment en Sicile et dans la Calabre; parceque sa chair est bonne à manger, fraiche ou salée . Quoiqu'il se nourrisse de rapine, il mange cependant des plantes marines. Son Espade, qui a quelquefois 4 et même 6 pieds de longueur, est applatie en dessus et en dessous et tranchante des deux côtés, la pointe en est arrondie. Il se sert de cette arme au même usage que la Scie de la sienne. La couleur de sa tête, de son espade et de son dos est le beu-calybé ou d'acier, mais son ventre est blanc et argenté. L'Empereur ne se trouve jamais seul, mais toujours accompagné de sa femelle. Sa peau est douce et unie, et brille pendant la nuit d'une lumière phosphorique.
Ad99998 01 052a/freOiseaux VIII. T. I. No. 50.
OISEAUX DE LA CHINE.
La Chine a, parmi toutes les autres raretés qu'elle renferme, de très beaux oiseaux. Les suivans se distinguent à cet égard d'une manière tout à fait particulière.
No. 1. Le Faisan doré de la Chine. No. 2. La Faisane.
Le Faisan doré est un des plus beaux oiseaux à cause de la magnificence de ses couleurs; mais dans les 5 ou 6 premières années de sa vie, la Faisane est d'une couleur brune mêlée de gris; quand elle vieillit, elle acquiert cependant d'aussi belles couleurs que le mâle. Le Faisan doré est plus petit que le Faisan d'Allemagne, et s'accommode fort bien du climat de l'Europe: aussi le trouve-t-on fréquemment dans les ménageries des grands seigneurs. Il dure longtems, et parvient à l'âge de 15 ou 20 ans.
No. 3. Le Faisan blanc de la Chine. No. 4. La Faisane.
Le Faisan blanc est beaucoup plus gros que le Faisan doré; et le mâle diffère autant de la Faisane par la beauté de ses couleurs, que le Faisan doré diffère de la sienne à cet égard. Le dos et la queue du mâle sont recouverts de plumes blanches argentées et brillantes, sa hupe, son cou et son ventre sont d'un bleu noiratre, et la peau qui entoure ses yeux est couleur de pourpre, de même que son bec et ses pattes. La Faisane au contraire est d'une couleur brune, couleur sur couleur, et bien nuancé. Le Faisan blanc est aussi durable dans les ménageries de nos climats, que le Faisan doré; mais il n'est pas si sauvage,ni si craintif que ce dernier, qui se cache à l'approche des hommes. Le Faisan blanc est au contraire colère, et attaque courageusement les personnes qui entrent dans les ménageries.
No. 5. L'Eperonnier de la Chine. No. 6. Sa Femelle.
Cet oiseau magnifique, également originaire de la Chine, tient le milieu entre le Paon et le Faisan, sans être toutefois de la race d'aucun de ces deux oiseaux. Il est plus grand que le Faisan, et se nomme Eperonnier, à cause du double éperon ou Ergot, que le mâle a à chaque patte. Sa couleur brune ressemble à celle de la martre Zibeline; son dos, ses ailes et sa queue sont miraillés d'yeux du plus bel azur et du plus beau vert. II ne fait point la roue avec sa queue comme le Paon, mais les Chinois le nourrissent dans leurs jardins et leurs maison de campagne, à cause de la magnificence de ses couleurs.
Ad99998 01 053a/frePlantes IX. T. I. No. 51.
L'ARBRE A PAIN.
L'arbre à pain est un des dons les plus précieux de la nature, pour les contrées de la Zone torride, où il ne croit pas de bled, et où l'on fait du pain du fruit de cet arbre. Il croît dans presque toutes les Îles des Indes orientales, p. e. sur la côte de Coromandel, dans le Malabar, à Ceylan, et dans la nouvelle Guinée. Il fait presque l'unique richesse des habitans de l'Ile d'Otahiti, et des autres îles de la grande mer du Sud. Il leur fournit une demeure agréable sous ses branches, leur vêtement, leur nourriture et leurs meubles; en un mot, cet arbre est pour le monde un des bienfaits les plus signalès de la nature. Cet arbre est assez grand, et peut durer 60 à 70 ans ; ses feuilles qui sont fort larges, (puisqu'elles ont presque 2 pieds de long, sur un pied et demi de large) et profondément découpées, tiennent lieu de plats, d'assiettes et serviettes aux Insulaires dans leurs repas. Pendant huit mois de l'année, à compter du mois de Décembre jusqu'à celui de Juillet, il porte continuellement des fleurs et des fruits verts et mûrs. La fleur mâle est une espèce de bouton brunâtre long à peu près comme la main, mais la femelle, qui produit le fruit, est un bourgeon d'un brun clair, qui se trouve à lextrèmité de la branche. Le fruit à pain lui même est rond et fort gros, assez semblable à une courge ronde, d'un pied de diamêtre et tout couvert de papilles hexagonales et pointues. Il est jaunâtre, quand il est parvenu à sa parfaite maturité, et on le mange frais, avant qu'il soit entièrement mûr, après l'avoir découpé en ruelles et grillé ; ou bien on fait de sa pulpe, dans de petites fosses revêtues de pierre à l'intérieur, une pâte qui se conserve longtems et dont on fait une espèce de pain. Le fruit à pain mangé frais et rôti, à le goût de la mie de pain de pur froment mêlée à des pommes de terre. Quand ce fruit est tout à fait mûr, il devient mou et pâteux, et ne peut plus être d'aucun usage. Il contient à l'intérieur plusieurs gros pepins, semblables à des amandes, comme le font voir les deux coupes représentées sur la planche ci-jointe. Il en existe cependant aussi une espèce qui n'a point de pépins. L'arbre à fruit est prodigieusement fertile, car trois de ces arbres peuvent fournir abondamment à la nourriture d'un homme pendant 8 mois. Il fournit aussi des vêtemens aux Insulaires de la mer du Sud, qui préparent de son écorce et de son aubier, une espèce de papier-linge dont ils se vêtent; ils font en outre de son bois, qui est fort léger, toutes sortes de meubles, p.e. des escabelles, des plats, des auges, et des tambours. Les Anglais se sont efforcés depuis peu de transplanter cet arbre dans les Iles qu'ils possedent aux Indes occidentales, et l'on assure que leurs efforts ont été couronnés d'un heureux succès.
Ad99998 01 054a/frePlantes X. T. I. No. 52.
EPICES.
De toutes les Epices qui nous viennent des Indes orientales, les fleurs et les noix de Muscade, de même que les clous de Girofle, sont très connus dans nos cuisines. Voici les arbres qui nous les fournissent.
No. 1. Le Muscadier.
Cet arbre crôit naturellement dans presque toutes les Moluques et surtout à Banda, et parvient à la hauteur de nos plus grands poiriers. Ses feuilles sont larges et d'un vert clair et luisant; mais ses fleurs sont jaunes. L'espèce d'épices que nous appellons fleurs de Muscade ou Mâcis, ne sont point les fleurs de cet arbre, mais les fibres ou filamens qui forment une sorte de tissu ou ramification sur l'écorce de la noix. Son fruit est presque de la grosseur et de la figure d'une pèche, si ce ne'st qu'il est pointu à sa partie inferieure; il est enveloppé d'une écorce dure, dont on ne peut faire aucun usage, qui jaunit en mûrissant, s'ouvre et laisse tomber la noix Muscade. La Muscade ainsi dégagée de son enveloppe extérieure, (fig. a.) est encore environnée de deux écorces. La première est ce tissu rougeâtre et fibreux, dont en vient de parler, qui entoure une coquille noire, à laquelle elle sert d'enveloppe, et dont en la sépare avec soin pour la sécher; c'est proprement, ce que nous appellons Mâcis ou fleurs des Muscades(fig. b.). On recueille cette écorce, on la fait sécher, puis on l'arrose d'eau de mer et la met en sacs, où elle devient jaune. La dernière coquille est noire et ligneuse; on la casse, pour en tirer la noix Muscade. Cette noix, comme le montre la fig c., est blanche à l'intérieur et parsemèe de veines brunes. Il faut la plonger dans de l'eau de chaux pour qu'elle ne se pourrisse pas. On fait un très grand commerce, tant de Mâcis que de noix Muscades. Dans les Indes orientales on prèpare des plus mauvais mâcis et des plus mauvais noix, une huile connue sous le nom d'huile de muscade, dont on fait grand usage en médecine.
No. 2. Le Giroflier ou le clou de Girofle.
Ce sont pareillement les Moluques ou il crôit. Le clou de Girofle est le bouton de la fleur d'un grand arbre pyramidal, qui peut avoir la grosseur du bras d'un homme, et porte des feuilles pointues, comme celles du laurier. Sa fleur est rougeâtre et remplacée par une capsule épaisse (fig. d.) qu'on appelle clou de girofle mère, et qui renferme une graine d'un bleu-noir (fig. e.) qui sert à la propaga tion de l'arbre. On cueille les boutons des fleurs avant qu'elles s'épanouissent, et on les seche à la fumée, afin qu'elles se conservent et prennent la couleur noirâtre que nous leur voyons. Tout est aromatique dans le Giroflier; ses feuilles, son fruit, son écorce et même ses racines. Il existe une espèce de Giroflier sauvage qui ressemble beaucoup à celui dont nous parlons, mais qui n'est nullement aromatique. Les Hollandais ont été, et sont encore actuellement, les seuls qui fassent commerce de ce précieux aromate; car ils ont extirpé tous les Girofliers, excepté à Amboine, et dans trois autres petites possessions, pour empècher qu'on n'en fit la contrebande, et ne point en laisser baisser le prix. Cependant les Anglais et les Français ont déja fait d'heureuses tentatives, pour transplanter aussi cet arbre dans leurs possessions des Indes.
Ad99998 01 055a/freQuadrupedes XlV. T. I. No. 53.
HUIT ESPECES DE SINGES.
Outre les Singes dont nous avons parlé, il existe encore deux sortes de Singes à longue queue, qui diffèrent cependant essentiellement des Guenons; ce sont. 1) Les Sapajous, à queue roulée. 2) Les Sagoins à longue queue flasque. Les quatre espéces suivantes sont, du genre des Sapajous ou Singes à queue roulée.
No. 1. Le Coati.
Cet animal vit principalement au Bresil et au Pérou. Il est laid de figure, ordinairement noir, et couvert de poils rudes; il a un pied et demi de hauteur et une queue de deux pieds de long. Chacune de ses mains n'a que quatre doigts; mais sa queue lui sert d'une main, car il en entortille, avec une vitesse incroyable, le bout à une branche d'arbre ou à quelque autre corps, et s'y tient par ce moyen si fortement attaché lorsqu'ils veut s'élancer ou tomber, qu'on tue souvent cinq Coatis sur les arbres, avant qu'il en tombe un seul. Il se sert aussi de sa queue pour amasser quelque chose à terre et la porter à sa bouche, pour prendre du poisson etc. Les Coatis vivent en grandes troupes presque toujours sur les arbres, et s'élancent de l'un à l'autre avec beaucoup de promptitude. Lorsque l'éloignement est trop considérable ils se suspendent les uns aux autres par la queue, forment de la sorte une espèce de chaine, s'élancent en l'air, jusqu'à ce que celui qui est à l'extrémité inférieure, ait atteint l'arbre sur lequel ils veulent aller, et où celui-ci les entraine tous. Ils se nourrissent de fruits, de poissons et d'insectes.
No. 2. Le Sajou.
Le Sajou est originaire de l'Amérique méridionale, et à peu près de la grandeur d'un petit chat. Cet animal est fort joli, vif et gai, car il ne se lasse pas de jouer et de se gratter. Il grimpe facilement à l'aide de sa queue, et prend fort adroitement, en l'air les mouches qu'il mange avec plaisir. Sa voix ressemble au cri ou plutôt au sifflement des jeunes dindous.
No. 3. Le Saï.
Ce petit animal qui n'est pas plus grand que le Sajou, est paresseux, mélancolique et très sensible au froid. Lorsqu'il est seul il fredonne presque toujours comme la cigale, et gémit dès qu'on le regarde; souvent aussi il aboye comme un jeune chien, quand on le fâche. L'Amérique méridionole est sa patrie.
No. 4. Le Saïmiri.
Ce petit Sapajou n'a que 7 pouces de hauteur étant assis, et est extrêmement mignon. Il vit comme les autres Sapajous dans le Sud de l'Amérique, et on l'apporte fréquemment en Europe à cause de sa gentillesse; il n'y vit cependant pas longtems, parce qu'il est extrêmement sensible à l'air froid. Les Sagoins, qui ont pareillement de grandes queues, mais non roulées, ne sont ni moins mignons, ni moins jolis, ni moins beaux que les Sapajous. Leur patrie commune est aussi l'Amérique méridionale. En voici les 4 plus belle espèces.
No. 5. L'Ouistiti.
Il est long de 7 pouces, noir avec des raies grises et roussâtres, sauvage et turbulent, et grimpe aussi facilement que l'écureuil. Il a une odeur de musc, et mange des fruits, du pain, des araignées, des mouches et des limaçon. Son cri est une espèce de sifflement.
No. 6. Le Pinche.
Il n'a que six pouces de hauteur, mais sa queue à un pied de long. Il la tient, en marchant, relevée sur le dos et recourbée comme celle du lion. Ce petit animal est extrèmement gai, vif et alerte, et divertit ceux, qui le considèrent, par mille gentillesse et mille postures amusantes. Son cri est un sifflement doux, comme celui d'une souris, et quelquefois aussi agréable que le chant d'un oiseau.
No. 7. Le Marikina.
Est três joli de couleur, ses poils sont doux, comme de la soie, et sa figure ressemble presque à celle d'un petit lion. Il n'a que neuf pouces de longueur; mais sa queue est un peu plus longue. Il ne cède aucunement aux autres en gentillesse et en vivacité. Lorsqu'on en prend un soin convenable, les climats du milieu de l'Europe lui conviennent fort bien.
No. 8. La Miko.
Le Miko est le plus beau de tous les Sagoins. Il a 7 pouces de longueur, le poil long, extrêmement fin, doux comme de la soie, et brillant comme de l'argent; avec une queue presque deux fois aussi longue que son corps et d'un beau brun châtain. Sa face et ses oreilles sont nues et d'un couleur de rose assez vive. On le trouve sur les bords du fleuve des Amazones.
Ad99998 01 056a/freOiseaux IX. T. I. No. 54.
OISEAUX DE NUIT de différentes Espèces.
Les Oiseaux de nuit, comme personne ne l'ignore, sont des oiseaux de proie, qui ne sortent de leur retraite, chercher leur nourriture, que pendant la nuit, au clair de la lune, ou pendant le crépuscale du soir et du matin, (car ils voient aussi peu que les autres animaux dans une nuit fort obscure), parceque leurs yeux, grands et fort ouverts, sont trop sensibles pour supporter la lumière du jour ou du soleil, qui les aveugle entièrement. On les divise en deux classes principales, savoir 1) en Hiboux, dont la tête est ornée de deux aigrettes en forme d'oreilles, et 2) en Chouettes, qui ont des grosses têtes arrondies et sans aigrettes. Ces deux classes se subdivisent, chacune en plusieurs espèces.
No. 1. Le Grand-Duc.
Le Grand-Duc est le roi de tous les oiseaux nocturnes; on pourrait même l'appeller l'Aigle de la nuit. II a trois pieds de hauteur quand il est perché, et six pieds d'envergure quand il vole. Il a la tête prodigieusement grosse et ornée de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, de la hauteur de trois pouces, le bec court et les ferres très fortes. Sa couleur est brune tachetée de noir. Il habite de préférence le creux des rochers, les tours et les châteaux tombés en ruines, où il fait son nid. C'est de tous les oiseaux de nuit celui qui supporte le mieux la lumière du jour; il préfère malgré cela le crépuscule du soir pour aller à la chasse. Il prend les lièvres, les lapins, les rats, les chauve-souris, les serpens, les lézards, les grenouilles et les crapauds, dont il avale les plus petits en entier; et lorsque son estomac a digéré la chair des animaux, il en rend les os par le bec sous la forme de pelotes rondes. Tous les oiseaux de jour, et spécialement le corbeau, la corneille et la buse, sont ses ennemis, et le poursuivent à grands cris dès qu'ils l'apperçoivent. De là vient que les chasseurs l'attachent sur leurs logettes, pour attirer les corbeaux et les corneilles, qu'ils peuvent alors tirer facilement.
No. 2. Le Moyen Duc.
Cet oiseaux habite principalement les Terres Magellaniques, il n'a que deux pieds de hauteur, et les pattes sans plumes.
No. 3. La Hulotte. >
La Hulotte ou Chouette noire, est la plus grande de toutes les chouettes, car elle a un pied et demi de hauteur. Elle fait son séjour dans les forêts, où elle habite le creux des arbres; vole fort légèrement et sans bruit, se nourrit de souris, de mulots et de petits oiseaux, qu'elle avale entièrs. Elle aime a pondre ses oeufs dans les nids des buses, des corneilles et des pies aux quelles elle laisse le soin de les couver.
No. 4. Le Chat-huant.
La couleur principale de cet oiseau est la rousse, comme celle de la Hulotte est la noire. Le Chat-huant peut avoir 15 pouces de hauteur, il est fort joliment tacheté, et a de grands yeux d'un bleu foncé; il habite le creux des arbres comme la Hulotte, dont il a d'ailleurs les habitudes et les moeurs.
No. 5. L'Effraie ou Fresaie.
Cet oiseau n'habite point les bois, mais toujours les villes, où il se tient dans les Eglises, les tours et les cimetières. Cette habitude jointe à son cri lugubre et effrayant, qui lui a valu son nom, font souvent peur aux enfans et aux vieilles femmes, qui croient encore aux sorciers, aux spectres et aux revenants, et donnent à l'Effraie le nom d'Oiseau de la mort, s'imaginant, par une superstition ridicule, qu'il doit mourir quelqu'un dans la maison, sur la quelle elle se perche. Elle a 13 pouces de haut, sa couleur est une jaune doré avec de très jolies taches. Elle se nourrit de souris, et boit volontiers l'huile des grandes lampes qui brûlent dans les églises.
No. 6. La Chevêche.
La Chevêche est la plus petite de toutes les Chouêttes, car elle n'a que 7 pouces de hauteur. Elle est d'un gris tacheté, habite les masures des châteaux isolés et tombés en ruine, et se nourrit de souris et de petits oiseaux. Elle peut très bien voler de jour, et les hirondelles la poursuivent à grands cris dès qu'elles l'apperçoivent.
Ad99998 01 057a/frePoissons. VII. T. I. No. 55.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. L'Anguille tremblante, ou la grande Torpille.
No. 2. La Raie tremblante, ou la Torpille ordinaire.
Ces deux poissons sont extrèmement remarquables à cause de la propriété singulière, qu'ils ont, de donner à ceux qui les touchent, une commotion électrique si violente, que le bras et la main en sont à l'instant même tout à fait étourdis. Lorsqu'un pêcheur, étant dans l'eau, marche inopinement sur une Torpille, il en reçoit par tout le corps une si violente secousse, qu'il en est renversé. Il suffit même de toucher ces poissons avec une baguette, une verge de fer ou un bâton de pêcheur pour ressentir une commotion aussi forte que celle d'une machine électrique même. La nature a vraisemblablement donné cette propriété à ces animaux pour pourvoir, tant à leur défense qu'à leur nourriture. L'Anguille tremblante se trouve sur les côtes de l'Afrique, de la Cayenne et du Pérou, de même que dans tous les pays chauds. Elle a à peu près 4 pieds de longueur; sa couleur est d'un noir rougeâtre; sa peau est lissé et enduite partout d'une humeur visqueuse. Sa chair est grasse et de bon goût, aussi la mange-t-on fréquemment dans les pays ci dessus. Lorsque les pêcheurs en ont pris une dans leurs filets, ils commencent par la tuer, pour ne point recevoir ce coup douloureux électrique; car cette propriété singulière cesse aussitôt que le poisson est mort. On ne peut l'apporter vivant en Europe. La Torpille ordinaire ressemble presque à une assiette ronde avec une queue. Elle est couleur de brique, rayée et tachetée de noir. On la trouve dans la Mer Méditerranée dans les endroits sangeux de la Sardaigne, et sur les côtes orientales de l'Angleterre et de l'Irlande. Elle a souvent 3 pieds de long, et pèse 15 à 20 livres. Elle se nourrit de poissons, et étourdit tellement les petits qui passent au dessus d'elle, lorsqu'elle est couchée dans le sable, qu'ils tombent sur elle, et qu'elle peut alors les manger. Sa chair est molle, visqueuse et mangeable.
No. 3. La Chauve-Souris de mer.
On appelle communément ce poisson Diable-Licorne ou Diable-Monocéros, à cause de sa forme hideuse, de sa corne pointue, et de ses nageoires qui ressemblent à des pieds et à des mains. Il a environ un pied de longueur, vit dans l'Amérique méridionale, et se nourrit d'autres poissons et d'insectes aquatiques. Il est maigre et peu charnue; on ne peut le mager.
No. 4. Le Taureau de mer.
Ce poisson, singulier par sa figure, est long de 8 pouces, carré, et recouvert tout au tour du corps d'une écaille osseuse, composée d'autres plus petites ecailles de figure hexagonale, raboteuses et d'un brun jaunatre; il est du genre des poissons, nommés coffres. Les quatre aiguillons pointus, dont deux sont placés sur sa tête et deux vers l'ànus, lui servent à se défendre contre la voracité des autres poissons. Il vit dans les Indes orientales, et se nourrit d'insectes aquatiques.
No. 5. Le Crapaud de Mer.
Ce poisson est ainsi nommé à cause de sa figure informe. On le trouve à la Chine et au Bresil; il vit de rapine, c.a.d. de poissons plus petits que lui, qu'il prend par le moyen des fibres élastiques, qu'il a au dessus de la bouche et à l'extrèmité de sex deux cornes, qui lui servent de ligue. Il a neuf à dix pouces de longueur, et est fort joliment tacheté.
Ad99998 01 058a/freOiseaux. X. T. I. No. 56.
DIFFERENTES ESPECES D'OIES.
Quelque décriée que soit l'Oie, à cause de sa stupidité, elle est cependant remarquable à plusieurs regards, et de la plus grande uilitè pour l'homme. L'oie privée est une des meilleurs volailles domestiques. Elle nous fournit une nourriture saine; sa graise s'emploie dans nos cuisines; son duvet sert à faire des lits et des pelisses, et les plumes de ses ailes, qui sont nos plumes à écrire, fournissent à un des besoins les plus indispensables, et sont de la dernière utilité. L'oie a d'ailleurs plusieurs bonnes qualités; elle est hardie, et defend avec courage sa couvée des attaques des oiseaux de proie et des autres ennemis; elle est extrèmement alerte et vigilante; elle est reonnoissante et susceptible envers l'homme, d'un attachement et d'un amour si grands, que l'animal perit quand il est privé de ce qu'il aime. L'oie se trouve dans toutes les parties du monde, il en existe quantité d'espéces, dont les principales sont reprèsentèes par la planche ci-jointe.
No. 1. L'oie sauvage.
L'oie sauvage, de laquelle descend notre oie domestique, est grise, plus petite et plus legère que la notre, ce qui fait, que comme oiseau de passage, qui pendant l'hyver cherche les pays chauds, elle vole avec facilité et fait de tres grands voyages. Elle vit sur les grands lacs, et se nourrit de graines, d'herbes et de poissons.
No. 2. L'oie des Terres Megellaniques.
Elle vit sur les côtes des terres de feu, où les célébres navigateurs Cook et Biron l'ont trouvèrent. Ses couleurs sont fort jolies.
No. 3. L'oie de Guinée.
L'Afrique est sa patrie; c'est donc à tort qu'on la nomme l'oie de Turquie ou de Sibérie. Elle est plus grande que l'oie ordinaire; sa couleur est d'un gris blanc excepté sur le dos et aux ailes, où elle est d'un gris noir. Cette oie est surtout remarquable à cause de la poche ou bourse qui lui pend au dessous de la tête. On la trouve fréquemment apprivoisèe dans les basses-cours des amateurs en Allemagne.
No. 4. L'oie du Cap.
C'est sans contredit la plus belle de toutes les Oies, à cause de la variété et de la beauté de ses couleurs. On l'appelle aussi l'oie d'Egypte on du Nil. Malgré la chaleur des climats d'où elle est originaire, elle vit et se propage même en Allemagne dans les ménageries des grands seigneurs.
No. 5. L'oie de Coromandel.
On la trouve sauvage sur la côte de Coromandel; elle a une grosse bosse sur le bec. Sa tête et son cou sont tachetés de noir, son ventre et sa poitrine sont d'un gris d'argent, son dos du bleu calybé et ses ailes d'un gris sombre.
No. 6. L'oie du Canade.
On la nomme aussi l'Oie-cigne parcequ'elle a quelque ressemblance avec ce dernier oiseau. Elle est d'un brun noir et grise, et a une bande blanche derrière la tête. On la trouve fréquemment apprivoisée en Allemagne, en France et e Angleterre.
No. 7. L'Eider.
Cette Oie sauvage vit dans les pays les plus septentrionaux, sur les côtes de l'Islande, Groenlande et de la Norvège, et est fort renommé à cause de ses plumes précieuses, légères et chaudes, qui nous sont connues sous le nom d'Edredon ou d'Aigledon, et dont l'oiseau construit son nid, dans lequel on les recueille. On en fait un grand commerce. L'Eider se nourrit de poissons et coquillages, vit sur l'eau dans l'océan septentrional, et ne vient à bord que dans le tems de la ponte.
No. 8. La Bernache.
On a cru et raconté pendant longtems que cette espèce d'Oie, qu'on trouve sur les côtes de l'Ecosse, croissoit sur les saules, sous la forme de petits noeuds, qui, lorsqu'ils étoiet parvenus à leur maturité, tomboient dans la mer et devenoient des Oies vivantes. D'autres se sont imaginés que la Bernache croissoit, comme le champignon, dans le bois pourris des vaisseaux, ou dans certains coquillages, auxquels on donna pour cette raison le nom de Bernaches. Mais ce sont de vrais contes. La Bernache pond et couve comme les autres oiseaux, mais elle le fait fort en cachette dans les îles Orcades; c'est au reste un excellent gibier pour les Ecossois et les Irlandois.
Ad99998 01 059a/freMélanges. I. T. 7. No. 57.
ANIMAUX FABULEUX.
Tous les animaux merveilleux dont il n'est fait aucune mention dans notre histoire naturelle moderne, quoiqu'on trouve leurs noms dans les anciens ouvrages des Poëtes et des Historiens de l'antiquité, de même que dans les Contes arabes, les vieux livres de Chevalerie et les fables des différens peuples, ne sont que des êtres purement imaginaires, des Animaux fabuleux, qui n'existèrent jamais. La planche ci-jointe représente 6 de ces animaux, tirés de la Mythologie des Egyptiens, des Grecs et des Romains, et fait voir comment leur imaginationse représentoit ces êtres, et sous quels traits leurs artistes les rendoient.
No. 1. Le Centaure.
Si l'on en croit la fable, les Centaures étoient à moitié hommes et à moitié chevaux, et avoient de longues oreilles de chèvres. On les voit représentés avec une peau de lion sur le bras gauche, et tenant dans la main droite une espece d'arme ou baton à jet, dont ils se servoient à la chasse. Les premièrs cavaliers, qui étaint en même tems chasseurs, ont vraisemblablement donné lieu à cette fiction. No. 2. La Chimère. Ce fut, dit-on, un monstre qui avoit la figure et la tête d'un lion prodigieux, un serpent venimeux en place de queue, et sur le dos la tête d'une chèvre; il vomissoit quelquefois des flammes par la gueule, et ravages le royaume de Lycie; mais le Prince Bellerophon, monté sur le cheval ailé, nomme Pégase, le tua du haut des airs. Le sens de cette fable, vraisemblablement allégorique, est obscur et inconnu.
No. 3. La Sphinx Grecque.
No. 4. La Sphinx Egyptienne.
La Sphinx étoit, dans la Mythologie des Egyptiens et des Grecs, un animal fabuleux, par lequel ces peuples vouloient, à ce que l'on croît, donner un Symbole de leurs Sciences occultes. Il avoit chez les deux peuples la tète et la poitrine d'une femme avec le corps d'un lion; les Grecs lui donnoient des cheveux nuds et les ailes d'un aigle; les Egyptiens au contraire le représentoient sans ailes, mais avec une coiffure Egyptienne. La célèbre Enigme qu'elle proposoit, à Thèbes, à tous ceux qui s'approchoient de lui, déchirant tous ceux qui ne pouvoient la lui expliquer, et qu'Oedipe seul devina, est connue de tout le monde, et presque passée en proverbe.
No. 5. Le Gryllus.
C'étoit chez les anciens un animal grotesquement composé des membres et des parties de plusieurs animaux et masques; p.e. un aigle avec une tête de lion sur la poitrine, deux têtes de béliers au lieu d'ailes; ou bien un coq avec de pieds de cheval etc. Toutes ces compositions aussi singulières que ridicules et pou conformes à la nature, tous ces jeux de l'imagination de l'artiste, se nommoient Gryllus chez les anciens. L'on en trouve beaucoup sur les cachets antiques. C'est vraisemblablement de là que vient le proverbes allemand; besondere ou närrische Grillen haben (avoir des rats ou des quintes singulières en tête).
No. 6. Les Sirènes.
Les Anciens représentoient les Sirènes sous la forme de jeunes filles, jusques aux hanches, avec les cuisses et les pattes d'un aigle, la queue d'un oiseaux et des ailes sur le dos. Ils débitaient outre qu'elles habitaient une île près de la Sicile, et que par les charmes de leurs chants et par la douceur des sons qu'elles faisoint rendre à leurs flûtes d'yvoire; elles attiroient d'une manière irrésistible tous les voyageurs qui passoint près de leur île, pour les déchirer ensuite et les dévorer. Ce sont elles qui donnèrent lieu au proverbe chant de Sirène. C'est donc à tort qu'on les représente, avec une queue de poisson, et nageant sur la mer.
Ad99998 01 060a/freMélanges II. T. I. No. 58.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. Les Harpyes.
Selon l'ancienne Mythologie, les Harpyes étoient des monstres, qui avoient par le haut le corps d'une femme, et depuis la ceinture la queue d'un dragon; on leur donnoit en outre des pattes d'ours et des ailes de chauve-souris bigarrées de plusieurs couleurs. Les Dieux les envoyoient tourmenter les hommes.
No. 2. Le Griffon.
Le Griffon, qu'on trouve fréquemment comme support dans les armoiries, étoit pareillement un animal fabuleux des anciens. Il avoit le corps d'un lion, la tête d'un aigle, les oreilles d'un cheval, des ailes, et au lieu de jube une espèce de crète semblable à la nageoire d'un poisson. On débitoit de cet animal, qu'il déterroit l'or des entrailles de la terre, et qu'il le gardoit contre les voleurs.
No. 3. Le Satyre.
Les Satyres étoient, d'après les fictions des anciens, des hommes sauvages, qui habitoient les forêts; la couleur de leur corps étoit d'un brun rouge, ils avoient les pieds de bouc, les cornes et les oreilles d'une chèvre; ils se nourrissoient principalement de leurs troupeaux de chévres, et étoient de la suite de Bacchus à cause de leur gaité extraordinaire. De la vient qu'on les-représente communement dansans, avec une flûte de spet tuyaux et un bâton pastoral, ou une houlette, à la main, une peau de chèvre sur le bras, et une cruche à lait ou à vin devant eux. C'est du don d'ironie qu'on leur atrribuoit, que nos Satyre, ou poëmes ironiques, ont pris leur nom.
No. 4. Les Géans ou Titans.
Les Géans ou Titans étoient, selon la fable, des hommes d'une grandeur prodigieuse, qui avoient des serpens au lieu de pieds, sortirent de la terre dans les Champs Phlegrées, escaladèrent le ciel, entassèrent montagnes sur montagnes, et livrèrent de grands combats aux Dieux. C'est pour cette raison que sur les anciens monuments on les voit représentés avec une pierre et une branche d'arbre à la main, et une peau de boeuf sur le bras. Ce dernier indice fait allusion aux boeufs de Géryon, qu'ils avoient volés à Hercule.
No. 5. Le Cheval marin.
C'étoit pareillement un animal fabuleux, que les anciens disoient faire partie de l'équipage de Neptune. Il avoit par devant des pieds d'oie, et par derrière la queue d'un poisson, pour nager plus facilement.
No. 6. Les Néréides et les Tritons.
Les Néréides et les Tritons étoient des hommes à queue de poisson, dont la fable des anciens avoit peuplé la mer. Ceux du sexe masculin se nommoient Tritons, et les femmes s'appelloient Néréides. C'étoient des Demi-Dieux qui composoient le cortége de Neptune. La fable des Néréides ou des Nymphes des eaux (Naïades), s'est vraisemblablement conservée jusques à nos jours, et ce sont elles dont il est parlé dans les Contes bleus allemands sous le nom de Wasser-Nixen.
Ad99998 01 061a/freMélanges. III. T. I. No. 59.
ANIMAUX FABULEUX.
No. 1. L'Oiseau-Roc.
Selon les contes arabes, si connus sous le nom des mille et une nuits, et d'autres histoires orientales merveilleuses, l'Oiseau Roc est un oiseau d'une grandeur prodigieuse; dont les Magiciens ou les Princes et les Princesses se servent toujours dans leurs voyages à travèrs les airs. Le conte intitulé Histoire du chevalier arabe, qui se trouve à la page 340 du VIIême Tome de la Bibliotheque bleue, fait voir quelle grandeur prodigieuse on lui attribue; puisqu'il porte sur son dos, non seulement la tente magnifique de la Princesse Dorathil Goasé, mais encore la Princesse elle même, et vole en peu de minutes sur toute l'Asie, chargé de ce fardeau. C'est cette scène que nous avens représent Fig. 1.
No. 2. Le Basilic.
Le Basilic, dont parle Pline dans son histoire naturelle fabuleuse, étoit un animal, qu'on feignoit vivre en Afrique; il avoit la figure d'un coq, avec des ailes de dragon bigarrées de plusieurs couleurs et la queue d'un dragon; son regard étoit, dit-on si venimeux, qu'il tuoit à l'instant même tout ce qui le regardoit. On prétendoit, par cette raison, qu'il n'y avoit pas d'autre moyen de tuer le Basilic, que de lui présenter un miroir, parcequ'alors son regard envenimé le faisoit périr lui même, aussitôt qu'il s'y appercevoit. C'est de la, sans doute, que l'expresson Yeux de Basilic est passée en proverbe.
No. 3. Le Phénix.
Le Phénix étoit pareillement un oiseau imaginaire et fabuleux des anciens. Il n'en existoit jamais qu'un seul, qui se trouvoit en Arabie, le pays aux merveilles. Cet oiseau vivoit 500 ans. et quand il étoit las de vivre, il ramassoit dans son nid les plus précieux aromates, auxquels le soleil mettoit le feu, et se brûloit ainsi lui même; il naissoit alors de sa cendre un jeune Phénix, et l'oiseau se renouvelloit de la sorte. Il avoit la grandeur et la figure d'un aigle, la tête rayonante, le cou brillant de la plus belle couleur d'or, les ailes couleur de pourpre, la queue, les serres, le bec d'un beau bleu de ciel. En un mot c'était l'oiseau du monde le plus rare et le plus merveilleux.
No. 4. La Licorne.
La Licorne, considérée comme quadrupéde, n'est pas moins fabuleuse. Il en est souvent fait mention dans les contes merveilleux; on la trouve pareillement comme support dans les armoiries; la Bible même en parle au livre de Iob, (òu elle est vraisemblablement prise pour le Zèbre), mais l'histoire naturelle moderne n'en dit pas le mot. On lui atrribue le corps d'un grand cheval, avec une corne cordelée et pointue, de la longueur de deux aunes, sur le front. Cé vraisemblablement, la corne ainsi figurée du Narval, (poisson décrit au No. 7. du II. cahier), qu'on aura rouvée quelque part dans la terre, de même que d'autres os d'animaux pétrifiés, et l'ignorance totale de l'histoire naturelle, qui ont donné lieu à cette fable que Pline raconte le premier.
No. 5. Le Boramez, ou l'Agneau de Scythie.
Au commencement de ce siecle on ajoutoit encore foi à la fable, qui disoit; que dans la Tartarie et la Scythie il croissoit une plante singulière de la figure d'un agneau brun, et portée sur une tige, qui lui servoit, pour ainsi dire, du cordon ombilical. Cet agneau mangeoit, disoit-on, toutes les plantes qui l'environnoient et auxquelles il pouvoit atteindre, il périssoit ensuite et se desséchoit quand il ne trouvoit plus de nourriture. Ce qu'il y a de vrai dans cette fable, c'est que le Boramez, ou l'agneau Scythe est une mousse laineuse, qui, comme plante parasite, croît souvent en grande masse, et quelque fois même sous la figure représentée ici, sur la grande fougére de Tartaric, et est d'un jaune brun. Tout ce qu'on ajoute de plus n'est qu'un conte.
No. 6. Le Dragon.
Le Dragon est un animal merveilleux fort célèbre dans la fable de presque tous les peuples et sur tout dans les anciennes histoires de chevalerie et les contes populaires de l'Allemagne, où il porte le nom de Lindwurm. On lui donnoit les quatre pieds d'un lion, une queue de serpent fort épaisse, des ailes couvertes d'yeux, une tète et un cou éffroiable, et lui faisoit communément vomir feux et flammes. Les Dragons ètoient des monstres qui désoloient la terre, et avec lesquels les chevaliers étoient toujours en combat; ils furent, en un mot, de tout tems des êtres purement imaginaires, que la fantaisie des poëtes décrivit sous quantité de formes differentes, mais qui n'existèrent jamais dans la nature.
Ad99998 01 062a/freOiseaux XI. T. I. No. 60.
COUCOUS de différens Pays.
Le Coucou, cet oiseau connu de tout le monde, est remarquable à plusieurs égards. Il est à peu près de la grandeur d'une tourterelle, sa queue seule le fait paroitre plus long. Il a reçu son nom de son cri Coucou! Coucou! qu'il ne fait cependant entendre que depuis le mois d' Avril jusqu'au mois de Juillet. Il n'y a que le mâle qui chante Coucou, la femelle ne fait que croasser. C'est un oiseau de passage, qui quitte l'Allemagne en Septembre pour chercher les pays chauds, et revient en Avril. Il se nourrit de vermisseaux et d'insectes et n'est point un oiseau de proie, comme le vulgaire l'a cru faussement; on en a même debité maintes fables; entre autres qu'il se changeoit en épervier; que le Vautour le prenoit sur son dos et nous l'apportoit; qu'il bavoit sur les plantes, ce qui donnoit naissance à des insectes nuisibles; qu'il pondoit dans les nids des autres oiseaux un oeuf, qui par sa couleur ressembloit toujours aux oeufs de ceux-ci, afin de les tromper; que le jeune Coucou devoroit la mére, qui l'avoit fait éclore etc. etc. Tout cela ne mérite pas l'ombre de croyance. Le Coucou est sans doute remarquable en ce qu'il ne construit point de nid et ne couve point lui même ses oeufs, qu'il pond un à un dans le nid d'autres petits oiseaux, p.e. de la sauvette, de la gorge-rouge, du roitelét, du hochequeue, qui les couvent volontiers, et nourrissent avec plaisir le jeune Coucou, lors même qu'il a pris l'essor. En un mot le Coucou ne s'inquiète en aucune façon, ni de ses œufs, ni de sa couvée, et en laisse toute la peine à d'autres oiseaux. On trouve le Coucou dans presque toutes les parties du monde, chaque pays en a cependant ses espèces particulières, comme le font voir les suivantes.
No. 1. Le Coucou d'Europe.
Il est d'un gris foncé, couleur sur couleur, ses ailes sont vertes et brunes.
No. 2. Le Coucou bleu.
Cet oiseau se trouve à Madagascar, et est d'un beau bleu de ciel.
No. 3. Le Coucou de Coromandel.
C'est le plus petit de tous; il est huppé, bigarée de diverses couleurs et a la queue forchue.
No. 4. Le Coucou de Cap.
Il est d'un brun roux, a les ailes noires et Ie ventre bigarré. On trouve aux environs du Cap de bonne Espérance une autre espèce de Coucou, qui par l'on cri, Chirs! Chirs! indique aux sauvages les provisions de miel des abeilles dans les forêts, les conduit jusque à l'arbre où est la ruche, et en reçoit pour reconnaissance une partie du butin.
No. 5. Le Coucou des Indes orientales.
C'est le plus grand de tous; il est brun, couleur sur couleur, et jaunâtre sous le ventre.
No. 6. Le Coucou des Iles Philippines.
est petit, a la tète, la poitrine et la queue noires, et les ailes d'un brun foncé.
No. 7. Le Coucou de Cayenne.
No. 8. Le Coucou de la Guyane.
Il est surprenant que les Coucous de I'Amérique ne pondent pas, comme ceux de l'ancien continent, leurs oeufs dans le nid des autres oiseaux, mais qu'ils se construisent leurs propres nids et couvent leurs oeufs.
Ad99998 01 063a/frePlantes XI. T. I. No. 61.
EPICES.
No. 1. Le Cardamome.
Le Cardamome dont nous assaisonnons quelques uns de nos alimens, est la semence d'une plante assez semblable au roseau. Cette plante, dont la racine est épaisse et noueuse, croît aux Indes orientales et surtout à Java. Il sort de la racine, à côté de la tige principale, dont les feuilles sont grandes, d'autres tiges plus petites, qui portent les fleurs. Les feuilles de ces tiges particulières sont plus petites et moins épaisses que celles de la mère tige, et il nait des aisselles de ces feuilles une fort jolie petite fleur blanche, à quatre pétales. A la fleur succèdent quantité de capsules (Fig. a.) de figure ovoïde, qui renferment la semence. Elles acquièrent une couleur brune rougeâtre, lorsqu'elles ont été recueillies et desséchées, s'ouvrent par leurs trois angles (Fig. b.), et fournissent de petits grains de semence, anguleux et d'un rouge brun, qui constituent l'épice, et dont les Hollandais font un commerce très considèrable. Il y a, à proprement parler trois espèces de Cardamome, savoir; 1) La plus petite et la plus commune, que représente la planche; cette espèce est la mieux connue; 2) L'espèce moyenne, dont les grains de semence sont plus gros, et renfermés dans des gousses triangulaires oblongues et 3) enfin, le grand Cardamome que l'on connaît sous le nom de graines du Paradis; mais dont la plante nous est encore inconnue.
No. 2. Les Capres.
La plante qui nous fournit les Capres croît en Italie, et dans les provinces méridionales de la France. Elle est basse, et plusieurs de ses branches sont même rampantes. Elle est armèe d'épines lorsqu'elle croit naturellement, mais ces épines disparoissent dans la plante cultivée. Sa fleur, à la quelle succéde une capsule en forme de poire, est d'un beau rouge. Les capres dont nous assaisonnons quantité de ragoûts, la salade aux anchois etc. ne sont que les boutons de cette fleur; on les recueille avant qu'ils se soient épanouis, et après les avoir séchés à l'air pendant un jour, on les fait mariner dans du sel et du vinaigre, les met ensuite en petites tonnes avec leur sauce, et les envoie dans toutes les provinces de l'Europe.
Ad99998 01 064a/freVers. I. T. I. No. 62.
VERS REMARQUABLES.
On donne le nom de Vers à des animaux, qui au lieu de sang n'ont qu'une liqueur blanche dépourvue de chaleur; qui n'ont ni pieds ni os, et se propagent par la ponte, ou en mettant au monde des petits tout vivans. Il y en a plusieurs qui sont dignes de notre attention, soit à cause de leur utilité, ou par rapport au dommage qu'ils causent a l'homme.
No. 1. Le Ver de Rosée.
Le corps de ce Vers est un composé d'anneaux qu'il peut allonger et rètrécir à volonté; il a en outre vers le milieu du corps, un bourrelet de chair relevé; sa couleur est d'un rouge brun. On le trouve dans le fumier, dans le terreau des jardins, et il sort ordinairement de terre après la pluie, ce qui lui a fait donner son nom. Il endommage considérablement les jeunes plantes, et a rarement plus d'une palme de longueur.
No. 2. La Sangsue.
La Sangsue vit dans les étangs, les marais et les ruisseaux; elle a 3 ou quatre pouces de longueur, et n'est, à proprement parler, qu'un ver a demi rond. Son dos noirâtre est strié de huit raies jaunes. Elle a la propriété singulière de s'attacher aux animaux ou aux hommes qui vont à l'eau, et de se remplir du sang, qu'elle leur suce, ne les quittant, que quand elle en est pleine. C'est pour cette raison qu'on s'en sert en mèdecine pour désemplir les vaisseaux sanguins de parties extérieures du malade; il est même vraisemblable que ce fut d'elle que les hommes apprirent à saigner et à ventouser.
No. 3. 4. 5. 6. Le Polype à Bras.
Les Polypes à Bras vivent dans l'eau. Leur corps, qui n'est qu'un simple Canal, est gélatineux, transparent, d'un jaune rougeatre (fig.6. a. b. c. d.) ou entièrement vert ,(fig. 3.). On voit à l'une des extrèmités de l'animal une espèce de bosse où se trouve sa bouche, autour de la quelle s'étendent ses bras, assez semblables à de très petites perles enfilées, et qu'il peut avancer ou retirer à volonté. Ils se servent de ces bras pour saisir leur proie, c. a. d. de petits insectes aquatiques, et les porter à leur bouche (fig. 4. 5.). Les Polypes s'attachent communément par la queue à quelque plante aquatique, et surtout à la lentille d'eau (fig. 3. et 6.). Ils se propagent aussi comme les plantes, jettent à leurs côtés des bourgeons qui l'accroissent comme les branches d'une plante, (fig. 3.), se séparent ensuite du tronc, et deviennent autant de jeunes Polypes. Il est singulier qu'en quelque nombre de morceaux que l'on coupe ces animaux, chaque partie devienne elle même un polype entier. La fig. 4. représente un Polype à Bras dans sa grandeur naturelle, s'emparant de sa proie; et la fig. 5. en fait voir deux, considérablement grossis, qui ont entortillé de leurs bras un insecte, qu'ils dévorent en commun.
Vers, qui se trouvent dans les viscères.
No. 7. Le Ver Cucurbitin.
No. 8. Le Ver Orbiculaire.
On trouve dans les viscéres des hommes et des animaux, plusieurs espéces de Vers, differens par leur forme aussi bien que par leur grandeur. Les plus dangereux d'entre eux sont, les Vers Solitaires, qui se reproduisent et ne peuvent se détruire tant qu'il en reste une seule partie dans le corps. Le Ver Cucurbitin, qui en est une espèce, se trouve dans les intestins de l'hommes. La petite pointe triangulaire qu'on lui voit, est sa tête. Le Ver Orbiculaire représenté ici de grandeur naturelle, s'attache de préférence au foie des animaux, et ressemble à une grande vessie remplie d'eau.
Ad99998 01 065a/freQuadrupedes XV. T. I. No. 63.
LOUPS ET RENARDS.
Les Loups et les Renards sont de la nombreuse famille des chiens. Ce sont en général des animaux féroces, qui sont à bien des égards dangereux ou nuisibles à l'homme. Il e n existe plusieure espèces, dont les plus remarquables sont:
No. 1. L'Hyène.
L'Hyène, que les anciens connoissoient déja comme un animal terrible, vit dans les deserts de la Perse, de la Syrie, de l'Egypte et de la Barbarie, où elle habite le creux des rochers. Elle a environ quatre pieds de longueur, les pattes hautes, et le poil gris strié de rayes brunes; elle a plutôt des soies que des poils; il règne sur son cou et le long de son dos, une jube ou crinière, qu'elle peut dresser et baisser à volonté. Elle sort la nuit pour-chercher sa proie, qui consiste en ânes, en chévres, en brebis, en hommes, et même en charognes et en cadavres, qu'elle déterre. Elle est d'un naturel si féroce et si cruel, et si courageuse en même tems, qu'elle seule met souvent en fuite deux lions.
No. 2. Le Chacal.
Le Chacal ressemble moins au renard qu'au loup, dont il a parfaitement la grandeur. Sa couleur est d'un jaune gris, il habite le Sud de l'Asie, la Perse, la Syrie, l'Egypte et le Nord de l'Afrique; il ne vit point, comme le renard, dans des terriers, mais dans les forêts et sur les montagnes, d'où il descend souvent, sans craindre les hommes, jusques dans les villes et les villages pour y chercher sa proie. On voit souvent jusqu'à deux cents de ces animaux attroupés. Le Chacal s'apprivoise aisément.
No. 3. Le Loup.
Le Loup se trouve dans toutes les parties du monde. Sa couleur varie, mais le plus ordinaire est gris brun, a trois pieds et demi de long, et à peu près la figure d'un chien de boucher. Le Loup prend les moutons, les chevreuils, les veaux et les poulains; il est si vorace, qu'il mange deux moutons à la fois lors qu'il en a le tems. Il n'attaque l'homme qu'en hyver lors qu'il est affamé. On a entièrement détruit cette race d'animaux pernicieux en Allemagne.
No. 4. Le Renard noir,
a quelque ressemblance avec le Loup, et il est plus grand que le renard ordinaire. On le trouve dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa pelisse est d'une extrême finesse, d'un noir luissant, et la plus chère et la plus précieuse, que nous connoissions jusques ici, de sorte qu'en Russie même, une belle peau de renard noir coute souvent jusqu'à 400 Roubles.
No. 5. Le Renard blanc.
Ce Renard est plus petit que l'ordinaire, et se trouve assez fréquemment dans toutes les contreés de notre globe sous le cercle polaire arctique. Il vit, comme notre renard, dans des terriers qu'il se creuse. Sa peau est douce et d'un beau blanc; on la connoit même en Allemagne, où cette sorte de pelisse n'est ni chère ni rare.
No. 6. Le Renard ordinaire.
Se trouve dans toute l'Europe et en Asie; il a environ 2 pieds de longueur, et la couleur de son poil est un brun fauve. II se creuse des terriers, est extrêmement craintif et rusé, et se nourrit par la même des bêtes qu'il prend par finesse plutôt que de celles qu'il ravit de force. Les animaux dont il fait sa nourriture sont surtout les poules, les oies, les faisans, les jeunes chevreuils, les lièvres et les lapins. Il aime aussi le miel des abeilles sauvages. On le prend dans des pièges, pour ne pas endommager sa peau.
Ad99998 01 066a/freOiseaux. XII. T. I. No. 64.
OISEAUX LES PLUS PETITS.
Le plus petit oiseau que nous ayons en Europe, est notre Roitelêt; mais il en existe de plus petite encore à la Chine et dans les Indes orientales. Voici les plus petits que les naturalistes ayent découverts jusques ici.
No. 1. 2. 3. Les Moineaux nains de la Chine, et
No. 4. Le plus petit Oiseau-mouche.
Nous avons fait graver ces Oiseaux de grandeur naturelle, et perchés sur un rameau de la plante, qui nous donne le Thé. Les Moineaux-nains de la Chine, sont de très jolis petits animaux fort variés par leurs couleurs. Il en est qui ont la tête rouge, les ailes bleues et le ventre blanc; (Fig. 1.) d'autres (No. 2.) ont les ailes et le dos rouges, la gorge bleue, et les dessous du ventre jaune; d'autres, enfin (No. 3.) ont la tête et le dos verts et le ventre blanc. Mr. le Docteur Spalowsky de Vienne est le premier qui en ait parlé, car on ne les connaissoit pas avant la publication de son Supplément à l'histoire naturelle des Oiseaux, dans lequel il assure avoir eu lui mêmes entre les mains de ces moineaux empaillés. Le plus petit oiseau mouche, (No. 4.) que nous avons pareillement représenté de grandeur naturelle, et suçant de la fleur du thé le miel dont il fait son unique nourriture, est du genre des Colibris, et se trouve naturellement au Brésil. Ce petit animal se prend souvent, comme une mouche, dans les toiles des grandes araignées, et n'étant ni assez grand ni assez fort pour se débarasser, il devient la proie de ces insectes, qui l'étranglent et lui sucent le sang. Les grandes araignées lui tendent en outre différentes embûches, c'est pourquoi ce petit oiseau, par un instinct naturel, construit son nid, qui n'est pas plus grand qu'une noix, immédiatement au dessous du nid d'autres oiseaux ennemis des araignées, aux quelles ils font la guerre et qu'ils dévorent, tandis qu'ils ne font aucun mal au petit oiseau qui s'est mis sous leur protection. L'oiseau-mouche se nourrit, comme nous l'avons dit, du miel de fleurs. Les Dames du Brésil portent de petits oiseaux mouches desséchés en guise de pendans d'oreille, à cause de la beauté de couleurs de ces petits animaux.
Ad99998 01 067a/freQuadrupedes XVI. T. 1. No. 65.
PARESSEUX ET TAMANOIRS.
Le Paresseux.
Cet animal est une singalarité parmi les quadrupèdes. Il ressemble presque au singe, a le corps droit lorsqu'il est assis, se nourrit des feuilles et des fruits des arbres, et vit au Bresil de même que dans les contrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cet animal est son extrême paresse et la lenteur avec laquelle il se meut; car il lui faut 8 ou 9 minutes de tems, non seulement pour porter un pied devant l'autre, mais encore un intervalle de tems égal pour se reposer. Il grimpe avec la même lenteur sur les arbres qui lui fournissent sa nourriture; aussi n'en quitte-t-il aucun qu'il ne l'ait entièrement depouillé, et pour l'abandonner il se roule, se laisse tomber, et fait avec lenteur le voyage d'un autre arbre. Les coups de bâton mêmes ne peuvent le forcer à se mouvoir plus vite: Il pousse à chaque pas un cri insupportable. C'est là sa seule défense; car il ne peut ni fuir ses ennemis ni s'en défendre, vû que ses griffes ne lui servent qu'à grimper. Lorsqu'il veut dormir, il embrasse étroitement une branche de ses quatre pattes, et se pend à peu près comme est suspendu un Hamac. Il n'y a que deux espèces de paresseux, savoir l'Ai et l'Unau.
No. 1. et 2. L'Ai.
L'Ai a environ deux pieds de longueur, et son poil est d'un gris brunâtre. A le voir en face, il a la figure assez semblable à celle d'un homme. Ses quatre pattes sont armées de trois longues griffes, tandis que l'Unau n'en a que deux aux pattes de devant et trois à celles de derrière.
No. 3 L'Unau.
L'Unau se trouve dans l'Amérique méridionale et aux Indes orientales; il est plus petit que l'Ai et n'a point de queue; mais on lui voit sur la croupe un bouquet de poils élevés; la couleur de son dos est brune; et celle de son ventre le gris blanc. Si l'on en excepte les griffes, il a toutes les qualités de l'Ai.
Les Tamanoirs.
La patrie de ces animaux, dont il n'existe que trois éspeces, sont l'Amérique méridionale et la brûlante Afrique. Ils se nourrissent de fourmis, qu'ils prennent en allongeant leur langue gluante sur la passage de ces insectes, dont elle est couverte après une couple de minutes; ils retirent alors la langue et avalent les fourmis qui la couvrent. A l'aide de leurs longues griffes ils grimpent avec facilité sur les arbres, où ils cherchent les fourmillières et prennent, par le moyen de leur grande langue effilée, les fourmis jusque dans les coins les plus cachés. Les griffes aiguës des Tamanoirs servent aussi à leur défense. Ils se mettent à cet effet sur le dos, et se battent avec tant d'acharnement, même contre le Tigre de l'Amérique, qu'ils font la plupart du tems pèrir leur ennemi. Il n'en existe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, que trois espèces:
No. 4. Le Grand Tamanoir.
Il a le poil long, de couleur jaune, blanche et noire. La longueur de son corps est de quatre pieds jusqu'à la naissance de la queue, et il a quatre orteils munis de griffes à chaque patte.
No. 5. Le Tamanoir moyen.
Cet animal vit principalement au Bresil. Il est à peine moitié aussi grand que celui dont nous venons de parler, a le poil lisse et d'un gris jaune avec une queue roulée, dont il se sert pour se pendre. Ses pattes de devant ont 4 orteils, et celles de derrière 5.
No. 6. Le Petit Tamanoir.
Sa longueur n'est que de 8 à 10 pouces, la queue non comprise, il a le poil doux, de couleur jaune, grise et brune, et sa queue est pareillement roulée.
Ad99998 01 068a/frePlantes. XII. T. I. No. 66.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Liège.
Le Liège est une espéce de chène, dont les feuilles sont toujours vertes et moins decoupées que celles des autres chênes, les glands qu'il porte sont aussi plus petits et de couleur jaune. Cet arbre crôit en Espagne, en Italie, et dans les provinces méridionales de la France, et est remarquable surtout par son écorce spongieuse et lègère, souvent épaisse de deux ou trois pouces, et que nous connoissons fous le nom de Liège. On fait de cette écorce des bouchons de bouteilles et de tonneaux, des semelles de souliers et plusieurs autres choses. Elle se détache avec facilité lorsque l'arbre a atteint un certain âge. On y fait à cet effet, dans un tems sec, une longue incision depuis le sommet de l'arbre, tous les 10 ans. L'ecorce ne tarde pas à repousser, et le Liège parvient de la sorte jusqu' à l'âge de 150 et même de 200 ans. On met incontinent dans l'eau les morceaux d'écorce que l'on a détachés les plaçant les uns sur les autres, les charge de pierres pour les redresses, et lorsqu'ils sont secs on en fait un article de commerce. Les Espagnols brûlent cette écorce dans des vaisseaux fermés, et en préparent une fort belle couleur noire, connue sous le nom de Noir d'Espagne.
No. 2. Le Térébinthe.
La Térébenthine, si connue dans nos Pharmacies est une resine fluide d'un jaune clair, plus épaisse que l'huile, mais plus liquide que le miel, qui decoule de plusieurs espèces d'arbres, et dont la qualité diffère par là même. On distingue en conséquence la vraie Térébenthine de Cypre, celle de Venise, et la térébentine ordinaire d' Allemagne. Le Véritable Térébinthe, représenté sur la planche, nous fournit la bonne térébenthine de Cypre, et crôit en Chine, dans les Indes orientales, en Afrique, et surtout dans les îles de Chio et de Cypre, de même qu'en Italie et en Espagne. Ses feuilles ressemblent presque à celles du frène, sa fleur, qui est violette, est remplacée par de petites capsules de couleur brune, et remplies de petites graines blanches (Fig. a & b). Pour en tirer la térèbenthine on fait, à plusieurs endroit du tronc de l'arbre, de profondes incisions, près desquelles on place des pierres plattes. Pendant la nuit la résine coule de ces incisions sur les pierres ou elle s'épaissit, et on la recueille tous les matins. La seconde espèce, ou la térébenthine de Venise, se recueille dans le Tyrol, l'Autriche et la Silésie, ou elle découle des Melèses et des Pins ; ce n'est à proprement parler, qu'une resine fine et liquide que l'on obtient en perçant le tronc des pins, et qu'on purifie en la fesant passer par des cribles de crin fort fins. Lorsque par la distillation on en a retiré l'huile de térébenthine, la résine, ou la poix dure qui reste après l'operation, est ce que nous appellons Colophane. Les joueurs de violon s'en servent pour frotter leurs archets.
Ad99998 01 069a/freQuadrupèdes XVII. T. I. No. 67.
CHAUVES-SOURIS de différentes espèces.
Les Anciens mettoient les Chauves-souris au nombre des oiseaux, parce qu'elles volent; mais ils avoient grand tort; car la chauve souris a toutes les proprietés des quadrupêdes, au nombre desquels elle doit réellement être mise. Il existe dans toutes les contrées de la terre, des chauves souris fort différentes les unes des autres, tant à cause de leur grandeur, que par rapport à leur conformation. Dans les pays chauds, òu elles sont plus grandes, elles se tiennent sur les arbres; tandis que dans les contrées plus froides elles se retirent dans les fentes des rochers et des murs, dans les tours, les églises, les granges et les vieilles maisons. Comme elles craignent la lumière, elles se reposent pendant le jour, et ne volent que depuis le crépuscule jusqu'à l'entrée de la nuit, parceque l'arrivée des hiboux, qui leur donnent la chasse, les contraigne de regagner leurs trous. Lors quelles se reposent, elles se suspendent par les pattes de derrière, ou par les crochets qu'elles ont aux ailes. Elles se nourrissent de papillons, de scarabées, de mouches, de moucherons et d'autres insectes, qu'elles prennent au vol; elles aiment aussi la viande, et surtout celle qui a été exposée à la fumèe et le lard. Dans nos contrées froides, les chauves souris se retirent pendant l'hyver dans des murailles épaisses, dans les caves, les caveaux, les creux des rochers ou des arbres, óu elles se trouvent en grand nombre suspendues en haut, fort prês et au dessous les unes des autres, et enveloppées de leurs ailes: le froid les engourdit, et elles restent ainsi suspendues jusqu'au printems, sans prendre la moindre nourriture, mais le retour de la belle saison les rappelle à la vie. Il y a quelques pays òu on les mange, tels sont, entre autres, la Chine, et les Philippines. Les espêces les plus remarquables de chauves-souris sont;
No. 1. Le Vampire.
Cet animal qui vit en Afrique et dans le Sud de l'Asie, est la plus grande des chauves-souris, que nous connoissions, car il a jusqu'à 10 pouces de longueur. Il se nourrit du fruit du palmier, dont il boit aussi le suc avec plaisir; il suce également le sang des hommes et des animaux, s'approchant d'eux quand ils dorment, et les léchant de sa langue rude, ce qui occasionne une plaie, qui lui donne la facilité de sucer imperceptiblement leur sang et souvent même de les faire périr.
No. 2. La Chauve-souris du Pèrou.
Elle est de la grandeur d'un rat, et vit au Pèrou. Sa tête est ronde, son museau ressemble à celui d'un doguin, et sa levre supérieure est fendue profondément, et à bec de lièvre.
No. 3. La Chauve-souris commune.
C'est la plus ordinaire en Allemagne; elle a 2 pouces et demi de longueur, et fait communément son séjour aux environs des villes et des villages.
No. 4. La Noctule.
Elle est aussi grande que la précédente, et se trouve surtout en France.
No. 5. Le Fer à Cheval.
Cette chauve-souris est remarquable sur tout par la conformation de son naseau, qui ressemble a un fer à cheval. Elle n'a pareillement que deux pouces et demi de long, et se trouve en France et en Allemagne.
No. 6. Le Chauve-Souris à Barbe.
Le Sénégal est sa patrie, elle a deux pouces de long, la tête assez semblable à celle d'un bouc avec sa barbe.
No. 7. L'Oreillard.
Est remarquable par la grandeur prodigieuse de ses oreilles, qui paraissent pour ainsi dire doubles. Elle a deux pouces de longueur, et se trouve quelquefois en Allemagne.
No. 8. La Petite rougette.
Est naturelle aux Iles Moluques, elle est longue de deux pouces et demi, a la tête plus grosse que toutes les autres, le museau épais et les lèvres pendantes.
Ad99998 01 070a/freAntiquités I. T. I. No. 68.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Les fameuses Mervéilles du monde dont on entend si souvent parler, doivent être mises au nombre des antiquitès les plus remarquables des peuples. Les anciens écrivains nous donnent comme tels, les grands et prodigieux chefs-d'oeuvre d'architecture et de sculpture, dont voici la description: 1) Les Pyramides d'Egypte; 2) Les jardins en l'air de Babylone; 3) Les murs de cette même ville; 4) Le Mausolée; 5) La Statue de Jupiter olympien; 6) Le Colosse de Rhodes; et 7) Le temple de Diane à Ephèse. Tous ces chefs d'oeuvre sont détruits, à l'exception des Pyramides, dont quelques unes se sont conservées dans leur entier, à cause de la solidité de leur structure, et que les voyageurs visitent et admirent encore de nos jours.
Pyramides. No. 1. Vue extérieure de la grande Pyramide. No. 2. Sa coupe en profil, et la vue de son intérieur.
Les Pyramides étoient les tombeaux des anciens Rois d'Egypte et de leurs familles. Elles sont situées dans le voisinage du Caire près du Nil, et surtout proche de la petite ville de Ghizê et des villages de Saccara et de Dashur, dans une contrée couverte de collines, que les anciens Egyptiens avoient vraisemblablement choisie pour le lieu de leur sepulture, puisqu'on y trouve encore des Momies dans des bâtimens souterrains ou Catacombes. Il existe encore près de Saccara et de Dashur 22, et près de Ghizé 6 pyramides dont quelques unes se sont conserveés et les autres tombées en ruine. Les trois principales sont dans le voisinage de Ghizé, et c'est de la plus grande et de la-plus célèbre de ces trois dernières, savoir de la grande Pyramide, que nous donnons ici l'image, non seulement parcequ'elle s'est parfaitement conserveé, mais encore parcequ'elle est ouverte, et qu'on l'a visiteé à l'intérieur. Le No. 1. en fait voir l'extérieur, et le No. 2. en montre la coupe et l'intérieur. Elle a 440 pieds anglais de haut, est construite de pierre calcaire fort tendre, on bien de la pierre du roc sur lequel elle est bâtie, et fut, dit-on, jadis revêtue de marbre, extérieurement. Il y a du pied jusqu'au sommet 208 marches, dont les premières ont 4 pieds de hauteur, tandis que celles qui sont plus voisines du sommet n'en ont que deux et demi. Le sommet a 13 pieds anglais, en quarré. Elle fut, dit-on, conitruite par un ancien Roi d'Egypte nommé Cheops, dont notre histoire ne fait aucune mention. Le Calife Mohamed la fit ouvrir, l'an de I. C. 827, dans l'espoir d'y trouver de grands trésors ; et y trouva une galérie, indiquée No. 2, qui conduit à deux chambres sepulcrales, dont la supérieure renferme un sarcophage de marbre jaune long de quatre aunes, et qui étoit vraisemblablement le tombeau du roi, comme la chambre inférieure étoit celui de la reine. Le canal qui descend de la galerie infèrieure jusques au fond est un puits, ou une galerie souterraine inconnue jusques ici.
No. 3. Les Jardins en l'air.
Les Jardins en l'air de Babylone, étoient un magnifique bâtiment, que Nahuchodonosor fit éléve pour l'amusement de la reine Amytis, son épouse, originaire de la Médie, pays couvert de montagnes; il y avoit sur les quatre terrasses de ce batiment des jardins et des nappes d'eau. Il y croissoit des fleurs, des buissons et des palmiers en pleine terre. Chaque côté de ce bâtiment avoit 400 pieds de long, et la terrasse supérieure égaloit en hauteur les murs de la ville de Babylone.
Ad99998 01 071a/freAntiquités II. T. I. No. 69.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
No. 1. Les Murs de Babylone.
Les Murs de Babylone, qui passoient pour la troisième merveille du monde; furent, dit-on, construits par la célèbre Reine Semiramis. Si l'on en croit les passages obscurs des anciens auteurs, ces murs avoient 50 aunes de hauteur, et étoient si larges, que 4 voitures, ou plutôt 4 chars de guerre, attelés chacun de 4 chevaux, pouvoient y marcher de front, sans s'embarasser les uns les autres. Ils étoient de briques réunies avec du bitûme au lieu de chaux, et munis d'un si grand nombre de tours, qu'on pouvoit y loger une nombreuse armeé. Ils formoient un quarré regulier, environné d'un grand fossé dans lequel couloit l'Euphrate, avec quantité de ponts. La ville étoit partagée par un bras du fleuve, sur les bords du quel etoient les fameux jardins en l'air. Le fameux Temple de Bélus ou la Tour de Babel, étoit au milieu d'une des moitiés de la ville.
No. 2. Le Mausolée.
Le Mausolée, qu'on regardoit comme la quatriéme merveille du monde, étoit un tombeau magnifique de Mausole, Roi de Carie, contemporain de Xerxes, Roi de Perse. Artémise, son épouse, qui l'aimoit avec tant de tendresse, qu'elle alla même jusqu'à mêler à sa boisson les cendres de son cadavre, lui fit élever ce précieux monument dans la ville d'Halicarnasse. C'étoit une espéce de temple auquel on montoit par 13 degrés; 36 colonnes de l'ordre Corinthien et quantité de Statues et d'autres chefs-d'oeuvre d'architecture l'environnoient, et il étoit surmonté d'une pyramide élevée, au sommet de la quelle on voyoit un char de triomphe attelé de quatre chevaux. Tout l'èdifice avoit 105 pieds de hauteur, et cinq des plus célèbres Architectes et artistes de l'antiquité, savoir; Scopas, Bryaxis, Timothée, Leochares et Pythis y avoient travaillé. Ces cinq artistes voulurent, par ce précieux ouvrage, laisser à la posterité une preuve de la perfection de leur art, et continuèrent à travailler à ce monument, qu'ils achévèrent, malgré la mort d'Artemise, qui mourut avant que cet edifice fût achevé. C'est de ce beau monument que tous les tombeaux et les monumens précieux reçurent le nom de Mausolées, que leur donnèrent les anciens Romains, et qui s'est conservé jusques à nos jours.
Ad99998 01 072a/freAntiquités III. T. I. No. 70.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
No. 1. Le Colosse de Rhodes.
Le Colosse de Rhodes, cinquième merveille du monde, étoit une Statue du Soleil ou d'Apollon, faite d'airain, et haute de 70 aunes, que les habitans de Rhodes avoient fait placer à l'entrée de leur port, pour servir de fanal. Ce fut le célèbre fondeur Charès qui la coula. Il travailla 12 ans a ce prodigieux ouvrage. La Statue étoit munie à l'intérieur de grosses ancres de fer, et remplie de pierres de taille, de façon cependant qu'on montoit intérieurement jusqu'au réchaud. Elle étoit ornée d'une couronne radieuse doreé, et armée d'un arc et de flêches. Un tremblement de terre renversa ce Colosse 56 ans après sa construction; mais l'Empereur Vespasien le fit redresser. A la prise de Rhodes par les Sarrasins en 667, leur roi Moavia la fit renverser, parceque leur religion leur défend d'avoir des images, et en vendit l'airain à un Juif, qui en chargea 900 chameaux. Le Colosse étoit si grand, qu'un homme pouvoit à peine embrasser un de ses doigts, et qu'un vaisseau passoit à pleines voiles entre ses jambes.
No. 2. La Statue de Jupiter Olympien.
Les Grecs et les Romains aimoient à mettre dans leurs temples des Statues colossales, pour inspirer par ce moyen une haute idée de la majestè des Dieux, et de leur supériorité sur les hommes. La célèbre Statue de Jupiter olympien, qui étoit dans le temple d'Olympia, est entre autres une preuve de cette assertion. Cette Statue, y compris le trône sur lequel elle etoit, avoit 68 pieds de haut, elle étoit d'yvoire et d'or, et de la main de Phidias. La tête du Dieu étoit ceinte d'une couronne de laurier, il tenoit de la droite une petite victoire, et de la gauche une sceptre surmonté d'un aigle. Son manteau étoit d'or, les Heures et les Graces dansoient sur le dossicr de son troue, dont les bras représentoient deux Sphinx. En un mot on faisoit si grand cas de ce chef d'oeuvre de l'artiste grec, qu'on le regardoit comme la sixième merveille du monde.
No. 3. Le Temple de Diane à Ephèse.
Tout ce que nous savons de cette septième merveille du monde, c'est que le temple de Diane à Ephèse, étoit le plus beau et le plus renommé de tout l'univers. Il avoit, dit on, été construit par une Reine d'Amazones. Un fameux scélerat nommé Hérostrate le brûla, uniquement pour immortaliser son nom ; mais les Ephésiens le rebâtirent avec plus de magnificence qu'auparavant, et y employèrent toutes leurs richesses. Le fondament et les voûtes souterraines de ce temple existent encore actuellement dans l'Asie mineure: mais il ne nous reste de sa forme extérieure aucun image, si ce n'est l'image bien imparfaite, qu'on en voit sur quelques médailles antiques, et que nous donnons cy-joint.
Ad99998 01 073a/frePlantes. XXIII. T. I. No. 71.
PLANTES UTILES A LA TEINTURE.
No. 1. L'Indigo, ou l'Anil.
La tige de l'Indigo est de l'épaisseur d'un doigt, et haute de 3 ou 4 pieds. Elle pousse quantité de branches et de feuilles; sa fleur est rouge, et la-semence est renfermèe dans de petites gousses (a). Cette plante croit dans les Indes orientales et occidentales, de même que dans l'Amérique espagnole. C'est de ses feuilles et de ses tiges qu'on prèpare la couleur bleue foncèe que nous connaissons sous le nom d'Indigo, et dont les Hollandais, les Anglois, les Espagnols et les François font un commerce considerable. Pour préparer cette couleur on coupe les feuilles et les tiges de l'Anil avant qu'elles fleurissent, les met dans de grandes cuves, et verse de l'eau par dessus. Cette masse ne tarde pas à entrer en fermentation; elle s'échauffe et êcume fortement. Il récule de la un liquide épais et de couleur verte, qu'on soutire dans d'autres cuves, dans lesquelles on l'agite fortement avec des fouloirs jusqu'à ce qu'elle écume, que les parties colorantes se rassemblent, et que le liquide devienne bleu. On le laissé alors reposer pour que la couleur se précipite; puis on en soutire l'eau qui est jaune, et recueille la couleur bleue, qui s'est précipitée, dans des sais, on la met ensuite dans dee caisses de bois pour la faire sécher: telle est la préparation de l'Indigo, production dont on fait un si grand commerce.
No. 2. La Garance.
Cette plante n'est pas moins importante pour la teinture que la précédente; car la couleur rouge, qu'elle fournit n'est ni moins bonne ni moins durable que le bleu d'Indigo. Elle croît en buissons à la hauteur d'environ trois pieds; à sa fleur, qui est jaune, succèdent de petites baies noires, sa racine se conserve plusieurs annèes dans la terre et pousse tous les ans de nouvelles tiges. On fait surtout usage de sa racine, qui est d'un beau rouge, et dont on teint les draps ; les ètoffes de laine, et les Indiennes ; aussi la cultive-t-on beaucoup en Flandres, dans la Zélande, en Alsace, dans le Palatinat et en Silèsie, où on la plante dans les champs et dans les Jardins. Ou arrache les racines de la garance lors qu'elles ont atteint la grosseur d'un tuyau de plume, les sépare de leurs tiges, les nettoye de la terre qui y reste attachèe, les fait secher, et les reduit en poudre dans des moulins: on met en suite cette poudre en tonnes, et en fait un grand commerce dans les pays ètrangers. En ajoutant differens cels à la garance on en obtient plus de cinquante couleurs diffèrentes. Cette qui vient de la Hollande, ou de la Zèlande passe pour la meilleure.
Ad99998 01 074a/freOuadrupêdes XVIII. T. 1. No. 72.
ANIMAUX des pays chauds.
No. 1. L'Hippopotame.
L'hippopotame est peut-être, apres l'éléphant, le plus grand animal terrestre, car il a les 2/3 de la hauteur et presque la longueur de ce dernier. L'Afrique est sa patrie, et comme il aime de préférence les bords de fleuves et surtout du Nil, on lui a donné le nom de cheval du Nil, quoiqu'il n'ait pas la moindre resemblance avec le cheval, si ce n'est peut-être le hennissement. Il est d'un gris noir, et sa peau épaisse, qui est presque denuée de poils est striée transversalement de rayes noires. Sa tête a presque la forme de celle d'un boeuf; mais elle est sans cornes: il a une gueule epouvantable avec de dents terribles de la longueur d'une aune, et ses levres sont garnies de soies fort roides. L'Hippopotame se nourrit de riz, de cannes à sucre et de poissons; car il vit aussi bien dans l'eau que sur terre. La timidité de cet animal fait qu'il se cache le jour dans les marais et les joncs, et ce n'est que la nuit qu'il va chercher sa nourriture. Il est doux, et l'homme n'a rien à en redouter quand il ne le harcèle pas; il craint aussi beaucoup les armes à feu. Il pêse près de 4000 livres, on le tue pour avoir son lard, qui est ordinairement du poids de mille livres, et dont on fait de l'huile. Ses dents sont plus éstimées que l'yvoire, et l'on fait de la peau des badines et des fouets.
No. 2. Le Tapir ou l'Anta.
Cet animal aime la tranquilite et la solitude; il vit dans l'Amerique méridionale, et se cache pendant le jour dans les marais, comme l'Hippopotame; il se sauve à la nage quand on le poursuit, peut plonger et rester assez longtems sous l'eau. Le Tapir est à peu près aussi grand qu'un jeune boeuf ou taureau, sa couleur est un noir rougeâtre, la forme de son corps est presque semblable à celle d'un porc, car il a la tête pourvue d'un grouin, ou si l'on veut, d'une trompe, courte à la vérité, mais cependant semblable à celle de l'éléphant, et cepropre aux mêmes usages que cette dernière. Il se nourrit de racines et de plantes, mais il aime surtout les cannes à sucre, ce qui fait qu'il dévaste souvent les plantations. Il est d'un naturel doux et facile à apprivoiser, it ne vit jamais avec d'autres individus de son espèce, mais toujours seul. Les Americains mangent sa chair, et se servent de sa peau comme de cuir.
Ad99998 01 075a/frePlantes. XIV. T. I. No. 73.
LA VRAIE RHUBARBE.
La vraie Rhubarbe si connue par ses vertus médicinales, est une plante Asiatique naturelle au milieu de l'Asie, à la Chine, au Tibet, au Mongul, à la Bulgarie et aux contrèes méridionales de la Sibérie. Sa racine est épaisse, noueuse. (Fig. 1.) de couleur brune, branchue et filamenteuse. Elle est à l'intérieur d'un beau jaune, strié de rouge, comme le font voir les coupes 5 et 6. Cette plante forme un buisson considérable; porte de grandes feuilles dentelées ainsi que le représente l'esquisse No. 3 , et pousse une tige haute de 2 ou 3 pieds, qui porte quantité de petites fleurs d'un blanc jaunâtre, disposées par étages le long de la tige, comme on le voit Fig. 2. Il y a plusieurs sortes de véritable Rhubarbe, dont l'Asie fait en général un grand commerce avec l'Europe, tant par terre, par la Russie, que par mer par le Levant et les Indes orientales. La meilleure est celle qu'on appelle Russe, c. à. d. celle, que les marchands de la Bulgarie apportent aux confins de la chine, Kiachta en Sibérie p. e., qu'ils vendent aux marchands Russes, dont les caravannes l'apportent à Petersbourg. On apelle Rhubarbe des Indes orièntales une autre sorte de Rhubarbe de moindre qualité, qu'on exporte de la Chine par mer. La Rhubarbe, pour être bonne, doit être peu dense, spongieuse, plutôt légère que pésante et facile à rompre; sa couleur extérieure doit être un jaune brun (Fig. 4.) et celle de l'intérieur rougeâtre, marbrè ou striée de couleur de safran et de jaune pâle (Fig. 7.) Elle doit avoir un gout amer, et astringent, et l'odeur aromatique mais agréable. La mauvaise est ou trop spongieuse ou vermoulue, trop dure ou trop ligneuse, elle est brune ou noireâtré à l'intérieur. On cultive actuellement avec fucces la Rhubarbe en Allemagne, p. e. dans le Palatinat, où on la plante en pleine campagne; mais on prètend que cette Rhubarbe n'égale celle d'Asie, ni en goût ni en odeur, ni même en couleur.
Ad99998 01 076a/freInsectes. V. T. I. No. 74.
ECREVISSES REMARQUABLES.
NO. 1. Le Homard.
Le Homard, est, à proprement parler, l'ecrevisse de mer, et ressemble le plus à nos écrevisses de rivière par sa forme et sa figure; il est surtout remarquable par sa grandeur prodigieux; car il a souvent 2 ou 3 pieds de long. Sa chair est mangeable, mais un peu grossière et dure. Cet animal a tant de force dans les serres qu'il peut couper le bras à un homme, trancher les cables des vaisseaux, et prendre et tuer d'assez gros poissons. Il est d'un gris brun lorsqu'il est en vie, et d'un beau rouge quand il est cuit, comme celui que représente la planche.
No. 2. Le Crabe.
Le Crabe, que l'on nomme encore Cigale de mer et que les allemands appellent aussi Taschenkrebs (Ecrevisse de poche), parcequ'il a quelque ressemblance avec la pannetière d'un berger, est une écrevisse de mer sans queue, qui se trouve dans l'ocean septentrional et dans la grande mer du Sud, et quelquefois aussi sur le rivage. Il est une ou deux fois aussi gros que le poing, d'un gris verdâtre, et passe pour un manger délicat. II y a des Crabes qui pesent jusqu'à 8 ou 10 livres. Ils sont d'une fécondité si prodigieuse, qu'on a déjà trouvé plus d'un million d'oeufs dans une seule femelle.
No. 3. L'écrevisse de Moluques.
Cette écrevisse est du genre des crabes; on la trouve aux iles Moluques et elle est remarquable à cause de sa figure particulière. La fig. 3. la représente, vue en dessus, et la fig. 4. en fait voir le dessous. Elle a 2 ou 3 pieds de longueur; sa tête est une écaille prodigieuse, qui cache presque l'animal entier, et sa queue est un long tuyau triangulaire pointu comme une aiguille, qu'on casse aussitôt que l'écrevisse est prise, parcequ'elle s'en sert pour se défendre, et que sa piqure est aussi dangereuse que celle du scorpion. Sa chair est en petite quantité mais mangeable.
Ad99998 01 077a/frePlantes XV. T. I. No. 75.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. La Vanille.
La Vanille est une plante rampante, qui croit sur les montagnes de l'Amèrique mèridionale, du Mexique, du Pèrou, de la Guyane et des Indes occidentales. Elle pousse une tige d'environ 20 pieds de longueur, qui rampe sur la terre, ou l'attache aux arbres, par le moyen des fils, dont elle est pourvue comme la vigne. Elle porte des grandes feuilles d'un vert jaune, et des fleurs d'un jaune blanchâtre assez semblables aux lys. A ces fleurs succèdent des gousses brunes longues de 6 pouces (a) et fort étroites, qui renferment quantité de grains très petits et d'un brun noir (b) ; ces grains ont une odeur balsamique très agréable et un goût aromatique: on s'en sert dans l'apprèt de différens mets, mais surtout dans la préparation du Chocolad, auquel ils donnent un excellent goût. L'Espagne en fait un très grand conmmerce avec tout le reste de l'Europe.
No. 2. La Coloquinte.
La Coloquinte est une plante asiatique du genre des concombres, dont les branches, qui sont fort longues, rampent sur la terre. Son fruit est rond et jaune de la grosseur d'une orange, et renferme à l'intérieur des pepins plats et de couleur blanche; ce fruit est remarquable sur tout par son extrême amertume, qui l'emporte sur tout ce que nous connoissons d'amer. On s'en sert dans les pharmacies comme d'un remède. Cette plante crôit principalement dans les îles de l'Archipel, et on l'apporte du Levant en Europe comme marchandise.
Ad99998 01 078a/freHabillemens I. T. I. No. 76.
HOMMES d'EUROPE.
La race humaine est répandue sur toute la surface de la terre, et sa nature est telle qu'elle peut s'accoutumer à tous les climats. La différence de ces derniers, et la diversité des alimens a produit parmi les hommes des variétés singulières et remarquables, tant dans la hauteur de leur taille et la couleur de leur peau, que dans la nature de leurs cheveux et leur phisiognomie; ou si l'on veut, cette difference a produit ce que nous appellons espèces d'hommes, dans les cinq parties de la terre. Tous les peuples connus de tous les tems et de tous les pays aussi bien que de tous les climats peuvent descendre d'une seule et même souche. La hauteur la plus ordinaire de l'homme est de 5 pieds 4 ou 8 pouces; cette hauteur varie néanmoins beaucoup chez les différentes nations. Les Patagons, habitans de l'Amérique méridionale, considérés comme nation, sont les plus grands hommes que nous connoissions, car ils ont 6 à 7 pieds de haut; les plus petits au contraire se trouvant parmi les nations qui habitent vers les pôles; tels sont p. e. les Esquimaux, les Groenlandais, les Lapons, les Samoïedes, les Ostiaques, et les Pécherais, qui n'ont pas plus de 4 pieds de hauteur. L'homme vient au monde tout nu; la nature ne lui donne aucun vêtement; de la vient que de tems immémorial il s'est fait des habits, soit pour se garantir de l'intempérie des saisons, soit pour se parer, soit enfin par pudeur, pour couvrir certaines parties de son corps. Il n'y a qu'un très petit nombre de nations entièrement sauvages, qui aillent toutes nues. Elles se sont presque toutes choisi de certaines formes de vêtemens, qu'elles conservent toujours, et qu'on nomme pour cette raison costumes ou habillemens nationaux. Il en existe un très grand nombre, que nous donnerons successivement. Nous nous contenterons pour le présent de représenter des hommes de 5 parties du monde, et quelques uns de leurs principaux habillemens, pour en faire voir la difference.
Européens.
No. 1. et 2. François.
Les deux sexes en grande parure. Le Costume François est devenu depuis longtems l'habillement dominant des personnes les plus distinguées de presque toutes les nations de l'Europe; parcequ'autrefois les modes françaises avoient, pour ainsi dire, force de loi partout.
No. 3. et 4. Anglois.
Les deux sexes en négligé. L'habillement anglais est plus favorable à la santé, et plus commode pour vaquer à ses affaires que le françois. Depuis quelque tems il est aussi généralement adopté dans l'Europe que celui des François l'etoit auparavant.
No. 5. Montagnard Ecossois. Dans le costume militaire de sa nation.
Les montagnards Ecossois, ou les habitans de la haute Ecosse, forment peut-être la nation la plus ancienne et la moins mélangée de l'Europe, car ils descendent directement des anciens Calédoniens. Une des particularités de leur habillement, est, qu'ils ne portent jamais de culottes, mais un simple tablier, qu'ils nomment Kelts. Ils ont à leur ceinture une grande bourse de peau de chien marin, qui pend devant eux, et leur tête est couverte d'un bonnet garni d'un plumet.
No. 6. et 7. Turcs.
Ils sont tous deux de condition et richement habillés. Les hommes et les femmes portent de longues culottes fort larges, qui leur descendent jusque'à la cheville des pieds. Leur habillement est incommode dans bien des cas.
No. 8. et 9. Samoïedes.
Les Samoïèdes sont le peuple le plus septentrional de l'Europe, car ils habitent la Russie européenne et les bords de la mer blanche jusqu'au 75eme degré de latitude septentrionale. Leur teint est basané, c.à.d. d'un jaune brun, et leur hauteur excède rarement 4 pieds. Leur habillement de la tête aux pieds est fait de peaux de rennes, et garni d'autres pelisses ou de bandes de draps de couleur.
Ad99998 01 079a/freHabillemens II. T. I. No. 77.
HOMMES d'ASIE.
Par rapport à ses habitans l'Asie est la partie la plus remarquable de notre globe; elle est pour ainsi dire le berceau du Genre humain, car elle fut la première habitée par des hommes, qui de là se répandirent sur toute la surface de la terre. Notre histoire commence en Asie. C'est là que les premiers empires furent fondés, c'est de l'Asie que sortirent les arts, les sciences et la religion. Cette partie du monde est, à cause de sa prodigieuse grandeur, et de la diffèrence des climats, habitée par quantité de nations d'espèces très différentes tant par la couleur de leur teint, que par leur stature, leurs habitudes naturelles, leurs moeurs et leurs habillemens. L'on y trouve des peuples civilisés, des Nomades et des sauvages encore brutes, avec lesquels nous ferons connoissance dans la suite. Nous ne donnons ici que quatre nations asiatiques de quatre climats différens, et dont les habillemens différent en conséquence les uns des autres.
No. 1. Habitans des Indes orientales.
Ils ont le teint basané et les cheveux noirs; l'homme est un des principaux de l'Indostan. Son vêtement est composé d'un long caftan de soie, avec une ceinture, et d'un petit turban qui enveloppe toute la chevelure. Il a le cou et les bras ornés de joyaux et de rangs de perles. La femme est une personne de distinction du Bengale. Elle porte de longues culottes fort amples, et par dessus un jupon de mousseline. Les bras et le corps depuis la ceinture jusqu' au sein sont nus. Ses mamelles sont renfermées dans un étui fait de bois léger et recouvert d'un petit corset d'étoffe d'or. Elle a la tête recouverte d'un três-grand voile de gaze; et les cheveux, les oreilles, le cou, les bras, les chevilles des pieds, les doigts et les orteils ornés de quantité de perles, d'anneaux et de bijoux. Elle tient à la main un flacon d'argent rempli d'eau-rose.
No. 2. Sibériens.
Les Sibériens forment les nations les plus septentrionales de l'Asie; ils sont pour la plûpart Nomades ou sauvages. Ils ont le teint d'un blanc sale et jaunâtre, et les cheveux noirs ou d'un brun foncé. - L'homme est un Jakute; son habillement est fait de peau de renne et garni d'autres pelisses; l'arc, les flèches et le javelot sont ses armes. La femme est une Tschuktschienne du peuple le plus sauvage et le plus grossier du nord de l'Asie, sur les bords de la mer glaciale. Tout son habillement est une espèce de froc et des bas de peau de renne, et une peau d'ours.
No. 3. Kalmoucs.
Les Kalmoucs, peuple du Mongul, sont Nomades et demeurent plus au sud, aux environs du Tibet. Ils ont le teint blanc, les cheveux noirs, et le visage un peu applati. Les hommes portent de larges culottes, des bottes rouges, une longue veste, point de chemise, mais un grand Caftan, et un bonnet de peau plat. Les femmes ont des bottes jaunes et des bonnets comme les hommes, une grande veste sans manches, qui leur descend jusques aux pieds, et par dessus laquelle ils mettent un caftan doublé de peau. Leurs cheveux noirs sont séparés en deux parties, qui forment deux longues tresses.
No. 4. Arabes.
Comme ces peuples habitent les climats chauds de l'Asie, ils ont le teint brunâtre, et les cheveux noirs. L'homme est un Arabe de distinction. Il porte des pantouffles à ses pieds nus, de grandes culottes, et une chemise par dessus; il a sur sa chemise une longue veste et une ceinture; le reste de son habillement est un habit fort large et un grand turban blanc. Les Arabes ont à leur ceinture une espèce de couteau courbe, qui leur sert d'armes, et auquel ils ont coutûme de pendre un chapelet. La femme est une femme du commun; son habillement consiste en longues culottes de couleur, une chemise à manches fort larges, un voile sur la tête, des anneaux d'or on de métal aux oreilles et aux bras, et quelques rangs de fausses perles autour du cou. Les femmes arabes se font ordinairement des raies noires dans le visage.
Ad99998 01 080a/freHabillemens III. T. I. No. 78.
HOMMES d'AFRIQUE.
L'Afrique renferme des hommes de stature, de couleur et d'habitudes naturelles tres différentes; il y en a de blancs, d'olivâtres, de basanés et de noirs. Comme l'intérieur de cette partie du monde ne nous est que peu connu, nous sommes obligés de nous contenter de faire mention de quelques habitans des côtes. En voici quelques-uns.
No. 1. Egyptiens.
Les habitans de l'Egypte sont blancs et bienfaits, comme les Européens. Les principaux d'entre eux, hommes et femmes, vivent et s'habillent magnifiquement et presque tout à fait à la turque, comme on le voit ici. Cela vient sans doute de ce que l'Egypte est une province turque, dans laquelle se trouvent quantité de Turcs et de Grecs.
No. 2. Hottentots.
Ces peuples habitent la pointe méridionale de l'Afrique. Leur teint est d'un brun clair, et leur phisiognomie, qu'ils défigurent encore par differentes peintures, est fort laide ; car ils ont l'air de singes. Ils vont presque tout nus, et ne sont couverts que d'une grande peau de mouton. Ils portent sur leur têtes des bonnets de différentes formes; ils ont autour du ventre et du cou plusieurs rangs de perles de verre rouges et blanches, et des coquillages. Ils s'entortillent les bras et les jambes de boyaux de mouton frais et remplis de leur fiente. Les femmes s'enveloppent les reins d'une piéce de drap grossier, et portent devant elles un petit tablier de couleur. Ils sont armés de javelots.
No. 3. Les Gonaques.
Les Gonaques et les Caffres habitent les côtes mêridionales et occidentales de l'Afrique, et sont proprement des Nègres. Les premiers ont le teint d'un brun foncé; ils font bien faits, et ont les cheveux noirs, courts et crépus, comme la laine des jeunes agneaux. Ils sont tout nus si ce n'est que les hommes portent un petit tabliet et les femmes encore un morceau d'étoffe autour des reins ; ils se parent d'ailleurs le cou, les bras, les mains, les jambes et le ventre, de quantité de perles de verre, de coquillages blancs, d'os etc. Leurs armes sont l'arc et les flêches.
No. 4. Les Caffres.
Les Caffres sont tout noirs; ils ont les cheveux noirs et crépus comme les Gonaques; mais leur tête est plus allongèe que celle de ces derniers. Ils se brûlent toutes sortes de figures dans le visage. Les hommes sont tout nus, et ne portent pour tout vêtement qu'une rangée d'os blancs autour du cou, et une ceinture de joncs autour des reins. Outre le petit tablier ordinaire, et les rangs de perles ou de coraux, les femmes portent aussi fréquemment en guise de manteau, une peau de mouton, dans laquelle elles portent leurs enfans. Les armes des caffres sont le javelot.
Ad99998 01 081a/freHabillemens IV. T. I. No. 79.
HOMMES d'AMÉRIQUE.
L'Amérique, la plus grande partie du monde. s'étend presque d'un pole à l'autre et passe par toutes les zones, de là vient qu'elle est habitée par des hommes d'espèces très différentes. Il faut bien distinguer les naturels de l'Amérique, des Européens qui vivent dans cette partie du monde, et qui en habitent les côtes et les îles. Les premiers vivent pour la plûpart en sauvages dans l'intérieur du pays, où la cruauté des Européens les a chassés depuis la découverte de l'Amérique. En voici cinq nations.
No. 1. Les Groënlandois.
Les Groenlandois habitent vers le pôle septentrional en Amérique; ils sont de petite taille, d'un teint brun sale, et ont les cheveux noirs et lisses. L'habillement des hommes et des femmes, de la tête aux pieds, est très joliment fait de peaux de chiens marins, et garni de bandes de drap de couleur. Ils portent en hyver des pelisses sur leurs têtes. Leurs armes sont l'arc, les flèches et la lance. Ils sont très habiles à la pêche de la baleine.
No. 2. Les Unalaschkales.
Une des nations que le Capitaine Cook a découvertes dans son troisième voyage autour du monde, sur les côtes occidentales de l'Amérique septentrionale. Unalaschka est une des Isles aux renards. Ses habitans sont tous pêcheurs. Ils ont les cheveaux noirs, le teint foncé, et portent en guise d'ornement des os aux lêvres supérieure et inférieure, qu'ils se percent à cet effet. Les hommes et les femmes portent un large habit de peaux d'oiseaux ou de chiens marins, assez semblable à une chemise, et garni de bandes de drap de couleur. Leur tête est couverte d'un bonnet de joncs; et leur chaussure consiste en une espèce de bottes informes, faites d'arbre et de chien marin.
No. 3. Les habitans de la Virginie.
La Virginie est un pays chaud, de là vient que la plûpart des sauvage qui y sont naturels, vont nus, et ne portent qu'un tablier chamarré et garni de plumes de perroquets, de toutes sortes de couleur, autour de leurs reins. Leur teint est basané, leur chevelure longue et noire, leur taille haute et noble. Ils portent autour du cou des os et des coquillages. Pour se parer, ils se font toutes sortes de figures dans la peau. Leurs armes sont l'arc et les flêches; et pour se donner un air redoutable, ils attachent à la partie postérieure de leur tablier une longue queue de tigre ou d'autres animaux, qu'ils trainent après eux.
No. 4. Les Patagons.
Le pays de Patagons est dans la partie méridionale de l'Amérique, et ses habitans sont les hommes les plus grands qu'on ait jusques ici decouverts au monde; car les hommes et les femmes n'ont pas moins de 7 pieds de haut. Leur teint est très basané, et ils ont coutume de se peindre des figures blanches sur la peau, et surtout au visage autour des yeux. Leurs cheveux sont noirs, les hommes les ont courts comme des soies, et les femmes en font deux tresses, auxquelles elles pendent des boutons de verre coloré. Ils vont nus, à l'exception d'un morceau de peau de Guanico, qu'ils portent autour du corps, et d'une espèce de brodequins de même matiere, mais sans souliers, et pourvus d'épérons de bois; parcequ'ils sont presque toujours à cheval. - Leurs armes sont des frondes, dont ils se servent aussi à la chasse.
No. 5. Les Habitans des Terres de feu.
Les Pécherais ou habitans de Terres de feu en delà du détroit de Magellan sont ceux qui habitent le pôle austral de notre globe. Ils ont à peine 4 pied de haut, et le teint d'un brun sale, ils sont mal faits et de très chétives créatures. Malgré le froid qui règne dans leur climat, ils sont presque tout nus, ne portent qu'un manteau et des souliers de peau de chien marin, et se parent de coraux rouges et de pièces de drap que les bateliers échangent avec eux.
Ad99998 01 082a/freHabillemens V. T. I. No. 80.
HOMMES d'AUSTRALIE.
Le climat doux et même chaud de l'Australie, rend les habits presque inutiles à ses habitans. Plusieurs peuples de ces coutrées vont tout nus, tels sont p.e. les habitans de la nouvelle Hollande, et les autres se couvrent d'étoffe de papier, ou de nattes de joncs que leur art encore grossier ne produit qu'avec peine. Nous allons considérer plus en détail quelques unes des principales nations de cet archipel nouvellement découvert.
No. 1. Habitans d'Otahiti.
Ils ont le teint basané, les cheveux noirs et crépus. Leur habillement consiste en général en une espèce d'étoffe non tissue, et faite de l'écorce du Papyrus ou de l'arbre à pain, dont ils entortillent de longues pièces de 30 à 40 aunes, à volonté, autour de leurs corps. Les hommes de distinction portent aussi des pièces de cette étoffe autour de leur tête.
No. 2. Les insulaires de Sandwich.
Leur teint est également basané, et la peau elle même ornée, surtout chez les hommes, de figures noires qu'ils y impriment. Leurs cheveaux sont crépus et d'un brun foncé. Les hommes et les femmes n'ont d'autre vêtement qu'un petit tablier d'écorce de Papyrus autour des reins. Les femmes se parent en outre de rangs de plumes de couleurs différentes, qu'elles portent autour du cou et dans leurs cheveux. L'homme représenté sur la planche est un danseur, qui a pour cette raison une guirlande de roseaux autour du cou, et porte dans ses mains un panier fait de plumes bigarrées.
No.3. Habitans de la nouvelle Zélande.
Leur teint ressemble à celui des précédens, et leurs cheveux sont noirs et lisses. L'homme représenté debout porte pour tout vêtement un manteau de joncs, qui paroit tout velu et lui donne l'air extrêmement sauvage. Il porte en guise d'ornemens des os et des dents de poissons pendues à son cou et à ses oreilles, et il a dans ses cheveux un peigne et quelques plumes rouges. Il tient à la main la hache dont il se sert dans les combats, et son couteau de pierre nommé Patuh-Patuh, est pendu à sa ceinture. La femme, représentée assise, a un habit, en forme de chemise, tissu des filaments d'une plante, et joliment brodé en poils de chien, et en plumes d'oiseaux de diverses couleurs.
No. 4. Habitans de la nouvelle Hollande.
La nouvelle Hollande est le continent de l'Australie, mais ses habitans sont les sauvages les plus bruts, qu'on ait jusques- ici découverts dans cette partie du monde. Il s'opposèrent toujours avec force au premier de barquement des Européens. Ils ont la peau noire, comme les nègres de l'Afrique; leur phisiognomie diffère cependant de celle de ces derniers; Leurs cheveux et leur barbe sont noirs et crépus. Ils vont tout nus, et ne connoissent aucun vêtement, mais en revanche ils se peignent des figures blanches sur la peau, et se barbouillent souvent le corps d'une terre d'un brun rouge, de l'épaisseur du doigt. Leurs armes sont des boucliers de bois, des sabres de même matière, et des lances d'arrêtes de poissons. Ils sont voisins de Botany-Bay, nouvelle colonie, où les Anglais envoyent leurs voleurs et autres criminels.
Ad99998 01 083a/freMelanges IV. T. I. No. 81.
VAISSEAUX.
Les Vaisseaux peuvent être comptés parmi les machines les plus ingénieuses et les plus utiles que l'industrie de l'homme ait jamais inventées. Un arbre creux, tel que les sauvages s'en servent encore pour leurs canots, en a probablement donné la premiere idée. Mais quelle distance prodigieuse de ce foible commencement à la construction d'un vaisseau de guerre ! Combien d'esprit et de connoissances ne faut-il pas supposer avant qu'on ait pû achever un bâtiment aussi immense, composé de poutres, de planches, de fer et de cordage, propre á porter les fardeaux les plus pésans, à cingler en toute sureté d'une partie du monde à l'autre, à braver les vents et les flots, et à pouvoir malgré cela, être dirigé par une seule personne! La Navigation est de la derniere importance pour le commerce de toutes les Nations.
La grandeur et les formes des vaisseaux sont trés differentes, selon les eaux et l'usage pour lesquels ils sont destinés. Sur les rivieres et les canaux ils ne sont ordinairement pas grands, toujours d'un fond plat, et avancent moins par le moyen des voiles que par la force des rames et des hommes ou des chevaux qui les trainent. Les vaisseaux par contre, qui doivent traverser les mers, sont grands; on appelle Quille la base de leur fond vouté; ils ont des Voiles pour les faire avancér au moyen du vent, et des Ancres, pour pouvoir les etablir sur mer.
On divise ordinairement les vaisseaux en deux sortes principales, savoir en Vaisseaux de guerre et en Vaisseaux de Commerce, qui different en grandeur, en structure et denomination chez les divers peuples marins. Les vaisseaux les plus en usage et dont nous lisons souvent les noms dans les papiers publics, sont les suivans: le Vaisseau de guerre, la Galere, la Frégate, le Cutter, le Jacht, le Vaisseau marchant, la Chalouppe, la Gondole.
Le Vaisseau de guerre.
Les Vaisseaux de guerre ou de Ligne sont des bâtimens de la première grandeur, qui font la principale force des flottes et doivent decider la victoire dans les batailles navales. Ils portent ordinairement 50 jusqu'à 110 Canons, et souvent jusqu'à 1000 Soldats; ils ont 3 mâts et 10 voiles. Les plus grands de ces vaisseaux ont trois ponts, sur les quels les Canons sont placés, et on leur donne pour cela le nom de Vaisseaux à trois ponts. Les mâts et les Voiles, au moyen des quels le vaisseau peut être tourné par le vent, et dirigé dans son cours, sont attachés et joints ensemble par une grande quantité de cordage. Le Gouvernail est appliqué à la Poupe du vaisseau et les Ancres sont à la proue. Comme leur tirant d'eau monte quelque fois à 30 pieds, et que par consequent ils ne peuvent pas aborder à des rivages plats, ils doivent toujours être suivis de quelques Chalouppes, pour que l'equipage puisse mettre pieds à terre.
Par le dessein du Profil qui se trouve en bas on reconnoit la structure înterieure du vaisseau, et la ligne horizontale montre son tirant d'eau.
Ad99998 01 084a/freMelanges V. T. I. No. 82.
VAISSEAUX.
No. 1. La Galère.
La Galère est un vaisseau de guerre de moindre grandeur et de bas bords, qui va en même tems à voiles et à rames, et dont on fait principalement usage sur les Côtes de la Mediterranée. En France et en Italie les Criminels sont condamnès aux Galéres, pour y manier les rames, et leurs chaines sont forgées sur les bancs; on les appelle pour cela Galériens. La Galère est ordinairement trés longue, munie de 2 ou 3 Mâts avec des voiles et d'une longue poulaine à la proue. Elle porte une rangée de Canons le long des deux bords. Les bancs à rames sont placés sur le tillac, ordinairement 25 à 30 de chaque coté, et sur chaque banc se trouvent toujours 5 à 6 Galèriens, comme on peut le voir par les rames levées. (a.) Elle est couverte d'une grosse toile, qui est tendue par dessus tout le tillac, (b.), et qui garantit les Galèriens des injures du Tems. La Cajutte du Capitaine est à la poupe. Les Galiotes sont une espece de petites Galères, qui vont trés rapidement, et sont fort en usage en Hollande. Elles portent plusieurs petits Canons, ont un Màt et 16 à 20 bancs à rames, sur chacun des quels il n'y a qu'un seul rameur, qui est en même tems Soldat. Les Galiotes à bombes au contraire sont des vaisseaux plats, sans tillacs, et trés forts en bois. Elle doivent porter des mortiers, pour le siege d'une ville du coté de la mer.
No. 2. La Fregate.
La Fregale est pareillement un vaisseau de guerre de moindre grandeur. Elle est construite trés legère en bois, pour avoir un cours plus rapide. Elle n'a ordinairement que 2 tillacs, 40 à 45 Canons, 3 mâts et beaucoup de voiles. Une grande flotte de guerre consiste toujours en vaisseaux de ligne et en fregates, et les dernieres rendent les meilleurs services, tant dans les Combats, que pour le Convoi des vaisseaux marchands.
Ad99998 01 085a/freVers II. T. I. No. 83.
OURSINS.
Les Oursins sont de l'espece des coquillages de mer; ils ont une écaille dure et pétreuse, comme les escargots, et garnie, pendant leur vie, de piquans mobiles, tels que ceux des hérissons. Les oursins sont ronds et applatis, de la forme d'un oignon, et l'on en trouve de la grosseur d'une noix jusqu'au volume de la plus grande pomme. Ils habitent le fond de presque toutes les mers, et se nourrissent de plantes marines et de petits infectes. Il y en a plusieures sortes, qu'on peut manger, cuites comme les écrevisses; d'autres au contraire sont vénimeuses. II y a des Oursins de differente grandeur, forme et couleur, comme des rouges, (Fig. 1.) des verts, (Fig. 2. et 5.) des jaunes, (Fig. 6.) des bruns, (Fig. 3. et 4.) etc. Les Figures 5 et 6 les montrent vivans et munis de leurs piquans, qu'ils perdent en mourant. Alors ils ressemblent aux Figures 1. 2. 3. et 4., et leur écaille et couverte de verrues, plus ou moins grandes, sur lesquelles les piquans étoient placés. Chaque écaille a deux ouvertures, l'une sur sa partie arrondie (Fig. 3. et 4.) sert à l'animal à rendre ses excreméns; celle par laquelle il prend sa nourriture se trouve sur la partie applatie, et est entourée de denticules. Les piquans (Fig. 7. 8. 9. 10. et 11.) sont de differentes formes d'aprés les diverses espéces. Les Figures 7 et 8 les montrent comme ils sont placés sur les verrues. Leur couleur ressemble à celle de leurs écailles, car il y en a de blancs, de rouges, de verts, de bruns, de noirs et de jaunes. L'animal s'en sert pour marcher et pour se defendre, car il peut les dresser dans tous les sens. Pour marcher il en emploie de préference les plus longs de sa partie platte, qu'il pose les uns devant les autres, comme fait un homme en marchant avec des bequilles. De cette maniere ils avancent assez vite, surtout quand ils trouvent un fond solide; mais quoiqu'ils soient presque ronds, ils ne se roulent jamais; bien au contraire ils s'en defendent en s'appuyant fortement sur leurs piquans, lorsqu'on veut les renverser par force.
Ad99998 01 086a/frePlantes XVI. T. I. No. 84.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Noix Vomiques.
Les Noix Vomiques sont la semence d'un arbre des grandes Indes et un poison mortel pour tous les animaux nés aveugles, tels que les chiens et les chats. Cet arbre devient trés grand, il a de grandes feuilles de la forme ovale et d'une couleur verte-gaie, des fleurs blanches trés petites (Fig. c.) et des fruits ressemblants à de petites pommes jaunâtres avec des ècales dures et cassantes. La Chaire (Fig. a.) de ce fruit contient un grand nombre de graines rondes, plattes et brunes, garnies de petits poils, (Fig. b.) et c'est ces graines qui dans les pharmacies portent le nom de Noix Vomiques.
No. 2. Le Ginseng.
Le Ginseng est une plante, qui vient en Chine, en Tartarie et dans l'Amerique septentrienale, de la hauteur d'un pied, et dont la racine est en grand usage en Medicine. Elle porte des fleurs blanches, et de petites baies rouges rassemblées en bouquets. La racine fraiche (Fig. e.) est plus épaise que lorsqu'elle est sechee; (Fig. f.) alors elle est jaunâtre, de la grosseur et de la longueur d'un doigt, et c'est ainsi que nous la trouvons dans le Apothicaireries. On lui attribue une grande vertu tonique. En Chine et dans toute l'Asie les gens riches en font un usage très fréquent; ils la mâchent par delicatesse et la payent fort chere. Le Canada produit le Ginseng sans culture et en fournit une grande quantité au Commerce de l'Amerique septentrionale, qui le porte en Asie.
Ad99998 01 087a/freQuadrupèdes XlX. T. I. No. 85.
HUIT ESPECES DE MAKIS.
Le Maki est un animal qui vit dans la zone torride de l'Afrique et de l'Asie; il ressemble au singe par sa démarche, son addresse à grimper et à sauter et par le reste de ses moeurs. Il a 4 mains comme le singe et se nourrit de la même maniere. Mais sa tête ressemble plutôt à celle d'un renard, et sous ce point de vue il se rapporte à l'espece de l'Opossum, que nous verrons Tab. 97. Le Maki est plus suelte et plus deliè que le singe, ce qui donne à ses mouvemens et à ses gambades une gentillesse et un air gracieux, auxquels le singe ne sauroit atteindre. On ne connoit encore que les huit Espèces suivantes de Makis.
No. 1. Le Loris.
Il est le plus petit de tous les Makis, car il n'a que sept pouces et point de queue. Sa patrie est l'Isle du Ceylon.
No. 2. Le Mongous gris.
Il est de la grandeur d'un chat; son corps et sa queue sont gris, sa tête et ses mains sont jaunes et son museau est noir et blanc. Madagascar est sa patrie. On l'apprivoise aisément et il devient alors très doux et caressant. Il ne marche jamais qu'à 4 pattes.
No. 3. Le Mongous brun.
Il ressemble au précédent, dont il ne différe que par les couleurs. Son corps et sa queue sont bruns, son ventre blanchâtre, ses mains d'un gris clair, et il a des taches noires autour des yeux.
No. 4. Le Vari noir.
Le Vari est de la taille du Mongous; il a un paquet de poils sur chaque oreille et des yeux rouges ou plutôt oranges. Son cri a la force du mugissement d'un lion. On le trouve dans les Indes.
No. 5. Le Vari noir et blanc.
Il est aussi grand que le précédent, mais son poil est plus long et plus soyeux.
No. 6. Le Macoco.
On le trouve à Madagaskar et dans l'Isle de France. Il est fort joliment marqué et très gentil. Il devient privé comme le chien, et a un air innocent et très caressant. Il se nourrit de fruits, de racines et d'herbes.
No. 7. Le Maki jaune.
On le dit originaire de la Jamaique; fa couleur est jaune, entremelée de noir, sa queue est pliante et il s'en sert comme les singes pour se suspendre.
No. 8. Le Maki volant.
Il est le plus grand de tous les Makis, ayant près de trois piéds de longueur; par la peau étendue entre son cou, ses bras, ses jambes et sa queue, qui le met dans l'état de voler, il s'approche du genre des chauvesouris, d'autant plus que vers le soir il voltige aussi comme elles dans l'air. On le trouve principalement dans les Isles Molucques et les Philippines, où il se nourrit de fruites.
Ad99998 01 088a/freOuadrupèdes XX. T. I. No. 86.
DIFFERENTS CHAMEAUX.
On comprend differens animaux dans le genre ces chameaux, p.e. le chameau à deux bosses, ou le chameau Bactrien (dont il se trouve le dessin sur Tab. I.) le Dromedaire; la Glama; la Vigogne; le Guanaco etc. De ces 4 dernieres espéces je vais donner la description.
No. 1. Le Dromedaire.
Le Dromedaire, ou le Chameau commun n'a qu'une seule bosse; celui à deux bosses porte le nom de Chameau Bactrien, et il est un peu plus grand et plus fort que le Dromedaire. Ils se trouvent tous les deux dans les régions brulantes de l'Asie et sont des animaux domestiques de la plus grande utilité. Au defaut de ces deux espèces de chameaux on seroit incapable de traverser les déserts sablonneux et arides de ces pays, et une grande partie de l'Arabie resteroit entierement inhabitable. Ils peuvent porter une charge de 12 à 1300 livres pésant et faire 12 milles allemands par jour, en allant toujours un trot fort doux. Le Dromedaire est plus agile que le chameau Bactrien, et par cette raison on le préfére pour servir de monture. Il va un trot tellement rapide, qu'à cheval on ne peut le suivre qu'au grand galop, et il est capable de faire 15 milles allemands par jour.
No. 2. Le Glama.
Le Glama habite l'Amerique meridionale et surtout le Pérou. Il n'a que 6 pièds de longueur sur 4 1/2 de hauteur, et l'on s'en sert pareillement comme d'un animal domestique pour porter des fardeaux, qui cependant ne peuvent jamais exceder le poids de 150 livres. Il fait de petites journées de peu de milles, et s'il est surchargé, ou même poussé avec violence, il se jette aussitôt à terre; alors il n'y a nul mojen de le faire relever et l'on est obligé de le tuer. Dans les mines riches de Potosi on en entretient continuellement plus que cent mille, et l'on s'en sert pour le transport des richesses que l'on tire de ces mines.
No. 3. La Vigogne, ou la Chevre du Pérou.
La Vigogne vit dans l'état sauvage en Chili et en Pérou sur les montagnes les plus élevées des Cordillieres, et ne se laisse pas apprivoiser. Elle est plus petite que le Glama, et la laine, dont elle est revêtue, est la plus fine et la plus précieuse qui existe; elle est connue sous le nom de laine de Vigogne, et en Europe on en fait des draps, dont l'aune revient jusqu'à 25 écus. On tue ces animaux comme les bêtes sauvages, leur chair est d'un bon goût, et dans leur estomac on trouve le Bèzoard occidental.
No. 4. Le Guanaco.
Le Guanaco, ou le chameau sauvage du Pérou, habite également les montagnes les plus élevées de l'Amerique meridionale. Il est très fort et leste comme un cerf; sa couleur est d'un rouge foncé; mais sa tête, son cou et sa poitrine sont blancs. Les Patagons et les Abipons n'ont presque pas d'autre gibier pour leurs chasses; ils le poursuivent à cheval, jettent les corroies de leurs frondes autour de ses pièds et le prennent vivant.
Ad99998 01 089a/freMelanges VI. B. I. No. 87.
VAISSEAUX.
No. 1. Le Cuttre.
Le Cutter est également un vaisseau de guerre, mais d'un genre petit et leger. Il ressemble pour la Construction à la Galère, à la longueur prés; il a un mât, ordinairement 3 voiles et 8 à 18 Canons. Dans la marine angloise le Cutter remplace la Corvette des François et la Brigantine des Espagnols et des Italiens, qui comme lui portent moins de 20 Canons, et ne servent qu'à des Expéditions promptes et faciles.
No. 2. Le Vaisseau marchand.
Le Vaisseau marchand sert aux Negocians pour le transport des Marchandises d'une partie du monde ou d'un pays à l'autre. Sa construction répond à sa destination mercantile, car il n'a qu'un seul pont, que l'on peut ouvrir pour l'embarquement de la cargaison et qui est placé par dessus une large cavité destinée à recevoir un grand nombre de ballots, caisses et barils. Ces vaisseaux different chez les diverses Nations en Construction et volume; les plus grands sont ceux des Anglois et des Hollandais. La proue des vaisseaux marchands, comme celle de tous les gros Navires est plus basse que la pouppe, mais leur gouvernail est plus grand que celui de tous les autres vaisseaux. Ils portent à l'ordinaire 3 mâts, savoir le mât de Miséne, placé sur la proue, le grand mât au milieu du vaisseau et l'Artimon sur la pouppe. Les gros Navires sont communément munis de 4 Ancres qu'on jette en mer pour retenir le vaisseau dans le port ou pour l'arrêter et le fixer en mer, afinqu'emporté par le vent il ne soit porté sur la côte, ou sur des eceuils, sur lesquels il pourroit faire naufrage. Pour cet effet elles sont attachées à de grosses cordes, par le mojen des quelles on les descend au fond de la mer, où par leurs extremités terminées à deux branches tournées en arcs elles s'enfoncent dans le sable. Le bout des cordes est attaché à un anneau placé à la proue du vaisseau. Les vaisseaux marchands étant dépourvûs de Canons et ne pouvant ainsi se defendre contre les pirates, ils se réunisient en flottes pour faire de longs voyages ou quand la mer n'est pas libre; ils se font alors accompagner par un ou plusieurs vaisseaux de guerre, Fregattes ou Corvettes, qui forment leur Convoi.
Ad99998 01 090a/freMelanges VII. T. I. No. 88.
VAISSEAUX.
Le Yacht, la Chalouppe et la Gondole sont parmi les moindres vaisseaux, dont on se sert pour des voyages de peu de consequence sur des rivieres, ou pour cotoyer la mer, quelquesfois aussi pour la traverser, où elle n'est pas très large.
No. 1. Le Yacht.
Le Yacht est un bâtiment leger à un seul tillac, un mât, un voile, et une seule ancre; on a coutume de le decorer, et d'y établir de petites chambres ou Cajuttes, élegamment meublées, par ce que les Princes et grands Seigneurs s'en servent quelques fois pour voyager sur mer. Comme il ne tire pas beaucoup d'eau, qu'il revire et louvoie facilement, il est destiné à des expeditions promptes. Des deux cotés du Yacht il y a plusieurs planches réuniesè qui, d'aprés leur forme, sont nommées femelles; en louvoyant on en descend l'une ou l'autre pour donner plus de prise au vent.
No. 2. La Chalouppe.
La Chalouppe est une sorte de petit vaisseau à rames, qui accompagne les gros bàtimens pour en mettre l'equipage à terre, y chercher de l'eau et des provisions, ou pour faire les commissions necessaires. Elle porte toujours le pavillon du Navire, auquel elle appartient, et qui la fait reconnoitre, quand elle en est separée.
No. 3. La Gondole.
La Gondole est un petit bâteau plat et fort long, et particulierement en usage à Venise; comme cette ville n'a point de rues, les gondoles servent pour naviguer sur les canaux qui en tiennent lieu, et pour aller d'une maison à l'autre. Elles ont au milieu une caisse, garnie de portes et de fenêtres, et couverte de drap, dans laquelle on peut s'asseoir. Leur proue, est armée d'une forte piece de fer, pour empècher que la Gondole ne se brise, en heurtant contre les murs. Pour prévenir le luxe il est defendu aux Venitiens de les peindre ou tapisser autrement qu'en noir. Chacune a deux Gondeliers ou rameurs, dont l'un, qui se trouve à la pouppe, est placé sur une élevation de maniere que sa vue ne soit pas génée par la caisse, et qu'il puisse diriger la Gondole. On se sert aussi des Gondoles en d'autres pays pour faire des parties de plaisir sur les rivieres ou lacs, et alors on les peint et les orne souvent avec èlégance et goût.
Ad99998 01 091a/freVers III. T. I. No. 89.
ETOILES DE MER.
Les Etoiles da mer, aux qu'elles on a donné ce nom à cause de leur figure radieuse, sont des vers de mer qui doivent être plutôt ranges dans le genre des polypes marins que dans celui du coquillage, car au lieu d'être munis, comme les escargots et les oursins, d'une enveloppe dure, nommée Coquille, tout leur corps ne consiste que dans un nombre prodigieux de vertébres et d'osselets articulés ensemble, et recouverts par une peau calleuse et spongieuse. L'espéce la plus ordinaire est composée de cinq rayons, que l'animal peut plier en tout sens, et avec les quels il accroche sa proie et la porte à la bouche, qui est au centre de son corps. Elles nagent dans la mer et se nourrissent de petits Infectes aquatiques. La grosseur et la forme de leurs rayons sont trés differentes; sur la Table ci-jointe on en trouve les plus communs. Les têtes de Méduse sont l'espèce la plus grande de ces Etoiles marines; chacun de leurs rayons est garni de plusieurs milliers de prétendus bras, et on les trouve principalement dans la mer du Nord d'une grosseur énorme et nageantes sur la surface de l'eau. Les Etoiles de mer representées sur la Table sont toutes à cinq rayons et de diverse grandeur.
No. 1. Une Etoile marine à forme de réseau, regardee par le dessus.
Elle a l'air d'être couverte d'un filet à mailles irregulières.
No. 2. La même regardée par le dessous.
No. 3. La partie superieure d'un autre Etoile marine à forme de réseau.
Le filet, dont elle paroit être couverte, est plus beau que celui de la précédente et les mailles en sont plus réguliéres.
No. 4. La surface superieure d'une Etoile marine granuleuse et veloutée.
No. 5. La surface inferieure de la même.
Les Etoiles de mer ne peuvent pas être mangées, car elles n'ont proprement point de chair, et sont pourvues seulement d'une substance visqueuse remplie de petites cloches d'eau. Selon toute apparence elles servent de nourriture aux baleines, qui par cet instinct sont retenues dans les Mers du Nord.
Ad99998 01 092a/frePlantes XVII. T. I. No. 90.
PLANTES Á TEINTURE.
No. 1. Le Gommier.
La Gommier croit dans les Indes orientales et en Surinam; il devient grand et porte sur les petites fleurs rouges, qui se trouvent tout au bout des rameaux, un asséz grand fruit jaune comme de l'or et à côtes, qui renferme des pépins de couleur violette (Fig. a.). Quand on fait de legeres incisions dans l'ecorce de cet arbre, il en sort une gomme rèsineuse jaune, que les habitans rassemblent dans des tuyaux et en forment des rouleaux ou des gâteaux pour faciliter sa vente. Cette gomme étant connue chez nous dans la peinture, et sa force purgative, la rendant également utile dans la Medicine, elle fait un article considérable du Commerce.
No. 2. Le Curcuma, ou Terre mérite.
Le Curcuma est la racine noueuse d'une espéce de jonc qui ressemble au gingembre. Cette plante porte des fleurs rouges et croit dans les grandes Indes. Le dedans de la racine est aussi jaune que le dehors, et l'on s'en sert non seulement dans la Medicine, mais principalement dans la teinture, parcequ'elle donne une Couleur jaune fort jolie quoique peu durable. Elle fait un article important du Commerce avec les Indes.
Ad99998 01 093a/freVoissons [sic] VIII. T. I. No. 91.
POISSONS RARES DES INDES.
Les poissons représentés sur cette Table, sont de l'Espèce de la Bandoulière, qui n'est trouvée que dans les mers de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amerique. Leur corps est large, mince, applati des deux cotés et couvert d'écailles trés dures. Ils sont tous trés joliment marqués, et ornés pour la plûpart de rayes colorées, qui ont la forme de rubans. Leur bouche étant munie de dents, on doit les compter parmi les poissons voraces.
No. 1. La Bandoulière dorée.
Elle habite les mers des Indes occidentales, surtout les côtes des Antilles; son nom lui a été donné à cause de sa couleur d'or très brillante.
No. 2. L'Empereur du Japon.
On le trouve dans la mer du Japon; il est trés joliment marqué, d'un fond jaune et rayé en bleu. Il est d'un goût excellent, aussi gras que le saumon, et le poisson des Indes le plus delicat. On le trouve si rarement, que le prix en est excessivement cher, et il n'est servi par consequent que sur les tables de l'Empereur et des grands seigneurs; ce qui lui a fait donner le nom d'Empereur du Japon.
No. 3. La Bandoulière rayée.
Ce beau poisson vit également dans le Japon. Il est d'un fond blanc, avec 9 rubans ou ceriles d'un bleu foncé et bordés en brun. Ses nageoires sont brunes à rayes bleues, et sa tête est marquée de quelques rayes de la même couleur bleue. Les Japonois donnent à ce poisson le nom de Duc.
No. 4. La Bandoulière à nageoiry noiry.
On la trouve dans les grandes Indes. Son corps est extrêmement mince et aussi large que long. Les deux nageoires de derrière sont d'une grandeur immense et de couleur noire; elles forment une demi lune, et donnent au poisson la figure d'une hirondelle volante. Elle se nourrit de coquillage et d'Insectes et sa chair est mangeable.
No. 5. L'Heron de mer.
Les Indes sont aussi sa patrie. Sa bouche a la forme d'un bec; il porte trois cercles noirs autour de son corps qui est de couleur grisâtre tirant sur le bleu, et sa grande nageoire d'en haut se termine en une pointe trés longue. Il est bon à manger.
No. 6. La Bandoulière à bec.
Ce beau poisson habite également dans les mers des Indes, et il se destingue des autres de son espéce par son bec, qui a la forme de tuyau, son corps est entouré de 4 cercles bruns et blancs et dans la nageoire d'en haut il a un miroir de la même couleur. La maniere dont il se nourrit le rend trés remarquable; si les mouches, qui lui servent de nourriture, se posent sur une plante élévée par dessus la surface de la mer ce poisson fait rejaillir de l'eau sur elles d'une distance de 4 à 6 pieds avec tant d'adresse et de force, quil ne manque jamais de faire tomber ces Insectes dans l'eau, où ils deviennent sa proie. Sa chair est d'un gout requis.
No. 7. La Griselle.
On trouve ce poisson dans les deux Indes. Il est moitié blanc et moitié brun-clair bordé en blanc; la queue est blanche.
No. 8. La Bandouliére bordée.
Elle habite la mer des Antilles, et l'on ne peut rien voir de plus élegamment coloré que ce poisson. Ses nageoires pointues sont de couleur d'or et bordées en brun; sa tête est verte, son dos de la même couleur que les nageoires, le ventre rougeâtre et tout le corps est entouré de huit cercles bruns. Sa chaire est excellente à manger.
Ad99998 01 094a/frePlantes. XVIII. T. I. No. 92.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Tamarinier.
Le Tamarinier est un arbre d'une grandeur considérable, qui croit dans les deux Indes, en Afrique et même dans la France meridionale. Ses feuilles sont petites et ressemblent á celles des pois; les fleurs qu'il porte sont d'un jaune trés clair. Son fruit est une gousse longue et grosse et de couleur brune, qui renferme une pulpe noirâtre, dans laquelle se trouvent quelques graines de semence. Ce fruit est connu sous le nom de Tamarins ; sa pulpe a un gôut acide et fort agréable, et sert non seulement dans la Medicine comme un purgatif trés salutaire, mais on l'emploie aussi avec avantage dans les fabriques de tabac pour la préparation des sauces. Lors que ces fruits sont mûrs, les Indiens les ôtent de l'arbre, et les ayant sechés au soleil ils les emballent dans des petits tonnelets ou des caisses et les vendent. Les Tamarins des grandes Indes sont préférés à ceux des autres pays; nous les tirons pour la plûpart de l'Angleterre, et ils font un article important du Commerce.
No. 2. Le Pistachier.
Le Pistachier croit dans l'Arabie, la Perse, la Sicile, l'Espagne et la France. Il atteint la hauteur de 25 à 30 pièds, devient très gros et ses feuilles sont d'un vert foncé, à peu prés comme celles des noix ordinaires. Il porte des fleurs blanchâtres et formées en grappes; dans le mois d'Août il produit de petites noix en bouquets de la grosseur des noisettes, qui ont deux écorces, dont l'extérieure est roussàtre, trés mince et aisée à casser et l'interieure d'un blanc donnant sur le vert (Fig. a.) L'amande qu'elles contiennent est douce, huileuse, agréable au goût et couverte d'une pellicule roussâtre (Fig. b.) qui cache le beau vert de la pulpe. Ces Pistaches nous viennent principalement de l'Italie, et l'on s'en sert tant dans les pharmacies comme d'une drogue fortifiante, que dans les cuisines et les confiseries pour les mêler dans differents mêts et confitures.
Ad99998 01 095a/freQuadrupèdes. XXI. T. I. No. 93.
SAUTEURS.
On donne le nom de Sauteurs à une espèce d'animaux trés remarquables. Ils sont pour ainsi dire la nuance des souris aux liévres et aux philandres. Leurs pièds de devant sont courts, ceux de derriere au contraire sont fort longs et donnent à l'animal la faculté de sauteur avec une vitesse et à des distances tellement considérables, que p. e. la Gerboise, dont on parlera ci-dessous, ne peut guêres être atteinte par un cheval. On trouve cet animal dans l'Asie, l'Afrique et les terres Auftrales.
No. 1. L'Alakdaga.
L'Alakdaga est de la longueur de 6 à 7 pouces et habite dans l'Interieur de l'Asie et dans la Siberie. Il a beaucoup de ressemblance avec les lièvres, surtout pour la tête; mais ses pièds de derriere sont plus longs que tout le corps. Son poil est soyeux et de couleur fauve tirant sur le gris. Il demeure dans des terriers, qu'il se creuse comme les lièvres et dans lesquels il dort pendant tout l'hiver comme les marmottes. Il se nourrit de plantes succulentes et de racines, qu'il prend par les pattes de devant et reste assis sur celles de derriere pendant qu'il les mange. Il saute trés vite et à de grandes distances; on peut manger sa chair. La Figure a. le represente comme il marche fur les 4 pattes, et la Fig. b. comme il est assis sur les pièds de derriere.
No. 2. La Gerboise.
La Gerboise vit dans l'Afrique septentrionale et dans l'Arabie; elle est plus petite que l'Alakdaga et de la longueur seulement de 5 à 6 pouces. Sa couleur est également fauve tirant sur le gris, et sur le dos elle a des rayes brunes. Ses pièds sont plus petits que ceux de l'animal précédent, mais elle n'en saute pas pour cela moins vite ni moins loin; sa nourriture est la même.
No. 3. Le Grand Gerbo.
Cet animal vit au Cap de bonne Espérance et se laisse aisément apprivoiser; les habitans du pays le mangent. Il à 16 pouces de long, et sa queue en à 17. Sa couleur est un brun rougeâtre, et il ressemble aux rénards pour la tête et la queue. Il ne se sert de ses pièds de devant que pour porter à sa bouche ce qu'il veut manger, et il marche sur ceux de derrière, par le moyen desquels il peut faire des sauts à une distance de 20 jusqu'à 30 pieds. Sa nourriture est le grain et les herbes, et il est capable de s'enfouir tout entier dans la terre dans l'espace de peu de minutes.
No. 4. Le Kengourou.
Le Kengourou est un animal découvert il n'y a pas long tems dans la Nouvelle Hollande par le grand Navigateur Cook. Il est de couleur cendrée, et sa queue est presqu'aussi longue que son corps. Il se sert seulement des pièds derriere pour marcher et pour sauter, et on ne le voit jamais a 4 pattes. Ses pieds de devant sont toujours cachés dans le poil de sa poitrine et il n'en fait d'autre usage que pour fouir la terre et la gratter. Il est de la grandeur d'une brebis et son poids monte souvent à un quintal et demi. Il vit en troupeaux et sa chair est d'un bon goût. Il fait la nuance des sauteurs aux philandres; ce qui a engagé plusieurs savans à le compter parmi les derniers. C'est le Quadrupède le plus grand, qu'on ait rencontré jusqu'ici dans les terres Australes.
Ad99998 01 096a/frePoissons IX. T. I. No. 94.
POISSONS DE FORMES SINGULIERES.
No. 1. L'Orbel Herisson.
On trouve ce poisson aux côtes de la Jamaique et au Cap de bonne Esperance; il est rond comme une boule, muni de piquans triangulaires, et sa grosseur monte à 9 jusqu'à 10 pouces de diamètre. Son dos est brun, ses nageoires sont rouges et grises et son ventre est d'un blanc sale. Il se nourrit de coquillages et d'ecrevisses, et sa chair est vénimeuse.
No. 2. La Lune.
Ce poisson merveilleux vit dans la mer du Nord et dans la Mediterrane. Il ressemble parfaitement à une tête de poisson coupée qui nage sur l'eau. Il est large, mince et souvent de la longueur de 8 à 10 pieds. Sa chair est blanche comme la neige et tellement huileuse, qu'on ne peut s'en servir que pour en tirer l'huile par le moyen du feu. Ce n'est que son foie qu'on peut manger.
No. 3. Le Chameau marin.
Le Chameau marin doit être compté parmi les poissons osseux, car tout son corps est enfermé jusqu'à la queue dans une écaille dure et véritablement osseuse, qui étant partagée dans des petits écussons de 6, 7 et 8 angles donne à ce poisson l'air d'être entouré d'un filet. Son ventre est armé de piquans en forme de crochets et la bosse qu'il a sur le dos se termine également dans un pareil piquant. Il vit principalement dans la mer rouge, et se nourrit de vermisseaux. On le voit de la longueur de 10 pouces jusqu'à 1 pièd, et on ne fait guères usage de sa chair.
No. 4. La Tête de Tortue.
Ce poisson qu'on trouve dans les deux Indes est de la longueur d'un jusqu'à 2 pieds, et fort joliment marqué. Son dos est brun à taches bleues claires, ses nageoires sont couleur d'orange, et son ventre est d'un bleu, qui tire sur le blanc et est rélevé par des rayes brunes. Il se nourrit de coquillage et de petites écrevisses, et peut s'enfler comme un crupaud. Il est encore incertain, si l'on peut manger sa chair.
No. 5. Le Globe rayé.
Il vit dans le Nil et probablement aussi dans la Mediterrane. Son ventre est d'une grosseur énorme, et cache presque tout l'animal; il est rayé en brun et muni de piquans comme le reste du corps de ce poisson. Son dos est bleuâtre, et ses nageoires sont jaunes, à celle prés qui sert de queue et qui est tigrée. Dans l'Egypte on ne le mange pas parcequ'on le croit vénimeux.
Ad99998 01 097a/frePlantes. XIX. B. I. No. 95.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Guajac.
L'arbre de Guajac, qui fournit au commerce le Bois et la Resine de Guajac, croit dans les Indes Occidentales et dans le Brésil, et parvient á la hauteur d'un chêne médiocre. Ses feuilles sont d'un vert-pale, il pousse des scions jaunâtres, et porte des fleurs bleues avec des capsules carrées de couleur rouge tirant sur le jaune (Fig. a.) Son bois est noirâtre, à rayes jaunes et vertes, dur et difficile à travailler, et tellement lourd, que dans l'eau il coule à fond comme une pierre. On en fait de beaux ouvrages de tabletterie et d'ébénisterie, comme flûtes, assiettes, cuilliers, tabatieres, boulets de maille et quilles; comme il est huileux, on s'en sert principalement sur les vaisseaux pour les moufles des cordes à voile, pour des calandres et dans les moulins pour les dents des roues. Dans la Medecine le bois, la racine et la resine sont employés comme un remède très violent; ce qui rend cet arbre fort important pour le Commerce de l'Europe.
No. 2. La Chacarille.
L'arbre, qui fournit l'écorce de la Chacarille, connue dans la Pharmacie, est une production des deux Indes; il reste petit et ordinairement audessous de 10 pieds. Ses feuilles etroites et ses fleurs sont d'un vert clair. On enlève l'ecorce des branches les plus minces, la séche et nous l'envoie roulée en petits tuyaux, dont la dehors est gris et la partie interieure brune. Elle est amère, d'un goût aromatique et sur la braise elle donne un parfum exquis et très fort.
Ad99998 01 098a/frePlantes. XX. T. I. No. 96.
PLANTES MEDICINALES ET DE COMMERCE.
No. 1. La Salicote, ou le Kali.
La Salicote, ou le Kali est une plante sans feuilles, haute d'environ 1 pièd, qui vient dans la plus grande partie de l'Europe sur les bords de la mer et des marais salans. C'est une production intéressante pour le commerce, parcequ'on en prépare la Soude dont on se sert dans les verreries, dans les fabriques de savon et pour le blanchissage. Cette plante ne consiste qu'en tiges noueuses et vertes, qui renferment une moelle jaune, (Fig. b.) et dont les pointes (Fig. a.) sont couvertes de petites écailles rougeâtres en forme de boucliers, qui sont les fleurs, et qui au mois d'Août portent une petite semence de figure conique. (Fig. c. et d. ) On cultive avec grand soin et séme annuellement cette plante en Espagne et en Sicile pour la fabrication de la soude.
No. 2. La Mousse poulmonaire d'Islande.
La Mousse poultnonaire a des feuilles largement fendues et de forme bisarre, vertes par dessus, grisâtres et brunes par le rebours et dentelées sur le bord. Au mois de septembre il se montre sur ces feuilles de petits écussons bruns, representés sur cette table, qui sont ses fleurs. Cette Mousse s'engendre dans des endroits montagneux et secs, et étend loin ses ramifications. Cuite au lait ou sechée, elle donne une bonne nourriture, et les Islandois s'en servent depuis longtems pour en faire du pain. En Laponie elle fait en hiver le meilleur fourrage des Rennes, qui la cherchent sous la neige. Dans nos Apothicaireries elle est une bonne drogue contre les maladies poulmonaires. On ne la trouve non seulement en Islande, mais aussi dans toute l'Allemagne.
Ad99998 01 099a/freQuadrupèdes XXII. T.I. No. 97.
PHILANDRES DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Philandres sont des animaux très remarquables, qu'on ne trouve, que dans les pays chauds et surtout dans l'Amerique meridonale. Ils vivent dans des trous, qu'ils se creusent dans la terre, ou même sur les arbres, sur lesquels ils grimpent facilement par le moyen de leurs queues roulantes et de leurs pattes de derriere, auxquelles ils ont un pouce comme les linges et les Makis. Ils se nourrissent de fruits, de racines douces, d'insectes et d'oisseaux; on leurs donne aussi le nom d'Animaux à bourse, parce que les femelles de presque toutes les Espéces ont à leur ventre une bourse de peau dont l'ouverture, qu'ils peuvent ouvrir et serrer, ressemble à une serte longue, et dans laquelle sont renfermées leurs mamelles. Elles sont plusieurs petits qui viennent au monde aveugles, sans poils, d'une petitessé extrême et avant qu'ils ayent encore atteint le terme de la maturité. Au moment de leur naissance les petits entrent dans cette bourse, s'attachent aux mamelles et y restent collés jusqu'à ce qu'ils ayent acquis du poil et assés de force pour pouvoir marcher. Cette bourse leur sert même de retraite aussi long tems qu'ils ne sont pas separés de la mere, qui, avec une tendrese vraiment maternelle, les y reçoit au moindre danger et s'enfuit pour les porter en lieu de sureté. Cette espéce d'animaux se laisse aussi apprivoiser.
No. 1. Marsupiale.
Le Marsupiale est long de 18 pouces, sans compter sa queue, qui pour la plus grande partie est fans poil et couverte de petites écailles. Il habite l'Amerique meridionale et fait l'Espéce des Philandres la plus grande. Son poil est fauve avec une nuance noire. Sur la table ci-jointe on peut voir distinctement au ventre de cet animal la bourse ouverte et les mamelles.
L'Opossum. No. 2. Le Male. No. 3. La Femelle.
L'Opossum vit dans le Brésil, le Pérou, la Virginie et le Mexique; sans la queue il est long d'un pied, et a beaucoup de ressemblance avec les renards tant par sa couleur que par sa structure.Il se nourrit de fruits, de vers et d'oisseaux. Sa démarche est fort lente; mais il aime à se suspendre aux branches par sa queue roulante et s'élance de cette maniere d'un arbre à l'autre.
No. 4. Le Faras.
II a 9 pouces de longueur, mais sa queue en a davantage. On le trouve dans la Guiane et le Surinam. Son dos est rouge tirant sur le brun, et son ventre est blanchâtre.
No. 5. Le Cayopolin.
Le Cayopolin vit dans le Mexique et sa longueur est à peu prés la même que celle du Faras. Sa couleur est un brun gris et le ventre est blanc. Les femelles n'ont pas de bourses.
No. 6. La Marmose.
Cet animal, qui ressemble beaucoup au Faras, vit dans l'Amerique méridionalé; sa longuer est de 6 pouces; il a une queue roulante, la couleur de son dos est roussâire, et son ventre est blanc.
No. 7. Le Philandre de Surinam.
Il habite le Surinam et se creuse des trous dans la terre. La femelle fait ordinairement 5 a 6 petits, mais comme elle n'a pas de bourse, ces petits se mettent au moindre danger sur le dos de la mere, entortillent leurs queues roulantes autour de la sienne, et alors elle s'enfuit avec eux.
No. 8. Le Phalanger.
Il habite l'Ile d'Amboine et les autres Moluques. Il est long de 10 pouces et sa couleur varie en rouge, jaune et grit. Sa queue est roulante; il est muni d'une bourse et se nourrit de fruits.
No 9. Le Tarsier.
Le Tarsier n'est pas de beaucoup plus grand qu'une souris, par la longueur de ses pièds de derriere et par sa queue il paroit plutôt appartenir à l'Espèce des Sauteurs. Il vit dans l'Amboine et n'est encore que peu connu.
Ad99998 01 100a/freOiseaux XIII. T. I. N. 98.
OISEAUX DE RIVAGE REMARQUABLES.
No. 1. La Grue.
La Grue habite dans nos contrées et dans les régions septentrionales; elle appartient au genre des oiseaux de passage, parmi lesquels elle fait les plus longs voyages. Par mesure de sureté les grues ne voyagent que pendant la nuit, et font toujours leur vol par troupes en s'élévant très haut dans l'air. Pour ne pas se séparer elles se donnent des signes en poussant des cris rauques, et ces sons de voix lugubres, ayant surpris l'ignorance du bas peuple, ont occasionné les contes superstitieux du Chasseur sauvage, qui courrit les airs avec sa troupe furibonde. La grue est à peu près de la hauteur de 4 pièds; elle a le plumage du corps cendré et des plumes noires dans la queue; sa gorge est également noire et sur le sommet de la tête elle a une tâche rouge. Elle habite de préférence les bords des marais, où elle construit aussi ses nids. Elle se nourrit de grenouilles, de serpens, et d'insectes aquatiques, et marche avec les longues jambes fort avant dans l'eau, pour en chercher. Au premier froid de l'Automne elle quitte les régions du Nord pour passer l'hiver dans celles du Midi, et n'en révient que dans le mois de Mars ou vril. Lorsque les grues dans leur passage s'abattent sur la terre, il y en a toujours une qui fait les fonctions de sentinelle, et qui avertit la troupe de l'approche du danger; par cette raison on a pris cet oiseau pour le symbole de la vigilance.
No. 2. La Cigogne.
On en distingue deux espèces, savoir la Cigogne blanche et la Cigogne noire. Celle qui est representée sur la table ci jointe est la Cigogne blanche, qui habite dans l'Allemagne en été, et se retire, au commencement de l'automne, dans l'Egypte et dans d'autres pays plus chauds. Elle aime la société de l'homme, et fait communément son aire au haut des tours et des cheminées. Sa hauteur est ordinairement de 3 pieds, son plumage est blanc, et ses ailes sont moitié noires; elle a les jambes fort longues, et se nourrit de serpens, de lézards, de grenouilles etc. Lorsqu'elle est en colère, ou qu'elle a faim, elle claque avec violence, ce qui est le seul bruit qu'elle est capable de faire, et qui lui tient lieu de voix. Cet oiseau porte une affection tendre à ses petits, et il nourrit aussi avec des soins admirables ses peres et meres quand ils sont vieux. A cause de cet excellent naturel on a choisi la cigogne pour le symbole de la piété filiale. La Cigogne noire ne se trouve que dans des pays chauds; toute contraire à la cigogne blanche, qui aime les hommes et les recherche, la Cigogne noire les craint et les fuit, et méne pour cela une vie isolée au milieu de plus grandes forèts et aux bords des marais.
No. 3. Le Héron gris.
Le Héron gris se trouve dans nos regions pendant toute l'année, et l'hiver ne le fait point changer de pays. II a une hauteur de 2 1/2 pièds jusqu'à 3. Son plumage est grisâtre tirant sur le bleu, et son tempérament est tellement triste et mélancolique, qu'il peut passer des journées entières se tenant debout et sans le moindre mouvement. Sa seule nourriture consiste en poissons et en grénouilles, à cause de quoi il fait son nid sur des arbres de haute futaie, aux bords des grands lacs. La chasse du héron avec des faucons, ou le Vol du héron, a fait autrefois un plaisir particulier des grands Seigneurs, mais aujourd'hui il n'est plus à la mode.
No. 4. Le Héron blanc, ou l'Aigrette.
Le Héron blanc, et surtout l'espèce que nous en connoissons sous le nom d'Aigrette, et dont on voit ici la figure, est beaucoup plus petit que le Héron gris, n'ayant que 20 pouces de hauteur. Il est aussi plus rare que l'autre, et porte le long de son dos quelques plumes qui sont plus molles et plus fines que la plus belle soie, et dont la beauté est admirable. On en fait pour la parure des dames et des grands Seigneurs les fameux panaches, dont la haute réputation a monté la valeur à un prix excessif.
No. 5. Le Savacou.
Le Savacou est également une espece de Héron, qui se trouve dans l'Amérique méridionale, et surtout dans les contrèes qui sont inondées par de grands fleuves. Sa seule nourriture consiste en poissons, et sa hauteur n'est que de 20 pouces. Il est de couleur brune, mais son col est blanc; son bec est d'une largeur énorme, et il porte une longue houppe noire.
Ad99998 01 101a/frePlantes XXI. T. I. No. 99.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Pavot blanc.
Le pavot commun à fleurs blanches, qui nous fournit l'Opium, est frequemment cultivé en Allemagne; mais ce n'est qu'en Turquie, en Egypte et en Syrie que son suc donne l'Opium. Dans ces pays on fait avec un couteau de legeres incisions dans les têtes de pavot, quand elles sont encore vertes et immediatement après que la fleur est tombée. De ces sentes suppurent quelques gouttes de lait, qui, lorsqu'elles se sont condensées, en sont ôtées et ramassées avec soin. On en pétrit de petites pâtes de l'épaisseur d'un doigt, qu'on enveloppe dans des feuilles de pavot, et c'est ainsi qu'elles sont envoyées au marché. Le véritable Opium est lourd, épais, d'une couleur noirâtre, d'une odeur desagrèable et d'un goût piquant. Il est soporifique et produit une douce ivresse, comme le vin et toutes les liqueurs spiritueuses; pris en fortes doses, il donne une espèce de fureur, ce qui engage les Turcs á en avaler avant d'attaquer l'ennemi. En général on en fait un usage presque journalier dans les pays soumis aux Turcs. Pour nous autres c'est un article du Commerce du Levant.
No. 2. Le Tragacant.
Le Tragacant vient dans les pays du Levant, dans la France méridionale et dans la haute Italie; c'est un petit arbrisseau á épines qui porte des fleur blanches. La gomme du Tragacant, dont se servent frequemment les Apothicaires, les Confiseurs, les teinturiers, les peintres et plusieurs fabricans, sort de ses racines et est recueillie en petits morceaux longs d'un à deux pouces et ressemblans à des vers (Fig. a et b.) L'isle de Candie en fournit principalement. Il y en a de jaune et de blanche, mais la derniere est préférable.
Ad99998 01 102a/freOiseaux XIV. T. I. No. 100.
OISEAUX DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Phénicoptère ou le Flamand.
Le Phénicoptere ou le Flamand est un des plus beaux oiseaux de rivage, qui existent. Lorsqu'il a achevé de croitre il est de la hauteur de 5 pièds; le plumage du ventre, du cou et de la tête est blanc, celui des ailes est de couleur de feu et sa queue est noire. Il ne se trouve que dans les pays chauds, où il vit en troupes aux côtes des mers. Sa nourriture consiste en poissons, qu'il fait prendre avec beaucoup d'adresse. La chair de cet oiseaux est bonne à manger, ses belles plumes servent de parure, et de sa peau, qui est couverte d'un duvet très fin, on prépare, comme de celles du cygne, de belles pelleteries.
No. 2. L'Oiseau royal.
L'Oiseau royal ne se trouve que dans Afrique aux bords des grands fleuves, où il se nourrit de petits poissons et à leur défaut de graines. Il est très aisé á apprivoiser, et pour lors il suit les hommes comme un chien. Il doit son nom à la belle couronne de plumes et à son port majestueux. Les plumes qui couvrent son col, sa poitrine et son dos sont grisâtres tirant sur le bleu, celles du ventre sont noires, ses ailes sont blanches et le plumage de la queue est châtain clair entremêlé de noir. Sa tête est noire, et ses yeux sont entourés d'une tache de couleur écarlate. Sa belle couronne de plumes est d'un jaune brunâtre extrêmement luissant. La hauteur de cet oiseau est de 4 pieds; il peut courir avec une grande vitesse, en tenant toujours ses ailes étendues; mais cela n'empêche pourtant pas, qu'il ne vole aussi avec beaucoup de legereté et souvent fort loin.
No. 3. L'Ibis.
L'Ibis, qui doit aussi être compté au genre des oiseaux de rivage, ne se trouve exclusivement qu'en Egypte, où il a été très fameux dans l'Antiquité. Sur tous les monumens, qui nous sont restés de ces siècles reculés, cet oiseau est toujours representé comme l'emblème de l'Egypte; les anciens habitans de ce pays l'adoroient comme une divinité. Ils embaumoient chaque Ibis après sa mort, et l'ayant enfermé dans des urnes de terre, ils l'enterroient dans des Catacombes, dont on retrouve encore dans nos jours. La raison de cette adoration étoit fondée sans doute sur ce que cet oiseau, se nourrissant de serpens, de grenouilles, de crapauds et d'autre vermine aquatique, purifie de ces animaux nuisibles les basses contrées de l'Egypte, inondées annuellement par le Nil; et c'est pour cela que les habitans l'avoient regardé comme le bienfaiteur de leur pays. La couleur de l'Ibis est blanche, sa tête est rougeàtre, les plumes de sa queue et du bout des ailes sont noires, son bec est recourbé, et c'est de sa forme et de l'usage que l'oiseau doit en faire, qu'on prétend que l'invention des clystères tire son origine. Sa hauteur est de 3 pièds; il vit aux bords du Nil, où il bâtit son nid sur des palmiers, et se nourrit principalement de serpens, dont il est l'ennemi implacable.
No. 4. La Demoiselle de Numidie.
Cet oiseau superbe, par sa figure et par les couleurs de son plumage, est une espèce de grue, qu'on ne trouve nulle autre part qu'en Afrique, et spécialement dans la Numidie. Son penchant bisarre d'imiter les gestes qu'il voit faire à l'homme, l'avoit déja rendu fameux chez les Anciens, qui, à cause de ses fauts comiques, de ses attitudes singuilères et de sa maniere affectée de danser, lui avoient donné le nom de Danseur, de Comédien, de Mime. On doit en effet s'etonner de la vanité de cet oiseau avec laquelle il se présente pour être admiré. A peine s'apperçoit-il, qu'on le regarde, qu'il commence aussitôt à faire ses tours de coquetterie, et à prendre toutes sortes d'attitudes bisarres, comme s'il étoit porté par l'envie de plaire. La Demoiselle de Numidie est haute de 4 pièds; le plumage de son dos et de ses ailes est gris et comme bleuâtre, celui du col et de la poitrine est noir, de même que la tête; cette derniere est ornée de plumes blanches élevées en forme de crête.
Ad99998 02 003a/freQuadrupèdes XXIII. T. I. No. 2.
CHEVAVX ET ANES.
No. 1. Le Cheval sauvage.
Tous les Physiciens s'accordent de nos jours à rejetter l'existence de chevaux originairement sauvages; ceux qu'on prend ordinairement pour tels, ne l'ont que des chevaux domestiques, rendus à la Nature etvivans sans les soins de l'homme. On trouve de ces derniers des troupes nombreuses tans les forêts de la Pologne, les parties montagneuses de l'Ecosse, la Tai tarie, et surtout une quantité prodigieuse dans le Paraguai et le pays des Paiagons. Les habitans de les pays s'appliquent à les prendre, et à les rendre dociles; après quoi ils leS présèrent pour la monture aux chevaux domestiques comme étant plus légers et plus nerveux.
No. 2. Le Cheval domestique.
Il n'y a aucun animal, qui se soit plus accoutumé à l'homme et à ses besoins, et qui lui soit devenu d'une utilité plus multipliée que le cheval. Comme animal domestique, tel que la figure ci-jointe le représente, il s'est étendu sur toute la sur sa ce de la terre, et la grande difsérence du climat ainii que de la nourriture a dû produire necessairement des variétés considérables dans ses races, tant pour la grandeur, la figure et les couleurs, que pour la sorce et la légèreté. Les chevaux les plus sameux que nous connoislions, se trouvent dans l'Espagne, l'Angleterre, le royaume de Naples, la Barbarie, la Perle et l'Arabie. Dans ce dernier pays ils sont la principale richeiié des habitans; qui pour cette raison se donnent toutes les peines pour conserver la pureté deleurs races, pour les ennoblir et pour en continuer les arbies généalogiques. Ils poilédenî proprement deux différentes races de chevaux, dont l'une est apellée Kadischi, c'est à dire, chevaux d'une origine inconnue; ceux ci ne sont pas sort estimés. La seconde race s'appelle Koechlani, et comprend les chevaux, dont on connoit la généalogie depuis l'espace de 2000 ans. Us doivent avoirpris leur origine dans les haras du Roi Salomon, et sont ordinairement vendus pour des prix immenses. Parmi les chevaux de l'Europe les Anglois tiennent le premier rang, et sont principalement fameux par leur rapidité presqu'incroyable dans la course.
No. 3. Le Dshiggetai.
Le Dshiggetai fait l'espèce moyenne entre le cheval et l'àne, et pour ainsi dire le passage de l'un à l'autre. Il a la queue et les oreilles de l'àne et ressemble au mulet par sa forme et sa grandeur. Sa couleur est d'un brun jaunâtre et très clair. Il vit en grandes troupes dans les vaitesse plaines de l'iidousian, sertiles en excellentes herbes; c'est aussi de la langue des habitans de ces contrées qu'il a tiré son nom. Il surpaise en vîtesse tout ce qu'il est posiible de s'imaginer, mais il ne se laisse absolument pas apprivoiser. Les Mogols et les Tartares le tuent comme du gibier, et mangent sa chaire comme une grande delicatesse.
No. 4. L'Onagre.
L' Onagre est proprement l'àne sauvage, dont l'àne domestique, qui est répresenté sur la Table suivante, tire son origine. Il est plus grand que l'àne domestique et la forme de son corps est plus fine; ses oreilles sont longues et sa queue est presque sans poil. Sa couleur est d'un brun jaunâtre, entremêlé de gris, et le long du dos il a une raye noire, qui sur les épaules forme une croix. Il vit en troupeaux dans la Tartarie, mais il quitte ces contrées à i'approche l'automne, pour passer l'hiver dans les Indes et la Perse.
Ad99998 02 004a/freQuadrupèdes XXIV. T. II. No. 2.
L'ANE ET SES ESPECES BATARDES.
No. 1. L'âne domestique.
L'âne e domesiique tire son origine de l'Onagcr ou sie l'àne sauvage, comme il a été remarqué cidessus. Cet animal utile le trouvant répandu dans presque toutes les parties du monde, ne prospére pourtant nulle part mieux, ainsi que rOn'agét, que dans les pays chauds; et il a été imposîjble jusqu'- à present de le naturaiiser dans les régions de I Europe les plus septentrionales. Il a à peu près 4 1/2 pieds de hauteur, et sa couleur ordinaire eil d'un gris cendré avec une croix noire le long des épaules. liest lent et paresseux, et on en a fait le symbole de la paresse; mais ce désaut étant contrebalancé par plusieurs bonnes qualités, cet animal necellepasd' être un des plus utiles et des plusestimés. Il s'accomode de toutes sortes de nonrriture, de chardons et de plusieurs autres plantes à pointes, et son entretien est par consequent sort peu coûteux. Il est sujet à très peu de maladies, sa démarche est plus douce et plus asfurée que celle du cheval, et il est capable de porter de très grands sardeux. Sa vie peut durer presque 3o 3ns, et ordinairement il est utile au travail jusqu'à l'approche de ce terme de la nature. On a tâché d'améliorer sa race en L'accouplant avec le cheval, et de cet accouplement il est provenu deux nouvelles races bâtardes, sa voir le mulet et la mule, dont on fait un usage très fréquent surtout en Europe.
No. 2. Le Mulet.
Le Mulet est une espèce bâtarde, engendrée par un âne "t une jument. Il a 5 pieds de hauteur; sa couleur est brune, grise ou même quelquefois blanche, et par la forme de son corps il rellemble beaucoup au cheval, dont cependant il dissère par la longueur des oreilles et par son cri, qui approche plutôt du braiement de sane, que du henriissernent du cheval. Dansvles pays méridionaux de l'Europe cet animal est tresçqrrsmuii, et on s'en fert tant pour l'attelage, même aux carosses, que pour la monture et pour porter des fardeaux. Les plus beaux ânes étalons et les plus propres h produire des mulets, fe trouvent dans l'Espagne.
No. 3. La Mule.
La mule est engendrée par un cheval et une ânesse. E'ie est moins grande que le mulet, et n'a qu' à peu près 4 pieds de hauteur; par la forme du corps elle approche plutôt de l'àne que du cheval et sa couleur ordinaire est d'un brun sa le. Au reste eîie est de la même durée et-d'ime aussi grande sorce que le mulet; on s'en sert aufii comme du dernier pour le transport des grands fardeaux.
No. 4. Le Quagga.
Le Quagga est l'âne sauvage de l'Afrique, où, surtout dans le pays des Caffres, il est très fréquent et vit en grandes troupes. Cet animal ressemble un peu au Zèbre, mais il en diffère cependant par des qualités essentielles; car non seulement il est plus grand et plus fort, mais il se laisse aussi dompter et dresser pour l'attelage, ce qu'il n'est guères possible de faire avec le Zèbre. Sa couleur est d'un brun grisàtre, sa tète et son cou sont entourés de rayes noires, comme on en voit aussi au Zèbre, et son ventre ainsi que ses 4 pieds sont blancs. Pour tout le reste de ses qualités il ne diffère en rien, de l'àne sauvage ordinaire.
Ad99998 02 005a/frePlantes XXII. T. II. No. 3.
PLANTES A PAIN.
Outre les différentes sortes de blé connues dans l'Europe il y a encore d'autres plantes, dont les fruits ou plutôt les racines sont employés par plusieurs nations des autres parties du monde pour en faire du pain. Parmi ce nombre on doit principalement compter les pommes de terre, qui sont originaires dans l'Amérique méridionale mais cultivées maintenant dans toute l'Europe. Les autres plantes à pain les plus remarquables sont la racine d'Tams, la Cajjave ou la racine de Magnoc et les Batattes. Les deux dernières se trouvent représentées sur la Table ci-jointe et j'en donnerai ici la description.
No. 1. La racine de Cassave ou de Magnoc.
La Cassave, le Manchot ou Magnoc ou Manioque est un arbrisseau originaire dans l'Amérique méridionale, ou non seulement les habitans le cultivent sur des terres désrichées, mais où il croit ausfi sans aucuns soins. Il s'élève à plusieurs pieds de hauteur, sa racine tubéreuse, dont la longueur est de 15 à 20 pouces et sa grosseur de 4 à 5, a presque la forme d'un navet; elle est jaune extérieurement et blanche en dedans. - Cette racine mangée crue feroit un poifon mortel, mais pour lui enlever ses parties venimeuses, on la defleche, la réduit en poudre et en exprime soigneufement le suc; ensuite on forme des gâteaux sort minces de la fubstance sarineufe qui reste, et on les fait sécher on cuire sur des plaques de fer blanc très chaussées. Le pain qu'oa prépare de cette manière est sain et d'un bon goût, et la majeure partie des habitans des In-, des occidentales et de l'Amérique méridionale en sont un nsage trtès fréquent. On y mange aussi les feuilles de cette plante en manière de légumes; Le suc exprimé de la racine est mortel pour les hommes et pour les-animaux, s'il n'est pas cuit; mais lors qu'on l'a fait bien bouillir, on peut le boire sans danger.
No. 2. Les Batattes.
Les Batattes viennent naturellement dans les deux Indes, mais de nos jours leur culture a ausfi été introduite en Espangne et en Portugal et y réussit parsaitement. Elles sont la racine tuberculéufe d'une plante rampante, qui porte des fleurs bleues et dont la tige se répand aiféraent et s'étend fort loin. Cette racine ressemble par sa forme à un petit navet; sa couleur est extérieurement rouge, et jaune en dedans, et le goût en est fort agréable, approchant de celui du marron. Dans les Indes on Pen fert comme chez nous des pommes de terre, pour en faire de la sarine et du pain et pour les manger en légumes; on en tire aufii une liqueur fpiritueuse, qu'on appelle Mobby. Cette plante ne peut endurer notre Climat, mais par le commerce nous recevons ses racines tant séchées que consites au fucre, et c'est surtout l'Espagne qui nous en fournit.
Ad99998 02 006a/frePoissons X. T. lI. No. 4
POISSONS DE RIVIÉRE RÉMARQUABLES.
No. 1. Le grand Esturgeon.
Le grand Esturgeon est le plus grand poisson de rivière qui existe, car on en voit qui ont jusqu'à 24 pieds de longueur, II se trouve principalement en Russie dans le sseuve Volga et en Hongrie dans le Danube, mais à l'approche de l'hiver il pâlie régulièrement dans la mer comme ie saumon. Ce poillbn est du genre de ceux qui mangent les autres et il est extrêmement vorace. Son dos noir est garni de trois rangs d'écaillés olseuses, mais sur tout le restede l'on corps sa peau est douce et sans écaille; son ventre est, blanc et aux deux cotés sa couleur est bleuâtre et ondoyante. Dans la Russie, où il est appelle bel luge ou bolluca, il fait un article très important cse commerce; au printemps et à l'automne on le ' prend dans de grands filets ou même par le moyen du harpon. Sa chair a le gôut du saumon; on la vend toute sraîche au marché, ou elle est salée ou marinée et transportée dans l'Etranger. Des oeufs de ce poiiïon on prépare le Caviar, et de sa vessie d'air, de l'es entrailles et de quelques autres parties de son corps on sait la colle de poijson, dont les qualités gluantes et tenaces la rendent présérable à toute autre sorte de colle. On s'en sert non leuîement pour préparer des vernis et des couleurs et pour éclaircir les vins et autres matières liquides, mais elle est aussi sort d'usage pour donner du lusire et de la consistance aux étoffes de soie et de laine. Les delsinateurs et autres artistes la connoiisent sour le nom de colle à bouche; on l'emploie enfin à faire du lut et des petits images de saints.
No. 2. L'Esturgeon ordinaire.
Ce poisson habite la mer dans l'hiver, comme le grand Esturgeon, et remonte dans les grands sleuves; pendant l'été on le prend aussi de la même manière. En. Allemagne on le trouve surlout dans l'Elbe et dans l'Oder. A la grandeur près il relsemble beaucoup au grand Esturgeon tant par le goût de sa chair, que par différentes autres qualités. Cher les Grecs et les Romains ce poiss'on étoit régardé comme une des plus grandes delicatelses, et à leurs banquets il fit toujours le plat de parade. Dans la Russie Tes oeufs sortt saiés comme ceux du grand Efturgeon, et le Caviar qu'on en sait est envoyé par toute l'Europe comme une friandise. Quoique la bouche de ce poiiïbn soit dépourvue de dents, il est cependant ausfi vorace, et se nourrit surtout de harengs, de maqueraux et de sa unions" Sur sa peau il porte 5 rangs d'écaillés oiseuses et radieuses; ce qui donne au corps de l'animal une forme pentagone. Il est brun de couleur sur le dos et au ventre, et aux deux cotés il est bleuâtre donnant sur le gris.
No. 3. Le petit Esturgeon.
Ce poisson n'a jamais plus de 4 pieds de longueur et fait par consequent l'espèce la plus per tite des Esturgeons; mais il en est la plus agréable pour le goût, et en général le poisl'on le plus délicat, qu'on trouve dans la Russie; il 'y est ordinairement vendu à des prix sort chers. Il se nourrit de vertnisseaux et de srai de poissons et paise l'été dans les riviéi-es et l'hiver dans la merCas, pienne. On sait aussi du Caviar de ses oeufs, dont cependant on ne peut préparer qu'une petite quantité à cause de la petitesle du poisson, mais comme ilest régardé pour beaucoup meilleur que le Caviar fait des autres Esturgeons, il est exclusivement fourni à la cour Imperiale.
No. 4. Le Silure.
Le Silure est au grand Esturgeon prés le plus grand poisson qui vit dans les eaux douces. En Allemagne on le trouve dans l'Elbe, le Danube; le Weser et l'Oder, Son dos est d'un noir dorn nant sur le vert, et son ventre est d'un jaune trés clair. Il est tacheté partout en noir. Il est également vorace, mais il se tient toujours comme par paresse au fond du sseuve sur la bourbe. Sa chair est blanche et agréable au goût; on la mange surtout marinée.
Ad99998 02 007a/frePlantes XXIII. T. II. No. 5.
PLANTES A TEINTURE.
No 1. Le Roucou.
Le Roucou est un arbre de la grandeur d'un pommier, et croit dans les Incies occidentales, le Mexique et le Brésil. Ses feuilles sont toujours vertes et les fleurs blanches ou d'un rouge j aie. Les fruits qu'il porte sont des gonsses hérissées des pointes comme les marrons, qui renserment des petits grains ou semences de la grosfeur d'une vesce. Ces grains sont couverts d'une peau epaisse, visqueuse et qui, étant d'un très beau rouge de feu, fait le principal objet de la culture de cet arbre. On trempe les grains dans l'eau, jusqu'à ce que la peau s'en détache, et on achève alors de la séparer en srottant les grains entre les mains dans l'eau. Quand les grains, dépouillés de cette manière de leur peau, sont retirés de l'eau, le marc rouge qui y reste le précipite bientôt au fond. On verse en sui te avec précaution l'eau claire, expose le sédiment au soleil pour le sécher et en sait des petits pains qu'on enveloppe dans des feuilles de roseaux. C'est cette pâte qui est la belle couleur rouge, connue sous le nom de Roucou, et dont les peintres et les teinturière sont un très grand usage.
No. 2. Le Safran.
Le Safran est une plante bulbeuse, qui naît san. 6 culture dans l'Orient et dans l'Europe méridionale, mais comme aujourd'hui il Fait un article très important de commerce, on le cultive aussi dans la plupart des pays de l'Europe et surtout dans la Turquie, l'Espagne, la France, l'Angleterre, l'Irlande et aux bords du Danube dans l'Autriche insérieure. Une espèce de Sasran, qui croit dans nos jardins, fleurit déjà dans le mois de Mars et on ne le cultive qu'à cause de ses fleurs agréables, qui sont blanches, jaunes et bleues" Mais le véritable Sasran, dont il est ici quéftion, ou le Sasran d'Automne, ne fleurit communément que dans le mois d'Octobre, et sa fleur qui est roujpêatre et semblable au lis, s'élève de l'oignon même sans être entourée d'aucune feuille. Il sort du fond de la fleur trois étamines jointes essemble au style, et dont les stigmates sont très odorans et de couleur vive d'orange. Cette seule partie de la plante est cueillie avec grand soin, léchée et vendue alors sous le nom connu de Sasran. Sur la feuille ci-jointe on voit ces stigmates répresentés sepaiément à coté de la plante. Ces fleurs ne durent qu'un jour, après qu' elles sont épanouies, er quand elles sont tombées ou cueillies, il nait des feuilles semblablea au gramen. Le Safran bâtard ou le cartame diffère essentiellement du véritable safran; car il n'est pas comme ce dernier une plante bulbeuse, mais une espèce de chardon.
Ad99998 02 008a/frePoissons XI. T. II. No. 6.
POISSONS DES INDES ORIENTALES.
No. 1. Le Coq de mer.
Le Coq de mer est de la longueur de 6 à 8 pouces, san corps est très mince, sans écailles et de couleur argentine; ses nageoires sont vertes. Il appartient au genre des poissons à miroir et vit dans les mers des Indes orientales; les habitans de ces régions aiment à le manger.
No. 2. Le poisson à miroir à poil long.
Cette espèce des poissons a miroir est à peu prés de la même longueur que le précèdent et vit également dans les Indes orientales. Il est extrêmement mince, sans écailles, ausü large que long et d'une forme rhomboïde. Sa couletir est argentine, excepté sur le dos où il est bleuâtre, ses nageoires sont brunes. Il est principalement remarquable par les rayons dont les nageoiies de str" dos et de son ventre sont garnies et qui ont I'air d'un poil fort long; c'est aussi ce qui lui a sait donner le nom de poisson à miroir à poil long.
No. 3. Paon de mer.
Ce poisson doit son noxn à la beauté des plumes dons la nature l'a orné; son dos est brun à tâches bleues claires marquées en serpentant; le ventre est argentin et les cotés sont de couleur, d'or; les nageoires enfin sont jaunes et bleues. Il est à peu prés de la longueur de 16 pouces et vit dans les deux Indes. Il appartient au genre des poissons voraces et sa chair est d'un goût sort délicat.
No. 4. Le Pythonisse.
On a donné à ce poisson le nom de PythonhTe, parceque sa forme qui est très desagréable tient en quelque sorte du merveillaux. Il est tout à fait uni et sans écailles et tous son corps est brun à tâches blanchâtres. II vit dans les Indes Orientales et se nourrit d'écrevisses et de coquillages.
No. 5. La Scorpène volante.
Ce poisson se trouve principalement aux côtes de l'isle d'Amboîne. Son corps est d'un brun clair à tâches blanches et ses nageoires sont d'un brun foncé à tâches blanches. Ces dernières sont fort grandes, et tiennent au poisson lieu d'ailes pour s'eléver dans l'air et s'envoler lors qu'il est poursuivi par un ennemi. Il se nourrit du frai des autres poissons et sa chair est mangeable.
Ad99998 02 009a/freAntiquités IV. T. II. No. 7.
MOMIES EGYPTIENNES.
La croyance des anciens Egyptiens, que les morts après une longue suite, d'années recommenceraient â vivre, leur avoit sait chercher tous les moyens posfibles depréserver delà corruption les corps de leurs morts. Ce principe occafionria non seulement la construction des Pyjramides, comme des sepüknres indeftrucubles de leurs Rois, mais il leur sit aussi inventer l'art d'embaumer leurs morts et de les réduire en Momies, telles qu'on en trouve encore de nos jours dans les catacombes de l'Egypte, ou les fouterreins, qui servoient aux anciens habitans de ces pays de lieux de sepulture. Autant qu'il nous soit connu aujourd'hui de cet art remarquable, il y avoit trois dïsséren. tes manières d'embaumer les cadavres ufitées parmi les Egyptiens, dont l'uneétoit extrêmement pentlieufe, les deux autres au contraire plus fimdisples. Suivant la première, la cervelle fut d'abord tirée du crâne avec un fer crochu, et la ttête crenfe remplie d'une gomme précieufe et de toutes fortes de parfums. Puis on ouvroit le corps par le moyen d'un eouieau de pierre, on en tiroit les entrailles, le nettoyoit avec da vin de palmier et le parfumoit; ensuite on ie remplisibit de myrrhe en poudre, de cafîe et d'autres aromates, et en refermoit l'ouverture. L'ayant ensuite Tavédan8 une leffive très forte de falpétre, on l'expofoit à l'air pendant foixante dix jours pour le faire fécher, et après cela on lelavoit une fécond sois. Dans cet état le corps sut enveloppé dans une toile de lin fortement enduite de gomme et encore par dessus celle-ci de quelques centaines d'aunes de bandelettes de lin également empreintes de gomme. Cela fait, toute la Momie fut couverte d'une couche de plâtre, et par dessus on chargea le visage du mort aussi bien que tout le corps de totstes fortes de figures et d'hiéroglyphes, qui sélon toute apparence dè signoient le nom, la famille et le rang du désunt. Après tout cela on ensermoit la Momie dans un cercueil de bois précieux auquel on donna la forme aussi bien qu'à son couvercle la phifiognomie du mort, et on y appliqua aussi les mêmes figure s qu on avoit peintes sur la Momie. Ces cercueils surent ensuite placés debout comme des vivans dans des niches de leurs catacombes. No. 1. répresente une pareille Momie dans Jon cercueil; No. 2. est le couvercle saparé du cercueil; No. 6. est le plan d'une de ces grottes Jouterraines, telle qu'on en voit encore aujourd'hui en Egypte dans le voifinage des pyramides. A. est l'entrée, par laquelle on y descend; B. le chemin aux Sépulcres; C. D, des appartemens remplis de bancs élevés x, sur les quels furent placés les cercueils; E. des cellules étroites ou l'on fit ausfi entrer des cercueils; GG. sont également des lieux de fepulture; mais FF. sont deux niches, dans lesquelles vraisemblablement on plaça debout les corps des personnes de grande qualité, ou des Momies précieuses. Cette nation regardant aussi comme saerésplusieurs animaux brutes et entre autres I'lbis étoit dans l'ufage d'embaumer tous ceux de ces oiseaux qu'on trouvoit morts. On les enfermait ensuite dans des vafes de terre cuite et de figure pointue et les mettoit dans catacombes de ftinées particulièrement à la fepulture de ces bêtes. On trouve encore aujourd'hui de ces sim" terrains, et ils sont connus sous le nom de puits d'oiseaux. No. 3. représente une pareille urne à oiseaux, fermée de son couvercle; No. 4. est la même, mais sans couverte; No. 5. est la Momie d'un Ibis embaumé.
Ad99998 02 010a/frePlantes XXII. T. II. No. 8.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Sang-de-dragon.
Le Sang-de-dragon est la substance réfineuse d'un arbre, qui appartient au genre des palmiers, et croît dans les daux Indes. Son tronc, qui est. tout droit et ordinairement allez haut, ne poulie des rameaux que par en haut en forme de couronne, sur l'extrémité, des quels il se trouve des feuilles en grand nombre et faisans la figure d'une brosse. Ses rieurs qui viennent en branche y de la forme d'une verge (Fig. a.) sont de coleur jatinàtré; les fruits qu'il porte, sont des grains rouges de Ja groiïeur des pois. La résine de cet arbre est. d'un beau rouge foncé, et on l'en retire tant par la décoction de ses fruits que par des incitions faites dans son écorce, qui en sont découler une liqueur qui se condense aussitot en des larmes rouges apportées chez nous en globules enveloppés dans du jonc et connus dans le commerce Tous le nom de sang-de dragon. Le meilleur en vient de l'isle de Madagascar, et ce sont principalement les peintres et les vemisseurs, qui en sont grand usage.
No. 2. Le Palmier d'Arec ou Aréca.
Le Palmier d'Arec ou Aréca croit dans les Indes orientales, en Afrique et sur les isles de la mer du Sud, et parvient à une hauteur très considerable. Ses petites fleurs blanches sortent en bouquets du tronc même de l'arbre tout en ssessous des feuilles, et après quelque tems la même tige qui les a produit, est aussi chargée de fruits. Ce fruit a la grosseur et la forme d'un oeuf de poule, son écorce est molle et garnie d'une espece de bourre (b); au centre de cette filaHé il se trouve une noix semblable à celle de la muscade, et qui porte le nom de noix d'Ares ou Avèca. Elle est dure, de couleur blanche en dedans et panachée de veines roussàtres. Les Indiens sont de ces noix un usage journalier et fréquent. Ils la coupent en quatre tranches, qu'ils enveloppent chacune dans une feuille de Betes, après avoir couvert cette feuille de Bétel, avec une légère couche de chaux, ils preunent ces tranches dans la bouche, surtout après les repas, et en avalent en les mâchant la saveur, pour aider la digestion, et pour teindre en rouge leurs lèvres et leurs dents en nettoyant en même tems la bouche. L'usage que ces nations sont du Bétel ainsi préparé est tellement général, que partout il y en a à vendre, Les Indiens de distinction en ont continuellement sur eux, ou ils se sont accompagner par des domestiques, qui en portent dans des vases d'argent. Us s'en présentent d'abord dans les visites qu'ils se rendent, et les faineans ne sont toute la journée que mâcher du Bétel. En un mot on s'en sert dans l'Orient à peu prés comme dans l'Europe d'une prise de Tabac.
Ad99998 02 011a/freQuadrupèdes XXV. T. II. No. 9.
DIFFERENTES ESPECES DE CERFS.
No. 1. Le cerf. No. 2. La biche. No. 3. Le faon.
Le cerf vit dans toute l'Europe, l'Amérique septentrionale etl'Asie jusqu'au lapon, et ce n'est que les climats trop chauds ou trop froids qu'il ne peut endurer. Sa couleur est d'un brun à plulleurs chevilles, qu'il sait tomber au prkitems et le
Ad99998 02 012a/frePlantes XXV. T. II. No. 10.
PLANTES A TEINTURE.
No. 1. La Guède ou le Pastel.
La'guède étoit la seule plante qui nous avoit fourni une teinture bleue bien solide, avant que l'indigo nous fut envoyé des Indes occidentales, on avoit pour cette raison cultivé cette plante en quantité énorme tant en France qu'en Allemagne. De nos jours même on l'emploie encore beaucoup, mêlée avec l'indigo, pour en faire les bonnés et véritables teintures bleues et noires; aussi en prépare - t - on des couleurs, vertes, cramoisis, brunes etc. A cause de cette grande utilité sa culture fait encore aujourd'hui une branche particulière de l'industrie rurale dans la Souabe, la jrancome et la Thuringe, mais principalement aux environs d'Erfurt et de Langensalze. La guède est une plante bisannuelle, et sa racine est une espèce de navet. Dans la première année elle produit un grand nombre de feuilles, qui sont larges et très longues, bleuâtres, un peu cotonneuses et répandues sur la terre. Dans la séconde année elle pousse une tige haute de 3 a 4 pieds et de lagrosseur d'un pouce dont les feuilles sont en forme de ssèches, et qui porte de petites fleurs jaunes et des gousses de semence plattes. Elle demande à être semée dans une très bonne terre, noire et fertile, et sa culture exige beaucoup de soins. Aussitôt que dans la séconde année les feuilles d'en bas commencent à se faner en signe de leur maturité, on en fait ïa premiere récolte, en dépouillant la tige de toutes ses feuilles par le moyen d'un ser préparé exprés pour cet efset; il faut cependant prendre garde qu'on ne blesse en aucune manière la couronne de la tige. Bientôt après cette tige recommence à pousser des feuilles, qu'on lui enlève pour la séconde fois. Dans un bon terrein et quand la saison a été favorable, on peut faire 3 à 4. récoltes, mais les feuilles de la première sont les meilleures. Ces! feuilles découpées sont lavées et exposées en suite à l'air pour qu'elles se n'étrillent, Dans cet état on les vend aux fabriquans de pastel qui achèvent de les préparer pour la teinture.
No. 2. L'herbe à jaunir.
L'herbe à jaunir croit naturellement dans toute l'Europe; mais on la cultive ausli avec soin en France, en Angleterre et en Hollande, parceque les teinturiers en sont un grand usage pour teindre les laines et les étosfes en couler jaune qui est fort solide. La tige de cette petite plante s'eiéve à peu prés à la hauteur de deux pieds, et pousse un nombre de rejettons; ses fleurs sont très petites et d'un jaune pâle. Lorsque la plante est séchée, elle est de couleur jaune, et toutes ses parties fournissent une excellente teinture jaune. Dans le commerce on regarde l'herbe jaune cultivée en France pour la meilleure.
Ad99998 02 013a/freQuatrupèdes XXVI. Vol. II. N. 11.
CHEVRES ET BOUCS DE DIFFERENTES ESPECES.
Les différentes espèces de chèvres que nous coniioissons, sont généralement partagées en chèvres sauvages et domestiques. Les premières ne vivent que sur les plus hautes montagnes de l'Europe et sie l'Aile, et c'est principalement la chèvre de bezoard, qui des diverses espèces de ces animaux; sauvages mérite le plus d attention, parceqne non seulement on trouve souvent dans ton estomac le précieux bézoard oriental, mais aussi que notre chèvre domestique en tire probablement sori origine. Le chamvis tient le milieu entre les chèvres et les Antilopes, mais ordinairement ou le compte parmi les derniers.
No. 1. Le Bouquetin.
Le Bouquetin vit en petits troupeaux sur lesJtlpes. de l'a Suisse et de la Savoie, surtont près des glaciers les plus escarpés; ort le trouve aussi fréquemment sur les hautes montagnes du Tirol et Je la Sibérie. Il a. des cornes très longues et fortes, courbées en arc sur le dos, et marquées par des éuiinences noueuses sur le coté extérieur. Il surpasse en. grandeur le bouc domestique; le poil de ton corps est de couleur fauve, mais celui de sa tête est d'mi bleu grisâtre. liest si léger à la course, qu'il saute facilement par dessus les rochers les plus escarpés. Sa chair est bonne à manger; la peau donne un cuir excellent, et de ses cornes on prépare des gobelets et differens autres, vases.
No. 2. et 3. La Chèvre domestique.
La chèvre domestique ordinaire est trouvée prèsque sur toute la sur face de terre; elle est ai sée à mmrvir, ne vivant que de seuillage, de' mousse etc. et sa chair, sa graille et l'on, lait la vendent ort utile surtoat dans les pays montagneux. Il y a des boucs aussi bien que des chèvres, qui out des cornes, même jusqu' à quatre; d'autres au, Goulraire n'en ont point. Cet animal, est de tres diverses couleurs;- on voit des chèvres noires, ' sauves, blanches et tachetées. Toutes les espèces de chèvres, tant sauvages que domestiques, ont des barbes; Tage que les dernières peuvent atteindre monte à 10 ou 12. ans.
La Chèvre d'Angora. No. 4. le Bouc. No. 5. La Chèvre
La chèvre d'Angora tient son. nom de la ville d'Angora dans l'Asie mineure, sa patrie. Elle est la plus remarquable et la plus précieuse de toutes les espèces de chèvres étrangères, car elle nous donne un poil superbe, très blanc, luisant, et si sin qu'on en fait des étosfes aussi belles et aussi lustrées que les étosfes de soie. Les chèvriers peignent et lavent ces animaux fort souvent; pour rendre leur poil plus doux et plus long; ils les. tondent deux fois par an.
No. 6. La Chèvre de Mambre.
Cette espèce de chèvre vit dans toute l'Asie mineure, dans les Indes et l'Egypte. Elle tient son nous du mont Mambre en syrie. Elle est la plus grande de toutes les chèvres domestiqnes; sa couleur est blanche, et elle se distingue sur tout par. les longues oreilles pendantes.
No. 7. La Chèvre de Juida.
No. 8. Le Bouc Damoiseau.
Ces deux espèces de chèvres, originaires d'Afrique, sont les plus petites que nous connoissons. La. chèvre de Juida est blanche, et le Bouc Damoi' [eau est brun avec des tâches bleuâtres. La dernière espèce a des cornes toutes petites et qui se réposent tout à fait sur la tète. Pour le reste les deux espèces n'ont rien qui les distingue, des autres chèvres.
Ad99998 02 014a/freAntiquités V. Vol. II. N. 12.
INFANTERIE ROMAINE.
L'infanterie Romaine étoit divisée en quatre classes. Les trois premières seulement étoient pesamment années, et la quatrième contenoit les troupes legères, les frondeurs de javelots et ceux de pierres. (velites) Une Brigade composée de ces quatre classes formoit une légion.
No. 1. et 2. Deux Légionaires pésamment armés.
Les armes defensives consistoient dans un casque, une cttirasse, dont une espèce etoit faite de fortes courroies et s'appelloît lorica (n. 2.)et dans un grand bouclier revêtu de cuir et garni d'une enchassure de métal. Si le bouclier étoit quarré, on le nomrnott scutum, s'il étoit de figure ovale, cfypcus. L'élévation pointue du milieu s'appelloît vnibo. Les armes ofFensives étoient sepee, qu'ils portoient au coté, suspendue par une courroie par cleilus l'épaule, (n. 2.) et une lance, très sorte et longue quelquefois de 14 pieds (n. 1.) hasta. Sous la cuîrasse ils portoient une cotte d'armes, tunica, et encore par dessus tout cela un manteau d'armes très court et n'allant qu' aux genoux, sagum, (n. 4. 6.)
No. 3. et 4. Deux Soldats légérement armés.
Le premier (n. 3.) est un frondeur de javelots. Son petit bouclier rond s'appelle panna; dans la main droite il porte ordinairement quelques javelots, bajhe veli tares. Le sécond (n. 4.) ést un srondeur de pierres (funditores.) Ils ruoient des pierres et des balles de plomb avec tant sie force, qu'ils fracassoient souvent des casques et des boucliers. Les frondes ne conlistoient que dans deux courroies, au panier desquelles on mettoit la pierre et la ruoit au but en la tournoyant autour de la tète. Les anciens habitans des isles Baléares, Mallorca et Minorca, étoient réputés d'être les frondeurs les plus habiles.
No. 5. Le Soldat romain en marche avec son bagage.
Le Soldat Romain portoit souvent en marche un fardeau de plus de 70 livres; car outre ses armes il avoit avec lui des vivres pour plusieurs jours, les instrumens necessaires pour dresser un camp et pour fourrager, un chaudron et quelque pallisades (velli) sur lesquelles il portoit communément tout ce bagage en paquet.
No. 6. Le Porte-Aigle.
L'étendard, ou l'Enseigne de toute une légion consistoit après le tous de Marins dans un Aigle d'or posé debout sur une lance, les àileséployées. Les signes des Compagnies étoient des mains étendues portées sur une lance. Les Etendards d'étoffes ne sont connus que depuis les tems des Empereurs chrétiens. Le Porte-Aigle s'appelloit Aauiliser; il iè donnoit quelque sois un aspect plus essrayant par des casques qui réprésentoient des tètes de lions ou de loups.
No. 7. et 8. Trompettes et joueurs de cor.
La trompette des Anciens, tuba, n'étoit qu' un tuyau long, qui s'élargilïbit vers un bout (n. 7). Les trompettes romains s'appelloient tubicines. Les cors, buccinae, cornua, éioient plus ou moins courbées (n. 8.) et les joueurs de cet infiniment portoient le nom de buccivatores, cornieines. Par le son des trompettes ;on partagea en parties égar les les gardes de jour et de nuit; c'est avec les cors qu'on donna le signal de l'attaque (classicum). Chez les Romains la musique militaire doit déjà avoir été introduite sous leur Roi Servius.
Ad99998 02 015a/frePoissons XII. Vol. II. No. 13.
POISSONS FRIANDS.
No. 1. La Lamproye.
La Lamproye est un poisson qui vit dans la mer du Nord; dans les mois de Mars, d'Avril et de Mai il entre dans les rivières snrtout dans l'Elbe et la Saale, et c'est la saison où l'on en pèche de grandes quantités. Sa longueur ordinaire est cV un pied et demi jusqu'à deux, mais souvent il devient grand de trois pieds, et on en trouve qui pêsent trois livres. Il est d'un goût exquis, et on le mange tant frais comme l'anguille, que grillé et mariné. La séconde manière de l'apprêter est la plus usitée, car les Négocians de Brème et de Hambourg en sont un article de commerce et l'envoient dans de petits tonnelets par toute l'Allemagne. La couleur de la Lamproye est d'un jaune tirant sur le vert, le ventre est d'un [blanc rougeâtre, et sur le dos elle est marquetée de taches noires. Comme l'anguille, elle n'a point à' écailles, presque point d arêtes, des nageoires d'un brun foncé, et entre les yeux au plus haut de la tète elle a un conduit par lequel elle attire et rejette l'eau.
No. 2. La petite Lamproye.
Ce poisson ressembîe en tout à la grande Lamproye, excepté qu'il est moins long de la moitié, et aussi plus mince. Il n'est pas non plus tacheté, mais brun sur le dos et jaunâtre au ventre. Quoiqu'il soit un poisson de mer, on le trouve pourtant dans presque toutes les grandes rivières de l'Allemagne, où on le pêche en abondance depuis le Novembre jusqu'au Mars, car ce n'est que dans cette saîson qu'il est bon à manger. La petite Lamproye est comme la grande grillés et marinée, et envoyée partout en tonnelets corn" me une friandise.
No. 3. La Sole.
No. 4. Le Zebre de mer.
Ces deux poissons sont deux espèces d'un même genre; ils portent l'un comme l'autre les deux yeux sur un seul coté, et leur chair délicieuse les fait rechercher par les friands. La Sole est brune de couleur, a des écailles rudes, se trouve dans presque toutes les eaux de l'Europe septentrionale, et le srais des autres poissons fait sa nourriture. Le Zèbre de mer, originaire dans les Indes orientales, est un poisson superbe par ses couleurs et son dessein. Il est aussi bon à mangers et d'un goût aussi exquis que la Sole.
No. 5. La Muréne.
La Murène approche du genre cses anguilles; on la trouve dans les mers des Indes et la Méditerranée, et elle est un manger fort délicat. Elle se nourrit decrevisses et de frais de poissons; sa longueur est à peu près de deux pieds, et l'on en pèche beaucoup aux côtes des mers, surtout en Sardaigne. Sa peau est lisse et joliment tachetée de difsérentes couleurs. Ce poisson étoit déjà connu aux friands parmi les anciens Romains, qui en faisoient le plus grand cas.
Ad99998 02 016a/freQuatrupèdes XXVII. Vol. II. N. 14.
BOEUFS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. L'Ure.
L'Ure peut être regardé comme étant notre taureau domestique dans son état naturel et sauvage; il est supérieux au dernier par la grandeur et -par la force. Cet animal sauvage se trouve dans les montagnes de la Pologne, de la Lithuanie et de la Sibérie; sa couleur est d'un brun très foncé, et sur la partie antérieure de son corps il porte un poil noir et tousfu. Il est très féroce et d'une telle force et audace, que souvenî on l'a vu vaincre des lions et des ours dans des combats de bètes. Les anciens peuples du Nord étoient dans susage de se servir de ses cornes longues et épaisses comme de va Ces à boire. A la vue de la couleur rouge cet animal entre en fureur; c'est pour cela qu'on se sert d'un homme de paille habillé eu rouge, pour l'attirer, et le prendre vivant ou le tuer.
No. 2. Le Bison.
Le Bison est un animal sauvage qui vît en grands troupeaux dans les forêts marécageuTes de l'Amérique septentrionale; il est le plus grand de tous les animaux terrestres du nouveau monde. Sa couleur est brune tirant sur le noir, et dans l'hiver tout son corps est couvert d'un poil long, et crépu. Au printemps il perd ce poil sur le dos et sur tout le corps de derrière, et ne le conserve que sur la poitrine et les épaules. Sa chair est d'un meilleur goût que celle du boeuf ordinaire, et de la peau du Bison les Américains sont un article très important de leur commerce avec l'Europe. On trouve cet animal en si grande quantité, que souvent à une seule masse il eu est tue 1500 jusqu'à 2000 pièces.
No. 4. Le Zébu.
Le Zébu est un petit boeuf qui vit dans les Indes Orientales; sa grandeur est à peu près celle d'un veau de six mois, ses cornes sont petites, et sa couleur est grise tirant lur le bleu et tachetée en brun. Il a une bosse sur le dos, et on le compte dans la race des Buffles.
No. 5. Le Buffle.
Le Buffle est originaire au Tibet, et se trouve dans la plus grande partie de l'Ane ainsi que dans l'Hongrie et l'Italie. Il est devenu domestique, et l'on s'en sert pour cultiver la terre et porter des fardeaux, car un attelage de deux Buffles tire autant que fix shevaux. On leur passe comme aux ours un croissant de fer à travers le net, et parce moyen on les conduit et les fait tourner à volonté d'un coté ou d'un autre, en tirant une ficelle attachée à ce fer dont les pointes picotent le nez de lanimal. Sa peau est noire et fort épaisse; il n'a que peu de poil sur son corps. Ses cornes sont très grosse" et comprime es sur le front. La chair des Buffles, ainsi que le lait, le fromage et le beurre, sont d'un meilleur goût que ceux de notre bétail ordinaire.
Ad99998 02 017a/frePlantes XXVI. T. II. No. 15.
LES ESPÈCES DE BLED.
Le Bled est de toutes les plantes la plus p reden se à l'humanité, car il fait la nourriture la plus indispensable et la plus salutaïre pour Thomme et les animaux. II y a à la vérité dans d'autres parties du monde des nations entières et nombreuses, qui ne connoiisant pas nos espèces de bled n'eu retirent pas leur nourriture; mais à leur défaut elles possédent l'arbre à pain, ou quelque racine sarineufe, dont elles savent préparer une espèce de gâteau qui approche de notre pain et leur en tient lieu. Sous la dénomination générale de Bled nous comprenons principalement le sroment, le feigle, sorge, l'avoine, Pepeausre, le bléd de Turquie on le Mais, et le bled Sarrafin; les pois au contraire, les lentilles, le millet, la veffe et même le ris sont au genre des légumes. Toutes nos espèces de bled sont des gramens, qui dans l'Asie septentrionale, leur patrie, croissent naturellement, mais que i'industrie de l'homme, et la culture qu'il leur a donnée, depuis un teins immémorial, a anuoblis et amenés au point de persection où nous les voyons. Elles sont tontes des plantes annuelles, cest a dire, dans la même année, où elles sont sernées, elles poussent des tiges, fleuri portent leur sernence à la maturité, et depérissent. Nous retirons de toutes ces espèces deux objets dont nous saifons usarre, savoir, leur fernence mûre, que nous comprenons sous le nom général de grains, et leur paille. La table ci-jointe représente les quatre premières espaces dans leur état de maturité et avec des épis chargés; j'ai cru de cette manière on pourroit le plus facilement apprendre à les distinguer.
No. 1. Le Froment.
Le Froment est l'espèce de bled la plus préférable aux autres; il donne une farine très fine, dont on fait un para doux et très blanc, des gâteaux et toutes fortes de pâtifferie. Sa fleur est représentée sous fig. a. et son grain sous fig. b. La couleur de son épis mur est d'un brun rougeâtre et celle du grain est jaune tirant sur le rouge. II y a du froment avec et sans barbe aux épis. L'epeautre, (qui porte anssî le nom de Fromentlocar ou rouge.) est une espèce de froment; la farrine qu'on en fait, est la plus belle et surpasse en qualité celle du froment ordinaire.
No. 2. Le Seigle.
Le Seigle pousse des tuyaux de la hauteur de 4 à 5 pieds, et ses épis sont plus longues que ceux du sroment; il est cultivé dans presque tous les pays. De la sarine du seigle on sait notre pain ordinaire de ménage, qui est très nourrissant, d'un goût aigrelet, et la nourriture la plus indispensable de l'homme. Ses fleurs fig. e. sont d'un verd rouge, et son grain sig. f. est gris tirant sur le brun Il sait l'objet principal de notre agriculture et du commerce de presque toutes les nations de l'Europe.
No. 3. L'Orge.
L'Orge est une espèce de bled de moindre valeur que le froment et le seigle. Le pain, qu'on en fait, n'est pas bon, et par cette raison on emploie cette plante principalement pour la nourriture des bestiaux ou pour en bralser de la bierre. En dépouillant l'orge de sa peau, sur des meules particulieres, on en sait ce qu' on appelle d'otge monde ou grue, qui est une nourriture excellente et très salutaire pour l'homme. L'orge mondé est encore réduit en des grains ronds très blancs et delà grolleur d'un grain de juillet; on l'appelle alors de l'orge perlé. Les fleurs de cette plante sont vertes fig. c. et ses grains sont longs et d'un jaune pâle. fig. d. Elle est la plus barbue de toutes les espèces de bled.
No. 4. L'Avoine.
L'Avoine est la moindre sorte des espèces de bled ordinaire, et l'on ne s'en sert ordinairement que pour la nourriture des chevaux et autres bestiaux; mais étant réduite en gruau, elle donne aussi une bonne nourriture pour l'homme. Ellene pousse pas des épis comme les autres espèces de bled, mais des san'ratles. La couleur de la fleur est verte fig. g et celle de son grain qui est long et pointu fig. h est jaune d'or.
Ad99998 02 018a/frePoissons XIII. Vol. II. N. 16.
POISSONS MERVEILLEUX.
No. 1. La Licorne de mer.
La Licorne de mer est habitant des mers de la Chine et du Brésil. Ce poisson est de la longueur de 8 à 10 pouces, de figure comprimée des deux cotés, et si mince, q 'il aboutit par ses deux bouts dans une pointe. Il porte une corne sur la tète au dessus des yeux. Sa couleur est grise et tachetée en brun; ses nageoires sont jaunes. Il se nourrit de vers de imr, ei sa chair n'est pas mangeable.
No. 2. La Bécasse bouclée.
Ce poisson se trouve dans la mer des Indes; il n'a que 6 à 8 pouces de longueur, et son écaille dure et lissée lui donnant l'air d'un couteau de poche fermé il fait le milieu entre les poissons et les coquilles. Sa nourriture consiste dans de la terre grasse et du frais de poisson, et il la prend uniquement par la succion. Comme il n'a prèsque point de chair, il n'est pas mangeable. Son écaille étant d'une couleur d'or aussi brillante, qu'on la croit enduite d'un vernis d'or, ce poislbn est un des plus beaux qui existent.
No. 3. Les Dragon de Mer.
Ce poisson n'a communément que 8 à 10 pouces de long; on le pêche dans la mer des Indes et il se nourrit de frais de poisson. Son écaille osseuse est de couleur verte tirant sur le bleu; ses nageoires de poitrine sont très grandes et ont l'air de deux ailes; on lui a donné le nom de Dragon à eau le de sa figure bizarre et hideuse.
No. 4. Le cheval marin.
Le cheval marin, dont la figure singuliere ressemble presque à celle d'un poisson seché, se trouve principalement dans la mer Méditerranée. II est long de 8 a 10 pouces et se nourrit d'insectes aquatique;. Il a une écaille brune, cartilagineuse et couverte de petits aiguillons. Les Anciens ont connu ce poisson sous le nom de Hippocampe, et l'ont fait passer pour un remède essicace contre plusieurs maladies. Mais il est très probable que ce petit animal n'est, ni nuisible, ni salutaire, et que c'est uniquement à cause de sa figure singuliere qu'on lui a supposé des qualités aussi distinguées.
No. 5. La Perce-pierre vivipare.
Ce poisson, qui habite la Mer Baltique et celle du Nord, a une grande ressemblance avec l'anguille. Il est principalement remarquable par sa manière de se propager, qui s'éloigne du chemin ordinaire de la nature; car au lieu de fraies, comme sont tous les autres poissons, il inet an inonde de petits poissons vivans II est long de 15 à 18 pouces, et sa couleur est brune tirant sur le verd. Il se nourrit au fond de la mer de frais, d'écrevisses. Sa chair est blanche et ferme, mais on en sait peu de cas, et ce n'est que des gens du commun qui la mangent.
Ad99998 02 019a/freQuatrupèdes XXVIII. Vol. II. N. 17.
BOEUFS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. et 2. Le Sarluk, ou le Buffle à queue de cheval.
Cet animal singulier ne vit que dans le Tibet, où il est domestique. Il est beaucoup plus petit que notre bétail ordinaire, et se distingue surtout par fa voix grognante, son poil sin et aussi long qu'il touche presque à terre, et par sa queue longue et extrêmement tousfue. Ces deux qualités lui ont fait donner les noms de boeus grognant et de Buffle à queue de cheval. Il y en a deux espèces différentes, dont l'une (No. 1.) a des cornes et du poil noir au corps, mais sa tête, fa queue, le dos, la poitrine et le ventre sont blancs. L'autre espèce (No. 2.) est tout à fait noire et n'a point de cornes. On allure, que les schowls précieux qu'on tire des Indes sont sous faits du poil fin des queues de la première espèce de ces animaux.
No. 3. La Vache Indienne.
La Vache Indienne est une variété du Zébu, excepté qu'elle a des boutons noueux au lieu de cornes, et point de bolle. Au reste elle est aussi petite que le Zébu, sa couleur est d'un beau brun clair et son poil est très fin et mou.
No. 4. Le Buffle Africain.
Le Buffle Africain a plus de 8 pieds de long; sa couleur est noirâtre et il vit sauvage dans l'intérieur de l'Afrique. II est méchant, Indompuble et d'une telle force que souvent le lion en est vaincu. Il court avec une grande facilité à travers les brossailles les plus épaissea, surprenci souvent d'une embuscade des hommes et des bestiaux, les terrasse, les ecrasê avec les cornes et les pieds, et leur le che sa chair même après leur mort. Sa chair est mangeable, mais très dure.
No. 5. Le Boeuf musqué.
Le Boeus musqué habite les régions les plus froides de l'Amérique Septentrionale, et y vit em petits troupeaux. Il se plait dans les déserls et sur les rochers, et grimpe avec une addrelse surprenante. Il est de la même grandeur que le Buffle Africain; sa couleur est d'un brun noirâtre, et tout son corps est couvert d'un poil long et très sin qui touche souvent jusqu'à terre. Sur le dos il a une tache blanche; sa queue et Tes pieds sont courts et de couleur rousse. Ses cornes sont courbées en bas et les bouts s'en rédressent en haut, ce qui leur donne l'air d'un joug; à leurs racines elles se touchent de bien près, et sont si grosses et sortes, qu'une seule paire en pése souvent plus de 60 livres. La chair de cet animal et surtout son coeur sent très fort de Musc, et c'est aussi à cause de cette odeur qu'on lui a donné son nom.
Ad99998 02 020a/frePoissons XIV. Vol. II. No. 18.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPECES.
Les Requins sont les poissons les plus redoutables et les plus voraces; ils sont aussi terribles dans les mers, que le tigre, le lion et l'hyène le sont sur la terre. Ou trouve cet animal dans presque toutes les mers, mais surtout dans la mer pacifique et dans celle du Nord. Ils sui vent toujours les vaiiïeaux pour happer et dévorer les cadavres et tout ce qui en est jette sur bord. Les hommes eu lâchant les filets et en les retirant, doivent être très fort sur leurs gardes pour ne pas devenir la proie de ces monstres, et quand quelqu'un a le malheur de tomber dans la mer, il court le plus grand risque d'être avalé par les Requins. Dans toutes les descriptions de voyage sur mer, ou trouve des exemples srequens de malheurs causés par ces poissons. Presque toutes les Espèces de Requins n'ont point d'écaillés, mais à leur place elles sont revêtues d'une peau très dure et munie de piquans qui éclairent dans l'obscurité. On ne peut pas manger leur chair, car elle est dure, coriace et de rnauvaise odeur; mais cela n'empêche, qu'on ne prenne ce poilîon très fréquemment, parce que pluheurs Artisans sont usage cle sa peau en remployant pour couvrir des étuis ou pour polir le bois et même le fer, et que. de son soie on tire par la voie de l'ébulition une excellente huile (thran)qu'on garde dans de petites barriques. Ces foies sont d'une grosseur si énorme, qu'on tire ordinairement d'un seul deux ou trois barriques d'huile. On prend ce poisson avec un gros hameçon garni d'une pièce de lard et attaché à une bonne chaîne de fer; car la corde la plus forte ne resisteroit pas aux dents aigues du Requin. Toutes les diferentes espèces de ces animaux sont fort joliment colorées. La plus grande d'entre elles et la plus redoutable est le Grand Requin, que les Allemands appellent le Mangeur d'hommes, et dont nous avons déjà donné la description Vol I. T. 49 de ce Portefeuille. Nous en ferons maintenant connoitre les autres espèces.
No. 1. L'Aguillat.
Le Corps de ce poisson est rondelet, et d'une couleur brune cendrée. Son dos est garni de deux aiguillons longs et pointus, dont il a tiré son nom.
No. 2. Le Cagnot bleu.
Son dos et ses nageoires sont d'un bleu obscure j et son ventre est blanc et brun.
No. 3. La Roussette ligrée.
La peau en est rougeàtre tirant sur le gris, le dos est brun, et tout le corps est marqué comme le tigre de petites taches brunes à ce qui rend ce poisson très beau.
No. 4. Le Réquin rayé.
La couleur principale de son corps est un gris foncé, et le dos est brun; mais ces couleurs sont transversalement entrecoupées par des rayes blanches marquettées de points noirs. Il vit dans les Indes.
No. 5. La Roussette.
La couleur principale de ce poisson est blanche, tirant sur le rouge, et tout son corps est parsemé de taches brunes. Ses nageoires ne sont que deux lambeux de chair. On le trouve dans toutes les mers.
Ad99998 02 021a/freQuatrupèdes XXIX. Vol. II. N. 19.
ANTILOPES ET GAZELLES.
L' Antilope est un très joli quairupède, qui se trouve dans les montagnes de l'Asie et de l'Afrique. Il y en a de plusieurs espèces, qui ont des différences entre elles. Ceux qui pour la grandeur tiennent le milieu entre les cerfs et les boeufs, sont nommés Antilopes, et les plus petits, qui approchent du chevreuil pour la taille et pour la figure, s'appellent Gazelles. Dans le genre de ces dernières appartient aussi le Chamois', il en est la seule espèce qui vit en Europe sur les Alpes de la Suisse, du Tirol et de la Savoie. Je représenterai sur cette feuilie les six espèces d'Antilopes les plus grandes.
No. 1. L'Empophos, ou l'Antilope grimme.
L'Antilope grinnne ou l'Elan du Cap, est de la hauteur de 5 jusqu'à 8 pieds et vit dans les pays montagneux des Indes, du Congo et de l'Afrique. Sa couleur est griseàtre tirant sur le bleu, ses cornes sont longues île deux pieds, toutes droites et contournées jusqu'au milieu; sur le front et la poitrine il a un bouquet de poil bien fourni. Sa chair est d'un excellent goût, et les Hottentots sont de ses cornes des pipes à tabac.
No. 2. L'Antilope Drago-camelus.
Cette espèce d'Antilopes, qui fe trouve dans la Bengale et la Barbarie, est haute de 5 pieds, sa couleur est d'un gris bleuâtre et sa tête est noire. Les cornes de cet animal sont courtes et recourbées vers le front; sa tète ressemble à celle du cheval, sou cou à celui du chameau et sa queue à celle du boeus. Sa crinière est courte, et il a une bosse sur le dos. 11 vit sauvage dans les montagnes.
No. 3. Le Condous.
Le Condoue habite la Bengale et vit dans l'état sauvage. Il est haut de 4 1/2 pieds, ses cornes sont courtes et ressemblent à celles du boeuf, duquel en général il approche beaucoup par la figure. Sa couleur est d'un gris, sonce, il a des taches blanches sur la gorge, la poitrine et au dessus des ongles, et au cou il porte un bouquet de poil noir.
No. 4. Le Condoma ou l'Antilope strepsiceros.
Cet animal habite le pays des Cassres dans l'Afrique méridionale, et ressemble au cerf pour la grandeur, la figure et la couleur. Il a des cornes roulée. -, en spirale et longues d' 1 1/2 aunes, garnies de deux arêtes tranchantes et ridées dans la partie inférieure. Sa tète ainsi que son dös et ses unes sont marquetés de plulieurs rayes blanches; sa queue ressemble à celle de làue, et à son cou il a, une crinière courte. Il vit également dans les montagnes, et sa chair est très bonne à manger.
No. 5. Le Bubale.
Le Bubale vit dans la Barbarie, et sa hauteur ainsi que sa couleur sont celles du cers, excepté qu'il a des taches noires aux pieds. Ses cornes noires et ridées sont courbées vers le front, et contournées vers le dos à leurs bouts. Il tient par sa forme le milieu entre le cerf et un jeune boeuf, et sa chair est très tendre mais lèche.
No. 6. L'Antilope Gnou.
Cet animal a le corps d'un cheval de moyenne taille, les pieds déliés du cerf et une tète de boeus. Il est long de 6 1/2 pieds et haut de 4 pieds; ses cornes ont la longueur de 19 pouces, et sont recourbées par le bout. Il a une crinière blanche, très, toussue au cou et sur la nuque, ainsi qu'une queue blanche qui ressemble parfaitement à celle du cheval. Sa couleur est d un brun foncé, et autour des yeux il a une étoile rayonnante d'une couleur plus claire. Cette espèce d'Antilopes habite l'Afrique méridionale, est sauvage, très niechant et s'accoutume dissicilement à la domesticité.
Ad99998 02 022a/frePlantes XXVII. T. II. No. 20.
PLAINTES VÉNIMEUSES D'ALLEMAGNE.
Parmi le grand nombre des herbes, qui peuvent sêrvir à l'homme de nourriture ou de médecine, il y a aussi plusieurs sortes vétnmeuses, dont: l'usage intérieur est infailliblement suivi de la mort. Nous en trouvons plusieurs en Allemagne, qui ayant une grande ressemblance avec nos herbes unes et nos légumes s'en mêlent fort souvent, et il ne se passe guères d'année sans que dans chaque ville ou du moins dans chaque petit district, quelques persones ou même quelques familles entières, mais principalement des enfant, faute de connoitre nos plantes venimeuses, en deviennent des victimes. Si ces malheureux ont le bonheur d'échapper à la mort, au moins ils langui lient sort longtems dans des maladies dangereuses. Pour prévenir clone les ensans, ainsi que toutes les personnes qui aiment à s'instruire, de ces objets sunestes, dont nous somraes tous environnes et que nous pouvons rencontrer à chaque pas, je donnerai ici le deisein et la deseription des sortes principales et des plus dangereuses de ces plantes. Je vais commencer avec les trois espèces de la Cigüe, qui est l'ennemi le plus terrible de nos eu i sines, parceque ses feuilles, surtout celles du No. 1. , ont la plus grande ressemblance avec les feuilles du fer sil', et que ces deux plantes se trouvent souvent mêlées ensemble dans nos jardins.
No. 1. La petite Cigüe.
La petite Cigüe, qu'on nomme aussi le persil des sous, croit naturellement dans la terre labourée des jardins comme une mauvaise herbe. Sa racine est groiïe comme le doigt, longue d'un demi pied, blanche et d'une odeur sétide. Sa tige est mince et ne passe guères la hauteur de deux pieds; ses feuilles ont malheureusement la plus grande ressemblance avec celles du persil, excepté qu' dies sont d'un verd plus foncé sur le dessus et plus blanches, même luisantes, en dessous. Ses ileurs sont blanches. Toute cette plante contient un poison, dont l'usage intérieur produit des tranchées liorribles, des maux de nerfs très violents, une tumeur bleue sur tout le corps, et très souvent la mort.
No. 2. La grande Cigüe, ou la Cigüe rayée.
Cette plante vénimeuse, que nos cuismiers et nos fruitières prennent très souvent pour du Cerfeuil, du persil et du petasite, croit naturellement dans les jardins, les champs, les prairies, aux bords des chemins, et dans les foliés. Sa racine est de la grosseur de celle du petasite, dont elle a aussi l'odeur; elle est rameuse, couverte d'une écorce mince et d'un blanc jaunâtre. Sa tige est haute de 3 à 4 pieds, de la grolleur cVun pouce, liisee, ronde, creuse en dedans, noueuse et parsemée par en bas de taches rouges; à cette dernière marque on peut principalement distinguer la plante. Ses feuilles, qui reliera bien t beaucoup à celles du grand persil, son d'une odeur puante, d'un verd noirâtre et hiisant, et les branches en sont également, tachetées en rouge. Elle fleurit aux mois de Iuillet et d'Août, et ses fleurs sont blanches. Les Anciens se sont servis delà grande Ciguë comme d'un poison pour farre périr les criminels d'Etat; aujourd'hui elle est devenue, dans les mains des médecins habiles, un remède très essicace.
No. 3. La Cigüe aquatique.
Cette espèce de Ciguë, la plus vénimense de toutes lesplantes que nous connoissons en Europe, croit dans les fossés, les étangs et sur des prairies marécageuses. Sa tige fig. 3. a. est haute de plus de 4 pieds, d'un verd foncé, et cannelée; en dedans elle est creuse jus qu'à deux pouces par en bas et de couleur blanche Fig. 3. b. Ses feuilles sont longues et fort étendues; aux mois de Iuillet et d'Août elle porte des fleurs blanches. Son poison se trouve principalement dans la racine, qui est grande, ronde et bulbeuse fig. 3. c. comme celle du selleri, au printemps et en été, mais longue comme le petasite en automne. Son usage intérieur produit souvent des essets sun elles sur les paysans, qui ne la connoislent pas, et qui la prennent pour du sesleri sauvage ou du petasite. Ses racines sont d'un jaune blanchâtre en dedans, et si on ses coupe on y voit plusieurs cavités, fig. 3. d. qui en sont la marque principale de distinction.
Ad99998 02 023a/freQuadrupèdes, XXX. T. II. No. 21.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Nous connoissons déjà, de la Table 19 du Cahier précédent, l'espèce la plus grande des Antilopes, cuï s'approche dn Boeuf. Sur la Table ci-jointe lions en voyons six autres espèces de moyenne grandeur, qui ressemblent par la forme aux cerfs et aux chevreuils, et qu'on nomme tantôt Antilopes et tantôt Gazelles. Leur chair est aussi bonne à. manger, que celle du gibier.
No. 1. Le Nagor.
Le Nagor habite aux bords du Sénégal; sa longueur est de 4 pieds et sa hauteur de 3 pieds, 3 pouces. Il est très beau et d'une taille déliée et élégante; ses cornes sont courbées en avant, noires et petites; il vessemble aux chevreuils par la couleur et presque par toute la figure.
No. 2. Le Pasan.
Le Pasan a la grandeur d'un Daim; ses cornes sont toutes droites, longues de 2 pieds et roulées d'en bas. Sa couleur est grise, mais à la tète et au ventre il a des taches noires et blanches, et ses jambes sont entièrement blanches. On le trouve dans toute l'Afrique méridionale et dans l'Asie, et il. sait une. des. plus belles, espèces d'Antilopes.
No. 3. Le Guib.
Le Guib habite également aux bords du Sénégal;il est de la même grandeur que le Pasan,. et ses cornes sont petites, contournées et courbées en arrière. Il eït de couleur châtaigne, et son corps est si smgnlièrement marqué de rayes blanches, larges et qui fe croîsent entre elles, que ranimai a parfaitement l'air d'être, couvert d'un har"nis blanc.
No. 4. L'Antilope proprement dite.
Cette espèce d'Antilopes est principalement remarquable par ce qu'on trouve dans son tstomac le Uezoard oriental, sameux anciennement comme une drogue médicinale, qui est une boule grisâtre, de forme ovale et qui provient vraiseiublablement des herbes, dont cet animal sait sà nourriture. Cette Antilope vit presque dans toute l'Asrique et dans les Indes Orientales. Sa grandeur est celle du daim;, ses cornes sont joliment roulées et contournées, et sa couleur est d'un brun rongeâtre sur le dos et aux cotés, mais blanche sur la poitrine et au ventre.
No. 5. La Gazelle à goître.
Cette Gazelle est de la grandeur d'un chevreuil; auquel elle rejsemble aussi par la forme, excepté qu'elle a un goitre considérable et que sa couleur est moins fauve que jaunâtre. Ses cornes sont longues de dix pouces, ridées et recourbées en arrière. Sa patrie est la Chine et le Tibet, où elle vit en troupeaux de 1000 jusqu'à 2000 pièces dans les déserts. Elle est très légère à la course et saute extrêmement vite; mais cependant elle se laisse apprivoiser.
No. 6. Le Saiga.
Le Saïga est de la grandeur de la Gazelle précédente; on la trouve aux environs du Mont Caucase et dans les provinces méridionales de la Russie. Sa couleur est d'un gris rougeàtre; ses, cornes sont longues d'à peu près 11 pouces, contournées et courbées Tune vers l'autre. Il y en a de ces animaux, qui ont 3 cornes, d'autres au contraire n'en ont qu'une; ce qui pourroit peutêtre résoudre le problème par rapport à la Licorne des Anciens.
Ad99998 02 024a/freQuadrupèdes, XXXI. T. II. No. 22.
ANTILOPES ET GAZELLES.
Cette troisième espèce d'Antilopes est la plus petite, et ressemble le plus aux chevreuils et aux. chèvres; on lui donne communément le nom général de Gazelles. Ce sont des très jolis quadrupèdes, d'une taille fine et des plus légers à la courte. On doit compter. aussi nos Chamois dans cette espèce.
No. 1. Le Chamois.
Le Chamois ne vit que sur les montagnes les plus élevées de l'Europe et de l'Alie; on le trouve sur les Alpes, les Carpatlies, les Pyrénées, l'Apennin, le {Jaucase et le mont Taurus. Sa couleur élit d'un brun rouge, sa grandeur est celle d'un bouc, et ses cornes petites, noires et crochues se tiennent toutes droites sur le front. Il vit en petits troupeaux sur des rochers escarpés, et a la vue. , l'odorat et l'ouie très sins. Mais par contre il est extrêmement peureux, et quand ses sens subtils lui sont appercevoir quelque danger, il saute avec la plus grande légèreté et sans jamais manquer de rochers à rochers, et par dessus les abîmes les plus profonds; ce qui rend sa chasse très difficile et dangereuse. Sa chair est d'un excellent goût, et sa peau est souple et très durable.
No. 2. La Gazelle ordinaire.
La Gazelle ordinaire ou Arabe, est seulement de la moitié aussi grande qu'un daim; elle est de couleur sauve, son cou est d'un gris clair, et souventre est blanc. Ses cornes sont petites, contournées et recourbées sur le dos. Elle habite la Barbarie, l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie. Elle est d'une telle beauté et sa figure est si déliée et élégante que non seulement Saîomon dans son Cantique, mais aussi plusieurs autres poctes de l'Orient l'ont jugé digne d'être le symbple d'une belle fille.
No. 3. La Corinne.
La Corinne a la grandeur et la figure d'ua chevreuil, la couleur et le desïiu de la gazelle orrinaire et des petites cornes minces, qui se rapprochent par le bout. Oa la trouve aux bords du Sénégal et dans le Bengale.
No. 4. Le Kevel.
Le Kevel est de la grandeur d'un chevreau, et ressemble beaucoup à la gazelle ordinaire, tant parla couleur que par la figure et la construction de ses cornes; sa tète cependant est encore plus élégante que celle de ce dernier animal, et ses yeux plus beaux. Il vit dans l'Afrique méridionale.
No. 5. Le Sauteur de rocs.
Il est un peu plus grand qu'un chevreuil et lui ressemble aussi par la forme. Il a des petites cornes droites et très pointues. Sa. couleur est d'un verd grisâtre et brun sur le dos. Il se trouve au Cap de bonne Espérance.
No. 6. Le Nanguer.
Le Nanguer vit aussi aux bords du Sénégal, a presque la. grandeur 'd'un daim et des cornes noires, courbées vers le front. Cette Gazelle est supérieurement bien marquée; elle est blanche de couleur, et a sair d'être garnie depuis la tête jusque par dessus tout le dos d'une couverture d'un brun rougeâtre, qui, à deux endroits, au com et à la poitrine, semble être fermée par des noeuds.
Ad99998 02 025a/frePoissons. XV. Vol. II. No. 23.
REQUINS DE DIFFERENTES ESPECES.
Parmi les Réquhs, les poisïbns les plus redoutables et les plus voraces, et que nous avons vu représentés sur la Tuble XVlll. de ce Porte-feuille, il faut compter encore les espèces suivantes.
No. 1. Le Porc.
Cette espèce de Requins est de forme triangulaire, c'està dire, son dos s'élève en prisme et son ventre est large. Sa couleur est brune par eu haut et blanchâtre vers le bas. Il est long de 3 jusqu' à 6 pieds, se trouve dans la Méditerranée en haute mer, et se nourrit, comme tous les Requins, de rapine. Sa chair est dure et point mangeable, et ce n'est que son foie et sa peau grasse, dont on peut se servir pour en faire de l'huile.
No. 2. L'Angelot de mer.
Le corps de L'Angelot de mer est presqu' ntièrement applati, et sa figure inonstrueuse; il fixe le passage des Requins aux Rayes. Sa tête plate, qui a la forme d'une assiette ronde, est plus large que son corps. On le trouve dans la mer du ïsord et dans la Méditerranée, où il se tient prèsque toujours sur le fond; il se nourrit de préférence de Rayes et de Soles. Sa longueur ordinaire est de 6 à 8 pieds, et ou le prend par le hameçon, auquel on attache une bonne portion de viande pour amorce. Sa peau est extrêmement rude, et les Turcs en préparent le plus beau chagrin qu'on emploie à revêtir les étuis des montres. Sa chair est mangeable, mais dure et de mauvais goût.
No. 3. Le Milandre.
Cette espèce de Requins, qu'on trouve également dans la Méditerranée, est de la même longueur que la. précédente; maïs elle en dissère eu ce que son corps est rond et effilé. Le Milandre; vit toujours en société avec plusieurs de son espèce, et il est vorace à un tel point qu'il avale même des morceaux de bois, quand ils sont enduits de grasse.
No. 4. Le Diable de mer.
Le Diable de Mer se trouve presque dans toutes les mers, et n'appartient pas au genre des Requins; mais il est très remarquable tant par sa figure hideuse que parceque les pêcheurs anglois le prennent pour l'ennemi des Requins, dont ils prétendent qu'il est le vainqueur. Il est long de 6 à 8 pieds, et comme sa tête monstrueuse l'empêche de nager, il se tient toujours en embuscade, la gueule ouverte, et remue la fange avec ses filets; lorsque les poissons, qui croyent y trouver des vers, en approchent, il les prend et les dévore. Sa chair étant cuite est blanche, et a le goût de celle des grenouilles.
Ad99998 02 026a/frePlantes XXX. Vol. II. No. 24.
CHAMPIGNONS VENENEUX D'ALLEMAGNE.
Les Champignons, que beaucoup de monde aime tant à maager, sont une friandise clés plus dangerewses, parceque parmi leurs différentes espèces iî se trouve beaucoup de vénéneuses, dont une grande partie ressemble parfaitement aux Champignons qui sont bons à manger, et souvent un pareil mets a donné la mort à des ibciétés entières qui en avoient mangé. Par cette raison il est de îa dernière importance de connoitre à fond les Champignons salutaires et les vénéneux, pour savoir se garantir des derniers. Je fournis donc à nies lecteurs sur la Table ci-jointe sept espèces de Champignons vénéneux les plus communs en Allemagne, répresentés dans leur grandeur naturell. Les espèces des Champignons qui sont bons à manger suivront sur une autre Table.
No. 1. Le Taeubling rouge vénéneux.
Ce Champignon croit pendant tout l'été et surtout par les tems pluvieux dans les bois de hêtres, de chênes et de bouleaux Son chapiteau "st rouge comme du sang, quelquefois ausai un peu plus pâle, ensoncé vers le milieu, et soutenû par un pédicule blanc. Sa substance charnue est d'une acreté cuisante et eau Ce un vomissement mortel. Comme il existe aussi un Taeubling rwtgt qui est bon à manger et qui ressemble tellement au venimeux quil faut un connoisseur bien parsait pour l'en distipguer, on fait très bien de renoncer entièrement à manger le Taeubling rouge.
No. 2. Le Taeubling bleu.
Ce Champignon est de couleur violette; rensoncement sur son, chapiteau est entouré d'un cercle blanchâtre. Il a d'ailleurs les mêmes progriètès qne le précédent.
No. 3. Le Taeubling verd.
On devroit prendre pour principe d'être sur Tes gardes contre tous les champignons verds et de ne jamais les mangor. Le présent est également dangereux, et croit principalement dans les bois de hêtres, Il a un chapiteau verd et un cercle blanc autour, de l'ensoncement.
No. 4. et 5. Le Mousseron vénimeux.
Ce Champignon est de couleur brune; sori chapiteau est de la forme d'un entonnoir, ridé et crépu, et renserme une moelle grisâtre; son pédicule est creux. Il croit dans le mois d'Août dans des forêts et sur des bruyères, et l'ignorance la prend Couvant pour l'autre espèce de Mousièron qui est bonne à manger.
No. 6. Le Champignon de mouches.
Quoique ce Champignon soit destinctement caractérisé par sa structure, il a ceptndant déjà causé bien des malheurs. Ii croit depuis le mois d'Août jusqu' à la sin de l'Automne sur des prairies arides et sur des pâturages montagneux et sa" blonneux. Sou chapiteau est de forme convexe en dessus, de couleur brun rouge, et parsémé de petits brins grisâtres et de couleur de chair, ce qui le rend inégal et rude. Le pédicule est de couleur de chair, un peu blanchâtre, et sa partie inférieure est garnie d'une bosse en forme d'oeuf. Son goût est acre et son odeur puante. Trempé dans l'eau il tue les mouches, de même que les punaises quand il est broyé et frotté dans les jointures d'un bois de lit. Les habitans de Kamtschatka en préparent une boisson enivrante et qui a même une force enrageante.
No. 7. Le Mousseron de fumier.
Ce Champignon croit pendant l'été sur des Fumiers et de pareils lieux. Son chapiteau est en forme de cloches, de couleur grise, écailleux et feuilleté; ses feuilles sont noîrâtree.
No. 8. L'Ecousson.
II croit aussi dans des ferèts ombrageusee. Son chapiteau est plat, de couleur brune, un peu cannelé sur la surface et le bord en est recourbé en bas. Etant vieux il prend la forme d'un entonnoir, l'eau de pluie s'y rassemble, et un suc visqueux enduit toute sa surface. Ce suc est extrêmement corrosif et un poison dangereux.
Ad99998 02 027a/freAntiquités VI. Vol. II. No. 25.
CAVALERIE DE L'ANTIQUITÉ.
Les Cavaliers répresentés sur la Table ci-jointe sont de-moitié de la nation la plus belliqueuse de l'Antiquité, des Romains; l'autre moitié sont des 'Etrangers on Barbares, qui avoient été vaincus par les Romains, et que l'on voit répresentés en bas reliess sur la Colonne de Trajan.
No. 1. Un Général en chef Romain, à cheval.
Ce tableau est pour la plupart sait d'après la shmie célèbre de i Empereur Marc-AureL, que l on admire encore de nos iours an Capitle de Romme comme la plus belle statue équestre qui exitte. Le Général en thes, appelle Imperator, est répresenlé dans une attitude imposante, donmant des ordres à l'armée, il portoit ordinairement au dessus de l'Iiabit un manteau de pourpre {Paladamentum) attaché sur J'épaule par une agrail'e. La housse de son cheval (Ephippia) etoit communément aussi de pourpre. Ces Généraux en chef éioient dans l'usage de monter des chevaux blancs de parade.
No. 2. Un satellite du pouvoir suprême, à cheval.
Le Général en chef fit porter devant lui par tra Archer a cheval les fignes de son pouvoir suprème sur la vie et la mort, qui consistoïent dans un faisceau de verges, qui renfermoit une hache (Fasces). Cet Archer portoit également uu manteau de pourpre, et pour le relie il etoit habillé tout à fait comme un Cavalier Romain.
No. 3. Un Cavalier Romain.
Les Cavaliers Romains ne portoient qu'un hahh très court sous la cui raslé pour être plus légers et. pins adroits" Leurs armes consistoïent dans une épée comte, im bouclier de forme ovale et fait d'nn cuir léger, et dans un petit javelot qu'ils jettoient contre l'ennemi; dans cette armure nous les voyons réprelentés ici. Souvent au rette ils se servoient aussi d'une lance longue, avec laquelle ils portoient des coups. Il est d'ailleurs remarquable que même chez les nations de l'Antiquité les mieux exercées à cheval on ne trouve pas le moindre indice ni de seiles ai d'étriers. A la place des premières on se servoit ordinal rement d'une liousse sort snriple, telle qu'elle est representée ici Quant aux étriers on pouvoit aisémant s'en passer; car l'art de voltiger, faisant partie des exercices gymnastiques, on y avoit généralement une grande habileté.
No. 4. Un Cavalier Numide.
Les Numides, ces anciens habisans de l'Algier et du Tripoli, ou de la Barbarie moderne, étoient réputés d'être les Cavaliers les plus agiles et les plus courageux. Ils étaient les lîoussards de l'Antiquité. Ils mauioient bars petits chevaux noirs sans rênes ni brides, et seulement par le moyeu d'une baguette, dont le. mouvement entre les oreilles du cheval" îe saisoit aller à droite et à gauche, et sur la quelle seule l'animal étoit dresse. Ils montoient absoiument sans housses, et n'etoîent couverts eux-mêmes que d'un sarot de toile.
No. 5. Un Cavalier en cuirasse d'écailles.
Les anciens Parthes et Arméniens, et plus tard aussi disféreras-peuples sur le Danube, avoient une Cavalerie toute particulière, où l'homme et la cheval étoient couverts entièrement depuis la tête jusqu'aux pieds dune ciurasse d'ecailles Cataphracti.). Des morceaux de fer battu coupés en forme d'ecailles, étoient attachés, par rangées, sur du cuir ou de là toile, et cette eui-râiïe mobile gafantiîïoït le Cavalier et son cheval contre les Béchés et les javelots. Mais l'art militaire des Romains étoit plus rassiné: ils rejettoient celte espèce de Cavalerie comme trop pelante et trop lourde.
No. 6. Un Cavalier Dace.
La Cavalerie des Daces, anciens habitans dela Moldavie et de la Valachie, s'étoit rendue celébre par son courage et sa vélocité, stirtout dans les guerres de ce peuple contre l'Empereur Trajan. La marque disiinctive de son coït urne étoit une espèce de Turban ou de bonnet de seutre, et des caleçons plissés qui touchoienc jusqu'aux chevilles des pieds (Braccae). Ils avoient comme les Parthes leur sorce principale dans la resistance la plus opiniâtre qu'ils faisoient en fuyant à l'ennemi qui les poursuivoit.
Ad99998 02 028a/freQuadrupèdes XXXII. Vol. II. No. 26.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPECES.
La brebis est le plus utile de tous les animaux, et il paroit que la nature Ta uniquement produite pour ie bien-être de l'homme. Sa chair, sa laine, la peau, ses boyaux, ses os, son lait, sa. graille et sa fiente sont de la plus grande utilité et on s'en sert avec profit. Toutes ces qualités lui assurent aussi le premier rang qu'elle tient parmi les autres animaux domestiques. La brebis ordinaire que nous connoisfons chez nous, ne le trouve nulle part sauvage, quoiqu' elle tire proprement son origine du Mouslon ou de la brebis fauvage. Comme eue se trouve déjà depuis un teins immémorial sous la domination et la culture de l'homme, qui l'a transplantée dans toutes les régions du globe, dans les plus sroides comme dans les plus brûlantes, et qu'il lui a assigrié dans ces pays des pâtures les plus différentes, il en a été une suite naturelle que cet animal a snbi l'influence de cette dissérence de climats et de nourriture, et qu'il en est provenu une grande variété d'espèces. On en peut effectivement compter au jourd'huipour le moins fix espèces différentes de brebis dont je donnerai la déseription sur la feuille ci-jointe et sur la suivante.
No. 1. Le Mouflon.
Le Mouflon, ou la Brebis sauvage, que l'on croit la louche de toutes les espèces de brebis domestiques, vit en petits trou peaux. dans la Sibérie, la Barbarie, la Grèce, la Sardaigne et la Corse. Sa grandeur est a peu près celle d un petit cerf. Sa couleur est fauve, mais au cou et au ventre elle est d'un gris blanchâtre. Dans l'été son poil est tout court, comme celui du cerf, mais dans l'hiver il devient plus long et plus laineux. Ses cornes sont grandes, contournées, courbées en bas, et pesent souvent 20 jusqu'à 30 livres. Sa vélocité est extrême, il fait des sauts étonnants par desi'us les rochers les plus escarpés et les abîmes les plus prosonds. On en fait la chasse, et on dit que la chair en est d'un excellant goût. Il le défend en srappant avec Ces cornes, et sa sorce est si grande, qu'il faut plusieurs personnes, pour pouvoir l'arrêter; mais étant pris dans sa jeunesse, il est aifé à apprivoiser, et devient sans beaucoup de peine un animal domestique. De sa peau on prépare le marroquin, et de ses cornes les habitans de Rarntschatka sont des gobelets, des cuillères, differenies boètes etc.
No. 2. La Brebis du Nord.
La brebis du Nord sait la première race principale des brebis; elle se trouve dans l'Islande, la Norvège, la Gothic, la Finnlande eic. Sa laine est grossièse, rude et d'un brun foncé. La marque distinctive de cette espèce de brebis, et qui la rend principalement remarquable, consiste dans la pluralité de ses cornes; car toutes ces bre-. bis en ont plus de deux, souvent même 4 ou 5 cornes. La plupart cependant en ont 3 dont deux sont rondes et courbées en bas, la troisième au contraire sort droite de la tète en avant.
La Brebis ordinaire. No. 3. Le bélier. No. 4. La brebis.
La brebis ordinaire de l'Europe, dont les troupeaux constituent la richesfe do tant de pays, peut atteindre au plus l'âge de 14 ans. Elle porte communément un toison blanc, aime de préférence les pâturages secs, montagneux et riches en herbes salutaires, et parmi tons les quadrupèdes elle est. le plus stupide et le plus soibl'e. Le Bélier est ordinairement muni de deux cornes courbées en bas, mais la Hrebïs n'a pas de cornes du tout. Elle aime beaucoup le seî, ne peut absolument supporter l'humidité, et ne boit pas -beaucoup. Il n'y a guère d'autres animaux qui suient aussi sujets à tant de maladies que la brebis.
No. 5. 6. 7. La Brebis à queue grasse.
La brebis à queue grasse ou d'Arabie, vit dans l'Arabie, la Perlé, la Syrie et dans l'Egypte; elle est le plus grand et le plus difforme de tous les animaux à laine. Elle a de grandes oreilles pendantes et deux. cornes courbées; (Fig. 5. et 7.) souvent cependant elle en porte 3, 4, jusqu'à 5 qui sont irrégulièrement posées (Fig. 6.). Sa queue est si courte qu'à peiue on peut la voir, et ne consifte qu'en deux maSes de graille d'une grolîenr considérabie et tout à fait dégarnies de laine; le poids en monte à 40 livres, et souvent ou gagne de cette queue seule 20 à 30 livres de suis. Ces brebis varient dans les couleurs; il y en a de blanches, de noires et de brunes. Dans la l'erse et au royaume de Tibet cette espèce de brebis donne la laine précieuse et soyeuse dont on sabrique les Shawîs les plus fins et les plus belles étofses de laine. C'est ausi cette espèce de brebis, et surtout leurs agneaux, qui fournissent cette fourrure sine, grisâtre et crépue, connue chez nous sous le nom de Baranjes.
Ad99998 02 029a/freQuadupèdes, XXXIII. Vol. II No. 27.
BREBIS DE DIFFERENTES ESPECES.
No. 1. La Brebis à longue queue.
On trouve cette espèce de brebis dans l'Afrique leptentrionale, l'Arabie, la Syrie, aux environs du mont Caucase, dans la Pvussie méridionale, la Podolie et dans l'Ukraine. Sa queue, surtout celle du bélier, est tellement longue, qu'elle traîne par terre, et Ton extrémité est garnie d'une houppe, comme les queues de lions. Pour ménager cette queue les habitans de la Barbarie ont l'usage de l'attacher sur une espèce de petits traîneaux, que la brebis entraine derrière elle en marchant. Dans la Podolie et l'Ukraine la laine de ces brebis est moirée et entortillée en petites boucles. On se sert des peaux de ces brebis comme de la fourrure, et par cette raison, pour augmenter la beauté de leur laine, on enveloppe les brebis avec de la toiîe, et on les arrose journellement avec de l'eau tiède, ce qui rend la laine bien frisée et touffue.
No. 2. et 3. La Brebis de l'Isle de Crête.
Cette espèce de brebis est remarquable par ses grandes cornes tournées en spirale et placées perpendiculairement sur la tètè, dont non seulement le bélier (Fig. 3.) mais aussi la brebis (Fig. 2.) sont doués. La laine est longue, et la figure de l'animal ressemble à nos brebis ordinaires. Eîle tire son origine de l'isle de Crète et des au. très Isîes de F Archipel; de nos jours on eu trouve aussi beaucoup dans la Hongrie et la Va-lachie.
No. 4. 5. 6. La Brebis de la Guinée.
La brebis de la Guinée est la plus grande de tontes les espèces de brebis; elle n'a point de laine, mais seulement un poil dure et hériss. é, et les béliers portent au cou une crinière comme les lions. Les béliers et les lïrebis sont également munis de cornes, leurs queues sont longues et sans laine, et à leurs cous il se trouve une touffe de poil. Cet animal vit dans l'Afrique méridionale, dans les Indes orientales, et on l'a aussi transplanté dans l'Amérique méridionale. Fig. 4. est un brebis et Fig. 5. et 6. représentent des béliers.
Ad99998 02 030a/frePoissons. XVI. Vol. II. No. 28.
DIFFERENTES ESPECES DE RAIES.
Les Raies sont un geure de poissons très remarquable, à cause de leur figure tout à fait distinguée, qui dissère absolument de celle de tous les autres poilTons. Leur corps est mince, applàti et eu forme de rhombe. Leurs yeux et leur nez se trouvent sur la partie snpérieure, leur bouche et leurs soupirails au contraire sur la partie inférieure du corps; comme on voit Fig. 2. et 4. Leur queue mince est ordinairement longue et ronde, lis ne sont jamais plus d'un seul petit, qui en naissant est revêtu d'une coque noire, corneuse, de forme obîongue, et armée de quatre aiguilles. Cette coque a presque la grandeur d'un oeuf de poule, et Ton en trouve souvent dans les cabinets d'histoire naturelle sous le nom de Souris de mer. Les races se trouvent presque dans toutes les mers de l'Europe où elles se tiennent tout an fond dans la sange. Elles se nourrissent d ecrèvisses, de coquillages, de limas, de soies etc. On les prend par le moyen du hameçon. Ce poisson devient très grand et on en pèche quelquefois qui pésent plus de 100 à 200 livres. Outre la raye tremblante ou la Torpille ordinaire, présentée déjà sur la Tab. VII. du Vol. I. de ce Porte-feuille, il y a encore six autres espèces très remarquables, qui se trouvent dans la mer du Nord, et dont je donnerai' ici la déscription.
No. 1. et 2. La Raie lisse.
Cette espèce se trouve aux côtes de Danemarc; elle est la plus grande et étant jeune sa plus delicieuse de toutes les raies. Elle a une chair blanche qu'on met pour quelque tems dans le seî, et la mange ensuite cuite avec du beurre et de la moutarde. Sa queue est munie d'aiguilles. La couleur de son dos est d'un gris foncé, et celle de son \entre est jaunâtre tirant sur le blanc.
No. 3. et 4. La Flossade.
Cette raie est noire sur le dos et de couleur d'orange au ventre. Le dos et la queue sont garnis d'une rangée d'aiguilles, et son nez est singuIièrement pointu. Elle vit auprès des cotes d'Angleterre, et sa chair est aussi mangeable.
No. 5. L'Aigle marin.
Il habité la mer du Nord et la Méditerranée. Sa couleur est d'un gris foncé; sa queue longue et mince est armée au milieu d'un aiguillon lont:r. et fort aigu, dont il se sert pour la defense.
No. 6. La Pastenade de mer.
Cette es-pèce de raies est de couleur brune et son corps est lissé. Au dessous de sa queue il a un aiguillon long, dont on a cru autrefois la piqûre mortelle, mais qui ne l'est pas, quoiqu'elle soit danger eu se.
No. 7. La Raie rousée.
La couleur de cette espèce de raies est d'un brun jaunâtre et tigrée. Le long de son dos elle a une rangée de piquans courbés en forme de clous dont il se trouve aussi par-ci par-la sur toute la sursace de son corps. Il vit aux côtes de Norvège. Sa chair n'est presque pas mangeable, mais de son foie on peut faire de l'huile.
No. 8. La Raie bouclée.
Elle habite aussi la mer de Norvège. Sacotileur est jaunâtre et tigrée en brun. Sa queue est garnie de trois rangéesd'aiguillons, et sur son dos il y en a de pareils, mais, sans ordre. Les habitans de Norvège la prennent au reste comme la précédente, et en sont le même usage.
Ad99998 02 031a/frePlantes XXVIII. Vol. II. No. 29.
PARTIES DETAILLÉES DES FLEURS.
Pour pouvoir admirer en connoisseur la beauté d'une fleur, il, faut en bien connoitre. les parties detaillées. Chaque fleur est composée des six parties suivantes; I) du Calice; 2) de la Corolle; 3) des' Etamiues; 4} an Pistil; 5) du Péricarpe on de l' Ovaire; 6) des Graines. Selon la variété des fleurs toutes ces parties varient aussi entre elles, coaune j'en donnerai le dellein sur la feuilie ci-jointe et la suivante. Pour mettre cependant le lecteur eu état de les dessiner lui-même et de s'exercer par ce moyen dans l'art de dessiner des fleurs, je commencerai par les parties simples et les plus faciles, et en sui te je passerai aussi aux parties composées.
Tab. I. Les Etamines.
Les Etamines sont comparées de deux parties, savoir: 1) du Filet qui porte l'Anthère; 2) de l'Anthère qui se trouve sur la pointe du filet et contient une espèce de poussière qa'on nomme le Pollen. Les Filets diffèrent beaucoup entre eux; car il y eu a qui sont courts et minces (Fig. I. 2. 3. 4. 5.); d'autres au contraire sont très longs (Fig. 6.); quelquefois aussi ils sont velus (Fig. 8.) ou eu forme de massue (Fig. 9. 1O.); souvent ils sont courtstet épais (Fig. 12.) et quelquefois ils se joignent enlemble en croissant (Fig. 13. 14). La même diversité se fait aussi appercevoir aux Anthères, qui sont tantôt simples (Fig. 1.) et tantot doubles (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 11.); souvent mème elles sont multipliées (Fig. 12.) ou jointes toutes ensemble en une seule partie (Fig. 13). On a donné aux Examinés le nom de parties masculines de la fleur.
Tab. II. Le Pistil.
Le Pistil, ou les parties semelles des fleurs, se trouve ordinairement au milieu de la fleuri et cousiste aussi en trois différentes parties, savoir: 1) dans le Stigmate, ou la partie superieure du style (Fig. 1.) qui aboutit tantôt en pointe, tantôt il forme différentes figures et ouvertures (Fig. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.) 2) Le Style qui est le tuyau entre ïe siigmate et le germe (Fig. 1 b) Ce tuyau varie aussi dans la forme, car on le trouve quelquefois lohç et minet (Fig. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.) et quelquefois très groset court, tel qu'on le voit dans la tulipe (Fig. 10.), et dans le pavot (Fig. 11). 3) Le Germe (Fig. 1 c.) qui contient la graine, et qui, se trouve au fond de fleur ou au dessous d'elfe dans le calice. On le vmt'pètit Fîg. I. 2. 3. mais grand et gros Fig. 10. 11. 12.
Tab III. La Corolle.
La Corolle est la plus belle partie de la fleur, et ordinairement on la prend pour la fleur même, ce qui est une erreur. Elle consiste dans les Pétales joliment colorés, qui servent de couverture aux étamines et au pistil et dont la forme est infiniment variée. Ils sont, par exemple, tout à fait ronds (Fig. 1.), ou ovales (Fig. 2.)ou en forme de coeur (Fig. 3.), ou presque triangulaires (Fig. 4.), ou souvent même contournés (Fig. 5). Il arrive aussi que la corolle est composée de pétales tout à fait inégaux comme p. e. la corolle de la vesce, ou celle du pois (Fig. 6.) qui consiste en quatre pétales divers, a, b, c, d. Les fleurs de cette espèce sout, nommées Papilionacées. Fig. 7. 8. 9. 10. 11. . répresentent encore plusieure-s autre différences de pétales. Nota. Comme j'ai fourni ces deux tables avec une déscription plus détaillée sous le titre Botanisches Zeichenbuch, pour ceux des amateurs, qui ont déjà fait quelques progrès dans cette science, il a fallu être très succinct ici, pour ne pas surpass'er la capacité des Enfans.
Ad99998 02 032a/frePlantes. XXIX. Vol. II. No 30.
PARTIES DETAILLEES DES FLEURS
Tab. IV. Les Calices.
Le Calice est, pour ainsi dire, un étui pour les pétales tendres, et il se trouve par cette raison tout au dessous de la corolle, à laquelle il sert d'enveloppe ou de soutien. Il consiste ordinairement dans une ou plusieures petites feuilles verdes, et varie beaucoup pour la forme. On le trouve p. e, ou il ne fait qu'une feuille (Fig. 1.) ou deux (Fig. 3.) ou trois (Fig. 4.) ou quatre (Fig. 5.) ou un plus grand nombre, (Fig. 6. 8. 9.) ou même il est en forme de cloche (Fig. 2.); il est en outre ousimple, comme tous ceux réprésentés ci-dessus, ou double, comme Fig. 9.
Tab. V. Fleurs entières et quelques Graines.
Les fleurs ont été divisées et nommées différemment sélon la forme de leur corolle. On les appelle p. e. Fleurs campaniformes (Fig. 1) Fleurs orbiculaires (Fig. 2) Fleurs en forme de roue (Fig. 3) Fleurs en croix (Fig. 4). Fleurs en forme de gueule (Fig. 5). Fleurs en forme d'étoile (Fig. 6). Fleurs graminées (Fig. 7). Fleurs papilionacées (Fig. 8). Les Graines ont également différentes formes sélon lesquelles on les divise et les nomme. Elles sont p. e. en serme de boule (Fig. 9a.) ou en forme de rognons (Fig. 9b.) ou triangulaires (Fig. 9c.). Quelquefois elles tiennent en dessous de couronnes rondes et empennées, qui mettent la graine en état d'être emportée par le vent et ensemée (Fig. 10. 11. 12. 13.). Souvent aussi elles sout lourdes et de grand volume comme p. e. la féveroîle (Fig. 14.) ou elles sont ensermées comme des pépins dans une substance charnue et mangeable comme dans nos fruits (Fig. 15.).
Tab. V. Un Bouquet.
On donne le nom de Bouquet à un assemblage de pîusieures fleurs sur une seule tige, qui sortent ensemble de deux feuilles comme à une grande involucre commune. Chacune de ces fleurs a son propre pédicule, un calice à trois feuilles, les ètawines et Jon pistil. II sera maintenant très facile à chacun qui s'est bien approprié les parties des fleurs ci-dessus détaillées, de comprendre aussi la composition d'une ileur entière et d'admirer la beauté de'sa structure. Nota. Pour enseigner aux jeunes gens la Botanique d'une manière aisee et agréable, je île faurois recommander de meilleur ouvrage que la Botanik für Frauenzimmer und Pflanzenliebhaber, welche keine Gelehrten sind, von Dr. 0. J. G. C. Batsch. Weimar im Verlage des Indust. Comptoirs 1795. Mit Kupf. A l'aide de cet ouvrage chaque amateur peut s'instnure lui-meme et on le lira avec satissactïon. Ce livre sait le préeurseur d'un autre dont il va paroitre dorénavant un Cahier par mois sous le titre: Der geöffnete Blumengarten, von Hrn. Prof. Batsch.
Ad99998 02 033a/freInsectes. VI. Vol. II. No. 31.
INSECTES PRECIEUX.
La Cochem et le Kermès sont deux Insectes des plus précieux, cav ils fournissent seuls à la teinture la belle et véritable couleur cramoisie et d'écarîate. Par ignorance dans l'histoire naturelle on les a cru longtemps être des parties de plantes; mais ils sont tous les deux des véritables Insectes, co-aurne nous allons voir.
No. 1. La Cochenille.
La Cochenille est originaire du Mexique; elle est une espèce de grand Gallinsecte, qui vit sur le Nopal (Opuntia Cacti L.) espèce de siguier d'Indes, et dont la sève lui sert de nourriture. Le Nopal est une de cee plantes bizarres, qui n'ont ni tiges ni branches; il ne consiste qu'en ses feuilles verdes de la gvosseur d'un doigt, qui poussent l'une de l'autre, portent des fleurs jaunes, et sont garnies de bouquets de piquans fort aigus. C'est sur ces feuilles que la Cochenille vit, se propage et meurt. Cet Insecte a la grandeur d'une punaise; il est couvert d'un bouclier angulaire noir qui a deux taches jaunes, et au ventre il est rouge; comme on le voit fig. a. et c. en grandeur naturelle, et grossi fig. b. et d. Ce ne sont cependant que des femelles, dont on se sert aussi uniquement dans la teinture; car les mâles sont beaucoup plus petits, ont des ailes, et on ne les voit qu'au teins de leur accouplement, après lequel ils disparoissent. Dans le Mexique on cultive le Nopal avec la cochenille dans des plantations sont étendues et on en fait trois récoltes par an. On ôte ces insectes de dessus les feuilles du Nopal par le moyen de petites brosses, et les fait tomber dans des vases; après quoi on les arrose avec du vinaigre ou de l'eaH chaude, pour les faire oeouarir, et les sèche ensuite au soleil on sur des plaques chaudes de fer blanc. C'est là toute la préparation de cette matière précieuse de teinture. Comme telle la couleur de la cochenille est d'un gris rougeâtr"; mais elle est entièrement rouge, quand elle a été arrosée de vinaigre, comme on la voit en grandeur naturelle fig. e. et g. et grossie fig. f. et h. On compte que 70. 000 de ces insectes sont une livre de cochenille, et que 800. 000 livres de cette marchandise sont transportées annuellement de l'Amérique en Espagne, qui est presque seule en possession de cette branche importante du commerce.
No. 2. Le Kermès.
Le Kermès ou la graine de Kermès, qu'aurefois on a aussi cru être un fruit, n'est également qu'une espèce de gallinsecte qui s'attache dans les coins des branches du chêne vert ou d'écar cite; cet arbre croît dans l'Europe méridionale et n'atteind qu'une hauteur de quelques pieds. La graine de Kermès a la grosseur d'un grain de genièvre, et sa couleur est d'un fort beau rouge. Elles ne sont également que des femelles de l'insecte, car les mâles ont des ailes comme ceux de la cochenille, ne sont à voir qu'au seras de l'accouplement, et disparaissent ensuite. On brosse ces femelles de kermès de dessus les branches du chêne, les tue par le moyen du vinaigre et les sèche au soleil; c'est dans cet état que sous le nom de graines de Kermès elles sont un article du commerce. On s'en sert encore presque plus que de la cochenille pour teindre en écarlate des étofses de laine et de soie. Aussi le kermès a-t-il été employé pour la teinture dans l'antiquité, où la cochenille sut encore entièrement inconnue. C'est lui enfin qui a donné le nom à la couleur cramoisie.
Ad99998 02 034a/frePoissons XVII. Vol. II. No. 32.
POISSONS DE RIVIERE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
Il y a en Allemagne beaucoup de sortes différentes de poissons de rivière, qui nous fournissent une nourriture agréable. Je les ferai connoitre ici l'une après l'autre, car ils sont un objet important pour le commerce et l' économie rurale.
No. 1. La Carpe commune.
No. 2. La Carpe miroitée.
La Carpe est originaire dans l'Europe méridionale oit elle vit dans des lacs, des étants et des rivières dont le cours n'est pas trop rapide; dans l'Europe septentrionale elle se trouve moins fréquemment et seulement dans des étangs où elle est transplantée pour en avoir l'espèce. Ce poisson se nourrit de vers, d'insectes et de sange j il parvient à une grandeur sort considérable et peut atteindre l'âge de 100 ans; losqu'il n'est pas plus âgé que de 4 à 5 ans, sa chair est tendre et d'un bon goût. Il fraie dans les mois de Mai et de Juin (pendant lequel temps il n'est pas bon à manger)et on compte qu'une carpe d'un poids de trois livres peut d'une seule sois mettre dehors 237000 oeufs. Il y a trois sortes principales de carpes, savoir la Carpe commune qui est entièrement couverte d'écaillés uniformes (No. 1.) la carpe mivoitee, qui a des écailles extraordinairement grandes, mais feulement dans différents endroits du eorps, et dont la couleur est brune; (No. 2.) et enfin la Carpe de cuir, qui n'a pas d'éeailles du tout; mais seulement une peau brune semblable au cuir, et qui est principalement trouvée en Silésie. Il faut encore remarquer comme une particularité die ce poisson, qu'ils deviennent tellement privés, qne sur le son d'une cloche ils s'assemblent tous dans de certains endroits des étangs pour happer la nourriture qu'on y jette.
No. 3. Le Barbeau.
Le Barbeau est. un poisson sort commun r mais boin à marger; il aime à se tenir sur le fond de rivières rapides, es il se nourrit de petits poissons, de cadavres, de vermines et de plantes pourries; par cette raison on le prend souveat dans le voisinagede lin qu'on met dans les rivières pour le rouir, et dont les exhalaisons sont funestes à tous les autres poissons. II devient en Allemagne long de deux à trois pieds et fort âgé. A la nageoire supérieure ila des poils longs qui ont lair d'une moustache, et dont il se sert pour remuer la fange et d'attirer parla les petits poissons qui deviennent alors sa proie. De sa vessie on peut préparer de la colle.
No. 4. Le Sandre.
Le Sandre ost aussi vorace que le brochet. Il aime les eaux claires et prosondes, dont le fond est couvert de sable et de cailloux. Il devient long de 4 pieds; son ventre est d'un gris argenté et le dos de couleur d'olives; le derrier est encore marqué de beaucoup de traits bruns. Sa chair est très tendre et d'un goût exquis; on la mange tant sraîche et simplement cuite dans l'eau, que sallée et fumée. Le Sandre appartient dans le genre des Perches, et on l'appelle aussi dans plusieurs endroits Perche de sable.
No. 5. La Perche.
La Perche est un des poissons d'eau douce les plus beaux qui existent en Allemagne. Son dos est d'un vert luisant tirant sur le jaune, et décore de plusieurs traits bruns; les nageoires sont rouges. Il a des écailles très petites, et qui tiennent fortement sûr la peau. Il vit dans les eaux courrantes aussi bien que dans les croupissantes, et se nourrit de srai de poissons, d'insectes, et de petits poissons, Il devient long d'un et demi jusqu'à deux pieds; sa chuir est d'un bon goût et très convenable à sa santé. De sa peau on prépare une colle semblable à la colle de poissons ordinaire.
Ad99998 02 035a/frePlantes. XXXI. Vol. II. No. 33.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
Sur la Table 24. nous avons représenté les Champignons vénéneux, communs en Allemagne, pour savoir nous en tenir sur nos gardes. Sur la Table présente et sur ia suivante nous donnerons une description détaillée des Champignons bons et mangeables et que l'on peut servir sans crainte sur les tables.
No. 1. Champignon brun.
Ce Champignon, qui est un des plus délicats, croit surtout en Italie. On le consit dans de T'huile et l'envoie comme une friandise en grande quantitédans tous les pays de l'Europe. On le trouve dans le mois d'Août dans des forêts et des landes. Son chapiteau est tout uni, un peu enfoncé en forme d'entonnoir sans cependant faire une grande cavité, d'une humidité visqueuse, de couleur de safran, et étant bouilli dans l'eau il la teint en jaune. Comme il entre aisément en corruption, il faut le manger ou le confire peu d'heures après l'avoir cueilli.
No. 2. Le Mousseron.
Le Mousseron croit dans l'Automne sur des prairies et des lisières des champs dans le voisinage d'arbres isolés. Il n'est pas grand, le dessus de son chapiteau est d'un brun clair et le dessöus blanc, de même que sa chair. Au toucher il a l'air de cuir, son odeur est agréable, et un peu aromatique. On le mange tant frais que séché.
No. 3. Le Brâtling doré.
Ce beau Champignon est d'une grandeur considérable. Son chapiteau est d'un brun clair et ses feuilles sont dorées sur le bord. En le coupant sa chair est blanche au commencement, mais bientôt après elle devient brunâtre. Il vient dans les sorets de hêtres grandes et ombrageuses sur les parties humides et mousseuses.
No. 4. Le Brâtling brun.
Lé Brätling brun est moins grand que le précédent, mais sa chair est plus délicate. Son chapiteau est décoré de cercles bruns et blanchâtres, et ses feuilles ont un bord brunâtre. II croit aussi comme le précédent dans des forêts ombrageuses de hêtres et de chênes, et vient surtout très fréquemment après le tems pluvieux.
No. 5. Le Brätling argenté.
Ce Champignon est tout blanc étant jeune, et devient jaunâtre sur son chapiteau quand il vieillit. Sa chair contient aussi, beaucoup de suc laiteux, quand il est jeune, et le goût en est très délicat. Il croit aux mêmes Ilendroits avec les autres Bratlings.
No. 6. Le Clou.
Il est un des plus petits Champignons. Son chapiteau est jaune, les feuilles sont d'un brun jaunâtre, le pédicule est mince et creux et sou odeur très aromatique. On le trouve pendant tout l'automne dans les forêts et sur les prairies.
No. 7. Le Champignon propre.
Cette exellente espèce de Champignons croit dans les mois d'Août et de Septembre sur des pâturages, dans des forêts de chêne bien aérées, dans des jardins engraissés d'un sumier bien pourri et dans des serres, Son chapiteau est blanchâtre, de forme concave, souvent velu, et sendu au bord. Ses feuilles sont au commencement blanchâtres et ensuite elles deviennent brunesrougeàlres (Fig. b.) et à la sin même noirâtres. Le pédicule est aussi blanc. II a une odeur du terre qui lui est propre et sort agréable. En poussant de la terre sa forme est ronde et de la grandeur d'une noix. (Fig. a.)Pour iors sou goût est le plus délicat.
No. 8. Le Potiron jaune.
Par sa forme toute particulière et sa couleur de jaune d'oeufs, ce Champignon n'est pas à méconnoitre. Il vient presque dans toutes les forêts depuis le mois de Juillet jusqu'au Septembre, et sa chair est mangeable, mais d'un goût peu délicat.
Ad99998 02 036a/frePlantes. XXXII. T. II. No. 34.
CHAMPIGNONS MANGEABLES.
No. 1. Le Potiron brun. (Boletus bovinus. L.)
Ce Champignon vient en quantité dans les forêts au mois rie Septembre. Son chapiteau est cliàsain et concave; il n'a point de Heurs par en bas, mais rie petits tuyaux jaunes. Le pédicule est rude, d'un blanc sale, et plus épais par en bas que par en haut.
No. 2. Le Potrion noueux. (Boletus bulbosus. L.)
Ce Champignon est une espèce différente du précédent. Il a un pédicule beaucoup plus épais, en forme de massue, ou noueux; Son chapiteau est plus petit et un peu enfoncé paren haut. Il est cependant mangeable comme le précédent. Il croit aussi dans les mêmes endroits.
No. 3. Le potiron rameux. (Boletus ramosissimus.)
No. 4. Le Potiron panaché. (Boletus versicolor.)
Ces deux espèces de champignons sont aussi très bonnes et d'un goût délicat. On les trouve, surtout le potiron rameux, au commencement de l'Automne, sur des vieux chênes. Le potiron rameux est très bran chu, blanchâtre par en bas, et par en haut garni rie rayes brunâtres, onde couleur de terrç, uni, et ensoncé vers le milieu. Le potiron panaché a un chapiteau concave, qui est d'un brun pâle, et couvert de petites tâches d'un brun foncé. Il y a aussi des espèces de potirons vénéneux, qu'on réconnoit aisément parceque leur chapiteau est d'un brun tout noir, et gras ou gluant au toucher, et que leur odeur est désagréable et répugnante.
No. 5. La Morille. (Phallus esculentus.)
La morille crou dans des forêts montueuses, arides et remplies d'arbresàaigtiilies. Son chapiteau est de forme conique, d'un noir gris, rideux, treille et creux en dedans, de même que le pédicule. Elle vient au primems et en automne, et est l'espèce de champignons, avec laquelle on se trompe le moins.
No. 6. La Mitre. (Helvella Mitra.)
Cette espèce de morilles mangeables rient sur des troues d'arbres pourris, est d'un brun jaune, et a beaucoup de plis; elle ressemble presque a une mitre d'Evèque, dont elle tire son nom.
No. 7. La barbe de Chêvre. (Clavaria fustigata.)
Ce Champignon touffu a beaucoup de branches en forme de corail, une chair moelleuse, et est d'un beau jaune. Jl vient abondamment en été et en automne dans des sorets et des landes, et est un. excellent manger.
No. 8. La Truffe. (Lycoperdon tuber.)
La Truffe est le plus friand et en même tems le plus remarquable de tous les champignons. Elle vient dans des forêts de chênes éclaircies, par couche dans la terre, n'ayant ni pédicule, ni racines, ni semence, et sans sortir de la terre. Elle est ou blanche ou, si elle est mure, noirâtre comme une grosse nqix, raboteuse et ressemble presque à une pomme de pinastre. (Fig. a.) Quand on la coupe, elleest marbrée comme une noix muscade. (Fîg. b.) Comme elle ne sort jamais de la terre et qu'elle a cependant une odeur sorte, il faut la chercher avec des chiens dresses exprès à cet effet.
Ad99998 02 037a/freAntiquités VII. Vol. II. No. 35.
ISTRUMENS DE SIEGE DES ANCIENS.
Quoique les Anciens, auxquels la Poudre à feu étoitr inconnue, ne pussent percer les murs par des coups de canon, ni faire sauteries forts par des mines, ils employèrent cependant un grand nombre de machines de siège, dont plusieurs étoient faites avec beaucoup d'art, ces machines produisirent un peu plus lentement, mais plus sûrement presque le même esset, que la manière d'assiéger que l'on suit aujourd'hui.
No. 1. 2. 4. Redoutes à l'usage des Sièges.
Les Anciens, pour sapper les murs d'une ville, s'en approchèrent par des fossés et des souterrains qu'ils établirent. Ils appellèrent ces souterrains Lapinieres (Caniculi) pareequ'ils avoient appris des lapins cette manière de miner. Pour empêcher la ville assiégée de les gêner dans ces travaux et s'en approcher de plus en plus, tant en plein champ que sous terre, ils construisirent des espèces de Redoutes mobiles, derrière lesquelles les soldats pouvoient travailler avec snrété. Ces redoutes n'étoient souvent que des hangars nattés en osier par en haut et sur les cotés, et recouverts de nattes mouillés ou de peaux vertes que l'on étendoit sur des poteaux pointus, et que les soldats emportoient à mesure qu'ils avancoient. Ces hangars sont connus sous la dénomination de Cté~ staux de vignes, (Vineae) No. 1. pareequ'ils avoient une grande ressemblance avec ces crénaux. On appelloit Pluteus No. 2. une redoute demi-circulaire construite do poutres qui se joignoient étroitement. Elle reposoit sur des roues et étoit recouverte sur le devant de peaux vertes ou mouillées pour la garantir contre les tisons que les assiégés lancoint dessus. Si cette machine rouloit sur des cylindres, on l'appelloit Musculus No. 4.
No. 3. et 7. Le Bélier ou Passemûr.
Les Béliers des pays chauds ont au front des cornes très serrées contre la tête; ils s'en servent avec beaucoup de succès pour porter des coups. Les anciens dans leur art d'assiéger les imitèrent dans les Passemùrs et donnèrent à ces machinés le nom de Bélier, (Aries). Cétoient de grosses poutres garnies sur le devant d'une tête de bélier de fer de fonte. On les plaçoit dans un hangard roulant appelle Tortue, à cause de sa ressemblance avec l'écaillé d'une tortue. No. 3. ou bien les soldats les portoient suspendues dans une chaîne; on les poussoit ensuite avec sorce contre les mûrs de la ville assiégée pour les enfoncer et les saira crouler. No. 7.
No. 5. et 6. Tours de Siège.
Tout l'attirail de siège fut rassemblé dans ces tours. Cétoient des Echalfatulages de bois de la hauteur de plusieurs étages; des échelles conduisoient d'un étage à l'autre. On avançoit ces tours par le moyen des roues sur lesquelles elles étoient placées; voyés No. 6. On les couvroit extérieurement de peaux ou de planches. Dans un des étages supérieurs on pratiquoit des pent levis (Sambucae) sur lesquels les soldats passoient aux: murs de la ville ennemie. Jl-y-avoit souvent des béliers dans le premier étage ou au rés-de-chaussée. Tout en haut sur la platte forme se tenoient les soldats qui attaquoient les combattans postés sur"les mûrs. Comme ces tours dominoient communément les mûrs des villes assiégées, on pouvoit de là causer des dommages très considérables aux assiégés, ainsi qu'on peut s'en convaincre par la figure No. 5. Une pareille tour de siège, où l'on attaquoit à la fois de tous les étages, étoit le chef d'oeuvre de l'Architecture militaire des Anciens; on l'appelloit aussi le Conquérant des ville (belepolis).
Ad99998 02 038a/freQuatrupédes. XXXIV. Vol. II. No. 36.
DIFFERENTES ESPECES DE COCHONS.
Le Cochon vit presque dans tous les pays du monde, excepté dans ceux du Nord, où le froid est trop vj. otireux. Toutes l'es différentes espèces tirent une commune origine du Sanglier, qui parla différence du climat et de la nourriture a essuyé toutes ces grandes variétés.
No. 1. et 2. Le Sanglier.
Le Sanglier est encore très fréquent, mêine en Allemagne, où il vit en troupeaux dans les forêts de chênes et de hêtres. Sa couleur est noire, ou d'un brun noirâtre, ce qui lui a fait donner le nom de betes noires; sa tète et son groin sont plus longs, et ses oreilles plus roides et plus pointues que ceux du cochon domestique. Deux fortes défenses courbées sortent de sa mâchoire inférieure, et il s'en sert avec courage et hardiesse. Il peut vivre jnsqu' à vingt cinq ans. Ses petits, (No. 2.) nommés Marcassins, sont d'un rougejaunàtre, et décorés de rayes brunes ou bleuâtres; ce sont des animaux assés jolis.
No. 3. Le Cochon domestique.
Cette espèce de cochons est répandue comme animal domestique presque sur toute la surface de la terre, à l'exception des pays du Nord. Son utilité est très grande, car sa chair est agréable à manger et on en rétire une quantité copieuse de graisse. Cet animal mange tout ce qu'il peut trouver sans aucune exception, et il est paresseux, sale et très malicieux. Sa couleur est blanche, noire et blanche, on rousse. Il est défendu aux juifs et aux Mahomitans par les loix de leurs religions de manger de sa chair.
No. 4. Le Pecari.
Le Pecari, qu'on nomme aussi le cochon de Musc, se trouve dans l'état sauvage dans l'Amérique méridionnale. Il est long de 5 pieds, n'a point de queue et porte sur son dos un sac sporigieux rempli d'une matière gluante qui sent le musc. C'est de cette dernière qualité qu'il a reçu son nom. Il est beaucoup plus propre que notre cochon ordinaire, et se nourrit comme ce dernier de toute espèce de fruits, de racines, de petites bêtes et surtout de serpens. il se laisse aisément apprivoiser, et sa chair est très bonne à manger. Sa couleur est grise à tâches noires.
No. 5. Le Cochon de Siam, ou des Indes.
On trouve aussi cette espèce de cochons en Allemagne dans l'état privé; il est plus petit que notre cochon ordinaire et de couleur brune. Sa chair étant plus ferme et d'un meilleur goût que celle du cochon domestique, on a taché de propager chez nous sa race.
No. 6. La Sanglier d'Ethiopie.
C'est un animal sauvage et formidable, sa force est extrême et sa figure répugnante. Il habite dans l'intérieur de l'Afrique et sur l'isle de Madagascar. Sa longueur est de cinq pieds, sa tète est très grosse et large, et sa couleur d'un brun sale. Son groin est large et dure comme corne; de sa mâchoire insérieure sortent quatre grandes défenses, dont cet animal féroce se sert même contre le lion, qu'il est capable de vaincre.
Ad99998 02 039a/frePoissons XVIII. Vol. II. No. 37.
POISSONS D'EAU DOUCE COMMUNS EN ALLEMAGNE.
No. 1. Le Corassin.
Le Corassin ressemble beaucoup à la carpe, mais il reste petit, ayant rarement un pied de long, et ne pèsc pas plus d'une livre. Son dos êst fortement voûté et la couleur en est tVun verd foncé très sale; son ventre est jaunâtre et ses nageoires sont jaunes et violettes. Il vit dans les étangs, les baies des rivières et les lacs, et se nourrit de fange, d'herbes et de vermines. Sa chair est d'un bon gôut mais remplie de petites arêtes.
No. 2. La Tange.
La Tange est longue à peu près d'un pied et demi, et pèse 2 jusqu' à 3 livres. On ne la connaît que comme poisson d'étang, car elle présère les eaux dormantes aux rivières, et aime surtout les foîTés bourbeux, où elle s'enfonce dans la sange. Sa peau est glissante comme celle de l'anguille et enduite entièrement d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un verd-noirâtre ses cotés sont d'un verd-jaunâtre et ses nageoires d'un bleu foncé. Il existe une variété de ce poisson, conaue sous le nom rie tange dorée, qui est très belle et tout à fait de couleur d'or, nous en avons donné la deseription dans le ler Volume de ce portefeuille. Sa chair est d'un très bon gôut, mais difficile à digérer.
No. 3. Le Kulebars.
Ce poisson est une troisième espèce de perches. Il a la tête grosse, les yeux grands et le corps enduit d'une humeur visqueuse. Son dos est d'un brun -jaunâtre, le ventre gris argenté, et ses nageoires sont jaunes. Il devient à peu près de la longueur de 10 pouces jusqu' à 1 pied, se nourrit d'insectes et de vermines, et se trouve principalement dans le Nord de l'Allemagne, il se propage abondamment et sa chair est bonne a manger.
No. 4. Le Brochet.
Ce poisson est excellent à manger et fait une branche assés interessante du commerce: mais il est un poisson vorace des plus dangereux et fort nuisible par-tout où il se trouve; car il dévore non seulement toutes les autres espèces de poissons qu'il est capable de vaincre, mais aussi beaucoup d'autres amphibies, des serpens, des crapauds, des oiseaux aquatiques, des écrevisses et même son propre frais. II parvient à une longueur de 6 à 8 pieds et pèse souvent 30 à 40 livres; il peut vivre plus de 100 ans. Sa tète est plate, sa gueule large et déprimée; son dos est noir, ses cotés sont gris à taches jaunes, spn ventre est blanc à points noirs et ses nageoires sont tigrées en brun et noir. Comme on transporte la brochet tant salé que fumé, il fait un article intereisant du commerce.
No. 5. L'Anguille.
On trouve ce poisson dans les ririères, les lacs et les étangs dont le fond est bourbeux. Il se nourrit de petits poissons, de grenouilles, d'insectes et de vermines. Sa chair est blanche, très grasse et d'un goût fort délicat; on la mange tant sraîche et cuite à i'eau, que marinée et fumée, ce qui rend ce poisson interessant pour le commerce. Il petit devenir long de 4 pieds; sa tète est petite et pointue, la couleur de son dos est d'un verd sale, et celle de son ventre d'un gris jaunâtre. On le prend avec des filets, des nasses et au hameçon.
Ad99998 02 040a/freOiseaux, XV. Vol. II. No. 38.
CORBEAUX, CORNEILLES ET CHOUCAS.
No. 1. Le Corbeau.
Le Corbeau vit presque dans toutes les parties du monde, mais on le trouve surtout en Europe. De tous les oiseaux il a l'odorat le plus sin, et se nourrit de cadavres, d'insectes, de poissons, d'écrevisses et de souris champêtres; mais souvent il prend aussi des lièvres, d. es agneaux, des perdrix et ties oies. Son plumage est d'un noir luisant et changeant sur le dos. il devient d'une grandeur considérable et souvent plus long que de deux pieds. Il fait son nid dans des endroits solilaires sur les plus hauts arbres ou dans les rochers. Quand le silet de la langue lui a été coupé, il appiend plusieurs mots à prononcer distinctemënt. Il peut vivre jusqu' à ioo ans. Il vole aussi des choses qu'il ne peut pas manger, surtout de l'argent et des effecls de métal, qu'il cache soigneusement. Il n'y a rien en lui qui toit utile, excepté l'es pennes, dont on se sert pour l'écriture et le dessein.
No. 2. La Corneille noire.
Cette espèce de corneille peut avoir environ deux tieis de la grandeur du Corbeau; sa couleur est d'un noir-bleuâtre, et on la trouve principalement dans l'Europe méridionale. Sa nourriture et toute sa manière de vivre sont celles du corbeau, excepté qu'elle mange aussi des noix, des fruits et des grains. C'est la grande ressemblance avec le corbeau qui lui a sait donner le nom de Corneille noire.
No. 3. Le Freux.
Le Freux a la même grandeur que la Corneille noire; sa couleur est d'un noir foncé et autour du l ec et des yeux il a des taches blanches et dégarnies de slumes. Il habite également dans l'Europe, et. on le voit totjours voler en grands troupeaux, surtout îe matin et le suir. Il mange toutes fortes de grains, ce qui lui a aussi attiré le nom de Corneille moissonneuse; mais cependant il se nourrit de préférence de vers de terre, de vers bouvîers et de ces chenilles qui rongent l'herbe; ce qui le rend très utile pour l'agriculture. La chair des petits freux est mangeable et d'un bon gouit, Vers l'automne il passe dans des contrées plus méridionales.
No. 4. La Corneille emmantelée ou cendrée.
Cette espèce de Corneilles est de la même grandeur que les précédentes; la couleur de son corps est cendrée, et les aîles, la tète et la queue sont noires, de sorte qu'elle semble être revêtue d'un manteau gris. En Allemagne elle est plus commune qu'ailleurs; à l'approche de l'hiver elle s'en va en partie dans des contrées pins méridionales, et en partie elle passe cette saison dans les villes et les villages. lJar le genre de sa nourriture elle se rend très utile, car elle mange toutes sortes d'insectes et de vermines, des grenouilles, des limas et des cadavres. Elle fait son nid sur des arbres isolés; sa chair n'est pas mangeable.
No. 5. Le Choucas commun.
Le Choucas commun, qui porte aussi le nom de Chouette, est moins grand que la Corneille, et sa couleur est d'un noir brunâtre, il est très vif et agile, et vit principalement dans l'Europe septentrionale. Ils volent par troupeaux et croissent continuellement; ils aiment aussi à se mêler parmi les corneilles, il sont leurs nids dans des arbres creux, mais préférabîement dans des tours, des vieux châteaux et des ruines de murailles, ou ou les trouve Ibuvent par centaines. Ils se nourrissent d'insectes, de grains et de fruits, sont aisés d'apprivoiser, apprennent à parler, et aiment autant que les corbeaux à voler des essets luisans. Us pasient l'hiver en partie dans des vieilles tours, et en partie ils s'en vont dans d'autres contrées.
No. 6. Le Choucas gris.
Le Choucas gris n'est qu'une variété du précédent. Il a le cou, la poitrine et le ventre gris; tout le relie est d'un noir brunâtre.
No. 7. Le Choucas de Cayenne.
Cette espèce de Choucas vit dans la Cayenne, dont elle a aussi le nom. Autour des yeux et sur le front le Choucas est dégarni de plumes; au cou et au ventre il est d'un brun -rougeàtre, mais tout le reste de son plumage est d'un noir-brunâtre.
No. 8. La Corneille du Sénégal.
Cette espèce ne paroit être qn une Corneille emmantelée, avec la seule différence que la couleur grise tire en lui plus sur le blanc.
Ad99998 02 041a/frePlantes, XXXIII. Vol. II. No. 39.
PLANTES VENENEUSES D'ALLMAGNE.
No. 1. La belle Dame.
La belle Dame est un des poissons les plus sorts, et une plante d'autant plus dangereuse, que Tes erains ressembîent aux cerises et attirent les ensans et ceux qui n'en connoisseut pas le danger, d'en manger. Elle est un arbrisseau et croit chez nous dans les forêts ombrageuses et sur des montagnes; on la trouve souvent d'une hauteur de six pieds. Ses feuilles ovales et longues de 6 pouces sont sur le coté inférieur d'un blanc-jaunâtre. Elle porte une fleur campaniforme d'une couleur ronge tirant sur le violet et sale. De cette fleur il nait un grain qui du terns de sa maturité est d'un noir luisant et ressemble à des cerises mures. Son goût doucereux engage souvent les en sans d'en manger, mais il s'ensuit toujours des syraptômes terribles d'empoisonnement, et souvent la mort. Le meilleur remède dans un pareil cas est un vomitif et du vinaigre. Dans les Apothicairerics on sait usage de ses feuilles, de ses racines et de ses grains comme de remèdes fort violents, mais qui produiseitt d'excellents effets dans des maladies opiniâtres. Plusieurs animaux, comme p. e. les brebis, et les lapins, mangent ses feuilles sans en éprouvée des suites funestes.
No. 2. La Morelle.
Cette plante non moins dangereuse par son venin que la précédente, est d'une hauteur de deux pieds et croit dans des jardins et dans les fossés des grands chemins; mais on la trouve principalement aux environs de murailles et sur des sumiers. Dans le mois d'Août elle porte une fleur blanche, et des grains noirs en bouquets, qui souvent sont aussi mangés par les enfans et leur deviennent funestes par leur qualité vénéneuse. Il y a plusieurs espèces de morelJes, qui d'ailleurs sont toutes des plantes médecinales, et peuvent produire d'excellens effets dans les mains de Médecins expérimentés.
Ad99998 02 042a/freMelanges. VIII. Vol. II. No. 40.
MACHINES SIMPLES.
L'homme, par sa seule force physique ne pouryoit soulever qu'un fardeau très médiocre; mais il a sçu augmenter ses forces à l'infini, par le moyen de quelques instrumens composés, appelles Machines. On a donné le nom de Méchanique à la Science qui détermine les loix du mouvement des corps et de la eomposition des machines. La Corde, le Levier et le Plan incline sont les machines les pins simples, presque toutes les attires n'étant composées que d'elles. Je les représenterai ici dans toute leur simplicite, et j'expliquerai en même tems leur emploi par quelques comportions faciles.
No. 1. La Corde.
La Corde est la plus simple des machines: car elle n'est en quelque sorte que le prolongement du bras de l'homme. Elle n'augmente pas sa force, elle lui facilite feulement le moyen de l'employer a plus de distance, et sert en même tems de lien necessaire aux machines composées.
No. 2. Le Levier.
Parmi les machines simples la plus puisiante est le Levier, par lequel la force de l'homme peut £tre augmentée à l'infini. La plupart des autres machines, dont nous saisons usage journellement dans la vie commune, sont composées de leviers. Chaque Levier est une ligne droite qui consiée en trois points essensiels, le point de la puissanec, le point d'appui, et le point de refistance. Ces trois points peuvent être transposés entr'eux de trois manières, et il en resulte trois especes de Levier, que la Mèchanique connoit; sçavoir 1. Le Levier du première genre, dans lequel le point à'appui efi entre la puissance et la résisiance, comme p. e. dans la balcule, dans le balancier, dans la tenaille etc. (fig. 2.) 2. Le Levier du second genre, dans lequel la résistance est entre la puissance et le point d'appui j comme p. e. dans la pince engagée sous une grande pierre, pour la lever, (fig. 3.) 3. Le Levier du troisième genre dans lequel la puissance est entre la résistance et le point d'appui; comme p. e. la sorce qui lève une échelle, ou un porte-lanterne. (fig. 4.) Les leviers se retrouvent dans les opérations des arts les plus simples. Soulever un fardeau en s'aidant d'un sapport, (fig. 5.) ou porter une corbeille sur son épaule, au moyen d'un bâton qu'on tient par îe bout (fig. 6.), c'est employer un levier du premier genre. Porter un corps pesant à deux (Fig. 7.), c'est encore par un levier du second genre. La Poulie fixe et mobile, (fig. 9. et 10.) le Treuil et la Roue, (fig. 11.) le Cabestan (fig. 12.) ne sont que des machines composées de leviers et de la corde.
No. 3. Le Plan incliné.
Le plan incliné est placé au rang des machines simples, parce qu'en enlevant aux corps, que l'on fait glisser sur lui, une partie de leur poids, il aide conûdérahîement la puisiance; et parce que plusieurs autres machinés en sont composées. Le Coin p. e. qui entre par sorce dans un tronc (fig. 15. et 16.) et le send, n'est que la réunion de deux plans inclinés; et la Vis dans l'Ecrou (fig. 14.) n'est qu'un plan incliné roulé autour d'un cylindre.
Ad99998 02 043a/frePoissons. XIX. Vol. II. N. 41.
ESPECES DE TRUITES.
La Truite est proprement du genre des Saumons, mais comme elle a un nom tout particulier et qu'il y en ait plusieures espèces difsérentes, on en fait auiîi avec raison un genre réparé. Elle est un des poissons les plus délicats à manger et on l'éstime pour cela généralement. Elle aime à vivre dans les eaux limpides et dont le fond est pierreux ou gravelleux, telles que les ruiiseaux des montagnes et les rivières; mais on la trouve ausli dans des lacs et des étangs, dont l'eau est claire. Elle est un poisson ausïi vorace que le brochet, et même sa langue est comme celle de ce dernier munie de dents pointues. Je donnerai ici la description de ses espèces les plus connues.
N. 1. La Truite Saumonnée.
Cette espèce de Truites ressembïe le plus au faumon; on la trouve quelquefois de la longueur d'un Saumou de moyenne taille et d'un poids de 8 a 10 livres; elle vit coirune le saumon tant dans la mer que dans des rivières. On la reconnoit par les points d'un noir-brunâtre, dort tout Ton corps est couvert; sa chair est rougeâtre et d'un goût excellent. Elle est au reste d'une constitution extrêmement délicate, car retirée de l'eau, ou mile dans de l'eau tiède ou trouble elle meurt ausiitôt. On la prend fréquemment dans des grandes rivières, et elle fait un objet de Commerce assés considérable, car on l'envoie dans d'autres pays tant salée que marinée ou fumée.
N. 2. La Truite de Marais.
Cette espèce est joliment dessinée; le fond de sa couleur est d'un jaune-verdàtre, et tout le corps est marqueté de beaucoup de tâches rouges entourées d'un cercle foncé. Elle vit principalement dans les eaux des montagnes, ou dans des étangs ombragés, dont l'eau t-st limpide, et n'atteint rarement plus d'un pied de longueur. Elle se nourrit d'Insectes, et pour les happer elle fait souvent des grands sauts dans l'air au dessus de la sur fa ce de l'eau. Sa chair est blanche, très tendre et d'un goût exquis.
N. 3. La Truite ordinaire.
Cette espèce n'est qu'une variété de la précédente. Elle est moins jaune, parsémée de tâches brunâtres et sa tète est brune; mais pour le reste elle vit tout comme la Truite de marais. Sa chair est rougeàtre et préférée pour le goût à celle de l'espèce précédente.
N. 4. La Truite de Mer.
Elle se trouve principalement dans la Mer Baltique et atteint à peu près une longueur d'un pied et demi. La forme de son corps est très déliée, et sa couleur est argentée et marquetée'de points d'un rouge clair, ce qui la rend d'une beauté surprenante. Sa chair est blanche, peu grasse, mais d'un gôut délicat.
N. 5. Le Salmonet des Alpes.
Cette espèce de Truites ne vit que dans les montagnes les plus élevées, et surtout dans les Alpes, ce qui lui a fait donner son nom. Elle ne devient pas longue, est toute parsemée de points noirs, rouges et argentés, qoi ne sont pas entourés de cercles, et sa chair cuite à l'eau est rouge et du gôut le plus exquis.
Ad99998 02 044a/freQuatrupèdes. XXXV. Vol. II. N. 42.
MARMOTTES ET TAUPES.
N. 1. La Marmotte ordinaire ou des Alpes.
Les Marmottes. ordinaires on des Alpes sont presque généralement, connues en Allemagne par les pauvres garçons Savoyards qui les promènent par tonte l'Europe et les sont cîanser au son de la vielle. Leur longueur eit à peu près de ig pouces, la couleur d'un brun-grisâtre et le poil sort touffu. On les trouve en Sniûe, en Savoie et dans la grande Tartane, où elles vivent sur les plus hautes montagnes dans des endroits bien exposés au soleil. Elles creusent dans la terre des petits caveaux très prosonds, et les tapissent. de mousse et de soin; au mois de sepiembre elles s'y retirent par troupes de 2 jusqu'à 12 et 14, et y palsent l'hiver relîerrées en boules et tellement engourdies qu'on devroit les croire mortes. Dans l'état sauvage elles se nourrissent d'herbes et de racines; prises jeunes elles s'apprivoisent aisément. Leur chair est mangeable et de leur peau on prépare de bonnes fourrures.
N. 2. Le Monax.
Le Monax est la Marmotte de la Virginie. On îe trouve dans les provinces méridionales de l'Amérique septentrionale. Sa grandeur est la même que celle des Marmottes ordinaires, mais sa couleur est d'un brun plus foncé et sa tête est beaucoup plus pointue. Il vit dans des creux des montagnes et se nourrit aussi d'herbes et de racines. Sa chair est bonne à manger et a le gôut du porc jeune.
N. 3 a. et b. Le Bobaque.
Le Bobaque, ou la Marmotte de la Russie, est tout aussi grand que les deux précédentes, et se trouve dans l'intérieur de l'Allé. Sa couleur est d'un brun-jaunâtre, et il se nourrit de différens herbages. C'est un animal fort doux et qui s'apprivoise aisément. Il aime à se tenir assis sur les pieds de derrière, et c'est dans cette attitude qu'il mange, qu'il fait la garde devant son caveau, et qu'il se désend aves sis pieds de devant. Ils vivent ensemble en grandes familles; leurs peaux ne fournissent qu'une fourrure peu estimée.
N. 4. La Marmotte du Canada.
Cette espèce de Marmottes habite le Canada et les régions les plus Septentrionales de l'Amérique; elle n'est pas plus longue que d'un pied, et ressemble parfaitement, quant à sa forme, à la Marmotte des Alpes. Sa couleur est grise sur le dos, jaune aux deux-côtés et brune sur la tète et au ventre. On l'éstime beaucoup par rapport à sa fourrure.
N. 5 et 6. Le Chomir.
Le Chomir est beaucoup plus petit que la Marmotte ordinaire, n'ayant qu'une longueur de 9 à 10 pouces. Sa couleur eit d'un gris blanchâtre, entremêlé de taches brunes et jaunes, et il est très joliment dessiné. Il vit fréquemment en Pologne, en Hongrie et en Sibérie, et se nourrit, de même que le Hamster, de grains, qu'il transporte ausli dans son terrier, tout comme ce dernier, dans ses bajoues. Il s'apprivoise aisément et l'on prépare de sa peau une excellente fourrure.
N. 7. La Taupe Européenne ou vulgaire. N. 8. La Taupe dorée.
La Taupe vulgaire est ordinairement longue de 6 pouces et on la trouve dans toute l'Europe et dans l'Asie septentrionale. Elle vit, sur des prairies et dans des jardins, sous la terre, où elle pratique des voûtes et creuse des boyaux ou des routes souterraines; elle se nourrit de vers de terre et d'autres Insectes pareils. Elle est communément de couleur noire-grisâtre, et sa peau donne une charmante pelleterie. Au reste il y a aussi des taupes, dont le poil est blanc, à tâches blanches, jaune ou roux. La Taupe dorée se trouve surtout an Cap de bonne espérance en Afrique; son poil est brun, et tenu vers le jour il a un très beau lustre d'or et change entre le vert et le rouge.
Ad99998 02 045a/frePlantes. XXXIV. Vol. II. No. 43.
ESPECES DE PALMIERS.
Les Palmiers croîssent dans les Régions brûlantes de i'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique; on en trouve aussi. quelques espèces dans l'Europe méridionale. Ils tiennent le premier rang parmi tous les végétaux de la terre, car ils fournissent a l'homme non seulement des alimens et de la boisson, mais aussi des vètemens, des meubles, des ustensiles de toute espèce, et des matériaux pour la cönstruction de ses maisons. Us ne sont pas moins remarquables par leur hauteur prodigieuse, qui surpalïe dans quelques espèces 200 jusqu'à 300 pieds, que par tout le resie de leur structure. Ses tiges sunples, droites et cylindriques, n'ont ni branches ni rameaux comme les autres arbres; ses feuilles toujours verdes sont ramassees en faisceau au sommet de la tige. Les peuples, qui habitent les pays où croit le Palmier, se servent presque tous de ses feuilles en lignes de victoire ou de paix; dans quelques espèces de Palmiers la longueur des feuilles est de plus de 20 pieds. A mesure que la tige devient plus haute, les feuilles tombent, et laissent à leurs places des petites queues qui forment autour de la tige des cercles d'écaillés et lui tiennent lieu d'écorce. Des aisselîes de ces feuilles sortent les fleurs et les fruits en bouquets de grappes. Dans quelques espèces les fleurs mâles et femelles sont réunies sur la même tige, dans d'autres elles sont séparées. Cet arbre magnifique resiste aux ouragans les plus formidables, et loin que sa tige en puisfe être déracinée, elle n'en peut mèine guères être ebranlée.
N. 1. Le Palmier à Sagou.
Les Isles Moluques, la Chine et le Japon sont vIa patrie du Palmier à Sagou. Sa hauteur monte jusqu'à 50 pieds, et ses feuilles dentelées ont une longueur de 10 jusqu'à 15 pieds. Le bois de la. tige n'est gros que d'un pouce, et tout le resie consiste dans une moelle songueuse et sarineuse, dont on prépare le Sagou chez nous connu. La moelle est pour cet esset délayée dans 'de l'eau, pétrie et granulée par le moyeu d'un crible, et deiléchée ensuite sur le seu, où cette pâte changée en grains prend extérieurement une couleur rousse. Dans cette forme le Sagou est transporté en Europe comme un article de commerce, et il donne un aliment ausïi agréable que nourrissant. Le Sagou blanc, qu'on nomme ausii fleur de Sagou, est le meilleur et nous vient du Japon. Quand le Palmier à Sagou atteint un certain age, il porte un fruit à double noyau, mais peu succulent (fig. a.). Ses grandes feuilles servent aux habitans à couvrir leurs maisons.
N. 2. Le Palmier Dattier.
Le Palmier Dattier croit le plus fréquemment en Egypte, en Syrie et dans l'Arabie, il est l'espèce des Palmiers la plus commune et en même teins la plus utile; on le nomme aussi tout Amplement Palmier. Il atteint une hauteur de 100 jusqu'à 150 pieds, et ses feuilles sont dentelées. Les fleurs mâles et femelles sont placées sur des tiges différentes; Les tiges femelles produisent les fruits, nommés Dattes, qui viennent sur des rameaux en grappes. Ils sont de la grosseur d'une prune, de forme oblongue, et de couleur rouissatre (fig. b.). Leur chair est douce, et on les mange tant fraiches que sechées. Le suc de l'arbre, qu'on exprime, donne un Syrop et une espèce de vin. Les noyaux du fruit, étant moulus, servent de nourriture aux boeufs et aux chameaux. Outre ce fruit on peut encore manger du Palmier Dattier la moelle, qui est d'un goût sort doux et agréable, et ses tendres branches feuiilées, qu'on nomme choux Palmisle et qui donne un légume fort délicat. On retire aussi de sa tige un suc fort suave, dont on prépare le vin de Palmisle. Ses feuilles sont employées à des nattes, des corbeilles, des chapeaux, et à toutes espèces d'ustensiles.
Ad99998 02 046a/freOiseaux. XVI. Vol. II. N. 44.
PIES ET GEAIS.
N. 1. La Pie vulgaire.
Cet oiseau est très commun dans toute l'Europe; Ta couleur est noire et blanche, ses ailes sont petites à proportion de la grandeur du corps, et sa queue faite en coin est perpétuellement remuée, comme celle de la hoche-queue, La pie fait son nid sur les arbres les plus élevés avec une grande adresse, le garnilïant d'épines en toutes les surfaces extérieures et n'y laissant qu'un trou fort étroit pour l'entrée. Elle aime à vivre dans le voisinage des villes et des villages, et se nourrit de petite volaille, d'oiseaux et de leurs oeufs, et même de cadavres. Quoiqu'elle soit naturellement très sauvage, cependant étant prise jeune elle devient privée au point que dans les maisons elle vit familièrement avec les chiens et les chats, les agace et leur vole souvent le manger. Elle apprend aisément à articuler des paroles, mais on doit s'en méfier dans les maisons à cause de son inclination au larcin, car elle voie, tout comme le corbeau et la corneille, des essets luisans, tel que de l'argent, des bagues, de l'argenterie etc. et les cache dans les lieux les plus secrets. Il y a aussi des pies toutes blanches.
N. 2. La Pie du Sénégal.
Cette espèce de Pies est tout-à-sait noire, k l'exception des ailes et de la queue, qui sont brunes; au restç tïle a teut de commun avec la Pie vulgaire.
N. 3. Le Geai.
Le Geai est un très bel oiseau, sort vif et agile; il vit surtout dans les climats tempérés de l'Europe. Le champ de son plumage est diversifié; il a la poitrine et le ventre d'un gris roussatre, le dos noir, la tête grise et la queue noire; des tâches bleues et noires traversent ses ailes blanches. Il bâtit son nid sur des chênes dans les grandes forêts, et le sait cacher avec beaucoup d'adreile. Il se nourrit de glands, de noiseltes, de châtaignes, de pois verts, de sèves, de fruits de la ronce etc. II fait aussi provision de ces a!imens pour l'hiver et les conserve dans des arbres creux. Cet oiseau est très agile et pétulant; il sait prendre des attitudes souvent fort risibles, et quand il appercoit un homme dans la forêt, il voltige d'arbres en arbres avec des grands cris. Etant pris niais il se rend fort familier, et apprend même k articuler quelques mots. Au reite il est aussi voleur que la pie. Dans les autres parties du monde il y en a encore plusieurs autres espèces, qui sont fort joliment colorées.
N. 4. Le Geai bleu du Canada.
N. 5. Le Geai de la Sibérié.
N. 6. et 7. Le Geai de Cayenne.
N. 8. Le Geai de la Chine.
N. 9. Le Geai du Perou.
Ad99998 02 047a/frePlantes. XXXV. Vol. II. N. 45.
ESPECES DE BLED.
N. 1. L'Epeautre, ou Froment locar.
L' Epeutre est une espèce de froment; on lui a asligné avec raison un des premiers rangs parmi les espèces de bled les plus èstimées, car la graine est très große et pésante, et on en retiré la sarine la plus sine et la plus blanche, qui est réputée chez nous sous le nom de sarine de Nuremberg ou de Francfort. On le cultive beaucoup en Allemagne, surtout dans les pays du Rhin, en Franconie et en Souabe. Il y a de l'épeautre barbu et sans barbe; les deux sortes se ressemblent parsaitement pour toutes les autres qualités. Fig. a. en montre la fleur et la graine.
N. 2. Le Sarrasin, ou bled noir.
La Grèce et la Turquie sont la patrie da bled Sarrasin; il y a environ quatre fiècles qu'on l'a planté pour la première fois en Italie, où il reçut alors le nom de fr um en tum $aratenicum. Il n'est point délicat et croît dans les terres les plus sablonneuses et les moins sertiles; il est par conséquent un don inappréciable de la Nature pour toutes les pauvres contrées couvertes de sable. Il ue poulie pas des tiges très hautes, ses feuilles sont triangulaires et sernblables pour la forme à celles du lierre; la tiges et les feuilles deviennent rouges, quand la plante commence à mûrir. (fig. h.) A ses jleurs rouges succédent des graines noirâtres et triangulaires, (fig. c.). Ordinairement on ne fait pas de la sarine du Sarrafin, mais feulement du gruau, dont on sait de la foupe, de la bouillie, et d'autres mets de farine, qui donnent une nourriture agréable et salutaire.
N. 3. Le Ris.
On prétend que l'Ethiopie a été originairement la patrie du Ris, mais de nos jours il est devenu l'espèce de bled la' plus importante dans tous les pays chauds des quatre parties du monde, et l' objet principal de leur agriculture. Il pousse des tiges ou tuyaux à la hauteur de 3 ou 4 pieds, avec des feuilles en forme de celles des rofeaux, et des épis en bouquets. Ses fleurs sont verdàtres (fig. d.) et quand elles sont papées, il leur succéde des seineiices oblongues et blanches (fig. e.)qui sont généralement connues. Il y a deux espèces de Ris, celui qui croît fer des hauteurs, et l'autre qui ne vient que dans des terres marêcageuses. Le premier est semé dans îles terrains fecs et sur des hauteurs, et on l'estime beaucoup plus que le fécond, parce que les grains qu'il porte, sont plus blancs, d'un meilleur goût, plus fermes et qu'ils fe con servent plus longtemps. Mais par contre cette première espèce rapporte moins que-la séconde, et fa culture est plus expofé à des accidens dangereux; on la cultive par cette raifon moins fréquemment que là séconde espèce. Celle-ci est non feulement semée dans des fonds naturellement humides et marécageux, mais on les met encore sous l'eau par le moyen de canaux jusqu'à un pied de profondeur. Ils relient dans cet état d'inondation, jusqu' à ce qwe les épis ont pouffé; alors on fait delfecher le terrain. On peut bien Pimaginer, combien les exhalaifons de ces eaux ftagnantes doivent rendre mal-faines les contrées, où Ton cultive beaucoup de Ris. Après la récolte les grains sont battus, écalés sur des moulins à Ris, fechés avec soin, (car sans cela ils ne fe conferveroient pas)et transportés dans l'étranger comme un article de commerce. Le Ris est un des alimens les plus sakutaires, el l'on en prépare un grand nombre de mets différons. On en tire aussi, par le mélange avec le vin Palmiste et par la diftillation, une liqueur spiritueuse, que nous cannoissons sous le aquj d'Arac.
Ad99998 02 048a/frePoissons XX. Vol. II. N. 46.
DIFFERENTES ESPECES DE SOLES.
Les soles se distinguent de tous les autres poisIons par la singularité de leur struciure; ieur forme est large et platte comme une aiïiette, ce qui leur a fait donner le sur nom de poilsons plats, et leurs yeux, dont l'un est très souvent plus grand que l'autre, sout toujours tous les deux du même eoté de la tète. Elles ne rodent pas dans l'eau, comme sont tous les autres poissons, mais se tiennent tranquilles au fond de la mer et se cachent dans la bourbe. On les trouve surtout dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, où elles sont prises en abondance; tant fraîches que sechées elles sont un article considérable de commerce. Leur chair est très estimée par soirbon goût, surtout lorsqu'elles sont un peu grandes Outre la soie proprement dite, dont j'ai déjà donné la description dans le premier Volume de ce Portefeuille à soccaiion des Stocksisches ou Merluches, il y en a encore, les espèces suivantes.
N. 1. La Barbue.
Sa longueur est à peu près d'un pied et demi, Ta couhur est brune sur le dos et blanche au ventre, comme on le voir par la figure double ci-join te. Cette espèce est la plus commune dans tout le genre des soies; on la trouve partout dans la Mer du Nord ainsi que dans l'Elbe; à Hambourg on l'appelle pour cela sole de I Elbe. Elle a ses deux yeux sur le côté droit.
N. 2. Le Flez.
Le Flez vit dans la Mer Baltique et dans celle du Nord, et n'est jamais plus long d'un pied. Sa couhur est d'un brun foncé avec des tâches jaunes-noirâtres, et tout le corps est garni de pointes blanches. On la prend aussi fort souvent dans des rivières, et sa chair, soit fraiche soit, fumée est d'un excellent goût.
N. 3. La Limande.
La Limande est de la longueur de l'espèce précédente. Elle est jaune sur le dos, blanche au ventre et vit également dans la Mer du Nord et dans la Baltique. Elle est préférée à toutes les autres espèces par la délicatesse de sou gôut, et comme elle est aussi la moins commune on en fait le plus grand cas.
N. 4. Le Flétan.
Cette espèce étant ordinairement longue de 3 pieds pour le moins, surpasse en longueur toutes les autres espèces de soies. Souvent même elle atteint une longueur si enorme qu'elle pese 2 jusqu'à 300 livres. Sa tête est brune, le clos grisâtre et le ventre blanc. Elle vit dans tout l'Océan du Nord, et on la prend fréquemment aux cotes de la Norvège, à celles de la Nouvelle Foundlande et de la Terre ferme. Les Anglois et les François en en sont une grande pèche et en préparent du stockfische. Sa chair fraiche n'est pas d'un bon gôut.
N. 5. Le Turbot.
Outre la Mer du Nord et la Baltique le Turbot habite aussi la Méditerranée. Il devient très grand, est fort joliment marqueté de tâches brunes et jaunâtres et ses yeux sont placés sur le côté gauche. Sa chair est ferme et d'un hon goût. C'est surtout en Angleterre qu'où eu fait la pêche, et on y en trouve qui pesent 20 jusqu'à 30 livres.
Ad99998 02 049a/frePlantes. XXXVI. Vol. II. No. 47.
ESPECES DE PALMIERS.
No. 1. Le Cocotie.
Le Cocotier croît dans tons les pays de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique, ainsi que dans toutes les isles sie la Mer du Sud. situés entré les Tropiques, et il est sans contredit l'espèce la plus utile des Palmiers. Il atteint une hauteur de 80 pieds, sa tige est noueuse, à-peu-près comme celle de la canne, et ses feuilles* empennées sont longues de plus de dix pieds et larges de 2 1/2. Comme il fleurit tous les mois, il paroit pendant toute l'année couvert de fleurs et de fruits, qui mûrissent alternativement. Son fruit est le Coco, ou la noix de l'Inde, (fig. a.) dont la forme et la grosseur räll'emblent à celles d'un Melon médiocre, et qui est couverte d'une peau mince, de couleur brune-jaunâtre, et garnie en dedans d'une espèce de bourre filandreuse. La coque qui enveloppe la noix, est épaisse, dure, et ligneuse; on peut la travailler au tour et lui donner un poli fort lui san t. Ces noix croissent par groupes de dix à vingt pièces; lorsqu'elles ne sont pas encore entièrement mures, on en tire une bonne quantité d'eau fort salutaire et agréable au goût, dont on fait usage dans le pays, tant pour se désaltérer que pour un remède dans différentes'maladies. Mais si le fruit a pris son accroissement, ce suc laiteux prend de la connstance, et se change en une espèce d'amande, au milieu de laquelle il reste cependant toujours une cavité remplie de suc. Une pareille noix appaise par consequent la faim en même tems qu'elle étanehe la sois; on l'apprête aussî de différentes manières, et on en tire une huile excellente, avec laquelle il se fait un grand commerce dans l'Inde. De la peau filandreuse les Indiens fort des cordages de toutes espèces et disfërens tifsages. Avec la coque dure on fait des gobelets, des vases, des cuillers et autres jolis ouvrages de ménage. Quand on coupe les bouts des rameaux, où devraient naître les jeunes Cocos, il en découle un suc vineux, qui tout frais sert de boulon, ou qui est employé pour faire de l'Arac. Les jeunes feuilles du soin m et de l'arbre dorment le choux Pahuifte très bon à manger, et la moelle tendre de l'arbre est connue sous le nom de cerveau Palmiste. On faitle même usage des feuilles et du bois comme de ceux du Palmier Dattier; les premières servent aussi de papier et on écrit làclessus avec des poinçons.
No. 2. Palmier Arequier, ou Palmiste royal.
Cet arbre croît presqu' exclusivement dans l'Amérique méridionale; il est la plus haute de toiUes les espèces de Palmiers, car il a souvent jusqu'à 300 pieds de hauteur. Les habitans du pays se servent de son bois et de ses feuilles, comme de ceux de tous les autres Palmiers, pour subvenir à un grand nombre de besoins; mais ce qu'on en retire de plus remarquable, c'est le chou Palmiste, ou ses petites feuilles n'étant encore développées, et le cerveau Palmiste, ou sa moelle jeune et fondante, qu'on ne mange pas seulement dans le pays même, mais qui étant confite est anssi transportée dans l'Europe comme une très grande délicatesse.
Ad99998 02 050a/freQuadrupèdes. XXXVI. Vol. II. N. 48.
ESPECES DE LOUTRES ET DE MARTRES.
N. 1. La Loutre.
La Loutre est de la longueur de deux pieds et demi; elle vit dans l'Europe et dans toute l'Asie septentrionale, aux bords des ruisfeaux, des fleuves et des lacs, et ses terriers sont creusés dans le rivage de façon que leur ouverture se trouve au dessous de la surface de l'eau. Elle se nourrit de poissons, de grenouilles, de rats d'eau et de petits oiseaux. Elle est très farouche et mordante et on la compte avec raison parmi les animaux les plus rusés, ce qui fait aussi qu'elle est fort difficile à prendre. Cet ennemi pernicieux des étangs est d'autant plus dangereux qu'il choisit la nuit pour aller à la rapine. Sa peau est de couleur brune et grisâtre au ventre et à la poitrine; elle fournit une bonne fourrure. Sa chair a un goût de poissons, mais on la mange rarement, et seulement en cas de besoin.
N. 2. Le Noerza.
Le Noerza est plus petit que l'espèce précédente, n'ayant qu'un pied de longueur, et sa couleur est d'un brun jannâtre. Il habite la Pologne, la Rusfie, la Sibérie, très rarement aussi l'Allemagne. Sa manière de vivre et sa nourriture sont exactement les mêmes que celles de la Loutre, mais la fourrure qu'elle donne est beaucoup moins bonne.
N. 3. Le Vison.
Le Vison, qui est ausfi une espèce de loutre, vit dans le Canada sur les rivages et auprès des digues, à travers desquelles il a l'usage de se percer des passages. Sa longueur est de 16 pouces, et sa couleur d'un châtain foncé. Il se nourrit de poiifons, de rats et de volaille, et fe laifle apprivoiser. Il sait pour ainsi dire le passage des Loutres aux Martres, et l'on en retire une fourrure élégante.
N. 4. La Fouine ou Martre domestique.
La Fouine ou Martre domestique se trouve dans les contrées intérieures de l'Europe et de l'Asie, et vit dans des rochers, des monceaux de pierres, des granges, des étables et des maisons. Sa longueur est de 16 pouces; elle se nourrit de souris, de taupes, d'oiseaux, de volaille domestique et de ses oeufs, de grenouilles et même de fruits. La couleur de son poil est grise et châtain et noire vers le bout. Sa peau ne donne pas une bonne fourrure, mais elle est remarquable par son électricité. Sa fiente a une sorte odeur de musc.
N. 5. Le Pekan.
Le Pekan est originaire dans Je Canada. Sa longueur est de deux pieds sans compter la queue. Sa peau donne une fourrure précieufe; la couleur en est d'un châtain-clair et changeante entre le jaune et le gris cendré. Sa nourriture confiste, comme celle de toutes les autres Martres, dans de petits animaux et des oiseaux,
N. 6. Le Vansire.
Le Vansire, qu'on nomme aussi Martre d'Afrique, se trouve fréquemment dans la Guinée et sur l'isle de Madagascar. Il efi long de 18 pouces, sans la queue, et d'un beau brun foncé; cette couleur de fa peau lui donne une grande reffemblance avec celle de la Zibeline. Il s'enfouit dans la terre et vit de rapine.
Ad99998 02 051a/freOiseaux. XVII. Vol. II. N. 49.
DIFFERENTES ESPECES DE COQS SAUVAGES.
N. 1. Le Coq des Bois, ou l'Auerhahn.
N. 2. La Poule.
L'Auerhahn est de la grandeur du Coq d'Inde; il vit dans l'Allemagne, et même dans toute l'Europe septentriouale au milieu de grandes forêts de pins bien sorabres, et le nourrit d'insectes, de bourgeons et de semences des pins, des sapins, des bouleaux et des coudriers. La couleur du coq est noire tirant sur le bleu d'acier, et brune sur îe dos et les ailes; la poule, qui est moins grande que le coq, est marquetée de taches brunes, tant claires que foncées, et parsemée de perles blanches. Tant que l'Auerhahn;est jeune, sa chair palse pour être un bon gibier.
N. 3. Le Coq de Bruyère.
N. 4. La Poule.
Le Coq de Bruyère a le même genre de vie que l'Auerhahn, mais il est plus petit et seulement de la grandeur d'un coq domestique. Il vit dans l'Europe septentrionale, surtont très fréquemment dans l'Angleterre, l'Ecosse et la Suède. Il se plaît beaucoup sur les montagnes couvertes de forêts de bouleaux, où il se nourrit de bourgeons et de semences des bouleaux des coudriers, des peupliers et des myrtilles. La couleur du. coq est d'un gris cendré, ou aussi noirâtre tirant sur le bleu d'acier; celle de la poule est brune à. tâches jaunes. Ils ont tous les deux une queue fourchue et recourbée; quand ils sont encore jeunes, on aime à les manger.
N. 5. La Gelinotte de bois ordinaire.
N. 6. La Poule.
La Gelinotte de lois n'elt pas aussi grande qu'une poule domestique, et il y en. a différentes espèces. Elle se trouve dans tons les pars intérieures de l'Europe et vit sur des montagnes couvertes de bois un peu clairs où elle se nourrit de la sernen ce et des fleurs des bouleaux et des coudriers. Elle est tachetée-en brun, gris, noir et blanc, et ses jambes sont velues. Le Coq se distingue de la Poule par une tâche noire qu'il a au dessous du gosier. Sa chair est d'un goût exquis.
N. 7. La Gélinotte de bois des Pyrénées.
N. 8. La Poule.
Elle se trouve principalement dans les Pyrénées, et sa couleur est un beau smèlange de jaune, de gris, de brun et de noir; elle a deux plumes sort longues à la queue. La Gelinotte d'Italie se trouve dans la partie inférieure de l'Italie, et surtont dans les deux Siciles; elle n'eu pas moins belle en couleurs que la précédente.
N. 9. La Gelinotte blanche, ou la Poule de neige.
Elle vit sur les Alpes les plus élevées de la Suide et de la Savoie, en Norvège et en général dans les régions les plus septentrionales du globe. Pendant l'été elle est tachetée en blanc, brun et. noir, mais dans l'hiver elle est tout à fait blanche; ses jambes sont velues. Elle creuse des trous profonds dans la neige, et même des longues galeries, où elle demeure pendant l'hiver Elle se nourrit de bourgeons de sapins et de bouleaux, de myrtilles et de bruyère. Sa chair fraiche est un assés mauvais gibier.
Ad99998 02 052a/frePlantes. XXXVII. Vol. II. N. 50.
ESPECES DE BLED.
N. 1. Le Maïs.
Le Maïs, qui porte aussi le nom de lied de Turquie, ou bled d'Inde, tire son origine des Indes, d'où il fut apporté en Turquie et de-là dans les autres parties de l'Europe, surtout dans les ]lus méridionales, où il est très fréquemment cultivé. Les avantages que l'on en retire sout très grands, car non seulement une grande partie des hommes en sont leur nourriture, mais il sert aussi à engraisser des animaux privée. On en conçoit deux sortes: 1) le petit Maïs, ou le vulgaire, qui est le seul cultivé en Europe, et dont la tige devient haute de 3 à 4 pieds; 2) le grand Maïs, qui atteint souvent en Amérique une hauteur de 18 pieds. - Le Maïs porte sur le même pied des üeurs mâles et femelles; les fleurs mâles (fig. a.) sont au semmet de l'épi et au delsus des semelles (fig. b.) qui'ressembîent à une houpe, et au bas desquelles se trouvent les grappes des grains (fig. c.). Ces grappes sont cornposées de plusieurs rangs de grains, dont la couleur, lorsqu'ils sont mûres, cst jaune, ou d'un ronge foncé On fait de ces grains de la farine et du gruau; on en brasse de la lùerre, en distille de l'eau de vie, et l'emploie aussi à engraisser des animaux. Les jeunes grappes étant encore vertes sont consites dans du vinaigre, et la lige fraîche contient un suc, comme la canne à sucre, dont oh pourroit aussi préparer un véritable sucre; mais comme il ne rend pas beaucoup, il ne vaut pas la peine de l'extraire.
N. 2. Le Millet.
Le Millet nous a été apporté des Indes. Parmi la quantité de ses espèces, nous ne nommerons ici que les deux principales. 1) Le grand Millet ou Sorgo, qui porte la semence dans des épis en manière de bouquets; 2) te petit Millet ou Millet ordinaire, dont la semence est enfermée dans des panicules semblables à ceux de l'avoine. La couleur des grains fait distinguer encore trois autres espèces de Millet, le blanc, le jaune et le noir. - On cultive le Millet dans tonte l'Europe méridionale, mais le plus fréquemment en Allemagne. Il pousse des tiges en forme de tuyaux, à îa hauteur de 3 à 4 pieds; ses feuilles sont larges d'un doigt et semblables à celles du roseau. Cette tige se partage en plusieurs branches, et porte la semence, qui est généralement connue, dans des panicuîes, dont chacun contient 500 jusqu'à 600 grains. , Ces grains sont enfermés dans des coques dures et luisantes, dont il faut les nettoyer sur des moulins. Avec le Millet ainsi mondé on prépare des mets, qui ressemblent aisés au ris; la bouillie qu'on en sait, est une nourriture généralement estimèe et très alimenteuse.
Ad99998 02 053a/frePlantes XXXVIII. Vol. II. No. 51.
ESPÈCES DE PALMIERS.
No. 1. Le Latanier, ou Palmier en éventail.
Le Latanier est un arbre des Indes orientales qui s'élève à la hauteur tle 30 pieds. II a reçu le nom de Palmier en éventail par la forme singuïière de ses feuilles. Les rameaux sont épineux et longs de 4 pieds; à leur extrémité il se trouve un faiseeau d'à peu près 80 feuilles plates, qui ont la forme d'un demi cercle, oir celle d'un éventail. Le Palmier est de la plus grande utilité aux habitans des Indes orientales; car il leur tient quelquefois lieu de tout autre aliment, tant pour les hommes que pour les bestiaux. On fait principalement un grand usage de son suc, qu'on retire de l'arbre en coupant les bourgeons anliitôt qu'ils poussent, et en attachant au désions de l'ouverture de petits vases de feuilles de Palmiers, pour y faire découler le suc. Le vin Palmiste, qu'on en prépare, a la couleur du petit lait; il mousse comme le vin de Champagne, est d'un goût aigredoux et fort agréable, maïs il ne se conserve pas plus de deux jours sans devenir aigre. Il enivre beaucoup et fak la boisson ordinaire des habitans de plusieurs isles. Le suc étant encore fvaix, donne aussi un bon syrop et une espèce de sucre très estimée. Le fruit de ce Palmier est une noix filameneuse (fig. a.), de la grosseur d'une noix de Coco; es trois amandes qu'elle renferme sont peu estimèes, et il faut les manger avant qu'elles soient mures, parce que plus tard elles deviennent trop dures. Les habitans de ces pays là se servent des feuilles de cet arbre pour en couvrir leurs cabanes, et pour en faire des paniers, des gobelets, des parafais, des pipes à tabac, et d'autres petits meubles.
No. 2. Le Palmier huileux ou Oléagineux.
Cette espèce de Palmiers est originaire sur la côte de Guinée; elle est, pour ainsi dire, sans tronc, ne consistant dès le fond que d'un allem blage de feuilles, dont les tiges fond épineuses. Les feuilles de la couronne sont très longues et empennées. Le Palmier atteint une hauteur de 15 a 20 pieds et porte dans sa couronne un grand nombre de noix (fig. c.) qui ressemblent presque à nos noix ordinaires et renferment une amande de couleur rouge-jaunâtre (fig. d.). Les amandes étant pilées on en prépare l'huilé de Palme, qui est épaule connue du beurre, de couleur jaune dorée, d'un goût ailés doux et d'une odeur de violettes. On s'en sert ailés fréquemment dans la Médecine.
Ad99998 02 054a/freQuadrupèdes XXXVII. Vol. II. No. 52.
MARTRES ET BELETTES.
No. 1. Le Putois.
Le Putois se trouve dans les pays tempérés de l'Europe et de lAiie et vit dans des monceaux de pierres, des élables, des greniers, des vieux décombres et des arbres creux. Jl dort pendant le jour, et !a nuit il fait la ehalte aux lapins, aux souris, aux taupes, aux poissons, aux grenouilles et aux poules, dont il vole aussî les oeufs. Il a environ 18 pouces de long, et sa peau est d'un beau châtain foncé; mais comme elle ne perd jamais entièrement l'odeur insupportable, propre à cet animal, elle ne donne pas une bonne fourrure.
No. 2. Le Putois tigré.
Le Putois tigré ressemble beaucoup au Putois ordinaire, à sa longueur près, qui n'est que de 14 pouces. Le poil de sa peau est fort joliment coloré, et elle donne une ailes bonne fourrure. Il habite les déserts de la Pologne et de la Volhynie et se nourrit deHatnsters, de Zisels, d'oiseaux etc. qu'il surprend la nuit, parce qu'il palTe le jour à dormir.
No. 3. Le Furet.
Le Furet est un joli petit animal, d'environ quatorze pouces de long; la couleur de son poil est d'un jaune clair et lés yeux sont rouges. On croit le furet originaire de la Barbarie, d'où il sut transporté en Espagne; on s'en est servi pour y détruir les lapins, qui, s'etant singulièrement multipliés dans le pays, devenoient très nuisibles. De l'Espagne il s'est répandu dans la suite dans les autres pays de l'Europe. Il s'apprivoise aisément et on l'élève dans des tonneaux, où on les nourrit de pain, de son et de lait. Les chasseurs se servent du suret pour la chatte aux lapins, dont il est l'ennemi juré, et qu'il poursuit dans leurs terriers et les en fait sortir. Ils sont dressés exprès pour cette chasse et rendent alors à peu près le même service que le basset.
No. 4. Le Koulon.
Le Koulon fait le passage entre le Martre et la Belette. Il est de la longueur d'un pied, et vit dans les grandes sorets de la Sibérie. La couleur de son poil est d'un jaune-rougeâtré très brillant, sa queue est couverte de poils longs. Il est extrêmement voraqe, de sorte qu'il le. glille même dans les villages et vole aux paysans ce qu'il se trouve de viande dans leurs cabanes. Sa fourrure se vend surtout dans la Chine.
No. 5. La grande Belette ou l'Hermine.
La grande Belette se trouve exclusivement dans le Nord de l'Europe, de l'Asie et. de l'Amerique, mais elle est surtout très abondante. ; dans la Sibérie. Elle a 10 pouces de long, et fa peau est rousse en été, excepté la gorge et le ventre qui sont blancs; le bout de' la queue est noir. En hyvèr son poil devient tout à fait blanc, mais le bout noir de la queue lui reste. Après ce changement elle reçoit le nom d'Hermine, telle que nous en avons donné la défeription sur la table IX. pag. 51. du I. Vol. de ce Portefeuille. La peau de l'Hermine est mise au nombre des sines pelleteries; elle étoit autresois le vèteinentf caractéristique des Princes et des grands Seigneurs, qui en portaient des manteaux et doubloient leurs couronnes.
No. 6. La Belette ordinaire.
La Belette ordinaire vit également dans le Nord de l'Europe et de l'Asie, mais on la trouve ausû fréqemment dans l'Allemagne, où elle vit dans des maisons, dès vieux décombres et des arbres creux. Elle n'a que 7 pouces de long; sa couleur est d'un brun jaunâtre, et îe bout de sa queue n'est pas noir, comme aux Hermines; mais comme celles-ci elle, change de couleur en hiver. Elle se nourrit d'oeuss de poules et d'autres oiseaux, de souris et de levrauts, qu'elle surprend la nuit taudis qu'elle dort pendant le jour. Quoique petite, elle est cependant très courageule et hardie, et fe désend même contre le chat. Elle se laisse aisément apprivoiser, et alors elle est un animal fort gentil et plaisant.
Ad99998 02 055a/frePoissons XXI. Vol. II. No. 53.
ESPÈCES DE BALEINES.
Toutes les espèces de Baleines, dont il y a un grand nombre, sont vivipares, et allaitent leurs petits comme les quadrupèdes. Quand on veut les ranger d'après ce caractère, il faut les compter parmi les animaux à mamelles et non pas parmi les poissons.
Le Cachelot. No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle.
Après la Baleine de Groenland le Cachelot est le plus grand poisson de l'Océan. Sa gueule est d'une largeur immense, et il est capable d'avaler, des requins de la longueur de huit pieds; il fait de ce poiiTon Ta nourriture ordinaire. Il n'a de dents que dans la mâchoire inférieure, sa mâchoire supérieure est parsemée de trous destinés apparemment à recevoir les dents de la mâchoire insérieure, lorsque les deux mâchoires se rapprochent. Sur le muffle il a une ouverture qui lui sert d'évent. Le mâle No. 1. est ordinairement d'une longueur de soixante et dix huit à quatre-vingt pieds mais la femelle No. 2. est plus petite, rarement plus longue que de soixante pieds, mais beaucoup plus grosse. An ventre elle a deux mamelles, avec lesquelles elle allaite ses petits. Il y a différentes variétés de Cachelot, dont nous avons vu une sur la Tab. 7. du I. Vol. de ce Portefeuille, qui cependant ressembîe bien plus à une autre espèce de baleine, que les Allemands nomment Finnfisch. Sur le tableau ci-joint on voit le mâle et la femelle du Cachelot représentés avec la plus grande exactitude. On le prend comme la Baleine de Groenland à l'aide de harpons, que les pécheurs lancent sur l'animal quand il vient sur la surface de l'eau pour respirer ou pour se reposer. On an fait là chaise tant à cause de la graisse, que pour avoir la substance blanche et buileuse qui se trouve dans une cavité de sa tète, et qui est connue sous le nom de blanc de Baleine, (sperma ceti). Elle y est dans une si grande quantité qu'on en tire souvent d'un seul poisson jusqu'à cinquante tonueaux. Etant exposée à l'air, cette huile se coagule et forme ensuite une graille blanche. Dans les intestîns de ce poisson on trouve aussi de gros morceaux d'Ambre gris, qui est probablement une espèce de bitume odorisérante que le poisson a avalée au fond de la mer, et qui mêlée de ses excrémens, s'est endurcie dans la suite.
No. 3. Le Nord-Caper.
Le Nord-Caper vit dans la mer d'Ecosse; sa longueur est de 78 pieds et sa gueule est si immensement large, que 14 personnes pourraient s'y tenir debout, et qu'une barque pourroit y entrer commodément à l'aide du courant. Sa langue est de la longueur de quinze pieds huit pouces, et large de quinze pieds à la partie la plus grosse. Il n'a point de dents, mais il est pourvu de barbes comme la Baleine de Groenland. Son dos est noir et son ventre blanchâtre, où il a également une peau remplie de plis. Il se nourrit principalement-de harengs; mais on en retire peu d'huile, et paîs cette rai son les pêcheurs de Baleine n'en sont pas grand cas.
No. 4. Le Cachelot à petits yeux.
Cette espèce de Cachelots est longue d'entre soixante et dix pieds, et elle vit dans les mers de la Groenland. Sa peau est noire et lisse, et recouvre une graisse d'une épaisseur considérable, mais qui donne peu d'huile. Il se nourrit de chiens de mer, de bécasses de mer, et de Marsouins, qu'il attaque en troupeaux, les poursuit et les chatte souvent sur la glace. Il est pris comme la Baleine de Groenland, parle moyen de harpons.
Ad99998 02 056a/freOiseaux XVIII. Vol. II. No. 54.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE FAISANS.
Le Faisan d'Europe. No. 1. Le Coq-Faisan. No. 2. La Poule-Faisande.
Le Faisan vit dans l'état sauvage dans la Mingrelie et la Géorgie; dans l'Europe il est seulement élevé par une éducation très soîgnée dans des enceintes murées qu'on appelle saisanderies. Sa longueur est de 2 à 3 pieds, la queue y comprise. Le plumage du Coq-Faisan est des couleurs les plus magnifiques; celui de la Poule-Faisande est moins brillant, étant d'une couleur grise-brunâtre. Les oiseaux sont d'un caractère sauvage, et fréquentent les bois taillés, remplis de broussailles. Ils se perchent la nuit dans les hautes futaies, et se nourrissent de grains de différentes herbes potagères, d'insectes et de limas. La Poule ne pond qu'une fois par an, et ses oeufs, dont il y a toujours 12 à 15, sont d'un gris-verdàtre et tachetés en brun. Au bout de 20 à 23 jours les faisandeaux ecîosent. La chair de toutes les espèces de faisans est d'un goût exquis.
No. 3. Le Faisan couronné d'Afrique.
Il est originaire dans les Indes orientales, et son plumage qui est de couleur bieue-d'acier, joint à une couronne de' plumes de couleur argentée qu'il porte sur la tète, lui assignent un rang distingué parmi les plus beaux oiseaux qui existent. Sur les ailes il a une tache brune, au milieu de laquelle il se trouve encore une tâche blanche. Il est un peu plus petit que notre faisan ordinaire.
No. 4. Le Hoazin.
Le plumage de ce beau saisan est coloré eh blanc, rouge et noir, et sa télé est surmontée d'une huppe. Il habite la Nouvelle -Espagne, et se perche sur des arbres à coté des lacs et des rivières. Il se nourrit de serpens, de fourmis, de vers et d'autres Insectes, et se Iaisie aisément apprivoiser.
No. 5. Le Faisan de Cayenne.
Il vit dans la Cayenne, a le plumage verd et fort joliment coloré, la gorge rouge et des cercles de couleur écarlate autour des yeux. Sa chair est d'un goût excellent.
No. 6. Le Faisan de Guyane.
La Guyane est sa patrie. Il se nourrit de ris et de différentes sortes de grains. La couleur de la tête, du col, du dos et de la qweue est d'tm brun-clair; celle du ventre et de la poitrine est d'un verd de pomme.
No. 7. Le Faisan du Cap.
Le plumage de cet ossean est superbe; la poitrine et le ventre sont d'an bïarïc argenté, la tête et le dos d'un brun-grisàire, ses pennes et sa queue sont noires, et ses jambes noires et jaunes. Il porte sur. sa tète un panache redresié sur le dos, et ses yeux sont entourés de cercles de couleur rouge. Le Cap de bonne espérance est sa patrie, et toute sa figure est si bien proportionée qu'on peut le nommer véritablement un oiseau très beau et très élégant.
Ad99998 02 057a/frePlantes XXXIX. Vol. II. No. 55.
LE LIN ET LE CHANVRE.
Le Lin et le Chanvre sont deux végétaux des plus précieuses pour la vie de l'homme. Ils nous foumiûent du fil, du linge, de la ficelle, des cordages, enfin une infinité de choses de nécessité ou de commodité, et même à la fin du papier; leurs graines nous procurent de l'huile. A cause de cette grande vtilité, leur culture et leur sabrication occupe dans tous les pays l'industrie d'un grand nombre de personnes; ils Tarent en préparer les objets du Commerce les plus essentiels et les plus lucratifs.
No. 1. Le Lin.
Dans l'Espagne, la Suisse et d'autres pays méridionaux de l'Europe, on trouve encore le Lin dans l'état sa'uvage; mais chez nous il est cultivé dans les champs comme un blé d'été et avec beaucoup de soins. Sa tige est mince, simple et haute d'environ 2 à 3 pieds; ses fleurs sont d'un bleu grisàtre, (fig. 1.) et ses semences aplaties et d'un brun clair, (fig. b.) sont renfermées dans des capsules brunes, (fig. a.) qui, sélon les différentes espèces de lin, se gercent au soleil ou doivent être battues. L'écorce tendre de la tige ligsneuse, qui s'en détache quand elle est rouie, donne le Lin proprement dit. Lorsqu'il est préparé de la manière convenable, on le sile et en sait du linge. Ce même linge usé par le service, passe en lambeaux dans une autre manufacture, eu on le convertit en papier. La graine du lin fournit, par expression beaucoup d'huile, qui sert à brûler et en peinture, où elle fait la bafe de tous les vernis buileux. La pâte de cette graine exprimée est une excellente nourriture pour les chevaux, les bêtes à cornes et à laine. Cela peut suffire pour faire voir l'utilité étendue de cette plante précieuse.
No. 2. et 3. Le Chanvre.
La véritable patrie du Chanvre est la Perse. Quand on le plante dans un bon terrain bien engraisséi il pousse une tige de la heuteur de 8 à 9 pieds et de la grosseur d'un doigt, et de même que le Lin, il n'est chez nous qu'une plante d'été. Il ne porte pas sur la même tige les dirFéremes parties de la génération. La plante sécondante ou mâle (fig. 2.) qui a les feuilles un peu plus larges, et qui porte des fleurs mâles, mais point de fruits, est appellée Chanvre thâlè'l la plante au contraire, (fig. 3.) qui produit les graines grisâtres, connues sous le nom de Chenevist (fig c.) s'appelle Chanvre femelle. Quand le Chanvre mâle a entièrement dissipé sa pousïière et sécondé les fruits, ce qui arrive ordinairement au commencement du mois d'Août, il commence à se fanneret alors il faut l'arracher et conserver. Le Chanvre semelle ne mûrit qu'un mois ou six semaines plus tard. Les deux espèces de plantes donnent au reste la même écorce, qui fe partage dans des silamens longs et tenaces, dont on sait principalement de la ficelle, des cordages, des cables, des toiles groiïieres pour des voiles et pour des tentes etc. Pour la Russie, l'Allemagne et plusieures autres pays' de l'Europe, le Chanvre fait un Article de commerce des plus importans.
Ad99998 02 058a/frePlantes XXXX. Vol. II. No. 56.
PLANTES AMERICAINES.
No. 1. L'Érable à sucre.
L'Erable a sucre croit principalement dans l'Amérique septentrionale, en Pensylvanie et Neuyork, et ressembîe à notre Erable ordinaire pour la grandeur, les feuilles, les fleurs et la semence. Cet arbre peut devenir dans la suite de la même importance pour l'Europe, et principalement pour î'Aiiemagne, que l'eit déjà devenue une autre plante d'Amérique, la pomme de terre. Les habitans des provinces de l'Amérique septentrionale retirent par incision dans des certaines saisons le lue de cet arbre, et en préparent du sucre, non seulement pour leur propre consommation, mais jîs ont même commencé depuis quelques années d'en transporter des quantités consuiérables en Europe. Ce sucre de l'érable vaut autant, que le meilleur sucre des Indes occidentales. On compte 5 à 6 livres de sucre sur chaque arbre d'une certaine grandeur, et tous les deux ans on peut répéter la même manipulation pour retirer le suc. Comme l'érable à sucre prospère ausïi bien en Allemagne que dans l'Amérique septentrionale, et qu'il endure même les hivers les plus rigoureux, il seroit très à délirer qu'on le cultivât chez nous plus généralement; car il poùrroit nous fournir sur notre propre sol ce que nous consommons en sucre, et ce qui plus est, ce seroit le moyen le plus sur, pour faire abolir i'afFreuse traite des Nègres.
No. 2. La Pomme de terre.
La pomme de terre est sans contredit la production la plus précieuse et la plus biënfaisante que nous ayons tirée de l'Amérique, et c'est l'avantage le plus grand qui à resuîté pour l'Europe de la découverte de cette nouvelle partie du monde. Elle est originaire dans l'Amérique méridionale et uirlout dans le Pérou et lé Paraguay. En 1586. ce qui est à peu près cent ans après la découverte de l'Amérique, les pommes de terre furent transportées dans l'Europe par des Anglois, mais ce n'est que dans le siècle présent, qu'elles surent plus connues et généralement répandues en Allemagne. On ne pou voit pas s'imaginer au commencement qu'une production de ces climas ardents poùrroit jamais prospérer dans le Nord et même dans les climas les plus froids, ce que cependant l'expérience a suffisamment démontré. Cette dernière qualité jointe à leur utilité surprenante pour la nourriture des hommes et des bestiaux, leur ont assuré une réputation honorable sur toute la surface de la terre. Elles prospèrent dans le plus mauvais terrain et même sur des montagnes, où Ton ne peut pas songer à cultiver du bled. On sait que leurs tubercules sont le véritable objet de leur culture, il y a de ces tubercules qui sont rougeâtres, (fig. b.) d'autres en sont blancs (fig. c.); par dégéneration on en a reeu une quantité d, e différentes espèces. La meilleure espèce de pommes de terre même dégénère après 8 à 10 ans, quand elle est toujours propagée par des tubercules, et il faut alors la renouveller par la semence qui se trouve dans cette plante, comme aux autres espèces de moreîles, dont elle sait 'partie, dans de petites pommes rondes (fig. a.). Elle atteint tout au plus une hauteur de deux pieds, et porte une fleur violette ou blanche. Les pommes de terre, étant d'une substance sarineuse, elles sont une nourriture sort sa In ta ire pour les hommes et les beftiaux. On en sait de la farine, de l'empois, de la poudre, différentes espèces de patisserie et un grand nombre de mets; on en peut même distiller une très bonne eau de vie. En un mot, la pomme de terre est un des dons les plus précieux que l'homme a reçu, de la main bienfaisante de la nature.
Ad99998 02 059a/frePoissons XXII. Vol. II. No. 57.
ESPÈCES DE BALEINES.
No. 1. La Licorne de mer ou le Narval.
Sur la Table 7 du premier Volume de ce Portefeuille nous avons déjà donné une déscription de ce poisson, mais d'après un desfin qui n'a pas été tout ä fait exact; nous le serons donc connoitre ici plus au juste, La Licorne de mer ou le Narval est longue d'environ 20 à 24 pieds sans compter la corne, et 36 pieds avec elle. Elle est un habitant formidable de la mer du Nord, et se nourrit de soies et d'autres petits poissons. Sa peau est de couleur blanche tachetée en noir. Sa corne est tordue en spirale et se dirige en avant; elle est proprement une véritable dent qui lui sort des os de la gueule et non pas une corne; elle imite le plus bel ivoire et on l'emploie ausfi comme tel au travail. On prétend, que ce poisson est par la nature doué de deux défenses pareilles, mais qu'on ne lui en trouve jamais qu'une seule, parceque la séconde est toujours rompue. Comme toutes les autres espèces de baleines, la Licorne de mer est vivipare et allaite Tes petits. Ces animaux sont d'excelîens nageurs et ils avancent avec une vitesfe étonnante; c'est par cette raison qu'ils sont Ci rarement attrapés par les pêcheurs qui vont à la pêche de ce grand animal Slans la Groenland, et qui le poursuiveut à causp de sa corne et de sa grailse.
No. 2. Le Finnfisch.
Cette espèce de Baleine n'a point de dents dans sa gueule énorme, mais seulement des barIîcs, cnuaroe stussi te Baleine de Grosnland, Elle a souvent aussi îa même Ioitguenr, maïs elle en diffère par la grosseur qui est beaucoup moins considérable. Elle habite également la mer du Nord, et n'arrive qu'après la Baleine de Groenland. Les pécheurs la poursuivent aussi. à. cause de sa graisse et de ses fanons, mais comme elle fait des mouvemens beaucoup plus rapides, il est plus dangereux de l'attaquer.
No. 3. Le poisson de Jupiter.
Ce monstre marin est de la longueur de 40 à 50 pieds et de la grosseur de 20 pieds, dans la circonférence de ses nageoires de poitrine. Sur sa tête il a deux évents, et le lung de la poitrine il a une peau remplie de plis, qu'il peut étendre et rétrécir. Il est noir sur le dos et blanc en ventre. Il habite la mer du Nord et celle du Sud, et se nourrit de sauraons, d'étoiles de mer etc. Il a une gueule énorme et avale un déluge d'eau en même tems avce sa proie. Malgré sa grandeur il est cependant très timide, et le Cachelot à petits yeux Je poursuit avec acharnement.
No. 4. La Baleine à museau pointu.
Cette espèce est la plus petite des Baleines, n'ayant que 25 à 30 pieds de long. Elle a le museau long et alsés pointu, point de dents, mais des barbes, et un ventre plissé. Son dos est noir, et Ton ventre blanc. Pendant l'été elle rode aux côtes de la Groenland, et à l'approche de l'hiver elle se retire plus au Sud. Sa nourriture confiste en saumons et d'autres petits poisfons. Sa graisse ne donne pas de, huile en grande abondance.
Ad99998 02 060a/freQuadrupèdes XXXVIII. Vol. II. No. 58.
LES CAVIAS.
Les Cavias sont tm genre d'animaux tout particulier dont toutes les différentes espèces sont originaires des climas chauds de l'Amérique méridionale. Ils sern bleut tenir le milieu entçe les lapins et les somis; ils s'ensoncent dans la terre et sont organisés de manière à plonger et rester plusieurs heures sous l'eau. Ils se notirrissent principalement de racines et de fruits, sont naturellement doux et privés et ne sont aucun mal.
No. 1. Le Paca.
Le Paca vit dans la Guyane et le Brésil et se creuse des terriers comme le lapin. Il a environ deux pieds de long, et son corps est couvert de poils tachetés de brun et de jaune-grisaire. Il se nourrit de fruits doux et de racines qu'il cherche pendant la nuit. Comme tous les Cavias il aime à s'asseoir sur ses pattes de derrière et plonge sous l'eau avec beaucoup de sacilité. Sa chair est entrelardée et tendre, et on lar mange comme une grande délicatesse.
No. 2. L'Agouchy.
L'Agouchy se trouve également dans la Guyane, et n'a qu'un pied et demi de long. Son poil est de couleur d'olive. Il mène le même genre de vie que le Paca et se nourrit de îa même manière; il ne plonge cependant pas dans l'eau. Sa chair est mangeable.
No. 3. L'Agouty.
L'Agouty vit au Brésil et dans les Antilles. Il est de la même grandeur que l'espèce précédente et couvert d'un poil rouffàtre; il grogne comme ïe cochon ou roue comme le chat. Il court en sautant, tout comme le lapin, et fe laisse aisément apprivoiser. Il mange presque tout ce qu'on lui donne, du pain, des grains, des fruits, des légumes, des feuilles, mais point de viande. Sa chair est mangeable et d'un excellent goût.
No. 4. Le Cobaya.
Le Cobaya est originaire du Brésil, mais on l'a ausïl tronsporté en Europe, où on l'entretient fréquemment dans les maisons, plutôt par curiosité que par l'utilité qu'on en peut retirer. Ils produisent aisément et leur multiplication est prodigieusement prompte. On les appelle en srance Porcelets des Indes ou lapins chinois. Ils ont environ un pied de long; leur couleur est jaune, tachetée en blanc et en noir. lis marquent leur plaisir par une espèce de gazouillement, et la douleur par des cris aigus. Comme ils sont très frilleux, il faut les tenir dans des chambres où ils aiment à suîvre les murs enmarchant. Us se nourrissent de dissérens alimens du règne végétal, mangent à laide de leurs pattes de devant comme l'écureuil, et aiment beaucoup le lait. Us sont tellement craintiss que le mâle et la femelle lie dorment jamais en même tems, mais l'un et l'autre sont alternativement de garde. Leur chair est mangeable, mais pas bien excellente.
No. 5. Le Capybara ou Cabiai.
De toutes les espèces de Cavias le Capybara est la plus grande, car il eCt long de deux pieds et demi. Il vit aux bords des grandes rivières de l'Amérique méridionale, et se nourrit dé la canne à fucre, d'herbes, de fruit et de possions, qu'il prend la nuit en plongeant dans l'eau; il nage très bien, et peut rester assés longteins sous l'eau. Son cri reflembîe au braiement de l âne et sa forme à celle du cochon; il est d'un naturel assés doux. Son corps est couvert d'un poil roux, qui est aussi rude que la foie du cochon. Il mange également étant asfis sur les pattes de derrière. Sa chair a une mauvais goût de poisson et n'est guères mangeable.
Ad99998 02 061a/freOiseaux XIX. Vol. II. No. 59.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'ALOUETTES.
L'Alouette est un oiseaux de chant, et après le roilignol elle fait le plus bel ornement des airs; mais on ne l'éstime pas moins à came de sa chair délicate. De tous les oiseaux elle a seule le talent de chanter en s'éîevant dans l'air et en volant. Elles sont des oiseaux de paiïage, et quittent l'Allemagne dans l'Automne pour le retirer dans des pays moins sroids, et c'est sur ce passage qu'au mois d'octobre on en fait la chasse et en prend des quantités au silet, pour les manger. Elles se nourrissent de vermines et de toutes sortes de grains de semence. Il en existe trente trois espèces différentes, les plus connues en sont les suivantes.
No. 1. L'Alouette vulgaire.
Elle vit presque dans toutes les parties du monde et se trouve dans des champs ouverts et ensemencés de blé, où elle fait trois pontes par an. Sa chair passe pour une grande délicatesse. Les mâles et les femelles éVayent également les champagnes par leurs chants agréables, pendant lesquels elles planent toujours dans l'air. Elle a à peu près sept pouces de longueur, et la couleur de son plumage est d'un roux brunâtre.
No. 2. La Calandre.
Cette espèce est un peu plus groffe que l'alouette vulgaire, et se trouve surtout dans la France méridionale, là Sardaigne et l'Italie. Elle se distingue par la beauté de son chant, et apprend aussi. très aisement à imiter le chant d'autres oiseaux ainsi que toute espèce d'air qui lui est louveut répété. Sa couleur est celle de l'alouette vulgaire.
No. 3. L'Alouette de pré, ou la Farlouse.
La Farlouse est plus petite que l'alouette vulgaire, n'ayant que 5 1/2 pouces de longueur; la couleur de son pennage est d'un brun verdâtre. Elle vit dans toute l'Europe, se trouvé presque toujours sur des prairies, et fait entendre sou ehant perchée sur l'herbe; mais il est moins agréable que le chant de l'alouette vulgaire.
No. 4. Le Cujelier.
Le Cujelier, qui s'apeîle aussi alouette des bois, est de la groiseur de l'espèce précédente; sa couleur est d'un roux branàtre, et la tète est'couverte de plumes blanches comme d'un voile. Il habite l'Europe et la Sibérie, vole en troupeaux et se perche sur des arbres, du faite desquels il s'élève tout droit dans l'air en chantant, et se remet en suite sur le même endroit. Son chant est fort agréable, surtout dans les belles nuits du printemps et de l'automne. Il fait son nid sur la terre, comme l'alouette vulgaire.
No. 5. L'Alouette de marais.
Sa longueur est de huit pouces, et elle ressembîe beaucoup pour sa forme à la grive. Le plumage de son dos est brunâtre, celui de la poitrine rougeâtr'e, sa queue est blanchâtre et ses pennes sont grises. Elle vit dans les pays bas, et surtout aux bords de la Moselle, dans des contrées marécageuses.
No. 6. L'Alouette Pipi.
Elle n'est longue que de cinq pouces, de cour leur brune sur le dos et blanchâtre à la poitrine et au ventre. Elle vit dans l'Europe sur dés landes, et chante perchée sur des arbres et des brossailles. Son chant est pipant, d'où elle a aussi reçu son nom.
No. 7. Le Cochevis.
Cette espèce habite en Allemagne à coté de grands chemins et le long des lacs et rivières; elle fait son nid sous des broisailles seches, et son chant est fort agréable. Elle est longue de y pouces, son dos et sa queue sont brunes, le ventre est blanc, et sur la tête elle porte une huppe.
No. 8. L'Alouette noire.
Elle est de la groiseur d'un sansonnet; la couleur de son plumage est noire, et sur le dos ses plumes sont bordées en brun. Elle habite les deserts de la Tartarie, et ne chante que rarement. A l'approche de l'hiver elle passe en troupeaux dans des contrées plus tempérées.
Ad99998 02 062a/freInsect. VII. Vol. II. No. 60.
LA PUCE ET LE POU.
La Puce et le Pou sont les deux Insectes dont les hommes et les bestiaux sont le pins tourmentés; ils appartiennet tous les deux dans le genre des sace-sangs. Comme ils sont trop petits pour qu'on puisse assés les distinguer à yeux nuds, il vaut bien la peine de les représenter ici grossis à la loupe.
No. 1. La Puce.
La Puce dont fig. a. fait voir le mâle et sig. h. la femelle dans leur grandeur naturelle, est représentée dans la sig. i. grossie à la loupe. Elle est de couleur brune, et tout son corpest couvert d'écaillés dures et enfoncées les unes dans les autres. Elle a six pieds dont les deux de derrière lui serrent pour sauter, des antennes velues, et sa tête est armée d'une trompe aiguë, qui est très propre à piquer et sucer le sang, dont elle se nourrit. La puce est la seule Insecte non ailée qui subit des raétamorphoses. La femelle pond les oeufs, qui sont d'une extrême petitesse comme nous voyons en sig. c. , dans des endroits propres à fournir une nourriture convenable aux petits, qui en proviennent, par exemple dans des chemises sales, des habits mal-propres, des couvertures délit, des couches de chiens, les fentes de planchers, sur des planches non rabotées, dans la sciure de bois ou dans du bois pourri. Dans l'été il sort de ces oeufs après fix jours, mais dans l'hiver seulement après douze jours, de petits vers blancs, qui sont representés en grandeur naturelle en sig. d. , et grossis en fig. e. Les vers acquièrent une grosseur distincte dans l'espace d'onze jours, et alors ils se préparent moyennant de la poussière une petite coque, dans laquelle ils se renferment et se changent en larves, qu'on voit grossis en sig. f. Au bout de quelques jours il sort une puce bien formée qui laisse ses dépouilles dans la coque. On sait que cette Insecte s'engraiste aux dépens de l'espèce humaine, mais outre cela elle s'attache aussi aux chiens, aux chats, aux renards, aux lièvres, aux écureuils et aux kerissons; elle est plus fréquente dans les chinas tempérés que dans les pays du Nord. La pouce est capable de sauter deux cent fois la longueur de son corps, et de traîner des fardeaux qui pesent go fois plus qu'elle-même. Elle peut parvenir jusqu'à l'âge de six ans. Dans l'Amérique méridionale il se trouve encore une autre espèce de puce nommée puce de sable (pulex penetrans) qui ressemble parfaitement à la puce ordinaire; elle vit dans la poussière et pond ses oeufs sous les ongles des pieds de l'homme, ce qui eau se des douleurs violentes, des inslammations et très souvent la gangrène.
No. 2. Le Pou.
Le Pou (pou de l'homme)qu'on voit dans là grandeur ordinaire en fig. g. et grossi en fig. 2. ne s'engendre que sur le corps de l'homme, et jamais sur celui d'un autre animal. Il est blanc chez les Européens, noir chez les Nègres et tellement transparent, qu'on y peut aisément appercevoir les monvemens intérieurs. Il est couvert d'une peau velue; ses six pieds sont garnis ia griffes au moyen desquelles il s'attache aux cheveux. La femelle, dont on peut toujours compter une centaine sur un seul mâle, pond dans l'espace de six jours plus de 50 oeufs ou lentes, qu'elle colle sur les cheveux. Il multiplie fi prodigieusement que deux mères peuvent dans l'espace de deux mois engendrer plus de 10. 000 poux; fig. h. nous montre un pareil oeuf on une lente pleine, et fig. i. une autre d'où l'animal est sorti; toutes les deux sont grossis à là loupe. Il est singulier que le pou qui vit sur la tète et celui qui vit dans les habits, sont deux espèces d'Insectes toutes différentes, et que îa première ne puisse pas vivre sur le corps de l'homme, ni la séconde sur la tête. Des parties intérieures on peut surtout remarquer sort distinctement à travers du corps, Ion eliomac grand et rempli de sang.
Ad99998 02 063a/frePoissons. XXIII. Vol. II. No. 61.
ESPÈCES DE BALEINES.
No. 1. Le Marsouin ou le Cochon de mer.
Le Marsouin ou le Cochon de mer est l'espèce de Baleines la plus petite, car il n'a que 8 ou 10 pieds de longueur. Sa couleur est d'un noirbleuâtre, et on le voit dans toutes les mers de l'Europe. II nage avec une extrême vitesse, et rode toujours en troupes autour des vaisseaux pour attraper ce que Von en jette. Lorsqu'on les voit s'approcher des vailTeaux en quantité, on en tire l'augure d'une tempête. On en retire beaucoup de lard et d'huile, et sa chair est assés mangeable.
No. 2. Le Dauphin.
Cette espèce de Baleines est le Dauphin proprement dit, connu déjà et célèbre chez les Anciens. Il porte aussi le nom de Sauteur, parce qu'il sait des sants sréquens dans l'air; c'est ce qui a occasionné la fable des Anciens, que cet animal marin airnoit la musique et qu'il dansàt au Ton des instruments. On le trouve, tout comme le cochon de mer, dans presque toutes les mers de l'Europe; sa longueur est de 15 pieds, son dos est d'un noir-brunâtre et le ventre blanc. Son museau est pointu et sur la tète il a un évent, ou une ouverture par ou il respire et rejette l'eau. Sa nourriture consiste comme celle du Cochon de mer dans une quantité de petits poissons.
No. 3. Le Nord-Caper.
Le Nord-Caper est de la longueur de 20 ou 25 pieds, et se trouve principalement dans la mer glaciale; les pêcheurs Groenlàndois le prennent ordinairement aux environs du Cap du Nord ou de la pointe la plus septentrionale de la Norvège, ce qui lui a fait donner son nom. Son dos est garni d'une nageoire dure, pointue et longue de 5 pieds; il s'en sert pour tuer d'autres poissons, dont il fait sa nourriture. La couleur de son dos est d'un gris-noirâtre, et celle du ventre est blanche. II est l'ennemi le plus formidable des Harengs, auxquels il sait la chatte, le poulie avec sa queue sur les côtes et les avale ensu. ite par tonneaux. Comme cette espèce de Baleines donne une grande quantité d'huile d'une très bonne qualité, elle est un excellent butin pour les pêcheurs Groenlàndois.
Ad99998 02 064a/frePlantes. XLI. Vol. II. No. 62.
PLANTES DE TEINTURE.
No. 1. La Sarette.
La feuille de cette plante fournit une teinture iaUne assés durable, dont on se sert avec le même avantage pour des étoffes de laine, de soie et de sil; lorsqu'on la mêle avec de l'Indigo, il en resaite une couleur verte très agréable. On trouve cette plante fréquemment en Allemagne, où elle croit dans les près; on la-cultive cependant aussi dans les champs comme une plante sort utile en teinture. Dans les mois de Iuillet et d'Août elle porte des fleurs rougeâtres.
No. 2. Le Cartame ou le safran batard.
Le Cartame est une plants annuelle, originaire de l'Egypte; on la cultive fréquemment en Allemagne. Ses fleurs, qui. sortent du calice en forme de brosse, sont d'un beau rouge de Safran foncé, et l'on en sait usage en teinture pour donner aux étoffes de soie la belle couleur deponceau, qui est vive et brillante mais peu durable. On mélo aussi Couvent la fleur du Cartame avec le véritable Safran pour le falsisier.
No. 3. Le Genestrole, ou le Genêt des Teinturiers.
Cette plante croit en Allemagne naturellement et sans culture dans les landes et aux bords des prairies; elle est un arbrisseau toujours vert, et porte des fleurs jaunes. Cette plante, tant secliée que-dans son état de verdure, donne aux teinturiers toutes les nuances d'une belle couleur jaune qui est très durable. On tire aussi de ses fleurs une belle laque jaune, qui est sort recherchée des peintres.
Ad99998 02 065a/freQuadrupèdes. XXXIX. Vol. II. No. 63.
DIFFÉRENTES ESPECES DE SOURIS.
No. 1. La petite Musaraigne sans queue.
Cette espèce de Musaraigne ayant à peine deux pouces de longueur et ne pésant que 38 grains, est le pins petit de tous les animaux à rua in ru elles. Elles sont très communes en Sibérie, où on les trouve dans des trous d'arbres. Leur couleur est d'un gris-roussàtre et leur nourriture consiste dans des semences.
No. 2. Le Desman ou le Rat musqué de Moscovie.
Le Desam ou le Rai musqué de Moscovie, qui porte aussi. le nom de Musaraigne Civette, habite les bonis du Volga et du Don, où il consirait aux endroits élevés des loges, comme le Castor, dont l'embouchure se trouve. au delïbus de la sursace de l'eau. Il devient long de 12 à 14 pouces; sa queue est plate et dépourvue de poils, son dos est gris et le ventre blanchâtre; il a le museau prolongé et terminé en pointe obtufe; les lèvres sont rouges et ses yeux très petits. Il a 8 follicules auprès de la queue qui contiennent un musc ou un parfum sous la forme d'une humeur huileufe, dont l'animal a reçu son nom. Sa nourriture consifte dans des insectes aquatiques, et l'animal est assez courageux pour le défendre contre tout ce qu'il'attaque.
No. 3. Le Musaraigne d'eau.
C'est un petit animal amphibie de la longueur de 3 pouces, qui fe trouve en Allemagne, en France et en Angleterre le long des petits runTeaux. La partie fupérieure de son corps est de couleur noirâtre, et la partie insérieure est blanche. Il sait parsaitement bien nager, et se nourrit de vers de terre d'insectes aquatiques et de frai de poisson.
No. 4. La Musaraigne.
La Musaraigne commune se trouve dans l'Europe et dans l'Asie septentrionale, où elle vit dans des mafures, des étables, des folles à furnieret dans d'autres endroits humides. Sa longueur est de trois pouces et sa couleur d'un noir grisâtre. Elle mange du grain et des infectes; le son de sa voix est aigu, et elle a une odeur de musc très sorte et desagréable, qui répugne aux chats; ils chaflent et tuent la mufaraigne, mais ils ne la mangent pass comme la souris. C'est vraisemblabîement cette répugnance des chats qui a sondé le préjugé que cet animal est vénéneux, et qu'il se sourre dans le ventre des chevaux.
No. 5. L'Ondatra ou le Rat musqué du Canada.
L'Ondatra est naturel dans l'Amérique septentrionale et surtout au Canada; il vit aux bords des lacs et des rivières, et bâtit des loges comme le Castor, mais qui cependant n'ont pas la même régularité que celles de ce dernier animal. Sa longueur est de 12 à 14 pouces, sa couleur d'un brun-noirâtre et sa peau bien couverte de poils. Il sait parsaitement bien nager et plonger, et se nourrit de fruits, de toutes sortes d'herbes et de racines de plantes aquatiques; dans l'été il répand nue odeur de musc très forte. Sa peau étant garnie d'un duvet très fin et délicat, elle donne comme celle du Castor une excellente fourrure, qui est fort recherchée, et fait un article considérable du Commerce.
Ad99998 02 066a/freOiseaux. XX. Vol. II. No. 64.
GORGES-ROUGES, GORGES-BLEUES, ET GORGES-JAUNES.
Ces jolis petits animaux sont partie du genre clés fauvettes et peuvent être comptés parmi les oiseaux de chant les plus agréables. On les trouve presque dans toute l'Europe, mais chez nous ils ne paroiilent que l'été et se retirent dans des régions plus tempérées à l'approche de l'hiver. Ils se nourrilïent d'insectes, de vermines de baies et de grains de raisins. Ils s'apprivoisent aisément et deviennent familiers. A cause de leur ramage mélodieux on aime a les tenir dans les chambres ou dans des cages.
No. 1. La Gorge-rouge ordinaire.
Cet oiseau est de la longueur de fix pouces, il se trouve dans tonte l'Europe et se retire pour la plupart pendant l'hiver dans des pays plus tempérés; une grande partie cependant en' passe aussi l'hiver chez nous. Il devient très familier et on le tient fréquemment dans les maisons.
La Gorge-rouge de Caroline. No. 2. Le mâle. No. 3. La femelle.
Cette espèce de Gorges-rouges est d'une beauté extraordinaire, sa tele, son dos et sa queue sont t'ont à fait bleus; elle habite principalement la Caroline, et ressemble pour tout le relie à l'espèce qui se trouve dans l'Europe.
No. 4. La Gorge-bleue ordinaire.
Sa longueur et toute sa figure sont celles de la Gorge-rouge; elle habite principalement la Suède et la Sibérie, et se tient de préférence dans le voisinage d'eaux et dans des endroits humides. Il chante dans le mois d'avril et toujours avant le lever du soîeil; son ramage est très agréable.
La Gorge-bleue d'Amérique. No. 5. Le mâle. No. 6. Le femelle.
Cette espèce de Gorges-blues se trouve dans l' Amérique Septentrionale; elle est sort bien coloriée, et son ramage est très mélodieux.
No. 7. La petite Fauvette à gosier jaune.
Cet oiseau est également étranger, et se trouve surtout dans l'isle de St. Domingue; son chant est fort agréable. Il pond deux ou trois sois par an, et fait son nid avec de l'herbe sauchée et de menues racines, entrelacées avec beaucoup d'art; il l'attache en suite à la pointe d'une branche suspendue sur l'eau, de sorte que le vent peut l'agiter de tous les cotés. L'ouverture de ce nid est tout en bas, de sorte que l'oiseau en y entrant est obligé de monter en haut. Ce passage est très étroit et separé par une espèce de parois de la cavité intérieure, dans laquelle se trouvent les oeufs ou les petits; il faut que l'oiseau monte au delsus de ce parois, pour parvenir chez Tes petits, que, de cette manière, il sait mettre a l'abri de toute poursuite.
Ad99998 02 067a/freQuadrupèdes. XXXX. Vol. II. No. 65.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'ÉCUREUILS.
Il y a des écureuils dans presque toutes les parties du monde, et sélon les divers pays ces jolis petits animaux différent pour la couleur et la figure; il y a même des écureuils volans. Ils sont lestes, vifs et très éveillés, ils grimpent avec la dernière agilité sur les arbres, y sont leurs nids et sautent avec légèreté de l'un à l'autre. Lewr nourriture ordinaire sont des noix, des amandes, du gland et des racines douces; la peau de pîusieurs espèces d'écureuils donne une assés bonne fourrure. Nous allons donner ici la description de toutes ces différentes espèces.
No. 1. L'écureuil vulgaire.
L' écureuil vulgaire est de la longueur de huit pouces sans compter la queue; il habite toute l'Europe, mais surtout la Rulïie et la Sibérie, où l'a peau, étant rousse pendant l'été et point propre pour des fourrures, devient grisâtre dans l'hiver et donne alors une bonne fourrure connu sous le nom du petit gris. Le poil de sa queue et de les oreilles sert à faire des pinceaux.
No. 2. L'écureuil noir.
Cette espèce vît en Amérique dans la Virginie et le Mexique; sa couleur est noire et il a un cercle blanc autour du cou. Sa nourriture principale sont des racines douces et du maïs, et Il fait souvent de grands ravages dans les champs couverts de cette dernière plante.
No. 3. L'écureuil de Labrador.
Il est plus petit que celui de l'Europe, ses oreilles sont rondes et ses yeux entourés de cercles blancs. La partie fupérieure de son corps est d'un gris brunâtre, et la partie inférieure d'un blanc-grisatre. Il se trouve au Labtador et sur les côtes de la baye d'Hudson et ne vit que dans les forêts de pins.
No. 4. L'écureuil de terre d'Amérique.
Ces écureuils ressemblent beaucoup au Hanauer par leur tète pointue, leurs oreilles rondes jet par des poches qu'ils ont des deux cotés de la mâchoire; ils ne sont pas non plus des nids sur des arbres, quoique ils aiment à y grimper, mais ils creusent des trous dans la terre. Ils n'ont que cinq pouces et demi de longueur; leur couleur est sauve, et joliment rayée en noir et jaune, lis habitent l'Amérique et toute l'Asie septentrionale; la fourrure qu'ils donnent est très estimée par les Chinois.
No. 5. L'écureuil Palmiste, ou Rat Palmiste.
Cet animal qui habite les pays chauds de l'Afrique et de l'Asie ne vit que sur des Palmiers, et c'est ce qui lui a sait donner son nom. Sa longueur est de neus pouces, sa couleur est d'un, châtain-clair, son ventre et sa. gorge sont blancs, et sur le dos il a trois bandes blanches, qui s'étendent dans toute sa longueur. Il se nourrit principalement de noix de Coco, et s'apprivoife sort aisément.
No. 6. L'écureuil Barbaresque.
Cette espèce d'écureuil, qui vit dans la Barbarie, est delà grandeur de l'écureuil de terre d'Amérique, avec lequel il a beaucoup de reffemblance. Les poils de son corps sont d'un très beau brun, et sur le dos il a des bandes blanches.
Ad99998 02 068a/frePlantes. XLII. Vol. II. No. 66.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÉNES.
No. 1. et 2. Le Houblon.
L'Houblon est une plante très préeieuse pour tonte l'Europe septentrionale; car il fait une partie esTentrelle de la biarre, qui en devient plus forte, plus aromatique et moins sujette à. s'aigrir. En Allemagne et en Angleterre on le cultive avec grand soira, et il fait même un article important du Commerce de; l'Europe. Il est une plante serpentante et annuelle, qui, sotenue par des échalas ou des arbres, monte à la hauteur de 12 à 16 aunes. Il a, tout comme le chanvre, des planter mâles (fig. 1.) et femelles (fig. 2). La plante mâle, d'onc on voit la fleur sous fig. c. , n'a point de graines, mais la plante femelle porte dans l'auromne des fruits molasses, de couleur brunâtre, et composés d'écaillés, comme sont les pommes de pin. À raisselle de ces écailles il fe trouve de petites graines (fig. a. et b.) qui contiennent un esèce de sarine resineuse et aromatique, et c'est avec cette substance qu'on assaissonne la bierre. Lorsque' dans l'automne ces fruits sont entièremt murs, ils sont recueillis, et renfermés, dans des facs ou des tonneaux, mais bien'serres, asin que leur baume aromatique ne puisse s'évaporer; on les vend en cet état et les garde pour faire de la bierre, - Le Houblon d'Angleterre, de Bohême de Brunsvich et de Franconie est le meilleur et le. plus recherché dans le commerce.
No. 3. La Coriandre.
La Coriandre est un aromate indigène, qui croît naturellement en Italie, mais qu'en Allemagne et surtout dans la Thuringe et la Franconie oncultive fréquemment dans les champs. Sa plante très délicate porte de petits bouquets de fleurs rougeàtres, dont le calice se change en un rruit (fig. d.) composé de graines rondes et de couleur brune, qui sont creuses en dedans; lorsqu'elles sont defféchées, elles ont uae odeur et un goût très sorts et aromatiques. On s'en sert dans la médecine, et les Consisseurs les couvrent de sucre pour en faire de petites dragées; mais l'usage principal qu'on en sait, est de les mêler dans les alimens au lieu d'épices.
Ad99998 02 069a/freQuadrupèdes. XLI. Vol. II. No. 67.
DIFFÉRENTES ESPECES D'ÉCUREUILS.
No. 1. L'écureuil de Virginie.
Cet écureuil est plus grand et plus robuste que s écureuil vulgaire de l'Europe, et se trouve dans la Virginie et presque dans toute l'Amérique septentrionale. Sa longueur est d'un pied; la couleur de son dos et de ses cotés est grise, celle de sa bouche, de ses oreilles et de son ventre est fauve; sa queue est très touffue et de couleur plus foncée.
No. 2. Lécureuil de Java.
Il vit sur l'isle de Java, sa longueur est d'un pied, et tous les poils de son corps sont variés de trois couleurs; sa gorge, son ventre et sa queue sont d'un châtain - clair entremêlé d'un roux de renard, la tète et le dos sont d'un brun foncé.
No. 3. L'écureuil de Ceylan.
Cet écureuil, qu'on trouve dansTisle de CeyIan, est trois fois plus grand que l'écureuil vulgaire. Son dos et ses cotés sönt noirs et sa tète, sa gorge, son ventre et ses jambes d'un jaune clair. Sa longueur est de vingt pouces, mais sa queue grife et très touffue est le double plus longue que tout le corps.
No. 4. L'écureuil de Malabar.
Cet écureuil est le plus grand de tous ceux que nous connoilsons; sa Iougueur est de vingt deux pouces, il est fortement couvert de poils et sa queue est fort toussue. Son dos est d'un noirbrunâtre entremêlé de roux, sa tête, sa gorge et son ventre sont d'un jaune de rouille. Il se trouve sur la côte de Malabar et se nourrit principalement du lait des noix de Coco; il casse ces dernieres avec ses dents et en boit ensuite lu lait.
No. 5. Le Coqualin.
Cet animal vit dans le Mexique; il a une Iongueur de 11 pouces, sa couleur est d'orange tirant sur le rouge, mais sur le dos il est d'un noir brunâtre et marqué de rayes transversales. II habite sous terre, se nourrit de maïs et porte, tout comme le Hamster, par le moyen de ses bajoues, des provisions pour l'hiver dans son terrier.
No. 6. L'écureuil de Géorgie.
La patrie de cette espèce d'écureuil est la Géorgie dans l'Asie. Il a une longueur de onze pouces, son dos et sa tête sont d'un brun foncé, la gorge, la poitrine, le ventre et les jambes d'un jaune rougeâtre. Il vit au reste et se nourrit tout comme récureuil vulgaire.
Ad99998 02 070a/frePoissons. XXIV. Vol. II. No. 68.
POISSONS VOLANS.
Les poissons volans font, pour ainsi dire, le passage entre les poissons et les, oiseaux. Leurs nageoires des ouies sont très larges et si longues qu'elles iouclient presque à la queue; elles leur servent d'ailes pour voler dans les airs. Us ne s'élèvent cependant au defsus de la surface de l'eau que 2 ou 3 pieds; ils volent très vite, mais pas plus loin que de deux cents pas; car ils sont obligés de se replonger dans leur élément, dès que la peau sine de leurs nageoires n'est plus humectée, et les mouvemens violens et rapides qu'ils sont dans l'air les sèchent bientôt. Ils sortent toujours par bandes hors de l'eau lorsqu'ils veulent échapper à la poursuite de leurs ennemis marins, les requins et les thons; mais ils sont alors assaillis par les pélicans, les srégates et d'autres oiseaux de proie qui ne. leur sont pas moins redoutables. Pour les éviter, ils sautent Couvent sur les vaisfeaux, où on les prend, parce que leur chair est excellente et d'une grande délicatesse. On trouve les poissons volans dans toutes les mers situées entre les Tropiques. Nous en connouissons principalement les espèces suivantes.
No. 1. L'hirondelle de mer ou la Rondole.
Ce poisson superbe est de la longueur d'un pied et demi; il se trouve sur tout dans la méditerranée et sa chair est mangeable. Sa tête est de couleur violette, son corps est rouge et ses grandes nageoires des ouies sont de couleur d'olive et parsemées de sept rayes de taches d'un bleu clair. Il se nourrit de moules, de limaces et d'écrevisses.
No. 2. Le Muge volant.
Le Mouge volant se trouve également dans la méditerranée, et sa longueur est la même que celle de l'espèce précédente. Il se nourrit de vers et de plantes marines; sa chair est excellente et surpasse en délicatesse celle du hareng frais.
No. 3. Le Pirabébe.
Cette espèce de poissons volans, qui a beaucoup de ressemblance avec le Muge volant, se trouve principalement aux côtes du Brésil.
No. 4. Le Mésogastre, ou l'Adonis.
Cette espèce vit dans la mer Atlantique; sa tête et son dos sont de couleur violette, et ses grandes nageoires sont violettes et jaunes, ce qui rend ce poisson fort joli.
Ad99998 02 071a/frePlantes. XLIII. Vol. II. Nol. 69.
CHÂTAIGNES ET AMANDES.
No. 1. Le Châtaignier.
Le Châtaignier croît naturellement dans les climats tempérés de l'Europe, p. e. dans l'Italie; mais il est aussi cultivé avec succès comme un arbre fruitier dans l'Allemagne méridionale, en Souabe et en Franconie, dans tous les endroits qui ont un Climat doux, et il y porte des fruits en abondance, mais qui sont beaucoup plus petits que ceux de l'Italie; on distingue ces derniers des châtaignes ordinaires par le nom de marons. Cet arbre atteint la hauteur du hêtre, auquel il ressemble aussi pour la feuille et le fruit épineux; sou bois est très solide et excellent, tant pour la charpente que pour la menuiserie. Chaque arbre porte des fleurs mâles et femelles, qui se trouvent toutes à un seul fil, mais séparées les unes des autres. Le fruit (Fig. b.) qui est la châtaigne, est rensermé dans une cosse épineuse (Fig. a.) qui en contient ordinairement deux ou trois. L'Allemagne tire les marrons dans une quantité si prodigieuse de l'Italie et de l'Espagne, que ces pays y envoyent annuellement des vaisseaux dont toute la cargaison ne consiste qu'en marrons; ils sont par conséquent un article très important du Commerce.
No. 2. L'Amandier.
L'Amandier croît aussi naturellement dans toute l'Europe méridionale, mais il l'on en veut retirer de bien bons fruits, il faut cependant lui mettre quelque soiu. Il y a des amandes douces et améres; on fait, de différentes manières, un vsage fréquent des deux espèces; on les mange crnes, les mêle dans pïulieurs sortes de pàtisseries, en tire par expression de l'huile, les emploie dans la médecine etc. On a ausïi l'usase cVen servir sur les tables pour le dessert avec des raisins secs. - L'arbre est petit, effilé et ressemble parfaitement au pêcher pour la feuille et le bois. Ses fleurs blanches en rose sont l'ornement des champs; ses fruits sont des noix entourées d'une peau verte; sous cette enveloppe extérieure est une coque (Fig. c.) plus ou moins dure, qui contient l'amande. - Les amandes sont un article considérable du Commerce; on en envoyé annuellement des quantités prodigieuses de l'Europe méridionale dans les pays du Nord. Celles qui nous viennent de l'Italie et de l'Espagne, connues sous le nom d'amandes de Florence et de Valence, sont réputées être les meilleures.
Ad99998 02 072a/freOiseaux. XXI. Vol. II. No. 70.
OISEAUX AQUATIQUES ET DE MARAIS.
No. 1. La Fregatte.
La Fregatte est un oiseau aquatique de proie. On la trouve sur les isles de l'Océan; elle perche toujours sur les arbres les plus hauts, dans le voisujage de la côte ou sur des rochers solitaires où elle fait aussi son nid. Les plumes de son corps sont; noireô, celles de la gorge et de la poitrine sont grises, et son bec arqué est rouge. Sa longueur ei't d'un pied et demi, depuis la tète jusqu'à la queue, mais ses ailes sont si grandes, qu'elles ont 12 a 14 pieds d'envergure. C'est à la grandeur de ses ailes que cet oiseau doit la facilité de voler si prodigieusement haut, qu'on le perd quelquefois dé vue. Il est un ennemi très dangereux pour les poissons, qu'il enlève en fondant sur eux comme un éclair et en rasant la sur face de la mer avec une adresse admirable; il se nourrit principalement de poiisons volans, qui, poursuivis par leur ennemis marins, s'élèvent dans l'air.
No. 2. L'Anhinga.
L'Anhhiga se trouve Partout dans le Brésil; il vit aux bords des rivières et se nourrit de poissons qu'il sait prendre avec beaucoup d'adresse à l'aide de son cou extrêmement long, qu'il plie s'piralement et le lache ensuite sur les poissons. Il est de la grosseur d'un grand canard, son plumage est noir et tacheté de blanc, et sa tète est sans plumes.
No. 3. Le Fou.
Le Fou habite la partie septentrionale de l'Amérique et de l'Europe, et on le trouve principalement dans l'isle de Bass située au Nord de l'Ecosse où ils se rassemblent dans une quantité si énorme surtout dans la saison où ils couvent, qu'ils obscurnssent le ciel comme des nuages, et qu'on est étourdi de leurs cris. Ils sont leurs nids sur les rocs les plus escarpés, sur lesquels il faut grimper avec le plus grand péril, pour chercher leurs oeufs et leurs petits, dont les habitans sont leur nourriture. Leur grosseur est celle d'une petite oie, ils ont la tète, la gorge et le dos couverts de plumes noires et tout le ventre garni de plumet blanches.
No. 4. Le Fou de Cayenne.
Il ne diffère du Fou d'Ecosse, que par ce qu'il se tient plus droit et que tout son plumage est tacheté de blanc.
No. 5. L'Ibis.
Cet oiseau ne vit que dans l'Egypte aux bords du Nil, où il se nourrit de grenouilles, de serpens et d'autres amphibies, et en purgeant le pays de ces reptiles après la baisse des inondations du Nil, il lui rend un véritable bienfait. C'est pour cela que les anciens Egyptiens avoient mis libis au nombre des animaux qu'ils adoroient comme s des dieux tutélaires; ils l'embaumoient après sa mort de la même manière que leurs momies. , l'enterroient dans des catacombes particulières et très spacieuses, et Téternisoient sur leurs monumens. il a la grosseur de la cigogne, mais son cou et ses pieds son plus longs. Son plumage est d'un blanc roussàtre par tout le corps; le tour de la tète est dégarni de plumes et revêtu d'une peau rouge; son bec est de couleur jaune. On prétend aussi. que les hommes doivent à cet oiseau l'invention des lavemens.
No. 6. Le Courly.
Cet oiseau vit dans l'Afrique méridionale et on le trouve fréquemment au Cap de bonne esperence. Il est moins grand que l'Ibis; son plumage est d'un vert obscur, toute sa tête est dégarnie de plumes, mais il y porte une huppe de couleur ponceau, qui lui donne un air distingué de beauté.
Ad99998 02 073a/freOiseaux. XXII. Vol. II. No. 71.
OISEAUX DE PARADIS.
Les oiseaux dt Paradis, dont il est déjà representée une espéce sur la Table 42. du I. Vol. de ce portefeuille, peuvent être comptés parmi les plus beaux oiseaux qui existent. Ils vivent seulement dans les pays chauds, et surtout dans la Nouvelle Guinée, d'où ils se rendent, comme des oiseaux de paiTage, dans les isles Moluques, Us se nourrissent de baies, de noix Muscades, de grands papillons et mangent même de petits oiseaux. Il y en a neus espèces différentes, dont les trois suivantes sont les plus belles.
No. 1. Le Manucode.
Le Manucode est un oiseau de Paradis des plus rares. Il a à peu prés la grandeur d'un étourneau, et son plumage est d'une couleur variée et brillante. La tête, le cou, les ailes et la queue tont rouges, mais le sommet de la tête tire sur le jaune. Autour de la poitrine il y a un cercle de couleur verde et d'un éclat semblable à celui de l'acier poli. Le ventre est tout à fait blanc. Il sort de la queue deux tuyaux de plumes longs et de couleur rouge, dont l'extrémité courbée est garnie de barbes verdes très brillantes et pliées en forme spirale.
No. 2. Le Magnifique.
Ce nom-là est bien dû à cet oiseau de Paradis à cause de son plumage magnifique. La tèté, le dos et la queue sont d'un brun luisant, les ailes sont jaunes, la gorge, la poitrine et le ventre d'un bleu-verdàtre et très brillant, et derrière le cou il s'élève deux bouquets de plumes jaunes tachetées en noir, qui donnent à l'oiseau un air de beauté tout particulier. Du milieu de la queue il sort deux tuyaux longs, semblables au sil d'archal, qui en se courbant forment, un cercle large, et dont feulement un coté est revêtu de barbes verdes très courtes.
No. 3. Le Superbe.
Ce bel oiseau est à peu près de la même grandeur que le précédent, et pas moins beau par les couleurs de son plumage. La tète, le derrière du cou et le ventre sont d'un bleu clair très luftré, et qui semble être couvert d'écailles d'or. La gorge est de couleur violette, les ailes et la queue sont d'un noir mat, mais la dernière change aussi en bleu. Sur le dos il sort de dessous chaque aile des plumes longues, molles et d'un noir lustré, qui, fe reposant comme une colline par deffus le dos et les ailes, donnent à l'oiseau un air tout à fait singulier.
Ad99998 02 074a/freQuadrupedes. XLII. Vol. II. No. 72.
ANIMAUX À PIQUANS.
La nature à pourvu à la d'fense de plusieurs Quadrupèdes en couvrant leur peau de piquans; an y compte prinupalement les différentes espèces de Porc-épies.
No. 1. L'Herisson ordinaire.
On trouve cet animal dans presque toutes les parties de l'ancien monde, excepté dans les pays trop froids; il vit dans les forêts et dans les jardins, où il se nourrit de crapauds, d'écrevisses, de souris, d'insectes, de fruits et de racines; on le tient même exprés dans les étables pour en chasser les souris. Sa longueur est de 10 pouces, sa couleur est brune, et son dos est tout sémé de piquans depuis la tête jusqu'à la queue. Il est très peureux; a l'approche d'un ennemi il se rétrécit en forme de boule, et alors aucun animal n'est capable de l'attaquer. Il nage très bien; pendant le jour il dort, et cen'est que la nuit qu'il rode pour chercher sa nourriture. Pendant tout l'hiver cet animal se trouve dans une espèce d'engourdilîement, et dort dans des arbres creux, sans avoir besoin de la moindre nourriture.
No. 2. L'Herisson à longues oreilles.
Cette espèce d'Herisson est plus petite que la précédente, n'ayant que 7 pouces de longueur; on le trouve principalement dans la Russie méridionale. Il ressemble parfaitement à I'Herisson ordinaire, excepté qu'il a les oreilles beaucoup plus longues.
No. 3. Le Tendrac.
No. 4. Le Tanrec.
Ces deux espèces d'Herisson se trouvent dans l'isle de Madagascar. Leur longueur est de 6 à 7 pouces; ils ont de longs mu séaux de cochons et se nourriJlent tout comme les Herissons ordinaires.
No. 5. Le Coendu.
Le Coendu est un animal à piquans, qui diffère beaucoup des espèces de Porc-épies, et qu'on ne trouve que dans le Brésil et la Nouvelle Espagne. Sa longueur est de 18 pouces; il à une longue queue, au lieu que celle du Porc-épic est très courte; il monte sur les arbres, se retient aux branches avec sa queue, ce que le Porc-épic ne sauroit faire, et se nourrit de fruits. Cet animal est susceptible de s'apprivoiser et sa chair est grasse et bonne.
No. 6. L'Urson.
La longueur de l'Urson est de 2 pieds; il ressemble beaucoup au Castor par sa taille et par sa grosseur, et vit dans le Canada et dans la Nouvelle Angleterre. Il se nourrit de fruits et d'écorces d'arbres, et principalement de ceux du genièvre. Il creuse son nid sous les racines des arbres, sur les quels il grimpe aussi. Sa couleur est d'un brun foncé.
No. 7. Le Porc-épic à queue longue.
Cet animal est extrêmement rare; on ne le trouve que dans les Indes, où il vit dans les forêts. Sa longueur est de 2 pieds; son corps est très gros, mais court, et sa couleur est d'un jaunerougeatre. Il a une queue fort longue, au bout de la quelle il se trouve un bouquet touffu de poils longs, noueux et de couleur d'argent, qui est extrêmement recherché et payé à grand prix.
Ad99998 02 075a/freInsectes. VIII. Vol. II. No. 73.
INSECTES REMARQUABLES.
No. 1. Le Crabe de terre ou de montagne.
Les écrevisses ne virent pas exclusivernent dans l'eau; il y en a aussi plusieurs espèces qui se trouvent toujours par terre, comme p. e. le Crabe de terre, qui vit dans les forêts de l'Amérique méridionale; il se creusedes terriers et se nourrit de fruits d'arbres. Il est large à peu près de six pouces, cle couleur rouge-brunâtre on noire, et ses pinces sont de grandeur inégale. Il se multiplie li prodigieuscment, que' souvent on trouve de longs districts qui en sont tout couverts, et où ces animaux sont tellement accumulés que toute la terre semble se mouvoir lorsqu'ils commencent à marcher. Dans le tems de l'amour ils s'approchent par bands innombrables de la côte de la mer, et sui vent toujours leur route par la ligne la plus droite, en escaladant tout ce qui s'ôppose à leur pacage, même des maisons et des edises. Ils sont aisés délicats à manger, mais lors qu'ils ont mangé des fruits vénéneux, leur chair est empoisonnée
Bernard - l'Hermite.
No. 2. a. Dans la Coquille.
No. 2. b. Hors de la Coquille.
Cet animal appartient dans i'espèce des écrevïsses dont les queues n'ont point d'écaillés L'instinct les porte pour cela à chercher des coquilles vuides, dans lesquelles ils se logent et vivent so litairement. Ils emportent en marchant leur coquille Tur le dos, et c'est aussi du dedans de cette habitation qu'ils présentent leurs serres pour leur défense. Ils sont de la longueur d'à peu près trois pouces, et vivent continuellement par terre, dans le voisinage des côtes de la mer et sous des arbres sruiliers dont ils tirent leur nourriture.
No. 3. Bernard l'Hermite de Mer.
C'est encore une espèce d'écrevisses dont la queue est dépourvue d'écaillys. Elle est longwe de huit pouces et habite les bords de la mer où l'eau est balse; elle y cherche les coquilles vuides des grands limaçons de mer pour en faire son logement.
No. 4. Le Cancre Cavalier ou Coureur.
Le Cancre Cavalier est une espèce d'écrevisses qui vit dans l'Amérique méridionale aux bords sablonneux de la mer. Il est large d'à peu près quatre pouces et la nature l'a pourvu de huit pattes, au moyen desquelles il court comme les araignées, d'une si grande vitesse, qu'il n'est guères posfible de l'atteindre. Sa couleur est d'un brun-grisâtre ou d'un blanc sale; il est munie sie deux pinces sort inégales, l'une étant très petite et l'autre très grande; il les replie en courant par delsus la tète et les pose sur le dos pour ne pas en être gêné. Dans sa coquille il y a deux grands trous quarrés, à travers desquels il peut faire sortir ses yeux et hs faire rentrer.
Ad99998 02 076a/frePlantes. XLIV. Vol. II. No. 74.
PLANTES VÉNÉNEUSES INDIGÈNES.
No. 1. L'Aconit ou Tue-Loup.
L'Aconit est une des plantes indigènes les plus vénéneuses. On le cultive fréquemment dans nos jardins, parce qu'il en fait un bel ornement; il pousse une tige de la hauteur de 2 à 3 pieds et porte des fleure de couleur violette qui réprerentent en quelque façon un casque. Ses fleurs et tes feuilles sont également vénimeuses, mais sa partie la plus dangereuse est la racine qui reilerable à un Navet, et qui cause la mort la plus douloureuse à tous ceux qui en mangent, tant hommes que bêtes. On se sert malgré cela de ses feuilles et de ses fleurs dans la Médecine, comme d'un remède fort salutaire.
No. 2. La Pomme épineuse, ou L'Herbe aux Sorciers, ou La Stramoine.
Cette plante est aussi très vénimeuse. Sa veritable patrie est l'Araérique, mais elle s'est naturalisée dans nos climats, où elle croit malatetiant sans culture dans les champs cl dans les jardins. Elle est une plante annuelle de la hauteur de 2 à 3 pieds; sa tige est très rameuse et porta de belles fleurs blanches semblables à des entonnoirs. A cette fleur succéde un fruit du voJume d'un maron d'Inde, et qui est comme ce dernier garni lout autour de pointe. Ce fruit contient des semences noirres, un peu aplaties et semblables à un petit rein; elles ressemblent à peu près aux semences de la Nielle romaine et sont précisement la partie la plus vénimeuse de la plante. Elles sont narcotiques et stupéfiantes, et quand on en prend une dose un peu forte, elles causent infailliblement la mort. Comme cette plante est cultivée dans nos jardins pour y servir d'ornement, il faut prendre toutes les précautions possibles, à fin qu'il n'en arrive pas d'accidens facheux. On peut aussi en faire usage dans la Médicine.
Ad99998 02 077a/freAmphibies. VI. Vol. II. No. 75.
SERPENS REMARQUABLES.
No. 1. Le Serpent à lunettes, ou Serpent couronné.
Ce serpent se trouve dans les deux Indes; il est vivipare et par conséquent du genre des vipères. On le dit le plus venimeux de tous les serpens. Sa couleur est brunâtre, tirant sur le jaune, sa longueur est de fix pieds, et sa grosseur celle d'un bras d'homme. Sur la partie de la peau qui se trouve immédiatement derrière la tête et quo l'animal peut ensser quand il entre en colère, il se trouve une tâche brune, dont la figure ressemble à celle d'une paire de lunettes et cette marque lui a fait donner sou nom. Le venin de ce serpent est tellement dangereux que sa morsure donne la mort dans peu d'instans, mais cela n'empêche pas que l'Ichneumon ne le dévore sans aucun danger; les Indiens ne craignent pas même de lui enseigner à faire dissérens tours d'adresse, et de le dresser comme on fait chez nous avec les chiens. Quand on l'irrite, ou qu'il veut prendre de petits oiseaux, qui sont saproie ordinaire, il séléve en l'air tout droit sur sa queue et peut rester longtems dans cette attitude, dans laquelle les jongleurs Indiens ont trouvé les moyens de lui apprendre à exécuter différentes danses.
No. 2. Le Serpent noir.
Ce serpent vit principalement dans la Caroline; sa longueur est de 6 à 8 pieds et sa couleur d'un noir luisant. Il n'est rien moins que dangereux aux hommes, mais il leur rend plutôt des bienfaits; car il poursuit opiniâtrement les rats et les souris, et a une si grande dextérité pour attraper sa proie, qu'on le prend dans la Caroline pour un animal domestique sort utile, et que même on le nourrit comme tel. Il est très hardi et facile à irriter; il faute alors avec une fureur incroyable sur la personne qui l'offense et la mord; mais sa morsure n'étant pas vénimeuse, on n'y court pas de danger. On prétend que ces serpens attaquent et dévorent les serpens à grelots.
Ad99998 02 078a/freQuadrupèdes. XLIII. Vol. II. No. 76.
ÉCUREUILS VOLANS.
Il n'existe pas seulement des poissons volans, la nature a aussi créé des quadrupèdes volans, comme p. e. les chauve-souris, les écureuils volans etc. Ces derniers ont une peau à voler étendue entre les pieds de devant et ceux de derrière, qni leur sert de voile pour faire des sauts de 2o jusqu'à 30 pieds d'un arbre à un autre. Cependant il n'tst pas capable de s'élever en haut, ni de voler dans une direction droite; il fait seulement des sauts dont le mouvement est prolongé et la chute retardée par la peau tendue, de sorte que l'animal vient à terre dans une direction oblique. Nous connoissons principalement trois espèces de ces écureuils volans.
No. 1. L'Ecureuil volant de la Virginie.
Le longueur de cet écureuil est de 5 pouces sans compter la queue; il vit dans les provinces ïes plus tempérées de l'Amérique septentrionale. La couleur de son poil est d'un brun sauve, sur le dos il a des rayes noires et sa peau à voler est garnie d'un bord noir. Il se nourrit de fruits de noix, de graines; il reste tout le jour dans son nid pour dormir, et n'en sort que la nuit et quanti la faim le presse.
No. 2. L'Ecureuil volant de l'Asie.
Cet écureuil est du tiers plus grand que le précédent et sa couleur est blanche tirant sur le gris. II vit solitairement en Sibérie dans de grands forêts de bouleaux, où il se fait dans un arbre creux un nid d'une mousse très tendre. Il se nourrit de bourgeons, de jeunes pousses et de chats du bouleau et du pin.
No. 3. a. et b. Le Taguan.
Le Taguan ou écureuil volant de l'Inde est le plus grand de tous les écureuils connus, car sa longueur est de 23 pouces, sans compter la queue. Il vit dans les Indes Oiientales, et on le trouve de difsérentes couleurs; il y en a qui sont d'un brun fauve (Fig. 3. a.) d'autres sont gris (Fig. 3. b.). Cet écureuil est peureux et très sauvage; sa nourriture est la même que celle de tous les autres écureuils.
Ad99998 02 079a/frePlantes. XLV. Vol. II. No. 77.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÈNES.
No. 1. Le Sénevé ou la Moutarde.
Le Sénevé et surtout sa graine fournit une épice sort agréable et qui dans nos climats est la plus convenable à. la santé. On en distingue par sa couleur deux espèces principales, le noir et le blanc, la semence du premier est rouiTàtre tirant sur le noir, et celle du sécond est jaunâtre. La plante ressemble beaucoup à la navette; elle en a les feuilles, lés fîeurs jaunes, et les sdiques qui renserment la semence. Sa graine est broyée dans de petits moulins, et la sarine mêlée enmite avec du vinaigre, du moût et des épiceries; par cette préparation elle reçoit proprement le nom de moutarde, La meilleure sc fait en Angleterre; comme elle est un article de commerce très eonsidérable, et qu'elle fait l'objet de plusieurs fabriques en Angleterre, en France et en Allemagne, cette plante est aussi beawcoup cultivée dans les champs. On exprime aussi de la semence da sénevé blanc une huile, qui, malgré l'àcreté de la graine, est excellente et très douce.
No. 2. L'Estragon.
L'Estragon est également une plante aromatique indigène, qui est du genre de l'absinthe. II est originaire de la Tartarie et de la Sibérie méridionale, où on le trouve sauvage. La plante a des feuilles étroites et des fleurs extrêmement petites, dont la couleur est d'un blancjaunâtre. On se sert des jeunes feuilles comme d'une épiçe; on Ies met à la salade et dans d'autres mêts. Mais l'avantage principal qu'on en retire, est un vinaigre d'une odeur et d'un goût fort agréables, qu'on connoit sous le nom de vinaigre d'Estragon et qui est fort en usage en cuisine.
Ad99998 02 080a/freAmphibies. VII. Vol. II. No. 78.
SERPENS REMARQUABLES.
No. 1. Le Serpent aquatique ou la couleuvre d'eau.
Cette espèce de serpens se trouve principalement dans la Caroline, et vit au bord des rivières où il prend dans L'eau des pouTons avec beaucoup d'adreile et les dévore. Sa longueur ordinaire est de cinq pieds; il est brun sur le dos et au ventre d'un jaune verdâtre tacheté en noir. Sa morsure est aussi vénimeuse que celle tstï serpent à sonnettes j ce qui lui a fait donner aussi le nom de serpent à sonnettes aquatique. Dans l'êté on voit dans la Caroline beaucoup de ces serpens étendus sur des branches d'arbres, et guetant des poissons ou des oiseaux aquatiques, pour en faire leur proie. Sa queue est garnie d'une pointe corneuse, avec laquelle on croyoit autrefois qu'il pouvoit porter des blessures mortelles; mais cela est faux, et ce n'est que la morsure de ses dents, dont sa large gueule est richement fournie, qui est vénimeuse et mortelle.
No. 2. La Vipère noire.
Ce serpent se trouve également dans la Caroline et vit principalement sur, dés montagnes et des collines. Il n'est long que de deux à trois pieds, et son mouvement est extrêmement lent. Quand on l'irrite il rend sa tête merveilleusement large et toute platte, et pousse des sifflemens horribles. Il est de couleur tout à fait noire, ses yeux sont entourés de cercles blancs, et sa morsure est aussi vénimeuse que celle des serpens à sonnettes.
Ad99998 02 081a/freInsectes. IX. Vol. II. No. 79.
INSECTES REMARQUABLES.
No. 1. La Scolopendre Indienne.
La Scolopendre Indienne appartient dans la famille des Cloportes ou Mille-pieds; elle est un Insecte venimeux qui vit dans les pays chauds, et même déjà en Espagne. Sa morsure est aussi daneereuse que la piquûre du Scorpion. Elle est de la longueur de 6 pouces, son corps est garni de 20 paires de pattes et de 8 yeux. Elle habite les terrains humides et vit sous-la mousse et dans du bois pourri; sa nourriture consiste en d'autres petits insectes, dont elle fait sa proie.
No. 2. Le Pillulaire d'Amérique.
a. Le Femelle. b. Le Mâle.
Le Pillulaire est une espèce de fouille-merde qui vit en société dans la fiente de vache et de cheval, et on lui a donné son nom, parce qu'il est continuellement occupé à former des. pillules ou boules de fiente, dans chacune desquelles il dépose un oeuf. Il prend un soin particulier de cette boule, le berceau de sa famille, la transporte avec beaucoup de peine avec ses jambes de derrière et l'enfouit dans la terre. Une pareille lioule est souvent 6 à 7 fois plus grande que tout îe corps de l'animal, et alors il y en a plusieurs, qui s'occupent à la fois à son transport. Les femelles sont de couleur toute noire, mais les mâles, dont il n'y a qu'un seul, ou au moins très peu dans chaque Colonie de ces Insectes, ont une corne à la tête; les étuis qui renferment leurs ailes sont d'un vert luisant, et le bouclier qu'ils portent à la poitrine, est de couîejtï ponçeau à pointa blaces.
No. 3. Le Fourmi veloutée.
Cette Fourmi singulière est entièrement veloutée et vit dans la Caroline; elle est longue d'un pouce et fort joliment colorée en ponceau et noir. Elle vit solilairement, ce qui est contre la nature de toutes les antres elpèces de fourmis, et sua écaille est tellement dure, qu'on a de la peine à lecraser avec le pied. Elle est munie d'un aiguillon long et pointu, avec lequel elle fait des blessures fort douloureuses.
No. 4. Le Fourmi-lion.
Cet Insecte est proprement le masque d'un petit papillon à ailes de gazes. Fig. 4. a. nous le présènte en grandeur naturelle et Fig. 4. b. grossi sous le Microscope. Cet Insecte vraiment interessant se nourrit presqu' exclusivement de fourmis, et la manière rusée, dont il sait attraper sa proie en la faisant tomber dans une embuscade qu'il lui dresse, lui a acquis de la célébrité. Dans un sable sec et mobile il creuse une petit sosse qui ressemble au dedans d'un entonnoir; en bas de la fosse il se place lui-même, en se cachant sous le sable de manière qu'is n'en sort que la moitié de la tête avec les tenailles. Lorsqu'une fourmi ou quelqu'autre Insecte vient roder sur les bords de cette fosse, le fourmi-lion ébraule aussitôt le pied de l'architecture en sable qui s'éboule et roule jusqu'au fond eni entrainant sa proie dans les décombres. Si cependant la fourmi se tient encore au bord ou qu'elle remonte vite, le fourmi-lion fait partir avec les cornes, à diverses réprises, quantité de sable, qu'il lance plus haut qu'elle; par cette grêle de pierres l'animal est accable et entraîné dans la fosse. Son ennemi lui plonge alors ses serres dans le corps, l'attire sous le sable et en fait son repas en le suçant.
Ad99998 02 082a/freOiseaux. XXIII. Vol. II. No. 80.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE PIGEONS.
Il n'existe aucun genre d'oiseaux, qui soit aussi varié et aussi fertile que celui des pigeons, car il y en a 71 espèces, et ils pondent 5 jusqu'à 10 sois par an. On les divise en pigeons privés ou domesiiques et en pigeons sauvages; on les trouve dans tous les Climats et dans toutes les parties du Globe. Les espèces suivantes en sont les plus remarquables.
No. 1. Le Pigeon sauvage.
La longueur du Pigeon sauvage est à peu près de 14 pouces; il habite toute l'Europe et la Sibérie. Son plumage est de couleur grise, et le cou est orné de plumes changeantes en verd. Il fait son nid le long des rochers escarpés et dans de vieilles tonrs; à l'approche de l'hiver il se retire dans les pays méridionaux.
No. 2. Le Pigeon domestique.
Sa longueur est la même que celle de la précédente; il en diffère très peu pour la forme et ne s'en diftîngue que parce qu'il est très privé, qu'il vit dans les maifons où il fait aussi son nid, et pie pendant l'été il cherche sa nourriture dans les champs. Il pond 9 à 10 fois par an, et sa fécondité est si excessivement grande, qu'une seule paire de pigeons peut se multiplier dans l'espace de 4 ans jusqu'au nombre de 14. 762 pièces.
No. 3. La Tourterelle.
La Tourterelle est à peu près de la longueur d'un pied; elle habite l'Europe, la Chine et l'Inde; elle fait son nid sur des arbres très élevés, et toujours dans des forêts épaises, et dans l'automne elle passe dans des pays plus chauds. Son plumage est de couleur de chair à la poitrine, et d'un brun clair aux ailes. Elle se nourrit de grains, et sur tout de pois, qu'elle cherche dans es champs.
No. 4. La Tourtelle à Colier.
Cette espèce de Pigeons est: d'un jaune-grisatre et sort clair; derrière la tète elle a un demi cercle de plumes noires. Sa voix ressemble an rire humain; sa patrie est la Chine et les Indes Orientales, mais ou en élève aussi beaucoup en Europe dans des cages.
No. 5. Le Pigeon-ramier.
Ce pigeon est long de 17 pouces; il se trouve dans toute l'Europe, où il fait son nid sur des chênes et des pins dans des grandes forêts, et à l'automne il paise dans d'autres pays. Sa chair étant d'un goût excellent, il est beaucoup poursuivi par les chasseurs.
No. 6. Le Pigeon ramier de Madagascar.
No. 7. Le Pigeon ramier de Madagascar.
Ces deux jolies espèces de Pigeons vivent dans l'état sauvage sur l'isle de Madagascar. La première est d'un bleu foncé, ses yeux sont entoures d'un cercle rouge et fa queue est de couleur ponceau. Le plumage de l'autre espèce est d'un vertluisant, les ailes sont noires, et les plumes de la queue sont rouges et jaunes.
No. 8. La Tourterelle du Cap de bonne Espérance.
Cette petite espèce de Tourterelle n'a que 10 pouces de longueur, et son plumage est très joliment coloré Elle fait, partie de I'espèce de pi"eons, qui ont îles queues longues et en forme de coins.
No. 9. Le Pigeon de Nicombar.
Cette espèce de pigeons est une des plus belles par son plumage magnifique mêlé de brun et d'un verd luisant. Autour du cou elle a des plumes songues de couleur verte et brune, et ses yeux sont entourés d'un cercle rouge. On ne la trouve que dans l'isle de Nicombar.
Ad99998 02 083a/freQuadrupèdes. XLIV. Vol. II. No. 81.
RATS ET SOURIS.
No. 1. Le Caraco.
Le Caraco se trouve dans la Sibérie Orientale et dans la Chine; il vit dans des canaux aux bords des rivières et nage fort bien. Il est long de 6 pouces et sa couleur est d'un brun grisàtre; il se nourrit de racines et de fruits d'arbres, et cause beaucoup de dégâts dans les maisons des Chinois bàties sur les rivières.
No. 2. Le Surmulot.
Le Surmulot est de la longueur de g pouces, et sa couleur est d'un brun-clair, excepté au venire où elle est blanche. Il aime à habiter aux tords des rivières, où il se creuse des terriers. Il est originaire dans l'Inde et dans la Perse, mais tlepuis ce siécle il s'est répandu dans l'Europe où el s'est établi dans les villes, les canaux d'eau, les latrines et les souterrains des maisons, et y cause im dégât infini. Il se nourrit principalement de racines et de fruits d'arbres, tuais il ne laisse pas aussi d'être carnacier. Il tue et dévore d'autres rats et souris ainsi que la jeune volaille; il se désend même contre les hommes, les chiens et les chats qu'il mord cruellement. Il redoute cependant la belette et le furet, qui le poursuivent dans les terriers comme les lapins et le tuent. Ce qu'il y a de plus singulier dans cet animal, c'est qu'ils sont des voyages en grandes trouppes pour s'établir dans d'autres pays; et c'est de cette manière qu'ils sont venus de l'Asie dans l'Europe.
No. 3. Le Rat domestique.
Cet animal se trouve maintenant dans tous les pays du monde, excepté dans le Nord de l'Asie et de l'Europe, où le Climat lui paroit être trop dur. Sa longueur est de 9 pouces et tout son corps est couvert d'un poil d'un gris-noirâtre. Les Rats sont tellement voraces, qu'ils mangent non seulement des Scorpions et tous les animaux qu'ils sont capables de vaincre, mais qu'ils se tuent même et se mangent entre eux. Il se mettent en désenfe contre d'autres animaux, et la tendresse de la mêle pour ses petits, la porte même à se battre avec fureur oontre les chats pour les sauver. Mais en revanche les jeunes rats ont aussi de l'affection pour leurs parens vieux et insirmes et leur apportent de la nourriture. Ces vieux rats, qui se retirent pour terminer leurs jours en repos, se joignent en troupes de 6 à 8, et entrelacent tellement leurs queues, qu'ils ne sont plus capables de les retirer et de se séparer. Le but de ce singulier procédé paroit être la jouissance commune de la nourriture que les petits leur apportent et dont aucun des vieux ne veut perdre sa part. En faisant abattre de vieilles maisons, on a souvent trouvé de pareils assemblages de rats, et ne pouvant pas expliquer la manière naturelle de leur union, la superstition s'en est mêlée pour inventer des contes bleus.
No. 4. Le Mulot.
Le Mulot est long de 9 pouces; sa couleur est brune, et blanche au ventre. On le trouve dans toute l'Europe dans les forêts, les champs et les jardins. Il est surtout nuisible à la culture des arbres, car il ronge les racines des jeunes arbres et les fait mourir. Il se nourrit de racines, de glands et de noix, et en fait dans ses trous des provisions pour l'hiver. Il a pour ennemis les oiseaux de proie, les renards, les fouines etc.
No. 5. Le Rat d'eau.
Le Rat d'eau est de la longueur de 6 1/2 pouces; ses poils sont mêlés de gris et de brun dans la partie supérieure de son corps, et dans la partie inférieure ils sont cendrés et mêles d'un peu de jaune. Il vit dans toute l'Europe et dans l'Asie septentriouale; on le trouve communément sur le bord des lacs, des étangs et des marais, où il repaire dans des trous. Comme il aime à ronger les racines, et qu'il fouille la terre pour en chercher, il cause beaucoup de dégâts dans les jardins et ruine souvent des dignes. Il nage et plonge facilement; il ne quitte pas le bord des eaux, et quand des pêcheurs veulent le prendre, il leur mord les doigts et cherche ensuite à se sauver eu se jettant dans l'eau.
Ad99998 02 084a/freOiseaux. XXIV. Vol. II. No. 82.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE PIGEONS.
On donnera ici la déscription des espèces principales des Pigeons domestiques, qui toutes enseuible tirent leur origine des pigeons fuyards.
No. 1. Le Pigeon Tambour.
Son plumage est noir et blanc, et les plumes de Tes jambes sont longues et pendent jusqu' entre les doigts. Sa voix ressemble an son du tambour, et il aime à vivre dans les habitations de l'homme.
No. 2. Le Pigeon coëffé, ou nonain.
Cette espèce est de la même grandeur que la précédente; son plumage est noir, mais celui de la tête et de ses ailes est blanc. Les deux noms lui ont été donnés, parceque les plumes de son cou sont rélevées et lui ceignent la tête en forme de coëffe de femme, ou de capuchon de moine.
No. 3. Le Pigeon à col hérissé.
Il est plus petit que le Pigeon Tambour et son plumage est blanc. Il a une bande grise tirant sur le, bleu autour de ses ailes, de son dos et de sa poitrine j et les plumes de sa gorge ont Fair d'être frisées. Il est très délicat et sensible.
No. 4. Le Pigeon à queue de Paon.
La tête et la queue de ce Pigeon sont noires, tout le reste du plumage est blanc. Il se distitigue par la queue, qu'il ne tient pas horisôntaletnent, comme tous les autres pigeons, mais qu'il étale verticalement comme les paons; ce qui lui rend aussi le vol contre le vent extrêmement difficile.
No. 5. Le Pigeon culbutant.
Il ressemble beaucoup an Pigeon sauvage; ses plumes sont presque toujours de couleur brune ou grisàtre. Ses longues ailes lui donnent la faculté de voler plus vite et de s'élever plus haut dans l'air que toutes les autres espèces de Pigeons. Dans ce vol rapide il tourne toujours en rond, se culbute souvent et fait toutes sortes de tours de saltimbanque; c'est à cause de cela qu'on lui à donné son nom.
No. 6. Le Pigeon à goitre.
De toutes les espèces de Pigeons celui à goitre est le plus grand. Il a la tête, la queue et les ailes de couleur blanche, tout le reste du plumage est jaune. Sa gorge est presque toujours enflée, ce qui l'oblige à se tenir dans une position à peu près verticale.
No. 7. Le Pigeon huppé.
Il ressemble beaucoup au Pigeon-Tambour, surtout pour la grande fécondité, car il pond régulièrement tous les mois. On lui à donné son nom à cause de la huppe, qu'il porte sur le derrière de la tête.
No. 8. Le Pigeon Turc, ou le Pigeon Messager.
Ce pigeon est grand et de couleur bleue d'acier. Autour des yeux il a une cercle de peau blanc et rouge et dégarni de plumes; sur le bec il a des verrues de la même couleur. Son nom lui vient de ce que dans l'Orient on le dresse à porter et à rapporter des lettres dans les occafions où l'on à besoin d'une extrême diligence.
No. 9. Le Pigeon romain.
Cette espèce de Pigeons est une variété du Pigeon fuyard; il est petit, mais fort joliment coloré en blanc à tâches bleues.
Ad99998 02 085a/frePlantes. XLVI. Vol. II. No. 83.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÈNES.
No. 1. Le Fenouil.
Le Fenouil est originaire de l'Europe méridionale, où il croit naturellement; on le cultive ausïi avec succés dans nos jardins. Il est une plante annuelle qui pousse nue tige haute de 3 pieds ou environ. Cette tige est rameuse et ses feuilles sont laciniées en silamens longs et étroits. Ses sorn-mités soutiennent des ombelles ou bouquets larges de couleur jaune; on se sert en cuisine de ses feuilles, de ses fleurs et de ses graines, et on les emploie principalement comme une épice aux cornichons, aux choux consits etc. Dans la médecine on fait aussi usage de ses graines. L'Anet est pafaitement semblabïe au senouil pour toute la forme extérieure de la plante; il en dissère seulement pour les graines, qui sont plus larges et bordées d'un feuillet. On s'en sert en cuisine tout comme du fenouil.
No. 2. La Nielle romaine, Nielle des jardins.
La Nielle romaine est une planté de la hauteur d'un pied; elle tire son origine de l'Orient, et on la cultive fréquemment en Allemagne dans les jardins et dans les champs, où elle vient aisément. Elle porte des fleurs bleues, auxquelles succéde dès fruits à épines, qui renferment des semences noires et fort aromatiques. On les emploie dans les cuisines comme des épîces pour assailsonner des sauces, des ragoûts etc. ; elles donnent à tous ces mets un goût fort agréable. La même plante croît aussi chez nous dans l'état sauvage dans les blés, surtout après la inoisson; mais elle est beaucoup moins aromatique que la romaine.
Ad99998 02 086a/freQuadrupèdes. XLV. Vol. II. No. 84.
HAMSTERS ET RATS DE CHAMPS.
No. 1. Le Hamster ordinaire.
No. 2. Le Hamster noir.
Le Hamster ordinaire habite la Ruslie méridionale et la Sibérie, la Pologne, la Hongrie, la Bohême et la partie méridionale de l'Allemagne jusqu'au Rhin; en deçà de ce sleuve il ne s'en trouve point. Sa longueur est de 10 pouces; il à le dos d'un brun-sauve, et le ventre noir; au museau et au cou il a des taches blanches. Le Hamster noir est extrêmement rare, et on ne le trouve que dans quelques contrées de la Russie. Comme la nourriture principale du Hamster consiste en grains, il vit de préférence dans des champs labourés dont le sol est sablonneux. Il s'y creuse des terriers en forme de canaux jusqu'à la profondeur de 7 pieds, au bout desquels il fait construire plusieurs chambres ou caveaux très artistement voûtés; dans quelques uns-de ces caveaux il se retire lui-même avec fa famille, et dans les autres il fait les provisions necessaires pour fa fubliftance; souvent il y ramasse des grains jusqu'au poids de 60 liv. , qu'il y porte dans ses bajoues. Dans la faifon rigoureuse il dort, et reste dans cet état d'engourdissement jusqu'au mois de février. La manière de faire la chasse du Hamster est de creu ser leurs terriers; on est recompensé de ce travail par les provisions considérables de grains, qu'on trouve dans chaque domicile, et par la peau de ces animaux, dont on fait des fourrures.
No. 3. Le Slepez.
Il se trouve dans la Russie méridionale où il vit sous la terre et se nourrit de racines. Sa longueur est de 7 pouces, sa couleur d'un gris-foncé, et son musean est entouré d'un bord blanc. On ne remarque dans cet animal aucune trace extérieure d'yeux et d'oreilles; il a cependant des véritables prunelles, mais elles sont cachées sous la peau.
No. 4. Le Monon-Zokor.
Cet animal est long de 7 1/2 pouces, et sa couleur est d'un gris clair sort sale. Il se trouve principalement dans la Russie, la Tauride, aux bords des rivières d'Ingoda et d'Argua, et vit également sous la terre, où non feulement il fe creuse sous le gazon des boyaux, qui s'étendent fouvent àplusieurs centaines de pas en longueur, mais où il remue aussi la terre et fait des monticules, tout comme la taupe. Il se nourrit d'oignons et de racines, et on a beaucoup, de peines à le prendre.
No. 5. La Taupe des dunes.
La Taupe des dunes se trouve principalemens au Cap de bonne espérance, où il vit dans les dunes ou collines sablonneuses aux cotes do la mer. Il mine tellement la terre, que fou vent la voûte légère de ses caveaux fe brise sous, des cavaliers, qui y tombent avec leurs chevaux dans une prosondeur confidérable. Sa longueur est d'un pied; sa couleur est d'un gris-jaunâtre sur le dos, mais blanchâtre au ventre. Sa queue et ses pieds sont garnis de longs poils durs, et toute la forme extérieure de son corps ressemble beaucoup à celle du cochon. Il se nourrit d'oginons et de racines, et c'est un animal très mordant. Sa chair est mangeable et d'un bon gôut.
Ad99998 02 087a/freInsectes. X. Vol. II. No. 85.
INSECTES VTILES.
No. 1. Insectes qui donnent la Résine laque.
La Resine laque est due à une petite espece de de pous, qui se trouvent dans plulieurs provinces des Indes Orientales, et surtout dans Jes montagnes de l'Indosian, où elles vivent de préférence sur les Bananiers. Les petits éclosent au mais de Décembre, s'attachent aux jeunes pousses, et rongent âes trous dans l'écorce verde, dont il découle ensuiîe un lue gluant et visqueux, qui couvre l'animaVet le colle pour ainsi dire sur la branche. C'est ce même suc, qui étant endurci, porte le nom de Résine laque. De ces monticules attachés aus branches l'Insecte forme sâ demeure; quand on les casse, on les trouve partagés en plulieurs cellules ou alvéoles, d'une figure assés reguliere; fig, a. nous en montre l'extérieur, fig. b et c. l'intérieur, et sous fig. d. nous les voyons grossis, L'Insecte est d'un beau ronge comme la cochenille; orà recueille la Résine lorsque les mères pleines se trouvent encore dans les cellules, car c'est alors qu'elle donne la teinte la plus brillante. Sous fig. e. f. g. on voit de pareilles pous, mais très grossies, car leur grandeur naturelle n'est que celle d'un petit pou. On emploie cette laque pour la cire à cacheter et pour le vernis, et elle fait un article de commerce très important.
N. 2. Le Gallinsecte.
Les noix de galle, qu'on trouve sur les feuilles des chênes, proviennent de la piquûre d'un Insecte, qui après Pextravasion du suc met ses oeufs dans les feuilles; ce que produit une èxcroiisance connue sous le nom de noix de galle, (fig. a.) An milieu de la noix il se trouve un petit ver blanc, (fig. c.) qui s'y renferme dans une coque; lorsqu'il s'est défait de cette enveloppe, il perce la Galle (fig. b.) et paroit sous la forme d'un petit Insecte jaune et ailé, qu'on coirnoit sous le nom de Gallinsecte (fig. d.) Les noix de Galle, et sur tout celles qui viennent d'Àlep et de l'Espagne, servent à teindre en noir, à faire de l'encre etc. elles fournissent par conséquent un article de commerce.
Ad99998 02 088a/frePoissons. XXV. Vol. II. No. 86.
POISONS ROUGES.
Les poissons rouges sont remarquables, parccque leurs couleurs brillantes et magnifiques sont plaisir à l'oeil.
No. 1. Le Marquereau rouge.
Ce poisson est de la longueur d'un pied et se trouve aux côtés de l'isle de St. Croix. Son dos et ses cotés sont de couleur ponceau, le ventre est d'un gris argenté, et les nageoires sont jaunes et violettes. Sa chair est mangeable et de bon goût.
No. 2. Le Malarmat.
Le Malarmat habite la Méditerranée et l'Océan de l'Inde; on le reconnoit à son corps cuirassé. Au lieu des écailles il a des écussons en forme de rhombe, dont le milieu s'élève en un tranchant, et qui donnent au poisson une figure octangulaire. Sa tête est un os quarré, dont le déviant forme une fourche platte. Il a peu de chair, et elle est dure et maigre. Il se nourrit de vermines et de plantes marines.
No. 3. Le Gronau.
Ce poisson vit dans la Méditerranée et dans la mer Brittanique. Sa longueur est d'environ 15 pouces, et sa chair est maigre et dure. Quand oit le prend, il pousse un son sifflant, et c'est à cause de cela que les Anglois lui ont donné le nom de siffleur.
No. 4. L'Arondel rouge.
Il vit aux environs des Antilles et appartient dans la genre des poissons volans. Son dos est rouge, le ventre de couleur de chair et ses nageoires sont bleues et jaunes et parsémées de taches d'un rouge foncé, ce qui lui donne un air distingué de beauté. Il est de la longueur d'un pied.
No. 5. Le Telescope.
Ce beau poisson se trouve dans les eaux douces de la Chine. Il a pour marque distinctive des yeux qui avancent de la tête en forme de cônes. Sa couleur est d'un ponceau brillant, et ses nageoires, qui sont très élégamment formées et de couleur moitié rouge et moitié blanche, lui donnent une grande beauté. Il est long de 15 pouces et ressemble beaucoup à la dorade Chinoise.
Ad99998 02 089a/freOiseaux. XXV. Vol. II. No. 87.
PIGEONS DE PAYS ÉTRANGERS.
No. 1. Le Pigeon de passage.
Le Pigeon de passage est de la longueur d'environ 14 pouces; sa couleur est grise-cendrée à gorge rouge. Il habite J'Amérique septentrionale et pasie l'hiver dans la Caroline, où il se rend en troupeaux innombrables. Ils volent par millions dans une même troupe, et obscurcissent souvent le jour comme des nuages noirs. Lorsqu'ils se mettent Inr des arbres pour reposer, les branches se brisent souvent sous le poids de leur nombre, et le terrain sous les arbres, sur lesquels ils passent une nuit, est couverte le lendemain de siente à la hauteur de plusieurs pouces. Us sont ausssi leurs nids sur des arbres, et les joignent tellement l'un à côté de l'autre, qu'il arrive souvent, que par ces nids les arbres sont attachés ensemble dans l'espace de plusieurs miles. Ils se nourrissent de glands, de baies, de grains de genièvre et d'autres semences d'arbres, mais aussi de blé et de ris. Les sauvages. de l'Amérique septentrionale les prennent par milliers, et les mangent; car leur chair est d'un très bon goût et fort grasse.
No. 2. Le Pigeon vert d'Amboine.
On le nomme aussi Pigeon aromatique, parceque dans l'iele d'Amboine il se nourrit de semences des arbres aromatiques. Sa longuer est de 11 pouces.
No. 3. Le Pigeon de Martinique.
Il habite l'isle de Martinique; son ventre est jaune, la poitrine rouge et la gorge blanche; tout le reste du plumage est de couleur violette. Sa longueur est de 14 pouces.
No. 4. La Tourterelle de la Jamaïque.
Elle est fort joliment colorée; la têteet la gorge sont bleues, le ventre et le dos de couleur violette, et la tète est entourée depuis le bec d'une bande blanche. Sa longueur est de 11 pouces.
No. 5. Le Pigeon-Perroquet.
Il vit dans les isles Philippines; son plumage est un mélange agréable de vert, de jaune et de rouge; il ressemble pour les couleurs aux perroquets verts.
No. 6. Le Pigeon Ramier de Cayenne.
Celte belle espèce de Pigeons, qu'on trouve dans la Cayenne, est de la longueur de 14 pouces. Sa tète, ses ailes et son dos sont violets, le ventre est blanc, et au cou, de même qu'à la gorge, il a des plumes qui ressemblent aux miroirs d'un paon.
No. 7. La Tourterelle de Batavia.
Sa longueur est de 10 pouces; le plumage de son corps est d'un vert clair, fa tête est grise, Ia gorge et le dessous du veutre sont jaunes, et la queue est rouge; cette espèce de Pigeons est une des plus belles qui existent.
No. 8. La Tourterelle du Sénégal, ou le Turoco.
Le Turoco vit au Sénégal; sa poitrine est verte, et tout le reste de son plumage est d'un brunrougeâtre. Sa longueur est de 10 pouces; il se distingue de toutes les antres espèces de Pigeons par la queue longue qui l'élargit vers le bout.
No. 9. La Tourterelle de St. Domingue.
Cette petite espèce de Tourterelle, qui vit dans l'isle de St. Douûngue, est de la longueur de 10 pouces; la structure de son corps est élégante et le coloris de son plumage est varié et sort joli.
Ad99998 02 090a/frePlantes. XLVII. Vol. II. No. 88.
PLANTES AROMATIQUES INDIGÈNES.
No. 1. L'Anis.
L'Anis est une plante annuelle très délicate, qui tire son origine de l'Egypte. Sa tige s'éléve d'environ un pied; elle porte des feuilles; a trois lobes et très découpées, et de petites fleurs blauches. On séme beaucoup d'Anis en Italie et surtout en Allemagne. Sa graine est d'une saveur duoce et très suave; elle mérite d'être ruise an rang des premières épices indigènes. On en fait usage dans différentes pâtisseries et confitures; couverte de sucre elle forme de petites dragées agréaules au goût et très itomachiques. Elle est aussi employée dans plusieurs Ratafiats et antres liqueurs, et elle sert même de drogue medecinale. On retire par distillation des gousses d'Anis une huile très subtile et odorante, qu'on vend à haut prix.
No. 2. Le Cumin
Le Cumin est une épice très utile et générale ment connue dans nos cuisines; dans l'Allemagne il fait un objet de commerce considérable. lia plante est originaire dans nos climats, où elle croit lauvage dans les près parmi les autres herbes; mais à cause de sa grande utilité on la cultive aussi fréquemment dans les champs, ce qui se fait principalement aux environs de Halle en Saxe. Elle est haute de deux pieds; ses feuilles sont incisées et frisées; ses petites fleurs blanches uaissent en ombelles aux sommeis des rameaux, et il leur succéde une semerice grisàtre connue sous le nom de graine de Cumin. On en sait usage comme d'une épice sort agréable; on en mêle dans plusieurs mets, dans le pain, le frommage, l'eau de vie et des confitures; on l'en sert même comme d'une drogue medecinale. Tout est utile dans cette plante, car l'herbe même et la racine en donnent un bon légume d'un goût fort agréable et un fourrage exquis pour le bétail.
Ad99998 02 091a/freQuadrupèdes. XLVI. Vol. II. No. 89.
DIFFERENTES ESPÈCES DE LOIRS.
Les Loirs tiennent le milieu entre les Souris et les Ecureuils; ils ressemblent cependant plus à ces derniers par leurs habitudes naturelles, lis ont Ja queue longue et couverte de poils. Ils habitent dans des trous qu'ils creusent dans la terre, ainsi que sur des arbres creux, dans lesquels ils trouvent des retraites, lis grimpent avec agilité et se nourrisient principalement de fruits d'arbres. Ils vaquent à leurs asfaires pendant la nuit, et dorment le jour. Au commencement de l'automne ils cherchent leurs retraites, où ils dorment pendant l'hiver comme la marmotte; dans cet état d'engourdiiïement ils relient jusqu'au mois de Mai. Nous en connoissbns les 4 espèces suivantes.
No. 1. Le Loir.
Le Loir est de la longueur d'environ 5 1/2 pouces; son poil est gris sur la partie supérieure de son corps, et blanc sur la partie insérieure. II se trouve principalement dans l'Italie, la France, la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne méridionale, et habite de préférence dans les forêts et dans les vergers. Il se nourrit tout comme l'Ecureuil, de fruits, de noix, de châtaignes, et se sert aussi comme lui de ses pieds de devant pour manger. Dans l'automne les Loirs sont très gras, et on mange alors leur chair comme une délicatesse; en Italie on en élève et engraisse en quantité. Leurs peaux donnent de la bonne fourrure.
No. 2. Le Loir de la Sibérie.
Il vit dans la Géorgie et dans la Sibérie, et habite les forêts de chênes, ou. il se nourrit principalement de glands. Il est long d'environ 4 pouces; son poil est d'un brun-clair sur le dos, et d'un gris blanchâtre à la gorge et au ventre. Il a deux taches noires qui l'étendent depuis les oreilles jusque par dessus les yeux.
No. 3. Le Lerot.
Le Lerot est de la même longueur que le précédent et lui relseinbie beaucoup. La marque distinctive de ces deux animaux est dans la forme de la queue; celle du Lerot est plus longue, mais revêtue de poils plus courts; ses oreilles sont aussi plus longues. II vit surtout dans l'Europe méridionale ou il habite les jardins, et se nourrit principalement de pêches, de noix, et des meilleurs fruits d'arbres; il mange aussi des scarabéés et des oeufs d'oiseaux.
No. 4. Le Muscardin.
Il est de la grandeur d'une sourîs, mais plus gros. Sa couleur est d'un brun-rougeâtre et sa queue est très longue. On lé trouve dans l'Italie, la France et l'Allemagne, où il vit dans des broussailles épaisses, dans lesquelles il y a beaucoup de coudriers, dont les noix sont sa nourriture, et sur lesquels il fait aussi son nid. Ce petit animal est assés joli et très peureux.
Ad99998 02 092a/freInsectes. XI. Vol. II. No. 90.
INSECTES NUISIBLES.
No. 1. et 2. Le Puceron.
Cet Insecte, qui est une pelte pour nos jardins, est un petit animal très admirable, et ton histoire aiaturelle mérite toute notre attention. Il est à peine de la grandeur d'une puce, comme on Voit sous fig. 1. mais regardé par mi microscope, il le présente dans différentes formes lingulières, telles qu'on les voit sous fig. a. b. c. d. e. f. Presque chaque plante a ses espèces particulières de-pucerons, que les gens mal- instruits nomment de la Nielle, on de la Rouille, on les trouve surtout aux jeunes poulies des Rollers, du sureau, des choux, des cerisiers, des pêchers etc. où ils s'attachent fortement aux tiges et aux feuilles, comme on le voit sous fig. 2. à une jeune feuille de roher. Il y a des pucerons de toutes les couleurs, des verts, fig. a. des rouges, fig, b. , et des noirs fig. c. Ils ont fix pattes, des antennes articulées, une trompe pointue; et de certaines espèces ont aux cotés deux gousses, qui renferment des ailes. On remarque encore à leur partie postérieure àeux cornes ou tubercules, par lesquelles ils donnent pailage à une liqueur sucrée, que les fourmis et les abeilles recherchent beaucoup. Dans l'espace de peu de jours un puceron peut mettre au monde plus de 90 jusqu' à 100 petits vivans. Chacun de ces petits, s'étant dépouillé cinq fois de sa peau, commence à son tour à mettre bas; de cette manière on en voit dans un seul été neuf générations, qui d'un seul puceron en produisent des millions. Quelques sois ils rendent de leur corps une humeur blanche, qu'on connoit sous le nom de Nielle; comme la liqueur sucrée, qui transpire de leur corps, est nommée Milat. Il y a des pucerons ailés, fig, e. d. et qui ne le sont pas. On soupçonne que ces Insectes sout vivipares en été et ovipares en automne; car ayant mis bas pendant tout l'été de petits vivans, comme on voit sous fig. a. il paroit des mâles vers l'automne, avec lesquels ils s'accouplent et rendent ensuite sies oeufs, qui endurent l'hiver, ce que ne feroient pas les petits. La fécondité pronigieuse de cet insecte le rend extrêmement nuisible aux plantes; car ils en pompent le suc avec leurs trompes et les sont souvent périr.
No. 3. La Mite.
Les mites sont des Insectes infiniment petits, qui s'engendrent tant sur d'autres animaux et sur les hommes, que dans le frommage, la sarine, le pain, des vailïeaux au lais mal-propres, aux touneaux à bierre etc. On distingne beaucoup d'espèces de mites, qui sont très différentes les unes des autres. Elles sont à peine visibles pour nos yeux et ne paroissent être qu' une pousilèrè grisàtre, comme on les voit fig. 3. Mais étant mises dans un bon Microscope, elles présentent la figure de scarabées et sont couvertes de poils. Dans de certaines maladies de l'homme, qui donnent des humeurs acides, les tintes s'engendrent souvent sur la peau, et même en dessous de sa surface; on voit arriver cela très fréquemment aux gens pauvres, qui ont la phtisie ou la gale.
Ad99998 02 093a/freQuadrupèdes. XLVII. Vol. II. No. 91.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE SOURIS.
Il n'y a point de Quadrupède qui se multiplie aussi vite et avec tant d'excès que les souris; par cette prodigieuîe propagation, dans les champs et dans les maisons, elles deviennent Couvent une calamité publique, il en existe plus de 40 espèces; les suivantes en sout les. plus counues.
No. 1. La Souris domestique.
La Souris domestique vit dans toute l'Europe et dans les parties tempérées de l'Me et de l'Amérique. Sa longueur est de 3 1/2 pouces sans compter la queue; le poil de son dos est d'uii gris jaunâtre, et celui du ventre d'un gris blanchâtre. Il n'est gueres possible de purifier entièrement les maisons de ces animaux; ils y causent souvent de grands degats, car ils mangent presque tout ce pe'ils peuvent ronger de leurs dents. Il y a aussi de souris blanches à yeux rouges.
No. 2. La Souris agraire.
Elle est plus petite que la précédente et moins frequente en Allemagne que dans la Russie et la Hongrie. Elle vit dans les champs; sa couleur est é'nn rouge-jaunâtre et blanche an ventre. Il y a des années où elte passe en grandes, troupes d'une contrée dans l'autre.
No. 3. La Souris naine.
C'est la petitesse de cette espèce de souris quî bui a fair donner son nom; car elle n'est guères de la moitié aussi grande que la souris doméstique et ne pése qu' 1 1/2 ou 2 drachmes. La couleur de son poil est d'un jatine-roux et blanche au ventre. Elle se trouve principalement dans la Russie, où elle vit dans les granges et dans les champs comme la souris agraire.
No. 4. La Souris de bouleaux.
Cette espèce de souris est encoxe plus petite que la fouris naine, et n'a que deux pouces de longueur. Elle vit dans la Russie méridionale où elle habite dans des bois eclaircis de bouleaux, dont la semence lui sert de nourriture. Le poil de son dos est de'couleur brune tirant sur le jaune, celui du ventre est blanc.
No. 5. La Souris rayée.
Elle est de la même grandeur que la souris de bouleaux, et a aussi la même patrie et la même nourriture. Son poil est d'un gris-jaunâtre, et sur le dos elle a des rayes noires qui se tirent horisantalement vers le ventre. Elle vit sous des pierres ereuses, où elle s'engourdit au plus léger degré de sroid; on la trouve alors biottie comme une boule. Il arrive quelques fois que de nombreux troupeaux de ces souris paisent d'une contrée dans une autre.
No. 6. La Souris de roche.
Cette espèce de souris vit dans la Sibérie et choisit son habitation dans les roches. Sa longueur est de 4 pouces, sa couleur est d'un brun-verdâtre et blanche au ventre. Sa nourriture confiste en racines et semences.
No. 7. La Souris rouge de Sibérie.
Elle se trouve dans la Sibérie orientale et la Presqu'isle de Kamtschatka, où elle vit non seulement dans les champs et les broussailles, mais aussi dans les maisons. Elle est longue de 4. pouces; son poil est d'un rouge-jaunâtre rayé en brun, le ventre est blanc, et la queue est petite et garnie de poils. Elle se nourrit de grains et de toute espèce de chair.
No. 8. Le petit Campagnol.
On le trouve par toute l'Europe jusque dans les contrées les plus septentrionales; il habite les champs, les prairies, les jardins et les broussailles, et se nourrit de grains, de noix, de glands etc. dont il sait des provisions pour l'hiver. Il est long de 3 pouces, sa couleur est d'un brun-clair, et blanche au veutre; ses pieds sont rouges et sa queue est petite et écourtée. Il s'augmente quelquefois là sort, qu'il cause des dégâts considérables dans, les champs ensemencés; mais il a des ennemis qui Iui sont une guerre continuelle: tels sont les renards, les furets, les chats, les grands Campagnols, les corbeaux et les corneilles.
No. 9. La Souris de Jaik.
Elle vit dans la Russie Orientale aux bords de la rivière de Jaik; sa longueur est àe 4 pouces et la couleur d'une jaune-grisàtre. Sa queue est petite; elle a des bajoues comme le Hamster, et se nourrit comme lui de graine.
Ad99998 02 094a/frePlantes. XLVIII. Vol. II. No. 92.
MOISISSURES.
La moisissures, prise ordinairement pour une simple marque de pourriture et qui paroit à l'oeil nud une poussiere composée de flocons, est sans doute au regne végétal et se range spéeialeinent ions la classe de Mousses, qui croissant d'une vitesse étonnante et portant des sémences, s'augmentent d'une manière prodigieuse. Le microscope sait découvrir sur un petit aiorceau de paiu moisie un forêt de plantes pourvues de racines, de tiges, de branches, de fleurs, et de sémences et revêtues d'une beauté brillante, comme nous allons remarquer dans le petit nombre d'espèces que voici.
No. 1. et 2. Moisissure ordinaire.
C'est principalement la fermentation des choses succulentes qui favorise la végétation de la Moisissure ordinaire. La figure 1. représente d'après nature un petit morceau de moisissure prise d'un raisin rouge et pourrinant, et la figure 2. fait voir cette moisissure grossie par le microscope. On y remarque quantité de tiges transparentes, qui portent des têtes écailleuses à forme d'hémispères creuses (a); ces têtes sont en partie polies (c), en partie hérissées d'un quantité de petites graines de femence (d). Les branches qui eutortillent les tiges, (b) sont aussi toutes parsemées de ces petites graines.
No. 3. et 4. Le Pilobole.
Cette moisissure, dont la figure 3. représente en grosseur naturelle un peu, qu'on a pris de la surface d'une noix, et dont la figure 4. , montre le grossissement microscopique, croît à tiges longues et jaunes dont le dessus se goufle peu à peu et met à bas en crevant une tête ou chapeau large, brune et marquée de points noirs.
No. 5. Moisissure verte.
Celle-ci, qui n'est que de l'espèce de la moisissure ordinaire, se développa sur une petite mouche qui commença de se corrompre, après être tombée dans de l'eau contenue dans uri verre (Fig. 5. c.). La mouche fut d'abord couvert d'une chancissure que l'on voit grossie Fig. g. ensuite il se mit à former autour de la mouche une petite isle flottante Fig. b. b. b. d'une moisissure verte, bordée d'une formation déjà parfaite de pareilles petites moisissures (Fig. f.), dont figure 1. représente le grossissement, qui en montre bien exactement la forme.
No. 6. et 7. Moisissure globuleuse.
Il arrive souvent que sur les feuilles des arbres de fruits, et surtout sur feuilles des poiriers et des pruniers, se forment des taches rouges et jaunàrtrès, avec des élévations que l'on nomme ordinairement nielle ou rouille; ce u'est que de la moisissure globuleuse, croissant suries feuilles sitôt que le froid les a touché. La figure 7. représente d'après nature une feuille de cette espèce, et la figure 6. montre la même grossie par le microscope. Cette moisissure est composée de petites têtes seches, globuleuses, gris brunes et sans tiges, ayant une poussiere farineuse de sémences qu'elles répandent après avoir crevé. En voici le grossissement Fig. 1.
Ad99998 02 095a/freMelanges. IX. Vol. II. No. 93.
No. 93. ANATOMIE D'UN TUYAU DE BLÉ.
No. 1. 2. Profil d'un tuyau de blé.
Le profil an noeud d'un tuyau de blé Fig. 1. répresenté grossi Fig. 2. fait remarquer l'ordre le plus admirable et îe plus régulier d'une quantité prodigicuse de petits vaissaux tous d'une forme déterminée. On voit un grand nombre de petits tuyaux rangés en deux cercles et serrement placés l'un à l'autre; il y a entre eux des fascicules d'autres tuyaux régulièrement disposés entre des vaissaux d'aliment plus grands. Au milieu paroit une large ouverture destnée à la moelle an tuyau.
No. 3. 4. 5. Petit morceau de la feuille d'un tuyau de blé.
Ce morceau, non moins merveilleux, se fait voir Fig. 3. en grossieur naturelle, et Fig. 4. Et 5. en deux groississemens différens. Nous voyons ici des rayes larges et étroites de vaisseaux d'aliment d'une sormation trùs-diverse, quelques-uns étant écaillée, d'autres entortillés, ronds etc. , et tous enseinble sont le plus étroitement liés entre eux. Tous ces rapports admirables paroissent sur la sur sa ce d'un morceau très-petit d'une feuille détachée d'un tuyau de blé; détachée d'une plante qui nous fournit notre pain quotidien! Quelles merveilles inombrabîes sorties de la main créatrice d'un Dieu, et sùv 3e ï'guI point insinement petit que nous habitons ! Merveilles que ce Dieu produit d'un jour, d'un instant à l'autre, et toutes par sou grand ouvrage, la Nature! Quel être pensant et sensible ne doit pas admirer, révérer, chérir, adorer un tel Dieu?
Ad99998 02 096a/frePlantes. XLIX. Vol. II. No. 94.
PLANTES DE DROGUERIES.
No. 1. Le Storax.
Cet arbre croit principalement dans les Indes occidentales et dans le Mexique. II atteint la hauteur des chênes; ses feuilles sont divisées en cinq lobes comme celles de l'érable, et an bout des branches il porte des rieurs laineuses d'un rouge-jaunâtre et en forme de boules. A ces fleurs il succéde une sernence de la rnênae forme et de couleur brune. L'écorce de l'arbre est d'un gris cendré; son bois est blanc, comme le bois de nos piris; il se laisse travailler facilement, et on remploie avec avantage à difsérents meubles et usi ensiles. Entre l'écorce et le bois il se trouve une gomme résiue odoriférante, qui est connue sous le nom de Storax, et qu'on gagne par le moyen des incisions faites dans l'écorce. Elle est de couleur brunâtre et d'une odeur aromatique; on s'en sert comme d'une encens, et elle-fait un article très important dans le commerce de drogueries.
No. 2. Le Lentisque.
Le Lentisque a des feuilles toujours renies comme le laurier; il croit dans les Climats hauds de l'Oriest, 'dans laorèce, dans l'Italie insérieure etc. et peut atteindre une hauteur de 50 pieds. Il porte des fleurs jaunes, auxquelles succédent des fruits jaunes, semblables à des petites prunes, d'un-goût très doux et sort agréables à manger. Dans les Climats chauds de l'Orient il s'écoule de son ecorce une résime d'un couleur jaune tirant sur le blanc; elle consiste dans de petits grains secs, dont on se sert non seulement dans la médecine et comme d'un parfum, mais qu'on emploie aussi comme un vernis léger pour enduire les tableaux peints en huile etc. Elle fait par conséquent un article estimable de commerce.
Ad99998 02 097a/freOiseaux. XXVI. Vol. II. No. 93.
CANARDS DE PLUSIEURS ESPÈCES.
Le canard se trouve dans le nord et dans le sud de toutes les parties du monde ancien. Il aime plus les eaux dormantes, des lacs, des marais et des étangs, que les rivières, et se nourrit de coissons, de grenouilles, de limaces, d'insectes et de fruits de la campagne. Il y a un très - grand nombre d'elpèees très-belles de canards sauvages et de canards domestiques. Les derniers ne sont en partie que les defcendauts des premier.
Le canard sauvage ordinaire.
No. 1. Le mâle.
No. 2. La femelle.
Le canard sauvage est de nos pays. Le mâle au lé cannrdy long environ, de vingt pouces, est sinement tacheté de gris, et a la tête et le couornés d'un verd lin Gant et la poitrine brune. La femelle ou le cane plus petite, n'a que dix-huit pouces de longueur, et est marquée de brun, de blanc, et de noir.
No. 3. Le canard faisan.
Le canard faisan quii est du nombre de canards sauvages, est rarement naturel en Allemagne. Il est long de vingt-quatre pouces, très-joliment marqué de gris de blanc et de noir, a lés pointes des ailes brunes, les ailes miraillées d'un rouge-clair, et la queue pointue à la manière des Laisans, dont il a auiss le nom.
No. 4. Le canard cuillère.
Le canard cuillère est remarquable par son bec dont le devant est large arrondi et courbé enbas. Il est; naturel dana tout le Nord de l'Europe, dans l'Asie et dans l'Amérique, se nourrit de mouches et d'autres insectes aquatiques, et est marqué et coloré d'une manière très-variée.
No. 5. Le canard crieur.
Le canard crièur a tiré son nom du craquemant de fou cri bien singulier. Il a la tête, le cou et le bec noirs s le bec est courbé en haut le dos noir, la poitrine blanche et brune, de même que les ailes. Il vit en Europe, et dans le Nord de l'Asie, et se cache presque toujours sous les jones des lacs.
No. 6. Le canard croisé.
Le canard croisé ayant dix-huit pouces de longueur est pareillement sauvage en Europe. Il est marqué de noir et de blanc mais d'une manière bien singulière, ayant sur le dos blanc, et sur les ailes de la même couleur, une belle croix noire. La tête est ornée d'un huppe noire et blanche.
Le canard domestique.
No. 7. Le mâle.
No. 8. La femelle.
Les marques et les couleurs des canards varient beaucoup, il y en a de huppés et ete non-huppés. Les mâles (Fig. 7.) ressemblent pour la pluspart aux canards sauvages, surtout par leur tète verte, leur poitrine brune, et le miroir sur les ailes. On les met an nombre de la volaille bien utile de la baffe-epur, leur chair étant de bon goût, et Leur duvet non. laus utilité dans le ménage.
Le canard musqué.
No. 9. Le mâle.
No. 10. La femelle.
Le canard musque est originairement du Bresil et vit en Europe parmi la volaille dormftique. Il est long de vingt-quatre pouces, et a une chair d'an très-bon goût, excepté celle de la tete, qui sent le musc, dont cette espèce a tire le nom. Les màles sont couverts d'un noir-brunâtre, out les ailes blanches, et autour des yeux une peau nude rouge et pleine de verrues. Les femelles plus petites sont marquées de brun de blanc et de noir.
Ad99998 02 098a/freQuadrupèdes. XLVIII. Vol. II. No. 96.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE SOURIS.
No. 1. La Souris d'ail.
Elle vit dans la Russie et la Sibérie; sa couleur est d'un gris jaunâtre très foncé et la longueur est de 4 pondes. Elle se nourrit des oignons de l'ail sauvage, et en amasse de grandes provisions dans ses trous; les Russes recherchent ces derniers et en enlèvent les provisions.
No. 2. La Souris d'oignons.
Cette espèce de Souris se trouve dans la Sibérie orientale, et vit sur les montagnes, où elle fe creuse des nids sous le gazon avec une quantité d'ouvertures, et dont chacun contient toujours la famille d'une seule année. Sa longueur est de 4 pouces, sa couleur d'un jaune grisâtre, et la nourriture consiste dans les oignons de différentes espèces d'herbes, qu'elle cherche sous la terre et dont elle sait des provisions.
No. 3. La Souris économe.
Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente pour la longueur, la figure et la couleur. Elle se trouve dans la Sibérie, et en Kamtschatka; elle vit dans des terrains humides où elle ressemble dans l'es trous de grands provisions de racines douces, qu'elle se donne le foin de nettoyer très proprement; les habitans du pays recherchent beaucoup ces racines et s'en servent pour leur nourriture. Ce qui eit le plus remarquable dans cette espèce de fouris, c'est l'instinct irrésistible qui les porte à faire en grands troupes de longs voyages, et toujours en ligne droite vers le Nord-Ouest. Elles traversent alors à la nage, avec beaucoup de hardiesse, les rivières et les lacs qui s'opposent à leur passage. Ces voyages sesont toujours au prîntems, et dans le mois d'Octobre elles retournent de la mème manière en Kamtschatka; mais un grand nombre en devient pendant la route la proie des oiseaux, des renards et des poissous.
No. 4. La Souris sociale, ou de Tulipe.
Elle se trouve dans la Russie méridionale et vit paieillement réunie en familles sous la terre; sa nourriture principale consiste dans les oignons de la. Tulipe sauvage; c'est aussi ce, qui lui a donné sou nom.
No. 5. La Souris d'Iris.
Elle ressemble beaucoup à la précédante; on la trouve aussi dans la Sibérie, où elle se nourrit principalement des oignons de l'Iris sauvage. Elle sait aussi, comme la fouris économe, des voyages, en grands troupeaux.
No. 6. La Souris d'Ural.
Cette espèce de souris habite les montagnes d'Ural en Russie. Sa longueur est de 3 pouces, sa couleur d'un brun jaunâtre, tachetée sur le dos et blanche au ventre. Elle se nourrit de la mousse de rennes et de racines.
No. 7. Le Leming de Norvègue.
No. 8. Le Leming de Russie.
Cette sorte de souris est une des plus remarquables; il y en a d'eux espèces différentes, celle de Norvège et celle de Russie. Toutes les deux sont de la même longueur, d'à peu près de 4. pouces. La couleur du Leming de Norvègue est jaune tirant sur le brun, et tachetée en noir; celle du Leming de Russie est d'un jaune-roux avec des poils noirs ifolés et jettes au hasard. Les deux espèces de Lemings habitent des montagnes d'une hauteur médiocre, et fe nourrissent de racines et de mousse de rennes. Ils vivent sous la terre, et se creusent des tuyaux à travers la neige. Ils fe multiplient prodigieusement, et dans le tems de l'accouplement ils ont une odeur de mule. Les Lemings passent ordinairement tous les 10 ans en troupeaux d'une contrée dans l'autre. Dans, ces voyages ils fuivent toujours la ligne droite, et ne les entreprennent que dans les automnes qui sont fuivis d'un hiver rigoureux, lis commencent toujours le foir à voyager et continuent pendant la' nuit, mais pendant le jour ils le répofent. Tous ceux qui ne périssent pas dans. ces. voyage, reviennent régulièrement dans l'été prochain.
Ad99998 02 099a/freInsectes. XII. Vol. II. No. 97.
ANIMALCULES D'INFUSION.
On nomme Animalcules d' infusion les animaux d'une petitesse extrême, qui se développent et paroisent quand on a sait pourrir de l'eau versée sur des plantes, sur de la colle de sarine, ou sur du levain vieux, ou qu'on fait viellir et épaissir du vinaigre de bierre. Ils tiennent plus de la nature des vers que de celle des insectes ne sont presque point visibles à l'oeil nud, et ne se découvrent que par le moyen d'un bon microscope. C'est principalement dans les eaux donnantes où il y en a grand nombre d'espèces. En voici quelques-unes que nous allons observer.
No. 1. Le Ver Utricule.
Quand on met une poignée de soin dans un verre vuide, et qu'on y verse de l'eau, il paroit après quelques jours un écume brun où le microscope fait découvrir une foule innombrable d'animalcules demi-transparentes, dont la forme et la couleur ne sont pas fixées, mais qui paroissent tantôt fourchues, comme nous fait voir la figure que voici (Fig. a.), tantôt oblongues, larges, longues, tantôt rondes; ils peuvent bien s'étendre et se remuent dans l'eau avec une grande agilité et vitesse, et ordinairement en spirale comme on voit Fig. b.
No. 2. 3. et 4. L'Anguillette de colle d'amidon.
Ces animalcules que la Figure 2. représente en grosseur naturelle dans une goutte d'eau de colle d'amidou, et la Figure 3. en grosseur microscopique, sont, pour ainii dire, de filets, dont la têteest arrondie en forme de masse. Elles sont transparentes, mais elles ont ordinairement dans l'intérieur une raye obscure. Elles vivent dans la colle liquide d'amidon et se désechent avec celle-ci. Mais elles revivent et reprennent toute leur agilité même après quelques années dès, que la colle d'amidon désechée a été détrempée et rendue liquide avec de l'eau tiède. Elles sont vivipares, comme fait voir le grossissement microscopique, Fig. 4. où il y en a quelques-unes de sécondées et de coupées.
Ad99998 02 100a/freMélanges. X. Vol. II. No. 98.
OBJETS MICROSCOPIQUES.
L'invention du Microscope est de îa dernière importance pour la Physique et pour I'Histoire naturale. C'est elle qui nous a fait découvrir une infinité de chöses hors de la portée de l'oeil nud: c'est eile qui nous a fait pénétrer la finesse infime de l'organisation, de la structuré des animaux, des plantes et des minéraux; merveilles, dont l'observation devient pour nous une source intarillable d'amusemens et de pîaifirs. On a plusieurs sortes de Microscopes; il y en a de. limples et de cotnposés; mais le plus merveilleux de tous, et qui expose à nos yeux étonnés les phénomènes les plus singuliers, c'est le Microscope solaire, dont nous verrons le detail dans la suite. Ce Microscope groflit les objets à notre gré" de sorte que dans une chambre obscure on peut donner à une puce la grosseur d'un cheval. A mesure que le Microfcope grossit les objets, il fait éclater la perfection souveraine des moindres ouvrages de la nature, et disparoître les sausses apparences dont le parent même les chef-d'oeuvres de l'art et de l'industrie, pour dérober à l'oeil nud leur grossiereté, et leur peu de valeur. Nous en verrons une preuve dans raignilîou de l'abeille et dans la pointe d'une aiguille très fine.
No. 1. et 2. Etincelles.
Qui auroit cru que les étincelles que nous voyons naître et s'évanouir au même instant, aient un corps réel et visible? C'est ce que nous fait pourtant remarquer la Figure 1. et 2. Les étincelles sorties d'un susil ne sont autre chose que des parties infiniment petites d'acier, détachées, et échaussées jusqu'à rougir parle coup d'une pierre à feu, et puis changées en scories de métal. Ainsi ayant battu le fusil au dessus d'une feuille dé papier blanc, on y aperçoit de petits points noirs d'une finesse extrême (Fig. 1.). Ces points mis sous le Microscope paroissent en formes très variées (Fig. 2.); on voit bien clairement que les figures a. a. a. a. ne sont que les petits morceaux détachées de la pierre à fusil, et une les formes b. b. b. b. sont les petites parties détachées de l'acier, qui s'étant enstammées et à demi fondues ont pris les formes frisées que voici.
No. 3. et 4. Aiguillon d'abeille et pointe d'Aiguille.
La Figure. montre la grosseur naturelle de l'une et de l'autre pointe très-sine; la Fig. 4. eu représente le grossissment microscopique et fait voir jusqu'à quel point l'art le cède à la nature; car la pointe extrêmement polie d'une aiguille d'Angletere, même de la sorte la plus fine, n'est qu'un pieu grossier et troué, comparée a l'aiguillon grossi, mais toujours poli et extrêmement pointu; et qui plus est, cet aiguillon très-fin et délié a des parties et des membres encore plus, sins, comme nous allons voir tantôt.
No. 5. Parties intérieures de l'Aiguillon d'Abeille.
La figure précédente ne nous a montre que l'enveloppe de cet aiguillon. Dès que l'abeille pique, cette enveloppe se separe en deux moitiés on gaines (Fig. c. c.); c'est de là que la playe est percée par l'aiguillon, qui moyennant les muscles Fig. g. g. g. g. seringue dans cette playe une goutte d'une humidité caustique, qui sort de la petite vessie de venin (Fig. d.); l'aiguillon muni de quantité de crochets (Fig. f. f.) tient à la playe, et sert à l'enflammer.
No. 6. Langue ou trompe de l'Abeille.
La trompe de l'abeille n'est pas moins sine et admirable que son aiguillon. Fig. b. b. en est la gaine extérieure; Fig. i. i. la gaine séconde; Fig. k. k. la gaine intérieure, et Fig. l. la langue où ta trompe même dont l'abeille se sert a sucer le miel du nectaire.
Ad99998 02 101a/frePlantes. L. Vol. II. No. 99.
ARBRES REMARQUABLES.
No. 1. Le Bois satiné.
L'arbre qui nous fournit le Bois satiné, croit principalement dans la Jamaïque et parvient à une hauteur et à une grosseur très considérables. Ses feuilles ressemblent à celles de l'Acacie, ses fleurs sont blanches et laineuses, et sa semence est enfermée dans des gousses plattes, noirâtres et ordinairement contorses au milieu. Cet arbre est remarquable par la beauté toute particulière de son bois, qui a un lustre moiré comme du satin. Oa le transporte en quantité immense dans l'Angleterre, où l'on s'en sert comitfe du bois d'Acajou pour en faire les meubles les plus superbes. De ce luftre satiné du bois l'arbre a reçu sen nomj les Anglois l'appellent Satin wood tree.
No. 2. Le Bois d'Acajou.
L'arbred'Acajou ou d'Anacarde est remarquable à deux égards; d'abord par la singularité de son fruit, et ensuite par son bois superbe qui est de couleur rouge-brunâtre, parsemé de veines et dont on fait les plus belles menuiseries et tabletteries; L'arbre croit dans la Jamaïque, et dans plusieurs isles das Indes occidentales. II atteint une hauteur de 20 pieds et une grosseur de deux pieds. Ses feuilles sont d'une figure ovale et d'une couleur verde très foncée; aux bouts des branches il porte des fleurs rouges en bouquets, qui exhalent une odeur fort agréable. Son fruit est d'une structure tout - à fait singulière; il cohsiste en deux parties; dans le fruit proprement dit, qui est charnu, de couleurs rouge et jaune et de la grosseur d'un oeuf d'oie, il renferme une chair blanche dont on tire le suc, qui est d'un goût aigrelet et très agréable; on ne mange pas la chair même. Au bout de ce fruit charnu il se trouve une noix noire en forme de roignon de lièvre, dont l'écaillé extérieure est dure et compose de deux moitiés. Cette noix renferme un noyau, semblable à une amande, d'un goût excellent et qu'ordinairement on mange grillé. L'écaillé cependant contient un poison violent. Aussitôt que les fleurs commencent à se fanner à une branche de cet arbre, il se montre d'abord la noix, et lorsque celle-ci est parvenue à sa maturité, elle est suivie du fruit charnu. Il se trouve pour la plupart trois fruits à une seule tige.
Ad99998 02 102a/freOiseaux. XXVII. Vol. II. No. 100.
OISEAUX AQUATIQUES DE PLUSIEURS ESPÈCES.
No. 1. La Cercelle.
La Cercelle, ayant à peine quatorze pouces de longueur, vit ordinairement sur les rivages des mers de l'Europe et de l'Asie, et c'est par là et par sa petitdïe qu'elle se distingue des canards sau vages ordinaires. Elle est marquée de brun et de blaue, et a les ailes miraillées de verd.
No. 2. Le grand Plongeon ordinaire.
Ce Plongeon de rleux pieds de longueur Le ïrouvani sur les côtes de la mer crû nord entier, est. marqué de noir et de blanc, et Te distingue surtout par sa tète haute et pointue. Il niche aux arbres-près de rivages, et se nourrit de poissons.
No. 3. Le grand Plongeon à la tête rouge.
Ce Plongeon rivant, en troupes sur les côtes septentrionales de l'Europe et de l'Asie, a vingt et un pouces de longueur, la tête et le cou couverts d'un brun-clair, la poitrine et le ventre blancs, et le dos gris. Il plonge à merveille, poursuivant les poissons même sous la surface des eaux. Son duvet est presque de la même bonté que les édredons, parmi lesquels il est aussi mêlé.
No. 4. Le Plongeon du Groenlande.
Il vit dans le Groenlande et dans les pays les plus septentrionaux, a quatorze pouces de longueur, plonge et se nourrit de poissons. Il est ordinairement blanc et noir. Les Groenlandois se servent de sa peau pour s'en faire des vètemens.
No. 5. Le Plongeon Loëre.
Il est long de douze pouces et vit sur les lacs de la Norvège et de la Suéde. Il a un collet autour de la lète, et au deffus des yeux deux plumets qui ont l'air des oreilles, ce qu lui donne une figure bien singulière.
No. 6. Le petit Plongeon.
Le petit Plongeon, au dessus brun et au dessous blanc, vit sur les étangs solitaires et sur les petits lacs de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Il bâtit au milieu de la sursace des eaux un nid grand et nageant, et se nourrit de poissons et d'insectes aquatiques.
No. 7. La Mouette brune.
La Mouette brune qui est la plus ordinaire, est naturelle en Europe, dans l'Amérique septentrionale et en Asie. En hiver elle passe dans les pays méridionaux. Elle a vingt trois pouces de longueur, est blanche, et a le dos et les ailes couvertes d'un gris-brun. Elle se nourrit de poissons et principalement de harengs; c'est pourquoi elle suit toujours les pécheurs de ces poissons, lesquels la voient souvent s'emparer hardiment de leur capture.
No. 8. La petite Mouette.
Elle vit dans les pays les plus septentrionaux, et est de seize pouces de longueur. Sa couleur principale est gris-cendrée. Elle a la queue et les ailes comme l'hirondelle, des poissons pour nourriture, et une chair de très-bon goût.
No. 9. La Fouque ordinaire.
Elle vit dans toute l'Europe, l'Asie et l'Amérique sur les marais et sur les étangs, se nourrit de petits poissons et d'insectes, a. quatorze pouces de longueur, et est ordinairement noire de couleur. Au dessus de sou bec elle a le front nud et gros-rouge. Sa chair sentant l'huile de poisson n'est pas mangeable.
Ad99998 03 003a/freMélanges d'objets. XI. [sic] Vol. III. No. 1.
LA LUNE ET SES MONTAGNES.
En regardant dans une nuit bien claire la pleine une, nous y appercevons à l'oeil nud bien des taches claires et obfcures. Mais des téléfeopes bien grossissants nous y sont entrevoir des payfages nuancés et variés de plaines, de montagnes, de vallées, de chaînes de montagnes, de montagnes annulaires et de points ombrés, tout comme fur la furface de notre globe: mais on n'y peut distinguer ni des marques de rivières ni de mers, et il est bien vraisemblable que la lune n'a ni eau ni atmosphère. Comme nous voyons toujours la même face de la lune, les obfervations réitérées des afîronomes nous en ont procuré une carte, dont nous allons cpnnoitre le détail.
No. 1. Carte de la lune.
La carte de la lune nous répréfente une quantité de taches et de points clairs et obfcurs. Ceux qui en. sont les plus clairs, sont probablement les montagnes les plus hautes, qui félon toutes les apparences tirent leur origine de volcans. Les taches grifes sont des montagnes d'une hauteur médiocre, et celles qui sont groffes et plus obfcures, sont apparemment des plaines, où il y a peut-être quelque végétation. Comme les astronomes ont donné des noms à toutes ces taches et contrées pour pouvoir les défigner dans leurs observations des éclipses de la lune, nous en ferons l'énumération suivant la nomenclature de Riccioli laquelle est aujourd'hui la plus usitée. Ce sont principalement les points suivants marqués de nombres et de lettres. 1) Grimaldi. 2) Galilée. 3) Aristarche. 4) Keppler. 5) Gassendi. 6) Schickard. 7) Harpale. 8) Heraclide. 9) Landsberge. 10) Reinold. 11) Copernic, 12) Hélicon. 13) Capuane. 14) Bouliaud, 15) Eratosthène, 16) Timachores, 17) Platon. 18) Archimède. a. Ârate. 19) Isle de la baye moyenne. 20) Pilate. 21) Tycho. 22) Eudose. 23) Aristote. 24) Manilius. 25) Meneläus. 26) Hermes. 27) Posidonius. 28) Dionyse. b. Vulcain. d. Albategnius. 29) Pline. 30) Cyrille. 31) Fracastor. 32) Promontoire aigu. 33) Messala. 34) Promontoire de fommeil. 35) Procle. 36) Cléomède. 37) Snell. 33) Pelau 39) Langrène. 40) Taruntius. A. Mer d'humeurs. B. Mer de nuages. C. Mer de pluyes. D. Mer de nectar. E. Mer de tranquilité. P. Mer de ferénité. G. Mer de fécondité. H. Mer d'Eris.
No. 2. 3. 4. Profils des hauteurs des montagnes de la terre, de la lune et de Vénus.
Une infinité d'observations et de calculs astronomiques ont fait trouver que les montagnes de la lune surpassent de beaucoup en hauteur celles de notre globe, et que celles de Vénus sont infinement plus hautes que celles de notre terre. Comme le diamètre de la lune ne fait que 3/11 de celui de notre terre, les plus hautes montagnes de la lune sont, suivant ce rapport, plus de 4 1/2 fois plus hautes que le pins hautes montagnes de la terre. Mais mesurées fur une mésure commune, les hauteurs des montagnes de Ja terre, de la lune et de Vénus auroient, suivant les observations les plus nouvelles de Mr. Schröter, à peu près les rapports répréfentés par leurs profils fig. 2, 3, 4, et a montagne la plus haute de la terre seroit haute environ de 3000 toises; la montagne la plus haute de la lune de 4000, et celle de Vénus de 22500; mais l'atmosphère la plus deuse de la terre plus de 4000 toises, et celle de Vénus de 6500. Quelles, merveilles étonnantes de la nature!
Ad99998 03 004a/frePlantes. LI. Vol. III. No. 2.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. L'aloës vulgaire.
La patrie de l'aloës est originairement l'Afrique tt les Indes orientales; mais aujourd'hui on le trouve mètne dans les parties méridionales de l'Europe où il croit naturellement. Un arbrisseau à feuilles bien épaiffes, charnues et épineufes pouffe une tige de 3 pieds de hauteur qui porte des fleurs jaunes à forme de tuyaux. Il y a plufieurs fortes d'aloës qui laiffent dégoutter de leurs feuilles un suc réfineux et pitniteux, qui est fréquemment recueilli et féché en Afrique et transporté enfui te en Europe, où on le vend atix droguiftes sous le nom bien connu de résine d'aloës. L'Agave, autre espèce d'aloës bien différente de la précédente, est naturelle en Amérique; elle croit pourtant aussi en Italie et en Espagne, et fe trouve sonvent même dans les serres d'Allemagne. Elle est bien grande, porte des seuilles très épineufes et à peu près de Pépaiffeur d'une main, est en fleurs entre le 20 ieme et 30 ieme année de son age, et pousse alors une tige grosse environ de 4 pouces et haute de 15 pieds. Cette tige porte dans la partie supérieure des bouquets en grappes compofés de fleurs dont le nombre va souvent jusqu'à 4000. Des filaments de ces fleurs que l'on traite en lin, fe sont en Italie, en Espagne et en Amérique de très-belles étoffes, dites écor.ce d'arbre, qui ont le luisant de la l'oie, mais qui sont pourtant un peu plus roides.
No. 2. Le laser ou l'assa foetida.
Cette résine pitnitense bien connue, et nommée en allemand Merde de diable à cause de sa puanteur pénétrante, vient d'une plante qui croit naturellement en Perse et se nomme laser. La racine laiteuse de cette plante, dont le fuc condensé fait la résine puante en queftion, est noire et pouffe par un arbriffeau de feuilles de racines une tige de 3 pieds de hauteur, qui porte des fleurs blanches, et des graines de fem en ce brunes et larges. Les Perfans fe fervent de la résine mentionnée pour en affaiffonner quelques uns de leurs mets, ce qui se fait de même ça et et là dans les cuifines des grands de l'Europe. Mais elle est principalement employée comme un névritique bien excellent; et c'elt pourquoi elle fait un article fort considérable de commerce. Dans les vaisseaux qui en portent, les facs remplis de cette drogue sont suspendus aux mâts, parçeque les mariniers ne sauroient en supporter la mauvaise odeur.
Ad99998 03 005a/freOiseaux, XXVIII. T. III. No. 3.
OISEAUX DE MARAIS REMARQUABLES.
La bécasse de forèts. No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle.
La bécasse de forêt est à peu près de la grandeur d'un perdrix, marquée de la couleur de rouille, d'un brun noir et de jaune. Elle a le bec long, aime les marais et les forêts marécageufes et se nourrit de vers qu'elle tire de la terre au moyen de son bec bien long. En hiver elle passe en troupes d'Allemagne en France, en Italie, même en Afrique, et au printems le vent humide d'ouest la fait repasser. Sa viande et fes boyaux avec l'ordure qui s'y trouve est eltimée une friandise d'un goût exquis, et c'eft pourquoi on les pourluit fort au printems et en antomne.
No. 3. La chovrette volante.
Cette bécasse plus petite qne la précédente est environ io pouces de longueur, d'une couleur brune et grise claire, et vit dans les contrées plus tempérées de presque toute l'Europe!et de l'Asie aux lieux marécageux, couverts de jonc et de tourbe. Elle se nourrit de même de vers de marais. En automne elle passe aussi dans des climats plus chauds-. Sa viande est trouvée aussi délicieuse que celle de la bécasse de forets.
Le coq de combat. No. 4. Le mâle. No. 5. La femelle.
Le coq de combat est de l'espèce de cheva, a environ 12 pouces, de longueur et vit aussi aux rivages marécageux des rivières, où il se nourrit d'insectes. Il aime extrêmement à combattre, surtout au tems d'accouplement. Dans le combat son long collet de plumes se dresse en avant comme une assiette retournée, ce qui lui donne un air bien farouche et terrible. La couleur et le dessein du coq île combat varient autant que ceux de nos poules et pigeons domestiques.
No. 6. Le vanneau.
Le vanneau, aussi de l'espèce de chevaliers, vit presque dans toute l'Europe aux prés marécageux; il est de la grandeur d'un pigeon, long de 4 pouces, a le dos, les ailes, la poitrine changeants d'un brun verciàtre, la gorge et le ventre blancs, et sur la tête un plumet penchant. Il couve dans les joncs, et en volant en grands détours autour de son nids et criant Kibits - Kibits, il le fait découvrir lui même. Sa chair est mangeable; ses oeufs sont pourtant plus recherchés comme une friandise.
No. 7. Le coureur de sable
Cet oiseau a environ 12 pouces de hauteur est gris soncé tacheté un peu de blanc, et vit en Europe sur des rivages fablonneux, où de fes jambes longues et déliées il court en troupes.
No. 8. Le pluvier verd.
Le pluvier verd est long de 11 pouces, gris et brun verdàtre de couleur, et vit chez nous aux champs et aux prés marécageux. Sa viande est d'un gout exquis.
Ad99998 03 006a/freQuadrupèdes, XLIX. T. III. No. 4.
SOURIS DE PLUSIEURS ESPECES.
No. 1. Le souri de Labrador.
Ce souri vit dans la terre de Labrador aux environs de la bay d'Hudson dans l'Amérique le plus septentrionale, où il cherche des racines en souillant dans la terre. Il a 5 pouces de longueur, la tète et le dos gris foncés et le reste changeant d'un gris clair. Sa peau dont le poil est fin, serré et bien long, fournit une fourrure assez bonne.
No. 2. Le souri de landes.
Le souri de landes a à peu près 4 pouces de longueur, le dos gris brun, le ventre et les pieds gris. Cet habitant des landes de Sibérie demeure dans de petites collines et se nourrit de plusieurs fortes de racines.
No. 3. Le mangeur de ris.
Il a à peine la grandeur du précédent et est presque de la même couleur. Il vit sur les montagnes de la Russie méridionale et se nourrit principalement de ris, d'où il a tiré le nom.
No. 4. Le souri tacheté.
Ce souriceau bien poli est aussi habitant de Sibérie, où il demeure sous le sable et se nourrit de plusieurs sortes de graines d'herbe. Il a 3 pouces de longueur., la tête et lo dos gris et rayés de brun, le cou et les côtés tachetés d'un jaune grisâtre, bordé de brun.
No. 5. Le souri furoucle.
Ce souri, vivant près de rivages d'Ob, long de trois poncés et très joliment marqué, a la tète et le dos d'un brun clair avec une raye noire qui va des oreilles jusqu'à la queue. Il se nourrit de graines d'herbe comme le précédente.
No. 6. Le taupe -fouri.
Le taupe-souri est de l'espèce de rats de champs à tète grosse qui n'ont, ni oreilles ni queue. Il a à peu près 4 pouces de longueur, le dos brun et les côtés jaunâtres. Il vit dans la Russie méridionale, fouille sous le gazon comme la taupe, et se nourrit de plusieurs fortes de racine.
No. 7. Le Blessmoll.
Cet animal est surtout naturel au Cap de bonne espérance, où creusant des tuyaux dans la terre, il fait des dommages aux jardins. Il est à peu près long de 6 pouces, gris brun et jaunâtre de couleur, et a les oreilles et le museau tachetés d'un jaune clair. II se nourrit de racines douces et de fruits de jardins. On a bien, de la peine à l'extirper.
Ad99998 03 007a/freInsecte XIII. Vol. III. No. 5.
AILES DE PAPILLONS.
Les belles couleurs que nous voyons briller sur les ailes des papillons et qui nous paroissent une poussière colorée que l'on peut facilement ôter avec les doigts, sont autant de petites plumes très-variées, dont les tuyaux bien courts tiennent à la peau de l'aile et lesquelles sont placées Finie »ur l'autre comme les tuiles sur les toits des maisons. C'est ainsi que se réprésente une aile de papillon regardée par le microscope, comme sont voir, les figures suivantes.
No. 1a. Une aile dé papillon en grosseur naturelle.
No. 1b. La même grossie par le microscope.
Les petites plumes colorées y paroissent déjà papelonnées où rangées en écailles, et s'étendent sur toute la surface de l'aile; les poils au bord de cette aile se découvrent de même.
No 2. Autre aile de papillon réprésentée d'après nature.
No. 3. Le petit oeil coloré sur la même aile grossi par le microscope.
C'est la petite tache ronde et rouge c, dont les petites plumes colorées se montrent ici couvme des écailles, pointues.
No. 4a. Aile d'une' mouche ordinaire en grosseur naturelle.
No. 4b. La même grossie.
Les ailes de la mouebe ordinaire n'ont point de poussière colorée, et ne sont qu'une peau ornée d'un verd bleuâtre changeant de rouge, étendue entre des nerfs bien forts, et garnie de petits poils d'une finesse infinie.
No. 5 Une petite glace parsemée de poussière colorée de papillon.
Ce duvet coloré de papillon vu par le microscope, paroit en formes très-diverses. On le voit Fig. d. en haut avec trois points obtus et avec deux arcs.
Fig. e. avec 4 points obtus.
Fig. f. avec 2 points obtus et 3 arcs.
Fig. g. fermé d'un seul arc.
Fig. b. ondoyé.
Fig. i. en ligne serpentante.
Fig k. dentelé.
Fig. l. et m. marqué de rayes longues et étroites.
Fig. n. dentelle en haut,
la surface pliée en éventail de manière que le côté gauche des plis est bleu, et l'autre côté coloré. Voilà la structure du duvet du papillon bleu et changeant, et de ceux dont les ailes supérieures, vues du côte gauche, sont d'une couleur bleue luisante et d'une couleur brune, vues du côte droit.
Ad99998 03 008a/freMélanges, XII. Vol. III. No. 6.
TELESCOPE DE MR. HERSCHEL.
Le télescope prodigieux de Mr. Herschel, celèbre astronome Anglois, est établi a Slough à vingt lieues angloises de Londres. C'est par cet instrument étonnant que ce grand homme découvrit la nouvelle planète Uranus et quantité d'autres nouvelles étoiles. C'est un des télescopes à miroir, comme on les appelle, auquel Mr. Herschel donna une toute nouvelle construction, et comme à cause de sa grandeur énorme et pour le méchanisme de le traiter, il ne pouvoit être transporté en aucun bâtiment, il se trouve à l'air avec son echaffaudage également énorme et ingénieux, comme nous le voyons ici. Pour l'échaffaudage, il a 50 pieds de hauteur et sa base ronde à 40 pieds de diamètre. Son piédestal C se meut sur de forts rouleaux au dessus d'un fondarnent fort uni de pierres A et presque au rez de chaussée. C'est sur ce piédestal et sur se fondement, qu'il y a deux couples d'eschelles doubles, CC, BB et DC, affermies en haut par la traverse CB et par le reste des arcs boutans des liens, et de la charpenterie ingénieuse qui forment une espèce de pyramide. Entre ces deux couples d'échelles se trouve le tube prodigieux da télescope fait de fer battu J long de 39 pieids 4 pouces, large de 4 pieds 10 pouces, suspendu par le moyen de chaines et de cordes qui passent, par plusieurs poulies, et ont de la communication en bas avec les guindas F, G et H, méchaniques, de sorte que c'eft par là qu'on peut très facilement et par une seule main dresser, baisser et hausser, selon la situation des étoiles, ce tube énorme qui pese au de-là de 4000 livres, et de l'intérieur duquel on descend par des dégres. En bas, dans le fond du tube, se trouve le miroir de métal avant 49 pouces de diamètre et pesant. 2118 livres, qui à l'occasion de chaque obfservation y est mis de nouveau. Dans le pannier K qui à chaque inclination du tube est place horizontalement par la perche courbée à dents L est assis l'astronome voyant en bas dans le grand miroir par l'oculaire placé au bord du tube. M et N sont encore deux autres fièges pour l'astronome desquels il a besoin en de certaines occasions. De là il peut lui-meine très facilement régler le télescope par la manivelle Q. É est une petite galerie pour, le roi ou pour quelques autres amateurs de l'astronomie qui veulent observer quelque phénomène au ciel. En ce cas cette galerie peut être haussée en guindant jusqu'à l'ouverture du télescope. Sur le fondement de l'échaffaudage il y a à l'un et à l'autre côté du télescope deux cabinets. 0 et G, où du siege K et de la bouche de l'astronome descendent deux porte-voix, par lesquelles il peut dire à ses aides ses observations ou ses directions. Dans le cabinet 0 l'un des aides, assis vis à vis de deux pendules astronomiques, met aussitôt par écrit les obfervaiions suivies de l'astronome en y notant précisément le tems. L'autre aide assis dans le cabinet G donne au télescope par quelque méchanisme les situations les plus délicates sur la direction de l'astronome. Les effets étonnants de ce télescope prodigieux ont infinement avancé les progrès de l'astronornie moderne.
Ad99998 03 009a/frePlantes. LII. Vol. III. No. 7.
PLANTES DES PAYS CHAUDS.
No. 1. Le Pisang.
Le Pisang, cette plante superbe, tient plus de la nature des roseaux que des arbres, sa lige n'étant pas ligneuse et ayant des feuilles vertes comme le roseau. Il nait en Afrique et dans les deux Indes, pouffe une tige jusqu'à 20 pieds de hauteur et a des feuilles d'une grandeur prodigieuse, qui sont fouvent longues de 10 pieds, et larges de 4 pieds, feinblables à du papier et d'une couleur verte claire. De son sommet il pouffe une flèche longue et flexible dont l'extrémité fauve rougeâtre et jaune est toujours en fleurs; derrière la fleur se forment ensuite des masses à forme de grappes composées de fruits longs d'un verd jaune, qui ont l'air des concombres (Fig. a.). Les fruits ont une chair d'un verd jaune, des graines noires et creuses, et sont d'un goût excellent. Cette plante ne dure qu'un an et s'éteint dès que les fruits en sont mûrs. Du suc de ces fruits qui sont la nourriture ordinaire des habitans des pays chauds, se prépare aussi par la fermentation une boison fpiritueuse, et la tige de cette plante qui a quantité de fibres, est traitée en lin; On trouve les pisangs même fréquemment en Allemagne dans les serres des jardins.
No. 2. Le Papayer.
Le Papayer nait dans les deux Indes et porte des fruits affez grands d'une couleur verte jaune, qui ont l'air des mêlons et sont mangés de même cruds ou cuits. Ces fruits ont une chair jaune et des graines noires (Fig. b.) Le Papayer prend une hauteur de 18 à 20 pieds, a une tige verte et creuse et point de branches. Il pousse ses grandes feuilles en éventait immédiatement de son sommet comme le palmier. De ses fleurs petites et blanches, qui sortent de la tige entre les feuilles, se forment les fruits tout autour de cette tige. De l'écorce de l'arbre déseché se sont des cordes, et le .tronc creux fert à en faire des gouttières. Les feuilles servent aux négres de savon pour laver, et les queues creuses de ces feuilles à on faire des tuyaux de pipes à fumer.
Ad99998 03 010a/freQuadrupèdes. L. Vol. III. No. 8.
LIEVRES ET LAPINS.
Le lièvre se trouve dans les Zones tempérées de presque toutes les parties du monde. Sa viande est un gibier de bon gout. Sa peau ne fournit pas une fourrure bien précieuse, mais le poil en est une marchandise très eftimable pour ]ps chapeliers qui s'en fervent pour en faire de fins feutres. Il y a plusfieurs espèces de lièvres.
No. 1. Le lièvre ordinaire.
Le lièvre ordinaire d'une couleur gris jaune a environ deux pieds de longueur et vit principalement en Europe. 11 se nourrit dans les champs, et surtout de jeunes bleds et légumes en herbe. Il est timide et peureux, et il n'y a pas moyen d'en faire un animal parfaitement domeftique.
No. 2. Le lièvre cornu.
Le lièvre qui se trouve bien rarement et par individus, est une variété bien singulière de l'espèce précédente, Ses cornes qui ne sont probablement qu'un jeu de nature, sont à peu près de la grandeur de celles d'un chevreuil. On en fait voir comme des raretés dans des cabinets de curiosités de la nature.
No. 3. Le lièvre blanc du Nord.
Le lièvre blanc, qui passe d'un quart en grandeur le fièvre ordinaire, est blanc en hiver et gris pendant l'été. Il se trouve en Ecosse, en Suède, en Livonie et généralement dans les climats plus froids de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Sa peau à poil blanc est une fourrure d'un valeur médiocre, mais la viande en est inférieure à celle d'un lièvre ordinaire.
No. 4. Le lièvre d'Amérique.
Le lièvre d'Amérique qui n'est pas plus grand que le lapin, se trouve principalement dans l'Amérique feptentrionaîe aux environs de la bay d'Hudfon. Il est gris-brun pendant l'été, et en hiver il prend aussi une couleur blanche. Ce sont ordinairement des arbres creuses où il aime à demeurer.
No. 5. et 6. Le lapin.
Le lapin est originairement naturel dans les climats plus chauds, principalement en Espagne et en Italie; mais se multipliant d'une vileue étonnante son espèce se trom è répandue dans toute l'Europe. Il n'a que 18 pouces de longueur. Le lapin fauvage (Fig. 5.) est d'une couleur grise brune et demeure dans des cavernes de rochers et dans des tuyaux de terre qu'il creuse. Le lapin domestique (Fig. 6.) qui est noir blanc et tacheté, est entretenu et nourri dans les maisons.
No. 7. Le lapin d'Angore.
Le lapin de cette espèce, qui est la plus utile, vient originairement d'Angore en Syrie. II a un poil soyeux, qu'il jette presque tous les mois, et dont se sont les draps les plus beaux, des bas, des gants, des chapeaux et d'autres marchandises semblables. Il y en a de jaunes, de gris, de noirs, de blancs et de piufieurs couleurs. Depuis quelque tems on les entretient avec foin en tous les lieux d'Allemagne, parce que son poil excellent sert à remplacer parfaitement la Vigogne bien chère d'Amérique.
Ad99998 03 011a/freOiseaux. XXIX. T. III. No. 9.
HIRONDELLES DE DIFFERENTES ESPECES
Parmi tons les oiseaux les hirondelles se signalent le pins par la rapidité cle leur vol, par leur ftmeture et par leur manière de vivre. Elles ne marchent presque point du.tont, à quoi leurs petits pieds, comme talons propres à ne faire que s'accrocher, ne sont nullement faits. Elles aiment à demeurer près des eaux, se nourrissent d'infectes qu'elles prennent en volant, et vivent presque toujours en vol. Pour leurs nids, elles les construisent avec de la terre graisse humectée, avec fumier et avec paille; elle les attachent en les cimentant au défions des toits des maisons. En hiver elles pailent en troupes confidérables dans les pays plus chauds. Mais il y en a qui restent chez nous et s'engourdissent en monceaux dans des arbres creux, dans des masures, ou dans les eaux. An printems leur rétour est pris pour un heureux présage de beau teins. On connoit jusqu'à préfent 37 espèces d'hirondelles exotiques et de nos climats, des quelles les fnivantes sont les plus connues.
No. 1. L'Hirondelle des prés.
Cette hirondelle a 6 pouces de longueur, la tète, le dos et la poitrine noirs, le ventre, les ailes et la queue changeants dç la couleur de l'acier bleu, la gorge et lé front bruns rouges. Elle bâtit ton nid ouvert aux faites, et dans les villages aux entrées des roaifons et aux étables, aimant à, vivre avec les hommes. Elle couve deux fois par an et le gazouillement feible du mâle n'eft nullement desagréable.
No. 2. L'Hirondelle de murailles.
L hirondelle de murailles a 8 pouces de longueur; elle est noirätre et a la gorge et le front blanchâtre. Elle vit solitaire dans les tours et dans les hautes masures et ruines, où elle fait son nid et d'où pour la plupart du tems elle ne sort que le matin et le soir. Elle vole rapidement et ne couve qu'une fois par an.
No. 3. Le Martinet.
Le martinet fe plait aux villes, où il établit son nid en voûte ronde au dessous des toits et pour la plupart au dessus des plus hautes fenêtres. Il na que 5 pouces et demi de longueur, et est plus petit que l'hirondelle des prés, il a la tète, le chignon, les ailes et la queue brunâtres noirs, mais la gorge, la poitrine, le dos et les pieds blanc. Il couve trois fois par an, et arrive le premier chez nous au printems.
No. 4. L'Hirondelle d' au.
L'hirondelle d'eau est longue de 4 3/3 pouces. Elle est grise et a la gorge et la ventre blanc. Séjournant sur les rives des fleuves, elle y fait son nid dans des trous de la terre et ne couvé qu'une fois par an. En automne elle passe dans les climats plus chauds ou demeure chez nous dans le limon pendant l'hiver. La viande des petits est de très-bon gout.
No. 5. Le Crapaud volant ou la Tette-chèvre.
Le crapeaud volant ou la grande hirondelle est infiniment plus grand que le reste des hirondelles, ayant 10 pouces de longueur. Chez nous il habite dans des forêts fombres, où il se cache pendant la journée, craignant le jour comme les chouettes pour l'es yeux fendus et ne volant pour cela que le foir. Il 'se nourrit de papillons de nuit qu'il Taisit avec son bec largement fends. Il est gris, tacheté de jaune et de noir. La tradition qu'il tette les chèvres, d'où il a pris son nom, n'est qu'un conte.
Ad99998 03 012a/freInsectes. XIV. Vol. III: No. 10.
LA TÊTE D'UNE MOUCHE.
La tête d'une mouche ordinaire est un objet aussi admirable que tous les ouvrages du créateur,
répandus dans l'immensité de la nature. Nous allons la regarder analisée et grossie pour en connoître la structure merveilleuse.
No. 1. La mouche ordinaire en grosseur naturelle.
No. 2. La tête d'une mouche réprésentée grossie.
Cette figure fait voir les deux yeux hémisphériques et immobiles delà mouche, composés, comme tons ceux des insectes, d'un nombre étonnant d'yeux, l'un rangé h côté de l'autre, dans un filet à facettes, de sorte que la mouche peut voir en toute direction possible.
No. 3. Tète d'une mouche grossie davantage.
Cette figure représente la tète de la mouche partout hérissée de poils, puis ses antennes et sa trompe.
No. 4. 5. Trompe de la mouche représentée d'une manière double.
La trompe a au milieu une jointure et l'extrémité en est composée d'un lobe charnu à Crochet mobile, dont elle peut prendre et tenuferme plusieurs sortes de choses, comme fait voir Fig. 4. La longueur de ce lobe charnu, lequel s'ouvre par le moyen d'une jointure intérieure, va se doubler quand la mouche veut sucer quelque chose; alors elle élargit la trompe en l'appliquant à la fluidité, comme on voit Fig. 5.
No. 6. La cornée d'une mouche réprésentée d'après nature.
No. 7. La même grossie.
La figure grossie montre bien clairement quel nombre prodigieux d'organes optiques est léuni dans un filet à facettes sur l'oeil hémisphérique. La mouche aime à nettoyer souvent ces yeux par ses deux pieds de devant hérissés, pour avoir toujours la vue bien éclaircie. Cette clairvoyance qui s'étend de tous côtés, fert très bien à défendre la mouche et d'autres sortes d'insectes, contre l'attaque de leurs ennemis.
Ad99998 03 013a/freQuadrupèdes. LI. Vo. III. No. 11.
LE MUSC.
Le Musc de Tibet.
No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle.
Le Musc a la figure et la grandeur d'un chevreuil, qui n'a que la moitié de son accrossement; il a pourtant la tête un peu plus grosse et ronde que celui-ci, et il n'a point de cornes. Le mâle a deux dents longues, avancées et courbées en bas. Il est marqué de brun, de jaunâtre, de blanc, et de noir, et la structure de son corps est; très-élégante. Il vit solitairement dans les forêts de sapin et dans les contrées montagneuses de Tibet et de la Sibérie méridionale. Il est: fort timide, sauvage et agile, se cache dans les fentes des rochers les plus hauts, et se nourrit de feuilles et de mousses. Ce n'est que du mâle que l'on tire la drogue précieuse et bien connue, le musc, dont on fait usage dans la médecine et dans les parfums. Il porte cette drogue dans une bourse de la grandeur d'un oeuf de poule, derrière le nombril. Ce ne sont que de petits grains noirs, qui ont l'air du fang coagulé, sont d'un goût piquant et amer, et ont une odeur extrêmement forte et infiniment divisible, de sorte que même après un grand nombre d'années on peut sentir où il y en a eu un morceau infiniment petit. Le meilleur musc est celui de Tibet, mais il est très-souvent falsisié.
No. 3. Le Musc d'Inde.
Ce Musc est beaucoup plus petit que le précédent, ayant à peine 1 1/2 pieds de longueur. Il est très-joliment; tacheté de brun, de blanc et de jaune, et n'a point de dents avancées et courbées comme le musc de Tibet. Il vit dans les contrées les plus chaudes des Indes orientales, et se nourrit comme le précédent.
No. 4. Le Musc nain.
Ce petit animal d'une taille extrêmement mince et jolie vit dans la Guinée en Afrique, et dans les Indes orientales. Il a la figure d'un chevreuil, mais il est à peine long de 9 1/2 pouces. Ses jambes ont la longueur d'un petit doigt et à peu près l'epaisseur d'un tuyau de plume; c'est pourquoi on en fait des tampons de pipe garnis d'or et d'argent.
Ad99998 03 014a/freMélanges. XVIII. Vol. III. No. 12.
PEAU ET SANG D'HOMME.
No. 1.-6. Peau d'homme.
La Peau de notre corps exactement observée,paroit comme un tissu merveilleux d'un nombre incroyable des fibres les plus fins; et vue par le microscope, elle nous répréfente un ensemble composé de lignes, de gerçures, de plis, de pores et d'écaillés. C'ert même à l'oeil nud que s'observe la formation de la peau, quoique d'une manière superficielle et grossière, comme par exemple Fig. 1. represente celle de la jointure supérieure d'un doigt; mais grossi en Fig. 2. elle paroit bien autrement. Un petit morceau de l'épiderme Fig. 3. se montre sous le microscope comme Fig. 4. convert d'un nombre infini de petites écailles, qui grossies par un microscope plus fort, paroissent oblongues et doubles, Fig. 5. Mais sur le petit morceau de peau grossi plus encore, Fig. 6., et pris des l'intérieur de la main, se montrent les pores dans leur ordre admirable et dans leur arrangement excellent, de forte qu'on ne peut f empêcher d'admirer et d'adorer le Créateur tout-puissant, qui même dans la texture extérieure de notre corps, a su disposer tout d'une manière si belle et si sage.
No. 7. 8. 9. Sang d'homme.
Notre Sang, la partie la plus précieuse des humeurs de notre corps, est composé d'une mélange de deux substances bien différentes; c'eit à dire, de la partie rouge, dit proprement fang, et de la partie plus pale, nommée Serum. Lorsque le sang n'est plus dans le corps, ces deux parties constituantes se séparent facilement. La partie rouge est composée de globules infiniment petits, comme nous voyons dans le grossissement microscopique d'une petite goutte, Fig. 7. Elle se coagule très-aisement, et dans ce cas le serum s'en sépare, comme fait voir la même figure, où le serum paroit concentré et réduit en forme de branches jaunes. Mais le serum dont se montre une goutte en grosseur naturelle Fig. 8, et grossie Fig. 9. paroit fluide, rouge, morte de couleur, et contient des parties de sel, principalement du sel ammoniac et du sel commun, qui se montrent d'abord sous la forme de cristaux, quand on régarde par le microscope une goutte de serum fechée sur un vitre, ou elle paroit comme la Figure 9.
Ad99998 03 015a/freOiseaux. XXX. Vol. III. No. 13.
MÉSANGES DE PLUSIEURS ESPÈCES.
Les Mésanges sont dés oiseaux petits, alertes et bien utiles, parce qu'elles le nourrissent
principalement d'insectes et d'oeufs d'insectes, et detruisent par là un nombre incroyable de chenilles et de leurs oeufs attachés a l'écorce des arbres. Comme elles pondent dix-huit à vingt oeufs et se multiplient d'une fécondité étonnante, le créateur semble les avoir destinées à empêcher la production trop grande des insectes nuisibles, et pour soutenir la balance dans la marche de la nature. Les espèces les plus connues chez nous sont les suivantes.
No. 1. La Charbonniere.
La Charbonnière ne se trouve pas feulement chez nous; elle vit dans tout le monde ancien. Elle a 5 1/2 pouces de longueur; la tête et le ventre sont noirs, les tempes blanches, la nuque et les côtes sont jaunes, le dos et la queue d'un gris bleu. Elle séjourne chez nous pendant l'hiver et couve trois fois par an.
No. 2. La mésange bleue.
Elle fe trouve dans toute l'Europe et est trèsjoliment marquée, le front et les joues étant blanches, le sommet de là tête et les ailes d'un beau bleu d'azur et le ventre gris-jaune. Elle ne couve qu'une fois par an; mais elle pond jusqu' à vingtdeux oeufs, et détruit principalement les oeufs de la chenille annullaire, si nuisiblés, collés aux arbres fruitiers.
No. 3. La Nonnette cendrée.
Elle est aussi grande que la précédente. La tête est noire, le dos et la queue sont gris bruns, le gosier et la poitrine d'une couleur blanche jaunâtre. Elle vit solitairement, préfère les sorets aux jardins, et se plait dans des lieux marécageux.
No. 4. La mésange a longue queue.
Elle est longue de 5 1/2 pouces; la queue en est plus longue que le corps; le sommet de la tête est blanc, et le reste du corps marqué de jaune, de noir et de gris. Elle est naturelle en Europe et dans les Indes occidentales, est bien vive et agile, grimpe aux arbres comme le pic, et fait son nid librement suspendu avec beaucoup d'art.
No. 5. La petite Charbonnière.
Elle habite les forets et les jardins de l'Euro pe et de l'Amérique septentrionale, a quatre pouces de longueur, la tête noire, la nuque et les deux côtés de la poitrine blancs; le dos, les ailes et la queue sont grises.
No. 6. La méfange huppée.
Cette espèce se trouve dans toute l'Europe; elle est longue de quatre pouces et d'une couleur gris rougâtre; autour du cou elle a un anneau noir, et sur la tête une huppe noire et blanche. Elle paroit seulement dans des pinaies grandes, vit solitairement, et ne s'apprivoise jamais.
No. 7. La Moustache.
Elle vit en Europe et au fond de l'Asie moyenne, où elle se trouve aux rivages des fleuves dans le jonc, des graines duquel elle se nourrit Elle a 6 pouces de longueur, la tête grise, la poitrine blanche, le dos et la queue d'un brun jaune Sous l'un et l'autre oeil elle a des houppes penchantes, noires et triangulaires, femblables à une moustache.
Ad99998 03 016a/frePlantes. LIII. Vol. III. No. 14.
PLANTES RÈMARQUABLES.
No. 1. Le Tulipier.
Le Tulipier croissant originairement dans l'A'meriqué septentrionale, est un arbre d'une hauteur et d'une grosseur assez considérable. C'eft principalement la culture des jardins et des plantations angloises, qui l'a fait connoître en Allemagne. Des fleurs vertes jaunes et rouges, en forme de tulipes, donnent à cet arbre un air superbe. Ses feuilles vertes ressemblent en quelque manière à celles de l'érable; mais leurs extrémités supérieures largement écourtées paroissent comme coupées tout net avec des cifeaux. Ses fleurs n'ont point d'odeur; fa sémence forme de petits tampons écailleux (Fig. a.) rangés les uns sur les autres, comme des tuiles. Cet arbre a un bois leger et blanc, qui est de peu d'utilité; mais l'écorce en est une drogue médicinale dont on se sert comme du Quinquina.
No. 2. L'arbre d'Anis des Indes.
L'Anisier des Indes est moins arbre qu'arbrisseau; il croit au Japon et dans la Chine et porte dans des capsules brunes et formées en étoiles, Fig. b., une fémence ovale et farineuse, laquelle est un arôme d'un goût agréable et doux, semblable à celui de l'anis. L'infusion en est prise comme un thé agréable; la sémence de cet arbre sert principalement aux distilateurs; ses fleurs sont rouges, et ses feuilles ressemblent à celles des saules. L'anis des Indes, venant cbez nous et par l'Angleterre et par la Russie, se vend dans les boutiques d'apothicaire, comme un de remèdes qui servent contre les maux de poi trine.
Ad99998 03 017a/freMélanges. XV. Vol. III. No. 15.
LA PLANETE SATURNE AVEC SES ANNEAUX.
La Planète Saturne nous fait voir un des phénotmènes les plus remarquables qui paroissent au
ciel. Après la planète Uranus elle est la plus éloignée du foleil. Elle est 1030 fois plus grande que la terre, et sa distance de notre globe est environ dix fois plus grande que celle du soleil, autour duquel elle n'achève son cours q'environ au bout de trente ans. Pour fournir à cette planète la lumière nécessaire dans cette distance bien grande, le Créateur lui a donné non seulement sept Lunes, mais aussi deux Anneaux: larges et plats qui se meuvent autour de son globe. Cet anneau double de Saturne ne se fait pas voir à l'oeil nud, mais il paroit bien clair par de bons téléscopes astronomiques.
No. 1. Saturne avec son anneau double.
La Planète Saturne nous paroit quelquefois entièrement ronde; puis l'anneau se montre comme une ligne droite aux deux côtés de la planète. Cette ligne va toujours en Pélargissant jusqu'à s'ouvrir et à former deux anses; de forte que dans sa largeur la plus grande on peut voir le firmament obscur entre la distance qu'il y a de l'anneau intérieur au corps de la planète, comme aussi dans lespace qu'il, y a entre les deux anneaux même. Le grand astronome Herschel découvrit, il n'y a; pas longtems, que cette planète est entourée d'un anneau double; c'est à dire, qu'un anneau large et un anneau étroit est placé l'un, à côté de l'autre, de forte que ce globe, régardé de haut en bas, pàroitroit avec ses, deux anneaux plats comme Fig. 2. Cet Anneau double est un corps solide, opaque et éclairé par le soleil; c'est ce que prouve l'ombre double qu'il jette sur le corps de Saturne; comme fait voir la Fig. 1. Sa grandeur est bien confidérable, son diamètre étant à peu près 26 fois plus grand que celui dé la terre, et la largeur de ces deux anneaux faisant 6 1/2 diamètres de notre globe; mais sa grosseur que la grande distance de notre planète ne permet pas de mesurer, paroit peu considérable. Ces deux anneaux sont aussi d'une largeur inégale; l'extérieur ayant à peine la moitié de la largeur de l'intérieur.
Ad99998 03 018a/freQuadrupèdes. LII. Vol. III. No. 16.
CAVIES DE PLUSIEURS ESPÈCES.
Les Cavies ont beaucoup de ressemblance avec les marmottes, vivent comme elles dans les
fentes des rochers et dans les souterrains, et se nourissent de plantes, de racines et de mousses d'arbre. Il y en a les espèces suivantes.
No. 1. Le Cavie du Cap.
Le Cavie du Cap, de dix-sept pouces de longueur, vivant au Cap et en Abyssinie, a la forme extérieure d'un petit ours. Il est grisjaune de couleur, a le ventre blanc, se nourrit de plusieurs sortes de plantes, de fruits et de racines, et aussi de mousses d'arbre, et s'engraisse extrêmement. Sa chair est mangeable et de bon goût. Il a une voix perçante et sifflante. Cet animal n'est pas farouche; mais étant irrité il se défend et mord.
No. 2. Le Cavie de Syrie.
Le Cavie de Syrie de dix-huit pouces de longueur, est plus bas que le Cavie du Cap. Le dos est gris foncé, et le ventre jaune. Il vit en Ethiopie et en Syrie dans les fentes des rochers, a la même nourriture que le précédent, et est un animal bien doux et timide; c'eft pourquoi pluiieurs douzaines de ces animaux vivent ensemble en petites troupes.
No. 3. Le Cavie de l'Amérique.
Cette espèce de Cavies se trouve dans l'Amérique septentrionale; ayant trois pieds de longueur, elle est plus grande que l'une et l'autre des especes précédentes. Elle vit et se nourrit de la même manière. Son histoire naturelle n'est pourtant pas trop connue jusqu'alors.
Ad99998 03 019a/freMélanges. XIV. Vol. III. No. 17.
POIL D'HOMME ET DE BETES.
La nature a donné aux hommes et aux bêtes le poil, pour en couvrir ou leurs corps entiers, ou
clés parties particulières de ces corps. Ce poil, plante dans la peau, efi pourvu de racines, de forte qu'il croît Lien vite et qu'ayant été coupé, il fe reproduit facilement. La firucture et la couleur en efi d'une différence extrême, et dans les hommes et dans les quadrupèdes, de même que dans les infectes. C'eft ce que l'on obferve quand on le regarde plus exactement par le microfeope, comme nous allons voir dans les figures Suivantes.
No. 1. Poil d'homme.
Le Poil de l'homme a une racine un peu grossie (Fig. a. et c.) qui le tient dans des petits creux de la tunique celluîeuse, et le nourrit par ses fibres très-déliés. Le long de ce poil va un tuyau très-fin, qui s'étend de la racine jusqu'à la pointe, et où circule un fuc nourricier brunâtre (Fig. a. et c.). Ce poil n'a point de rameaux; il montre pourtant fouvent aux cotés de petits noeuds comme s'il alloit pouffer quelques branches, comme fait voir Fig. b. Il faut que la pointe du poil (Fig. d.) soit fermée, et qu'elle ne' fe crêvasse pas. Au cas contraire le poil est malade et doit être écourté, poux qu'il puiffe continuer de croître.
No. 2. Poil de quadrupèdes et d'infectes.
La petite coulisse de microscope (Fig. f.) contient les Poils suivants d'une forme remarquable.
Fig. g. Poil de la crinière d'un lion. Il a un tuyau extrêmement fort.
Fig. i. Poil d'un ours brun. L'un et l'autre ressemble parfaitement à celui de l'homme.
Fig. h. et l. Poils de deux espèces de chenilles. Ils n'ont point de tuyaux; mais de dehors ils sont
hérissés de beaucoup d'épines, et c'est pourquoi il cause quelque douleur, quand on prend des chenilles dans la main, et que ses poils fins s'enfoncent dans les pores.
Fig. k. Poil d'une taupe. Il consiste d'une infinité d'anneaux, à peu-près comme un fil-d'archal
entortillé.
No. 3. Poil de Chevreuil.
Le poil de Chevreuil, dont Fig. m. montre quelques morceaux en grandeur naturelle, eJt d'une confiruction très-singulière. De fa racine jusqu'à la pointe il ne consiste que de petits hexagones, comme nous sont voir les fig. n., o. et p. qui montrent sa racine, un morceau du milieu, et sa pointe très-effilée.
Ad99998 03 020a/frePlantes. LIV. Vol. III. No. 18.
PLANTES MÉDICINALES.
No. 1. La Quinquina.
La patrie de l'arbre de Quinquina est le Pérou. Les feuilles en sont petites, ovales et laineuses, les fleurs rouges mortes de couleur, et la sémence brune. Il n'y a qu'un siécle et demi que le hazard fit découvrir les vertus médicinales que cette écorce très-célèbre montre dans les fièvres intermittentes, et c'est dépuis ce tems-là, qu'on écorche des arbres jeunes et vieux et qu'on transporte en Europe cette écorce en quantités énormes. Les rouleaux de cette écorce, au dehors grife brune de couleur, comme fait voir la Fig. a., n'ont que deux ou trois lignes d'épaifsseur. Ceux des jeunes arbres et branches sont les meilleurs. Il y en a trois sortes, savoir la blanche, la jaune et la rouge; mais elles ne viennent pas de la même espèce. La meilleure en est celle, qui vient chez nous par l'Angleterre. Cette écorce fait un article de commerce bien considérable.
No. 2. Le Jalap.
Le Jalap, dont nous connoissons la racine comme une médicine drastique, est de l'espèce des liserons. La Nouvelle Mexique et toutes les Indes occidentales en sont la patrie. Les feuilles de cette plante, qui s'entortille autour d'autres plantes et arbres et prend une hauteur de 8 a 10 pieds, sont très-inégales, de sorte qu'elles ne se ressemblent presque pas l'une à l'autre. La racine bulbeuse (Fig. b.), brune noire au dehors et grise-cendrée au dedans, se range dans les apothicaireries parmi les remèdes drastiques.
Ad99998 03 021a/freOiseaux. XXXI. Vol. III. No. 19.
POULES DE PLUSIEURS ESPECES.
Nos poules domestiques tirent leur origine des Indes orientales, où il y en a encore dans les
forêts des sauvages d'une couleur rouge-brune. Répandues presque par toute la terre, elles ont différemment dégénéré. Voilà l'origine des variétés de poules que nous connoissons à présént.
No. 1. et 2. Le coq et la poule domestique d'Allemagne.
Le Coq d'Allemagne a ordinairement 16, et la Poule 14 pouces d'hauteur. Le coq, pour'la pluspart très-joliment marqué, a une figure fière et magnifique. Son courage, qui demande le combat, le distingue sur tout le reste de la volaille domestique.
No. 3. La poule d'Angleterre.
No. 4. Le coq d'Angleterre. Les Coqs et les Poules d'Angleterre sont ordinairement plus grands que ceux d'Allemagne. Le coq est pour la pluspart haut de 17, et la poule de 16 pouces. Le coq jaune et blanc de couleur a le plumage court. La poule marquée de jaune, do blanc et de hoir est fort huppée et barbue et a la queue penchante. Les Anglois fe fervent de cette forte de coqs forts et courageux a leurs combats des coqs, divertissement du peuple lequel donne occasion à des hauts paris.
No. 5. et 6. Coq et Poule fans queue.
Cette sorte est un peu plus petite que l'ordinaire. Le coq est fans queue ainfi que la poule, Variété de la poule ordinaire, qui dépuis longtems s'eft multipliée régulièrement.
No. 7. La Poule frisée.
La Poule frisée que l'on dit venir de la Frise, est aussi une variété produite par le hazard, laquelle continue à se multiplier. Ses plumes se tiennent en haut et hérissées, ce qui ne lui donne nullement une belle figure.
No. 8. et 9. Poule naine. Coq et Poule.
La Poule naine vient originairement de la Chine. Elle a à peine 9 à 10 pouces de hauteur, est blanche de couleur, et a les pieds pattus. Les femelles pondent et couvent très-fréquemment, s'engraissent fort, et leur viande est de très-bon goût.
Ad99998 03 022a/freMélanges. XVI. Vol. III. No. 20.
ÉCAILLES DE POISSONS.
Les Ecailles dont se couvre la peau de la pluspart de poissons, sont corneuses. Dans chaque
espèce de poissons elles sont d'une forme particulière. Elles ont ordinairement une couverture visqueusè, et en partie elles brillent d'un lustre d'or et d'argent. Le microscope en fait découvrir toute la variété de leurs formes trèssplendides, comme nous allons voir dans le petit nombre d'espèces que voici.
No. 1. Ecailles de morues.
La Fig. a. réprésénte l'écaillé en grandeur naturelle, et Fig. b. le fait voir grossie par le microscope; où elle se présente, comme 'un bouclier découpé, couverte d'une spirale, compofée de petits boucliers.
No. 2. Ecailles de goujons.
Les Ecailles du goujon, desquelles Fig. 1. montre la grandeur naturelle, et Fig. 6. le grossissement, sont presque formées en coquilles, et très-joliment rayées d'un gris verd mêlé d'or.
No. 3. Ecailles de tanches.
La Fig. c. réprésénte une écaille de la tanche en grandeur naturelle, et la Fig. d. en fait voir le grossissement. Ces écailles formées en ovales oblongues et presque de la figure d'une plante de pied, sont coloriées d'un verd-gris changeant d'or.
No. 4. Ecaille d'anguilles.
On ne croiroit pas que même l'anguille glissante ait des écailles; et elle en a pourtant; mais elles sont très-fines, très ferrement jointes à la peau, d'une forme irrégulière, et très-joliment marquées d'un gris noirâtre. La Fig. a. en expose la grandeur naturelle, et la Fig. b. le grossissement.
No. 5. Ecailles de perche.
Les écailles de la perche ressemblent à peu près à une main' à 7 doigts étendus. Elles sont très-joliment rayées, et au fond garnies de petites épines. La Fig. a. en montre la grandeur naturelle et la Fig. b le grossissemènt microscopique.
Ad99998 03 023a/freMelange d'Objets. XVII. Vol. III. No. 21.
CRYSTAUX DE SEL DE PLUSIEURS SORTES.
Ce qu'on nomme Crystaux ne sont ordïnairemeni que des masses solides du regne mipéral,
régulièrement formées et presque toujours d'une figure angulaire, de sorte qu'elles se présentent en triangles, en tétragones, en pentagones, en hexagones on en pytamides, en prismes, en hexaèdres eir. Elles sont souvent transparents, comme par ex. Iè crystal de roche et la plupart des pierres précieuses. Ce sont principalement les sels en solution liquide qui prennent ces formes en passant à l'état des masses solides, et on dit alors qu'ils se crystallisent. Toute sorte de sels minéraux ou végétaux se cryslallise toujours sous une forme fixe et déterminée, à moins que la nature ne sou troublée dans cette opération par le feu, ou par l'action d'un autre moyen violent. Ces crystaux de sel ont souvent les formes et lt s couleurs les plus belles r comme nous, allons voir tout à l'heure.
No. 1. Crystaux deVerd-de gris.
Quand on résout de Verd-de gris dans du vinaigre, et qu'on en fait secher une goutte sur un verre, le microscope y fait voir tout autour du bord des crystaux très beaux à forme des rhomboïdes d'une couleur bleue-verte, d'où s'élèvent des crystallisations plus fines, formées comme de petits arbres très déliés, et entre lesquelles il y a d'autres petits crystaux en rhomboïdes parfaits qui ont le brillant des plus belles, émeraudes.
No. 2. Sel sedatif.
Ce sel médicinal très-connu, et gris blanc de couleur, se crystallise d'une manière très ir régulière, formant tantôt des. branches d'arbre grosses et sans feuilles, tantôt des feuilles et des fleurs.
No. 3. Sel commun.
Le sel commun est une de ces productions de la nature dont l'homme ne satiroit se passer. Une solution de ce sel gris blanc évaporée 'à l'air, oui au soleil, fait voir des crystaux en hexaèdres ou tout à fait réguliers ou oblongs. Les pyramidesou les entonnoirs creux et quadratigulaires que l'on obtient du sel commun par l'évaporation sur le feu, résultent senlement de ce que la crystallisation a été avancée par l'action violente du feu. Ces pyramides ne sont composées que d'une quantité de petits hexaëdres bien serres.
No. 4 Sel ammoniac.
Ce sel neutre bien connu, très volatil et d'une odeur bien forte, a une crystallisatkm très-belle. Les crystaux en ressemblent pour la plupart à des plumes en formes variées et consistent en aiguilles hexagonales et pyramidales. Ils ont un éclat ou. une lustre métallique et jaunâtre.
Ad99998 03 024a/frePlantes. LV. Vol. III. No. 22.
LA GRENADE.
La Grenade.
La Grenade est du nombre des fruits excellents au Sud. Dans les pays cLuuds, où elle croit, son suc l'a fait connoitre comme un fruit rafraîchissant, et chez nous comme un bon remède. Pour le Grenadier, la fleur superbe en fait un des ornemens les plus beaux de uos jardins. C'est principalement dans la Barbarie, en Egypte, en Syrie, en Espagne, daus les parties méridionales de la France et d'Italie qu'il se plait en plein air; mais pour qu'il porte de bons fruits il doit être soigneusement cultivé. Dans les pays fort chauds, comme par ex. dans les contrées méridionales de l'Afrique, il ne vient pas bien. Il y a deux sortes de Grenadiers, l'une a fleur simple (Fig. 1.) et l'autre à fleur double (Fig. 2.). Ce n'est que la première qui porte des fruits; quant à l'autre c'est pour la beauté de ses fleurs qu'elle est cultivée et soignée comme l'orangerie de nos jardins. Pour la Grenade (Fig. 3.), elle prend souvent la grosseur de nos pommes les plus grosses; quand elle est mûre elle est brune-jaune de couleur; l'écorce en est coriace. La chair jaunâtre et remplie de suc à peu près comme celle des citrons ou des oranges douces, renferme dans 8 à 9 cavités séparées une quantité de pépins rouges, comme fait voir Fig. 4. Ces pépins sont de boa goût.
Ad99998 03 025a/freOiseaux. XXXII. Vol. III : No. 23.
OISEAUX INDIGENES REMARQUABLES.
No. 1. La Corneille bleue.
La Corneille bleue ou le perroquet d'Allemagne habite presque toute l'Europe; mais c'est principalement l'Allemagne où elle se plait; de là elle passe dans les pays plus chauds où elle hiverne. Son plumage superbe coloré d'un verd clair, d'un bleu foncé et de brun la fait égaler aux oiseaux les plus beaux de l'Europe. Elle se nourrit d'insectes, de vers, de grenouilles, de fruits et de bled. Elle est bien farouche, de sorte qu'il n'y a pas moyen de l'apprivoiser. Sa chair est mangeable.
No. 2. La Huppe.
Cet oiseau n'est pas d'une moindre beauté que le précédent. Il a sur la tète une belle huppe qu'il peut baisser et élever à son gré. La tète, le dos et le ventre sont marqués d'un jaune brunâtre; les ailes.et la queue sont colorés de noir, de blanc, de gris et de jaune. Avec la queue il est long de 16 pouces. Il se nourrit d'insectes et de vers qu'il aime à tirer du fumier. Jeune encore, il est facile de l'apprivoiser et d'en rendre un oiseau domestique et bien joli.
No. 3. Le Bec croisé rouge.
No. 4. Le Bec croisé jaune. Le bec croisé est de l'espèce des gros-becs. Il est remarquable à cause de son bec croisé et principalement de ce que contre l'usage de tous les autres oiseaux, il couve et fait son nid dans les forets de sapin eu plein hyvèr. Il aime à se nourrir de semences des pins et des sapins, a environ 7 pouces de longueur, et change ordinairement deux fois de couleur; les petits mâles sont d'un beau jaune rouge, à l'aile noire brune, comme fait voir Fig. 3. mais dans la mue seconde cette couleur se change en verd jaune, (Fig 4.) Ils s'apprivoisent et se laissent facilement encager; mais leur chant a peu d'agrément.
No. 5. Le Rossignol.
Le Rossignol se fait aimer par tout, malgré son plumage gris et brun qui ne donne nullement dans la vue; c'est que son chant l'emporte sur celui de tous les autres oiseaux. Il est long de 6 1/2 pouces, et habite le milieu de l'Europe, l'Asie et les côtes de la Barbarie. Il quitte l'Allemagne en automne et y repasse au printems. Il se nourrit de vers et d'insectes. Pour l'agrément de son chant il est souvent encagé et entretenu dans les chambres.
Ad99998 03 026a/frePlantes, LVI. Vol. III. No. 24.
RAISINS DE DAMAS ET DE CORINTHE.
La Vigne, que nous donne la boisson excellente connu sous le nom de Vin, nous fournit aussi les
raisins secs si delicieux, qui entrent dans la composition de plusieurs mets et boissons. C'est du Levant, d'Espagne, de Portugal et d'Italie que nous les tirons et où l'on en fait un commerce considérable. On sait que les raisins secs ne sont antre chose que des grappes de raisins douces et sechées. C'est seulement un petit nombre d'espèces douces et qui viennent bien dans quelques pays plus chauds que ce n'est l'Allemagne, les cuelles sont propres à en faire des raisins secs, et c'est pourquoi il n'y a pas moyen d'en faire de ces grappes de raisins qui croissent chez nous. Les raisins secs se divisent ordinairement en raisins gros et petits, et cette diftinction essentielle vient des grappes dont ils se font.
No. 1. et 3. Gros Raisins, ou Raisins de Damas.
L'espèce de grappes douces qui nous fournit les gros raisins de la meilleure sorte, est le raisin dit de Damas, dont Fig. 1. montre la fleur, et Fig. 3. les grains oblongs, rouges bruns de couleur, et formés à peu près comme les dattes. C'est surtout dans la Grèce, dans l'Asie mineure, en Italie et en Espagne où il vient bien, et c'est pourquoi la meilleure sorte de gros raisins se nomme ordinairement dans le commerce Raisin de Damas.
No. 2. Petits Raisins, ou Raisins de Corinthe.
La vigne qui fournit les petits raisins dits rie Corinthe porte aussi une sorte de grappes douces mais petites et à petits grains bleus rouges qui ont à peine la grosseur d'un petit pois. Ces raisins ont leur nom de la ville de Corinthe dans la Grèce où cette sorte de grappes croissoit autrefois en abondance. Aujourd'hui elles sont cultivées principalement dans les isles de Cefalonie, de Zante et de Corfou, d'où la plus grande partie en est transportée en Allemagne comme un article de commerce bien considérable.,
Ad99998 03 027a/freOiseaux, XXXIII. Vol. III. No. 25.
LORIOTS DE PLUSIEURS ESPECES.
Les Loriots son une espèce très-belle d'oiseaux dont il n'y a en Allemagne qu'une seule sorte;
pour les autres, elles habitent pour la plupart l'Amérique. En voici les sortes les plus connues. Le Loriot d'Europe No. 1. Le mâle. No. 2. La femelle. Le Loriot d'Europe a environ 10 pouces de longueur, et est un très-bel oiseau. Le mâle a la tète, le dos et la poitrine couleur de citron, les ailes et la queue noires, bordées de jaune. La femelle a la tète et le dos verts jaunes, la poitrine et la gorge grises, les ailes et la queue noires, bordées de jaune. La femelle a la tète et le dos verts jaunes, la poitrine et la gorge grises, les ailes et la queue noires, bordées- de jaune comme le mâle. Il arrive au printems, fait son nid et couve en Allemagne dans les forêts, et repasse en automne dans les pays plus chauds. Il est trop farouche pour qu'on puisse l'apprivoiser, et se nourrit d'insectes et de plusieurs sortes de baies.
No. 3. Le Troupial.
Le Troupial vit ordinairement dans les Indes occidentales, est de l'espèce de Loriots et a beaucoup de ressemblance avec la pie. Ce qui le distingue fort c'est son plumage orangé et noir.
No. 4. Le Troupial jaune.
Ce Loriot se trouve le plus fréquemment dans le Mexique et en Cayenne. La tête, le cou et le ventre sont couleur d'orange, le dos est brun, la queue et le sommet de la tête sont noirs.
No. 5. Le Troupial noir.
Cette espèce de Loriots qui a beaucoup de ressemblance avec le merle noir de nos pays, vit principalement dans l'isle de St. Domingue et en Jamaïque dans les Indes occidentales.
No. 6. Le Trupial rouge.
La patrie de ce bel oiseau est spécialement la Guiane. Le gosier et la poitrine sont colorés d'un rouge de carmin, la tête, le dos et la queue sont gris noirs, et chaque plume est bordée de blanc. Le bec, les yeux et le ventre sont noirs, ce que lui donne le lustre d'une beauté extrême.
Ad99998 03 028a/freMelange d'objets. XVIII. Vol. III. No. 26.
PLUSIEURS SORTES DE CRYSTALLISATIONS.
No. 1. Solution d'argent et l'arbre de Diane.
Quand on laisse secher une goutte de la solution d'argent sur la coulisse d'un microscope, et qu'on en regarde alors le grossissement, on observe des formes très-variées et singuliers de crystaux; ce sont des lances, des croix, des tridents, des branches et des arbres pourvus de tiges et de rameaux, semblables à des pins. Un des phénomènes les plus intéressants, que l'on puisse produire dans' la solution d'argent, c'est la crystallisation nommée Arbre de Diane, laquelle forme dans le verre les plus beaux arbres et broussailles d'argent.
No. 2. Crystaux de camphre.
Une solution de camphre dans l'esprit de vin, qu'on a fait secher et crystalliser, représente sous le microscope des très-belles étoiles à quatre ou à six pointes, et en même teins un des plus beaux phénomènes que nous puisse offrir la chemie.
No. 3. Crystaux de salpêtre.
Le salpêtre dissous dans l'eau chaude et cristallisé ensuite au frais, forme un grand nombre de crystaux en hexagones, en colonnes et ordinairement à pointes obtuses, lesquels sont demitransparents et d'un beau blanc. D'ailleurs il faut remarquer que le salpêtre est un sel neutre, dont on. se sert dans la préparation d'un grand nombre de choses nécessaires, et que l'on fait entrer dans la composition de la poudre à canon, dont il fait la partie chassante.
Ad99998 03 029a/frePlantes. LVII. Vol. III. No. 27.
L'ANANAS.
No. 1. La fleur de l'Ananas.
No. 2. Le fruit de l'Ananas. La patrie de l'Ananas est l'Amérique méridionale d'où les Européens l'ont transplanté en Afrique, en Asie et même en Europe dans les Jardins et dans les serres des grands. Pour la plante, c'est une espèce d'Aloës à feuilles dentelées, qui pousse une tige laquelle n'a que 2 à 3 pieds de hauteur et qui porte des bouquets de fleurs bleues, à peu près comme la bosse de chardon (Fig. 2.); ensuite le fruit commence à se former autour de cette tige, laquelle passe par le milieu de ce fruit et représente au dessus de lui une couronne verte de feuilles que l'on détache du fruit mûr, pour la planter à son tour. Chaque plante ne porte qu'une seule fois et meurt ensuite, de sorte que dans une plantation d'Ananas il faut toujours avoir des jeunes plantes. Le mélange excellent de doux, d'aigret, de spiritueux et d'aromatique, qui se trouve dans l'Ananas, le fait estimer comme le fruit le plus délicieux de la terre. Dans les pays chauds où il vient aux champs, il y en a de la grosseur d'une pomme jusqu'à celle d'un petit melon. On en connoit et cultive plusieurs sortes; celle qui est la plus connue et la plus cultivée chez nous, c'est rAnanas blanc, qui porte un fruit coloré d'un jaune pale. On le voit représenté ici.
Ad99998 03 030a/freOiseaux. XXXIV. Vol. III. No. 28.
PICS DE PLUSIEURS SORTES.
No. 1. Le Pic noir.
Le Pic noir habite toute l'Europe, l'intérieur de l'Asie, et l'Amérique septentrionale. Il est noir de couleur, a le sommet de la tête gros rouge, et est long de 17 à 18 pouces. Il se nourrit, comme les pics de toute espèce, de vers, d'insectes et surtout de vers de bois renfermés dans les arbres creux et pourris, sur les tiges desquels il passe et repasse en grimpant et en fendant avec son bec dur, pointu et à forme de coin, les écorces qui se sont séparés des arbres et les endroits vermoulus, d'où il tire le vers avec sa langue fine et glutineuse. No 2. Le Pivert. Le Pivert a 14 pouces de longueur, est vert jaune, et en bas blanc obscur de couleur. Le mâle a le sommet ronge, mais la femelle est verte par-tout. La manière de vivre de cet habitant d'Europe est la même que celle du pic noir.
No. 3. Le Pic rouge, ou le grand Pivert bigarré.
Le grand Pivert bigarré ou le grand Griuopereau est blanc et noir. Il a le derrière de la tète et le dessons de la queue ronges, la poitrine et le ventre colores d'un jaune obscur. Il est fort commun dans toute l'Europe. Sa nourriture est celle des autres espèces de pics.
No. 4. Le Pic mars.
Cet habitant d'Europe et d'Asie n'a que 6 pouces de longueur. Il est noir, bigarré de blanc, a le sommet rouge, et se nourrit comme le précédent, mais il est plus rare que celui-là.
No. 5. Le Torche-pot.
Le Torche-pot ou le Grimpereau grisâtre n'a que 6 pouces de longueur. Il habite l'Europe et l'Amérique septentrionale. Quoique il ait beaucoup de commun avec les pics, au regard de la nourriture et de la manière de vivre, ce n'est que bien improprement qu'on le range parmi les oiseaux de cette espèce. Il a le dos gris bleu, la poitrine et le ventre jaunes blancs. An printetns et en automne il chante de nuit, mais c'est avec peu d'agrément.
No. 6. Le Grimpereau commun.
Cet oiseau qui n'est pas de l'espèce de pics non plus que le précédent, mais de celle de Grimpereaux, est long de 5 à 6 pouces, a le dos et le ventre blancs, le bec long effilé et un peu courbé. Il court bien vite en haut et en bas sur les arbres pour y chercher des insectes. Il vit en Europe, dans le Nord de l'Asie et en Amérique.
Ad99998 03 031a/frePlantes, LVIII. Vol. III. No. 29.
DROGUES, ET PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Sassafras.
L'arbre de Sassafras croit originairement dans les provinces les plus chauds de l'Amérique septentrionale, savoir dans la Caroline, la Pensylvanie, la Virginie et dans la Floride. Il n'excède pas 8 ou 10 pieds de hauteur. Il est de l'espèce de lauriers, les feuilles en ont trois lobes; les fleurs consistent en bouquets jaunes rougeàtres; les fruits en baies ovales et bleues renfermées dans des calices rouges de couleur. Cet arbre est soigneusement cultivé en Amérique, parce que, comme on sait, le bois, la racine et même l'écorce en sont employés avec succès dans la médecine, et que par conséquence ils sont un bon article du commerce, qui se fait dans les Indes occidentales.
No. 2. Lé Piment.
Le Piment ou le poivre de la Jamaïque est la baie d'une espèce de mirthe, qui croit dans le« Indes occidentales, et surtout dans la lamaïque, où elle est fort cultivée. L'arbre a environ 16 à 20 pieds de hauteur et porte les fleurs blancs comme la mirthe ordinaire, mais en bouquets. Les baies sont brunes; pour qu'elles puissent servir d'épice, il faut les cueillir avant qu'elles soient parvenues à leur maturité. Dans cette sorte d'épice se réunit le goût agréable de la canelle, du clou de girofle et de la noix muscade. Comme la consomption du piment est bien forte en Europe et surtout en Allemagne, il fait un article bien considérable du commerce que sont les Anglois dans les Indes occidentales.
Ad99998 03 032a/freOiseaux. XXXV. Vol. III. No. 23. [sic]
PLUSIEURS SORTES DE GRIVES.
Les Grives sont bien recherchées et comme une volaille d'un goût exquis, et comme des oiseaux
de chant bien agréables. Il y en a plusieurs espèces, mais nous nous bornerons ici à n'en faire connoître que celles de nos pays.
No. 1. La grande Grive de Gui.
La grande Grive de Gui est la plus grande espèce de nos grives. Elle a 12 pouces de longueur; e dos est gris-brun, le gosier, la poitrine et le ventre ont blancs jaunes; elle est aussi marquée de quelques taches noires. Elle vit dans les forêts d'Europe et se nourrit au printems et en été de chenilles et d'insectes, et en automne de gui, de baies de genèvre et d'autres baies de nos espèces de bois.
No. 2. La Litorne.
Elle vit pareillement dans nos forêts et se nourrit principalement de baies de genèvre qui donnent à sa viande un haut goût. Elle est long de 10 pouces; le dos est gris fauve de couleur; le gosier et la poitrine sont bruns jaunes tachetés de noir, le ventre est blanc. Cet oiseau de passage s'en va en hiver du nord vers le sud.
No. 3. La Becafigue.
La Becafigue est long environ de 9 pouces, a une viande d'un goût exquis, se nourrît d'insectes, et en automne surtout de grains de raisins. En automne et au printems elle fait voyage en troupes enormes.
No. 4. La Grive commune.
Elle ressemble à l'espèce précédente à l'exception de la grandeur et des marques, a 9 1/2 pouces de longueur et se distingue surtout par son chant excellent, cherchant au printeins à imiter celui du rossignol.
No. 5. Le Merle noir.
Le Merle est aussi de l'espèce de Grives. II est long de 10 pouces et noir de couleur; le bec et les paupières sont d'un beau jaune. Il se nourrit d'insectes et de baies, s'apprivoise facilement et s'accoutume à imiter plusieurs mélodies. La femelle est brune de couleur.
No. 6. Le Meile brun noir.
Le Merle brun-noir a au cou, à la poitrine et au ventre des taches noires, et n'est probablement qu une variété du merle précédent. Il vit en Allemagne, et son chant surpasse celui du merle ordinaire.
No. 7. Le Merle à collier blanc.
Il a 12 pouces de longueur, est d'une couleur noirâtre et a sous le cou un collier blanc traversant la poitrine. Il se nourrit d'insectes et de baies, engraisse fort, et la viande en est de trèsbon gout.
Ad99998 03 033a/frePlantes. LIX. Vol III. No. 31.
PLANTES REMARQABLES.
N. 1. La Mousse terrestre ordinaire.
On trouve très souvent un moisi vert dans des pots à fleurs exposés longtems dans des endroits humides; il y en a ausfidans des parties trop ombragées et numides des jardins et sur des murail les humides; quand ce moisi est bien fort on le prendroit au premier coup d'oeil pour du velours vert. Il n'est cependant autre chose que la Mousse terrestre ordinaire, qui est réprésentée grosfie sons Fig. 1. et dans sa plus grande hauteur naturelle sous Fig. 1.a. Elle consiste pour ainsi dire dans une foret de véritables plantes d'une ftructure admirable et dont les tiges sont entourées de tout coté de feuilles verdes tachetées en jaune. N. 2. Le fil d'eau reticulaire ou le Conferva. L'écume verde et visqueuse qui se trouve fréquemment sur des cistemes de bois ou aux bords des marais et des ruisseaux trop plats et dont les est coulent trop lentement, est une plante qui appartient aussi dans le genre des Mousses et qui est connue sous le nom de Fil d'eau ou de Conferva Il en existe beaucoup d'espèces; mais le Conferva riticulaire, qui est représenté sur la table ci-jointe, en est une des plus remarquables par la fingularité de sa structure. Dans son état naturel il ressemble à une écume verde et visqueuse (Fig. b.) et quand on le regarde à œil nud, on n'y peut, découvrir la moindre organisation. Mais examiné au Microscope il a l'air d'un filet vert, joliment entrelacé en mailies triangulaires et dont les reseaux forment des hexagones réguliers. Les articulations détachées de ces filets, qu'on voit encore plus grossies sous Fig. c. sont plates, de figure ovale et garnies sur la surface de petits boutons qui renferment la semence de cette plante aquatique finguliere. Elle n'est cependant qu'une production des eaux douces, et on ne la trouve jamais ni dans la mer, ni dans d'autres fourcea salées.
Ad99998 03 034a/freQuadrupedes LIII. Voll. III. N. 32.
QUATREE ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Choras.
Le Choras appartient dans le genre desBabouines. Il se trouve dans la Guinée et dans les Indes Oiientales, où il vit dans les grands bois et se nourrit de fruits. Sa longueur est de 2 pieds es jusqu'à 2 1/2. Sa force et sa ferocité le rendent redoutable. Son corps est couvert de poils longs et d'un brun roussâtre. Il a les pieds de devant toutes nuds, de couleur de chair et semblables aux mains de l'homme; les callosités de ses fesses sont rouges et dégarnies de poils. Ce qui le distingue le plus de toutes les autres espèces de finges est sa tète, dont le museau est alongé. Il a des moustaches; son nez est applati et de couleur écarlate; ses joues sont composées de longs plis de peau de couleur bleue, qui vont en ligne parallèle avec le nez et donnent a l'animal un air féroce et hideux.
No. 2. Le Lovando.
Le Lovando vit dans l'intérieur de Afrique; sa longueur est la même que celle du Choras, auquel il ne cède rien ni pour la férocité ni pour la forme hideuse. Sa poitrine et ses jambes de devant sont couvertes de poils épais et longs, dont la couleur est d'un brun grisâtre; aux autres parlies de son corps la couleur des poils donne dans le vert. Ses pattes sont de couleur violette; sa tête est longue et ressemble à colle d'un chien; le visage est dégarni de poils; le museau est noir et le derrière de la tête est couvert d'un poil tellement touffu, que par devant on le prendroit pour une perruque. Sa queue est longue, et les callosités de ses fesses sont d'un brun rougeatre. Il se nourrit de fruits comme tous les autres singes, ce qui le rend tres dangereux pour les champs et les jardins.
No. 3. Le Pitheque ou le singe vulgaire.
Cette espèce de singes est la plus connue en Europe. Le singe vulgaire n'a point de queue; sa longueur est de 18 à 20 pouces, sa couleur est d'un brun sale, son visage est nnd et ridé, et ses jambes de devant sont également nues et de couleur noire. Il vit dans le Nord de l'Afrique et dans l'Asie méridionale. Il se nourrit de fruits d'arbres, de racines, de feuilles, de pain, d'oeufs et d'insectes; pour désaltérer la soif il se sert de l'eau, du lait, de la bière et du vin. Il se laisse aisément apprivoiser, et en Europe on aime à le tenir dans les maisons, ou il amuse par. ses gentillesses, et où il apprend facilement differens petits arts.
No. 4. Le Maimon.
Le Maimon vit dans les Indes Orientales et principalement dans l'lsle de Sumatra; sa hauteur est à peu près de 2 pieds; sa queue est petite et semblable à celle du cochon. Son visage est nud et d'un brun jaunâtre et de couleur d'olive. Il a les moeurs très doux et insinuans, mais comme il est extrêmement frilleux, il ne pent pas endurer le climat de l'Europe.
Ad99998 03 035a/freOiseaux. XXXVI. Vol. III. No. 33.
DIFFERENTES ESPECES DE PAONS.
Le Paon est sans Contredit un des oiseaux les plus magnifiques, et sa figure majestueuse jointe
à.la beauté du dessein et le lustre des couleurs de son plumage lui attirent l'admiration générale. Il paroit que les Indes Orientales ont été la patrie dès paons, caron y en trouve encore aujourd'hui dans l'état sauvage; mais depuis des teins immemoriais ils se sont naturalisés chez nous, où ils tiennent le premier rang parmi les oiseaux domestiques, et se propagent aussi comme l'autre volaille domestique. Us se sont accoutumés au climat froid de l'Europe et on les trouve même dans les régions les plus septentrionales. On les lient dans les maisons de campagne, les parcs et les ménageries des grands Seigneurs, plutôt pour la magnificence de leurs couleurs et comme des objets d'admiration, que pour en faire usage économique, quoique le chair des jeunes paons ait un gôut fort agréable et qu'on la mange avec plaisir. Les paons aiment à roder à leur aise dans une grande étendue de pays; ils se perchent sur des murailles, des maisons et des arbres, où dans l'été ils passent aussi la nuit. La femelle, qui s'appele Paonesse, n'aime pas à couver ses oeufs; on les lui prend pour cela, et les met dans le nid d'une poule d'Inde. N. 1. Le Paon bleu. Le Paon bleu paroit être la race primitive de ces oiseaux. Il a Ta grandeur d'un coq d'Inde; mais sa queue a une longueur de presque 3 pieds, qu'il se plait à élever et à étendre en forme de roue (Fig. 2.). Son cou et sa poitrine sont couverts d'un plumage brillant de couleur bleue-verdàtre; celui du dos est d'un vert clair, et sa queue estornée de ronds, qu'on nomme les yeux des plumes, dont la beauté et l'éclat des couleurs ne se trouvent dans aucun autre oiseau. Les couleurs brillantes du plumage rendent le paon un chef, d'oeuvre de magnificence. N. 2. Le Paon bigarré. II n'est pas douteux, que cette espèce de paons est une variété un paon bleu, et qu'elle provient de l'accouplement de ce dernier avec le paos blanc. N. 3. Le Paon blanc. Il est aussi une variété du paon bleu, et c'est probablement le Nord de i' Europe qui lui a donné son origine. Son plumage est absolument blancet très luisant; on trouve dans sa queue les mêmes ronds, ou yeux des plumes, que dans celle du paon bleu, excepté qu'ici ils sont blancs et ombragés; ce qui donne à l'oiseau une beauté admirable.
Ad99998 03 036a/frePlantes. LX. Vol. III. No. 34.
ARBRES INDIGENES A FEUILLES ACICULAIRES.
Ce genre d'arbre se caractérise principalement par ses feuilles, qui diffèrent de celles rie tous les
autres arbres; elles sont menues et pointues et ne tombent pas dans l'hiver comme les feuilles des autres autres; elles restent vertes jusque dans la 3me ou 4me année où elles tombent l'une après l'autre et petit à petit. Ce n'est que le Mélèze qui en fait une exception. Les espèces de ces arbres qui sont indigènes chez nous, peuvent endurer le plus grand degré de froid sans geler; elles préfèrent au contraire les régions les plus septentrionales, et les plus hautes montagnes. Nous en possedons 4 espèces principales qui sont très remarquables à cause de leur grande utilité, savoir 1. le Pinastre; 2. Le Larix ou le Mélèze; 3. Le Sapin 4. Le Pin. N. 1. Le Pinastre ou le Pin Sauvage. Cette espèce croit en Allemagne dans des sables fort arides; dans les grandes forêts très épaises, où elle est bien entourée et garantie contre l'air et la lumière, elle peut s'élever à la hauteur de 50 à 60 pieds, mais sur les hautes montagnes, où Je sol est trop pierreux, et où elle est couverte d'une masse énorme de neige, elle ne s'eléve qu'à la hauteur d'un buisson, et ne pousse pas même une tige. Ses feuilles sont longues et sortent deux à deux d'une gaine commune; les mêmes branches portent des fleurs mâles et femelles; les premières sout d'un rouge-jaunâtre, les secondes vertes à pointes rouges (Fig. 1. a.); de ces demieres il se forme dans la suite ces petites têtes presque rondes et ligneuses qu'on connott sous le nom de pommes de pin, qui sous leurs écailles roides contiennent la semence. (Fig. 1. b.). Lorsque l'ardeur du soleil a fait crever la pomme, le vent en enlève cette semence qui est garnie de petite ailes. Cet arbre est d'une grande utilité, car il fournit non seulement du bois de chauffage, de charpente et d'autre bois de sciage, mais aussi la résine ou l'huile de pin dont on prépare les suie et la poix. N. 2. Le Larix ou le Mélèze. Cet arbre se trouve principalement dans le Tyrol, la Hongrie, la Corse, et la Lombardie, où il croit sur les plus hautes montagnes, et s'élève fort vite à une hauteur considérable. Ses feuilles viennent rassemblées par bouquets (Fig. 2. b.) et tombent pendant l'hiver. Le Mélèze porte an printems, et avant que les feuilles comencent à pousser, des fleurs rouges fort jolies. Les fleurs femelles ainsi que les mâles, qui sont d'un jaune verdâtre, setrouvent réunies sur une même branche. (Fig. 2. a.) Les premières deviennent des petites pommes d'un brun-grisâtre et de forme ovale, qui renferment la semence empennée. Cette espèce d'arbre fournit un excellent bois de chauffage, de charpente et des mâts. Sa résine donne une drogue fort utile; car dans l'état liquide elle est emploiée comme la térébenthine Vénitienne, et lorsquellc est sechée on s'en sert dans la medicine.
Ad99998 03 037a/frePoissons. XXXV. Vol. III. N. 35.
POISSONS REMARQUABLES.
Les trois espèces de poissons qui sont représentées sur le tableau ei-joint, se distinguent
principalement par la beauté de leur dessein et de leurs couleurs, Ils se trouvent toutes les trois dans la mer Indienne. No.1. Le Chevalier Américain. On trouve ce poisson vers les côtes de, l' Amerique Méridionale. Sa longueur est de 6 jusqu'à 10 pouces, et son dessein est fort joli. Le fond de sa couleur est d'un brun-clair et le corps est garni de 3 rayes noires et blanches, dont deux l'entourent horizontalement, et la 3me va dans la longueur. Il se nourrit d'insectes et de vermines, Sa chair est mangeable, mais elle n'a pas un bon goût.
No. 2. Le Hawken.
Ce singulier poisson se trouve aussi dans la mèr Indienne. Son corps est long et menu, sa couleur est d'un gris-clair à rayes et points bruns, et les nageoires et les onies sont cramoisies. Au dessous de la poitrine il est muni de quatre rayons longs de couleur rouge dont les bouts sont garnis de larges rames. Il se sert probablement de ces rayons pour chercher sur le fond de la mer sa nourriture, qui consiste en vermines.
No. 3. L'Acarauna.
Cette espèce appartient dans le genre des Bandouilleres et on l'appelle aussi souvent la Baudouillére tricolore à cause des trois couleurs très vives dont eile est ornée. Le fond de sa couleur est d'un jaune de citron très clair; la tête, les nageoires et les ouies ont une bordure de couleur d'orange et le derrière du corps est d'un noir très foncé jusqu'à la queue, mais à travers de cette tache noire va une ligne blanche. Ce poisson se trouve principalement dans la mer Indienne vers les cotés de la Chine, et il se nourrit des vermines et d'insectes.
Ad99998 03 038a/frePlantés. LXI. Vol. III. No. 36.
ARBRES INDIGENES A FEUILLES ACICULAIRES.
No. 1 et 2. Le Sapin.
Le Sapin est le plus haut de tous les arbres indigenes en Europe, car il peut atteindre une hauteur de 180 pieds, tandis que la tige à souvent 8 pieds de diamètre; son bois est blanc, tendre, niais très pliant. Ses feuilles sont rangées des deux colés des branches, ainsi que les dents d'un peigne; elles sont larges, emoussées, d'un verd foncé en dessus, et blanchâtres eu dessous. Ses fleurs sont rondes, d'un brun rougeâtro et naissent au milieu des feuilles. Les pommes ont une longueur d' à peu prés 5 pouces; leur forme est cylindrique, leur couleur d'un brun clair et elles sont entièrement composées d'écaillés ligneuses surmontées d'un petit stilet, sous lesquelles se trouvent les graines de semence garnies chacune d'une petite aile. Cet arbre est originaire dans le Nord de l'Europe et de l'Asie; à cause de leur hauteur on les emploie de préférence pour des mats; on en fait aussi des pièces de charpente, des planches et une quantité d'ouvrages de menuiserie. Ko. 3. et 4. Le Pin. Le Pin est également un des arbres les plus beaux et les plus hauts, car il atteint souvent une hauteur de 100 jusqu'à 120 pieds et parvient à une épaisseur de 6 pieds de diamètre. On le choisit par conséquent, tout aussi bien que le Sapin, pour en faire des mâts, des pièces de charpente, et des ouvrages de menuiserie. See feuilles sont roides, étroites, pointues, on peu courbées, d'un verd clair et s'étendent circulairement autour des branches. Dans le mois de Mai le Pin porte des flurs à l'extrémité des branches; les fleurs mâles sont d'un beau rouge et ressemblent aux fraises; les fleurs femelles de petites tètes brunâtres, comme on voit sous Fig. 3. Les pommes sont de forme cylindrique; leur longueur est de 4 à 5 pouces et leur couleur d'un brun clair; elles ne consistent que d'écaillés lisses qui sont couchées les unes sur les autres (Fig. 4.) et sous les quelles se trouvent les graines de semence garnies chacune d'une petite aile. Le Pin à la même patrie que le Sapin, c'est à dire le Nord de l'Europe et de l'Asie. La Russie fait un commerce maritime très considérable avec du bois de charpente et pour la construction des vaisseaux, qu'elle rétire de ses vastes forêts de Pins et de Sapins.
Ad99998 03 039a/freQuadrupedes. LIV. B. III. No. 37.
CINQ ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Ouanderou. ou le singe noir, à barbe blanche.
Cette espèce se trouve principalement dans l'isle de Ceylon. Sa longueur est de deux pieds, sa .queue est petite et tout son corps couvert d'un poil assés long et d'un brun noirâtre; sur le derrière de la tête ce poil est extrêmement touffu. il a une barbe longue, large et de couleur blanche, qui lui tombe sur la poitrine; elle lui donne un air de dignité, de gravité et de sagacité, que réellement il montre aussi dans toutes ses actions. Il vit dans des forêts et se nourrit de différentes espèces de fruits. Si on le prend jeune, il se laisse aisément apprivoiser.
No. 2. Le singe à bouche blanche.
Ce singe se trouve dans la Guyane; sa grandeur est celle du singe vulgaire. Ses jambes de devant sont fort longues et menues, ainsi que ses pieds; sa queue est longue et la couleur de son poil est d'un brun noirâtre à tâches claires. Son nez, ses lèvres et son menton sont blanchâtres, et il ne cesse de branler la tête.
No. 3. Le Duc.
Sa longueur est de deux pieds et celle de sa queue est la même. On le trouve dans les Indes Orientales et la Chine. Son poil est bigarré et de couleurs très, diverses; son corps, la poitrine, les jambes de devant, la barbe et la queue sont blanches, les jambes de derrière, le dos et le haut des jambes de devant sont noires; la face barbue au contraire et la partie inférieure des jambes de derrière sont d'un brun-rougeàtre.
No. 4. Le Saki.
Cette espèce de singes se trouve dans le Brésil et dans l'Amérique méridionale; sa longueur est à peu près de 17 pouces; son poil est long, d'un brun jaunâtre au corps, mais blanc à la tête. Sa queue surtout est garnie d'un poil fort long et touffu. Ses pieds sont noires et ses ongles longs .et crochus. Dans l'Amérique on trouve cette espèce de singes très fréquemment apprivoisée.
No. 5. Le Roloway.
Ce singe vit dans la Guinée. Sa Iongeur est à peu près de 18 pouces, et toute sa figure est élégamment formée. Sa face est presque triangulaire, de couleur noire et entourée d'une bande étroite de poils blancs; le dos, les jambes et les cuisses sont noirâtres et donnent dans le vert; la poitrine, le ventre et la gorge sont blancs. II a une barbe blanche au menton, qui se termine dans deux bouts longs et pointus; ce qui lui donne l'air de porter une palatine. Il est extrêmement doux, gentil et insinuant.
Ad99998 03 040a/freOiseaux XXXVII. Vol. III. No. 38.
VOLAILLE ETRANGERE DE BASSE COUR.
No. 1. Le Coq d'Inde.
Le Coq d'Inde n'est connu en Europe que depuis trois siècles. Il nous a été apporté des Indes Occidentales, où il vit en troupeaux dans l'état sauvage; chez nous on l'a naturalisé, et il fait partie de la volaille de basse cour. Sa longueur est de trois a quatre pieds, mais la Poule est plus petite. Ces oiseaux varient beaucoup pour la couleur, comme presque tous les oiseaux domestiques. La tète et le cou sont dépourvus de plumes; le cou du Coq est recouvert d'une peau lâche et flasque et peu colorée; de dessus le bec il lui tembe un appendice charnu et peu rouge, qui s'étend et devient d'un pourpre vif, lorsque' l'oiseau est animé de colère; le sommet de la tête et le cou paroissent alors de trois couleurs, qui sont le blanc, le bleu et le pourpre. Sa voix est désagréable et roulante; sa chair est d'un excellent goùt et c'est pour cela qu'en Allemagne on a multiplié cet oiseau au point qu'il est devenu très commun.
No. 2. La Poule faisande.
La Poule faisande est le bâtard d'un Coq faisan privé et d'une poule domestique. Par sa figure elle ressemble beaucoup au faisan; comme bâtard elle ne peut pas se propager et ne pond pas des oeufs. On la lient seulement dans les faisanderies et dans les grandes, basses Cours à cause de la délicatesse de sa chair.
No. 3. La Pintade, ou la Poule de Guinée.
Cet oiseau se trouve dans l'Afrique et l'Amérique méridionale, où il vit en troupeaux dans l'état sauvage. Il est un peu plus grand qu'un coq domestique ordinaire. Son plumage est d'un bleu grisâtre et tout parfemé de perles blanches, La tète est dépourvue de plumes et garnie d'une crête corneuse de couleur blanchâtre; la peau de la barbe et celle autour du bec sont d'un rouge clair. Sa voix est désagréable, mais sa chair est très délicate à manger.
No. 4. Le Curasso.
Le Curasso fait également partie de la volaille de basse cour, quoiqu'on ne le trouve que très rarement en Allemagne, II est presque de la même grandeur que le Coq d'Inde, avec lequel il a beaucoup de ressemblance. l'Amérique méridionale est sa patrie. Il varie beaucoup pour la couleur; on en trouve qui sont tout à fait noirs, d'autres sont de couleurs mêlées etc. Son bec est entouré d'une peau qui est de couleur jaune comme cire, et sa tète est communément garnie d'une touffe de plumes joliment frisée. Sa chair est d'un goût exquis et on en fait une grande délicatesse.
Ad99998 03 041a/freAmphibies. VIII. B. III. No. 39.
CRAPAUDS D'AMERIQUE.
Le Pipal.
No. 1. Le Mâle.
No. 2. La Femelle. Le Pipal, ou le Crapaud de Surinante, qui vit dans la Guiane, est un animal tout-à-fait extraordinaire. Il est presque du double plus grand que notre Crapaud ordinaire, et le Mâle est encore plus grand que la femelle. Sa couleur est verdatre, sa tête triangulaire et ses pieds de derrière sont fendus à 6 doigts liés ensemble par une membrane qui les rend propres à nager; les 4 doigts des pieds de devant sont garnis de petites lobes semblables aux roses. C'est principalement la manière de se propager qui rend cet animal digne d'admixatkm. Lorsque la femelle a fait sortir le frai, le mâle le prend avec ses doigts, le lui frotte sur le dos, qui est couvert de petites pustules, et en le lui enfonçant de cette manière dans la peau il le fécond par son humeur prolifique. Ce fraise recouvre dans la peau de la femelle d'une croute membraneuse, et après 3 mois il sort de chacune de ces espèces de coques vin petit qui porte encore la queue. Aussi qu'ils se sont défait de cette queue de têtard, et qu'ils ont reçu leurs 4 pieds, ils quittent le dos de la mère, sur lequel ils ont vécu jusquelâ et entrent dans l'eau. On compte souvent sur le dos d'une seule femelle plus de 200 petits. Cette espèce de Crapauds n'est pas venimeuse, et les sauvages en mangent la chair.
No. 3. Le Crapaud cornu.
Le Crapaud cornu se trouve aussi dans l'Amérique méridionale, où il vit dans des marais et des eaux croupies. Il est petit et très gros; sa peau est hérissée de verrues pointues, couverte de rayes brunes et d'une espèce d'yeux; les jambes ont les mêmes yeux, mais des rayes blanches. Sur tout le long du dos il a une raye blanche et large à points gris. Ses yeux sont placés sur le devant de la tête dans deux cornes de chair, qui sont ses paupières, et qui avec sa gueule large, dans laquelle il y a une langue grosse et charnue, donnent à l'animal un air horrible. Il n'est pas venimeux et se nourrit d'Insectes de même que le Pipal.
Ad99998 03 042a/frePoissons XXVI. Vol. III. No. 40.
POISSONS REMARQUABLES.
No. 1. La Pipe à tabac.
Ce singulier poisson appartient au genre des Poissons à tuyau. Il n'a point d'écaillés et ressemble en cela à l'anguille; son dos est brun à tâches d'un bleu-clair, et le ventre est d'un blanc grisâtre. Sa tète se termine en une trompe longue en forme de tuyau, à l'extrémité de la quelle se trouve la bouche. Au bout de la queue il a une verge longue et osseuse comme de la baleine. Sa nourriture consiste en petites vermines.
No. 2. Le Poisson-Trompette.
Le Poisson-Trompette appartient aussi dans le genre précédent, comme on voit à sa longue trompe. Il vit aux côtes de la Chine et sa longueur est de 2 pieds. Sa couleur est d'un rouge sale à rayes argentées, et tout son corps est parsemé de points noirs. Ses nageoires et les aiguillons qu'il a sur le dos sont d'un brun-jaunâtre. Il se nourrit de vermines tout comme Je précédent.
No. 3. Le Maquereau à espadon.
On trouve ce poisson dans les mers des Indes Orientales et Occidentales; sa longueur est souvent de 8 a 9 pieds. De son moufle supérieur il sort un os qui a la forme d'un espadon, et avec lequel le poisson attaque et se defend. La couleur de son dos, delà tête et des nageoires est d'un beau bleu, celle du ventre et des ouies d'un blanc d'argent. Sur toute la longueur du dos il a une grande nageoire courbée en arche et de couleur bleue à taches brunes, comme ce poisson se lient ordinairement peu en dessous de la surface de l'eau, cette nageoire, qu'il étend toujours hors de l'eau lui sert de voile, et le fait remarquer de bien loin. Il se nourrit d'autres poissons plus petis. Lorsque sa longueur n'excède pas encore 4 pieds sa chair est mangeable.
Ad99998 03 043a/freQuadrupèdes LV. Vol. III. No. 41.
CERFS ET CHEVREUILS.
No. 1. L'Ahu.
Il tient le milieu entre le Cerf et le Chevreuil; il est plus grand que le dernier et on en trouve même qui sont de la grandeur du daim. Son bois est petit et ressemble à celui du Chevreuil; il n'a pas'de queue, et on l'appelle aussi pour cela, Chevreuil sans queue. Sa couleur est plus que celle du chevreuil d'un jaune-grisâtre, et sa chair est aussi tendre et d'un goût aussi délicat. Il se trouve dans la Sibérie, en Perse, et en général dans tout l'intérieur de l'Asie, où il vit sur les plus hautes montagnes avec les gazelles et le chèvres sauvages.
No. 2. L'Axis.
L'Axis vit dans l'Inde 'et surtout aux bords du Gange. Il est de la grandeur du daim, mais son bois ressemble à celui du cerf. Sa peau est supérieurement bien dessinée; son dos et les cotés sont d'un brun-clair à taches blanches. Il se laisse aisément apprivoiser et sa chair est d'un bon goût.
No. 3. Le Cerf à gros ventre.
Cette espèce de cerfs se trouve dans le Bengale et sur les isles Indiennes. A cause de sa petite figure grosse on l'appelle aussi souvent Cerf-Cochon. Il n'est guères plus haut que de deux pieds, et sa longueur n'est que de 3 1/2 pieds. Sa couleur est brune à taches blanches. Sa chair est d'un très bon goût, et il passe pour un excellent gibier.
No. 4. Le Muntjac.
Le Muntjac n'est pas aussi grand 'qu'un chevreuil et vil principalement sur l'isle de Java. II a la tète petite et mince; son bois est petit et placé, sur deux durillons très forts et osseux, qui commencent au dessus de ses yeux. Son dos est d'un brun clair, le cu et le ventre sont gris. Sa chair est excellente et très recherchée. Le Chevreuil.
No. 5. Le Mâle.
No. 6. La Biche. Le chevreuil est un des plus beaux animaux; son corps est d'une structure effilée et très élégante. Sa longueur est à peu près de 4 pieds et sa hauteur de 2 pieds 8 pouces. On le trouve dans toute l'Europe (à l'exception de l'Angleterre) ainsi que dans tout l'intérieur de l'Asie; mais il n'endure ni les climats trop froids,'ni ceux qui sont trop chauds, Le màle a un petit bois, dont la longueur n'est que de 8 à 10 pouces et qui est très frisé. Sa couleur est d'un brun-grisâtre et celle de la biche est fauve. Il se nourrit principalement de bourgeons et de petits jets des arbres, de jeunes plantes etc. Sa chair est très délicate et passe généralement pour un excellent manger.
Ad99998 03 044a/freOiseaux XXXVIII. Vol. III. No. 42.
OUTARDES.
No. 1. et 2. La grande Outarde.
L'Outarde est un des plus grands oiseaux qui se trouvent en Europe. Elle vit dans les champs, surtout dans les grandes plaines cultivées, et passe aussi l'hiver chez nous. Le mâle atteint souvent une hauteur de 4 pieds et pèse quelques fois plus rde 30 livres, Son plumage est joliment coloré; celui de la tête et du cou est gris-cendré, entremélé de plumes bleuâtres et noires. Au dessous du bec elle a une touffe de plumes semblable à une barbe. La poitrine, les jambes et les pennes sont blanches, mais les dos et la queue sont d'un rouge de rouille dessinés en noir en forme ondoyante. Les bouts des pennes sont noirs et ceux des plumes de la queue sont blancs. La femelle n'est pas aussi grande et moins joliment colorée. On trouve l'Outarde dans toute l'Europe, ainsi que dans l'intérieur de l'Asie. Elle se nourrit de grains, de blé de semence, d'insectes etc. et comme elle se tient couvent dans les campagnes en troupeaux de plus de cent pièces, elle y peut faire de grands dégâts. Elle craint singulièrement le chasseur, le reconnoit à une distance de quelques centaines de pas et s'envole aussitôt; ce qui la rend très difficile à tirer. Mais comme elle est très lourde et qu'elle ne vole que difficilement, elle préfère de s'enfuir â force de courir, et on peut alors la prendre avec des lévriers dressés exprés pour cette espèce de chasse. Sa chair est mangeable mais dure.
No. 2. et 3. L'Outarde naine.
Elle se trouve principalement dans l'Europe méridionale', dans le Portugal, l'Espague, la France, l'Italie et la Hongrie, où elle vit dans des champs secs et stériles, et se nourrit également de blé de semence etc. Elle est beaucoup plus petite que l'espèce précédente, sa hauteur n'étant que de 1 1/2 pieds. Sa chair, aussi bien que ses oeufs, sont mangeables et d'un très bon gout.
Ad99998 03 045a/frePlantes LXII. Vol. III. No. 43.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. L'arbre Benjoin.
L' arbre Benjoin croit dans les Indes orientales et surtout en grande quantité dans l'isle de Sumatra. Il est d'une hauteur moyenne; ses feuilles sont unies et d'un verd foucé; les fleurs, qu'il porte, sont petites, blanches et à cinq pétales. Ce qui le rend principalement remarquable, c'est sa résine odoriférante, dont on fait le plus grand cas; elle découle des incisions faites dans l'écorce de l'arbre, et sa couleur est d'un brunrougeâtre changeant quelques-fois de verd. On s'en sert non seulement comme d'un parfum et pour en préparer des vernis odoriférants, mais les fleurs de Benjoin, qu'on en retire par une operation chymique, et qui sont un sel odoriférant, sont aussi employées fréquemment comme une drogue de pharmacie. C'est la Hollande et l'Angleterre qui fournissent le Benjoin, et il leur fait une article considérable de commerce.
No. 2. Lé Bois de Campêche.
Le Bois de Campêche est un article de commerce très important pour l'Angleterre, l'Espagua et la Hollande. On s'en sert principalement dans la teinture, pour donner aux étoffes des couleurs bleues ou noires; mais nouvellement on a aussi commencé à l'employer dans la Médecine. L'arbre vient sans culture dans presque toutes Indes occidentales, mais surtout aux environs de Campêche sur la presqu'isle de Jucatan, et dans la Jamaïque. Il croit très vite, et atteint une hauteur considérable. Ses feuilles sont empennée; il pousse des jolies fleurs rouges en forme d'épis, et porte des petites cosses brunes qui renferment la semence. Ce n'est que le coeur du bois, qui est rouge comme du sang, qu'on peut employer dans la teinture et pour de la menuiserie; car son aubier est blanc, et il faut avoir soin de l'en séparer. Les vieux arbres bien forts fournissent le meilleur beis et qu'on recherche le plus dans le commerce.
Ad99998 03 046a/freAmphibies IX. Vol. III. No. 44.
GRENOUILLES ET CRAPAUDS DU PAYS.
No. 1. Le Crapaud commun.
Le Crapaud commun est ira animal détestable et dont l'aspect inspire de l'horreur. II a le corps très gros et large, la tète courte, et la peau fiasque, sale, couverte de verrues et d'un verd-jaunâtre à taches noires. La femelle surpasse le mâle en grosseur. Il vit à l'ordinaire sur la terre, dans de vieilles masures, des grottes humides, et des racines creuses d'arbres etc.; sa nourriture consiste en iusectes. C'e6t cependant dans Teau, qu'il s'accouple et qu'il dépose aussi son frai en deux cordes longues, blanches et visqueuses, qui ensuite sont fécondées par le mâle. Le crapaud n'est nullement venimeux, comme on l'a crû, et absolument pas nuisible. On a débité de lui beaucoup de contes, mais ils sont tous de fables inventées par la crédulité et la superstition du peuple. Il a enfin la vie extrêmement dure et peut parvenir à un âge très avancé.
No. 2. La Calamite.
La Calamite n'est pas aussi grosse que le Crapaud commun. Son dos est d'un verd d'olive très foncé avec nne raye jaune; il est couvert de verrues d'un brun-rougêatre. Ses cotés et ses jambes sont noires à taches blanches et rougeâtres. Elle aime à vivre dans les maisons, les caves humides, les souterrains et les étables; au printemps cependant elle se retire dans des marais et des eaux croupissantes, où surtout vers le soir et dans la nuit elle fait entendre son croassement lugubre et desagréable, qui a donné occasion à beaucoup de fables que la superstition débite sur son compte. Son odeur ressemble à peu près à celle de la poudre à canon brûlée.
No. 3.a. et b. Le Crapaud couleur de feu.
Il n'est guères de la grosseur d'un petit verdier, et vit continuellement dans des eaux croupissantes et bourbeuses. Son dos est brun, et couvert de verrues; son ventre est de couleur de feu et joliment coloré en bleu, comme on peut voir sous Fig. 3.b. Sa voix est triste et mélancolique; il se nourrit d'insectes aquatiques et n'esj pas nuisible.
No. 4. Le Crapaud marbré.
Il est de coulenr marbrée en brun et blanc; sa grosseur est la même que celle du Crapaud commun, mais il vit continuellement dans l'eau et put comme de l'ail. Dans le temps de son accouplement il lâché son frai en une corde blanche assés forte, et dans laquelle se trouvent les petits oenfs.
No. 5. La Grenouille rousse.
Cette espèce de grenouilles -vit pendant l'été dans des jardins, sur des prairies humides et dans des forets; mais vers l'hiver elle se rétire dans des étangs cm elle reste au printemps jusqu'à ce qu'elle y a déposé son frai. Elle se nourrit d'insectes, de chenilles et de limaçons qu'elle sait prendre de dessus des plantes assés basses par un saut fort adroit. Sa couleur est brune à taches noires; elle est très éveillée et ne cesse de sautiller. Sa chair fest blanche, mangeable et d'un bon goût.
No. 6. et 7. La Grenouille commune.
Cette espèce de grenouilles est généralement connu et la plus grande qui existe chez nous; la femelle (Fig. 6.) est encore plus grosse que le mâle. Sa couleur est d'un verd jaunâtre à rayes jaunes et à taches noires. Le mâIe porte à sa tête deux vessies blanches, qui servent de ressonnement à sa voix et augmentent au printemps le bruit de son croassement. Cette grenouille vit dans l'eau et surtout dans des étangs; mais très souvent elle va aussi sur la terre, et se nourrit d'insectes, de frai de poissons, de souris, de petits poissons etc. La Fig. 7. représente le mâle et la femelle, et fait voir comment le premier féconde le frai que la femelle vient de lâcher. Les figures suivantes montrent la suite du développement de l'oeuf jusqu'à l'existence entière de la grenouille. Fig. a. représente les oeufs dans leur grandeur naturelle; Fig. b. c. d. e. f. les mêmes grossis, ou l'on voit en même tems, comment les petits s'y développent successivement. Fig. g. h. i. k. I. m. n. montrent des jeunes grenouilles hors des oeufs, qui ayant d'abord des queues et seulement deux pieds, reçoivent ensuite quatre pieds et perdentà la fin les queues. La chair de ces grenouilles est mangeable et d'un bon goût.
No. 8. La Raine verte, ou le Verdier.
Cette espèce de grenouilles, qui est d'une structure très élégante et dont la peau est fort joliment dessinée, vit dans l'eau pendant l'hiver et le printemps, où elle fait entendre avec tant dé force le bruit de son croassement, que sa gorge en est enflée et qu'il lui en vient un grand goitre de couleur brune. Dans l'été elle se trouve sur les arbres où elle ne croasse quo lorsque le tems se met à changer. Sa nourriture consiste en insectes.
Ad99998 03 047a/freInsectes. XVI. Vol. III. No. 45.
INSECTES NUISIBLES.
No. 1.. 2. et 3. La Religieuse.
L'insecte, qui port le nom de Religieuse, est une Phalène d'un blanc-jaunâtre à taches noirs. Sous Fig. 1. on en voit la chenille, sous Fig. 2. le mâle, et sous Fig. 3. la femelle. Cet insecte est principalement remarquable pat la voracité énorme de sa chenille; elle se nourrit des feuilles de presque tous les arbres, mais elle est surtout très nuisible dans les forêts de bois résineux, où elle peut faire des dégâts terribles. Etant favorisées par les tems et d'autres circonstances, elles se multiplient dans plusieures années consécutives d'une manière si prodigieuse, qu'elles dépouillent des forêts entières de toutes leurs feuilles, ce qui fait mourir incessamment les pins et les sapins. C'est ce qui est arrivé dans les dernières années dans la Voigtlande, où ces chenilles ont ruiné plus de 50.000 arpens de forets de sapin.
No. 4. 5. et 6. La Mouche.
La Mouche est un insecte d'autant plus incommode, que fa piquûre est douloureuse. Elle vit en essaims énormes chez uous comme dans toutes les zones tempérées de la terre et mêmes dans les zones froides; elle aime surtout les contrées marécageuses ou riches en eaux; parcequ'elle pond ses oeufs sur la surface de l'eau et que ses chenilles restent dans l'eau jusqu'au tems de leur transformation en mouches, où elles se nourrissent de polypes 'et d'autres insectes aquatiques. Aussitôt que la transformation a eu lieu, ta mouche s'en va dans l'air, et vole, surtout dans le tems de l'accouplement, le matin et le soir en essaims prodigieux. Pendant l'hiver elles se rétirent dans des caves ou d'autres souterrains, où elles se trouvent à l'abri du froid, et y restent jusqu'au printemps. Pendant la nuit elles deviennent très incommodes dans les chambres à coucher à cause de leur bourdonnement et de leurs piquùres, car elles se nourrissent de sang humain et en sont très avides. Sous Fig. 4. on voit ce petit animal dans sa grandeur naturelle; sous Fig. 5. il est considérablement grossi; et Fig. 6. représente la tête d'un mâle grossie encore d'avantage; cette tête est extrêmement remarquable par sa structure singulière, la quantité de ses yeux, par ses antennes et sa trompe merveilleuse, dans laquelle se trouve renfermé un aiguillon d'une subtilité admirable.
Ad99998 03 048a/freQuatrupédes LVI. Vol. III. No. 46.
DIFFÉRENTES ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Blanc - nez.
La Guinée est la patrie de ce petit singe élégant. Sa longueur est à peu près de 13 pouces, sans compter la queue. Il a reçu son nom de la tâche blanche et triangulaire, qu'il porte sur le nez. Son visage est noir, sa barbe blanche, la gorge, la poitrine et le ventre sont d'un gris argenté et la tête, le dos, les jambes et les bras de couleur d'olive et changeans. Il se nourrit de la même manière que tous les autres singes.
No. 2. et 3. Le Mangabey.
On le trouve dans l'Afrique méridionale et sur l'îsle de Madagascar. Il a la grandeur d'un gros chat; sa couleur est d'un verd foncé, mais sur le front il a une touffe de poils bruns qui tombent en arrière. Ses sourcils sont ordinairement tout à fait blancs, comme on le voit sous Fig. 2., mais il y en a une variété qui a des sourcils noirs et par contre une fraise blanche autour du cou, comme on le voit sous Fig. 3. Le Mangabey porte ordinairement la queue relevée sur le dos.
No. 4. L'Aigrette.
Le nom d'Aigrette a été donné par Buffon à ce joli petit singe, à cause de la touffe de poils qu'il a sur la tête. O le trouve surtout dans l'isle de Java, où on l'appelle Tjäkko. Sa longueur est de 10 à 12 pouces; il est très sociable et on en voit souvent en Europe, qui y sont transportés par les marins.
No. 5. Le Sajou cornu.
Le Sajou cornu est du genre des babouins, et vit sans doute dans les Indes méridionales. Sa longueur est de 14 pouces, et son nom lui a été donné à cause des deux touffes de poils roides, qu'il a sur le front et qui ressemblent à deux cornes. Ses bras, ses mains, ses jambes, sa queue et les poils sur le sommet de sa tête sont noirs, le reste du corps est d'un gris-verdâtre et changeant.
Ad99998 03 049a/freOiseaux XXXIX. Vol. III. No. 47.
DIFFÉRENTES ESPÈCES D'ECORCHEURS.
Les Ecorcheurs doivent être comptés avec rai' son parmi les oiseaux de proie, à cause de leur
audace et de leur rapacité. Ils sont leur nourriture ordinaire de petits oiseaux, de souris et d'insectes; pour s'en emparer ils livrent très souvent des combats opiniâtres à des oiseaux de proie qui sont beaucoup plus grands qu'eux. On en connoit différences espèces, dont quelques unes 6ont originaires chez nous, et les autres étrangères.
No. 1. Le grand Ecorcheur.
Cette espèce est originaire en Allemagne. Sa longeur est de dix pouces, et son corps est d'une construction assés robuste. La tète et le dos sont d'un brun-rougeâtre, le cou, la poitrine et le ventre d'un blanc-grisâtre, et la queue ainsi que les ailes sont noires entremêlées de plumes et de taches blanches. Une raye noire et assés large, qui se prolonge depuis les narines par dessus les jeux jusque sur les joues, fait une marque caractéristique du genre entier des Ecorcheurs. L'espèce présente se trouve presque dans toute l'Europe; elle aime surtout à vivre dans les jardins et dans la voisinage des habitations de l'homme. Elle se nourrit d'oiseaux, de souris, d'escarbots, d'ainphhhénes et de lézards. Elle fait le brigandage avec tant d'audauce, que souvent elle attaque non seulement des levrauts et des perdrix, mais qu'il combat même des corbeaux, des corneilles et des éperviers, et les met en fuite.
No. 2. Le Ecorcheur gris.
Sa longueur n'est que de 9 pouces, et il resemble beaucoup au précédent pour la forme et le genre die vie. Il est aussi originaire en Europe et sartout en Allemagne. Ce qui le rend principalement remarquable, c'est son talent d'imiter si bien la voix de beaucoup d'autres oiseaux que des connoisseurs peuvent souvent s'y meprendre; il contrefait meme le chant des rosiguols.
No. 3. L'Ecorcheur à tête rouge.
Il est également originaire chez nous, mais il nous quitte pourtant à l'approche de l'hiver. Jl n'est long que de 7 à 8 pouces et habite ordinairement dans le voisinage des pâtures, parcequ'il aime à se nourrir de fouille- merdes. Le plumage de sa tète et de la nuque est d'un rouge-brunâtre, celui du cou et de la poitrine d'un blanc-jannâtre, et le dos, les ailes et la queue sont noirs entremêlés de plumes brunes et blanches. Jl imite, tout comme le précédent, la voix de beaucoup d'autres oiseaux.
No. 4. L'Ecorcheur françois.
Cette espèce se trouve surtout en France. Elle a la tête et la nuque d'un bleu grisâtre, le dos et les ailes d'un brun canellé, la gorge, la poitrine et le ventre d'un blanc-jaunàtre, et la queue noire; ea longueur est de 5 pouces.
No. 5. L'Ecorcheur Italien.
Cette espèce est très joliment colorée. La tête, la nuque et le dos sont d'un bleu - céleste, les ailes et la queue noires, et la poitrine ainsi que le ventre sont d'un gris argenté changeant de rouge, Jl est long de 6 pouces.
No. 6. L'Ecorcher du Senégal.
Il surpasse tontes les autres espèces par Ja beauté de ses couleurs. Le cou, la poitrine et le ventre sont de couleur poncean, les ailes, le dos et la queue sont noires et le söimnet de la tête est de couleur citron. La raye, qui se trouve depuis son bec par dessus les yeux jusque sur le dos, est d'un noir-brunâtre. On trouve cette espése principalement dans le Sénégal.
Ad99998 03 050a/frePlantes LXIII. Vol. III. No. 48.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. Le Baumier de Copaiba.
Cet arbre est originaire dans les Indes occidentales et principalement dans le Brésil, ou il croit dans les forèts sans la moindre culture. Sa hauteur est très considérable; ses feuilles ressemblent à celles de l'Acacia; il porte de petites fleurs, et des fruits ronds et charnus, qui renferment beaucoup de graines de semence, mais qui ne sont pas mangeables. Le Baume découle de l'écorce, tout comme la Terebentine; on y fait des incisions et place des vases par dessous, pour recevoir le baume. Il est d'abord tout à fait fluide, et une bnile très odoriférante; mais petit à petit il se fige et devient visqueux. C'est l'Espagne et le Portugal qui en sont presqu'exclusiveinent le commerce. On s'en fert dans la Médecine comme d'un remède extérieur et intérieur.
No. 2. Le Manglé.
Les contrées de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique situées dans la zone torride, sont la patrie de cet arbre merveilleux. Il atteint une hauteur de 40 jusqu' à 50 pieds, et ne se trouve que dans des terrains marécageux et aux bords des rivières. Il se multiplie prodigieusement, et la manière, de se propager est tout-âfait singulière et unique; car ses branches s'inclinent à terre, y prennent racine et poussent encore de jeunes arbres. De cette particularité qui lui est propre, il résulte souvent, qu'un seul de ces arbres forme à la fin une forêt entière et absolument impénétrable. S'il y a de ces arbres aux deux bords d'une rivière, il arrive souvent que leurs racines s'entrelacent et forment de cette manière un pont sur la rivière. Toutes les contrées au reste, où il y a de ces arbres, ne sont guéres accessibles pour l'homme. Les feuilles de l'arbre sont fermes et coriaces, d'un vert foncé et parsemées de points noirs sur leur partie inférieure; entre les feuilles se trouvent les petites fleurs d'un blanc jaunâtre. La semence, qu'on voit représentée sous Fig. a. a. n'est pas moins merveilleuse. Elles est d'une longueur de 6 à 7 pouces, charnue, de forme ronde et de couleur brune-verdâtre; à son bout elle porte un' clou brunâtre garni an milieu d'un piquant, parle moyen duquel la semence, qui penche à terre et qui doit mûrir à l'arbre pendant une année entière, s'enfonce perpendiculairement dans le terrain maréesgeux, où elle germe assés promptement et pousse un jeune arbre, qui se multiplie encore tant par les branches que par la semence. On peut avancer hardiment que le Manglé est véritablement une merveille de la nature.
Ad99998 03 051a/freIncectes XV. Vol. III. No. 49.
INSECTES NUISIBLES.
No. 1. La Calandre blanche.
La Calandre blanche est une véritable chenille, qui après sa transformation devient un petit papillon dé nuit appartenant dans le genre des lignes. Sous Fig. 1. on la voit dans sa grandeur naturelle. Sa longueur n'est pas tout-à-fait d'un demi pouce, et sa couleur est d'un blanc jaunâtre. Fig. a. la représente du coté supérieur et fort grossie, sous Fig. b. on la voit telle du coté inférieur. Elle est un ennemi dangereux pour les greniers, car elle se nourrit seulement de vieux grains, surtout de ceux de seigle, dont elle ronge la substance et en amasse des grands tas qu'elle enveloppe dans son filage. Après sa transformation elle a la forme d'une petite tigne brune à tâches jaunes et blanches, qu'on voit dans sa grandeur naturelle sous Fig. c. et d. et grossie sous Fig. e. et f. C'est sous cette forme qu'elle vole dans les maisons pendant la nuit, qu'elle s'accouple, et qu'elle va pondre ses oeufs en quantité prodigieuse sur des tas de grains.
No. 2. La Punaise.
Cet Insecte desagréable et odieux n'est pas originaire jehésnous il y a près de trois siècles qu'il nous a été apporté de l'Asie avec une cargaison de coton, Fig. 2. réprésente la Punaise dans sa grandeur naturelle, et Fig. g. grossie par le microscope. Elle n'a point d'ailes; sa couleur est brune, et son odeur détestable. Elle se trouve chez nous dans des maisons habitées et surtout dans les bois de lit, les chambres à coucher, les tapisseries et armoires, où elle devient d'autsnt plus insupportable, que si multipliant prodigieusement elle est très difficile d'extirper. Elle se nourrit, tout comme la puce et le pou, principalement du sang des hommes et des animaux, parmi lesquels elle préfère les poules et les pigeons. Elle peut malheureusement vivre jusqu'à sîxans, et sa vie est tellement dure, que le plus grand froid de l'hiver la fait bien s'engourdir, mais sans la tuer.
Ad99998 03 052a/freMélanges XIX. Vol. III. No. 50.
ANATOMIE DU BOIS.
Le bois le plus ferme et le plus dure n'est pas aussi massif et compacte qu'une pierre ou que da
métal. Comme il est une plante, qui croit, on trouve dans son intérieur beaucoup de vaisseaux d'une construction très régulière, qui par leurs fonctions mécaniques opèrent la croissance et la végétation de l'arbre. Chaque arbre est composé de trois parties principales, qui sont: 1) la moëlle, qui en est le milieu; 2) le bois, qui entoure la moelle et fait la partie la plus épaisse de l'arbre; 3) l' écorce, ou la partie extérieure et la plus mince qui entoure tout l'arbre, Chacune de ces trois parties principales a ses vaisseaux particuliers et ne consiste que dans un nombre prodigieux de fibres, de tuyaux de sève et de canaux d'air, qui sont tous arrangés dans l'ordre le plus parfait. La figure suivante nous en donne la preuve.
No. 1.b. Profil d'une branche de Pin.
Quand elle est grossie par le microscope on y remarque très distinctement toutes ses parties ou couches circulaires, ainsi que le vaisseaux dont elles sont composées. Fig. g. nous montre la moëlle, qni est d'une contexture molle et légère; Fig. f.f.f.f. sont des cercles condensés produits par les crûs annuels de l'arbre; on peut y'recounoitre son âge, et ils consistent dans des vaisseaux d'une contexture beaucoup plus serrée. Les Fig. i.i.i., marquent les séparations principales qui se trouvent entre les tuyaux de sève et qui sont autant de canaux d'air; elles se prolongent depuis Técorce jusqu'à la moëlle, Fig. b.b. sont les tuyaux de sève avec leurs fibres de bois.
No. 1.a. Un petit coupeau de bois fendu en long.
No. 2. Le même grossi.
No. 3. Un petit morceau du même grossi encore d'avantage.
Dans ces trois figures, qui représentent le bois coupé en long, on peut remarquer encore plus distinctement les différens vaisseaux- dont il vient d'être parlé. Fig. 1.a. montre le petit coupeaa de Pin dans sa grandeur naturelle, et sous Fig. 2. et. 3. il est représsenté fort grossi. Dans cet état,on y voit très distinctement les parties et vaisseaux suivans. Fig. a.a.a.a. sont des cordes horizontales de vaisseaux, qui entrelacent les cordes perpendiculaires et se lient avec elles très étroitement. Fig. b.b.b. sont les vaisseaux perpendiculaires, qui consistent en deux espèces, savoir en canaux d'air et en tuyaux de sève. Fig. c.c. sont ces canaux d'air, qui contiennent une quantité de petites boules semblables à des bouillons d'air, et Fig. d.d. sont les tuyaux de sève, dans lesquels le suc nourricieux de l'arbre monte en haut. Fig. k.k. sont des trous, ou des ouvertures plus grandes, qui se trouvent éparses dans les canaux d'air, et qui sont peutetre des sonpirails. que la nature y a placés, pour respirer l'air, ou pour quelque autre but utile. Combien cette construction intérieure du bois ne met-elle pas au grand jour la sagesse du créateur!
Ad99998 03 053a/freMélanges. XX. Vol. III. 51.
LE VESUVE.
Grande Eruption de feuen 1794.
Parmi les trois Volcans qui fetrouvent dans l'Europe et qui brûlent encore de nos jours, le Vésuve près de Naples, est le plus terrible et le plus désastreux pour les pays circonvoisins. Il ensevelit non seulement du tems des anciens Romains plusieurs endroits sons la cendre ardente, p.e. les deux villes d' Herculanum et de Pompeja, mais aussi de nos jours il dévaste fréquemment les beaux pays qu'il entoure par les' éruptions de feu, dé cendre et de lave. La montagne a deux cimes, dont l'une est le Vésuve proprement dit, sur le haut duquel se trouvela bouche du Volcan, ou le Grater; l'autre cime, qui s'appelle la Somma, est séparée du Vésuve par un petit vallon, et ne jette plus de feu aujourd'hui. On voit le Vésuve représenté fur les tableaux fuivans avec les phénomènes qui lui sont propres. Dans les tems modernes il a eu plus d'éruptions et de plus violentes qu' anciennement. Une des plus récentes et aussi des plus terribles unelieu en 1794 dans le mois de Juin; elle est représentée sur la Table ci-jointe, telle qu'on a pu la voir sans danger sur le rempart du port de Naples qui en est éloigné de 4 lieues. Une Colonne immense de feu qui sortit de la cime et s'éleva droite en l'air, lança au loin de tous cotés des pierres ponces et des rochers immenses, et perça les nuages de fumée épais et noires qui enveloppoient le pays et qui étoient sillonnés continuellement par des éclairs blancs. Un tremblemeut de terre ébranla sans cesse le pays à une distance de plusieurs milles à la ronde, et toute la nature parût frernir à ce spectacle horible. Pendant plusieurs jours la partie supèrieure de la montagne resta enveloppée dans un nuage épais de fumée noire; mais l'orsque la fureur de l'éruption eût un peu cessée et que la fumée fùt passée, on s'apperçut que le sommet du Vésuve, ou se trouve le Crater, s'étoit écroulé et tombé dans le sein de la montagne, de forte que le Vésuve étoit devenu plus applati et que sa hauteur ne furpassoit plus celle de la Somma.
Ad99998 03 054a/freMélanges XXI. Vol. III. No. 52.
LE VESUVE.
Eruptions de Lave et de Cendres.
No. 1. Grande éruption de Lave en 1760.
Cette table représente une grande éruption de Lave, qui eut lieu en 1760 au pied de la montagne. On entend sous le nom de Lave cette matière fondue par le feu intérieur de la montagne qui consiste dans un mélange de toutes espèces de minéraux, favoir de pierres, de terre, de pyrites sulfureuses, de mines de fer ete. Dans le tems de l'éruption des Volcans elle sort de leur sein par quelque ouverture; femblable à un large ruisseau en flammes, dont les ondes embrasés sont comme une bouillie' épaisse, elle avance lentement et dévaste tout le pays qu'elle rencontre dans son chemin. Ce n'est qnela fuite qui peut soustraire les habitans à ces torrens de feu, il n'y a aucun moyen de les arrêter, car ils remplissent les fossés les plus profonds, renversent des murs et des maisons et les détruisent par leurs flammes. Il se passe quelquefois des années entières, avant que dans leur intérieur le feu foit éteint, quoiqu' en dehors ils aient l'air d'être entièrement refroidis. Un pareil torrent de Lave, s'il tombe surtout la nuit, donne un coup d'oeil horrible mais magnifique, car il semble être un mer de feu etc. Après une longue suite d'années, lorsque la Lave est tombée en eflorescence et décomposée par l'air et les acides, elle donne une bonne terre qui est avantageusement employée à la culture.
No. 2. Grande éruption de cendres en 1794.
Il arrive aussi qu' an lien de cette Lave Ie Vésu ve jette des masses énormes d'une cendre volcanique fort légère, qui se répand à une distance de beaucoup de milles à la ronde et couvre tout le pays. Ces éruptions de cendres sont plus dangereuses que celles de feu et de Lave; car il est absolument impossible d'échapper à cette forte pluie de cendres qui très souvent sont tout à fait ardentes. Le jour fe change alors dans la nuit la plus sombre, et aux environs de la montagne on trouve des endroits ou la terre est couverte de cette cendre de la hauteur de 4 pieds. Quelquefois ces pluies de cendre sont accompagnées d'une éruption d'eau de mer bouillonnante, qui étoit pénétrée par des souterrains dans l'intérieur de la montagne. Il est aussi très probable, que ce fut une pareille éruption de cendre, qui du tems des anciens abhna les deux villes d' Herculanum et de Pompeja situées au pied du Vésuve, en les couvrant de masses énormes de cendres embrasées.
Ad99998 03 055a/freMélanges XXII. Vol III. No. 53.
LE VESUVE.
Vue de sa bonche, ou du Crater.
Comme la bouche du Vésuve, ou le Crater, ne consiste que de matières Volcaniques calcinées, il est aisé à concevoir que chaque éruption lui doit faire changer de forme. Nous allons fournir ici deux tableaux qui en donneront une idée asses claire.
No. 1. L'intérieur du Crater en 1751.
Après l'éruption, formidable du Vésuve, qui eut lieu en 1751, il se fit un changement très remarquable à la cime de la montagne. Le Crater fut presqu' entièrement rempli de pierres calcinées, de cendres et d'autres matières Volcaniques; dans son milieu cependant il resta un trou, dont il sortit continuellement de la fumée, du feu, de la cendre et de pierres ponces, qui formèrent petit a-petit une colline autour de ce trou dans l'intérieur du Crater même. Il en coula aussi un petit ruisseau de Lave, qui se répandit autour de cette colline. On pouvoit entrer alors avec sûreté dans ce gouffre naguères si horrible; il étoit facile de se promener autour de la petite colline et de I' examiner de près.
No. 2. L'intérieur du Crater en 1775.
Sur le tableau présent l'intérieur du Crater a tout un autre aspect que sur le précédent. On voit que le Crater s'est rempli encore d' avantage, et qu'il est presqu' entièrement comblé par une double colline qui s'est formée dans son intérienr. Au dessous de la bouche, qui ne cesse de jetter du feu, il sort de la colline plusieurs petits ruisseaux de Lava embrasée, qui en coulant en bas de la montagne, forment de nuages de fumée d'une couleur grise-blanchâtre. Le bord extérieur du Crater est inégal, cassé et raboteux, et continuellement couvert de cendre, de scories et ào pierres ponces.
Ad99998 03 056a/freMélanges XXIII. Vol. III. No. 54.
LE VESUVE avec le pays d'á l'entour.
No. 1. Plan du Mont Vésuve.
Il n'existe rien qui soit plus exposé à des changemens que la forme extérieure d'un Volcan. Elle est altérée presque à chaque éruption tant par les ruisfeaux de Lave qui en sortent et par les cendres qui couvrent et exhaussent le pays d'à l'entour, que par l'éboulement de la cime et par des nouveaux Volcans qui s'élèvent et forment des petites montagnes et des vallées. Le Vésuve a eu le même sort, et c'est une conjecture bien fondée, que dans les teins antérieures â l' histoire il a été beaucoup plus haut que de nos jours. Il a aujourd'hui 4 Milles de circonférence, et jusqu' en 1794, óu par la grande éruption qui fit écrouler sa cime, sa hauteur fut diminuée de 800 pieds pour le moins, son élévation au dessus de la mer etoit de 3034 pieds. Le Plan ci-joint représente tout le pays qui entoure le Vésuve, et fait voir en même tems, combien les habitans se sont approchés de son pied pour cultiver la terre, malgré le danger imminent, dont ils sont continuellement menacés. C'est la fertilité extraordinaire du sol Volcanique qui excite les habitans d'affronter le péril, et quoique les deux villes détruites d' Herculanum et de Pompeji, ainsi que la ville de Torre del Greco, réduite en cendre par un torrent de Lave, leur fournissent les preuves visibles du danger énorme qu'ils courent, ils ne Iaissent cependant pas s'intimider, et aussi tôt qu' une éruption est passé, ils recommencent a cultiver la terre.
No. 2. plan de Torre del Greco.
Cette petite ville fituée au pied du Vésuve et tout proche de la mer, fut presque toute entière la proie des Flammes par un torrent de Lave qui sortit du Volcan à la dernière grande éruption an 1794. Sur le plan No. 1. on peut voir, comment ce torrent embrasé de Lave sortit par une ouverture sur la pente de la montagne et coula en bas; sur le Plan No. 2. on remarque la voie noire et terrible qu'il se fraya en répandant ses flots embrasés â travers la ville et les jettant ensuite dans la mer qui lui mit des barrières. Une partie de la ville fut sauvée et il ne durera pas long tems qu'on verra de nouvelles maisons conftrnites sur le fond même de Lave. Cest ainsi que l'homme hardi ose braver les plus grands dangers; il ne se laisse pas décourager par les pertes les plus sensibles, et se jette toujours de nouveau dans le même péril.
Ad99998 03 057a/freMélanges. XXIV. Vol. III. No. 55.
DES TROMBES.
Les trombes et les tourbillons sont des phénomènes de la nature, qu'on remarque sur la mer et
quelquefois aussi sur la terre. Ils sont ordinairement accompagnés d'orages violens, et sur la terre ils occasionnent les ondées qui de terns à autre désolent des pays; car lorsque la trombe est iorupue par un éclair, toute la masse d'eau contenue dans une pareille niie condensée et comprimée, se jette en'bas toute à la fois et inonde des pays entiers. C'est avec un grand fond de probabilité que les physiciens croient trouver dans l' électricité la raison fondamentale des trombes causées par des tourbillons; ils croient voir leur origine dans une niie surchargée d'électricité et dans l'attraction réciproque qui a lieu entre celle-ci et la terre ou la mer. On remarque effectivement toutes les fois qu'il se forme une trombe, qu' une niie épaisse, sombre, d'un bleu, noir très foncé ou de couleur de cuivre, s'abaisse profondement vers la terre ou vers la surface de la mer, et qn' alors il en descend des sacs de nuages, tels qu' on les voit Fig, 1. b. qui sont continuellement dans un mouvement tournoyant, jusqu' a cet ayant à la fin atteint la terre ou l'eau, comme on voit sous Fig. 1. c. et sous Fig. 2. d. et e. ils entraînent tout avec une force irrésistible dans leut tourbillon formidable. Dans le même tems il e'éléve de la mer, du même endroit que ce sac de nuages vient d'atteindre, au dessus duquel il se soutient encore dans l'air, une grande colonne d'eau, dont la partie supérieure se dissout en écume, jette l'eau avec violence fort loin à l'entour et forme les figures les plus finguliéres. Ou entend en même tems un bruit et un mugissement épouvantables dans l'air. Ces ouragans sont du nombre des phénomènes de la nature les plus dangereux, et on les voit principalement dans les deux Indes, où les cotes des isles en sont fréquemment désolées. Les trombes qui se trouvent représentées sous Fig 1. et 2. de la Table ci-jointe, furent observées de la côte de Nice sur la Méditerranée dans le mois de Janvier 1789 par un savant françois» nommé Micbaud; ces Tables ont par conséquent le mérite de représenter une image Bdele de ifr. nature.
Ad99998 03 058a/frePlantes LVII. Vol. III. No. 57.
PLANTES REMAQUARBLES.
Ne. [sic.] 1. Le Schih ou l'arbre à beurre.
Cet arbre croit dans l'intérieur de l'Afrique et surtont vers les bords du Niger; dans la langue du pays il s'appelle Schib. Il n'est connu en Europe que depuis peu de tems par la description et le dessin que le voyageuranglois, Mungo Park vient de nous en donner. Sa hauteur n'est pas considérable; son écorce est treillissée et spongieuse, et au bout des branches il se trouve des touffes de feuilles longues, étroites, arondies et approchant de la forme d'une langue. II porte une petite nuix représentée sous Fig. a. et b. qui ressemble á l' olive par la forme et la grandeur. Du noyau de cette noix, séché au soeil et bouilli dans l'eau, on prépare le beurre. Ce beurre végétal est très agréable au goût et meilleur qu' aucun beurre de lait de vache; il a d'ailleurs l'avantage de se conserver tonte l'année san sel. Il fait un des principsux articles du commerce intérieur de l'Afrique.
No. 2. Le Noyer de Ben.
Cet arbre croit principalement dans l'Egypte l'Arabie, la Syrie, l'Ethiopie, et dans l'isle de Ceylon. II atteint une hauteur assés considérable, quelque fois de 30 pieds. Ses branches sont très touffues et les feuilles doublement empennées; les fleurs qu'il porte sont jaunâtres et disposées en grappes. A ces fleurs succèdent des gousses, qui sont d'une longueur d'un pied et demi, et de couleur brune, Fig. c. Elles contiennent les graines de semence ou les noix de Ben qui sont ailées et triangulaires, Fig. d. e. Ces noix sont à peu près de la grosseur d'uue noissette et par expression'on retire de leur amande une huile toute blanche, sans goût et sans odeur, qu' on connoit chez nous sous le nom d'huile de Ben. On en fait usage dans les pharmacies, mais elfe est principalement employée à des pommades parfumées. On nous l'apporte du Levant comme un article de commerce.
Ad99998 03 059a/freQuadrupèdes LVII. Vol. III. No. 56.
QUATRE ESPECES DE SINGES.
No. 1. Le Bonnet Chinois.
Le Chine n'est pas la patrie de ce joli singe, mais bien le Bengale et Pisle de Ceylon. On en transporte beaucoup en Europe, où il est aime et recherché à cause de sa gentillesse et de sa docilité. Sa longueur est d'environ i pied, mais sa queue est plus longue que tout le corps son poil est d'un brun-roussâtre sur le dos, les bras et les cuisses, et d'un gris blanchâtre sur la gorge, la poitrine et le ventre. II a une touffe de poils sur la tète, qui lui en couvre tout le sommet en Forme d'un chapeau rond et plat. Il se nourrit principalement de Fruits d'arbres, de racines douces et de ris.
No. 2. Le Singe à queue touffue.
Ce singe est un peu plus petit que le précédent, et se trouve principalement dans la Guiana. Il a reçu son nom de sa grosse queue prenante, qui, plus longue que tout le corps, est couverte d'un poil touffu et lui sert pour s'attacher aux branches d'arbres. Le poil de son corps est d'un brun foncé, celui de ses mains et de ses jambes est noir, et son visage, sa poitrine et son ventre en sont absolument dégarnis. Il se nourrit de fruits d'arbres, et on en transporte beaucoup en Europe.
No. 3. Le Singe Nègre.
Le singe nègre est plus petit que les deux précédens; sa longueur n'est que de 7 pouces, mais sa queue est plus longue. Il se trouve non seulement dans les isles des Indes Orientales, mais aussi dans l'Amérique méridionale. Il a la tête ronde, le museau un peu pointu et les bras ainsi que les jambes très menus. Sa couleur est d'un brun grisâtre tirant sur le noir; ses mains et ses pieds sont tout-à-fait noirs. Il s'apprivoise aisément et endure très bien l'état de servitude.
No. 4. Le Tamarin.
Ce petit singe est de la même longueur que le précédent. Sa queue est fort longue, et ses grandes oreilles dépourvues de poil, lui ont fait donner en latin le nom de Midas. Il a la tête ronde, et le visage tout nud. Le poil de sa tête, du dos, du ventre, des bras et des cuisses est noirâtre et vélo, mais les mains et les pieds sont lissés et de couleur presque d'orange. On le trouve en grandes troupes dans les pays brùlans de l'Amérique méridionale, où il se nourrit de fruits d'arbres, de moules et de limaçons de mer.
Ad99998 03 060a/freQudrupédes LVIII. Vol. III. No. 58.
ESPECES REMARQUABLES DE SINGES.
No. 1. L'homme des bois d'Afrique.
Parmi toutes les espèces de finges l'Homme des bois ressemble le plus à l'homme par la grandeur, la figure et les moeurs. Il vil dans l'intérieur de l'Afrique; sa taille est de 5 pieds, son corps est fort et musculeux, et son visage, qui ressemble assésà celui de l'homme, est mut et dépourvu de poils ainsi que ses mains et ses pieds. Son poil est ordinairement noirâtre ou d'un gris foncé; celui de la poitrine, des cuisses, des genoux et du ventre, où cependant il en a moins qu' aux autres parties du corps, approche de la couleur de chair. Il est encore connu sous d'autres noms, p. e. sous celui de Pongo, de Jocko, de Baris etc. et c'est lui qui a donné lieu à tant de fabies d'hommes sauvages des bois qu'on a débité autre fois. Ce n'est que de puis peu que nos avons reçu des desseins plus exacts de cette espèce de singes ainsi que de l'Orang-Outang. L'Home des bois d' Afrique est doué d'une telle force et si hardi, que non seulement il se bat contre les' hommes, mais aussi contre les Eléphans. Etant pris jeune il se laise apprivoiser, comme il imite l'homme dans tout ce qui fait il apprend facilement plusieurs ouvrages domestiques.
No. 2. L'Orang-Outang.
Dans le 1er Volume de ce Portefenille, Tab. 8 Fig. 1. il a déjà été question de l'Oraug-Outang; mais comme depuis ce téras là nous avons reçu des desseins plus exacts de cette espèce de singes, nous en profitons pour rectifier le tableau qui fut joint alors à la description. Il s'appelle aussi l'homme des bois des Indes Orientales, parce qu'il ne se trouve que dans les Indes et principalement dans lisle de Bornéo. Il ne devient pas plus grand qua de 4 pieds au plus son vsiage, ses mains et ses pieds sont nuds et d'un gris foncé, ainsi que la peau de tout le corps en dessous du poil, qui est d'un brun jaunâtre et dans quelques eudroits rousâtre.
No. 3. Le Papion, ou le Babouin proprement dit.
Le Papion, a la physnionomie extrêmement sauvage; son visage est noir et ressemble à celui d'un chien; ses mains et ses pieds sont noirs et nuds; la couleur de son poil est d'un brun-noir ràtre et sa longueur est de deux pieds. II vit dans les forêts de la Guiana, et se nourrit principalement de fruits d'arbres.
No. 4. Le singe à tête de cochon.
La tête de ce vilain singe ressemble celle de l'ours et se termine en un grouin de cochon. La longueur de son corps est de trois pieds, sa cou, leur est d'un gris sale, son poil est touffu et son ventre est nud. Il n'y a pas long tems qu' on a déconvert cette espèce, et on n'en connoit pas encore sa véritable patrie.
No. 5. L'Alouate.
L'Alouate habite les régions brûlantes de l'Amérique; sa longueur est d'environ deux pieds sa queue prenante est de la même longueur et sa couleur est du'n roux foncé. II marche ordinairement à quatre pieds; il a une longue bsrbe et son visage ressemble à celui de l'homme; auteur du col il a une jubé de lion. Il est extrêmement farouche, et difficile d' apprivoiser.
No. 5. [sic.] Le Magot ou le Cynocéphale.
C'est aussi' une espèce de singes nouvellement découverte. Sa longueur est de 19 pouces et sa tête noire ressemble absolument à celle d'un chien. Ses mains et ses pieds sont noirs; le reste du corps est jaune et tacheté en noir. On ne confloit pas encore ses moeurs ni sa P.atrie.
Ad99998 03 061a/freMélanges. XXV. Vol. III. No. 59.
LES CAVERNES DE MAESTRICHT.
Les fameuses Cavernes près de Mastricht doivent être comptées parmi les objets les plus mer
veilleux de la nature et de l'industrie de l'homme. Leur entrée se trouve au pied de la montagne de St. Pierre; elles s'étendent si loin en dessous de la montagne et de ses environs, que personne n'en connoit encore la fin, et qu'on prétend, que ces immenses galeries souterraines vont jusqu'à Visé, ce qui est éloigné de la montagne de trois bonnes lieues de France. Tout ce pays, et nommément la montagne de St. Pierre, ne consiste absolument que dans un Tuf, qui doit avoir fait l'ancien fond de mer; cette pierre, dont on trouve des masses énormes, est de la nature poreuse et molle, et outre des coures entières de gravier et de cailloux on y trouve aussi en grande quantité des pétrificati ons d'animaux connus et inconnus de terre et de mer. Comme tous ces animaux ne vivent ordinairement que dans les pays méridionaux et très chauds, ce n'est qu'une grande révolution delà erre qui peut les avoir transportés dans ces régions septentrionales. Nous examinerons d'abord I' Fxtérieur de ces Cavernes remarquables, et ensuite nous en feons aussi connoitre l'Intérieur.
No. 1. Carte géographique d'une partie de la Montagne de St. Pierre.
Cette petite Carte représente la situation géorapltiquede ces fameuses Cavernes. Elles ont deux entrées, une grande et une petite, mais toutes les deux se trouvent du coté de,la vallée, à travers laquelle coule la Jaar. La grande entrée est presque en dessous des ouvrages extérieures de la Fortresse, et la petite n'en est pas très éloignée. Sur la cime de la montagne il y a un puits rond d'une largeur de 55 pieds en diamètre, qui descend jusqu' à la Caverne; il tire son origine d'une mine que la Garnison Autrichinne a fait sauter, lorsque dans la guerre présente Mastricht fut assiégé par les François La Meuse coule du coté droit et tout au pied du mur escarpé de la montagne.
No. 2. La grande Entrée des Cavernes.
Cette Entrée, qui est formée par la main de la Nature et voûtée dans des masses énormes de pierre de grais, semble être la porte majestueuse qui conduit dans ce palais souterrain. Sa largeur est de 52 pieds et sa hauteur de 41; la pierre est d'une couleur jaunâtre et entremêlée de couches de coquilles, de matrepores et d'autres corps de mer. Au fond de cette grande entrée on apperçoit différentes autres qui conduissent dans les galeries intérieures de la Caverne, qu'on verra représentées sur la Table suivante.
Ad99998 03 062a/freMélanges. XXVI. Vol. III. 60.
L'INTÉRIEUR DES CAVERNES DE MASTRICHT.
No. 1. Vue des galeries intérieures.
La partie antérieure de la Caverne, qui peut être regardée pour une continuation de la grande entrée, se tourne au dessous de la montagne de St. Pierre dans une direction oblique vers les bords de la Meuse. Sa longueur est tout au plus d'une demie lieue, et ses voûtes magnifiques sont entièrement l'ouvrage de la nature. Dans cette caverne antérieure on trouve les entrées d'un grand nombre d'autres cavernes, dont les voûtes fort élevées sont jointes l'une à l'autre et posées sur des colonnes prodigieuses; elles s'étendent fort loin au dessous de la terre et forment pour ainsi dire un labyrinthe immense de galeries. Dépuis un teras immémorial ces cavernes ont servi de cariéres, dont on a continuellement exploité d'excellentes pierres de taille, qu'on a ensuite transportées fort loin sur la Meuse; enks arrachant on a toujours eu soin de ménager des colonnes isolées pour le soutien du toit, et c'est ce qui a donné origine a ce labyrinthe merveilleux de galeries, dont personne ne connoit maintenant l'étendue et les ramifications, pas même les ouvriers qui y travaillent journellement. Il est très dangereux de s'y enfoncer à moins qu' on n'y soit conduit par des guides très sûres et que par-dessus encore on ne prenne beaucoup de mesures de précaution; car il est très aisé de s'y égarer, et alors on périroit infailliblement. Lorsque cet immense temple sousterrain de la Nature est éclairé par des flambeaux, il présente un coup d'oeil grand et sublime. Toutes ces cavernes enfin renferment un trésor inestimable pour l'historié naturelle du monde primitif; car on ne cesse d'y trouver non seulement des fragmens pétrifiés d'animaux qui nous sont absolument inconnus ou dont les races se sont perdus, mais aussi d'autres qui ne se trouvent jamais dans nos climas et qui ne vivent que dans les pays les plus méridionaux.
No. 2. Une tété pétrifiée de Crocodile, trouvée dans ces Cavernes.
Eu 1770 les ouvriers, en tirant des pierres de la Caverne, y découvrirent une grosse tête de poisson pétrifiée; ils en avertirent le Docteur Hoffmann à Mastricht, qui en savant connoisseur de l'historié naturelle la reconnut aussitôt pour la tète d'un grand Crocodile et prit des mesurespour qu' elle fût arrachée avec toutes les précaur tions possibles. Le Tableau ci-joint nous représente la pieree, dans laquelle cette tête fut trouvée, au moment oû les ouvriers la tiroieut de la Caverne; sa longueur étoit de 4 pieds sur une largeur de 2 1/2, et son poids montoit à 4 quinteaux. Outre ce monument précieux on y découvrit encore des tortues pétrifiées, des ossemens fort grands de poissons et d'animaux de terre, des feois de cerfs et d'élans, et beaucoup d'autres objets non moins intéressaus. Le sable renferme une quantité de moules et de coquilles très fins et élegans et qui sont tous supérieurement bien conservés.
Ad99998 03 063a/freQuatruédes LIX. Vol. III. No. 61.
DIFFERENTES ESPECES DE SINGES.
No. 1 et 2. La Guenon à long nez.
La Guenon à long nez est d'une longueur de 3 à 4 pieds, et se trouve dans plusieurs isles des Indes Orientales. Elle appartient dans le genre des Babouins et fe distingue de toutes les autres espéces de linges par son nez long, mince et presque femblable à une trompe. Les deux Figures ci-jointes la rep ré feulent par devant et par derrière. No.3. La Guenon à Camail. Ce singe est également une espèce de babouins; il est un peu plus grand que le précédent et se trouve dans la Guiane et quelques autres contrées de l'Afrique. Presque tout son corps est d'un gris foncé, mais' ce qui le rend principalement remarquable, c'eft le poil tréslong et jaunâtre'de fa tête et de fa barbe, qui en tombant fur les épaules comme un Camail, ou comme une perruque allongée, les couvre entièrement. Yoilà aussi l'origine de son nom.
No. 4. Le Singe à jube de Lion.
Cette espèce de singes qui marche presque continuellement fur fes quatre pattes, fe trouve aufsi dans la partie méridionale de l'Afrique. II a la grandeur d'un chien médiocre, et la couleur de son poil est presque par tout le corps d'un noir sale, à la jubé do lion près qui entoure sa tête et son cou jusqu'aux épaules et qui est d'un gris blanchâtre.
No. 5. Le Hurleur noir.
Le Hurleur noir appartient dans le genre des Babouins à queues prenantes, et fe trouve dans l'Amérique méridionale. Sa longueur est, a peu prés de deux pieds; il a le poil noir lissé et luisant et fa barbe est velue. Il vit par troupeaux dans les forêts, où le matin et le soir il poufse des' hurlemens affreux, ce qui lui a fait dorai er son nom.
No. 6. La Guenon à face pourpre.
Cette espèce de babouins fe trouve fur l'ifle de Ceylon. Elle ressemble pour la grandeur à l'espéce précédente. Son poil est court et noir, mais sa queue est longue jet garnie au bout d'une touffe blanche. Sa figure et ses mains sont de couleur violette très foncée, mais sa barbe, qui lui va jusque par dessus le front et ressemble assés aux environs des oreilles à deux ailes déployées, est entièrement blanche. C'est ce qui lui donne un air tout-à-fait singulier. Il est d'ailleurs très doux et se laisse aisément apprivoiser.
Ad99998 03 064a/frePlantes LXV. Vol. IIl. N.62.
PLANTES MEDICINALES.
No. 1. L'Euphorbier officinal.
Presque tous les Euphorbiers sont des plantes vénèneufes, et remplis d'un suc laiteux, avec lequel beaucoup d'Africains ont l'usage d'empoisonner leurs flèches et leurs javelots. Une efpéce cependant, l'Euphorbier officinal, qu'on voit repréfentc fur le tableau ci-joint, est une plante médicinale. Elle croit dans les contrées les plus brulantes de l'Afrique. Sa tige est hante d'environ 3 à 4 pieds et d'une couleur verte et blanchâtre; elle a des angles ondes, est dénuée de feuilles et munie de beaucoup d'épines. Elle pousse des branches éparses et saus aucun ordre, et les fleurs naissent de la tige même et du milieu des épines. Quand on y sait des incifions, il en découle uu fuc laiteux, qui se coudense et devient une gomme-résine, qu'on emploie dans la Médecine comme un ruptoire très violent; on ne l'en sert pas intérieurement.
No. 2. La Canelle blanche.
La Canelle blanche, dont autrefois on s'est servi fréquemment comme d'une épice semblable aux doux de girofle, n'est plus employée aujourdhui que dans la Médecine comme un corroboratif. Elle provient d'un arbre, qui croit dans les Indes occidentales et dont la hauteur monte à 20 jusqu' à 30 pieds. Il a des feuilles ovales a pédicules courtes et isolées; ses fleurs sont de couleur d'orange, viennent par bouquets et portent des bayes de femence de couleur violette. L'ècorce employée dans les pharmacies est prise des branches les plus tendres; elle est roulée en tuyaux et sechée; sou goût est aromatique, mais cuifant et corrosif, et elle échauffe extrêmement.
Ad99998 03 065a/freMélanges XXVII. Vol. III. No. 63.
VAISSEAUX DES ANCIENS.
Les vaisseaux des Anciens étoient encore très imparfaits, comme en général la plupart de leurs
machines. Ne connoissant pas l'usage de la bouffole, ils n'étoient pas capables de s'éloigner des cotes, et toute leur navigation fe bornoit aux pays et isles les plus proches. Ils favoient cependant se servir des rames, du gouvernail, des voiles et des ancres, et ils poûedoient non seulement des vaisseaux de transport ou marchand, mais aussi des vaisseaux de guerre, et même des vaisseaux de pure faste. Des auteurs anciens nous ont transmis la description de plusieurs de ces derniers. On voit ces trois espèces de vaisseaux repréfentées fur le tableau ci-joint.
No. 1. Un vaisseau marchand Phénicien.
On fait que les Phéniciens étoient les Negocians et Mariniers les plus célèbres de l'Antiquité. Ils cherchoient leurs marchandises de l'étranger, et il leur falloit par conséquent des vaisseaux de transport. Ces vaisseaux n'étoient pas grands, découverts par en haut et sans tillacs; ils avoient 1. ou 2. pe ites voiles soutenues par des mâts très courts, et souvent encoro des rames. Leur carèue étoit platte; ce qui rendoit leur allure mal assurée.
No. 2. Un vaisseau de guerre des Anciens.
Les vaisseaux de guerre des Anciens étoient sans voiles; mais ils avoient deux ou trois rangées de rames l'une par dessus l'autre, par le moyen desquelles ils pouvoient être dirigés à la volonté et selon le besoin des guerriers qu'ils portoient; pour cet effet iis n'étoient pas grands non plus. Leur proue étoit ordinairement armée de pointes de fer très longues ou d'un éperon courbé da même métal, dont ils fe fervoient pour percer les vaisseaux ennemis. Ils avoient également, la carène platte. Les rameurs n'étoient pour la plupart que des esolaves ou des prisonniers de guerre.
No. 3. Un vaisseau de falle du Roi Hieron.
Hiéron, Roi de Syracuse en Sicile, fit construire un vaisseau de faste sous la direction et sélon le dessein du fameux Archimède. Les anciens auteurs nous en racontent des merveilles, et surtout Athenée, qui nous en a laisse une déscription détaillée, d'après laquelle le tableau ci-joint a été compose. Trois cents ouvriers y trayailloient pendant une année entière; c'étoit un véritable château flottant et d'une grandeur si immense, qu'il ne pouvoit pas entrer dans aucun port du Roi Hiéron. Celui-ci en sit présent à la fin à son ami le Roi d'Egypte, Ptoloméé Philadelphe, qui possédoit un port asses spaçieux pour l'y placer.
Ad99998 03 066a/freQuadrupèdes. LX. Vol. III. No. 64.
DIFFERENTES ESPECES DE CHIENS.
On trouve les Chiens répandus sur toute la terre; nous en connoissons plus de 30 espèces, y
compris les variétés. S'étant attachés à l'homme ils sont devenus des animaux domestiques; on trouve cependant encore dans l'Amérique méridionale et dans l'Afrique des chiens fauvages ou qui le sont redevenus. Les chiens sont des carnisores, mais ils mangent aussi des poissons, des racines, du pain et des fruits. Ils ont un si grand rapport avec le loup et le renard, qu'ils s'accouplent même avec eux et produisent des petits. La trop grande variété qui se trouve dans les différentes races des chiens, p. e. dans celles du lévrier, du dogue et du bauet, le rend probable qu'ils ne proviennent pas toutes d'une seule et même espèce. Nous en ferons connoitre les races principales fur le tableau ci-joint et sur quelques suivans.
No. 1. Le Matin.
No. 2. Le chien de berger.
Mr. de Buffon prétend que ces deux chiens approchent le plus de la race primitive, qu'ils sont les vrais chiens de la nature et la souche de toutes les autres races connues. Mais cette opinion n'est pas prouvée et paroit peu vraisemblable. Ces deux chiens se ressemblent beaucoup pour la grandeur et la conformation extérieure; le premier cependant se trouve ordinairement à poil ras, et le sécond à poil long et velu; ce dernier est aussi plus docile et on peut le dresser même à la chasse.
No. 3. Le Dogue allemand.
No. 4. Le Dogue anglais.
Il y a aussi beaucoup de ressemb'ance entre ces deux races. Tous les deux sont grands, forts et à poil ras, mais le dernier suspasse encore îe premier en grandeur et en force. Le Dogue allemand est ordinairement employé comme chien d'attache et de garde, où il est très vigilant, mais hargneux et dangereux d'approcher. Le Dogue anglais au contraire sert communément comme chien courant à la chasse des ours, des sangliers, des taureaux sauvages etc. Le Dougue d'Angleterre est la plus grande de toutes les races de chiens, car on en trouve qui ont jusqu'à 3 pieds de hauteur.
No. 5. L'Epagneul ou le chien couchant.
Ce chien quête les lièvres et les perdrix; s'il les surprend, il se tient en arrêt et annonce au chasseur l'endroit où est l'animal; ce qui rend cette race de chiens tellement estimée de nos chasseurs, qu'ils ne sauroient s'en passer. Ils sont de moyenne grandeur; leur poil est lisse et presque toujours de couleur brune ou tacheté en brun et blanc; ils sont enfin très doux et dociles.
No. 6. Le grand Barbet Américain.
Cette belle race de chiens est originaire dans la Nouvelle Foundlande, mais on en trouve beaucoup en Allemagne chez des grands Seigneurs. Ils sont presque de la grandeur du Dogue, et leur poil est long, foyeux et frisé. Les doigts de leurs pieds sont unis par une membrane, qui les fait nager et plonger sons l'eau. Ils aiment beaucoup l'eau, y sautent et nagent souvent de plein gré, et en rapportent aussi des chofes qu'on, y a jettées.
Ad99998 03 067a/freInsectes XVII. Vol. III. No. 65.
LES TERMES.
Les Termes sont du nombre des Insectes les pins merveilleux et les plus nuisibles que nous
connoissons. On ne les trouve que dans les Régions les plus brûlantes de l'Asie, de l'Afrique, et dans la nouvelle Hollande. Autrefois ils avoient le nom de Fourmis blanches, parcequ'ils ressemblent aux fourmis pour la construction de leurs habitations; mais dans l'histoire naturelle ils n'appartiennent nullement dans le genre des fourmis, mais bien dans celui des Hémérobes. Ils vivent ensemble en grandes sociétés, tout comme les fourmis et les abeilles; on trouve dans leurs terriers des males, des femelles, et des ouvriers sans sexe, ainsi qu'un Roi et une Reine. Nous voyons fur la table ci-jointe :
Fig. 1 a.) Un mâle dans sa grandeur naturelle.
Fig. 1 b.) Le même grossi.
Fig. 2 a.) Un Terme ouvrier sans sexe en grandeur naturelle.
Fig. 2 b.) Le même grossi.
Fig. 3) Une Femelle, ailée et grossie.
Fig. 4) Une Femelle pleine.
On n'a pas encore pu découvrir, si toutes les femelles pondent des oeufs, et contribuent â la propagation de l'espéce, ou si comme parmi les abeilles il est reservé aux seules Reines d'être fù condées. Dans l'état de grossesse une pareille femelle devient souvent 2000 fois plus grosse qn' anparavant; elle dépose ensuite dans l'espace de 24 heures plus de 80.000 eoufs, dont il fort des petits vers, qui après quelque tems passent à l'état de nymphes. Après le dernier développement les mâles et les femelles acquièrent des ailes, parle moyen des queues ils s'élèvent dans lair et voltigent en essaims innombrables. Ce n'est cependant qu'un seul jour qu'ils ont â jouir de ces ailes, car ensuite ils deviennent foibles, tombent á terre et périssent. Ce qui rend ces Insectes principalement remarquables, c'est la construction ingenieuse de leurs habitations. Elles sont ordinairement d'une hauteur de 10 jusqu à 12 pieds et bâties de terre glane et de Sable. En dehors elles sont garnies de beaucoup de pointes et d'aiguilles droites, comme on peut voir sous Fig. 5.; mais leur intérieur est creux et rempli de cellules, d'allées et de galeries. Ces terriers sont tellement solides, que plusieurs grands hommes peuvent y monter à la fois, sans qu'ils soient écrasés. Vus de loin on les prend pour des huttes de Nègres. Ces Termes sout des Insectes extrêmement nuisibles, parcequ'en venant dans les habitations de l'homme ils rongent tout, et détruisent en peu de tems les maisons, les meubles, les habits, les livres, enfin tout ce qu'ils rencontrent; â peine les pierres et les métaux leur sont trop dures, et on a des exemples, qu'ils ont rongé dps vaisseaux entiers, fur lesquels ils avoient été transportes avec des marchandifes.